Sous l`Amazone coule un fleuve - Programme de
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Sous l`Amazone coule un fleuve - Programme de
Pistes pédagogiques Sous l’amazone coule un fleuve FRAC Auvergne, du 02 février au 12 mai 2013 Programme de première enseignement obligatoire : La figuration Œuvres Prolongements Figuration et construction : La question des espaces que détermine l'image : - Un espace d'énonciation : le support - L'image contient elle-même des espaces : les représentations spatiales David LYNCH A Parting Kiss , 2007 lithographie, 66 x 86,5 cm, 30 ex./japon De part et d'autre de bien des lithographies, des lignes verticales viennent border les images donnant l'illusion d'une scène de théâtre (cf fiche histoire des arts). Cette relation au théâtre est aussi présente dans la série Rabbits. Les images, qui se développent dans cet espace scénique, suggèrent des personnages sommairement dessinés, David Lynch n'aime pas les peintures « trop belles » : « Au lycée mes peintures étaient très mauvaises. Pas moches dans le bon sens du terme – j'aime les peintures laides -, mais mauvaises dans le sens où je savais qu’elles n’étaient pas originales. » (Hors série les inrockuptibles p10) Dans toutes les lithographies de David Lynch le titre apparaît dans l'image. Cette écriture est maladroite mais essentielle à la lisibilité de l'œuvre. « Sur la pierre apparaissent d'abord un paysage et enfin des personnages. Ce n'est qu'à la toute fin, une fois l'image apparue dans son intégralité, que les lettres sont gravées. Toutefois c'est bien par l'apparition des caractères dans l'image que celle-ci devient pour la première fois « lisible ». Ils font partie de l'image comme une calligraphie fait partie du paysage d'un lavis chinois ou japonais, et lui donnent alors un sens. » (Chihiro Minato catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009). Ce travail lithographique se caractérise par la constante du noir et du blanc. Les alternances et toutes les variétés de nuances subtiles se développent sur la surface du papier. Les figures semblent menacées d'engloutissement dans la nuit de l'encre. Cette menace est aussi celle qui plane sur nombre des personnages des films de David Lynch, disparaissant dans la nuit. La création dans le travail de David Lynch est basée sur les idées. Il lui en faut une comme point de départ et ensuite il entre en action. « Au début d’un projet, quel qu’il soit, je ne fais pas de plan, mais il y a toujours ce Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique Figuration et abstraction : - L'autonomie plastique - La gestuelle - Le spirituel 1 phénomène d’action et de réaction, comme avec la peinture. L’idée qui vous permet de démarrer est importante, mais elle correspond très rarement au résultat final. Ce processus d’action réaction vous entraîne plus loin que l’idée initiale » (DL Hors série de Inrockuptibles p6). Chacune de ces lithographies est autonome, « inspirée par les idées ». « Il y a une petite histoire dans ma tête pour chaque lithographie. Parfois des personnages sont suggérés, alors naît une histoire et de cette histoire naît l'image fixe […] tout cela est enrichi par les qualités organiques de la pierre, de l'encre et du procédé » dit-il (entretien avec Dominique Païni catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009). Figuration et temps conjugués : Temps juxtaposés Temps du dévoilement Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent La gestuelle L’organique David REED The kiss - 2005, - Photographie Ed. 8/15 - 20 x 153, don de l'artiste David Reed, dans ses œuvres, joue de la contamination des espaces insère l’une de ses peintures dans une installation inspirée du film d’Alfred Hitchcock Vertigo (Sueur froide). Dans cette installation « la chambre du film est recomposée à l’identique avec une peinture de David Reed accrochée au-dessus du lit. Un moniteur est disposé à côté du lit, diffusant en boucle la scène originale du film dans laquelle David Reed a incrusté sa peinture au-dessus du lit par un procédé numérique de manipulation de l’image. » (Jean-Charles Vergne site du FRAC) Kiss est un ensemble de 4 photogrammes issus de cette. C’est dans le premier que l’on peut voir sa peinture. Le format de l‘œuvre qui rappelle celui du cinémascope est le plus souvent celui qu’il utilise aussi pour la réalisation de ses œuvres picturales. Fabian MARCACCIO