Programme de première

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Programme de première
La révolte et l’ennui
Pistes pédagogiques
FRAC Auvergne, du 1er juin au 15 septembre 2013
Programme de première : Figuration
1) Figuration et image : question de la distance de l’image
à son référent :
Le réalisme
4) Figuration et temps conjugués :
De la question de la relation de l’image au temps :
Œuvres
AUBRY Michel
Sans titre - 1983 Magnétophone en bois,
marqueté de bois, d'ivoire et
d'ébène - 8 x 26 x 21 cm
Le lieu figuré : représentation bidimensionnelle du
paysage et de l’architecture : les codes de
représentation : graphiques, picturales, photographiques
MARCACCIO Fabian
Babylon noise - 2003
Encres pigmentées, huile et
silicone sur toile -183 x 244 cm
Prolongements
Pour réaliser cette « réplique » Michel Aubry s’est référé à un modèle de
magnétophone à bande de marque Uher. Du type de celui utilisé pour
l’œuvre Ensemble Le Corbusier. Dans cette œuvre il est possible
d’entendre la voix de Le Corbusier. Evidemment dans Sans titre. L’œuvre
témoigne que de ce qu’elle est. C’est à dire un objet à l’ébénisterie
soignée, un objet un peu précieux par les matériaux utilisés : l’ébène,
l’ivoire.
Michel Aubry pratiquant un art qui peut être qualifié de conceptuel. Mais
un art « conceptuel décrispé par une
« pataphysique » à laquelle il s’associe. La
solution qu’il met en œuvre pour l’art
contemporain s’inscrit dans « La science de
ce qui se surajoute à la métaphysique (…),
s’étendant aussi loin au-delà de celle-ci que
celle-ci au-delà de la
Ensemble Le Corbusier, 2005
physique », selon la
Dimension variable
définition de Jarry »
Un magnétophone avec deux bandes magnétiques (voix
écrit Hugo Lacroix (Art
de Le Corbusier), un chapeau, une paire de lunette, un
Press n°298 p31)
noeud papillon, un plateau en bakélite, deux tasses
avec soucoupes, deux couteaux en bakélites
Le lieu figuré est traité
avec la même affirmation de la frontalité de l’espace support dans
Babylon Noise de Fabian Marcaccio. En utilisant des images satellites, qu’il
retravaille en infographie, associées à des images en très gros plan de
trame de toile et des moulages, il joue des changements d’échelle. Cette
hétérogénéité de l’espace est rendue cohérente par le traitement pictural,
paradoxalement délégué au silicone à travers la trace de l’outil.
1
1) Figuration et image : question de la distance de l’image
à son référent :
Le réalisme
4) Figuration et temps conjugués :
De la question de la relation de l’image au temps :
Le temps exprimé
Le temps symbolisé
Le temps suggéré
Temps juxtaposés
Temps historique (la référence historique l’emprunt), le
vestige
VILLEGLE Jacques
Rue Sainte-Croix de la
Bretonnerie - 1961
Affiches déchirées marouflées
sur toile - 91 x 64 cm
Figuration et construction :
GAILLARD Cyprien
Desnianski Raion, 2007
08-503 AP-P - Vidéo: 28
L’image contient elle-même des espaces
) Figuration et temps conjugués :
De la question de la relation de l’image au temps :
a)
Toute œuvre existe dans le temps de son
exposition
« Jacques Villeglé se définit comme un artiste non producteur, un
ravisseur d’affiches, un releveur de traces de civilisation, selon l’expression
de Walter Benjamin. Il s’est mis au service de « lacéré anonyme », dont il
prélève, avec le minimum d’intervention, la production sur les murs de
Paris. Depuis 1949, il en révèle la beauté : 3500 affiches, des gigantesques
aux petits formats, témoignent de ce geste unique par son obstination et
son pouvoir d’interpellation. » (Site http://villegle.free.fr). En « Prenant le
monde par les murs », comme le dit Jacques Villeglé il s’approprie
un espace, un l’espace littéral envisagé un peu à la façon d’un readymade. C’est une réalité objective, « La lacération vient au bout et à
bout de la peinture-transposition » comme l’écrira l’artiste dans un
texte écrit en 1958 intitulé Des réalités collectives.
