La sexualité - Réseau québécois d`action pour la santé des femmes

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La sexualité - Réseau québécois d`action pour la santé des femmes
Fiche 3.5.5
La
sexualité
Vive la diversité : à chacune de vivre sa sexualité !
Saviez-vous que...
• Un des mythes entourant la ménopause veut que cette période de la vie des femmes marque la fin du désir
sexuel. Selon une recherche menée par Masters et Johnson sur la question, toutes les réactions sexuelles
sont plus lentes à survenir cinq à dix ans après la ménopause. Ainsi, nous aurions intérêt à ne pas confondre
la perte de désir et le ralentissement des réactions sexuelles.
• Le désir sexuel est influencé par la tendresse, la sensualité ou les gestes affectueux entre deux partenaires,
mais il l’est également par l’état d’esprit, l’humeur, le chagrin, la colère ou le stress vécu de part et d’autre.
• La testostérone, une hormone ayant une incidence sur le désir sexuel, n’est pas exclusive aux hommes. Les
glandes surrénales féminines et les ovaires en produisent aussi. Les stress prolongés et les substances
pouvant épuiser les glandes surrénales comme le café, le sucre et certains médicaments, tels que la
cortisone, affectent la production de testostérone.
• Des recherches récentes démontrent qu’une insuffisance en androgènes, une hormone mâle, peut être
responsable, tant chez l’homme que chez la femme, d’un certain nombre de troubles du désir sexuel. (Chatel,
2002a.) Ceci nous permet de croire que la perte de désir ne serait pas imputable qu’aux femmes ni
uniquement à la ménopause.
• Les femmes ayant une activité sexuelle régulière avant, pendant et après la ménopause manifestent moins
de symptômes de bouffées de chaleur et de sécheresse vaginale.
La sexualité : à chacune sa réalité !
La façon dont une femme vit sa sexualité est unique puisque chaque femme a une biochimie, une personnalité et
une vie sociale et relationnelle qui lui est propre. De plus, ses origines culturelles, ses valeurs personnelles, son
milieu social, de même que ses expériences de la sexualité façonnent ses opinions, ses attentes et ses désirs qui,
à leur tour, influencent la façon dont elle vit sa
sexualité.
« Moi, ça ne m’affecte pas. Ça me rend
Il n’existe donc pas UNE définition de ce que devrait être
un peu ardente. Oui, je n’ai plus peur de
l’activité sexuelle tout comme il n’y a pas UNE norme
tomber enceinte ! » (L’Annonciation)
établie quant à sa pratique. Il appartient à chacune de
définir ce qu’elle considère être une activité sexuelle et
comment elle souhaite la réaliser. En fait, chez certaines femmes, la sexualité peut s’exprimer essentiellement
par la tendresse et la sensualité. Pour celles-ci, le désir, les caresses, les doux baisers, sont autant d’éléments
d’une vie sexuelle active et satisfaisante, et ce, même s’ils ne conduisent pas nécessairement à des rapports
sexuels complets. L’activité sexuelle s’exprime bien au-delà de la pénétration !
Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF)
3.5 Modes de vie et approches privilégiées
3.5.5 Fiche La sexualité
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Les relations entre la ménopause et la sexualité
La sexualité à la ménopause, comme dans toutes les autres étapes de la vie, se vit très différemment d’une
femme à l’autre. Toutefois, une vie sexuelle satisfaisante suppose que la femme puisse réaliser ses désirs ou
qu’elle puisse déterminer, s’il y a lieu, des façons de combler ses besoins ou de résoudre ses difficultés.
Certaines femmes connaissent une amélioration de leur vie sexuelle à la ménopause parce qu’elles ont appris à
mieux se connaître, à s’affirmer davantage et à exprimer ce qu’elles désirent. La crainte d’une grossesse non
désirée maintenant disparue, certaines ont des relations plus spontanées et détendues.
« D’autres femmes rapportent par ailleurs une diminution de leur désir ou de la fréquence de leurs relations
sexuelles. Certaines ne s’en plaignent pas, n’ayant pas appris à apprécier les relations sexuelles dans le passé… »
ou souhaitant tout simplement y mettre fin pour diverses raisons. (Drolet, 2002.)
Enfin, d’autres femmes constatent une détérioration de leur vie sexuelle ou souffrent de certaines difficultés
particulières. Pour elles, savoir et mieux comprendre ce qui leur arrive peut s’avérer essentiel.
