Apprendre l`hébreu en France,

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Apprendre l`hébreu en France,
KESHARIM
‫ קשרים‬LIENS
La lettre
d’information
du Fonds Social Juif Unifié
Actualité
Apprendre
l’hébreu en France,
une renaissance
identitaire
Gros plan
Vivre son judaïsme en vacances
La vie de l’institution
Le FSJU en bref
Le FSJU dans les médias
Numéro 2
Juillet 2015
KESHARIM
‫ קשרים‬LIENS
La lettre
d’information
du Fonds Social Juif Unifié
Numéro 2
Juillet 2015
Actualité
Apprendre l’hébreu en France,
une renaissance identitaire
É liézer Ben Yehuda, qui
prédisait que l’hébreu, s’il
revivait, se répandrait à
terme parmi tous les
peuples de la terre, serait
heureux de voir à quel point
la langue séduit aujourd’hui
les Juifs de France. En effet la demande de cours
d’hébreu ne cesse d’augmenter.
Le succès des oulpanim en France est-il le signe d’une
résurgence de la quête identitaire ? Au-delà de la
portée signifiante des mots qui la constituent, la langue
est un vecteur de lien. Pour ce qui concerne l’hébreu,
langue universelle du peuple juif, il s’agit du lien à un
pays dans lequel on ne vit pas mais que l’on affectionne
pour des raisons identitaires. L’hébreu est aussi une
langue du quotidien qui facilite les échanges avec les
membres d’une société que l’on aime visiter.
S’inscrire à un oulpan,
un geste politique ?
« La plus grande réussite du sionisme, bien plus
que la création d’un État, c’est d’avoir rendu à la
langue hébraïque son statut de langue vivante
pour quatre millions d’hommes, un phénomène
unique dans l’histoire humaine qu’aucun autre
peuple n’a jamais réussi. » Yeshayahou Leibowitz
Sommaire
Actualité Apprendre l’hébreu en France, une renaissance identitaire
2-5
Gros plan Vivre son judaïsme en vacances
6-7
La vie de l’institution 8
Le FSJU en bref 8
Le FSJU dans les médias 8
2
KESHARIM
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
Pour Ben Yehouda, la renaissance de l’hébreu comme
langue vernaculaire du peuple juif faisait partie intégrante
du projet de renaissance nationale d’Israël sur sa terre. Ben
Yehuda et son fils Ithamar ont créé l’hébreu moderne en se
basant sur l’hébreu des textes anciens et en inventant des
mots (par exemple milon « dictionnaire » à partir du mot
mila « mot », lehitraot, calqué sur le français « au revoir »)
censés participer à l’instauration d’une société nouvelle.
Apprendre l’hébreu moderne en s’inscrivant à un oulpan
est une démarche engagée, presque un geste politique.
La démarche consiste à soutenir, consciemment ou
inconsciemment, le projet sioniste. En effet, renaissance
de la terre d’Israël avec la création de l’État et résurrection d’une langue ancienne avec la promotion du nouvel
hébreu, sont les deux éléments constitutifs de ce que
beaucoup considèrent comme étant un véritable miracle
de l’histoire juive. Apprendre l’hébreu constitue une
adhésion à toute la symbolique portée par ce phénomène
miraculeux et prophétique.
S’intéresser à l’apprentissage de l’hébreu est une
démarche fondamentale pour le FSJU puisqu’elle s’inscrit
dans la volonté de l’Institution de cerner les tendances qui
animent la communauté juive de France, pour pouvoir s’y
adapter et y apporter des réponses appropriées.
Une offre clairement
insuffisante
Rencontre avec Sonia
Barzilay, Responsable du
développement de l’hébreu
au sein de Campus FSJU
« L’intérêt porté ces dernières années à l’hébreu est
d’une part linguistique - apprendre la langue pour des
projets de vie liés à Israël- mais, à mon avis, révèle surtout et aussi, un éveil identitaire, un souhait de comprendre et de renforcer son rapport à cette identité. Le
choix d’intégrer un cours d’hébreu qui a lieu dans une
synagogue ou dans un centre communautaire répond
naturellement à ce besoin. »
De 1999 à 2007, existait à l’Espace Rachi-Guy de
Rothschild le Centre National de l’Hébreu, dirigé par
Sonia Barzilay, qui centralisait et coordonnait tous les
oulpanim, leurs lieux et les formations des professeurs.
