Eveil / réveil de la curiosité Eveil / réveil de la curiosité

Transcription

Eveil / réveil de la curiosité Eveil / réveil de la curiosité
Eveil / réveil
de la curiosité
de la curiosité
La curiosité sert à allumer le moteur
de la motivation. Ou alors est-ce
l’inverse. Difficile à dire, mais une
4
Apprendre aux élèves
à surfer…
sur leur curiosité
S. Connac
6
Daniel Favre
et les trois sortes
de motivations
N. Revaz
chose est sûre: les deux sont liées et
10
La bibliographie
de la Documentation
pédagogique
E. Nicollerat
11
Regards croisés
sur la curiosité
F. Fenouillet, F. Muller,
P. Perrenoud, R. Viau
12
Des sites pour aller
plus loin
Résonances
et E. Nicollerat
conduisent à l’envie d’apprendre, ce
qui les rend essentielles en contexte
scolaire. Un enseignant curieux et
des élèves curieux, c’est un bon
début. Il existe mille et une attitudes
pour éveiller / réveiller la curiosité
scientifique, littéraire, artisitique… Il
faut juste oser l’inattendu. Enfin
juste, c’est vite dit.
9
Avis d’enseignants
N. Revaz
A pprendre aux élèves à surfer…
S. Connac
«Lorsqu’on observe de très jeunes enfants, on constate
souvent qu’à leur entrée à l’école maternelle, ils sont
vivants, curieux, pleins d’imagination et avides de
connaître. Pendant un certain temps, ils gardent ces
traits merveilleux et, petit à petit, ils deviennent passifs
en même temps que ces qualités s’estompent. […] Les
aptitudes intellectuelles et l’énergie de l’enfant ne
semblent pas avoir été altérées par les cinq ou six premières années de sa vie passées dans sa famille. Ce n’est
sans doute pas là que l’on trouvera les causes de cette
perte de curiosité et d’imagination. Il faut plus vraisemblablement les chercher dans l’école elle-même.1»
Quelles sont les astuces qu’un enseignant est en mesure d’employer pour rendre ses élèves plus curieux,
plus avides de connaissances, plus dynamiques dans le
rapport aux savoirs que les espaces scolaires apportent? Voilà une drôle de question… D’abord, parce
qu’elle paraît incongrue tant on se la pose rarement.
Ensuite, parce que susciter la curiosité dans une classe,
c’est risquer de voir apparaître chahuts et conflit, en
particulier si rien n’est organisé pour conditionner l’expression de cette curiosité. Enfin, et surtout, parce que
la question de la curiosité s’aborde difficilement par le
prisme de la ruse, des trucs et gadgets, des astuces pédagogiques; c’est un trait originel de la personnalité
de tout être humain, aucun artifice n’est réellement en
mesure de la créer.
sur leur curiosité
Si ce n’est par l’intermédiaire d’astuces et puisqu’il serait possible de l’estomper, comment peut-on s’y prendre pour autoriser les élèves à rester curieux, et même,
à faire de cette avidité à connaître, un moteur pour
apprendre? Comment les autoriser à «surfer» sur leur
curiosité naturelle? Pour les enseignants, sous forme
de gestes professionnels et dispositifs pédagogiques,
plusieurs pistes sont envisageables:
® Entretenir des espaces d’expressions du vivant
où les élèves auront la possibilité de faire entrer dans la
classe des événements issus de leur quotidien. Ces espaces pourront prendre la forme de «Quoi de neuf?»
pour tout ce qui concerne des faits de vie, des commentaires de faits d’actualité ou des présentations d’objets
ou de lectures, de «Discussions à visée philosophique»
pour un travail autour de la capacité des élèves à penser par eux-mêmes, de «recherches documentaires» finalisées par des «conférences d’enfants», d’espaces démocratiques de cogestion de la vie des classes pour
tout ce qui concerne les problèmes rencontrés, les réussites obtenues et l’organisation des projets. A travers
ces situations de communication, les élèves s’apercevront que l’école est aussi un espace qui leur appartient
et dans lequel ils peuvent en toute authenticité faire
preuve d’initiatives. Ils se verront en même temps invités à faire appel à ce qu’Edgar Morin appelle leur pensée systémique2, une pensée «en navette» entre plusieurs parties du monde qui les entoure.
® Décontaminer l’erreur de la faute3,
ce qui se traduit par un certain nombre de
discours et de gestes qui fournissent la
preuve aux élèves qu’à l’école, il vaut
mieux essayer et risquer de se tromper,
plutôt que de s’interdire d’agir et éviter
les remarques. «Une erreur ne devient
une faute que lorsqu’on refuse de la corriger4.» Ainsi donc, valoriser les élèves qui
essayent tout en assumant le risque de
commettre des erreurs, plutôt que de
louer exclusivement ceux qui réussissent.
