Babel - CRDP de Nice
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Babel - CRDP de Nice
Fiche CinÉcole du film : BABEL États-Unis Sélection Officielle En compétition 2006 35 mm FICHE TECHNIQUE Réalisation Scénario Image Musique Montage Décors / Costumes Production Contact presse Couleur 2H22 FICHE ARTISTIQUE Alejandro Gonzalez Inarritu Guillermo Arriaga Rodrigo Prieto Gustavo Santaolalla Stephan Mirrione Brigitte Broch Summit Entertainment [email protected] Richard Susan Santiago Yasujiro Amelia Chieko Yussef Ahmed Brad Pitt Cate Blanchett Gael Garcia Bernal Kôli Yakusho Adriana Barraza Rinko Kikuchi Boubker Ait Caid Said Tarchani SYNOPSIS Selon la Bible, Babel fut une célèbre tour construite par une humanité unie pour atteindre le paradis. Cette entreprise provoqua la colère de Dieu, qui pour les séparer, fit parler à chacun des hommes impliqués une langue différente, mettant ainsi fin au projet et répandant sur la Terre un peuple désorienté et incapable de communiquer. Le film se déploie sur trois spots géographiques très différents : le sud marocain, la zone frontalière Etats-Unis/Mexique, et Tokyo. Des petits gardiens de chèvres dans l'Atlas s'amusent à tirer à la carabine sur différentes cibles, dont un bus de touristes. Une Américaine, Susan (Cate Blanchett), en vacances avec son mari, Richard (Brad Pitt), est touchée à l'épaule. Ils atterrissent dans un bled où le vétérinaire local intervient tandis que les autres touristes à bob et bedaine pestent contre la chaleur et sont persuadés d'avoir été l'objet d'un attentat. A des milliers de kilomètres, les enfants du couple sont gardés par Amelia (Adriana Barraza), qui décide de les emmener dans sa famille mexicaine pour un mariage. Pendant ce temps, Chieko (Rinko Kikuchi), ado sourde-muette, en rébellion contre son père, veuf depuis un an, essaie de s'amuser dans l'atmosphère électrique des cafés et discothèques tokyoïtes. On découvre que la carabine Winchester du début est en fait un cadeau du père de Chieko, passionné de chasse, à son guide marocain Hassan. LE RÉALISATEUR Né le 15 août 1963 à Mexico City (Mexique), Alexandro Gonzalez Inarritu entame des études de cinéma, puis devient en 1990 le directeur artistique du grand groupe audiovisuel Televisa. En 1991, il crée la société Zeta Films, qui produit différents types de programmes audiovisuels. En 1995, il écrit pour Televisa une série de moyens-métrages dont il réalise le premier épisode, un thriller avec Miguel Bosé. Lorsqu'Inarritu souhaite se lancer dans l'écriture d'un scénario, sa rencontre avec Guillermo Arriaga, qui sera ensuite un de ses fidèles collaborateurs, se révèle décisive. Il tourne son premier long-métrage, le virtuose Amours chiennes, nommé à l'Oscar du Meilleur film étranger. Le deuxième long-métrage d'Inarritu, 21 grammes est un nouveau récit choral, mais il est cette fois produit par un studio américain et réunit une distribution internationale. Pour ce film, Sean Penn reçoit en 2003 un prix d'interprétation à Venise. FILMOGRAPHIE 2003 : 21 Grammes 2000 : Amours chiennes CinÉcole est un rendez-vous de CANNES CINÉPHILES, l'Espace Public du Festival de Cannes. CRITIQUES DE LA PRESSE ÉCRITE PENDANT LE FESTIVAL DE CANNES Si Alejandro Gonzales Iñarritu repart bredouille de Cannes, c'est vraiment que le jury a décidé de condamner le brio stylistique, la puissance romanesque et l'ambition décomplexée. Car avec Babel, le cinéaste d'origine mexicaine, révélé en 2000 avec Amours chiennes puis 21 Grammes tourné aux EtatsUnis, hisse d'un cran son système narratif de destins croisés et survole, dans ce panorama tendu, les désordres d'un monde où tout communique mais où personne ne se comprend. L'équipe mexicaine rapprochée d'Iñarritu ne bouge pas, depuis les débuts, composée du scénariste-romancier Guillermo Arriaga, de l'impressionnant chef op mexicain Rodrigo Prieto et du musicien argentin Gustavo Santaolalla. Le cinéaste a une manière unique, rapide, efficace, d'installer les situations, de planter les décors, de dessiner des personnages. Le film fait résonner des expériences d'isolement et de déréliction, qu'elles aient lieu au milieu de la foule des sorties de bureau à Shibuya ou dans le désert californien. Le cinéaste décrit la fièvre obsidionale américaine face aux populations des pays musulmans ou aux migrants latino-américains ; il crée de brutales sutures entre des niches sociologiques reculées, traditionnelles et rurales du Maroc et l'univers high-tech et richissime du Japon. Ces mondes coexistent, se superposent, s'ignorent, se haïssent. L'architecture chorale de Babel orchestre la perte du diapason fondamental. Une séquence de boîte de nuit à Tokyo, au coeur du film, alternant bruits et silence, mérite à elle seule un bout de la palme d'or. (Didier PERON in Libération, mercredi 24 mai 2006.) Sur trois continents, les itinéraires simultanées de trois groupes de personnages vont retentir à distance les unes sur les autres. Le procédé narratif est connu. Alejandro Gonzalez Iñarritu et son scénariste Guillermo Arriaga, qui l'ont déjà utilisé dans 21 Grammes, le reprennent avec une incontestable maestria. A travers l'espace et le temps, Gonzales Iñarritu développe une odyssée de la globalisation où les histoires individuelles reflètent des aspects caractéristiques du monde contemporain. Au Japon, on voit le malaise de la jeunesse et la psychologie dépressive des peuples riches. Au Mexique, le destin d'Amelia renvoie aux drames de l'immigration. Au Maroc, le couple américain passe aussitôt pour victime du terrorisme islamique, comme si on ne pouvait plus imaginer, là-bas, après les attentats du 16 mai 2003, un simple fait divers. Le film évoque habilement le « choc des civilisations » et ses dérives médiatiques. Sa mise en scène fait ressortir la richesse et les couleurs particulières des lieux et des personnages (servis par des interprètes toujours convaincants). On ne peut qu'apprécier le travail, même si on n'est pas forcément enthousiasmé par une oeuvre où les recettes du savoir-faire sont parfois trop apparentes. Ce n'est pas du grand romanesque, mais c'est du bon romanesque. (Marie-Noëlle Tranchant in Le Figaro, 24 Mai 2006.) Délégation à l’Éducation Artistique et à l’Action Culturelle - Académie De Nice - Mai 2006.