Saison apicole 2011 : le premier bilan est positif
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Saison apicole 2011 : le premier bilan est positif
Paris, le 28 juillet 2011 Communiqué de Presse Saison apicole 2011 : le premier bilan est positif Alors que la floraison du tournesol s’achève, apiculteurs et agriculteurs se réunissent pour un premier état des lieux de l’année : le bilan 2011 est positif ! Les récoltes de miel de printemps et de début d’été sont bonnes et les relations avec les agriculteurs s’améliorent. Un exemple en Vendée. Dans toutes les régions françaises, les récoltes de miel de colza, acacia, lavande et tournesol sont satisfaisantes. Au printemps, le contexte climatique était favorable à un départ rapide de la végétation : les températures élevées ont entrainé des floraisons précoces. Pour les apiculteurs, cela s’est traduit par une sortie d’hivernage avec des pertes limitées, un début de saison très favorable. Apiculteur professionnel installé en Vendée, Julien Delaunay possède 1500 ruches. Il pratique la pollinisation et produit des miels variés. Il est également président de la section apicole FRSEA des Pays de la Loire. Cette année il a vécu sur le mode « turbo » depuis le début de la saison jusqu’à la fin de la pollinisation des tournesols semences. « 2011 est une année de rêve pour un apiculteur : une bonne sortie d’hivernage, une saison intense avec de la production et surtout peu d’accident ou de mortalité ». Le marché doit suivre Le bilan final qui sera établi en octobre 2011 devrait pour la première fois depuis de nombreuses années montrer une augmentation de la production nationale de l’ordre de 1 à 3 000 tonnes. Les apiculteurs professionnels seront attentifs à la situation du marché du miel. Actuellement, peu de ventes en gros sont réalisées. La distribution ne doit pas profiter de cette situation. Bien au contraire elle doit mettre en avant « le made in France ». D’autant plus que les importations de qualité suspecte ou à bas prix perturbent depuis de nombreux mois le marché européen. Toujours des interrogations et une inquiétude Les apiculteurs ont enregistré peu d’accidents lors de la floraison des grandes cultures : le colza et le tournesol. De plus en plus, les agriculteurs sont sensibilisés à la présence des pollinisateurs. Pour Joël LIMOUZIN, vice président de la FNSEA et président de la FDSEA de Vendée, « Le changement est progressif. Cela démontre bien que lorsque les producteurs se parlent, la situation s’améliore. » Section Apicole FNSEA Documents annexes Presse Malgré les bons rendements, une part importante des ruches reste improductive, sans raison claire. Ce constat, établi à 20 %, est partagé par les apiculteurs de toutes les régions françaises, aussi bien en zone de montagne qu’en zone de grandes cultures. L’improductivité d’un cinquième du cheptel français handicape l’apiculture professionnelle par un surcroit de travail ou de charges pour maintenir le cheptel. L’homologation du Cruiser OSR sur colza est un facteur d’inquiétude pour l’apiculture. Pour Xavier Garreau, responsable grandes cultures de la FDSEA de Vendée, l’objectif à partager entre agriculteurs et apiculteurs est : « agir de concert pour mettre en œuvre des itinéraires techniques favorables aux abeilles en cohérence avec la démarche Ecophyto 20181 » Contact presse Anne-Laure DOUTEAU [email protected] 01 53 83 47 48 Du 28 Juillet au 16 Aout 2011 : 06 48 07 75 60 1 EcoPhyto 2018 : réduction de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires). Page 2 sur 5 Section Apicole FNSEA Documents annexes Presse A. La production française de Miel en 2011 Dans le sud-ouest, les rendements sont satisfaisants. Par exemple 18 kg en moyenne de miel d’acacia, 25 à 30 kg de miel de tournesol par ruche. Ces niveaux de production se retrouvent dans d’autres régions. Dans les régions les plus spécialisées du sud de la France la saison n’est pas jugée comme exceptionnelle mais comme une année « agréable » pour l’apiculture. Dans le sud-est la production de miel de lavande est jugée comme satisfaisante (rendement annoncé 1820 kg par ruches) avec peu d’accidents. Dans cette région, leader en production, ce début d’année clément a permis la production de miels spécifiques comme par exemple, le romarin… Seules quelques productions annoncent