Table des matières - Performances Group

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Table des matières - Performances Group
Semaine 19 – du 09 au 15 mai 2011
N° 173
Table des matières
Afrique: Semaine mondiale «L'éducation pour tous» - Pour que toutes les femmes du
monde aient droit à l'éducation
2
Le PRES Sorbonne Universités ouvre un campus à Singapour
3
Maroc - Mise en place d'un programme national pour le développement de
l'hébergement et de la restauration en faveur des étudiants, d'un coût de 930 MDH
3
Postuler pour un MBA : avoir les bonnes références
4
Les secrets des grandes écoles
4
Ecoles de commerce: les investisseurs privés s'invitent au capital
6
La planète "business school" entre en fusions
6
Les coulisses du mercato des profs stars
9
Dans la course aux MBA
12
Comment les campus chassent l'étudiant
15
Pour accéder aux grandes écoles, suivez les itinéraires bis
17
COTE D'IVOIRE - “La dissolution de la FESCI fait partie de la normalisation du pays”
21
ALGERIE - L’université du Colorado s’installe en Algérie
23
HEC devient la meilleure école pour former les dirigeants
24
Les centres communautaires polyvalents mettent les médias et les nouvelles
technologies à la portée des jeunes
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Formation : écoles en construction
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6,7 millions d’euros de la France pour le système éducatif mauritanien
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Afrique: Semaine mondiale «L'éducation pour tous» Pour que toutes les femmes du monde aient droit à
l'éducation
«L'éducation pour tous», ainsi est baptisée la manifestation internationale annuelle organisée, depuis huit ans, par l'Unesco. L'édition 2011 de «L'éducation pour tous» s'étale sur la semaine du 2 au 8
mai, elle aura pour thème principal l'éducation des femmes et oeuvrera à travers un ensemble
d'actions à impliquer tous les partenaires en vue de réussir le défi d'offrir à toutes les filles du monde
le droit d'accéder à l'école, au même titre que les garçons.
Par ailleurs, la manifestation est identifiée comme une occasion idéale pour renforcer l'engagement de tous les pays membres à développer leurs systèmes éducatifs et à les rendre accessibles à
toutes les catégories sociales. Autre objectif: identifier et adopter les mesures appropriées pour gagner les paris futurs dans ce domaine hautement important et essentiel pour assurer le développement de tous les peuples.
Ainsi et en vue de sensibiliser le plus grand nombre à l'importance de l'éducation des femmes, une
action centrale baptisée «La grande histoire» sera organisée. Il s'agit de faire partager les expériences personnelles de femmes qui ont eu droit à l'éducation ou non, ces dernières raconteront
leurs histoires respectives et parleront de l'impact de l'éducation sur leurs parcours.
A l'occasion de la semaine mondiale «L'éducation pour tous», l'Unesco lance un appel à tous les
pays membres pour célébrer l'évènement et veiller à multiplier les activités au cours de cette semaine afin d'impliquer tous les partenaires en vue de mettre en place un système éducatif de qualité et accessible à tous.
La semaine mondiale «L'éducation pour tous» se fixe donc comme principaux objectifs d'instaurer la
culture de l'éducation en tant que droit humain dont chacun doit bénéficier sans exclusion aucune, de renforcer la prise de conscience collective de l'importance d'offrir à tous une éducation
de qualité et de renforcer l'engagement des gouvernements à assurer l'accès équitable des
femmes et des hommes à l'éducation.
Selon les organisateurs de l'évènement, cette manifestation aurait permis, tout au long de ses éditions, à réaliser des mutations palpables dans le domaine de l'éducation dans les pays concernés.
Cependant, il est à noter qu'aujourd'hui encore, 69 millions d'enfants dans le monde sont privés de
leur droit à l'éducation dont 54% de filles. Dans le cas où ces dernières accèdent à l'école, elles sont
appelées à faire face à un ensemble de défis et sont généralement contraintes d'arrêter très tôt
leur éducation. Par ailleurs et dans plusieurs pays, les chances des filles d'accéder à l'école secondaire sont très réduites, ce qui explique que les femmes analphabètes représentent les deux tiers
des adultes analphabètes dans le monde.
Des études démontrent, en outre, que les filles qui fréquentent l'école ont plus d'assurance et de
confiance en elles et sont moins exposées à la violence et aux abus de tous genres. L'éducation
des filles permettrait également de réduire les inégalités entre les genres et de consacrer les principes de la démocratie. L'accès de la femme à l'éducation lui permet, aussi, de mieux assurer son
rôle de mère et d'acteur social.
Pour renforcer l'accès des filles à l'école, un ensemble d'actions prioritaires sont identifiées, il s'agit
notamment de réduire la pauvreté, de construire et d'aménager un plus grand nombre d'écoles
tout en pensant à réduire les distances qui les séparent des lieux de résidence des élèves, d'augmenter le nombre d'institutrices femmes, de décider la gratuité de l'éducation et de la rendre obligatoire.
Donner aux jeunes mères le droit de reprendre leurs études, mettre en place une politique nationale qui encourage l'éducation des filles, toucher les femmes les plus âgées et assurer un investissement suffisant pour la lutte contre l'analphabétisme sont d'autres actions identifiées pour renforcer l'accès des filles à l'éducation, notamment dans les pays où cette catégorie continue à être
marginalisée.
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En Tunisie, les partenaires de la semaine mondiale «L'éducation pour tous» sont le ministère de
l'Education, le ministère de la Femme, le ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger ainsi que les médias aussi bien audiovisuels que ceux de la presse écrite.
Le PRES Sorbonne Universités ouvre un campus à Singapour
Le PRES Sorbonne Universités va ouvrir une Ecole Internationale de Droit à Paris et Singapour dès
septembre 2011. Créé en partenariat avec l’INSEAD, le projet est né dans le cadre des laboratoires
d’excellence. Il proposera "une approche pluridisciplinaire des questions juridiques à l’aide
d’instruments utilisés dans le domaine de la gestion, de la culture, de l’économie et de
l’informatique"
"L’Ecole Internationale de Droit des Affaires / International Business Law School s’intéressera aux enjeux les plus modernes du droit des affaires et du management", précise Louis Vogel, le président du
PRES Sorbonne Universités. Le programme sera accessible en formation initiale et en formation continue d’excellence, sanctionnés par l’obtention d’un LL.M. in International Business Law.
www.ecoles-entreprises.com
Maroc - Mise en place d'un programme national pour
le développement de l'hébergement et de la restauration en faveur des étudiants, d'un coût de 930 MDH
L'Office national des Âœuvres universitaires sociales et culturelles (ONOUSC) a mis sur pied un vaste
programme national de développement et d'extension des services d'hébergement et de restauration destiné aux étudiants, pour une enveloppe budgétaire de 930 millions de dirhams.
Ce programme, présenté lundi à SM le Roi Mohammed VI et dont les cités universitaires de Fès-Saiss
II et III sont l'une des composantes, porte sur la construction de 14 cités universitaires de nouvelle
génération d'une capacité d'accueil globale de 14.600 lits ainsi que l'extension de 8 autres cités
(5.680 lits).
Il prévoit aussi la réalisation de 12 restaurants pour étudiants, dont les travaux de réalisation de
quatre seront lancés à partir de cette semaine (Tanger, Settat, Meknès et Beni Mellal), et 8 autres
sont en phase d'étude et prévus à Fès, Rabat, Tétouan, Kénitra, El Jadida, Marrakech, Agadir et ElHoceima.
Au volet de l'extension de l'infrastructure d'hébergement des étudiants, des travaux d'extension sont
en phase de réalisation pour trois cités universitaires à Casablanca, à Agadir, à Tanger alors que les
travaux d'extension de celles de Meknès, de Settat et de Rabat (cités Moulay Ismail et Souissi I) seront lancés dans le mois en cours.
De même, deux cités universitaires, Fès Saiss II et III, sont en cours de construction, alors que l'internat
de l'ENSA à Al Hoceima fera l'objet de transformation pour prendre l'envergure d'une cité universitaire.
Douze autres projets de cités sont en phase d'étude et seront incessamment lancées dans les villes
de Rabat, Marrakech, Agadir, Oujda, Tétouan, Kénitra, Beni Mellal, El Jadida, Nador, Casablanca,
Meknès et Settat.
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Parallèlement à ce programme, l'ONOUSC travaille sur un ensemble de projets visant l'amélioration
des conditions de vie des étudiants, notamment la question des bourses et la mise en place d'une
couverture médicale en faveur des étudiants avant la fin de l'année 2011.
L'Office national des Âœuvres universitaires sociales et culturelles, qui adopte une approche participative impliquant l'étudiant dans le choix et la mise en oeuvre des actions liées à la vie estudiantine, a pris une batterie de mesures pour la promotion des questions culturelles et sportives.
Postuler pour un MBA : avoir les bonnes références
Parce que les écoles de management veulent avoir une image de vous la plus fidèle possible, les
références sont très importantes pour attester de vos qualifications, vos forces et aspirations. La
lettre de recommandation doit donc contenir des informations spécifiques qui démontrent à la fois
votre aptitude à exceller dans le programme MBA auquel vous postulez et votre capacité à réussir
dans la carrière professionnelle ensuite.
Quand vous choisirez les personnes qui vont écrire les lettres de recommandation, sélectionnez des
gens d’horizons différents qui peuvent témoigner de votre fiabilité et qui connaissent vos intentions
de faire un MBA. Ces gens peuvent être vos supérieurs, collègues, associés ou vos paires. En revanche, les recommandations de Professeurs n’entrent pas dans cette catégorie. Puisqu’un des critères d’entrée dans un MBA est l’expérience professionnelle, il vaut mieux que vos références soient
uniquement d’ordre professionnel.
Les références n’ont d’intérêt que si elles permettent de démontrer vos compétences professionnelles. Si vous hésitez à demander à votre supérieur actuel de vous servir de référence (c’est-à-dire,
si vous hésitez à informer votre employeur de vos intentions de faire un MBA), consultez l’équipe
d’admission. Evitez par ailleurs de prendre comme références des personnes qui ont des postes importants mais qui au final ne vous connaissent pas, ni votre travail.
Enfin veillez à être en phase avec la politique de chaque école en ce qui concerne les recommandations. En général, on demande deux ou trois références. N’en mettez pas davantage sans
avoir demandé l’autorisation du personnel d’admission au préalable. La quantité ne fait pas la
qualité.
Par Christie Saint-John - Senior Associate Director of Admissions, Tuck School of Business at Dartmouth
Source: http://jobosapiens.blog.capital.fr/index.php?action=article&id_article=429219
Les secrets des grandes écoles
Par Gilles Lockhart
Course à la taille, aux meilleurs enseignants, au prestige... Face à la concurrence internationale, le
paysage des écoles de commerce françaises est en pleine mutation. Un dossier exclusif de "L'Expansion".
"L'avenir des grandes écoles de commerce et de management". Voilà un beau sujet de concours
pour les étudiants, et de réflexion pour leurs parents. Obtenir le diplôme d'une business school constitue un "actif" précieux dans la perspective d'une carrière professionnelle. C'est aussi un investissement pour toute la famille : quantité de travail de la part de l'élève, financement de la part de ses
parents, stress pour tout le monde. Cet actif est-il toujours aussi solide ? Pour le savoir, nous nous
sommes penchés sur les nouveaux "fondamentaux" des grandes écoles françaises (1). Un secteur
où les évolutions sont radicales.
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65 millions d'euros
C'est le budget de fonctionnement de l'ESCP-Europe. Ce budget est financé à hauteur de 21 % soit 13,6 millions d'euros - par la CCI de Paris.
Il y a encore quelques années, le modèle des écoles supérieures de commerce (les ESC, dites encore Sup de Co) tournait comme une horloge. Elles absorbaient la fine fleur des lycéens en classe
préparatoire pour transformer ces "grosses têtes" en élite du monde de l'entreprise. Chaque ville de
province importante avait son ESC, par chambre de commerce et d'industrie interposée. Quelques
acteurs privés, comme l'Inseec, ou ayant une histoire particulière, comme l'Edhec (émanation de la
"Catho" de Lille), jouaient les électrons libres dans ce parc d'une quarantaine de grandes écoles
consulaires délivrant le "grade de master" (bac + 5), régies par la Commission des grandes écoles
(CGE) et hiérarchisées de façon quasi traditionnelle, avec les "parisiennes" en tête (HEC, Essec,
ESCP), suivies par les écoles des métropoles (Lille, Lyon, Nantes...).