Une cinquantaine de professeurs étaient formés.
Cette association était financée par le FSJU, l’Agence
Juive et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Ce centre a fermé en 2007. Aujourd’hui l’encadrement
des professeurs fait défaut. Enseigner l’hébreu comme
deuxième langue est un réel métier qui nécessite une
formation. Dès 2007, des centres privés ont ouvert de
manière aléatoire. Aujourd’hui la demande explose et le
besoin est exponentiel.
Jo Amar, Directeur du Développement de la Vie
Associative et des relations internationales du FSJU,
constate qu’une forte demande existe en particulier
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dans des petites et moyennes villes, mais les structures ne trouvent pas de professeur. D’autres fois des
professeurs sont présents mais pas suffisamment bien
formés. Une enquête réalisée en 2013/2014 indique que
40% des lieux de vie communautaire en France proposent des cours d’hébreu.
Rencontre avec Raphy
Marciano, Directeur du Centre
Communautaire de Paris
Aujourd’hui 750 élèves participent aux cours d’hébreu
proposés par le Centre Communautaire de Paris. Il s’agit
du plus grand oulpan du monde, en dehors d’Israël.
L’offre est flexible et s’adapte aux agendas. Le centre
propose des cycles de 65 heures avec des niveaux de
classes et la possibilité de s’inscrire à des sessions de
cours intensifs au printemps et à l’été. Les cours proposés sont basés sur un livre réalisé par le Ministère de
l’Education Nationale israélien et les acquisitions s’étalent sur quatre ans.
Selon Raphy Marciano, le Centre connaitrait 50 % d’inscriptions en plus s’il avait la possibilité d’accueillir tous
les élèves. Selon lui, seuls 20 % des élèves suivent
les cours dans un objectif d’Alyah. Cette évolution est
le signe d’un retour identitaire et le moyen de se rattacher à une communauté organisée. On assiste à un
véritable renouveau de la culture juive. La langue est
la colonne vertébrale de l’identité. « Quand la communauté se sent menacée elle regagne le berceau identitaire. L’insécurité et l’histoire favorisent la recherche de
racines. » De plus, l’été 2014, où l’on a entendu « Mort
aux Juifs » dans les rues de France et les attentats de
janvier 2015, ont marqué un tournant car les Juifs les
plus éloignés des structures communautaires ont euxaussi été interpellés.
La réponse du FSJU :
renforcer le triangle
de l’apprentissage,
le professeur, l’élève,
le lieu
L’intérêt pour l’hébreu en France n’est pas un phénomène nouveau et les oulpanim ont toujours connu un
grand succès. Le besoin n’est pas quantifié mais du terrain émane clairement la nécessité de développer une
offre aujourd’hui insuffisante.
Le FSJU ambitionne à présent de répondre de manière
mieux adaptée à ce besoin grandissant de la communauté juive de France et aspire à solidifier par ailleurs
son lien avec Israël.
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KESHARIM
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
Morim en partenariat avec l’Université
Hébraïque de Jérusalem
Les professeurs ne disposent d’aucune formation diplômante. Pour remédier à ce manque, le FSJU vient
de lancer le programme Morim. Morim est la première
formation diplômante en Israël proposée à des professeurs de France.
Le 1er juillet 2015 un programme de formation de professeurs enseignant l’hébreu comme deuxième langue a
débuté à l’Université de Jérusalem. Le FSJU finance pour
cette première session la formation de quatre professeurs.
Ce programme, initié par la Direction du Développement
de la Vie Associative et des relations internationales du
FSJU, est organisé par Campus FSJU. Il est à souligner que
l’Université Hébraïque de Jérusalem a depuis décidé d’appliquer ce modèle de formation à tous les pays du monde.
Horizon Israël avec l’Organisation
Sioniste Mondiale
L’accord signé fin juin 2015 entre le FSJU et l’OSM est le
fruit d’une volonté commune de développer et de professionnaliser les oulpanim en France.
