Cérémonie Commémorative du 8 mai 1945

Transcription

Cérémonie Commémorative du 8 mai 1945
– Cérémonie Commémorative du 8 mai 1945 –
70ème anniversaire
Discours de Monsieur le Maire
(seul le prononcé fait foi)
Madame la Députée,
Mesdames et Messieurs les Elus du Conseil Municipal de Savigny-sur-Orge,
Monsieur le Commandant de Police,
Madame le Capitaine des Pompiers,
Mesdames et Messieurs les Présidents des associations d’anciens combattants,
Mesdames, Messieurs les Professeurs des écoles,
Chers enfants,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Célébrant la liberté de la France, rendant hommage aux hommes et aux femmes qui se sont
érigés en rempart pour contrer ce désir de domination, cette pensée destructrice jamais
égalée, en ce jour du 70ème anniversaire du 8 mai 45, la France se recueille.
Ce rendez-vous historique, républicain, citoyen, Savigny-sur-Orge l’honore chaque année avec
responsabilité et respect.
En ce jour anniversaire, je souhaite que nous ayons une pensée collective pour tous les
Saviniens qui depuis 70 ans ont œuvré et oeuvrent encore pour que jamais ne s’éteigne la
flamme du souvenir.
Le 8 mai est pour nous, citoyens, grands témoins des conflits armés, représentants des corps
constitués de l’Etat, dépositaires de l’ordre public, élus de la République, un moment de
communion.
Il est certainement le moment nous rappelant, avec la plus grande force et la plus grande
profondeur, au combien la liberté avec laquelle nous vivons aujourd’hui reste un lègue fragile
et inestimable.
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Un lègue que les Saviniens ont à cœur d’entretenir et de consolider, en témoigne une nouvelle
fois cette année votre présence nombreuse.
Oui, nous sommes attachés à accomplir ce devoir collectif de mémoire car la créance de
sang que nous avons contracté à l’égard de nos aïeux, nous ne pouvons l’honorer que d’une
seule manière :
Celle de la poursuite de cet objectif de paix et de liberté ayant animé chaque minute de
combat passé sur le front, chaque acte de résistance ; que celui-ci résulte d’un fait mémorable
ou qu’il brille par sa constance et sa discrétion dans un quotidien vampirisé par la crainte de
l’occupant.
Beaucoup d’entre nous ici présents n’ont eu jamais à connaître l’atrocité des combats,
l’intensité de peur et d’humiliation véhiculée par la guerre, véhiculée par cette guerre.
Ces émotions, ayons l’humilité de reconnaître que pour la plupart d’entre nous les effleurerons
au travers du récit de grands témoins et des livres d’histoires en illustrant le terrible bilan.
D’abord par l’atrocité meurtrière de celui-ci. En 6 années de conflits, galvanisée par les
avancés technologiques et l’optimisation des techniques de combats, la guerre engendrera
plus de 60 millions victimes, 35 millions de blessés, 3 millions de disparus, 30 millions de civils tués
parmi lesquels 6 millions de Juifs et Tziganes
Mais également par l’effroyable démonstration qu’il véhicule quant à la capacité de l’Homme
à donner le libre champ à la bête immonde qui peut sommeiller en lui :
occupation, torture, massacre de villages entiers, camps de travail, camps de la mort,
théorisation d’une hiérarchie des races, planification de l’extermination d’individus au motif
d’une appartenance religieuse, ethnique ou de mœurs différentes.
1939 – 1945 et l’idéologie Nazie incarnée par Hitler marque au fer rouge l’humanité toute
entière, et renvoie au plus grand échec des nations européennes : provoquer l’humiliation du
peuple allemand tout entier par l’édiction de conditions de reddition vengeresses en 1918.
N’oublions jamais que la barbarie nazie et ses dignitaires ont su conquérir démocratiquement le
pouvoir avant de déferler sur le monde entier.