67 %
C'est la contribution des droits de scolarité au budget de fonctionnement de l'ESC-ClermontFerrand, qui s'élève à 17 millions d'euros. Les autres postes sont la formation continue (15 %), la taxe
d'apprentissage (9 %), les subventions de la CCI (6,5 %) et les contrats de recherche (2,5 %).
Des budgets qui ont considérablement enflé
Aujourd'hui, ce panorama est encore vrai, mais il se lézarde sous la pression de la concurrence et
de la mondialisation. Une certaine mixité des étudiants est devenue la règle. L'apprentissage a fait
son entrée dans les cursus dès les années 90. Nombre de grandes écoles accueillent déjà 30 % de
boursiers, pour lesquels elles font des efforts financiers. A la rentrée 2011, l'ESC-Pau lance un dispositif
"dix mois sans loyer pour les étudiants boursiers". Les admissions parallèles se développent, qui permettent à des diplômés d'autres filières du supérieur de rejoindre une école de commerce en cours
d'études.
7 500 étudiants
C'est l'objectif de Skema à l'horizon 2015, soit 4 500 Français et 3 000 étrangers, contre respectivement 4 600 et 1 500 actuellement. L'école veut également passer de 73 à 90 % d'étudiants "satisfaits
ou très satisfaits de la qualité de l'enseignement".
Pour acquérir une "visibilité internationale", les ESC se sont dotées de marques ronflantes, où le mot
"management" a remplacé le mot "commerce" : Bordeaux Ecole de management (BEM), Euromed
Management à Marseille, Audencia à Nantes... Du fait de leur course à la taille et de l'inflation des
salaires des professeurs, leurs budgets enflent comme la grenouille de la fable : plusieurs écoles dépassent ou annoncent qu'elles vont dépasser les 100 millions d'euros de budget annuel, là où celui
d'une ESC de province de niveau moyen tourne autour de 20 millions. Certaines entités ont fusionné, comme le Ceram de Nice avec l'ESC-Lille (Skema), ou envisagent de le faire, sans que le bénéfice de ces fusions apparaisse encore clairement sur le plan pédagogique. La course aux classements et aux accréditations internationales est devenue un axe de management pour les directeurs d'école, tant ces facteurs influent sur la réputation de leurs établissements. Pour avoir perdu
temporairement son accréditation Equis, l'Escem (Tours-Poitiers) n'a pas fait le plein d'étudiants à la
rentrée 2010 : 165 places seulement ont été pourvues, alors que 285 avaient été ouvertes.
Rapports avec les CCI, mercato des profs, dumping pour attirer les élèves, montée des admissions
parallèles et des écoles postbac : en quelques leçons, nous vous proposons de réviser vos connaissances afin de miser au mieux sur les valeurs qui montent.
(1) Grandes écoles de commerce, mais nombre de problématiques sont les mêmes dans les écoles
d'ingénieurs.
L’Expansion
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Ecoles de commerce: les investisseurs privés s'invitent
au capital
Par Marc Michaux
Les écoles de commerce françaises sont sous-capitalisées et trop petites. Elles ont un savoir-faire et
sont sans doute les plus productives d'Europe, mais elles souffrent d'une insuffisance de moyens.
C'est une aubaine pour les fonds d'investissement français, anglo-saxons et asiatiques qui prospectent déjà notre territoire. Des discussions sont en cours", atteste Patrick Molle, directeur de l'EM-Lyon.
Un état de fait que confirment les patrons de Reims Management et de l'EM-Normandie, qui ont
été approchés par de tels investisseurs. "J'ai notamment rencontré des représentants du fonds d'investissement français Octant Partenaires. Leur discours est intéressant et rassurant. Nous n'avons pas
donné suite, mais je suis sûr que ce fonds va pénétrer le marché des business schools", témoigne le
directeur général de l'EM-Normandie, Jean-Guy Bernard.
Il y a quatorze mois, Octant Partenaires a lancé sa plate-forme d'éducation Novetude, qui regroupe déjà une dizaine d'écoles - accueillant 10 000 étudiants - spécialisées dans le secteur de la
santé. Désormais, c'est l'univers des écoles de commerce qui retient son attention. "Nous avons
identifié une trentaine d'établissements qui s'interrogent sur leur avenir. Ils ne pourront pas se développer sans l'apport d'importants capitaux, souligne un dirigeant d'Octant. Nous comptons bien
acquérir six ou sept écoles, et créer ainsi une solide entité qui réalisera 100 millions d'euros de chiffre
d'affaires d'ici dix ans." Ce fonds n'est pas le seul à ratisser le terrain.
L'École Supérieure de Gestion (ESG), membre de la Conférence des grandes écoles (CGE), est depuis 2008 propriété de Studialis ("une structure française contrôlée par un family office hollandais
basé à Londres", selon Le Figaro). Le groupe d'enseignement supérieur privé Ionis détient quant à lui
une quinzaine d'écoles d'ingénieurs, de graphisme et de commerce, comme l'Ecole pour l'informatique et les techniques avancées (Epita), l'Institut polytechnique des sciences avancées (Ipsa), l'Institut supérieur européen de gestion (Iseg) et l'Institut supérieur de gestion (ISG), et ne compte pas
s'arrêter là.
"Notre stratégie passe par l'intégration de trois ou quatre business schools. Si tout se déroule comme
prévu, d'ici cinq ans, notre chiffre d'affaires progressera de 50 à 60 % pour atteindre 150 à 160 millions d'euros", anticipe Fabrice Bardèche, vice-président exécutif d'Ionis. Des écoles consulaires
n'écartent pas l'idée de discuter avec ces nouveaux acteurs. "L'entrée d'un fonds à l'ESC-Chambéry
? Ce n'est pas à l'étude, précise le président de la CCI de Savoie, René Chevalier, mais c'est sur la
table." L'invitation est lancée.
L’Expansion
La planète "business school" entre en fusions
Par Marc Michaux et Gilles Lockhart - publié le 04/05/2011
A l'étroit dans des CCI pas assez riches, les écoles de commerce sont de plus en plus nombreuses à
passer sous statut associatif et à opérer des alliances stratégiques pour financer leur croissance.
A l'étroit dans des CCI pas assez riches, les écoles de commerce sont de plus en plus nombreuses à
passer sous statut associatif et à opérer des alliances stratégiques pour financer leur croissance.
300 millions d'euros - C'est le budget annuel consacré par la chambre de commerce et d'industrie
de Paris au fonctionnement de ses écoles : HEC, ESCP-Europe, ESIEE Management, Advancia et
Negocia (qui fusionnent), CFI...
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Au sein des états-majors des écoles de commerce françaises, c'est l'effervescence. Pas le temps de
souffler. En coulisses, les tractations se multiplient, des fusions entre écoles se dessinent, des alliances
stratégiques se nouent, des changements de gouvernance se préparent.
Ainsi, le marseillais Euromed Management discuterait avec l'ESC-Toulouse, l'école d'ingénieurs LaSalle Beauvais se rapprocherait de l'ESC-Amiens. A Paris, les élus de la CCIP ont d'ores et déjà entériné le changement de statut d'HEC. D'ici à la fin de 2012, l'établissement consulaire de Jouy-enJosas deviendra une association dotée de son propre conseil d'administration. Et il n'est pas le seul.
L'ESC-Chambéry suit cette voie, tracée tout récemment par l'ESC-Montpellier ou par l'ESC-Troyes. Un
vrai changement de paradigme, quand on sait que la plupart des grandes écoles de commerce
se sont développées dans le giron des chambres de commerce et d'industrie locales.
Lire aussi: Écoles de commerce: les investisseurs privés s'invitent au capital
Quel est l'intérêt de passer à un statut associatif en "quittant" les chambres de commerce et d'industrie ? "Cela permet d'adapter la gouvernance de l'école à sa stratégie, répond Francis Bécard, le
patron de l'ESC-Troyes, dont la transformation en association date du début de 2011. Du fait des réformes qui les concernent, la gouvernance des CCI n'est pas sûre dans les années à venir. Or une
école ne peut pas vivre sans un conseil d'administration stable et dynamique, incluant des chercheurs ou des managers étrangers, par exemple, pour pouvoir discuter de stratégie pédagogique,
de développement international, etc."
Les CCI ne vont plus pouvoir payer
Ce changement dans les relations entre les business schools et les CCI intéresse la Cour des
comptes. Les chambres régionales et territoriales des comptes sont en train d'auditer les écoles de
commerce restées dans le périmètre des CCI. Un questionnaire comportant plus de 260 questions a
été adressé à une quinzaine de chambres consulaires. Parmi les audités, il y a HEC, l'ESCP-Europe et
Grenoble Ecole de management. L'objectif de ce contrôle ? S'assurer qu'il n'y a aucun dérapage
de gestion, et que les transformations déjà engagées n'ont pas conduit à des excès.
Marseille-Toulouse, je t'aime, moi non plus
Il fut un temps où, pour les "beaux yeux" du Centre d'enseignement et de recherche appliqués au
management (Ceram) de Nice, les dirigeants d'Euromed Marseille étaient prêts à tout. Ah ! ce projet de rapprochement Euromed-Ceram qui aurait permis de constituer un pôle méditerranéen...
Seulement voilà, on ne marie pas aussi facilement des hommes et des femmes de deux cités historiquement rivales. Pour "échapper à Marseille" (dit la rumeur), le Ceram se maria en 2009 avec l'ESCLille, donnant naissance à la School of Knowledge Economy and Management (Skema). Et Marseille se retrouva le bec dans le Vieux-Port. Mais pas découragée pour autant.
Aujourd'hui, si un rapprochement avec l'ESC-Toulouse semble à l'ordre du jour, au mot "fusion" tout
le monde se récrie. "Je ne nie pas qu'il y ait des discussions avec Marseille, mais il ne s'agit pas d'une
fusion. Nous essayons de regarder si des opérations communes sont possibles en France et à
l'étranger. De toute façon, en termes de décision et de structure de gouvernance, rien n'est acté",
réagit Hervé Passeron, le directeur général de l'ESC-Toulouse. Du côté des Marseillais, on noie le
poisson par le recours au classique "on discute comme on discute avec d'autres", ajoutant d'ailleurs
: "Il y a un gros risque sur le dossier." Une chose est sûre : le projet existe, mais la nouvelle équipe de
la CCI de Toulouse n'a pas encore donné son feu vert.
Il faut dire que ce petit monde des écoles de commerce est en pleine mutation. La concurrence se
radicalise et se mondialise à grande vitesse. Pour exister, les écoles doivent être visibles. La course
aux classements, aux accréditations, est acharnée. Il faut non seulement offrir des enseignements
de qualité, exporter son savoir-faire et sa marque à l'étranger, mais aussi créer de toutes pièces des
pôles de recherche actifs, avec des enseignants-chercheurs qui publient et obtiennent une reconnaissance mondiale pour l'excellence de leurs travaux.
Tout cela, bien sûr, coûte cher, très cher. Résultat : les budgets de fonctionnement des business
schools ont fortement grimpé et devraient encore bondir, alors que les ressources de leurs propriétaires, les CCI, stagnent et pourraient même baisser du fait de la réforme de la taxe professionnelle
et de la révision générale des politiques publiques. A titre d'exemple, entre 2006 et 2011, le budget
de l'EM-Normandie, basée au Havre, a plus que doublé, passant de 9 à 19 millions d'euros.
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Francis Bécard, patron de l'ESC-Troyes
"Passer à un statut associatif permet d'adapter la gouvernance de l'école à sa stratégie."
Une tendance qui n'est pas près de s'arrêter. Pour Loïck Roche, directeur adjoint de Grenoble Ecole
de management, "le budget de notre établissement progressera de 50 % dans les cinq ou six années à venir, passant de 36 à 55 millions d'euros". Ces écoles doivent donc impérativement trouver
des relais de financement. Il faut dire que, au cours de ces dix dernières années, elles ont surtout
mené des opérations de croissance interne : augmentation du nombre d'élèves et des droits de
scolarité, lancement de nouveaux diplômes, déploiement de campus à l'étranger, offre élargie
dans la formation continue, création de fondations. Mais cette stratégie ne suffit plus. Pour peser sur
la scène internationale, créer des centres de recherche qui tiennent leur rang face aux pôles anglo-saxons, ou tout simplement survivre, des écoles choisissent de fusionner - comme l'avaient fait
dès 1998 Tours et l'ESC-Poitiers, ce qui a donné naissance à l'Ecole supérieure de commerce et de
management (Escem) - ou de mener des alliances stratégiques.
