Comment les entreprises recrutent-elles ?

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Comment les entreprises recrutent-elles ?
Metz Métropole
Lundi 19 Octobre 2015
LE BILLET
ANIMATIONS
On entend ici et là quelques commentaires plombés sur l’état du ciel. Le voilà bas
et lourd qui pèse comme un couvercle. Le
voilà qui s’accompagne de quelques fraîcheurs matinales aigres, pincées. Les
esprits gémissants peuvent s’en donner à
cœur joie. Et me
vo i l à l e s o u f f l e
court, le regard
terne, la mine rabattue. L’arthrose sclérose le moral, la
ménopause décompose toute osmose, l’andropause ankylose
les virtuoses. Overdose de pas grandchose. J’explose.
Et je m’interroge. Qui songe ? Qui
pense ? Qui suis-je ? Qui chante ? Qui
pars ? Qui roule ? Qui n’amasse pas
mousse ? Et qui en passe et des meilleu-
festival du mariage
Histoire de regrouper
les jeunes créateurs
res ? Moi, toi, vous, nous ! Soyons donc
fous ! Soyons égoïstes ! Soyons rebelles !
Soyons en colère ! Soyons souriants !
Soyons amusés ! Soyons enivrés ! Soyons
enchantés… Et j’enjambe mon vélo, celui
qui monte les côtes très facilement, et
j’entre dans la forêt,
celle qui joue de la
c o u l e u r, j a u n e ,
rouge, ocre pâle,
celle qui sent
l’humus, la mousse,
le champignon et
l’écorce de bois. Celle qui sent aussi la
pomme, le coing et les noix. Celle qui
rafraîchit les narines…
Pour mieux aller se réchauffer sous la
couette. Ça va tout de suite mieux.
Gloubi-boulga
d’automne
L’association Dis moi oui a rassemblé une trentaine de professionnels. L’occasion
de créer un réseau. Retrouvez notre galerie photo sur notre site internet.
Anne RIMLINGER-PIGNON
Photo Karim SIARI
Saint-Pierre-aux-Nonnains, le cadre se prête au
festival du mariage organisé par l’association Dis
moi oui. « Une association qui existe depuis trois
ans à Metz, révèle la présidente Line Tran, dont
l’objectif est de réunir des professionnels, essentiellement des artisans, qui n’ont pas forcément de
stratégie commerciale parce que travailler seul
dans son coin, c’est difficile. » Cake designer,
coiffeur, créatrice de bijoux, de chapeaux, de robes
de mariée, photographe… Hier, le festival du
mariage a réuni toutes les entreprises qui travaillent pour que cette journée devienne un événement inoubliable. Il y avait même des écoles de
danse, pour éviter les faux pas. « Il s’agit de la
troisième édition, signale Sophie Jaskula, photo-
ÉCONOMIE
Périodicité
« Quand on cherche un
p r o f i l p a r t i c u l i e r, o n
s’adresse à Pôle emploi ou
on utilise internet. » JeanLuc Bramas, le PDG du centre Leclerc d’Hauconcourt,
avoue qu’il a du mal à
« trouver dans les métiers de
bouche, et plus particulièrement de boucher ». Sinon, il
dispose d’un vivier de candidats et reçoit beaucoup de
candidatures spontanées.
Il faut dire que l’hypermarché emploie beaucoup
de saisonniers et d’étudiants. « 70 l’été », préciset-il, et c’est Sandrine Henrot
qui s’occupe de l’entretien
et des présélections.
Pour chaque candidat, ils
commencent par un dossier
à remplir « pour savoir quelles sont les expériences précédentes ». Ensuite, les candidats passent un entretien
classique « pour évaluer
leur motivation et savoir ce
qui leur a plu dans les
offres ». D’emblée, le patron
souhaite que ces éventuels
futurs employés aient conscience des horaires particuliers, des profils de postes,
surtout s’ils sont physiques. « Nous voulons déceler s’ils ont envie de travailler avec nous, s’ils
connaissent le métier et
l’enseigne », embraye la
chargée de recrutement. Le
premier entretien suit un
plan construit autour de :
l’expérience, la qualité professionnelle, la vision du
travail d’équipe, leurs attentes vis-à-vis de l’entreprise.
