Apprendre l`hébreu en France,
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Apprendre l`hébreu en France,
KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Actualité Apprendre l’hébreu en France, une renaissance identitaire Gros plan Vivre son judaïsme en vacances La vie de l’institution Le FSJU en bref Le FSJU dans les médias Numéro 2 Juillet 2015 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Numéro 2 Juillet 2015 Actualité Apprendre l’hébreu en France, une renaissance identitaire É liézer Ben Yehuda, qui prédisait que l’hébreu, s’il revivait, se répandrait à terme parmi tous les peuples de la terre, serait heureux de voir à quel point la langue séduit aujourd’hui les Juifs de France. En effet la demande de cours d’hébreu ne cesse d’augmenter. Le succès des oulpanim en France est-il le signe d’une résurgence de la quête identitaire ? Au-delà de la portée signifiante des mots qui la constituent, la langue est un vecteur de lien. Pour ce qui concerne l’hébreu, langue universelle du peuple juif, il s’agit du lien à un pays dans lequel on ne vit pas mais que l’on affectionne pour des raisons identitaires. L’hébreu est aussi une langue du quotidien qui facilite les échanges avec les membres d’une société que l’on aime visiter. S’inscrire à un oulpan, un geste politique ? « La plus grande réussite du sionisme, bien plus que la création d’un État, c’est d’avoir rendu à la langue hébraïque son statut de langue vivante pour quatre millions d’hommes, un phénomène unique dans l’histoire humaine qu’aucun autre peuple n’a jamais réussi. » Yeshayahou Leibowitz Sommaire Actualité Apprendre l’hébreu en France, une renaissance identitaire 2-5 Gros plan Vivre son judaïsme en vacances 6-7 La vie de l’institution 8 Le FSJU en bref 8 Le FSJU dans les médias 8 2 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Pour Ben Yehouda, la renaissance de l’hébreu comme langue vernaculaire du peuple juif faisait partie intégrante du projet de renaissance nationale d’Israël sur sa terre. Ben Yehuda et son fils Ithamar ont créé l’hébreu moderne en se basant sur l’hébreu des textes anciens et en inventant des mots (par exemple milon « dictionnaire » à partir du mot mila « mot », lehitraot, calqué sur le français « au revoir ») censés participer à l’instauration d’une société nouvelle. Apprendre l’hébreu moderne en s’inscrivant à un oulpan est une démarche engagée, presque un geste politique. La démarche consiste à soutenir, consciemment ou inconsciemment, le projet sioniste. En effet, renaissance de la terre d’Israël avec la création de l’État et résurrection d’une langue ancienne avec la promotion du nouvel hébreu, sont les deux éléments constitutifs de ce que beaucoup considèrent comme étant un véritable miracle de l’histoire juive. Apprendre l’hébreu constitue une adhésion à toute la symbolique portée par ce phénomène miraculeux et prophétique. S’intéresser à l’apprentissage de l’hébreu est une démarche fondamentale pour le FSJU puisqu’elle s’inscrit dans la volonté de l’Institution de cerner les tendances qui animent la communauté juive de France, pour pouvoir s’y adapter et y apporter des réponses appropriées. Une offre clairement insuffisante Rencontre avec Sonia Barzilay, Responsable du développement de l’hébreu au sein de Campus FSJU « L’intérêt porté ces dernières années à l’hébreu est d’une part linguistique - apprendre la langue pour des projets de vie liés à Israël- mais, à mon avis, révèle surtout et aussi, un éveil identitaire, un souhait de comprendre et de renforcer son rapport à cette identité. Le choix d’intégrer un cours d’hébreu qui a lieu dans une synagogue ou dans un centre communautaire répond naturellement à ce besoin. » De 1999 à 2007, existait à l’Espace Rachi-Guy de Rothschild le Centre National de l’Hébreu, dirigé par Sonia Barzilay, qui centralisait et coordonnait tous les oulpanim, leurs lieux et les formations des professeurs. Une