Quand Dijon se marie avec Oxford University
Deux opérations d'envergure ont récemment créé un électrochoc dans le monde consulaire. Il
s'agit de l'intégration de l'EM-Strasbourg à l'université de la ville et de la fusion de deux écoles de
commerce situées à 1 200 kilomètres de distance (le Centre d'enseignement et de recherche appliqués au management de Nice et l'ESC-Lille), donnant naissance à Skema (School of Knowledge
Economy and Management). Et l'aventure se poursuit. "Pour répondre à notre stratégie de croissance, notre budget devrait atteindre les 100 millions d'euros en 2015, contre 51 millions actuellement", précise Alice Guilhon, la directrice générale de Skema, ajoutant qu'une fusion avec une
autre école est prévue d'ici à 2014.
Précision
Alice Guilhon, directrice générale de Skema Business School tient à préciser que si ce rapprochement avait lieu d'ici 2014, il se ferait avec un ou des acteurs de la formation continue.
Ainsi, chacun avance ses pions sur l'échiquier. Après avoir réfléchi à un rapprochement avec Clermont-Ferrand, le Groupe ESC-Dijon-Bourgogne s'est finalement marié, fin mars 2011, avec Oxford
Brookes University, via la mise en place d'un joint-venture. "D'ici trois à cinq ans, nous pourrions nous
rapprocher d'une troisième école allemande ou espagnole, comme l'Escuela de alta direccion y
administracion (Eada), l'école de commerce de Barcelone", souligne Stéphan Bourcieu, directeur
général de l'ESC-Dijon-Bourgogne. De son côté, l'EM-Normandie a développé avec l'IAE de Caen
une plate-forme d'e-learning et un pôle de recherche communs. Qui tourne plutôt bien. "Si bien,
que nous sommes actuellement en discussions avec l'IAE pour aller aussi loin que possible dans nos
collaborations. Avec - pourquoi pas ? - une fusion à la clé. Nous regardons avec intérêt l'exemple
strasbourgeois. Une étude est en cours, dont les conclusions seront livrées en septembre", annonce
Jean-Guy Bernard, directeur général de l'EM-Normandie.
HEC se met au régime associatif
Même HEC, la plus importante école de commerce française, avec un budget de fonctionnement
de 110 millions d'euros, n'est pas épargnée par les mutations. "Le projet d'autonomisation de l'école
est en cours. L'actuel établissement consulaire va adopter le statut d'association. La réflexion porte
désormais sur le projet de gouvernance, qui sera ensuite soumis à l'approbation de l'assemblée générale de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP)", indique Jean-Paul Vermès, viceprésident de cette dernière. D'ici à la fin de 2012, tout devrait être réglé.
La direction d'HEC compte bien profiter de ce changement de modèle pour recruter des professeurs de très haut niveau - le nombre d'enseignants devrait passer de 110 à 135 d'ici à 2015 - et pour
attirer des investisseurs. Car, il faut bien l'admettre, dans l'état actuel des choses, la fondation HEC
éprouve quelques difficultés dans sa collecte de fonds. En 2008, l'école lançait une campagne
pour recueillir 100 millions d'euros de dons. Trois ans plus tard, la fondation n'en a récolté que 8 millions. Mais Bernard Ramanantsoa, le directeur général d'HEC, se veut rassurant : "Nous en sommes à
70 millions d'euros de promesses de dons. Et je prévois que nous dépasserons les 100 millions dans
cinq ans."
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En attendant, le campus de l'école est en cours de rénovation - un investissement de 120 millions
d'euros financé par la CCIP. HEC va aussi récupérer les locaux situés à la porte de Champerret, à
Paris, occupés jusqu'alors par l'école de commerce Negocia. Xavier Cornu, directeur général délégué de la CCIP, explique : "HEC occupait déjà un étage du bâtiment pour son EMBA. Grâce à ces
3 000 mètres carrés en plus, l'école pourra accueillir ses séminaires de formation de courte durée."
Une réflexion similaire est engagée par Reims Management, qui vient d'ailleurs d'ouvrir son conseil
d'administration à des entrepreneurs français et étrangers. Une fusion avec l'ESC-Rouen serait envisageable dans les deux années à venir. "Nous avons créé un campus commun implanté à Paris, et
nous développons un portefeuille de programmes diplômants à temps partiel, ainsi que des formations sur mesure pour les entreprises. Nous nous concentrons certes sur ce campus, mais ensuite
nous espérons aller plus loin dans l'intégration de nos deux écoles", analyse François Bonvalet, le directeur général de Reims Management.
Ça va tanguer en Rhône-Alpes
Mais, c'est dans le sud que les choses bougent le plus. La région Rhône-Alpes, par exemple,
compte quatre écoles de commerce (Lyon, Grenoble, Chambéry, Saint-Etienne). C'est beaucoup
trop. D'autant que Chambéry et Saint-Etienne n'ont pas la puissance financière pour bâtir seules un
projet d'avenir. Le président de la CCI de la région Rhône-Alpes, Jean-Paul Mauduy, qui sera dès
2013 - conséquence de la réforme sur la régionalisation des CCI - le gestionnaire de ces écoles, a
d'ailleurs préféré ne pas répondre à nos questions. "Des décisions importantes sont en cours", souligne un proche du dossier. D'ores et déjà, l'ESC-Chambéry va se mettre au régime associatif, une
réunion des membres de la chambre est prévue fin juin pour valider le projet. Et la CCI de SaintEtienne pourrait faire de même pour sa propre école. Une assemblée des élus consulaires stéphanois doit prochainement traiter de son avenir. Du coup, les rumeurs vont bon train. D'aucuns parlent
d'une fusion de Saint-Etienne avec l'EM-Lyon, et de Chambéry avec Grenoble Ecole de management. A moins qu'un fonds d'investissement français ou étranger ne s'invite à la table des négociations.
100 millions d'euros
C'est le chiffre d'affaires de l'activité formation continue que l'EM-Lyon espère atteindre dans les dix
ans. En 2010, ce montant s'élevait à 12 millions d'euros.
Du côté de Grenoble EM, on nie tout projet de fusion, mais c'est pour mieux souligner un autre rapprochement prometteur : "Avec le CEA et l'école d'ingénieurs Grenoble INP, nous sommes l'un des
trois membres fondateurs du campus d'innovation Giant (Grenoble Innovation for Advanced New
Technologies), qui comprend aussi le CNRS et l'université Joseph-Fourier, souligne un porte-parole
de l'école. Cela nous permet de monter des projets croisés créateurs de valeur. Mais sans fusion des
structures de gouvernance. Quant aux discussions avec Chambéry, il y en a toujours eu ! On travaille beaucoup avec eux, on a des projets en commun, on va tous dépendre de la même
chambre consulaire..." Justement, c'est cette dépendance commune qui risque d'accélérer les
choses.
L’Expansion
Les coulisses du mercato des profs stars
Rémunérations attractives, bonus, horaires allégés : les "business schools" rivalisent d'arguments pour
recruter les docteurs "étoilés" qui feront leur réputation dans le domaine de la recherche.
David, la petite trentaine, est un jeune chercheur prometteur en finance, maître de conférences à
l'université. Son salaire de fonctionnaire - 2 100 euros net par mois, selon la grille - lui semble bien
maigre au regard de ses dix années d'études. Comme nombre de ses collègues universitaires, il réalise, en plus de ses cours et de sa recherche, des missions de conseil pour des institutions financières.
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DES SALAIRES AU MOINS DOUBLÉS DANS LE PRIVÉ
TITRE EN BUSINESS SCHOOL/ TITRE
ÉQUIVALENT À L'UNIVERSITÉ
ENSEIGNANT DANS
UNE GRANDE ÉCOLE
AMÉRICAINE (1)
ENSEIGNANT DANS UNE
GRANDE ÉCOLE
FRANÇAISE (2)
ENSEIGNANT DANS
UNE UNIVERSITÉ
FRANÇAISE (3)
Jeune docteur/Maître de conférences
premier échelon
72 000 euros
45 000 euros
25 000 euros
Enseignant-chercheur confirmé/Maître
de conférences dernier échelon
121 000 euros
100 000 euros
45 000 euros
Enseignant-chercheur senior/Professeur
des universités de classe exceptionnelle
< 150 000 euros
< 150 000 euros
72 000 euros
(1) Source : enquête AACSB 2010 (Etats-Unis). Salaires dans les disciplines : business international,
stratégie, management. (2) Sources: L'Etudiant et L'Expansion. (3) Source : ministère de l'Enseignement supérieur LES UNIVERSITÉS ONT BIEN DU MAL à retenir leurs professeurs, face aux "arguments"
salariaux des grandes écoles. En passant dans le privé, un jeune docteur double aisément sa rémunération. Quant aux enseignants expérimentés, ils atteignent les 150 000 euros annuels, certaines
pointures émargeant même à 250 000 euros.
Mais il ne s'arrête pas là. David "vend" de façon officieuse ses articles de recherche à une école de
commerce parisienne qui s'en attribue la paternité. "J'accepte que figure comme coauteur un
permanent de cette école, qui lit à peine le papier. Pour un article, je touche à peu près 2 000 euros. Cela me paie une semaine de vacances", lâche David. Dans le jargon, ces professeurs ont un
nom : on les appelle les "mercenaires" de la recherche. Des enseignants qui ont compris que certaines grandes écoles étaient prêtes à faire des entorses à la réalité pour inscrire à moindre coût
leur sigle dans des revues cotées.
Palmarès: le trio des plus "bankable"
FLORENCIO LOPEZ DE SILANES
Né en 1966, ce Mexicain est devenu en quelques années une pointure mondiale de la recherche
en finance : il est classé vingtième au palmarès mondial selon le nombre de citations. Professeur à
l'Edhec depuis 2007, il a été en poste à Harvard et à Yale.
LAURENT CALVET
A seulement 42 ans, il est un des profs vedettes d'HEC. Cet X-Ponts a passé son doctorat à Yale, puis
a enseigné la finance à Harvard et à l'Imperial College (Angleterre). En 2006, il a été élu "meilleur
jeune chercheur" par l'Institut Europlace de Finance.
HUBERT GATIGNON
Professeur à l'Insead (Fontainebleau), ce sexagénaire a longtemps enseigné à la Wharton Business
School (Etats-Unis), classée n° 1 mondiale par le Financial Times. Ce Français, qui a décroché un
doctorat à l'université de Californie, est une référence incontournable dans le milieu du marketing.
Des histoires comme celles-ci, le petit monde des professeurs de gestion en compte des dizaines.
Depuis que les écoles de commerce se sont lancées à corps perdu dans la recherche, il y a dix ans,
la concurrence acharnée qu'elles se livrent pour attirer les étudiants s'est doublée d'une autre bataille : celle du recrutement des enseignants.
Le pourcentage de docteurs au sein du corps professoral "permanent", le nombre et la cote de
leurs publications, sont devenus des outils de pilotage : un big bang pour ces écoles habituées jusqu'ici à fonctionner essentiellement avec des vacataires issus du monde de l'entreprise. Ce sont
avant tout les instances d'accréditation (Equis, AACSB) qui ont imposé ce modèle, tout comme la
CEFDG, la commission nationale qui attribue le "grade de master" aux diplômes d'écoles de commerce. Des labels devenus des sésames pour figurer dans le cercle des "bonnes écoles", attirer des
étudiants, nouer des partenariats à l'étranger et grimper dans les classements.
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Dès lors, les écoles se sont mises à créer des postes à tour de bras, cherchant toutes les mêmes profils : des professeurs capables de décrocher des "étoiles CNRS". L'organisme public a en effet établi
en 2003 une classification des articles scientifiques de une à cinq étoiles, selon le prestige de la revue dans laquelle ils sont publiés. Cette unité de compte, utilisée dans les classements, est devenue
un outil d'évaluation des professeurs et des écoles. "Dans mon contrat, je suis censé produire trois
étoiles en trois ans", illustre Philippe Mouricou, jeune thésard de Dauphine recruté en 2010 à l'EscemTours-Poitiers.
