compte-rendu de la promenade

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compte-rendu de la promenade
PAU, DE PLACE EN PLACE
Promenade architecturale et urbaine du jeudi 5 décembre 2013 dans le
cadre de la révision de la ZPPAUP en AVAP.
Christian Bouché, architecte conseiller au CAUE 64 (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de
l’Environnement des Pyrénées-Atlantiques)
Vincent Ducarre, architecte et urbaniste de l’Atelier Lavigne
Les places jouent un rôle singulier dans la ville. Lieux de sociabilité et de représentation, articulations
des déplacements, ce sont des temps forts de la structure urbaine.
Sous l’Ancien Régime les institutions municipales sont faibles, désargentées et sans grand pouvoir.
Malgré cela Pau connaît trois projets de places régulières : la place Royale, la place Reine Marguerite
et la place Gramont, qui expriment chacune à sa façon une autre manière de faire la ville.
C’est en se réappropriant l’espace des couvents que le XIXe siècle parvient à aérer le tissu urbain
créant à leurs dépens la place Clémenceau et la place de la Libération. L’enjeu urbain est alors la
position du marché et de sa halle, au centre de la vie paloise, installés successivement place Reine
Marguerite, place Clémenceau et place de la République.
Pendant un temps l’automobile a tout faussé réduisant les places en carrefours ou en parkings.
Depuis un nouveau sens de l’urbain s’est fait jour, les rendant pleinement à l’espace de la ville.
Station 1. La place Gramont.
Avant : une partie des jardins du château.
Pourquoi ? pour doter la ville d’une véritable entrée depuis la route de Bayonne, tout en l’articulant
à la route de Bordeaux.
Comment ? un premier projet dans les années 1780-1790, par la volonté d’un homme, l’ingénieurgéographe François Flamichon. Le projet n’aboutit pas de son vivant et n’est conduit à son terme
qu’en 1838.
Ses caractéristiques : une architecture régulière reposant sur un niveau d’arcades. Une forte
déclivité soulignée par deux terrasses. Au bas de la place les arcades deviennent fenêtres à l’étage.
L’écriture architecturale est très sobre, l’important n’est pas dans les détails, mais dans l’espace
urbain.
Son actualité : Une coupe a été nécessaire pour libérer les magnolias d’une plantation trop serrée.
Les flux et le statut d’entrée de ville a été modifié récemment, ce qui permettra à terme un
rééquilibrage des usages (piétons / voitures).
Station 2. La rue Tran
Depuis quand ? La rue Tran (antérieurement Begbeder), bien qu’à l’extérieur de la ville, est
mentionnée dès 1548.
Son évolution : Sa situation dans le prolongement de la route de Bayonne en faisait une voie très
pratiquée bien qu’étroite et pentue. Le XIXe siècle veut l’élargir à 10 mètres, mais n’y parvient pas,
préférant porter son effort et ses moyens sur le boulevard des Pyrénées.
Station 3. Place de la Libération.
L’histoire : le couvent des Cordeliers (Franciscains) est installé en 1650. Un pont – rue des
Cordeliers- est entrepris dès 1655 pour relier la ville.
En 1849 le couvent est détruit pour faire place au Palais de Justice, inspiré de celui d’Angoulême.
L’église Saint Jacques est construite entre 1860-1867.
La place est aménagée en 1989-1990 par Danielle FOURCADE et Max BOISROBERT.
La symbolique : le palais de justice domine la place. il représente l’autorité civile. Pour la figurer
l’architecte se réfère à l’Antiquité, source de vertu. L’église pour porter son message lui préfère le style
gothique du XIIIe siècle, moment d’intense exaltation religieuse.
L’Organisation urbaine : Le palais de justice organise l’ensemble du paysage urbain, et structure
une place de devant (place de la libération) et une place arrière (place Albert Ier).
L’aménagement : l’aménagement de la place témoigne d’une époque partie en reconquête des
espaces publics. Confrontés à deux figures fortes, les architectes ont cherché à surmonter l’obstacle
par une composition imposant sa propre logique et ses géométries. Des éléments naturels, l’eau, et la
végétation cherchent à adoucir ce que le la composition pourrait avoir de trop formel.
Station 4. Place des Sept-Cantons
L’histoire : Au départ un carrefour de quatre voies au débouché de la rue du Pont Serviez. Dans les
années 1840 celle-ci est prolongée par la rue Montpensier, quartier à la mode dans la seconde moitié
du XIXe siècle.
Une interrogation : Six rues y convergent, pourquoi la place est-elle dite des Sept Cantons.
Ses caractéristiques : elle est un exemple de place carrefour, irrégulière, développée
spontanément par apports successifs.
Station 5. Le passage de la République,
Dans la lignée des passages parisiens du début du XIXe siècle l’architecte Henri BARRES, aménage en
1928 Les Galeries Paloises. Percés en cœur d’îlots, protégés d’une verrière, les passages préfigurent
les galeries marchandes des centres commerciaux actuels.
Station 6. La place de la République
L’histoire : En 1847 l’école des garçons est construite sur des terrains agricoles aux limites de la
ville. La place qui la borde au sud prend le nom de Place des Ecoles.
La place devient un lieu de marché, plusieurs petits pavillons y sont construits. La démolition en 1928
de la halle de l’actuelle place Clémenceau entérine le transfert du marché hors du centre originel. La
nouvelle halle occupe le cœur de l’espace dissociant la rue de la République de la place de la
République. Un nouveau bâtiment la remplace dans les années 70.
Aujourd’hui et demain : La place, autrefois en périphérie de la ville est devenue un lieu de
centralité majeur. Le marché, la médiathèque, les commerces, l’offre de services concourent à son
animation. De nombreux projets sont en cours ou en attente qui contribueront à en renouveler
l’aspect et le fonctionnement.