Historique du 6ème Régiment de Dragons à Saarburg

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Historique du 6ème Régiment de Dragons à Saarburg
Historique du 6ème Régiment de Dragons
à Saarburg
(1978-1992)
L’Escadron porté
Régiment de la 11ème Brigade Motorisée, le 6ème Régiment de Dragons comporte depuis 1967 un
peloton porté en AMX13 au sein de chaque escadron de chars.
En 1977, pour raisons budgétaires, les brigades sont supprimées et les régiments de chars sont
affectés directement auprès des Divisions Blindées.
Les pelotons portés sont alors rassemblés en un escadron (5ème Escadron) à 4 pelotons de 3 VTT
AMX13, rapidement remplacés par des AMX10P. Ce blindé léger permet de transporter un groupe
de combat de 8 hommes composé d'une équipe choc avec mitrailleuse AA52 et fusil FRF1 pour
tireur d'élite, et d'une équipe feu à 2 Lance Roquette Anti Char (LRAC).
http://www.defense.gouv.fr/terre/decouverte/materiels/vehicules/amx_10_p.
Le 5ème Escadron du 6ème Dragons prend pour emblème la panthère noire évoquant Kipling mais
aussi le service « action » en Extrême-Orient.
Même s’il en dépendait déjà à travers la brigade, le Régiment est désormais rattaché à la glorieuse
1ere DB, stationnée à Trèves depuis 1951, dont l’insigne à la croix de St Louis pattée à huit branches
rappelle la vaillance au combat, et la devise « Nomine et virtute prima » (première par le nom et la
valeur) précise qu’il s’agit d’une grande et puissante unité* équipée des matériels les plus
performants.
La 1ère DB, avec les 3ème et 5ème DB, est elle même une composante du 2ème Corps d’Armée.
insigne de manche -Photo Wikipedia.org
* Comprenant 1 Etat-Major (Trèves), 1 Escadron d’Eclairage Divisionnaire (EED N°1 - St Wendel,
rattaché au 1er Cuirassiers), 2 Régiments de 54 chars + 1 escadron porté (6 ème Dragons – Saarburg,
1er Cuirassiers – St Wendel) , 2 Régiments d’infanterie mécanisée à 3 compagnie mécanisées et 1 de
chars (8ème Chasseurs – Wittlich, 16ème Chasseurs – Saarburg), 1 Régiment d’Artillerie (8ème RA
de Marine – Trèves), 1 régiment de Génie (13 ème RG – Trèves), 1 Régiment de Commandement et
Soutien : matériel, train, transmissions, santé ( 1er RCS – Trèves).
Comme toutes les unités de la 1ère DB, le 6ème Régiment de Dragons effectue en moyenne trois
manœuvres par an (Münsingen, Mourmelon, Sissonne, Mailly, Baumholder), y compris en terrain
libre (Verdun, Bitche, Kaiserslautern…).
Les équipages de chars participent en plus à des stages de tir à Canjuers classés A, B, ou C sur
lesquels ils sont notés. C’est souvent l’occasion pour les personnels appelés de prendre l’avion
(Transall) pour la première fois et, quelquefois aussi, d’attraper un bon rhume au retour fonction des
différences météorologiques entre la Provence et l’Allemagne.
Le déménagement
Le 1er juillet 1978, à la fin d’une manœuvre à Münsingen, le Régiment rejoint Saarburg, petite
bourgade allemande de 6000 habitants en Rhénanie-Palatinat, traversée par la rivière Saar et
dominée par le château médiéval (Burg) du 10ème siècle qui lui ont donné son nom, à une petite
trentaine de km à l’ouest de Trèves et à peu près autant du Luxembourg et de la frontière française.
Photo collection Jean-Pierre DUMOUCHEL
Succédant au 2ème Groupe de Chasseurs, qui prend lui même sa suite à Lachen-Speyerdorf, le
Régiment occupe désormais le Quartier de LATTRE, en partage avec le 16 ème Groupe de Chasseurs
qu’il retrouve après un stationnement commun à Neustadt de 1964 à 1968.