des volumes moindres : le châtaignier dans pratiquement toutes les régions françaises a souffert de l’alternance de chaleur sèche avec des périodes de pluie. De même dans les Pyrénées des périodes pluvieuses ont été un frein à la production. La production de miel de tilleul est un bon exemple des variations entre les régions. Dans le Centre et l’ouest, la production de ce miel n’a pas été satisfaisante cette année, contrairement à d’autres régions. Les pluies – attendues par les agriculteurs – qui sont tombées depuis une dizaine de jours sur l’ensemble de la France annoncent une arrière saison apicole favorable à la mise en hivernage des ruches. Les abeilles auront accès à des ressources alimentaires diversifiées cet automne. La production de miels de bruyères dans les Landes semble prometteuse. Ces pluies ont eu un impact variable selon les régions sur les miellées de tournesol. Dans les régions du nord-est de la France, ces pluies ont aussi handicapé la production de miel sur luzerne. Après un début de campagne favorable, la production de miel de sapin est stoppée depuis le début de cette période pluvieuse. La production française est évaluée à environ 16 000 tonnes depuis plusieurs années. A la fin de cette campagne on pourrait vraisemblablement s’attendre à une hausse entre 1 et 3 milliers de tonnes, ce qui constituerait une inversion tendance. Malgré cette hausse, les besoins de la consommation française ne seront pas couverts (consommation évaluée à 40 000 tonnes de miel par an). Les prix Le marché national sera mieux approvisionné. Les apiculteurs professionnels souhaitent que la grande distribution profite de cette année pour mettre en avant la production « made in France » notamment les miels issus des régions de grandes cultures (miels de tournesol, colza et toutes fleurs). Pour l’instant les transactions sont peu nombreuses. Pour la section apicole de la FNSEA, la vigilance sera de mise sur le niveau de prix. Vendu en fût de 300 kg, le miel de tournesol ou de colza ne doit pas être vendu en dessous de 3,25 € par kg (prix départ exploitation). 2011-2012 : mettre en avant l’origine française Mettre en avant les miels d’origine française avec l’ensemble des variétés florales ou locales serait un signe fort de la distribution. C’est également et surtout une assurance contre des importations de qualité médiocre, voire des importations de miels de contrefaçon. La directive européenne qui définit ce qu’est du « vrai » miel doit être impérativement respectée. Les distributeurs s’attachent souvent à proposer une offre de miels de proximité fournis directement par les apiculteurs. Il faut rappeler que les apiculteurs commercialisent déjà en pots 50 % de la production française, dont une part importante en grande distribution. Cette forme de politique commerciale doit être renforcée, notamment sur les miels de premier prix. La distribution, par les cahiers des charges qu’elle impose aux conditionneurs, a une responsabilité dans la pérennisation de l’apiculture française et de son potentiel de pollinisation des productions végétales. Page 3 sur 5 Section Apicole FNSEA Documents annexes Presse B. Qualité des miels : rendre la Directive européenne miel plus pertinente La commission agricole du parlement européen doit en septembre 2011 adopter un rapport sur la santé de l’abeille (titre : Rapport sur la santé des abeilles et les défis lancés au secteur apicole). Le rapporteur - Csaba Sándor Tabajdi - fait des propositions pour une amélioration significative de l’information des consommateurs sur l’origine des miels. La section nationale FNSEA ainsi que le COPA-COGECA2 soutiendront la démarche de parlementaires européens pour un étiquetage précis de l’origine : le nom de tous les pays des miels proposés au consommateur. La réglementation actuelle (directive européenne 2011/1110/CE relative au miel) L’identification du pays d’origine où le miel a été récolté est obligatoire et indiquée sur l’étiquette. Toutefois, si le miel est originaire de plus d'un état membre ou de plus d'un pays tiers, cette indication peut être remplacée par l'une des indications suivantes, selon le cas : «Mélange de miels originaires de la CE», «Mélange de miels non originaires de la CE», «Mélange de miels originaires et non originaires de la CE». L’urgence, c’est le renforcement