Dans le cadre de cet accord, en novembre 2015, une formation de six jours sera proposée à 25 professeurs, assurée
par une équipe de l’Université de Jérusalem. Parallèlement 25 classes seront créées ou professionnalisées.
Formation des professeurs, financement et suivi pédagogique seront proposés aux classes existantes.
Le FSJU et l’OSM procèdent actuellement à un travail
d’identification des lieux dans lesquels ils vont investir.
Le coût d’une classe s’élève à 5300 euros. La moitié de
ce coût sera prise en charge par l’OSM via le FSJU.
Une convention sera signée entre le FSJU et le lieu d’accueil pour s’assurer du respect des conditions d’obtention de la subvention : rémunération du professeur etc...
Les oulpanim s’engagent à produire un compte-rendu
tous les trimestres.
Une véritable révolution pour l’élève
L’accord prévoit que l’hébreu soit accessible à tous. Les
frais d’études sont donc limités (180 e pour 60 heures
de cours). Chaque oulpan dispensera des cours repartis sur 20 semaines dans l’année. L’objectif à terme est
d’étendre le dispositif.
Rencontre avec Simcha Felber,
Délégué Général de l’Organisation
Sioniste Mondiale en France
Pour la réalisation du programme « Horizon Israël »,
l’Organisation Sioniste Mondiale, Institution nationale,
dispose du soutien du gouvernement israélien par
le biais du Ministère de l’Alyah et de l’Intégration. Le
Ministère finance et sponsorise ce programme.
La perception de l’État d’Israël a changé et les équilibres
se modifient. Le gouvernement israélien investit dans le
judaïsme mondial comme la diaspora investissait autrefois dans la construction de l’État d’Israël. L’installation
du bureau parisien de l’OSM en est une illustration. Une
des missions de l’Organisation Sioniste Mondiale est la
promotion de l’Alyah ainsi que de l’hébreu. La langue
est le premier bagage nécessaire à toute installation
en Israël, elle est aussi le premier lien essentiel avec le
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pays. La langue est le dénominateur commun du peuple
juif. Simcha Felber estime à 30/40 % le taux d’élèves qui
ont pour objectif de s’installer en Israël. La loi du retour
en Israël indique que toute personne ayant un grandparent juif peut prétendre à l’installation en Israël, ce
qui représenterait 1 million de personnes en France.
L’oulpan est d’abord, selon Simcha Felber, un espace de
convivialité. L’anglais, très utilisé dans le domaine économique et dans la high-tech israélienne permet une
communication à l’intérieur d’un ghetto mais ne permet
pas de faire le lien entre les 90 communautés qui ont
constitué originellement le nouveau peuple israélien.
L’anglais se cantonne à un usage technique mais pour
accéder à la culture, seul l’hébreu est adapté. Il estime
par ailleurs que le phénomène de renforcement des
identités est un phénomène mondial.
Le partenariat avec le FSJU permet l’accès à des locaux,
aux centres communautaires. Le FSJU est le partenaire le mieux adapté au développement des oulpanim
en France puisqu’il facilite une coordination sur tout le
territoire national. Il apporte non seulement sa connaissance du terrain mais aussi son expertise dans le domaine de l’apprentissage de l’hébreu par le biais de ses
professionnels.
Ce nouvel accord permettra de proposer un catalogue d’oulpanim de qualité et d’améliorer la formation des professeurs.
Les clés pour réussir
l’apprentissage de l’hébreu?
Selon Sonia Barzilay, l’hébreu est moins difficile à acquérir que le français et suit une logique très abordable.
La convention dans le cadre du projet « Horizon Israël »
n’impose pas un contenu pédagogique systématisé mais
Sonia Barzilay, dans son rôle de conseil aux professeurs, encouragera ces derniers à renforcer la dimension culturelle des cours en insistant sur le calendrier
hébraïque, les fêtes juives, la vie sociale et l’actualité
israélienne. Elle souligne que les programmes des langues du baccalauréat sont composés de connaissances
linguistiques et culturelles de la langue étudiée.