Même si au début les relations sont tendues entre les deux unités, l’une de Cavalerie et l’autre
d’Infanterie, certains militaires, assez nombreux, parlent de Saarburg comme la plus belle garnison
de France et de Navarre.
Pendant le temps de la manoeuvre, le Sherman « Colonel EDON » qui gardait l’entrée du Quartier
du même nom à Lachen-Speyerdorf fait route vers Saarburg en porte char. A son arrivée, il reçoit
une peinture neuve, des marquages dits « campagne de France » relatifs à la deuxième guerre
mondiale où il était en service, et enfin un nouveau nom de baptême, « JOBERT », en hommage à
un héros du Régiment à l'époque des campagnes napoléoniennes. Il prend ensuite place près du mât
des couleurs face au poste de garde.
A peu près parallèlement à la création des Divisions Blindées, apparaît la notion de commandement
participatif par objectif, prémisse au management moderne. Il s’agit, notamment dans le cadre du
processus des missions globales, d’instaurer une notion de pédagogie et une recherche de
motivation, surtout en direction des appelés du contingent, en définissant et en déclinant le savoir
faire et le savoir être du niveau peloton à celui de régiment, avec évaluation à chacun des échelons.
Deux exemples parmi d’autres : pour se reconnaître et donc éviter de se tirer dessus, le premier
escadron, à l’instar des régiments blindés de la seconde guerre mondiale, peint un motif sur la
tourelle de ses chars, tandis qu’au deuxième escadron des photos de matériels ennemis sont
apposées au dessus des urinoirs pour mémorisation inconsciente.
Le motif de tourelle sera par la suite généralisé aux escadrons AMX30 du Régiment, en
complément des noms de baptême des chars : pour le 1er escadron des noms de provinces (Anjou,
Artois, Languedoc...), pour le deuxième des noms de batailles (Arcole, Dar el Beida, la
Moskowa ...), pour le troisième des noms de personnages (Bayard, Masséna, Bournazel...) et pour le
quatrième en premier lieu des noms d'animaux (Lynx, Cobra, Koala...) puis d'anciens du 6ème
Dragons (Bg Despierre, Lt Loup, Mdl Bernard...)
Berlin
En février 1981, les 4 pelotons du premier escadron (Capitaine MANTEL) sont, pendant 4
semaines, à Berlin en relève d’un escadron du 11ème Chasseurs.
A la fin du séjour, sur le chemin menant à la gare pour l’embarquement, un char démolit 3 voitures
en stationnement.
Comble de malchance sur cette opération, un peu plus tard une des plates formes porte-chars
déraille dans une courbe.
Par la suite, en février 1983, ce sera au tour du 4 ème Escadron puis, en avril 1985 du 2ème et, enfin,
en mars 1888 du 3ème Escadron d’assurer le service.
Lors de ces relèves, intégralement payées par le sénat allemand, les chars et leurs servants sont
parés complets en munitions réelles. Lors des exercices de mise en alerte, les chars sont autorisés à
circuler librement en peloton dans la partie ouest de la ville pour rejoindre rapidement les positions
de « combat ».
Les chars du 1er peloton du 1er Escadron, reconnaissables à leur motif de tourelle, viennent d’entrer
dans le Quartier Napoléon à Berlin – Photo collection Didier FOURCADE Pendant le temps de la relève du 1er Escadron quelques éléments appelés du 5ème Escadron, sous la
conduite du S/Lieutenant ROUX et du Maréchal des logis THOMAS, participent pendant trois
semaines à un stage de ski dans une caserne allemande à Mittenwald, petite bourgade de Bavière, à
20 km au nord de la célèbre station alpine de Garmisch-Partenkirschen. Ils laissent un excellent
souvenir de la Cavalerie française.
De nouveaux symboles de tradition
A la fin de l’année 1981, sur l’idée d’identification développée par le 5 ème Escadron, l’Atelier
Régimentaire fait réaliser un insigne métallique, porté par ses éléments en plus de l’insigne
régimentaire. A l’exception du 11ème Escadron (escadron d’instruction) qui en restera dépourvu,
chaque escadron, y compris l’ ECS, créera ensuite son propre insigne (sous forme d’épinglette pour
le 4ème Escadron, en tissu uniquement pour le 5ème Escadron).
