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Public Disclosure Authorized 91680 LA BANQUE MONDIALE RÉSULTATS DE LA BIRD Transformation des institutions financières de développement du Mexique Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized DÉFI À RELEVER Au début des années 2000, les entreprises d’intermédiation financière publiques au Mexique représentaient environ 20 % du crédit total du système bancaire et étaient constituées par des institutions financières du développement (IFD) et des fonds (fideicomisos). L’exploitation des banques de développement présentait un certain nombre de problèmes. Certaines banques n’avaient pas de mandat bien défini et leurs activités se chevauchaient les unes avec les autres ou avec celles des banques commerciales. Elles réalisaient des activités quasi-financières sortant du cadre du processus budgétaire et la plupart d’entre elles affichaient des pertes, même après plusieurs opérations de recapitalisation. Leurs activités étaient bien souvent inefficaces du fait de leurs coûts élevés, de leurs salariés en sureffectif et de la faiblesse des contrôles internes. Les subventions financières qui faisaient partie de leurs opérations n’étaient pas bien ciblées et étaient canalisées d’une manière dépourvue de transparence. segments du marché financier, comme le secteur productif, le financement des opérations commerciales, le financement des infrastructures, le financement rural et le financement du logement. Pour la plupart, l’accent n’est plus mis sur le financement direct, mais sur la fourniture de fonds par d’autres intermédiaires du marché. RÉSULTATS Transparence et responsabilisation. Des changements considérables ont eu lieu en 2009 dans le but de renforcer le cadre de responsabilisation, étant donné le rôle anti-cyclique joué par les IFD durant la crise mondiale. Le point important à noter est que les IFD devront publier des indicateurs mesurant la qualité de leurs services à l’intention de leurs publics cibles, selon les directives qui seront établies par le ministère des Finances qui devra, par ailleurs, mener et publier des évaluations indépendantes sur les IFD. En outre, il existe une tendance générale à la modification des prix des produits pour mieux refléter les coûts. Les garanties de produits du marché à haut risque ou justifiés sur le plan social sont soutenues par des fonds de contre-garantie, directement financés par le gouvernement fédéral afin de rendre les subventions plus transparentes et de réduire la tension suscitée par le besoin de maintenir un rendement financier sain tout en réalisant des objectifs politiques spécifiques. 1 La réforme des institutions financières du développement a apporté des réponses à tous ces problèmes, le résultat le plus important étant une approche mieux ciblée, plus responsable et plus durable : Rationalisation. Le nombre des institutions financières a été réduit de moitié par le biais de fusions et de la fermeture des établissements les moins performants. Les six IFD qui restent sont : Nacional Financiera (Nafin), Banco Nacional de Comercio Exterior (Bancomext), Banco Nacional de Obras y Servicios Públicos (Banobras), Sociedad Hipotecaria Federal (SHF), Banco del Ahorro Nacional y Servicios Financieros (Bansefi) et Financiera Rural. Les cinq premières sont des banques de développement et la sixième a été créée à titre de fonds fiduciaire. Les IFD soutiennent de façon générale le développement de différents Structure de la gouvernance. Les modifications de loi adoptées en 2002 ont introduit le principe de préservation du capital et offert une plus grande autonomie des activités en échange d’une amélioration de la gouvernance et de la responsabilisation. Il est important de souligner que l’indépendance des conseils d’administration des IFD a été accrue par la participation obligatoire de deux membres indépendants et qualifiés ; la communication des renseignements et la transparence ont été renforcées par la soumission annuelle des plans opérationnels et financiers au gouvernement et au parlement ; et chaque institution est désormais dotée d’un comité de gestion des risques. LA BANQUE MONDIALE Rendement financier. Les réformes sur le plan de la gouvernance et des institutions ont contribué à améliorer la performance financière globale des IFD. Toutes les banques de développement ont maintenu des niveaux de capital supérieurs au minimum réglementaire, qui est le même que celui des banques commerciales. Le rendement de l’actif a varié au fil du temps et parmi les IFD, mais toutes ont affiché une position positive en 2008 et au cours de la première moitié de 2009. Les marges d’intermédiation ont tendance à baisser, reflétant la tension entre la rentabilité et leur mandat d’intérêt public. Les taux de délinquance étaient en baisse jusqu’en 2008 (de 2,6 % en 2006 à 0,6 % en 2007 et 0,9 % en 2008) lorsque la crise financière internationale s’est matérialisée, et le ratio de couverture pour les prêts non productifs (508 % en 2009) est satisfaisant. Innovation. Quelques IFD mexicaines occupent une position de leaders dans la région en termes de nouveaux instruments adaptés au marché pour promouvoir l’accès à des services financiers. Nafin, par exemple, a créé un marché en ligne offrant des services d’affacturage inversé pour les petites et moyennes entreprises, qui fait figure d’exemple de pratique innovatrice en Amérique latine (voir l’encadré). Les instruments innovants de FIRA destinés au secteur rural (comme le financement structuré pour les fonds de roulement ou