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Université de Sherbrooke Association entre l’environnement social en milieu de garde et les comportements liés à l’apport alimentaire et l'activité physique des enfants de trois à cinq ans Par Stéphanie Ann Ward Programme de sciences cliniques Thèse présentée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention du grade de philosophiae doctor (Ph. D.) en sciences cliniques Sherbrooke, Québec, Canada Novembre, 2016 Membres du jury d’évaluation Marie Claude Ouimet, Ph. D., présidente du jury, Département des sciences de la santé communautaire, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke Mathieu Bélanger, Ph. D., directeur, Département de médecine de famille, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke Sylvain Turcotte, Ph. D., évaluateur interne, Département de kinanthropologie, Faculté des sciences de l’activité physique, Université de Sherbrooke Marie Marquis, Dt.P., Ph. D., évaluatrice externe, Département de nutrition, Faculté de médecine, Université de Montréal © Stéphanie Ann Ward, 2016 RÉSUMÉ Association entre l’environnement social en milieu de garde et les comportements liés à l’apport alimentaire et l'activité physique des enfants de trois à cinq ans Par Stéphanie Ward Programme de Sciences cliniques Thèse présentée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention du diplôme de philosophiae doctor (Ph. D.) en sciences cliniques, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4 Problématique : Puisque les enfants de moins de cinq ans passent environ 29 heures par semaine dans les milieux de garde et qu’ils apprennent en observant et en imitant les autres, les éducateurs et les pairs peuvent être des modèles importants dans l’apprentissage de saines habitudes de vie. Les objectifs étaient d’analyser les associations entre 1) les pratiques des éducateurs et l’apport alimentaire, 2) l’activité physique (AP) des enfants de trois à cinq ans dans les milieux de garde, 3) le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire, et 4) l’AP des enfants de trois à cinq ans. Méthodes : Les associations entre les pratiques des éducateurs et les comportements liés à l’apport alimentaire et l’AP des enfants ont été étudiées à l’aide d’une étude transversale, menée auprès de 723 enfants de trois à cinq ans de 51 milieux de garde en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick à l’automne 2013 et 2014. Le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire et l’AP des enfants a été étudié à l’aide d’une étude longitudinale, menée auprès de 238 enfants de trois à cinq ans au début et à la fin des années scolaires 2013-2014 et 20142015. L’AP des enfants a été mesurée à l’aide d’accéléromètres, et l’apport alimentaire a été mesuré à l’aide d’une analyse de consommation par pesée et photographiée. Une grille d’observation de l’environnement a permis de mesurer les pratiques des éducateurs en milieu de garde. Des régressions linéaires multiniveaux ont répondu aux quatre objectifs de l’étude. Résultats : Le modelage est positivement associé à l’apport en sucre (p=0,026) et l’éducation alimentaire est négativement associée à l’apport en calories (p=0,026) et en fibres (p=0,044). Ne pas utiliser de récompenses alimentaires est négativement associée à l’apport en gras (p=0,049). Aucune pratique n’est associée à l’AP des enfants. Plus l’écart entre l’apport alimentaire et l’AP des enfants et ceux de leurs pairs est grand au début de l’année, plus les enfants voient leur apport alimentaire et leur AP changer, se rapprochant de la moyenne de leurs pairs neuf mois plus tard (p<0,05). Conclusion : Les éducateurs et les pairs jouent un rôle important dans l’adoption d’habitudes alimentaires saines et d’AP chez les enfants de trois à cinq ans dans les milieux de garde. L’environnement social est donc important à considérer dans les interventions de promotion d’habitudes de vie saine dans les milieux de garde. Mots-clés : apport alimentaire, activité physique, milieux de garde, éducateurs, pairs SUMMARY Association between the social environment in childcare centres and 3 to 5-year old children’s dietary intake and physical activity By Stéphanie Ward Clinical Sciences Program Thesis presented to the Faculty of Medicine and Health Sciences in fulfillement of the requirements for the Degree of doctor of philosophy (Ph.D.) in clinical sciences, Faculty of Medicine and Health Sciences, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4 Background: Since children under the age of 5 spend approximately 29 hours per week in childcare centres and that they learn by observing and imitating others, childcare educators and peers can be important role models in promoting a healthy lifestyle. The objectives were to analyse the associations between 1) educators’ practices and the dietary intake, 2) physical activity (PA) of 3 to 5 year-old children in childcare centres, 3) peers’ behaviours, and children’s dietary intake, and 4) PA of three- to five-year-old children. Methods: Associations between childcare educator practices, and children’s dietary intake and PA were analysed by a cross-sectional study conducted among 723 three- to five-yearold children from 51 childcare centres in Saskatchewan and New Brunswick in the fall of 2013 and 2014. The associations between peers’ behaviours, and children’s dietary intake and PA were studied using a longitudinal design, conducted among 238 three- to five-yearold children at the beginning and at the end of the 2013-2014 and 2014-2015 school years. Children’s PA was assessed using accelerometers, and dietary intake was measured using weighed plate waste method and digital photography. An environmental observation checklist was used to measure educators’ practices within the childcare centre. Multilevel linear regressions were used to answer all four of the study’s objectives. Results: Modeling is positively associated with children’s intake in sugar (p=0.026) and nutrition education is negatively associated with children’s intake in calories (p=0.026) and in fibre (p=0.044). Not using food rewards is negatively associated with children’s intake in fat (p=0.049). None of the practices are associated with children’s PA. The greater the difference between children’s intake or PA and those of their peers at the beginning of the year, the more likely they are to change their intakes and PA to become more similar to their peers 10 months later (p<0.05). Conclusions: Educators and peers can play an important role in the adoption of healthy eating behaviours and PA of three- to five-year-old children in childcare centres. The social environment is therefore important to consider in interventions which aim to promote healthy lifestyles in childcare centres. Keywords: dietary intake, physical activity, childcare centre, educators, peers Je dédie ce mémoire à toi, maman, pour ton amour inconditionnel, ton soutien inestimable, tes précieux conseils et pour ta présence chaleureuse dans ma vie. « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » -Proverbe africain vi TABLE DES MATIÈRES Résumé............................................................................................................................................ ii Summary..................................................................................................................................................... iii Table des matières ..................................................................................................................................... vi Liste des tableaux ...................................................................................................................................... ix Liste des figures .......................................................................................................................................... x Liste des abréviations................................................................................................................................ xi 1. Introduction............................................................................................................................................. 1 1.1 Définition de l’embonpoint et de l’obésité chez les jeunes enfants ...................................... 2 1.2 Causes de l’obésité pédiatrique ............................................................................................. 4 1.2.1 L’alimentation des jeunes enfants .................................................................................. 5 1.2.1.1 Recommandations en matière d’alimentation saine ............................................... 5 1.2.1.2 Apports nutritionnels des jeunes enfants ................................................................ 6 1.2.2 L’activité physique des jeunes enfants ........................................................................... 9 1.2.2.1 Recommandations en matière d’activité physique ................................................. 9 1.2.2.2 Activité physique des jeunes enfants .................................................................... 10 1.3 Promotion d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique chez les enfants .......... 10 1.3.1 Modèle écologique centré sur les enfants ..................................................................... 11 1.4 L’apprentissage d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique ............................. 13 1.4.1 Théorie sociale cognitive .............................................................................................. 13 1.4.2.1 Inhibition et désinhibition sociale ......................................................................... 14 1.4.2.2 Théorie de facilitation sociale ............................................................................... 14 1.4.2.3 Théorie d’apprentissage observationnel ............................................................... 15 1.5 Les milieux de garde ........................................................................................................... 17 1.5.1 Les milieux de garde et l’alimentation des enfants ...................................................... 17 1.5.2 Les milieux de garde et l’activité physique des enfants ............................................... 22 1.5.3 Comportements et pratiques des éducateurs dans les milieux de garde ....................... 23 1.6 Modèle conceptuel et théorique .......................................................................................... 27 2. Recension des écrits............................................................................................................................. 30 2.1 Article 1 ............................................................................................................................... 31 2.2 Article 2 ............................................................................................................................... 50 vii 2.3 Article 3 ............................................................................................................................... 89 3. Objectifs .............................................................................................................................................. 128 3.1 Hypothèses de recherche ................................................................................................... 128 3.2 Objectifs de l’étude ........................................................................................................... 129 4. Contexte de l’étude – Départ Santé................................................................................................. 130 4.1 Projet Départ Santé............................................................................................................ 130 4.2 Aperçu de l’étude Départ Santé ........................................................................................ 131 4.3 Population et recrutement du projet Départ Santé ............................................................ 131 4.4 Contexte des milieux de garde recrutés............................................................................. 136 4.5 Considérations éthiques du projet Départ Santé ............................................................... 136 4.6 Déroulement des collectes de données pour le projet Départ Santé ................................. 137 4.6.1 Composition corporelle des enfants ........................................................................... 137 4.6.2 Niveaux d’activité physique des enfants en milieu de garde...................................... 138 4.6.3 Habiletés motrices fondamentales des enfants ........................................................... 139 4.6.4 Comportements alimentaires des enfants ................................................................... 139 4.6.5 Niveaux d’activité physique des éducateurs dans les milieux de garde ..................... 140 4.6.6 Analyse de l’environnement social et physique des milieux de garde ....................... 141 4.6.7 Questionnaire des éducateurs ..................................................................................... 141 4.6.8 Questionnaire des parents ........................................................................................... 142 5. Méthodologie ...................................................................................................................................... 143 5.1 Devis de l’étude pour le présent projet de doctorat ........................................................... 144 5.2 Population et recrutement des participants au projet actuel .............................................. 145 5.3 Considérations éthiques..................................................................................................... 146 5.4 Variables dépendantes et indépendantes à l’étude ............................................................ 146 5.4.1 Niveau d’activité physique des enfants ...................................................................... 146 5.4.2 Comportements alimentaires des enfants en milieu de garde..................................... 149 5.4.3 Pratiques alimentaires et d’activité physique des éducateurs ..................................... 152 5.5 Covariables à l’étude ......................................................................................................... 154 5.5.1 Élaboration des graphiques acycliques orientés ......................................................... 154 5.5.2 Justification des covariables retenues ......................................................................... 161 5.6 Analyse des données ......................................................................................................... 163 viii 6. Résultats .............................................................................................................................................. 166 6.1 Article 4 ............................................................................................................................. 167 6.2 Article 5 ............................................................................................................................. 293 7. Discussion/Conclusion ...................................................................................................................... 319 7.1 Pratiques des éducateurs et l’alimentation des enfants ..................................................... 320 7.2 Pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants .............................................. 326 7.3 Degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire des enfants ..................................... 328 7.4 Degré d’influence des pairs sur l’activité physique des enfants ....................................... 330 7.5 Forces et limites de l’étude ............................................................................................... 333 7.6 Pertinence et retombées ..................................................................................................... 337 7.7 Conclusion......................................................................................................................... 340 8. Remerciements ................................................................................................................................... 341 9. Références ........................................................................................................................................... 342 Annexe 1 : Formulaire de consentement des parents .............................................................. 360 Annexe 2 : Critères d’indice de masse corporelle selon l’IOTF ............................................. 365 Annexe 3 : Grille d’observation de l’environnement – NAP SACC ...................................... 368 Annexe 4 : Choix de critères pour les données d’accéléromètre (Ward et al., sous révision) 380 Annexe 5 : Questions du NAP SACC utilisées pour ce projet de doctorat ............................. 382 ix LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Sommaire des apports en légumes et fruits, produits céréaliers, viandes et substituts, lait et substituts, ainsi qu’en vitamines et minéraux des enfants Canadiens de un à huit ans ........................................................................................... 7 Tableau 2 : Comparaison entre l'étude Départ Santé et le projet de doctorat............................. 144 Tableau 3: Variables dépendantes et indépendantes analysées .................................................. 165 x LISTE DES FIGURES Figure 1 : Causes de l'obésité pédiatrique ....................................................................................... 4 Figure 2 : Interprétation du modèle écologique de Bronfenbrenneruement ................................. 12 Figure 3 : Modèle conceptuel et théorique du projet .................................................................... 28 Figure 4 : Processus de sélection au Nouveau-Brunswick ......................................................... 133 Figure 5 : Processus de sélection en Saskatchewan .................................................................... 134 Figure 6 : Processus de sélection des participants au présent projet........................................... 145 Figure 7 : Exemples de photos prises de la vaisselle vide avant le repas ................................... 150 Figure 8 : Exemple de photos de portions standardisées ............................................................ 150 Figure 9 : Exemple d’analyse de consommation et photographiée des restes ............................ 151 Figure 10 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l'objectif 1................................. 156 Figure 11 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 2 ................................ 157 Figure 12 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 3 ................................ 158 Figure 13 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 4 ................................ 159 Figure 14 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 1 .............................................. 160 Figure 15 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 2 .............................................. 160 Figure 16 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 3 .............................................. 160 Figure 17 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 4 .............................................. 161 xi LISTE DES ABRÉVIATIONS APL APMV BMI CA CDC CEBQ CÉR CI CMA DAG EPHPP HSDS IMC IOTF LPA MIZ MPA MVPA NAP SACC OMS OR OSRAC-P PA PRISMA PROSPERO RCT SES TGMD-II TSC VPA ZIM Activité physique d’intensité légère Activité physique d’intensité modérée à vigoureuse Body mass index Census agglomeration Centers for Disease Control and Prevention Child Eating Behavior Questionnaire Comité d’éthique de la recherche Confidence intervals Census metropolitan areas Directed Acyclic Graph Effective Public Health Practice Project Healthy Start – Départ Santé Indice de masse corporelle International Obesity Task Force Light physical activity Metropolitan influenced zone Moderate physical activity Moderate-to-vigorous physical activity Nutrition and Physical Activity Assessment of Child Care Organisation mondiale de la Santé Odd ratios Observational System for Recording Activity of Children – Preschool version Physical activity Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses International Prospective Register of Systematic Reviews Randomized controlled trials Socioeconomic status Test of Gross Motor Development II Théorie sociale cognitive Vigorous physical activity Zones d’influences métropolitaines 1 1. INTRODUCTION Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’obésité des enfants est l’un des plus grands défis pour la santé publique du 21e siècle (World Health Organization, 2012). En fait, entre 1990 et 2010, la prévalence mondiale d’embonpoint et d’obésité chez les enfants sous l’âge de cinq ans est passée de 4,2 % à 6,7 %, et il est estimé qu’environ 60 millions d’enfants souffriront d’un surplus de poids d’ici 2020 (de Onis et al., 2010). En 2010, il a été estimé que 43 millions d’enfants d’âge préscolaire souffraient d’embonpoint ou d’obésité et que 92 millions étaient à risque de surplus de poids (de Onis et al., 2010). Au Canada, la prévalence d’obésité et d’embonpoint chez les enfants d’âge préscolaire est trois fois plus élevée que la prévalence mondiale. Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2004, 21 % des enfants de deux à cinq ans souffriraient d’embonpoint ou d’obésité (Shields, 2006). Plusieurs facteurs environnementaux pourraient avoir contribué à cette prévalence, entre autres l’abondance en produits de faible valeur nutritive et haute teneur énergétique qui sont peu dispendieux, le marketing de ces produits à l’intention des enfants, l’expansion urbaine qui encourage l’utilisation de la voiture et non la marche ou le vélo, la place prépondérante des appareils électroniques qui favorisent un style de vie sédentaire, et le mode de vie occupé des Canadiens qui rend la prise des repas en famille difficile (Canadian Obesity Network, 2016). Cette prévalence élevée est particulièrement alarmante puisque les enfants ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé sont à risque de développer des maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension et le diabète de type 2 (Reilly et Kelly, 2011; Park et al., 2012) à l’âge adulte, et d’être atteints de ces maladies plus tôt dans la vie (Public Health Agency of Canada, 2011). Quoique l’apparition clinique de ces maladies puisse prendre plusieurs années ou décennies, les conséquences de l’obésité pédiatrique peuvent être apparentes même à l’enfance (World Cancer Research Fund et American Institute for Cancer Research, 2007). Plus de la moitié des enfants âgés de cinq à dix ans ayant un surplus de poids ont un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, tel que l’hypertension, l’hyperlipidémie ou un taux d’insuline élevé (Freedman et al., 1999; Reilly et al., 2003). Un surplus de poids à l’enfance a également été associé à une mauvaise santé émotionnelle et à une diminution du sentiment de bien-être (Reilly et al., 2003). De plus, les enfants qui sont obèses avant l’âge de six ans sont plus à risque d’être obèses 2 plus tard durant leur enfance (Quattrin et al., 2005) et à l’âge adulte (Guo et al., 2000). Freedman et al. (2005) ont également démontré que les enfants de deux à cinq ans qui sont obèses sont plus de quatre fois plus à risque de faire de l’embonpoint (IMC ≥ 25) à l’âge adulte que les enfants du même âge qui ont un poids santé (Freedman et al., 2005). 1.1 Définition de l’embonpoint et de l’obésité chez les jeunes enfants Selon l’Organisation mondiale de la Santé (2015), l’embonpoint et l’obésité sont définis comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». Bien que le pourcentage de masse grasse de l’individu soit préférable à d’autres mesures anthropométriques pour détecter l’embonpoint et l'obésité au plan individuel (Cole et al., 2000), l’utilité de cette technique demeure irréaliste dans des contextes épidémiologiques (Cole et al., 2000). L’indice de masse corporelle, une mesure simple calculant le ratio entre le poids (kg) et le carré de la taille (m2), est l’outil le plus couramment utilisé pour estimer l’embonpoint (IMC = 25,0 à 29,9) et l’obésité de classe 1 (IMC = 30,0 à 34,9), classe II (IMC = 35,0 à 39,9) et classe III (IMC ≥ 40,0) dans l’ensemble de la population générale (de Onis et Lobstein, 2010). Contrairement aux adultes, l’accroissement de l’IMC des enfants est associé à des augmentations de la masse grasse et de la masse corporelle mince et varie en fonction de leur âge, de leur sexe et de leur maturation pubertaire (Bellizzi et Dietz, 1999; Lau et al., 2007). Pour cette raison, l’IMC par rapport à l’âge est l’indicateur recommandé chez les enfants de deux ans et plus pour diagnostiquer l’embonpoint ou l’obésité (Diététistes du Canada, 2010). La classification des enfants à partir de l’IMC peut se faire en utilisant deux approches principales, soit en utilisant des distributions (p. ex. percentiles ou des normes de référence) ou en liant les seuils d’IMC des adultes à ceux des enfants (Katzmarzyk et al., 2007). Trois outils sont présentement utilisés pour définir l’embonpoint et l’obésité chez les enfants d’âge préscolaire à partir de l’IMC, soit les courbes de croissance des Centres pour le contrôle et la prévention de maladies (Centres for Disease Control and Prevention, CDC), les seuils de référence de l’International Obesity Task Force (IOTF) et les normes OMS de croissance de l’enfant (Wilkinson et McCargar, 2008; Monasta et al., 2011). Les courbes de croissance du CDC identifient un enfant qui fait de « l’embonpoint » s’il se situe au 85e percentile, et le classifie comme étant « obèse » s’il se situe au-dessus du 95e 3 percentile (Ogden et Flegal, 2010). Bien que ces courbes aient été développées à partir de données américaines, il est suggéré que les populations américaines et canadiennes sont assez semblables pour que celles-ci soient utilisées au Canada également (Katzmarzyk et al., 2007). L’embonpoint et l’obésité chez les jeunes de deux à dix-huit ans peuvent également être diagnostiqués à partir de la méthode de Cole et al. (2000) qui ont développé les seuils de référence de l’IOTF, fondés sur les seuils d’IMC des adultes. Il est suggéré que les seuils de l’IOTF permettent d’analyser les risques de santé à l’âge adulte à partir de l’IMC à l’enfance et non les risques de santé à l’enfance en tant que tels (Katzmarzyk et al., 2007). En 2006, l’Organisation mondiale de la Santé a publié de nouvelles courbes de croissances qui représentent de quelle façon les enfants devraient grandir (Katzmarzyk et al., 2007). Les normes OMS de croissance de l’enfant 2006 sont présentement reconnues comme les courbes de références optimales pour évaluer la croissance des enfants, particulièrement chez ceux sous l’âge de cinq ans (WHO Multicentre Growth Reference Study Group, 2006). Chez les enfants de deux à cinq ans, un risque d’embonpoint est suggéré à partir du 85e percentile. Un enfant d’âge préscolaire fait de l’embonpoint si sa valeur d’IMC se situe au-dessus du 97e percentile et il est caractérisé comme étant obèse au-dessus du 99,9e percentile (Dietitians of Canada et al., 2010). À ce jour, il demeure difficile de correctement quantifier et comparer les tendances d’obésité chez les enfants en raison de l’absence d’une définition standardisée (Cole et al., 2000; Wilkinson et McCargar, 2008). Par exemple, le seuil d’obésité est plus élevé lorsqu’on utilise les seuils de l’IOTF que lorsque les courbes du CDC sont utilisées (Lobstein et al., 2004). De façon similaire, une étude réalisée par Monasta et al. (2011) a démontré des différences importantes chez les prévalences d’obésité des filles de la République tchèque à l’âge de cinq ans entre les seuils de l’IOTF et les normes OMS de croissance de l’enfant (Monasta et al., 2011). Une étude de Gonzalez-Casanova et al. (2013) a également démontré qu'il existe des différences significatives entre la prévalence combinée d’embonpoint et d’obésité chez les garçons et les filles entre les courbes du CDC, les seuils de l’IOTF et les normes de l’OMS (Gonzalez-Casanova et al., 2013). Malgré l’absence d’un consensus sur la meilleure méthode de classification de l’embonpoint et de l’obésité chez les enfants, il a été recommandé d’utiliser les seuils de l’IOTF lors de recherches ou de programmes de surveillance populationnelle, car ceux-ci permettent de mieux comparer des données entre pays, et parce qu’ils sont fondés sur le risque d’obésité ou d’embonpoint à l’âge adulte (Katzmarzyk et al., 2007; Monasta et al., 2011). 4 1.2 Causes de l’obésité pédiatrique L’obésité est une pathologie dont les causes sont multiples (Ebbeling et al., 2002). Bien que la génétique joue un rôle important dans la prédisposition de l’adiposité (Rankinen et al., 2002), la prévalence croissante de l’obésité chez les populations génétiquement stables indique que d’autres facteurs pourraient également contribuer à l’obésité pédiatrique (Ebbeling et al., 2002). L’alimentation pré- (Ravelli et al., 1976; Whitaker et Dietz, 1998) et postnatale (c.-à-d. l’allaitement comparativement au lait maternisé) (Gillman et al., 2001; von Kries et al., 1999), la précocité du rebond d’adiposité (Whitaker et al., 1998; Wisemandle et al., 2000), l’inactivité physique (Andersen et al., 1998; Hernández et al., 1999; Trost et al., 2001), l’alimentation malsaine (Ludwig et al., 1999; Binkley et al., 2000; Ludwig et al., 2001), ainsi que la dynamique familiale (Gillman et al., 2000; Sallis et al., 2000) ont tous été liées à l’obésité (Figure 1). Néanmoins, la prévention et le traitement ultimes de l’obésité pédiatrique incluent la réduction de l’apport énergétique et l’augmentation d’activité physique (Ebbeling et al., 2002). Il demeure donc important de créer des conditions favorables à l’adoption d’habitudes alimentaires saines et à un mode de vie actif dès un jeune âge. Figure 1 : Causes de l'obésité pédiatrique (cette figure a été créée spécifiquement pour cette thèse par Nick Ward Designs, 2015) 5 1.2.1 L’alimentation des jeunes enfants L’adoption d’une alimentation saine dès l’enfance permet de fournir les besoins énergétiques et nutritionnels nécessaires à la croissance et au développement optimal des enfants (Nicklas et Hayes, 2008). L’apport excessif en certains nutriments, tels que les gras saturés et les sucres ajoutés, contribue non seulement au développement de l’obésité, mais est également associé à des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires à l’enfance (Nicklas et Hayes, 2008; Vos et al., 2016). Au contraire, un apport insuffisant en nutriments, tels que le calcium, les fibres et le fer, peut augmenter le risque de certaines maladies à l’enfance (p. ex. l’anémie ferriprive) et plus tard dans la vie (p. ex. l’ostéoporose, le cancer du côlon et le diabète de type II) (Nicklas et Hayes, 2008). Afin de guider les Canadiens et Canadiennes vers une alimentation équilibrée et un état de santé optimal, des recommandations en matière d’alimentation saine ont été établies. 1.2.1.1 Recommandations en matière d’alimentation saine Les Apports nutritionnels de référence sont un ensemble de valeurs nutritionnelles de référence qui décrivent les besoins caloriques, ainsi qu’en macro- et micronutriments de la quasitotalité (97 à 98 %) de la population canadienne en bonne santé (Santé Canada, 2013). Lorsque les données scientifiques sont insuffisantes pour fixer l’apport nutritionnel de référence, des apports suffisants sont déterminés (Santé Canada, 2013). Ceux-ci représentent l’objectif de consommation quotidienne des individus en bonne santé (Santé Canada, 2013). De plus, un apport maximal tolérable est également fixé pour certains nutriments (Santé Canada, 2013). Cette valeur représente l’apport usuel le plus élevé où les risques d’effets indésirables pour la santé des individus sont vraisemblablement inexistants (Santé Canada, 2013). Cependant, le risque d’effets indésirables augmente plus l’apport s’élève au-dessus de l’apport maximal tolérable (Santé Canada, 2013). Il est suggéré que les enfants qui satisfont leurs besoins en nutriments, tels que décrits par les Apports nutritionnels de référence, diminuent leurs risques d’être atteints de maladies reliées à une alimentation sous-optimale (Institute of Medicine, 2002). En se basant sur les Apports nutritionnels de référence, Santé Canada a développé un guide alimentaire pour les Canadiens âgés de deux ans et plus (Santé Canada, 2011a). « Bien manger avec le Guide alimentaire canadien » décrit le nombre de portions et les quantités d’aliments dont les Canadiens ont besoin et les groupes d’aliments faisant partie d’une saine alimentation, soit les 6 légumes et fruits, les produits céréaliers, le lait et ses substituts, ainsi que les viandes et ses substituts (Santé Canada, 2011b). Les recommandations actuelles en matière d’alimentation chez les enfants de deux à cinq ans suggèrent que ces derniers devraient consommer quatre à cinq portions de légumes et fruits par jour, ainsi que trois à quatre portions de produits céréaliers, deux portions de laits et substituts et une portion de viandes et substituts par jour (Santé Canada, 2011a). Il est suggéré que les enfants qui suivent les recommandations décrites par le Guide alimentaire canadien sont plus susceptibles de satisfaire leurs besoins en nutriments, à maintenir un état de santé optimal et de diminuer leurs risques de développer des maladies chroniques (Santé Canada, 2011b). 1.2.1.2 Apports nutritionnels des jeunes enfants Malgré les recommandations en matière d’alimentation saine, les données nationales ont identifié de grandes lacunes en ce qui a trait à l’apport alimentaire des jeunes enfants. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2004 (cycle 2.2 nutrition) a permis d’obtenir de l’information sur la consommation alimentaire et l’apport nutritionnel des Canadiens de un à huit ans (Santé Canada, 2012). Cette enquête a identifié que les produits céréaliers et les autres aliments ne figurant pas parmi les quatre groupes alimentaires (p. ex. les aliments à haute teneur en gras, sucre ou sodium) contribuaient à 31 % et 22 % des calories totales consommées par les enfants de quatre à dix-huit ans, respectivement (Garriget, 2007). De plus, bien que le Guide alimentaire canadien recommande un minimum de cinq portions de légumes et fruits par jour pour presque tous les groupes d’âge, les données obtenues par cette enquête ont démontré qu’à tout âge, la majorité des Canadiens consomment moins de cinq portions par jour (Garriget, 2007). En effet, sept enfants sur dix de quatre à huit ans ne consomment pas assez de légumes et de fruits par jour (Garriget, 2007). Bien que ce groupe alimentaire soit une excellente source de vitamines et de minéraux (Brown, 2011), plus de 95 % des enfants de un à huit ans avaient un apport suffisant en vitamine A, vitamine B6, vitamine C, niacine, riboflavine, thiamine, folate, phosphore et magnésium (Santé Canada, 2012). Un sommaire des apports des enfants canadiens de un à huit ans est présenté au Tableau 1. 7 Tableau 1 : Sommaire des apports en légumes et fruits, produits céréaliers, viandes et substituts, lait et substituts, ainsi qu’en vitamines et minéraux des enfants Canadiens de un à huit ans Apport insuffisant Apport suffisant Apport excessif Groupes alimentaires Légumes et fruits √ Produits céréaliers √ Viandes et substituts Lait et substituts √ √ Micronutriments Vitamines Vitamine A √ Vitamine B6 √ Vitamine B12 √ Vitamine C √ Niacine √ Riboflavine √ Folate √ Vitamine D √ Minéraux Calcium* √ Fer √ Magnésium √ Phosphore √ Sodium Zinc √ √ Tableau développé à partir des données rapportées par Garriget (2007) et Santé Canada (2012). * L’apport insuffisant était seulement rapporté chez les enfants de quatre à huit ans. En ce qui a trait aux laits et substituts, les données ont démontré que plus d’un tiers des enfants de quatre à neuf ans ne consomment pas les deux portions de produits laitiers recommandées par jour (Garriget, 2007). De plus, 86 % des enfants de un à trois ans et 92,7 % des 8 enfants âgés de quatre à huit ans avaient un apport inférieur aux besoins moyens estimés en vitamine D (Santé Canada, 2012). L’apport en calcium était également inadéquat, avec 23,3 % des enfants de quatre à huit ans présentant un apport inférieur aux besoins moyens estimés (Santé Canada, 2012). Les données de cette enquête ont indiqué que l’apport en viandes et substituts est adéquat (Garriget, 2007), c’est-à-dire que 96 % des enfants de un à huit ans avaient un apport en protéines se situant dans l’étendue des valeurs acceptables pour ce macronutriment (Santé Canada, 2012). Les apports en zinc, vitamine B12 et en fer étaient suffisants chez plus de 95 % des enfants de un à huit ans (Santé Canada, 2012), ce qui pourrait être attribué au fait que les viandes et substituts sont des sources riches de ces micronutriments (Brown, 2011). Bien que l’apport en glucides se situe également dans l’étendue des valeurs acceptables pour les macronutriments (Santé Canada, 2012), plus d’un quart des enfants de quatre à huit ans ne consommaient pas le minimum de cinq portions de produits céréaliers recommandés par jour (Garriget, 2007). Comme mentionné précédemment, environ 22 % des calories totales consommées par jour proviennent des « autres aliments » (Garriget, 2007). Cette catégorie inclut les aliments composés principalement de gras, d’huiles ou de sucre, les collations à haute teneur en gras, en sodium, ou les deux, les boissons, les herbes, les épices et les condiments. De plus, 26,8 % des calories consommées par les enfants de quatre à huit ans provenaient de collations, dont la majorité était des aliments de haute teneur en gras et sucre (Garriget, 2007). Ces aliments ont généralement aussi une teneur élevée en sodium (Garriget, 2007), de sorte qu’il n’est pas surprenant que plus de 75 % des enfants de un à huit ans aient un apport en sodium qui est supérieur à l’apport maximal tolérable (Santé Canada, 2012). Cependant, seulement 7 % des enfants de quatre à huit ans ont un apport excessif en lipides (Garriget, 2007; Santé Canada, 2012). Des différences de consommation ont également été notées entre les diverses régions du Canada (Garriget, 2007). En effet, les enfants provenant des provinces de l’Atlantique avaient la plus haute proportion de jeunes de quatre à neuf ans qui présentait un apport insuffisant de légumes et fruits et de produits laitiers (Garriget, 2007). Selon des données américaines récentes, l’apport en boissons sucrées, telles que les boissons gazeuses, les jus de fruits et les boissons sportives ou énergisantes, chez les enfants de deux à onze ans a diminué entre 1999 et 2008 (Beck et al., 2013; Han et Powell, 2013). Cependant, 9 ces boissons sont tout de même consommées par une proportion élevée d’enfants d’âge préscolaire. En effet, une étude longitudinale au Québec de 1998 à 2002 a démontré que 14 à 16 % des enfants de deux ans et demi à quatre ans et demi consommaient des boissons gazeuses et des jus de fruits entre les repas chaque jour (Dubois et al., 2007a). Il a aussi été observé que la consommation de ces types de boissons a tendance à augmenter au fur à et mesure que les enfants vieillissent (Dubois et al., 2007a). Puisque l’apport en boissons sucrées pourrait remplacer l’apport en aliments ou en boissons nutritifs, tels que le lait (Keller et al., 2009) et augmenter le risque de faire de l’embonpoint (Dubois et al., 2007a), il est recommandé que les enfants ne consomment pas plus de six onces liquides (177 ml) de jus de fruits 100 % pure par jour (American Academy of Pediatrics, 2001). 