Article Presse Economiste - Bilan du Secteur Agricole dans

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Article Presse Economiste - Bilan du Secteur Agricole dans
Article Presse du journal L’Economiste
BILAN DU SECTEUR AGRICOLE AU NIVEAU DE LA REGION
DU GHARB –CHRARDA-BNI HSSEN
Développement et performances des nouvelles niches dans le domaine agricole
La région du Gharb Chrarda Beni Hssen est l’une des régions agricoles les plus importantes du pays.
Elle dispose d’innombrables potentialités qui la mettent au centre de la stratégie de développement
agricole dont les contours sont définis par le Plan Maroc Vert (PMV) lancé en 2008.
Les filières des agrumes, petits fruits rouges et lait se situent au premier ordre de priorités du Plan
Agricole Régional (PAR) et sont retenues comme domaines d’excellence de la région, compte tenu de
leurs poids socio-économiques dans la région en tant que secteurs pourvoyeurs d’emploi et revenus
stables en milieu rural.
A- Filière agrumicole :
Les objectifs fixés sont ambitieux et prévoient l’extension des superficies des agrumes de 16 200 ha en
2008 à 39 300 ha à l’horizon 2020 et l’augmentation de la production de 339 000 T à 1,3 millions de
tonnes tout en améliorant le niveau de valorisation de la production dans la région et le niveau
technologique des exploitations agrumicoles et de surcroit le niveau de productivité du verger.
Au niveau de la région du Gharb, le verger agrumicole couvre actuellement une superficie de 21 900
ha dont 18 393 ha en production, soit 20% de la superficie totale du verger agrumicole national et
occupe la 2ème place après la région du Souss-Massa. La production réalisée actuellement est de l’ordre
de 410 000 tonnes, soit 22% de la production agrumicole nationale.
Le verger agrumicole connaît au cours de ces dernières années une dynamique notable reflétée par
l’importance des nouvelles plantations dont le rythme annuel a enregistré un grand élan en passant de
194 ha/an durant la période 1995-2008 à 914 ha en 2009-2014 notamment avec l’avènement du Plan
Maroc Vert. Le profil variétal a enregistré une amélioration importante suite à l’introduction de
nouvelles variétés performantes et variées qui ont contribué à un étalement du calendrier de production
et de commercialisation.
Dynamique des nouvelles plantations
7000
6400
6000
5000
4000
3000
2530
2000
914
1000
194
0
1995-2008
Superficie plantée (ha)
2009-2014
Rythme annuel (ha/an)
La superficie équipée en irrigation localisée des vergers agrumicoles a connu une augmentation
substantielle en passant de 3950 ha en 2008 à 9600 ha en 2014, soit 44% de la superficie plantée en
agrumes. Le rythme annuel de l’équipement en irrigation localisée est passé de 3 900 ha en 2008 à 9
1
600 ha en 2014. Ce système plus efficient permet un meilleur contrôle des doses d’irrigation et une
économie d’eau de l’ordre de 30% des apports par rapport au mode d’irrigation gravitaire. Il favorise
l’adoption de nouvelles technologies (fertigation, plantation sur ados, haute densité, …).
Principaux atouts du secteur agrumicole :
Potentialités du périmètre du Gharb en termes de climat, de ressources en terres irrigables
(250 000 ha dont 114000 ha aménagés) et en eau (4,8 milliards m3 d’eau de surface régularisés
par Sebou et ses affluents) ;
Afflux massif de nouveaux investisseurs notamment dans le cadre de l’agri-partenariat
pouvant jouer un rôle moteur de développement de ce secteur ;
Existence de structures d’encadrement et de recherches (ORMVAG, Centre Régional de la
Recherche Agronomique de Kenitra,ONSSA, ONCA,EACCE …) et des prestataires de
services importants.
Principaux axes d’intervention pour le développement de la filière :
Promotion et mise en œuvre de projets d’agrégation autour d’unités de conditionnement et
dynamisation des stations de conditionnement existantes à Sidi Slimane notamment.
Promotion de l’exportation des agrumes de la région par l’encouragement de la mise en place de
stations de conditionnement et l’agrégation.
Développement d’un partenariat entre l’usine de transformation et les stations de conditionnement
de la région pour la valorisation de l’écart de triage ;
Amélioration de l’organisation professionnelle de la filière au niveau de la région.
B- Filière des fruits rouges :
Tenant compte des potentialités de la région et les exigences agro-écologiques des fruits rouges, les
objectifs arrêtés pour le développement de cette filière dans la région sont de 4500 ha dont 3000 ha de
fraises et 1500 ha de framboises et myrtilles à l’horizon 2020. La production totale attendue serait de
170 000 T.
L’évolution des superficies affiche un accroissement soutenu en passant de 2400 ha en 2007/08
occupés essentiellement par le fraisier à environ 3700 ha enregistrant ainsi une tendance ascendante
touchant en particulier les myrtilles et les framboises qui représentent 18% de la superficie plantée.