LES FACTEURS POUVANT INFLUENCER LA VIE SEXUELLE
Chaque personne a sa façon de comprendre ou de s’expliquer les difficultés ou les changements vécus dans sa vie
sexuelle. Toutefois, les réponses à ces interrogations, qu’elles soient conscientes ou inconscientes, peuvent être
erronées, incomplètes et parfois très culpabilisantes. Pour cette raison, il est important de se rappeler qu’une vie
sexuelle épanouie et satisfaisante s’inscrit dans un contexte de vie global. Un seul changement ou une difficulté
dans sa vie risque d’avoir des répercussions positives ou négatives sur sa sexualité.
Les difficultés sexuelles peuvent avoir plusieurs causes et certaines ne sont pas spécifiquement reliées
à la ménopause.
Des questions d’ordre biologique ou organique
Les changements physiologiques
À la ménopause et pendant les années suivantes, les femmes peuvent connaître certains changements dans leurs
réactions sexuelles, particulièrement une lubrification plus lente et moins abondante, un désir sexuel perturbé
en raison du taux de testostérone plus faible, et des modifications des sensations lors de l’excitation sexuelle
et de l’orgasme. Certaines femmes constatent une diminution de l’intensité des orgasmes alors que d’autres
peuvent en avoir plusieurs d’affilée. En fait, selon les modifications du taux de testostérone, les femmes
observent une diminution, une stabilité ou une augmentation de leur libido. L’appétit sexuel est donc variable
d’une femme à l’autre.
Certaines manifestations de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, peuvent
réduire temporairement l’intérêt de certaines femmes pour les relations sexuelles.
Enfin, il est possible que des changements physiologiques des organes génitaux féminins occasionnent quelques
difficultés lors de la postménopause. La sécheresse vaginale, la diminution de l’élasticité du vagin ou une
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lubrification insuffisante rendent la pénétration inconfortable, voire douloureuse. De plus, le vagin devenant
plus alcalin, ou moins acide, certaines femmes deviennent plus sujettes aux infections. Il va sans dire que toute
douleur pendant les relations sexuelles risque d’avoir un impact négatif sur le désir et le plaisir sexuel.
L’état de santé et la prise de médicaments
Certaines maladies, comme le diabète, les problèmes ostéo-articulaires, l’hypothyroïdie (troubles de la glande
thyroïde) et les problèmes rénaux, peuvent avoir une incidence négative sur le désir sexuel.
De même, divers médicaments comme les tranquillisants, les antihypertenseurs, les antihistaminiques, et les
antidépresseurs, ont des effets secondaires importants conduisant à une réduction significative de l’intensité du
désir sexuel et même parfois à son inhibition.
Enfin, l’abus d’alcool et la consommation régulière ou excessive de drogues sont également associés à la baisse
de désir.
L’état émotif
Toute situation difficile qui affecte l’estime de soi, ébranle sa confiance personnelle, ou brise l’équilibre dans sa
vie représente un obstacle important au désir sexuel.
Parmi les éléments ayant une incidence sur la vie sexuelle, on note des questionnements existentiels, une crise
identitaire, des émotions ou le stress généré par une perte, un deuil, une maladie, des difficultés économiques
ou des conflits relationnels. Sous le fardeau des responsabilités ou la lourdeur d’une situation, il peut être
difficile pour un grand nombre de femmes « de fermer le commutateur et de ne pas se laisser envahir par une
avalanche d’idées intrusives au moment des relations sexuelles ». (Chatel, 2002b, p. 2.)
Une difficulté sexuelle peut également dépendre de
« Moi, ce qui m’inquiète énormément,
stéréotypes ou de messages sociaux que certaines
femmes ont intégrés malgré elles. L’arrivée de la
c’est : est-ce que la ménopause va affecter
ménopause symbolise pour celles-ci « la perte d’une
ma vie sexuelle ? » (L’Annonciation)
partie essentielle de ce qui les valorisait ». (Drolet,
2002.) Il est possible que les critères de beauté et de
désirabilité et les normes de performance sexuelle deviennent, à cette étape de la vie, un frein au plein
épanouissement des femmes. La difficulté à accepter un corps qui change, à l’habiter, à le toucher, à explorer sa
sensualité, et la difficulté à exprimer ses inconforts ou ses désirs restreignent la disponibilité émotive de ces
femmes et nuisent à l’épanouissement de la vie sexuelle.