® Penser et organiser des formes
d’évaluations à partir desquelles les
élèves obtiennent des informations sur
ce qu’ils savent et maîtrisent effectivement. Cela leur permettra aussi de déter4
Résonances - Décembre 2010
)
miner ce qu’il leur reste à travailler selon les repères
des programmes de l’école. Pour le dire autrement,
préférer aux systèmes de notation, des bilans d’évaluation sous forme de degrés de maîtrise de compétences ou d’acquisition de connaissances. L’évaluation
d’un travail n’est alors plus liée à l’appréhension de se
voir jaugé par rapport aux camarades, ni d’être soumis
à un jugement dont la visée est de sélectionner les
élèves. Elle tend plutôt à être vécue comme la conséquence de ses efforts, au regard d’une norme reconnue mais indépendamment de l’humeur des évaluateurs et de la performance des copains de classe. Les
élèves peuvent ainsi se sentir responsabilisés dans leur
rapport à l’école puisque celle-ci se présente non pas
comme un lieu où l’on reçoit des réponses à des questions que l’on ne se pose pas, mais comme un espace
où le but est de travailler et d’apprendre pour participer à son enrichissement personnel.
® Proposer de travailler de manière coopérative,
«La curiosité s’aborde difficilement
par le prisme de la ruse, des trucs et
gadgets, des astuces pédagogiques.»
A l’heure où l’on entend de plus en plus dire que nos
sociétés souffrent d’un trop grand individualisme,
l’école reste la principale institution pouvant susciter
davantage de solidarité entre les personnes. Encore
faut-il s’en donner les moyens! Encore faut-il que les
enseignants, au-delà des discours qu’ils produisent,
parviennent à organiser leurs classes et leurs établissements pour que se construise l’altérité chez leurs
élèves. Nous avons pu témoigner de plusieurs pistes allant dans cette direction. Nous avons également vu
que chacune d’elles s’appuie sur la curiosité naturelle
des enfants et même, qu’elles tendent à devenir le
combustible principal de leurs apprentissages.
entrer dans une ingénierie des pratiques qui, outre du
prêt-à-porter, propose du sur-mesure en matière de
situations d’apprentissages. Il s’agit donc de personnaliser les apprentissages, c’est-à-dire, à objectifs
constants, d’offrir aux élèves la possibilité d’effectuer
des choix entre plusieurs possibles. En particulier, et au
regard d’un curriculum de compétences commun à
tous les élèves (de la classe et/ou de l’établissement),
l’enseignant invite chaque élève à choisir celles qui
correspondent à la fois à un projet personnel et à un
besoin (les obligations scolaires). Puis, il leur permet
d’opter pour la modalité de travail qui leur semble
être la plus appropriée (travail individuel, en interrelation avec un pair ou un enseignant, en petit ou grand
groupe). Chacun se trouve donc placé dans des situations où le savoir n’est plus une «becquée», mais où il
a à s’employer s’il souhaite apprendre. Cette approche
pédagogique, très apicole dans les formes qu’elle peut
prendre, nécessite une organisation précise et rigoureuse pour éviter que chacun se perde dans le foisonnement des activités individuelles. Un outil s’avère
particulièrement adapté pour permettre cette rigueur: le plan de travail. Document propre à chaque
élève, co-rempli avec son enseignant, il regroupe l’ensemble des travaux à effectuer dans un intervalle de
temps fixé. Lors des bilans, le taux de réalisation d’un
plan de travail détermine le degré d’autonomie des
élèves pour le plan de travail suivant: plus un élève
s’est montré en mesure d’assumer son autonomie,
plus il peut gagner en libertés; moins cette tâche a été
facile, plus présente sera la guidance de l’enseignant.
( Résonances - Décembre 2010
Notes
1
LIPMAN M., A l’école de la pensée, De Boeck Université,
Bruxelles, 1995, p. 26.
2
MORIN E., Mieux répondre à la curiosité de l’enfant, in
TARPINIAN A. et al., Ecole: changer de cap – Contributions
à une éducation humanisante, Chronique Sociale, Lyon,
2007, pp. 45-49.
3
D’après les travaux de Daniel Favre.
4
J.F. Kennedy lors de son dernier discours le 22 novembre
1963.
5
CONNAC S., Apprendre avec les pédagogies coopératives Démarches et outils pour la classe, ESF Editeur, 2009, p. 46.
(
l’ auteur
® Rompre avec une gestion uniforme de la classe:
en lien avec les autres élèves de la classe ou de l’établissement. C’est-à-dire, d’un côté, pouvoir solliciter un
pair, reconnu pour sa compétence, pour qu’il puisse
tenter de dépasser un problème qui fait obstacle, d’un
autre côté, pouvoir soi-même mettre à disposition de
la collectivité ses propres acquis. Il se trouve que, dans
de telles situations tutorielles, celui qui apprend le
plus, en termes de durabilité de l’apprentissage, est celui placé en qualité d’expert. Amené à réactiver ses apprentissages, à les mettre en mots, à les adapter au
profil du demandeur et à s’appuyer sur d’autres réseaux cognitifs, c’est indéniablement le «tuteur» qui
fournit l’activité intellectuelle la plus intense. Reconnus dans leurs compétences ou autorisés à solliciter
celles de camarades pour apprendre, les élèves sont
ainsi invités à vivre les savoirs scolaires comme des
sources d’interactions et à trouver des terrains de valorisation de leurs curiosités.
