l`Association régionale - CLAP Poitou

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l`Association régionale - CLAP Poitou
NOVEMBRE / DÉCEMBRE
de Billy Wilder
Châtellerault, Les 400 coups www.les-400-coups.cine.allocine.fr
4 rue Aimé Rasseteau
Tél. 05 49 93 37 77
USA - comédie - 1960 - 2h05 - vost
avec Shirley MacLaine, Jack Lemmon, Fred MacMurray
compositeur : Adolph Deutsch
Prix d’Interprétation féminine à la Mostra de Venise
Chauvigny, le Rex
route de St Savin
Synopsis. Baxter, employé d’une grande compagnie d’assurance, prête les clefs de son appartement à
ses supérieurs qui vont accomplir des cabrioles avec leurs maîtresses. Par ce biais, il connaît une fulgurante
ascension professionnelle au sein de l’entreprise. Mais cet élan est rompu par le fait qu’il tombe amoureux
de Fran, liftière et maîtresse délaissée par le chef du personnel, et donc habituée de la garçonnière…
à…
Châtellerault
Civray
Marennes
Melle
Saint-Pierre d’Oléron
Le film glisse vers une évocation déchirante de
la solitude des villes modernes, une sorte de
mélodrame très cru, sans miel ni guimauve.
En témoigne cette nuit de réveillon de Noël
où Baxter, de dépit, s’enivre et s’agrège à
une pétroleuse également désespérée. Il la
ramène chez lui où il trouve Fran inanimée,
sous l’emprise des somnifères qu’elle a avalés.
Cet épisode finit d’imposer la mélancolie qui
sourdait depuis le début, notamment dans les
nuits d’errance de Baxter, attendant que ces
“locataires” aient fini leur œuvre, seul dans
la rue froide et sombre, engoncé dans son
imperméable, sous ses propres fenêtres. Baxter
officie dans une inquiétante enfilade de bureaux
avec des lignes de fuites très marquées dans
un plan très graphique. On sait que Wilder et
son chef décorateur ont accentué l’effet de
perspective en plaçant des enfants dans les rangs
plus éloignés et des maquettes et mannequins
en carton au fond – comme Jacques Tati
dans Playtime. L’effet, saisissant, confère une
dimension véritablement kafkaïenne à cette
“vision” où l’individu se trouve noyé dans une
masse informe. La Garçonnière s’attaque ainsi
bille en tête aux fondements des États-Unis.
Baxter ne doit son élévation qu’à des moyens
bien peu moraux. On peut ainsi considérer
qu’il couche, par procuration, pour réussir. Les
sacro-saints principes du mérite, de l’effort et
de l’esprit d’entreprise sont donc bien loin. La
jouissive impertinence d’un brillant moraliste jamais moralisateur - règne sur le film, elle a
rarement été aussi corrosive.
Critikat.com
DÉCEMBRE
de François Truffaut
France - comédie dramatique - 1965 - 1h45
avec Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre, Marie Dubois
d’après l’œuvre de Henri-Pierre Roché
Le Tourbillon : paroles de Serge Rezvani, musique de Georges Delerue
Prix d’Interprétation féminine de l’Académie du Cinéma
Chansons d’amour, c’est déjà Xavier Dolan
et ses Amours imaginaires, donnant à tous les
jeunes cinéastes cette sérénade à trois où les
amants sont souverains.
Antoine de Baecque
“Ce film est comme une chanson, une chanson
réussie. C’est un film musical. Qui n’a pas rêvé
de ne pas avoir à faire face au choix ? C’est
vrai que l’on peut aimer deux personnes en
même temps, pour des raisons différentes,
convergentes, complémentaires, parallèles.
L’un peut être le reflet de l’autre et mettre en
valeur l’autre.”