Enfin, une agression ou un traumatisme sexuel entraîne parfois le développement d’aversions ou de phobies
interdisant l’établissement ou la poursuite d’une vie sexuelle le moindrement satisfaisante. Dans plusieurs cas,
une sexothérapie individuelle ou en couple s’avère nécessaire.
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Les enjeux relationnels
Les femmes seules
Plusieurs femmes sont seules à cette période de la vie, que ce soit par choix ou à la suite d’un divorce, d’une
séparation ou d’un décès. Pour de multiples raisons, certaines d’entre elles ne reforment pas un couple. Leur
désir sexuel s’en trouve alors passablement modifié. Même en vivant seules, les femmes ménopausées peuvent
avoir une vie sexuelle active. La masturbation, pour celles qui se sentent à l’aise avec cette pratique, s’avère un «
moyen très valable de diminuer les tensions physiques et de maintenir un imaginaire érotique vivant ». (Drolet,
2002.) Apprendre à connaître et à développer sa sexualité est accessible à tout âge, avec ou sans partenaire.
Toutefois, il est important de souligner « le risque que prennent certaines femmes qui, à la recherche difficile et
désespérée d’un partenaire, adoptent souvent un comportement sexuel très à risque […] Paraissant craindre la
solitude plus que tout, ces femmes cèdent aux réticences à utiliser le condom, exprimées par bien des hommes. »
(Chatel, 2002b, p. 2.) Selon les résultats d’une étude de l’Université de Montréal réalisée auprès de 435 femmes,
70 % des femmes seules âgées de 50 à 54 ans se protégeraient en effet moins d’une fois sur deux. (Id.)
Les femmes en couple
Les femmes observent des changements dans leur sexualité à la ménopause et beaucoup de transformations se
produisent également chez les hommes. Souvent, ceux-ci n’ont plus les mêmes besoins et les mêmes réponses
que dans leur plus jeune âge. L’érection est plus lente à se produire, sa durée plus courte et elle est plus difficile
à garder. À cette période de sa vie, l’homme peut vivre également des périodes de remises en question, des
deuils et beaucoup d’angoisse par rapport à son propre vieillissement. Le couple qui n’a pas développé une
intimité suffisante au fil des ans ou qui n’a pas surmonté certains interdits ou tabous d’une éducation sexuelle
négative risque, après la cinquantaine, d’avoir plus de difficulté à entretenir le désir sexuel. D’autant plus que
l’apparition de certains problèmes génitaux, tant féminins que masculins causant des embarras et parfois des
angoisses, occasionnent certaines difficultés dans les rapports sexuels. Faute d’une bonne communication, ces
difficultés deviennent la source de malentendus et d’anxiété.
Enfin, les conflits non résolus, la rancune et la mauvaise communication entre les partenaires ont des
répercussions directes sur la qualité des relations sexuelles. Pour atteindre une sexualité satisfaisante, les
couples auraient intérêt à s’investir sur la voie d’une meilleure communication.
Les couples lesbiens, quant à eux, seraient moins portés à trouver les rapports sexuels difficiles durant cette
période en raison, notamment, de leur répertoire plus large d’activités de stimulation.
La contraception
Les relations sexuelles peuvent être plus détendues si une méthode contraceptive sûre est utilisée. Lorsque la
crainte de devenir enceinte disparaît avec l’arrêt définitif des menstruations, un certain nombre de femmes, tel
que mentionné précédemment, risquent de connaître un regain du désir sexuel. Il est cependant conseillé
d’attendre un an après les dernières règles avant d’abandonner l’usage de tout contraceptif. (Voir la fiche
Irrégularités du cycle en préménopause.)
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Passer à l’action
Si vous considérez que votre vie sexuelle n’est pas satisfaisante, vous en trouverez peut-être la cause en scrutant
les différentes sphères de votre vie, biologique, émotive et relationnelle. Voici quelques pistes de réflexion et
des éléments de solution. Pour de plus amples détails sur les thérapies alternatives proposées par les plantes ou
l’homéopathie, voir le cahier Médecines alternatives et complémentaires.