Pendant les deux heures de cours, l’élève doit se sentir
physiquement en Israël. Le cours doit être un microcosme de la vie dans la société israelienne. S’appuyer sur
la lecture et l’écriture est important mais rien n’est plus
fondamental que la pratique à l’oral. L’oral constitue bien
souvent un obstacle pour la population adulte qui peine à
se voir en situation de fragilité. C’est un barrage psychologique que le professeur doit l’aider à surmonter.
L’hébreu comme deuxième langue
Si l’on en croit Shmuel Trigano, l’apprentissage de l’hébreu par quelqu’un dont la langue maternelle est autre,
offre encore plus de portée significative. « Toute langue
est singulière et porte un monde ; celui que porte l’hébreu atteint son expression la plus parfaite dans le texte
biblique. Ce dernier résonne de façon extraordinaire
quand il se reflète dans la structure de l’hébreu et aucune
traduction ne pourra répercuter son écho. Néanmoins,
l’exercice de la traduction permet d’éclairer la langue hébraïque en la reflétant dans une autre langue. La désarticulation qui s’ensuit est très riche et fertile pour la pensée parce qu’elle permet que la substantifique moelle
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
de l’hébreu s’exhale de la langue dans l’inter-action des
deux langues. C’est au carrefour des autres langues que
l’hébreu dévoile son secret. « L’hébreu des profondeurs »
réside de façon éternelle dans l’hébreu parlé et peut être
« désacralisé ». Il conserve une potentialité créatrice toujours présente et effervescente ».
Soif d’identité
et inquiétude
grandissante
En règle générale, l’apprentissage de l’hébreu vient assouvir une soif d’identité et répond à une volonté de rattachement à Israël. La langue ouvre à la culture. Au fil des
années, cette proximité avec Israël est de plus en plus
marquée. Renforcer un lien affectif avec le pays, avec la
famille sur place, est devenu une motivation essentielle.
La plus grande accessibilité aux voyages et l’augmentation des visites en Israël ont accentué le phénomène.
Souvent le rapprochement avec la communauté organisée s’opère par le biais de l’hébreu. Culture, langue,
littérature deviennent des moyens de renforcement de
l’identité en dehors de la voie religieuse. Il existe, pour
la majorité des élèves, une dé-corrélation entre ce besoin d’apprendre l’hébreu et l’Alyah.
Aujourd’hui, de surcroit, une certaine inquiétude pousse
les gens à chercher à « s’armer de la connaissance de
l’hébreu ». Tout le sens de l’oulpan relève de sa capacité
à maintenir et à entretenir le sentiment d’appartenance à
un peuple. Les contenus pédagogiques font référence au
peuple, à la terre, et à l’État d’Israel. À travers l’hébreu,
c’est l’identité juive qu’on véhicule dans les cours. La promotion des oulpanim en France est donc fondamentale
en cette période difficile durant laquelle la communauté
éprouve le besoin de se sentir en sécurité. La connaissance apportée par les cours donne une force et une
assurance aux élèves. « L’ignorance est une faiblesse,
quand on sait, on est plus fort » rappelle Sonia Barzilay.
Le FSJU : lien avec
Israël et promotion
de l’identité juive
Le FSJU doit répondre, comme l’indique régulièrement
son président Ariel Goldmann, à cette nécessité de
mieux préparer les Juifs français qui partent. L’hébreu
est la clé de l’intégration des olims français. Le programme n’a pas pour objectif d’encourager l’Alyah
mais simplement de répondre à une demande grandissante. La connaissance empirique du terrain permet
de mesurer l’urgence de répondre à ce besoin.
Mais ce programme s’inscrit aussi dans la politique générale du FSJU autour de l’identité. Le FSJU mène deux
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grandes missions : renforcer la solidarité, en France
et en Israël, et promouvoir l’identité juive. Transmettre
cette identité est une des dimensions fondamentales de
l’Institution au travers des programmes culturels, au
sens large, qu’elle soutient.
Une autre mission du FSJU : attirer les
Juifs éloignés des communautés
Le développement des oulpanim s’inscrit dans une autre
mission du FSJU : attirer les Juifs les plus éloignés des
communautés organisées ou des synagogues.
