Numéro - SUD Santé Sociaux 37
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Numéro - SUD Santé Sociaux 37
L’écho Numéro 1 février 2011 des Marie Supplément féministe de l’Echo des fourmis Marie Guillot (1880-1934) Institutrice laïque, pédagogue d’avant garde, syndicaliste, pacifiste et… féministe. En rejoignant le syndicalisme enseignant naissant, elle se mêla à deux combats qui occuperont toute sa vie : l'émancipation de la classe ouvrière et l'émancipation des femmes. Elle batailla pour le droit syndical des instituteurs, pour l'égalité des traitements entre instituteurs et institutrices, plus généralement pour le droit au travail des femmes. Dans le syndicat, elle s’est inlassablement battue pour que les femmes y soient acceptées, reconnues. Elle fut la première femme à accéder en 1922 aux fonctions de secrétaire confédérale d’une grande organisation syndicale (la CGT-U). Difficile de résumer en quelques lignes son parcours si riche : pour en savoir plus lire « Marie Guillot » de l’émancipation des femmes à celle du syndicalisme de Slava Liszek (éditions l’harmattan). Edito: Révolution tunisienne, les femmes étaient là! Que ce soit en première ligne lors des manifestations de l'avenue Bourguiba de Tunis ou sur Internet où la censure ne sévit pas, les femmes ont fait la révolution de Jasmin aux côtés des hommes pour faire tomber le président Ben Ali et ses 23 ans de dictature. Des étudiantes, des mères de famille, des femmes voilées, des infirmières en blouse, des trentenaires, des sexagénaires, des groupes de copines... les femmes étaient là. « Nous voulons une Tunisie de lumière » ont scandé des centaines de femmes à Tunis lors de la marche pour l’égalité du 29 janvier appelée par 5 organisations : l’ATFD (Association tunisienne des femmes démocrates), l’AFTURD (Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche et le Développement), la commission femmes de l’UGTT, (Union Générale des Travailleurs Tunisiens), le collectif Maghreb Égalité ainsi que la commission femme de la LTDH (Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme). Une pétition pour ne pas exclure les femmes de la révolution tunisienne et exiger « la séparation du religieux et du politique et l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines » circule sur internet à l’initiative de femmes tunisiennes. L’émancipation de la femme tunisienne a débuté avec la promulgation du Code du statut personnel en août 1956, inspiré par plusieurs écrits progressistes, œuvres de libéraux et de féministes avantgardistes, abolissant la polygamie et la répudiation et instituant le divorce judiciaire. La femme avait désormais le droit à l’éducation, au travail, au vote et à la gestion de sa vie personnelle et sexuelle. En 1988, le Pacte national a confirmé le principe d’égalité entre l’homme et la femme. En 1993, le principe de la coresponsabilité familiale du couple a été institué. Enfin, le Code du travail, en1992, a affirmé le principe de nondiscrimination entre l’homme et la femme dans tous les aspects du travail (accès à l’emploi, égalité de salaire), aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé. Pour cette nouvelle société en construction, les femmes seront là pour défendre leur droits acquis et futurs. SUD SANTÉ SOCIAUX INDRE ET LOIRE 18 rue de l’Oiselet, La Camusière 37550 St Avertin permanence le lundi de 9h à17h tel 02 47 71 00 65 Tous les jours :Portable : 06 15 08 62 22 mail: [email protected] site internet: http://www.sudsantesociaux37.org Le travail des femmes, un contexte alarmant L’activité des femmes en France est en continuelle augmentation. Elle est aussi relativement élevée par rapport aux autres pays de l’Union Européenne. Cependant, le chômage des femmes reste depuis 20 ans nettement au dessus des 10% et il est significativement plus élevé que celui des hommes. Le travail “féminin” Lorsque le travail des femmes est favorisé, c’est à travers une structuration éminemment archaïque fondée sur la division sexuée du travail et l’exploitation de ses forces mêmes. Le plan de cohésion sociale de Jean Louis Boorlo a favorisé le service à la personne face à la montée du maintien des personnes âgées à leur domicile. Une austérité annoncée Depuis les années 80, les attaques néo libérales ont subtilement éludé la question du chômage féminin. Celui-ci a artificiellement diminué par la création de minima sociaux aux logiques sexistes renvoyant les femmes non à leurs compétences professionnelles mais à leurs « capacités sexuées »: logement, éducation des