cinquantaine de professeurs étaient formés. Cette association était financée par le FSJU, l’Agence Juive et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Ce centre a fermé en 2007. Aujourd’hui l’encadrement des professeurs fait défaut. Enseigner l’hébreu comme deuxième langue est un réel métier qui nécessite une formation. Dès 2007, des centres privés ont ouvert de manière aléatoire. Aujourd’hui la demande explose et le besoin est exponentiel. Jo Amar, Directeur du Développement de la Vie Associative et des relations internationales du FSJU, constate qu’une forte demande existe en particulier Kesharim - Juillet 2015 dans des petites et moyennes villes, mais les structures ne trouvent pas de professeur. D’autres fois des professeurs sont présents mais pas suffisamment bien formés. Une enquête réalisée en 2013/2014 indique que 40% des lieux de vie communautaire en France proposent des cours d’hébreu. Rencontre avec Raphy Marciano, Directeur du Centre Communautaire de Paris Aujourd’hui 750 élèves participent aux cours d’hébreu proposés par le Centre Communautaire de Paris. Il s’agit du plus grand oulpan du monde, en dehors d’Israël. L’offre est flexible et s’adapte aux agendas. Le centre propose des cycles de 65 heures avec des niveaux de classes et la possibilité de s’inscrire à des sessions de cours intensifs au printemps et à l’été. Les cours proposés sont basés sur un livre réalisé par le Ministère de l’Education Nationale israélien et les acquisitions s’étalent sur quatre ans. Selon Raphy Marciano, le Centre connaitrait 50 % d’inscriptions en plus s’il avait la possibilité d’accueillir tous les élèves. Selon lui, seuls 20 % des élèves suivent les cours dans un objectif d’Alyah. Cette évolution est le signe d’un retour identitaire et le moyen de se rattacher à une communauté organisée. On assiste à un véritable renouveau de la culture juive. La langue est la colonne vertébrale de l’identité. « Quand la communauté se sent menacée elle regagne le berceau identitaire. L’insécurité et l’histoire favorisent la recherche de racines. » De plus, l’été 2014, où l’on a entendu « Mort aux Juifs » dans les rues de France et les attentats de janvier 2015, ont marqué un tournant car les Juifs les plus éloignés des structures communautaires ont euxaussi été interpellés. La réponse du FSJU : renforcer le triangle de l’apprentissage, le professeur, l’élève, le lieu L’intérêt pour l’hébreu en France n’est pas un phénomène nouveau et les oulpanim ont toujours connu un grand succès. Le besoin n’est pas quantifié mais du terrain émane clairement la nécessité de développer une offre aujourd’hui insuffisante. Le FSJU ambitionne à présent de répondre de manière mieux adaptée à ce besoin grandissant de la communauté juive de France et aspire à solidifier par ailleurs son lien avec Israël. 3 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Morim en partenariat avec l’Université Hébraïque de Jérusalem Les professeurs ne disposent d’aucune formation diplômante. Pour remédier à ce manque, le FSJU vient de lancer le programme Morim. Morim est la première formation diplômante en Israël proposée à des professeurs de France. Le 1er juillet 2015 un programme de formation de professeurs enseignant l’hébreu comme deuxième langue a débuté à l’Université de Jérusalem. Le FSJU finance pour cette première session la formation de quatre professeurs. Ce programme, initié par la Direction du Développement de la Vie Associative et des relations internationales du FSJU, est organisé par Campus FSJU. Il est à souligner que l’Université Hébraïque de Jérusalem a depuis décidé d’appliquer ce modèle de formation à tous les pays du monde. Horizon Israël avec l’Organisation Sioniste Mondiale L’accord signé fin juin 2015 entre le FSJU et l’OSM est le fruit d’une volonté commune de développer et de professionnaliser les oulpanim en France. Dans le cadre de cet accord, en novembre 