Sans titre -1999, Acrylique - encre et silicone sur toile, 5 x (71 x 48) De l’infiniment grand à l’infiniment petit Fabian Marcaccio nous entraîne, avec Sans titre, dans un travelling endoscopique, à l’intérieur d’un corps. C’est aussi à l’intérieur du corps de la peinture qu’il nous entraîne, à l'instar de ce tramage de toile dont l'échelle évolue d'un élément à l'autre du polyptyque. (Cf. p.p. de seconde) L’artiste à recours à « des effets spéciaux utilisés dans le cinéma, Fabian Marcaccio fait évoluer la peinture dans une sphère irrémédiablement marquée par l'apport des nouvelles technologies et, notamment de l'imagerie assistée par ordinateur, ce qui lui permet notamment de créer de véritables effets spéciaux picturaux » (Journal de l’exposition) 2 Figuration et construction : a) la question des espaces que détermine l’image Un espace d’énonciation : Figuration et temps conjugués : b) Temporalités d’une grande diversité Temps juxtaposés Alain JOSSEAU Time surface blow up - 2009 pierres noires et fusains sur papier - 180 x 300 cm, 15 dessins encadrés sous verre (chacun 60 x 60 cm). Alain Josseau est un artiste qui manipule l'image déjà manipulée. Il fait, comme l’écrit Danielle Delouche « une plongée, dans l'information des images. Mais c'est par le dessin et ses outils, dans le grain du papier, qu'il va opérer le « remake », le passage d'un écran à l'autre, le glissement d'une profondeur feinte à une autre, la réversion du mobile dans l'immobile. Ainsi de la séquence de l'agrandissement de Blow up […] il déduit un « Time surface ». » (Alain Josseau, à la vitesse des images, Galerie Claire Gastaud / Le Bar, 2012). Cette relation qu’il établit entre le temps et la surface engage une réflexion sur l’optique et le point de vue. Son travail s’articule autour de questionnements sur l’image. « Qu'en est-il aussi du réel et du visible si ce n'est leur seule perception médiatisée ? Qu'en est-il, encore, du statut de l'image, de sa relation possible, prétendue, à la vérité, à la réalité ? Plus encore, qu'en est-il de la nature de l'illusion, de l'illusionnisme moderne, de la falsification médiatique, délibérée ou non ? » (Danielle Delouche op. cité) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent, la fiction Figuration et construction : l’image contient un espace. Figuration et temps conjugués : - toute œuvre existe dans le temps de son exposition. - Le temps du dévoilement Eric BAUDELAIRE Sugar Water - 2006 Vidéo HD - 72 mn Malgré les apparences il s’agit d’une fiction pour Sugar Water. C’est aussi une forme de mise en abyme de l’espace figuré dans cette vidéo. La question du temps est aussi au cœur de cette œuvre. Tout d’abord le temps de l’œuvre d’une durée de 72mn. On notera ici que le plan fixe, sans montage ni ellipse, fait percevoir le temps dans la réalité de son écoulement. D’autre part le spectateur se trouve, dans ce dispositif comme piégé par l’œuvre dans la mesure où il voudra connaître la suite, mais pour cela devra rester 72mn devant cette vidéo. Cette œuvre travaille également sur une forme de mise en abyme de l’image. Si le quotidien de la station de métro se révèle dans les allers et venues de figurants, le son de la rame de métro et des annonces, le travail du colleur d’affiche dévoile une autre action représentée au travers de 4 images qui se succèdent. Le médium vidéo combine ainsi deux temporalités se révélant au spectateur tout au long de ces 72mn. 3 Etage Figuration et construction : La question des espaces que détermine l'image : - Un espace d'énonciation : le support Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique Figuration et temps conjugués : La question de la relation du temps et de l'image - les temps juxtaposé Etage ERIKSSON Andreas Car passes at 19:58 21/11, 2010 Acrylic on dibond 100 x 85 cm Etage Le rapport au temps est ici assez particulier. Les images des trois œuvres réalisées sur dibond, matériau utilisé pour le contre-collage de photographies ou la communication, sont réalisées au pistolet. Elles représentent les ombres projetées, la nuit, par les phares de voitures passant à proximité de sa maison. L’image témoigne donc de ce qui peut être considéré comme un instant photographique, un instant fugitif, alors que le temps de réalisation est bien différent « la peinture devra être méticuleusement et longuement travaillée pour rendre compte de l’événement » (Journal de l’exposition). Le titre lui-même renvoie à une temporalité bien précise puisqu’il indique l’heure et le jour où a eu lieu « l’évènement » que narre l’image. L’artiste vit à l’écart du monde pour des raisons médicales ce qui explique ce point de vue singulier. « J’ai commencé à collectionner les ombres parce que je n’avais ni lumière électrique, ni télévision, et quand vous êtes allongé sur un sofa la nuit, ce que vous voyez est ce qui se passe à l’extérieur, les lumières qui se déplacent dans la pièce ; et j’ai commencé à en faire collection.» (Journal de l’exposition). Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - Le réalisme - Le schématique Pierre-Olivier ARNAUD Sans titre, (projet: cosmos – ciel 04) – 2011 – sérigraphie sur papier – 175x119 Une grande surface de laquelle émergent ici des lignes. Le processus de réalisation amène Pierre-Olivier Arnaud à d’images dans lesquelles les formes grises émergent d’un camaïeu de valeurs de gris. Cet effacement de l’image résulte d’une succession d’opérations à partir d’images photographiques. Les points de vue, mais aussi les cadrages et recadrages, et bien plus encore le traitement en négatif, donnent une image dans laquelle les repères permettant d’identifier le sujet, tendent à disparaître. Ce sont ici les traces laissées par des avions dans le ciel. Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le trompe l’œil Le réalisme Figuration et construction : b) la question des espaces que détermine l’image Dove ALLOUCHE Charnier (détail) 2011 - Mine de plomb et encre sur papier - 106 x 235 cm – Par la radicalité du travail, dans lequel toute trace de geste s'efface, c’est la présence de l'artiste qui s’estompe au profit d'une parfaite adéquation avec le référent photographique. "Le trait de crayon sur la feuille (l’artiste travaille sur du papier destiné à la gravure, qu’il utilise au verso) est l’équivalent du noircissement des sels d’argent dans l’émulsion, l’aspect « argentique » des dessins provenant de la capacité du support à incorporer l’encre et le graphite directement dans les fibres de cellulose, loin derrière le grain de la surface » (P.A. Michaud, op. cité p9) 4 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : la mémoire du tableau 4) Figuration et temps conjugués : Le temps de réalisation Temps de lecture Figuration et abstraction : La présence ou l'absence du référent - Le rythme - L'organique Figuration et construction : La question des espaces que détermine l'image : - Un espace d'énonciation : le support Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique Le rythme La gestuelle Alain SICARD 2.70.100.11.KL - 70 x 100 cm – 2011 - Huile sur Kölchner Camille SAINT-JACQUES LIII 364, Cuyahoga Mist - 2010 Aquarelle sur papier Ingres 135 g 258 x 158 cm A K DOLVEN Change My Way Of Seeing - 2011 Peinture et cadmium sur aluminium - 13 x (20 x 40) cm Les peintures d’Alain Sicard évoquent des peintures enfouies dans notre mémoire, une impression de déjà vu, sans que cela soit clairement identifiable. « À la citation, le peintre préfère l'allusion : le souvenir d'un tableau, ou d'un geste, venant se mélanger à plaisir avec celui d'un autre tableau, ou d'un autre geste, ou de la sensation que lui, Alain Sicard, en a conservé. […] Une mémoire faite de tableaux, d'une infinité de tableaux, mais aussi de souvenirs de tableaux, ou, sans doute devrait-on dire de souvenirs de sensations de tableaux » écrit Pierre Wat (site http://www.alainsicard.fr) « J’aime quand le malaise s’insinue dans mon travail, la sensation de malaise à la vue de mes peintures, l’idée que l’on hésite entre leur acceptation ou leur rejet, le trouble qui naît de la confusion avec leurs référents » dit l’artiste (Op. Cité). Chacune de ces peinture est réalisée en une séance sans repentir possible, ni reprise, ce qui importe est la rapidité du geste. Le titre de l’œuvre de Camille Saint Jacques est une source d’information particulièrement riche. Outre la référence à son lieu de villégiature qu’est Cuyahoga, le LIII 364 qui précède le titre, indique l’âge de l’artiste au moment de sa réalisation. Le chiffre arabe de 364 indique le nombre de jours après son anniversaire, donc l’œuvre à été réalisée la veille de son cinquante quatrième anniversaire. Ces indications précises «originent » l’œuvre dans un nom, dans un temps qui n’est pas abstrait mais qui est celui de l’artiste et dans