LA PANNE DE DÉSIR
• Passer plus de temps avec son conjoint ou sa conjointe. Démontrer des marques d’affection, échanger des
caresses, de la tendresse. Apprendre à exprimer ses désirs.
• Éviter de centrer la relation exclusivement sur la pénétration, exploiter divers aspects de sa sensualité.
• Tenter de résoudre autant que possible les conflits latents.
• Amorcer un dialogue sexuel afin d’essayer d’identifier des solutions aux difficultés rencontrées. Une bonne
communication, fondée sur le respect, la confiance, la tendresse et la patience, apporte des résultats
intéressants lorsqu’il y a une volonté de changement de la part des deux partenaires.
• Choisir le bon moment pour s’adonner à une activité sexuelle. En ce sens, éviter les moments de trop grande
fatigue et se réserver des périodes de loisirs et de repos.
• Diminuer la tension par l’apprentissage d’une méthode de relaxation. (Voir le cahier Activité physique.)
• Éviter les excès de nourriture et d’alcool, éviter ou réduire la prise de somnifères, de tranquillisants ou
d’antihistaminiques.
• Adopter une automédication homéopathique : granules en dose de 7 CH ou de 9 CH trois fois par jour, vingt
jours par mois, selon les cas : Graphites (aversion pour les rapports sexuels) ; Onosmodium (désir absent) ;
Platina (désir excessif, hypersensibilité des organes génitaux). Il est conseillé de consulter un ou une
homéopathe en l’absence d’un résultat rapide ou pour un traitement personnalisé ou approfondi. (Horvilleur,
1999.)
Notez bien : Des problèmes sexuels inhabituels peuvent être les signes d’un début de diabète. (Picard, et
al., 1995.) S’il y a un doute, consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé, et demander une
évaluation médicale afin d’établir les causes physiologiques possibles de ces difficultés ou pour évaluer
l’incidence de sa médication.
LES DOULEURS OU L’INCONFORT
• S’il y a une douleur ou un inconfort pendant l’activité sexuelle, opter pour une position plus confortable.
• Comme la lubrification est plus lente et moins abondante, utiliser des gelées solubles dans l’eau comme les
produits Astroglide et Replens, des huiles naturelles telles que l’huile d’amande, en l’absence d’allergie aux
noix, de carthame, de la vitamine E ou tout simplement de la salive. Il est à noter que l’usage prolongé de la
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gelée KY peut avoir comme conséquence d’assécher les muqueuses.
• Pour certaines femmes, les phytoestrogènes, par exemple ceux contenus dans l’actée à grappes noires (Actea
racemosa), aident à réduire les bouffées de chaleur et améliorent l’état des muqueuses et la lubrification.
• Adopter une automédication homéopathique. Granules en dose de 9 CH, trois fois par jour, vingt jours par
mois, selon les situations : Lycopodium (douleurs vaginales pour vagin sec, fatigue après les rapports
sexuels) ; Selenium (excès sexuels). Il est conseillé de consulter un ou une homéopathe en l’absence d’un
résultat rapide ou pour un traitement personnalisé ou approfondi. (Horvilleur, 1999.)
Si des douleurs persistent à la pénétration, ne pas hésiter à consulter un professionnel ou une professionnelle qui
prendra le temps d’écouter et d’examiner consciencieusement la situation.
LA STIMULATION
Certaines plantes, comme le ginseng (Panax ginseng), le ginkgo (Ginkgo biloba) et la teinture (concentré de
plante) d’avoine fleurie (Avena sativa) donnent de bons résultats pour améliorer la vigueur sexuelle. Consulter
en phytothérapie ou en naturopathie.
Une alimentation riche en phytoestrogènes régularise, nourrit et stimule les pulsions sexuelles.
Une alimentation riche en acides gras essentiels, présents dans l’huile de lin, de poisson, d’onagre, ou de
bourrache, favorise la circulation des endorphines, des hormones dont le rôle est de réduire la douleur, mais qui
entraînent aussi un sentiment de bonheur et d’euphorie.
Automédication homéopathique. Granules en dose de 9 CH, trois fois par jour, vingt jours par mois, selon les
situations : Caladium seguinum (plaisir absent). Il est conseillé de consulter un ou une homéopathe en l’absence
d’un résultat rapide ou pour un traitement personnalisé ou approfondi. (Horvilleur, 1999.)
