Europe 1 - Sauvetage de l`usine d`Alstom à Belfort

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Europe 1 - Sauvetage de l`usine d`Alstom à Belfort
Europe 1 - Sauvetage de l’usine d’Alstom à
Belfort : solution pérenne ou simple
"bricolage" ?
Mardi 4 octobre, Arnaud Aymé, Associé chez Sia Partners, débatait sur Europe
1 en compagnie de Patrick de Cara, délégué syndical CFDT Alstom à Saint
Ouen.
Arnaud Aymé intervient suite aux commandes passées par l'Etat visant à sauver le site
industriel d'Alstom à Belfort :
Après l'importante commande publique destinée à maintenir et développer le site
d’Alstom à Belfort, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le "bricolage" du
gouvernement.
LE DÉBAT
Quinze TGV à étage, qui s'ajoutent aux six destinés à la ligne Lyon-Turin, plus vingt
locomotives dépanneuses : le gouvernement a dégainé mardi toute une série de commandes
pour sauver l’usine d’Alstom à Belfort et ses 400 salariés menacés. "Le site d'Alstom de
Belfort est sauvé !", s'est même réjoui le Premier ministre, Manuel Valls, sur son compte
Twitter.
Mais la droite et le Front national ont tour à tour dénoncé un "bricolage", un "rafistolage" ou
encore le "bidouillage" de l'État, terme employé par Marine Le Pen. À gauche, Benoît Hamon
a lui aussi parlé d'un "bricolage industriel". "Nous avons assumé nos responsabilités comme
État-actionnaire", a tenu à leur répondre Manuel Valls, mardi, à l'Assemblée nationale. Mais à
sept mois de la présidentielle, s'agit-il vraiment d'une solution pérenne ?
Arnaud Aymé, économiste des transports : "ce n’est pas comme ça qu’on va résoudre le
problème du ferroviaire en France"
"Je pense que ça relève effectivement du bricolage. Mais l’absence de stratégie sur le secteur
ferroviaire en France, hélas, ne date pas du précédent gouvernement. Ce n’est pas en tordant
le bras aux opérateurs ferroviaires, en les forçant à acheter des rames dont ils n’ont pas besoin
avec de l’argent qu’ils n’ont pas, qu’on va résoudre le problème du ferroviaire en France.
L’État va acheter quinze rames de TGV pour les faire rouler sur des lignes qui ne sont pas des
lignes à grande vitesse. Cela montre l’absurdité du sujet. On achète des rames qui coûtent très
cher pour les faire rouler à petite vitesse, dans la perspective d’alimenter le développement du
TGV en France, qui n’est que supposé pour l’instant. Aujourd’hui, il n’y a pas besoin de
nouvelles rames TGV."
Patrick de Cara, délégué syndical CFDT Alstom à Saint-Ouen : "une très bonne
nouvelle pour la filière ferroviaire"
"Ce n’est pas du tout du bricolage. Le plan qui a été présenté mardi matin est une très bonne
nouvelle pour Alstom, pour Belfort et pour la filiale ferroviaire. Avec ce plan, nous allons
pouvoir attendre sereinement l’arrivée du TGV du futur prévue en 2020. De ce fait, nous
donnons aujourd’hui une pérennité à moyen terme au site de Belfort, et c’est ce que la CFDT
voulait.
Le risque initial, c’était de voir disparaître une compétence humaine et une expertise et ça, il
en était hors de question. Il y a des fois où il faut faire des concessions. Nous, à la CFDT,
nous sommes persuadés qu’en 2020, avec l’arrivée du TGV du futur, la filière ferroviaire va
repartir de plus belle. Le jeu en vaut la chandelle. Mais il va encore falloir se battre pour
avoir le marché de production. Rien n’est gagné."

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