2015, une formation de six jours sera proposée à 25 professeurs, assurée par une équipe de l’Université de Jérusalem. Parallèlement 25 classes seront créées ou professionnalisées. Formation des professeurs, financement et suivi pédagogique seront proposés aux classes existantes. Le FSJU et l’OSM procèdent actuellement à un travail d’identification des lieux dans lesquels ils vont investir. Le coût d’une classe s’élève à 5300 euros. La moitié de ce coût sera prise en charge par l’OSM via le FSJU. Une convention sera signée entre le FSJU et le lieu d’accueil pour s’assurer du respect des conditions d’obtention de la subvention : rémunération du professeur etc... Les oulpanim s’engagent à produire un compte-rendu tous les trimestres. Une véritable révolution pour l’élève L’accord prévoit que l’hébreu soit accessible à tous. Les frais d’études sont donc limités (180 e pour 60 heures de cours). Chaque oulpan dispensera des cours repartis sur 20 semaines dans l’année. L’objectif à terme est d’étendre le dispositif. Rencontre avec Simcha Felber, Délégué Général de l’Organisation Sioniste Mondiale en France Pour la réalisation du programme « Horizon Israël », l’Organisation Sioniste Mondiale, Institution nationale, dispose du soutien du gouvernement israélien par le biais du Ministère de l’Alyah et de l’Intégration. Le Ministère finance et sponsorise ce programme. La perception de l’État d’Israël a changé et les équilibres se modifient. Le gouvernement israélien investit dans le judaïsme mondial comme la diaspora investissait autrefois dans la construction de l’État d’Israël. L’installation du bureau parisien de l’OSM en est une illustration. Une des missions de l’Organisation Sioniste Mondiale est la promotion de l’Alyah ainsi que de l’hébreu. La langue est le premier bagage nécessaire à toute installation en Israël, elle est aussi le premier lien essentiel avec le Kesharim - Juillet 2015 pays. La langue est le dénominateur commun du peuple juif. Simcha Felber estime à 30/40 % le taux d’élèves qui ont pour objectif de s’installer en Israël. La loi du retour en Israël indique que toute personne ayant un grandparent juif peut prétendre à l’installation en Israël, ce qui représenterait 1 million de personnes en France. L’oulpan est d’abord, selon Simcha Felber, un espace de convivialité. L’anglais, très utilisé dans le domaine économique et dans la high-tech israélienne permet une communication à l’intérieur d’un ghetto mais ne permet pas de faire le lien entre les 90 communautés qui ont constitué originellement le nouveau peuple israélien. L’anglais se cantonne à un usage technique mais pour accéder à la culture, seul l’hébreu est adapté. Il estime par ailleurs que le phénomène de renforcement des identités est un phénomène mondial. Le partenariat avec le FSJU permet l’accès à des locaux, aux centres communautaires. Le FSJU est le partenaire le mieux adapté au développement des oulpanim en France puisqu’il facilite une coordination sur tout le territoire national. Il apporte non seulement sa connaissance du terrain mais aussi son expertise dans le domaine de l’apprentissage de l’hébreu par le biais de ses professionnels. Ce nouvel accord permettra de proposer un catalogue d’oulpanim de qualité et d’améliorer la formation des professeurs. Les clés pour réussir l’apprentissage de l’hébreu? Selon Sonia Barzilay, l’hébreu est moins difficile à acquérir que le français et suit une logique très abordable. La convention dans le cadre du projet « Horizon Israël » n’impose pas un contenu pédagogique systématisé mais Sonia Barzilay, dans son rôle de conseil aux professeurs, encouragera ces derniers à renforcer la dimension culturelle des cours en insistant sur le calendrier hébraïque, les fêtes juives, la vie sociale et l’actualité israélienne. Elle souligne que les programmes des langues du baccalauréat sont composés de connaissances linguistiques et culturelles