Jeanne Moreau
Pour en savoir plus sur la rencontre Jeanne Moreau - Stéphane Hessel :
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20111221.OBS7300/jeanne-moreau-stephane-hessel-la-rencontre.html
www.chauvignycinema.com
Tél. 05 49 47 86 57
Chef-Boutonne, Ciné Chef http://pagesperso-orange.fr/cine-chef
place Cail
Tél. 05 49 29 67 94
Civray, Ciné Malice
7 rue Louis XIII
www.civraisien.fr
Tél. 05 49 87 82 40
Gençay, le Cinéma
passage des 3 marchands
www.cinemadegencay.fr
Tél. 05 49 53 46 73
La Crèche, Henri-Georges Clouzot
Place du champ de foire
Marennes, l’Estran
Place Carnot
www.ville-lacreche.fr
Tél. 05 49 25 50 54
www.local-oleron-marennes.fr
Tél. 05 46 76 37 65
Melle, le Méliès
place Bujault
http://lemelies-melle.info
Tél. 05 49 29 15 50
Montmorillon, le Majestic
52 bd de Strasbourg
www.allocine.fr
Tél. 05 49 84 01 43
Parthenay, le Foyer
3 rue Denfert Rochereau
www.allocine.fr
Tél. 05 49 64 05 30
St Jean d’Angély, l’Eden
6 avenue Pasteur
www.allocine.fr
Tél. 05 46 26 21 40
St Pierre d’Oléron, Eldorado
rue de la République
www.local-oleron-marennes.fr
Tél. 05 46 47 82 31
Saintes, le Gallia
67 Cours National
Synopsis. À Paris, dans les années 1900, une amitié très forte lie Jules, l’Allemand, et Jim, le
Français. Ils font la connaissance de Catherine, dont ils tombent tous deux amoureux. Jules l’épouse
et Jim continue de fréquenter le jeune couple. La Première Guerre mondiale les sépare. Lorsqu’ils se
retrouvent, Catherine se met à aimer Jim...
Tout est si léger dans ce trio amoureux : les
grimaces que l’on se fait à table, sur la terrasse
du chalet, les promenades à travers les herbes
et bien sûr Le Tourbillon, qui reste l’hymne
des amours qui durent parce qu’elles sont
éphémères, des amours si belles car elles sont
si tragiques, des amours pour toujours car elles
sont infidèles. Ce “pur amour à trois” s’est
imposé à travers cette légèreté grave comme
le sujet contemporain par excellence dans le
laboratoire des sentiments. François Truffaut,
c’est déjà Christophe Honoré et ses
Pour connaître les jours et horaires des séances :
www.galliatheatre.fr
Tél. 05 46 92 20 67
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur
l’Association régionale
(sans jamais oser le demander) (*)
sur le site : http://www.clappoitoucharentes.fr/
Coordination régionale
Cécile Perraud
BP 7 - 86160 Gençay
Tél. 05 49 01 62 76
[email protected]
à…
Chef-Boutonne
Civray
Gençay
Marennes
Saint-Pierre d’Oléron
Remerciements
Distributeurs Carlotta Films, Lost Films, Mk2, Solaris, Sophie Dulac,
Tamasa pour la reproduction des photos.
(*) Everything you always wanted to know about sex (but were afraid to ask).
Thanks Woody !
Imprimé sur papier 100% recyclé • www.italic79.com / Certifié Imprim’Vert • Melle
the apartment
SEPTEMBRE
VERSION RESTAURÉE
de Michael Cacoyannis
Synopsis. Stella, chanteuse populaire et envouhante, électrise chaque soir le public du cabaret le
Paradis. Femme émancipée, elle ne sacrifie rien à sa liberté, ni sa vie, ni ses amours. Aleko, jeune
homme de bonne famille, se meurt d’amour pour elle, mais Stella lui préfère un joueur de football,
le fougueux Milto…
“Je veux chanter, danser et faire flamber tous les hommes !”