1.2.2 L’activité physique des jeunes enfants Les avantages de l’activité physique à l’enfance sont nombreux. En plus de réduire les risques de développer l’obésité en stabilisant la balance énergétique, l’activité physique est également associée à un meilleur profil cardiovasculaire, à une meilleure forme physique et à une santé des os optimale (Poitras et al., 2016). Les enfants qui sont physiquement actifs ont également tendance à avoir une meilleure qualité de vie, ils ont des habiletés motrices plus développées et ils ont une meilleure santé psychologique et mentale (Poitras et al., 2016). Afin de promouvoir un état de santé optimal, des recommandations nationales en matière d’activité physique ont été établies. 1.2.2.1 Recommandations en matière d’activité physique En 2012, la Société canadienne de physiologie de l’exercice a publié des directives en matière d’activité physique pour la petite enfance de zéro à quatre ans (Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2011a; Tremblay et al., 2012). Celles-ci recommandent que les enfants d’âge préscolaire (trois et quatre ans) doivent être physiquement actifs pendant au moins 180 minutes chaque jour, quelle que soit l’intensité de l’activité (Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2011a; Tremblay et al., 2012). Il est recommandé que ces activités soient pratiquées dans différents environnements et qu’elles incluent des activités qui permettent de développer les habiletés motrices. Selon Gabel et al. (2012), le nombre de pas nécessaires chaque jour afin 10 d’atteindre ces recommandations s’élève à 6 000 pas pour les enfants de trois à cinq ans. Les recommandations suggèrent également que les enfants augmentent progressivement l’intensité de leurs activités physiques afin de cumuler 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse (APMV) par jour à l’âge de cinq ans (Société Canadienne de physiologie de l’exercice, 2011a; Tremblay et al., 2012). Selon Kino-Québec, la fréquence de l’activité physique serait plus importante que la durée des activités physiques. Cet organisme suggère donc que les enfants participent à des activités physiques le plus souvent possible au courant de la journée (KinoQuébec, 2016). 1.2.2.2 Activité physique des jeunes enfants Selon l’Enquête canadienne sur la mesure de la santé de 2009 à 2011, les données obtenues à partir d’accéléromètres ont démontré que 84 % des enfants canadiens de trois et quatre ans rencontraient les 180 minutes d’activité physique quotidiennes recommandées par jour (Colley et al., 2013). Cependant, cette proportion diminue considérablement à l’âge de cinq ans, où seulement 14 % de ces enfants atteignent les recommandations en activité physique (Colley et al., 2013). Ceci pourrait être causé par le fait que les recommandations en activité physique chez les trois et quatre ans incluent des activités de toutes intensités, incluant les activités physiques d’intensité légère, tandis que les recommandations en activité physique chez les enfants de cinq ans reposent sur l’atteinte de 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse uniquement (Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2011b; Colley et al., 2013) . Selon Colley et al. (2013), seulement 11 % des enfants de trois et quatre ans rencontrent cette recommandation, ce qui se rapproche de la proportion d’enfants de cinq à onze ans (7 %) qui réussissent à cumuler 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse chaque jour. 1.3 Promotion d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique chez les enfants La prévalence d’enfants d’âge préscolaire qui n’atteignent pas les recommandations en matière d’alimentation et d’activité physique ainsi que les conséquences possibles sur leur état de santé justifient la nécessité de promouvoir de saines habitudes alimentaires et d’activité physique chez ce groupe d’âge. La promotion de la santé se définit comme un processus qui vise à créer 11 des conditions favorables à l’épanouissement de la santé des individus (Organisation mondiale de la Santé, 1986). Elle comprend un ensemble d’actions qui permettent de renforcir les capacités des individus à prendre en mains leur propre santé, et qui modifient l’environnement de façon à favoriser la santé des populations (Organisation mondiale de la Santé, 1999). Soi-disant, la promotion de la santé s’inscrit dans une perspective écologique, soit un modèle qui englobe les déterminants de la santé et qui représente divers niveaux d’influence dont l’individu est au centre (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2007). Plus spécifiquement, le modèle écologique repose sur le concept que les comportements des individus, tels que l’alimentation et l’activité physique, peuvent être influencés par des facteurs intrapersonnels (biologiques et psychologiques), interpersonnels (sociaux et culturels), organisationnels et communautaires, par l’environnement physique, ainsi que par l’environnement économique et les politiques gouvernementales (Sallis et al., 2008). Afin de promouvoir de saines habitudes alimentaires et l’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire, il est d’abord nécessaire d’identifier les facteurs qui exercent la plus grande influence sur eux (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2007). 1.3.1 Modèle écologique centré sur les enfants Bronfenbrenner présente un modèle écologique propre au développement des enfants (Bronfenbrenner, 1979; Bronfenbrenner, 1998). Contrairement à la conception que la santé et le développement des enfants dépendent principalement de l’influence parentale, le modèle écologique de Bronfenbrenner propose que la santé et le développement des enfants sont influencés par leur contexte de vie immédiat (p. ex. la famille, le milieu de garde, les amis), ainsi que par l’environnement social et physique avec lesquels ils interagissent (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2007). Bronfenbrenner explique que le développement des enfants est déterminé par les expériences qu’ils vivent dans leur environnement, ainsi que par les connexions existant entre ces environnements (p. ex. le lien entre les expériences vécues à la maison et celles vécues en milieu de garde) (Bronfenbrenner, 1998). 12 Ce modèle comprend six systèmes qui influencent le développement et la santé des enfants, soit l’ontosystème, le microsystème, le mésosystème, l’exosystème, le macrosystème et le chronosystème (Figure 2) (Bronfenbrenner, 1979). L’ontosystème réfère aux caractéristiques innées ou acquises propres à l’individu, tant au plan physique, émotionnel, intellectuel que comportemental (Bronfenbrenner, 1979). Le microsystème inclut les individus et les institutions qui ont une relation directe avec l’enfant, incluant, entre autres, la famille, les amis et les milieux de garde (Bronfenbrenner, 1979). Le mésosystème représente les relations existant entre les divers microsystèmes, tels que les liens entre la maison et les milieux de garde (Bronfenbrenner, 1979). Figure 2 : Interprétation du modèle écologique de Bronfenbrenner (cette figure a été créée spécifiquement pour cette thèse par Nick Ward Designs, 2015) L’exosystème englobe les facteurs qui n’ont pas de relations immédiates avec les enfants, mais qui exercent une influence importante sur leur milieu (Bronfenbrenner, 1979). Par exemple, le genre de métier qu’occupent les parents de l’enfant peut avoir une influence sur le temps passé en famille, et réciproquement, sur le développement de l’enfant. Tout comme l’exosystème, le macrosystème n’entretient pas de relations directes avec les enfants, mais a des effets à long terme 13 sur le milieu de vie de l’enfant (Bronfenbrenner, 1979). Le macrosystème inclut les normes sociales, les valeurs, les croyances, ainsi que le contexte historique d’une communauté (Bronfenbrenner, 1979). Par exemple, un enfant habitant un pays développé grandira différemment qu’un enfant habitant un pays en voie de développement. Finalement, le chronosystème réfère aux influences qui découlent du passage du temps (Bronfenbrenner, 1979). Par exemple, les enfants grandissant dans l’ère technologique auront un développement différent de ceux de leurs parents et grands-parents. Puisqu’il existe un lien étroit entre les microsystèmes (p. ex. milieux de garde) et l’enfant, il est suggéré que ce niveau du modèle écologique exercerait la plus grande influence sur le développement et la santé des enfants (Bronfenbrenner, 1979). La section suivante présente de quelles façons ces microsystèmes peuvent contribuer à l’apprentissage d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique. 1.4 L’apprentissage d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique Quoique le modèle écologique de Bronfenbrenner permette d’identifier les sources d’influences les plus importantes sur le développement et la santé des enfants d’âge préscolaire, les théories d’apprentissage proposent des mécanismes cognitifs pouvant expliquer les relations potentielles entre les microsystèmes et l’apprentissage d’habitudes de vie saine chez les enfants. La théorie sociale cognitive (TSC) est parmi les théories en psychologie des apprentissages les plus reconnues dans le domaine de la santé publique (Schunk, 2012). Elle met l’accent sur l’influence réciproque entre les individus et son environnement (Glanz et al., 2008), se liant parfaitement aux relations proposées entre les microsystèmes et l’enfant dans le modèle écologique de Bronfenbrenner. La TSC est présentée en détail dans cette section (Schunk, 2012). 1.4.1 Théorie sociale cognitive De nos jours, la théorie sociale cognitive, aussi connue comme la théorie d’apprentissage sociale, a été utilisée comme modèle théorique dans une variété de contextes, incluant le domaine de la santé (Glanz et al., 2008; Schunk, 2012). Elle explique que les comportements des individus sont formés par l’interaction entre des influences personnelles, comportementales et environnementales (Bandura, 1989). La TSC décrit que les individus apprennent de leurs propres 14 actions et en observant des modèles (Schunk, 2012). Il est proposé que les conséquences des comportements soient particulièrement importantes au processus d’apprentissage. Plus spécifiquement, un comportement sera répété s’il est accompagné d’une conséquence positive, mais ne le sera pas si ce comportement est accompagné d’une conséquence négative (Schunk, 2012). Le modelage (ou l’imitation) est une composante importante de la TSC, et réfère aux changements cognitifs, affectifs et comportementaux résultant de l’observation d’un ou de plusieurs modèles (Schunk, 2012). Selon Bandura, le principe du modelage est caractérisé par trois processus distincts, soit les sous-théories de l’inhibition et la désinhibition sociale, la facilitation sociale et l’apprentissage observationnel (Schunk, 2012). 1.4.2.1 Inhibition et désinhibition sociale L’inhibition a lieu lorsqu’un comportement indésirable de la part d’un modèle est accompagné d’une conséquence négative. Dans de tels cas, l’observateur ne démontrera pas le même comportement que celui du modèle, car il cherchera à éviter la conséquence négative (Schunk, 2012). Au contraire, la désinhibition a lieu lorsqu’un comportement négatif d’un modèle n'aboutit pas en une conséquence négative, ce qui encourage l’observateur à démontrer le même comportement (Schunk, 2012). Par exemple, un enfant qui observe un de ces pairs être puni à la suite d'un acte d’agressivité aura tendance à ne pas répéter ce même acte par peur d’être puni luimême. Le concept d’inhibition/désinhibition est fondé sur le principe que les conséquences des comportements des modèles sont également applicables aux comportements de l’observateur (Schunk, 2012). Comparativement à la théorie de facilitation sociale, la théorie d’inhibition/désinhibition sociale réfère généralement à des comportements qui sont considérés comme indésirables (Schunk, 2012) et n’a donc pas été considérée dans l’élaboration de ce projet de doctorat. 1.4.2.2 Théorie de facilitation sociale La théorie de facilitation sociale stipule que la simple présence des autres peut influencer certains comportements (Salvy et al., 2012). Plus spécifiquement, la performance à une tâche serait améliorée lorsque l’individu est en présence d’un observateur passif (aussi connue comme l’effet 15 de spectateurs) ou lorsque d’autres personnes effectuent la même tâche que l’individu et que ceuxci peuvent influencer directement la performance de l’individu (connu comme l’effet de coaction) (Zajonc, 1965). Par exemple, des études auprès d’adultes ont démontré que les adultes mangent plus lorsqu’ils sont en présence d’autres adultes comparativement à lorsqu’ils mangent seuls, particulièrement lorsque ces adultes sont des membres de la famille ou des amis (de Castro et Brewer, 1992; de Castro, 1994). Il est également rapporté que les adolescents ont tendance à être plus actifs lorsqu’ils sont en présence de pairs et de leurs amis qui sont également actifs (Voorhees et al., 2008; Salvy et al., 2009). 1.4.2.3 Théorie d’apprentissage observationnel Selon Bandura (1977), les comportements sont appris en observant l’environnement. Ceci a été démontré par la fameuse étude « bobo doll experiment », où le comportement de 72 enfants de trois à six ans a été mesuré après avoir observé le comportement agressif d’un adulte modèle envers une poupée (Bandura et al., 1961). Cette étude a démontré que les enfants qui étaient exposés aux comportements agressifs avaient plus de chance d’être physiquement agressifs euxmêmes, comparativement aux enfants qui n’étaient pas exposés aux comportements agressifs (Bandura et al., 1961). Cette étude a suggéré que les enfants observent les comportements des personnes qui sont dans leur entourage, soit leurs parents, leurs amis, leurs enseignants, ou même les personnages à la télévision, assimilent ces comportements, et par la suite, les imitent (Bandura, 1977). Le terme « modèle » peut servir à désigner les personnes mentionnées ci-haut. Lorsque les enfants imitent un comportement qu’ils ont observé, la réaction positive ou négative du modèle peut influencer la décision de l’enfant à poursuivre ou non ce comportement (Bandura, 1977). Par exemple, si un enfant goûte à un nouvel aliment et que l’éducateur le félicite, ceci est une forme de récompense verbale et l’enfant aura plus tendance à répéter ce comportement. Le concept d’apprentissage observationnel est gouverné par quatre processus, soit 1) l’attention, 2) la rétention, 3) la production et 4) la motivation (McAlister et al., 2008). Le premier processus, soit l’attention, exige l’observation du comportement d’un modèle. Par la suite, l’observateur doit se souvenir du comportement qu’il a observé (rétention). Le troisième processus, soit la production, exige que l’observateur ait la capacité et la confiance de répéter le comportement (sentiment d’efficacité personnelle). Finalement, l’observateur doit être motivé à démontrer le comportement. 16 Plusieurs facteurs peuvent influencer ces processus. Par exemple, les personnes qui forment le réseau social d’un individu influenceront les types de comportements pouvant être observés, tandis que les valeurs personnelles peuvent influencer le type de comportement auquel un individu accordera plus d’attention (McAlister et al., 2008). Le processus de rétention dépendra également des capacités intellectuelles d’un individu (McAlister et al., 2008). La production (ou l’imitation d’un comportement observé) peut dépendre des habiletés physiques et des compétences de communication d’un individu, tandis que la motivation peut être déterminée par les répercussions ou les bénéfices perçus d’adopter un tel comportement (McAlister et al., 2008). Le modelage est aussi influencé par quatre facteurs, soit 1) la compétence, 2) le prestige et le pouvoir, 3) l’identification sexuelle et 4) l’identification situationnelle (Ormrod, 2006). Dans le cas de la compétence, l’observateur aura tendance à imiter le comportement d’un modèle qui a mené à une réussite (Ormrod, 2006). Par exemple, un enfant sera plus motivé à prendre un lancer au soccer s’il a observé un de ses amis compter un but. Le prestige et le pouvoir attribué au modèle sont un deuxième facteur influençant la probabilité du modelage (Ormrod, 2006). Par exemple, un enfant aura plus tendance à imiter le comportement de l’une de ses idoles que celui d’un inconnu. Le troisième facteur réfère à l’identification sexuelle, qui suggère que l’observateur imitera les comportements des modèles qui sont du même genre qu’eux ou qui démontrent des comportements qu’ils associent à leur propre identité sexuelle (Ormrod, 2006). Par exemple, les garçons auront plus tendance à imiter les comportements d’autres garçons que ceux des filles. Finalement, l’identification situationnelle réfère à des comportements qui sont liés à la situation actuelle de l’observateur (Ormrod, 2006). Par exemple, un enfant qui joue au hockey sera plus motivé de modeler le comportement d’un joueur de hockey que celui d’un autre athlète. La théorie d’apprentissage observationnel a fréquemment été appuyée par des études qui ont démontré que le modelage a un effet important sur les comportements alimentaires des adultes (Conger et al., 1980; Hermans et al., 2008; Hermans et al., 2009; Hermans et al., 2010; Hermans et al., 2012), ainsi que sur ceux des enfants d’âge scolaire et les adolescents (Salvy et al., 2007b; Salvy et al., 2008; Bevelander et al., 2012). De plus, il a également été démontré que les niveaux d’activité physique des adolescents sont liés à ceux de leurs amis (Keresztes et al., 2008; Duncan et al., 2009), suggérant que si les amis d’un adolescent sont actifs, celui-ci imitera leurs comportements et deviendra actif lui-même. 17 Puisque les enfants d’âge préscolaire sont particulièrement susceptibles d’imiter les comportements des autres (Charlesworth, 2011), il est probable que l’environnement social des milieux de garde, soit les éducateurs et les pairs, ait une influence importante sur les comportements alimentaires et d’activité physique des jeunes enfants. 1.5 Les milieux de garde Comme suggéré par le modèle écologique de Bronfenbrenner, le milieu dans lequel habite un individu peut avoir une influence importante sur son comportement (Dooris et al., 2007). En 2002-2003, plus de la moitié des enfants canadiens de six mois à cinq ans passaient approximativement 29 heures par semaine dans des soins non parentaux (Bushnik, 2006). Les milieux de garde pourraient donc être des lieux propices à la promotion d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique des enfants (Nahikian-Nelms et al., 1994; Surette, 2015). 1.5.1 Les milieux de garde et l’alimentation des enfants Les habitudes alimentaires sont établies très tôt durant l’enfance (Birch et Fisher, 1998) et celles-ci ont tendance à être maintenues à l’adolescence et à l’âge adulte (Singer et al., 1995; te Velde et al., 2007). Puisque 58,6 % des enfants canadiens de trois à cinq ans fréquentent un milieu de garde (Organisation for economic co-operation and development, 2013), les comportements alimentaires appris et renforcés dans ces milieux pourraient avoir une influence sur l’état de santé actuelle et future des enfants. Au Canada, les politiques ou lignes directrices en matière d’alimentation varient d’une province à l’autre. Au Nouveau-Brunswick, les lignes directrices stipulent qu’on doit offrir une collation composée d’une portion d’au moins deux des quatre groupes alimentaires et un repas composé d’une portion de chacun des quatre groupes alimentaires aux enfants fréquentant un milieu de garde pour une période de trois à six heures (Éducation et Développement de la petite enfance, 2012). Ces mêmes lignes directrices stipulent qu’au moins deux portions ou plus de produits laitiers, une collation et un repas, doivent être offerts aux enfants fréquentant un milieu de garde pour une période de six heures ou plus (Éducation et Développement de la petite enfance, 2012). 18 Des lignes directrices similaires existent en Saskatchewan, mais celles-ci sont décrites avec plus de précision. Par exemple, les collations doivent être composées de deux groupes alimentaires ou plus, dont une portion de légumes ou fruits (Government of Saskatchewan, 2015). Les déjeuners doivent être composés d’au moins trois groupes alimentaires, tandis que le dîner et le souper doivent contenir au moins une portion des quatre groupes alimentaires (Government of Saskatchewan, 2015). Une portion de lait de vache ou de substitut de lait enrichi doit être offerte au moins deux fois par jour et uniquement du jus 100 % pure non additionné de sucre peut être offert et ce jusqu’à un maximum de trois fois par semaine (Government of Saskatchewan, 2015). De plus, les aliments de moins bonne qualité nutritionnelle ne doivent pas apparaître au menu plus que trois fois par semaine et doivent supplémenter les aliments sains, et non les remplacer (Government of Saskatchewan, 2015). D’autres provinces ont des politiques alimentaires en milieux de garde qui sont beaucoup plus explicites. En Nouvelle-Écosse, les menus doivent être conceptualisés selon le Food and Beverage Criteria for Regulated Child Care Settings, soit des critères établis en fonction des recommandations et des lignes directrices de l’Institut de médecine, de Santé Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, de la Fondation des maladies du cœur et des Diététistes du Canada, et reflètent également les recommandations du Guide alimentaire canadien (Government of Nova Scotia, 2011). Selon cette politique, au moins une portion de chaque groupe alimentaire doit être servie à l’heure du repas et au moins une portion de deux groupes alimentaires doit être incluse dans les collations (Government of Nova Scotia, 2011). Les repas et les collations doivent inclure une variété de couleurs (p. ex. orange, vert, rouge), de saveurs (p. ex. goût sucré ou aigre, doux ou fort), de textures (p. ex. mou ou croustillant), de formes (p. ex. rond, en cubes, en bâtonnets) et de températures (p. ex. froid ou chaud) (Government of Nova Scotia, 2011). Toute collation doit contenir au moins une portion de légumes ou fruits et les enfants qui fréquentent un milieu de garde à temps plein doivent recevoir au moins un légume ou fruit vert foncé ou orangé chaque jour (Government of Nova Scotia, 2011). Le jus de fruit 100 % pure ne peut être servi que deux fois par semaine et ne doit pas dépasser une demi-tasse (Government of Nova Scotia, 2011). En ce qui a trait aux produits céréaliers, au moins la moitié de ces produits doivent être à blé entier (Government of Nova Scotia, 2011). Un total d’une tasse de lait de vache ou d’un substitut de lait enrichi doit être offert à tous les enfants qui fréquentent un milieu de garde à temps plein et le lait doit être homogénéisé pour les enfants sous l’âge de deux ans (Government of Nova Scotia, 2011). 19 De plus, les milieux de garde offrant des programmes à temps plein doivent offrir un substitut de viande (p. ex. fèves, lentilles, tofu) et du poisson au moins une fois par semaine, et doivent s’assurer d’offrir une variété de viandes et substituts au cours de la semaine (Government of Nova Scotia, 2011). D’autres critères incluent que l’eau doit être accessible à tout moment durant la journée, incluant à l’heure des collations et du dîner, et les condiments (p. ex. salsa, fromage en crème, crème sure, ketchup, croutons) doivent être utilisés avec modération, ne dépassant pas plus de 5 ml à 15 ml par portion (Government of Nova Scotia, 2011). De plus, les ingrédients utilisés dans les plats composés (p. ex. casserole) doivent tous figurer parmi la liste d’aliments acceptés et doivent être présents en quantité suffisante pour pouvoir être comptés comme une portion complète (p. ex. si une casserole au poulet et nouilles est servie, il doit y avoir assez de poulet afin de pouvoir être considéré comme une portion de viandes et substituts pour chaque enfant) (Government of Nova Scotia, 2011). L’Île-du-Prince-Édouard et l’Alberta ont également développé des lignes directrices alimentaires semblables à ceux de la Nouvelle-Écosse. Les politiques de l’Île-du-Prince-Édouard précisent que certains nutriments doivent être limités ou complètement exclus des menus, tels que les aliments à haute teneur en sodium, en sucre, en caféine ou ceux qui contiennent des succédanés de sucre (Government of Prince Edward Island, 2012). Tout comme l’Alberta, l’Île-du-PrinceÉdouard a développé des listes qui catégorisent les aliments en « Servir tous les jours », « Servir occasionnellement » et « Servir rarement » (Government of Alberta, 2012; Government of Prince Edward Island, 2012). Cette province précise qu’un seul aliment provenant de la liste des « Aliments à servir rarement » peut être offert une fois par mois et devrait être servi avec des aliments provenant de la catégorie des « Aliments à servir tous les jours » (Government of Prince Edward Island, 2012). En Alberta, il est recommandé que 100 % des aliments offerts quotidiennement proviennent de la liste des « Aliments à choisir le plus souvent » (Government of Alberta, 2012). Au Québec, le cadre de référence « Gazelle et Potiron » précise, de façon détaillée, les éléments nécessaires pour favoriser une alimentation saine dans les milieux de garde (Gouvernement du Québec, 2014). Selon ce cadre, au moins un aliment provenant des quatre groupes alimentaires doit être offert aux enfants d’âge préscolaire à chaque repas (Gouvernement du Québec, 2014). Quant aux collations, il est recommandé que celles-ci soient offertes à deux reprises au courant de la journée et qu’elles contiennent au moins un aliment provenant du groupe 20 des légumes et fruits ou du groupe des produits céréaliers, ainsi qu’un aliment provenant du groupe de lait et substituts ou du groupe des viandes et substituts (Gouvernement du Québec, 2014). Le cadre de référence suggère que les aliments offerts aux enfants d’âge préscolaire en milieu de garde répondent à au moins 50 % de leurs besoins nutritionnels quotidiens (Gouvernement du Québec, 2014). Pour atteindre ce critère, il est suggéré d’offrir au moins deux à deux portions et demie de légumes et de fruits variés, privilégiant ceux de couleur vert foncé ou orangée (Gouvernement du Québec, 2014). Quant aux produits céréaliers, il est conseillé d’offrir au moins une portion et demie à deux portions par jour, spécifiant que la moitié de ces portions devraient provenir d’aliments à grains entiers (Gouvernement du Québec, 2014). Le cadre suggère qu’au moins une portion de lait ou substituts soit offerte au courant de la journée, s’assurant que celle-ci ne soit pas réduite en gras (Gouvernement du Québec, 2014). Finalement, le cadre de référence recommande qu’au moins une demi-portion de viandes et substituts soit offerte par jour, suggérant qu’au moins un repas par semaine soit composé de poisson et un autre d’un repas végétarien (Gouvernement du Québec, 2014). Le cadre de référence ne se limite pas seulement à guider les milieux de garde quant à la quantité et la qualité des aliments à offrir, mais souligne également l’importance d’incorporer une variété d’aliments de chaque groupe alimentaire et de les apprêter de façon attrayante et savoureuse afin de favoriser une alimentation équilibrée et plaisante (Gouvernement du Québec, 2014). Il suggère également des moyens d’incorporer des desserts nutritifs, en spécifiant que ceux-ci devraient contenir des aliments provenant du Guide alimentaire canadien et qu’ils devraient respecter les paramètres nutritifs présentés dans l’annexe du document (Gouvernement du Québec, 2014). D’autres recommandations sont présentées dans le cadre de référence, soit de rendre l’eau accessible en tout temps, de préparer la majorité des repas au milieu de garde afin de limiter l’utilisation d’aliments transformés à teneur élevée en sodium, en sucre et en gras, et de limiter l’offre de boissons et d’aliments contenant des succédanés de sucre (Gouvernement du Québec, 2014). En Ontario, les lignes directrices proposées en 2013 suggéraient que les repas devaient contenir 125 à 175 ml de lait et substituts, 30 à 60 g de viandes et substituts, une demi-tranche à une tranche ou 50 à 125 ml de produits céréaliers, et deux portions de 80 à 125 ml (ou un quart à un fruit entier) du groupe des légumes et fruits (Government of Ontario, 2013). Pour les enfants qui fréquentent un milieu de garde pour une période de six heures ou plus, les repas et les collations offerts doivent fournir un total de 250 à 375 ml de lait et substituts, 60 à 90 g de viandes et 21 substituts, une tranche et demie à deux tranches ou 175 à 450 ml de produits céréaliers et de 250 à 300 ml (ou deux à deux et demi fruits entiers) de légumes et fruits par jour (Government of Ontario, 2013). Il était aussi précisé que les collations devaient favoriser une bonne santé dentaire et ne pas supprimer l’appétit des enfants aux repas (Government of Ontario, 2013). Les nouvelles lignes directrices sont cependant beaucoup moins explicites, suggérant simplement que les repas, les collations et les boissons des enfants d’âge préscolaire doivent être alignés aux recommandations énoncées dans le Guide alimentaire canadien ou du Guide alimentaire canadien des Premières Nations, Inuit et Métis (Government of Ontario, 2015). Au Manitoba, les lignes directrices proposent qu’une portion des quatre groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien soit offerte aux repas, et que les collations consistent en une portion de produits céréaliers, une portion de légumes et fruits, et une portion de lait et substituts ou de viandes et substituts (Government of Manitoba, 2005). De plus, celles-ci suggèrent que les portions offertes aux enfants d’âge préscolaire soient équivalentes à un tiers à la moitié d’une portion recommandée dans le Guide alimentaire canadien (Government of Manitoba, 2005). Les lignes directrices du Manitoba stipulent également que les collations doivent être offertes environ trois heures après un repas (Government of Manitoba, 2005). Des recommandations encore plus vagues existent à TerreNeuve-et-Labrador, où les milieux de garde sont encouragés à offrir des aliments sains figurant dans le Guide alimentaire canadien et à offrir des collations nutritives entre les repas (Government of Newfoundland and Labrador, 2004). L’Academy of Nutrition and Dietetics recommande que les repas et les collations offerts aux enfants qui fréquentent des milieux de garde à temps plein fournissent de la moitié aux deux tiers de leurs besoins nutritionnels quotidiens (Benjamin Neelon et al., 2011). Pour les enfants qui fréquentent un milieu de garde à temps partiel, leurs repas et collations devraient fournir au moins un tiers de leurs besoins nutritionnels quotidiens (Benjamin Neelon et al., 2011). Il a été rapporté que les jeunes enfants consomment de la moitié à trois quarts de leurs besoins énergétiques quotidiens lorsqu’ils fréquentent un milieu de garde à plein temps (Fox et al., 1997; Frisvold et Lumeng, 2011). Cependant, des études transversales aux États-Unis ont démontré que ces enfants consomment peu de légumes et de fruits (à l’exception du jus de fruits), et de produits céréaliers à blé entier et consomment des quantités excessives de gras saturés et de sucre (Padget et Briley, 2005; Ball et al., 2008). Ces études suggèrent qu’il y a lieu d’instaurer ou de renforcer des lignes 22 directrices en matière d’alimentation et de soutenir les milieux de garde dans leur effort pour améliorer l’environnement alimentaire de leur milieu. 1.5.2 Les milieux de garde et l’activité physique des enfants Puisque les habitudes d’activité physique sont établies durant les premières années de vie (Pate, 2004) et qu’une grande proportion des enfants d’âge préscolaire fréquentent des milieux de garde (Organisation for Economic Co-operation and Development, 2013), ces milieux sont des lieux intéressants pour la promotion d’activité physique chez les tout-petits (Dooris et al., 2007). En effet, les milieux de garde peuvent encourager l’adoption d’un style de vie actif en améliorant les comportements liés à l’activité physique et les habiletés motrices des enfants d’âge préscolaire (Ward, 2010). Bien que les milieux de garde ont le potentiel d’offrir aux enfants des occasions d’être physiquement actifs, une étude canadienne auprès de 23 milieux de garde à domicile en ColombieBritannique a démontré que les enfants passaient très peu de temps à être actifs et que le temps passé en état sédentaire était élevé (Temple et al., 2009). Une revue de 13 études ayant quantifié objectivement l’activité physique des enfants d’âge préscolaire en milieux de garde de 2000 à 2008 a également conclu que les niveaux d’activité physique sont généralement faibles et que les niveaux de sédentarité sont élevés dans ces milieux (Reilly, 2010). En effet, cette même revue de littérature suggère que les enfants cumulent moins de 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse dans une journée de huit heures (Reilly, 2010). Comparativement aux résultats de cette revue systématique, une étude menée auprès de 95 enfants d’âge préscolaire fréquentant six milieux de garde à Sherbrooke au Québec a observé que les enfants cumulaient en moyenne 84,9 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse au cours d’une période de huit heures (St-Gelais, 2013). Cependant, les enfants ont également réalisé 314,1 minutes d’activités de nature sédentaire, soit 67,5 % du temps passé dans le milieu de garde (StGelais, 2013). Similairement à cette étude québécoise, une étude menée auprès de 114 enfants d’âge préscolaire fréquentant huit milieux de garde en Alberta a également rapporté que les activités sédentaires représentaient 61,5 % du temps passé dans ces milieux (Kuzik et al., 2015). Ce temps sédentaire élevé pourrait être causé par l’absence ou l’imprécision de politiques en matière d’activité physique. Similairement aux politiques alimentaires, les réglementations en matière d’activité physique dans les milieux de garde varient d’une province à l’autre. Par exemple, 23 les politiques provinciales en Saskatchewan, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Alberta ne font aucune mention de l’activité physique et du temps que cette dernière devrait représenter dans les milieux de garde (Government of Alberta, 2016; Government of Newfoundland and Labrador, 2007; Government of Saskatchewan, 2015). Certaines provinces, telles que la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et le Manitoba, précisent tout simplement que les enfants doivent avoir l’occasion d’être actifs à l’intérieur et à l’extérieur du milieu de garde à tous les jours (Government of Manitoba, 2005; Government of Nova Scotia, 2014; Government of Ontario, 2015). D’autres, telles que le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique, ont des politiques provinciales légèrement plus précises. Au Nouveau-Brunswick, les politiques stipulent qu’une période d’au moins deux heures par jour soit allouée à des activités à l’extérieur du milieu de garde (Éducation et Développement de la petite enfance, 2012). En Colombie-Britannique, les politiques précisent que des activités favorisant le développement moteur et les habiletés motrices des enfants doivent être intégrées dans la routine quotidienne du milieu de garde (Government of British Columbia, 2016). Les politiques du Québec et de l’Île-du-Prince-Édouard sont sans doute celles les plus détaillées au pays. Au Québec, le cadre de référence « Gazelle et Potiron » recommande que plusieurs périodes permettant aux enfants de jouer activement soient réservées au courant de la journée (Gouvernement du Québec, 2014). Ce cadre suggère également d’offrir aux enfants des occasions leur permettant de participer à des activités de plus grande intensité, et de proposer des activités ou des jeux qui favorisent le développement des habiletés motrices globales des enfants d’âge préscolaire (Gouvernement du Québec, 2014). Finalement, les politiques en matière d’activité physique de l’Île-du-Prince-Édouard sont les seules à faire référence aux lignes directrices canadiennes (Government of Prince Edward Island, 2012). Ces politiques suggèrent que les enfants d’âge préscolaires cumulent 60 minutes d’activité physique par jour, que ce temps soit réparti au cours de la journée, qu’il ne soit pas structuré, qu’il fasse partie de la routine quotidienne des enfants et que le temps sédentaire soit minimisé (Government of Prince Edward Island, 2012). 1.5.3 Comportements et pratiques des éducateurs dans les milieux de garde Comme suggéré par le modèle écologique de Bronfenbrenner et la théorie sociale cognitive, les éducateurs dans les milieux de garde pourraient être des modèles importants dans l’apprentissage d’habitudes alimentaires saines (Nicklas et al., 2001) et de la promotion d’activité 24 physique auprès des tout-petits (Larson et al., 2011). Quelques études ont décrit les pratiques et les comportements alimentaires des éducateurs en milieux de garde et ont identifié des lacunes importantes. Des études menées auprès d’enfants d’âge scolaire ont démontré que les enfants qui mangent fréquemment leurs repas avec au moins un autre membre de la famille ont de meilleurs apports alimentaires et nutritionnels (Gillman et al., 2000; Woodruff Atkinson, 2007; Andaya et al., 2011; Hammons et Fiese, 2011). Puisque les enfants d’âge préscolaire passent la majorité de leur temps éveillé dans un milieu de garde, les éducateurs qui prennent leur repas avec les enfants pourraient servir de modèles et encourager les enfants à consommer de nouveaux aliments (Hendy et Raudenbush, 2000). Aux États-Unis, il a été noté que la majorité des éducateurs (65 %) rapportent consommer leur repas avec les enfants (Branen et al., 1997; Sigman-Grant et al., 2008; Trost et al., 2009). Les résultats d’un sondage en ligne mené au Québec a révélé que les éducateurs mentionnaient être des modèles pour les enfants, et que plus de la moitié rapportaient faire un effort de manger un peu du repas offert aux enfants même lorsqu’ils n’aimaient pas eux-mêmes ce qui était servi (Bélanger, 2011). Plusieurs organisations américaines encouragent que les enfants décident eux-mêmes de la quantité de nourriture en se servant eux-mêmes (American Academy of Pediatrics et al., 2011), puisque cette pratique pourrait promouvoir l’autonomie et le contrôle des signaux de faim et de l’appétit en leur permettant de faire leurs propres choix alimentaires, tout en leur permettant de développer des habiletés motrices et sociales en lien avec l’alimentation (Branen et al., 1997; Fisher, 2007; Sigman-Grant et al. 2008). Cependant, quelques études américaines ont rapporté que peu d’éducateurs laissent les enfants d’âge préscolaire se nourrir eux-mêmes (Nahikian-Nelms, 1997; Sigman-Grant et al., 2008; Trost et al., 2009) par peur que les enfants surconsomment ou gaspillent de la nourriture (Nicklas et al., 2001). L’alimentation joue un rôle important durant les occasions spéciales et les célébrations. Plusieurs milieux de garde ont des politiques recommandant qu’uniquement des aliments sains soient offerts lors de ces évènements (Governement of Nova Scotia, 2011; Government of Alberta, 2012; Government of Prince Edward Island, 2012). Cependant, il a été rapporté que les aliments non nutritifs (p. ex. gâteau de fête, bonbons) sont fréquemment offerts lors d’occasions spéciales dans les milieux de garde au Kansas (Trost et al., 2009). 