de la langue étudiée. Pendant les deux heures de cours, l’élève doit se sentir physiquement en Israël. Le cours doit être un microcosme de la vie dans la société israelienne. S’appuyer sur la lecture et l’écriture est important mais rien n’est plus fondamental que la pratique à l’oral. L’oral constitue bien souvent un obstacle pour la population adulte qui peine à se voir en situation de fragilité. C’est un barrage psychologique que le professeur doit l’aider à surmonter. L’hébreu comme deuxième langue Si l’on en croit Shmuel Trigano, l’apprentissage de l’hébreu par quelqu’un dont la langue maternelle est autre, offre encore plus de portée significative. « Toute langue est singulière et porte un monde ; celui que porte l’hébreu atteint son expression la plus parfaite dans le texte biblique. Ce dernier résonne de façon extraordinaire quand il se reflète dans la structure de l’hébreu et aucune traduction ne pourra répercuter son écho. Néanmoins, l’exercice de la traduction permet d’éclairer la langue hébraïque en la reflétant dans une autre langue. La désarticulation qui s’ensuit est très riche et fertile pour la pensée parce qu’elle permet que la substantifique moelle 4 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié de l’hébreu s’exhale de la langue dans l’inter-action des deux langues. C’est au carrefour des autres langues que l’hébreu dévoile son secret. « L’hébreu des profondeurs » réside de façon éternelle dans l’hébreu parlé et peut être « désacralisé ». Il conserve une potentialité créatrice toujours présente et effervescente ». Soif d’identité et inquiétude grandissante En règle générale, l’apprentissage de l’hébreu vient assouvir une soif d’identité et répond à une volonté de rattachement à Israël. La langue ouvre à la culture. Au fil des années, cette proximité avec Israël est de plus en plus marquée. Renforcer un lien affectif avec le pays, avec la famille sur place, est devenu une motivation essentielle. La plus grande accessibilité aux voyages et l’augmentation des visites en Israël ont accentué le phénomène. Souvent le rapprochement avec la communauté organisée s’opère par le biais de l’hébreu. Culture, langue, littérature deviennent des moyens de renforcement de l’identité en dehors de la voie religieuse. Il existe, pour la majorité des élèves, une dé-corrélation entre ce besoin d’apprendre l’hébreu et l’Alyah. Aujourd’hui, de surcroit, une certaine inquiétude pousse les gens à chercher à « s’armer de la connaissance de l’hébreu ». Tout le sens de l’oulpan relève de sa capacité à maintenir et à entretenir le sentiment d’appartenance à un peuple. Les contenus pédagogiques font référence au peuple, à la terre, et à l’État d’Israel. À travers l’hébreu, c’est l’identité juive qu’on véhicule dans les cours. La promotion des oulpanim en France est donc fondamentale en cette période difficile durant laquelle la communauté éprouve le besoin de se sentir en sécurité. La connaissance apportée par les cours donne une force et une assurance aux élèves. « L’ignorance est une faiblesse, quand on sait, on est plus fort » rappelle Sonia Barzilay. Le FSJU : lien avec Israël et promotion de l’identité juive Le FSJU doit répondre, comme l’indique régulièrement son président Ariel Goldmann, à cette nécessité de mieux préparer les Juifs français qui partent. L’hébreu est la clé de l’intégration des olims français. Le programme n’a pas pour objectif d’encourager l’Alyah mais simplement de répondre à une demande grandissante. La connaissance empirique du terrain permet de mesurer l’urgence de répondre à ce besoin. Mais ce programme s’inscrit aussi dans la politique générale du FSJU autour de l’identité. Le FSJU mène deux Kesharim - Juillet 2015 grandes missions : renforcer la solidarité, en France et en Israël, et promouvoir l’identité juive. Transmettre cette identité est une des dimensions fondamentales de l’Institution au travers des