pour le financement sur stocks) sont également devenus des exemples souvent cités, alors que Bansefi a fourni au secteur coopératif une méthode de regroupement des coûts pour le développement d’une plate-forme technologique et une marque commune pour le marketing (par exemple, Red de la Gente pour les virements de fonds). L’affacturage inversé de Nafin : un instrument innovateur qui facilite l’accès au marché Nacional Financiera (Nafin) offre des services d’affacturage en ligne aux PME fournisseurs. Ce programme appelé « Cadenas Productivas » (Chaînes productives) fonctionne en s’appuyant sur les « chaînes » qui existent entre les gros acheteurs et les petits fournisseurs. Les gros acheteurs sont de grandes entreprises solvables qui présentent un risque de crédit peu élevé. Les fournisseurs sont ordinairement de petites entreprises fragiles qui n’ont habituellement pas accès au financement du secteur bancaire formel. Le programme de Nafin permet à ces petits fournisseurs d’utiliser leurs comptes débiteurs, à savoir leurs gros clients, pour financer leur trésorerie, ce qui leur permet en fait de transférer leur risque de crédit à leurs clients solvables pour accéder à un financement supplémentaire et bon marché. Au total, 455 gros acheteurs (environ 51 % du secteur privé) et plus de 80 000 petites et moyennes entreprises bénéficiaient de ce programme en mai 2009. Une vingtaine d’établissements de crédit y participent, notamment des banques et des sociétés de financement indépendantes. La Nafin a accordé un financement de plus de 60 milliards de dollars depuis la création du programme en septembre 2001. Elle a également négocié plus de 8 millions de transactions – 98 % par des PME, au rythme d’environ 4 000 opérations par jour. Rôle anti-cyclique. Les institutions financières de développement ont joué un rôle anti-cyclique important pendant la crise financière mondiale ; face au désendettement et à l’aversion accrue pour le risque manifestée par les agents financiers du secteur privé, elles ont élargi la palette d’activités financières pour éviter un resserrement brutal du crédit. De septembre 2008 à mars 2009, le portefeuille de crédits détenu (directement ou indirectement) par les banques de développement a augmenté de 35 %. Cette hausse est survenue en grande partie au cours du quatrième trimestre 2008 lorsque la turbulence sur les marchés financiers a atteint son apogée et que quelques marchés de crédit se sont presque asséchés. Le volume total de financement par les banques de développement s’est réduit de 5 % durant le deuxième trimestre 2009 alors que les marchés commençaient à se rétablir, et quelques IFD se sont mises à retirer les programmes spéciaux anti-cycliques pour permettre au marché de reprendre sa place. DÉMARCHE La Banque utilise sa large gamme d’instruments pour se livrer avec le Mexique, sur une base permanente, à la transformation d’un segment très complexe du secteur financier, complexité due aux implications politiques qui lui sont associées et de la résistance au changement du « statu quo ». Bien que la Banque ait déjà participé avec les autorités mexicaines à la transformation de 2 LA BANQUE MONDIALE quelques-unes de ces institutions avant 2000, le programme d’évaluation du secteur financier (PESF) de cette année-là constituait une étape-clé qui a permis d’examiner la question des IFD d’un point de vue élargi et stratégique. La Banque a participé au PESF conjointement avec le Fonds monétaire international (FMI) qui a fourni une analyse sélective des problèmes rencontrés par le secteur financier. Le moment choisi pour cette activité d’analyse et de conseil a également joué un rôle essentiel, étant donné l’ouverture du gouvernement à ce moment-là à une politique de réformes dans ce segment. Immédiatement après le diagnostic réalisé par le PESF, la Banque s’est servie de prêts en cours et nouveaux pour permettre la transformation de quelques institutions. Par exemple, le prêt de restructuration FOVI a aidé à transformer le Fonds d’aide au financement du logement (Fondo de Operación y Financiamiento Bancario a la Vivienda ou FOVI) en une société de prêts hypothécaires fédérale (Sociedad Hipotecaria Federal, SHF), une institution respectée et bien implantée sur le marché qui applique des principes de subventions au logement transparentes et sans effet de distorsion sur le plan financier, séparées du montage du prêt hypothécaire. Le prêt à l’ajustement structurel pour le développement des financements ruraux a servi à la liquidation de Banrural, une institution qui causait d’énormes distorsions sur les marchés financiers ruraux, et à son remplacement par la création de Financiera Rural (FIRA), un organisme de développement fournissant des services de soutien financier et connexes au segment du marché rural pour petites et moyennes entreprises. Enfin, le prêt pour l’épargne et le financement rural a permis la transformation de Pahnal, un véhicule économique servant à investir l’épargne de petits déposants dans des instruments du gouvernement sans risque, en Bansefi, une institution offrant une approche avec regroupement des coûts pour le développement d’une plate-forme technologique et d’une marque commune pour le marketing (par exemple, pour le virement de fonds) pour le secteur coopératif. La Banque a également employé son arsenal de connaissances pour soutenir des aspects spécifiques, comme l’introduction, au sein de FIRA, d’instruments compatibles avec des mesures incitatives par le biais de services tarifés axés sur l’expertise, l’analyse