n t a b Limites de formage pour chemins de déformation arbitraires
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n t a b Limites de formage pour chemins de déformation arbitraires
Limites de formage pour chemins de déformation arbitraires Forming Limits for Arbitrary Strain-paths R.Mesrar, H.Fatmaoui et J.Chaoufi LGMP, Université Ibn Zohr, Faculté des Sciences, Agadir, Maroc [email protected], [email protected], [email protected] 2.2 Surface de plasticité et loi d’écoulement associée 1. INTRODUCTION De nombreuses études ont été réalisées afin de déterminer les limites de formage des tôles : l’analyse de bifurcation de Hill [1] qui prévoit l’apparition de la striction dans le domaine du rétreint ; l’analyse de bifurcation de Stören et Rice [2] qui, associée à la théorie de la déformation, permet la détermination complète de la courbe limite de formage (CLF) de la traction uniaxiale à la traction équibiaxiale ; l’approche de localisation de Marciniak et Kuczynski [3] (analyse de type MK) et enfin l’analyse de perturbation de Molinari et Dudzinski [4]. Dans ce travail une analyse de localisation (type MK) est développée pour des matériaux viscoplastiques à isotropie planaire obéissant à la théorie de l’écoulement avec écrouissage isotrope. Une représentation paramétrique de la surface de charge proposée par Ferron et al. [5] est utilisée dans cette analyse. Ce modèle est ensuite introduit dans des calculs numériques pour déterminer les limites de formage en contraintes et en déformations sous différents chemins de déformation linéaires et complexes. 2. ANALYSE DE LOCALISATION 2.1 Formulation du problème de localisation Il convient de rappeler que l’analyse de localisation de type MK s’appuie sur l’hypothèse de l’existence d’un défaut de sous-épaisseur sous forme d’une bande inclinée. σ2 t b a 2 n ψa σ1 1 Figure 1. Schéma d’un défaut d’épaisseur dans une tôle. La taille initiale du défaut est définie par : f = h ( 0) − h ( 0) h a ( 0) a b (1) Où h(t) est l’épaisseur à l’instant t, et les indices supérieurs a et b se réfèrent à la zone homogène et à la zone de sousépaisseur. Les indices inférieurs n et t désignent les directions normale et tangente à la bande, respectivement. ψ est l’angle qui définit l’inclinaison de la bande par rapport aux directions principales. Les équations constitutives de plasticité orthotrope proposées par Ferron et al. [5] sont utilisées ici dans le cas d’un matériau à isotropie planaire. A partir de là, l’expression de la fonction de charge peut être écrite sous la forme : f c = φ (σ 1 , σ 2 ) − σ = 0 (2) Où σ est une mesure de la contrainte équivalente, prise ici comme étant la contrainte d’écoulement en traction équibiaxiale. En utilisant le changement de variables défini par : σ +σ2 σ −σ2 s1 = 1 et s 2 = 1 , on obtient : 2 2 f c = ψ ( s1 , s 2 ) − σ = 0 (3) Une représentation paramétrique de la surface de charge définie par : s1 = s1 (θ , σ ) = r (θ , σ ) cos θ (4) s 2 = s 2 (θ , σ ) = r (θ , σ ) sin θ Est finalement adoptée, dans laquelle r (θ , σ ) représente la longueur du rayon polaire d’un point de la surface de charge représentée dans les axes (s1, s2) et le paramètre θ est l’angle polaire associé. Dans l’hypothèse d’une expansion isotrope des surfaces de charge, φ (σ 1 , σ 2 ) et ψ ( s1 , s2 ) sont des fonctions homogènes de degré un, et r (θ , σ ) s’exprime par : r (θ , σ ) = σ r (θ ) (5) r (θ ) représente la longueur du rayon polaire d’un point de la surface de charge normalisée par σ . En utilisant les relations précédentes on obtient en particulier : π σ 1 = σ r (θ ) 2 sin(θ + 4 ) (6) π σ 2 = σ r (θ ) 2 cos(θ + ) 4 La loi de normalité permet d’exprimer les vitesses de déformation plastiques : π π r (θ ) sin(θ + ) − r ′(θ ) cos(θ + ) 4 4 ε& ε&1 = 2 r 2 (θ ) π π r (θ ) cos(θ + ) + r ′(θ ) sin(θ + ) 4 4 ε& ε& = 2 2 (θ ) 2 r (7) Où ε& est la vitesse de déformation