Le 2ème Escadron y inscrira la devise « Au but droit », le 3ème « Jusqu’au bout » le 4ème « point ne
craint » et l’ECS « sans eux rien ».
A L’initiative du Chef d’Escadrons de LAVERNETTE, Officier Supérieur Adjoint, une première
tentative de la sorte est menée dès 1978/79 avec la figuration d’un casque de Dragon 1 er Empire
dont le plumet porte la couleur des escadrons : bleu foncé pour le 1er escadron, rouge pour le
second, vert pour le 3ème, bleu ciel pour le 4ème, noir pour le 5ème , orange pour le 11ème et jaune
pour l’ECS. L’Etat-Major comporte en outre une aigle impériale sous un plumet blanc.
Ces insignes, fabriqués à l’origine pour être offerts aux épouses des cadres, sont maintenant
rarissimes.
photos collection José HERNANDEZ
A partir de 1982 des Volksmarsch (marches du peuple), très populaires en Allemagne, sont
organisées au niveau du Régiment par le bureau de l’Officier Conseil chaque dernier dimanche de
mars. Des médailles, argent et or, puis à compter de 1985, des assiettes décorées aux traditions du
6ème Dragons d’après dessins de l’Adjudant-Chef GEANT sont remises aux participants selon les
parcours de 10 ou 20 km. Ces marches populaires impliquent une forte mobilisation du Régiment.
photos collections Antoine PATOLE et Christian DEMARTY
Par ailleurs, après le certificat du Service National créé en 1978, un Décret du 21 avril 1982 instaure
maintenant la médaille de la Défense Nationale, de couleur rouge foncé avec une bande verticale
bleu outremer, remise aux personnels pour « services particulièrement honorables à l’occasion de la
participation ou de la préparation aux activités opérationnelles des armées, notamment les
manœuvres, exercices, services en campagne, ainsi qu’interventions au profit des populations ».
Plusieurs éléments du 6ème Dragons seront récipiendaires chaque année de cette décoration.
En 1982 également, du 19 au 26 mai, sur une idée du Lieutenant-Colonel CAILLOUX, Officier du
Bureau Opération et Instruction (BOI), les cadres du 1er Escadron profitent de l’inter-contingent
pour manœuvrer avec le 14 Panzerbataillon allemand avant de participer, autour de Hambourg, à
une rencontre avec un autre régiment jumelé, le Royal Housards anglais, qui laissera de mémorables
souvenirs aux participants.
Quasiment au même moment les armureries du Régiment perçoivent le nouveau fusil Famas,
communément appelé Clairon du fait de la forme de sa poignée http://fr.wikipedia.org/wiki/FAMAS , dont la mise en service interviendra à la fin de l’été en remplacement à la fois du Fusil Semi
Automatique (FSA) et du Fusil Mitrailleur (FM).
L'AMX30 valorisé
En 1984, avec la mise en place de la Force d’Action Rapide, créée l’année précédente, qui nécessite
une réorganisation de l’Armée, le modèle de division 1977 est réformé et le 5 ème Escadron est donc
supprimé (juin). Ses AMX10, dont certains participeront ultérieurement aux lourdes opérations du
Liban ou de l’Afghanistan, sont transférés au 16 ème Chasseurs tandis que ses personnels rejoignent
majoritairement le 3ème Escadron.