un travail effectif renvoyant à sa propre vie et non à une manière abstraite de compter le temps comme ce qui importe c’est, comme il le dit lui-même, « ce que l’œuvre témoigne comme temps de vie». Eric Suchère (site du FRAC Auvergne) L’artiste Norvégienne A K Dolven a réalisée quotidiennement des peintures dans son atelier londonien avec pour objet de capter « les atmosphères brumeuses des cieux et l’aveuglement provoqué par les premiers rayons du soleil, fixés jusqu’à l’éblouissement » (Journal de l’exposition). L’ensemble est composé de deux cents peintures dont treize exemplaires sont entrés dans les collections du FRAC. « Peintes sur des plaques d’aluminium, ces peintures sont réalisées à base d’un mélange subtil de blanc de zinc et de cadmium appliqué au couteau sur la surface métallique du tableau. Jouant de la pression de son corps et d’accidents sciemment infligés au marteau, l’artiste fait apparaître des effets de lumière ». (Op. cité) 5 Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique Le décoratif Le spirituel Gabriele CHIARI Sans titre (Aquarelle n°60) - 2009 Aquarelle et encre Sumi sur papier 73 x 110 cm Gabriele Chiari élabore et renouvelle sans cesse les processus de réalisation de ses aquarelles (cf p. p. de seconde). Plus que des images, ce sont des thèmes qui la préoccupent : « austérité, plis, sensualité, étrangeté […] Ce qui me nourrit le plus ce sont les longues marches dans des paysages rocheux. Dans ces moments de silence, de solitude, les choses peuvent surgir, prendre forme. Je peux les laisser surgir, prendre forme. Je suis très présente au paysage, très concentrée, j’ai une grande disponibilité.» (Cité par Eric Suchère site du FRAC Auvergne) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme La fiction Le symbolique Martial RAYSSE Montsalvatché (série du Graal) 1984 Technique mixte sur toile, cadre peint - 80 x 120 cm « Martial Raysse se déclare volontiers plus coloriste que dessinateur mais revendique une utilisation parcimonieuse de la couleur, réduite à trois tons : le jaune, le rouge, le noir. Elle vient seule, dit-il, alors que le plus difficile, c'est d'avoir une forme juste et que le trait correct, droit, s'obtient difficilement. Le peintre doit s'entraîner comme pour couper une planche. Le dessin lui apparaît aujourd'hui comme une forme d’ascèse, une pratique relevant de l’exercice quotidien, destinée à obtenir cette sûreté de la main que les théoriciens de la Renaissance décrivaient déjà comme un préalable indispensable à l 'apprentissage de la peinture » écrit Françoise Viatte (catalogue de l’exposition Martial Raysse Chemin faisant, Frère Crayon et Sainte Gomme, 1997 MNAM. « La peinture Montsalvatché, imprégnée d’onirisme, joue du «double monde» évoqué par Martial Raysse […] Cet arbre mène de la lumière à la nuit, son arborescence laisse croître végétaux irréels et fleurs extraordinaires « estil précisé dans le journal de l’exposition. Figuration et temps conjugués : La question de la relation du temps et de l'image : - le temps exprimé - le temps réel - le temps figuré - les temps juxtaposé Figuration et image : - La fiction - Le symbolique Adrian PACI Per Speculum - 2006 Vidéo - 6’53 Dépôt du Centre National des Arts Plastiques Per Spéculum est une œuvre construite en trois parties. Trois temps qui agissent comme des ruptures à la manière dont Pasolini procède. Chacune de ces parties contient des symboles métaphoriques : 1 Le miroir métaphore de la différence entre le monde représenté et le monde réel Le miroir brisé : geste iconoclaste 2 La course des enfants qui semblent fuir ou courir vers quelque chose 3 L’arbre qui rappelle l’arbre de Jessé, les reflets lumineux comme surnaturels 6 Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’organique Figuration et temps conjugués : Le temps de réalisation Figuration et temps conjugués : La question de la relation du temps et de l'image : - le temps exprimé - le temps réel - le temps figuré - les temps juxtaposé Eric POITEVIN Sans titre - 1994 Cibachrome - 170 x 210 cm le travail d'Éric Poitevin est marqué, et c’est particulièrement vrai ici, par l'absence de repères spatiaux et le choix de la perte d'échelle des choses et des lieux. Il fait peu d’image mais dit faire beaucoup de repérages. « Il faut que la météo soit favorable, je suis donc dans une forme d’attente », dit-il, et précise qu’il «y est toujours question