enfants. Un secteur présenté comme particulièrement porteur pour l’emploi des femmes faiblement qualifiées, souvent immigrées. Puisque les femmes ont soi-disant des aptitudes « naturelles » pour les métiers de l’enfance ou d’aide à la personne, notre société juge qu’il n’y a donc pas besoin de qualification pour ces métiers, justifiant ainsi des salaires minables. On favorise des allocations qui complètent les faibles revenus salariés mais on n’agit pas sur la cause même de la précarité du travail concernant les femmes. Les perspectives du gouvernement Elles restent majoritaires dans les minima sociaux alors même que celles dont le conjoint travaille ne peuvent en bénéficier. En effet, ces allocations étant versées sous conditions de ressources elles ne sont pas individualisées. Et le RSA n’a rien corrigé. L’activité professionnelle des femmes doit rester mineure pour pouvoir assurer l’activité familiale d’où les préconisations en 2008 du rapport Tabarot qui privilégie les jardins d’éveil nécessitant un taux d’encadrement moins lourd, (moins d’emplois d’auxiliaires de puériculture qualifiées, d’éducatrice de jeunes enfants), un cumul possible retraites-emplois dans ce secteur ou encore une augmentation de la capacité d‘accueil des enfants au domicile des assistantes maternelles. Les qualifications allégées ne doivent pas nous leurrer. Ces recentrages sur le cœur de métier viendront encore précariser l’emploi du secteur de l’enfance très féminisé. Le statut de ces femmes devient alors « au foyer » ou « sans activité » Elles n‘apparaissent dans aucun calcul du chômage. Une confusion volontaire, Égalité réelle et égalité proclamée Si elles ont la possibilité de travailler, l’ascenseur social est souvent en panne pour les femmes : ni salaire égal, ni accès égal à la formation et à la promotion, l’écart salarial se creuse selon une fourchette allant de 10 à 32% selon les évaluations. La montée de l’activité des femmes s’est toujours effectuée dans des formes d’emploi qui ne leur permettaient pas une réelle autonomie financière. Or les femmes ne revendiquent pas une loterie gagnante mais bien l’égalité des droits. Oscillant entre discrimination positive pour l’emploi des femmes et mise en place de politiques natalistes et déréglementation du travail, les travailleusEs pauvres paient fort le prix de la confusion entretenue par les gouvernements de droite comme de gauche entre l’égalité réelle et l’égalité proclamée. L’écho des Marie 2 ……….Déréglementation du code du travail, déqualification des professionnels du social et médico-social, on peut se demander aussi quel est cet Ovni que le droit au mode de garde opposable souhaité par N Sarkozy dès 2007. Vers qui se tourneront en effet les familles pour engager des procédures contentieuses en l’absence de solutions de garde? La caf, les collectivités territoriales? intégrant la question du logement, montre comment le système social continue de maintenir un mode d’organisation qui conditionne la femme à des activités essentiellement de l’ordre de la sphère privée et cela, dans une oppression à la fois sexiste et capitaliste. Ces attaques de toutes parts à l’accès des femmes à l’emploi ne peuvent se lire que dans une transversalité qui, en Comment conjuguer le volet de l’exploitation économique des femmes, qui ne semble susceptible que de négociations dans le couple, quand il s’agit de la base patriarcale de notre société ? Le mouvement des femmes doit trouver un angle d’attaque qui soit en résonance avec l’actuelle rigueur aussi bien morale que financière. Le féminisme lutte de classe Prendre conscience dans le plus quotidien des quotidiens de la division sexuée des rapports sociaux doit nous rapprocher du féminisme qui porte en son sein cette idée de mouvement nourri aux luttes et réflexions de chacune d’entre nous, dès lors que nous subissons la division sexuée des rapports sociaux. Lutte de la place des femmes dans la société et lutte des classes doivent être la sève permettant de combiner l’action autonome du mouvement féministe avec l’action unitaire des mouvements ouvriers. Le FN et les femmes : un projet de société sexiste et discriminatoire. Quand on lit le programme du Front national on s’aperçoit que, malgré un discours qui se veut plus moderne, le parti de Le Pen défend toujours un projet de société sexiste et discriminatoire envers les femmes articulé autour de la préférence familiale et de l’ordre moral. Les femmes votent moins pour le FN que les hommes. C’est une des raisons pour lesquelles les