Sylvain Connac est professeur des écoles. Il fait
partie de l’équipe pédagogique de l’école
coopérative Antoine Balard à Montpellier qui a reçu
le prix de l’innovation éducative décerné par Le café
pédagogique. Docteur en sciences de l’éducation et
chargé de cours à l’université Paul Valéry, il publie
régulièrement des articles de formation ou de
recherche dans la plupart des revues pédagogiques.
http://classes-cooperatives.icem34.fr
5
D aniel Favre et
les trois sortes de motivations
Daniel Favre, docteur en neurosciences
et professeur en sciences de l’éducation à Montpellier, a publié en 2007
chez Dunod – Paris «Transformer la
violence de l’élève: cerveau, motivations, apprentissage» (site compagnon
de l’ouvrage: www.transformerlaviolencedeseleves.com) et chez le même
éditeur en 2010 «Cessons de démotiver les élèves: 18 clés pour l’apprentissage». Dans ce nouveau livre vulgarisant la théorie pour la rendre accessible et proposant des exemples très
concrets afin de permettre aux élèves
de renouer avec le plaisir d’apprendre,
il est indirectement question de curiosité, dénommée par l’auteur «pulsion
d’exploration», et surtout de motivation, d’où l’interview dans le cadre du
présent dossier.
les stimule. Mais où nous mène la
vie en balisant la réussite aux apprentissages et le gain d’autonomie
par des récompenses internes sous
forme de dopamine, reste relativement mystérieux.
Vous invitez le lecteur à soulever
le capot et à observer le cerveau
humain en reliant ces connaissances à des clés pour favoriser
l’apprentissage, ce qui semble
assez rare…
C’était rare, mais depuis deux ou
trois ans, l’intérêt des neurosciences
pour l’éducation est plus fréquent
et on peut lire davantage d’articles
scientifiques sur le sujet. Quant à la
Daniel Favre est l’auteur
visite guidée du cerveau humain
de «Cessons de démotiver
les élèves».
que je propose, elle est une invitation pour montrer comment aider
Daniel Favre, dès l’introduction de votre ouvrage,
concrètement un sujet potentiel à se développer «en
on découvre l’importance d’une motivation natuprenant les commandes de lui-même» et en devenant
relle de l’enfant pour l’apprentissage…
plus autonome dans ses apprentissages.
Je dirais que plus que les autres mammifères, le petit
d’homme est mu par la pulsion d’exploration. La pluLes neurosciences ont-elles aujourd’hui davanpart des enfants sont naturellement et spontanément
tage de place dans la formation des enseignants?
enclins à faire de nouvelles expériences et à explorer,
Dans ma pratique de formateur des enseignants, je
en n’ayant peur ni de se tromper ni de devoir recomconstate très fréquemment que les notions de neuromencer. Ils manifestent le plus souvent une grande
biologie sont encore largement absentes des cursus de
opiniâtreté, ce qui signifie qu’il y a quelque chose qui
formation. Il y a donc beaucoup à construire dans ce
domaine. Pourtant dès que je décris la «cabine de pilotage» que constituent les lobes frontaux et évoque
l’intérêt d’inviter l’élève à s’installer aux commandes,
Un passage du livre
la plupart des enseignants sont intéressés par ce type
de connaissances.
«La meilleure raison de “cesser de démotiver les
élèves pour l’apprentissage”, je l’ai trouvée chez les
Comment résumer les trois systèmes de motivaenseignants, dans leurs yeux et leurs comportetion présentés dans votre ouvrage?
ments: moins de stress pour eux-mêmes, moins de
tension avec les élèves – avec lesquels il devient
La motivation de sécurisation, la motivation d’innovapossible de passer des contrats explicites –, des relation et son opposé: la motivation de sécurisation parasitions constructives avec les collègues. Et enfin, le retée ou d’addiction intègre différentes théories psychonouvellement de la pratique d’un métier qui perlogiques déjà existantes ainsi que le fonctionnement
met d’apprendre tout au long de la vie: le meilleur
des circuits nerveux de renforcement des comporteantidote au vieillissement pathologique du cerments. Pour les enseignants, comprendre ce triple foncveau… et la garantie de ne jamais s’ennuyer de son
tionnement leur donne une sorte de carte plus précise
vivant!»