La pratique régulière des exercices de Kegel, exercices du plancher pelvien c’est-à-dire des muscles qui
entourent l’urètre, l’anus et le vagin, améliore le tonus vaginal et aide à resserrer les muscles du périnée tout en
améliorant le contrôle de la vessie. (Voir à cet effet la fiche Changements génito-urinaires.)
La pratique du sexe-yoga, dont un des principes de base est de faire affluer le sang vers l’utérus et d’améliorer la
lubrification vaginale, serait un bon stimulant.
Mise en garde concernant les produits de santé naturels
Les produits de santé naturels, incluant les plantes médicinales, renferment des molécules biologiquement actives.
Ils peuvent donc comporter certaines contre-indications, interagir avec les médicaments ou d’autres produits
naturels, et même, occasionner des effets secondaires. Il est fortement recommandé de consulter un professionnel
ou une professionnelle familiarisée avec l’utilisation de ces produits (naturopathe, phytothérapeute, etc.) pour vous
guider dans le choix des produits les mieux adaptés à votre condition particulière.
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Mes réflexions personnelles
Actuellement, est-ce que je vis des difficultés dans ma vie sexuelle ? Si oui, lesquelles ? Est-ce que je sais
pourquoi ?
Y a-t-il un changement dans mon désir sexuel ? Est-ce que je sais pourquoi ? Suis-je à l’aise d’en parler avec mon
ou ma partenaire ?
Est-ce que j’accepte mon corps dans une société où jeunesse, fermeté et minceur sont considérées comme les
principaux critères de beauté ?
Est-ce que je suis confrontée à certaines peurs difficiles à apprivoiser comme la peur de vieillir, la peur de
grossir, la peur d’être moins désirable, la peur de perdre mon pouvoir de séduction, la peur des changements ou
la peur de vivre des relations différentes ?
Est-ce que ma vie de couple connaît en ce moment des changements pouvant avoir un impact sur ma vie sexuelle ?
Références
BIBLIOGRAPHIE
CHATEL, A. (2001a) « Approche globale des problèmes psychosexuels associés à la ménopause ». Une véritable amie : pour
les femmes dans la force de l’âge. Vol. XVII, no 8, p. 1-4 ;6.
Disponible sur Internet : http://www.reseauproteus.net/1000maux/menopause/menopause_psycho.htm
CHATEL, S. (2002b) « Ménopause et sexualité. 2e colloque “Santé globale et ménopause” (suite) » (publié en 2001, Une
véritable amie, santé globale et ménopause. Vol. XVIII, no 8 (jan.), 8 p.
DROLET, C. (2002). La ménopause apprivoisée : un regard éclairé sur cette étape de la vie. Laval : P.A.U.S.E. Carrefour
Santé.
DUFOUR M., BERNARD, S. (2002). Allégories, intimité et sexualité : contes thérapeutiques. Chicoutimi : JCL, 247 p. (Psy
populaire).
Par le biais de contes métaphoriques représentant une soixantaine de récits, l’on tente dans cet ouvrage de guérir les maux
du cœur et du corps qui surviennent parfois au sein du couple et de la famille sans toutefois négliger l’individu. Divers
problèmes tels que les préjugés, la solitude, le deuil, l’adultère, la maladie, la rupture ou les problèmes de communication
sont abordés avec tact et respect.
GRAY. M. (2001). Rougir de plus belle : nouvelles érotiques. Laval : Guy St-Jean, 167 p.
L’auteure livre, dans ces dix petites nouvelles érotiques, quelques-uns de ses fantasmes érotiques et rapporte des
indiscrétions entendues. Cette lecture peut alimenter l’imaginaire érotique.
HORVILLEUR, A. (1999). Guide familial de l’homéopathie. Nouv. Éd. (Paris) : Hachette, 284 pages. (Parents).
LAVALLÉE S. (n.d.). Sexualité au féminin et au masculin. Montréal : Trustar, 95 p.
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3.5.5 Fiche La sexualité
P.7
PELLETIER, J. (2002), Le guide de l’épanouissement sexuel. Outremont : Quebecor, 190 p.
Ce guide, bien vulgarisé et complet, apporte plusieurs éléments de réponse à divers questionnements, et ce, quelle que soit
l’orientation sexuelle. Il traite non seulement du comment (désir sexuel, sexualité en solo, positions prisées, accessoires,
etc.) mais aussi de la raison d’être (accomplissement de soi et de son couple).