En effet, simultanément, les escadrons de chars du Régiment - ainsi d'ailleurs que ceux du 1er
Cuirassiers - , passent à 4 chars par peloton, avec équipages de rechange. Chaque escadron de chars
se voit également doté d'un peloton de protection transporté en Véhicule de l'Avant Blindé. Ces
derniers matériels vont se révéler par la suite extrêmement opérationnels notamment lors des
manoeuvres en terrain libre. Les deux VAB de l'infirmerie participeront d'ailleurs à la première
guerre du Golfe (1990-91) avec d'autres éléments de la 1ère DB. http://www.ixarm.com/-VABA l'occasion de cette modification, et même déjà depuis le début des années 1980, les AMX30 sont
« valorisés » en plusieurs étapes dans les différents Etablissements de Réserve Générale du Matériel
(ERGM). Dans un premier temps, sur tous les chars, un système d'intensification de la lumière
remplace les épiscopes de vision infrarouge, puis le 4ème et le 1er Escadron voient un canon de
20mm permettant le tir antiaérien remplacer la mitrailleuse 12.7 d’origine. Ensuite les passages de
vitesses deviennent à assistance pneumatique grâce à un compresseur installé à l'arrière du
compartiment moteur puis, finalement, les chars sont dotés de moyens électroniques de vision
nocturne. Ainsi opérationnels, leur capacité à combattre par tout temps devient optimale, et, de fait
le Régiment ne sera jamais doté de l'AMX30B2 à boite de vitesse automatique.
Cette réorganisation est aussi marquée par un transfert de la 1 ère DB auprès du 1er Corps d’Armée
(Metz).
Le Peloton Orienteur
1984 voit également la création du Peloton de Reconnaissance Orienteur qui deviendra rapidement
(juillet 85) simplement Peloton Orienteur, rattaché à l’Escadron de Commandement et de Services
(ECS) bien qu’aux ordres directs du Chef de Corps.
Fort de 21 hommes (1 chef de peloton, 3 chefs de patrouille dont le Sous-Officier Adjoint et 17
militaires du rang), le PO a pour fonctions :
- de guider, de jour comme de nuit, les éléments du Régiment sur leur lieu de mission. Pour
les déplacements de nuit, par nature discrets, il dispose d’un intensificateur de lumière par
véhicule, affecté au conducteur, ce qui complique quelque peu la tâche du chef de bord. Ces
guidage sans lumière donnèrent lieu à de rares mais impressionnants accidents qui ont
notamment coûté la vie de la Jeep du chef de peloton (Adjudant DEMARTY), écrasée par
un char en phase de recul.
- d’effectuer le jalonnage et le zonage permettant le ravitaillement en carburants dans des
sites sécurisés et protégés.
- d’assurer le plastron pour les escadrons en simulant l’ennemi. Le Peloton, organisé en trois
patrouilles de deux véhicules + 1 camion de transport, dispose pour ce faire, outre son
équipement de vision nocturne, d’une mitrailleuse et d’un lance roquette anti-chars par
patrouille.
- d’observer et renseigner, il est les yeux et les oreilles du Régiment.
- et, aussi anecdotique que cela puisse paraître, d’organiser la fanfare du Régiment. Au fil
des répétitions celle-ci se taille une excellente réputation parmi la population locale et au
sein même de la Division dont elle anime plusieurs fêtes de fin d’année. La fanfare est ainsi
un remarquable ambassadeur du Régiment, les allemands accueillant les musiciens à bras
ouverts et la plupart du temps jusqu’à leur table.
Berlin - Photo collection Christian DEMARTY De 1985 à 1990, le PO participe avec brio au rallye « grand duc » organisé par et pour la Division.
Au programme découverte de l’armement et des matériels toutes armes, et, plus particulièrement de
tout l’équipement du « Pacte de Varsovie ».
Lors du premier de ces exercices de contrôle physique et technique (12 et 13 juin 1985), le PO
obtient un niveau équivalent à celui des pelotons de l’Escadron d’Eclairage Divisionnaire (EED1),
pourtant référence en la matière, ce qui lui vaut les félicitations écrites du Général SALVAN,
Commandant la 1ère Division Blindée.
Du 4 au 27 mai 1986, le PO séjourne aussi à Berlin où il effectue des patrouilles souvent pédestres
le long du mur. Il bénéficie alors des nouveaux équipements et matériels livrés l’année passée que
sont le treillis modèle F1 qui remplace les tenues de sorties des appelés et les véhicules légers
Peugeot P4, plus confortables mais aussi moins maniables, qui se substituent aux anciennes Jeep.
S’ajoutent à cela le gilet pare-balles et bien entendu le casque lourd, les brelages et l’armement.