des contrôles de la qualité Saisie de 47 tonnes de miels adultérés en Italie en Juin 20113 Les autorités italiennes (Douanes) ont saisi 47 tonnes de miel adultéré destiné à la grande distribution. Cette saisie a été révélée par la presse italienne le 10 juin 20114. Les accusations sont extrêmement graves: adultération par sucres ajoutés, (différents de ceux normalement contenus dans le miel), fraude sur l'origine (miel passé pour italien et européen, mais d'origine asiatique). Ces quantités énormes de "miel" sont principalement exportées par plusieurs pays asiatiques : fermentés, microfiltrés pour éliminer tous les pollens marqueurs de son origine, ajout d’autres pollens, pasteurisés et ensuite mélangés avec des sucres difficiles à détecter en laboratoire. Fraude au consommateur, concurrence déloyale et mépris total de la salubrité et des règles communes, ce sont les aspects qui caractérisent une partie très importante du commerce et de la consommation de miel dans le marché mondial. Les apiculteurs européens du COPA-COGECA demandent une intensification des contrôles, en particulier pour le miel importé. Les autorités communautaires n'ont, à ce jour, pas apporté de réponse adéquate. Le "miel" d'origine chinoise couvre désormais 25 à 30% de la consommation européenne. Ces importations de miel chinois se font à très bas prix : 1,24 €/kg en moyenne en 2009 (prix FOB hors droits de douane). COPA-COGECA : Comité des organisations professionnelles agricoles et Confédération Générale des Coopératives Agricoles de l’Union européenne 2 3 http://bologna.repubblica.it/cronaca/2011/06/10/news/miele_(asiatico_spacciato_per_italiano_sequest rate_47_tonnellate-17488824/index.html?ref=search Page 4 sur 5 Section Apicole FNSEA Documents annexes Presse C. Les pratiques agricoles évoluent… Certains traitements sont faits durant la nuit, en absence d’abeilles. Pour les apiculteurs, il est important que les efforts continuent dans ce sens pour limiter les risques. Il est vraisemblable que les conditions climatiques de 2011 ont favorisé une moindre pression des ravageurs ou maladies sur les grandes cultures. Moins de traitements et des traitements réalisés dans de bonnes conditions ont permis de limiter les risques d’exposition des abeilles. Pour la saison passée, les acteurs du monde agricole vendéen ont mis en œuvre une série de moyens et ont donné les informations nécessaires afin que les interventions phytosanitaires soient réalisées dans de bonnes conditions. Cruiser OSR : pas de faux conflits entre apiculture et agriculture La production de colza est stratégique sur le plan économique pour l’apiculture professionnelle car la floraison de cette culture constitue la première miellée de l’année. La section nationale apicole de la FNSEA a demandé au ministre de l’agriculture d’intervenir sur la mise en place d’un programme spécifique de surveillance vis à vis des abeilles5. Cette démarche est nécessaire afin d’éviter l’émergence de faux conflits entre apiculture et agriculture. Accélérer le changement Dans le secteur de la production de semences, l’apport positif de la pollinisation est connu et documenté sur le plan scientifique. C’est un élément de plus en plus pris en compte par les acteurs de cette filière (obtenteurs, multiplicateurs,…). Des études récentes montrent que la présence des pollinisateurs et particulièrement des abeilles a un impact majeur sur le rendement en colza. Les premiers éléments chiffrés montrent un impact de la pollinisation de l’ordre de 10 à 15 %. Pour un rendement moyen de 33 quintaux par hectare, cela représente 4 à 6 quintaux de plus. A plus de 300 € la tonne de colza, le gain financier pour l’agriculteur deviendra une évidence. Cet impact économique deviendra un levier de changement et de rééquilibre entre l’agriculture et l’apiculture. Section Nationale Apicole – FNSEA La section nationale a été constituée en 2010. Elle regroupe les apiculteurs adhérents des syndicats départementaux (FDSEA). Le SPMF (Syndicat des Producteurs de Miel Français) est associé au fonctionnement et aux activités développées par la section. L’objectif de la section est de rassembler l’apiculture professionnelle et d’agir sur l’ensemble des enjeux qui conditionnent son développement. 5 Cf. communiqué de presse en date du 13 juillet 2011 Page 5 sur 5