Desniansky Raion (2007) alterne entre ordre et chaos. Une bataille rangée
entre deux bandes de hooligans dans une banlieue de Saint-Pétersbourg
au survol d'une forêt de tours grises de la banlieue de Kiev, d'où finit par
émerger un parfait ordonnancement circulaire évoquant le site
mégalithique de Stonehenge, en Angleterre, en passant par le spectacle
grandiose mêlant lumières, lasers et pyrotechnie sur la façade d'une barre
HLM avant qu'elle ne s'effondre foudroyée. La longue scène de bataille
apparaît dans une forme de rituel médiéval dont le désordre pourrait
rappeler les la Bataille de San Romano de Paolo Uccello. L’artiste est
fasciné par les espaces abîmés, saccagés, dépréciés, en voie de
dégradation qu’il nous donne à voir comme les ruines de la modernité.
« De la même façon qu'Hubert ROBERT, en représentant le Louvre en
ruine, ne parlait pas tant d'architecture que de la place des hommes dans
cette architecture et face aux ravages du temps, les immeubles en ruines
et les paysages voués à disparaître de Cyprien GAILLARD ramènent
romantiquement l'homme à sa propre et inéluctable destruction »
(http://bugadacargnel.com).
2
Etage
Figuration et image : question de la distance de l’image à
son référent
La fiction
Le schématique
Figuration et construction :
a) la question des espaces que détermine l’image
b) la question des espaces qui déterminent l’image
Figuration et temps conjugués :
Le temps exprimé
Le temps symbolisé
Temps de lecture
Temps du dévoilement
Etage
ADACH adam
Granica - 2003 - Huile sur
médium - 150 x 160 cm
Etage
" Je ne peins pas des sommets parce qu'ils sont inatteignables mais parce
que l'action se passe entre les sommets et le bas des montagnes " dit
Adam Adach (journal de l’exposition). C’est en effet une montagne qui
apparaît sous le regard du spectateur, un paysage mis à distance ici par
l’absence de premier plan et que la ligne d’horizon placée assez bas
monumentalise ; des personnages tout petits tentent de gravir cette
immensité.
Deux rapprochements peuvent être faits. Tout d’abord avec Caspar David
Friedrich que Marc Bauer a dessiné (Cf. histoire des arts). La vision d’une
nature qui nous dépasse évoque le romantique allemand. L’autre
rapprochement peut se faire avec Walter Niedermayr qui observe depuis
plus de 20 ans l’impact de l’homme sur les paysages de montagne, en
particulier la transformation de ces paysages sous l’effet de l’urbanisation
et du tourisme de masse.
EMARD Anne Sophie
Sanctuaire (Biodôme) - 2003
Cibachrome sous diasec
contrecollé sur aluminium, sous
plexigla - trois 80 x 100
Ce triptyque d’Anne-Sophie Emard a été influencé par le roman Sanctuary
de William Faulkner. Il appartient à une série éponyme entamée pendant
sa résidence d’artiste à Montréal. « Tous mes travaux, depuis quelques
années, font toujours référence à des oeuvres littéraires » dit-elle
(http://www.annesophieemard.com/)
Bien que photographique, l’artiste rattache bien plus son travail au
cinéma. « Je ne me prétends pas photographe car la façon dont je fabrique
les images fixes s’apparente complètement à une technique de montage
vidéo dans un rapport de montage filmique. C’est pour cette raison que je
choisis de regrouper mes photos dans des séries avec cette volonté de
produire plusieurs images qui font partie d’une même famille, un peu
comme un story-board décomposé. La perception de ces images-là ne se
fait pas sur un mode contemplatif mais dans un rapport à l’enchaînement
et donc au temps. Ce qui m’intéresse ce sont ces articulations
finalement ». (Opus cité)
3
Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du
référent
L’autonomie plastique
Le rythme
La gestuelle
L’organique
LAGET Denis
Sans titre – 1998 - Huile sur toile
- 33 x 24 cm
Figuration et image : question de la distance de l’image à
son référent :
BAUER Marc
Gustave Caillebotte - Les
Raboteurs de parquet - 1875 Hule sur toile - 102 x 146,5 cm Musée d'Orsay, Paris. - 2013
Oeuvre copiée à la mine de
plomb sur papier et imprimée sur
support autocollant - 100 x 144
cm
Pour Denis Laget, c’est la tradition du motif floral qui se renouvelle. A
noter que ces hampes florales ne sont pas sans rappeler L’atelier rouge de
Matisse dans lequel « une liane de capucine venue d’une fiasque vert
sombre à long col tourne amoureusement » (Matisse cité dans le hors
série de Télérama Matisse une si profonde légèreté février 1993 p11). Mais
ici loin de cette légèreté, la forme est embourbée dans la matière. Cet
artiste fait du sujet le fantôme de la peinture. Ce qui lui importe c’est ce
qui fait la peinture il déclare : « j’essaye de me colleter au dessin, à la
couleur et à la matière » (Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p10). Au
travers de cette peinture, la question du sujet et de son renouvellement se
pose. A la question comment après l’asperge de Manet ou les pommes de
Cézanne il est encore possible d’inscrire ces sujets dans la modernité,
Denis Laget répond « Il ne s’agit pas de refaire mais de faire de la peinture.