A sa sortie en 1955, la quasi totalité de la
dictature des colonels dès 1967. La volonté de
presse grecque rejette le film : “La vulgarité et
Stella ne supporte pas la contradiction : dans un
le libertinage sont élevés au rang d’héroïsme.
duel digne de l’Ouest américain, Stella détourne
Cacoyannis, qui reste étranger à notre pays,
le châtiment en un choix de vie, d’amour, de
devrait mieux étudier la réalité grecque”. “Un
mort. Aujourd’hui, Stella s’impose comme l’un des
grossier mélodrame qui célèbre ce que la Grèce a
meilleurs films de l’histoire du cinéma grec.
de plus bas, de plus vulgaire et d’arriéré”. “Stella, Cacoyannis signa également Zorba le Grec (1964)
le rôle d’une prostituée provocante, vulgaire et
et Mélina Mercouri, sous la direction de Jules
perverse”. Rares sont les critiques qui défendent
Dassin, tournera notamment Jamais le dimanche
l’audace du film, la qualité de la mise en scène
(1959 - Prix d’interprétation féminine à Cannes),
ou le naturel et la présence physique de Mélina
Topkapi (1964), la Promesse de l’aube (1970).
Mercouri. Cacoyannis n’oublie pas de rendre à
Députée du Pasok, elle sera également ministre
la tragédie son inévitable dénouement, mais
de la culture puis se consacrera, jusqu’à sa mort
il le remet à la hauteur du formidable souffle
en 1994, à la sauvegarde du patrimoine grec.
progressiste qui sera brusquement stoppé par la
pane, amore e fantasia
Synopsis. Antonio Carotenuto, un maréchal des logis natif de Sorrente, est nommé dans les Abruzzes.
Comme tous les hommes du village il est séduit par la beauté simple de Maria, la Bersagliera, une
fille très pauvre qui ne possède que son âne...
bombardements, tantôt par les tremblements
de terre, la misère s’étale au soleil; mais c’est la
misère quand même.
“Que mettez-vous dans votre pain ?” demande
Carotenuto à un homme qui mange, assis sur la
place. “De la fantaisie” répond l’autre, et c’est
une explication superbe du titre. On est tout près,
comme l’a voulu Comencini, de Beaumarchais.
Pain, amour… est l’une de ces œuvres
épanouies, rondes et parfaites (notamment
dans l’équilibre entre la douceur et l’acidité, la
rusticité et l’élégance), étrangères à toute école,
où d’heureux hasards ont stimulé la créativité
des auteurs, et que le grand public en général
comprend mieux et plus vite que les cinéphiles
et la critique.
Jacques Lourcelles, in Dictionnaire du cinéma
à…
Châtellerault
Chauvigny
Chef-Boutonne
Civray
Gençay
Marennes
Melle
Montmorillon
Parthenay
St Jean d’Angély
St Pierre d’Oléron
de Jacques Demy
à…
Châtellerault
Chef-Boutonne
Civray
Gençay
La Crèche
Marennes
Melle
Montmorillon
Parthenay
Saint-Jean d’Angély
Saint-Pierre d’Oléron
OCTOBRE / NOVEMBRE
de Norman Jewison
USA - policier - 1967 - 1h49 - vost
avec Sidney Poitier, Rod Steiger, Warren Oates
chanson du générique : Ray Charles - compositeur : Quincy Jones
Oscars du Meilleur acteur (Rod Steiger), du Meilleur film, du Meilleur montage (Hal Ashby)
Synopsis. Première Guerre mondiale. L’avion du capitaine de Boëldieu et du mécanicien Maréchal
est abattu lors d’une opération de reconnaissance. Ils sont faits prisonniers et sont conduits dans
un camp où ils aident à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont
transférés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein...
Synopsis. Lola, danseuse de cabaret, élève un enfant dont le père, Michel, est parti depuis sept ans.
Elle l’attend, elle chante, danse, et aime éventuellement les marins qui passent. Roland Cassard, un
ami d’enfance retrouvé par hasard, devient très amoureux d’elle. Mais elle attend Michel…
Synopsis. Virgil Tibbs est un officier de police noir, du nord des États-Unis. En visite dans une petite
ville du sud, il se retrouve impliqué dans une enquête sur un meurtre...