propositions du FN ont été édulcorées. S’il ne demande plus l’abrogation immédiate de la Loi Veil, il n’abandonne pas, à terme cette perspective en proposant de financer toutes les associations qui défendent le droit à la vie. Le Front National veut remettre en cause la parité faisant partie de «nouveaux concepts étrangers à la défense de la cellule familiale ». Avec son salaire parental, le FN revendique le statut de mère de famille et le retour d’une partie des femmes à la maison pour s’occuper des enfants. Pour l’extrême droite, la femme a toujours été destinée à ce rôle biologique et culturel qu’est la mère. La famille, cellule mère de toute société, constitue le mode unique permettant le renouvellement des générations et la transmission des valeurs identitaires et traditionnelles. Le FN prévoit de mettre en place toute une série d’avantages en faveurs des femmes dites légitimes et françaises. Sa défense du mariage laisse présager de futures discriminations contre les femmes célibataires, divorcées, vivant en union libre et les lesbiennes qui ont des enfants à charge. Il persiste et signe en proposant récemment, pour parvenir à un système de retraite équilibré, des mesures natalistes et familialistes. Nous ne voulons pas de ce statut pour les femmes! 2000 personnes ont manifesté à Tours le 15 janvier dernier à l’appel d’une trentaine d’organisations syndicales, politiques et associatives contre la politique xénophobe, sexiste, discriminatoire et antisociale du Front National. Se tenait alors leur congrès national où Marine Le Pen a pris la suite de son père dans la même continuité politique malgré une apparence plus modérée. SUD Santé Sociaux et Solidaires y ont pris toute leur place. Les femmes ne sont pas des « ventres », des objets. Le droit de disposer librement de leur corps, de vivre leur sexualité comme elles l’entendent et indépendamment de la procréation est un des fondements de l’émancipation des femmes. Après des siècles de lutte, bien que l’égalité totale reste encore à gagner, nous n’accepterons pas cette politique du FN : les femmes ont gagné une certaine indépendance, la possibilité de choisir leur vie. Nous n’accepterons pas que le FN le remette en cause. L’écho 3 des Marie Ô PRESSE DES FEMMES…. Bimbos, minceur Oppresse ders femmes Satin, rigueur Oh! Presse des femmes Vite et bien toujours à l’heure De la presse féministe…. La mode : elles voient Rouge La cuisine: le Torchon brûle Le jardinage: l’Echo des salades Arbre de Noël sexiste! Cette année l’arbre de noël du CHU de Tours était-il destiné plus particulièrement aux papas ? Vous avez été nombreux et nombreuses à venir en famille assister au spectacle de fin d’année. Qu’avez-vous pensé de la comédie musicale « Eric le roi des bêtises et le professeur je-sais-tout au royaume des bonbons » ? Les enfants ont adoré : chant, danse, Eric qui n’arrête pas de courir d’un bout de la scène à un autre tout était là pour leur faire passer un bon moment. Les papas aussi d’ailleurs ! Car nous avons pu voir apparaître sur la scène une petite infirmière en tenue ultra moulante et ultra courte comme beaucoup se l’imaginent dans leurs fantasmes. Comment faire évoluer les consciences quand on sert à nos enfants dès leur plus jeune âge le stéréotype de l’infirmière, et plus largement, de la femme sexy selon les fantasmes masculins. Invitation Apéro féministe Pour fêter la journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2011 à partir de 18h Salle équinoxe à la Riche (près de la mairie) Cet apéro est ouvert à toutes et tous, pour y discuter dans un cadre convivial du féminisme aujourd’hui. Historique du 8 mars: Une naissance dans la mouvance révolutionnaire, internationaliste et socialiste. Au début du XXème siècle en Europe et aux Etats-Unis, les femmes manifestent pour réclamer de meilleures conditions de travail et le droit de vote. En 1910, à Copenhague, lors de la deuxième conférence de l'Internationale socialiste des femmes, l'idée d'une « Journée internationale des femmes » est adoptée, sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste d'Allemagne, sans qu'une date soit avancée Dans les années 1960, les avancées du féminisme et la révolution sexuelle aidant, l’image des femmes change à l’Ouest, la journée de Droits des Femmes plutôt que celle de la Mère fait son chemin et rend largement acceptable, la célébration de l’égalité des droits hommes-femmes. Le 8 mars 1977, l’Organisation des Nations unies officialise la Journée Internationale des Droits des Femmes. L’écho 4 des Marie