25 Certaines études ont démontré qu’une ambiance désagréable lors des repas (p. ex. un environnement agité, bruyant, malpropre ou mal éclairé) pourrait mener à des comportements alimentaires malsains (Benjamin Neelon et al., 2011). Plus spécifiquement, des enfants qui sont forcés à manger ont plus tendance à être des mangeurs capricieux, sont plus résistants à manger (Galloway et al., 2006; Brown et al., 2008), et développent des aversions alimentaires qui peuvent se poursuivre jusqu’à l’âge adulte (Batsell et al., 2002). Certaines études américaines ont tout de même rapporté que les éducateurs utilisent souvent des réprimandes, et encouragent les enfants à manger tout dans leur assiette (Gable et Lutz, 2001; Freedman et Alvarez, 2010; Ramsay et al., 2010). Des éducateurs travaillant au sein de milieux de garde en Californie, au Colorado, en Idaho et au Nevada ont également rapporté exercer davantage de contrôle sur l’alimentation des enfants qui sont des mangeurs capricieux, ou qui démontrent des comportements alimentaires déviants (Price, 2005). L’Academy of Nutrition and Dietetics recommande que les éducateurs obtiennent des sessions de formation sur les principes de base en nutrition pédiatrique, les stratégies pour créer un environnement positif lors des repas et savoir comment aider les enfants à développer des habitudes alimentaires saines (Benjamin Neelon et al., 2011). Cette association recommande aussi que les éducateurs informent les parents sur les pratiques alimentaires enseignées en milieu de garde afin que l’éducation soit poursuivie à la maison (Benjamin Neelon et al., 2011). Il est également suggéré que des sessions d’éducation soient offertes aux parents deux fois par année, en collaborant avec des experts en nutrition (American Academy of Pediatrics et al., 2010). Cependant, des études menées aux États-Unis ont démontré qu’il existe un manque d’éducation continue pour les éducateurs et peu de milieux de garde offrent des sessions d’éducation aux parents (Sigman-Grant et al., 2008; Trost et al., 2009). Récemment, une attention particulière a été accordée à la réduction du temps passé en état de sédentarité. Les comportements sédentaires (p. ex. être assis, visionner la télévision) ont été associés à l’obésité, à une diminution de la santé physique, de l’estime de soi, du désir de vouloir socialiser avec les autres, et même au succès académique des enfants d’âge scolaire (Tremblay et al., 2011). En 2011, la Société canadienne de physiologie de l’exercice a élaboré les premières directives canadiennes en matière de comportement sédentaire pour les enfants de zéro à quatre ans. Celles-ci recommandent que les personnes qui prennent soin des enfants, incluant les éducateurs, doivent limiter le temps que les enfants d’âge préscolaire (trois et quatre ans) 26 consacrent aux activités sédentaires, et que le temps passé devant un écran doive être limité à moins d’une heure par jour (Tremblay et al., 2012). Selon une étude par Trost et al. (2009) menée auprès de 297 milieux de garde au Kansas, près de deux tiers des éducateurs rapportaient que la télévision était allumée la majorité de la journée. Cette même étude a décrit qu’environ 55 % des éducateurs permettaient aux enfants de visionner la télévision, des films ou de jouer à des jeux vidéos quotidiennement (Trost et al., 2009). En 1997, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies a publié dix recommandations en matière d’activité physique pour les écoles et les programmes communautaires. Parmi celles-ci, suspendre des activités physiques comme moyen de punition est fortement découragé (National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion et Centers for Disease Control and Prevention, 1997). Cependant, l’étude de Trost et al. (2009) a identifié que 63 % des intervenants rapportaient empêcher les enfants de jouer s’ils se conduisaient mal. En lien avec ces résultats, McWilliams et al. (2009) ont également noté que les intervenants dans 38 milieux de garde en Caroline du Nord empêchaient les enfants de jouer s’ils se conduisaient mal. Une autre recommandation publiée par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies encourage les adultes à devenir des modèles qui sont physiquement actifs et de participer activement dans les activités physiques planifiées (National Center for Chronic Disease Prevention et Health Promotion and Centers for Disease Control and Prevention, 1997). Cependant, McWilliams et al. (2009) a observé que dans 61 % des milieux de garde, les intervenants ne participaient pas aux jeux actifs avec les enfants ou ne participaient qu’une ou deux fois durant la journée. Les intervenants dans 40 % des milieux de garde observés encourageaient verbalement les enfants à être actifs trois fois ou plus, tandis que les intervenants dans 49 % des milieux de garde ne les encourageaient qu’une fois ou moins (McWilliams et al., 2009). Tout comme pour l’alimentation, il est suggéré que les éducateurs et les parents reçoivent des formations ou des sessions d’information en lien avec l’activité physique (Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 2011). Malgré cette recommandation, peu d’éducateurs rapportent recevoir de l’éducation annuelle en matière d’activité physique et peu de milieux de garde offrent de l’éducation aux parents (Trost et al., 2009). 27 1.6 Modèle conceptuel et théorique La prévalence grandissante de l’obésité chez les enfants d’âge préscolaire et les répercussions de celle-ci sur leur santé et leur bien-être mettent en évidence l’importance de promouvoir de saines habitudes alimentaires et d’activité physique dès un jeune âge. Considérant que les enfants d’âge préscolaire passent près de 29 heures par semaine dans des soins non parentaux (Bushnik, 2006) et que le modèle de Bronfenbrenner et la TSC suggèrent que l’environnement social exercerait une influence importante sur la santé des enfants (Bronfenbrenner, 1979; Bandura, 1989), les milieux de garde pourraient être des endroits propices pour la promotion d’habitudes de vie saine chez ce groupe d’âge. De plus, les éducateurs et les pairs pourraient être des modèles importants dans l’adoption de comportements alimentaires sains et d’activité physique. Il est suggéré que l’efficacité des programmes de promotion de la santé dépende largement du cadre conceptuel ou théorique sur lequel ils sont fondés et qu’il serait d’autant plus favorable d’intégrer différents modèles et théories afin de reconnaître les multiples facettes du problème de santé (Nutbeam et Harris, 2004). Ce projet de doctorat adopte cette perspective, en présentant un modèle conceptuel et théorique qui intègre les concepts du modèle écologique de Bronfenbrenner et la TSC de Bandura (Figure 3). Les anneaux pâles du modèle représentent les divers systèmes du modèle de Bronfenbrenner qui exercent une influence indirecte sur les comportements alimentaires et d’activité physique des enfants d’âge préscolaire en milieux de garde. Partant de l’anneau extérieur se retrouvent le chronosystème, l’exosystème et le macrosystème. Fondée sur la littérature et sur les éléments théoriques présentés plus tôt, la conceptualisation de ce modèle suggère que les microsystèmes (éducateurs et pairs) et le mésosystème (relation bidirectionnelle entre les éducateurs et les pairs) représentent les sources d’influence les plus importantes de l’environnement social des enfants d’âge préscolaire fréquentant un milieu de garde. La double flèche entre les éducateurs et les pairs désigne le mésosystème, soit la relation réciproque entre ces deux microsystèmes. En d’autres mots, le comportement de l’enfant pourrait être influencé par la façon dont les éducateurs réagissent aux comportements des pairs ou par la façon dont les pairs réagissent aux comportements des éducateurs. Par exemple, un enfant qui observe les éducateurs féliciter ses pairs pour avoir mangé des légumes serait, selon la TSC, plus 28 susceptible de manger ses légumes. De plus, si un éducateur amorce une activité physique et que les pairs y participent, l’enfant serait également plus susceptible d’y participer. Figure 3 : Modèle conceptuel et théorique du projet (cette figure a été créée spécifiquement pour cette thèse par Nick Ward Designs, 2015) Les microsystèmes du modèle sont représentés par les pairs et les éducateurs, tandis que l’ontosystème, soit l’enfant, est représenté au centre. Les relations potentielles entre ces microsystèmes et l’enfant sont représentées par des flèches à sens unique. La TSC est présentée au centre de cette triade afin de représenter les processus cognitifs pouvant expliquer chacune de ces relations. Néanmoins, les microsystèmes, le mésosystème et la TSC qui relie le tout représentent le cœur de ce projet de doctorat. Quoique ce modèle conceptuel et théorique suggère que l’environnement social en milieux de garde pourrait être important dans l’adoption de comportements alimentaires sains et d’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire, le portrait que dresse la littérature existante suggère 29 que l’alimentation des enfants est sous-optimale, que les enfants passent peu de temps à être physiquement actifs et que les pratiques recommandées sont peu ou pas appliquées en milieu de garde. Il est donc pertinent d’explorer de quelles façons les éducateurs et les pairs peuvent influencer l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. 30 2. RECENSION DES ÉCRITS Les articles qui suivent ont été rédigés dans le but de rapporter, de façon systématique, la littérature existante sur l’influence de l’environnement social en milieu de garde, sur les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Plus spécifiquement, ces articles rapportent les résultats d’études ayant examiné l’association, les prédicteurs ou l’efficacité des pratiques des éducateurs en milieu de garde et des pairs sur les comportements alimentaires et d’activité physique des enfants entre l’âge de trois et cinq ans. Le premier article décrit le protocole (article 1) suivi afin de compléter la revue systématique qui rapporte l’association entre les pratiques des éducateurs et les comportements des enfants d’âge préscolaire (article 2). Ce protocole a également été utilisé pour guider la deuxième revue de littérature sur l’influence des pairs sur les comportements alimentaires et d’activité physique des enfants de 3 à 5 ans (article 3). Les deux revues systématiques ont été inscrites à PROSPERO, un registre international de revues systématique en cours, et ont été rédigées selon les lignes directrices du Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA), comme recommandé ou exigé lors de la publication de revues systématique dans le domaine médical. En plus de rapporter les résultats d’études précédentes, ces revues évaluent la qualité méthodologique de ces études, ainsi que le niveau de preuve global. Les forces et faiblesses des études précédentes sont discutées, et des avenues futures pour des études subséquentes sont suggérées. Les conclusions émises par ces revues ont guidé l’élaboration des objectifs spécifiques de ce projet de doctorat. 31 2.1 Article 1 Correlates, determinants, and effectiveness of childcare educators’ practices and behaviours on preschoolers’ physical activity and eating behaviours: a systematic review protocol Auteurs de l’article : Ward S, Bélanger M, Donovan D, Horsman, A, Carrier N. Statut de l’article : publié dans la revue périodique Systematic Reviews Avant-propos : Ce protocole a été réalisé en collaboration avec mon directeur, Pr Mathieu Bélanger, les membres de mon comité d’encadrement, Dre Denise Donovan et Pre Natalie Carrier, ainsi que la bibliothécaire médicale du Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Amanda Horsman. Sous leur supervision, j’ai révisé la littérature, j’ai généré la question de recherche et j’ai écrit le manuscrit. Pr Bélanger et moi avons conceptualisé le protocole et Mme Horsman a aidé au développement de la stratégie de recherche. Pr Bélanger, Dre Donovan, Mme Horsman et Pre Carrier ont révisé le contenu de cet article et ont contribué de façon significative par leurs commentaires et suggestions tout au long du processus de rédaction. Tous les auteurs ont approuvé la version finale de cet article et aucun conflit d’intérêts n’a été présent. Cet article a été publié dans la revue périodique Systematic Reviews en février 2015 et a été reproduit sans besoin d’autorisation en vertu de la licence de BioMed Central. Ward S, Bélanger M, Donovan D, Horsman A, Carrier N (2015) Correlates, determinants, and effectiveness of childcare educators’ practices and behaviours on preschoolers’ physical activity and eating behaviours: a systematic review protocol. Syst Rev 4:18-23. 32 Résumé : Problématique : Dans les pays développés, environ 12 % des enfants de moins de cinq ans ont un surpoids ou sont obèses. Puisque les enfants passent 30 heures par semaine ou plus dans des milieux de garde avec leurs éducateurs, cibler les éducateurs en tant que modèles pourrait être une stratégie efficace pour promouvoir de saines habitudes alimentaires et d’activité physique chez les jeunes enfants. Ce manuscrit décrit les méthodes utilisées pour effectuer une revue systématique de la littérature sur les moyens par lesquels les éducateurs influencent les habitudes alimentaires et d’activité physique des enfants, ainsi que les liens qui existent entre les pratiques et les comportements des éducateurs et les comportements des enfants. Méthodes : Des articles révisés par comité de pairs seront obtenus par recherche informatique dans six bases de données : PubMed, The Cochrane Library, Science Direct, CINAHL, Wiley et SportDiscus. Les études quantitatives publiées en anglais ou en français rapportant les déterminants, les prédicteurs ou l’efficacité des pratiques et des comportements des éducateurs sur les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire seront incluses. La qualité des études retenues sera évaluée en utilisant le Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Des analyses descriptives des caractéristiques des études seront rapportées, ainsi que le devis de l’étude et les outils de mesures utilisés. Les accords interjuges pour la sélection et la qualité des études seront rapportés, et les résultats non ajustés et ajustés des études seront présentés. La revue systématique suivra les lignes directrices proposées par le Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA). Conclusion : Cette revue systématique permettra de mieux comprendre la façon dont les éducateurs peuvent être des modèles pour les jeunes enfants, ainsi que l’influence (ou l’impact) de leurs comportements sur la santé des enfants à court et à long terme. Les résultats de cette revue permettront d’obtenir de l’information importante qui pourra être utilisée pour améliorer les stratégies et les initiatives de prévention d’obésité et servir de guide pour améliorer ou implanter des politiques de saine alimentation et d’activité physique dans les milieux de garde. 33 Correlates, determinants, and effectiveness of childcare educators’ practices and behaviours on preschoolers’ physical activity and eating behaviours: a systematic review protocol Stéphanie Ward1* * Corresponding author Email: [email protected] Mathieu Bélanger2 Email: [email protected] Denise Donovan3 Email: [email protected] Amanda Horsman4 Email: [email protected] Natalie Carrier5 Email: [email protected] 1 Université de Sherbrooke, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.- Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux, Moncton E1A 3E9, NB, Canada 2 Université de Sherbrooke, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.- Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux, Moncton E1A 3E9, NB, Canada 3 Université de Sherbrooke, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.- Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux, Moncton E1A 3E9, NB, Canada 4 Université de Moncton, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.- Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux Moncton, E1A 3E9 NB, Canada 5 Université de Moncton, École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales, Pavillon Jacqueline-Bouchard 51 Antonine-Maillet Avenue, Moncton E1A 3E9, NB, Canada 34 Abstract Background Worldwide, approximately 12% of children under the age of 5 are either overweight or obese. As many young children spend 30 h or more per week in childcare centres with childcare educators. Targeting childcare educators as role models may prove an effective strategy for the promotion of healthy eating and physical activity. This manuscript describes the methods to systematically review existing literature relating to how childcare educators influence children’s healthy eating and physical activity behaviours, as well as the links between specific practices and behaviours of childcare educators and children’s healthy lifestyle behaviours. Methods Relevant peer-reviewed studies will be identified through a computerized literature search in six databases: PubMed, The Cochrane Library, Science Direct, CINAHL, Wiley and SportDiscus. Quantitative studies written in English or French reporting the correlates, predictors or effectiveness of childcare educators’ practices and behaviours on preschoolers’ healthy eating and physical activity behaviours will be included. The quality of retained studies will be assessed using the Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Descriptive summary statistics of study characteristics will be reported as well as the study designs and exposure and outcome measures. Inter-rater agreements for study selection and quality assessments will be reported and unadjusted, and adjusted results will be presented. Reporting of the systematic review will follow the Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA) guidelines. Discussion This systematic review will contribute to a better understanding of the potential of childcare educators as role models for young children, as well as the influence (or impact) of their behaviours and intervention on children’s short- and long-term health. It will provide important information that could be used to improve obesity prevention strategies and initiatives, as well as to guide the improvement or implementation of effective healthy eating and physical activity policies in childcare centres. 35 Systematic review registration PROSPERO (CRD42014012973) Keywords Physical activity, Healthy eating, Childcare educator, Preschool child, Childcare centre 36 BACKGROUND Childhood obesity has been recognized as one of the greatest public health challenges of the 21st century [1]. Between 1990 and 2010, the worldwide prevalence of overweight and obesity in children under 5 years of age has increased from 4.2% to 6.7% [2]. In 2010, it was estimated that 43 million children were either overweight or obese and this number is likely to rise to 60 million by 2020 [2]. Moreover, an estimated 92 million children were at risk of being overweight because of changing patterns in nutrition and physical activity [2]. In developed countries, the prevalence of overweight and obesity affects more than 8 million 0 to 5 year-olds which is nearly double the prevalence observed in developing countries [2]. The prevalence of childhood overweight and obesity in developed countries is expected to rise from 11.7% in 2010 to 14.1% by 2020 [2]. Children with an elevated body mass index have a greater risk of developing chronic diseases, such as cardiovascular diseases, hypertension and type 2 diabetes in adulthood [3-5], as well as developing these diseases earlier in life [6]. Some consequences of obesity can also be seen in childhood [7]. Over half of children between the ages of 5 and 10 who are overweight have at least one risk factor for cardiovascular diseases, such as hypertension, hyperlipidemia or elevated insulin levels [8]. Children who are overweight are also at risk for emotional distress and compromised social well-being [9]. Furthermore, children who become obese before the age of 6 have an increased risk of being obese later in childhood [10] and are at least four times more likely to become obese adults [11,12]. Although the origins of obesity are complex, childhood obesity is primarily the result of an imbalance between energy intake and energy expenditure [13]. Many environmental factors, found in various settings such as in the home or in schools and neighborhoods, promote the consumption of unhealthy foods and reduce physical activity in children [13]. Preschoolers depend primarily on adults to offer healthy diet and physical activity-related opportunities. Therefore, adults have a large influence on children’s lifestyle patterns. While parents are the primary caregivers, a significant percentage of preschoolers receive formal childcare outside the home. In 2010, 80.6% of children between the ages of 3 and 5 living in developed countries received formal childcare [14]. Among the European countries, childcare attendance is particularly high, with almost universal coverage in countries such as Belgium, France and Spain [14]. In other developed 37 countries, attendance rates vary from 47.3% in Canada, 66.5% in the United States and up to 90.3% in Japan [14]. Hence, it has been suggested that childcare settings could be key locations for promoting healthy eating and physical activity behaviours in young children [15] and could have an impact on their weight throughout childhood [16]. A recent systematic review reported the impact of various types of healthy eating interventions delivered in childcare centres on children’s food choices [17]. The review included single intervention studies which involved the modification of vegetable servings, and educational interventions which were delivered either by teachers, trained individuals or nutritional educators. Multicomponent interventions were also reviewed and included a variety of nutritional-related activities and environmental changes such as implementing healthy school policies and increasing the availability of fruit and vegetables [17]. Results indicated that healthy eating interventions in childcare centres can positively influence children’s consumption of vegetables and fruit as well as improving their nutrition-related knowledge [17]. Another recent systematic review of physical activity interventions in childcare centres found that physical activity could be promoted by limiting the number of children playing at one time, using ground markings and equipment, and focusing on goal-setting or reinforcement [18]. Therefore, intervention studies have shown that childcare centres are settings that can offer a variety of strategies and opportunities to help children adopt healthy lifestyle patterns. Despite these recent literature reviews, it remains unclear how childcare educators’ practices or behaviours influence, predict or correlate with children’s physical activity and healthy eating behaviours. Bandura’s theory of observational learning suggests that children’s behaviours can be influenced by the people they observe in their environment [19]. For example, a study found that parents who role-modelled healthy lifestyles influenced preschoolers’ consumption of vegetables, fruit and junk food and level of sedentary behaviour [20]. Since children often spend close to, or more than 30 h a week in childcare centres, [21,22] many of them spend nearly as much of their waking hours with their childcare educators as with their parents. This suggests that childcare educators may also have a significant influence on young children’s eating behaviours [23] and physical activity behaviours [16]. 38 Objectives This review will provide a summary of empirical studies that have examined the influence of childcare educators on children’s eating behaviours and physical activity in preschoolers. Specifically, this systematic review will identify how childcare educators’ practices and behaviours predict or are correlated with preschoolers’ physical activity and eating behaviours in childcare centres and assess the effectiveness of interventions involving a modification of educators’ practices and behaviours on children’s own behaviours. The main goal of this review will be to identify the potential role of childcare educators as models for the development of healthy eating and physical activity behaviours of children, as well as to suggest avenues for future research. METHODS/DESIGN Design This systematic review will follow the guidelines of the Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA) statement [24]. The PRISMA statement consists of a 27item checklist that ensures the transparency and complete reporting of systematic reviews. Eligibility criteria In order to be included in this review, studies will need to 1) assess the unique contribution of childcare educators’ practices or behaviours on children’s eating or physical activity behaviours, 2) focus on physical activity, healthy eating or both outcomes of preschoolers attending childcare centres and 3) be published in either English or French. Studies for which secondary outcomes and analyses meet the above criteria will also be included in this review. Studies of multi-component interventions will be excluded if it is not possible to discern whether the effects reported relate to a variable representing childcare educators’ practices/behaviours. Consistent with the Theory of Observational Learning, studies will also be excluded if the educator-level variable of interest does not relate to practices or behaviours they model. 39 Types of studies In this systematic review, quantitative studies found in peer-reviewed journals will be included. In order to assess the effectiveness of interventions involving the modification of educator’s practices and behaviours on children’s own behaviours, the review will include randomized controlled trials (RCT), quasi-randomized, cluster-randomized trials and non-randomized controlled trials. Crosssectional studies will be included to assess the correlates of educators’ practices and behaviours and children’s eating and physical activity behaviours. Finally, in order to determine how childcare educators’ practices and behaviours predict children’s behaviours, cohort (prospective and retrospective) and case-controlled studies will be included. Although the inclusion of nonexperimental studies in systematic reviews is debated [25-27], the value of including data from these types of studies in reviews of health interventions is increasingly recognized [26,28]. Specifically, if search results indicate a limited number of experimental or interventional studies focusing specifically on childcare educators, the use of non-randomized or observational-type evidence can provide the justification for future RCTs [25]. Although systematic reviews and meta-analyses of healthy eating physical activity or both interventions will not be included in the review, the reference lists will be checked to ensure that all potentially relevant studies have been identified. Since this review aims to assess the influence of childcare educators on children’s nutrition and physical activity behaviours, qualitative studies will not be included. Other research articles that will not be considered for this review include opinion articles, government or organizational reports, systematic reviews or literature reviews of obesity interventions, books or book chapters, conference abstracts or proceedings, dissertations, theses, blogs, editorials and newsletters. Population of interest This review will focus on preschoolers attending childcare centres. A childcare centre is a facility where care is provided for infants, toddlers and/or preschoolers by a person other than the child’s legal guardian [29]. These may also be referred to as kindergartens, nurseries or preschools in different countries and may be located in homes or institutional settings, all of which will be considered in this review. 40 The preschool years relate to a stage of development where preschoolers increase their independence, experience broader social circumstances and expand their ability to control behaviour [30]. It is at this stage that children begin to interact with a larger circle of adults and peers [30], therefore making preschoolers particularly susceptible to external social influences. Preschoolers are generally characterized as children between the ages of 3 and 5 who have not yet attended school [30]. However, PubMed defines preschoolers as children who are between the ages of 2 and 5. Therefore, this definition will be used in this review. In cases where studies have included children of less than 2 or more than 5 years of age, those for which separate analyses were computed for children in our target age group will be included. In the latter case, only data from the age range of interest will be reported. To be included in the review, studies will need to include a measure of childcare educators’ specific practices or behaviours. A childcare educator will be defined as a person employed by a childcare centre who instructs children or provides care for children. There will be no restrictions as to the gender, ethnicity or socioeconomic statuses of any of the participants. Outcome measures Objectively and subjectively measured physical activity and eating behaviours of preschoolers will be the primary outcomes of this review. Physical activity-related outcomes can include intensity levels, duration of physical activity, frequency of physical activity or sedentary behaviour (e.g. screen time). Eating behaviours can include types of food eaten (e.g. vegetables, fruits, high-fat foods), nutrient intake (e.g. calcium, saturated fat), meal-time behaviours and attitudes (e.g. openness to try new foods) or nutrition-related knowledge. Search methods The search strategy, including keywords and choice of database selection, will be developed in collaboration with an experienced medical research librarian (AH). A computerized literature search will be conducted in PubMed, The Cochrane Library, Science Direct, CINAHL, Wiley and SportDiscus. Specific search strategies will be initially formulated in PubMed and adapted for each database (Table 1). The reference lists of identified articles will also be reviewed to ensure that all 41 relevant studies are retrieved. All references emerging from the selected search strategies will be exported into the reference manager, Mendeley®, where duplicates will be removed. Table 1 Search strategy developed in PubMed Database Search strategy PubMed (("Motor Activity"[Mesh:noexp] OR "motor activity"[All Fields] OR (MEDLINE) "Exercise"[Mesh] OR "exercise"[All Fields] OR "Play and Playthings"[Mesh] OR "active play"[All Fields] OR "play"[All Fields] OR "Accelerometry"[Mesh] OR "Accelerometer" OR "Physical Exertion"[Mesh] OR "Physical Exertion"[All Fields] OR "Physical Activity"[All Fields] OR "Movement"[Mesh:noexp] OR "physical activity intensity"[All Fields]) OR ("Food Preferences"[Mesh] OR "Food Preferences"[All Fields] OR "Food Behaviours"[Mesh] OR "Food Behaviours"[All Fields] OR "feeding behaviour"[MESH] OR "eating behaviour"[All Fields] OR "child nutrition sciences"[MESH] OR "child nutrition sciences"[All Fields]) OR ("Obesity/prevention and control"[Mesh] OR "obesity"[All Fields] OR "obesity prevention"[All Fields])) "Caregivers/psychology"[MESH] AND OR ("Caregivers"[Mesh] "Caregivers"[All Fields] OR OR "Faculty"[Mesh] OR "educator"[All Fields] OR "childcare provider"[All Fields] OR "childcare worker"[All Fields]) AND ("Schools, Nursery"[Mesh] OR "nursery schools"[All Fields] OR "Childcare"[Mesh] OR "Child Day Care Centers"[Mesh] OR "Child Day Care Centers"[All Fields] OR "Daycare"[All Fields] OR “preschool”[All Fields] OR "child, preschool"[MeSH Terms]) NOT ("infant"[MeSH Terms] OR "infant"[All Fields]) Selection of studies Titles and abstracts of studies emerging from the searches will be checked independently by two investigators (SW and MB), who will then check each other’s references [27]. In the case of a disagreement between the two investigators, the full-text will be checked. The first author (SW) will review the full-text of all the studies and will assess them against the inclusion criteria. A second review of all the eligible or potentially eligible studies will be independently assessed by one of three other investigators (MB, DD, NC), each reviewing one-third of the articles. Studies 42 that do not meet the inclusion criteria or for which full-text versions could not be found or obtained, will be excluded. Disagreements between the reviewers as to the relevance of the study will be resolved through discussion among all four authors. A flow diagram of study selection will be constructed along with the reasons for inclusion and exclusion of the studies, as recommended in the guidelines for reporting systematic reviews presented in the PRISMA statement [24]. The fulltext of all studies meeting the inclusion criteria will be imported and stored in Mendeley®. Data extraction and management Data will be entered into an electronic study-specific data extraction sheet by four independent investigators. The first author will initially extract data from all articles, while the second, third and fifth authors will each, independently, extract data from one-third of all included publications. Disagreements and missing data problems will be resolved through discussion among all the authors. Extracted variables will include 1) study characteristics (e.g. author names, year, title of the study, country of origin), 2) type of study, 3) sample characteristics (size, age range or mean age of participants, gender of participants, socio-demographic characteristics), 4) aim and description of the study or intervention, 5) methods of assessment or tools and 6) key outcomes and data. Quality assessment Each eligible study will be assessed for quality using the validated Quality Assessment Tool for Quantitative Studies, developed by the Effective Public Health Practice Project (EPHPP) [31]. This tool was developed in order to provide high quality systematic reviews of articles relating to public health topics (31). Eight aspects of quality are assessed: 1) selection bias, 2) study design, 3) confounders, 4) blinding, 5) data collection methods, 6) withdrawals and dropouts, 7) intervention integrity and 8) analysis, leading to an overall methodological rating of strong, moderate or weak [31]. The quality of all the included studies will be assessed by the first author. The second, third and fifth authors will each check one-third of the publications for completeness and accuracy of the quality assessment. Differences in the quality assessment will be resolved by discussion among all of the authors. 43 Data analysis and reporting of findings Data synthesis will begin by presenting a descriptive summary of the included studies’ characteristics. Summary tables describing the studies and their methodological quality assessment will also be provided. The relevant outcomes of this review (healthy eating and physical activity) will be reported and discussed separately. Percentage of agreement between authors as to study inclusion and quality assessment will be reported, as well as the kappa estimates and P values. As recommended by the Cochrane Collaboration, randomized trials and non-randomized studies will be presented separately [27]. For the purpose of this review, types of studies will be separated to reflect those assessing the effectiveness, predictors and correlates of childcare educators’ practices or behaviours on children’s eating and physical activity behaviours. Whenever possible, for studies which assess effectiveness of interventions, pooled estimates of between group differences will be provided; for studies related to predictors, childcare estimated longitudinal effects will be reported by providing pooled estimates of within and between group differences in change, odd ratios or risk ratios; and pooled correlations or odd ratios will be computed for results from cross-sectional studies. Nevertheless, it is anticipated that there will be a large heterogeneity of outcomes, methods and measurement tools. Therefore, data will be narratively synthesized for each individual study and both adjusted and non-adjusted results will be reported. The strengths and limitations of each of the included studies will also be reported. Finally, recommendations for future research possibilities and potential implications for obesity prevention and public health will be discussed. DISCUSSION Implications for health and health research Overweight and obesity rates continue to raise health and economic concerns around the globe. Obesity prevention interventions targeting children are necessary in order to prevent the onset of chronic diseases later in life. Focusing on promoting healthier eating and physical activity 44 behaviours in childcare centres could be an effective way of reducing overweight and obesity in young children, and helping them adopt healthier lifestyle patterns that could be maintained throughout childhood, adolescence and adulthood. Given the importance of adults’ role in modelling, teaching, and encouraging behaviours, childcare educators could have the potential to influence the adoption of physical activity and healthy eating behaviour of children in their care. This systematic review will provide important information for childcare educators, directors, parents, researchers and decision-makers, who are looking for ways of preventing obesity and encouraging healthy lifestyle patterns. This review is expected to provide a foundation for ongoing and new research to develop effective interventions and resources for childcare centres. One potential by-product of this review is the integration of nutrition and physical activity concepts in childcare educators’ academic curriculum and the development of continued education, professional development courses or webinars for childcare educators. Strengths and limitations of the review This systematic review will be the first to review studies on childcare educators as role models for healthy lifestyle behaviours in preschoolers. Strengths of this review include the detailed systematic approach for searching articles, the use of a validated tool aimed at assessing quality of various types of studies relating to public health, not restricting the publication period and including studies published in both English and French. Limitations of this review must also be acknowledged. Among them, is the risk of integrating reporting bias since the review will involve the judgments of the authors. However, this risk of bias will be reduced by the independent reviews of each paper by three investigators. This study will only include quantitative studies, which will limit findings from qualitative studies that may provide insight on why certain practices and behaviours of childcare educators are observed or not in the centres. Finally, we will not be reporting the impact of childcare educators on weight or anthropometric characteristics of children. 