Jean-Luc Bramas ne s’attache pas vr aiment au
diplôme. Ancien apprenti, il
reste attaché à la formule en
alternance. La formation est
inévit able, pour tous.
« Nous faisons fonctionner
l’ascenseur social, se félicite
le PDG. Un saisonnier qui
avait un BTS est devenu
chef de rayon au bout de
deux mois. Après, si la motivation est là, ça peut aller
vite : chef de département et
s’il est mobile, directeur de
magasin. »
graphe, qui orchestre l’événement. Et l’idée est de
ne pas entrer dans un schéma de Salon traditionnel
du mariage qu’on estime trop chaotique. Ici, nous
avons un prestataire par activité, donc pas de
concurrence. C’est plus sain. »
Les artisans apprennent à se connaître, apprennent à travailler en réseau, voire ensemble. « Ça
fonctionne, assure la photographe, il y a une
véritable entente professionnelle. » L’association se
spécialise dans l’événementiel. « Pour se faire connaître, relance Line Tran, mais autour de valeurs
qui nous semblent importantes : l’humanité, la
solidarité et la bienveillance. »
Le prochain rassemblement sera en faveur de la
lutte contre le cancer du sein, le 14 novembre.
SOLIDARITÉ
Comment les entreprises
recrutent-elles ?
Un diplôme
pour aller de l’avant
Le Collectif d’accueil des solliciteurs d’asile
en Moselle a remis leur diplôme d’études
en langue française à 22 demandeurs d’asile.
Il faut du temps pour recruter un nouvel employé. Nous avons questionné quelques chefs d’entreprise sur les
méthodes de recrutement utilisées. Ce qu’ils préfèrent chez les candidats : le savoir être et la volonté de travailler.
S
i je me développe, je peux
multiplier par deux mes
effectifs. Mais ce n’est pas
mon ambition, car les embauches aujourd’hui, c’est ce qu’il y
a de plus délicat. Il est difficile
de trouver des techniciens ou
des commerciaux qui s’intéressent. » Pour Thierry Foulon,
gérant de la société Inov de
Norroy-le-Veneur, la phase
embauche n’est pas une sinécure. Il est déjà passé par un
cabinet de recrutement qui lui
aura coûté 3 000 € pour qu’au
bout de 72 heures, le gars
envoie un SMS pour expliquer
que les déplacements en clientèle ce n’était pas son truc et
qu’il disparaisse dans la nature.
« Pourtant, je me fiche des
diplômes. Je souhaite avoir une
bonne équipe, que les salariés
vivent bien dans leur entreprise. Je ne demande pas grandchose, qu’ils sachent dire bonjour, qu’ils soient à l’heure en
clientèle et que dès les premiers
entretiens, ils n’évoquent pas
tout de suite les horaires. » Des
propos rédhibitoires.
La cérémonie s’est déroulée au cloître des Récollets.
es candidats ayant passé le
Lfrançaise
diplôme d’études en langue
(DELF) ont répondu à
Vigilance
Bruno Heim, de l’entreprise
de charpente du même nom,
avoue se montrer très vigilant
dans cette phase d’embauche.
Quelques mauvaises aventures
lui ont appris à se méfier.
Aujourd’hui, il réalise les entretiens avec ses deux associés,
« selon une méthodologie aiguisée ». Les entretiens se multiplient à trois voire quatre reprises. « Nous voulons prendre le
temps de connaître la personne
qui se trouve en face de nous. »
Ils demandent au candidat de se
présenter, l’écoutent attentivement.