Et tandis que le nombre de nouveaux docteurs en gestion sortis de l'université baisse (148 thèses
soutenues en 2008, contre 285 en 2007), la concurrence, devenue internationale, fait rage. Les universités ont bien du mal à retenir leurs bons enseignants quand les écoles leur proposent des salaires
deux fois plus élevés. "Pour les jeunes docteurs, les rémunérations de départ ont augmenté de 10
000 euros en quatre ans. Elles atteignent facilement 45 000 euros par an", commente Didier Jourdan, directeur de l'ESC-Montpellier. Les bons profs seniors, quant à eux, tournent autour de 150 000
euros annuels. "Et cela monte jusqu'à 250 000 euros, voire plus pour les cas exceptionnels", commente Noël Amenc, directeur de la recherche à l'Edhec.
Coup dur : le départ d'un enseignant prestigieux
"Ce marché ressemble au mercato des footballeurs", observe Jean-Michel Sahut, professeur en finance, passé par Télécom Ecole de management (TEM), l'ESC-La Rochelle et l'ESC-Amiens. "Cela
bouge beaucoup, chacun se connaît et s'observe, et il y a des stars que seules les plus grosses
écoles peuvent attirer, car elles ont les plus gros budgets." Comme pour les sportifs, la saison des
"transferts" est limitée dans le temps et bat son plein entre mars et mai. C'est à cette époque que
Jean-Michel Sahut a été débauché, il y a un an, par HEG-Genève, après avoir refusé deux offres
d'écoles parisiennes et une de l'ESC-Rouen. Pour l'ESC-Amiens, ce départ est un coup dur : JeanMichel Sahut était son prof bankable, à l'origine des deux tiers des étoiles affichées par l'établissement ces deux dernières années.
Pour un enseignant, les tentations d'aller voir ailleurs sont nombreuses. Leurs articles et leurs CV sont
tous en ligne sur Internet, facilitant les contacts. Des dizaines d'annonces circulent, par exemple sur
le site de la Fondation nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises. Un cabinet de
chasseurs de profs, baptisé Akadeus, s'est même créé en 2010 sur ce créneau, et envoie ses offres
ciblées aux 1 600 professeurs dont il possède le CV. "Pour un prof, changer d'école, c'est une progression de salaire de 20 à 30 %. Surtout s'il a des publications déjà acceptées par une revue prestigieuse et non encore parues, qu'il pourra signer du nom de son futur employeur. C'est tout à fait
possible, car le circuit de la parution dure souvent un ou deux ans", constate Denis Lescop, directeur de la recherche de TEM. Pour l'école qui a financé les travaux de recherche de l'enseignant, la
sanction est sévère.
JEAN-MICHEL SAHUT, PROFESSEUR À HEG-GENÈVE
"Le rapport des forces est clairement en faveur des professeurs, qui vont choisir leur école en fonction du salaire et des conditions de travail. Du coup, les écoles les moins réputées doivent parfois
surpayer certains enseignants pour les retenir. A l'avenir, ce mercato devrait se renforcer. Le marché
ne fournit pas assez de docteurs, et les business schools se créent par dizaines chaque année, notamment en Asie."
Mais pour attirer les meilleurs, les écoles ne jouent pas que sur les salaires. Les négociations tournent
aussi autour d'extras : possibilité de donner, en plus, des cours à titre privé, d'avoir un assistant pour
corriger les copies, accès à des bases de données... Philippe Mouricou, 29 ans, en poste à l'Escem à
Tours, se rappelle : "Comme j'habite à Paris, j'ai négocié une présence de deux jours sur place, mon
transport pris en charge, des moyens pour des traductions de papiers et des retranscriptions d'entretiens. Je voulais aussi un contrat de quatre jours, afin de pouvoir faire du conseil le cinquième jour."
Des chercheurs convoités aussi par les banques
Les écoles mettent également la pédale douce sur le nombre d'heures de cours. A TEM, les professeurs enseignent cent vingt heures par an (soit moins de trois heures trente hebdomadaires pour
une année de trente-six semaines). Pour les meilleurs, certaines écoles abaissent encore la barre.
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Par ailleurs, les primes à la publication ont fleuri partout. A l'EM-Strasbourg, chaque étoile est rémunérée 1 000 euros. Certaines écoles peuvent octroyer 10 000 euros de bonus pour les meilleurs articles. "Chez nous, un bon prof peut facilement toucher, avec toutes ses primes, entre 300 000 et 400
000 euros par an, calcule Noël Amenc. Nos concurrents ne sont pas que les écoles. Ce sont également les banques. Je viens ainsi de perdre un bon chercheur, qui a été débauché par JP Morgan."
Une politique qui pèse sur les frais de scolarité
Toutes ces politiques coûtent affreusement cher aux écoles. La plupart d'entre elles ont répercuté
ces dépenses sur les frais de scolarité : + 12 % en deux ans à l'Edhec, + 18 % à l'ESG... Cela ne les
empêche pas de chercher des moyens de diminuer la facture. L'astuce la plus connue ? "Recruter
des jeunes chercheurs l'année avant qu'ils ne soutiennent leur thèse", souffle Michel Kalika, directeur
de l'EM-Strasbourg. Un moment propice, car ces futurs profs sont moins chers qu'après leur soutenance, et c'est à cette époque que sortent leurs articles, fruits de deux ou trois ans de travail. "A
TEM, nous avons réussi à embaucher à 40 000 euros une jeune chercheuse six mois avant sa thèse.
Une autre nous a fait faux bond, car une ESC avait renchéri à 45 000 en lui promettant de passer à
50 000 dès sa thèse soutenue", soupire Denis Lescop.
NOËL AMENC, DIRECTEUR DE LA RECHERCHE À L'EDHEC
"Si un prof ne remplit pas son contrat de publications, il peut être remercié. Toutefois, s'il est bon enseignant, nous pouvons le garder. Mais, dans ce cas, il fera beaucoup plus d'heures de cours."
Autre technique : recruter des professeurs "affiliés". Autrement dit, embaucher un prof d'université
sur un contrat d'un jour par semaine, pour qu'il signe ses articles du nom de l'école, à côté de celui
de son université. Pour Michel Kalika, cette pratique s'apparente à de l'achat d'étoiles. Nombre
d'ESC ont eu recours à cette méthode qui permet d'afficher un fort taux de publications à moindre
coût, à l'instar de Bordeaux EM. Au point de s'être fait rappeler à l'ordre par l'Agence d'évaluation
de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres).
Le marché noir des primes à la publication
Mais les écoles ne sont pas les seules à vouloir contourner ce système. Un "marché noir" des étoiles
se développe aussi entre les professeurs eux-mêmes. Un effet pervers des "primes à la publication",
encore rarissimes à l'université. "Un prof de fac écrit un bon papier. Il a travaillé dessus pendant un
an, mais il sait qu'il ne va rien gagner avec. Du coup, il propose à un de ses collègues en poste dans
une école de le cosigner. Ils se partagent ensuite la prime", témoigne un professeur d'une grande
université parisienne.
Officiellement, le directeur de l'école n'est au courant de rien. "Du côté de la fac, le directeur du
labo ferme les yeux, car il sait que son prof est mal payé et peut partir", abonde un enseignant dans
une école de commerce. La guerre des étoiles reste un secret bien gardé.
L’Expansion
Dans la course aux MBA
Par Laurence Estival
Conscients du potentiel à la fois lucratif et prestigieux de ces formations de haut niveau, tous les
grands établissements tentent de s'imposer sur un marché de plus en plus concurrentiel.
Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC. "Pour avoir un MBA crédible, il faut être
parmi les meilleurs et être aussi capable d'attirer des enseignants ayant une réputation mondiale."
Entre 5 000 et 10 000 cursus seraient en quête de postulants sur toute la planète, dont près de 1 000
rien qu'en Europe.
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Pour tous les cadres de la planète, le sigle MBA correspond à master of business administration. Un
sésame, une "Légion d'honneur" pour manager ambitieux. En avoir réussi un prestigieux témoigne
que vous avez une forte capacité de travail et les dents longues. Pour les patrons des grandes
écoles de commerce françaises, les trois lettres pourraient aussi se traduire par : "Messieurs, bon appétit !" Car les MBA représentent un formidable relais de croissance pour ces établissements. L'explosion du nombre de postulants aux MBA ne leur a en tout cas pas échappé. Alors que les candidats au GMAT (l'examen préalable demandé aux postulants à un MBA) ont augmenté de 29 % en
cinq ans, au moins quatre programmes français seront lancés à la rentrée prochaine. Un exemple ?
Celui de Télécom Ecole de management.
Pour se différencier, l'établissement francilien, nouvel entrant sur le marché des MBA, a choisi de
centrer son cursus sur l'économie numérique. Les cours, d'une durée de dix-huit mois au rythme de
trois jours tous les quinze jours, seront complétés par trois voyages d'études au coeur de trois des
plus grands clusters technologiques mondiaux : outre l'incontournable Silicon Valley, où les participants auront la possibilité de visiter Google ou Cisco, ils se rendront en Finlande, à Tampere, pour
s'entretenir avec des responsables de Nokia, et à Bangalore, à la rencontre de Tata. Pour être de
ce tour du monde, les participants devront débourser la somme de 30 000 euros, à laquelle s'ajoutent près de 15 000 euros pour financer les séjours à l'étranger.
Les formations sur mesure, encore plus rémunératrices
Pour les écoles de commerce, le MBA est loin d'être une fin en soi. C'est avant tout une "vitrine"
permettant de booster l'ensemble de leurs activités : "C'est un moyen d'attirer de bons étudiants
dans nos programmes doctoraux. En outre, les liens tissés avec les cadres en formation et leurs employeurs facilitent le placement de nos jeunes diplômés", souligne Tawfik Jelassi, directeur de la business school de l'Ecole des ponts et chaussées.
"Les sociétés dont nous formons les cadres sont plus enclines à nous verser la taxe d'apprentissage.
C'est aussi une opportunité de vendre nos autres programmes en formation continue, et notamment nos programmes sur mesure", confirme Michel Kalika (EM- Strasbourg).
Le grand mot est lâché : sur mesure ! Avec des prestations facturées entre 280 et 1 400 euros par
jour et des marges cinq fois supérieures à celles des MBA classiques, cet axe constitue une nouvelle
corne d'abondance pour les écoles. A l'Insead, par exemple, l'executive education représente 47 %
du budget de 150 millions d'euros, contre 39 % pour les MBA, malgré leur prix très élevé. A l'EM-Lyon,
les programmes sur mesure représentent les deux tiers des recettes retirées de la formation continue, contre un tiers pour les MBA...
Cette stratégie permettra-t-elle à TEM de s'imposer sur un marché encombré ? Pas si sûr. Pour répondre à la demande des cadres ambitieux comme des entreprises soucieuses d'attirer l'élite managériale mondiale, le nombre de programmes a connu une croissance exponentielle au cours de
ces dernières années : entre 5 000 et 10 000 cursus seraient en quête de postulants sur toute la planète, dont près de 1 000 rien qu'en Europe, zone de chasse prioritaire de TEM.
Une carte de visite pour les grandes écoles
Pourquoi alors se lancer dans l'aventure ? "Le MBA est devenu le standard international. Avoir une
formation de ce type est obligatoire pour une école si elle veut exister au niveau mondial", répond
Arnaud Langlois-Meurinne, directeur général de l'ESC-Rouen. Une carte de visite dont les écoles ne
peuvent plus se passer. Facturés en moyenne entre 20 000 et 80 000 euros, les MBA ne seraient-ils
pas tout simplement devenus la poule aux oeufs d'or pour des institutions en quête de ressources ?
"Avec 900 participants chaque année, j'ai peine à croire que l'Insead ne fasse pas de bénéfices",
doute un expert souhaitant garder l'anonymat. "Pour des programmes visant avant tout un public
européen, le seuil de rentabilité se situe autour de 30 participants. Au-delà de 50, les MBA deviennent une véritable vache à lait", ajoute pour sa part un ancien responsable de programme...
