discours journee femme 7 mars 2014 warlus

Transcription

discours journee femme 7 mars 2014 warlus
Discours de
M. Jean-François CORDET
Préfet de la région Picardie
Préfet de la Somme
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes
« Agriculture et entreprenariat au féminin dans la Somme »
Vendredi 7 mars 2014 – Warlus
Monsieur le Président de la Chambre d’agriculture de la somme,
Mesdames les représentantes de l’agriculture samarienne,
Mesdames les créatrices d’entreprises,
Mesdames et messieurs les responsables associatifs,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un grand plaisir de participer, à l’occasion de la journée internationale des droits des
femmes, à cette rencontre, ici à Warlus, avec des femmes engagées, des femmes qui entreprennent et
qui réussissent.
J’ai souhaité, avec vous Monsieur le Président, mettre cette année à l’honneur les femmes qui
s’engagent dans l’activité économique, dans la création d’entreprise et dans la création d’emploi.
Or, quel secteur, dans notre région, représente mieux la vitalité de notre économie, le dynamisme de
nos entrepreneurs que celui de l’agriculture ?
C’est pourquoi venir ici, à Warlus, pour rencontrer ces femmes agricultrices et pour remettre des prix à
des femmes entrepreneurs a un sens tout particulier.
*
*
*
Tout d’abord, mettre en lumière le rôle des femmes dans l’agriculture, c’est tordre le cou à différents
clichés : oui, l’agriculture est un métier moderne et un métier d’avenir pour le département de la
Somme et pour le pays ; et oui, l’agriculture est un métier dans lequel les femmes ont toute leur place !
Je ne citerai que deux chiffres : actuellement en France, un quart des chefs d’exploitations sont des
femmes (dans la Somme, on dénombre 1696 femmes sur les 6815 agriculteurs exploitants ou co-
1
exploitants) ; et plus de la moitié (52% en 2010) des élèves dans l’enseignement agricole public et
privé sont des filles.
Cette féminisation est également en progression dans les instances représentatives de la profession :
votre chambre, Monsieur le président, compte 8 femmes sur ses 45 membres, dont Madame François
CRETE, secrétaire, que je salue.
Ce n’est certes pas encore la parité, mais la féminisation progresse rapidement.
Souvenons-nous.
Il y a encore peu, l’agriculture était exclusivement une affaire d’hommes. Les femmes travaillaient
bien sûr à la ferme, à la maison, comme elles l’ont toujours fait, mais n’avaient ni statut, ni
rémunération. En un mot, elles n’avaient pas d’autonomie.
Années après années, les femmes ont obtenu un statut et une place reconnue. Quelle meilleure image
que celle de Mesdames BONNEVAL, qui nous accueillent aujourd’hui, et qui sont associées avec
leurs maris, dans un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) !
Ces progrès ne doivent pas nous faire oublier les défis qui demeurent. L’accès des jeunes femmes aux
filières de production reste parfois trop difficile, l’accès à la formation continue reste compliqué, en
raison des difficultés de conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. L’installation des
jeunes, enfin, qui est un problème général, est particulièrement marqué pour les jeunes femmes.
Retenons toutefois qu’au-delà des évolutions législatives, réglementaires, qui ont accordé un statut aux
femmes agricultrices, ce sont les mentalités qui ont évolué et le regard que le monde agricole porte sur
lui-même et sur son avenir.
Si je voulais être provocateur, je dirais, à la manière de Louis ARAGON, qui écrivait dans Le Fou
d’Elsa que « L’avenir de l’homme est la femme », que « L’avenir de l’agriculteur est l’agricultrice » !
*
*
*
Plus largement, j’ai souhaité aujourd’hui également réunir des femmes entrepreneurs, venant de tous
les horizons, qui ont pris des risques et ont créé une activité économique, pour remettre devant vous 4
prix de l’entreprenariat au féminin dans la Somme.
Là aussi, beaucoup de chemin a été parcouru. Les femmes ont longtemps été cantonnées à des tâches
d’exécution ou à des emplois de bureau dans le secteur des services. L’initiative et l’esprit
d’entreprendre étaient l’apanage des hommes.
Cette époque a bien changé.
Selon l'Agence pour la création d'entreprises (Apce), les créatrices représentent aujourd'hui un tiers
des créations d'entreprise.
Or, il ne s’agit pas simplement d’un combat pour des statistiques ! Vous le savez, la place des femmes
dans l’entreprenariat est une donnée incontournable dans le développement économique d’un
territoire.
C’est la raison pour laquelle Madame Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des droits des
femmes, a initié un plan de promotion de l’entrepreneuriat féminin qui permettra de mieux
accompagner les projets des femmes et de leur faciliter l’accès à des financements.
Il a pour objectif de faire progresser de 10 points le taux de femmes entrepreneurs en France d’ici à
2017, soit 40 % des entrepreneurs.
2
Or, l’une des clés pour accroître le nombre de créations d’entreprises est d’élargir l’accès aux
financements. Pour ce faire, différents outils et différentes structures se mobilisent et je veux les
saluer.
Le fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF), créé en 1989 et géré par Picardie Active est un
premier outil. Il apporte une garantie à hauteur de 70% du prêt bancaire, souvent crucial pour passer
du projet d’entreprise à sa création concrète.
L’association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) aide également les femmes exclues du
marché du travail et du système bancaire à créer leur entreprise et donc leur propre emploi grâce au
micro-crédit, et je salue ses représentants ; la boutique de Gestion Picardie – Ensemble pour
entreprendre gère également de nombreux dispositifs de soutien aux femmes créatrices d’entreprises ;
Initiative Somme, enfin, à travers le réseau « J’entreprends en Somme », permet un appui et un
accompagnement financier aux projets. Que tous ces acteurs fondamentaux de l’entreprenariat au
féminin soient ici remerciés pour leur action.
Le plan « entreprenariat féminin » du gouvernement vise précisément à renforcer et à fédérer ces
actions, en lien avec les réseaux bancaires, afin de libérer les énergies féminines !
*
*
*
Pour toutes ces raisons, c’est avec un grand plaisir que je vais remettre aujourd’hui ces prix de
l’entreprenariat au féminin, qui sont une première dans le département et ont été créés en lien avec nos
partenaires pour récompenser des femmes qui ont franchi le pas de la création ou de la reprise
d’entreprise.
Valoriser la création d’entreprise au féminin, c’est donner envie à d’autres femmes de se lancer… et
de réussir !
Mesdames, Messieurs,
Pour conclure, je voudrais rappeler que la politique de l'égalité entre les femmes et les hommes est
gage de démocratie, de justice et de développement économique.
Nous devons chacun dans notre secteur, renforcer notre effort pour faire évoluer les mentalités des
femmes et des hommes de notre pays et l'enrichir de tous ses talents.
Je vous remercie.
*
*
*
3

Documents pareils