Je crois qu’une de mes nature mortes, si elle se trouvait mise à côté de
Manet ou de Cézanne semblerait complètement différente et d’évidence
n’appartiendrait pas à la même époque. Entre leurs tableaux et les miens,
il y a eu la peinture abstraite et c’est cela qui fait la différence. »
(Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p12).
Cet ensemble de 6 dessins qui font directement référence à l’histoire de
l’art, établissent une relation ambiguë avec leurs référents. Au plus proche
elles reproduisent clairement l’œuvre comme ici avec Les raboteurs de
parquet. Mais il y aussi une mise à distance comme s’il ne pouvait il y avoir
de tromperie. La trace du médium est clairement lisible dans le dessin des
lattes de bois, tandis que les corps semblent salis par une peinture
délavée.
4
Figuration et construction :
La question des espaces que détermine l'image :
- Un espace d'énonciation : le support
Figuration et image :
question de la distance de l'image à son référent :
- La fiction
- Le réalisme
- Le schématique
Figuration et temps conjugués :
La question de la relation du temps et de l'image
- les temps juxtaposé
ERIKSSON Andreas
Car passes at 19:58 21/11, 2010
- Acrylic on dibond - 100 x 85 cm
Le rapport au temps est ici assez particulier. L’image réalisée sur dibond,
matériau utilisé pour le contre-collage de photographies ou la
communication, est réalisée au pistolet. Elle représente les ombres
projetées, la nuit, par les phares de voitures passant à proximité de sa
maison. L’image témoigne donc de ce qui peut être considéré comme un
instant photographique, un instant fugitif, alors que le temps de
réalisation est bien différent « la peinture devra être méticuleusement et
longuement travaillée pour rendre compte de l’événement » (Journal de
l’exposition). Le titre lui-même renvoie à une temporalité bien précise
puisqu’il indique l’heure et le jour où a eu lieu « l’évènement » que narre
l’image. L’artiste vit à l’écart du monde pour des raisons médicales ce qui
explique ce point de vue singulier. « J’ai commencé à collectionner les
ombres parce que je n’avais ni lumière électrique, ni télévision, et quand
vous êtes allongé sur un sofa la nuit, ce que vous voyez est ce qui se passe
à l’extérieur, les lumières qui se déplacent dans la pièce ; et j’ai commencé
à en faire collection.» (Journal de l’exposition)
Figuration et construction :
b) la question des espaces que détermine l’image
L’image contient elle-même des espaces
Espace narratif
Figuration et temps conjugués
Temporalités d’une grande diversité
LAUTERJUNG Fabrice
Avant que ne se fixe - 2007
DVD, don de l'artiste - 16min30
Une vidéo en noir et blanc entrecoupée de plans noirs sur lesquels
s’inscrivent des bribes de texte ; comme des pensées épars. Elles font écho
au montage du film qui passe de plans fixes à des plans en mouvement.