En cette année 1986, le Régiment voit aussi la chanteuse de variété Jeanne MANSON se produire
dans le gymnase du Quartier de LATTRE, tandis qu’au 1 er peloton du 4ème Escadron le char
« Piston » est manoeuvré par trois personnels portant le nom de CHARLES, dont deux avec le
même prénom : Maréchal des logis Philippe CHARLES, chef de char, Dragons Bertrand
CHARLES, respectivement pilote et tireur.
Enfin du 18 au 23 septembre, le Régiment participe au premier exercice franco-allemand en terrain
libre « Fränkisher Shild » rassemblant 3500 militaires.
L’année suivante, du 17 au 24 septembre, l’exercice interalliés prend le nom de moineau hardi
(Kecker Spatz en allemand). Y participent 20 000 hommes dont ceux des unités de la Force
d’Action Rapide
La dissolution
En 1989, tandis que l’Armée de Terre adopte pour ses cadres la tenue Terre de France à pattes
d’épaule avec heaume pour la Cavalerie et pattes de collet rondes à couleur « ventre de biche » pour
les Dragons, le mur de Berlin tombe (novembre) et réunit les deux Allemagne, de l’ouest (RFA) et
de l’est (RDA), en même temps qu’il scelle de fait le destin de plusieurs régiments français qui
n’ont désormais plus raison d’être.
Notre 6ème Dragons se retrouve ainsi sur la liste des condamnés, et, même si le 1 er mai 1991 le
Bureau Postal Militaire 532 est crée sur Saarburg en remplacement du bureau annexe 526B rattaché
à Trèves, par note DEF/EMAT/MO/ORG/331/DR du 15 janvier 1992, le Général CRENE, SousChef de l’Etat-Major de l’Armée de Terre, prononce la dissolution du Régiment au 31 juillet, avec
fin des activités opérationnelles le 1er mars.
Le dernier contingent complet est donc celui de la 91/12.
A l’issue de celui-ci les cadres du 11ème Escadron (Capitaine CARRIERE) partent se mettre au vert
à Gap. La majorité d’entre eux participera à la création du 11 ème Escadron du 4ème Hussards à
Metz.
A noter que, malgré la possibilité offerte depuis 1983 aux jeunes filles volontaires d’effectuer un
Service National, aucun personnel féminin appelé n’est arrivé au Régiment. Les engagées se
comptent par ailleurs sur les doigts d’une main, toutes affectées à l’Escadron de Commandement et
de Services, dont l’Adjudant JAGGI, la plus haute gradée, à l’Etat-Major.
Au fur et à mesure du départ des appelés, l’ECS (Capitaine RAYNAUD) devient organe liquidateur
avec mission de reverser les personnels et les matériels. Le mobilier reste pour partie sur place à
disposition du 16ème Chasseurs qui occupera désormais pleinement les lieux, tandis que les
véhicules sont répartis entre plusieurs unités en fonction des besoins. Une majeure partie des
AMX30 part en ateliers ERGM en vue de la transformation en AMX30B2 ou sert à rénover le parc
canons de Canjuers, le reste, environ un escadron, est versé au 6ème Cuirassiers d'Olivet.
Le 11 avril 1992 se déroule la dernière Saint Georges du Régiment, sous la conduite du Major
BOITELLE, Chef de peloton Etat-Major .
Pour l’occasion, les insignes d’escadrons seront réédités sous forme d’épinglettes sur carte,
complétés de ceux de l’Armée de Terre, des Forces françaises en Allemagne et de la 1 ère Division
Blindée.
Derniers passages, à cheval et en char, de l’Etendard du Régiment
photos collection Michel THOUVENIN -
A l'issue de cette cérémonie, l’Etendard et la Salle d'Honneur du Régiment sont transférés auprès du
régiment frère, le 5ème Dragons stationné à Valdahon, qui les cède à son tour en 1994 au Service
Historique des Armées à Vincennes. Toutefois, les deux tableaux signés Lamotte représentant la
bataille de Kanghil se trouvent maintenant à Saumur, au musée de la Cavalerie et à l’Hôtel de
commandement de l’Ecole de Cavalerie.