Par le dépôt d’une gerbe au pied du monument des Saviniens morts pour la France nous
afficherons dans quelques instants, au delà de notre recueillement pour nos morts, notre
indéfectible reconnaissance envers celles et ceux qui ont intimé, au péril de leur vie, le sursaut
Français, tous les artisans de la libération, de la victoire et de la paix durable.
Nous nous souviendrons de la bravoure des 120 000 soldats qui se sont battus jusqu’au 4 juin
1940, acculés dos à la mer par la Wehrmacht, coincés dans la poche de Dunkerque.
Nous nous souviendrons du refus de la fatalité et du patriotisme du Général de Gaulle appelant
dès juin 1940 à entrer en résistance contre l’occupant, le courage et la détermination de ces
Français qui ont résisté de l’intérieur en sabotant la logistique ennemie ou en protégeant des
familles juives promises à l’extermination,
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Nous nous souviendrons de l’abnégation des tirailleurs (sénégalais, malgaches et indochinois)
engagés aux côtés de l’infanterie coloniale venus défendre les intérêts de la métropole que
certains ne fouleront jamais du pied,
Nous nous souviendrons de la sagesse des alliés à engager les conditions d’une reddition gage
du renouvellement des relations Franco-Allemande. Permettant ainsi dès le 9 mai 1950 par la
déclaration de Robert Schuman, Ministre des Affaires étrangères, le souhait de la mise en
commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au sein d’une
organisation ouverte aux autres pays d’Europe, rendant ainsi impossible l’éclatement d’un
nouveau
conflit.
Les commémorations du 8 mai 1945 marque notre confiance en la capacité et la
détermination du peuple français, en la nation toute entière, à préserver cet équilibre de paix.
Car Il n’y a pas un jour où l’actualité ne nous renvoie pas à cet impératif de vigilance.
Si aujourd’hui la nature des conflits armés a profondément changé, que le territoire
métropolitain n’est plus le théâtre des batailles ; l’unité nationale, républicaine, est en proie à
des divisions auxquelles l’héritage du 8 mai 45 et le devoir de mémoire apportent des réponses.
Ces nouvelles guerres métropolitaines quotidiennes sont les luttes contre l’intolérance, le
racisme, le communautarisme, et les discriminations.
Ces
guerres
sont
celles
que
nous
devons
remporter
avec
et
pour
la
jeunesse.
C’est la raison pour laquelle je ne peux que me réjouir de constater cette année encore
l’intérêt porté par nos jeunes écoliers pour le message des cérémonies commémoratives et plus
particulièrement celle du 8 mai.
Car en effet, il leur appartiendra rapidement de prendre le relais.
Ce 8 mai 2015, nous le montre bien.
Célébrer le 70ème anniversaire de cette date, honorer les défenseurs de la paix durable dans un
contexte de déploiement de « vigipirate alerte attentat » suite à des attentas orchestrés par
des Français contre d’autres Français, témoigne de l’impérative nécessité de ne jamais oublier.
Le communautarisme, la banalisation de l’intolérance avançant habillement masquée
ébranlent la nation.
Notre vigilance et notre mobilisation doivent être quotidiennes. Il est là question de l’avenir de
la France. Le renforcement de la cohésion, la préservation de l’unité nationale doivent être les
priorités de l’action de l’Etat.
Le Président des Etats Unis John Fitzgerald Kennedy estimait que l’on reconnaissait « une nation
aux hommes qu'elle produit, mais aussi à ceux dont elle se souvient et qu'elle honore. »
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Ce matin, je veux formuler le voeux que nous puissions collectivement continuer longtemps à
bâtir une nation de caractère, honorant, celles et ceux qui se sont sacrifiés pour nous permettre
aujourd’hui, à notre de tour, de transmettre dans la paix et la liberté.
Puissions encore longtemps nous souvenir du sens primordial de ce jour du 8 mai.
Vive la paix ! Vive la République ! Et Vive la France !
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