de la force d'un regard qui réfléchit avant de saisir, qui pense avant de montrer ». Comme pour JeanLuc Mylayne il lui faut de longs moments d’attente pour que le sujet de la photographie parvienne à se constituer tel qu’il le souhaite. Quand on l’interroge sur le hasard qui intervient dans les images qu’il réalise il aime à citer Pasteur qui disait que « Le hasard ne favorise que les esprits préparés » (http://www.youtube.com/watch?v=_nJqzcNp-a8). Quant au rapport que l’on pourrait établir avec la peinture il dit se sentir « résolument photographe, l’accrochage est l’un des élément qui est sensé lui faire prendre de la distance par rapport à la peinture… Aimer la peinture tout en revendiquant une photographie » (Op. cité) Roland COGNET Sans titre - 1992 - Frêne, acier 80 x 96 x 40 cm « D’ordre exclusivement visuel, impalpable, intrinsèquement lié à la distance, l’horizon est la forme synecdoque la plus parfaite du paysage. L’arbre serait plutôt celle de la « nature » (Physis), saisie dans son épaisseur, son caractère tactile, son fonctionnement organique, sa vitalité. » (Colette Garraud Paysages etc.… Une sélection d’œuvres dans les collections du centre Pompidou Ville de Guéret/ Editions Cercle d’Art, 2001 p29). Si l’arbre n’est pas directement le paysage il en est un fragment. On notera qu’ici c’est un arbre à terre, mais aussi un arbre en terre comme le suggère le greffon de ciment qui semble prendre racine. Une nature fragmentée, recomposée comme l’étaient bien souvent les paysages de Nicolas Poussin par exemple, disposant des emprunts architecturaux dans ses paysages. Ce qui fait le « beau paysage » « c’est que tout soit ensemble et que tout soit lié » écrit René-Louis de Girardin dans De la composition des paysages en 1775 (Cité par Colette Garraud in Paysages etc.… Une sélection d’œuvres dans les collections du centre Pompidou Ville de Guéret/ Editions Cercle d’Art, 2001 p21). A l’hétérogénéité des matériaux utilisés répond le traitement artificiel de ceux-ci. Le tronc d’arbre est strié au burin, rejouant l’idée de nature, et le ciment garde les traces de la main. 7 Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Le réalisme 3) Figuration et construction : c) la question des espaces que détermine l’image Jean-Luc MYLAYNE N°367 - Février-mars 2006 - 2006 Photographie - 125 x 155 cm Stephen MAAS Singaringasong - 1998 - Aquarelle sur aluminium - 200 x 100 cm Figuration et construction : b) la question des espaces qui déterminent l’image Un espace d’énonciation : Figuration et temps conjugués : De la question de la relation de l’image au temps : Temps de lecture Marie VOIGNIER Le Bruit du canon - 2006 Vidéo - 27 mn Cette question est à l’œuvre ici de façon tout à fait perceptible dans l’image. Elle peut être rapprochée de ce que Henri Cartier-Bresson appelait l’instant décisif, être à l’affût du monde pour en saisir les instantanés qui vont le révéler. Cependant ici cet instantané est le résultat d’une construction dans la durée comme l’indique le titre. Il faut donc à Jean-Luc Mylayne des semaines, des mois (ici 2 mois février et mars) avant d’obtenir ce qu’il recherche. L’image n’est donc pas le fruit d’un hasard heureux ou d’un choix dans une multitude d’images comme le permet aujourd’hui le numérique. Cette lenteur, ce rapport au monde, va à l’encontre de la consommation des images. Terrie Sultan définit ce rapport au temps par « un désir profond qu’a l’artiste de représenter l’inaccessible , de donner une image physique de la convergence de trois concepts temporels grecs : aïon (durée), Chronos (séquence ou chronologie) et Kaïros (immédiateté). » (Terrie Sultan La poésie de l’inspection catalogue de l’exposition Jean-Luc Mylayne Tête d’or MAC Lyon 2009 p103). Ces trois concepts se concentrent dans cette démarche, entreprise il y a plus de trente cinq ans, mais dont les fondements remontent à sa petite enfance ; dans la chronologie qui nous est donnée par le titre des œuvres ; et dans l’instantané photographique qui, au millième de seconde permet de saisir le battement d’aile d’un rouge gorge. Dans le journal de l’exposition il est rappelé que comme Samuel Beckett Stephen Mass est de langue maternelle anglaise et française d’adoption. Comme lui il joue des possibilités langagières qui lui sont offertes. Le titre est en quelque sorte un titre à tiroirs, évoquant tout aussi bien le chant de l’oiseau que le son des cloches apparaissant sur la partie inférieure de l’œuvre, mais aussi le fait de baguer un oiseau. Une main, celle de l’artiste apparaît sur la peinture simplement suggérée dans une pratique un peu pauvre de la peinture comme dans la partie inférieure. Ici comme pour les deux autres vidéos présentées dans cette exposition le temps n’est pas celui du spectateur mais celui de l’oeuvre, sa durée. 