Claudio Magris (PDF, 132 Ko)
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Claudio Magris (PDF, 132 Ko)
Claudio Magris C laudio Magris est né à Trieste le 10 avril 1939. Après des études à Turin et dans diverses Universités allemandes, il soutient sa thèse « Le Mythe et l’Empire dans la littérature autrichienne moderne » (Il mito absburgico nella letteratura austriaca moderna) en 1962. Par la suite il enseigne successivement la Langue et la Littérature allemandes à l’Université de Trieste (1968-1970), de Turin (1970-1978) pour revenir enfin à Trieste où il est actuellement Professeur de Littérature Germanique et où il dirige, depuis 1990, le département « Langages littéraires et Langages scientifiques » du Laboratoire interdisciplinaire de la SISSA. Spécialiste éminent de l’histoire et de la culture de la Mitteleuropa, il en est l’un des analystes et des « passeurs » les plus reconnus en Italie et dans le monde : de par ses traductions d’Ibsen, de Kleist, de Schnitzler, de Büchner, de Grillparzer. Son enseignement et ses multiples interventions universitaires en Italie, en Europe et aux Etats-Unis lui ont valu de devenir membre de l’Académie allemande des Langues et de la Poésie de Darmstadt, de l’Académie des Sciences d’Autriche, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Ateneo de Venise, de l’Académie des Beaux Arts de Berlin. Elevé aux grades de Björnsonorden Den Norske Orden for Litteraere Fortjenester Av. Ridders Graad (1995), de Cavaliere di Gran Croce della Repubblica Italiana (2001), de Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française (2004), il est titulaire, en qualité de Professeur associé, de la Chaire Européenne du Collège de France où, en 20012002, il fait porter ses leçons sur « La littérature européenne entre Surhomme et Homme du sous-sol (1890-1930) », entre Nietzsche et Dostoievski. Il a reçu, la même année, le prix Erasme attribué par la couronne de Hollande aux personnalités «qui ont particulièrement mérité de l’Europe dans les domaines culturel, social ou scientifique». Les liens très profonds que Claudio Magris entretient avec Trieste, sa ville natale, nourrissent les diverses facettes de son travail de chercheur, d’écrivain, de journaliste engagé dans le présent. doctorats honoris causa Ville-frontière située entre l’Italie et la Slovénie, carrefour culturel où l’on parla longtemps tout à la fois l’italien, l’allemand, le slovène, le croate, le frioulan, Trieste est, selon Claudio Magris, « un microcosme qui, à petite échelle, reproduit la Babel moderne ». Une telle situation géographique et culturelle détermine ce qu’il nomme une identité de frontière traversée et enrichie par les courants mêlés d’une histoire et d’une culture en mutation, d’une modernité européenne. De ces métamorphoses parfois violentes Claudio Magris s’est fait l’observateur et le chroniqueur dans les colonnes du Corriere della Sera et dans de nombreux journaux et revues européens. Son engagement civil et politique lui vaudra d’être, de 1994 à 1996, Sénateur de la République. Écrivain universellement connu et traduit, auteur d’essais, d’œuvres de fiction, de récits brefs, de récits de voyage, de pièces de théâtre, Magris est ici encore l’auteur de croisements et de carrefours, qu’il mêle l’essai à la narration, le théâtre au livret d’opéra ou qu’il associe magistralement comme dans Danube (1986) récit de voyage, essai et quête autobiographique. Avec un mélange unique de précision érudite et d’observation directe, chacune de ses œuvres contribue à mieux faire comprendre dans leur actualité comme dans leurs soubassements historiques, idéologiques, et culturels les crises et le devenir des valeurs européennes. Son dernier ouvrage paru à ce jour, avec les deux récits de fiction Alla cieca (2005) et Lei dunque capirà (2006) est L’infinito viaggiare (2005), recueil de chroniques et de souvenirs qui, faisant suite à Déplacements et à Danube, poursuivent la forme privilégiée du voyage dans l’espace, dans l’histoire et dans la culture de l’Europe actuelle. Faute de pouvoir énumérer tous les prix littéraires qui lui ont été décernés entre 1972 et aujourd’hui, signalons : le Premio Debenedetti (1972), la Goethe-Medaille (1980), la Musil-Medaille des Stadt Klagenfurt (1984), le Premio Marotta (1987), le Prix du Meilleur livre étranger pour Danube (1990), le Premio Agrigento « Una vita per la letteratura » (1992), le Prix de France Culture Étranger (1993), l’ Ehrenmedaille in Gold der Stadt Wien (1994), la Rosa d’Argento (1997) et le Premio Strega pour Microcosmi (1998), le Premio speciale per la Cultura della Presidenza del Consiglio (1998), le Premio Würth per la Cultura Europea (1999), le Premio Grinzane Piemonte (1999), la Medaglia d’oro dei Benemeriti della Cultura, della Scuola e dell’Arte del Ministero della Pubblica Istruzione e della Ricerca Scientifica (1999), le Premio Nietzsche 2000, le Leipziger Buchpreis zur Europäischen Verständigung (2001), le Grand Prix Littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti (2001), le Premio Mondello 2001, le Prix Prince des Asturies des Lettres 2004 pour l’ensemble de son oeuvre. Claudio Magris s’est vu conférer la laurea ad honorem de l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg (1991), de l’Université de Copenhague (1993), de l’Université de Klagenfurt (1995), de l’Université de Szeged (1999). L’Université Paris X est honorée de décorer ce grand chercheur et cette éminente figure de la culture européenne du plus haut grade universitaire.