de l’élève que seulement penser que l’élève est motivé
ou pas. Lorsque l’un d’eux dit: «Je suis content parce
6
Résonances - Décembre 2010
)
que l’enseignant me dit que je progresse» ou «Je suis
content parce que je sens que je progresse» ou encore
«Je ne suis content que lorsque l’enseignant me dit que
je progresse», il peut décoder trois motivations différentes et ainsi choisir les mots les mieux adaptés pour
intervenir auprès de l’élève et éviter de le démotiver
pour l’apprentissage. Au terme de la cinquième clé, je
propose des exercices pour s’entraîner à distinguer ces
trois sortes de motivation et celles des élèves, ce qui
aide pour trouver des réactions pertinentes selon les
comportements des élèves, le but étant de leur permettre de se remotiver pour l’apprentissage. Cela permet
surtout de dépasser le constat binaire: «L’élève est motivé» ou «Non, l’élève n’est pas motivé». Si l’on pense
qu’il est «motivable», en recourant au chantage, à la
menace ou à la séduction, les solutions mises en place
aggravent généralement la situation, sachant qu’il faut
inviter les enseignants et les élèves à travailler sur les ressorts à la fois externes et internes. Ce n’est que lorsque
l’élève se sent en sécurité qu’il peut prendre le risque
d’apprendre, d’où la complémentarité nécessaire entre
motivation de sécurisation et d’innovation et cet indispensable équilibre à instaurer entre les deux. Mon message est de dire que pour allumer les feux de la motivation d’innovation, pour paraphraser Aristophane, il
s’agit de développer en premier lieu la motivation de sécurisation et ainsi on antidote efficacement la motivation d’addiction, à l’origine des comportements addictifs
comme la violence souvent associée à l’échec scolaire.
La clé n° 14 est consacrée aux stratégies pour relancer la motivation d’innovation et donc allumer la flamme. Comment insuffler le goût pour
la résolution de problèmes?
Ce goût pour les énigmes remonte au moins à l’Antiquité et je suis heureux d’avoir pu parler dans mon livre
de Cléobuline, la première femme à avoir été reconnue
philosophe, grâce à ses énigmes. J’invite à faire le pari
que la motivation d’innovation existe chez tous les
êtres humains. En classe de français, des professeurs
ont par exemple choisi de lire à haute voix, à des élèves
fâchés avec la lecture, des débuts de livres policiers
bien écrits, en s’arrêtant à l’apogée du suspense et en
passant à un autre texte au cours suivant. C’est d’abord
un ou deux adolescents qui se sont manifestés pour
connaître la suite de l’histoire et au fur et à mesure
d’autres jeunes ont verbalisé leur frustration… et sont
repartis avec le livre en question pour lire la suite. De la
même manière, en mathématiques, plutôt que de donner le corrigé, il vaudrait mieux parfois donner une autre énigme, de façon à obliger l’élève à mettre le nez
sur ce qu’il n’arrive pas à comprendre et «forcer la prise
de conscience» comme le dit Gattegno.
«La plupart des enfants sont
naturellement et spontanément enclins
à faire de nouvelles expériences et
à explorer.»
Cette prise de conscience n’est-elle pas en lien
avec la «feuille de route» que vous décrivez dans
la clé n° 10?
Absolument. La feuille de route permet aux élèves de
devenir «capitaines», sujets de leurs apprentissages et
de se tracer une route, avec un point de départ et un
point d’arrivée et entre deux des objectifs précis. Pour
développer leur autonomie, l’enseignant doit les autoriser à se tromper et à recommencer sans contrôle
«continu». Ensuite ce sont les élèves qui viendront demander à être évalués afin de mesurer le chemin parcouru ou encore à parcourir, ce qui est important pour
leur permettre de se responsabiliser. Cette approche
n’enlève en rien le rôle cadrant de l’enseignant qui doit
par ailleurs veiller à l’équilibre entre motivation de sécurisation, garantie par le cadre,
et motivation d’innovation, via
les énigmes et autres résolutions
de problèmes. Le problème de
l’exercice de l’autorité sera alors
de repérer les motivations d’addiction chez soi et chez les élèves
pour éviter le piège des comportements de domination-soumission (clé n°15 & 16).
En filigrane, vous dites que
l’enseignant doit modifier
son rôle…
C’est vrai que le rôle de l’enseignant doit évoluer. Il n’est plus
celui qui «oblige» des élèves à
effectuer des tâches pour lesquelles ils ne sont pas motivés
( Résonances - Décembre 2010
7
mais celui qui «accompagne» des sujets en devenir à
travers la mini-crise affective et cognitive que constitue tout apprentissage en sachant que c’est au terme
de cette épreuve que se produit la récompense endogène cérébrale. Sa tâche essentielle revient donc à éviter que les élèves se démotivent pour l’apprentissage
car si cela se produit, ces derniers risquent de chercher
ailleurs dans la motivation d’addiction (drogues, alcool, jeux, conduites à risque, violence, …) des sources
exogènes alternatives d’excitations et de plaisir.
En France, avec l’actuelle remise en question du système de formation, nous avons l’opportunité de repenser, même si cela a déjà été partiellement fait, les
compétences professionnelles nécessaires pour enseigner et pour favoriser l’apprentissage des élèves. J’espère que nous saurons collectivement saisir cette opportunité pour aller plus loin.
