Elements de psychologie jungienne jung

Transcription

Elements de psychologie jungienne jung
Formateur R. BOGUAIS
Association Régionale d’Art-thérapie du Nord – Pas-de-Calais
Carl Gustav JUNG
Repères biographiques chronologiques :
1875 Né à Kesswil en Suisse
1879 Déménagé à Basel
1895 Étudiant à l’Université de Basel
1900 Gradua de Basel
1900 Médecin assistant sous Eugène Bleuler
1902 Obtint un Doctorat en médecine de l’Université
de Zurich
1902 Vint à Paris pour entendre Pierre Janet
1902 Se rendit à Londres
1903 Épousa Emma Rauschenbach
1904 Recherche dans les associations de mots
1905 Commença à enseigner à Zurich
1907 Première rencontre avec Sigmund Freud
1909 Abandonna ses travaux à Burgholzi
1911 Conférences aux États-Unis avec Freud
1911 Élu président de la Société Psychanalytique
Internationale
1912 Publication de « Psychologie de
l’Inconscient »
1912 Schisme avec Freud
1913 Abandonne l’enseignement à Zurich
1914 Démissionne de la Société Psychanalytique
Internationale
1920 Partit pour Tunis et Alger
1921 Publication de « Types Psychologiques »
1924 Étudia les Indiens Pueblos
1926 Étudia les habitants du Mont Elgon au Kenya
1933 Professeur de Psychologie à l’Université
Polytechnique Fédérale de Zurich
1933 Édition du « Journal Central de
Psychothérapie et champs connexes »
1935 Président de la société Suisse de la
Psychologie Pratique
1937 Visite en Inde
1939 Mit fin à l’édition du « Journal Central de
Psychothérapie et champs connexes »
1941 Se retira de l’Université Polytechnique
Fédérale de Zurich
1943 Professeur de Psychologie Médicale à
l’Université de Basel
1961 Décède à Kusnacht, sur le Lac Zurich
ELEMENTS DE PSYCHOLOGIE JUNGIENNE
La théorie de Jung divise la psyché en trois parties. La première est le moi (ego) que Jung
attribue à l’esprit conscient. En relation étroite se trouve l’inconscient personnel, qui inclut
tout ce qui n’est pas actuellement conscient, mais peut l’être. L’inconscient personnel est ce
que la plupart des gens considèrent comme étant l’inconscient qui inclut à la fois les
souvenirs qui sont facilement recouvrables à la mémoire et ceux qui ont été refoulés pour
quelque raison. Jung ajoute une partie de la psyché qui fait que sa théorie se distingue de
toutes les autres : l’inconscient collectif. On peut l’appeler notre « héritage psychique ».
C’est le réservoir de nos expériences en tant qu’espèce, une sorte de connaissance avec
laquelle nous sommes tous venus au monde. Pourtant, nous ne pouvons jamais en être
directement conscient. Il influence toutes nos expériences et comportements, plus
particulièrement les expériences et comportements émotifs. Mais nous n’en sommes
conscients qu’indirectement, en en examinant les influences.
Il y a des expériences qui démontrent les effets de l’inconscient collectif plus clairement que
d’autres : Les expériences de « coup de foudre », de « déjà vu » (la sensation d’avoir vécu le
même moment avant), la reconnaissance immédiate de certains symboles et le sens de
certains mythes peuvent tous être considérés comme une conjonction soudaine de notre
réalité extérieure avec la réalité intérieure de notre inconscient collectif. Les meilleurs
exemples sont les expériences créatrices partagées par les artistes et musiciens de par le
monde et en tout temps, ou les expériences spirituelles de tous les mystiques de toutes les
religions, ou les parallèles dans les rêves, fantasmes, mythologies, conte de fées et la
littérature.
Un bon exemple qui fut beaucoup l’objet de discussions récemment est l’expérience de mort
imminente. Il semble que beaucoup de gens provenant de plusieurs contextes culturels
différents, constatent qu’ils ont des souvenirs très similaires lorsqu’ils sont rescapés d’une
rencontre intime avec la mort. Ils parlent de l’expérience de quitter leurs corps, le voir ainsi
que les événements qui se produisent autour d’eux et ce, clairement; d’être attirés à travers
un long tunnel en direction d’une lumière brillante; de voir des parents décédés ou des
personnages religieux qui les attendent, et de leur déception de quitter cette scène de
bonheur pour retourner à leur corps. Peut-être sommes nous tous « construits » de façon à
vivre la mort de cette façon.
