Promenade sur la Toile autour du départ de Fidel Castro
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Promenade sur la Toile autour du départ de Fidel Castro
Promenade sur la Toile autour du départ de Fidel Castro By Vincent Truffy Published: 20/02/2008 - 18:35 Auteur: Vincent Truffy Ecrire l'actualité. Décrire, raconter, analyser, décrypter ce qui se passe. Faire tâter de la rondeur du monde. C'est ce que va faire (c'est ce que fait déjà à travers la lucarne du présite que vous lisez en ce moment) MediaPart. Ecrire l'événement, mais autrement. Pas de façon linéaire, en prenant le lecteur par la main pour l'amener jusqu'au bout du raisonnement, mais lui frayer un chemin dans l'arborescence démesurée de la Toile. Donner accès aux sources en version originale, confronter les visions, jouer de l'écrit, du son, de l'image: c'est ce que l'on pourrait nommer une revue de Web, comme d’autres font des revues de presse: une recherche systématique des documents pertinents autour d'une information ; une façon de prolonger les articles d'enquête et d'actualité. Exemple sur les pas d'un Fidel Castro qui s'efface du pouvoir. Mardi 19 février, le « commandant en chef» de la révolution cubaine annonce dans l'organe officiel du régime, Granma, qu'il renonce à la présidence de Cuba: « Je n'aspirerai ni n'accepterai la charge de président du conseil d'Etat et de commandant en chef. » « Lucidité incroyable », « santé impeccable », « un athlète ! » : un mois plus tôt, le 15 janvier, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, avait rendu visite à Fidel Castro, éloigné du pouvoir depuis dix-sept mois. Il le disait « prêt à reprendre son rôle politique à Cuba et son rôle historique dans le monde ». Pourtant, déjà, sa convalescence l'avait empêché de faire campagne pour les élections législatives du 20 janvier. Cette nouvelle Assemblée nationale a jusqu'au 5 mars pour désigner les membres du Conseil d’Etat (gouvernement) et son président, fonction exercée depuis 1976 par Fidel Castro. Chronologie: - 23 juin 2001 : Fidel Castro est victime d'un malaise en public. - 20 octobre 2004 : Il se blesse grièvement lors d'une chute spectaculaire après un discours à Santa Clara. - 31 juillet 2006 : Il cède le pouvoir «provisoirement » à son 1/3 frère Raul après une grave hémorragie intestinale. - 6 juin 2007 : Fidel Castro réapparaît à la télévision après plus d'un an d'absence. - 30 octobre : Alors que des rumeurs de cancer se propagent, le directeur du centre international médical de Cuba déclare que Fidel Castro a souffert d'un « problème d'hémorragie du système digestif qui s'est compliqué, dont il a tardé à se rétablir. » - 18 décembre : Dans une lettre adressée au peuple cubain, Fidel Castro laisse entendre qu’il est prêt à abandonner le pouvoir pour ne « plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes ». En images: - Le New York Times raconte l'effacement progressif de Fidel Castro depuis 2001. - Le Miami Herald se délecte des photos de sa convalescence. Documents: - Les grands discours de Fidel Castro sur Marxist.org et sur le site de l'agence de presse cubaine. - « Quand Castro devint communiste », une étude de l'Institute for US-Cuba Relations (1997). - Le think-tank américain (proche des groupes de pression militaro-industriels) Rand Corporation a publié en 2004 une courte analyse sur l'avenir de l'île après Fidel Castro. - Une série d'entretien du directeur du Monde diplomatique, Ignacio Ramonet, avec Fidel Castro, à propos d'Ernesto Guevara. Episodes 1, 2, 3, 4, 5. - Fidel Castro vu par le documentariste américain Michael Moore et par l'écrivain latino-américain Gabriel Garcia Marquez. - Les archives de la sécurité nationale (université George-Washington) publient les documents déclassifiés du FBI et de la CIA sur les tentatives de déstabilisation anticastristes. - Les vidéos sur Fidel Castro conservées à l'Institut national de l'audiovisuel (INA). 2/3 Sur les blogs: - Yoani Sanchez: « Pour moi, et pour la jeune génération, cette nouvelle est un soulagement. Nous n’avions connu que lui et nous le considérions comme un frein au développement du pays. (...) Le scénario le plus probable est aujourd’hui une évolution à la chinoise du régime cubain : développer la productivité économique tout en limitant les libertés politiques au minimum. Il faut noter que Fidel Castro a annoncé qu’il ne souhaitait plus être chef de l’Etat, mais il n’a pas dit pas s’il comptait démissionner de son poste de premier secrétaire du parti communiste. Il est donc possible qu’il préserve une influence significative sur le pouvoir. » - Luis M. Garcia : « Les appels et les e-mails ont fusé. Ils sont heureux pour moi. Excités. Et je suis ému par leur générosité. J'aimerais partager cette excitation, mais comme tous les Cubains, je sais que quand il s'agit de Castro, rien n'est jamais ce qu'il semble être. Ce n'est pas parce qu'il annonce qu'il renonce à l'un de ses (nombreux) postes que c'est la fin de l'ère Castro. » - Castro Death Watch : « A ceux qui pensent que cela signifie le changement et la liberté à Cuba, sachez que ce n'est pas le cas. Pas avant que toute la clique de Castro soit partie. Bien sûr, il y aura de prétendues "réformes" sous Raul, mais ce ne sera que de l'habillage, comme ça aura été le cas depuis que Fidel a transmis "temporairement" le pouvoir à son frère. » - Big Think Blog : « Le fait que la démission de Castro ait été annoncée de nuit et en ligne dans un pays où l'accès personnel à Internet est interdit, signifie que la plupart des Cubains l'ont appris par la rumeur, qui colore l'actualité de ses propres interprétations. » - Babalu Blog : « Nous savons tous que l'annonce du "retrait" de Castro n'est pas vraiment neuve et que cela affectera bien peu la vie des Cubains sur l'île: la machine répressive est toujours en place et n'a aucune intention de lâcher les manettes. Mais il y a quand même une bonne nouvelle: maintenant que Castro n'est plus officiellement chef de l'Etat, il peut comparaître devant un tribunal international pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l'humanité. » - Cuban Triangle : « Notre "problème cubain" ne disparaîtra pas dimanche, parce que, que cela plaise ou non, il ne vient pas d'un seul homme, mais d'un système politique. Cuba a des problèmes (dont beaucoup son reconnus par son propre gouvernement) et le socialisme cubain va désormais couler, survivre ou s'adapter par lui-même, sans Fidel. » 3/3