A sa dissolution, le 6ème Dragons se compose de 4 Escadrons de 4 pelotons de 4 chars et 1 peloton
de protection, plus un Escadron de Commandement et de Services incorporant le Peloton Orienteur,
soit au total 70 AMX30 valorisés (17 par escadron + 2 PC), 3 AMX30Dépannage dénommés à
l'époque « Athos », « Porthos » et « Aramis », et 8 VAB (les deux de l'infirmerie n'ayant jamais
rejoint le Régiment) : les 4 des pelotons de protection, 2 du PC rattachés au peloton transmissions
(ECS), ainsi que ceux du Capitaine et d’échelon de l’ECS .
Le Régiment est jumelé avec le 14 ème Panzerbataillon allemand http://www.panzerbataillon14.de/ ,
le Royal Housards anglais, le 2ème Jagers Te Paard (Chasseurs à cheval)
http://www.mil.be/cav/units/index.asp?LAN=fr&FILE=&ID=1080&MENU=371&PAGE=1
et,
enfin, avec l’Escadron 3/11 « Corse » de la base aérienne de Toul Rosières.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Escadron_de_chasse_3/11_Corse
Excepté l’escadron de Jaguars qui participera notamment plus tard aux opérations en ex
Yougoslavie, ces régiments, comme de nombreuses unités terrestres, subissent les effets de la fin de
la « guerre froide » et sont dissous également au début des années 1990.
Vue aérienne du Quartier de Lattre lors de la prise d’armes de la St Georges 1991 par un Jaguar de
l’Escadron 3/11. Une précision du détail stupéfiante
photo collection Jean-Pierre DUMOUCHEL
Le « JOBERT », fidèle vigile du Quartier de LATTRE, qui a vu quelques 75 contingents défiler peu
ou prou devant ses chenilles, semble avoir été versé au Musée des blindés de Saumur, bien qu’il
n’en subsisterait plus trace...
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Photo collection Didier THOPART
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Dragon d’un jour, dragon toujours…
Durant ces quatorze années de présence à Saarburg, le 6ème Régiment de Dragons aura dignement
représenté la Cavalerie française. Outre une capacité opérationnelle avérée et entretenue, ses
personnels, tant au niveau militaire que civil, ont su nouer d’excellentes relations avec les autorités
et la population locale, que ce soit à travers les clubs sportifs (football, piscine…), la participation
aux fêtes locales, notamment avec la fanfare, ou le travail saisonnier dans les vignes pentues en
renfort, souvent bénévole, des producteurs.
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Quelques dates postérieures à la dissolution du Régiment méritent par ailleurs d’être
mentionnées :
1993 : Les Fonces Françaises en Allemagne deviennent Forces Françaises Stationnées en
Allemagne
1996 : La Loi de programmation militaire suspend la conscription
1999 : La 1ère DB devient 1ère Brigade Mécanisée (Chalons en Champagne) et il n’y a plus que
deux régiments stationnés en Allemagne, le 16ème Chasseurs (*) et le 3ème Hussards (**). Les FFSA
sont donc dissoutes
2002 : Toute l’armée est professionnalisée.
Plus particulièrement, intéressant directement le 6ème Dragons :
- Novembre 2003 : à l’initiative de trois anciens cadres, par ordre alphabétique le Capitaine PAGES
et les Majors RIDEL et TOMCZYK, une nouvelle amicale renaît et crée un site Internet
www.lareinedragons.org
- Juin 2005 : 1er rassemblement à Strasbourg et visite au Quartier Edon à Lachen-Speyerdorf.
- Septembre 2007 : 1ère AG de l'amicale à Anglet.
- Juin 2008 : rassemblement d'une quarantaine de membres de l’Amicale sur les deux dernières
garnisons du Régiment, avec réception à Saarburg par le Chef de Corps du 16ème Chasseurs puis, 30
ans après le départ de Lachen-Speyerdorf, inauguration avec les édiles locaux d’une stèle à l’amitié
franco–allemande à proximité de l’entrée de l’ancien Quartier EDON en cours de démolition.
- Septembre 2009 : a l'issue de son assemblée générale à Rosny sous bois, l'Amicale participe à la
cérémonie de ravivage de la flamme à l'Arc de triomphe.
