I. Les soins de nature relationnel

Transcription

I. Les soins de nature relationnel
LE RAISONNEMENT CLINIQUE INFIRMIER EN
PSYCHIATRIE : spécificité dans la démarche de soins
(spécificité du soin en santé mentale et posture soignante)
A.
I.
Les soins de nature relationnel
A.
Définition du soin relationnel
B.
L'entretien infirmier en psychiatrie
1.
2.
3.
C.
D.
III.
IV.
Définition
Le cadre
Le déroulement de l'entretien
Les groupes de références
Les interactions transférentielles du sujet soignant
1.
2.
3.
II.
· 16/01/09
· Mme Benrerbia
· Psy
Le transfert / contre transfert
Le surinvestissement et le rejet
La distance thérapeutique
Les activités à visée sociothérapeutique
A.
Définition et cadre réglementaire
B.
Le patient face au groupe
Les soins à visée socioéducative
La sortie du patient
1.
2.
3.
La sortie du patient comme acte de soin
Préparation à la sortie
Modalités de sortie
I. Les soins de nature relationnel
A. Définition du soin relationnel
Art R4311-5 et 6
« Relation » vient du verbe « re-lier » qui signifie : créer un lien.
Dans la relation soignant-soigné, le lien traditionnel est celui du soin. Il s'agit d'un lien de nature
professionnelle où chacun des acteurs a une place bien précise.
C'est la relation par les interactions entre le soignant et le soigné qui amène les éléments qui vont soulager
la personne.
Ce n'est pas ce que va dire ou faire le soignant qui fait le soin, mais son aptitude à être dans la relation, à
mettre en place les conditions nécessaires au patient pour avancer dans son champs émotionnel et
intellectuel.
C'est la relation et la capacité du soignant à réfléchir à cette relation et sur cette relation qui vont amener les
conditions du soulagement de la personne.
Un soin relationnel nécessite de réfléchir aux objectifs, aux moyens, au déroulement, aux techniques qui
seront utilisés et aux interactions qui se nouent entre le soignant et le soigné.
Soin relationnel et projet
· Le soin relationnel : il répond à des objectifs définis par l'équipe pour répondre à la problématique
de la personne.
Il y a forcément écoute, identification des besoins, analyse, propositions d'action, et évaluation par l'équipe
de soin des principes qui vont guider cette relation.
è Être dans un soin relationnel, c'est se questionner sur la problématique du patient et non à son
problème. Se centrer sur son problème c'est quitter la relation d'aide pour être dans une relation qui
propose des aides.
è Partager les principes qui vont guider la relation entre le soignant et le soigné, veut dire que cette
relation conduite dans un cadre institutionnel, qui garantie sa validité, doit être adaptée à chaque
situation de soin et ne pourrait souffrir d'être intégrer dans une procédure.
Un soin relationnel fait appel à des compétences professionnelles et pas seulement dans les aptitudes
communicationnelles.
Celui qui propose un soin relationnel doit être capable de questionner sa façon de faire et sa façon d'être en
relation avec le patient.
Les simples aptitudes ne suffisent pas, il lui faut développer des compétences :
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·
·
·
orienter son action
se repérer dans l'exécution de son action
contrôler son action
B. L'entretien infirmier en psychiatrie
Il relève du rôle prescrit.
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·
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·
1. Définition
L’entretien IDE : relation de face à face qui se pratique entre IDE et patient. Il s'inscrit dans la
relation d'aide au près de la personne souffrante en demande (que cette demande soit formulée ou
pas) dans un contexte particulier avec un objectif, un échange structuré, tenant compte des échanges
émotifs et affectifs possible.
è soin
è technique
è outil
L'entretien est un soin lorsqu'il a pour but de désamorcer, prévenir, apaiser, afin d'éviter le passage à
l'acte du patient qui est alors angoissé, stressé, en phase aiguë, permettre au patient de mettre des
mots ou d'avoir une présence rassurante qui lui suffit pour réduire le facteur anxiogène.
L'entretien est une technique car il permet d'obtenir les renseignements concernant le patient,
favoriser l'expression du patient. L'entretien doit permettre de travailler sur le verbal mais aussi sur
tout ce que le patient exprime à travers ses mimiques et ses postures.