Parfois l’apprentissage de l’hébreu est un moyen de renouer avec ses origines ou constitue une porte d’entrée
dans la communauté organisée. Entrer dans une synagogue peut être difficile pour certains. S’inscrire à un
cours d’hébreu peut susciter l’envie de s’investir et de
s’engager dans la vie juive en France. Le lien de la langue hébraïque à son histoire est si fondamental qu’appréhender la langue permet de s’inscrire dans cette
histoire générale du peuple juif.
Un monde qui
change
L’hébreu est si chargé de sens, biblique, politique, historique, spirituel que Gershom Scholem, fervent sioniste
arrivé en Palestine en 1923, craignait dans un texte intitulé « Au sujet de notre langue, une confession », datant
de 1926, qu’un jour la puissance divine des mots ne se
retourne violemment contre ses profanateurs! Il dénonçait l’entreprise de désacralisation de la langue et sa
sécularisation liée à son emploi du quotidien.
Dans une vision moins apocalyptique, Shmuel Trigano
prévoit quant à lui dans son dernier ouvrage « L’Hébreu,
une philosophie » (Editions Hermann, 2014), l’émergence d’une nouvelle pensée juive « hébraïque ». La
polyphonie de sens des radicaux hébraïques constitue,
selon lui, l’atelier de la pensée juive et de toutes les
formes qui s’y illustrent, de sorte que cet atelier pourrait à nouveau produire, créer des pensées nouvelles et
inédites. « De ce point de vue l’hébreu moderne avec sa
syntaxe européenne est une chance parce que l’hébreu
peut dégager ses effluves philosophiques dans l’hébreu
et pas dans d’autres langues. Il peut désormais y avoir
une philosophie juive en langue hébraïque et cela inaugure un nouvel âge de la pensée pour le monde juif. »
Quelle que soit l’évolution de l’hébreu et de son rôle, cet
engouement de la diaspora de France pour les oulpanim
et cette volonté de l’Etat d’Israël de promouvoir sa langue officielle comme ciment de l’identité juive à travers
le monde, sont les signes de l’émergence d’un nouveau
rapport du peuple juif à l’hébreu. La langue semble se
charger d’une mission nouvelle, très contemporaine, et
liée à ce reversement des équilibres.
Le sentiment de devoir affronter une menace généralisée
vient renchérir le phénomène. La menace fonctionnerait
comme un catalyseur des énergies déployées dans ce
retour aux sources, distinct de la foi.
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
Gros plan
Vivre son judaïsme en vacances
À l’heure où chacun planifie son
départ et se réjouit de profiter
enfin de ces jours de loisirs si
convoités, un certain nombre de
personnes n’est pas en mesure
de partir en vacances.
La plus injuste des discriminations sociales a souvent
trait aux loisirs. Elle l’est d’autant plus qu’elle touche
bien souvent les membres les plus fragiles de la
communauté : les enfants, les personnes âgées, les
personnes handicapées.
Le FSJU, soucieux de lutter contre toutes les formes
d’exclusion, se donne les moyens de lutter contre ce
phénomène. Pour aider des familles en difficulté, la
Direction de l’Action Sociale du FSJU attribue des
bourses, en partenariat avec les organismes de vacances
et les services sociaux de la communauté.
Les mouvements de jeunesse
participent pleinement
à la construction identitaire
de l’enfant
Le FSJU offre à des enfants défavorisés la possibilité de
participer à des centres de loisirs et aux séjours de
vacances grâce à des bourses vacances. Attribuées par
les Directions de l’Action Sociale et de l’Action Jeunesse,
ces bourses permettent aux enfants issus de familles
aux revenus modestes de participer aux activités des
mouvements et organismes de jeunesse. Elles viennent
compléter les bourses octroyées par les organismes de
vacances et les services sociaux. En 2014, 667 bourses
ont été accordées pour permettre le départ de jeunes en
colonies de vacances, centres aérés et séjours adaptés
aux handicaps.
