Synchronisation des chaleurs
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Synchronisation des chaleurs
GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 1 Génétique & reproduction C O O P E L S O I N F O S N ° 5 7 J A N V I E R 2 0 0 9 Dossier Synchronisation des chaleurs GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 2 Éditorial Les techniciens de votre coopérative à votre service DIRECTEUR TECHNIQUE VILLEF. ALBI SALLIER Pierre 05 63 54 32 00 CORDES RACAUD Philippe 05 63 60 65 34 REALMONT GROS Nicolas 05 63 56 66 35 Itin. DUNON Fred – GRP CARMAUX ESTEVENY Serge 05 63 53 40 94 et TANUS TEILHOL Christian 05 63 76 36 75 MURAT/VEBRE ALARY Mathieu 05 63 37 14 15 ST PIERRE TRIVISY et COUPIAC GAYRAUD Pierre 05 63 50 47 63 Itin. GOUT Gilles GRP CASTRES DROUHET Jacques 05 63 72 40 10 BERNIS Sébastien – SOUAL FRAYSSE Patrick 05 63 72 35 87 MAZAMET GALTIER Eric 05 63 61 89 88 GRP RABASTENS DOMAIN Francine 05 63 34 45 86 TOULOUSE CHABERT Alexandre – Itin. GOUTELLE Philippe SAINT BLANCAT Mathieu AVEYRON 05 63 82 52 04 TECHNICIEN VIANDE BEL Françis 05 63 82 52 17 TRANSPLANTATION DI SCALA Dominique RICHET Ludovic 05 63 82 52 06 05 63 82 52 06 ANIMATEURS ZONE SUD MAYAR Jean-Christophe ZONE NORD COUZI Jean-Michel POUGET Serge 05 63 82 52 25 05 65 29 39 62 05 65 71 42 17 HAUTE-GARONNE SUD FAURE Romain 05 61 98 73 29 H TE GARONNE GAYOU Michel – SOULÉ Pierre 05 61 89 13 34 BOYER Cindy – LASSALLE Alexandre – Itin. PARVAUD Stéphane GRP TOULOUSE CHABBERT Alexandre 05 34 52 00 64 RABASTENS BEC Pierre Alexandre 05 34 66 10 86 FLOUCAT Jean-François 05 62 13 98 03 Itin. GOUTELLE Philippe AVEYRON BARAQUEVILLE ALARY Joël 05 65 69 06 60 CARCENAC BOUSQUET Gilles 05 65 69 01 61 NAUCELLE HOT Emmanuel 05 65 72 09 05 Itin. FRELON Aurore RIEUPEYROUX 1 COUZI Jean-Michel 05 65 29 39 62 RIEUPEYROUX 2 CRISTOL Sébastien 05 65 65 52 32 LAFOUILLADE COSTES Pierre 05 65 65 51 75 Itin. FABRE Samuel - DELON Julien GALGAN SALVETAT Philippe 05 65 63 72 63 MONTBAZENS BLANCHARD Michel 05 65 45 63 35 VILLENEUVE LOUGE Jean 05 65 81 96 14 VILLEFRANC. R. DEJEAN Eric 05 65 45 05 97 Itin. CARIE Jean-Baptiste DECAZEVILLE CARREL Gilles 05 65 64 06 88 MARCILLAC BOUDOU Jean-Luc 05 65 42 05 10 MONTROZIER RESSEGUIER Patrick 05 65 71 49 05 RODEZ POUGET Serge 05 65 71 42 17 Itin. ALBOUY Emmanuel – SEVERAC MARTIN Bertrand 05 65 71 66 22 ESPALION BONNAUD Daniel 05 65 44 11 96 St GENIEZ MOTILLON Éric 05 65 48 88 91 Itin. PUECHBERTY Mathieu ENTRAYGUES TURLAN Michel 05 65 44 59 87 STE GENEVIEVE MUR DE BARREZ CLAMENS Christophe 05 65 66 03 54 Itin. FERRIÈRES Julien – TREMOUILLES FABRE Patrice 05 65 69 43 63 CURAN VIEILLEDENT Benoît 05 65 69 50 59 ARVIEU PUECH Serge 05 65 46 76 59 Itin. FRELON Aurore REQUISTA et COUPIAC St JUST J.Bernard 05 65 46 27 60 ST AFFRIQUE BOUTEILLE Rémy 05 65 49 26 06 Itin. GOUT Gilles – TARN « Vous ne le regretterez pas » Sommaire TARN Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Actualités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 Vie de la COOP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Veau sous la mère . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Vie Pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 Dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Synchronisation des chaleurs Blonde d’Aquitaine . . . . . . . . . . . .22 Aubrac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Charolaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 Limousine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 HAUTE GARONNE Gasconne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 HÉRAULT INRA 95 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 POUR CONTACTER L’INSEMINATEUR DE VOTRE ZONE AUDE ARIÈGE ARIEGE La fiabilité du répondeur téléphonique n’est pas de 100%, notamment à cause de certaines lignes téléphoniques et de l’opérateur. N’hésitez pas à renouveler votre appel si votre inséminateur n’est pas intervenu dans les délais habituels. PYRÉNÉES ORIENTALES GRP PAMIERS EYCHENNE Nicolas 05 61 60 01 73 FOIX GUICHOU Marc – Itin. MARTIN Cécile GRP ST-GIRONS GILIBERT Francis 05 61 66 74 49 CAZERES PRAT David – MONGE Gilles – La parole à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 Editeur : COOPELSO Le Tournal - 81580 SOUAL Directeur de la publication : G. Péralta Rédacteur en chef : J.C. Mayar participation de J.Auclert Crédit Photographique : COOPELSO MIDATEST, CEVA, Philippe-Gérard Dupuis, UCATRC, UCEAR, GIE FLT, CIVO Réalisation : caracara éditions, création Impression : Art & Caractère ISSN 1622-9819. Dépôt légal : à parution. PYRENEES ORIENTALES AUDE SAILLAGOUSE ARRO Jean-François 04 68 04 56 92 CONFLENT LELONG Gildas 06 09 51 79 14 VALLESPIR BARBOTEU Sébastien 06 21 65 73 65 PUIVERT SAISSAC Itin. ROUSSEL Alain GOUT Gilles MARTIN Cécile 04 68 20 80 09 04 68 20 80 09 – La Fièvre Catarrhale Bovine est arrivée dans nos élevages. La présence des deux sérotypes a très fortement perturbé le cycle de mise en marché dans nos exploitations. Je n’y reviendrai pas. Dans notre métier nous sommes habitués à surmonter les difficultés et la coopérative, une fois de plus, accompagne ses adhérents. > Accompagnement des éleveurs allaitants en leur accordant des facilités au niveau de la trésorerie pour la campagne en cours. L’aide de COOPELSO prend la forme d’un report de trésorerie. > Accompagnement des éleveurs par la mise à disposition d’une génétique évaluée objectivement, garante de performances supérieures et irréprochable sur le plan sanitaire. En effet, la FCO diminue le pouvoir fécondant de la semence. Certains éleveurs l’ont durement constaté dans leur élevage. D’autres mesures restent en vigueur, comme la remise réalisée à l’occasion de plusieurs inséminations payantes faites au même moment. C’est une remise équivalente à deux pour cent du chiffre d’affaires. Elle peut être activée lors de synchronisations des chaleurs, facilitant ainsi l’usage de cette technique. e dossier consacré à ce thème nous rappelle que la fertilité après groupage des chaleurs est en général très satisfaisante. Ajoutez à cela des tarifs stables cette année encore, et vous constaterez que l’investissement Insémination reste très rentable. En ces périodes difficiles, il est indispensable de se pencher sur la finalité économique. Nous devons augmenter la quantité de viande produite à l’hectare et surtout l’adapter aux différents marchés. Conscients de l'évolution des aides programmées à la baisse pour 2013, n’oublions pas que, seule la fonction production nous permettra d’équilibrer nos résultats d’exploitation. Le niveau de l’aide à l’animal est constant, quel qu’en soit le poids. La valeur résulte de la multiplication du prix au kg par le poids. Le temps de se poser des questions est révolu. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, le temps de l’action est venu. Inséminez et comparez les résultats. Vous ne le regretterez pas. Le Président de COOPELSO René Garrigues Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 1 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 2 Actualités Génomique Des progrès significatifs La génomique est la science qui étudie la structure, le contenu, la fonction et enfin l’évolution des génomes. L’accélération des connaissances en génomique a été permise par les énormes progrès réalisés en bio-informatique (science et outils permettant la gestion de la grande quantité de données produites, la modélisation informatique d’équations ou de phénomènes biologiques). La sélection génomique nécessite l’acquisition des données (performances et informations sur le « contenu du génome » et ses variations), leur analyse et enfin leur interprétation. Situation internationale en sélection génomique allaitante Les USA et l’Australie ont des programmes importants de sélection génomique. Ils semblent se rapprocher de plus en plus. Leurs recherches mettent l’accent sur les qualités de la viande : Australie : efforts de recherche importants et capacité forte à communiquer (système Meat Science Australia - MSA ) Irlande : programme important avec des financements nationaux pour tester le MSA dans les conditions de production et de commercialisation irlandaises. Un programme européen (PROSAFEBEEF) auquel la France collabore intègre aussi cette dimension. Face aux travaux conduits à l’étranger, la France peut attendre que le modèle irlandais se fiabilise pour le reprendre… ou adapter ce modèle sur les conditions françaises : seul ou avec un autre pays notamment dans le cadre de PROSAFEBEEF. Contraintes des races allaitantes Les phénotypes existent au moins partiellement (la faiblesse se situe au niveau de la fertilité). On a pris la précaution depuis dix ans de stocker de l’ADN des taureaux des programmes d’IA et de leurs descendants contrôlés en station mâles et femelles. C’est une richesse importante à exploiter. L’absence de grandes familles, donc de dispositifs de détection de QTL (gène ayant un effet sur un caractère quantitatif) moins puissant, représente un frein réel. Qualvigène peut permettre d’aller plus loin. Ce programme français qui concerne les trois races Blonde d’Aquitaine, Charolaise et Limousine a permis de réaliser trois types de mesures : Aptitudes Bouchères, Caractéristiques Musculaires et Qualité de la viande. Depuis fin 2008, toutes les données de performances sont disponibles. Fin 2009 : 100% des résultats seront connus sur la première détection de QTL et la validation des gènes brevetés. Mi 2010 l’analyse sur les critères à utiliser sera disponible. Ce dispositif Qualvigène est très envié par nos partenaires européens et par nos concurrents. Source : www.unceia.fr FCO et reproduction Préparer la prochaine campagne Les conséquences de la fièvre catarrhale se manifestent sur la capacité de reproduction des bovins. Certains taureaux atteints connaissent une baisse de leur fertilité. Les performances de reproduction du troupeau peuvent être compromises. Comment réagir ? La première question à se poser concerne le statut sanitaire du taureau vis-à-vis de la FCO. Il est indispensable de vérifier par une simple analyse sanguine si celui-ci a contracté la maladie durant la période d’activité vectorielle. Pour les taureaux infectés, les données scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas encore de connaître précisément la durée pendant la- 2 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 quelle la fonction de reproduction peut être altérée. Certains annoncent des périodes de deux à trois mois après la primo-infection (durée de la spermatogénèse). Ce phénomène, provisoire, a déjà été rencontré chez des taureaux ayant eu une forte fièvre. L’hyperthermie provoque des effets négatifs sur la production de spermatozoïdes. On ne serait trop recommandé que de faire appel à l’insémination pendant cette période pour garantir le maximum de gestations. Pour certains animaux, l’irréversibilité des symptômes et des perturbations de la fonction spermatogénétique ne peut être exclue surtout si l’infection virale se traduit par des localisations génitales en particulier testiculaires. Dans l’hypothèse d’une analyse sanguine Gestion du troupeau Et si on passait à l’IA L’apparition de la FCO a modifié le déroulement de la campagne de reproduction. La stérilité de certains taureaux, la baisse de fécondité de certaines vaches et la nécessité de maintenir un niveau de performances élevé peut amener des éleveurs à reconsidérer leur système de production. Le recours aux services de techniciens inséminateurs de COOPELSO est une solution. Pour de nombreux éleveurs, l’insémination est un des outils utilisés pour gérer en totalité ou en partie la reproduction de leur cheptel. Pour d’autres, la marche n’a pas encore été franchie. Dans ce cas, il est bon de rappeler quelques règles pour une réussite à l’IA optimale. Plusieurs outils sont à la disposition des éleveurs dans ce but. L'insémination avec des taureaux agréés « Aptitudes Bouchères » et « Qualités Maternelles » garantit la facilité des naissances, le potentiel laitier des mères et leur fertilité ainsi que la croissance des veaux. L'Insémination, associée au groupage des positive à la FCO, la réforme du taureau peut être envisagée. En raison de la possible excrétion du virus dans la semence des taureaux infectés, la transmission horizontale du taureau à la vache saillie ou inséminée ne peut être exclue. Mais une telle transmission n’a pas été formellement démontrée scientifiquement à ce jour. Pour évaluer la fertilité d’un taureau, un examen de la semence est le test qui a la meilleure valeur prédictive. C’est aussi la meilleure solution économique. Ce service est rendu par COOPELSO. Il nécessite la présence d’une vache en chaleur le jour du prélèvement ainsi qu’une bonne contention de l’animal pour intervenir en toute sécurité et assurer un recueil correct de la semence. La vache peut être immobilisée au cornadis ou attachée à un poteau. On empêchera tout déplacement latéral grâce à des bottes de paille placées de chaque côté de la vache. Si la présence de vaches en chaleurs reste la meilleure solution, d’autres possibilités existent pour pratiquer les contrôles. chaleurs, permet également de dessaisonner la production. La bonne maîtrise de l'IA passe par une surveillance des chaleurs naturelles ou le recours au groupage des chaleurs. Une bonne organisation est nécessaire pour surveiller efficacement les animaux, les manipuler, les isoler, réaliser leur contention. Des bâtiments adaptés, bien éclairés, de préférence en stabulation libre facilitent la tâche de l'éleveur. Enfin, des constats de gestation permettent de détecter les vaches vides, de les remettre rapidement à la reproduction sans perte de temps ou de les engraisser. De nombreuses techniques ou matériels existent pour aider l'éleveur dans son travail et garantir des résultats : les systèmes de surveillance des animaux (détecteur de chevauchement, caméra de surveillance, taureau vasectomisé) ; La collecte doit se faire à l’abri des intempéries afin de procéder au recueil de la semence dans les meilleures conditions pour garantir une analyse fiable (éviter aux spermatozoïdes de subir des chocs thermiques). L’évaluation se fait par une observation au microscope qui permet d’apprécier le nombre et la vitalité des spermatozoïdes, ainsi que la qualité du mouvement. La réponse est immédiate. Il faut compter 1H30 à 2H pour le prélèvement et l’évaluation de la qualité de la semence. En cas de résultats négatifs, il convient soit de renouveler l’examen deux à trois mois plus tard soit de procéder à la réforme du taureau et d’envisager le recours à l’insémination. Les autres maladies Les symptômes de la FCO sont nombreux et diffus. Cette maladie touche toutes les catégories de bovins et d’ovins, mais l’animal y est d’autant plus sensible qu’il est déjà affaibli. Dans les élevages les plus tou- les systèmes de contention (cornadis fixes ou mobiles, des couloirs ou des parcs) ; le constat de gestation par un dosage de la PSPB ou le palper rectal fait par un technicien inséminateur (60 jours après IA). La conduite alimentaire des animaux conditionne la réussite de l'IA. Le temps que va passer l'éleveur pour ces différentes opérations est un investissement qu'il rentabilise en réduisant les pertes à la naissance et en vendant mieux les produits. chés, il est possible que d’autres maladies sous-jacentes comme la BVD, la Fièvre Q, la coccidiose, la cryptosporidiose, etc… aient pu fragiliser certains animaux. Attention à ne pas ignorer d’autres pistes sanitaires coexistantes. Sécurité sanitaire En privilégiant l’insémination, l’éleveur fait appel à une technique qui a fait ses preuves depuis soixante ans. L’insémination n’a plus à prouver son efficacité sur le plan sanitaire, génétique ou technique. Au sein de la taurellerie de COOPELSO, le statut sanitaire des taureaux vis-à-vis de la FCO est établi tous les 28 jours par sérologie et par virologie. Toute la semence proposée par COOPELSO provient exclusivement de taureaux indemnes de FCO. Pour tout renseignement : 05 63 82 52 07 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 3 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 4 Actualités Sept Vie de la Coop Activité de l’Union MIDATEST Les principaux chiffres 2006/2007 Insémination bovine Pour mettre toutes les chances de son côté : ACTIVITÉ GÉNÉRALE Surveiller attentivement tout écoulement vulvaire et tout chevauchement. Observer sans être vu 3 fois par jour (matin, midi et soir) en dehors des heures de paillage et d’affouragement. La vache en chaleur est celle qui se laisse chevaucher. D’autres signes sont à noter : changement de comportement, beuglement, intérêt pour la zone arrière des autres vaches, chevauchement d’autres femelles. On peut s’aider de patchs Estrotect qui changent de couleur au fur et à mesure des chevauchements. Le nombre de doses vendues en France hors zone de MIDATEST est stable. Le marché en race pure, Limousine et Blonde d’Aquitaine, se développe ACTIVITÉ DES COOPÉRATIVES SOCIÉTAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . 480 893 IAP (-2.1%) ACTIVITÉ HORS ZONE FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352 059 DOSES (-0.8%) ACTIVITÉ EXPORT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378 773 DOSES (+8.0) > Marquer tous les événements pour anticiper. Dès le vêlage, on doit noter les informations sur un planning présent dans la stabulation (Date et conditions de vêlage, date de venue en chaleur, date d’IA, retour éventuel). A partir d’une chaleur de référence, on connaît 21 jours plus tard la date prévisible de la chaleur suivante. Cela permet de confirmer une chaleur douteuse. > Utiliser un taureau vasectomisé qui va chevaucher les femelles en chaleur sans les féconder. Il crée une « ambiance » favorable à la reproduction. Il peut être muni d’un collier marqueur. COOPELSO apporte une aide financière afin d’encourager cette pratique. MIDATEST dispose de 5 unités de production de semence. La production des doses des taureaux de service doit concilier les aspects sanitaires, génétiques et technologiques. En l’espace de dix ans, les unités de production de semence de MIDATEST ont multiplié par 1.5 la production de doses mensuelles. Actuellement, un taureau produit en moyenne 4744 doses par mois (toutes races) dans le cadre de la maîtrise générale du nombre de doses produites. 