La production des baies rouges est pour l’essentiel destinée à l’exportation. La part exportée diffère
selon la nature du produit : Les fraises sont exportées à hauteur de 70 à 75% du tonnage produit sur
deux segments du marché, le surgelé avec 50% et le frais avec 20 à 25%. Les parts des myrtilles et les
framboises, fortement demandées sur le marché européen notamment, représentent pratiquement 100%
et 95% de la production respectivement.
Le chiffre d’affaire actuel de cette filière s’élève à plus de 1,53 milliard de Dh
Sur le plan valorisation de la production, cette dernière est traitée par 22 unités de conditionnement et
de surgélation installées au cœur de la région et dont la capacité journalière totale est de l’ordre de 660
T/j. Ces unités sont dans leur majorité certifiées HACCP. Cette activité joue, à coté des exploitations
agricoles, un rôle moteur dans le développement socio-économique de la région en générant de
l’emploi au profit des habitants et le développement de ces cultures par les petits et moyens
agriculteurs approvisionnant ces unités et utilisant de la main d’œuvre familiale.
Dans la perspective de développer la productivité et la rentabilité de la filière, les efforts sont focalisés
sur l’incitation des investisseurs à mettre en œuvre des projets d’agrégation en intégrant les petits et
moyens agriculteurs et l’amélioration des facteurs de compétitivité.
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C- Filière lait :
La filière lait connait un développement important depuis le démarrage du Plan Maroc Vert. En effet,
on note une augmentation substantielle de la production laitière totale depuis 2008 passant de 205 à
360 millions de litres en 2014, soit une évolution de 76%.
Ce développement important est dû essentiellement aux projets d’agrégation en cours de mise en place
par les usines laitières opérant au niveau de la région ( Extralait et Centrale Laitière) au profit de
20.000 petits et moyens éleveurs. En parallèle, 7 grands projets d’élevage laitier ont démarré dans le
cadre de l’Agri partenariat exploitant 7000 vaches laitières et qui ont pu produire 52 millions de litres
usiné en 2014 soit 36% de la production laitière usinée au niveau de la région. La région du GhrabChrarda-Béni Hssen contribuera à la production laitière nationale à l’horizon 2020 avec 25% contre
14% actuellement.
360
337
290
286
230
220
205
96,2
7,3
2008
111,7
13,9
2009
120,4
112,0
26,2
25,0
2010
2011
Lait total produit (Millions litres)
Lait total usiné (Millions litres)
137,1
35,4
2012
128,4
37,2
2013
143,5
51,7
2014
Valorisation de la production agricole : Mise en place d’un Agropole
Dans le cadre du Plan Maroc Vert, il est prévu la mise en place d'un agropole au niveau de la Région
Gharb Chrarda Beni Hssen. L'objectif étant de mettre à la disposition des investisseurs des plateformes
intégrées dédiées au secteur de l'agroalimentaire, en vue d'assurer une meilleure valorisation des
productions agricoles dans la Région. Cet agropole constituera un projet phare qui renforcera
certainement la place de la région en tant que pole d'excellence dans les domaines agricole et
agroalimentaire, avec toutes les retombées en termes d'investissement, de création d'emplois et de
valeur ajoutée.
L'étude de faisabilité pour la création de cette agropole a été lancée par le MAPM en 2013, sa première
phase est achevée et la deuxième phase relative au positionnement et au dimensionnement de la future
agropole est en cours. Actuellement 5 sites, pour abriter ledit agropole, sont proposés et sont en cours
d'étude.
Recherche et développement : Moyen incontournable pour le développement du secteur agricole
Un ensemble d’actions de recherche et de développement sont en cours de réalisation sur les
principales filières dont notamment :
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Cultures sucrières : Signature de la convention de partenariat pour le renforcement de la recherchedéveloppement sur les cultures sucrières au Gharb. Cette convention, établie entre l’ORMVA du
Gharb et la FUMASUCRE, a les objectifs suivant :
Production de boutures certifiées de nouvelles variétés de canne à sucre (indemnes de
maladies et de bonnes qualités). Ceci permettra l’amélioration de la production et de la
qualité technologique de la canne à sucre.
Diversification variétale à travers la mise en place de programmes de sélection à partir
des boutures et de semences importées des pays canniers.
Mise en place d’un programme expérimental pour le contrôle de l’état phytosanitaire
des cultures sucrières.
Développement des programmes de fertilisation basés sur des analyses du sol.
Filière agrumicole : le programme de Recherche et Développement entrepris par le Centre Régional
de la Recherche Agronomique de Kénitra concerne plusieurs aspects de recherche dont
principalement :
Sélection variétale et création des hybrides diploïdes et triploïdes de mandarinier ;
Création de nouveaux porte-greffes hybrides par croisement dirigé ;
Sélection de porte-greffes tolérants aux contraintes abiotiques: salinité, alcalinité et stress
hydrique ;
Mise au point d’un package technologique pour le contrôle des ravageurs et maladies des
agrumes.