programmes culturels, au sens large, qu’elle soutient. Une autre mission du FSJU : attirer les Juifs éloignés des communautés Le développement des oulpanim s’inscrit dans une autre mission du FSJU : attirer les Juifs les plus éloignés des communautés organisées ou des synagogues. Parfois l’apprentissage de l’hébreu est un moyen de renouer avec ses origines ou constitue une porte d’entrée dans la communauté organisée. Entrer dans une synagogue peut être difficile pour certains. S’inscrire à un cours d’hébreu peut susciter l’envie de s’investir et de s’engager dans la vie juive en France. Le lien de la langue hébraïque à son histoire est si fondamental qu’appréhender la langue permet de s’inscrire dans cette histoire générale du peuple juif. Un monde qui change L’hébreu est si chargé de sens, biblique, politique, historique, spirituel que Gershom Scholem, fervent sioniste arrivé en Palestine en 1923, craignait dans un texte intitulé « Au sujet de notre langue, une confession », datant de 1926, qu’un jour la puissance divine des mots ne se retourne violemment contre ses profanateurs! Il dénonçait l’entreprise de désacralisation de la langue et sa sécularisation liée à son emploi du quotidien. Dans une vision moins apocalyptique, Shmuel Trigano prévoit quant à lui dans son dernier ouvrage « L’Hébreu, une philosophie » (Editions Hermann, 2014), l’émergence d’une nouvelle pensée juive « hébraïque ». La polyphonie de sens des radicaux hébraïques constitue, selon lui, l’atelier de la pensée juive et de toutes les formes qui s’y illustrent, de sorte que cet atelier pourrait à nouveau produire, créer des pensées nouvelles et inédites. « De ce point de vue l’hébreu moderne avec sa syntaxe européenne est une chance parce que l’hébreu peut dégager ses effluves philosophiques dans l’hébreu et pas dans d’autres langues. Il peut désormais y avoir une philosophie juive en langue hébraïque et cela inaugure un nouvel âge de la pensée pour le monde juif. » Quelle que soit l’évolution de l’hébreu et de son rôle, cet engouement de la diaspora de France pour les oulpanim et cette volonté de l’Etat d’Israël de promouvoir sa langue officielle comme ciment de l’identité juive à travers le monde, sont les signes de l’émergence d’un nouveau rapport du peuple juif à l’hébreu. La langue semble se charger d’une mission nouvelle, très contemporaine, et liée à ce reversement des équilibres. Le sentiment de devoir affronter une menace généralisée vient renchérir le phénomène. La menace fonctionnerait comme un catalyseur des énergies déployées dans ce retour aux sources, distinct de la foi. 5 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Gros plan Vivre son judaïsme en vacances À l’heure où chacun planifie son départ et se réjouit de profiter enfin de ces jours de loisirs si convoités, un certain nombre de personnes n’est pas en mesure de partir en vacances. La plus injuste des discriminations sociales a souvent trait aux loisirs. Elle l’est d’autant plus qu’elle touche bien souvent les membres les plus fragiles de la communauté : les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées. Le FSJU, soucieux de lutter contre toutes les formes d’exclusion, se donne les moyens de lutter contre ce phénomène. Pour aider des familles en difficulté, la Direction de l’Action Sociale du FSJU attribue des bourses, en partenariat avec les organismes de vacances et les services sociaux de la communauté. Les mouvements de jeunesse participent pleinement à la construction identitaire de l’enfant Le FSJU offre à des enfants défavorisés la possibilité de participer à des centres de loisirs et aux séjours de vacances grâce à des bourses vacances. Attribuées par les Directions de l’Action Sociale et de l’Action Jeunesse, ces bourses permettent aux enfants issus de familles aux revenus modestes de participer aux activités des mouvements et organismes de jeunesse. Elles viennent compléter