Pour ces patrons, il est de
mots à ne pas prononcer :
« Fatigue et moi je. Le métier de
charpentier est physique, et c’est
FAITS DIVERS
à hagondange
Famille intoxiquée au
monoxyde de carbone
L’intervention des sapeurspompiers, hier en début de
soirée, pour une intoxication
au monoxyde de carbone
dans un immeuble de la rue
Wilson à Hagondange, signe
le début d’une série saisonnière.
Locataires de leur appartement, les parents se sont
inquiétés devant la dégradation de l’état de leurs deux
enfants. Leur fille s’est plainte
de maux de tête et son frère a
perdu connaissance. Inquiétant, mais n’évoquant pas
forcément une intoxication
au monoxyde de carbone, le
tableau clinique s’est confirmé par le déclenchement
d’une alarme sensible à ce
gaz qui n’a pas eu les mêmes
effets sur les adultes que sur
leurs enfants.
Les tests effectués par les
pompiers sur les deux jeunes
victimes ont largement
motivé leur évacuation vers
l’hôpital et un placement en
caisson hyperbare de toute la
famille.
Le taux de concentration
9
1 MTZ
de ce gaz était de 19 % dans
le sang de la sœur, mais déjà à
30 % dans les veines de son
frère inconscient. Les pompiers s’estimaient heureux
que cet accident se soit produit en journée. S’il avait eu
lieu durant la nuit, personne
ne se serait réveillé.
Il est très utile de rappeler
que le monoxyde de carbone,
résultat d’une combustion,
est un gaz invisible et inodore et la première cause de
mortalité accidentelle par
toxique en France, selon
l’Institut de veille sanitaire.
La mise en fonction d’un
appareil de chauffage à combustion (bois, charbon,
butane, propane…) impose
au préalable une révision de
l’installation et un ramonage
des conduits d’évacuation.
Une erreur à ne pas commettre consiste, par souci
d’économie de chauffage, à
boucher les entrées d’air frais
dans un appartement. Même
chose pour les évacuations.
F. C.
Thierry Foulon : « Lors de l’entretien, si le candidat demande les horaires, on a tout de suite compris ».
un métier d’équipe qui ne supporte pas l’égoïsme », analyse
Bruno Heim. « On leur demande
d’être responsables. »
Responsabilité
Responsable, voilà un vocable que Virginie Roussel, présidente de Lormatech, s’approprie. Dans son entreprise qui
s’appuie sur l’audit et le conseil
en performance, elle n’emploie
que des ingénieurs qu’elle va
puiser dans les réseaux
d’anciens élèves d’écoles
d’ingénieurs de la région. Elle
les souhaite « débrouillards et
autonomes ». N’exige aucune
expérience, mais retiendra plutôt des profils aiguisés au bon
sens. Autant dire que toute son
attention se portera sur la personnalité du candidat. Elle
retiendra donc dans un premier
temps plutôt une lettre de motivation personnalisée. « Sinon,
ça ne sert à rien. » Ensuite, ce
sont les entretiens qui seront
déterminants. Qu’elle mènera
seule ou avec des collaborateurs, c’est selon, elle n’adopte
pas vraiment de trame stratégique. « J’ai besoin de gens qui
vont à l’essentiel. »
Observation
Elle obser ve beaucoup,
estime « que la moindre des
choses est de prendre des
Photo Karim SIARI
notes ». Les questions se succèdent, elle les met en situation.
Elle joue aussi la carte du feeling. « Si j’ai un doute, c’est que
je ne le sens pas. » Elle recrute
plutôt sur la région, « des gens
qui ont envie de rester ». Et elle
assure qu’au rayon des ingénieurs, il y a de quoi embaucher.
Pour les commerciaux, c’est
une autre histoire. « Catastrophique, impossible à trouver »,
tranche Thierry Foulon.
ÉDUCATION
borny
Une semaine sportive
avant les vacances
Une semaine très sportive se
termine pour les enfants des
écoles primaires de la circonscription de Metz-Est. Depuis,
les élèves de CP, CE1, CE2, CM1
et CM2 participent à des épreuves de cross.