Filière fruits rouges : Dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du contrat programme des
primeurs, signé entre l’Etat et l’Interprofession, des actions de recherche et développement seront
entreprises en partenariat avec les institutions de recherche. Elles concernent :
Création d’un centre technique interprofessionnel pour la formation et le renforcement de la
recherche sur les fruits rouges et le développement des bonnes pratiques agricoles;
Développement interne de la production de plants par la mise en place de partenariat avec des
pépinières étrangères;
Programme d’extension de l’irrigation
Le périmètre du Gharb couvre une superficie géographique de 616.000 ha dont 388.000 ha de SAU. Le
projet Sebou 1963-1968 avait identifié un potentiel de 250.000 ha de terres aménageables en grande
hydraulique. La superficie équipée actuellement est d’environ 114.000 ha. La mise en place du barrage
El Wahda en 1997 projetait d’irriguer 110.000 ha au niveau du Gharb pour valoriser la totalité du
potentiel irrigable. Ainsi, et pour résorber ce décalage, le Plan Maroc Vert a prévu de réaliser les
études d’extension sur 89.000 ha de grande hydraulique concernant la Zone Côtière, la Zone Centrale,
la Zone Est (Est3 et Est5) et le Casier Sud (Z6). Cette superficie concerne les trois provinces de la
Région (Kénitra, Sidi Slimane et Sidi Kacem). Les études de faisabilité sont achevées depuis 2012. Les
travaux nécessiteront de mobiliser un financement d’environ 18 milliards de DH.
L’étude de Partenariat Public Privé(PPP) réalisée par la Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement
de l’Espace Agricole a permis d’identifier un premier lot de travaux sur 40 600Ha pour un coût de 6
milliard de Dh. Il concerne les provinces de Sidi Slimane et Sidi Kacem. Ce projet permettra
l’extension de l’irrigation sur 28 600 Ha et la sécurisation de l’alimentation en eau d’irrigation sur
12.000 Ha. Les travaux de melkisation des terres collectives qui constituent 45% de ce premier lot ont
commencé sur environ 2000 ha. Aussi, il est à signaler que l’ORMVA du Gharb a programmé la
réalisation à partir de 2015 de l’étude de faisabilité de l’extension de la zone Zrar et Beht sur environ
10300 Ha.
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En matière de petite et moyenne hydraulique (PMH), les travaux d’extension d’irrigation ont démarré
en 2014 sur 710 ha dans le périmètre de Oued Ettine, tandis que les travaux de remembrement sont en
cours sur plus de 15 000 ha dans le périmètre de Ouergha Aval dont les 2/3 se trouvent au niveau de la
province de Sidi Kacem
Endettement des agriculteurs : Stratégie de recouvrement des créances d’eau d’irrigation
Pour faire face au problème d’endettement des agriculteurs en matière d’irrigation, l’Etat a promulgué
entre 2010 et 2014 plusieurs Décisions Ministérielles permettant le rééchelonnement des créances
antérieures de l’eau d’irrigation et de la participation directe et l’exonération des pénalités de retard
correspondantes.
Malgré la coïncidence des précédentes décisions de rééchelonnement de dettes (2010 et 2011) avec des
conditions climatiques défavorables (notamment les inondations), les résultats obtenus au niveau de la
zone du Gharb ont été très encourageants. En effet, 30.000 agriculteurs ont bénéficié de ces opérations
ce qui a permis de recouvrer un montant global de 83 MDh.
L’ORMVAG a aussi mis en place depuis 2013 une nouvelle stratégie de recouvrement cohérente avec
des mesures incitatives pour l’amélioration du service de l’eau, l’octroi des facilités de paiement au cas
par cas, etc …
Malgré l’effort consenti, plusieurs agriculteurs n’ont pas pu bénéficier de ces opportunités. C’est ainsi,
qu’une nouvelle décision de rééchelonnement des créances antérieures d’eau d’irrigation et de la
participation directe sur une durée qui peut atteindre 7 ans a vu le jour le 7 juillet 2014. Elle permet
aussi, l’exonération des pénalités et majorations de retard en cas de paiement intégral du principal de la
dette ou la signature du contrat de rééchelonnement avant la date fixée qui est le 6 juillet 2015.
Cette dernière décision, à l’instar des précédentes aura comme principale répercussion positive :
L’allègement du poids des dettes antérieures des agriculteurs et partant l’augmentation de leur
capacité d’investissement ;
Le regain d’intérêt des agriculteurs pour l’irrigation, ce qui permettrait une intensification de la
mise en valeur agricole et une meilleure rentabilisation des efforts consentis par l’Etat en
matière d’équipements hydro-agricoles, plus particulièrement les investissements relatifs à la
reconversion collective à l’irrigation localisée dans le cadre du Programme d’Economie d’Eau.
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