plastique équivalente conjuguée de σ . ___________________________________________________________________________________________________ 9ième Congrès de Mécanique, FS Semlalia, Marrakech 565 Une expression de la fonction r (θ ) [6] permettent d’obtenir un bon ajustement de résultats expérimentaux ou obtenus par calculs micro-macro est donnée par : r −6 (θ ) = A[sin(θ + θ u ) + sin(θ − θ u )]6 + B[(sin 6 (θ − θ u ) + sin 6 (θ + θ u )] Où A et B sont des paramètres du matériau explicités sous la forme : α R A A = ( 1 )6 Et B = sin θ u R + 1 R R est le coefficient de Lankford, α 1 est le rapport entre la contrainte d’écoulement en traction équibiaxiale et la contrainte d’écoulement en traction uniaxiale et θ u est un paramètre dépendant du matériau et des conditions de l’expérience. La fonction de charge fc préalablement définie est finalement utilisée comme potentiel plastique pour un matériau viscoplastique dont la loi de comportement équivalente est exprimée sous une forme multiplicative : ε& ε&0 σ = K (ε 0 + ε ) n Où m (9) ε& 0 est une vitesse de déformation de référence, n est le coefficient d’écrouissage et m le coefficient de la sensibilité à la vitesse de déformation, K et ε 0 sont des constantes. 2.3 Résolution des équations de localisation Les équations d’équilibre et l’équation de compatibilité peuvent être exprimées sous la forme : b a σ ntb / σ nn = σ nta / σ nn =αa b b σ nn h b ∆ε tt = a a = σ nn h a ∆ε tt = Fna (8) l’influence des chemins de déformation sur les CLF [4] [7] [8] [9] que la prédéformation de la traction équibiaxiale fait baisser généralement la CLF entière, alors que la prédé- formation de la traction uniaxiale fait monter le côté droit de la CLF sans trop changer le côté gauche, lorsque la direction de la déformation principale majeure ne varie pas. Nous présentons dans ce qui suit, les résultats de simulations de différents trajets bilinéaires de déformation, correspondant à des prédéformations de directions données, suivie du balayage de tout le domaine (traction uniaxiale – traction équibiaxiale). Les prédéformations ont été choisies en traction plane, en traction uniaxiale et en traction équibiaxiale, pour différents niveaux : 5%, 8% et 10%. Les résultats sont présentés dans les deux diagrammes (ε 2 , ε 1 ) et ( β , σ ) afin de mettre en évidence le rôle joué par la contrainte équivalente. 3.1.1 Chemins séquentiels réalisés avec une 1 : 2 Dans ce premier cas, le matériau a subi d’abord une prédéformation en traction uniaxiale avant de subir un balayage total de tout le domaine (expansion + retreint). Les résultats de ces simulations sont illustrés par les figures 2 et 3. prédéformation en traction uniaxiale ρ I = (10) (11) (12) a Où Fn est la force normale à la bande. Le chemin imposé dans la zone homogène peut être caractérisé par l’angle θa sur la surface de charge ( θ constant pour un chemin linéaire ou variable pour un chemin non linéaire). Les équations (10)-(12) sont résolues de façon incrémentale en imposant un incrément de déformation dans la zone homogène, ce qui permet de déterminer tous les incréments relatifs à la zone homogène, et d’obtenir les seconds membres de (10)-(12). Ces équations représentent alors un système d’équations non linéaires pour les inconnues dans la bande. a Figure 2. CLF en (ε 2 , ε 1 ) pour des chemins bilinéaires, prédeformation en traction uniaxiale 3. RESULTATS ET DISCUSSIONS 3.1 Limites de formage en contraintes pour des chemins non linéaires Depuis leur apparition dans le milieu des années soixante, les spécialistes de la mise en forme savent que les CLF représentées dans les axes (ε 2 , ε 1 ) présentent un handicape majeur celui de leur caractère non intrinsèque c'est-à-dire leur incapacité à rendre compte des déformations limites pour des chemins non linéaires. En effet, il ressort des analyses de ___________________________________________________________________________________________________ 9ième Congrès de Mécanique, FS Semlalia, Marrakech 566 Figure 3. CLF en ( β , σ ) pour des chemins bilinéaires Prédeformation en traction uniaxiale Tout d’abord, en examinant les deux figures, ce qui attire l’attention de prime abord est le caractère non intrinsèque de la représentation classique (ε 2 , ε 1 ) par comparaison avec l’autre représentation ( β , σ ) où la courbe limite σ coïncide avec la courbe directe. Par ailleurs la valeur de la déformation limite est obtenue en traction plane et est égale à ε 1 ≈ 0.14 . 3.1.2 Chemins séquentiels réalisés avec une prédéformation en traction équibiaxiale : ρ I = 1 Dans ce deuxième cas, on a fait subir au matériau une prédéformation en traction équibiaxiale, avant de lui appliquer un balayage de tout le domaine (traction uniaxiale – traction équibiaxiale). Les résultats sont représentés par les figures 4 et 5. On remarque qu’une prédéformation en expansion induirait une réduction de la formabilité du matériau en déplaçant sa CLF vers le bas et vers le domaine d’expansion. Par ailleurs le caractère non intrinsèque de la représentation usuelle des limites de formage (ε 2 , ε 1 ) est encore confirmé dans ce deuxième cas. Toutefois, par comparaison avec le cas précédent, on constate que pour des valeurs importantes de prédéformation (8% et 10%) les CLF « séquentiels » se détachent légèrement de la courbe limite directe. Cette constatation est valable uniquement dans le domaine du retreint (voir figure 4). Ce qui laisse à penser que cette nouvelle représentation garde son caractère intrinsèque tant que les prédéformations ne dépassent pas un certain seuil. 4. CONCLUSION L’analyse des résultats pour des chemins de déformation non linéaires montre que la courbe usuelle des limites de formage dans les axes de déformations principales peut être remplacée avantageusement par la courbe représentant la contrainte équivalente limite en fonction du rapport des contraintes principales. La courbe limite obtenue dans ces axes peut être considérée, avec une bonne précision, comme une courbe intrinsèque définissant la limite de ductilité indépendamment du chemin de déformation suivi par le matériau. 5. REFERENCES 1. 2. 3. 4. 5. Figure 4. CLF en (ε 2 , ε 1 ) pour des chemins bilinéaires, prédeformation en traction equibiaxiale 6. 7. 8. 9. R.Hill, On discontinuous plastic states, with special reference to localized necking in thin sheets. J. mech.Phys.Solids, 1, 19 (1952). S.Stören and J.R.Rice, Localized necking in thin sheets. J.Mech.Phys.Solids, 23, 421 (1975). Z.Marciniak and K.Kuckzynski, Limit strain in the processes of stretch-forming sheet metal. Int.J.Mech.Sc., 9, 609 (1967). D.Dudzinski and Molinari, Perturbation analysis of thermoviscoplastic instabilities in biaxial loading. Int.J.Solids Structures, 27, 601 (1991). G.Ferron, R.Makkouk and J.Morreale, A parametric description of orthotropic plasticity in metal sheets.Int.J.Plasticity, 10, 431 (1994). H.Fatmaoui. Modélisation de la plasticité orthotrope. Application à l’étude des limites de formage. Thèse de Doctorat d’État Es Sciences. Université Ibn Zohr, Agadir, 2007. A.Graf and W.F.Hosford, The influence of strainpath changes on forming limit diagrams of Al 6111 T4. Int.J.Mech.Sci., 36, 897 (1994). T.B.Stoughton and X.Zhu, Review of theoretical models of the strain-based FLD and their relevance to the stress-based FLD. Int.J.Plasticity, 20, 1463 (2004). P.D.Wu, A.Graf, S.R.MacEwen, D.J.Lloyd and K.W.Neale. on forming limit stress diagram analysis. Int.J.Solids Structures, 42, 2225 (2005). Figure 5. CLF en ( β , σ ) pour des chemins bilinéaires, prédeformation en traction equibiaxiale ___________________________________________________________________________________________________ 9ième Congrès de Mécanique, FS Semlalia, Marrakech 567