Modifier sa pratique en perdant certains automatismes prend du temps…
Je répète souvent aux enseignants qu’il faut trois à
quatre mois pour constater les conséquences d’un
projet visant à permettre aux élèves au sein d’une
classe de se remotiver pour l’apprentissage, souvent ils
sont impatients d’avoir des résultats tout de suite,
mais il faut se rappeler que la logique de l’immédiateté est corrélée avec l’addiction. Autre aspect important pour y parvenir, il est primordial de tenter l’expérience avec des collègues, car il est difficile de régler
l’ensemble des difficultés tout seul. Le projet pédagogique que je propose (clé n°18) vise à développer l’autonomie des élèves, qui seront heureux ensuite de
Le dossier en citations
«Vous savez que le mot «curieux» vient du mot latin
cura: le soin? Soyons fiers de notre défaut; être
curieux, c’est prendre soin. Soin du monde et de ses
habitants.» (Erik Orsenna)
«La curiosité est autant parente de l’attention que
l’attention l’est de la mémoire.» (Richard Whately)
«La curiosité des enfants est un penchant de la
nature qui va comme au-devant de l’instruction; ne
manquez pas d’en profiter.» (Fénelon)
«La science? Après tout, qu’est-elle, sinon une longue
et systématique curiosité?» (André Maurois)
«La curiosité perdure et s’affirme s’il ne vient pas des
réponses pour la combler trop vite.» (Claude Duneton)
«A l’origine de toute connaissance, nous rencontrons
la curiosité! Elle est une condition essentielle du
progrès.» (Alexandra David-Néel)
comprendre comment leur cerveau fonctionne, comment on apprend. Et si l’enseignant se présente aux
élèves en montrant que lui aussi doit apprendre, en
particulier pour «décontaminer l’erreur de la faute»,
se donner l’autorisation de se tromper, de faire des erreurs à titre personnel (clé n°11) cela peut les aider
dans le processus de sécurisation.
Propos recueillis par Nadia Revaz
Cessons de démotiver les élèves
«Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un
feu…» Cette conception de l’enseignement, attribuée à
Aristophane et reprise plus tard par Montaigne, se retrouve dans de nombreuses traditions. Pour aider les enseignants à ranimer le feu, Daniel Favre propose 18 clés,
qui ne sont pas à utiliser toutes ensemble évidemment.
Son regard est celui d’un formateur d’enseignants, mais aussi celui d’un spécialiste
des neurosciences, ce qui lui permet d’aider le lecteur à comprendre le fonctionnement du cerveau humain en situation pédagogique. Il relève trois visions erronées,
la première qui est celle de nous avoir fait
croire que l’on pouvait apprendre sans affectivité, la deuxième liée à une sous-estimation de la plasticité de notre cerveau et
la troisième qui est de penser que les capacités d’apprentissage sont limitées. Faire
confiance à son cerveau et à la vie est donc
la première clé livrée par l’auteur. De ce
constat découle une double piste d’action,
8
à savoir le postulat d’éducatibilité et la nécessaire «pratique du tissage de liens entre les connaissances pour
mieux mémoriser, plus longtemps et pour construire du
sens, donc de la motivation.» Pour Daniel Favre, la violence pourrait être une forme d’addiction et pour l’en détourner, il convient de comprendre le triple mécanisme des
systèmes de motivation et d’explorer des
stratégies pour décontaminer les pratiques
pédagogiques polluées par l’assimilation
de l’erreur au Mal, pour sécuriser et accompagner l’apprentissage et relancer la motivation d’innovation. Dans son approche, le
rôle de l’enseignant doit évoluer vers une
autorité sans la domination ni la soumission. Un vaste programme découpé clairement en 18 clés qui se concluent toutes par
un précieux encadré intitulé «A ranger pas
trop loin dans sa mémoire».
Daniel Favre. Cessons de démotiver les
élèves. 18 clés pour favoriser l’apprentissage. Paris: Dunod, 2010.
Résonances - Décembre 2010
)
A vis d’enseignants
La curiosité en classe. Quelques enseignants ont accepté de parler du sujet en livrant leurs approches…
Raymond Borgeat
enseignant au CO de St-Guérin à Sion
«L’éveil à la curiosité est affaire d’émerveillement et
s’acquiert très jeune. Les plus âgés sont un peu blasés,
même si de nombreux ados restent passionnés par des
pans du savoir et veulent en savoir plus. A l’école, si on
fait trop de drill, on peut contribuer à éteindre cette curiosité, mais c’est surtout multifactoriel. Pour ma part,
en classe, en évoquant un sujet, je cherche toujours à
faire des liens entre les connaissances, ce qui me semble
être un bon moyen pour donner l’impulsion d’investiguer. Pour les mathématiques ou les sciences, en créant
des ponts entre l’abstrait et le concret, c’est plus motivant pour eux. Quand je parle d’électricité, je les associe
souvent à des exemples en relation avec l’eau, car c’est
plus accessible pour eux. J’aime bien les questions dites
“hors sujet”, car la plupart du temps c’est parce que
quelque chose les a titillés. La curiosité, c’est juste l’envie d’aller plus loin que ce que l’on sait et d’être plus dynamique dans le processus d’apprentissage. Elle peut
être suscitée par le prof, par la matière, par la manière
de la rendre attractive, toutefois ces différents catalyseurs dépendent totalement de l’individu.»