45 Dissemination The findings from this systematic review will be disseminated for scientific peer-reviewed publications and will be the subject of conference presentations. This review will also be disseminated to health and education researchers and to policy makers and stakeholders working for government and non-profit organizations related to education and health promotion. The ultimate goal of this review is to produce key information that will be used to improve obesity prevention strategies and initiatives, as well as to provide guidance for improving or implementing effective healthy eating and physical activity policies in childcare centres. This review will provide insight on the extent to which childcare educators may be important role models for children’s healthy lifestyle behaviours, and how their involvement in healthy eating and physical activity promotion may contribute to healthier children. Abbreviations EPHPP, Effective Public Health Practice Project; PRISMA, Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses; RCT, randomized controlled trials Competing interests The authors declare that they have no competing interests. Authors’ contributions SW reviewed previous systematic reviews, generated the research question, and wrote the manuscript. SW and MB conceptualized the protocol. AH provided guidance for developing the search strategy. MB, DD, AH and NC reviewed the manuscript for important intellectual content and provided comments. All authors read and approved the final manuscript. Acknowledgements SW was funded through the Frederick Banting and Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award from the Canadian Institutes of Health Research. The funder did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript or the decision to submit it for publication. 46 REFERENCES 1. World Health Organization. Population-Based Approaches to Childhood Obesity Prevention. World Health Organization. 2012. http://www.who.int/dietphysicalactivity/childhood/WHO_ new_childhoodobesity_PREVENTION_27nov_HR_PRINT_OK.pdf. Accessed 13 July 2014. 2. de Onis M, Blossner M, Borghi E. Global prevalence and trends of overweight and obesity among preschool children. Am J Clin Nutr. 2010;92:1257–64. 3. Park M, Falconer C, Viner R, Kinra S. The impact of childhood obesity on morbidity and mortality in adulthood: a systematic review. Obes Rev. 2012;13:985–1000. 4. Reilly J, Kelly J. 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En collaboration avec Pr Bélanger, Dre Donovan et Pre Carrier, nous avons évalué les articles retrouvés contre les critères d’inclusion et d’exclusion, nous avons extrait les données des articles inclus, et nous avons évalué la qualité méthodologique des études et la force de l’évidence. Tous les auteurs ci-haut ont révisé le contenu de cette revue systématique et ont contribué de façon significative au contenu scientifique de la revue, et au processus de rédaction. Tous les auteurs ont approuvé la version finale de cet article et aucun conflit d’intérêts n’a été rapporté. Cet article a été publié dans la revue périodique Obesity Reviews en août 2015. Cette revue est le journal officiel pour le World Obesity Federation. Le lectorat inclut les endocrinologues, les cardiologues, les endocrinologues, les diététistes, les pédiatres, les obstétriciens, les rhumatologues, les médecins de famille, les chirurgiens, les agences de financement, et les décideurs politiques en matière d’obésité. Cet article a été reproduit avec l’autorisation de John Wiley and Sons. Ward S, Bélanger M, Donovan D, Carrier N. (2015) Systematic review of the relationship between childcare educators' practices and preschoolers' physical activity and eating behaviours. Obes Rev 16(12):1055-1070. 51 Résumé : Problématique : Le rôle des éducateurs dans les milieux de garde est important considérant que 81 % des enfants d’âge préscolaire des pays développés reçoivent des soins de garde hors domicile. Puisque les enfants apprennent en observant et en imitant les autres, les éducateurs en milieux de garde pourraient jouer un rôle dans la promotion de saines habitudes alimentaires et d’activité physique chez les jeunes enfants. Méthodes : Six bases de données ont été consultées afin d’identifier les études quantitatives, révisées par les pairs, et rédigées en anglais ou en français. Celles-ci devaient rapporter les corrélats, les prédicteurs, ou l’efficacité des pratiques des éducateurs, et les comportements alimentaires et d’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Le risque de biais a été évalué selon le Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Résultats : Quinze articles ont été inclus dans cette revue: dix ont mesuré les niveaux d’activité physique, et cinq ont évalué les comportements alimentaires. Le score de qualité était faible pour huit de ces articles et modéré pour les sept autres. Deux de quatre études transversales ont rapporté une relation positive entre les éducateurs et les comportements des enfants. Onze interventions ont rapporté un effet favorable. Conclusion : Les éducateurs pourraient jouer un rôle positif dans la promotion d’habitudes de vie saine chez les enfants, mais cette conclusion est appuyée par un petit nombre d’interventions de qualité faible ou modérée. L’influence de pratiques spécifiques des éducateurs sur les comportements alimentaires et d’activité physique des enfants demeure incertaine. 52 Systematic review of the relationship between childcare educators’ practices, and preschoolers’ physical activity and eating behaviours Stéphanie Ward, RD, MSc (Corresponding author) PhD graduate student, Faculty of medicine and health sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Pavillon J.-Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux Moncton, NB Canada E1A 3E9 Phone: (506) 863-2273 Email: [email protected] Mathieu Bélanger, Ph. D. Assistant Professor, Department of family medicine, Université de Sherbrooke Director of research, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Epidemiologist, Vitalité Health Network Pavillon J.-Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux Moncton, NB Canada E1A 3E9 Phone: (506) 863-2221 Email: [email protected] Denise Donovan, MD, MPH Associate Professor, Department of Community Health Sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Pavillon J.-Raymond Frenette 100, rue des Aboiteaux Moncton, NB 53 Canada E1A 3E9 Phone: (506) 863-2269 Email: [email protected] Natalie Carrier, Ph. D. Director and Associate Professor, École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales, Université de Moncton Pavillon Jacqueline-Bouchard 51 Antonine-Maillet Avenue Moncton, NB Canada E1A 3E9 Phone: 1 (506) 858-4003 Fax : 1 (506) 858-4283 Email : [email protected] Keywords childcare centre, childcare educator, physical activity, eating behaviour Running title Review of childcare educators’ practices Acknowledgements SW was supported by a Canadian Institutes of Health Research Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award and by the Gérard-Eugène-Plante Doctoral Scholarship. The funders did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript or the decision to submit it for publication. Conflict of interest statement The authors declare no conflicts of interest. 54 ABSTRACT The role of childcare educators is important given that 81% of preschoolers living in developed countries receive childcare outside their home. Since children learn by observing and imitating others, childcare educators may play a role in promoting healthy eating behaviours and physical activity in young children. Six databases were searched for quantitative peer-reviewed, English or French primary studies reporting the correlates, predictors or effectiveness of childcare educators’ practices on preschoolers’ healthy eating and physical activity behaviours. Risk of bias was assessed using the Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Fifteen articles were included in this review: ten measured physical activity levels and five assessed eating behaviours. The quality score was rated as low for eight of these articles, and as moderate for the remaining seven. Two of four cross-sectional studies reported a positive relationship between educators and children’s behaviours. Eleven intervention studies reported significant favourable effects of interventions. Educators may play a positive role in promoting healthy behaviours in children, but this is mainly based on a small number of intervention type studies of low or moderate quality. The influence of specific components of educators’ practices on children’s healthy eating and physical activity behaviours remains inconclusive. 55 INTRODUCTION Childhood obesity has become a worldwide public health challenge, affecting approximately 43 million children under the age of 5 in 2010 [1]. The prevalence of overweight and obese children worldwide has increased from 4.2% to 6.7% since 1990; an increase that is expected to continue over the next decade [1]. Beyond being linked to an increased risk of remaining obese throughout childhood [2] and into adulthood [3], childhood obesity has been associated with immediate and long-term physical and emotional health problems [4–8]. In young children, obesity is primarily caused by an energy imbalance [9] which can be largely influenced by adults given the control they exert over the quality of children’s diet and their exposure to opportunities to be physically active. Although parents tend to be the primary caregivers of children, approximately 81% of children between the ages of 3 and 5 living in developed countries receive childcare outside their home [10]. Although the average number of hours children spend in childcare varies considerably across countries [10], more than half of children in the United States and Canada spend an average of 30 hours a week in childcare [11,12]. Similarly, in a number of European countries, preschoolers are enrolled in formal childcare for an average of 30 hours or more per week [13]. Childcare centres could therefore be key settings for promoting healthy eating and physical activity behaviours in children, particularly in developed countries. The theory of observational learning suggests that children’s behaviour is partly shaped by observing and mimicking the behaviour of others [14]. Behaviours modelled by educators in childcare centres may therefore have an important influence on the behaviours adopted by children [15,16]. Although some childcare-based nutrition and physical activity interventions have demonstrated positive outcomes on children’s behaviours [17,18], little is known about how the social environment influences these behaviours. Guidelines from the American Academy of Pediatrics, the American Public Health Association and the American Dietetic Association recommend that childcare educators provide opportunities for children to learn about food, practice and model healthy eating behaviours, have frequent conversations on trying and enjoying healthy foods, and to let children serve themselves during meals [19,20]. The American Dietetic Association also reinforces the importance of creating positive environments at mealtimes, which includes letting children decide what and how much to eat and not forcing children to finish their plate [19]. With regards to recommendations related to 56 physical activity, the Centers for Disease Control and Prevention discourages withholding physical activities as means of punishment and encourages adults to actively participate in physical activities with children [21]. Some childcare educators’ practices are aligned with guidelines, such as eating their lunch with children at mealtime, presenting new food enthusiastically, and structuring game-like lessons around food [22–24]. However, negative feeding practices have also been reported, including one study where over half of the 72 educators who completed the study questionnaire encouraged or forced children to eat specific desirable food items, not letting children decide how much to eat, using desserts as a reward for eating, and offering only foods they believe children like [25]. Other frequent negative feeding practices observed included not allowing children to feed themselves [22,23,26], encouraging children to finish their plate and reprimanding children who did not eat all of their meal [25,27,28]. Educators may be unaware of the role they can play in helping children become more physically active, and may unknowingly contribute to sedentary behaviours [29]. Educators in 96 childcare centres were observed using few prompts for physical activity and frequently withholding physical activities as punishment for bad behaviour [30]. Another qualitative study among 87 educators of 4- to 6-year-old children found that educators perceived preschoolers as sufficiently active and reported that children need to learn to sit still in order to prepare them for primary school [31]. The present review aims to identify if childcare educators’ practices predict or are associated with preschoolers’ physical activity and eating behaviours in childcare centres and to assess the effectiveness of interventions that control educators’ practices or behaviours in order to improve preschoolers’ physical activity and eating behaviours. METHODS Protocol and registration The protocol for this review was published elsewhere [32] and describes the methodology used according to the Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA) 57 recommendations [33]. This review was also registered with the International prospective register of systematic reviews (PROSPERO) record CRD42014012973. Overview of methods Six electronic databases were searched: PubMed, The Cochrane Library, Science Direct, SportDiscus, CINAHL, and Wiley. The search strategy, including keywords and choice of databases, was developed in collaboration with an experienced librarian. Keywords, including physical activity, eating behaviour, obesity, childcare educator, and childcare centre, as well as their MeSH (medical subject heading) equivalents were used in various combinations and adapted to each database searched. Reference lists of eligible studies or of systematic reviews and metaanalyses were reviewed to ensure that all potentially eligible studies were retrieved. Eligible studies were peer-reviewed and original studies, published in either English or French, whose participants were preschoolers who received formal childcare by a non-relative. All types of quantitative study designs were eligible for this review, as to include all possible studies relating to the research topic. Also, included studies had to assess the unique contribution of childcare educators’ practices or behaviours, on children’s physical activity or eating behaviours. Therefore, multicomponent interventions, such as those which involved parents, modifications to the built environment or to policies, etc., or for which the study results could not be explained solely by the educators’ practices or behaviours (e.g. the intervention was delivered in collaboration with nutrition or physical activity specialists, or no information was provided as to how physical activity sessions were delivered by educators), were excluded from this review. No publication date restrictions were used in any of the databases, and the search was completed in June 2015. Once duplicates were removed, titles and abstracts were assessed independently by two authors (SW and MB), who then checked each other’s references. The full texts of potentially eligible studies were retrieved and assessed against inclusion criteria by the first author (SW). A second review of the potentially eligible studies was then conducted by one of the three other authors (MB, DD and NC), who each reviewed one third of the articles. The first author extracted data from all articles, while the second, third and fourth authors each independently extracted data from one third of all included publications. Agreement between authors as to which study should be included in the review was high (95.2% agreement; kappa = 0.818; p<0.001) and disagreements were resolved through discussion among authors. The methodological quality of all the included 58 studies was assessed by the first author using the Quality Assessment Tool for Quantitative Studies, developed by the Effective Public Health Practice Project (EPHPP) [34]. This tool was chosen because of its ability to assess the quality of various quantitative study designs relating to public health topics, and assesses the quality of the studies using six criteria: 1) selection bias, 2) study design, 3) confounders, 4) blinding, 5) data collection, and 6) withdrawals and dropouts [34]. Using the same method, the second, third and fourth authors each checked one third of the publications for completeness and accuracy of the quality assessment. Agreement between authors on the six items scored during the quality assessment was 100% (kappa= 1.0; p<0.001). Because of the heterogeneity of the study designs, outcomes, methods and measurement tools, meta-analyses were not feasible. Therefore, a systematic descriptive narrative synthesis was carried out. When study results were not expressed numerically, values were extracted from available figures. In order to draw overall conclusions a rating system of levels of evidence was used [35,36]. Strength of evidence was based on the study design, methodology assessment and consistency of results, and were determined as follows [36]: 1) strong evidence: at least two RCTs of high quality showing consistent results; 2) moderate evidence: at least one RCT of high quality, and at least one RCT of moderate or low quality or one quasi-experimental trial of high quality with consistent results; 3) weak evidence: only one RCT of high quality or multiple moderate to low-quality RCT, and quasi-experimental trials of high, moderate or low quality, all showing consistent results; and 4) insufficient evidence: only one low- or moderate-quality RCT or one high, moderate or low-quality quasi-experimental trial, or negative or contradictory outcomes of the studies. Results were considered to be consistent if at least two-thirds of the studies reported significant results in the same direction [35]. RESULTS Overall, 1342 studies emerged from the six search engines (PubMed, n=592; Cochrane Library, n=101; Wiley, n=322; CINAHL, n=217; SportDiscus, n=85; Science Direct, n=25) and 48 additional studies were added after reviewing the lists of references (Figure 1). After removing duplicates, reviewing titles and abstracts and applying selection criteria, 15 articles were retained for this review. 59 Figure 1 PRISMA flow diagram of study selection process. Methodological quality assessment of studies The quality score of each study assessed is presented in Table 1. Overall, eight studies (53%) were rated as being of low methodological quality. Of the 10 physical activity-related papers, five papers received low ratings [37–41], while the other five were assessed as moderate [42–46]. Among the five studies that focused on nutrition, three were scored as low [47–49], while two received moderate ratings [50,51]. Regardless of study designs, the low scores were primarily caused by 60 low ratings attributed to the potential for selection bias, due to a lack of representativeness of the target population or low response rates, and because the tools for primary outcome measures were not described as valid, or were not reported in the study or in a separate study. Study characteristics Of the 15 studies, 14 were conducted in the United States, and one was from the Netherlands [40]. Most were RCTs, clustered RCTs or quasi-experimental trials [42–46,48,50,51]; three were pre-post design studies [38,47,49]; and four were cross-sectional [37,39–41]. Eight of the fifteen studies had fewer than 100 participants [37,38,42,47–51], while six had between 101 and 500 participants [39–41,44–46], and only one had over 500 participants [43]. Participants were of low to middle socioeconomic status in four studies [42–44,47] and were primarily African American, Latino or Hispanic in six studies [42–46,48]. None of the remaining studies specified the ethnicity or socioeconomic status of the participating children. The number of childcare centres from which children were selected ranged from 1 to 45 centres. Of the 15 studies included in this review, 10 focused solely on physical activity [37–46] and 5 focused uniquely on nutrition [47–51]. None evaluated the two. Publication dates of studies that focused solely on physical activity outcomes ranged from 2008 to 2013, while almost all of the nutrition-related papers (4/5) were published in 2000 or earlier. 61 Table 1 Characteristics of included studies Paper (reference) Country Study design Study population Main objective(s) PA or diet outcome Quality* measurement tools Score Observation OSRAC-P Low Observation OSRAC-P Low Observation OSRAC-P Low Physical activity-related studies Bower et al. United States Cross-sectional 80 children 2008 [37] To examine the relationship between the social and built 20 childcare centres environment of childcare centres and physical activity of children. Brown et al. United States Pre-, post design 5 children 2009 [38] To enhance young children’s moderate-to-vigorous physical 2 university-affiliated activity on playgrounds through childcare centres a teacher-implemented intervention. Baseline observations were conducted on 7 to 14 days, while intervention observations were conducted on 3 to 6 days, depending on the child assessed. Brown et al. United States Cross sectional 476 children 2009 [39] To describe which social and environmental events were 24 childcare centres predictors of MVPA and sedentary activity of children during outdoor play. 62 Gubbels et al. Netherlands Cross sectional 175 children 2011 [40] Gunter et al. Observation OSRAC-P Low Accelerometers Low Accelerometers Moderate between childcare environment United States Cross sectional 9 childcare centres and PA of children. 136 children To examine the relationship 2012 [41] Alhassan et al. To investigate the link between family childcare home United States Clustered RCT 45 family childcare practices and characteristics, and centres children’s physical activity. 71 children To examine the effect of a 2012 [42] classroom, teacher-taught, Low SES; primarily locomotor skill-based PA Latino/Hispanic and program on the locomotor skills African American and physical activity levels of Parent questionnaire minority preschoolers. 2 childcare centres Data were collected at baseline and 6 months after the initiation of the intervention. Annesi et al. United States Quasi-experimental 885 children 2013 [43] To assess the effect of the 9month Start for Life trial on 4 to Low to middle SES, 5 year old African American primarily African preschoolers’ PA and BMI. Data American were collected at months 1, 5 and 9 after the initiation of the 98 childcare classrooms intervention. Accelerometers Moderate 63 Annesi et al., United States Clustered RCT 338 children 2013 [44] To assess the effect of the Start Accelerometers Moderate for Life obesity prevention trial Low to middle SES, on 3 to 5 year old African primarily African American preschoolers’ PA and American BMI. Data were collected at baseline 7 childcare centres; 19 and 8 weeks after the initiation Annesi et al. United States Quasi-experimental classes of the intervention. 273 children To assess the effect of the 9- 2013 [45] Accelerometers Moderate To assess the effect of the Start Accelerometers Moderate month Start for Life trial on 4 to African American 5 year old African American children preschoolers’ PA and BMI. Data were collected at baseline and 9 17 childcare classrooms months after the initiation of the intervention. Annesi et al. United States Clustered RCT 275 children 2013 [46] for Life obesity prevention trial African American on African American children preschoolers’ PA and BMI. Data were collected at baseline and 8 32 childcare classrooms weeks after the initiation of the intervention. 64 Nutrition-related studies Branen & Fletcher, United States Pre-, post design with 40 children To compare food intake and 1994 [47] age-group comparison waste of 3 and 4 year old Middle SES children at snack time when Observation Low Plate waste educators give one standard 1 childcare portion of a snack and when Centre children are allowed to selfselect the amount. Educators gave standard portions of snacks for 29 days. Children were allowed to self-select the portion for 25 days. Harnack et al. United States RCT with crossover 53 children 2012 [48] To evaluate the effects of serving Observation fruits and vegetables first, Primarily African serving meals portioned and American plated by educators on children’s household measuring tools intake of fruits and vegetables. 1 childcare The provider portioned, fruits Centre and vegetables first, and control conditions were each evaluated on two randomly chosen weeks, for a total study length of six weeks. Waste measurements with Low 65 Ireton & Guthrie United States Pre-, post design 19 children 1972 [49] To measure the effectiveness Weighed plate waste Low Observation Moderate Observation Moderate of varying preparation methods 1 childcare and using tokens as a reward on Centre children’s consumption of cooked vegetables. Each experimental periods lasted three weeks Hendy & United States Quasi-experimental 97 children To compare acceptance of Raudenbush 2000 four familiar foods by preschool [50] children across three lunches, with foods presented under either silent teacher modelling or simple exposure. Hendy 1999 [51] United States Quasi-experimental 64 children To compare the effectiveness of adult mealtime actions to 19 childcare centres encourage children’s acceptance of novel foods across three consecutive days. * Quality score based on the Quality Assessment Tool for Quantitative Studies RCT : randomized controlled trial; SES : socioeconomic status; PA: physical activity; BMI: Body mass index; OSRAC-P: Observational System for Recording Activity of Children – Preschool version; MVPA: moderate-to-vigorous physical activity. 66 Of the physical activity-related papers, six assessed the effectiveness of interventions that required educators to instruct lessons on gross motor skills, actively participate in children’s physical activities, and/or use various methods of encouraging children to be active (e.g. cueing children, giving performance feedback, giving pep talks) [38,42–46]. Four of these six papers [43–46] nevertheless assessed the same intervention amongst different populations and at different time points (8 weeks and 9 months), and amongst different sub-groups of the same target population, which was constituted of low to middle socioeconomic African American children. The remaining four physical activity-related papers assessed correlations between educators’ behaviours and children’s physical activity [37,39–41]. Educator behaviours included playing with children during play time, not restricting active play for children who misbehave, reading books or playing games with physical activity themes, initiating games and prompting children to be active. The five nutrition-related papers assessed the effectiveness of educator practices during mealtime on children’s food intake [47–51]. Practices assessed included the use of non-food rewards, encouraging children to “try one bite”, choice offering (i.e. “Do you want any of this?”), silent and enthusiastic modelling, allowing children to self-select their food instead of serving pre-portioned foods, serving fruits and vegetables before other foods, and using positive verbal reinforcement. All studies on physical activity assessed level of activity with objective measures, including accelerometers [41–46], and with direct observation by data collectors using the Observational System for Recording Physical Activity in Children - Preschoolers (OSRAC-P) [37–40]. In only one study were parents asked to complete a questionnaire related to their child’s sedentary behaviour [42]. Similarly to the physical activity related studies, all studies on eating behaviours used objective methods to measure dietary intake - weighing or measuring plate waste [47–49] in three studies, and direct observation by data collectors [47,48,50,51] in four studies. Relationship between educators’ practices and physical activity of children Cross sectional studies: Of the four cross-sectional studies that assessed the relationship between educator behaviours and physical activity, two found that providing portable play equipment every day, playing with children, and positively prompting children to be active were associated with more involvement in physical activity [40,41]. Although p-values were not reported, another cross-sectional study found that educator behaviours that promote physical activity were positively correlated with children’s moderate-to-vigorous physical activity (MVPA) and total physical activity level, and inversely correlated with sedentary activity [37]. Other 67 practices such as not restricting physical activity when children misbehave, and reading books or playing physical activity-themed games were not associated with children’s physical activity [41]. It was also found that during outdoor play, child initiated activities were associated with more MVPA intervals than educator initiated activities, and that children were less likely to be active when educators were around [39]. Experimental studies: Of the six papers that assessed the effectiveness of educator-led interventions, five were of moderate quality, including one small clustered randomised controlled trial [42], as well as two large clustered randomised controlled trial [44,46] and three large quasi-experimental trials [43,45]. Four of these six studies assessed the effects of the same intervention in different samples. The sixth study was a small prepost design study of low quality [38] (Table 2). Five of the six studies reported a positive effect on children’s MVPA [38,43–46]. The small study that did not find a positive effect on MVPA nevertheless reported a significant reduction in children’s sedentary time [42]. Three of four studies reported an increase in vigorous physical activity (VPA) [43,45,46], and one of two reported a significant reduction in light physical activity (LPA) [45]. Strength of evidence was based on only three RCTs, and two quasi-experimental studies of moderate quality, one low quality pre-post study, and four cross-sectional studies. Based on the strength of evidence evaluation, there is weak evidence that educators influence preschoolers’ physical activity and sedentary behaviours. Relationship between educators’ practices and healthy eating behaviours of children All five of the included papers reported positive changes in children’s eating behaviours when educators used recommended meal-time practices. One small, moderate quality, quasi-experimental study found that children increased their intake of new foods (i.e. kiwi, sweet red pepper, chickpeas, and fresh coconut) when educators used non-food rewards [51], encouraged children to “try one bite” [51], and allowed children to self-select their food [51]. Although silent modelling was not shown to be effective in that study [51], another small, moderate quality, quasi-experimental study found that children’s intake and acceptance of food increased when educators modelled healthy eating enthusiastically [50]. However, this effect was no longer observed when peer modelling was taken into consideration [50]. Two small, low quality, prepost design studies reported that children increased their intake of healthy snacks when educators allowed children to self-serve [47] and they increased their intake of vegetables when they gave immediate positive verbal reinforcement and giving a non-food reward [49]. Finally, one small, low quality, randomised crossover trial conducted primarily among African American children found that they ate more fruits and 68 vegetables when they were allowed to serve themselves (also referred to as a family-style meal service), rather than pre-portioned, or when fruits and vegetables were served in advance of other menu items during a family-style meal service [48]. Given that three of the five studies were RCTs or quasi-experimental trials of low (n=1) and moderate (n=2) quality, and that results were consistent among these and two low quality pre-post studies, there is weak evidence that educator practices positively influence preschoolers’ eating behaviours at this time. 69 Table 2 Summary of study results PHYSICAL ACTIVITY Effectiveness Study Relationship assessed Unadjusted mean difference (p value) Adjusted mean difference (p value) Result summary Brown et al. 2009 [38] MVPA (reference = ∆ 56.6 % between conditions non-intervention days) N/R On days when teachers guided discussions of PA, gave pep talks, participated in PA, encouraged and acknowledged children’s PA, children increased their MVPA on intervention days relative to non-intervention days. Alhassan et al. 2012 [42] During Preschool PA : Sedentary PA N/R Light PA N/R MVPA N/R When educators instructed lessons on gross ∆ -9.6 % (p =0.02) over 6 months between groups motor skills, children decreased their % of ∆ 2.9 % (p =0.19) over 6 months between groups time spent in sedentary PA at preschool and ∆ 3.4 % (p =0.13) over 6 months between groups over the total day, compared to children in the control group. No effects on % of time spent in light PA or ∆ -9.3 % (p =0.01) over 6 months between groups MVPA. ∆ 1.4 % (p =0.45) over 6 months between groups ∆ 2.9 % (p =0.23) over 6 months between groups Annesi et al. 2013 [43] Total Daily PA: Sedentary PA Light PA MVPA N/R N/R N/R Sedentary activity MPVA VPA ∆ -0.7 % (p ≥0.05) over 9 months between groups N/R ∆ 1.4 % (p =0.016) over 9 months between groups N/R ∆ -1.8 % (p <0.001) over 9 months between groups N/R When educators instructed lessons on gross motor skills, used cues, gave performance feedback and helped children set goals and self-monitor, children spent more time in MPVA and VPA than usual practice centres. 70 Annesi et al., 2013 [44] Sedentary activity MVPA VPA N/R N/R N/R ∆ -2.3 % (p =0.162) over 8 weeks between groups When educators instructed lessons on gross ∆ 2.77 % (p =0.026) over 8 weeks between groups motor skills, used cues, gave performance ∆ 2.0 % (p =0.058) over 8 weeks between groups feedback and helped children set goals and self-monitor, children increased their time spent in MVPA compared to usual practice centres. Annesi et al. 2013 [45] Sedentary activity Light PA MPA MVPA VPA N/R (p ≥0.05) over 9 months between groups N/R ∆ -4.8 % (p <0.001) over 9 months between groups N/R N/R (p ≥0.05) over 9 months between groups N/R ∆ 2.0 % (p =0.031) over 9 months between groups N/R ∆ 2.1 % (p <0.001) over 9 months between groups N/R When educators instructed lessons on gross motor skills, used cues, gave performance feedback and helped children set goals and self-monitor, children spent more time in MPVA and VPA and less time in light PA, compared to usual practice centres. Annesi et al. 2013 [46] Sedentary activity MVPA VPA ∆ -1.84 % (p ≥0.05) over 8 weeks between groups N/R ∆ 2.65 % (p =0.013) over 8 weeks between groups N/R ∆ 1.8 % (p =0.037) over 8 weeks between groups N/R When educators instructed lessons on gross motor skills, used cues, gave performance feedback and helped children set goals and self-monitor, children increased their time spent in MVPA and VPA, compared to usual practice centres. Correlates Study Relationship assessed Bower et al. 2008 [37] Association between educator behaviours and children’s PA: Brown et al. 2009 [39] Result (p value or 95% CI) -Activity level (minutes observed) r =0.352 -Sedentary (% of observations) r =-0.360 -MVPA (% of observations) r =0.278 Odds of children being active if educators initiated activities compared to if children initiated activities: -MVPA -Total PA OR: 0.72 (95% CI: 0.60 – 0.88) OR: 0.65 (95% CI: 0.57 – 0.73) Result summary Staff behaviours were positively correlated with children’s mean activity level and MVPA, and negatively correlated with sedentary activity. Child initiated activities were associated with more intervals of MVPA and total PA than educator initiated activities. Children were less likely to be active when educators were around. 71 Odds of children being active alone, with one peer, or with a group of peers, if educators were present compared to if they were not present: - Alone: MVPA Total PA - One-on-one with peers: MVPA LMVPA -Group without educator: MVPA LMVPA Gubbels et al. 2011 [40] OR:0.28 (95% CI: 0.25 – 0.32) OR: 0.36 (95% CI: 0.33 – 0.40) OR:0.44 (0.38 – 0.50) OR: 0.65 (95% CI: 0.59 – 0.72) OR:0.49 (0.45 – 0.55) OR: 0.68 (95% CI: 0.63 – 0.72) Association between positive and negative prompting on children’s PA: Positive prompting by staff had a positive influence on children’s PA intensity both indoor and outdoor. Negative prompting by staff did not influence children’s PA intensity. - Positive prompts (reference = no prompts) Indoor activity intensity Outdoor activity intensity r= 0.37 (p <0.001) r= 0.39 (p <0.01) - Negative prompts (reference = no prompts) Indoor activity intensity Outdoor activity intensity Gunter et al. 2012 [41] r= 0.12 (p ≥0.05) r= -0.05 (p ≥0.05) Difference between total PA (min/hour) of children in PA promoting environments vs. children in non-PA environments as characterized by: -Educators never restricts active play time for children who misbehave ∆ -0.1 (p =0.94) - Educators often or always plays with children during active (free) play time ∆ 2.5 (p =0.013) -Educators read books and play games with PA or exercise themes ∆ 0.0 (p= 0.94) Children engaged in more minutes of total activity/hour when educators often or always played with children during active free play time. Not restricting active play for children who misbehave, and reading books and playing games with PA or exercise themes were not associated with greater activity/hour in family childcare homes. EATING BEHAVIOURS Effectiveness Study Relationship assessed Unadjusted mean difference (p value) Adjusted mean difference (p value) Result summary 72 Branen & Fletcher, 1994 -Allowing children to self-select their food [47] (reference = pre-portioning food) Portions of snack eaten Portions of snack wasted Grams of snacks wasted Harnack et al. 2012 [48] -Fruits and vegetables served first (reference = in tandem with other foods) Fruits (mean serving) Vegetables, no potatoes (mean serving) Grains (mean serving) Meat (mean serving) Milk (mean serving) Energy (kcal) Fat (%kcal) Fibre (g) Vitamin A (RAE in mcg) Vitamin C (mg) Folate (DFE, mcg) -Educator portioned (reference = family-style service) Fruits (mean serving) Vegetables, no potatoes (mean serving) Grains (mean serving) Meat (mean serving) Milk (mean serving) Energy (kcal) Fat (%kcal) Fibre (g) Vitamin A (RAE in mcg) Vitamin C (mg) Folate (DFE, mcg) Ireton & Guthrie, 1972 -Giving immediate positive reinforcement [49] (reference = no positive reinforcement) Asparagus (grams) Broccoli (grams) Cauliflower (grams) Spinach (grams) Squash (grams) ∆ 0.87 (p <0.01) between conditions ∆ 0.03 (p ≥0.05) between conditions ∆ 2.7 (p ≥0.05) between conditions ∆ 0.08 (p <0.01) between conditions ∆ 0.02 (p ≥0.05) between conditions ∆ 0.02 (p ≥0.05) between conditions ∆ -0.05 (p ≥0.05) between conditions ∆ -0.04 (p ≥0.05) between conditions ∆ 14.4 (p ≥0.05) between conditions ∆ 1.1 (p ≥0.05) between conditions ∆ 0.2 (p ≥0.05) between conditions ∆ 367.2 (p <0.01) between conditions ∆ 1.3 (p ≥0.05) between conditions ∆ 4.2 (p <0.05) between conditions ∆ -0.07 (p <0.001) between conditions ∆ -0.03 (p <0.01) between conditions ∆ 0.08 (p <0.05) between conditions ∆ 0.49 (p <0.001) between conditions ∆ 0.06 (p <0.01) between conditions ∆ 61.5 (p <0.001) between conditions ∆ 2.4 (p <0.001) between conditions ∆ 0.3 (p <0.05) between conditions ∆ 228.4 (p ≥0.05) between conditions ∆ -3.6 (p <0.01) between conditions ∆ 9.5 (p <0.001) between conditions ∆ 14.06 (p <0.001) between conditions ∆ 21.88 (p <0.01) between conditions ∆ 15.63 (p <.0.02) between conditions ∆ 10.47 (p <0.001) between conditions ∆ 20.78 (p <0.01) between conditions N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R N/R Children increased their intake of snacks when teachers allowed children to self-select compared to when they pre-portioned food. Number of wasted portions did not significantly differ between pre-portioning food and allowing children to self-serve. Grams of waste did not significantly differ between both feeding methods. When educators served fruits and vegetables in advance of other menu items during a traditional family-style meal service, children consumed more fruit and increased their intake of vitamin A and folate, than when all items were served in tandem. When educators pre-portioned meals, children ate more grains, meat and milk, and increased their intake in calories, % calories from fat, fibre and folate, compared to when meals were served family-style. Children ate less fruits and vegetables (excluding potatoes), and decreased their intake in vitamin C when meals were preportioned rather than served family-style. Mean intakes of all vegetables were higher when educators gave immediate positive reinforcement (verbal and use of a sticker) than when educators did not give positive reinforcement. 