201e promotion de l`école spéciale militaire de Saint

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201e promotion de l`école spéciale militaire de Saint
201e promotion de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr
Biographie du « Chef d’escadrons de NEUCHEZE »
Né à Paris le 31 mars 1904, Robert, Jean, Marie de NEUCHEZE est admis
à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1925, promotion «MAROC ET
SYRIE». Excellent élève, remarqué très tôt par ses cadres, il se montre aussi
adroit à cheval qu’au tir ; il choisit naturellement la cavalerie à l’issue de sa
formation en 1906. Après une année d’application, il est affecté au 19e régiment de dragons et sert en Allemagne entre 1928 et 1930.
De retour en France, le jeune lieutenant sert à Dinan. Novateur dans son discours et ses méthodes, il affirme que les guerres modernes seront basées sur
le mouvement et l’utilisation des blindés. C’est donc tout naturellement qu’il
est nommé à la tête du seul peloton motorisé du régiment. En 1938, il suit le
cours de l’école des chars à Fontainebleau dont il sort Major ; il est nommé
instructeur à Saumur l’année suivante.
Le 10 mai 1940, l’Allemagne envahit la France ; le 17, le capitaine de NEUCHEZE reçoit l’ordre de former le
1er groupe franc motorisé de cavalerie. A la tête de 150 hommes, il mène des opérations de reconnaissance
dans la profondeur et harcelle l’ennemi sans répit. Il est cité à l’ordre de l’armée pour ses actions de combat
courageuses et couronnées de succès. Le 27 mai, il est blessé au cours d’un accrochage. Hospitalisé pour
4 mois, il s’enfuit au bout de 10 jours pour reprendre son commandement.
Du 14 au 23 juin, il participe aux combats de Saumur aux côtés des cadets de l’école de cavalerie. Il est pour
cela de nouveau cité à l’ordre du corps d’armée et élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur.
Le 2e Dragons étant dissous le 28 novembre 1942, il est chargé par le colonel SCHLESSER d’organiser la
Résistance militaire dans le Gers tout en assurant les départs en A.F.N. via l’Espagne.
Sous la couverture d’inspecteur adjoint des Eaux-et-Forêts, il parcourt le département à la recherche de
contacts pour la mise sur pied de l’organisation clandestine en liaison avec les représentants de l’Armée
Secrète, la formation militaire de «Combat».
Il devient alors le chef des forces armées du Gers. Mais début juin 1943, considéré comme « brûlé «, il doit
quitter son commandement qu’il passe à son adjoint le Capitaine de réserve TERMIGNON. Il tente de
franchir la frontière espagnole par Perpignan, mais est arrêté, vendu par le passeur. Transféré à Compiègne,
puis à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris le 13 août 1943, du fait de son état de santé, il s’en évade et finit par
se réfugier à Toulouse.
C’est là que lui est confiée la mission de ramener l’étendard du 2e Régiment de Dragons (jusqu’alors camouflé dans le Gers), le régiment se reconstituant en Afrique du Nord. Le 29 septembre 1943, à Ramatuelle
(Var) par une nuit sans lune, de NEUCHEZE embarque à bord du sous-marin «L’Aréthuse», le corps drapé
de l’étendard Après 36 heures de voyage l’étendard rejoint la France libre où il débarquera à Alger.
Ce fait d’armes, unique dans l’armée française vaut au capitaine de NEUCHEZE d’être promu chef d’escadrons, cité à l’ordre de l’armée et élevé au rang d’officier de la légion d’honneur. L’étendard du 2e régiment
de dragons sera le seul emblème de l’armée française à recevoir la médaille des évadés que le général de
LATTRE de TASSIGNY, commandant en chef de la première armée française, épingle à la cravate de l’étendard le 21 février 1945.
Le 15 octobre 1943, le colonel SCHLESSER reçoit l’autorisation de reformer le régiment. Le CES de NEUCHEZE est réincorporé au 2e Dragons, qui devient régiment de chasseurs de chars, équipé de matériel américain et débarque à Sainte-Maxime (Var) le 30 août 1944.
Le chef d’escadrons de NEUCHEZE, chargé d’assurer l’escorte d’un convoi de ravitaillement vital pour le régiment, accomplit sa mission puis se porte au secours de résistants aux prises avec une forte colonne allemande
se repliant du Sud-Ouest en direction de Dijon . La rencontre a lieu au carrefour de Fontaine La Mère, au sud
d’Autun. Il prend place à bord du char baptisé Notre-Dame de Paris pour remplacer un de ses hommes tué au
combat.
Avec un total mépris du danger, il se dresse à plusieurs reprises au haut de sa tourelle pour diriger ses hommes
et observer la bataille. C’est alors, que le 9 septembre 1944, il est abattu d’une balle en pleine tête par un tireur
d’élite embusqué.
Outre cette nouvelle promotion de Saint-Cyr, le nom de
Chef d’Escadrons de NEUCHEZE a précédemment été
choisi par les élèves-officiers de réserve de la 903e promotion de l’E.A.A.B.C le 12 juin 1979.

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