PICARD, P. et al. (1995). Le guide canadien de l’automédication homéopathique. Montréal : De la Chenelière, 191 p.
PROULX-SAMMUT, L. (2001). La ménopause mieux comprise, mieux vécue : des réponses aux besoins des femmes des
années 2000. Nouv. éd. rev. et corr. Montréal : Pierre Nadeau, 333 p.
REY, F. (1989). La femme de papier. Paris : Ramsay, 220 p.
ORGANISMES ET SITES INTERNET
Service d’information en contraception et sexualité de Québec (SICSQ)
Adresse Internet : www.sicsq.org
Téléphone sans frais : 1 877 624-6808
Association des sexologues du Québec
Adresse Internet : www.associationdessexologues.com
Téléphone : (514) 270-9289
Ordre des psychologues
Adresse Internet : www.ordrepsy.qc.ca
Téléphone sans frais : 1 800 363-2644
AVIS : Les renseignements fournis dans ce document ne constituent en aucun cas un diagnostic médical ou une
recommandation de traitement. En cas de problème de santé, il est recommandé de consulter une ou un
professionnel de la santé.
© RQASF 2004
3.5 Modes de vie et approches privilégiées
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3.5.5 Fiche La sexualité
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Outil 3.5.5.a
Les croyances sexuelles
Répondre aux affirmations suivantes par VRAI ou FAUX
Vrai
Faux
1. Les hommes et les femmes peuvent avoir des orgasmes pendant leur sommeil.
j
j
2. Les orgasmes simultanés sont l’indication d’une communication sexuelle optimale.
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j
3. Les femmes ménopausées ne sont pas capables d’orgasmes multiples.
j
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4. L’alcool est une cause fréquente d’impuissance temporaire.
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5. L’orgasme vaginal est plus satisfaisant et requiert plus de maturité que l’orgasme clitoridien.
j
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6. Les relations sexuelles doivent généralement être évitées durant les menstruations.
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7. Le clitoris féminin est l’équivalent du gland masculin.
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8. Les femmes perdent intérêt aux relations sexuelles après la ménopause,
ou après une hystérectomie.
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9. Un gros pénis est nécessaire à la satisfaction sexuelle de la femme pendant le coït.
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10. Les dysfonctionnements sexuels comme l’impuissance ou la frigidité ont plus souvent
des causes psychologiques que physiologiques.
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11. À partir de la quarantaine et pendant la vieillesse, l’activité sexuelle décroît de façon
marquée à cause des changements physiologiques.
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12. La pulsion sexuelle de la femme peut être aussi forte que celle de l’homme, surtout
au milieu de la vie (30-50 ans).
j
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13. La masturbation peut provoquer des troubles physiques ou psychologiques.
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14. Les organes génitaux des deux sexes proviennent des mêmes cellules.
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15. Les zones érogènes sont des zones qui entourent les organes génitaux.
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16. Chez la femme, il n’y a pas de changement de réaction du clitoris en fonction de l’âge.
j
j
17. Il est normal qu’avec l’âge, la période réfractaire, c’est-à-dire le délai entre deux érections,
s’allonge chez l’homme.
j
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18. Certaines incapacités physiques devraient inciter à abandonner les activités sexuelles.
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3.5 Modes de vies et approches privilégiées
3.5.5.a Outil La sexualité
P.A
19. Après la ménopause, il est normal pour une femme de connaître une baisse de désir.
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20. Le Viagra permet de combler un manque de libido.
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21. Les huîtres sont d’excellents aphrodisiaques.
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j
Extrait de l’outil « Information sexuelle », La sexualité après 40 ans, Service d’information en contraception et
sexualité de Québec.
Réponses au questionnaire “Les croyances sexuelles”
1. VRAI. Les deux sexes peuvent expérimenter des orgasmes pendant leur sommeil. Ces orgasmes peuvent se
produire au cours de rêves érotiques.
2. FAUX. Une bonne communication sexuelle ne se résume pas uniquement à des orgasmes simultanés.
3. FAUX. À la ménopause, certaines femmes vivent une diminution de l’intensité des orgasmes alors que d’autres
peuvent en avoir plusieurs d’affilée. En fait, selon les modifications du taux de testostérone, les femmes
peuvent observer une diminution, une stabilité ou une augmentation de leur libido. L’appétit sexuel est donc
variable d’une femme à l’autre.
