la coqueluche

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la coqueluche
LA COQUELUCHE
I- RAPPEL :
1) Définition
La coqueluche est une infection bactérienne peu ou pas fébrile de l'arbre respiratoire
inférieur, d'évolution longue et hautement contagieuse. Chez l'homme, deux bactéries du genre
Bordetella: Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis sont responsables des syndromes
coquelucheux.
2) Réservoir et vecteur
Le réservoir est l’homme. Les vecteurs de transmission sont les sécrétions des voies
aériennes supérieures
3) Mode de transmission
La transmission est aérienne et se fait au contact d'un sujet malade (toux); elle est
surtout intra familiale ou intra collectivités (hôpital, écoles). Au sein des établissements de soins
et médico-sociaux, il ne faut pas négliger la possibilité de transmission soignant-soigné aussi
bien que soigné-soignant.
Les personnes à risque sont essentiellement les nourrissons non encore ou insuffisamment
vaccinés (risque de complications graves ; décès).
4) Eléments de clinique
La durée d’incubation est de 10 jours ([7-21 j] et la contagiosité dure 3 semaines après le
début des signes en l’absence de traitement antibiotique. Le sujet n'est plus contagieux après 5
jours de traitement antibiotique efficace. La toux est le signe clinique majeur, quinteuse dans sa
forme classique mais pouvant être banale, de courte durée ou prolongée notamment chez
l’adulte. Pour les adultes, si le patient tousse depuis moins de 20 jours, le diagnostic direct par
PCR devrait être pratiqué en 1ère intention; s'il ne peut être réalisé ou passé le délai des 20
jours, la sérologie devient la méthode de choix si la dernière vaccination remonte à plus de 3
ans.
5) Existence de
- traitement prophylactique : antibioprophylaxie (macrolides)
- vaccination : vaccin cellulaire et acellulaire (en cas de rappel)
- traitement curatif : antibiothérapie (macrolides)
La durée d’éviction recommandée par le CSHPF est de 5 jours après le début d’une
antibiothérapie efficace par un macrolide (ou 3 jours si le malade est traité avec l’azithromicine)
ou par un autre antibiotique efficace en cas de contre indication de ces antibiotiques.
Les règles d'utilisation des antibiotiques en prophylaxie sont identiques à celles préconisées
pour le traitement curatif.
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Recommandation vaccinale en milieu du travail : professionnels soignants dans leur ensemble,
y compris dans les EHPAD ; rattrapage des professionnels en contact avec des nourrissons trop
jeunes pour avoir reçu 3 doses de vaccin coquelucheux. (cf calendrier vaccinal 2008).
6) MDO-Signalement-Notification
La coqueluche n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, sauf dans le cadre du
signalement des infections nosocomiales; les cas groupés sont à signaler à la Ddass (rapport du
CSHPF du 22 septembre 2006 relatif la conduite à tenir face à un ou plusieurs cas de coqueluche).
7) Tableau maladie professionnelle n° (RG et RA)
NON
II-DEFINITION DE CAS/CAS GROUPES :
1) Cas isolé
Un cas sera suspect de coqueluche s’il présente une toux insomniante nocturne avec
des quintes évocatrices depuis plus de 8 jours en l’absence d’une autre étiologie.
Un cas suspect sera confirmé biologiquement par une PCR et/ou une culture et/ou une
sérologie positive (chez un sujet n’ayant pas reçu de vaccination anticoquelucheuse depuis au
moins 3 ans). Il sera confirmé cliniquement en cas de toux avec des quintes évocatrices d’au
moins 14 jours en l’absence d’une autre étiologie.
2) Cas groupés
Sont considérés comme cas groupés au moins 2 cas de coqueluche contemporains ou
successifs (séparé par une période d’incubation compatible) et survenant dans une même unité
géographique (entreprise par exemple). Un cas sera confirmé épidémiologiquement s’il a eu un
contact dans les 3 semaines précédant le début de sa toux avec un cas confirmé
biologiquement.
III–CONDUITE A TENIR PAR LE MEDECIN DU TRAVAIL :
1) Information du MISP
Le médecin du travail informera le MISP de toute situation de cas groupés qui serait
portée à sa connaissance.
2) En entreprise
En situation de cas isolé, le médecin du travail recommandera une antibioprophylaxie
aux sujets à haut risque (femmes enceintes, patients présentant une pathologie respiratoire
chronique, parents de nourrissons non encore vaccinés) ayant été en contact avec le malade
(contact face à face ou prolongé avec un cas pendant les 3 premières semaines d’évolution de
sa maladie)
En situation de cas groupés le médecin du travail
- informera les personnes exposées
- incitera à consulter toute personne présentant une toux ou qui toussera dans les 3
semaines suivant les derniers contacts supposés infectants
-
recommandera une antibioprophylaxie pour les sujets à haut risque tels que
définis ci dessus
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3) En milieu particulier (soins, établissement personnes âgées etc..)
La conduite à tenir sera définie en lien avec le médecin coordonnateur de l’établissement
En situation de cas isolés : idem à la conduite à tenir en entreprise.
En situation de cas groupés (chez le personnel et/ou le public) :
o Crèche : information et antibioprophylaxie du personnel en contact avec les cas
et mise à jour des vaccinations.
o Etablissement scolaire : antibioprophylaxie de tous les enseignants de la (ou des)
classe ou de la (ou des ) section concernée
o Internat et collectivité d’enfant handicapés : antibioprophylaxie de tout le
personnel quelque soit son statut vaccinal
o Etablissement de santé : en lien avec le CLIN, information du personnel, mise à
jour des vaccinations du personnel soignant, antibioprophylaxie si dernier rappel
de vaccin anticoquelucheux supérieur à 5 ans,
Sensibilisation du personnel à l’importance du port du masque en cas de toux et de la nécessité
d’initier les investigations nécessaires au diagnostic.
IV-CONDUITE A TENIR PAR LES MISP :
Le MISP informera le médecin du travail de l’existence de cas de coqueluche dans son
entreprise
V-ROLE DES MIRT :
Le MIRT aide le MISP à identifier le médecin du travail en charge de l’établissement
concerné par l’alerte et facilitera leur collaboration.
Une information simultanée du médecin du travail, du MISP et des MIRT en début et fin d’alerte
et en tant que de besoin au cours de l’alerte est souhaitable. Le déclenchement de l’alerte doit
se faire par téléphone. Les échanges ultérieurs pourront se faire par mail.
IV-LIENS UTILES :
Rapport du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (section des maladies
transmissibles) relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche (16 janvier
2004 - mise à jour le 1er février 2005) :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/r_mt_220906_catcoqueluche.pdf
Avis du Haut conseil de la Santé Publique relatif aux recommandations vaccinales contre la
coqueluche (19 mars 2008) :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/avis_080319_coqueluche.pdf
Avis du 24 mars 2006 relatif à la réduction du délai entre deux vaccinations diphtérie, tétanos,
poliomyélite lors de la survenue d’un ou plusieurs cas de coqueluche :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/a_mt_240306_coqueluche.pdf
Avis du CSHPF du 19 mars 2004 relatif à la vaccination anticoquelucheuse et au vaccin
TdCaPolio :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/a_mt_190304_coqueluche_adulte.pdf
Modalités d’antibioprophylaxie contre la coqueluche :
http://www.infectiologie.com/public/congres/2004/CP/CP08-04-Floret-jni04.pdf
Guide Eficatt : http://www.inrs.fr/eficatt
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