73 Hendy & Raudenbush 2000 [50] -Silent modelling (reference = simple exposure) Number of familiar foods Number of new foods ∆ -0.305 (p ≥0.05) between groups ∆ 0.024 (p ≥0.05) between groups N/R N/R ∆ 5.08 (p <0.03) between groups p=0.35 when adjusted for peer modelling -Modelling (reference = simple exposure) Number of foods Number of meals Number of bites ∆ 0.8 (p ≥0.05) between groups ∆ 0.55 (p ≥0.05) between groups ∆ 2.75 (p ≥0.05) between groups N/R N/R N/R -Rewarding (reference = simple exposure) Number of foods Number of meals Number of bites ∆ 2.45 (p <0.001) between groups ∆ 1.5 (p <0.001) between groups ∆ 11.55 (p <0.002) between groups N/R N/R N/R -Insisting (reference = simple exposure) Number of foods Number of meals Number of bites ∆ 1.85 (p <0.007) between groups ∆ 1.45 (p <0.001) between groups ∆ 5.55 (p <0.02) between groups N/R N/R N/R -Choice-offering (reference = simple exposure) Number of foods Number of meals Number of bites ∆ 1.7 (p <0.007) between groups ∆ 1.0 (p <0.02) between groups ∆ 21.75 (p <0.007) between groups N/R N/R N/R -Enthusiastic modelling (reference = simple exposure) Bites of new food Hendy 1999 [51] Silent modelling was not effective in increasing children’s intake of familiar or new foods across meals compared to simple exposure. Enthusiastic modelling was effective in increasing number of bites taken of new foods, compared to simple exposure. Using rewards, insisting that children “try one bite” and choice-offering were more effective than simple exposure to food to encourage number of foods, number of meals and number of bites taken. Modelling was ineffective compared to simple exposure. MPA: Moderate physical activity; MVPA: Moderate-to-vigorous physical activity; N/R: results not reported; PA: Physical activity; VPA: Vigorous physical activity: 74 DISCUSSION Our results suggest that educators may play a role in promoting healthy behaviours in children. However, the evidence for this is weak due to the dearth of high quality intervention studies. Given that specific practices or behaviours were heterogeneous, no single one was studied enough to draw conclusions. Also, since most of the studies were conducted in the United States, the results may not be applicable in other high income countries, and probably not in low to middle income countries. Furthermore, the absence of cohort studies does not allow to draw conclusions on whether or not childcare educators’ practices predict preschoolers’ physical activity and eating behaviours in childcare centres. Nevertheless, almost all studies found that educators’ practices and behaviours are positively associated with children’s eating and physical activity behaviours. This is in line with the theory of observational learning, and highlights the potential for interventions to target childcare educators as role models for the promotion of healthy behaviours in preschoolers. Physical activity Of the six studies on physical activity interventions, five targeted primarily African Americans of low to middle socioeconomic status, and may therefore not be generalizable to other socioeconomic or ethnic groups. Results from these studies may overestimate the potential effect of the intervention in other populations because both of these demographic markers are associated with low levels of physical activity. It has been reported that Black children tend to be less active than Caucasian children [52–54], and that low socioeconomic status is associated with lower levels of physical activity [55,56]. Therefore these populations may have greater room for improvement. Nonetheless, it should be noted that, compared to children from high-income families, children from low-income families tend to have lower rates of childcare attendance [57,58], and that children of some ethnic minority groups are also less likely to attend childcare [58–62]. Consequently, results from the studies included in this review may not accurately represent children from the lowest of low socioeconomic groups. In addition, although other research indicates that girls are generally less active than boys [63], gender was not included in the analyses of these studies. Four studies that assessed the effectiveness of the Start for Life obesity prevention trial reported no significant changes in sedentary time, despite observing increases in MVPA and VPA [43–46]. This may be related to the timing of the physical activity intervention. Childcare programs for preschoolers typically include scheduled physical (i.e. free play) and non-physical activities (i.e. reading circles, crafts, puzzles) [64]. It is possible that these interventions are implemented at times when physical activities are already scheduled, so that the allocation of sedentary time remains unchanged while the intensity of the physical 75 activity increases. Nevertheless, an increase in physical activity intensity is associated with health benefits [65]. Three of the four cross-sectional studies found some positive associations between physical activity promoting practices and children’s physical activity levels [37,40,41]. Although active role modelling by adults is encouraged [66], the presence of educators may limit children’s physical activity [39]. As suggested previously, this may be especially true for girls, who particularly enjoy being close to their educators [67]. Since educators are often inactive when they supervise, this may lead children, and especially girls, to be inactive [67]. Findings from this review suggest that there may lay a thin line between educators being over-involved and under-involved in physical activity promotion. It is possible that children who are generally less interested in being active could benefit more from educator-arranged activities and adult participation in physical activities, than children who are naturally very active, and for whom the presence and interaction of educators may act as a constraint. This could explain why certain interventions that focus on educator-led activities do not have a positive effect on children’s percentage of time spent in physical activity [42]. Future studies should examine how specific educator practices impact active and less active children, as well as boys and girls differentially. Healthy eating behaviours Most nutrition-related studies, in addition to being small, were carried out more than 14 years ago. Since children’s diet and food environments have changed considerably in the last decades [68–74], the studies may not be applicable today. Furthermore, most studies measured children’s eating behaviours by direct observation which can be highly subjective and can lack precision at the individual level [75]. New, more reliable methods of assessment of children’s food intake have since been used [76]. It is also noteworthy that only one of these studies specified the socioeconomic status of the sample (middle SES) [47] and one reported the ethnicity of the children (African American) [48]. This type of information is important to assess generalisability as low socioeconomic status and certain ethnicities have been linked to diets of poorer quality [77,78]. In accordance with the theory of observational learning [14], significant relationships between educators’ positive meal-time practices and children’s eating behaviours were found in all five nutrition-related studies. Results from two quasi-experimental studies found that silent modelling from educators may not be enough to increase children’s intake or acceptance of foods [50,51]. A subsequent study found that when educators practiced enthusiastic modelling, children increased their acceptance of new foods but that this effect lost significance when peer modelling was taken into account [50]. Using rewards, encouraging children to “try one bite” or offering children the choice of tasting a food were more effective in encouraging 76 children to taste that food compared to silent modelling [51]. However, using rewards to encourage children to eat has been debated, because the effect may not last longer than the offer of the reward [79,80]. Despite these findings, it has been suggested that verbal rewards are better than tangible rewards, and that rewards should be given according to the quality of the behaviour rather than the quantity of the behaviour [81]. Letting children serve themselves was found to be conducive to increasing fruit and vegetable intake in one study [48]. This practice is based on the notion that young children have the ability to self-regulate their food intake based on the energy density of the foods consumed and their energy needs [82], and that restrictive feeding methods (e.g. pre-portioning meals) may diminish children’s self-regulation abilities [83]. Furthermore, since it has been documented that children with higher adiposity show less selfregulation than children with lower adiposity [83], it may be important to promote self-regulation. Gaps in the evidence Interventions promoting physical activity in childcare centres included in this review focused largely on a homogenous population – African-Americans of low socioeconomic status, thus limiting the potential generalisability of these interventions to children of other socioeconomic and ethnic groups. While this is a group at risk of not achieving recommended levels of physical activity [52–54], further evidence related to other segments of the population is required as the level of physical activity can vary by gender, culture and other population attributes [84]. Similarly, research into interventions to improve the eating behaviours of preschoolers lack consideration of demographic differences between groups [85]. As most of the studies relating to nutrition in this review date from 2000 and earlier, there is a need to reassess interventions in today’s changed environment and with more reliable measures. Further, since children are highly influenced by other individuals who are similar to them (i.e. peers) [14], it might also be useful to assess how peers’ eating behaviours (e.g. picky eaters or overeaters) impact other children’s food intake. Health-related behaviours learned in childhood are likely to persist into adolescence and adulthood [86,87], but the contribution of educators’ practices on this persistence is undocumented. Longitudinal studies are required to assess contributions of children’s different environments on their later eating and physical activity behaviours. Further, although childcare centres may represent an excellent setting to promote healthy behaviours in a large proportion of the population, program planners should also consider intervening in places that will help reach marginalized groups, such as people of low socioeconomic status and ethnic minority, which may be underrepresented in childcare settings [57–62]. Ignoring this may 77 inadvertently contribute to widening the already apparent health disparities existing among socioeconomic and ethnic groups [88]. Methodology quality Limitations relating to the lack of representativeness of the target population and lack of reporting of response rates were common across most studies, regardless of their design. The latter is common in epidemiological studies, where it has been reported that a substantial number of peer-reviewed studies do not provide information on study participation [89]. Information was also lacking on the randomization procedures, and whether outcome assessors and/or participants were blinded. Although blinding reduces the risk for information bias, it has been reported that many studies do not properly report their blinding efforts, therefore reducing the readers’ ability to judge its effect on bias reduction [90]. Another limitation was the lack of reporting of the validity of outcome measurement tools. Ten of the fifteen studies (67%) did not report whether the data collection tools were valid, including all of the nutrition-related outcome measures. It has been said that the use of valid tools to measure physical activity and diet is problematic in epidemiological studies [91,92], as these are often costly and impractical on a population basis [92]. Strengths of this review included the detailed systematic approach for searching articles, the use of validated tools for assessing methodology quality, and not restricting the publication period. Some limitations nevertheless must be acknowledged. The heterogeneity in the study designs, outcomes, methods and measurement tools, made comparisons difficult; therefore data were narratively synthesized and described. There is also a risk of reporting bias since the review involved the judgments of the authors. However, this limitation was mitigated by having two independent assessors at every stage of the review. CONCLUSION This review provides a systematic summary of empirical studies that have examined the relationship between childcare educators’ practices and children’s eating and physical activity behaviours. It appears that educators may play a role in promoting healthy behaviours among preschoolers in childcare centres. However, because of the lack of high quality intervention studies, the influence of specific practices on children’s healthy eating and physical activity behaviours remains inconclusive. This lack of evidence is a barrier to providing evidence-based best practices for educators to use in childcare centres. Future research should look at filling the gaps identified in this review by assessing previously-studied practices of educators on larger, more diverse populations and conducting analyses on subgroups of children, for instance according to gender, activity level and body weight, and assessing the effectiveness 78 of other recommended practices, such as including physical activity in time periods typically devoted to sedentary activities (e.g. reading circles), involving children in the preparation of food or having frequent informal discussions regarding food. The methodological quality of studies should also be improved by ensuring representativeness, reporting on the blinding of outcome assessors, conducting or increasing the length of follow-ups, using valid, reliable and objective measurement tools, as well as ensuring that the validity and reliability of these tools are reported. Conflict of interest statement The authors declare no conflicts of interest. Acknowledgements SW was supported by a Canadian Institutes of Health Research Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award and by the Gérard-Eugène-Plante Doctoral Scholarship. The funders did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript or the decision to submit it for publication. 79 REFERENCES 1. De Onis M, Blossner M, Borghi E. Global prevalence and trends of overweight and obesity among preschool children. Am J Clin Nutr 2010; 92:1257–1264. 2. Quattrin T, Liu E, Shaw N, Shine B, Chiang E. Obese children who are referred to the pediatric endocrinologist: characteristics and outcome. Pediatrics 2005; 115:348–351. 3. Guo S, Huang C, Maynard L, et al. Body mass index during childhood, adolescence and young adulthood in relation to adult overweight and adiposity: the Fels longitudinal study. Int J Obes Relat Metab Disord 2000; 24:1628–1635. 4. Freedman D, Dietz W, Srinivasan S, Berenson G. 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En collaboration avec Pr Bélanger, Dre Donovan et Pre Carrier, nous avons évalué les articles retrouvés contre les critères d’inclusion et d’exclusion, nous avons extrait les données des articles inclus, et nous avons évalué la qualité méthodologique des études et la force de l’évidence. Tous les auteurs ci-haut ont révisé le contenu de cette revue systématique et ont contribué de façon significative au contenu scientifique de la revue, et au processus de rédaction. Tous les auteurs ont approuvé la version finale de cet article et aucun conflit d’intérêts n’a été rapporté. Cet article a été publié dans la revue périodique International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity en mars 2016. Cette revue périodique internationale est très bien reconnue dans le domaine des sciences comportementales de la nutrition et de l’activité physique. Le lectorat inclut les épidémiologistes, les kinésiologues, les diététistes, les pédiatres, les médecins de famille, les agences de financement et les décideurs politiques en matière d’activité physique et d’alimentation saine. L’article est présenté sous sa forme manuscrite mais comprend également les modifications effectuées selon les recommandations des membres du jury de cette thèse Cet article a été reproduit sans besoin d’autorisation en vertu de la licence de BioMed Central. Ward S, Bélanger M, Donovan D, Carrier N. (2016) Relationship between eating behaviors and physical activity of preschoolers and their peers: a systematic review. Int J Behav Nutr Phys Act 13:50-62. 90 Résumé : Problématique : Les enfants apprennent en observant et en imitant les autres, signifiant que leurs comportements alimentaires et leur activité physique pourraient être influencés par leurs pairs. Cette revue systématique synthétise la façon dont les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire sont reliés aux comportements de leurs pairs, et propose des avenues de recherche futures. Méthodes : Six bases de données ont été consultées afin d’identifier des études quantitatives, évaluées par les pairs et publiées jusqu’en juillet 2015. Celles-ci devaient rapporter les associations, les prédicteurs ou l’efficacité des pairs sur les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Le risque de biais a été évalué de façon indépendante par deux évaluateurs en utilisant le Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Résultats : Treize articles ont été inclus : six ont mesuré l’activité physique et sept ont évalué les comportements alimentaires. Quatre des six articles sur l’activité physique ont rapporté que les enfants étaient plus actifs lorsque les pairs étaient présents, tandis que de grands groupes de pairs étaient négativement associés à l’activité physique dans deux études transversales. Toutes les interventions liées à l’alimentation ont rapporté que les comportements alimentaires des enfants pourraient être influencés par leurs pairs. Conclusion : Malgré le faible niveau d’évidence, les pairs pourraient influencer les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants. Cependant, cette influence est potentiellement modérée par le nombre de pairs, le genre, l’âge et le statut perçu des modèles. Les interventions visant la prévention d’obésité devraient considérer l’implication des pairs en tant que modèles pour l’adoption de comportements alimentaires sains et d’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire. 91 Relationship between eating behaviors and physical activity of preschoolers and their peers: A systematic review Stéphanie A. Ward, RD, Ph. D. (candidate) (Corresponding author) Faculty of medicine and health sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Pavillon J.-Raymond Frenette 15, rue des Aboiteaux Moncton, NB, Canada E1A 3E9 Email: [email protected] Mathieu F. Bélanger, Ph. D. Department of family medicine, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Vitalité Health Network Moncton, NB, Canada E1A 3E9 Email: [email protected] Denise Donovan, MD, MPH Department of Community Health Sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Moncton, NB, Canada E1A 3E9 Email: [email protected] Natalie Carrier, Dt.P, Ph.D. École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales, Université de Moncton Moncton, NB, Canada E1A 3E9 Email: [email protected] 92 ABSTRACT Objectives: Children learn by observing and imitating others, meaning that their eating behaviors and physical activity may be influenced by their peers. This paper systematically reviews how preschoolers’ eating behaviors and physical activity relate to their peers’ behaviors, and discusses avenues for future research. Methods: Six databases were searched for quantitative, peer-reviewed studies published up to July 2015 reporting on the correlates, predictors or effectiveness of peers on eating behaviors and physical activity in preschoolers. Risk of bias was independently assessed by two evaluators using the Quality Assessment Tool for Quantitative Studies. Results: Thirteen articles were included: six measured physical activity, and seven assessed eating behaviors. Four of the six physical activity studies reported that children were more active when peers were present, while large peer group size was negatively associated with physical activity in two cross-sectional studies. All nutrition interventions reported that children’s eating behaviors may be influenced by their peers. Conclusions: Although supported by weak evidence, peers appear to influence children’s eating behaviors and physical activity. However, this influence may be moderated by the number of peers, gender, age and the perceived status of the role models. Future obesity prevention interventions should consider involving peers as agents for positive eating behaviors and physical activity in preschoolers. KEYWORDS: peer influence, physical activity, eating behaviors, preschoolers 93 INTRODUCTION Approximately 12% of children under the age of 5 living in developed countries had excess weight or obesity in 2010 [1], with prevalence exceeding 20% in countries such as Canada [2], the United States [3], and Australia [4]. Childhood obesity generally reflects an imbalance between energy intake and expenditure [5,6], which is modifiable through dietary behaviors and physical activity [6]. These behaviors are learned during childhood and are sustained through adolescence and adulthood [7,8]. Acquiring healthy eating behaviors and being physically active in early childhood could therefore be a crucial component of obesity prevention. According to social facilitation theory the presence of others influences behaviors [9]. For example, it has been shown that adults eat more in the presence of others than when alone, especially when others are familiar [10,11]. Studies in non-athlete adults have also reported increased exercise intensity while walking and cycling when in the presence of an unfamiliar single peer or group of peers [12,13]. Effects of social facilitation on eating behavior of youth are not as clear [14,15]. Although Savly et al. (2007) found that overweight school-aged children ate more when they were alone than when they were in the presence of other children, they observed that normal-weight children ate more with others than they did when alone [15]. The literature on physical activity also supports the concept of social facilitation among youth, reporting they tend to be more physically active when in the presence of peers and friends [16–18]. Observational learning theorists suggest that children’s behaviors are influenced by the behaviors of those in their entourage [19]. Accordingly, individuals mimic behaviors they perceive as important and as likely to lead to rewarding outcomes [20]. Although studies have consistently shown that modeling has a strong effect on eating behaviors and physical activity of adults, school-aged children and adolescents [9,21–28], very little has been reported for preschoolers. Preschoolers’ behaviors are influenced by those of their parents [29–32]. However, since the preschool years represent the first stage of life where many children start separating from their home and become exposed to new environments (e.g. childcare centres) and to new sources of social influence (i.e. peers, educators), it is possible that preschoolers modify their behaviors in response to observed norms, regulations and expectations of educators and other children [33]. It has been suggested that children begin to show an appreciation for normative behavior as they progress through the preschool years [34], and that preschoolers are preoccupied by social 94 inclusion [35]. Moreover, preschoolers are thought to be particularly likely to reproduce behaviors of those they perceive as similar to themselves [19]. Hence, peers potentially represent role models for the development of healthy eating behaviors and physical activity among preschoolers. As such, it may also be possible to involve peers in health promoting interventions aiming at reaching a large number of children. To help document the influence of peers and inform potential interventions, this paper systematically analyses quantitative studies published up to July 2015 that have examined the relationship between preschoolers’ eating behaviors and physical activity, and those of their peers. Gaps in the literature in this area are identified and avenues for future research are discussed. METHODS Protocol and registration This study followed the procedures for systematic review reporting as described by the Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA) recommendations [36], used the same methods as the ones we described in details elsewhere [37], and was registered with the International Prospective Register of Systematic Reviews (PROSPERO) (record #CRD42014015450). Search strategy The search strategy, including the choice of database selection, was developed in collaboration with an experienced medical research librarian. The computerized literature search was completed in July 2015 in Science Direct, PsychInfo, PubMed, Medline, ERIC, SportDiscus and CINAHL. The search strategy included four groups of keywords: peers (e.g. “peer group”, “peer influence”, ”peer model*, “peer effect”), physical activity (e.g. “physical activity”, “exercise”, “sport”, “movement skills”, “motor activity”), eating behavior (e.g. “eating behavior”, “food consumption”, “food intake”, “food preference”, “food choice”, “food neophobia”, “food habits”), and population (e.g. “preschool child”, “young child”, “child”). Where possible, limits on language (English and French) and age (preschool child) were used. Reference lists were also reviewed to identify and retrieve potentially eligible studies. 95 Eligibility criteria All types of quantitative studies published in either English or French found in peer-reviewed journals were included, in order to ensure a comprehensive review of the existing literature. Nonrandomized and observational-type studies were included as they can provide impetus for future randomized controlled trials (RCT) [38]. No publication date restrictions were used in any of the databases. Eligible studies were those whose subjects were preschoolers without medical disabilities or disorders, between 2 and 5 years of age, and those which had separate analyses for children in that age group. We defined peers as friends, or playmates who were younger or older, familiar or unfamiliar to the target child. Since siblings may influence behaviors differently than those of peers, studies focusing on siblings were excluded. All objective and subjective measures of physical activity and eating behaviors were considered for this review. Physical activity variables included frequency or duration of physical activity at different intensity levels (i.e. sedentary, light, moderate or vigorous). Nutrition variables included the amount or type of food consumed (i.e. increased fruit and vegetable intake), and eating behaviors, such as reluctance towards certain foods. Study selection and data collection process After removal of duplicates, the first author checked the titles and abstracts of identified studies against the inclusion criteria. The full texts of all potentially eligible studies were reviewed by two authors, that is, by the first author and by one of the other three co-authors. Data from all included studies were entered into an electronic study-specific data extraction sheet by the first author. The other authors each extracted data from one-third of the publications. At all stages of this review, disagreements were resolved through discussion among authors. Quality assessment and risk of bias All included studies were assessed for quality and risk of bias using the Effective Public Health Practice Project Quality Assessment Tool for Quantitative Studies [39]. This tool was chosen because of its ability to assess the quality of various quantitative study designs relating to public health topics. Risk of bias was assessed at the study level for six components: (i) selection bias; 96 (ii) study design; (iii) confounders; (iv) blinding; (v) data collection method; and (vi) withdrawals and dropouts. Each of these six components were rated on a three point scale as strong, moderate or weak, leading to an overall methodological quality rating score of strong (no weak individual scale rating), moderate (one weak individual scale rating) or low (two or more weak individual scale ratings) [39]. Each study was reviewed for quality and bias by two authors. Agreement between authors on the six items scored during the quality assessment was 94% (kappa= 0.939; p<0.001). Specifically, disagreements pertained to the study’s design, data collection methods and withdrawals and dropouts. Strength of evidence As suggested by Harbour and Miller (2001) as well as the Department for International Development, observational and intervention-type studies can greatly contribute to the overall strength of evidence in domains such as behavioural research [40,41]. Following their recommendations, we based strength of evidence on the quality and quantity of studies and on the consistency of the results using a rating system used in previous studies [42,43]. Evidence was considered as strong if at least two RCTs of high quality showed consistent results. Moderate evidence was concluded if at least one RCT of high quality, and at least one RCT of moderate or low quality or one non-randomized controlled trial of high quality showed consistent results. Evidence was considered as weak if there was only one RCT of high quality, or multiple moderate to low quality RCT and non-randomized controlled trials of high, moderate or low quality, all showing consistent results. Finally, insufficient evidence was concluded if there was only one low or moderate quality RCT or one high, moderate or low quality non-randomized controlled trial, or if contradictory outcomes were reported. Consistency of results was defined as significant results in the same direction, reported in at least two-thirds of the studies [42]. This meant that regardless of study design, methodology or measurement tools, results were considered as consistent if the relationship between the exposure and the outcome for a given construct (physical activity or eating behaviours) were similar (positive or negative). Data synthesis and statistical analyses Extracted variables from all the included studies were reported using a standardized form and included: (i) study characteristics (e.g. author names, year, country of origin); (ii) study design; (iii) sample characteristics; (iv) study setting; (v) description and aim of the study; (vi) outcome 97 measurement tools; and (vii) study results. When available, means or odd ratios (OR), p-values and confidence intervals (CI) are presented. Scores for each component of the quality assessment and the overall quality score are presented for each study. RESULTS Study selection The study selection process, including the reasons for excluding studies, is summarized in Figure 1. Of the 311 studies identified, 22 were retained after review of their titles and abstracts. Of these, 13 were retained after the full-text review. Study characteristics Of the thirteen studies retained, six assessed the relationship between peers and preschoolers’ physical activity [44–49], while seven assessed the influence of peers on children’s eating behaviors (Table 1) [50–56]. Of those examining physical activity, two were RCTs [44,47], one was a non-randomized controlled trial [42] and three were cross-sectional [45,47,48]. Of those examining eating behaviours, one was a RCT [50], three were non-randomized controlled trials [51,52,54] and three were pre-post studies [50,51,55]. The largest sample sizes were seen in the three cross-sectional studies in Finland (n=892 children), the United States (n= 476 children), and the Netherlands (n=175 children). Sample sizes in the ten experimental studies were much smaller and ranged from 14 to 69 children. Although outcomes were measured mostly in childcare centres (also referred to as preschools, nurseries or kindergartens), two physical activity interventions were conducted in laboratories [44,49] and one in a research trailer [46]. 98 Fig. 1 PRISMA flow diagram of study selection process The physical activity-related studies assessed the relationship between peer presence or the number of peers present, and preschoolers’ physical activity. One cross-sectional study also examined the association between peer prompts and physical activity levels [47], while a second cross-sectional study examined the relationship between personality traits of peers and physical activity levels [48]. In all six studies, physical activity levels were quantified using either direct observation [44,45,47–49] or accelerometers [44,46]. 99 Most of the eating behavior-related studies examined the influence of peers’ food preferences or choices on children’s food preferences, choices or consumption. Other aspects studied included the influence of peer modeling [52–54], as well as the age [51] and the status (e.g. popularity, leader) of the peer model [51,56], and group size [55] on preschoolers’ consumption, acceptance/rejection, or choice of food. All studies that assessed children’s food consumption or choices used either direct observation [50–56] or plate waste [50]. Food preference or acceptance was assessed via “Faces” Likert scales in three studies [50,53,54]. Methodological quality assessment Of the six physical activity-related studies, two received moderate quality score ratings [44,46] and four received low quality score ratings [45,47–49] (Table 2). Two of the seven nutritionrelated papers received moderate ratings [52,53], and the remaining five were scored as low [50,51,54–56]. Regardless of the study design, low ratings were mostly attributable to the likelihood of selection bias; causes included the possibility of poor representation of the target population and low response rates. Other methodological limitations were lack of information on the validity and reliability of data collection tools or methods, and, in the case of the eating behavior-related papers, the missing numbers of withdrawals and dropouts. 100 Table 1. Characteristics of included studies Physical activity Study (country) Study Sample Setting design Barkley et al. Cross-over 20 children Laboratory 2014 controlled (50% girls) (USA) [44] trial 3-6 years Brown et al., 2009 (USA) [45] Crosssectional 476 children Preschool (51% boys) 3-5 years; 55% African Americans Description/Aim Children’s PA was assessed during 30 minute sessions under two social conditions: while playing alone and with a friend. Aim: To assess the effect of the presence of a friend on amount and intensity of PA Children’ PA and context was observed and recorded during indoor and outdoor activities at preschool. Aim: To determine which contextual conditions were predictors of PA of Outcome measurement tools PA: Accelerometer Sedentary activity: Direct observation by research personnel PA and social environment: Observational System for Recording Activity in children (OSRAC-P) Results Children had 54% greater (P<.02) average accelerometer counts during the friend condition (μ = 2629, SD= 1080 or 5.7 METs) than during the alone condition (mean = 1707, SD= 1009 or 4.5 METs). Compared to outdoor activities with an adult present, MVPA was 3.55 times more likely if children were alone, 2.29 times more likely when one-to-one with another peer, and 2.04 times more likely when in a group of peers. 101 children during outdoor play. Eaton & Keats, 1982 (Canada) [46] Cross-over clusteredRCT 69 children Mobile (27 girls) research trailer Mean age= 51.1 months (4.3 years); Gubbels et al., 2011 (Netherlands) [47] Crosssectional 175 children Childcare centre 2-3 years; mean age= 2.6 years Children were randomly assigned to same-sex triads and visited the play setting twice, once alone and the other with peers. Aim: To test whether girls’ and boys’ PA is influenced by same-sex peers and if they are influenced differently Children’s PA was observed at childcare centres and aspects of the environment were assessed. PA: Accelerometer PA and social environment: OSRAC-P Non-sedentary PA was 2.77 times more likely when children were alone, 1.53 times more likely when one-to-one with a peer and 1.48 times more likely when with two or more peers without adults, compared to activities with an adult present. Girls and boys were more active in triads than alone (girls: μ=3.43, SD=.19 vs μ=2.80, SD=.24; boys: μ3.56, SD=.24 vs μ=3.15, SD=.23). Peer presence did not influence boys and girls differently. Indoor prompts by peers were not associated with PA (P=.966). Negative prompts by peers had a positive effect in 102 Aim : To examine the association between the social and physical childcare environment and PA of children Lehto et al., 2012 (Finland) [48] Crosssectional 892 children Childcare (51% boys) centre Mean age = 4.7 years (SD=1.313) Children’s PA level and nearest peer contact was observed during childcare hours. Aim: To investigate the association between peer relations and PA boys (P<.05) but not in girls (P>.05). Positive peer prompts had a stronger effect in boys than girls (both P’s<.01). Larger group size of peers was associated with lower PA both indoors (P<.001) and outdoors (P=.015). PA: Direct observation by research personnel 3 year-olds’ PA was negatively associated by one (P<.05) or more (P<.001) peers present. 2 year-olds’ PA was not associated with group size (P>.05). Children who were physically active sought each other’s company (P<.001). Personality and skills: Evaluated by When 3-5 year old children teachers using a 5 interacted with a group of children, their percentage point scale of high PA was the highest (18.8% of the time), while interaction with one child 103 was second highest (12.4%). Schwarz, 1972 (USA) [49] RCT 57 children Laboratory (22 boys) 4 years Children’s mobility was videotaped for 5 minutes in an unfamiliar room under one of three conditions: with a close friend, with an unfamiliar peer or alone. Aim: To examine the influence of a peer in an unfamiliar situation on distress of preschoolers. Children’s mobility: Direct observation with videotape When children were more withdrawn from other children, their PA tended to be lower (P=.006). Children tended to be less physically active when in the presence of a more independent and selfdirected peer (P<.001). Mobility was greater in the friend condition than in the stranger or alone conditions (P<.05). Distress: rated by teachers from videotape recordings No significant differences were shown for motility between stranger and alone conditions. 