les bourses octroyées par les organismes de vacances et les services sociaux. En 2014, 667 bourses ont été accordées pour permettre le départ de jeunes en colonies de vacances, centres aérés et séjours adaptés aux handicaps. Le montant moyen de la bourse accordée s’élève à 153 € p a r e n fa n t . G r â ce a u p a r te n a r i a t a ve c plus de 50 mouvements de jeunesse, organismes de vacances, ainsi qu’avec les services sociaux de la communauté, 60 000 € ont été déployés au niveau national. Kesharim - Juillet 2015 Innovation cette année, le FSJU propose des bourses destinées aux enfants et adultes en situation de handicap De nombreuses familles sont dans l’incapacité d’offrir des vacances à leurs proches en situation de handicap, bien que des aides publiques existent (MDPH, Maison Départementale Pour le Handicap, mairies), et communautaires par le biais d e l a Fo n d a t i o n C a s i p Cojasor (Pôle handicap) ou des CASI en régions. Une quote-part importante demeure à la charge des familles. Le montant moyen d’un séjour de 21 jours est de plus de 3 000 euros. Le montant d’une bourse vacances (180 euros en 2015) est insuffisant pour couvrir des frais majorés par la prise en charge du handicap. En 2015 pour la première fois, le FSJU attribue des bourses vacances pour des enfants et adultes en situation de handicap, pour un budget de 20 000 euros. Dans le cadre de ces bourses, l’enfant (6 à 17 ans) participe à des séjours de nature classique (centres de loisirs, associations de jeunesse, organismes de vacances), ou part dans des structures adaptées au handicap. En ce qui concerne les adultes (18 à 69 ans), le séjour se fait toujours en structure adaptée. Environ 50 personnes, enfants ou adultes, bénéficient de cette aide cette année (bourses entre 300 et 500 euros). L e s fa m i l le s fo n t a p p e l a u x s e r v i c e s s o c i a u x communautaires, aux organismes de vacances agréés Jeunesse et Sports. L’année 2015 constitue une année pilote, qui va permettre à la Direction de l’Action Sociale de mieux évaluer l’importance des demandes. Ces séjours sont des périodes de répit indispensables pour les personnes handicapées ainsi que pour leurs proches. 6 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Créer du lien avec des personnes âgées Le fonds d’attribution de bourses vacances pour personnes âgées permet d’aider financièrement les personnes âgées de plus de 70 ans bénéficiant des minima sociaux ou n ’ a ya n t p a s s u f f i s a m m e n t d e reve n u s – à p a r t i r e n séjours organisés par des associations, vacances classiques ou séjours thérapeutiques. Le programme est financé par le FSJU et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Quel que soit leur degré de dépendance, ces aides permettent aux personnes âgées les plus fragiles économiquement de profiter d’un cadre professionnel adapté, et donnent également à leurs proches un peu de répit. En 2014, 51 bourses vacances ont été octroyées à des personnes âgées pour un montant de 21 100 €. En 2015 le fonds est doté de 35 000 €. Rencontre avec Michel Elbaz, Directeur de l’Action Sociale du FSJU Fournir des aides sous forme de bourses vacances est une action dont la portée va bien au-delà de l’apport social. Les moments de vie auxquels ces aides donnent l’accès sont riches et structurants. En ce qui concerne les enfants, l’éducation informelle proposée au sein des organismes de jeunesse est déterminante. Elle participe à leur construction personnelle et identitaire. Ces séjours constituent des lieux de rencontres avec d’autres jeunes mais aussi avec la culture et la vie juive au quotidien. Kesharim - Juillet 2015 Les enfants ont la possibilité de s’épanouir dans un cadre juif et de s’enrichir personnellement. Le manque de ressources ne doit pas affecter leur accès à cette culture. Les personnes âgées, quant à elles, bénéficient au cours de ces séjours du lien avec d’autres