4. VRAI. Chez les hommes, l’alcool abaisse en effet le taux de testostérone dans le sang. Le sang contient alors
encore suffisamment de ces hormones pour provoquer des envies sexuelles. Mais cet abaissement du taux de
testostérone empêche souvent l’homme d’avoir une érection ou de connaître une éjaculation. Cela peut amener
une certaine frustration qui peut à son tour être à la source d’un futur échec.
5. FAUX. En fait, 75 % des femmes ne jouissent que par la stimulation du clitoris.
6. FAUX. C’est une question de confort personnel. Si une femme a des menstruations douloureuses, il se peut
qu’elle n’ait pas le goût de faire l’amour. Certains hommes éprouvent un dédain pour le sang menstruel.
7. VRAI. Les deux ont une même origine. Le clitoris a comme seule fonction le plaisir sexuel. Tout comme le pénis,
il est érectile.
8. FAUX. Il peut y avoir de multiples raisons pour expliquer une perte d’intérêt sexuel, entre autres, le manque de
partenaires, les manifestations de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale, et
des conflits non réglés avec le ou la partenaire.
9. FAUX. La satisfaction sexuelle de la femme ne tient pas nécessairement à la grosseur du pénis. Beaucoup
d’autres facteurs entrent en ligne de compte, tels les préliminaires, les caresses, la tendresse et la stimulation
des zones érogènes.
10. VRAI.
11. FAUX. L’activité sexuelle se vit de façon différente selon les différentes époques de la vie. En vieillissant,
certaines personnes mettent l’accent sur la tendresse plutôt que sur les performances.
12. VRAI. À cet âge la femme se connaît mieux, elle sait plus ce qu’elle aime et ce qu’elle veut.
13. FAUX. La masturbation ne donne pas de boutons, ne rend pas sourde ni névrosée.
3.5 Modes de vies et approches privilégiées
P.B
3.5.5.c Outil La sexualité
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14. VRAI. Plusieurs organes chez la femme et chez l’homme ont une origine commune : le clitoris et le pénis, les
testicules et les ovaires, le point G et la prostate.
15.FAUX. Plusieurs parties du corps féminin et du corps masculin peuvent être érogènes, tels les seins, le lobe
d’oreille, les gros orteils, l’anus.
16. VRAI Le clitoris peut rester fonctionnel toute la vie.
17. VRAI. On peut constater cette réalité chez l’homme âgé, mais cela ne l’empêche cependant pas d’avoir une vie
sexuelle active.
18. FAUX. Une relation sexuelle peut se vivre de toutes sortes de façons, sans se limiter à une pénétration et à
une course à la performance.
19. FAUX. Même si certaines femmes expriment une baisse de désir après la ménopause, cette baisse peut être
causée par de multiples facteurs n’ayant aucun lien avec leur état hormonal, comme l’état émotif, les enjeux
relationnels.
20. FAUX. Pour que le Viagra fonctionne, il faut qu’il y ait du désir. Ce produit est un vasodilatateur qui a été
développé initialement dans le but de traiter des maladies des artères coronaires, comme l’angine de
poitrine. Lors d’essais cliniques, plusieurs patients ont rapporté une diminution de leurs difficultés érectiles.
21. FAUX. Il n’y a pas vraiment d’aliments aphrodisiaques. Tout est dans la façon de les percevoir. En ce sens,
n’importe quel aliment peut devenir aphrodisiaque si on sait créer une atmosphère sensuelle.
Extrait de l’outil « Information sexuelle », La sexualité après 40 ans, Service d’information en contraception et
sexualité de Québec.
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3.5 Modes de vies et approches privilégiées
3.5.5.a Outil La sexualité
P.C
Outil 3.5.5.b
Remue-méninges sur la sexualité
1. Inviter les femmes à exprimer spontanément les mots et les idées qui leur viennent à l’esprit en réponse à la
question :
Qu’est-ce que ça veut dire pour vous la sexualité ?
Inscrire les réponses sur un tableau à la vue de toutes.
2. Au besoin, poursuivre l’exercice avec des questions plus précises, par exemple :
Que signifie pour vous la vie sexuelle après 40 ans ?