104 Eating behaviors Birch, 1980 Pre-, post 39 children Nursery (USA) [50] study (20 girls); 87% Caucasian; middleclass 2.11 – 4.10 years; Median age = 3.10 Target children who preferred vegetable A to B were seated with 3 or 4 peers with opposite preferences. Children were served their preferred and nonpreferred vegetable and asked to choose one. Aim: To investigate peers’ short and long-term influence on preschoolers’ food choices and eating behaviors. Duncker, 1938 (England) [51] Pre, post- Study 1: Nursery design 2.8-5.2 years; urban, lowincome Children were selected as either a predecessor or a successor and had opposite preferences for six food items. Food preference rating: Assessment of taste preference of nine vegetables using a “Faces” Likert scale depicting a food as good, bad or ok. Target children who chose their preferred food on day 1 chose their non-preferred food on day 4 (P<.05). Target children made significantly more choices of their non-preferred food than their peers (P<0.001). Amount of food consumed: Observer recorded the number of tablespoons served and plate waste was recorded Younger children were more influenced by their peer than the older children (P<.05). Food choices: Direct observation of the food item chosen Post-influence assessment found that 12 of the 17 target children increased their preference for the non-preferred food (median increase of 2.5 positions), while less than half of the peers did so. Children made more identical choices (81%) in the experimental condition than in the control condition (25.6%). 105 Study 2: 31 children Mean age=4.5 years Greenhalgh et al., 2009 (Wales) [52] RCT 49 children 3-4 years Pairs of the food items were presented and both children chose the food they preferred. The predecessor made his choice in front of the successor. A story was told to children about how the heroes liked Maple sugar than Hemlock bark. Modified sugars were used to represent the foods in the story and children were asked to pick which one they preferred. Nursery Aim: To examine the influence of peers and age of peers on food choices of children Children were Amount of food randomized into consumed: Visual either Group A, B or estimation of plate Younger children made more identical choices when the predecessor was older (26/28) than when the predecessor was younger (14/24). When the predecessor has a high degree of prestige or friendship with the successor, the successor made identical choices for all food items (100%). Children ate more of the target food when exposed to positive peer modeling 106 C and received a waste using a fivenovel food on four point scale snack occasions. Group A received positive modeling of the novel food on the first and third occasions, and were alone on the second and fourth occasions. Group B received negative modeling on the first occasion, positive modeling on the third, and were alone on the second and fourth occasions. Group C was alone at all four occasions. Aim: To determine the influence of peer modeling on young children’s consumption or rejection of a novel food. than when exposed to negative modeling (Phase 1: P<.001; Phase 2: P<.001), and ate less of the target food when exposed to negative modeling than when peers were absent (Phase 1: P=.001; Phase 2: P=.009) . The mean difference between the negative modeling group and the control group (μ = 43.75%) was greater than the mean difference between the positive modeling group and the control group (μ =16.25%). 107 Hendy & Raudenbush, 2000 (USA) [53] Hendy, 2002 (USA) [54] Controlled trial 14 children Childcare (6 boys) centre Mean age= 51.4 months (SD=11.0) Controlled trial 38 children Preschool (50% boys) Children’s number of bites of new food was videotaped across five meals. Three new foods were presented with enthusiastic teacher modeling, enthusiastic peer modeling, or simple exposure (no modeling). Delayed food acceptance was gathered one month later. Aim: To compare the effectiveness of teacher modeling and peer modeling on acceptance of new food and whether peer modeling modified the effects of teacher modeling. Peer models were trained by preschool teachers. Three Amount of food eaten: Direct observation of number of bites eaten, recorded by researchers Food acceptance: preference ratings were obtained with a “Faces” Likert scale depicting food as good, bad or ok Boys accepted new foods equally under all three modeling conditions (P<.43), while girls accepted new foods most when modeled by peers P<.03). With trained peer models, girls’ number of bites increased across the meals. Immediate acceptance and delayed acceptance of peer modeled foods was greater for girls (P<.04) than boys (P<.002). Enthusiastic teacher modeling was ineffective if competing peer models were present. Amount of food consumed: Direct observation of Same-gender models were no more effective than opposite-gender models in 108 3-6 years; mean age = 54.7 months (SD=7.9); 86.8% Caucasian; rural, lowincome Lumeng & Hillman, 2007 (USA) [55] Pre-, post 54 children Preschool study (68% boys) 2.5-6.5 years; mean age= 4.2 years novel foods were presented to children during five lunch meals (3 baseline meals, 2 modeling meals). Each food was assigned to either no model, girl model or boy model conditions. Delayed food preference was assessed one month later. Aim: To examine the effectiveness of trained peer models to encourage food acceptance in children during preschool lunch, and one month later. Children ate a standardized snack in a group of three and nine children. Consumption was videotaped. number of bites taken, recorded by research assistants Food preference rating: Assessment of taste preference of the three novel foods using a “Faces” Likert scale depicting a food as good, bad or ok. Amount of food eaten: Number of crackers eaten recorded on videotape increasing food acceptance (P=.768). Girl models were more effective than boy models to increase food acceptance of children of either gender from baseline to modeled meals (P=0.014). For target children, no significant differences were found for delayed food preference ratings (P=.731) or number of bites (P=.557) from the modeling condition to the one month assessment. Children ate slightly more when eating in larger groups, than when eating in smaller groups (P=.03). 109 (SD=1.1); 74% Caucasian Marinho, 1942 (Brazil) [56] Controlled trial 66 children 4-6 years Aim: To determine the effect of group size on children’s food consumption Kindergarten Children were divided into groups according to their food preference (predominant and indefinite taste) and subdivided into experimental and control groups. A peer was chosen as the leader and chose the food that the target child disliked. The target child was then asked to choose one of the foods. After eliminating peer influence, children’s isolated choices were assessed over 5 weeks and 2 weeks one year later. Food choice and type of leadership: Direct observation by researcher During short snacks, there was no effect of group size on amount eaten (P=.42). During long snacks, large group size increased the amount eaten by 30%. 50% of children with predominant taste modified their original taste. Aftereffects were observed for 48.9% in the first four choices after the experiment and 16.7% showed after-effects one year later. 100% of children with originally indefinite taste modified their choice during the experiment. All but four showed aftereffects one year later. Children modified their choice when the leader was socially agreeable but not when the leader was domineering. 110 Aim: To determine if a leader causes lasting modifications of a child’s original taste preference. RCT = randomized-controlled trial 111 Table 2. Results of quality assessment of studies using the EPHPPa Quality Assessment Tool for Quantitative Studies Study authors and Selection date bias Study design Confounders Blinding Data collection methods Withdrawals Overall and dropouts quality score Weak Strong Strong Moderate Strong Strong Moderate Brown et al., 2009 [45] Weak Weak Strong Moderate Weak N/A Low Eaton & Keats, 1982 [46] Weak Strong Strong Moderate Strong Strong Moderate Gubbels et al., 2011 [47] Moderate Weak Strong Moderate Weak N/A Low Lehto et al., 2012 [48] Weak Weak Strong Moderate Weak N/A Low Schwarz, 1972 [49] Weak Strong Weak Strong Weak Strong Low Eating behaviors Birch, 1980 [50] Weak Moderate Weak Moderate Weak Strong Low Duncker, 1938 [51] Weak Moderate Weak Weak Weak Weak Low Greenhalgh et al., 2009 [52] Moderate Strong Weak Moderate Strong Strong Moderate Hendy & Raudenbush, 2000 [53] Moderate Strong Strong Moderate Weak Moderate Moderate Physical activity Barkley et al., 2014 [44] 112 Hendy, 2002 [54] Moderate Strong Strong Moderate Weak Weak Low Lumeng & Hillman, 2007 [55] Weak Moderate Strong Moderate Weak Weak Low Marinho, 1942 [56] Weak Strong Weak Moderate Weak Weak Low a EPHPP: Effective Public Health Practice Project 113 Relationship between peers and children’s physical activity Four of six studies reported a positive relationship between peer presence or number of peers present and children’s physical activity levels [44,46,48,49]. These studies concluded that, compared to being alone, children were more physically active when one or more peers were present. For example, a moderate quality cross-over controlled trial by Barkley et al. (2014) reported that children had 54% greater accelerometer counts when in the presence of a friend, compared to being alone [44]. Similar results were found in a RCT among 69 Canadian preschoolers, where children were more active when in the presence of two same-sex peers, compared to being alone [46]. A large cross-sectional study also reported that children spent the greatest percentage of time in physical activity when in the presence of a group of peers, while the presence of only one peer accounted for the second highest percentage of time spent in physical activity [48]. Despite these findings, two low quality cross-sectional studies found that a larger peer group size was associated with lower levels of physical activity [45,47]. One of these suggested that children’s physical activity levels is dependent on who they are with as activity was lowest in the presence of educators, higher with two or more peers, higher again with one peer and highest when alone [45]. A second cross-sectional study also found that larger group size was linked to lower levels of physical activity, both outdoor and indoor, but that this relationship was only seen among three year-old children and not among two year-olds [47]. The familiarity and the personality of the peers could be moderating factors. For example, Schwarz et al. (1972) found that children had higher levels of physical activity when in the presence of a friend compared to a stranger, and that there were no differences in physical activity between being in the presence of a stranger and being alone [49]. Another cross-sectional study found that children spent the highest percentage of time in physical activity when with interactive peers and were less physically active with independent, self-directed peers [48]. One RCT found that girls’ and boys’ physical activity levels were higher when in the presence of two same-sex peers, compared to being alone, but that the difference in activity levels between the alone and triad conditions were similar between sexes [46]. On the contrary, one cross-sectional study found that prompting by peers to be physically active was linked to higher physical activity levels in boys than in girls [47]. The latter study also reported that prompts that discouraged physical activity outdoors (i.e. short verbal messages) were linked to higher physical activity levels 114 in boys but not in girls, and that boys responded more positively to prompts that promoted physical activity than girls [47]. Based on the strength of evidence evaluation, there is currently weak evidence to suggest that peers influence preschoolers’ physical activity levels. Relationship between peers and children’s eating behaviors Results suggest that children’s food choices, preferences and consumption are associated with peers in various ways. Two studies found that when peers or a specific peer model chose a child’s non-preferred food, preference for that food increased [50,56]. When looking specifically at peer modeling, positive peer modeling was shown to be more effective than no modeling in increasing the intake of a target food, and that negative peer modeling could decrease it [52]. The effect of peer modeling may be moderated by gender. For example, Hendy and Raudenbush (2000) found that girls took more bites and increased their acceptance of new foods when in the presence of peer models, compared to boys, who accepted new foods regardless of whether they were exposed to enthusiastic educator modeling, peer modeling, or no modeling [53]. Hendy (2002) also found that girls were better role models to increase food acceptance in both genders, and that same gender peer modeling was not more effective [54]. Peers may also have a different impact depending on their age [50,51] and how they are perceived by other children [51,56]. For example, two studies reported that younger children were more influenced by older children [50,51], and that children made similar choices to peers with whom they were friends or who were generally liked by their peers, and who had higher prestige [51,56], compared to peer models who were domineering [56]. The order of access to food choice may be important: in one study, children often chose the same food as the previous child chose [51]. Finally, one study found that children ate more food at snack time when in a large group (nine children) compared to when in a smaller group (three children) [55]. Despite the lack of high quality studies, consistent results were reported across all nutrition-related studies, suggesting that there is weak evidence that peers influence preschoolers’ eating behaviors. 115 DISCUSSION This systematic review provides weak evidence that peers may act as role models for children’s eating behaviors and physical activity, which aligns with the theory of social facilitation and observational learning. Results also indicate that the influence of peers may be moderated by a number of peer-level variables, such as gender, age and the perceived status of the role models. There exists no simple solution to combating and preventing childhood obesity. Targeting peers in public health interventions will not solve the epidemic, however it could contribute to its improvement. Although the evidence to date is weak, due to the dearth of high quality studies, results from this review suggest that positively influencing the behaviors of some preschoolers has the potential to affect many others. From this perspective, based on theoretical constructs [57,58], and from findings among adults that social norms are important determinants of physical activity and healthy eating [59–62], it appears important to develop and test interventions aimed at modifying social norms relating to these behaviors among preschoolers. By extension, promoting opportunities for children to be exposed to situations where there are peers who display desirable eating behaviors or physical activity, could contribute to reducing overall obesity rates. Further research based on high quality study designs, such as RCTs, with larger sample sizes and which use valid and reliable measurement tools are needed in order to strengthen the evidence that peers are key actors in physical activity and healthy eating promotion among young children. Physical activity Notwithstanding being supported by weak evidence, preschoolers seem to have greater physical activity levels when in the presence of peers. This agrees with the social facilitation theory and other studies that found that older children are more physically active when in the presence of friends or peers [9,16–18,63]. However, what is observed may be the effect of active children seeking other physically active children [48], making it likely that these groups of children motivate each other to sustain higher levels of physical activity intensity. Although peers are conducive to physical activity, too many children in one group may impede activity. They may limit the space and equipment, thereby reducing the opportunity to be physically active [64]. This could explain why, in one study, larger groups of children were less likely to be active indoors or outdoors, and why older children, who need more space and play equipment to be active [65], are 116 more influenced by the number of peers [47]. Future studies should investigate the ideal group size which would encourage higher levels of physical activity. Our results suggest that how well children know each other and children’s personalities, both influence their participation in physical activity [48,49]. This coincides with the theory of observational learning, which suggests that individuals mimic the behaviors of those whom they perceive as similar to themselves [19]. Children who are introverted or who may not have close friendships with their peers, may feel uncomfortable or excluded, and revert to solitary, low intensity physical activities. Small groups of friends or of children who have similar personal traits may have a greater influence on the physical activity of their members than larger, more diverse groups of children. Little is still known about whether or not sex is a moderator of peer influence, and about how boys and girls could be influenced differently. Although peer group size influenced boys and girls similarly in one experimental study [46], a cross-sectional study found that boys responded more positively to peer prompting with short verbal messages than did girls [47]. Since boys tend to be more active than girls [66], they may also be more easily influenced than girls to be physically active. Future studies should generate evidence on the long term effects of peers’ influence on children’s physical activity levels and how subgroups of children (i.e. younger versus older, inactive versus active children, extraverted versus introverted) influence each other’s physical activity levels. Eating behaviors Similar to our findings for physical activity, there is weak evidence that peers influence eating behaviours of preschoolers. Results from this review suggest that children’s eating behaviors may be influenced by their peers’ food choices, preferences and modeling. Our results are similar to those reported in another recent systematic review that included children (1 to 12 years of age), adolescents and adults [67], which found that social influence, particularly modeling, was a strong determinant of individuals’ food intake. The authors of the latter review also suggest that there is strong evidence that modeling increases when individuals perceive themselves to be similar to the model and that the effect of social modeling is partially mediated through mimicry [67]. These are 117 promising findings, especially for childcare educators who wish to encourage children to try new foods. There is a need to explore whether there are differences between the modeling effect of boys and girls. One study suggested that same-sex peer models were no more effective than opposite sex peer models, but that girls could be more effective role models than boys for improving food preferences [54]. This may concur with the finding that peer models are more effective when they are sociable [56], are well perceived by others, or maintain friendships [51], as young girls tend to be less aggressive and more compliant and socially-involved than boys [68]. Girls also seem to be more influenced by peer models than boys [53] which may be due to peer acceptance being more important to girls than boys [69]. The age of the peer model may also be an important factor to consider. For example, one study concluded that younger children were more influenced by older peers compared to younger ones [51]. In line with the theory of observational learning [19], younger children may look up to older children and mimic their behaviors. Therefore, grouping older and younger children at snack and meal times may encourage younger children to try and eat new or less-preferred foods if the older child models the desired behavior. Since children were also shown to eat slightly more when eating in the presence of a large group [55], having large groups of children of different ages may encourage preschoolers to eat greater amounts of healthy foods. As with physical activity, there is a need to better understand how peers influence children’s eating behaviors in the long term. Further, since most studies looked at positive peer modeling to promote healthy eating behaviors, evidence is lacking on the effects of negative modeling by peers. Methodological quality of the studies Regardless of their design, the quality of the studies was mainly affected by the likelihood that participants were unrepresentative of the target population due to the use of convenience samples and lack of reporting of the response rates. These limitations are common in epidemiological studies. Study participation rates have decreased in recent years [70], and information on study participation is seldom provided in peer-reviewed papers [71]. Information on the validity of data collection methods and tools was also lacking. Although most used objective measurement tools, only three of the thirteen studies included in this review reported the validity of these tools. The use of valid tools for assessing physical activity and nutrition-related outcomes have been shown 118 to be particularly challenging in epidemiological studies because they are often impractical and costly to use in large populations [72]. Lack of reporting or high rates of withdrawals or dropouts was also common in the nutrition-related studies. A lack of high quality studies precluded the attainment of strong ratings for the strength of evidence in this review. Strength of evidence was based on the quality (i.e. design type and risk of bias) and quantity of studies, and on the consistency of results among studies for a given construct. Given that one third of the physical activity studies included in this review were RCTs, the quantity of studies was not primarily responsible for the final rating of evidence as weak. Higher quality RCTs are therefore needed to strengthen the evidence related to peers’ influence on physical activity. Although all of the nutrition-related studies included an intervention component (i.e. RCT, controlled trials and pre-post studies), only one was a RCT, which diminished the strength of evidence for this construct. In addition, the majority of studies included were of low quality. Therefore, in order to strengthen the evidence, high-quality RCTs must be conducted in the future. Specifically, RCTs that use larger sample sizes, and valid and reliable measurement tools are needed to improve the overall evidence that peers influence children’s eating behaviours and physical activity. Limitations We acknowledge certain limitations of this review. The heterogeneity of the study designs, outcomes and measurement tools did not allow meta-analysis. Also, as in any systematic review, eligible studies may have been missed by our search strategy. Furthermore, since most of the studies were conducted in high income countries, results may not be applicable in low to middle income countries. Despite these limitations, strengths of this review include a detailed systematic search strategy developed in collaboration with a health-sciences reference expert, not restricting the publication period, including two researchers at every stage of the review process, and using a widely-used, validated tool for assessing the quality of various types of quantitative study designs. 119 CONCLUSIONS This is the first review to systematically analyse empirical evidence on the relationship between peers and preschoolers’ eating behaviors and physical activity. Despite the limited number of high quality studies, results support the concept of social facilitation and observational learning theories suggesting that peers may be role models to the adoption of healthy behaviors in preschoolers. Our results also suggest that this relationship may be moderated by a number of variables, such as age, sex, and the perceived personality of the role models. In order to strengthen this evidence, further RCTs with larger sample sizes which use valid and reliable measurement tools are needed. Nevertheless, current evidence suggests that future obesity prevention interventions aiming at reaching a large number of children should consider involving peers as agents for positive eating behaviors and physical activity in preschoolers. LIST OF ABBREVIATIONS PRISMA - Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses PROSPERO - International Prospective Register of Systematic Reviews RCT – Randomized controlled trial OR – Odd ratios CI – Confidence intervals COMPETING INTERESTS The authors declare that they have no competing interests. AUTHORS’ CONTRIBUTIONS SW generated the research question, executed the search for articles and drafted the manuscript. All authors participated in the selection and critical appraisal of articles, completed data extraction 120 and approved the final manuscript. MB, DD and NC contributed to the interpretation of results, reviewed the manuscript for important intellectual content and provided comments. ACKNOWLEDGEMENTS SW was supported by a Canadian Institutes of Health Research Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award and by the Gérard-Eugène-Plante Doctoral Scholarship. The funders did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript or the decision to submit it for publication. 121 REFERENCES 1. de Onis M, Blössner M, Borghi E. Global prevalence and trends of overweight and obesity among preschool children. Am J Clin Nutr. 2010; doi:10.3945/ajcn.2010.29786. 2. Shields M. Overweight and obesity among children and youth. Health Rep. 2006;17:27-42. 3. Odgen CL, Carroll MD, Kit BK, Flegal KM. Prevalence of childhood and adult obesity in the United States, 2011-2012. JAMA. 2014; doi:10.1001/jama.2014.732. 4. Australian Bureau of Statistics. 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Assessment of physical activity in epidemiologic research : Problems and prospects. Public Health Rep. 1985;100:131-46. 128 3. OBJECTIFS Comme rapporté dans les revues systématiques présentées dans la section précédente, la littérature existante soutient les assises théoriques de Bandura et le modèle écologique de Bronfenbrenner en suggérant que les éducateurs et les pairs peuvent jouer un rôle positif dans la promotion d’habitudes de vie saines chez les enfants d’âge scolaire. Cependant, plusieurs lacunes ont été identifiées. Celles-ci incluent l’absence d’études de haute qualité méthodologique, l’utilisation de petits échantillons non représentatifs, l’utilisation d’outils de mesure non valides ou fiables, le nombre limité d’études canadiennes et l’ancienneté des études alimentaires. En raison de ces limites, l’influence des pratiques des éducateurs et des pairs sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire demeure incertaine. Les conclusions émises par ces revues systématiques ont permis d’élaborer les hypothèses de recherche et les objectifs de ce projet de doctorat. 3.1 Hypothèses de recherche En lien avec le cadre conceptuel et théorique proposé pour ce projet de doctorat, la littérature existante suggère que les éducateurs et les pairs pourraient influencer les comportements alimentaires et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire, et ce, à partir des théories subjacentes de la théorie sociale cognitive, soit la théorie d’apprentissage observationnel et la théorie de facilitation sociale (Ward et al. 2015; Ward et al., 2016). En nous appuyant sur ces prémisses, nous posons les hypothèses suivantes : 1) Les pratiques favorisant une alimentation saine de la part des éducateurs en milieu de garde seront associées à des apports élevés en légumes, en fruits et en fibres, et à des apports réduits en sucre, en gras et en sodium chez les enfants d’âge préscolaire. 2) Les pratiques favorisant l’activité physique de la part des éducateurs en milieu de garde seront positivement associées à l’activité physique et négativement associées au temps sédentaire des enfants d’âge préscolaire. 3) Plus il existera une différence entre l’apport alimentaire des pairs et de l’enfant, plus l’apport alimentaire de cet enfant se rapprochera de celui de ses pairs neuf mois plus tard. 129 4) Plus il existera une différence entre le niveau d’activité physique des pairs en milieu de garde et l’enfant, plus le niveau d’activité physique de cet enfant se rapprochera de celui de ses pairs neuf mois plus tard. 3.2 Objectifs de l’étude Ce projet de doctorat vise à mieux comprendre l’influence de l’environnement social en milieu de garde sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants de trois à cinq ans. Plus spécifiquement, ce projet étudiera le rôle que jouent les éducateurs et les pairs quant à l’apport alimentaire et les niveaux d’activité physique des enfants de trois à cinq ans. Les objectifs de ce projet sont d’analyser : 1) l’association entre les pratiques promouvant l’alimentation saine de la part des éducateurs (le modelage, l’éducation alimentaire, la reconnaissance du sentiment de satiété, l’encouragement verbal et éviter l’utilisation de récompenses alimentaires) et l’apport alimentaire (légumes, fruits, fibres, sucre, gras et sodium) des enfants en milieu de garde; 2) la relation entre les pratiques promouvant l’activité physique de la part des éducateurs (pratiques formelles et informelles promouvant l’activité physique) et les niveaux d’activité physique (état sédentaire, activité physique légère, modérée à vigoureuse et totale) des enfants en milieu de garde; 3) le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire des enfants en milieu de garde au cours d’une année scolaire; 4) le degré d’influence des pairs sur les niveaux d’activité physique des enfants en milieu de garde au cours d’une année scolaire. 130 4. CONTEXTE DE L’ÉTUDE – DÉPART SANTÉ Le présent projet de doctorat s’inscrit dans le projet Départ Santé. Un aperçu du projet Départ Santé est d’abord présenté dans cette section. Le protocole de recherche, incluant une description complète du projet et de la méthodologie, a été publié en avril 2016 et peut être retrouvé dans la revue scientifique BMC Public Health (Bélanger et al., 2016). Par la suite, la section 5 décrit les éléments du projet Départ Santé inclus dans le projet de doctorat. 4.1 Projet Départ Santé Le projet Départ Santé est une intervention menée dans les provinces de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick, qui vise à promouvoir des habitudes alimentaires saines ainsi que l’activité physique auprès des enfants d’âge préscolaire dans les milieux de garde (Bélanger et al., 2016). Départ Santé cherche à évaluer l’efficacité du programme ainsi qu’à modifier les comportements des enfants, tout en influençant ceux des éducateurs et des parents. Menée en collaboration avec de nombreux chercheurs experts de diverses universités canadiennes, ainsi qu’avec divers acteurs œuvrant dans le domaine de l’éducation à la petite enfance, cette étude expérimentale randomisée utilise des méthodes quantitatives afin d’acquérir les connaissances nécessaires pour évaluer l’effet de ce programme dans les milieux de garde sur les comportements d’activité physique et d’alimentation des enfants et des éducateurs. Plus spécifiquement, le projet Départ Santé vise à évaluer si l’intervention permet : 1) D’améliorer la consommation d’une variété d’aliments sains et les comportements alimentaires des enfants dans les milieux de garde; 2) D’augmenter les niveaux d’activité physique des enfants dans les milieux de garde; 3) De prévenir l’embonpoint ou l’obésité chez les jeunes enfants ou de maintenir un poids santé; 4) D’améliorer les connaissances, les attitudes, l’auto-efficacité des éducateurs, des directeurs ou des administrateurs des milieux de garde envers la saine alimentation et l’activité physique; 5) De conscientiser les parents à l’importance de l’alimentation saine et de l’activité physique. 131 4.2 Aperçu de l’étude Départ Santé L’étude Départ Santé suit un devis d’essai randomisé et contrôlé. Trente-et-un milieux de garde ont servi de milieux expérimentaux, et 30 autres ont servi de milieux témoins. Des mesures sur l’activité physique et l’apport alimentaire des enfants, les comportements des éducateurs, l’analyse de l’environnement physique des milieux de garde et les habitudes de vie des parents ont toutes été effectuées au début (au mois d’octobre) et à la fin (au mois de juin) des années scolaires 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016. La collecte de données dans les milieux de garde du groupe expérimental et du groupe témoin a été effectuée au même moment de l’année afin d’éviter l’effet saisonnier possible sur l’activité physique des enfants (Carson et al., 2010). 4.3 Population et recrutement du projet Départ Santé Les participants à l’étude ont été sélectionnés entre l’âge de trois et cinq ans parce qu’il a été démontré que les habitudes de vie apprises à partir de l’âge préscolaire ont tendance à être maintenues plus tard dans la vie (Janz et al., 2005; Mikkilä et al., 2005). Puisque les enfants de ce groupe d’âge passent près de 29 heures par semaine dans des soins non parentaux (Bushnik, 2006), les milieux de garde ont été identifiés comme des endroits propices pour promouvoir de saines habitudes de vie chez la population ciblée. Les participants du projet Départ Santé ont été recrutés dans les milieux de garde francophones et anglophones du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan. Le choix des milieux de garde a été en fonction de différents critères. Dans un premier temps, nous avons obtenu un registre de tous les milieux de garde des deux provinces (Department of Education and Early Childhood Development, 2013; Government of Saskatchewan, 2013). De ceux-ci nous avons exclu les milieux de garde ayant déjà reçu une intervention promouvant l’activité physique ou la saine alimentation afin d’éviter de sous-estimer l’effet de l’intervention Départ Santé. Au Nouveau-Brunswick, le programme provincial de promotion d’activité physique, « Jeunes Actifs », a servi comme critère d’exclusion. Les milieux de garde devaient aussi préparer et servir le repas du dîner aux enfants. Ce critère était nécessaire afin de pouvoir évaluer la qualité des aliments servis aux enfants et de mesurer l’apport nutritionnel que les repas fournissent. Pour des raisons de faisabilité, le nombre d’enfants fréquentant le milieu de garde a aussi servi comme critère d’exclusion. Puisqu'il était anticipé que le taux de participation soit de 60 %, les milieux de garde ayant moins de 20 enfants entre l’âge de trois et cinq ans ont été exclus, avec l’objectif d’avoir un échantillon d’au moins 740 enfants (au moins 132 20 enfants par milieu de garde x 62 milieux x 60 %). Ce taux de participation était fondé sur les taux obtenus lors du projet pilote de Départ Santé. Le processus de sélection des milieux de garde pour le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan est présenté aux Figures 4 et 5. Dans les deux provinces, les milieux de garde ont été stratifiés selon le milieu géographique, soit urbain ou rural, à l’aide d’une base de données géospatiale (Community Information Database, 2006). Cette base de données sur les collectivités est une ressource gratuite en ligne qui permet d’identifier les régions métropolitaines de recensement ou les agglomérations de recensement, ainsi que les zones d’influences métropolitaines (ZIM) à travers le Canada (Community Information Database, 2006). Les régions étaient considérées comme urbaines, si elles avaient une typologie désignée de « Urbaine – Régions métropolitaines de recensement », « Urbaine – Agglomérations de recensement », ou « Rurale – ZIM forte », et rurales si elles étaient désignées de «Rurale – ZIM modérée », « Rurale – ZIM faible », ou « Rurale – sans ZIM ». 133 Figure 4 : Processus de sélection au Nouveau-Brunswick 134 Figure 5 : Processus de sélection en Saskatchewan 135 Au Nouveau-Brunswick, les milieux de garde ont également été stratifiés selon le district scolaire dont ils font partie (districts francophones sud, nord-est et nord-ouest, et les districts anglophones nord, sud, est et ouest) (Department of Education and Early Childhood Development, 2013). Puisqu’il existe des curriculums différents entre les milieux de garde relevant des districts francophones et anglophones (Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, 2013), et que l’environnement de ces milieux de garde pourrait être influencé par le milieu géographique où ils sont situés (Maher et al., 2008; Swenson, 2008), ce processus de stratification a permis d’obtenir des strates ou des groupes relativement homogènes. En raison du nombre limité de milieux de garde francophones en Saskatchewan (n=7) et du fait que cinq de ceux-ci avaient déjà fait partie d’une phase pilote de développement de l’intervention Départ Santé, seulement deux milieux de gardes francophones étaient éligibles à participer à l’étude dans cette province (Early Childhood Development, 2012). Les milieux de garde ont été choisis parmi toutes les régions du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan. Parmi la liste des milieux de garde éligibles, un total de 38 milieux de garde ont été pigés aléatoirement en Saskatchewan et 24 ont été pigés au Nouveau-Brunswick. Les directeurs des milieux de garde ont ensuite été contactés par téléphone et invités à participer à l’étude. Dans cette étude, le consentement a été obtenu de la part de 77 % (24/31) des milieux de garde invités au Nouveau-Brunswick et de 54 % (37/69) en Saskatchewan. Lorsqu’un milieu de garde refusait de participer, un autre milieu de garde de la même strate a été choisi aléatoirement et a été contacté comme mentionné ci-haut. Une fois le consentement obtenu, l’intervention a été attribuée aléatoirement à 31 milieux de garde (19 en Saskatchewan et 12 au Nouveau-Brunswick), dont les 31 autres ont servi en tant que groupe témoin. Suite au recrutement d’un milieu de garde randomisé au groupe témoin en Saskatchewan, il a été découvert que ce milieu de garde avait le même directeur qu’un autre milieu de garde qui avait été recruté et randomisé au groupe expérimental. Afin d’éviter un risque de contamination, les deux milieux de garde ont été considérés comme un milieu du groupe expérimental, expliquant l’échantillon final de 31 milieux de garde dans le groupe expérimental et 30 milieux de garde dans le groupe témoin. Un formulaire de consentement a été distribué aux parents ou gardiens de chaque enfant par la directrice du milieu de garde en septembre 2013, 2014 et 2015. Le taux de réponse au Nouveau-Brunswick a été de 70,4 % (126/179) en 2013 et de 69,7 % (269/386) en 2014. Le taux 136 de réponse en Saskatchewan était de 37,2 % (118/317) en 2013, 67,6 % (215/318) en 2014 et de 51,4 % (169/329) en 2015. Au total, 897 enfants ont été recrutés. 