unite de recherche sujet de these

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unite de recherche sujet de these
ECOLE DOCTORALE ALL
SUJET N°1 PROPOSÉ A UN CONTRAT DOCTORAL 2010
UNITE DE RECHERCHE
Nom de l’Unité de Recherche: ERIMIT
N° de l’Unité de Recherche : EA 4327
Nom du Directeur de l’Unité de Recherche : Jean-Yves MÉRIAN
SUJET DE THESE
Intitulé Français du sujet de thèse proposé ( Rubrique obligatoire)
200 caractères maximum espaces compris
« Le Viol dans l’œuvre de Copi »
Intitulé Anglais du sujet de thèse proposé 200 caractères maximum espaces compris
“The Rape in the work of Copi”
Domaine scientifique principal de la thèse
Espagnol
Domaine scientifique secondaire de la
thèse
Littérature hispano-américaine – Théâtre –
Roman – Bande dessinnée
Discipline
617
(rubrique obligatoire)
(voir tableau de répartition en annexe pour les codes
disciplines)
DIRECTEUR DE THESE
CIVILITE (rubrique obligatoire)
NOM (rubrique obligatoire)
PRENOM (rubrique obligatoire)
Adresse mail (rubrique obligatoire)
Monsieur
PONCE
Néstor
[email protected]
ARGUMENTAIRE SCIENTIFIQUE
Argumentaire scientifique présentant les enjeux de la thèse (problématique, contexte,
méthodologie)
(rubrique obligatoire) 1
MOTS CLES (5) :
page maximum
COPI – THEATRE – ARGENTINE – HOMOSEXUALITE – VIOL
Copi (1939-1987), le corrosif « Argentin de Paris » qui a été une des figures de proue de l’homosexualité libérée
des premiers mouvements militants des années 1970 en France, est maintenant devenu post-mortem un auteur dramatique
incontournable dans le monde du théâtre contemporain. Alors qu’il avait acquis de son vivant la notoriété par ses talents
de caricaturiste et de dessinateur de bande dessinée (avec la Femme assise, son personnage du Nouvel Observateur), il est
davantage connu maintenant pour ses pièces de théâtre qui sont relativement faciles à monter par des élèves de
conservatoire ou des jeunes metteurs en scène avides de projets éclatants, baroques, « révolutionnaires », sulfureux,
scandaleux, sortant de l’ordinaire. La nouvelle vague bobo parisienne, madrilène, et argentine, a trouvé son mentor avantgardiste. Copi constitue une mine d’or pour paraître artistiquement original et audacieux.
Ce qui est pourtant agaçant/fascinant dans cette passion tardive et soudaine pour Copi, c’est qu’elle semble obéir
davantage à une soumission aux modes « anti-politiquement correct » de notre époque, aux effets, à l’art tape-à-l’œil,
qu’aux faits, à la qualité, au sens du texte de Copi, notamment en ce qui concerne la question du viol, une thématique
pourtant centrale de l’œuvre du dramaturge. Parce que cela choque/rait, cela bouscule/rait les bien-pensants, la brutalité
dans l’œuvre de Copi deviendrait en soi « révolutionnaire », « politique », « lumineuse », « salutaire », « inintelligible »,
« sacrée », « intouchable ». La violence serait systématiquement vraie. Or, bien évidemment, même si la violence restera
toujours injustifiable, elle n’en est pas moins explicable et jamais géniale. C’est même le refus de se pencher sur le
langage symbolique du viol, largement étayé par Copi, qui montre que les applaudissements euphoriques d’une certaine
catégorie de « théâtreux » pour l’œuvre de Copi participe d’un déni généralisé du viol – et plus largement du fantasme de
viol – dans nos sociétés contemporaines.
C’est donc un retour à l’analyse et au sens des symboles du viol – et par conséquent du désir homosexuel – que
l’étude défendra, en cherchant à déceler toutes les dimensions du viol que le discours de Copi développe : la mémoire
individuelle et sociale, l’identité en crise, le devenir objet, le fantasme d’être utilisé en amour (ou d’utiliser l’autres), la
peur de la différence, la misogynie provenant de l’idolâtrie iconoclaste de la pin-up, l’acte de création considéré souvent
par Copi comme un crime, le désir d’être Dieu contrebalancé par l’humour auto-parodique fondé sur l’humiliation et la
mutilation, la dictature familiale ou politique, la trahison amicale et amoureuse, la prévalence des effets sur les faits (ou
des fantasmes sur le réel, jusqu’au point où la frontière entre les deux est sans cesse brouillée). Cette étude du viol
amènera à traiter plus précisément des liens entre désir homosexuel et viol, souvent mal connus. L’œuvre de Copi regorge
de « codes symboliques de la culture homosexuelle universelle » (la mère possessive, le motif du quatuor, la lune, les
symboles phalliques violents, les jumeaux, la putain béatifiée, l’inceste, la bourgeoise, les bonbons, etc.) : elle fait écho à
bon nombre de créations du répertoire littéraire et théâtral mondial marquées par la corrélation entre homosexualité et
viol.
C’est bien parce que Copi aborde les désirs violents les plus enfouis/exacerbés de ses contemporains qu’il
constitue une voix importante de notre temps. Il n’a pas été ce qu’on pourrait appeler un auteur de qualité (il jouera luimême de son statut d’artiste de pacotille qui a eu de la chance d’être repéré malgré sa médiocrité), mais le fait qu’il nous
parle de manière codée du fantasme bien humain de viol donnera l’occasion de réfléchir sur ce qui, socialement, peut
encourager certains individus à reproduire (déjà iconographiquement, et parfois concrètement) les violences dont ils ont
été victimes.
Références de l’unité de recherche sur le sujet :
Le sujet du viol lié à la mémoire et à l’identité constitue un élargissement des travaux menés par notre
équipe lors de ce plan quadriennal, autour de la mémoire, l’identité et le territoire. Les séminaires,
journées d’étude et colloques organisés par l’ERIMIT ont abordé les problèmes de la représentation
esthétique en rapport avec les mémoires individuelles et sociales, les violences, les tabous, les censures.
Le sujet de thèse cadre parfaitement avec les objectifs de l’équipe au regard des projets amorcés par le
prochain plan quadriennal.
Connaissances et compétences requises :
DEA en Langues ou Littératures hispaniques.
Excellentes connaissances du monde du théâtre, de l’iconographie argentine, néo-baroque et homosexuelle (films, romans,
théâtre, peinture…).
Expérience de l’enseignement en espagnol serait un plus, tout comme la rédaction d’essais sur les questions de
l’homosexualité, du viol et des codes de représentation.