LES ARCHÉTYPES
Le contenu de notre inconscient collectif est appelé archétypes. Jung les appela aussi
dominants, imagos, images mythologiques ou primordiales et quelques autres appellations
mais le terme archétypes semble avoir remporté la palme sur les autres. Un archétype est
une tendance innée à vivre les choses d’une certaine façon.
L’archétype n’a pas de forme en soi mais agit comme « principe organisateur » sur les
choses que l’on voit ou que l’on fait. Il fonctionne de la même façon dont les instincts
fonctionnent dans la théorie de Freud : au début le bébé ne veut que se nourrir sans savoir
ce qu’il veut. Il possède une envie plutôt indéfinie qui, néanmoins, peut être satisfaite par
certaines choses et non par d’autres. Plus tard, avec l’expérience, l’enfant apprend a désirer
des choses plus spécifiques quand il a faim; une bouteille, un biscuit, un homard grillé.
L’OMBRE
La sexualité et les instincts de vie en général sont, bien sûr, représentés en quelque part
dans le système de Jung. Ils sont une partie de l’archétype appelé l’ombre. Il provient de
notre passé animal pré humain quand nous n’étions préoccupés que par la survie et la
reproduction, et quand nous n’avions pas de conscience propre.
C’est le côté sombre du moi et le mal dont nous sommes capables est souvent situé en cet
endroit. Incidemment, l’ombre est amorale; ni bonne ni mauvaise, comme les animaux. Un
animal est capable de soins tendres pour sa portée et de tuerie vicieuse pour se nourrir,
mais il ne fait pas le choix de l’un ou de l’autre. Il fait ce qu’il fait. Il est « innocent ». Mais
d’un point de vue humain, le monde animal semble plutôt brutal et inhumain. Alors l’ombre
devient comme une poubelle pour les parties de nous-mêmes que nous ne pouvons pas
vraiment admettre.
Les symboles de l’ombre incluent le serpent (comme au jardin d’Eden), le dragon, les
monstres et les démons. Ils montent souvent la garde devant l’entrée d’une grotte ou d’un
étang, qui représente l’inconscient collectif. La prochaine fois que vous rêvez que vous luttez
avec le diable, ce n’est peut-être qu’avec vous-même que vous luttez.
Il y a deux sortes d'ombres : l'ombre blanche et l'ombre noire.
L'ombre blanche est tout ce que nous rêvons mais que nous ne nous sommes pas
autorisés à vivre et qui sommeille au fond de la poubelle de nos rêves.
L'ombre noire est tout ce que nous refoulons pour nous faire accepter par la société.
LA PERSONA
La persona représente votre image publique. Le mot est, de toute évidence, relié au mots
personne et personnalité et est dérivé d’un mot latin qui veut dire masque. Donc, la persona
est le masque que l’on se met avant de se présenter au monde extérieur. Même s’il
commence par être un archétype, le temps qu’il faut pour le réaliser, c’est la partie de nous
la plus éloignée de l’inconscient collectif.
Au mieux, c’est seulement la « bonne impression » que l’on veut faire en remplissant les
rôles que la société exige de nous. Mais aussi, ce peut être la fausse impression que l’on
utilise pour manipuler l’opinion des gens et leurs comportements. Et, au pire, elle peut être
faussement prise, même par nous-mêmes, pour notre vraie nature : parfois nous croyons
vraiment être ce que nous prétendons!
La persona correspond au faux-self de Winnicott qui a été reprise en Gestalt-thérapie.
En Gestalt-thérapie, le travail, notamment avec les personnalités borderline consiste à
repérer le faux-self afin d’aider les personnes à sortir de leur mascarade existentielle. Le
thérapeute s’implique avec le client dans une relation authentique de façon à lui permettre de
recontacter son « vrai lui », son Self (le moi Freudien).
LE SOI
Selon Jung, dans son ouvrage Ma vie (Folio - Gallimard 1973). « Le Soi embrasse non
seulement la psyché consciente, mais aussi la psyché inconsciente et constitue de ce fait
pour ainsi dire une personnalité plus ample…» p462
NB : Refoulement : un désir essaie d'accéder à la conscience et est renvoyé dans
l'inconscient sans avoir pu y accéder (moyen de défense).