Trois questions à Dominique
Bigot, conseillère pédagogique
de circonscription en éducation
physique et sportive pour la circonscription de Metz-Est.
Pourquoi le cross ?
Dominique Bigot : « Parce
que le cross permet de développer ses capacités physiques et
physiologiques. Il permet de
bien connaître son corps et ses
limites. »
Comment les enfants
accueillent-ils cette discipline ?
« Le cross est un moment
attendu des élèves. Il finalise un
cycle d’apprentissage en course
longue. Sauf chute ou cas
exceptionnel, tous les élèves
terminent leur course. »
Quelles motivations poussent les enfants à courir ?
« Les élèves sont nombreux à
Les écoliers de la circonscription de Metz-Est ont passé une semaine sportive avant les vacances.
Photo RL
participer. Ils sont entraînés, ce
qui témoigne d’une réelle pratique de l’activité sportive à
l’école conformément aux programmes de l’éducation nationale. Il y a également une forte
implication des parents qui
viennent encourager leurs
enfants. »
Photo RL
a été possible. Ce diplôme sera
un bagage valorisant, utile
dans leurs démarches adminisl ’ i n v i t a t i o n d u C o l l e c - tratives et reconnu par la prétif d’accueil des solliciteurs fecture. »
d’asile en Moselle (Casam)
Vadym Kukoba fait partie
pour la remise des diplômes.
des candidats les plus émus.
Cet événement s’adressait Ce jeune Ukrainien de 20 ans
aux candidats demandeurs ne cache pas sa fierté. « J’étais
d’asile désireux de maîtriser la étudiant à Kiev, en biotechnolangue française. L’associa- logies, il y a deux ans. Quand
tion, créée il y a 20 ans, veille à le conflit à l’Est s’est répandu,
leur apporter aide et assistance j’ai été volontaire pour soutenir
dans leurs différentes démar- l’armée face aux assauts des
ches. Au sein de l’association, séparatistes appuyés par les
les cours sont
Russes. Ce
assurés par
n’était vraiune équipe
ment pas
d’une vingfacile, mais il
taine de bénéfallait y aller.
voles, comJ’ai aidé les
posée de
soldats en
plusieurs
apportant des
a n c i e n s
provisions et
enseignants.
d e s é qu i p e Les candiments, mais
dats, tous
lors d’une
majeurs, sont
attaque impréretenus après
vue, on s’est
un an de fortous retrouvés
mation et
séparés. L’État
passent l’exam’a qualifié
men, pour
de déserteur et
lequel il
Vadym Kukoba est fier a voulu me
existe trois
de présenter son diplôme. faire condamniveaux, qui
Photo RL
ner. J’ai dû fuir
leur permet
en laissant
de valider l’apprentissage du mes parents à Kiev. Je suis
français.
arrivé en France et je ne savais
Treize nationalités étaient rien de la langue. Grâce à un
représentées parmi les candi- contact arménien et à d’autres
dats. Du Tibet à la Syrie, de personnes, j’ai pu apprendre et
l’Ukraine à l’Algérie, chaque découvrir des organismes
profil est différent et a son comme le Casam avec qui j’ai
histoire. On y retrouve des pu apprendre le français en un
réfugies politiques ou écono- an. Et maintenant, je suis lancé
miques.
pour reprendre mes études en
Georges Jacquot, président biotechnologies à l’université
de Casam, est très satisfait des de Metz. »
résultats de cette année :
Le sourire aux lèvres, le
« Vingt-cinq candidats, vingt- jeune Ukrainien part confiant
deux diplômés ! Cette année désormais, au même titre que
encore, nous sommes dans les c e s a n c i e n s c a m a r a d e s
90 % de réussite. C’est grâce à d’apprentissage, tous décidés
la volonté de chacun que cela d’aller de l’avant.