3. Dessiner un tableau à trois colonnes ayant pour titres :
« MOI », « CONJOINT ou CONJOINTE », « MÉNOPAUSE »
4. Avec la participation des femmes, placer chaque idée exprimée sur la sexualité dans l’une de ces trois colonnes.
Favoriser les échanges et soutenir la discussion, par exemple :
Parmi les difficultés énoncées, qu’est-ce qui m’appartient ? Qu’est-ce qui dépend essentiellement de mon ou
de ma partenaire ? Quelles difficultés ou quels changements sont occasionnés par la ménopause ?
5. Alimenter la discussion et la réflexion.
Parmi les idées soumises, qu’est-ce qui relève :
• de notre éducation sexuelle ;
• de notre méconnaissance ;
• de nos perceptions ;
• de mythes ;
• etc.
6. Inviter les femmes à identifier ce qu’elles retiennent de cet exercice et souligner comment les observations et les
échanges peuvent leur être utiles.
© RQASF 2004
Notre soupe aux cailloux. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF)
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3.5.5.b Outil La sexualité
P.A
Outil 3.5.5.c
Réflexion sur la façon de vivre sa sexualité
Nombreuses sont les femmes à vivre des changements au mitan de leur vie. Pour certaines femmes, ces
changements, comme une séparation, un décès, une nouvelle relation, une maladie, peuvent soulever divers
questionnements, voire remettre en question la façon de vivre leur sexualité.
L’exercice qui suit a pour objectif d’aider ces femmes à se connaître davantage afin qu’elles puissent mieux se
situer par rapport à leur sexualité. Par un exercice de réflexion individuelle, les femmes sont invitées à définir
leurs besoins en matière de sexualité et à cerner l’influence de leurs valeurs personnelles sur la façon de combler
ou de ne pas combler ces besoins. Une meilleure connaissance d’elles-mêmes, jumelée à une réflexion sur les
changements envisageables, pourra aider les femmes à accepter certaines situations ou à s’autoriser, ou même à
exiger, certains changements.
Consignes d’animation
Pour plusieurs femmes, la sexualité soulève encore des malaises et des inconforts en raison de leurs valeurs.
L’animatrice devrait donc établir un climat de confiance en assurant, entre autres, l’écoute et le respect des divers
points de vue et en accueillant chaque femme dans l’expression de son expérience de vie.
Objectif de l’exercice
L’objectif de l’exercice est d’aider les femmes à mieux se connaître, à réfléchir sur leur situation et à agir en
fonction des pistes d’action retenues.
Dès le départ, il est important de mentionner que les réponses sont confidentielles et que seules celles qui le
désirent pourront partager leurs réponses avec le groupe.
Déroulement de l’exercice
1. Chaque femme écrit, pour elle-même et sans se censurer, tous les besoins qu’elle éprouve au niveau de sa
sexualité. Une quinzaine de minutes peut leur être accordée.
2. Chacune établit la liste de ses valeurs en matière de sexualité, c’est-à-dire les principes qui guident
habituellement ses décisions et ses actions.
3. Ensuite, chaque femme confronte chacun de ses besoins à la liste de ses valeurs et tente de faire ressortir
ses priorités, c’est-à-dire combler ses besoins ou respecter ses valeurs.
4. Si ses besoins et ses valeurs entrent en contradiction, par exemple avoir besoin d’une relation passagère et
avoir comme valeur l’engagement amoureux, elle tente de déterminer ce qui lui importe le plus. Elle peut
ainsi s’autoriser un changement dans sa façon de percevoir sa situation.
5. Par la suite, chacune est invitée à retenir parmi les besoins identifiés ceux qui lui sont possibles de combler
à la lumière de ses réflexions.
6. Celles qui le veulent sont invitées à partager avec le groupe les besoins qu’elles considèrent comme
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importants afin de déterminer des pistes d’action appropriées. Le partage de points de vue et d’expériences
diverses alimentera aussi la réflexion de chacune des membres du groupe.
Un exercice comme celui-ci peut être utile à différents moments et dans diverses situations de la vie. En effet,
l’influence de nos valeurs personnelles sur la façon de combler ou non nos besoins se reflète dans les diverses
sphères de la vie. Une meilleure connaissance de soi favorise la prise de décision et incite à l’action.
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3.5.5.c Outil La sexualité
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