Patricia Gross
enseignante au CO Ste-Jeanne-Antide à Martigny
«La curiosité est un moteur très important de l’apprentissage, pour que ce dernier devienne plaisir et pas seulement effort. Pour titiller la curiosité des élèves, je
pense qu’il faut aborder de temps à autre les cours un
peu différemment, en jouant avec la mise en scène.
J’aime bien leur lire des histoires courtes et étonnantes,
par exemple les Histoires pressées de Bernard Friot.
Même si elles sont d’abord destinées aux plus jeunes,
elles contiennent plusieurs niveaux de lecture et peuvent plaire aussi à des adolescents. L’une d’elles décons-
Le dossier en citations
«Je n’ai pas d’obligation plus pressante que celle
d’être passionnément curieux.» (Albert Einstein)
«La curiosité, mère de la science, est fille du savoir.
Pour l’ignorance, tout est surprenant et rien n’est
curieux.» (Jacques Bainville)
( Résonances - Décembre 2010
truit par exemple les contes de fées. Ce genre d’approche peut leur donner l’envie de prolonger la lecture
ou leur fournir des idées pour écrire la suite d’une histoire lue en classe. Si on leur lit quelque chose qui les intéresse et qui les interpelle, ils sont captivés et ont vite
envie d’en savoir plus, de lire et de partager. L’important me semble de créer des moments particuliers et
d’oser sortir des sentiers battus.»
Différentes pistes
existent pour susciter
la curiosité.
Antoinette Philippoz
enseignante d’appui à Martigny
«J’associe la curiosité à la motivation à apprendre et je
crois qu’elle est présente, même si parfois latente,
chez tous les élèves. Je pense qu’avec les petits degrés,
il faut leur proposer un grand choix de livres, essayer
des choses créatives et sortir de la classe, en allant à la
Médiathèque, en visitant des expositions, en sortant
en forêt pour observer les fourmis, etc. En enfantine,
degré dans lequel j’enseignais jusqu’à cette année, on
a une plus grande liberté. Reste qu’il faut simplement
saisir toutes les opportunités. L’enseignant a un rôle de
passeur de curiosités. Je crois que si l’on est soi-même
très curieux de tout, c’est plus facile d’introduire une
plus grande variété dans la nourriture que l’on apporte
aux élèves. Pour que la curiosité de chacun soit stimulée, il faut un menu varié pour allécher selon les goûts.
Prochain dossier - février 2011
Regards sur le monde
d’aujourd’hui en classe
(regard historique et médiatique)
Délai rédactionnel: 5 janvier 2011
9
Et si les enfants voient que l’enseignant est dans la
même démarche de découverte, cela les aide. Seule
différence, certains auront un spectre large de domaines d’intérêt et d’autres une approche plus en profondeur, tout comme nous adultes.»
Adrienne Rey
enseignante à l’école enfantine à Chermignon
«A l’école enfantine, tout ce qu’on présente aux enfants est là pour susciter leur curiosité. On les laisse par
exemple deviner les réponses, ce qui est possible
puisque le programme à suivre est souple et on peut
aisément reprendre le lendemain ce qui a été interrompu la veille. Le langage des jeunes enfants est
aussi plus spontané. Reste qu’ils ont déjà des préférences, en lien avec leur environnement socio-culturel
actuel: utiliser l’ordinateur les motive plus que dessiner par exemple. Plus on monte dans les degrés, plus
ce doit être difficile, ne serait-ce qu’en raison des
contraintes du programme à suivre, pour l’enseignant
de partir de cette curiosité, qui est spontanée et assez
globale dans la petite enfance.»
Monika Witschi
enseignante en primaire à Monthey
«J’essaie de susciter la curiosité des élèves en partant
de leurs questions, de leurs centres d’intérêt. En début
d’année par exemple, je les ai “scotchés” en leur parlant du blog auquel ils allaient contribuer. J’ai entendu
des “wouah” d’enthousiasme. Après, pour raviver leur
curiosité, je leur ai par exemple dit que quelqu’un, sans
leur préciser qui, avait laissé un message, créant ainsi
un petit suspense. L’enjeu, c’est de les guider dans leurs
découvertes. L’éveil à la curiosité s’accompagne, car
parfois les enfants peuvent être vite découragés si les
connaissances sont trop complexes pour eux. En grandissant, ils perdent un peu de leur curiosité globale, car
ils se découvrent des centres d’intérêts plus précis. Si
l’enseignant est passionné, l’enthousiasme est plus facile à activer et ensuite si quelques élèves sont curieux,
l’effet groupe peut faire le reste. Idéalement, ce serait
bien si les élèves avaient un après-midi par semaine
pour explorer ce qui les passionne.»
Propos recueillis par Nadia Revaz
L a bibliographie de la
E. Nicollerat
Documentation pédagogique
Le secteur documentation
pédagogique de la
Médiathèque Valais - SaintMaurice propose quelques
suggestions de lecture en lien
avec le dossier pour aller plus
loin. Tous les documents
mentionnés
sont bien sûr
disponibles à la
Médiathèque
Valais - SaintMaurice (cf.
cotes indiquées)
et pour certains à
Sion également.