4.4 Contexte des milieux de garde recrutés Bien que la stratification ait permis de recruter des milieux de garde ruraux et urbains, francophones et anglophones, l’échantillonnage aléatoire a permis de recruter des milieux de garde ayant des contextes très variables. Au Nouveau-Brunswick, la majorité des milieux de garde étaient situés dans des maisons ou dans un centre, tandis qu’en Saskatchewan, la majorité des milieux de garde étaient intégrés dans des écoles, collèges ou universités. Le décompte final du nombre d’enfants enregistrés dans les milieux de garde au début du mois de septembre démontrait qu’il y avait un mixte de milieux de garde de petite, moyenne et grande taille. Par exemple, les garderies les plus petites desservaient environ une dizaine d’enfants d’âge préscolaire, tandis que les plus grandes desservaient au-delà d’une soixantaine d’enfants. Le ratio d’enfants au nombre d’éducateurs était également très variable, allant de 3 :1 à 12 :1. De plus, la grande majorité des milieux de garde recrutés offraient non seulement des programmes préscolaires, mais également des programmes pour les poupons et pour les après-classes. Quant à l’alimentation, les repas étaient préparés par des cuisinières en Saskatchewan. Au Nouveau-Brunswick, le poste de cuisinière n’existait que dans les milieux de garde de grande taille. Dans les plus petits milieux de garde, la directrice ou un éducateur désigné était responsable de préparer le repas du dîner et les collations. Quoique tous les milieux de garde inclus dans l’étude offraient le repas du dîner, pas tous les milieux de garde offraient des collations. Alors que certains offraient une ou deux collations, d’autres exigeaient que les enfants apportent leur propre collation de la maison. 4.5 Considérations éthiques du projet Départ Santé Le projet Départ Santé a reçu l’approbation du Comité d’éthique de la recherche (CÉR) du Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke à l’été 2013 (projet #13-088), ainsi que l’approbation du comité d’éthique de l’University of Saskatchewan (projet #14-291) et de Santé Canada (protocole # REB 2012-0071). De l’information sur le projet a été fournie aux parents des enfants avec le formulaire de consentement (Annexe 1) et ceux-ci ont été invités à communiquer 137 avec l’équipe de recherche Départ Santé afin d’obtenir de plus amples renseignements. Afin de participer à l’étude, le consentement des parents a été obtenu pour chaque composante du projet tandis que l’assentiment des enfants était obtenu lors de la collecte des données. De l’information sur le projet a également été fournie aux éducateurs et ceux-ci ont été invités à participer à l’étude en signant un formulaire de consentement. Dans l’éventualité qu’un éducateur désirait ne pas participer à l’étude, les enfants relevant de sa charge avaient tout de même la possibilité d’y participer. Avant de procéder à la collecte de données, chaque enfant a reçu une étiquette avec son numéro d’identification personnel, afin d’éviter que son nom apparaisse sur les formulaires de collecte de données. Lors de la collecte de données, tous les enfants du milieu de garde ont participé aux activités du programme Départ Santé et aux activités d’évaluation afin d’assurer que les enfants ne participant pas à l’étude ne se sentaient pas exclus. De plus, afin d’assurer le droit à l’intégrité de la personne et à la confidentialité, tous les formulaires de cueillette de données n’étaient jamais laissés à la vue des employés des milieux de garde, des parents et des enfants. Les données recueillies ont été codées selon un numéro d’identification personnel et tous les renseignements permettant d’identifier les participants ont été supprimés. À l’exception d’une liste principale contenant les numéros d’identification personnels et le nom de l’enfant correspondant, toute autre documentation est demeurée anonyme (seule la coordinatrice de l’étude avait accès à cette liste). Tous les fichiers informatiques ont été protégés par des mots de passe et sauvegardés sur des ordinateurs entreposés dans une salle verrouillée au Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, soit la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke au campus de Moncton. 4.6 Déroulement des collectes de données pour le projet Départ Santé La section suivante présente brièvement les méthodes utilisées pour évaluer les variables à l’étude du projet Départ Santé. Plus de détails sur les outils de mesure utilisés dans le contexte de cette étude seront présentés à la section 5. 4.6.1 Composition corporelle des enfants Le poids, la taille et le tour de taille des enfants ont été mesurés selon un protocole standardisé (National Health and Nutrition Examination Survey, 2004). Afin d’éviter toute forme 138 de stigmatisation, toutes les mesures anthropométriques des enfants ont été prises à l’écart de l’ensemble de la classe. Le poids des enfants a été mesuré à deux reprises au 0,1 kg près à l’aide d’un pèse-personne mécanique (SECA – modèle 761), et la taille a été mesurée à l’aide d’un stadiomètre (SECA – modèle 213) au 0,1 cm près. Ces mesures ont été recueillies à deux reprises, et une troisième a été obtenue si la différence entre les deux premières mesures du poids et de la taille étaient supérieures à 0,2 kg et 0,5 cm, respectivement. Deux mesures ont été prises du tour de taille au 0,1 cm près et une troisième a été obtenue si la différence entre les deux premières était supérieure à 0,5 cm. L’indice de masse corporelle des enfants a été obtenu en calculant le ratio entre le poids (kg) et le carré de la taille (m2) de chaque enfant. À partir de l’âge (en mois) et du sexe de l’enfant, cette valeur a ensuite permis de déterminer si ce dernier avait un poids sousoptimal (IMC ≤ 18,5), un poids normal (IMC = 18,6 à 24,9), s’il avait un surplus de poids (IMC = 25 à 29,9) ou s’il était obèse (IMC ≥ 30), selon les nouveaux seuils de l’IOTF (Annexe 2) (Cole et Lobstein, 2012). Le poids et la taille des enfants ont été mesurés à deux reprises, soit avant l’intervention et à la fin de celle-ci. Le tour de taille a également été pris avant l’intervention, et à la fin de celle-ci, soit neuf mois plus tard. 4.6.2 Niveaux d’activité physique des enfants en milieu de garde Les niveaux d’activité physique des enfants en milieu de garde ont été mesurés à l’aide d’un accéléromètre, un petit appareil mesurant 28 mm de hauteur, 27 mm de largeur et 10 mm d’épaisseur, maintenu à la taille à l’aide d’une ceinture en velcro, pouvant mesurer et enregistrer l’accélération dans toutes les directions, indiquant ainsi l’intensité de l’activité physique (Colley et al., 2011). Ces mesures ont été obtenues à deux reprises, soit avant l’intervention, et à la fin de celle-ci. Celui-ci a été distribué à chaque enfant participant et des indications précises sur le port de l’accéléromètre ont été fournies aux éducateurs. Les consignes données à chaque enfant étaient de porter l’accéléromètre pendant une période de cinq jours consécutifs au milieu de garde, soit du lundi au vendredi, l’enlevant uniquement si l’enfant participait à une activité aquatique, telle que la nage. Les éducateurs devaient placer l’accéléromètre sur l’enfant lorsqu’il arrivait au milieu de garde et l’enlever avant que l’enfant parte pour la maison. Les éducateurs se chargeaient également d’envoyer tous les appareils aux membres de l’équipe de recherche. 139 4.6.3 Habiletés motrices fondamentales des enfants La maîtrise des habiletés motrices fondamentales est essentielle à l’acquisition du savoirfaire physique et est directement liée au niveau d’activité physique des enfants et des adolescents (Bryant et al., 2014; Lubans et al., 2010). Ces habiletés motrices fondamentales ont été mesurées à l’aide du Test of Gross Motor Development (TGMD-II), soit un test standardisé chez les enfants âgés de trois à dix ans (Ulrich, 2000). Cet outil évalue 12 habiletés, divisées en deux sous-tests : 1) les habiletés locomotrices (courir, sauter, galoper, bondir, sauter sur le côté et glisser) et 2) les habiletés de manipulation d’objet (frapper un ballon au sol, dribler sur place, attraper, botter, lancer par dessus et lancer par dessous) (Ulrich, 2000). Pour chaque habileté, des assistants de recherche préalablement formés dans l’administration du TGMD-II ont expliqué et démontré l’habileté à effectuer. Avant d’être évalué, les enfants ont été autorisés à pratiquer l’habileté une fois. Par la suite, les enfants ont été demandés d'effectuer l’habileté deux fois. Afin de faciliter le déroulement du test, l’utilisation de caméra vidéo a permis de filmer les enfants au fur et à mesure qu’ils démontraient chaque habileté. Les vidéos ont ensuite été révisées et codées par des assistants de recherche formés en codage du Test of Gross Motor Development. 4.6.4 Comportements alimentaires des enfants Les comportements alimentaires des enfants en milieu de garde et à la maison ont été obtenus à deux reprises au cours de l’année d’évaluation, soit avant l’intervention, et à la fin decelle-ci. L’apport alimentaire des jeunes en milieux de garde a été mesuré à l’aide d’une analyse de consommation et une analyse photographique des restes, par deux membres de l’équipe de recherche. Cette analyse impliquait de peser les aliments de chaque enfant participant avant et après qu’il ait mangé son dîner. Des photos des repas et des restes ont également été prises. Afin de pouvoir analyser l’apport alimentaire et la composition du repas, les milieux de garde fournissaient une copie des recettes utilisées ainsi que la grosseur des portions servies. Les recettes ont été analysées en utilisant un logiciel d’analyse alimentaire, Food Processor Software, version 10.10 (Esha Research, 2011). La différence du poids des aliments avant et après le repas a permis de calculer l’apport alimentaire des enfants. Les photos ont également permis de valider la quantité d’aliments consommés par chaque enfant. Compte tenu des nombreuses données qui devaient être colligées au cours de la journée, il n’était pas faisable de mesurer l’apport alimentaire des enfants 140 lors des collations. Pour cette raison, uniquement l’apport alimentaire à l’heure du dîner a été mesuré dans le cadre de l’étude Départ Santé. L’apport alimentaire des enfants à la maison a été obtenu à l’aide d’un proche, soit de la part d’un parent. Un court questionnaire de six items provenant du questionnaire NutriSTEP® a permis d’obtenir de l’information sur la consommation d’aliments provenant des quatre groupes alimentaires, ainsi que sur la fréquence de consommation d’aliments provenant de restaurations rapides. Une question de 24 items provenant du Child Eating Behavior Questionnaire (CEBQ) a également permis d’obtenir de l’information sur les comportements alimentaires des enfants, soit leur plaisir à manger, leur réactivité à la nourriture, leur vitesse d’ingestion des aliments, leur sensibilité à la satiété et leur difficulté à consommer certains aliments. Ces questionnaires ont été distribués aux parents par les éducateurs et retournés au milieu de garde après une semaine. Le questionnaire des parents a été rempli au début et à la fin de l’année d’évaluation. 4.6.5 Niveaux d’activité physique des éducateurs dans les milieux de garde Les niveaux d’activité physique des éducateurs ont été mesurés à l’aide de podomètres et d’un questionnaire. Puisque l’équipe de recherche n’avait accès qu’à un nombre limité d’accéléromètres, l’utilisation de podomètre pour mesurer objectivement l’activité physique des éducateurs a permis d’assurer que tous les enfants participants avaient recours à un accéléromètre. Quoique les podomètres ne permettent pas de mesurer l’intensité de l’activité physique, ils sont tout de même fortement corrélés avec les données obtenues par les accéléromètres (r = ,86) (TudorLocke et al., 2002). Les éducateurs ont été invités à porter le podomètre du lundi au vendredi, durant les heures de travail, la même semaine de collecte de données par accéléromètres. Cette approche a été utilisée afin de mesurer le niveau d’activité physique des éducateurs en milieu de garde, tout en encourageant les enfants à porter leur accéléromètre. Il a été demandé aux éducateurs d’inscrire le nombre de pas qu’ils ont effectués à la fin de chaque jour de travail et de nous faire parvenir ces registres avec leurs podomètres. Ces mesures ont été obtenues à deux reprises durant l’année, soit avant l’intervention, et à la fin de celle-ci. 141 4.6.6 Analyse de l’environnement social et physique des milieux de garde Les pratiques alimentaires et d’activité physique des éducateurs en milieu de garde, l’environnement physique et les politiques ont tous été mesurés à l’aide d’une grille d’observation de l’environnement, soit le Nutrition and Physical Activity Assessment of Child Care (NAP SACC) (Annexe 3) (Ward et al., 2013). Cette grille a été remplie par deux membres de l’équipe de recherche durant deux journées d’observation dans le milieu de garde, aux deux cycles de collecte de données. Au courant de ces deux jours, les assistants de recherche observaient l’ensemble des pratiques utilisées par les éducateurs, notaient les éléments de l’environnement physique favorables à l’alimentation saine et à l’activité physique, consultaient les politiques du milieu de garde et questionnaient les éducateurs et les directeurs à l’égard des possibilités de formation et d’éducation continues en matière de saines habitudes de vie. Cette grille a, entre autres, permis de recueillir de l’information sur les comportements et les pratiques des éducateurs en milieu de garde. Un questionnaire rempli par les éducateurs a également permis de capter leur propre perception de leurs pratiques alimentaires et d’activité physique auprès des enfants. 4.6.7 Questionnaire des éducateurs Un questionnaire rempli par les éducateurs a été utilisé pour obtenir de l’information sur la perception des éducateurs quant à leurs propres pratiques en lien avec l’alimentation et l’activité physique au milieu de garde (dix-huit items), leurs connaissances en matière des mouvements fondamentaux de base (six items), leur propre alimentation (six items), ainsi que de l’information sociodémographique (cinq items). Ces items ont été extraits d’une variété de questionnaires validés, dont le NAP SACC (Ward et al., 2013) et le NutriStep® (Sudbury & District Health Unit et al., 2008). Trois items provenant de la version courte de l’International Physical Activity Questionnaire ont permis d’obtenir de l’information sur leurs niveaux d’activité physique quotidiens (International Physical Activity Questionnaire, 2012). Ces items posaient les questions suivantes : « Au cours des 7 derniers jours, combien de jours avez-vous pratiqué des activités physiques vigoureuses? », « Au cours des 7 derniers jours, combien de jours avez-vous pratiqué des activités physiques modérées? » et « Au cours des 7 derniers jours, combien de jours avezvous marché pendant au moins 10 minutes d’affilées? ». Pour chaque item, les éducateurs ont également été demandés de rapporter combien d’heures ou de minutes ils pratiquaient ces activités. 142 4.6.8 Questionnaire des parents Un questionnaire rempli par les parents des enfants participants a permis de recueillir de l’information sociodémographique familiale. Ces questions ont été extraites du questionnaire de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes de Statistique Canada. Le niveau socioéconomique de la famille a été obtenu à l’aide de la question « Quelle est votre meilleure estimation du revenu total, avant impôts et déductions, de tous les membres du ménage provenant de toutes sources au cours des 12 derniers mois? ». Le niveau d’éducation des parents a été obtenu à l’aide de deux items, soit « Quel est le niveau d’éducation le plus élevé des parents (MÈRE) » et « Quel est le niveau d’éducation le plus élevé des parents (PÈRE) ». Six items ont aussi permis d’obtenir de l’information sur la situation familiale, incluant le nombre d’enfants et d’adultes dans le ménage, si les enfants habitent avec leurs deux parents et sinon, avec lequel des parents ils habitent. De l’information sur les niveaux d’activité physique des parents a été obtenue à l’aide de trois items de l’International Physical Activity Questionnaire (International Physical Activity Questionnaire, 2012), et de l’information sur l’alimentation des parents a été obtenue à l’aide des mêmes six items utilisés pour analyser l’alimentation des enfants à la maison. 143 5. MÉTHODOLOGIE Le présent projet de doctorat s’insère dans le projet Départ Santé (Tableau 2; voir section 4 pour une description de l’étude Départ Santé). Il avait comme objectif de répondre à des questions sur l’association entre les pratiques alimentaires des éducateurs (le modelage, l’éducation alimentaire, la reconnaissance du sentiment de satiété, l’encouragement verbal et ne pas utiliser de récompenses alimentaires) et l’apport alimentaire des enfants, ainsi que sur l’association entre les pratiques d’activité physique des éducateurs (les pratiques formelles et informelles promouvant l’activité physique) et les niveaux d’activité physique des enfants de trois à cinq ans dans les milieux de garde. Ce projet avait aussi comme objectif d’évaluer le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire et les niveaux d’activité physique des enfants. Cette section présente la méthodologie suivie pour répondre à ces objectifs. Plus spécifiquement, elle décrit le devis utilisé, la procédure de recrutement des participants, les considérations éthiques, ainsi que les moyens dont les variables dépendantes, indépendantes et les variables potentiellement confondantes ont été mesurées. Finalement, les analyses statistiques utilisées pour répondre aux objectifs de recherche sont décrites. 144 Tableau 2 : Comparaison entre l'étude Départ Santé et le projet de doctorat Dispositif de l’étude Départ Santé Projet de doctorat Expérimental Observationnel randomisé et contrôlé Échantillonnage aléatoire Oui Oui Objectif: Évaluer l’effet de l’intervention Oui Non Collecte de données pré- et post-intervention Oui Oui/Non a Composition corporelle des enfants Oui Oui b Niveaux d’activité physique des enfants Oui Oui Habiletés motrices fondamentales des enfants Oui Non Comportements alimentaires des enfants Oui Oui Niveau d’activité physique des éducateurs Oui Non c Analyse de l’environnement social et physique Oui Oui Questionnaire des éducateurs Oui Non Questionnaire des parents Oui Oui b Données recueillies a Oui pour objectifs 3 et 4 = analyses longitudinales, mais non pour objectifs 1 et 2 = analyses transversales; b Utilisées pour les variables confondantes; c Données insuffisantes pour être analysées. 5.1 Devis de l’étude pour le présent projet de doctorat Les données préliminaires des 51 milieux de garde du projet Départ Santé colligées à l’automne de la première et de la deuxième année de l’étude ont été utilisées pour en faire des analyses transversales d’association entre les pratiques alimentaires et d’activité physique des éducateurs et l’apport alimentaire et les niveaux d’activité physique des enfants. Les données préliminaires et post-interventions des milieux de garde du groupe témoin ont été utilisées pour examiner le degré d’influence des pairs sur les comportements des enfants au cours d’une période de neuf mois (octobre à juin). 145 5.2 Population et recrutement des participants au projet actuel La population des années 2013-2014 et 2014-2015 du projet Départ Santé a été utilisée comme échantillon pour cette étude de doctorat. Afin d’être inclus dans les analyses alimentaires, les enfants devaient avoir été présents à l’heure du dîner lors d’une des deux journées de collecte d’analyse de consommation. Pour les analyses d’activité physique, les enfants devaient avoir porté l’accéléromètre pour deux heures ou plus, pendant au moins quatre jours, afin que leurs données soient considérées comme valides. Des 640 enfants pour lesquels des données alimentaires préliminaires ont été collectées, celles de 436 enfants étaient disponibles au moment des analyses pour ce projet de doctorat, et un total de 624 enfants ont fourni des données d’accéléromètres valides lors de la collecte préliminaire. Parmi les enfants du groupe témoin, les données alimentaires de 152 enfants ont été obtenues, lors des collectes préliminaires et post-intervention, et étaient disponibles aux fins des analyses, tandis que 211 enfants ont fourni des données d’accéléromètre aux deux cycles de collecte de données (Figure 6). Figure 6 : Processus de sélection des participants au présent projet 146 5.3 Considérations éthiques Étant donné que le présent projet s’insère dans le projet Départ Santé, l’approbation éthique a été obtenue en juin 2013 de la part du Comité d’éthique de la recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, du Comité d’éthique de l’University of Saskatchewan et du Comité d’éthique de la recherche de Santé Canada. L’approbation a été renouvelée annuellement par la suite. En vertu de la Politique en matière d’éthique de la recherche avec des êtres humains de l’Université de Sherbrooke: « Il n’y a pas lieu de faire évaluer par un [comité d’éthique de la recherche] un projet fondé exclusivement sur l’utilisation secondaire de renseignements anonymes ou de matériel biologique humain anonyme, à condition que les procédures de couplage, d’enregistrement ou de diffusion ne créent pas de renseignements identificatoires. » (Université de Sherbrooke, 1989, p.3) Pour cette raison, une approbation éthique exclusive à ce projet de doctorat n’a pas été requise. Comme décrit à la section 4, toutes les mesures visant à protéger la confidentialité des données ont été respectées. 5.4 Variables dépendantes et indépendantes à l’étude Afin de répondre aux deux premiers objectifs de cette étude, les variables dépendantes incluent l’apport alimentaire des enfants en milieu de garde, ainsi que les niveaux d’activité physique des enfants, tandis que les variables indépendantes incluent les comportements alimentaires et les pratiques d’activité physique des éducateurs. Dans le cas des deux derniers objectifs de l’étude, l’apport alimentaire et les niveaux d’activité physique du groupe d’enfants représentent les variables indépendantes, tandis que l’apport alimentaire et les niveaux d’activité physique de chaque enfant représentent les variables dépendantes. Ces variables ont été obtenues à partir de différents outils de mesure, tous présentés ci-dessous. 5.4.1 Niveau d’activité physique des enfants L’accéléromètre est fréquemment utilisé comme moyen objectif de quantifier l’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire (Pate et al., 2010). Ces petits appareils sont portés sur la hanche droite à l’aide d’une ceinture élastique (Pate et al., 2010). Quelques modèles d’accéléromètres existent présentement sur le marché, dont l’Actical, l’Actigraph et le RT3 (Esliger et Tremblay, 2006). Parmi ces modèles, l’Actical a démontré une meilleure fiabilité intra- 147 et interinstrumentale que les deux autres modèles (Esliger et Tremblay, 2006). L’Actical est un accéléromètre omnidirectionnel, signifiant qu’il peut capter le mouvement sur plusieurs axes (Pfeiffer et al., 2006). L’Actical est considéré un outil de mesure de l’activité physique valide chez les enfants de trois à cinq ans (Pfeiffer et al. 2006; Pate et al., 2010; Adolph et al., 2012). Lorsqu’un signal d’accélération surpasse un seuil prédéterminé, celui-ci est identifié comme un compte d’activité. La somme de ces comptes permet de déterminer l’intensité des mouvements effectués (ActiGraph, 2016). Une corrélation de r = ,89 a été mesurée entre la consommation d’oxygène (VO2) et les comptes des activités physiques d’intensité légère, modérée et vigoureuse mesurés par l’Actical chez les enfants de trois à cinq ans (Pfeiffer et al., 2006). La limite désignant l’activité physique modérée était de 715 comptes/15 secondes (sensibilité de 97,2 %, spécificité de 91,7 %), et celle pour l’activité physique vigoureuse était de 1411 comptes/15 secondes (sensibilité de 98,2 %, spécificité de 61,1 %) (Pfeiffer et al., 2006). Lors d’une analyse de validation croisée, l’Actical a démontré un coefficient intraclasse de r = ,59 et une corrélation Spearman de r = ,80 (p < 0,001) entre le VO2 estimé à l’aide d’une équation développée à partir des comptes d’accéléromètre et celui mesuré par le Cosmed, un instrument de mesure du taux métabolique (Pfeiffer et al., 2006). Les pourcentages d’accord entre le VO2 obtenus par le Cosmed et le VO2 estimés par l’équation, le kappa et le kappa modifié (permet de corriger pour la concordance au hasard) pour l’activité physique modérée étaient de 0,73, 0,40 et 0,46, respectivement (Pfeiffer et al., 2006). Pour l’activité physique vigoureuse, ces mêmes mesures étaient de 0,85, 0,26 et 0,71, respectivement (Pfeiffer et al., 2006). Bien que les enfants aient porté l’Actical à deux reprises au cours de l’année, pour une période de 5 jours consécutifs, uniquement les données d’accéléromètre obtenues au premier cycle de collecte ont été utilisées aux fins de ce projet de recherche. L’accéléromètre a dû être porté à tout moment, incluant lors des siestes, mais devait être enlevé si les enfants participaient à des activités aquatiques telles que la nage (aucune rapportée). Les données ont ensuite été téléchargées électroniquement dans un logiciel pouvant calculer le nombre de comptes mesurés dans des intervalles de 15 secondes. Cette longueur d’intervalles a été choisie puisqu’elle permet de mieux capter l’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse et l’activité sédentaire chez les enfants d’âge préscolaire comparativement aux intervalles de 60 secondes (Colley et al., 2014). Ces données ont permis d’analyser le nombre de minutes d’activité physique légère, modérée et vigoureuse qu’a effectué chaque enfant au cours d’une journée et de la semaine, à partir de seuils 148 prédéterminés. Deux études ont établi des seuils d’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire en utilisant spécifiquement l’Actical ( Pfeiffer et al., 2006; Adolph et al., 2012). Cellesci ont utilisé des valeurs de dépenses énergétiques très différentes, soit de 0,05 kcal/kg/min (ou approximativement 2 à 3 METS) (Adolph et al., 2012) et de 20 ml/kg/min (ou approximativement 5,7 METS) (Pfeiffer et al., 2006), ainsi que des enregistrements de 60 secondes (Adolph et al., 2012) comparativement à 15 secondes (Pfeiffer et al., 2006). Puisque le choix des périodes d’enregistrement peut fortement influencer la classification de l’intensité d’activité physique (Edwardson et Gorely, 2010), les seuils établis sur une période de 15 secondes ont été choisis aux fins de cette étude. Ces limites sont de moins de 25 comptes/15 secondes pour le temps sédentaire, entre 25 comptes/15secondes et 714 comptes/15 secondes pour l’activité physique d’intensité légère (APL), 715 comptes/15 secondes à 1410 comptes/15 secondes pour l’activité physique d’intensité modérée, et de ≥1411 comptes/15 secondes pour l’activité physique d’intensité vigoureuse (Pfeiffer et al., 2006). Ces critères ont été utilisés pour calculer le nombre de minutes passées en état de sédentarité et en activité physique totale. Le temps de non-port de l’accéléromètre a été défini comme toute période d’au moins 60 minutes consécutives où il n’y avait aucun mouvement, permettant une à deux minutes de comptes entre zéro et cent (Colley et al., 2011). Les données téléchargées ont été évaluées, et tout fichier contenant des données biologiquement invraisemblables (≥ 10 000 comptes/15 secondes) a été exclu des analyses finales selon la méthode utilisée par Statistique Canada (Colley et al., 2010; Colley et al., 2011). Afin d’être retenus aux fins d’analyses, les enfants ont dû avoir porté l’accéléromètre pendant au moins deux heures, quatre jours ou plus de la semaine. Ce critère a été déterminé en utilisant les données préliminaires des deux provinces, à partir d’une méthode statistique décrite par Rich et al. (Rich et al., 2013) Plus spécifiquement, les coefficients de fiabilité (r) de la moyenne des comptes par jour/minute ont été calculés à partir de la formule de Spearman-Brown et par des coefficients de corrélation intraclasse. Ces analyses ont ensuite été répétées à partir des données des enfants qui ont porté l’accéléromètre entre une à dix heures, pendant un à cinq jours (lundi au vendredi). Les résultats de ces analyses ont permis de déterminer que le port d’un minimum de deux heures et sur une période de quatre jours permettait d’obtenir une bonne fiabilité (r = 78,6 %) tout en maximisant la taille d’échantillon (Annexe 4). Les données d’accéléromètre brutes ont été nettoyées et gérées à l’aide de codes SAS adaptés pour l’étude Départ Santé (Bélanger et Boudreau, 2015). 149 5.4.2 Comportements alimentaires des enfants en milieu de garde L’analyse de consommation a permis d’obtenir de l’information sur l’apport en légumes et fruits (g), en fibres (g), en sucre (g), en gras (g) et en sodium (mg) des enfants en milieux de garde. Cette méthode a été utilisée extensivement dans des études sur l’apport nutritionnel des enfants d’âge scolaire (Blakeway et Knickrehm, 1978; Whatley et al., 1996; Lee et al., 2001) et a été considérée comme étant la mesure la plus précise pour estimer l’apport alimentaire ( Wolper et al., 1995; Jacko et al., 2007). L’analyse de consommation a impliqué que les aliments soient pesés avant et après le repas à l’aide d’une balance électronique (NutriCrystal™ Reflex), permettant ainsi d’inférer l’apport alimentaire à partir de la différence entre la quantité servie et la quantité restante (Wolper et al., 1995; Jacko et al., 2007). Lorsque des recettes étaient utilisées, celles-ci ont été obtenues afin de pouvoir analyser le contenu nutritionnel des aliments. Dans les cas où les cuisinières n’avaient pas recours à des recettes écrites, les assistants de recherche inscrivaient les étapes de cuisson rapportées par la cuisinière. Des photos de tous les ingrédients utilisés, incluant l’emballage et l’étiquette nutritionnelle des produits emballés, ont été prises pour assurer la validité des entrées dans le logiciel nutritionnel. Puisque l’appétit des enfants d’âge préscolaire peut varier significativement d’une journée à l’autre (Birch et al., 1991), l’analyse de consommation a été effectuée au cours des deux jours consécutifs de collecte de données de l’étude Départ Santé afin de mieux capter les comportements alimentaires des enfants. Quoique le déroulement de collecte de données de l’étude Départ Santé n’ait pas permis de mesurer l’apport alimentaire des enfants sur un plus grand nombre de jours, d’autres études ont également colligé des données semblables auprès d’enfants fréquentant des écoles ou des milieux de garde sur une période de deux jours (Kirks et Wolff, 1985; Ball et al., 2007; Gubbels et al., 2015). L’analyse photographique des restes a récemment été identifiée comme une méthode innovatrice d’analyser l’apport alimentaire des enfants dans les milieux de garde (Nicklas et al., 2013), et a démontré une forte corrélation (r = ,92, p < 0,0001) avec les données obtenues par l’analyse de consommation par pesée (Williamson et al., 2003). En plus d’accélérer le processus de collecte de données sur le site, l’utilisation des photos a permis de valider les données inscrites à la main, d’effectuer une analyse plus approfondie des aliments consommés et ceux non consommés, d’identifier le type et la qualité des aliments servis, d’estimer visuellement la quantité consommée de chaque aliment à la fin du repas, et de minimiser l’erreur humaine lors de la 150 transcription des données. Une photo a été prise de toute la vaisselle utilisée lors du repas, soit des assiettes, des bols et des tasses vides, placés sur la balance, afin de capter visuellement le poids et l’apparence générale de ceux-ci (Figure 7). Figure 7 : Exemples de photos prises de la vaisselle vide avant le repas Dans les cas où le milieu de garde servait une assiette composée de portions standardisées à chaque enfant, une photo a été prise de chaque aliment séparé et de l’assiette complète standardisée (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Dans les cas où les portions servies n’étaient pas standardisées ou si les enfants devaient se servir eux-mêmes, une photo des plats de chaque enfant a été prise. Dans la mesure du possible, le poids et la photo des repas de chaque enfant ont été prises avant d’être servis, afin de minimiser l’effet de présence des assistants de recherche sur l’apport alimentaire des enfants. Figure 8 : Exemple de photos de portions standardisées 151 Une photo a également été prise des assiettes contenant les restants et les portions additionnelles de nourriture servies aux enfants. Lorsque possible, la nourriture ayant été renversée dans un cabaret ou sur la table était récupérée, pesée et photographiée. Si celle-ci ne pouvait pas être récupérée (p. ex. le lait), les assistants de recherche estimaient la quantité renversée à partir du poids des restes. Le poids des miettes sur les vêtements des enfants ou sur le plancher a été négligé. Dans tous les cas, une étiquette indiquant le numéro d’identification personnel de l’enfant était placée sur son assiette ou son bol, afin de correctement approprier chaque photo à l’enfant en question (Figure 9). Pour minimiser la possibilité que les enfants mangent davantage en sachant que leurs restants seraient pesés, les assistants de recherche et les éducateurs étaient informés de ne pas dire aux enfants que leurs apports alimentaires seraient mesurés. La seule consigne donnée aux enfants était que leur assiette devait être pesée avant de recevoir d’autres portions d’aliments. Les éducateurs se chargeaient de demander aux enfants s’ils avaient terminé de manger ou s’ils voulaient des portions subséquentes, retiraient l’assiette de l’enfant après confirmation que le repas était terminé et l’apportait aux assistants de recherche pour être pesé et photographié. Dans la mesure du possible, les pesées étaient placées sur une table à l’écart des enfants. Figure 9 : Exemple d’analyse de consommation et photographiée des restes Le poids indiqué sur la balance et le numéro de la photo étaient transcrits sur un formulaire de collecte de données, dans l’éventualité que la qualité de la photo ne permette pas de bien identifier le poids indiqué sur la balance. Toutes ces étapes ont été menées par des membres formés 152 de l’équipe de recherche (approximativement cinq à dix enfants par chercheur) afin d’assurer que les mesures soient prises de façon identique. La composition nutritionnelle des repas principaux, des accompagnements, des desserts et des breuvages a été calculée séparément à l’aide du logiciel d’analyse nutritionnelle, Food Processor version 10.10.00, à partir des recettes obtenues de la part de la cuisinière, des notes d’observation des assistants de recherche, ainsi que par l’analyse photographique. Ce logiciel a permis de calculer la composition de 36 nutriments de chaque aliment servi lors des deux jours de cueillette de données. Pour les plats composés, la recette obtenue par la cuisinière du milieu de garde a été insérée et analysée dans Food Processor. Le rapport final généré a ensuite été exporté dans un document Excel afin de pouvoir calculer l’apport en légumes et en fruits (g), en calories (kcal), en fibres (g), en sucre (g), en gras (g) et en sodium (mg) pour les deux journées de collecte de données, pour ensuite calculer une moyenne quotidienne. 5.4.3 Pratiques alimentaires et d’activité physique des éducateurs L’instrument d’auto-évaluation Nutrition and Physical Activity Assessment of Child Care (NAP SACC) permettra de recueillir de l’information sur les comportements alimentaires et l’activité physique des éducateurs (Annexe 5). Le NAP SACC est un instrument qui a été utilisé dans des études antérieures pour mesurer les politiques et les pratiques alimentaires et d’activité physique dans les milieux de garde (Benjamin et al., 2007a, 2007b; Bower et al., 2008; Trost et al., 2009). Le NAP SACC a permis d’évaluer cinq composantes nutritionnelles : 1) l’environnement alimentaire (huit items), 2) les pratiques alimentaires (huit items), 3) le menu et la variété (deux items), 4) l’éducation et le développement professionnel (six items) et 5) les politiques (un item) (Ward et al., 2013). Ce questionnaire a également permis d’évaluer cinq composantes d’activité physique : 1) temps alloué (cinq items), 2) l’environnement de jeu intérieur et extérieur (quinze items), 3) les pratiques des intervenantes (trois items), 4) l’éducation et le développement professionnel (six items) et 5) les politiques (un item) (Ward et al., 2013). Selon nos analyses, cet instrument a démontré une excellente fidélité interjuge, où 65,45 % des items avaient un pourcentage d’accord entre les juges de 100 %, et les autres items avaient un pourcentage d’accord entre les juges de plus de 71 %. 153 Dans le cadre de ce projet de doctorat, 19 items de cet outil ont permis d’obtenir de l’information sur les pratiques alimentaires et d’activité physique des éducateurs en milieu de garde. Les pratiques alimentaires des éducateurs ont été mesurées à l’aide de 13 items. Ces items portaient sur encourager les enfants à boire de l’eau et à essayer de nouveaux aliments ou des aliments moins appréciés, féliciter les enfants lorsqu’ils consomment de tels aliments, éviter l’utilisation de récompenses alimentaires, démontrer de l’enthousiasme envers les aliments servis aux enfants, éviter de consommer des produits malsains devant les enfants, consommer les mêmes aliments que les enfants lors des repas, intégrer des activités sur l’alimentation saine et initier des discussions informelles au sujet de l’importance d’une alimentation saine et, finalement, aider à reconnaître et respecter les signaux de faim et de satiété des enfants. Les pratiques des éducateurs en matière d’activité physique ont été mesurées à l’aide de six items. Ceux-ci ont permis de recueillir de l’information sur la restriction d’activité physique comme moyen de punition, la participation active des éducateurs aux activités physiques ou aux jeux, la fréquence à laquelle les éducateurs rendent l’équipement de jeu accessible aux enfants, l’intégration de l’activité physique lors des transitions et des routines de classe, l’enseignement de séances en lien avec le développement des habiletés motrices des enfants et parler de façon informelle au sujet de l’importance de l’activité physique (Ward et al., 2013). La grille d’observation de l’environnement a été remplie par deux observateurs au cours de deux jours consécutifs dans les milieux de garde. Ceux-ci l’ont complété de façon indépendante et ont ensuite comparé leurs observations à la fin des deux journées de collecte de données. Des désaccords entre les deux observateurs ont été résolus par discussion. Pour chaque item, un score de zéro à trois a été accordé, dont zéro représentait la pratique la moins favorable à la promotion d’alimentation saine et d’activité physique chez les enfants (p. ex. une pratique n’aurait jamais ou rarement été observée), et un score de trois représentait la pratique la plus favorable (p. ex. la pratique était toujours observée). Les 13 items portant sur les pratiques alimentaires ont été classés en cinq catégories, soit : 1) le modelage (trois items; zéro à neuf points), 2) l’éducation alimentaire (deux items; zéro à six points), 3) la reconnaissance du sentiment de satiété (quatre items; zéro à douze points), 4) l’encouragement verbal (trois items; zéro à neuf points) et 5) éviter l’utilisation de récompenses alimentaires (un item; zéro à trois points). Les six items portant sur les pratiques d’activité physique ont été classés en deux catégories de pratiques, soit : 1) les pratiques informelles promouvant l’activité physique (trois items; zéro à 154 neuf points) et 2) les pratiques formelles promouvant l’activité physique (trois items; zéro à neuf points). Les pratiques formelles sont celles qui sont routinières ou institutionnalisées et qui sont typiquement exécutées par l’ensemble des éducateurs dans un même milieu de garde (questions 14, 15 et 18 du NAP SACC à l’Annexe 5). Au contraire, les pratiques informelles reflètent les valeurs personnelles qu’accorde un éducateur à l’activité physique, et la démonstration ou non de ces pratiques varie sur une base individuelle (questions 16, 17 et 19 du NAP SACC à l’Annexe 5). Tous les pointages ont été accordés à l’ensemble du milieu de garde, et donc représentent les comportements généraux de l’ensemble des éducateurs. 