Le montant moyen de la bourse accordée s’élève à 153 €
p a r e n fa n t . G r â ce a u p a r te n a r i a t a ve c plus de
50 mouvements de jeunesse, organismes de vacances,
ainsi qu’avec les services sociaux de la communauté,
60 000 € ont été déployés au niveau national.
Kesharim - Juillet 2015
Innovation cette année, le FSJU
propose des bourses destinées
aux enfants et adultes en
situation de handicap
De nombreuses familles sont
dans l’incapacité d’offrir des
vacances à leurs proches en
situation de handicap, bien
que des aides publiques
existent (MDPH, Maison
Départementale Pour le
Handicap, mairies), et
communautaires par le biais
d e l a Fo n d a t i o n C a s i p Cojasor (Pôle handicap) ou
des CASI en régions. Une quote-part importante
demeure à la charge des familles. Le montant moyen
d’un séjour de 21 jours est de plus de 3 000 euros.
Le montant d’une bourse vacances (180 euros en 2015)
est insuffisant pour couvrir des frais majorés par la
prise en charge du handicap. En 2015 pour la première
fois, le FSJU attribue des bourses vacances pour des
enfants et adultes en situation de handicap, pour un
budget de 20 000 euros. Dans le cadre de ces bourses,
l’enfant (6 à 17 ans) participe à des séjours de nature
classique (centres de loisirs, associations de jeunesse,
organismes de vacances), ou part dans des structures
adaptées au handicap. En ce qui concerne les adultes
(18 à 69 ans), le séjour se fait toujours en structure
adaptée. Environ 50 personnes, enfants ou adultes,
bénéficient de cette aide cette année (bourses entre 300
et 500 euros).
L e s fa m i l le s fo n t a p p e l a u x s e r v i c e s s o c i a u x
communautaires, aux organismes de vacances agréés
Jeunesse et Sports. L’année 2015 constitue une année
pilote, qui va permettre à la Direction de l’Action Sociale
de mieux évaluer l’importance des demandes. Ces
séjours sont des périodes de répit indispensables pour
les personnes handicapées ainsi que pour leurs proches.
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KESHARIM
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
Créer du lien avec des
personnes âgées
Le fonds d’attribution de bourses
vacances pour personnes âgées
permet d’aider financièrement les
personnes âgées de plus de 70 ans bénéficiant des minima sociaux ou
n ’ a ya n t p a s s u f f i s a m m e n t d e
reve n u s – à p a r t i r e n séjours
organisés par des associations,
vacances classiques ou séjours thérapeutiques. Le
programme est financé par le FSJU et la Fondation pour la
Mémoire de la Shoah. Quel que soit leur degré de
dépendance, ces aides permettent aux personnes âgées
les plus fragiles économiquement de profiter d’un cadre
professionnel adapté, et donnent également à leurs
proches un peu de répit. En 2014, 51 bourses vacances ont
été octroyées à des personnes âgées pour un montant de
21 100 €. En 2015 le fonds est doté de 35 000 €.
Rencontre avec Michel Elbaz,
Directeur de l’Action Sociale
du FSJU
Fournir des aides sous forme de bourses vacances est
une action dont la portée va bien au-delà de l’apport
social. Les moments de vie auxquels ces aides donnent
l’accès sont riches et structurants.
En ce qui concerne les enfants, l’éducation informelle
proposée au sein des organismes de jeunesse est
déterminante. Elle participe à leur construction
personnelle et identitaire.
Ces séjours constituent des lieux de rencontres avec d’autres
jeunes mais aussi avec la culture et la vie juive au quotidien.
Kesharim - Juillet 2015
Les enfants ont la possibilité de s’épanouir dans un cadre
juif et de s’enrichir personnellement. Le manque de
ressources ne doit pas affecter leur accès à cette culture.
Les personnes âgées, quant à elles, bénéficient au cours
de ces séjours du lien avec d’autres personnes. Le
bonheur qu’elles ont à se retrouver est un temps de
ressourcement, de solidarité, de cohésion, qui les nourrit
tout au long de l’année.
Permettre à un grand nombre de familles d’accéder à des
structures juives fait partie de la philosophie du FSJU.