et des exemples de bonnes pratiques. Le document de mise à jour du PESF en 2006 a été le moment idéal pour faire le point sur les progrès et les accomplissements réalisés dans ce domaine et a aidé à définir le programme de réformes qui est actuellement en cours (voir Prochaines étapes). La Banque s’appuie là encore sur toute une gamme d’instruments pour répondre au nouveau programme qui a également bénéficié du dialogue entretenu en permanence avec les autorités du fait des différents projets en cours de réalisation. Un nouveau projet d’assistance technique sans prêts a été convenu avec les autorités pour soutenir certains éléments du nouveau programme comme, par exemple, le développement d’indicateurs pour mieux évaluer l’impact des programmes de prêts, de garanties et de subventions. Étant donné sa relation en cours avec les IFD, la Banque a également été en mesure de réagir rapidement, efficacement et pleinement face à la crise pour soutenir la société SHF qui a été durement touchée, vu qu’elle dépendait des marchés de la titrisation comme source majeure de financement. Le conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé, fin 2008, l’octroi d’un prêt à SHF pour renforcer sa capacité financière, développer et consolider les marchés pour le financement du logement et étendre l’accès aux groupes à faible revenu à moyen terme. De plus, un prêt destiné à Nafin et Bancomext est en cours de préparation pour permettre aux deux institutions de favoriser l’essor du marché des services financiers destinés aux petites et moyennes entreprises, au secteur de l’exportation et aux projets d’investissements à long terme dans le secteur privé. PARTENAIRES La Banque a établi les diagnostics du secteur financier conjointement avec le FMI, dans le cadre de programmes d’évaluation (PESF) exécutés en commun. En outre, les travaux ont été étroitement coordonnés avec la Banque interaméricaine de développement (BID) qui a rempli le rôle de partenaire pour certaines tâches. 3 LA BANQUE MONDIALE DÉVELOPPEMENT DE BONNES PRATIQUES / LEÇONS APPRISES Importance d’une approche stratégique et élargie comme celle définie dans le cadre des programmes d’évaluation du secteur financier développés en commun par la Banque et le Fonds en 2001 et 2006. Importance d’un travail analytique approfondi et de longue durée, effectué par la Banque sur le secteur financier au Mexique, qui a été un ingrédient essentiel de plusieurs opérations de prêt et projets de la Banque, achevés et en cours. Importance de la fourniture directe de conseils techniques par la Banque. D’après le personnel de contrepartie du pays, la Banque a proposé de nouvelles approches constructives lorsque le processus de réforme a tourné court, montrant le type de flexibilité qui découle de la familiarité avec ces problèmes. Sa connaissance générale du secteur a également permis à la Banque de donner des conseils spécifiques en permanence, ce que ses homologues mexicains ont considéré comme une attitude impartiale. Le travail réalisé avec les autorités mexicaines sur les institutions financières de développement a facilité des programmes de la Banque dans d’autres pays. La Banque a souvent invité des représentants d’IFD mexicaines (comme SHF, FIRA, Nafin, BANSEFI) à prendre la parole dans le cadre d’ateliers et de conférences traitant de problèmes liés à la réforme des banques de développement. De même, cette expérience a permis à la Banque de produire des rapports sur la recherche appliquée et des études régionales sur les problèmes conceptuels et les débats générés par cette relation à long terme. pour les bénéficiaires et pour améliorer la coordination entre les institutions, en particulier Bansefi, FIRA et Financiera Rural. L’avant-projet de loi qui propose de fusionner Nafin et Bancomext constitue un pas très positif dans cette direction. Un des principaux avantages sera d’éviter les pertes d’efficacité dues au chevauchement des fonctions et des infrastructures au sein des IFD. La mesure du rendement reste également un problème à résoudre qui se révèle particulièrement compliqué dans les cas où les fonctions sont trop larges. Habituellement, les IFD sont évaluées en fonction du volume de crédit et de l’absence de pertes. Mais du fait de leur rôleen matière de développement, il est nécessaire de modifier la manière dont elles sont évaluées en s’attachant à l’impact de leurs activités, à savoir leur rôle de catalyseur, pour élargir durablement l’accès des secteurs mal desservis aux marchés financiers. L’important est que les indicateurs de performance correspondant à ce mandat soient intégrés au processus décisionnel de l’institution. Un autre défi qui se pose actuellement consiste à assurer que les IFD sont effectivement utilisées comme instruments de politique anti-cyclique et que l’expansion du bilan et des activités ne devient pas permanente. Ce sujet, ainsi que la manière d’établir des mécanismes permettant de mesurer l’impact des programmes, seront abordés lors d’une conférence commune de la Banque et du ministère des Finances portant sur un avant-projet de réforme supplémentaire des banques de développement qui aura lieu au Mexique en juin 2010. Mars 2010 PROCHAINES ÉTAPES Le secteur des IFD a subi une transformation importante et les progrès réalisés doivent être maintenus et consolidés, mais il reste des défis à relever. Il y a encore du chemin à faire pour rationaliser davantage les nombreuses subventions financières et les programmes de garantie afin d’empêcher un mauvais ciblage ou même un cumul d’avantages 4