341 TAUREAUX ENTRETENUS 85 TAUREAUX EN PRODUCTION 2 985 000 DOSES PRODUITES > Synchroniser les chaleurs, par un traitement hormonal destiné à cycler les femelles mises à la reproduction. Le cycle sexuel est maîtrisé, ce qui permet de connaître exactement le moment de l’ovulation. Plusieurs techniques existent (implants, spirales.). Les résultats sont très intéressants, notamment sur les génisses. Des taux de gestation supérieurs à 70 % sont régulièrement obtenus chez les vaches n’ayant pas eu de problèmes au vêlage, en état d’entretien satisfaisant et traitées vers 65 jours après vêlage. Avant 50 jours après le vêlage, l’involution utérine n’est pas complète. Il est donc inutile de mettre à la reproduction avant ce laps de temps car la réussite est très faible. Les conditions de vêlage permettent d’analyser l’infécondité. Un vêlage difficile entraîne un allongement moyen de l’intervalle entre 2 vêlages de 21 jours. La campagne 2007/2008 a été une année particulière à bien des égards. L’activité laitière s’est renforcée après une fin de campagne 2006/2007 qui avait amorcé ce retournement de tendance. Le nombre d’inséminations en race pure a très fortement progressé ainsi que le nombre de femelles laitières inséminées. C’est un phénomène suffisamment rare pour être souligné. Dans le même temps et de manière purement mécanique, la part de croisement industriel réalisée avec des taureaux viande a lourdement régressé. C’est ainsi que dans les principales races laitières de la zone de COOPELSO, le taux d’IA en race pure a progressé de 5 à 7 points. Cette campagne tranche également avec les précédentes en matière d’évolution de l’activité allaitante. Dans les races allaitantes spécialisées ou rustiques, le nombre de femelles inséminées a connu une érosion plus ou moins marquée. Les principales causes sont à chercher dans un renforcement de la spécialisation des troupeaux laitiers. De nombreux producteurs ont préféré vendre les femelles allaitantes qu’ils conservaient pour se spécialiser totalement dans la production laitière et augmenter la taille du troupeau laitier. La crise sanitaire, avec l’apparition des deux sérotypes 1 et 8 de la FCO, et ses conséquences économiques en sont malheureusement la principale cause. règles à suivre pour la réussite de l’IA > Respecter quelques consignes, comme par exemple : > > > Réaliser l’IA le plutôt possible en saison (bien avant la mise à l’herbe), Eviter également tout stress dans les 3 semaines qui entourent l’IA, Avoir des animaux en bonne santé (sur le plan de l’alimentation, de l’état et du parasitisme). Il n’y a pas de réussite en reproduction sans une alimentation équilibrée (azote, énergie, fibres, minéraux et vitamines). C’est lors de la période de reproduction que les rations sont les plus élevées (1.4 à 1.5 UF par 100 Kg de poids vif). Seule une reprise d’état favorise l’activité hormonale et induit un retour de la fertilité. PRODUCTION DE SEMENCE RÉPARTITION DE L’ACTIVITÉ PRIM’HOLSTEIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 012 IAP (-2.8%) BLONDE D’AQUITAINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 545 IAP (-2.5%) CHAROLAISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 567 IAP (-2.2%) LIMOUSINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 659 IAP (-0.6%) MONTBELIARDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 065 IAP (+4.7%) INRA 95 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 171 IAP (-13.4%) AUBRAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 087 IAP (+4.2%) BRUNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 412 IAP (+0.3%) SIMMENTAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 978 IAP (+4.1%) NORMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 678 IAP (+2.3%) GASCONNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 782 IAP (-6.5%) BAZADAISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 420 IAP (-0.1%) Races à petits effectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 IAP (0%) CAPRINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 300 IAP (+8.3%) TRANSPLANTATION EMBRYONNAIRE COLLECTES ET TRANSFERTS 661 COLLECTES (+2%), 1126 TRANSFERTS EN FRAIS (+10%) 1388 TRANSFERTS EN CONGELÉ (+1.5%) L’activité collecte et transfert poursuit son développement. Toutes les races participent à cette croissance. ACTIVITÉ SEXAGE L’activité de sexage continue de progresser en races Prim’Holstein, Brune et Aubrac. MIDATEST demeure la première entreprise française avec 508 embryons sexés (+15%). VENTE D’EMBRYONS L’activité de vente d’embryons a diminué. 22 EMBRYONS HORS ZONE FRANCE 271 EMBRYONS EXPORTATION 4 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Activité COOPELSO Exercice 2007/2008 LAIT VIANDE RUSTIQUES DIVERS TOTAL IAP Femelles inséminées nombre évolution % nombre évolution % 76937 74863 5861 +8.7 -9.8 -1.3 157481 -1.3 89568 51373 8028 8512 157481 +0.2 -3.4 -1.1 -4.9 -1.3 Transplantation embryonnaire 2007/2008 Femelles collectées 375 Embryons utilisés par donneuses collectées 5.5 Transferts réalisés 1572 Dont embryons sexés 128 +2.4% -9% Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 5 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 6 Vie de la Coop Repro Contrôle Management de la reproduction COOPELSO diversifie son offre de services En élevage allaitant, la productivité numérique tient une place prépondérante dans la formation du résultat économique. A côté de l’amélioration génétique, la conduite du troupeau est la voie à maîtriser pour obtenir un veau sevré par vache et par an. La reproduction occupe une place déterminante. Les producteurs allaitants ont donc besoin de moyens pour assurer un fonctionnement correct de leur troupeau. C’est la raison pour laquelle COOPELSO a renforcé son offre de service. Mathieu St Blancat, Directeur technique de COOPELSO, présente la nouvelle gamme de services. tation dans des délais raisonnables. Enfin, il faut de s’interroger en cas d’échec avec méthodologie et en suivant un canevas précis. Le fil conducteur est de simplifier la gestion de la reproduction et que l’éleveur puisse s’appuyer véritablement sur son technicien d’insémination, véritable pierre angulaire en matière de reproduction. Mathieu Saint Blancat : « En divesifiant notre offre de suivi nous apportons des réponses aux attentes de tous nos adhérents ». Pourquoi COOPELSO a-t-elle renforcé son service reproduction ? Les attentes des adhérents de la coopérative évoluent. Les éleveurs sont mieux formés et ils se trouvent dans un contexte de production qui se modifie. La taille des troupeaux augmente alors même qu’on assiste à une réduction de la main d’œuvre disponible auprès des animaux. Dans le même temps, les éleveurs souhaitent optimiser l’expression du potentiel de leurs animaux. Notre cœur de métier demeure l’amélioration de la génétique et la maîtrise de la reproduction. Dans cette optique, il devenait opportun d’adapter nos services. Comment se présente cette nouvelle offre de services ? Nous avons recherché quels étaient les facteurs limitants en matière de reproduction. A partir de cela, nous avons tenté d’apporter des réponses. En premier lieu, il convient de mettre à l’insémination des femelles aptes à se reproduire et ce dans un délai à définir en fonction de la situation de chaque troupeau. Ensuite, il est nécessaire de s’assurer de la ges- 6 Qui va proposer et mettre en œuvre ces prestations ? Cette réflexion a été conduite avec la profession vétérinaire. Certains contrats seront proposés et appliqués par le technicien d’insémination de COOPELSO. C’est le cas du contrat « REPRO CONFIANCE » qui prévoit des constats de gestation par palper rectal et l’édition d’un bilan de reproduction. Nous avons souhaité maintenir le couplage avec le planning d’accouplements parce que nous sommes convaincus que ces deux prestations sont les deux leviers pour investir et valoriser sur le long terme le progrès génétique. D’autres nouveaux services sont proposés en collaboration avec les vétérinaires de l’élevage qui le souhaitent. Ces contrats engagent donc trois parties : l’éleveur, le technicien inséminateur et le vétérinaire. C’est le cas avec « REPRO BILAN », « REPRO CONTROLE » et « REPRO OPTIMUM ». Pour les éleveurs qui ont de mauvais résultats de reproduction, COOPELSO propose la mise en place d’un audit spécialisé à travers « REPRAUDIT ». Comment fonctionnent ces prestations ? Avec REPROBILAN, le vétérinaire et le technicien de COOPELSO vont établir la liste des principaux facteurs de risques au cours d’une visite commune. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Nous avons créé un autre service qui comprend le contrôle de l’involution utérine par le vétérinaire, un constat de gestation précoce par échographie puis par palper rectal pour confirmation et l’élaboration de différents itinéraires de soins réalisables selon les pathologies les plus fréquemment rencontrées, comme les métrites, l’anœstrus… Nous avons appelé cette offre « REPRO CONTROLE ». Enfin, l’éleveur peut associer ces deux services à travers « REPRO OPTIMUM ». Avec « REPRAUDIT », un spécialiste de la reproduction viendra avec le technicien inséminateur du groupe local réaliser un diagnostic de sa situation. Ils envisageront avec l’éleveur la mise en place de mesures correctives. C’est une approche puissante pour répondre à des situations délicates. Qu’attend COOPELSO de ces nouveaux services ? COOPELSO est une coopérative de services qui doit répondre aux besoins de ses adhérents. Le Conseil d’Administration, depuis plusieurs années, a souhaité recentrer le métier de la coopérative autour de la génétique et de la reproduction. Au-delà du geste d’insémination, chacun comprend que la reproduction commence avant l’IA et, en ce qui nous concerne, se poursuit par la confirmation de la gestation. A travers ces nouveaux services, nous voulons répondre aux conditions de production qui se dessinent pour les années à venir. Le technicien d’insémination est le principal interlocuteur de l’éleveur dans une très grande majorité de cas. Ces contrats doivent aider les éleveurs dans leur travail quotidien et leur permettre de rentabiliser leur investissement génétique. Ce nouveau contrat proposé consiste à mettre en place un suivi de reproduction comprenant examens gynécologiques, échographies, constats de gestation et protocoles de soin le cas échéant. Une première visite commune est prévue pour caller l’organisation pratique avant le démarrage du suivi : délai de passage, périodicité, nombre de vaches prévues, etc. Avec un minimum de cinq femelles à chaque visite, l’inséminateur ou le vétérinaire vont réaliser les interventions suivantes : Vétérinaire : examens gynécologiques des vaches à partir du 21e jour après la mise bas, réalisation d’échographies pour constat de gestation précoce, mise en œuvre de traitements lors de métrites, anœstrus, repeat breeding et anomalies de cyclicité. L’inséminateur pourra vérifier l’aptitude de la femelle à être inséminée, réalisera des constats de gestation par palper rectal et pourra éventuellement sous la responsabilité du vétérinaire participer à l’application des protocoles de soins établis en début de période. Avant insémination, chaque vache vue aura un statut reproduction. En cas de détection d’anomalies, des protocoles de traitements ont été définis avec le vétérinaire et pourront être appliqués. L’éleveur, à partir de documents fournis, préparera la liste des animaux à voir par le vétérinaire et l’inséminateur. Repro Bilan Repraudit COOPELSO souhaite proposer à ses adhérents un bilan de reproduction précis accompagné de la mise en évidence des quelques principaux facteurs de risques. Ce contrat prévoit une visite commune technicien inséminateur – vétérinaire pour analyser à partir de documents spécifiques la situation de l’élevage, échanger et dégager les principaux facteurs de risques. COOPELSO fournit aux deux intervenants une pré analyse qui leur permettra d’orienter leurs investigations dans les élevages où la reproduction pose problème. Au cours d’une visite commune, vétérinaire et technicien inséminateur vont en présence de l’éleveur rechercher les femelles infécondes et les caractériser afin de déterminer les éventuelles causes. A l’issue de la visite, le binôme fera part de ses recommandations et proposera un suivi adapté. Il s’agit d’élaborer très précisément une photo de la situation en ce qui concerne la fertilité et la fécondité du troupeau. Les techniciens de COOPELSO vont ensuite réaliser un bilan puis un diagnostic du troupeau. Après quoi, les facteurs de risques (vaches ou génisses) seront mis en évidence. Chaque secteur de la conduite du troupeau est finement étudié pour trouver les points faibles. Plusieurs visites sont nécessaires pour recueillir, valider et analyser toutes les informations en provenance de l’élevage ou de différents fichiers informatiques. Un plan d’action est bâti et sa mise en œuvre est étudiée avec l’éleveur. Ce contrat est une réponse aux situations où la fertilité est régulièrement faible. Avec une approche multifactorielle, REPRAUDIT permet d’envisager sereinement une amélioration des résultats de reproduction. Contrat Opérateurs Contenu Nombre visites Tarif REPRO CONFIANCE Inséminateur Constat de gestation (palper rectal) Bilan de reproduction Plan d’accouplements Fonction du nombre de femelles 4€/ femelle en contrat REPRO BILAN Inséminateur + vétérinaire Edition du bilan de reproduction Mise en évidence des facteurs de risques Conseils d’amélioration 1 6€/femelle mise à la repro REPRO CONTROLE Inséminateur + vétérinaire Contrôle involution utérine Echographie et palper rectal Protocole de soins 1 visite commune de mise en place + 1 visite vétérinaire /10 vaches + 1 visite inséminateur /10 vaches REPRO OPTIMUM Inséminateur + vétérinaire REPRO BILAN + REPRO CONTROLE 1 visite commune de mise en place et de bilan + 1 visite vétérinaire /10 vaches + 1 visite inséminateur / 10 vaches + 1 visite commune de bilan REPRAUDIT Inséminateur + technicien COOPELSO Recueil des informations Validation des données Bilan de reproduction et mise en évidence des facteurs de risques Conseil et suivi de la situation 2 à 3 visites suivant les cas 140€/ 10 vaches 180€/ 10 vaches 10€/ femelle Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 7 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 8 Veau sous la mère Organisation du travail Les solutions qui permettent de produire sereinement Certains éleveurs de veaux sous la mère ont trouvé des solutions pour alléger leur charge de travail ou pour produire dans des conditions adaptées. En organisant différemment son système de production, chaque éleveur peut réussir à dégager du temps… ment un ou deux soirs dans la semaine, par exemple, puisque les animaux décident euxmêmes du moment de la tétée. Des systèmes de tétée novateurs permettent de maintenir la qualité des veaux tout en facilitant ce travail. Dessaisonner pour avoir une période sans veaux Le dessaisonnement offre de nombreux avantages. Il donne la possibilité de vendre les veaux sur le marché en hiver lorsque les cours sont au plus haut. Il permet aux éleveurs de souffler par rapport à l’astreinte quotidienne de la tétée, à partir de la fin du printemps jusqu’à la moitié de l’été environ, en l’absence de veaux à cette période. Pour beaucoup d’éleveurs, cette formule amène une véritable qualité de vie. Des systèmes de tétée qui simplifient le remplacement En choisissant un système de tétée en libreservice ou en liberté assistée, l’éleveur peut faire appel au service de remplacement plus facilement. En effet, le couple mère-veau se constitue de manière naturelle et le remplaçant n’a plus que la surveillance à effectuer. Le mode de tétée en libre-service présente l’avantage de pouvoir se libérer plus facile- 8 L’entraide Cette forme de collaboration a été largement utilisée par des générations d’agriculteurs. Lors de travaux nécessitant beaucoup de main d’œuvre, les éleveurs s’avaient s’entraider. En cas de coup dur, on peut encore faire appel à cette solution afin de surmonter un cap difficile. Pourquoi, entre voisins, ne pas se faire remplacer le temps d’une ou deux tétées et réciproquement ? Les groupements d’employeurs A côté des services de remplacement présents sur l’ensemble des départements, des producteurs de veaux sous la mère ont mis en place des associations avec un ou plusieurs salariés spécialisés dans ce type d’élevage. C’est le cas de plusieurs exploitations qui ont décidé d’elles-mêmes de se regrouper pour employer un salarié permanent qu’elles se partagent en fonction d’un planning établi chaque mois. Cela correspond à une main d’œuvre d’appoint indispensable qu’elles ne pourraient pas occuper seules à plein temps. Les formes sociétaires Les GAEC, partiels ou totaux, réunissent par exemple les conditions pour se remplacer entre associés au moment de la tétée. D’autres formes juridiques peuvent être envisagées selon les caractéristiques initiales de chaque associé. Enquête travail et élevage de veaux sous la mère Le Comité Interprofessionnel du Veau sous la mère a mené une enquête en 2008 sur le travail auprès de producteurs de veaux sous la mère. Il en ressort un réel besoin et une véritable attente des éleveurs par rapport à l’amélioration des conditions de travail dans leur élevage. Huit éleveurs sur dix ont ainsi reconnu avoir trop de travail, en précisant que cela concernait souvent certaines périodes de gros travaux. Neuf éleveurs sur dix pensent que les améliorations doivent porter en priorité sur les tâches pénibles comme le curage ou le paillage. A noter que la tétée n’apparaît pas parmi les tâches les plus pesantes (2/10). Parmi les priorités définies par les éleveurs interrogés, on trouve le travail dans des conditions plus agréable, dégager une journée de temps en temps ou le dimanche soir, diminuer le temps de travail quotidien, pouvoir prendre quelques jours de vacances chaque année. Le CIVO prépare pour 2009 une opération d’appui technique sur le thème du travail avec l’aide des différentes organisations de producteurs concernées et l’appui de l’Office de l’Elevage. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Amélie Azam à Revel (31) « L’IA est tellement avantageuse » Amélie Azam 24 ans, symbolise ces jeunes entrepreneurs qui allient le dynamisme et le savoir-faire en terme d’élevage. Après un BTS en productions animales, elle s’installe à La Monte sur la commune de Revel en Haute-Garonne où elle conduit sur 75 ha de S.A.U et 30 ha de SFP un troupeau d’une cinquantaine de mères, dont une quarantaine de Blondes d’Aquitaine et quelques Montbéliardes. Sa production est essentiellement du veau sous la mère étiqueté Veau du Lauragais. Interview. Sous quelle forme l’élevage fonctionne-t-il ? Nous sommes en train avec mon père de monter une EARL, donc une société. Pourquoi cette mixité Blonde et Montbéliarde? C’est un peu historique. On sait que la qualité première de la Blonde n’est pas la production laitière, alors que la Montbéliarde fait du bon lait, c’est une race qui adopte assez bien. Voilà la raison. Vous évoquez l’histoire de ce troupeau. Pouvez-vous raconter ? Mon grand-père élevait pour le lait des Brunes des Alpes après la guerre de 1939-1945. Il y avait une vingtaine de vaches, un troupeau assez conséquent pour l’époque. Mon père a repris l’exploitation et en regard de la charge de travail et des nécessaires mises aux normes a préféré s’organiser en bovin viande. Il s’est orienté vers la qualité de la Blonde qui produit des veaux assez poussant avec une bonne conformation, ce qui était recherché pour l’Italie à l’époque. Cela se passe dans les années 1970. Puis à la fin des années 90 arrive la crise de la vache folle, donc sur le plan financier on ne passait plus du tout. Il fallait trouver une solution assez rapide pour faire rentrer de l’argent et on a fait du veau sous la mère. Pourquoi ? Parce que c’est un cycle assez court. Au bout de 4 mois on peut vendre des produits à un prix assez intéressant. Tout cela est significatif d’une exploitation où l’on sait être réactif ? Oui parce qu’à l’époque, il y avait des terres en cours d’achat et il fallait rapidement des fonds. Vraiment, c’est la viabilité de l’exploitation qui était en jeu. On ne va pas dire qu’au départ on a fait du très bon veau sous la mère, mais cela permettait de se remettre en selle. Aujourd’hui vous faites de meilleurs veaux sous la mère ? Parce qu’on a sans doute acquis un meilleur savoir faire. On a commis des petites erreurs et on apprend ainsi, cela fait avancer. Au début on faisait des veaux à 6 mois, maintenant on est bien en dessous de 5 mois. Et puis il y a aussi une bien meilleure génétique dans le troupeau. Cela fait plus de 5 ans que l’on pratique l’insémination, en totalité depuis trois ans et on commence à voir les premiers résultats qui sont très positifs. Quels sont vos critères de sélection dans vos plans d’accouplements ? Pour l’instant, je me fixe quelques objectifs. Je fais de l’insémination pour amener des qualités maternelles, de la fertilité, du lait et puis aussi du développement musculaire. Je le fais petit à petit. Est-ce vous qui choisissez les taureaux ? Ah oui, c’est moi qui choisis. J’estime que je connais les vaches par cœur, leurs points forts comme leurs points faibles, donc je décide des accouplements. Georges Azam, le papa d’Amélie qui assiste à l’entretien intervient : « C’est vrai que j’ai une fille qui est passionnée. Elle est tombée dans la marmite de l’élevage toute petite. Depuis l’année 2000, elle avait 16 ans, elle a voulu commencer à sélectionner pour faire du veau sous la mère. C’était un virage dans l’élevage, c’est positif aujourd’hui, on sort notre épingle du jeu sur le plan financier, même si on a du chemin à parcourir. Techniquement, je pense qu’elle va encore progresser en regardant ce qu’il se passe et en travaillant avec les techniciens de COOPELSO. L’occasion de demander à Amélie quels sont ses choix en matière de taureaux proposés par COOPELSO. Il y a une telle variabilité, un tel choix, qu’il faut rester dans ses objectifs. Je recherche avant tout la fertilité et le lait. Si une vache ne vêle pas tous les ans, on n’aura pas la rentabilité et il faut aussi qu’elle soit capable d’élever son veau. Après, bien sûr il y a le développement musculaire. Si on veut que notre veau se vende bien il doit avoir une bonne conformation, c’est fondamental. Maintenant, on peut dire que 80 % des veaux sont classés au moins U en conformation, ce qui est positif. Les autres son R +, il s’agit des croisés Montbéliards et c’est un peu plus difficile. Cette année, j’ai utilisé des taureaux comme Tito qui sont plus poussés en conformation, j’aurai les résultats au printemps. Sur le plan de l’alimentation comment fonctionnez-vous ? Nous sommes ici en plein air intégral, donc mon projet d’installation va d’abord concerner un bâtiment pour pouvoir bien complémenter les vaches. Actuellement, tout l’hiver on délivre de l’enrubanné de ray-grass avec du foin en alternance. A partir du 1er janvier en donne de l’ensilage de céréales. Dès qu’on le peut, on met les vaches à l’herbe. L’été, on irrigue environ 7 ha pour avoir du sorgo fourrager. Cela permet de maintenir le troupeau et d’avoir du vert sans toucher à notre stock. Il faut ajouter aussi les compléments riches en protéines et en sel minéraux. Vos rapports avec l’inséminateur ? Patrick FRAYSSE sait très bien où je veux aller. Il y a des discussions. Il voit des produits que je n’ai pas l’occasion de voir. Donc il me conseille. Des fois je fais un peu la têtue (rires), mais après je me dis qu’il n’a pas tort. Nos rapports sont productifs et je profite de son expérience. Il faut dire aussi que l’IA est tellement avantageuse, donne tellement de possibilité, qu’on avance vite. C’est pour ça qu’on est à 100 % I.A, ça marche bien. Je viens même de faire la demande d’adhésion à l’état civil bovin pour avoir toute la filiation. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 9 R E P O R T A G E GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 10 Création génétique Les accouplements dirigés sont la voie du progrès L’efficacité d’un programme de sélection collectif est fortement corrélée à la capacité des différents acteurs à alimenter les stations raciales en jeunes veaux correspondant aux objectifs de sélection définis. Afin de répondre à cette attente, MIDATEST et COOPELSO sur sa zone d’action, s’investissent dans des démarches volontaristes notamment en races Blonde d’Aquitaine (MIDABLOND) et Limousine (MIDALILM) à travers la réalisation d’accouplements dirigés. sées objectivement (VA4 + connexion). Les femelles sont classées selon le niveau de leur index, la précision de ces index et leur pointage adulte. De les accoupler avec les meilleurs taureaux du moment. Une analyse des index des femelles limousines ou blondes de la zone a permis d’identifier des animaux au profil génétique intéressant selon les objectifs des schémas qualités maternelles ou viande. L’action entreprise peut être découpée en Les accouplements dirigés donnent plus d'efficacité aux programmes de sélection des races allaitantes en procréant des mâles qui cumuleront dans leur patrimoine génétique les qualités recherchées. Pour cela, il est nécessaire : De s'intéresser exclusivement aux toutes meilleures femelles, contrôlées et hiérarchi- 10 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 trois temps forts : Identifier l’ensemble des éleveurs VA4 connectés, adhérant à l’Organisme de Sélection et détenant des femelles qualifiées dont les index sont compatibles avec les seuils de FNais, DMSevr et IVMAT retenus. Définir une liste de géniteurs à utiliser dans le cadre de ces accouplements raisonnés en prenant en compte la variabilité génétique. Réaliser une visite d’exploitation chez les éleveurs concernés afin de les sensibiliser à l’importance de leur adhésion à cette démarche (réalisation des accouplements prévus et déclaration des veaux pour les entrées dans les différentes stations d’évaluation). Cette visite est aussi l'occasion de définir les accouplements ciblés. Les accouplements dirigés permettent d'accroître significativement le nombre d'animaux à très bon potentiel disponible. Les modalités de ce dispositif concernent les deux volets du schéma de sélection : le volet race pure (schéma I) et le volet viande précoce (schéma II). Ces modalités comportent une aide technique sous la forme d’accouplements génétiques ainsi qu’un volet financier. Les besoins des éleveurs utilisateurs de l’IA sont primordiaux. A ce titre, l’accent a été mis sur l’augmentation du développement musculaire sans dégradation du développement squelettique ainsi que sur l’amélioration des facilités de naissance. Départements de COOPELSO- 2008 NB éleveurs engagés NB de femelles accouplées % taureaux testés issus d’Accouplements Dirigés Série « B » Série « C » Blonde d’Aquitaine 34 94 3/10 4/10 Limousine 47 220 4/12 4/12 GAEC de Clairvaux (12) Un gain sur tous les tableaux Gilbert Laurens exploite à Clairvaux dans l’Aveyron 80 ha dont 60 ha d’herbe et 20 ha de vigne en GAEC avec son frère Michel et leurs épouses Martine et Maryse. Michel est plus spécialisé pour la production viticole (lire encadré) et leurs épouses s’occupent de la vente et la distribution des vins et dérivés. A noter que le GAEC emploie deux salariés à plein temps dont Marc, le fils de Gilbert qui sera amené à s’installer dans quelques années. Gilbert Laurens, pour sa part, s’occupe essentiellement de l’élevage et il nous parle de son troupeau : « On a en gros cinquante mères et on garde toutes les génisses depuis cette année. Jusqu’à maintenant on avait une quarantaine de mères et on ne conservait qu’une dizaine de génisses de renouvellement. Depuis on a augmenté la surface. Ce troupeau limousin a été créé relativement récemment puisque les premiers vêlages ont eu lieu en 1992. Il s’agissait de bêtes que nous avions achetées à un an en Corrèze et dans l’Aveyron en 1990. Jusqu’en 1983, on avait un troupeau laitier. On s’est arrêté de traire et on s’est mis à produire des génisses laitières. Avec l’arrivée des quotas laitiers, ça n’a plus marché, c’est là que sont apparues les vaches allaitantes et à la race Limousine ». Quant aux rapports de COOPELSO avec le GAEC de Clairvaux, ils remontent à très loin comme le précise Gilbert : « L’élevage a pris un virage au début des années 1990, mais avant avec les laitières on faisait également inséminer, on n’avait pas de taureau. Depuis qu’on a des limousines, on fait également tout inséminer ». Jean-Michel Couzi, son technicien spécialisé en race limousine, lui rappelle la forte progression du troupeau : « A partir de ces années 1992 / 1993, on a employé ici des taureaux comme Dauphin, Espoir, Ulysse, Déclic qui ont amené un bon niveau génétique dans le troupeau. Ce qui fait qu’aujourd’hui le GAEC de Clairvaux possède des mères bien indexées et qui peuvent procréer des mâles destinés à l’insémination, comme cette année TAZIEFF. Ce taureau est sorti agréé Jeune Bovin l’année dernière et il a été agréé Qualités Maternelles cette année. Ce qui en fait un très bon taureau mixte du catalogue de COOPELSO ». Evidemment, lorsqu’on est naisseur d’un tel taureau, on éprouve une légitime fierté comme l’exprime Gilbert Laurens : « Oui bien sûr, c’est une fierté, mais l’essentiel c’est aussi de bien continuer à travailler. Cela permet de faire connaître l’exploitation et le troupeau. » Ce travail dans la continuité se fait en collaboration avec le technicien de COOPELSO et l’inséminateur du secteur. Jean-Michel Couzi explique comment : « Il y a un autre inséminateur sur le secteur et moi je viens chaque année chez Gilbert Laurens à l’occasion des tournées d’achat de testage et à l’automne pour préparer le planning de la campagne à venir. Ensuite Jean-Luc Boudou, son inséminateur, vient faire les inséminations et les constats de gestation. » Le technicien ajoute : « Monsieur Laurens a pu acquérir au fil des ans un bon niveau génétique. L’allaitement moyen de ses 45 mères est à 103 d’index. Il conduit très bien son troupeau au niveau de la reproduction, de l’intervalle entre vêlages et de la croissance des veaux. L’effet milieu est bon. L’éleveur a obtenu les Sabots d’argent et, quand on connaît le niveau requis, cela situe les résultats techniques de l’éleveur et génétiques du troupeau. Chaque année, on essaie d’accoupler les vaches en fonction de leur morphologie et de leurs index avec les taureaux les mieux appropriés. Ceci pour faire du cumul génétique sur cer- taines ou pour faire du correctif sur d’autres. On essaie de récupérer les meilleurs mâles pour la station d’élevage de Gelioc située à Naucelle aux limites du Tarn et de l’Aveyron. Les meilleures mères sont accouplées avec des taureaux « pères à taureaux », pour alimenter le schéma limousin national. A partir de là, les veaux sont destinés à la station de Lanaux où sont repérés cinquante jeunes veaux pour le contrôle individuel. Puis il y en a 12 mis en testage et 4 à 6 qui seront mis en service. » Jean-Michel Couzi revient à l’histoire de TAZIEFF : « Ce taureau est né sur l’exploitation de Gilbert Laurens, il est fils de Mas du Clo, sa mère était une fille de Dauphin bien indexée, bonne en morphologie, dans le bassin et en qualité maternelle. Avec un accouplement bien réussi, le veau a été retenu. Ensuite il a gravi toutes les étapes, qui l’ont conduit aux agréments Jeune Bovin et Qualités Maternelles. » Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 11 R E P O R T A G E Vie pratique GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 12 d’hiver, ils arrivaient à manger trop de concentré par jour, et le choix s’est fait autant pour l’aspect technique que pour le côté économique. » Naissances programmées Un distributeur automatique de concentré Gilbert Laurens porte une attention toute particulière à l’alimentation de son cheptel : « La base de la ration est constituée de foin et les veaux en ont aussi dès qu’ils peuvent manger. On ajoute du concentré et là où on a innové c’est avec le DAC. Il s’agit de limiter la consommation de concentré. Les veaux ont un collier avec un badge et le distributeur ne leur délivre que leur dose. On a adopté cette solution parce que les veaux à partir du mois de janvier avaient une consommation trop élevée. D’une part, il y a le côté financier, mais également le côté qualité dans la mesure où on se retrouvait avec des veaux qui étaient trop gras, et qui maigrissent ensuite quand on les met à l’herbe. Les génisses étaient engraissées et au final cela ne sert à rien. Avec ce système on limite le concentré et cela permet d’avoir des croissances toujours correctes et avec des veaux qui s’adaptent mieux à la vie d’adulte lorsqu’il n’y a plus la mère. Ils sont plus aptes à manger du grossier, de l’herbe, leur panse est développée. » Gilbert Laurens rappelle aussi : « Il y a le côté économique qui entre en jeu. En fin 12 Avec le technicien de COOPELSO, les accouplements sont bien sûr raisonnés en fonction des spécificités de l’élevage. Les vêlages sont également concentrés dans une période comme l’explique Gilbert Laurens : « L’objectif est d’arriver à ce que les vaches vêlent dans une période de 2 mois. Donc on commence à inséminer vers le 25 novembre jusqu’au 10 janvier. On a tout les veaux à peu près du même âge et ainsi lorsqu’on rentre les vaches, on vaccine tous les veaux pour la grippe, ils sont sevrés en même temps, autrement dit on simplifie le travail. » Et comme l’éleveur a le sens de l’humour, il sourit : « On gagne du temps et en Aveyron aussi le gain de temps c’est du gain d’argent ». Il ajoute : « Avec le groupage des vêlages, on passe des journées un peu longues mais ça vaut le coup, cela dure moins longtemps et on est plus attentif à ce qui se passe. Le troupeau, c’est des vêlages faciles, du lait, pour moi ce sont les premiers objectifs ». Du gain sur les vaches de réforme Ainsi le GAEC de Clairvaux commercialise ses produits par le GIE LIREDOC. Pour les animaux de boucherie, ils sont commercialisés dans le créneau broutards repoussés d’environ 450 kg. Quant aux vaches de réformes, elles sont vendues également entre 450 kg et 500 kg, et là l’éleveur mesure aussi le parcours d’amélioration de son troupeau : « L’amélioration du poids des réformes s’est manifestée il y a 4 ou 5 ans. Avant quand j’avais une vache qui faisait 400 kg de carcasse, je me disais c’est bien. Maintenant lorsqu’elle ne fait que 400 kg, je me dis mince qu’est-ce qui arrive ? » Gilbert Laurens sait que ce n’est pas par hasard si en quelques années, ses vaches de réformes pèsent en moyenne 12 % de plus, ce qui est aussi un gain de 12 % qui revient à l’éleveur : « Cette progression est due à la génétique, à l’agrandissement du format des vaches, peut-être aussi à l’alimentation. Cette valorisation en plus n’a pas un gros coût. Cela vient de la génétique et de toutes le façons il faut bien en avoir ». Un constat où le technicien de COOPELSO donne des précisions : « L’éleveur alimente bien ses animaux et en plus ici on a un effet cumul de génération. On est en 4e ou 5e génération d’IA et à force de cumuler les aptitudes bouchères, le développement squelettique, on s’aperçoit d’un bénéfice sur la croissance des veaux mais aussi sur les carcasses de réforme et ces 12 % sont précieux. On essaie donc de faire du cumulatif, on augmente le poids carcasse avec une certaine limite, je pense que s’arrêter à 450 kg, 470 kg est peut-être la limité idéale, autant pour le producteur que pour le boucher. » Diversification Éleveurs de limousines mais aussi vignerons, au GAEC de Clairvaux tous les œufs ne sont pas dans le même panier. La famille Laurens produit du vin d’appellation Marcillac. L’AOC de Marcillac s’étend sur un vignoble d’environ 200 ha. Il s’agit d’une appellation au cépage particulier, le Mansois. Le GAEC produit environ 100 000 bouteilles par an. De plus la famille Laurens mène une distillerie où elle fait des prestations viniques pour l’Etat en regard des vignerons qui déclarent plus de 25 hectolitres de vin. Elle travaille aussi pour les bouilleurs de crus. De surcroît on élabore là des alcools de poire, de prune, de gentiane. Et ça s’arrête pas là puisque du Ratafia est également fabriqué à Clairvaux, il s’agit d’une boisson qui peut s’apparenter au Pineau des Charentes, au Floc de Gascogne. Globalement, il s’agit de jus de raisin auquel on ajoute de l’eau de vie pour atteindre environ 15° d’alcool. La famille s’occupant de la commercialisation de tous les produits, qui selon l’expression consacrée sont à consommer avec modération. On comprend aussi qu’avec cette production viticole, les Laurens ont adopté une production bovine rationnelle et performante. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Christine Foissac à Cahuzac sur Vèze Une pépinière d’animaux d’élevage Christine Foissac exploite une ferme de 26 ha à Lintin près de Cahuzac sur Vère dans le Tarn. Son troupeau est actuellement composé d’une quinzaine de mères et de 8 génisses. Si sur le plan quantitatif, l’exploitation semble modeste en revanche sur le plan qualitatif, elle se hisse au meilleur niveau. C’est une vraie belle histoire où la passion du travail bien fait domine, que nous raconte l’éleveur : « Je pense que je ne suis pas devenue éleveur mais que je suis née éleveur puisque je suis née ici à la ferme et que j’ai repris la ferme lorsque l’heure de la retraite a sonné pour mon père, tout ceci par passion des vaches. » Christine précise toutefois fois : « Je n’étais pas partie pour faire ça, je n’ai pas de formation agricole. Mais lorsqu’à la retraite de mes parents j’ai pu voir cette ferme s’éteindre, c’était pour moi un arrache cœur. J’ai donc choisi de reprendre. » Christine avoue : « J’ai fait pas mal d’études, j’ai eu un diplôme d’ingénieur et ensuite j’ai passé les concours pour être enseignante, professeur de mathématiques plus précisément. J’ai enseigné au Maroc, en Normandie, puis à Carmaux. J’aurais aimé mener mon métier d’enseignant et ma passion d’éleveur de front ce qui eut été assez lourd. Mais l’éducation nationale m’a refusé un mi-temps, donc pour l’instant j’ai choisi de me mettre en disponibilité de l’éducation nationale. » L’agricultrice confie sa passion : « C’est vraiment par filiation, par passion, que j’aime retrouver cette ambiance, mes racines de la ferme et que j’aimerai faire aussi partager à mes enfants. [NDLR : Christine Foissac vit en couple avec deux enfants de 6 et 9 ans]. Leur éducation est basée sur la ferme et sur le lien avec la terre à travers ce que l’on vit, ce que l’on mange. » Quand à la conduite du troupeau, elle est liée fortement avec COOPELSO. Comme l’explique Christine : « A la ferme, auparavant, il y avait des vaches laitières et il y a eu une certaine évolution de l’agriculture qui a fait que mon papa a changé et a pris des vaches allaitantes, cela se passe en 1983 ou 1984. Il avait fait le choix de la qualité et Monsieur Bel avait participé à l’époque à certains choix. » Francis Bel, technicien spécialiste de la Blonde d’Aquitaine à COOPELSO, qui assiste à l’entretien, complète : « Il est vrai que Monsieur Foissac m’avait contacté pour recruter des animaux de qualité dans des élevages sélectionnés au moment de la création du troupeau. Et depuis, c’est un troupeau que je vois tous les ans pour les plans d’accouplements. Avec Christine Foissac, nous discutons ensemble des choix des reproducteurs à utiliser sur le troupeau. Si on compare avec l’époque de son père, il y a un peu moins d’animaux, mais la qualité est en hausse avec des vaches de plus en plus performantes, avec de bonnes qualités bouchères et laitières. Les critères fixés au départ, on continue de les retrouver aujourd’hui. Pour preuve des taureaux qui arrivent maintenant au catalogue d’insémination et qui sont nés ici. » On peut imaginer que Christine Foissac qui a une formation scientifique conserve cette approche dans ses choix lors des plans d’accouplements, pourtant elle dément en partie : « Mon père avait fait des choix de manière très pragmatiques avec les qualités maternelles. C’était très concret et j’ai continué dans cette optique. Le troupeau n’était pas dirigé vers des formats énormes, il a toujours pensé que la vache était là pour faire des veaux, pour les nourrir. Par contre je n’ai pas la même lecture en regard des informations qui me sont données. Mon père était beaucoup plus intuitif, moi, un tableau de chiffres me fait moins peur. Je l’intègre certainement beaucoup facilement. Sinon, je n’ai pas un côté technique au point de décortiquer tous les chiffres. Je regarde d’abord les vaches, comment elles évoluent, quel taureau peut leur amener quelque chose. » Francis Bel reprend : « Dans l’évolution du troupeau, il y a peut-être davantage de critères pris en compte que chez d’autres éleveurs. A COOPELSO, on a au catalogue une grande variété de taureaux. Ici, on se met des freins dans les poids à la naissance des veaux, pour des raisons pratiques compréhensibles et ensuite comme il y a du cumul génétique depuis plus de 20 ans, il y a des critères qu’on a presque oubliés parce qu’ils sont venus naturellement. Par exemple, la facilité de naissance et le lait. Aujourd’hui les vaches produisent bien, ce sont de bonnes mères et on a loisir d’utiliser un large panel de taureaux. Quand on arrive ici pour faire un plan d’accouplements, les objectifs définis du troupeau sont Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 13 R E P O R T A G E Vie pratique GENETIQUE N°57 6/01/09 14:58 Page 14 facilités de naissance, cumul qualités maternelles, c'est-à-dire des vaches qui vêlent bien et qui ont du lait. Donc, on choisit deux ou trois taureaux du catalogue et il est assez facile de travailler avec ces objectifs définis. Le format n’étant pas la priorité, on cumule les qualités maternelles et c’est ce qui nous permet à Françis BEL, technicien viande Autonomie alimentaire Et Christine exprime ses spécificités : « Au niveau de l’alimentation, j’essaie de me rapprocher de l’agriculture biologique. Mes bêtes ont accès à une nourriture de qualité, variée. J’essaie d’introduire par exemple des fèveroles, ce sont de petites fèves sèches que l’on broie. On a un lien Dossier Vie pratique je n’ai aucun souci, avec le bouche à oreille les gens viennent taper à ma porte pour voir si j’ai une bête à vendre. Pour les mâles, il y en avait beaucoup qui partaient comme broutard, je pense peut-être que je vais développer un peu de vente directe. On va voir. » Philippe RACAUD, technicien inséminateur Des taureaux au catalogue nous, en temps que fournisseurs de génétique, de procréer des veaux ici chez Christine Foissac et de les retrouver au catalogue 5 ou 6 ans après. » On interroge Christine Foissac : « Le fait d’avoir des taureaux au catalogue de COOPELSO est-ce un objectif pour vous, ou plus simplement la conséquence d’un élevage bien mené ? » Christine exprime ses sentiments : « C’est vrai que c’est un réel plaisir d’avoir deux taureaux issus de l’élevage au catalogue. D’autant qu’il ne faut nier les difficultés de notre métier, de l’investissement physique en regard d’un faible retour financier. Là au moins j’ai une rémunération plaisir sur mon travail. Au départ ce n’était pas vraiment l’objectif, c’est plutôt c’est la conséquence et la récompense d’un bon élevage. » Le technicien confirme : « L’idée de la procréation et de l’accouplement pour faire des futurs taureaux d’insémination est de cumuler les qualités génétiques des taureaux du moment sur les vaches des différents troupeaux de la race. Ici on a un échantillon de vaches qui correspond à ces objectifs. Des vaches fertiles qui vêlent bien et qui ont du lait. Ainsi, on peut procréer de futurs géniteurs qui cumulent ces qualités. Notre métier est de repérer dans la race ces vaches là, de les accoupler et l’éleveur intervient pour mener le veau correctement. Les veaux sont recrutés vers 8 mois, ils entrent en station, on les met en testage et 6 ans après on peut bénéficier du progrès génétique cumulé. » Pour qualifier l’élevage le technicien explique : « A génétique égale, on constate des écarts importants entre les élevages. Ici on est dans un élevage qui associe toutes les qualités requises. » 14 direct avec nos terres, la totalité de ce que mangent les vaches est produit ici. Le foin, la paille, les céréales, le blé et surtout l’orge sont produits ici. Il n’y a aucun pesticide donc je pense que cela amène une certaine qualité. Je n’achète pas d’aliments. Par contre, je ne sais pas si en n’amenant pas d’aliments autres, la croissance peut être pénalisée ». A la question Francis Bel trouve la réponse dans les documents de suivi des animaux : « L’idée d’équilibrer la ration avec les produits de la ferme ne pénalise pas. La féverole est un aliment azoté. Et au niveau croissance, le troupeau est situé largement au niveau de la moyenne de la race. Les animaux qui sont recrutés ici sont tout à fait dans la course. On a un bon indicateur avec le bilan génétique. A travers les croissances journalières, les veaux qui sont candidats au recrutement station sont des animaux haut de gamme. Ce sont des repères pour mesurer l’effet élevage de chaque troupeau. Par exemple, le troupeau de Christine Foissac est à plus de 29 kg par rapport à la moyenne de la race. Donc c’est un troupeau qui marche bien. » Bien sûr, la question économique est posée : « Est-ce que l’alimentation de ce type ne vous coûte pas plus cher ? » Christine Foissac précise : « Je pense qu’il faut voir ceci sur le long terme. Par exemple l’année dernière, l’aliment à coûté beaucoup plus cher. Moi, sans en utiliser, cela ne m’a pas coûté plus cher. C’est peut-être un peu plus de travail, mais en même temps cela me donne une certaine stabilité, une sécurité. » La commercialisation ne pose pas de problème à Christine. Pour l’instant pour les femelles, Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Francis Bel le technicien de COOPELSO détaille les produits issus de l’élevage de Christine Foissac. « Dans cet élevage on a recruté un taureau qui s’appelle Sammy, issu d’une mère bien indexée fille d’Ustin. Ce jeune veau a suivi toutes les étapes du testage et il est disponible aujourd’hui pour tous les éleveurs. Il engendre des veaux qui naissent facilement et corrects en croissance et en conformation. Disons que c’est un taureau qui sait tout faire, vêlage facile, il transmet un bon squelette à ses filles et des qualités maternelles. L’année suivante Nelly, une fille de Fallou, une très belle vache épaisse et racée a été accouplée avec Levant, taureau intéressant pour ses qualités maternelles. Le veau, Tito, a suivi toutes les étapes du schéma et aujourd’hui, il est disponible avec des aptitudes bouchères intéressantes. Ses filles se sont très bien reproduites à Casteljaloux, station où est conduit le testage sur les aptitudes maternelles en Blonde. On conseille aux éleveurs des taureaux qui transmettent des valeurs économiques. La productivité numérique à travers la fertilité et le vêlage, la croissance par l’allaitement : qui dit plus de lait dit moins d’aliment consommé par les veaux dans leur jeune âge. L’index de la race sur la valeur maternelle est à 98,8 de moyenne. Le troupeau de Christine Foissac est à 109, ce qui prouve qu’il a une bonne valeur génétique. Des valeurs qui se sont construites au fil des ans. L’élevage est soumis au contrôle de performances. Tous les animaux nés dans l’élevage sont pesés et pointés par l’établissement départemental de l’élevage du Tarn. A partir de ces données brutes, l’INRA calcule les index C’est un troupeau où la qualité est au rendez-vous autant par les résultats du troupeau que par sa contribution au schéma de sélection, illustré par Sammy et Tito. » Synchronisation des chaleurs La synchronisation des chaleurs a connu un fort développement sur la zone de COOPELSO au cours de l’exercice 2007/2008. Plus de 10 650 inséminations ont été réalisées ce qui représente une hausse d’activité de près de 30% (+2390 traitements supplémentaires). Outil généralisé dans les races rustiques ou bien implanté dans les autres races, les programmes de synchronisation des chaleurs représentent une réponse aux attentes de nombreux éleveurs en matière d’accès au progrès génétique, de maîtrise de la reproduction de leur cheptel ou de simplification du travail. Les résultats sont au rendez-vous quand quelques préconisations sont respectées. Génétique & reproduction ouvre un grand dossier sur une technique en plein essor. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 15 6/01/09 14:58 Page 16 Synchronisation des chaleurs Les progestagènes pour grouper les chaleurs L'utilisation des progestagènes en reproduction bovine a connu ces dernières années un usage de plus en plus intensif ainsi qu'en témoignent les statistiques de COOPELSO. C'est en 1948 que, pour la première fois, un contrôle artificiel du cycle ovarien a été obtenu chez la vache par l'administration journalière de progestérone. Physiologiquement, pendant la majeure partie du cycle, la progestérone inhibe la libération régulière de l'hormone hypophysaire LH (Lutropine). Sa diminution de concentration plasmatique résultant de l'effet lutéolytique des prostaglandines utérines est responsable d'une libération accrue des hormones LH et FSH (Follitropine), préliminaire indispensable à une croissance folliculaire et à l'ovulation. Ce schéma d'activité est reproduit artificiellement par l'administration de progestagènes. Les progestagènes sont des molécules à action progestative c’est-à-dire douées d’une activité semblable à celle de la progestérone. Ces substances regroupent des molécules naturelles produites par l'organisme et dont l'activité sur l’utérus par exemple est comparable à celle de la progestérone. Elles comprennent également des molécules synthétiques qui ont une activité progestative Taux de vêlage sur IA après synchronisation des chaleurs ou chaleurs naturelles (du 01/10/06 au 15/06/07) Génisses NB synchro % vêlage NB IA % vêlage Rustique 451 71 1 456 71 Viande 886 67 4 671 70 Vaches* NB synchro % vêlage NB IA % vêlage Rustique 583 57 4618 68 Viande 1212 53 12234 63 *Les résultats plus faibles sur vaches s’expliquent par la mise en place de groupage de chaleurs dans un but thérapeutique et non plus seulement zootechnique. Exemple : lots de vaches « en retard » synchronisées en fin de saison de reproduction, vaches en anoestrus suite à un déficit énergétique de la ration… 16 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Source : COOPELSO 2008 mesurable par analyse. Elles peuvent être dérivées de la progestérone. sation d'une spirale vaginale que d'un implant sous-cutané. Il existe cependant des différences possibles tant en ce qui concerne le pourcentage de gestation que d'?strus induit. A la vue des performances de reproduction obtenues après induction des chaleurs au moyen de progestagènes chez des génisses et des vaches de races lai- Voies d’administration La progestérone est administrée par la voie vaginale au moyen d'une spirale, appelée PRID (Progestérone Releasing Intravaginal Device). Ce système d'administration comporte une lame imprégné de 1,5 gr de progestérone. La mise en place de ce système se fait au moyen d'un applicateur et son retrait est assuré par simple traction sur une ficelle qui lui est accrochée dans sa portion postérieure. La rigidité de l'ensemble permet l'obtention d'un taux de rétention proche de 99 %. Des chercheurs néo-zélandais ont proposé la mise en place au niveau de la cavité vaginale d'un autre système d'administration de la progestérone ; le CIDR renfermant 1,9 g de progestérone (Controlled Internal Drug Release). COOPELSO et les vétérinaires du comité technique ont décidé de réaliser plusieurs études afin de déterminer le moment exact d’insémination après retrait du CIDR. Les chantiers sont prévus au cours de l’exercice 2008/2009. Le norgestomet est un progestagène de synthèse administré à la dose de 6 mg par voie sous-cutanée sous la forme d'un implant d'une longueur de 18 mm et d'un diamètre de 2 mm. La mise en place de cet implant au niveau de la face externe du pavillon de l'oreille se réalise au moyen d'un trocart. Le pourcentage de pertes est minime puisque compris entre 0,6 et 2 %. Durée d’administration La durée d'administration est en moyenne actuellement de 7 à 11 jours. Cette durée de traitement a été retenue à l’issue de nombreux essais sur le terrain. Cette durée de pose est celle qui optimise le pourcentage de fertilité. Résultats potentiels L'analyse des données expérimentales permet de constater le pourcentage satisfaisant de fertilité obtenu en première insémination après induction des chaleurs chez des animaux cyclés ou non cyclés tant après utili- ( ( tières ou allaitantes sur la zone d’action de COOPELSO, plusieurs observations peuvent être faites : La fertilité des génisses (calculée à partir des vêlages enregistrés à l’issue du traitement) est quasi identique que ce soit sur chaleurs naturelles ou après induction des chaleurs. Des différences de résultats apparaissent entre vaches. On peut supposer que certains traitements de synchronisation ont été mis en place pour « récupérer » des vaches en anoestrus pathologique (absence de chaleurs détectées dans les 50 à 60 jours suivant le vêlage et absence d'une structure lutéale sur l'un ou l'autre ovaire lors de la mise en place du traitement). Selon les troupeaux, l'effet des implants ou des spirales sur le taux de gestation en première insémination est ou non supérieur à celui obtenu après chaleurs naturelles. L’avis du spécialiste Les traitements des problèmes de reproduction à l’aide de médicaments ne rattrapent jamais complètement des erreurs de conduite alimentaire ou des difficultés de vêlage à l’origine de ces troubles. Parmi les vaches en troisième insémination, il en est probablement un bon nombre qui a souffert d’infections de l’utérus (endométrites) non détectées et donc non traitées. 