personnes. Le bonheur qu’elles ont à se retrouver est un temps de ressourcement, de solidarité, de cohésion, qui les nourrit tout au long de l’année. Permettre à un grand nombre de familles d’accéder à des structures juives fait partie de la philosophie du FSJU. L’Institution lutte pour que les personnes en situation de fragilité économique ne soient pas doublement pénalisées. Les personnes âgées seules rompent avec l’isolement dans les structures collectives adaptées. Les personnes les plus dépendantes bénéficient de séjours médicalisés. Mais la valeur ajoutée de ces séjours se trouve dans le fait de passer de shabbat ensemble, d’être ensemble tout simplement. La plus-value est éducative et culturelle. Grâce aux vacances, des enfants, potentiels futurs leaders, s’engagent au sein des mouvements de jeunesse. D’autres prennent simplement conscience de leur identité et renforcent leur appartenance au judaïsme. Accès aux loisirs et à l’identité Il faut rappeler que le FSJU soutient à travers l’Appel national pour la tsédaka et l’AUJF des associations et structures dédiées au handicap, aux personnes agées, à la jeunesse. L’action du FSJU est caractérisée par sa finalité. Le problème social est réglé par l’aide financière mais la fo n c t i o n fo n d a m e n t a le d e c e s b o u r s e s e s t l a transmission de l’identité juive et l’entretien du lien entre les membres d’une même communauté. 7 KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié La vie de l’institution | Dimanche 28 juin, le Conseil National du FSJU se tenait à l’Espace Rachi-Guy de Rothschild, en présence de nombreux élus et professionnels. Un rendez-vous marqué par la présentation du rapport moral de l’Institution, l’approbation des comptes 2014 et la présentation du budget 2015. En préambule, Patrick Chasquès, Directeur Général du FSJU, a rappelé que l’année 2014 avait été difficile pour les Juifs de France, marquée par les manifestations pro-Gaza et la tuerie du Musée de Bruxelles. Des signes avant-coureurs de la tragédie de janvier dernier. Face à une communauté qui voit nombre de ses cadres faire l’Alyah, le FSJU doit à la fois rester au plus près des besoins et des attentes des Juifs de France, et suivre ce mouvement historique. | Le Président Ariel Goldmann a participé mardi 23 juin à la soirée en l’honneur du 70ème anniversaire de l’Union des Etudiants Juifs de France à l’Hôtel de Ville de Paris. Cette soirée a réuni les acteurs présents et passés de l’engagement étudiant et antiraciste. Après avoir écouté le discours d’accueil de Patrick Klugman, Adjoint au Maire de Paris, les invités ont parcouru une exposition retraçant l’histoire de l’UEJF, de la résistance jusqu’à nos jours. Parmi les nombreuses personnalités du monde politique, religieux et de la société civile ainsi que les anciens présidents de l’UEJF, le Président actuel, Sacha Reingewirtz, les Ministres Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira ont pris la parole. | À l’occasion de leur retour en Israël au terme de leurs missions, le CRIF a organisé un déjeuner mercredi 8 juillet, en l’honneur de l’Ambassadeur d’Israël en France Yossi Gal, de Zvi Tal, Ministre plénipotentiaire et d’Elad Ratson, Directeur des relations publiques. Ariel Goldmann a chaleureusement salué les actions menées par Yossi Gal et souligné sa très grande « proximité avec les membres de la communauté juive à travers toute la France, dans les bons comme dans les mauvais moments ». La cérémonie a rassemblé de nombreux représentants de la communauté juive, le Président du CRIF, Roger Cukierman, Joël Mergui, Président du Consistoire, le Grand Rabbin de France, Haim Korsia et Gil Taieb, Vice-Président du FSJU et du CRIF. | Le FSJU a organisé une rencontre avec une délégation américaine de la commission Europe du JDC (Joint Distribution Committee), lundi 6 juillet, en présence d’Ariel Goldmann, d’Olivier Kraemer, Co-président