- Septembre 2010 : 1ère AG (en tant qu'Association loi 1901), de l'amicale à Saumur.
(*) devenu 16ème Bataillon de Chasseurs, le régiment d’infanterie mécanisé quitte lui aussi le
Quartier de LATTRE au 1er août 2010 pour rejoindre Bitche en Moselle. Le Quartier, qui reviendra
(avec ses bâtiments annexes) à disposition de l’Etat allemand, est appelé à devenir à moyen terme
un centre touristique genre parc à thème.
Après ce départ, il ne reste donc à Saarburg que la 1426 ème section des Médaillés Militaires
(Président Jean-Pierre DUMOUCHEL) comme unique témoin de 62 années de présence française
depuis la fin du deuxième conflit mondial.
(**) le 3ème Hussards, dont le 6ème Dragons a contribué à former le 3ème escadron durant la guerre
d’Algérie, d’abord amené à être dissous, est finalement transféré vers Metz également en 2010.
Chefs de corps
1976-78 Colonel de COTTON
Commandant en second :
1978-80 Colonel THIEBAULT
Commandant en second : Lieutenant-Colonel AUROUSSEAU
1980-82 Colonel BUREL
Commandant en second : Lieutenant-Colonel IWANOWSKI
1982-84 Colonel WINCKEL
Commandant en second :
1984-86 Colonel CAILLOUX
Commandant en second : Lieutenant-Colonel PERROT
1986-88 Colonel LEFEBVRE
Commandant en second : Lieutenant-Colonel DE BEAUFORT
1988-91 Colonel FRANCON
Commandant en second :
1991-93 Lieutenant-Colonel RIEDINGER
Commandant en second : Lieutenant-Colonel AUNIS (chef des Services Techniques)
Commandants d’escadrons
- 1er Escadron
Capitaines BIGOT, MANTEL, DE COQUEREAUMONT , BALLARIN, BRENNE, ARIZA,
POTTIER
- 2ème Escadron
Capitaines HILLION, FAUTIER, LAPORTE-MANY, BIGOT, GARDERES, TROCHON de
LORRIERE
- 3ème Escadron
Capitaines RISTERUCCI, LAMAUD , BARGAIN, PUEL, AUFFRAY, BRAJEUX-GELI
- 4ème Escadron
Capitaines BRUNO-SALEL, BACHMANN, DE BEJARRY, BERCY, SEIGNON
- 5ème Escadron
Capitaines ROUYRRE , HILLION , KOEMMERER , IMBAUD
- 11ème Escadron
Capitaines KERANGUEVEN, BOTTA, BARGAIN, DIAZ, DUMAS, POTTIER, CARRIERE
- Escadron de Commandement et de Services
Capitaines MARQUET, COISNE, RAYNAUD
Peloton Orienteur : Adudant-chef JEANSON, Aspirant VERDIER, Major DEMARTY
chef de fanfare : Adjudants DESPERRAZ, GUILBERT
chef de peloton Etat-Major : Adjudant-Chef DUMOUCHEL (porte fanion du Régiment),
BOITELLE
Major
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Cette fin à l’historique du 6ème Dragons a été rédigée durant l’année 2010 par Didier THOPART
(Brigadier-chef appelé du contingent 80/06), membre de la commission Histoire/Mémoire de
l’Amicale des anciens du Régiment.
Ont participé par leurs souvenirs enthousiastes à l’élaboration de ce document, par ordre
alphabétique : Lieutenant-Colonel Robert AUNIS, Maréchal des Logis-Chef Hubert BIGAULT,
Capitaine Alain CARRIERE, Brigadier-chef Laurent DEJONGHE, Major Christian DEMARTY,
Adjudant-Chef Jean-Pierre DUMOUCHEL, Major Michel ESTEVE, Lieutenant-Colonel Didier
FOURCADE, Dragon de 1ère classe José HERNANDEZ, Dragon de 1ère classe Dominique
LACHENAL, Général de Division Gilles MANTEL, Adjudant-Chef Antoine PATOLE, Capitaine
Daniel RAYNAUD, Colonel Michel THOUVENIN
Qu’ils en soient ici tous remerciés.