Des activités pour motiver les
élèves en difficulté…et les
autres: [4 e /3e français], «Les
petits carrés pour l’aide
individualisée; 6», Nancy,
Scérén-CRDP de Lorraine,
2001. Cote: 804.0(072) ACTI
10
Le goût d’apprendre, «Les Entretiens Nathan; actes 14», Paris,
Nathan, 2004. Cote: 37.02 GOUT
Motiver, remotiver: des pratiques innovantes de l’école au lycée:
des enseignants témoignent, des chercheurs s’expriment, Buc,
CRDP de l’Académie de Versailles, 2006. Cote: 37.02 MOTI
CZECHOWSKY N. (dir. Par), La
curiosité: les vertiges du
savoir, Paris, Autrement,
1983. Cote: 001 CURI
DELANNOY C., La
motivation: désir de savoir,
décision d’apprendre,
«Ressources formation.
Enjeux du système
éducatif», Paris, Centre national de documentation
pédagogique; Hachette Education, 2005. Cote: 159.947 DELA
LIEURY A et FENOUILLET F, Motivation et réussite scolaire, Paris,
Dunod, 2006. Cote: 159.947 LIEU
LONGHI G., Décrocheurs d’école: redonner l’envie d’apprendre
aux adolescents qui craquent, Paris, Ed. de La Martinière, 2003.
Cote: 371.212.72 LONG
MACCOMBS B., Motiver ses
élèves: donner le goût
d’apprendre, «Animer sa
classe », Paris [etc.], De Boeck,
2000. Cote: 159.947 MACC
THEYTAZ P., Motiver pour
apprendre: guide pour
parents, enseignants et élèves,
«L’aire de famille»,SaintMaurice, Ed. Saint-Augustin,
2009. Cote: 159.947 THEY
VIANIN P., La motivation
scolaire: comment susciter
le désir d’apprendre?,
«Pratiques pédagogiques»,
Bruxelles. De Boeck, 2006.
Cote: 37.02 VIAN
VIAU R., La motivation
scolaire en contexte scolaire,
«Pratiques pédagogiques»,
Bruxelles. De Boeck, 2007.
Cote: 37.02 VIAU
Résonances - Décembre 2010
)
R egards croisés sur la curiosité
Quatre spécialistes de l’école (et de la motivation en ce
qui concerne Fabien Fenouillet et Rolland Viau) ont accepté de relever un petit défi en lien avec la curiosité. Ils
avaient pour mission d’aborder en quelques lignes ce
sujet passionnant, en adressant leur message aux enseignants et/ou aux élèves. Voici le résultat. Ou comment
d’une petite flamme de curiosité en faire un feu d’artifice. Alors, si vous êtes curieux, vous lirez avec empressement ces quelques lignes.
Fabien Fenouillet, professeur de Psychologie cognitive
à l’Université Paris X Nanterre
http://fabien.fenouillet.free.fr
La curiosité et la motivation intrinsèque
(Fabien Fenouillet)
«Cher élève, trouveras-tu un moment pour regarder
différemment, pour interroger ce qui «va de soi», pour
proposer créativement. L’école ne peut se faire sans toi,
elle est pour toi, par toi et avec les autres; alors trois
suggestions courtes et réalistes pour envisager votre
quotidien scolaire d’un autre regard:
«cherchez l’erreur»: en sciences, si on ne remet pas
en cause sa démonstration, on ne pourra jamais rien
trouver; la science s’est construite souvent par les erreurs réalisées. L’erreur est pensée comme une source
du progrès, et permet d’éviter l’enfermement. Jouez
à «chercher l’erreur», quand vous participez au cours;
questionnez ce qui paraît une évidence.
Osez la «reliance»: créez le lien, le rapprochement
entre ce qui peut paraître cloisonné, dissocié (regardez votre emploi du temps!); permettez-vous des
mariages bizarres entre sciences et arts, entre vidéo
et langue, entre éducation physique et sportive et
histoire; proposez-le à votre professeur; ce sera toujours surprenant, et créatif, dynamique.
Changez une «petite chose» dans votre organisation, qui bousculera peu à peu tout le reste; travaillez à deux, changez de place; ou encore, inventez
des rôles dans la classe; bougez les tables; écrivez à
votre professeur. Là encore, l’inattendu sera au rendez-vous.»
«Le concept de curiosité est proche de celui d’intérêt et
de motivation intrinsèque, concepts qui tournent autour
de l’idée qu’une activité peut être réalisée pour ellemême. Par exemple, l’élève peut s’investir à l’école parce
qu’il veut faire plaisir à ses parents, pour avoir de bonnes
notes ou encore parce qu’il a conscience de l’importance
de ce travail pour son avenir. Dans tous ces cas de figure
peu importe la nature de l’activité, cette dernière n’est
que l’instrument d’une réalisation qui lui est extérieure.