27mn sont en effet nécessaires pour saisir ce dont il est question dans cette œuvre, d’autant que les voix laissent planer quelques doutes quant à la teneur du propos. « les mots employés […] «population», «souci», «gazer», «ramasser», etc. - peuvent nous égarer un instant et entrer en écho avec une sombre histoire, sinon une sinistre actualité sur les politiques d’immigration. » (journal de l’exposition) 8 Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Le symbolique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent La gestuelle Le synthétique Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique Le rythme La gestuelle Manuela MARQUES Contact 1 2011 C-print - 95 x 118 cm Les deux œuvres sont à mettre en regard l’une de l’autre. Par un effet d’association de forme la juxtaposition des deux œuvres fait naître d’autres possibilités de lecture, de compréhension de l’œuvre ; comme un effet de renforcement. Manuela Marques a réalisée cette image à Sao Paulo dans un lieu un peu dangereux où elle a observé ce qui se passait autour d’elle. Dans cette image au cadrage serré et en plongée, deux êtres, dont on ne voit pas les visages, sont liés. Jean-Christophe DE CLERCQ Sans titre (n°28) - 2001 Encre et acrylique sur papier - 56 x 90 cm Le dessin de Jean-Christophe De Clercq semble donner une vision synthétique de cette image. « Des trames en noir et blanc, pigmentées et tachetées de points, mouchetées et piquetées de petits filets noirs, domestiqués ou affolés, et parfois colorés d’une ombre portée, s’étirent, s’étalent, et se retirent sur un grain fin, le plus souvent papier. »(journal de l’exposition) Gilgian GELZER Sans titre - 2010 - 22 x 16 cm Acrylique et crayons de couleur sur carton entoilé Gilgian Gelzer joue des paramètres picturaux : tonalité, valeur, saturation, transparence, opacité, surface, format, échelles. Sa peinture se construit de manière intuitive : - est construite - intuitive : une intuition de formes, de surfaces et de couleurs. Quant à son pouvoir d’évocation il s’interroge : « Pourquoi est-ce qu'on regarde une forme ? Pourquoi est-ce qu'on l'associe à quelque chose que l'on a déjà vu ? Pourquoi une ligne sinueuse est-elle arbitraire ? Quelle est la nature de ce caractère arbitraire ? Si on le regarde de près, elle est peut-être arbitraire mais elle a une spécificité, une sorte d'unicité que je trouve assez fascinante. C'est assez dérisoire mais je m'intéresse à cela, à une ligne qui irait vers quelque chose de construit et qui, finalement, serait un peu à côté. Je m'intéresse à la frange, à la lisière, à ce moment où l'on bascule dans quelque chose qui ne serait pas acceptable. » (Gilgian Gelzer Face Time exposition au FRAC Auvergne 2004) 9 Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique La gestuelle Le décoratif Jonathan PORNIN Sans titre- 2011 Huile sur toile- 70 x 70 cm Sans titre de Jonathan Pornin conjugue deux espaces qui se contredisent. Dans l’un une rivière serpente dans un paysage verdoyant. Dans la partie supérieure du tableau il y a un ciel irisé de jaune. Le second espace est frontal, c’est en fait une forme sinueuse qui se déploie sur la partie inférieure. Il y a une forte densité chromatique dans la partie inférieure du tableau que les deux lignes ondulées organisent. Elles affirment la planéité mais opèrent un basculement dans l’espace illusionniste à la moitié du tableau. « Je produis un genre de peinture qui tend vers un paysage. Mais c’est plus l’idée d’un paysage que je peins » déclare l’artiste ; et de rajouter « j’essaye de dire quelque chose avec ce que je fais, c’est «peinture» plutôt que «paysage». (Entretien avec Philippe Cyroulnik déc 2011.). Il revendique en effet cette ambiguïté qui fait que deux visions viennent se perturber l’une l’autre. L’une semblant être un paysage, l’autre abstraite faite de couleur, lignes et formes. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le vendredi de 11h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 10