ARNAUD LANGLOIS-MEURINNE, directeur général de l'ESC-Rouen
"Le MBA est devenu le standard international. Avoir une formation de ce type est obligatoire pour
une école si elle veut exister au niveau mondial."
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S'assurer les services d'un "dean" réputé
Récusant ces chiffres, une majorité d'établissements met en avant les coûts engendrés par ces programmes. Car il ne suffit pas de proposer quelques cours en management général, en marketing,
en comptabilité ou en ressources humaines pour décrocher le jackpot. "Il faut être parmi les meilleurs", prévient Bernard Ramanantsoa, directeur général du Groupe HEC. Et, pour jouer en première
classe, mieux vaut s'assurer les services d'un dean (doyen) fortement médiatisé. Ces stratèges toutpuissants au carnet d'adresses bien rempli, auxquels est généralement associée la réussite d'un
programme, s'échangent sur un marché mondial à des salaires estimés par le Financial Times entre
350 000 et 500 000 euros par an aux Etats-Unis, et entre 210 000 et 280 000 euros par an en Europe
dans les établissements les plus prestigieux. Des chiffres qui permettent d'imaginer les sommes mises
sur la table par l'Insead pour attirer à sa tête Dipak C. Jain, Américain d'origine indienne, ancien
dean de la Kellogg School of Management, une des institutions les plus réputées outre-Atlantique. "Il
faut aussi être capable d'attirer des enseignants à la réputation mondiale", poursuit Bernard Ramanantsoa. Or ces têtes d'affiche exigent des rémunérations qui ne sont pas à la portée de toutes les
bourses, même si ces cadors ne sont pas réservés par les écoles aux seuls participants aux MBA.
Une logistique qui revient cher
Il faut compter près de 90 000 euros pour un professeur international et 75 000 euros pour un professeur associé, selon une étude réalisée en 2010 par l'AACSB, un des trois organismes délivrant des
accréditations aux écoles, leur apportant ainsi un gage de sérieux. Contre cette inflation, l'Ecole
des ponts et chaussées a trouvé la parade : pour son MBA tricontinental, où il est associé à une université japonaise et à une université américaine, l'établissement utilise les enseignants de ses deux
partenaires quand les étudiants sont sur leurs campus. De plus, elle accueille des "professeurs visiteurs", dont certains sont originaires d'écoles prestigieuses - Columbia à New York, IMD à Lausanne...
- rémunérés non à l'année, mais uniquement pour leur prestation. Ce qui permet de limiter les coûts.
Reste que cette politique peut rapidement montrer ses limites : pour obtenir les accréditations internationales, les écoles doivent compter 50 % de professeurs permanents dans leur corps professoral.
Pour les écoles, acheter une page de publicité dans le "Financial Times" afin de promouvoir leur
MBA peut atteindre les 115 000 euros.
Autre raison de l'envolée des tarifs des MBA : l'obligation de répondre aux (fortes) exigences des
cadres en termes de services - offres de coaching afin d'aiguiller leurs recrues dans le choix des options proposées en lien avec leur projet professionnel, voyages d'études. Même si les coûts de
transport et d'hébergement sont généralement à la charge des participants, les frais de logistique
et la recherche de partenaires locaux capables de les accueillir sont assumés par les écoles. Les
services carrière ont également été étoffés.
Pour faire en sorte que cet accompagnement soit efficace, les écoles ont dû renforcer leurs liens
avec les entreprises intéressées par ce type de profil, qui ne sont pas toujours les mêmes que celles
qui accueillent les diplômés de formation initiale. Objectif : les inciter à transmettre leurs offres
d'emploi ou à organiser des entretiens d'embauche sur les campus. Un développement coûteux.
L'accréditation impose des contraintes
Des frais de promotion importants sont également nécessaires pour se faire connaître et attirer des
postulants du monde entier : le prix d'une page de publicité dans l'édition du Financial Times où figure le classement annuel des meilleurs MBA de la planète, un des numéros les plus convoités, peut
atteindre les 115 000 euros ! La participation à des salons, comme le World MBA Tour, où les écoles
vont à la rencontre des candidats potentiels dans les capitales mondiales, revient à quelque 2 500
euros par étape... "Le ticket d'entrée va de 50 000 à 200 000 euros selon les publics visés", précise
Michel Kalika, directeur de l'EM-Strasbourg.
Pour rentabiliser ces investissements, nombre d'écoles égrènent leurs MBA sur leurs campus délocalisés, allant directement à la rencontre des candidats internationaux : HEC a pris ses quartiers à Moscou et à Pékin, l'Essec et l'Insead, à Singapour. "Il ne faut pourtant pas croire que la multiplication
des étudiants se traduise par une croissance importante de notre chiffre d'affaires. Car, pour être
accrédité, nous devons respecter des ratios contraignants en termes de professeurs par élèves",
nuance Bernard Ramamantsoa.
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Le "part-time" cumule emploi et formation
PATRICE HOUDAYER, directeur général délégué de l'EM-Lyon
"Les EMBA sont désormais beaucoup plus ouverts aux participants étrangers afin de coller à la demande des entreprises, friandes de cadres ayant une réelle expérience internationale."
Afin d'accroître leur notoriété sur un programme particulier, les écoles multiplient les programmes
estampillés MBA. Aux cursus full-time se sont également ajoutés les programmes part-time, permettant de cumuler emploi et formation, ou des "MBA spécialisés", offrant des enseignements orientés
vers des secteurs d'activité particuliers (aéronautique, viticulture, SSII, cabinets de conseil...). Une
façon aussi de rattraper le train pour les retardataires. "Le marché des MBA généralistes étant aujourd'hui saturé, nous avons choisi de nous appuyer sur notre expertise interne dans le domaine du
management de la santé ou de l'économie du sport pour afficher des MBA dans notre offre, ce
produit étant devenu indispensable pour un établissement", explique Michel Kalika. Ces MBA spécialisés peuvent aussi être des rampes de lancement pour des cursus plus ambitieux : l'Essec espère
surfer sur le succès de ses deux MBA spécialisées en luxury brand management et en hospitality
management pour déployer son nouveau MBA full-time centré sur les marchés émergents, qui débutera à l'automne prochain.
L’Expansion
Comment les campus chassent l'étudiant
Par Béatrice Mathieu
Pour capter la crème des candidats ou remplir leur promotion de première année, les écoles de
commerce se mettent en quatre pour attirer les étudiants. Au risque de flirter parfois avec les pratiques déloyales.
Florilège de jolis cadeaux de bienvenue
UN ÉTUDIANT DE L'ESSEC peut emprunter la totalité de ses frais d'inscription à l'école (près de 38 000
euros) sans caution parentale, en vertu d'un partenariat avec LCL.
L'ESC-LA ROCHELLE peut se porter caution à hauteur de la moitié d'un prêt étudiant grâce à un partenariat signé récemment avec BNP Paribas.
L'ESC-DIJON propose au major de la banque commune d'épreuves BCE une bourse au mérite qui
couvre ses frais d'inscription en première année, s'il s'inscrit dans cette école.
L'ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DE L'ESC-RENNES financera, dès la rentrée 2011, dix bourses au
mérite d'un montant de 2 000 euros destinées en priorité aux étudiants boursiers.
À L'EM-STRASBOURG, un MacBook est offert à chaque étudiant qui s'inscrit au cursus commerce international.
C'est un des ces échanges salés qui égayent quotidiennement les forums de discussion sur Internet.
Dans un message incendiaire, une mère de famille - nom de code "billon" - épingle l'Ipag, une
école de commerce parisienne. L'objet du délit : avoir fait pression sur son fils pour qu'il confirme son
inscription sans attendre les résultats d'autres concours, en exigeant le versement d'un acompte de
721 euros. Deux jours tard, sur le même forum, un autre internaute, "Fred118", dénonce la même
pratique, cette fois à l'Iseme-Tours-Poitiers : "Cette école refuse de rembourser les 400 euros
d'acompte versés, alors que mon fils s'est désisté le jour même pour un établissement mieux classé.
Dois-je porter plainte pour escroquerie ?" Alors que la course aux diplômes est devenue l'une des
préoccupations principales des familles soucieuses d'éviter les affres du chômage à leur progéniture, les grandes écoles sont de plus en plus attaquées pour leurs pratiques parfois douteuses, conséquence d'une concurrence acharnée entre elles.
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"Il est vrai que, sur le marché des grandes écoles de commerce et de management, la compétition
est extrêmement rude", confirme David Bouvier, le directeur de l'Ecole supérieure de commerce
(ESC) de Chambéry. Pour les écoles stars bien installées en tête des classements, la bataille se joue
surtout sur la capacité à attirer les meilleurs talents. Mais plus on descend en notoriété, plus la question devient monétaire : comment remplir sa promotion. D'autant que la "matière première", les effectifs en classe préparatoire, a reculé de 2 % cette année. "Le recrutement est nettement plus
tendu pour nous", concède Marc Gibiat, directeur du programme grande école de l'ESC-La Rochelle. Lors de la dernière rentrée, une quinzaine d'écoles n'ont pas fait le plein d'étudiants en première année, si l'on en croit les résultats des concours d'entrée du Sigem, un dispositif d'intégration
commun à 38 écoles de commerce qui recrutent via les banques d'épreuves BCE et Ecricome. Soit
cinq de plus qu'en 2009. Parmi elles, l'ESC-Pau, l'EM-Normandie ou encore l'Iscid-Dunkerque. Du
coup, certaines pratiques inamicales voient le jour entre écoles de province. L'une d'elles, adhérente d'Ecricome, aurait proposé à des étudiants ayant réussi les écrits de plusieurs écoles de cette
banque d'épreuves de leur rembourser les frais du concours s'ils ne se présentaient qu'à ses oraux à
elle...
Accrocher les bons profils coûte que coûte
Evidemment, les stars parisiennes n'ont aucun mal à attirer les étudiants. Mais elles s'écharpent pour
avoir les meilleurs d'entre eux, question d'image de marque. La guerre entre HEC et l'Essec a redoublé d'intensité ces dernières années. En juin 2009, HEC a affrété plusieurs bus pour ramener sur son
campus de Jouy-en-Josas (Yvelines) les candidats admissibles dans les deux écoles et qui passaient
les oraux de l'Essec à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). "Les quatre jours d'oraux sur le campus d'HEC sont
l'occasion rêvée pour convaincre les prétendants. L'école met le paquet : concours de cuisine, jeux
en tout genre et présentation de toutes les associations d'élèves", raconte un étudiant de première
année à HEC. Certains brillants candidats, toujours hésitants, auraient reçu au dernier moment un
appel d'HEC pour les convaincre de rejoindre la star des écoles de commerce françaises. De fait,
cette année, sur les 287 admis dans les deux établissements, un seul a choisi d'aller à l'Essec. "Il peut
arriver que, fin août, certaines écoles inquiètes de ne pas faire le plein d'élèves pratiquent ces petits
coups de fil persuasifs", témoigne Thierry Grange, le directeur général de l'ESC-Grenoble. "J'ai un
jour rattrapé un étudiant qui avait appelé pour se désister en lui promettant un stage au CEA, ce
qu'il souhaitait vivement", poursuit-il. D'autres écoles vont même jusqu'à rembourser les frais de déménagement d'un étudiant déjà installé dans une autre ville. Une dépense somme toute modeste
pour accrocher un bon profil qui servira ensuite de porte-drapeau.
Les boursiers dispensés de frais d'inscription
Autre forme d'investissement : chouchouter la population des boursiers. Une technique qui permet
de faire d'une pierre deux coups : séduire une catégorie d'étudiants de plus en plus nombreuse
dans les prépas et se forger une image d'école en lutte contre le déterminisme social. "Nous avons
été les premiers à instaurer la gratuité du concours pour les boursiers", explique Roger Davis, le directeur de l'ESC-Amiens. Depuis, les six écoles regroupées au sein du concours commun Ecricome ont
suivi, ce qui représente un cadeau de 450 euros pour les étudiants qui postulent à tous les établissements. "C'est un investissement de près de 500 000 euros cette année pour les six écoles concernées", détaille Jacques Chaniol, le délégué général de la banque d'épreuves Ecricome. Du coup,
l'ESC-Amiens propose désormais la gratuité des frais d'inscription en première année, soit près de 8
000 euros. Ensuite, les étudiants pourront poursuivre en apprentissage en deuxième et troisième années, et c'est l'entreprise d'accueil qui réglera la note des frais d'inscription.