L’aspect vieilli de l’image, on le retrouve dans d’autres œuvres de Fabrice
Lauterjung. Elles font référence à la caméra super-huit avec laquelle il
travaille bien souvent. C’est aussi dans des durées ramassées que l’on
retrouve cette fidélité à ce médium. Jean-Pierre Rehm précise qu’il « ne
s'agit pas de courts-métrages, […] Les films de FL sont brefs mais pleins ; ils
découpent leur format à l'aune de leur propre nécessité. Et tout en eux,
par ailleurs, témoigne du sens rigoureux de l'économie : la distribution de
la couleur et du noir et blanc, la balance des voix et des sous-titres, la
présence ou l'absence de musique. » (Catalogue Fabrice Lauterjung publié
par ADERA en 2007)
Figuration et construction :
DE MEAUX Charles
Les deux oeuvres vidéo présentes dans cette parie du FRAC ont ceci en
5
c) la question des espaces que détermine l’image
L’image contient elle-même des espaces
Espace narratif
Figuration et temps conjugués
Temporalités d’une grande diversité
Figuration et temps conjugués :
De la question de la relation de l’image au temps :
Toute œuvre existe dans le temps de son exposition
Temporalités d’une grande diversité
Temps du dévoilement
Temps historique (la référence historique l’emprunt), le
vestige
Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du
référent
L’autonomie plastique
Le rythme
Le décoratif
Le synthétique
You should be the next astronaut
– 2004 08-069 - Film 35mm, noir
et blanc et couleur, son, transféré
sur master
betanumériq
ue - video:
1min40
MONTARON
Laurent
What Remains is Future – 2006
06-705 - Vidéo, HDCAM, son,
couleur - video: 5min23
PERRAMANT Bruno
Dolby stereo - 2000
Huile sur toile -cinq 50 x 100
commun qu’elles abordent une question liée aux utopies modernistes.
L’œuvre très courte de Charles de Meaux fonctionne comme une bande
annonce. Mais comme pour l’œuvre de Laurent Montaron l’image altérée
par les manipulations lui donne un aspect d’archive. Ce film est aussi un
film de science fiction et fonctionne comme tel. Du moins cette bande
annonce laisse entrevoir quelques espaces suffisamment énigmatiques
pour susciter l’envie d’en savoir plus. Ce rapport au « trailer » est abordé
par Charles de Meaux comme un genre à part entière (Cf premier cycle).
La question du temps est présente dans nombre des œuvres de Laurent
Montaron. Le titre de cette œuvre renvoie à une sorte de désordre
chronologique, cela même sur quoi se fondent bon nombre des récits de
science-fiction. « Ce qui m’a intéressé avec What Remains is Future, dit
l’artiste, c’était de montrer un film stéréoscopique en utilisant la
technique des couleurs complémentaires, rouge et bleu. Il s’agissait en
quelque sorte de donner à voir un film qu’en vérité on ne pourrait pas voir
tout à fait étant donné qu’il n’a jamais été question que l’on distribue des
lunettes spéciales pour les projections. Par ailleurs, il y avait bien quelque
ironie à représenter en 3D « invisible » une des premières catastrophes
qui fut mondialement médiatisée, l’accident du Zeppelin Hindenburg en
1937 … Cette fumée devait renforcer le caractère abstrait et irréel de
l’apparition du Zeppelin. Elle participait aussi de l’effet dramatique que j’ai
voulu créer afin de donner à sentir un peu de la tension historique
attachée à cet événement. « (journal de l’exposition)
Dans cette œuvre de Bruno Perramant, un polyptyque composé de 5
toiles, des images à la limite de l’effacement s’articulent avec des étoiles
très contrastées et des bribes de texte. L’artiste précise qu’il « considère le
texte comme une image, si vous mettez du texte vous êtes obligé de le lire
et quand vous lisez vous voyez les choses sans les regarder, comme des
images, même si cela dure une fraction de seconde. C’est déjà un premier
décalage perceptif dans l’appréhension du tableau. »
(http://www.dailymotion.com/video/xuywud_bruno-perramant-lesaveugles_creation#.UZYKa0o0_To). Les images pas plus que le texte ne
s’articulent expressément l’un avec l’autre pour raconter une histoire.
« C’est peut être rassurant pour le regardeur de se raconter des histoires,
6
mais je lui laisse la liberté totale. Je peux raconter plein de choses, j’en dis
certaines mais pas toutes pour qu’il n’y ait pas d’histoire, pour que ça ne
soit pas narratif. La peinture ce n’est pas raconter une histoire, la peinture
ce n’est pas une image, il se passe vraiment autre chose. » rajoute t-il.