Ce n’est pas le cas pour la curiosité. Berlyne (1960)
conceptualisait la curiosité comme un état d’éveil, autrement dit quand on est curieux, on est plus attentif, plus
attentionné par ce que l’on fait. Pour éveiller la curiosité
il faut intriguer, surprendre, prendre au dépourvu les attentes de l’élève. L’introduction de la nouveauté peut
donc évoquer cette curiosité, tout comme l’incertitude.
Cependant, il ne s’agit là que d’une activation à court
terme. Une fois que la curiosité est “éveillée”, il faut ensuite être en mesure de la faire durer pour qu’elle profite réellement aux apprentissages scolaires, qui eux se
conçoivent généralement sur du plus long terme. C’est à
ce niveau-là que le concept d’intérêt peut s’avérer très
utile, mais ceci est une autre histoire.»
Trois suggestions à l’élève
(François Muller)
«On ne force pas une curiosité, on l’éveille.» Daniel
Pennac, Extrait de Comme un roman.
François Muller, responsable de la mission «innovation
et expérimentation», académie de Paris
Innovation > www.ac-paris.fr/portail/jcms/piapp2_694
25/innovation-et-experimentation
Diversifier > http://francois.muller.free.fr/diversifier/
index.htm
Le blog > www.lewebpedagogique.com/diversifier
Trois idées sur la curiosité
(Philippe Perrenoud)
Pour éveiller la curiosité, il faut oser par exemple se
permettre des mariages entre sciences et arts.
( Résonances - Décembre 2010
«“La curiosité est un vilain défaut“, dit-on aux enfants
qui ne cessent de poser les questions, en particulier
lorsqu’elles sont embarrassantes. Réveiller la curiosité,
11
c’est d’abord renoncer à cette cenLa curiosité à apprendre:
sure, ce qui ne va pas de soi, car
l’enseignant, un modèle
la curiosité des enfants s’adresse
(Rolland Viau)
bien entendu à ce que les adultes
leur cachent ordinairement, à ce
«Il est difficile de déterminer si la cuque la pudeur, le bon goût, la moriosité est une source ou une consérale ou l’hypocrisie interdisent de
quence de la motivation à apprendire. Seconde idée: tous les endre à l’école. Quoi qu’il en soit, elle
fants ne sont pas spontanément
y est intimement liée. La recherche
curieux simplement parce que
en psychopédagogie démontre que
ce sont des enfants. Cela dépend
l’enseignant est l’un des plus imporde leur éducation, de leur classe
tants facteurs qui influent sur la cusociale, de leur rapport au monde
riosité intellectuelle et la motivation
et au savoir. Troisième idée: cesà apprendre de ses élèves.
sons de voir la curiosité comme un
Souvent en classe il adopte une posLa petite flamme curiosité peut
trait stable d’une personne. Perture d’expert qui “sait”, et dont le
devenir feu d’artifice.
sonne n’est curieux de tout. La curôle est de transmettre son savoir.
riosité est le produit fragile et éphémère d’une renEn s’attribuant ce rôle, il oublie malheureusement de sicontre entre une personne et une situation qui crée
gnifier à ses élèves que lui-même se retrouve fréquemun déséquilibre cognitif, un décalage entre le besoin
ment dans une position d’apprenant afin de satisfaire
de savoir et l’état présent du savoir. Si l’on ne peut
sa curiosité intellectuelle. Il pourrait non seulement leur
changer la personne, alors tentons de changer la sidire à quel point il aime apprendre, mais leur en faire
tuation.»
également la démonstration. Douter, se questionner,
chercher, et surtout prendre plaisir à le faire, voilà ce
qu’il doit accomplir devant ses élèves pour éveiller et
Philippe Perrenoud, Faculté de psychologie et des
entretenir leur curiosité à apprendre.»
sciences de l’éducation, Université de Genève
Internet: www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud
Laboratoire Innovation, Formation, Education (LIFE):
Rolland Viau, Université de Sherbrooke, Québec
www.unige.ch/fapse//LIFE
https://pages.usherbrooke.ca/rviau
D es sites pour aller plus loin
Atelier Graine de Curieux
L’Atelier Graine de Curieux est un relais pédagogique
didactico-ludique qui s’adresse aux enfants mais aussi
aux parents ainsi qu’aux professionnels de l’enfance.
Le site propose une vidéo intéressante sur le thème:
«Apprendre, c’est se questionner».
http://
atelier
graine
decurieux.
blogspot.
com
12
Questions sur…
Questions sur la philosophie, sur l’informatique, sur internet, sur
les migrations, sur l’archéologie, sur la biologie… Ce service permet
d’adresser des questions à des spécialistes
ou de lire les réponses
qu’ils ont déjà fournies. Avec des vidéos.
De quoi éveiller la plupart des curiosités.
www.questionsur.ch/home
Vidéos sur la motivation
Interview d’Alain Lieury sur la motivation d’apprendre
et donc sur la curiosité indirectement
http://apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/article.php?cat_num_sel=&numtxt=1013
Résonances - Décembre 2010
)