“Je suis parti vraiment de souvenirs personnels
de ma vie d’adolescent à Nantes. Je me
souviens que celle qui était Lola et qui était
une petite fille de dix ans qui habitait le même
immeuble que moi prenait de l’argent dans
le sac de sa mère pour m’emmener à la foire.
J’avais neuf ans et après la classe on partait
à la foire tous les deux. Ce sont des souvenirs
impérissables. Et ça me plaisait beaucoup de
faire quelque chose sur la fidélité, la fidélité
à un souvenir, et d’y mêler ces souvenirs de
Nantes, de l’époque où j’étais au collège et où
je séchais les cours pour aller au cinéma…
le moment où on cherche sa vie, sa raison
d’être. Et le film est fait d’un mélange, ainsi…
Toute création est faite de présent, de passé
et d’avenir, des choses qu’on a connues,
rencontrées…”
Jacques Demy
Tourné trois ans à peine après l’adoption de
la loi sur les droits civiques, mettant fin - du
moins en théorie - au régime de ségrégation
raciale, Dans la chaleur de la nuit prouve
formidablement que le cinéma engagé peut
s’exprimer à travers un film de genre - en
l’occurrence, un polar. Dès les premiers plans,
le protagoniste, campé avec élégance et
retenue par Sidney Poitier, est l’objet d’un
délit de faciès : alors qu’il attend le train pour
rentrer chez lui, il est arrêté et traité sans
ménagement par un flic obtus et raciste qui
le soupçonne de meurtre. Le ton est donné :
l’antagonisme entre l’expert en criminologie
noir et les policiers de la petite ville, tous
blancs, structure la narration et donne la
mesure du racisme ordinaire qui caractérisait
une grande partie des États-Unis vers la fin
des années 60.
Interdit en France à partir de 1940 pour son
absence d’idéologie patriotique, le film fut
également banni en Allemagne par Goebbels
qui le désigna “ennemi cinématographique
numéro un”. Pourtant, La Grande Illusion a
traversé les années en s’imposant comme une
référence incontournable, révélant à chaque
époque de nouvelles possibilités de lecture.
de Luigi Comencini
in the heat of the night
France - drame - 1961 - 1h25
avec Anouk Aimée, Marc Michel, Jacques Harden, Corinne Marchand
Musique : Michel Legrand - Images : Raoul Coutard
Grand Prix de l’Académie du Cinéma
La Grande illusion reçut un accueil mitigé
dans les démocraties occidentales. Tandis que
le ministre socialiste Paul-Henri Spaak
(frère de Charles Spaak, dialoguiste du film)
l’interdit en Belgique, Churchill le condamne
en Grande-Bretagne. A l’inverse, le président
des Etats-Unis Roosevelt se fait projeter le
long métrage en novembre 1937 et déclare :
“Tous les démocrates du monde devraient voir
ce film”.
Italie - comédie - 1953 - 1h33 - vost
avec Gina Lollobrigida, Vittorio De Sica, Roberto Risso.
Oscar du Meilleur Scénario et Grand Prix du Jury au Festival de Berlin.
OCTOBRE / NOVEMBRE
France - drame - 1937 - 1h54
avec Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim, Julien Carette, Marcel Dalio, Dita Parlo
musique : Joseph Kosma - dialoguiste : Charles Spaak - scripte : Françoise Giroud
Prix du Meilleur Ensemble Artistique à la Mostra de Venise
Maréchal : “Il faut bien qu’on la finisse cette putain de guerre...
en espérant que c’est la dernière.”
Rosenthal : “Ah, tu te fais des illusions !”