(Opus cité) Les œuvres de Bruno Perramant ce sont de nombreuses
informations qui se télescopent : un photogramme du film JLG /JLG de
jean Luc Godard, des bribes de la phrase «où il contemple le négatif en
face, le royaume de France, le défilé du 14 juillet, la place de l’Etoile à
Paris, l’étoile à douze branche porteuse de sens multiples (Cf. journal de
l’exposition). Ce dispositif fait ici écho au titre de l’œuvre « la collision de
sources multiples et différenciées amène à la production d'effets de
crêtes, de longueurs d'ondes imprévues et spatialisées, impliquant ainsi
une stéréophonie, une polyphonie picturales. » (Journal de l’exposition).
Figuration et image : question de la distance de l’image à
son référent
Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du
référent
L’autonomie plastique
COGNÉE Philippe
Cervelle – 1995 - Encaustique sur
toile tendue sur bois - 23 x 17,5
cm
On a une surface quasiment miroitante et une image qui se dissout dans la
matière. Avec les cinq peintures on peut deviner le processus qui conduit
de la lente élaboration de l’image à son brouillage. Celui-ci procède d’une
forme de hasard puisque la disloquation de la forme dans la matière sous
l’action de la chaleur n’est pas complètement maîtrisable. Cette notion de
ème
hasard apparaît dès le début du XX
siècle, avec Marcel Duchamp, par
exemple, qui définit ses Trois Stoppages Etalons comme « du hasard en
conserve ».
Les opérations sont également préétablies à l’avance dans le travail de
Philippe Cognée. Avec des lycéens, on pourra également revisiter la
question de la procédure. Des relations pourraient être établies avec la
photographie et le traitement qu’en fait Gerhard Richter dans Emma par
exemple. Il faudra alors aborder le sens du flou dans la photographie, ses
relations avec le traitement de l’espace et de la profondeur de champ,
ainsi que les cadrages qui, dans la série des Cabanes, isolent le sujet.
L’hybride
Figuration et image : question de la distance de l’image à
CRETEN Johan
Cette œuvre n’est peut-être pas, contrairement à ce qu’en dit son titre
juste un poisson. C’est en effet bien plus, un animal hybride qui renvoie
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son référent
La fiction
Le symbolique
Figuration et construction :
d) la question des espaces que détermine l’image
b) la question des espaces qui déterminent l’image
Espace narratif
Nür Ein Fisch – 1992 - Platine et
émail sur terre cuite - deux 20 x
20 x 90 cm
aux traditions mythologiques (Cf. sixième et histoire des arts) mais qui
s’inscrit aussi dans des préoccupations plus contemporaines (Cf. terminale
).
Figuration et image : question de la distance de l’image à
son référent :
Le schématique
CHOTYCKI Corinne
La peinture de Corinne Choptycki alterne entre peinture abstraite et
figurative. Cette dernière puise dans des sujets inattendus, « tout une
Raoul - 2009 - Détrempe à
l'œuf sur toile 110 x 90 cm
imagerie fantasmatico-onirique hétéroclite et monstrueuse qui
frappe par son non-sens et qui peut se transformer assez
aisément en des peintures abstraites» pour reprendre les mots d’Eric
Suchère (Journal de l’exposition). Ce qu’il importe de voir dans cette
peinture, souvent travaillée dans sa fluidité, cultivant les transparences de
délicates couleurs, c’est ce passage du figuratif à l’abstraction et retour.
« Je construis un tableau à partir de notions abstraites. Le rythme, la
tension, un mouvement ou une certaine association de couleurs est à
l’origine d’un tableau. Ce n’est pas le besoin de représenter deux
pyramides ou trois punaises par exemple. C’est la curiosité de voir
comment ça peut tenir. Je veux voir à quoi ça tient. » déclare Corinne
Choptycki (Journal de l’exposition).
Figuration et image :
TOBIAS Gert & Uwe
Les sources d’inspiration des deux
artistes sont multiples mais pas
Clown sacré (Koyemshis)
de la tribu Zunis
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question de la distance de l'image à son référent :
- La fiction
- Le réalisme
- Le schématique
Figuration et construction :
La question des espaces que détermine l'image :
- Un espace d'énonciation : le support
- L'image contient elle-même des espaces : les
représentations spatiales
Figuration et image :
question de la distance de l'image à son référent :
- La fiction
- Le réalisme
- Le schématique
Figuration et abstraction :
- L'autonomie plastique
- La gestuelle
- Le spirituel
Sans titre (GUT 2073-ap) – 2012 gravure sur bois sur papier - 206
x 174 cm
LYNCH David
Laughing Woman – 2008 lithographie, 30 ex./japon, ex.