L’Institution lutte pour que les personnes en situation de
fragilité économique ne soient pas doublement pénalisées.
Les personnes âgées seules rompent avec l’isolement
dans les structures collectives adaptées. Les personnes
les plus dépendantes bénéficient de séjours médicalisés.
Mais la valeur ajoutée de ces séjours se trouve dans le
fait de passer de shabbat ensemble, d’être ensemble
tout simplement.
La plus-value est éducative et culturelle. Grâce aux
vacances, des enfants, potentiels futurs leaders,
s’engagent au sein des mouvements de jeunesse.
D’autres prennent simplement conscience de leur
identité et renforcent leur appartenance au judaïsme.
Accès aux loisirs et à l’identité
Il faut rappeler que le FSJU soutient à travers l’Appel
national pour la tsédaka et l’AUJF des associations et
structures dédiées au handicap, aux personnes agées, à
la jeunesse.
L’action du FSJU est caractérisée par sa finalité. Le
problème social est réglé par l’aide financière mais la
fo n c t i o n fo n d a m e n t a le d e c e s b o u r s e s e s t l a
transmission de l’identité juive et l’entretien du lien entre
les membres d’une même communauté.
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La lettre d’information du Fonds Social Juif Unifié
La vie de l’institution
| Dimanche 28 juin, le Conseil National du FSJU se tenait à l’Espace
Rachi-Guy de Rothschild, en présence de nombreux élus et professionnels. Un
rendez-vous marqué par la présentation du rapport moral de l’Institution,
l’approbation des comptes 2014 et la présentation du budget 2015. En
préambule, Patrick Chasquès, Directeur Général du FSJU, a rappelé que l’année
2014 avait été difficile pour les Juifs de France, marquée par les manifestations
pro-Gaza et la tuerie du Musée de Bruxelles. Des signes avant-coureurs de la
tragédie de janvier dernier. Face à une communauté qui voit nombre de ses cadres faire l’Alyah, le FSJU doit à la fois
rester au plus près des besoins et des attentes des Juifs de France, et suivre ce mouvement historique.
| Le Président Ariel Goldmann a participé mardi 23 juin à la soirée en
l’honneur du 70ème anniversaire de l’Union des Etudiants Juifs de France à l’Hôtel de Ville de
Paris. Cette soirée a réuni les acteurs présents et passés de l’engagement étudiant et antiraciste. Après avoir écouté le discours d’accueil de Patrick Klugman, Adjoint au Maire de
Paris, les invités ont parcouru une exposition retraçant l’histoire de l’UEJF, de la résistance
jusqu’à nos jours. Parmi les nombreuses personnalités du monde politique, religieux et de
la société civile ainsi que les anciens présidents de l’UEJF, le Président actuel, Sacha
Reingewirtz, les Ministres Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira ont pris la parole.
| À l’occasion de leur retour en Israël au terme de leurs missions, le CRIF a organisé un déjeuner
mercredi 8 juillet, en l’honneur de l’Ambassadeur d’Israël en France Yossi Gal, de Zvi Tal, Ministre plénipotentiaire et
d’Elad Ratson, Directeur des relations publiques. Ariel Goldmann a chaleureusement salué les actions menées par
Yossi Gal et souligné sa très grande « proximité avec les membres de la communauté juive à travers toute la France,
dans les bons comme dans les mauvais moments ». La cérémonie a rassemblé de nombreux représentants de la
communauté juive, le Président du CRIF, Roger Cukierman, Joël Mergui, Président du Consistoire, le Grand Rabbin de
France, Haim Korsia et Gil Taieb, Vice-Président du FSJU et du CRIF.
| Le FSJU a organisé une rencontre avec une délégation américaine de la commission Europe du
JDC (Joint Distribution Committee), lundi 6 juillet, en présence d’Ariel Goldmann, d’Olivier Kraemer, Co-président de
l’AUJF et de Sandra Kraemer, Présidente du Comité Avenir de l’AUJF. Antisémitisme dans les quartiers, sécurité et
protection des lieux juifs, thèmes évoqués par Marc Djebali, membre du Bureau Exécutif du FSJU et Président du
Réseau Ezra et par la Directrice du SPCJ, ont donné lieu à de nombreux échanges.