L'entretien est un outil lorsqu'il est utilisé dans le cadre de la démarche de soin, il servira de support
pour compléter le recueil de données commencé lors de l'entretien d'accueil et permettra l'évolution
du plan de soin personnalisé.
2. Le cadre
La mise en place d'un entretien doit être structurée, il faut poser un cadre qui réponde à trois critères :
·
l'unité de lieu
·
l'unité de temps
·
l'unité d'action
§ L'unité de lieu :
Le lieu de l'entretien doit favoriser l'expression et l'écoute du patient et permettre aussi la disponibilité
psychique du soignant, qui doit être en mesure d'investir ce moment, d'être en phase d'écoute et d'attention
pour le patient qu'il rencontre.
Un entretien est un rendez-vous entre le soignant et le patient qui doit être régulier, au même lieu pour
donner des repères et ne pas déstabiliser le patient.
Le lieu à mesure de l'investissement qui s'y opère va devenir familier et rassurant pour le patient, les
entretiens prennent alors une place dans la vie du sujet en soin, le moment devient attendu.
§ L'unité de temps :
Définit la durée de la rencontre. Une unité de temps dans l'entretien correspond également à l'inscription
du patient dans l'histoire de sa vie qu'il essaie de reconstruire au fil des entretiens.
§ L'unité d'action :
L'infirmier qui est inscrit dans ce processus avec le patient devient le référent, il est porteur de sens dans le
vécu du patient. Les entretiens ainsi programmés dans le temps et dans l'espace vont servir à produire le
projet thérapeutique.
L'investissement dans ces entretiens permet de créer un climat de confiance dans la relation soignant soigné.
3. Le déroulement de l'entretien
C. Les groupes de références
Le groupe de référence renvoie à la notion d'infirmier référent, qui dans une pratique de psychothérapie
institutionnelle va être dans une relation d'aide avec un certain nombre de patients pour lesquels il devra
s'inscrire dans un suivi et une continuité par les entretiens.
L'infirmier se substitue alors en quelque sorte à la fonction thérapeute du psychiatre. L'intérêt est qu'il n'y ait
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pas de rupture dans la parole et dans l'évolution des propos du patient.
· Le groupe de référence : l’ensemble des infirmiers référents qui rencontrent avant chaque entretien
les psychiatres, en vue de faire état de l'évaluation du patient et reposer les objectifs à viser.
D. Les interactions transférentielles du sujet soignant / ! \
1. Le transfert / contre transfert
· Le transfert : désigne l'acte par lequel un sentiment éprouvé pour un objet est étendu à un objet
différent. Il est inconscient.
Pour LACAN, le transfert est un phénomène général du lien inter-humain mettant en jeu des mécanismes
d'identification de projection. Ce phénomène concerne tout un chacun à partir du moment où la relation à
l'autre suscite et réactualise des schémas affectifs anciens vécus dans le passé durant l'enfance.
· Le contre transfert : désigne le sentiment conscient qu'éprouve le soignant face au transfert du
patient. Le transfert désignant le soignant sur le modèle de relation infantile, le contre transfert est la
réaction du soignant à cette désignation.
Le transfert est utile pour le soignant qui à partir de ces vécus émotifs peut comprendre dans quelle position
le place le patient.
L'analyse du transfert étant le point central de la thérapie.
2. Le surinvestissement et le rejet
Le surinvestissement : correspond à la charge affective qu'à investit le soignant de façon
inconsciente.
Le soignant se place dans la relation du côté du transfert. C'est une situation qu'il faut réguler en équipe pour
éviter la relation pathogène.
· Le déni : crrespond lui à une charge affective, mais sur un transfert négatif. Ce qui entraîne pour
lui la difficulté d'accompagner le patient dans le soin.
·
En psychiatrie il faut développer la distance thérapeutique.
3. La distance thérapeutique
La distance : doit être considérée dans un sens positif en tant qu'outil pour la stabilité de la relation,
dans le sens où elle sépare tout en gardant une approche suffisante pour que le patient se sente
accompagné.
La distance représente pour le soignant une certaine lutte constante entre le fait de céder totalement à la
demande d'affection du patient et le fait de rester positionner sur une attitude rigide et distante.