n°14/30 - 66 x 89 cm
forcément faciles à identifier. Ainsi en est- il d’une série de gravures
montrant des personnages surmontés d’une coiffe imposante comme
GUT /H 1772. Elles peuvent tout aussi bien évoquer quelques figures
grotesques de James Ensor que celles des indiens d’Amérique, et des
clowns sacrés de certaines tribus, des coiffes traditionnelles telles qu’on
peut les trouver dans nombre de régions, ou encore certaines coiffes
volumineuses de la fin du Moyen Age nommées atours de tête. « Avec
leurs coiffes composées comme des abstractions géométriques, elles se
donnent les airs de dignitaires religieux, de nobles, de nantis, de
personnages politiques, et croisent les codes de représentation du portrait
officiel de la peinture classique avec ceux du portrait de propagande
politique. » (J.C. Vergne op. cité)
De part et d'autre de bien des lithographies des lignes verticales viennent
border les images donnant l'illusion d'une scène de théâtre (cf fiche
histoire des arts). David Lynch n'aime pas les peintures « trop belles » :
« Au lycée mes peintures étaient très mauvaises. Pas moches dans le bon
sens du terme – j'aime les peintures laides -, mais mauvaises dans le sens
où je savais qu’elles n’étaient pas originales. » (Hors série les
inrockuptibles p10)
Dans toutes les lithographies de David Lynch le titre apparaît dans l'image.
Cette écriture est maladroite mais essentielle à la lisibilité de l'œuvre.
« Sur la pierre apparaissent d'abord un paysage et enfin des personnages.
Ce n'est qu'à la toute fin, une fois l'image apparue dans son intégralité,
que les lettres sont gravées. Toutefois c'est bien par l'apparition des
caractères dans l'image que celle-ci devient pour la première fois
« lisible ». Ils font partie de l'image comme une calligraphie fait partie du
paysage d'un lavis chinois ou japonais, et lui donnent alors un sens. »
(Chihiro Minato catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009).
Ce travail lithographique se caractérise par la constante du noir et du
blanc. Les alternances et toutes les variétés de nuances subtiles se
développent sur la surface du papier. Les figures semblent menacées
d'engloutissement dans la nuit de l'encre. Cette menace est aussi celle qui
plane sur nombre des personnages des films de David Lynch, disparaissant
dans la nuit.
9
La création dans le travail de David Lynch est basée sur les idées. Il lui en
faut une comme point de départ et ensuite il entre en action. « Au début
d’un projet, quel qu’il soit, je ne fais pas de plan, mais il y a toujours ce
phénomène d’action et de réaction, comme avec la peinture. L’idée qui
vous permet de démarrer est importante, mais elle correspond très
rarement au résultat final. Ce processus d’action réaction vous entraîne
plus loin que l’idée initiale » (DL Hors série de Inrockuptibles p6). Chacune
de ces lithographies est autonome, « inspirée par les idées ». « Il y a une
petite histoire dans ma tête pour chaque lithographie. Parfois des
personnages sont suggérés, alors naît une histoire et de cette histoire naît
l'image fixe […] tout cela est enrichit par les qualités organiques de la
pierre, de l'encre et du procédé » dit-il (entretien avec Dominique Païni
catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009).
Figuration et image :
question de la distance de l'image à son référent :
- La fiction
- Le réalisme
- Le schématique
STRIK Elly
Beaucoup de fleurs - 2003
Huile, laque, feutre sur papier 240 x 160 cm
Jean-Christophe Ammann précise qu’ « Il est important de savoir
que l'artiste considère et éprouve toutes choses reliées à sa
physionomie comme des parties de son identité. »
(http://www.paris-art.com). Ici il ne s’agit pas d’un masque mais
d’une voile en dentelle, comme un voile de deuil qui recouvre le
visage. Celui-ci a l’apparence d’une tête de mort et nous invite à
une réflexion sur la condition humaine, et, selon les mots de
l’artiste, « à trouver sa “condition intérieure”, celle où ce qui sort
coïncide avec ce qui entre » (opus cité). Aller-retour permanent
entre monumentalité et intimité
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le vendredi de 11h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire !
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