de l’AUJF et de Sandra Kraemer, Présidente du Comité Avenir de l’AUJF. Antisémitisme dans les quartiers, sécurité et protection des lieux juifs, thèmes évoqués par Marc Djebali, membre du Bureau Exécutif du FSJU et Président du Réseau Ezra et par la Directrice du SPCJ, ont donné lieu à de nombreux échanges. | La première réunion du GIC Etudiants a eu lieu jeudi 25 juin. Des représentants d’associations étudiantes étaient réunis autour d’Ariel Amar, Directeur de l’Action Jeunesse du FSJU, pour échanger sur les besoins des étudiants juifs en France et réfléchir aux actions à mener pour répondre au mieux à leurs attentes. Ce Groupement d’Intérêt Communautaire se réunira dorénavant 4 fois par an pour faire le point sur l’avancement des différents projets. | Hommage à Jonathan Sandler. Ariel Goldmann, Président du FSJU et avocat de la Famille Sandler, participait, mercredi 10 juin à Versailles à l’inauguration du square Jonathan Sandler. En présence des familles, du Ministre de l’Intérieur et des représentants de la communauté juive, un hommage a été rendu à Jonathan, à Arié et Gabriel Sandler ainsi qu’à Myriam Monsonego, victimes de l’attentat de Toulouse. | Du 20 au 23 juillet se tient le 7ème séminaire d’Avignon. Initié par Jo Amar, Directeur du Développement de la Vie Associative et des relations internationales, ce séminaire permet chaque année à près de 40 personnes, responsables de centres communautaires et/ou culturels, professionnels ou bénévoles, élus ou délégués du FSJU de Paris, de Marseille, d’Aix en Provence, de Bordeaux, de Montpellier, de Toulouse, de Lyon, de Strasbourg et de Genève, de se retrouver pour élaborer des actions communes. | Ariel Goldmann a assisté à la cérémonie de commémoration de la Rafle du Vél’d’Hiv au Square des Martyrs-Juifs, dimanche 19 juillet. Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la Mémoire, Anne Hidalgo, Maire de Paris, ainsi que de nombreux responsables communautaires, Haim Korsia, Grand Rabbin de France, Joël Mergui, Président du Consistoire et Roger Cukierman, Président du CRIF, se sont rassemblés pour honorer les disparus. Serge Klarsfeld a prononcé un discours en mémoire des 13 152 victimes. | Le FSJU tient à saluer la mémoire de Joseph Zauberman, personnalité marquante de la communauté juive de France et grand donateur de l’AUJF, qui s’est éteint dans la nuit du 21 au 22 juillet. Nos condoléances les plus émues vont aux familles Zauberman et Elalouf et tout particulièrement à sa fille Marguerite Zauberman, membre du Comité Directeur du FSJU. Kesharim - Juillet 2015 8 Le FSJU en bref Le FSJU dans les médias e À Marseille, du 17 au 23 juin, la 16 édition de Regards sur le cinéma israélien, organisée par Judaïciné, a permis de découvrir une nouvelle sélection de films : « Fin de partie » de Sharon Maymon et Tal Granit, « Self made » de Shira Geffen et « Chelli » d’Asaf Korman. Mettre des histoires derrière les noms lire l’article sur www.lalsace.fr e 4 édition de l’opération Cartable Lev Latalmid, dimanche 28 juin, au Parc Floral, 500 cartables ont été distribués Séminaire Campus FSJU-KKL, en juillet en Israël pour les enseignants de kodesh L’épopée Goldman racontée dans l’Arche, larchemag.fr Destiné aux survivants de la Shoah, Bel Eté Paris, lancé par Passerelles, propose au mois d’août des sorties culturelles, festives, en partenariat avec le Farband, le Medem, et avec le soutien de la FMS. Programme disponible au 0800 39 45 00 ou [email protected] KESHARIM קשריםLIENS La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié Une publication de la Direction des Relations Extérieures. 01 42 17 11 02 Bel Eté Toulouse a redémarré jeudi 2 juillet. Activités ludiques ou culturelles pour les personnes âgées. Inscriptions auprès de Linda Sztulman : 05 62 73 45 25 Le FSJU et l’AUJF renforcent leur présence sur les réseaux sociaux. Rejoignez-nous sur Facebook et Twitter Kesharim - Juillet 2015 9