| La première réunion du GIC Etudiants a eu lieu jeudi 25 juin. Des représentants d’associations étudiantes
étaient réunis autour d’Ariel Amar, Directeur de l’Action Jeunesse du FSJU, pour échanger sur les besoins des étudiants
juifs en France et réfléchir aux actions à mener pour répondre au mieux à leurs attentes. Ce Groupement d’Intérêt
Communautaire se réunira dorénavant 4 fois par an pour faire le point sur l’avancement des différents projets.
| Hommage à Jonathan Sandler. Ariel Goldmann, Président du FSJU et avocat de la Famille Sandler,
participait, mercredi 10 juin à Versailles à l’inauguration du square Jonathan Sandler. En présence des familles, du
Ministre de l’Intérieur et des représentants de la communauté juive, un hommage a été rendu à Jonathan, à Arié et
Gabriel Sandler ainsi qu’à Myriam Monsonego, victimes de l’attentat de Toulouse.
| Du 20 au 23 juillet se tient le 7ème séminaire d’Avignon. Initié par Jo Amar, Directeur du Développement
de la Vie Associative et des relations internationales, ce séminaire permet chaque année à près de 40 personnes,
responsables de centres communautaires et/ou culturels, professionnels ou bénévoles, élus ou délégués du FSJU de
Paris, de Marseille, d’Aix en Provence, de Bordeaux, de Montpellier, de Toulouse, de Lyon, de Strasbourg et de
Genève, de se retrouver pour élaborer des actions communes.
| Ariel Goldmann a assisté à la cérémonie de commémoration de la Rafle du Vél’d’Hiv au Square
des Martyrs-Juifs, dimanche 19 juillet. Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la
Mémoire, Anne Hidalgo, Maire de Paris, ainsi que de nombreux responsables communautaires, Haim Korsia, Grand
Rabbin de France, Joël Mergui, Président du Consistoire et Roger Cukierman, Président du CRIF, se sont rassemblés
pour honorer les disparus. Serge Klarsfeld a prononcé un discours en mémoire des 13 152 victimes.
| Le FSJU tient à saluer la mémoire de Joseph Zauberman, personnalité marquante de la communauté
juive de France et grand donateur de l’AUJF, qui s’est éteint dans la nuit du 21 au 22 juillet. Nos condoléances les plus
émues vont aux familles Zauberman et Elalouf et tout particulièrement à sa fille Marguerite Zauberman, membre du
Comité Directeur du FSJU.
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Le FSJU en bref
Le FSJU dans les médias
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À Marseille, du 17 au 23 juin, la 16 édition de Regards
sur le cinéma israélien, organisée par Judaïciné, a permis
de découvrir une nouvelle sélection de films : « Fin de
partie » de Sharon Maymon et Tal Granit, « Self made »
de Shira Geffen et « Chelli » d’Asaf Korman.
Mettre des histoires derrière les noms
lire l’article sur www.lalsace.fr
e
4 édition de l’opération Cartable Lev Latalmid,
dimanche 28 juin, au Parc Floral, 500 cartables ont été
distribués
Séminaire Campus FSJU-KKL, en juillet en Israël pour
les enseignants de kodesh
L’épopée Goldman racontée dans l’Arche, larchemag.fr
Destiné aux survivants de la Shoah, Bel Eté Paris, lancé
par Passerelles, propose au mois d’août des sorties
culturelles, festives, en partenariat avec le Farband, le
Medem, et avec le soutien de la FMS. Programme
disponible au 0800 39 45 00 ou [email protected]
KESHARIM
‫ קשרים‬LIENS
La lettre
d’information
du Fonds Social Juif Unifié
Une publication de la Direction des Relations
Extérieures. 01 42 17 11 02
Bel Eté Toulouse a redémarré jeudi 2 juillet. Activités
ludiques ou culturelles pour les personnes âgées.
Inscriptions auprès de Linda Sztulman : 05 62 73 45 25
Le FSJU et l’AUJF renforcent leur présence sur les
réseaux sociaux. Rejoignez-nous sur Facebook et Twitter
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