100 jours ou plus après vêlage, les lésions utérines bien installées compromettent le résultat du traitement. Question pratique Apparition des chaleurs : attention au déficit énergétique Le déficit énergétique a des conséquences négatives sur la reproduction des vaches en perturbant notamment les sécrétions hormonales et en marquant les follicules deux mois avant qu’ils ne soient recrutés d’où les faibles taux de gestation en première et deuxième insémination. Le déficit énergétique semble baisser la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus. Or cette hormone est indispensable au bon déroulement des cycles sexuels. Le stress, les excès de chaleur influencent également les sécrétions hormonales. Dossier GENETIQUE N°57 ) ) COOPELSO invente un nouveau partenariat Le nombre d’inséminations réalisées après un traitement de synchronisation des chaleurs ne cesse d’augmenter sur la zone d’action de COOPELSO. Les résultats de fertilité et l’application des nouveaux protocoles depuis 2006 ont permis de développer ces techniques. Afin d’aller encore plus loin, COOPELSO a décidé d’accompagner financièrement les éleveurs n’obtenant pas au moins 50% réussite à l’IAP après synchronisation. Le partenariat qu’a bâti COOPELSO repose sur un engagement mutuel de l’éleveur et de la coopérative. Il ne s’adresse qu’au chantier de 10 femelles minimum. Les animaux retenus ne doivent pas avoir eu de problèmes particuliers au vêlage et doivent avoir vêlé depuis un minimum de 60 jours. Il faut également veiller à ce qu’ils présentent une note d’état corporel suffisante lors de la mise en ?uvre du traitement hormonal. L’éleveur devra limiter les stress alimentaires (changement brusque de réGénétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 17 6/01/09 14:58 Page 18 Dossier GENETIQUE N°57 Synchronisation des chaleurs gime), les interventions diverses (écornage, prophylaxie, traitements…) dans les quatre semaines suivant le groupage. COOPELSO s’engage à suivre l’évolution du taux de retour à l’insémination dans les 90 jours après la 1e insémination. Si dans les 90 jours suivant l’intervention, plus de Les spirales vaginales 50% des animaux synchronisés viennent à être inséminés une seconde fois ou sont déclarés non gestants par un technicien de COOPELSO, un avoir de 20 euros sera versé, au profit de chaque animal ré-inséminé, en fonction de l’écart entre le taux de gestation obtenu et l’objectif de 50% de réussite à l’IAP. La spirale renferme de la progestérone naturelle. Elle est déposée dans le vagin où elle reste en place 7 à 9 jours. L’IA est réalisée 56 heures après le retrait ou sur chaleurs observées. Exemple : 10 femelles inséminées à l’issue d’un traitement de synchronisation des chaleurs. 4 femelles gestantes (2 femelles ré-inséminées et 4 femelles constatées vides par palper rectal réalisé par un technicien d’insémination de COOPELSO dans les 90 jours après IA). Taux de réussite à l’IAP à l’issue du traitement = 40% (4 vaches) < objectif de 50% (5 vaches). COOPELSO rembourse [6 (nombre de femelles ré-inséminées ou vides) – 5] x 20 euros = 20 euros. Gèrer efficacement son troupeau La synchronisation des chaleurs s’intègre dans le plan de reproduction du troupeau. C’est une technique qui donne de bons résultats lorsqu’on respecte quelques recommandations de base. Suivant la période de l’année, l’éleveur se trouve confronté à un problème de temps et ne dispose pas d’une disponibilité suffisante pour une détection précise des chaleurs. Par exemple, l’éloignement des génisses par rapport au lieu de production du troupeau ne favorise pas toujours une bonne surveillance. Pour valoriser le différentiel de prix de vente des veaux, les vêlages doivent être répartis sur une période définie. En sachant qu’il est difficile d’obtenir des intervalles vêlage-vêlage proches de 365 jours, le maintien de cet objectif ne peut être réalisé que par l’introduction de primipares vêlant tôt dans la saison et par la réforme des multipares les plus tardives. Dans cette stratégie, le recours à la synchronisation de l’œstrus (ou des chaleurs) est parfois nécessaire en début de saison sur les génisses (et en fin de saison sur les vaches multipares décalées). Avant de proposer un quelconque traitement hormonal, il est important de contrôler les conditions d’élevage (surface disponible par animal, éclairement des bâtiments), l’état corporel des animaux (prévention antiparasitaire, alimentation : énergie, azote, fibres, minéraux, oligoéléments, vitamines) et l’état de l’appareil génital (malformations, gestations éventuelles). Attention, il s’agit de conduite en lot. Toute erreur liée à l’élevage des femelles à synchroniser (alimentation, stress, etc.) peut entraîner des échecs. Pour aboutir à des taux de fécondation satisfaisants, le traitement hormonal doit répondre à deux exigences : la connaissance du moment de l’ovulation (synchronisation de l’œstrus) et l’obtention d’un ovocyte de qualité, compétent et surtout pas trop âgé. Plusieurs protocoles sont proposés L’utilisation de traitements contenant un progestagène va mimer un corps jaune. Le retrait du dispositif 7 à 11 jours plus tard déclenche l’ovulation. Une injection de prostaglandine F2 alpha est réalisée avant le retrait du dispositif pour faire disparaître un éventuel corps jaune présent sur l’ovaire. Les traitements progestagènes peuvent être utilisés sur des génisses ou des vaches cyclées ou non cyclées (sans activité ovarienne). Il en existe deux types. Les implants auriculaires L’implant contient un analogue de la progestérone et se pose sous la peau de l’oreille. Une injection de Buséréline (analogue de GnRH) est réalisée au moment de la pose. L’implant reste en place 9 à 11 jours. L’insémination a lieu 48 heures après le retrait. 18 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 ( ( L’avis du spécialiste Les traitements à base de progesterones sont recommandés pour les femelles non cyclées. Les implants ou spirales de progestatifs sont capables d’induire ou de synchroniser les chaleurs chez les vaches en anœstrus vrai. La progestérone est sécrétée par le corps jaune présent sur l’ovaire après l’ovulation. Elle est indispensable au bon déroulement de la gestation. Tant que le niveau de progestérone dans le sang de la vache est élevé, le retour en chaleurs est quasiment impossible. C’est le cas entre le 6e et 16e jour du cycle sexuel de la vache ou durant la gestation. C’est cette capacité à bloquer momentanément le cycle sexuel que l’on utilise dans les traitements d’induction ou de synchronisation des chaleurs avec des implants auriculaires ou des spirales vaginales. Ces deux dispositifs libèrent en effet de la progestérone (ou un analogue) à dose physiologique. Cette dernière inhibe la production de GnRH par le cerveau de la vache. L’activité ovarienne est de ce fait ralentie. Au moment du retrait de la spirale ou de l’implant, la concentration en progestérone dans le sang chute. Le cerveau sécrète à nouveau suffisamment de GnRH pour permettre à un gros follicule de poursuivre sa croissance et d’ovuler. Une injection de prostaglandines réalisée un à deux jours avant le retrait de l’implant ou de la spirale permet, au cas où un corps jaune persisterait, de le faire disparaître. ) Question pratique Résultats variables : les applications Des éleveurs synchronisent chaque année leurs génisses élevées au foin. Parfois, on observe des résultats variables d'une année sur l'autre. La synchronisation ne constitue pas un traitement pour améliorer la fertilité. Si les protocoles de synchronisation sont bien respectés et les inséminations correctement réalisées, en veillant particulièrement à la manipulation de la semence et à la qualité de la contention des génisses, la variation de fertilité tient essentiellement à l’élevage des génisses. L’alimentation avec le respect des GMQ avant et après l’insémination, avec des apports corrects de minéraux, de vitamines, d’oligo-éléments et les traitements antiparasitaires sont les points critiques souvent rencontrés. Il faut se rappeler que la qualité des fourrages peut varier très fortement d’une année à l’autre. Si aucune mesure alimentaire corrective n’est appliquée, les résultats de reproduction peuvent alors être perturbés. ) Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 19 6/01/09 14:58 Page 20 Synchronisation des chaleurs Les points clés pour un chantier réussi Maîtriser la reproduction d’un troupeau demande une attention particulière. Quelques points essentiels méritent d’être attentivement suivis. Rappels de quelques conseils de bon sens. Les différents protocoles de synchronisation des chaleurs sont aujourd’hui très fiables. Ils sont adaptés à tout type d'animal (génisse ou vache), à tout stade physiologique (animal cyclé ou pas) et à tous les types d'élevage (vache allaitante à vêlage d'hiver ou d'automne par exemple). Quelques aménagements sont parfois nécessaires : ainsi dans les troupeaux où une proportion non négligeable de femelles risque d'être en anœstrus (« au repos »), une injection de 400 à 500 UI de PMSG (eCG) le jour du retrait doit compléter le schéma de synchronisation des chaleurs. Cette dose est à ajuster en fonction des races et de la saison. Les principaux facteurs susceptibles de faire varier les résultats de fertilité sont bien connus et ont été analysés : facteurs d'environnement (logement, contention, présence d'un taureau, alimentation, saison….) et facteurs individuels (rang de vêlage, conditions de vêlage, note d'état corporel, poids et variations entre le vêlage et la mise en place des traitements). Activité ovarienne avant traitement L'induction d'ovulation et la fertilité à l'IA sur œstrus induit dépendent de la cyclicité avant la mise en place du traitement. Plus la proportion d'animaux cyclés est importante et meilleurs seront les résultats du traitement de synchronisation des chaleurs. Tous les facteurs stimulant la cyclicité sont donc intéressants à contrôler, car les femelles non cyclées avant le traitement ne répondent pas toutes. Parité Le taux d'ovulation induite et la fertilité à l'œstrus induit sont toujours inférieurs chez les primipares qui ont plus de mal à se remettre de leur première gestation et de leur premier vêlage, leurs besoins nutritionnels de croissance étant encore importants. La venue des premières chaleurs est d'ailleurs plus tardive et il est généralement conseillé d'attendre un peu plus après mise bas pour la mise en reproduction des primipares (70 jours). Conditions de vêlage Lors des vêlages difficiles, les taux d'ovulation et de gestation sont toujours inférieurs à ceux obtenus après traitement de synchro sur des femelles ayant mis bas normalement et facilement, sans aucune intervention humaine. Lorsqu'une assistance, même légère, est fournie, l'induction d'ovulation et la fertilité sont moins bonnes et ils sont encore plus détériorés après extraction forcée ou césarienne. 20 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Intervalle vêlage - traitement C'est peut-être un des paramètres les plus importants à contrôler. La fertilité est plus faible si l'on insémine tôt après mise-bas, même sans traitement de synchronisation des chaleurs. Chez les vaches primipares traitées à plus de 70 jours après le vêlage, le taux d'ovulation est supérieur à plus de 10 points par rapport aux femelles traitées plus tôt. Note d'état corporel à la pose Les femelles en mauvais état corporel et maigres lors de la mise en place de traitement de synchronisation des chaleurs présenteront une fertilité moindre que les animaux en bon état corporel (note de 2,5 - 3 et plus). La note optimale est de 2,5/3 pour les vaches multipares, ce qui correspond à une note d'état de 3,5/4 lors du vêlage, soit une perte d'état corporel de 1 à 1,5 points (50 à 60 kg de poids vif ou 7 cm de périmètre thoracique) entre vêlage et traitement. Poids et race En plus de l'état corporel (état d'engraissement), le poids total peut avoir, dans certaines races une influence négative sur la fertilité, caractérisant sûrement un état d'engraissement important. Les effets défavorables de l'ensemble de ces facteurs sont cumulatifs et ceci peut expliquer des résultats catastrophiques. Au contraire, certains effets défavorables peuvent être compensés par la bonne maîtrise d'autres facteurs. À noter Génisses 60 % du poids adulte IA avec taureaux testés sur vêlage facile IA des génisses 2 semaines avant les vaches Vaches pose 60 j post-partum chez les multipares 70 jours pour les primipares maîtrise de l'alimentation en fin de gestation et en début de lactation état corporel à la pose = 2,5 à 3 flushing sur vaches maigres (état corporel = 2) Parole d’éleveur : Françis Rouquette à Lédas (81) « Avec la synchro, c’est plus facile de suivre le troupeau » De gauche à droite : Serge Esteveny avec Michelle et Francis Rouquette. Michelle et Francis Rouquette élèvent 70 limousines et la relève à Lédas (Tarn). Utilisée au départ pour inséminer les génisses, le couple d’éleveurs a décidé depuis cinq ans de miser sur la synchronisation des chaleurs pour gérer leur troupeau. Témoignage. « Au départ, nous avons fait quelques IA pour connecter le troupeau. Puis pour sécuriser le vêlage et simplifier le travail nous avons en 1998 commencé à synchroniser les chaleurs des génisses avant de les inséminer. Les résultats étaient satisfaisants. Les génisses partaient pleines [NDLR : L’inséminateur pratique un constat de gestation 50 jours après IA] dans des près très éloignés du siège de l’exploitation. Au retour dans l’étable, à l’automne, les vêlages sont groupés ce qui est plus commode à suivre. Le but est d’avoir le maximum de mises bas en octobre. Comme ce système marchait bien, nous nous sommes dit pourquoi ne pas l’étendre à tout le troupeau. Et comme on ne fait pas les choses à moitié, depuis cinq ans, la plupart des adultes et les seize génisses de renouvellement sont inséminées en une seule fois grâce au groupage des chaleurs. C’est une technique sécurisante car elle permet de regrouper les vêlages et donc de mieux les surveiller. Cela permet d’avoir des lots de génisses du même âge et plus homogènes à élever. Cela permet encore d’avoir des vaches au même stade et donc de pouvoir les alimenter au mieux. Avant le vêlage et jusqu’à un mois après, les vaches n’ont que du foin. Ensuite, nous introduisons dans la ration progressivement l’ensilage de maïs (de 5 Kg/j à 25 Kg/j en 4 semaines). Pour nous, il est très important de faire des bonnes transitions alimentaires. Une fois par mois, il y a une cure de vitamines E et sélénium. Dossier GENETIQUE N°57 Cette année, nous avons eu 60 vêlages en 20 jours et sans aucune perte. Avec la synchro, on perd moins de veaux. Fin décembre, notre inséminateur Serge Esteveny, aidé d’un collègue, à inséminé 65 animaux en moins de deux heures. Quelques vaches, qui étaient venues en chaleurs naturellement, avaient été inséminées avant la pose des spirales. L’objectif, au niveau du troupeau, est de ne plus avoir de vêlage après le 31 décembre, pour les vaches les plus tardives. En plus de nous faciliter le suivi et la conduite du troupeau, le fait d’inséminer pratiquement tout le troupeau nous fait économiser la présence d’un à deux taureaux dans l’élevage. En 2008, l’intervalle entre 2 vêlages (IVV) était de 379 jours. En général, la fertilité à l’IA varie entre 80 et 90% de réussite. Nous mettons deux taureaux trois semaines après les IA pour les éventuels retours. » Francis Rouquette : « une des clés du succès en élevage est la conduite en lot. Ainsi, on maîtrise mieux l’alimentation avant et après vêlage, la sélection des femelles, les traitements. C’est plus facile avec des lots homogènes. » Pour mettre toutes les chances de son côté Françis Rouquette précise quelques points à surveiller lors de la mise en place d’un groupage de chaleurs. Faire attention aux transitions alimentaires. Pas de changement de ration à une date proche du groupage. Se méfier également de l’herbe tendre au printemps et des repousses à l’automne. Avoir des animaux avec une note d’état de 2.5 mini à 3 (échelle de 0 à 5), et en reprise de poids au moment de l’IA. Pratiquer des cures de vitamines régulièrement. Préparer son chantier de synchro et d’IA à l’avance : planning d’accouplements fait pour gagner du temps au moment des IA, bien repérer les femelles lors des différentes étapes du protocole, travailler dans le calme. Eviter les vaches à problèmes (mal vêlé). Ne pas inséminer avant 60 jours après le vêlage. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 21 Page 22 Une évolution de la production Michel Gayou poursuit : « On privilégie le 22 Autonomie sur le plan alimentaire Dans cet élevage, une bonne alimentation du troupeau fait également l’objet de beaucoup d’attention comme l’explique Jacques : « Fourrage, enrubannage, et céréales, tout est produit sur l’exploitation. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 PAPYRUS ORVIL OULOU OURAGAN SAMMY TOKAPI TIMBRE I.V.V. réduit Pour Nina et Jacques Martin, rien n’est laissé au hasard et surtout pas la rentabilité du troupeau. Ainsi, les progrès dans l’intervalle entre vêlages ont été considérablement réduit comme le confie Jacques : « Depuis 4 ans, en IVV on a gagné facilement entre 30 et 50 jours sur le troupeau, c’est énorme ». Le calcul est relativement simple, c’est presque la totalité d’une production annuelle qui est gagnée tous les 7 ans. On mesure ici directement l’impact de l’insémination. D’ailleurs, le technicien met aux prochains objectifs économiques, l’engraissement pour mieux valoriser les réformes. TINKO TITO TRIO ULFILA UVAY Élevage PASSO PIFROU POKER ROMARIN RICHELIEU SANDOKAN SANTON SUPER TALENT UMEGA USUS VERMEIL VIDOCK URDOS OPELSO NIELSEN VACHES ONYX Jeunes bovins et veaux de boucherie Jacques raconte la formidable progression de son troupeau : « Lorsque mon père a démarré, il avait une quinzaine de vaches. Lorsque j’ai repris, il y a 20 ans, il y en avait une quarantaine. L’exploitation a beaucoup évolué, déjà mon épouse Nina, s’est installée avec moi l’année dernière et on a pu faire un achat de cheptel. » Une évolution que Jacques explique : « Il y a quatre ans, on a commencé avec l’IA, les résultats ne se sont pas faits attendre et maintenant on travaille totalement en IA. » Michel Gayou, l’inséminateur de la zone a beaucoup encouragé l’éleveur, il retrace : « Dans un premier temps, on avait fait le point sur le troupeau existant et le tri des vaches qui pouvaient nous servir de support de renouvellement, ce que nous continuons de faire tous les ans avec le plan d’accouplements. Ensuite, on s’est orienté vers un choix de taureaux transmettant de bonnes qualités maternelles, des taureaux plutôt mixtes, qui amenaient de la fertilité, du lait, du développement musculaire. Actuellement on est plutôt dans une phase où on se penche sur l’homogénéisation du troupeau. » NICODEME MALINOIS Qualités maternelles R E P O R T A G E Michel Gayou et Jacques Martin. Nous sommes en autonomie complète. Sur les 140 hectares, il y a 115 ha de prairies, prairies temporaires et prairies permanentes. On fait beaucoup de luzerne en raison de la qualité des terres et du climat. » Viande Nina et Jacques Martin exploitent 140 hectares à Saint-Frajou. Ils ont actuellement 85 mères Blondes d’Aquitaine et s’inscrivent dans un objectif de 120 mères dans les trois ans à venir. 15 à 20 génisses sont conservées chaque année dans une ferme où l’on pratique l’insémination à 100%. La production est essentiellement faite de broutards, avec quelques veaux sous la mère qui sont commercialisés en vente directe. VACHES Élevage Viande GÉNISSES Élevage Un an de gagné tous les 7 ans développement musculaire et les qualités d’élevage. Dans un second temps, on pourra travailler sur le format. Il faut dire aussi qu’avec l’agrandissement du troupeau on a eu un changement de production. Au début Monsieur Martin faisait davantage de veaux de boucherie. Avec un troupeau de la taille à laquelle il est parvenu, il faut s’orienter vers la production de broutards. Ce qui veut aussi dire que les quelques vaches de race normandes qui sont à la ferme, n’ont plus le même rôle qu’elles avaient pour le veau de boucherie. Ponctuellement, elles peuvent aider une vache qui a peu de lait pour des jumeaux, des premières vêlées. En conséquence, la dizaine de normandes qui sont ici peuvent être appelées à diminuer en nombre. » Le technicien précise un des objectifs : «L’idéal et on va y arriver, il faudrait qu’un jour, toutes les vaches soient d’une bonne valeur génétique pour permettre de garder leurs produits. Jacques Martin a vraiment vu le changement dans son troupeau : « Au niveau fertilité et vêlage, c’est en constante évolution, chaque année on progresse aussi au niveau des ventes de nos produits qui sont de mieux en mieux valorisés. On le retrouve sur le bilan financier. » Le représentant de COOPELSO qui entretient avec les éleveurs des relations privilégiées, sait aussi que, par le biais de l’IA, l’éleveur est encouragé à un suivi plus attentif du troupeau, il devient plus exigeant avec lui-même, et ainsi peut l’être davantage envers les autres. Viande Extrait du catalogue 2009 Mixte EARL de Lubia à Saint Frajou (31) Mixte GÉNISSES Mixte Blonde d’Aquitaine Viande 14:58 Élevage 6/01/09 Mixte GENETIQUE N°57 VIKING Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 23 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 24 Blonde d’Aquitaine Fiches conseils Père : Nicodème GPM : Eder CR vbs DM vbs 120 110 Père : Landais GPM : Fallou FNTest IVEL qms 99 110 Rdt vbs 102 DM qms 112 IFER qms 107 Talent Sammy Taureau très complet et facile à utiliser. Ses vêlages sont faciles. Ses filles, de type mixte, sont fertiles et laitières. Il apporte muscle et finesse. Urdos Le premier fils de Léo, utilisable sur génisses avec un profil plutôt élevage. Impressionnant. Talent est le fruit d’un cumul génétique exceptionnel. Il transmet potentiel de croissance, développement musculaire et finesse. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Plait qms 111 Utilisable sur génisses. Beaucoup de finesse. Très améliorateur en rendement, gras et couleur de viande. Père : Hiver GPM : Ustin FNTest 99 24 Rdt vbs 104 Père : Léo GPM : Hidalgo FNTest DS qms 102 106 Plait qms 110 Des femelles de type mixte, très laitières qui vêlent facilement. Uvay Usus Père : Norfolk GPM : Faucon IFNais DM vbs 105 110 Père : Levant GPM : Fallou FNtest DM qms 98 114 IMER qms 111 Un potentiel viande et des qualités maternelles très marquées. Tito Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 25 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 26 Blonde d’Aquitaine Fiches conseils Père : Ouragan GPM : Flambo FNTest DS jbs 103 100 Père : Malinois GPM : Evoe CRjbs DM jbs 109 105 RDT jbs 104 Vidock La nouvelle valeur sûre pour les génisses. De type mixte élevage, Vidock transmet beaucoup de finesse. Père : Ouragan GPM : Lau CR jbs DM jbs 107 113 Rdt jbs 113 Vermeil Recordman de l’indexation sur la conformation carcasse. Des veaux avec des arrières mains d’exception et très précoces. Père : Mikado GPM : Etprocles FNTest IMOCR qms IFER qms 108 115 113 Des produits équilibrés dans le muscle et le squelette avec de très bonnes épaisseurs du dessus et dotés d’une croissance exceptionnelle. En bref... Série testage 2009 La mise en place de la nouvelle série de testage Blond (série n°46 « C ») a débuté le 5 janvier 2009. L’objectif est de réaliser 415 inséminations sur la zone de COOPELSO, chez des adhérents à l’état civil bovin (ECB, VA0 ou VA4). 10 jeunes taureaux composent cette série où se côtoient des animaux issus d’accouplements dirigés sur les meilleures vaches de la race. Certains mâles proviennent d’origines nouvelles et présentent des pedigrees originaux. Parmi ces descendances, on remarque Oulou, Pékin, Scout, Théodule, Ténor. Participer au testage est une façon de s’impliquer dans la vie de la race. C’est pouvoir bénéficier des mesures incitatives du Pack testage. Pack testage COOPELSO réédite pour l’exercice 2008/2009 le pack testage. Cela concerne les éleveurs adhérant à l’Etat Civil (le testage doit être réalisé dans des élevages adhérant à l’Etat Civil Bovin, au VA0 ou au VA4). Pour chaque tranche de 10 femelles inséminées avec des taureaux blonds agréés Qualités Maternelles ou Jeunes Bovins, et 4 femelles inséminées avec des taureaux en testage, l’éleveur recevra une aide de 90 euros en fin de campagne de testage. Une prime de 30 euros est versée par veau de testage acheté. En 2008, 397 inséminations (101 % de l’objectif fixé) ont été réalisées dont 87% chez des éleveurs à l’Etat Civil Bovin. Transplantation Des femelles élites sont collectées pour accélérer la diffusion de la meilleure génétique. MIDATEST propose aux éleveurs intéressés des conditions avantageuses pour la collecte et la pose d’embryons. Une banque d’embryons est à la disposition des adhérents intéressés par l’acquisition d’une génétique haut de gamme avec garanties sanitaires. Nouveautés 2009 L’offre génétique Blonde d’Aquitaine est marquée par l’arrivée de plusieurs nouveaux taureaux issus de deux élevages de la zone de COOPELSO. Viking (Malinois/Evoe) est né chez Christian Pastre dans le Tarn (Cadalen). Il est labellisé Elite Viande. Tito (Levant/Fallou) provient de l’élevage de Christine Foissac à Cahuzac sur Vère (Tarn). Il possède le double label Elite Viande et Elite Qualité Maternelle. Félicitations aux deux éleveurs pour leur travail de sélection récompensé par cette reconnaissance ultime. Impact IA Le nombre d’inséminations réalisées par COOPELSO sur des femelles Blondes s’élève à 16 730 IA (-5.7%). On dénombre 15 490 femelles inséminées en race pure au cours de l’exercice 2007/2008. A noter que 26% des Blondes d’Aquitaine présentes sur la zone de COOPELSO ont été inséminées. Cela reste un des plus forts taux d’utilisation parmi les races allaitantes. Ulfila Une origine nouvelle, utilisable sur génisses. Taureau qui engendre des filles très fertiles et développées. DS jbs 102 Viking qms : index Qualités Maternelles obtenu à l’issue des contrôles à la station d’élevage des femelles de Casteljaloux (47). jbs : index Jeune Bovin issu des résultats d’engraissement des taurillons à la station de Denguin (64). vbs : index Veau de Boucherie calculé à partir des informations des ateliers d’engraissement. 26 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 27 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 28 Aubrac Impact croisement Charolais L’offre génétique 2009 s’élargit Une étude récente conforte l’intérêt de l’insémination Figure 1 A l’échelle d’un troupeau, sur la base d’une utilisation raisonnée de 58% de croisement, la plus-value s’élève à près de 1900 euros, prix de l’IA déduit (Voir figure 2). 28 L’insémination peut également permettre d’étaler la production et les sorties d’animaux afin d’avoir des produits à vendre en période creuse. Poursuivre le travail collectif engagé est indispensable à l’amélioration de la race Aubrac et des élevages. Dans ce but, il est préconisé d’inséminer au moins vingt femelles pour avoir un impact mesurable et pour utiliser les différentes catégories de géniteurs disponibles. Cet objectif passe donc par la connexion du troupeau grâce à l’insémination de 10/12 femelles au minimum avec des taureaux connecteurs, de réserver au moins 4/5 accouplements à des taureaux « futurs connecteurs », et d’utiliser 4/5 femelles comme support d’évaluation des nouveaux taureaux. L’application collective de ces principes doit permettre d’évaluer sur descendance rapidement et avec fiabilité les reproducteurs proposés, d’assurer la connexion raciale et le renouvellement de la gamme de taureaux connecteurs. Ces éléments constituent une garantie pour continuer à diffuser le progrès génétique grâce aux mâles largement utilisables par insémination. Pour la campagne 2009, la gamme de taureaux Aubrac disponibles à l’IA se présente sous 3 volets : Taureaux libres nouveaux : Canard, Cimba. évalués élevage : Roussel, Jlandais. Des différences économiques Le classement des veaux selon la grille EUROP a permis de mettre en évidence des différences significatives entre les produits né d’IA ou de Monte Naturelle. Les veaux issus de taureaux charolais diffusés par insémination obtiennent une note très supérieure (Voir figure 1) : 2/3 des veaux d’IA sont classés E. Les différences constatées à travers la note de conformation musculaire impactent la valorisation commerciale. L’étude a ainsi permis de mesurer précisément cette différence : 67.2 euros par femelle et 63.5 euros par mâles (pris de l’IA déduit) dans le cas d’un broutard maigre de moins d’un an. Cela représente une plus-value de 12 centimes d’euros en moyenne par kilo vif, soit un gain de 6%. Source : COOPELSO L’utilisation des taureaux du programme Excellence Charolais, diffusés par IA, dégage une plus-value intéressante sans détériorer les facilités d’élevage. C’est ce que vient de démontrer une étude récente conduite par COOPELSO. Arnaud Durand a réalisé son stage de fin d’étude dans le cadre de sa formation au pôle de Bernussou (Aveyron) à COOPELSO sur le thème de la valorisation des produits charolais issus de mères Aubrac. Il a étudié les résultats technico-économiques de plus de 9700 veaux croisés Charolais x Aubrac et commercialisés entre le mois de janvier 2006 et le mois d’octobre 2007. Parmi ces veaux, on dénombrait 7% de produits issus d’insémination. Le premier constat porte sur les conditions de vêlage des mères des veaux étudiés. 94% des mâles d’IA et 98% des femelles d’IA naissent dans les conditions 1 ou 2 (très peu de problèmes de vêlage rencontrés). La recherche de développement musculaire, source de valorisation commerciale, ne s’est pas faite au détriment des conditions de vêlages et des contraintes en découlant éventuellement. Utilisation des taureaux Aubrac évalués au sevrage : Velcro, Vulcania. à évaluer et à connecter : Andalou, Bill, Bayon, Arménien. autres disponibles : Rival, Ténor, Bison, Renault, pruneau. Andalou, Arménien, Bill, Roussel et Vulcania peuvent être utilisés sur génisses. Jlandais, Renault, Rival, Ténor, Velcro, Vulcania sont connecteurs. Taureaux réservés exclusivement VA4 connecteurs : Outsider, Urubu, Ushuaia. non connecteurs : Targou. Figure 2 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Outsider, Urubu et Ushuaia peuvent être utilisés sur génisses. Taureaux réservés VA4 et adhérents Union Aubrac connecteurs : Auvergnat, Rémus et Voici. non connecteurs : Cocard. Point de vue de l’Union Aubrac : Accès limité de certaines doses de taureaux Aubrac La race Aubrac connait un fort développement au niveau national (+5% par an) et l’utilisation de l’insémination augmente elle aussi, passant en quelques années de 10 à 13 %. Compte tenu de l’effectif de la base de sélection, du nombre de taureaux prélevés (taureaux qui sont mis en production pendant un an avant de poursuivre leur carrière en monte naturelle) et du stock de doses constitué, une gestion des accès s’avère nécessaire si l’on désire que le programme Aubrac atteigne une efficacité optimale au service du plus grand nombre. Ainsi, depuis déjà quelques années, plusieurs principes ont été adoptés : en début de carrière, le but est de parvenir rapidement à une évaluation IBOVAL du taureau ; si le nombre de doses est réduit (exemple d’un animal qui a peu produit en taurellerie), la diffusion sera orientée de manière prioritaire (ou exclusive) vers les cheptels en VA4. Cette même restriction sera appliquée dans des protocoles particuliers (taureaux dont les index sur ascendance sont très mal connus par exemple). Dans tous les cas, une partie est dite « bloquée » en attendant la publication des index car il serait dommage de se retrouver sans doses le jour où l’évaluation génétique du taureau est enfin publique !! quand l’ISEVR est connu (ie le taureau est indexé en Facilités de naissance, potentiel de croissance, développements musculaire et squelettique), la 1ère partie de la réserve « bloquée » est libérée mais il manque la connaissance des aptitudes maternelles que le père transmet à ses filles (AVEL, ALait et IVMAT) ; là encore, un certain stock sera préservé en attendant ces ultimes données. quand l’IVMAT est publié, le taureau est alors parfaitement connu : le dernier contingent peut être libéré. Les partenaires (la coopérative qui produit les doses, celles qui les mettent en place, l’organisme de sélection de la race ainsi que les EdE) se réunissent chaque année avant le début de la campagne pour définir les règles taureau par taureau ; ils peuvent être amenés à établir des priorités selon les disponibilités. Un taureau très demandé mais dont le stock libérable est réduit conduit à un arbitrage : l’équité et la volonté collective de maintenir un schéma global cohérent et efficace impose de donner la priorité aux éleveurs qui, par leur travail et leur engagement, permettent d’évaluer les taureaux. Nos schémas génétiques fonctionnent bien car ils sont menés d’une manière collective : leur but est d’améliorer sans cesse la race pour qu’elle produise ce dont ont besoin les filières et ce avec les contraintes de nos territoires. Cette amélioration continue repose sur une bonne connaissance des reproducteurs et les principes énoncés ici n’ont qu’une ambition : garantir aujourd’hui et demain une évaluation génétique la plus précise et la plus rapide possible. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 29 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 30 Aubrac Le nombre de femelles Aubrac inséminées en 2007/2008 est resté stable avec 6462 IA réalisées. On a assisté à un léger recul du taux d’IA en race pure au bénéfice des IA réalisées avec des taureaux charolais du programme Excellence Charolais. Cela se traduit par un taux de race pure de 55% (- 2%). Au cours des 6 dernières campagnes, 75 % de femelles Aubrac supplémentaires ont été inséminées. Croisement Charolais 100% gagnant Dans la plupart des troupeaux, une partie des vaches mérite d’être accouplée en croisement avec du charolais. Les produits représentent une source de valorisation non négligeable. L’idéal consiste à retenir des taureaux charolais adaptés à ses propres objectifs de production. L’offre génétique charolaise est donc scindée en deux catégories. Taureaux charolais utilisables sur génisses PROD. VEAUX 9 MOIS PROD. D’ANIMAUX DE 18 MOIS LUCIUS (fils de Prince) SUZERAIN (fils de Hivan) RONSARD* (fils de Haubois) TITUS (fils de Monzy) SOUCI VAUDOU (fils de Monarque) VULPIN (fils de Malinois) MALINOIS* (fils de Haubois) Taureaux charolais utilisables sur vaches SUZERAIN PROD. VEAUX 9 MOIS PROD. D’ANIMAUX DE 18 MOIS MALAKOF* (fils de Fabuleux) JET D’OR (fils de Barnabé) USUFRUIT (fils de Jupet) SUMO (fils de Lerebel) SOUCI (fils de Haubois) PISTIL (fils d’Hernani) Point de vue de l’Union Aubrac : Le croisement Charolais au service de la sélection L’UPRA Aubrac ne s’occupe pas que de race pure, bien au contraire ! Le croisement est au cœur de ses préoccupations. Les partenaires de l’UPRA, les Organisations de Producteurs notamment, ne cessent de réaffirmer la nécessité d’approvisionnement en bons croisés, pour le marché du maigre Italien et pour la Fleur d’Aubrac notamment. Le schéma de sélection traduit ces besoins en termes génétiques pour que la race produise les reproducteurs dont ont besoin nos filières. La vache Aubrac se doit donc d’être très maternelle, ce qui signifie entre autres vêlages faciles, en pur ET en croisement ! Cette spécificité de la race est complètement intégrée dans notre programme et certaines qualifications raciales (les MDS, Mère de Service) sont même prévues pour orienter vers le mâle charolais. Cette pratique évite enfin une dérive vers une sélection trop viande en race pure, ce qui serait préjudiciable pour ses qualités maternelles. Paroles d’éleveurs : « L’utilisation du croisement permet d’améliorer la sélection en race pure, en effet : nous ne sommes pas tentés de garder la descendance de femelles Aubrac médiocres comme futures reproductrices. » Sur quels critères triez-vous les vaches conduites en croisement ? « Les moins bonnes morphologiquement et ayant eu de mauvais résultats en pur », en effet ce sont généralement des vaches qui ont déjà vêlé une, deux à trois fois et n’ayant pas satisfait les éleveurs. Ainsi « le croisement n’altère pas la sélection en Aubrac, au contraire ». UTAK (fils d’Hivan) SIMBA (fils d’Hivan) LANZAC (fils de Codot) IMAIL (fils de Email) ORION* (fils de Barnabé) TONGA (fils de Lanzac) Père : Roussel GPM : Otton Taureau plutôt Elevage doté d’un très bon bassin avec une ouverture pelvienne remarquable. Bill est issu d’une lignée aux facilités de naissance indéniables. C’est une souche assez tardive. Il faudra surveiller l’avant main et les jarrets droits lors des accouplements. Bill peut s’utiliser sur génisse. Bill Maintien du nombre d’IA Fiches conseils Christophe Clamens – COOPELSO Père : Taupet GPM : Mario Bayon est un taureau très bien racé, en particulier dans la tête et l’avant main, au profil mixte Elevage. Il devrait laisser à sa descendance du gabarit et de bons aplombs. C’est une souche plutôt tardive présentant de bonnes capacités d’allaitement. Sa mère, Sheila, est indexée à 110 en Alait. L’absence de sang d’IA dans son pedigree le rend très intéressant. Bayon II Activité Aubrac Christophe Clamens – COOPELSO Père : Lioran GPM : Héros Ce taureau adulte, très favorablement indexé sur descendance, offre un solide cumul génétique. Issu de 3 lignées prestigieuses diffusées par IA (Lioran, Héros et Désir), Roussel se caractérise par un fort potentiel de croissance et beaucoup de profondeur. Ses filles sont très dociles et sont d’excellentes productrices. Racées, elles possèdent de très bons bassins, de fortes capacités d’allaitement et des aplombs très solides. Union Aubrac Roussel * Disponibilité très limitée 30 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 31 6/01/09 14:59 Page 32 Aubrac Charolaise Fiches conseils Père : Argent GPM : Paradis Canard Avec un pedigree peu diffusé par insémination, hormis Hector et son fils Jlandais, Canard demeure un montage remarquable pour ses facilités de naissance. Ses excellentes notes d’ouverture pelvienne vont lui permettre de procréer des filles avec de très bonnes aptitudes au vêlage. Disposant d’un bon potentiel laitier, Canard est un taureau très harmonieux avec de bonnes aptitudes fonctionnelles. Aplombs et rectitude de dessus sont des atouts morphologiques majeurs. Union Aubrac Père : Trésor GPM : Lebrou Cimba Issu de lignées reconnues et réputées, Cimba est un taureau puissant, très bien racé et solide sur son avant-main. Il présente de bonnes épaisseurs de dessus. Cimba s’illustre aussi par son format de bassin et sa pelvimétrie. Bien indexé en station, équilibré et mixte, il est issu de lignées faisant preuve de longévité. Son pedigree paternel (petit fils de Pompon) et maternel (petit fils de Lebrou) lui offre de larges possibilités d’utilisation exceptée les filles d’Urubu, d’Andalou, d’Officier et de Gulliver. Union Aubrac Père : Ulysse GPM : Marquis Cocard Ce taureau est remarquable par ses longueurs et son développement. Issu d’une souche tardive, Cocard devrait transmettre de la croissance à ses descendances. Ce montage génétique solide regroupe un grand nombre de vaches qualifiées Mères à Taureaux. Sa souche maternelle brille par ses capacités d’allaitement. Cocard enregistre d’excellentes notes de pelvimétrie et complète ainsi ses atouts de reproducteur pouvant engendrer sur vaches de bonnes femelles de renouvellement. Seules les lignées Herbet (urubu) et Nippon II sont à éviter. Union Aubrac 32 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Thierry Vidal à Lunel (12) R E P O R T A G E GENETIQUE N°57 On améliore considérablement la qualité du troupeau Thierry Vidal exploite une ferme de 42 hectares à Lunel en Aveyron. Il possède 60 mères charolaises et conserve une quinzaine de génisses chaque année pour le renouvellement. Il vend une dizaine de reproducteurs par an et le reste, environ 35 animaux, est élevé en veau d’Aveyron label rouge. Interview Jeune producteur, vous élevez du Charolais dans un paysage où l’on rencontre davantage de Limousin, pouvezvous raconter l’histoire du troupeau ? « Je me suis installé à la suite de mes parents en 1996. Mes parents avaient déjà commencé à avoir quelques charolaises. Ils avaient un petit quota laitier, raison pour laquelle il y avait une partie du troupeau en allaitant. Il est vrai que nous ne sommes pas nombreux à avoir du charolais ici. Cela vient du fait que l’on a une propriété assez morcelée et que le caractère très doux de la race charolaise qui est très calme convient à ce genre d’exploitation. C’est plus facile de les manipuler. Je précise que les génisses sont en pension. Les 1 an et 2 ans soit une trentaine de bête ne sont pas à la ferme, ce ne serait pas possible d’avoir 60 mères plus le renouvellement sur 42 hectares. » Pourquoi cette technique ? « La pression foncière étant ce qu’elle est ici, on a trouvé cette solution pour s’agrandir avec un éleveur qui a arrêté de traire et qui, en attendant la retraite, prend des génisses en pension. Ainsi, on se décharge un petit peu au niveau de l’exploitation ce qui nous fait baisser en charges. » Sur le plan alimentation comment travailler vous ? « Ensilage d’herbe et foin. Sur les 42 ha on fait 39 ha d’herbe et 3 ha de céréale. Disons que c’est uniquement de l’herbe, on a arrêté le maïs il y a trois ans. Le grossier, sauf la paille est donc produit en totalité ici. On est donc tributaire de l’achat au niveau des concentrés en complément. On ne peut pas courir plusieurs lièvres à la fois, avoir 60 mères et produire 10 ha de céréales. Si on pouvait prendre une quinzaine d’ha de plus en culture, on pourrait être plus autonome en alimentation, mais ce n’est pas possible Michel Turlan entouré de Thierry Vidal et de son père. au niveau du foncier. » En collaboration avec votre inséminateur Michel Turlan, qu’est-ce que vous recherchez en qualité du troupeau ? « Sur les 60 mères on accouple une trentaine de vaches avec des taureaux mixtes ou à conformation. On a arrêté de mettre des taureaux trop élevage parce que cela ne correspondait pas trop à ce que l’on recherchait ici. A savoir des vaches assez musclées en raison de la proximité de l’Aubrac qui recherche des taureaux musclés. Donc, il faut travailler sur les mères puisque les vaches élevages, même accouplées avec des taureaux viande, ne sortaient pas des veaux spécialement adaptés au croisement. Au niveau du renouvellement, on recherche de la mixité. Ensuite, les 30 autres mères sont accouplées avec des taureaux du schéma culard dans l’optique de produire de la vian- de. Les femelles sont valorisées en veau d’Aveyron et du Ségala, quant aux mâles les meilleurs sont triés pour garder en reproducteur. » Est-ce que des mâles ont été repérés pour faire carrière en insémination ? « L’année dernière, un fils de Pomardo est parti en station. Cette année un autre va y partir, il a été acheté fin novembre, c’est un fils d’Utak. » Donc un niveau génétique élevé ? « Oui un niveau très correct. On a commencé à inséminer en 1994. En moins de 15 ans on est passé de 400 kg de carcasse à 510 kg. Cette année on a vendu 16 vaches de réforme à 510 kg de moyenne. Cela fait de belles vaches. » Quels sont les autres atouts de l’insémination ? « On a aussi énormément amélioré les facili- Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 33 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 34 Charolaise Fiches conseils Père : Lerebel GPM : Exclusif IFNais DM Sev 103 110 IVEL qms 120 34 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 lement un atelier de volaille avec poulets, cannettes, pintades, dindes, chapons, oies. Mon épouse, qui s’est installée il y a deux ans, a également monté un atelier de poules pondeuses. » On peut parler de diversification dans le couple ? « Effectivement, les sources de revenus sont diversifiées et si l’un ne marche pas on peut espérer qu’autre chose prenne le relais. Je veux dire aussi qu’au niveau du travail, je suis secondé largement par mes parents en période de vêlage par exemple, par mon épouse aussi. On se rend des services mutuels. Précisons qu’être agriculteur chacun de son côté peut représenter des avantages notamment au niveau de la sécurité, cela a aussi des inconvénients au niveau de la vie au quotidien. » Bienvenue à Zoé A noter que lorsque COOPELSO a effectué le reportage chez Thierry Vidal, trois jours auparavant le 6 décembre, Thierry et Magalie son épouse venaient d’avoir une petite fille, Zoé. COOPELSO souhaite la bienvenue et bonheur à Zoé, la relève est assurée. Père : Lerebel GPM : Igloo Mic CONF jbs IVEL qms 120 106 Terrien directement aptes à la saillie. » Vous êtes donc un éleveur heureux ? « Hum, comme tout le monde on a été mieux que ça sur le plan financier puisqu’on a été touché par l’augmentation des charges, notamment au niveau de l’achat de l’aliment. On en passe une centaine de tonnes par an. » Sur le plan familial travaillez-vous seul à la ferme ? « Je suis marié, ma femme est agricultrice, mais de son côté. Elle est dans un GAEC avec sa sœur, son frère, sa maman maintenant, en système veau d’Aveyron. » Charolais également ? « Non en Limousin. » Il y a concurrence alors ? « C’est de temps en temps un sujet de discorde (rires). Plus sérieusement, ils ont éga- IMER qms 107 Champion Aptitudes Bouchères, SUMO confirme sur ses Qualités Maternelles. Potentiel de croissance et conformation à tous les stades. Ses filles sont homogènes, fertiles et maternelles. Père : Lakanal GPM : Hongrois IFNais DM Sev 109 111 Sumo tés de naissance. Ce qui est un des points critique de la race. On faisait environ 6 césariennes par an, on est tombé à 2. Sur 55 vaches qui ont vêlé jusqu’à maintenant, il y a eu 2 césariennes cette année. Je veux aussi insister sur le fait que depuis que l’on insémine, les césariennes sur génisses sont très très rares. C’est un gros point fort de l’IA. » « Lors de la dernière campagne nous avons utilisé Russ sur les génisses et Sumo sur les vaches. Ces deux taureaux correspondent bien à nos attentes, du muscle, des qualités maternelles correctes et de bonnes aptitudes au vêlage pour les filles. Concernant la production de viande on a utilisé Utak et Ucello qui sont les meilleurs au niveau des index de musculature précoce. » A quelle période faites-vous les vêlages ? « C’est du vêlage d’automne. Disons à partir du 1er septembre. Il y a un gros pic en septembre octobre et en novembre ce sont les dernières. » Quels sont vos critères pour faire vêler à cette saison ? « Au niveau du veau d’Aveyron on tombe dans une période creuse pour les ventes puisqu’on sort les veaux à partir du 20 mars. En avril et mai, il n’y a pas une grosse offre sur le marché donc les veaux sont mieux valorisés. Pour les reproducteurs, les veaux qui naissent en octobre sont vraiment aptes à la saillie en mars. Et comme on vend exclusivement des taureaux pour le croisement et que la majorité des Aubrac restent en système naisseur traditionnel février mars, cela nous permet de vendre des reproducteurs IFER qms 107 RUSS produit des broutards haut de gamme, des taurillons à fort rendement et d’excellentes reproductrices grâce à de très bonnes aptitudes maternelles. Utilisable sur génisse. Russ R E P O R T A G E TERRIEN cumule bonnes facilités de naissance, précocité, finesse de viande et conformation. Ses filles sont fertiles, possèdent de bons bassins et vêlent très facilement. Casimir, un veau qui part en station de contrôle pour l’IA. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 35 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 36 Charolaise Fiches conseils Extrait du catalogue 2009 Contrôle sur descendance Qualités Maternelles Père : Hivan GPM : Valex FNTest MP v3s 106 121 Fnais Croissance (CRqms) FOS v3s 117 Simba Père : Malinois GPM : Imail FNTest MP v3s 114 112 Vulpin VULPIN donne des produits d’une très bonne conformation et facile à naître. Utilisable sur tout support. NATUR NECESSAIRE PISTIL PRIMEUR RARE ROBUSTIN RUFUS RURAL RUSS SAUMUR SUMO TERRIEN TOULON TYPIQUE père Exclusif Dalton Hernani Hernani Ibob Casoar Harrison Impair Lakanal Igloo Mic Lerebel Lerebel Lerebel Farman 109 114 92 88 102 100 95 95 109 105 93 103 95 105 Réf : CH.MP 08 Vaudou FOS v3s 113 VAUDOU donne des veaux d’excellente conformation. Utilisation large possible grâce à son index facilité de naissance. Fertilité (IFRqms) Vêlage (IVEIqms) Incidence mère au sevrage des filles 98 92 105 116 102 103 99 113 94 111 107 97 101 96 96 106 106 96 90 96 101 104 112 107 104 95 106 96 106 96 98 113 108 102 100 102 100 106 101 94 105 94 112 94 91 100 108 122 94 91 107 91 104 102 113 87 107 94 91 94 118 118 108 99 107 101 106 120 126 111 99 109 107 113 105 99 117 101 103 113 107 98 103 115 TYPIQUE PRIMEUR Contrôle sur descendance AB veaux de boucherie Père Père : Monarque GPM : Haubois FNTest MP v3s 114 121 36 FOS v3s 114 DS (DSqms) (IMERqms) Réf CH.QM 08 Ce fils d’Hivan associe facilité de naissance, morphologie et finesse d’os. Utilisable sur tout type de vaches. DM (DMqms) JET D’OR IMAIL LANZAC LUCIUS MALAKOF* MALINOIS* ORION* ORKI RONSARD* SIMBA SOUCI SUZERAIN TITUS TONGA TOURBILLON TRUCHET UBU USUFRUIT UTAK UVAL VALMY VAUDOU VULPIN Barnabé Email Codot Prince Fabuleux Haubois Barnabé Barnabé Haubois Hivan Haubois Hivan Monzy Lanzac Valex Imail Jupet Jupet Hivan Godey Malinois Monarque Malinois Facilité de Naissance (FNTest) Muscularité (MPv3s) Finesse d'os (FOSv3s) 77 95 93 109 97 111 101 103 110 106 109 110 121 99 107 103 93 100 96 106 107 114 114 123 124 121 105 114 113 123 123 122 121 122 118 119 122 115 122 126 129 133 121 119 121 112 108 104 104 116 102 111 95 99 102 117 113 111 114 99 104 112 100 102 104 103 108 113 114 UVAL *Disponibilité limitée. Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 37 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 38 Limousine EARL de la Colombière à Lacaune (81) Extrait du catalogue 2009 L’IA pour avancer en génétique 38 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Remix Retiaire Roesti Rouseilhou Safara Tazieff Usse Élevage Mixte Viande Élevage Viande On-Dit Tastevin « Les bons résultats de l’EARL de la Colombière reposent sur des objectifs clairement établis et poursuivis sur le long terme. Avec une conduite rationnelle et une alimentation adaptée, le potentiel génétique peut s’exprimer. » Élevage Neuf VACHES Muscleor Tardoire Mathieu Alary, technicien inséminateur COOPELSO : Mixte Viande Élevage VACHES Pax Jeunes bovins et veaux de boucherie Néophin Mixte GÉNISSES Viande point sur l’évolution du troupeau. Quelques taureaux ont marqué très fortement le troupeau tel Dauphin qui a posé de solides fondations. Highlander a été très intéressant. On-Dit donne aussi de bons résultats » note Daniel qui poursuit « Quelques mères à taureaux sont accouplées pour le programme de sélection. Pour les autres vaches, cette année, les taureaux utilisés sont Rétiaire, Urville, Toptoro, Mozart, Rouseilhou pour les taureaux du catalogue MIDATEST. Nous utilisons quelques doses de taureaux autorisés ou en copropriété et bien sûr le testage. » L’EARL de la Colombière a vu naître TOPTORO, un fils de Nélombo sur Larousse (Tarvis X Ulysse). « Larousse est une vache née en 1995 qui avait été retenue par MIDATEST et accouplée avec Nélombo. Elle donna naissance à TOPTORO qui fut agréé Jeune Bovin. Cette vache est toujours dans le troupeau. Elle produit très bien et possède un pis excellent. C’est aussi une vache très laitière, très maternelle et docile. Elle possède un très bon bassin et transmet de bonnes qualités de race. C’est pourquoi j’essaie de lui faire faire un maximum de veau. Elle vient d’entamer son dixième vêlage. » Qualités maternelles R E P O R T A G E L’apparition des limousines à la Colombière remonte à l’installation de Daniel Albert en 1976. Puis le nombre de vaches a augmenté. Daniel raconte : « Le démarrage de l’insémination dans le troupeau a coïncidé avec notre adhésion au contrôle de performances VA4 au début des années quatrevingts. Il s’agissait de progresser rapidement car on avait atteint certaines limites avec la saillie naturelle. L’IA nous a assuré le développement du troupeau et a permis d’améliorer les qualités maternelles comme le lait et la facilité de vêlage mais aussi la docilité. C’était donc un moyen d’améliorer la qualité de notre renouvellement. » Ici, les vêlages sont groupés, en général, entre fin septembre et décembre en raison de la présence des brebis laitières. La reproduction revêt donc un caractère très important. Daniel Albert précise : « Nous