OCTOBRE
Ce triomphe commercial des années 50 révèle
le goût naissant du public pour la comédie après
des années d’austérité néo-réaliste. Carotenuto,
vieux beau encore vert que les femmes
regardent maintenant avec un mélange d’appétit
et de compassion un peu ironique ; Stelluti, le
grand dadais beau garçon ; Bersagliera, aussi
appétissante à regarder qu’elle est vive et
emportée, fine mouche d’un côté et gardant
de l’autre la fraîcheur d’âme et l’innocence
d’une jeune première. L’interprétation est un
régal : finesse dans la caricature chez De Sica,
spontanéité, justesse et charme érotique de
Gina Lollobrigida (dans le meilleur rôle de toute
sa carrière). L’arrière plan social que Comencini
et son scénariste auraient voulu plus dur et
plus présent est d’une grande efficacité. Dans
ce village aux maisons détruites tantôt par les
VERSION RESTAURÉE
de Jean Renoir
Grèce - Drame - 1955 - 1h30 - vost
d’après la pièce Stella aux gants rouges de Iakovos Kambanellis
avec Mélina Mercouri, Georges Foundas, Alekos Alexandrakis.
Compositeurs : Manos Hadjidakis et Vassilis Tsitsanis.
Golden Globe du Meilleur Film Etranger.
à…
Châtellerault
Chauvigny
Civray
Melle
Marennes
Parthenay
Saint-Jean d’Angély
Saint-Pierre d’Oléron
OCTOBRE / NOVEMBRE
Là où Hollywood aurait pu en tirer uniquement
un film de genre, une histoire bien menée de
“grande évasion”, Renoir, lui, se concentre sur
ses personnages et les idéaux qu’ils véhiculent.
Aux combats, le cinéaste préfère la guerre des
mondes et des classes. Si La Grande Illusion
peut ainsi être considéré comme un grand
film humaniste, c’est qu’il est avant tout un
film d’Hommes, s’appuyant sur une galerie
de protagonistes extrêmement bien définis
(que ce soit de par leur appartenance à une
classe sociale ou de par leur caractère). On
a parlé d’Erich von Stroheim qui, avec son
physique et son allure si particulière, crée un
officier allemand redoutable et ambigu quand
il se lie d’amitié avec le capitaine français. Il
en est de même avec les autres personnages
du film : Jean Gabin la grande gueule, esprit
provoquant, capable de mettre les différentes
classes sociales face à leurs paradoxes, Dalio le
riche héritier, Carette le gai luron de la troupe
ou encore Pierre Fresnay qui, sous le traits
du capitaine de Boëldieu, traduit brillamment
les errances d’une aristocratie qui sent son
heure arriver. Ils sont tous introduits lors d’une
séquence de dîner où les répliques fusent
dans un brouhaha sonore tantôt en mode “titi
parisien”, tantôt en mode “bourgeois”. Ici,
l’utilisation du plan-séquence n’est autre que
l’illustration par l’image de la thèse véhiculée
par La Grande Illusion : la guerre a au moins
une faculté, celle de réunir en apparence les
classes sociales (voire les camps
ennemis) et de mettre un vernis sur
les inégalités (ce qu’un personnage
résume d’ailleurs par cette tournure
lapidaire et ironique :
“Chacun mourait de sa maladie de
classe s’il n’y avait la guerre pour
réunir tous les microbes.”
Critikat.com
“Jacques Demy déroule une manière de féerie
réaliste où Anouk Aimée se montre admirable
et symbolise cette nursery de “marins de
tristesse” et des “filles de joie” qui rêvent
ensemble d’une pureté mystérieuse.”