Tapis rouge pour les jeunes cracks étrangers
La compétition pour attirer les meilleurs cracks de la planète n'a jamais été aussi féroce. Alors que
la plupart des grandes écoles françaises ont mis au point des programmes anglophones, elles se retrouvent en concurrence frontale avec des universités anglo-saxonnes. Et, bonne nouvelle, la
France serait enfin compétitive !
"Le rapport qualité-prix des écoles françaises est excellent, affirme Jérôme Caby, le directeur de
l'ICN Business School. Nous sommes entre quatre et huit fois moins chers qu'une université d'Etat
standard américaine." Du coup, les écoles françaises se mettent à prospecter à l'étranger, n'hésitant pas à embaucher des agents recruteurs qui sillonnent les universités chinoises ou indiennes pour
vanter les atouts des french schools. Des agents qui peuvent être rémunérés entre 10 et 15 % des
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frais d'inscription. Et quand la perle rare est dénichée, les grandes écoles lui déroulent le tapis
rouge.
"En fonction de la qualité de l'étudiant, nous pouvons proposer entre 20 et 40 % de réduction sur ses
frais d'inscription", explique Richard Perrin, le directeur international et marketing du Groupe Edhec.
Autre technique à l'Essec : les bourses au mérite. "L'avantage financier est à peu près identique",
avance Françoise Rey, directrice du programme grande école. Au détail près que certaines entreprises peuvent financer elles-mêmes ces bourses au mérite. Une façon pour elles de recruter plus
facilement ensuite les meilleurs talents venus d'Inde ou de Chine.
Jusqu'où peut aller la guerre pour attirer les meilleurs talents ? De nombreux patrons d'école ayant
rejoint les banques communes d'épreuves tirent à boulets rouges sur les établissements qui organisent leur propre mode de recrutement en jouant la montre. La stratégie de ces flibustiers individualistes : programmer en premier leur concours pour assécher un peu le marché. "C'est une forme de
concurrence déloyale", tonne Roger Davis. "Il est vrai que les choses seraient plus transparentes si
tout le monde adoptait les mêmes dates de concours", renchérit Jean-François Fiorina, directeur de
l'ESC-Grenoble et président de la banque d'épreuves Passerelle. Le directeur de l'Ipag assume pleinement sa stratégie. "L'Ipag n'est pas une école au rabais. Les étudiants qui s'inscrivent doivent être
réellement motivés. C'est pour cela qu'on ne rembourse aucun acompte. Ces règles sont connues
de tous", explique posément Guillaume Bigot.
Des pratiques qui finissent par agacer
Pour des établissements en mal de notoriété, les techniques de recrutement peuvent devenir réellement agressives. "J'ai vu des directeurs de petites écoles demander à leurs étudiants de première
année de parrainer de futurs candidats en échange d'une réduction de 10 à 15 % de leurs frais
d'inscription", raconte David Bouvier (Chambéry).
Pour les jeunes fans de technologies, l'appât du cadeau high-tech peut également faire la différence. L'EM-Strasbourg propose ainsi à tous les étudiants qui intègrent sa filière de commerce international un MacBook. Quant à l'ISC-Paris, elle propose aux futurs entrants de participer à un grand
jeu-concours pour gagner plusieurs iPad.
Mais gare aux cadeaux trop alléchants ! Avec des jeunes branchés en permanence sur les réseaux
sociaux et accros aux forums de discussion, tout finit par se savoir, et l'image de marque d'une
école peut être abîmée du jour au lendemain. Récemment, Skema, une école de commerce née
de la fusion de l'ESC-Lille avec le Ceram, a été attaquée sur sa page officielle Facebook par des
étudiants passablement agacés des promesses non tenues. Entre autres, l'annulation d'un barbecue... L'histoire ne dit pas si l'école a refusé de payer les saucisses !
Pour accéder aux grandes écoles, suivez les itinéraires
bis
Par Anne-Sophie Warmont
Intégrer une grande école de commerce sans bûcher quinze heures par jour dans une classe prépa, c'est possible. A condition de bien connaître l'organisation des concours et les équivalences qui
le permettent. Et de connaître les atouts à mettre en avant.
Un préparationnaire a 6,8% de chances d'intégrer l'ESCP-Europe, un admis "parallèle" en a 5,5%.
ESCP
Arthur Dietrich, 24 ans, étudiant en deuxième année à l'Edhec. Rider de BMX professionnel (n° 1
français et n° 7 européen), il passe un bac STT commerce avant de faire un DUT Techniques de
commercialisation, à Colmar. Major de sa promotion, il part un an en Angleterre, où il obtient un
Bachelor in European Business. Ses expériences à Décathlon et à Pull-in développent sa fibre marketing. Il intègre l'Edhec via l'admission sur titre en deuxième année.
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DR
ADMISSION PARALLÈLE : LES DIX MEILLEURES FILIÈRES POUR VISER LES "PARISIENNES"
Type d'admission
parallèle
École(s)
cible(s)
Candidats
en 2010
Admis en
2010
Conditions
d'inscription
Diplôme requis ou apprécié par la grande
école
Taux de
réussite
Accord avec Supélec et Centrale
ESCP
60
30
Être étudiant à Supélec ou à Centrale
Ingénieur
50 %
L'an dernier, par
exemple,un enseignant
a été recruté
40 %
Admissions postexpérience
ESCP
5
2
Bac + 3 et 2 ans
d'expérience professionnelle à
temps plein
Admission sur titre
Essec
595
140
Bac + 4 (diplôme
français)
40 % des intégrés sont de
formation ingénieur,
scientifique ou santé
23,5 %
Concours nonrésidents
Edhec
650
120
Bac + 3 (diplôme
français)
Par exemple, Bachelor
de mathématiques
18,4 %
Admission sur titre
internationale
Essec
480
80
Bac + 4 dont 3 ans
hors de France
(diplôme étranger)
La majorité des admis
issus de l'UE sont ingénieurs
16,6 %
Service des admissions internationales
HEC
1 142
134
Bac + 3 dont 3 ans
hors de France
(diplôme étranger)
33,6 % des intégrés sont
titulaires d'un diplôme de
management
11,7 %
Admission sur titre
Edhec
1 085
120
Bac + 3 (diplôme
français)
Notamment licence de
sciences éco ou de droit
11 %
84 admis en 2010
avaient une spécialisation en économie ou en
sciences sociales
10,8 %
Service des admissions internationales
EM-Lyon
1 200
130
Bac + 3 dont 3 ans
hors de France
(diplôme étranger)
Concours d'admission directe
HECESCP
899
91 (50 à
l'ESCP et
41 à
HEC)
Bac + 3 (diplôme
français)
12 étudiants admis en
2010 étaient issus de l'option mathématique
10 %
Bac + 3 (diplôme
français)
62 étudiants admis en
2010 avaient une spécialisation en économie,
20 avaient un diplôme
de droit
7,2 %
Admission sur titre
EM-Lyon
1 375
100
Les ingénieurs et les titulaires d'un diplôme étranger ont la cote, comme le prouvent nos chiffres
fournis, en exclusivité par les écoles. Que les littéraires (lettres, LEA, histoire et géographie) se rassurent, ils ont aussi leur chance : ils représentent 12 % des AST de l'Essec. A noter HEC diminue le
nombre de places au concours d'admission directe de 2011 (41 à 30) pour offrir 10 places supplémentaires au concours international (144 au lieu de 134).
Surnommés les "admis sans travailler" par leurs camarades issus des classes préparatoires, les admis
sur titre (AST, équivalent d'admission parallèle) sont de plus en plus nombreux sur les bancs des
grandes écoles. Celles-ci réservent environ 8 000 places par an à ces diplômés de l'enseignement
supérieur pour lesquels elles organisent des équivalences et des concours spécifiques. Certaines petites ESC recrutent déjà la majorité de leurs effectifs via cette filière. A l'image de l'ESC-Chambéry,
qui n'intègre que 50 étudiants issus des classes préparatoires, contre 155 en admissions parallèles.
Alors, on peut désormais "faire" une grande école de commerce sans être obligé de trimer, deux
ans durant dans une classe préparatoire ? On peut, en effet. Mais sûrement pas "sans travailler".
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Les profils atypiques ont leurs chances
Le cursus d'origine des admis. Origine académique au concours d'admission directe. Source: Admissions parallèles.info
Dans la réalité, les deux plus grandes banques d'épreuves d'admissions parallèles que sont Passerelle (17 écoles) et Tremplin (6 écoles) recrutent la masse des étudiants en AST (plus de 7 000 places
à elles deux). Par le biais de ces filières, il y a incontestablement "des coups à jouer" pour intégrer
une bonne école de province. Les concours sont beaucoup plus faciles que ceux qui sélectionnent
les élèves issus des classes préparatoires. Il y a finalement très peu de sélection : 90 % des inscrits à
Passerelle sont admissibles dans au moins une école de commerce. Tout dépend ensuite de celles
que vous visez.
Astrid Ponsot, 24 ans, étudiante en troisièmeannée à l'EM-Lyon. Après un bac ES, elle suit une bilicence droit et histoire de l'art à la Sorbonne. Lors de son stage au musée Gustave-Moreau, elle voit
la nécessité de suivre une formation commerciale. Elle intègre l'EM-Lyon via l'admission sur titre
France. Depuis, elle est partie à Shanghai et a fait un stage pour la fondation Hermès. Elle souhaite
devenir conseillère en management ou en stratégie.
Car la sélection reste en revanche sévère pour les meilleures écoles, en particulier les trois "parisiennes" (HEC, ESCP-Europe et Essec). "Décrocher une place est aussi difficile après un cursus universitaire qu'après une classe préparatoire. Seuls les meilleurs éléments de l'université seront recrutés",
prévient tout de suite Claudine Bertin, directrice du programme grande école de l'ESCP-Europe.
De fait, là où un préparationnaire a 6,8 % de chances d'intégrer l'ESCP-Europe (358 admis pour 5
281 candidats en 2010), un admis "parallèle" n'en a que 5,5 %. Même sévérité décourageante à
HEC, où le taux de réussite est de 8,4 % (380 admis pour 4 507 candidats en 2010) pour les prépas,
contre 3,3 % via le concours d'admission directe (CAD). Opter pour ce type de filière dans le seul
but d'éviter le bachotage de la classe préparatoire n'est donc pas for-cément une stratégie
payante.
En revanche, il est envisageable d'intégrer d'autres "cadors", comme l'EM-Lyon, l'Essec et l'Edhec,
friandes de profils atypiques. L'Edhec compte ainsi dans son programme grande école 450 étudiants issus de classes préparatoires pour 390 AST. Bonne nouvelle aussi pour ceux qui visent l'Essec :
l'admission parallèle vous accorde 16 % de chances de réussite, contre 7 % si vous passez le concours "classes prépa". Encore faut-il savoir comment s'y prendre et comment éviter les pièges. Pour
réussir votre admission parallèle, il importe de maîtriser les clés de cette filière (1).
Première astuce, préparez votre affaire bien en amont. "Entre quatre et six mois de préparation personnelle sont nécessaires pour réussir les épreuves", met en garde un admis parallèle de l'Edhec.
N'hésitez pas non plus à profiter des entraînements collectifs. "Il est important de par ticiper aux
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journées de pré-paration proposées par les écoles", conseille Jean-François Fiorina, directeur de
l'ESC-Grenoble et responsable du concours Passerelle, une banque d'épreuves en admission parallèle commune à 17 écoles.
Etre en cohérence avec son parcours antérieur
Retenez bien le mot "cohérence" : la logique de votre cursus antérieur avec le programme grande
école de l'école visée vous permettra de valoriser votre dossier. "Les titulaires d'un diplôme de management ne nous intéressent pas ! Nous voulons que nos étudiants aient une véritable double
compétence. Nous évaluons leur premier diplôme et la complémentarité que notre cursus peut lui
apporter", confie Patrice Houdayer, directeur général délégué aux programmes masters de l'EMLyon.
90 % d'incrits à la banque d'épreuves communes Passerelle sont admissiblesdans au moins une
école de commerce.