faisons faire une quarantaine d’IA chaque année. La fertilité est correcte. Je surveille les chaleurs que je note sur le calendrier fourni par mon inséminateur. En général, j’essaie d’inséminer sur une deuxième chaleur et pas avant 50 à 60 jours après le vêlage. Les dernières vaches intéressantes, qui n’ont pas été mises à la repro fin décembre, seront synchronisées pour induire une chaleur et être inséminées. Après quoi mes taureaux assureront les retours. Pour la surveillance des chaleurs, je regarde avant de soigner le matin vers 7 heures ou le soir, sinon je repasse à midi. Les taureaux sont dans des box à côté des vaches ce qui est une aide appréciable quand une vache commence à se manifester. » Le troupeau bénéficie du contrat de suivi REPRO CONFIANCE, mis en œuvre par Mathieu Alary, le tecnicien inséminateur du secteur. Toutes les vaches inséminées sont donc fouillées afin de s’assurer du résultat. Une partie du troupeau est destinée au renouvellement ou à la vente pour la reproduction. Les mâles seront repoussés au sevrage lorsque leurs mères iront au pâturage. Vendus en septembre, entre 500 et 550 Kg de poids vif, ils permettent, en augmentant la productivité du troupeau, de dégager de la valeur ajoutée dans l’exploitation. Elisabeth et Daniel remarquent : « Nous produisons des céréales et nous avons du potentiel de croissance grâce à la génétique. Il est donc intéressant d’engraisser les veaux. Les bâtiments sont vides une partie de l’année, nous avons la place. Cela permet aux vaches de passer l’été dans des estives plus maigres car elles n’ont pas les veaux à nourrir. » L’objectif de sélection est de toujours renforcer le potentiel de croissance et d’améliorer encore le format et la qualité des bassins. « Le planning est fait avec les techniciens de COOPELSO. C’est le moment de discuter des orientations génétiques et de faire le Mixte GÉNISSES En cette fin de mois de décembre, les averses de neige et le vent glacial balaient les monts de Lacaune, dans le sud est du Tarn, où Elisabeth et Daniel Albert élèvent 240 brebis laitières et une cinquantaine de Limousines. Passionné de sélection Limousine, le couple d’éleveurs a depuis vingt-cinq ans adopté l’insémination pour avancer en génétique. Reportage. Rockstar Salvetat Suc au may Téhix Thétis Ufanos Upax Urville Uskudar Usted Ut-majeur Vitelo Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 39 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 40 Limousine Fiches conseils Taureau à génisses. Excellent père à femelles (Fertilité, Vêlage, Allaitement) Père : Highlander GPM : Espoir IFNais IFER qms 100 113 IVEL qms 107 Roesti Taureau très régulier et issu de 2 lignées confirmées. Roesti est positif sur tous ses index qualités maternelles. Père : Popeye GPM : Figuier IFNais DS qms 98 104 Plait qms 119 Un pedigree confirmé pour une orientation mixte viande et des qualités maternelles marquées. Père : Eléazar GPM : Dauphin CR qms DS qms 107 121 IVEL qms 110 Des filles au profil très élevage. A utiliser pour améliorer le format. Père : Nélombo GPM : Epson CR jbs DM jbs 111 132 Rdt jbs 114 Remarquable développement musculaire. Beaucoup de largeur, d’épaisseur et de rebondi musculaire. Usse Une origine nouvelle pour produire des vaches très laitières. Ses facilités de naissance lui permettent une large utilisation. IMER qms 106 Tazieff Plait qms 117 Père : Mas Du Clo GPM : Dauphin DM qms DS qms 114 111 Tardoire Tastevin Père : Epson GPM : Highlander IFNais IVEL qms 101 115 Thétis qms : index Qualités Maternelles obtenu à l’issue des contrôles à la station d’élevage des femelles de Casteljaloux (47). jbs : index Jeune Bovin issu des résultats d’engraissement des taurillons à la station de Denguin (64). vbs : index Veau de Boucherie calculé à partir des informations des ateliers d’engraissement. 40 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 41 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 42 Limousine Fiches conseils Père : Milou GPM : Lascar FNTest CR vbs 112 108 Vitelo Un pedigree original et un très bon index facilité de naissance rendent ce taureau très attractif. Pour améliorer croissance, conformation, couleur et gras de couverture. Père : Pax GPM : Charmeur FNTest CR vbs 102 120 Usted DS jbs 110 Facile à utiliser grâce à son pedigree nouveau. Urville transmet une morphologie équilibrée et de bonnes largeurs. En bref... DM vbs 121 Issu de 2 lignées confirmées Viande Précoce, Usted apporte des garanties sur tous les postes importants en production de viande. Père : Pax GPM : Charmeur CR vbs DM vbs 110 115 Rdt vbs 111 Activité Avec 31 920 femelles inséminées au cours de l’exercice 2007/2008, la race limousine demeure la race allaitante la plus représentée sur les départements de COOPELSO. Au cours des 6 dernières campagnes, le nombre de limousines inséminées a augmenté de plus de 15%. Au final, plus de 21% des limousines présentes sont inséminées. On-Dit, Highlander et Remix sont les taureaux Qualités Maternelles plébiscités par les adhérents de COOPELSO. A eux trois, ces taureaux d’exception réalisent 45% des inséminations en race pure. Testage La mise en place de la série de testage limousin en race pure (série 36 – « C ») a débuté le 8 décembre 2008 et s’achèvera fin mars 2009. L’objectif est de tester 12 nouveaux taureaux, ce qui représente sur la zone de COOPELSO en moyenne 600 inséminations à réaliser (taureaux témoins compris). La totalité des inséminations est à mettre en place chez des éleveurs adhérant à l’Etat Civil Bovin (ECB, VA0 ou VA4). Aux côtés de jeunes taureaux issus d’accouplements dirigés sur les meilleures vaches de la race, quelques mâles provenant d’origines nouvelles et de pedigrees originaux ont été retenus. Parmi les descendances connues, on retrouve Ionesco, Méridien, Neuf, Nexen, On-Dit, Ozeus, Remix, Ria. Participer au testage est une façon de s’impliquer dans la vie de la race. C’est pouvoir bénéficier des mesures incitatives du Pack testage. Les veaux de testage sont assurés de trouver un débouché rémunérateur. Le pack testage aide les éleveurs à évaluer les taureaux Au cours de la dernière campagne, 482 inséminations de testage ont été réali- sées sur la zone de COOPELSO dont 96% chez des éleveurs à l’Etat Civil Bovin. Pour aider les éleveurs, COOPELSO a mis en place avec ses partenaires le pack testage qui prévoit : • Une prime de 30 euros par veau de testage acheté, • Une aide de 90 euros par tranche de 10 vaches inséminées en race pure avec des taureaux agréés Qualités Maternelles ou Jeunes Bovins et 4 femelles inséminées en testage, Catalogue 2009 Le catalogue 2009 propose plusieurs taureaux nés dans des élevages de la zone de COOPELSO. Pour les nouveaux promus, Tazieff né au GAEC de Clairvaux à Clairvaux d’Aveyron (12), Thétis du GAEC de Cancerles à Goutrens (12) et Turquoise de l’EARL Combes à Murat sur Vèbre (81). Félicitation à ces éleveurs pour leur contribution au progrès génétique racial. Ses origines et les performances de sa descendance font d’Upax un géniteur de choix pour produire de la viande précoce. Rendement et couverture de gras au top. Upax 42 DM vbs 109 Père : Scapin GPM : Domino CR jbs DM jbs 109 111 Urville Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 43 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 44 Gasconne Père : Occitan GPM: Jockey Père : Relief GPM: Gaspacho Par son origine totalement nouvelle, Ulster permet un grand choix d’accouplements. Ses principaux atouts résident dans le gain important sur Développement Musculaire combiné à un bon squelette et un très bon GMQ sur sa descendance. Il sera privilégié sur des vaches présentant de bonnes qualités de race. Typage Mh/+. (Viande + Élevage) Taureau très équilibré et complet. Des qualités « Élevage » exceptionnelles : Croissance, Squelette, IVMAT des parents, ouverture pelvienne. La carrière exemplaire de la mère constitue un gage de sécurité : 12 vêlages avec un IVV de 364j, une production hors normes avec 4 produits retenus à la vente annuelle des taureaux de la SICA PEPIRAG (Mixte Élevage). Typage +/+. Groupe Gascon Alain Roussel - COOPELSO Père : Ulster GPM : Leader Ce fils de Lucky (DS = 110) et d’Anémone (ISU = 148) confirme à travers sa descendance sa 1ère place obtenue au Centre National Gascon. Frère d’Héraclès et arrière petit fils de Cournier, Ourasi présente un pedigree solide. C’est un taureau complet qui amène du développement squelettique (longueur et bassin) et des épaisseurs. Les accouplements seront privilégiés sur des femelles possédant de bonnes aptitudes fonctionnelles. Typé Mh/+. Taureau très prometteur alliant des résultats exceptionnels en station d’évaluation avec une ascendance ayant fait largement ses preuves dans la race. Il devrait s’imposer à l’avenir comme un bon améliorateur de développement musculaire tout en préservant les qualités laitières de ses descendants. (Mixte Viande). Typage Mh/+. Groupe Gascon Bolide Père : Lucky GPM : Arthur II Ourasi Camurac Fiches conseils Ulster Alain Roussel - COOPELSO Black Taureau mixte très harmonieux de part son équilibre muscle / squelette. Un potentiel de croissance très intéressant pour un taureau non porteur du gène mh. Des qualités de race exceptionnelles rassurantes. Taureau complet pouvant satisfaire tout type de production, il présente également l’attrait d’être un taureau +/+ issu de lignées relativement nouvelles. (Élevage+Viande) Groupe Gascon 44 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Remarquable pour ses origines de Développement Squelettique, ce taureau typé +/+ présente également un Développement Musculaire intéressant. Son père a été très utilisé dans la Base de Sélection car ses produits sont équilibrés et homogènes. Linotte (sa mère) devrait transmettre en plus son gabarit exceptionnel qui lui a permis d’être récompensée à de nombreuses reprises. Groupe Gascon Voltaire Père : Totem GPM : Gamay Père : Revolver GPM : Gascon Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 45 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 46 INRA 95 Extrait du catalogue 2009 Père : Hyatus GPM : Haubois Réf BL.VB 08 MILORD NAUDOR PAPIN PATIENT SHAKESPEARE SIBOSS SPIKE TRIMARAN UGO ULRICH URTIS Cebouygues Cebouygues Ivancoop Ichor Ichor Iboss Archibal Haubois Ormeaux Cocotier Hiatus Facilité de Naissance (FNTest) Croissance en vif (CRvbs) Conformation en vif (DMvbs) Rendement Gras Couleur viande 106 111 99 101 97 95 117 104 93 113 98 117 99 107 118 111 117 95 115 117 91 110 136 130 129 125 135 133 138 151 141 146 128 121 105 112 120 135 114 113 128 111 126 117 113 123 113 108 101 107 120 115 115 117 88 104 102 89 103 104 111 100 101 118 104 107 Fiches conseils Père : Ormeaux GPM : Cebouygues Ugo Ce montage Charolais sur une fille Cébouygues, donne une très grande satisfaction par la régularité de sa production. A 3 semaines, les veaux ont une conformation parfaite (compacts et très lourds) et une couleur de robe claire. Les carcasses sont également lourdes et très conformées : - compacité et régularité dans les épaisseurs musculaires. - couleur de viande nettement améliorée par « l’effet taureau ». Ugo est à réserver exclusivement aux vaches adultes. JC Verzeni - MIDATEST 46 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 Urtis Père Un « look Blanc Bleu » dans la robe de ses produits et des veaux bien faits, poussant, fins et bien dessinés dans l’arrière main. Les veaux de Urtis sont « triangulaires » : conformation normale dans l’avant main, supérieure dans les dessus en largeur et épaisseur, et excellente dans les arrières avec des largeurs et des rebondis très prononcés. Utilisation « normale » par ses facilités de naissance neutres. JC Verzeni - MIDATEST Père : Haubois GPM : Cébouygues Les papis frappent fort ! Le produit du tandem Cébouygues (grand-père) et Haubois (père) était attendu. Il n’a pas déçu. Les index de conformation sont exceptionnels, la croissance est au rendez-vous. Tout cela est assorti de conditions de naissance confortable. Avec Trimaran, prenez le large ! Serge Astruc – INRA Trimaran Contrôle sur descendance AB veaux de boucherie en atelier Père : Cocotier GPM : Archibal Message aux nostalgiques d’Archibal. Un nouveau petit-fils est arrivé ! Il s’appelle Ulrich. Finesse, conformation et conditions de naissance sont maintenues au top. De belles carcasses rondes, épaisses, bien couvertes, Cocotier a confirmé l’œuvre de son grand prédécesseur. Serge Astruc - INRA Ulrich Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 47 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 48 La parole à... Déclaration du père des veaux Pour aller plus loin… Obligatoire pour tous les éleveurs La certification de la parente L’arrêté ministériel du 27 novembre 2007 rend obligatoire pour tous les éleveurs la déclaration d’une information sur le père d’un veau qui vient de naître. Les informations enregistrées sur le père permettront des analyses par groupe d’animaux : elles ne permettront pas une évaluation génétique individuelle de chaque reproducteur. Pour aller vers cette évaluation individuelle, l’éleveur doit adhérer au dispositif de certification de la parenté. Piloté par l’Etablissement de l’Elevage, ce dispositif effectue des contrôles de cohérence sur le père et la mère notifiés et permet alors de certifier la parenté. Concrètement, pour un éleveur qui n’adhère pas à la certification des parentés, les parents déclarés sur la notification de naissance ne figureront pas au dos du passeport (verso du passeport étoilé). le code pays et le numéro national du père supposé du veau, ou par simplification, la mention« IA » si le veau est issu d’une insémination, ou la mention « NSP » si vous ne savez pas avec précision qui est le père du veau. Comment remplir le document de notification ? Informations à communiquer uniquement pour les adhérents à la certification > Les éleveurs qui sont adhérents au dispositif de certification de la parenté (anciennement État Civil Bovin) déclarent depuis toujours à la naissance une information sur le père du veau. Ils doivent continuer. La nouveauté concerne tous les autres éleveurs. Ils doivent aussi notifier une information sur le père à partir du 1er juillet : Le verso d’un passeport bovin dans le cas d’un élevage qui n’adhère pas à la certification des parentés RT PASSEPO ÉTOILÉ Des simplifications pour les éleveurs qui adhèrent à la certification de la parenté Cette obligation vise 2 objectifs : > Renforcer la traçabilité animale Le père notifié par l’éleveur permettra de savoir si une insémination a produit un veau ou si, la vache étant revenue en chaleur, l’éleveur l’a faite saillir par un taureau de monte naturelle. Elle sera également utile dans le cadre de l’Observatoire National des Anomalies Génétiques en aidant à la recherche d’une éventuelle cause génétique de ces anomalies. > Mieux évaluer et mieux piloter la diffusion du progrès génétique L’efficacité du dispositif d’amélioration génétique repose, d’une part, sur la création du progrès génétique, et, d’autre part, sur sa diffusion dans l’ensemble de la population, y compris, bien enten- 48 Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 du, dans les élevages qui n’adhèrent pas au dispositif de Certification de la Parenté des Bovins. La notification des pères des veaux par tous les éleveurs et pour tous les veaux nés est indispensable. Elle permet de connaître la réalité des flux des reproducteurs mâles sur l’ensemble de la population, de caractériser ces reproducteurs et de mesurer l’impact quantitatif des différentes catégories de taureaux. Associé à une analyse des données d’abattage, un tel système permet également de quantifier l’impact des différentes catégories de reproducteurs sur l’approvisionnement de la filière aval. La notification du père permettra de mieux évaluer et de mieux piloter la diffusion du progrès génétique. Comme on peut le constater l’intérêt de cette obligation est avant tout collectif. F Orféo – Maison de l’Elevage - TARN La réglementation a évolué aussi pour les adhérents à la certification des parentés. Comme indiqué ci-dessus, les modalités de déclaration à la naissance du veau sur le document de notification ont évolué depuis le 1er Mai avec les trois mentions possibles (N° du père supposé ou mention « IA » ou mention « Ne sait pas ») La nouvelle réglementation introduit une simplification en n’obligeant plus l’éleveur à transmettre un relevé de saillies pour les montes naturelles qui ont lieu dans son troupeau. En contre partie, tous les taureaux de monte qui saillissent dans ces troupeaux doivent avoir une analyse de typage ADN qui sera utile pour contrôler a posteriori la validité des parentés. Le résultat de la certification des parentés se traduit concrètement par la mention des parents au dos du passeport qui accompagne l’animal. Le verso d’un passeport bovin dans le cas où la parenté est certifiée > N° du père : à communiquer par tous les éleveurs. Trois possibilités : Le N° du père supposé IA si père est taureau insémination NSP= « Ne sais pas » si père inconnu RT PASSEPO N FILIATIO La certification des parentés est bien connue par les adhérents du Contrôle Laitier et de Bovins Croissance au contrôle de performances (formule VA4) ou en suivi technique sans pesée ni pointage ( formule VA0). Mais il est aussi possible d’adhérer à la certification des parentés sans contrôle de performances. Contact : Etablissement Départemental de l’Elevage Génétique & reproduction N°57/JANVIER 2009 49 GENETIQUE N°57 6/01/09 14:59 Page 50 Quand vous changez de tracteur, vous ne laissez pas le hasard choisir à votre place... Et pour l’avenir de votre troupeau, comment faites-vous ? Utilisez des taureaux testés et agréés Qualités Maternelles pour améliorer le renouvellement de votre troupeau Génétique & reproduction Le Tournal, 81580 Soual Tél. 05 63 82 52 00, Fax. 05 63 82 52 01 Email : [email protected]