Fiche synthétique Leçon 1: La Haskala
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Fiche synthétique Leçon 1: La Haskala
Fiche synthétique Leçon 1: La Haskala La Haskala étymologiquement c’est la faculté d’agir intelligemment. Le mot apparaît pour la première fois au 1er siècle de notre ère dans le Midrash. La Haskala est un mouvement spirituel et social des Lumières des autres peuples à la fin du 17e en Allemagne et au 19e en Europe Orientale, qui a permis notamment la diffusion de la culture profane dans les masses populaires juives, l’ouverture aux autres peuples, l’obtention des droits civiques. Ce Mouvement a provoqué un renouveau de la littérature hébraïque. La Haskala a permis d’opérer un retour aux sources classiques, en haussant l’hébreu au rang de langue de transmission, afin de s’intégrer à la société environnante. Les promoteurs de la Haskala sont les Maskilim. Moshe Hayim Luzzato (1707-1746) est considéré comme le précurseur de la Haskala, notamment grâce à ses œuvres théâtrales : L’Histoire de Samson, La Tour de puissance, Louanges au Droit. Moïse Mendelssohn (1729-1786) est incontestablement le fondateur de la Haskala. Issu d’une famille juive orthodoxe d’Allemagne, il contribue largement à diffuser la philosophie des Lumières en langue hébraïque. Selon Mendelssohn, le judaïsme est une législation révélée intelligible à la raison. Il est également un intellectuel reconnu en langue allemande, et à ce titre obtient le Grand Prix de l’Académie Prussienne des Sciences en 1763. Il est l’auteur d’une célèbre traduction en allemand du Pentateuque. Jérusalem est également une de ses œuvres majeures, considérée par E. Kant comme un « livre irréfutable ». Naftly Herz Wessely (1725-1805) considéré comme le disciple de M. Mendelssohn bénéficia d’un large soutien de l’Empereur Joseph II. Il est l’auteur d’une œuvre majeure Paroles de paix et de vérité dans laquelle il fait la distinction entre religion révélée et législation révélée, la seconde n’étant pas universelle mais réservée au peuple juif, et constitue le fondement de la législation d’Israël. La revue en hébreu Ha-Meassef fondée en 1783 par les Maskilim est parue jusqu’en 1811. Pour son lancement, les Maskilim ont notamment fait appel à Naftaly Herz Wessely. La revue comportait cinq rubriques initiales : de la poésie ; des articles d’érudition sur la Bible, le Talmud,… ; des biographies de grands personnages d’Israël, des reflets d’évènements contemporains ; des recensions de livres. La Haskala allemande n’est pas le seul courant existant au 19 ème siècle : la Haskala galicienne se développe également dans l’Empire des Habsbourg, un des principaux foyers de population juive en Europe (en Galicie, jusqu’à 7 à 9% de la population était juive). Vienne constitue un centre de rayonnement pour la culture juive et notamment pour la publication et l’impression de périodiques et ouvrages en langue hébraïque. Retenons le succès du premier périodique annuel en langue hébraïque fondé à Vienne en 1821 : Bikkurey Ha-Ittim (les Prémices du Temps). Nachman Krochmal (1785-1840) est le maître à penser du judaïsme galicien. Selon N. Krochmal, le judaïsme n’est pas une religion comme les autres qui prône l’universalisme, mais la religion de la vérité absolue, de la spiritualité dégagée de toute idolâtrie. Il est un détracteur farouche du sabbatianisme et du hassidisme, qui selon lui diffusent des croyances superstitieuses. Il a développé une théorie des cycles, dans laquelle il exprime la résilience du peuple juif. Il est l’initiateur de la sagesse d’Israël. Rachel Luzzato Morpurgo (1790-1871) est une des grandes figures poétiques de la Haskala galicienne. La Haskala se développe également dans l’Empire Russe, notamment avec l’Empereur Alexandre II qui apporte son soutien officiel au mouvement. C’est l’époque de la Haskala triomphante. La Haskala russe prône notamment une meilleure intégration des communautés juives dans la société russe (éducation en russe...). Dans l’Empire Russe d’Alexandre II, les périodiques en hébreu se développent rapidement grâce notamment à la présence d’un public plus à l’aise en hébreu qu’en russe. Retenons les périodiques suivants : Ha-Magid, Ha-Karmel ou encore Ha-Melits. Isaac Ber Levinsohn (1788-1860), né en Volhynie (actuelle Lituanie) au contact des Maskilim galiciens, est considéré comme le père de la Haskala russe. Dans son œuvre, il dit la nécessité de développer les connaissances profanes pour mieux comprendre la Bible et le Talmud. Il est aussi un grand fervent de la réforme scolaire. Avraham Mapou (1808-1867) est l’auteur du premier roman écrit en hébreu L’Amour de Sion. Son œuvre est notamment inspirée par la littérature de Moshe Hayim Luzzato, le précurseur de la Haskala.