Autre question à travailler pour l'oral : "Où vous voyez-vous dans dix ans ?" Les écoles adorent la poser aux étudiants, qui s'attendent benoîtement à ce qu'on leur demande de réciter la liste des Prix
Nobel d'économie. Ne pas hésiter à parler de vos ambitions professionnelles. "Il faut avoir un projet
concret en tête avant de postuler. Ce qui a joué, en ce qui me concerne, c'est mon expérience
des entreprises et des voyages," raconte Arthur Dietrich, sportif de haut niveau et AST à l'Edhec.
"Vécu et personnalité comptent pour 25 %"
Méfiez-vous de votre trop-plein de connaissances. A jouer les "je-sais-tout", vous risquez l'échec.
Comme le raconte Kevin Steinberger, 24 ans, AST en troisième année à l'EM-Lyon : "Les candidats se
piègent eux-mêmes. Par exemple, quand on m'a demandé pourquoi je voulais faire l'EM-Lyon, j'ai
parlé de mon réseau et j'ai cité deux entreprises de finance. On m'a alors demandé si je m'intéressais à ce domaine. J'ai répondu : "Pas plus que cela." Si j'avais dit : "Oui, beaucoup", on m'aurait posé des questions sur le sujet."
Passerelle et Tremplin : les taux en or des concours communs
Pour attirer plus de candidats et augmenter leur visibilité, certaines écoles proposent des concours
communs. Zoom sur les concours de ces petites ESC.
Passerelle 1 ET 2. Avec 17 écoles partenaires (Advancia et Nego-cia [Paris], EM-Normandie, EMStrasbourg, Télécom Ecole de management [Evry] et les ESC Amiens-Picardie, Bretagne-Brest,
Chambéry-Savoie, Clermont, Dijon, Grenoble, La Rochelle, Montpellier, Pau, Rennes Business
School, Saint-Etienne et Troyes), Passerelle offre d'impressionnants taux de réussite en 2010 : 35,6 %
pour Passerelle 1 (bac + 2) et 40,6 % pour Passerelle 2 (bac + 3). Les chiffres seront meilleurs en 2011
car les écoles ont augmenté le nombre de leurs places pour chaque concours. Pour Passerelle 1, 1
800 étudiants seront intégrés, contre 1 592 l'an passé. Même tendance pour Passerelle 2, où 1 480
places seront à pourvoir, contre 1 290 en 2010.
23 écoles supérieures de commerce proposent des banques d'épreuves d'admissions parallèles.
Tremplin 1 ET 2. Les concours Tremplin sont communs à 6 écoles : Bordeaux Ecole de management
(BEM), Euromed Management (Marseille), ICN Business School (Nancy), Reims Management School,
Rouen Business School et Escem (Tours-Poitiers). En 2010, 2 767 candidats se sont présentés à Tremplin 1 (bac + 2), et 632 ont été intégrés, soit 22,8 % de réussite. Tremplin 2, à partir de bac + 3, offrait
889 places pour 3 133 candidats en 2010, soit une sélectivité de 28,3 %.
À l'international. Le concours Universa, affilié à Tremplin, recrute les étudiants titulaires d'un diplôme
étranger d'après leurs résultats au Tage-Mage et après un entretien.
Dans tous les cas, mettez en valeur votre personnalité. Les écoles cherchent à recruter "le" profil
qu'elles ne comptent pas encore dans leurs rangs. Vous êtes passionné de littérature médiévale ou
membre d'un groupe de musique, c'est le moment d'en parler. "Nous attachons beaucoup d'importance à l'expérience personnelle - actions dans l'humanitaire, performances sportives ou artistiques.
Le vécu et la personnalité comptent pour 25 % dans le recrutement", détaille Eric Rode, responsable
du marketing pour le Groupe Edhec.
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Enfin - petit tuyau -, si vous avez étudié à l'étranger, n'oubliez pas que la filière d'admission internationale est ouverte à tous les étudiants titulaires d'un diplôme étranger, quel que soit leur pays d'origine. Elle s'applique donc, entre autres, aux Français. Votre future école vous demandera simplement d'avoir passé au minimum trois années dans un autre pays, et, dans l'idéal, d'être titulaire d'un
baccalauréat étranger. Les admissions internationales obtiennent 10,6 % de réussite à l'ESCP-Europe
et 12 % à HEC. A l'EM-Lyon, où douze Français ont été intégrés par cette voie en 2010, le taux de
réussite est de 13 %. Presque une sinécure.
Lire Le Guide des admissions parallèles, Jessica Gourdon, Editions de L'Etudiant.
"En admission parallèle, l'extrascolaire est déterminant"
Aimery de Vaujuas et Benjamin Charignon sont responsables d'Admissions parallèles, prépa privée
spécialisée dans les concours en admissions parallèles des grandes écoles.
Quelles sont les spécificités des concours en admissions parallèles ?
Les écoles qui recrutent en admissions parallèles ne sont pas à la recherche des meilleurs éléments
académiques, car elles les ont déjà recrutés via les classes préparatoires. La maturité du projet professionnel compte plus que les connaissances. C'est une filière où il faut mettre en avant ses activités extrascolaires : la création d'une entreprise ou d'une association, des stages enrichissants, une
expérience à l'étranger ou des passions atypiques.
Avez-vous des conseils pratiques pour les candidats ?
Il faut d'abord raisonner par groupes de concours. Lorsque l'on se présente au concours commun
HEC-ESCP, il faut aussi envisager le concours d'entrée en master spécialisé à Sciences Po-Paris. Les
concours de l'EM-Lyon, de l'Edhec et d'Audencia sont proches, il faut donc tenter le trio. Lorsque
vous préparez votre dossier de candidature, mettez en avant votre singularité. Il ne faut pas seulement dire "Je veux faire une école de management", mais montrer en quoi cette formation est cohérente avec votre cursus antérieur et avec votre projet professionnel.
Confiez-nous quelques indiscrétions sur les concours...
Les oraux d'HEC sont les plus académiques. L'école cherche les meilleurs éléments de l'université
avec un solide socle de connaissances. L'anglais est discriminant à HEC-ESCP, éliminatoire à
Sciences Po. Pour l'oral de l'EM-Lyon, il faut éviter les réponses traditionnelles et parler de vos activités du week-end. A l'Edhec, le dossier est une épreuve en lui-même, il faut donc peaufiner la lettre
de motivation, qui pourra faire basculer le jury en votre faveur. A l'Essec, un bon niveau académique est primordial ; être allé plusieurs fois au rattrapage vous fermera ses portes ; il faut aussi avoir
un score élevé au TOEIC.
COTE D'IVOIRE - “La dissolution de la FESCI fait partie
de la normalisation du pays”
L'année scolaire 2010-2011 sera bel et bien sauvée. Il n'y aura pas d'année blanche. Le secrétaire
général du Synesci et de la Centrale Syndicale Humanisme (CSH), M. Soro Mamadou été catégorique l'a affirmé hier à sa descente de l'avion à l'aéroport International Félix Houphouët-Boigny. Il
vient de rentrer d'un exil ''forcé' du Burkina Faso où il a passé cinq mois.
Le Patriote : Pourquoi cet exil de cinq mois ?
Soro Mamadou : Je devais rentrer effectivement le 04 Décembre, aujourd'hui c'est le 05 Mai. Donc
cela fait cinq mois exactement. C'est un exil forcé, du fait que j'étais hors de la ville d'Abidjan.
J'étais au Congo Brazzaville le 28 Novembre au 04 Décembre 2010. Avec la fermeture des frontières
par le régime Gbagbo, j'ai du prendre des dispositions pratiques pour me rendre au siège du Syndicat National des Enseignants Africains du Burkina Faso. C'est de là que nous avons travaillé en
étroite collaboration avec le premier secrétaire général Adjoint du Syndicat National des EnseiPerformances Veille
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gnants du Second Degré de Côte d'Ivoire (SYNESCI), M.Siaka Traoré, qui a mené dans l'esprit, la
lettre de la philosophie du Synesci, et conformément aux décisions démocratiques internes qui ont
été prises. Donc, je voudrais le féliciter de façon particulière. Ce, en dépit des menaces de mort,
l'incendie de sa maison. Aujourd'hui que l'ordre démocratique a été retrouvé et que la normalité
est là, nous ne pouvons que saluer tous les membres du Bureau Exécutif National (BEN) du Synesci et
de la Centrale Syndicale Humanisme (CSH).
LP : Quel est le sentiment qui vous anime actuellement après la chute de Laurent Gbagbo ?
SM : Ecoutez, on ne peut qu'être satisfait, puisque depuis le 04 Décembre 2010, que ce soit le Synesci et la CSH, nous nous sommes engagés à défendre la souveraineté du Peuple, qui a été consacrée le 28 Novembre 2010. Et donc, c'est un sentiment de joie de constater que la dictature rampante qu'on avait voulu nous imposer a eu tort. Elle a été écrasée. C'est un sentiment de joie qui
m'anime.
LP : L'école avait arrêté de fonctionner dans les ex-zones CNO depuis près de trois mois et quatorze
semaines dans les ex-zones gouvernementales. Avec ce retour au bercail, quelles seront vos premières batailles ?
SM : L'école a été perturbée du fait des positions illogiques, infondées et sans sens du camp de Laurent Gbagbo. Aujourd'hui, c'est une joie de constater a repris ses droits sut toute l'étendue du territoire national et que les enfants de ce pays auront droit à l'éducation et à la formation nécessaire
pour leur intégration sociale.
LP : Quel commentaire sur la fermeture des cités universitaires d'Abidjan ?
SM : C'est une mesure à saluer, elle vient à point nommée. Elle permettra d'assainir l'environnement
estudiantin. Mais il faut aller plus loin.
LP : En quoi faisant ?
SM : Pour notre part, il faut suspendre toutes les organisations estudiantines et scolaires qui existent
en Côte d'Ivoire. Parce que du fait de l'existence de certaines organisations, principalement de la
Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), certains élèves ne pouvaient pas aller
dans les salles de classe, certains étudiants ne pouvaient pas aller dans les amphithéâtres. Ce, du
fait de la terreur de la FESCI. De notre point de vue, il faut les suspendre, normaliser tout et permettre à tous les élèves qui ont droit à une classe d'y accéder et dans deux ans nous demanderons
à tous les étudiants qui veulent promouvoir leur esprit associatif de recréer de nouvelles organisations avec de nouveaux labels. Sinon on serait à la recherche des crimes impunis, non sanctionnées
et alors serait en train de faire un procès à la FESCI. Et je pense que ce sera une perte de temps inutile, mieux vaut nous consacrer à la formation des enfants qui en ont besoin.
LP : La Fesci doit elle disparaître ?
SM : Quand je parle de suspension, c'est purement l'arrêt de toutes les activités de ces associations.
En clair, c'est une dissolution. Mais on les autorisera que lorsque l'environnement sera totalement
sain, lorsque des élèves ne vont plus s'attaquer aux enseignants comme on eu à le constater au lycée Municipal de Port Bouet où les élèves ont pris des briques pour casser sur la tête d'un enseignant et cela est resté impuni. Ou lorsqu'il y a des grabuges, la police, elle-même dit que si c'est
telle organisation syndicale, elle ne peut pas intervenir, il faut mettre fin à l'impunité. Et la dissolution
de la FESCI et des autres structures du système estudiantin fait partie de la normalisation du pays.
Pour que chaque élève qui doit avoir une classe puisse y accéder et que à l'intérieur de la salle y
est un environnement d'enseignement. Que l'enseignent n'aie pas peur, que les autres élève n'aient
pas également peur. Ce sera un climat convivial. Je voudrais également saluer le premier secrétaire général adjoint de la centrale syndicale Humanisme (CSH), M. Yao Kouadio, qui a dirigé dans
l'esprit démocratique et dans l'esprit de la philosophie de la CSH tout le combat jusqu'au 1er Mai
dernier, où il a organisé une cérémonie conformément à nos institutions. Il est à saluer ; j'ai soutenu
toutes ses actions. Je salue tous les enseignants du Synesci qui se sont battus jusqu'à ce que la vérité
triomphe du mensonge. Mais ça ne pouvait être autrement. En ce sens que François Mitterrand
avait dit que « dans la vie des Peuples et des individus tout recul sur les principes affirmés est une
bataille perdues », on l'avait dans nos déclarations. C'est perdu ! Ils ont perdu. Je pense qu'il faut aller à la normalisation. Mais en tant que sécretaire général du Synesci et de la CSH, nous allons enPerformances Veille
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trer en contact avec le président de la République, Son Excellence, Alassane Ouattara, avec le Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle,
Mme Kandia Camara pourquoi instaure un cadre un véritable de dialogue franc qui puisse donner
une lisibilité, un chronogramme d'exécution des différentes revendications des travailleurs et des
enseignants.