Jean Cocteau
à…
Châtellerault
Chauvigny
Chef-Boutonne
Civray
Gençay
Parthenay
Saint-Jean d’Angély
Saint-Pierre d’Oléron
Saintes
“Quand on pense à Lola c’est la sublime Anouk
Aimée dans sa guêpière de chanteuse de music
hall, qui nous apparaît. Dans cette tenue Lola
se pose, non comme une fille-mère triste et
abandonnée, mais comme une femme joyeuse
qui croit à l’amour, à ses rêves, et qui nous
prouve qu’elle a raison. La guêpière, symbole
par excellence de la femme légère, Lola la
désigne comme son “maillot”, elle vit avec à la
ville comme à la scène. Le film n’a pu être une
comédie musicale mais Lola vit sa vie comme
telle, elle en a le costume. Jacques Demy a
été inspiré par les actrices américaines de
l’après-guerre. Il dédiait Lola à Max Ophüls
qui dans Le Plaisir faisait vivre des femmes
libres et corsetées. Il a inventé Lola, une
femme glamoureuse, émouvante et drôle…
intemporelle. Jacques Demy nous inspirera
toujours la vie rêvée.
Fifi Chachnil, créatrice de mode
“J’ai vu et revu Lola toute ma vie mais c’est
lors de l’étalonnage de cette version restaurée
que je l’ai découvert. Comme tous les films
que j’aime, je n’avais jamais réussi à le
“décortiquer”, à me concentrer sur la mise en
scène pour tenter de comprendre d’ou vient ce
charme fou qui émane des plans noir et blanc
de Raoul Coutard… A chaque fois le récit
me prenait, et je terminais le film en me disant
que ça serait pour la fois d’après…
Pour ce qui est de la magie, je n’ai toujours
pas compris ! Je crois qu’il faut renoncer à
l’expliquer, mais j’ai vu les successions de
travellings - qu’on remarque à peine - sur les
amoureux dans le passage Pommeraye, le
choix des contrastes forts, dû au manque de
moyens pour éclairer les intérieurs, le bricolage
génial de la chanson de l’Eldorado tournée sans
musique et savouré encore les répliques inouïes
de la belle Lola : “Touche ! J’ai lavé mes
cheveux… on dirait de la soie !”
Mathieu Demy
à…
Châtellerault
Chauvigny
Chef-Boutonne
Civray
Gençay
Marennes
Melle
Parthenay
Saint-Jean d’Angély
Saint-Pierre d’Oléron
Pour autant, l’intelligence de Jewison, cinéaste
progressiste, consiste à renvoyer dos à dos les
préjugés des deux personnages principaux.
Car si Gillespie, joué avec gourmandise par
Rod Steiger, est d’abord aveuglé par la couleur
de la peau de Virgil Tibbs, celui-ci n’est pas
exempt d’idées préconçues et affiche même
un certain dédain à l’égard des policiers
qu’il considère ostensiblement
comme des “ploucs”. À cet
égard, la confrontation entre la
distinction de Tibbs et la rusticité
de Gillespie est éloquente, tout
comme leur maniement de la
langue anglaise. Mais les deux
hommes apprennent peu à peu
à se connaître et à surmonter
leurs préjugés, sans que cette
évolution ait jamais rien
d’artificiel.
Rythmé par la partition jazzy
de Quincy Jones et la chanson de Ray
Charles, le film nous plonge dans une
atmosphère moite suggérée par le titre qui
accentue le climat malsain de cette petite ville
du Sud. Pourtant Dans la chaleur de la nuit
a été tourné non pas dans le Mississippi mais
dans l’Illinois car les acteurs noirs n’étaient
pas en sécurité dans le “Deep South”. À croire
que les thématiques abordées courageusement
par Norman Jewison pouvaient encore
heurter les consciences dans l’Amérique de
L.B. Johnson. Une audace qu’Hollywood a
récompensée en décernant l’Oscar du meilleur
film à cet opus qui n’a pas pris une ride.
Solaris distribution
En évitant les écueils du film à message,
Norman Jewison livre une œuvre sous
tension dont le récit classique se révèle d’une
redoutable efficacité, le tout porté par un duo
d’acteurs très inspiré.
Critikat.com
Dans la chaleur de la nuit est un beau film sur la
maîtrise de soi, celle qui prévient, à rebours de
nos pulsions les plus sombres, de lever la main
sur quiconque ne nous ressemble pas.
Le Monde