·
II. Les activités à visée sociothérapeutique
A. Définition et cadre réglementaire / ! \
Les activités sociothérapeutiques peuvent être :
· à visée occupationnelle : ensemble d'actions offertes au patient dans le cadre de sa prise en charge
thérapeutique pour préserver ses capacités de vie (travaux artisanaux, activités de la vie quotidienne,
de culture ou de loisirs).
· à visée thérapeutique : ensemble d'actions inscrites dans le projet thérapeutique individualisé qui
vise à conserver, développer ou instaurer l'autonomie du patient et ses capacités relationnelles,
physiques, gestuelles et/ou créatives.
Les activités sociothérapeutiques font partie intégrante de la pratique infirmière, elles sont régis par des
règles et déterminées par des objectifs.
Relève du rôle propre infirmier ART R4311-6 du Code de SP
« Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier(e) doit organiser et animer ses activités». Le but de son travail
est de permettre au patient de mobiliser ses capacités créatrices au travers d'activités. »
Les activités peuvent se faire sur PM, ce qui les rend obligatoires pour certains patients et renforce le cadre
de l'action thérapeutique.
Le choix de la participation d'un patient se fait en équipe sur proposition des infirmiers référents de
l'activité. Elle doit être adaptée aux besoins.
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Quelques consignes à respecter :
Ø l cadre : avant d'organiser une activité le soignant doit penser au cadre, il en est responsable
Ø le lieu : pour réaliser une activité en groupe prévoir une salle adaptée et disponible.
Ø le temps : déterminer le rythme des séances, leur durée.
La durée d'une session et ces éventuelles coupures.
La coupure dans le temps peut-être structurante pour le patient car elle pointe le manque ou le fait
que la continuité est indispensable.
B. Le patient face au groupe
Pour le patient, le groupe à une fonction socialisante.
Il est un lieu d'échange inter-individuelle dans un cadre particulier.
C'est un lieu de socialisation qui implique une notion d'engagement du patient vis à vis des autres.
Le rôle du soignant est d'accompagner le patient en l'aidant à s'insérer dans le groupe, en observant son
comportement, en comprenant la place qu'il occupe, et dans quelles circonstances.
III. Les soins à visée socioéducative
Les sois à visée socioéducative ne peuvent s'envisager que lorsque les effets bénéfiques des médicaments
se font sentirent et qu'un climat de confiance s'est instauré.
Ceux ci doivent toujours être adaptés aux capacités individuelles de chacun et en fonction de l'état
psychologique de l'instant.
L'objectif est de privilégier l'autonomie de la personne, en lui apportant les connaissances pour son mieuxêtre.
Les soins éducatifs peuvent être:
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conseiller aux patients d'être attentifs à leur hygiène corporelle, buccale et vestimentaire.
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encourager les gestes de la vie quotidienne d'abord à l'intérieur de l'établissement :
à Effectuer le rangement de la chambre
à La réfection du lit
à La participation à l'activité du service, mettre la table, débarrasser, nettoyer sa table, ...
·
puis encourager l'ouverture sur l'extérieur:
Ex : gérer son linge, faire ses courses, l'accompagner à la banque, aller à son domicile pour voir ses
factures...
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encourager la formulation des émotions, des sentiments et à aider à identifier les situations
anxiogènes.
IV. La sortie du patient
A. La sortie du patient comme acte de soin
La préparation à la sortie doit être envisagée comme un acte de soins à part entière permettant la continuité
de la prise en charge par la mise en place d’actions propices à la réinsertion socioprofessionnelle.
D’où l’intérêt d’identifier les obstacles au bout déroulement de la sortie et de planifier des activités précises.
Le service de psychiatrie travaille donc en étroite collaboration avec l’assistance sociale en vue de
régulariser les situations administratives de patients en difficulté.
B. Préparation à la sortie
Des permissions de sortie seront prescrites par le médecin pour réhabituer le patient à se confronter avec le
monde extérieur.
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C. Modalités de sortie
Si mineur : attente des parents ou du tuteur qui font la sortie
Sortie contre avis médical : le psychiatre doit voir le patient et lui apporte une explication loyale et
éclairée lui expliquant les risques qu’il encourt à sortir maintenant.
S’il continue à vouloir sortir => IDE : doit lui faire signer une décharge de responsabilité, le patient
peut alors sortir
De HL le psychiatre peut le placer en HDT
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