LP : Avec les différentes perturbations des enseignements l'année scolaire 2010-2011 peut-elle encore être sauvée ?
SM : L'école est déjà sauvée, elle est ouverte. Je vous donne la garantie. Il suffit de faire un découpage conforme avec la réduction d'un certain nombre de nos vacances. On fera la session normalement et on reprendra l'année scolaire calmement en Novembre 2011. L'année est relancée. Mais
il faut assainir l'environnement qu'il soit agréable et propice. En tout cas, les félicitations sont à tous,
les forces sociales qui ont engagées la bataille le 04 décembre, mais elles ont sévèrement réprimée
dans le sang. Les Forces Républicaines, ont jugé qui ne fallait pas laisser le sang coulé en permanence et ont décidé de restaurer l'ordre. Nous félicitons le Président Ouattara, le Premier Ministre
Guillaume Soro, aux FRCI et à toute la population qui s'est battue pour que la souveraineté appartienne au Peuple. C'est ça la démocratie.
Réalisée par Anzoumana Cissé
www.lepatriote.net
ALGERIE - L’université du Colorado s’installe en Algérie
Une bonne nouvelle pour les futurs étudiants algériens. L’université du Colorado Denver va ouvrir un
campus en Algérie, une première au Maghreb pour une université américaine, a-t-on appris auprès
de l’ambassade d’Algérie à Washington.
Pour la mise sur pied de ce projet, le directeur des partenariats internationaux de cette université du
centre-ouest des Etats-Unis, Rick Chaney, se rendra pour la deuxième fois à Alger. «Il sera question,
cette fois-ci, d’accélérer la mise en oeuvre du projet», affirme la même source.
Ce projet, mené en étroite collaboration avec le ministère algérien de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique et l’ambassade d’Algérie aux Etats-Unis, remonte à avril 2010.
Au cours de son séjour à Alger, le représentant de cette université américaine aura des entretiens
avec des responsables de plusieurs ministères pour discuter notamment des spécialités universitaires
qui seront étudiées dans cette future université américaine qui s’installera en Algérie.
Il s’agit des départements ministériels respectivement de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Energie et des Mines, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (la faculté de médecine du Colorado est classée parmi les meilleures aux Etats-Unis) et celui du Tourisme et de l’Artisanat, la formation touristique étant l’une des priorités du secteur.
Lors de sa visite de l’année dernière, M.Chaney avait rencontré les responsables des ministères respectivement de l’Agriculture et du Développe-ment rural, de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. Dans le domaine de l’hydraulique, un accord a été déjà signé entre
l’Agence algérienne des ressources hydrauliques et l’Institut supérieur de l’hydraulique du Colorado, lors de la visite du ministre des Ressources en eau, M.Abdelmalek Sellal, en octobre dernier à
Washington.
L’université du Colorado Denver est une université publique américaine avec 13 facultés et grandes
écoles, 132 programmes et un effectif de plus de 29.000 étudiants.
Constituant la plus grande institution de recherche au niveau de cet Etat américain avec un budget annuel de plus de 375 millions de dollars alloué à la recherche, plusieurs de ses facultés sont
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classées parmi les meilleures aux Etats-Unis, selon le classement 2010 de U.S. News and World Report
Graduate Rankings.
Avec son projet en Algérie, cette université aura ouvert son deuxième campus à l’étranger après
celui en Chine, en partenariat avec l’Université de l’agriculture de ce pays asiatique.
Lors de sa visite de travail à Washington la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères,
Mourad Medelci, avait souligné que l’Algérie et les Etats-Unis accordent une priorité à la coopération économique et universitaire.
Source: www.lexpressiondz.com
HEC devient la meilleure école pour former les dirigeants
La branche Executive Education d'HEC décroche la palme du classement annuel des meilleurs organismes de formation des cadres dirigeants, réalisé par le Financial Times. Cinq écoles françaises
figurent dans le top 50.
Cocorico ! HEC est la meilleure école au monde pour former les cadres dirigeants. Pour la première
fois, l'école parisienne devance Harvard Business School (2ème) dans ce 12ème classement annuel
du Financial Times. Deux autres écoles tricolores figurent dans le top 10 : Essec Business School
(8ème rang) et l'Insead (10ème). Au total, cinq Françaises font partie de l'élite des 50 meilleurs programmes de formation continue au monde.
Le directeur général d'HEC Paris, Bernard Ramanantsoa, ne cache pas sa satisfaction. "L'école qui
fête cette année les 80 ans de son Executive MBA aide les cadres dirigeants à aiguiser leur sens
managérial, en alliant rigueur académique et réalités de terrain", a-t-il commenté.
Ce palmarès est établi à partir d'enquêtes de satisfaction auprès des cadres formés et des entreprises clientes. Deux types de formation sont évalués. Parmi les cursus "sur mesure" (réalisés pour une
entreprise), HEC obtient ainsi la 2èmeplace derrière l'anglaise Duke Corporate Education. En matière de programmes "inter-entreprises" destinés à des cadres de différentes sociétés, HEC n'est que
7ème, la première étant l'espagnole Iese Business School.
Ce marché très lucratif de l'Executive Education est en pleine expansion. A l'Insead, par exemple, la
branche Executive Education représente 47% de son chiffre d'affaires annuel, soit 70,5 millions d'euros. HEC génère ainsi 45 millions de chiffre d'affaires. Soit dix fois plus qu'il y a dix ans.
Les 10 meilleurs programmes de formation continue au monde :
1. HEC (France)
2. Harvard Business School (Etats-Unis)
3. Iese (Espagne)
4. IMD Lausanne (Suisse)
5. Fundação Dom Cabral (Espagne)
6. Center for Creative Leadership (Etats-Unis)
7. Esade Business School (Espagne)
8. Essec Business School (France)
9. Thunderbird School of Global Management (Etats-Unis)
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10. Insead (France)
Pour consulter le classement intégral : Financial Times Executive Education 2011
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Les centres communautaires polyvalents mettent les
médias et les nouvelles technologies à la portée des
jeunes
Une formation aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et aux médias s’est
déroulée du 30 avril au 1er mai à Aroab (région de Karas, Namibie), avec le soutien de l’UNESCO.
Elle était organisée par le ministère namibien des Technologies de l’information et de la communication, en coopération avec le journal New Era, afin de développer des partenariats “gagnantgagnant” pour les communautés rurales et les médias en Namibie.
Une formation aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et aux médias s’est
déroulée du 30 avril au 1er mai à Aroab (région de Karas, Namibie), avec le soutien de l’UNESCO.
Elle était organisée par le ministère namibien des Technologies de l’information et de la communication, en coopération avec le journal New Era, afin de développer des partenariats “gagnantgagnant” pour les communautés rurales et les médias en Namibie.
Seize jeunes volontaires du centre communautaire polyvalent d’Aroab ont suivi la formation, qui
leur a permis de s’initier aux TIC et au journalisme. Il ont également acquis de nouvelles compétences pour participer à des débats publics et prendre des décisions informées.
Les participants ont identifié les centres d’intérêt de leur communauté au moyen de “conversations
communautaires”, une méthode participative qui permet de renforcer la capacité d’une communauté à résoudre des problèmes sociaux et de développement. Cette approche est mise en
œuvre avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La dynamique de la méthodologie met en place les conditions pour réfléchir à toutes les répercussions
d’une situation, en créant un espace d’échange et en ouvrant sur de nouvelles perspectives qui
analysent en profondeur la question en débat.
Dans le cadre de la formation, les participants ont produit des ressources qui seront mises en ligne
sur le site du journal New Era.
La formation d’Aroab fait suite à l’étude menée par MISA-Namibie sur les besoins des centres et radios communautaires en Namibie. L’étude et la formation s’inscrivent toutes deux dans le cadre du
programme du Fonds pour la réalisation des OMD (F-OMD) “Setting things right – towards equality
and equity” et ont pour ambition de promouvoir la participation des communautés au développement durable au moyen des médias communautaires.
Formation : écoles en construction
L’enseignement en architecture et en urbanisme reste limité. Quelques établissements, comme
l’Eamau à Lomé, tirent leur épingle du jeu.
En matière d’enseignement supérieur, l’offre de formation qui s’ouvre aux aspirants architectes ou
urbanistes s’avère relativement restreinte sur le continent. Le Maghreb est la région la mieux pourvue, avec des écoles en Tunisie, au Maroc et en Algérie, comme l’École nationale supérieure
d’architecture (Ensa, ex-Epau) à Alger, qui compte plus de 2 000 étudiants. Parmi les dernièresnées, l’École supérieure d’architecture de Casablanca (EAC, privée) a ouvert en 2004.
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Mais en Afrique subsaharienne, notamment francophone, la situation est plus difficile. Les universités, souvent saturées et faiblement équipées, sont éloignées de l’univers professionnel. Quant aux
établissements privés, ils en sont encore à leurs balbutiements, même si les tentatives se multiplient.
À l’image du Collège d’architecture de Dakar, qui forme depuis 2008 des techniciens spécialisés, et
de quelques autres établissements au Cameroun et au Gabon.
Un lieu de recherche
Reste, au Togo, la très réputée – mais difficile d’accès – École africaine des métiers de l’architecture
et de l’urbanisme (Eamau). Née à la fin des années 1980, elle propose trois filières de formation majeures : architecture, urbanisme, gestion urbaine. Elle reçoit 330 étudiants venus de quatorze pays
d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest.
À la sortie, ses diplômés occupent des postes au plus haut niveau dans leur pays, pour l’essentiel au
sein du secteur public durant les premières années de leur carrière. « Boursiers quand ils sont étudiants, nos diplômés sont d’abord recrutés par l’État ou par les collectivités territoriales. Mais après
quelques années ils créent souvent leur propre structure. Ils sont immédiatement opérationnels »,
explique N’Da N’Guessan Kouadio, directeur général de l’Eamau. L’école est aussi un lieu de recherche sur l’architecture africaine : études et colloques permettent ainsi de faire émerger une
« écriture architecturale propre à une Afrique qui ne peut se contenter de prendre ses modèles hors
du continent », assure le directeur.
Ces objectifs obligent aujourd’hui l’école à aller plus loin. « Nous ne recrutons pour l’instant que
50 étudiants chaque année, sur un millier de candidatures ! déplore N’Da N’Guessan Kouadio.
L’école est donc loin de répondre aux espoirs qu’elle suscite. » La solution ? Multiplier les capacités
d’accueil avec l’objectif, en 2014, de pouvoir accueillir 500 étudiants sur un nouveau campus. Et
créer de nouvelles filières capables de prendre en compte les spécificités africaines dans leurs enseignements, comme les exigences climatiques et l’environnement socioculturel.
6,7 millions d’euros de la France pour le système éducatif mauritanien
(PANA) - La France va mettre à la disposition de la Mauritanie une enveloppe de 6,7 millions
d’euros pour appuyer la deuxième phase du Programme de développement du système éducatif
(PNDSE) de ce pays, selon une convention signée par les deux pays mercredi à Nouakchott.
Le PNDSE est un programme élaboré avec l’appui des partenaires pour une période de 10 ans afin
d’orienter le développement du système éducatif du pays.
La première phase de ce programme s’est achevée en 2010 et la seconde phase, 2011-2020, est
actuellement en cours de finalisation.
La France accompagne ce programme depuis le début avec une enveloppe globale de 34 millions d’euros consentie pour le secteur éducatif mauritanien au cours des 10 dernières années.
La première phase de ce programme a donné des résultats « encourageants », en particulier en
termes d’accès à l’école des enfants au niveau fondamental.
Mais, les défis demeurent, notamment, en matière de qualité de l’enseignement et de pilotage du
système auxquels devrait contribuer la seconde phase du programme.
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