5.5 Covariables à l’étude Les variables potentiellement confondantes pour ce projet ont été identifiées à l’aide de graphiques acycliques orientés (Directed Acyclic Graph ou DAG). Ces graphiques sont fréquemment utilisés en épidémiologie puisqu’ils permettent d’illustrer les sources potentielles de biais et aident à identifier les covariables à contrôler lors des analyses statistiques (Velentgas et al., 2013). Les graphiques acycliques orientés permettent de représenter graphiquement, à priori, les hypothèses du chercheur quant aux relations qu’il cherche à explorer (Velentgas et al., 2013). 5.5.1 Élaboration des graphiques acycliques orientés L’élaboration des graphiques acycliques orientés débute en illustrant la relation entre toutes les variables, mesurées ou non, pouvant agir sur les variables dépendantes et indépendantes de l’étude. Afin qu’un effet causal puisse être correctement estimé, le chercheur tente de fermer tout chemin porte-arrière, en incluant un ensemble de covariables dans les modèles statistiques. Un chemin porte-arrière est un chemin indirect entre la variable dépendante (Y) et indépendante (X), où une covariable agit sur ces deux variables (p. ex. Y ← Z → X) (Velentgas et al., 2013). Certains chemins peuvent contenir un collisionneur, soit une variable vers laquelle deux variables pointent dans un trajet (p. ex. Y→ Z← X, où Z est un collisionneur) et qui permet de fermer un chemin porte-arrière (Velentgas et al., 2013). Afin de fermer un chemin porte-arrière, le chercheur doit inclure uniquement les variables non-collisionneuses dans les modèles statistiques. L’ajout de variables collisionneuses engendrerait un biais de Berkson, soit une inflation de la probabilité que la variable dépendante ait lieu (Hernán et al., 2004). 155 Pour ce projet de doctorat, un graphique acyclique orienté a été développé afin de représenter les quatre objectifs de recherche. Les figures 10 à 13 représentent la première étape de l’élaboration de ces graphiques, qui consiste à illustrer la relation entre les diverses variables pouvant agir sur les variables dépendantes et indépendantes de notre étude, appuyée sur les éléments du modèle conceptuel et théorique développé pour ce projet de doctorat. Par exemple, la Figure 10 représente le diagramme acyclique orienté complet pour l’objectif 1 de l’étude, qui est d’analyser l’association entre les pratiques promouvant l’alimentation saine de la part des éducateurs et l’apport alimentaire des enfants en milieu de garde. L’association recherchée entre la variable indépendante (pratiques des éducateurs) et la variable dépendante (apport alimentaire) est représentée par la flèche pointillée au bas du graphique. Les flèches solides représentent la relation entre diverses variables pouvant agir sur soit la variable dépendante, soit la variable indépendante ou les deux. Ces variables ont été identifiées à l’aide du modèle écologique de Bronfenbrenner et représentent des éléments de l’ontosystème (p. ex. le sexe, l’âge et l’indice de masse corporelle de l’enfant, les préférences alimentaires), du microsystème (p. ex. l’alimentation et l’activité physique de la famille et des pairs), du mésosystème (p. ex. la relation entre les comportements des pairs et les pratiques des éducateurs), du macrosystème (p. ex. les politiques internes, le curriculum des milieux de garde, le nombre d’enfants en milieu de garde, les ressources matérielles), de l’exosystème (p. ex. croyances et les valeurs personnelles des éducateurs, le statut socioéconomique des milieux de garde et des parents des enfants qui fréquentent le milieu de garde, l’environnement géographique) et du chronosystème (p. ex. le climat et les saisons). Le même principe a été utilisé pour créer les diagrammes acycliques orientés représentant l’association entre les pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants (Figure 11), le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire des enfants (Figure 12) et le degré d’influence des pairs sur l’activité physique des enfants (Figure 13). Par la suite, tous les chemins possibles entre la variable indépendante et dépendante ont été notés afin d’identifier les variables collisionneuses et non-collisionneuses. Une fois l’identification de ces variables terminée, des figures aérées ont été conçues pour représenter uniquement les variables à l’étude et les covariables devant être contrôlées dans les modèles statistiques (Figures 14 à 17). 156 Figure 10 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 1 157 Figure 11 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 2 158 Figure 12 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 3 159 Figure 13 : Graphique acyclique orienté complet en lien avec l’objectif 4 160 Figure 14 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 1 Figure 15 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 2 Figure 16 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 3 161 Figure 17 : Graphique acyclique orienté simplifié de l’objectif 4 5.5.2 Justification des covariables retenues Selon les graphiques acycliques orientés, la province, la ruralité, le statut socioéconomique de la région et le nombre d’enfants fréquentant le milieu de garde ont été identifiés comme des variables potentiellement confondantes des associations entre les pratiques des éducateurs et l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants. En plus de ces variables, l’âge et le sexe de l’enfant ont également été identifiés comme des variables potentiellement confondantes des associations entre les pairs et les comportements des enfants. Il est à noter que dû au nombre limité de milieux de garde francophones en Saskatchewan et à la haute corrélation entre la province et la langue, cette variable n’a pas été retenue dans les analyses finales. Au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan, des différences existent entre les politiques (c.à-d. les règles ou principes qui doivent être respectés) et les curriculums éducatifs (c.-à-d. l’approche pédagogique à privilégier) des milieux de garde (Éducation et Développement de la petite enfance, 2012; Government of Saskatchewan, 2012). Ces différences pourraient donc influencer les pratiques des éducateurs dans les milieux de garde. La culture néo-brunswickoise et saskatchewanaise pourrait aussi influencer l’activité physique et l’apport alimentaire des enfants. À titre d’exemple, il est rapporté que les enfants et adolescents de la Saskatchewan sont légèrement plus actifs que ceux du Nouveau-Brunswick (Canadian Fitness & Lifestyle Research Institute, 2011a, 2011b) et que les adultes saskatchewanais ont une qualité d’alimentation supérieure à celles des adultes néo-brunswickois (Health Canada, 2005). 162 Le fait de fréquenter un milieu de garde en milieu rural ou urbain pourrait avoir un impact sur les pratiques des éducateurs et sur les comportements des enfants. Par exemple, il a été rapporté que les enfants habitant une région rurale consomment plus de calories par jour et sont moins susceptibles de consommer des fruits que les enfants en région urbaine (Liu et al., 2012). Il est également rapporté que plus d’enfants habitant en région rurale sont physiquement actifs cinq jours ou plus par semaine que les enfants habitant en région urbaine (Liu et al., 2012). Il est également possible que les éducateurs qui travaillent dans des régions rurales aient moins accès à des ressources et à des possibilités d’éducation continue au sujet de l’alimentation saine et l’activité physique. Le statut socioéconomique des régions pourrait influencer l’environnement alimentaire et d’activité physique. Par exemple, un milieu de garde situé dans une région socioéconomique élevée pourrait avoir davantage accès à des infrastructures sportives et à de l’équipement de jeux, ainsi qu’à une variété d’aliments sains et abordables comparativement aux régions plus pauvres (Lovasi et al., 2009). De plus, il a été démontré que l’apport des individus en fruits et légumes est positivement associé avec le niveau socioéconomique de leur voisinage (Dubowitz et al., 2008), faisant en sorte que les apports alimentaires des enfants pourraient varier selon le statut socioéconomique de leur région. Il a également été suggéré que les enfants habitant des régions socioéconomiques faibles passeraient plus de temps à pratiquer des activités physiques d’intensité légère et très vigoureuse durant les récréations à l’école, comparativement aux enfants habitant des régions socioéconomiques élevées (Baquet et al., 2014). La taille du milieu de garde pourrait influencer les politiques et les pratiques des éducateurs à l’heure du repas et leurs pratiques d’activité physique au cours de la journée quotidienne. Chez les enfants, un milieu de garde ayant un nombre limité d’enfants pourrait favoriser la pratique d’activité physique par le fait qu’il y aurait plus d’espace pour être actif ainsi qu’une plus grande accessibilité au matériel, et donc moins de temps d’attente passé en état de sédentarité. Des milieux de garde desservant un plus grand nombre d’enfants pourraient exiger plus de temps de la part des éducateurs à servir les repas et donc les empêcher d’être aussi impliqués à l’heure du dîner que les milieux de garde desservant un petit nombre d’enfants. Un plus grand nombre d’enfants pourrait aussi entraîner plus de distractions à l’heure du repas et donc influencer l’apport et les comportements alimentaires des enfants. 163 En plus des variables confondantes identifiées ci-haut, l’âge et le sexe des enfants pourraient influencer la relation entre les pairs, l’alimentation et l’activité physique des enfants. Par exemple, certaines habiletés motrices fondamentales se développent avec l’âge (Feigelman, 2011). Les enfants de trois ans pourraient donc avoir des capacités physiques limitées comparativement aux enfants de quatre ou cinq ans (Feigelman, 2011). Puisque le stade de développement de ces habiletés pourrait influencer les types d’activités physiques pouvant être effectués (Higgs et al., 2008), il est aussi possible que les enfants de quatre ans soient plus actifs que les enfants de trois ans (Rice et Trost, 2013). L’âge pourrait également avoir une influence sur l’alimentation des enfants. Par exemple, bien qu’il arrive aux enfants de trois et quatre ans d’être capricieux, les enfants de quatre ans pourraient exprimer davantage leurs préférences ou aversions alimentaires, refuser complètement de goûter à de nouveaux aliments et réagir de façon plus imprévisible aux aliments placés devant eux comparativement aux enfants de trois ans (American Academy of Pediatrics, 2009). Le sexe pourrait être une variable confondante importante, surtout lorsque l’on considère que les filles d’âge préscolaire sont généralement moins actives que les garçons (Finn et al., 2002) et qu’une plus grande proportion de Québécoises de quatre ans n’atteingnent pas les recommandations en fruits et légumes et en produits céréaliers comparativement aux garçons (Desrosiers et al., 2005). L’âge des enfants a été obtenu soit de la part des éducateurs ou de la part des parents, à la suite de l’administration d’un questionnaire destiné aux parents, et le sexe de l’enfant a été noté par les assistants de recherche lors de la collecte de données. Le statut socioéconomique des régions a été identifié en liant les codes postaux des milieux de garde à la médiane du revenu total des personnes âgées de 15 ans et plus dans les ménages privés du Canada, à l’aide de la base de données provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (University of Toronto Faculty of Arts & Science, 2015). Le statut socioéconomique de la famille des enfants participants a été colligé à l’aide du questionnaire des parents. Finalement, le nombre d’enfants fréquentant le milieu de garde a été obtenu de la part des directeurs des milieux de garde. 5.6 Analyse des données Bien que des données soient obtenues avant l’intervention et à la fin decelle-ci, les données préliminaires de l’étude Départ Santé ont été utilisées pour déterminer l’association entre les pratiques des éducateurs et les niveaux d’activité physique et l’apport alimentaire des enfants en 164 milieux de garde. Les données préliminaires et post-interventions du groupe témoins ont été utilisées pour évaluer l’influence des pairs sur une période de neuf mois. Les analyses statistiques ont été effectuées à partir du programme R, version 2.14.1. La première étape des analyses a impliqué l’examen de la distribution de chaque variable afin d’identifier la présence de données aberrantes, d’erreurs évidentes et de déterminer si des transformations étaient nécessaires. Les valeurs au-delà d’un écart type de 3.3 ont été considérées comme des données aberrantes. Les valeurs manquantes pour les variables potentiellement confondantes ont été imputées à partir d’imputations multiples. Des analyses descriptives, telles que les moyennes et les écarts types pour toutes les variables continues, et des fréquences et proportions pour les variables discrètes ont été générées. Des régressions linéaires multiniveaux ont ensuite été effectuées pour évaluer l’association entre les pratiques alimentaires des éducateurs et l’apport en légumes et en fruits, en calories, en fibres, en sucre, en gras et en sodium des enfants. Ces mêmes analyses ont ensuite été effectuées afin d’étudier la relation entre les pratiques d’activité physique des éducateurs et le nombre de minutes passées en état sédentaire, en activité physique d’intensité légère, modérée à vigoureuse et en activité physique totale. Des régressions linéaires multiniveaux ont également été utilisées pour mesurer le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants sur une période de neuf mois. Pour chaque enfant, la moyenne des données préliminaires des autres enfants dans son milieu de garde a été calculée pour toutes les variables en lien avec l’activité physique et l’apport alimentaire de sorte que la valeur des pairs n’inclut pas les données de l’enfant en question. La variable dépendante a été obtenue en calculant la différence entre les données obtenues à la collecte préliminaire et post-intervention (p. ex. activité physique totale de l’enfant à la collecte postintervention – activité physique totale de l’enfant à la collecte de données préliminaires). La variable indépendante a été obtenue en calculant l’écart entre les données de l’enfant et ceux de ses pairs lors de la collecte de données préliminaires (p. ex. apport en calories de l’enfant à la collecte de données préliminaires – apport moyen en calories de ses pairs à la collecte de données préliminaires). Finalement, des analyses de sensibilité ont également été menées afin de vérifier si le temps passé dans le milieu de garde avait un effet sur le degré d’influence des pairs. 165 Tableau 3 : Variables dépendantes et indépendantes analysées Variables dépendantes 1) Apport alimentaire des enfants (variable continue) • Légumes et fruits (g) • Calories (kcal) • Fibres (g) • Sucre (g) • Gras (g) • Sodium (mg) Variables indépendantes Pratiques alimentaires des éducateurs (variable continue) • Le modelage • L’éducation alimentaire • Reconnaissance du sentiment de satiété • Encouragement verbal • Utilisation de récompenses alimentaires Pratiques d’activité physique des éducateurs (variable continue) • Promotion informelle • Promotion formelle Type d’analyses Régressions linéaires multiniveaux 5) Niveau d’activité physique des Régressions enfants (variable continue) linéaires multiniveaux • Temps sédentaire (min) • Activité totale (min) • APMV (min) • APL (min) 6) Changement dans l’apport Écart entre l’apport alimentaire de l’enfant Régressions alimentaire de l’enfant entre le et de la moyenne de l’apport alimentaire de linéaires T1 et le T0 (variable continue) ses pairs au T0 multivariées (variables continues) • Légumes et fruits (g) • Calories (kcal) • Fibres (g) • Sucre (g) • Gras (g) • Sodium (mg) 7) Changement de l’activité Écart entre l’activité physique de l’enfant et Régressions physique de l’enfant entre le T1 de la moyenne de l’activité physique de ses linéaires et le T0 (variable continue) pairs au T0 multivariées (variables continues) • Temps sédentaire (min) • Activité totale (min) • APMV (min) • APL (min) APL = activité physique d’intensité légère; APMV = activité physique d’intensité modérée à vigoureuse; T0 = temps pré-intervention; T1 = temps post-intervention. 166 6. RÉSULTATS Les articles qui suivent présentent les résultats qui découlent des objectifs de recherche élaborés dans le cadre de ce projet de doctorat. Les articles rapportent les résultats en deux volets, soit 1) l’association entre les pratiques des éducateurs et les comportements des enfants (article 4) et 2) le degré d’influence des pairs sur l’alimentation et l’activité physique des enfants (article 5). Plus spécifiquement, l’article 4 permet de répondre aux premier et deuxième objectifs de ce projet, tandis que l’article 5 permet de répondre aux troisième et quatrième objectifs. Les articles sont présentés dans la forme manuscrite soumise pour publication dans leur revue scientifique respective. En plus de présenter les résultats expérimentaux, les articles mettent en relief la significativité ou non des associations observées, offrent des interprétations fondées sur les connaissances scientifiques actuelles et comparent les résultats obtenus dans notre étude à la littérature existante. 167 6.1 Article 4 Association between childcare educators’ practices and preschoolers’ physical activity and dietary intake Auteurs de l’article : Ward S, Bélanger M, Donovan D, Vatanparast H, Muhajarine N, EnglerStringer R, Leis A, Humbert L, Carrier N. Statut de l’article : soumis au British Medical Journal Open Avant-propos : L’article qui suit présente les résultats des deux premiers objectifs de ce projet de doctorat, qui cherchaient à comprendre l’association entre les pratiques des éducateurs et l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Initialement, il était planifié de rédiger un article par objectif, soit un article pour l’alimentation et un deuxième pour l’activité physique. Cependant, lors de la préparation des manuscrits, il a été décidé de combiner ces deux objectifs en un manuscrit afin de présenter une histoire cohérente et complète du phénomène. En plus d’avoir participé à la collecte des données, j’ai élaboré les objectifs de ces analyses secondaires, j’ai conceptualisé et réalisé les analyses statistiques de façon autonome, j’ai interprété les données et j’ai rédigé le manuscrit. Pr Bélanger, Pr Vatanparast, Pr Muhajarine, Pre EnglerStringer, Pre Leis et Pre Humbert ont tous participé à la conceptualisation de l’étude Départ Santé. Pr Bélanger, Pre Donovan et Pre Carrier ont aussi contribué à l’interprétation des résultats. Tous les auteurs ci-haut ont contribué de façon significative au contenu scientifique de cet article, ont approuvé la version finale et aucun conflit d’intérêts n’a été rapporté. Cet article a été soumis au British Medical Journal Open en juillet 2016. L’article est présenté sous sa forme manuscrite mais comprend également les modifications effectuées selon les recommandations des membres du jury de cette thèse. Cette revue périodique internationale publie des articles couvrant une variété de disciplines liées à la recherche médicale, incluant l’épidémiologie et la santé publique. 168 Résumé : Problématique : Les éducateurs en milieux de garde pourraient être des modèles pour l’alimentation saine et l’activité physique chez les jeunes enfants. Cette étude visait à identifier l’association entre les pratiques alimentaires des éducateurs et l’apport alimentaire des enfants, et entre les pratiques d’activité physique et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Méthodes : Cette étude transversale comptait 723 enfants d’âge préscolaire provenant de 50 milieux de garde sélectionnés aléatoirement. Toutes les données ont été recueillies à l’automne 2013 et 2014. L’activité physique a été colligée à l’aide de l’accéléromètre Actical durant les heures de garde pendant cinq jours consécutifs. L’apport alimentaire des enfants a été mesuré à l’heure du dîner, sur deux jours consécutifs à l’aide de l’analyse de consommation par pesée. Les pratiques des éducateurs ont été mesurées par observation directe au cours de deux jours en utilisant la grille d’observation NAP SACC. Les associations entre, d’une part, les pratiques des éducateurs et, d’autre part, l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire ont été analysées à l’aide de régressions linéaires multiniveaux. Résultats : Contrairement à nos hypothèses, en général, les enfants consommaient plus de sucre (p = 0,026) quand les éducateurs modelaient des pratiques alimentaires saines et consommaient moins de fibres (p = 0,044) quand les éducateurs enseignaient aux enfants au sujet de l’alimentation saine. Les enfants consommaient aussi moins de calories (p = 0,026) quand ils étaient éduqués au sujet de l’alimentation saine et mangeaient moins de gras (p = 0,049) quand les éducateurs n’utilisaient pas de récompenses alimentaires. Aucune pratique des éducateurs n’était associée à l’activité physique des enfants. Conclusion : Le modelage, l’éducation alimentaire et ne pas utiliser des récompenses alimentaires étaient tous des pratiques associées à l’apport alimentaire des enfants à l’heure du dîner dans les milieux de garde, soulignant le rôle que peuvent jouer les éducateurs dans l’adoption d’habitudes alimentaires saines chez les enfants d’âge préscolaire. Malgré qu’aucune pratique n’était associée à l’activité physique des enfants, il est nécessaire de réduire le temps sédentaire dans les milieux de garde afin d’encourager les enfants à être davantage actifs. 169 Association between childcare educators’ practices and preschoolers’ physical activity and dietary intake Stéphanie Ward, MSc, RD (corresponding author) Faculty of Medicine and Health Sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Moncton, NB, Canada Tel: 1-506-863-2273 Fax: 1-506-863-2284 E-mail: [email protected] Mathieu Bélanger, PhD Department of Family Medicine, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Moncton, NB, Canada Denise Donovan, MD, MPH Department of Community Health Sciences, Université de Sherbrooke Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Moncton, NB, Canada Hassan Vatanparast, PhD School of Public Health, University of Saskatchewan Saskatoon, SK Muhajarine N, PhD Department of Community Health and Epidemiology, University of Saskatchewan Saskatoon, SK, Canada 170 Rachel Engler-Stringer, PhD Department of Community Health and Epidemiology, University of Saskatchewan Saskatoon, SK, Canada Leis A, PhD Department of Community Health and Epidemiology, University of Saskatchewan Saskatoon, SK, Canada M. Louise Humbert, PhD College of Kinesiology, University of Saskatchewan Saskatoon, SK, Canada Carrier N, PhD École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales, Université de Moncton Moncton, NB, Canada Keywords: physical activity, dietary intake, preschool children, childcare educator, childcare center Word count: 3335 171 ABSTRACT INTRODUCTION: Childcare educators may be role models for healthy eating and physical activity (PA) behaviors among young children. This study aimed to identify which childcare educators’ practices are associated with preschoolers’ dietary intake and PA levels. METHODS: This cross-sectional analysis included 723 preschoolers from 50 randomly-selected childcare centers in two Canadian provinces. All data were collected in the fall of 2013 and 2014 and analysed in the fall of 2015. PA was assessed using Actical accelerometers during childcare hours for five consecutive days. Children’s dietary intake was measured at lunch on two consecutive days using weighed plate waste and digital photography. Childcare educators’ practices were assessed by direct observation over the course of two days, using the NAP SACC assessment tool. Associations between practices and preschoolers’ PA and dietary intake were examined using multilevel linear regressions. RESULTS: Contrary to our hypothesis, overall, children ate more sugar (p=0.026) when educators modeled healthy eating, and they consumed less fibre (p=0.044) when children were educated on nutrition. Children also consumed fewer calories (p=0.026) and when they were educated on nutrition and ate less fat (p=0.049) when educators did not use food as rewards. None of the educators’ PA practices were associated with children’s participation in PA. CONCLUSIONS: Modeling healthy eating, providing nutrition education and not using food as rewards could promote healthy eating in preschoolers, provided that the foods served by the center are of high nutritional value and that the nutrition education is accurate and age-appropriate. Although PA practices where not associated with children’s PA levels, there is a need to reduce sedentary time in childcare centers in order to promote physical activity opportunities in this setting. 172 ARTICLE SUMMARY Strengths and limitations of this study • This study included a diversity of childcare centers in terms of geographical location, language spoken and socioeconomic status, which were randomly selected across two Canadian provinces. • Objective methods were used for assessing dietary intake and physical activity of preschoolers in childcare centers, and direct observation was used to measure childcare educator practices. • Dietary intake was assessed at lunch on two consecutive days, which may not have been enough to represent preschoolers’ usual intake. • The presence of research assistants may have influenced childcare educators’ practices and children’s behaviors. 173 INTRODUCTION Childhood obesity is currently a great public health challenge.1 Primary prevention and treatment strategies for obesity in children include reducing energy and increasing physical activity (PA) levels.2 The theory of observational learning 3 suggests that children’s behaviors can be influenced by individuals who are part of their social environment. Specifically, the theory proposes that individuals’ eating behaviors and PA can be shaped by observing and imitating others.4 Over 80% of preschoolers (aged 2 to 5) living in developed countries receive formal childcare outside their home.5 Preschoolers spend an average of approximately 30 hours a week in childcare centers.6,7 Therefore childcare educators are potentially key actors for promoting healthy eating and PA behaviors in young children.8 Childcare centers may help shape children’s eating behaviors and PA.9,10 One systematic review reported that healthy eating interventions in childcare centers seem to have a positive influence on children’s consumption of vegetables and fruit, and to improve their nutrition-related knowledge.9 Another reported that limiting the number of children playing at one time, using ground markings and equipment, and focusing on goal setting or reinforcement were effective PA interventions.10 A recent systematic review suggested that childcare educators may be positive role models for healthy eating behaviors and PA in preschoolers.11 While certain practices are commonly endorsed 12 such as modeling healthy eating, teaching children about food, promoting satiety recognition practices, using verbal encouragement, avoiding the use of food as rewards, leading structured physical activities, and participating in children’s active play, it is still unclear which childcare educator practices influence children’s eating behaviors and PA. Therefore, to train childcare educators as effective role models, the evidence base must be improved. In light of the existing literature and theory, we hypothesize that specific practices of childcare educators can positively influence healthy behaviors for preschoolers. This cross-sectional study aimed to identify the practices associated with preschoolers’ dietary intake and PA levels. 174 METHODS Study sample Baseline data from the first and second year (2013-2014 and 2014-2015) of the Healthy Start – Départ Santé (HSDS) study were used for this cross-sectional analysis. HSDS is a clusterrandomised controlled trial conducted in the provinces of Saskatchewan and New Brunswick, Canada. It was designed to assess the effectiveness of an intervention promoting healthy eating and PA in childcare centers.13 Childcare centers were selected from governmental registries of all licensed childcare centers in both provinces. Inclusion criteria for the HSDS study comprised of not having received a nutrition or PA intervention in the past, offering a preschool program, offering lunch and, for practical purposes, having a minimum of 20 full-time preschoolers. Childcare centers that met eligibility criteria were stratified by geographical location (rural or urban) and by the language of their school district (English or French), and were then randomly selected. All parents or guardians of participating children provided signed informed consent. The HSDS study received approval from the Centre Hospitalier de l’Université de Sherbrooke, the University of Saskatchewan and Health Canada ethics review boards. Physical activity and sedentary behavior PA was assessed using Actical accelerometers (Philips Respironics, Oregon).14 Compared to other accelerometers, the Actical has higher intra- and inter-instrument reliability 15 and correlates at r=0.89 with directly measured oxygen consumption in preschoolers.16 Children wore the accelerometer during childcare hours for five consecutive weekdays. Childcare educators were instructed the use of the accelerometers and were asked to put them on the children on arrival at the childcare center, and remove it before leaving. Accelerometer data were recorded in 15 second epochs to measure time spent in PA and sedentary behavior according to predetermined thresholds validated in preschoolers.16 Specifically, accelerometer counts of less than 25 counts per epoch indicate sedentary behavior, counts between 25 and 714 per epoch indicate light intensity PA time,16 while counts of 715 counts or more per epoch indicate moderate to vigorous PA.16 All data were used to determine the minimum number of valid days and hours to consider using a statistical method described by Rich et al.17 Specifically, the Spearman-Brown formula and the intraclass correlation coefficient were used to calculate the 175 reliability coefficients (r) of the mean daily counts/minute 17 and compare results among children who met wear times between one to ten hours (based on typical childcare hours of 7:30 am to 5:30pm), and wear days between one to five (Monday to Friday).17 Results demonstrated that using a minimum of two hours of wear time per day on four consecutive days provided acceptable reliability coefficients (r= 0.79) while maximizing sample size, and was therefore set as the minimal wear time criteria to be included in the analyses. All children’s PA data was then standardized to an eight hour period to control for within and between participant wear-time variation.18 Raw accelerometer data were cleaned and managed using SAS codes adapted for this study.19 Dietary intake Children’s intake of vegetables and fruit, fibre, sugar, fat and sodium was measured at lunch on two consecutive days with weighed plate waste and digital photography. The decision to collect dietary data on only two days was based on feasibility and on reports from previous studies which have assessed children’s dietary data in schools and childcare centers over the same number of days.20,21 The weighed plate waste method has been extensively used in studies conducted on school-aged children 22-24 and has been shown to be a precise measurement of dietary intake.(Jacko et al., 2007; Wolper et al., 1995) Foods were weighed and a picture taken before and after each serving. The difference in weight between the initial serving and the leftovers was used to calculate each child’s food intake.25,26 The pictures were used to validate the data collected from weighing, identify the type of the foods served, and estimate the quantity of each food item left on the plate. Recipes were obtained and used to assess the nutritional content of the foods served by using nutritional analysis software (Food Processor, version 10.10.00) from which estimated intakes of fruit, fibre, sugar, fat and sodium were derived. Childcare educators’ practices Two trained research assistants observed educators’ practices over the course of the two data collection days using 19 of the items of the Nutrition and Physical Activity Self Assessment of Child Care (NAP SACC). The NAP SACC was reviewed by the research assistants prior to the first day of data collection, as to familiarize themselves with the tool and to ensure that they correctly interpreted each item. For items that could not be directly observed during the two days 176 of data collection (i.e. how often educators lead planned lessons on nutrition or physical activity per week or month), research assistants were trained on how to question educators and the director of the centre on those specific items. Each research assistant recorded their general observations independently and compared their observations at the end of the second day. Research assistants showed excellent inter-rater reliability (Cohen’s kappa =0.942, p<0.001). Three nutrition experts categorised the nutrition practices items (13 items) into 5: modeling (3 items, e.g. “When in classrooms during meal or snack times, teachers and staff eat and drink the same foods and beverages as children”), nutrition education (2 items, e.g. “Teachers talk with children informally about healthy eating”), satiety recognition (4 items, e.g. “When children request seconds, teachers ask them if they are still hungry before serving more food”), verbal encouragement (3 items e.g. “Teachers praise children for trying new or less preferred foods”), and the use of food as rewards (1 item e.g. “Teachers use food to calm upset children or encourage appropriate behavior”). Three experts in PA categorised the PA practices items (6 items) into two: informal promotion of PA (3 items, e.g. “Teachers incorporate PA into classroom routines and transitions”), which was defined as practices that stemmed from educators’ own values or beliefs regarding PA, and formal promotion of PA (3 items, e.g. “Teachers offer portable play equipment to preschool children and toddlers during indoor free play time”), which are practices that are embedded in the childcare centers’ daily routine or policies. Each item was scored on a scale ranging from 0 to 3 where 0 represented the practice less likely conducive to healthy behaviors and 3 represented the most favourable practice. The sum of the items in each of the 7 categories provided a score for that practice at the childcare center level and an overall nutrition and PA practices score was calculated. Statistical analyses Statistical analyses were conducted in the fall of 2015 using R, version 3.1.1. Normality tests were used to determine the distribution of each outcome variable. To transform the outcomes into approximately normal distributions, logarithmic transformations for fibre, sugar, MVPA and sedentary time were undertaken, and square root transformations were used for calories, fat, sodium, as well as fruit and vegetables (with and without potatoes). Multilevel linear regressions were used to evaluate the association between nutrition practices of educators and dietary intake of children, and the association between PA practices of educators and children’s time spent in total PA, moderate to vigorous intensity PA, light intensity PA and sedentary activity. These 177 analyses were adjusted for province (New Brunswick or Saskatchewan), rurality, number of children in the childcare center, and socioeconomic status of the region (based on total income of persons aged 15 years and older living in private households) which was obtained from data from the 2011 National Household Survey.27 According to publicly available geospatial information from the Community Information Database, 2006, 28 childcare centers were defined as urban if they were in census metropolitan areas (CMAs), census agglomerations (CAs) or strong metropolitan influenced zone (MIZ). They were defined as rural if they had moderate, weak or no MIZ. RESULTS A total of 51 childcare centers were recruited in the first two years of the study. All 1205 preschoolers attending these childcare centers were eligible to participate and parental signed consent was obtained for 731 (61%) children. For practical reasons, childcare educator practices were not assessed in one center. Therefore, practices from 50 centers were used for these analyses, with a total of 723 children. Characteristics of the 723 children eligible for these analyses, as well as the average dietary intake of the 436 children for whom data were available and the average minutes spent in physical activity of the 624 children who provided valid accelerometer data, are presented in Table 1. There were no statistically significant differences between children who provided valid accelerometer data and those who did not with regards to sex, rurality, language, BMI, age or parents’ household income. However children for whom dietary data was not collected were older (4.2 (0.80) versus 3.9 (0.68), p <0.001), were more likely to attend an English-speaking childcare center (83% versus 37%, p <0.001), and attended a center that was located in a lower income region ($29 609 ($5 263) versus $32 093($7 254), p <0.001). On average, childcare centers were awarded approximately half of the possible points for each of the nutrition and PA practices, although food rewards were used in only 2 of the 50 centers. The variance in scores was slightly greater for the PA practices than for the nutrition practices. 178 Table 1. Characteristics of study participants n= 723 N % Boys 378 52.3 Girls 345 47.7 Underweight 79 12.2 Healthy weight 474 73.0 Overweight 73 11.3 Obese 23 3.5 Low (less than $50 000) 135 18.7 Medium ($50 000 - $79 999) 248 34.3 High ($80 000 and over) 340 47.0 English 401 55.5 French 322 44.5 Rural 244 33.7 Urban 479 66.3 Mean (SD) 95% CI Age (years) 4.0 (0.7) 4.0, 4.1 BMI (kg/m2) 20.2 (3.7) 20.0, 20.5 31 107 (6 645) 30 623, 31 591 Sex BMI Socioeconomic status of the household School district Rurality Median total income of the population living in the region where the childcare center is situated ($) 179 Dietary intake per lunch n=436 Vegetables/Fruit (g) 64.1 (48.5) 59.6, 68.7 Vegetables/Fruit (g) *no potato 42.9 (38.3) 39.3, 46.5 288.2 (125.7) 276.4, 300.0 Fibre (g) 2.7 (1.4) 2.5, 2.8 Sugar (g) 13.7 (12.0) 12.6, 14.8 8.8 (4.4) 8.4, 9.2 487.4 (292.2) 459.8, 514.9 Total PA (min) 171.9 (55.6) 167.5, 176.2 MVPA (min) 11.1 (15.8) 9.9, 12.3 LPA (min) 162.2 (53.6) 158.1, 166.4 Sedentary time (min) 306.7 (59.4) 302.0, 311.3 Modeling (0-9 pts) 4.9 (1.4) 4.7, 5.0 Nutrition education (0-6 pts) 1.9 (1.5) 1.7, 2.0 Satiety recognition (0-12 pts) 5.1 (1.8) 4.9, 5.2 Verbal encouragement (0-9 pts) 3.2 (1.8) 3.0, 3.3 No use of food as rewards (0-3 pts) 2.8 (0.5) 2.8, 2.9 Overall nutrition practices (39 pts) 17.8 (4.0) 17.5, 18.2 Informal PA promotion (0-9 pts) 4.6 (2.6) 4.4, 4.8 Formal PA promotion (0-9 pts) 6.2 (2.1) 6.0, 6.4 Overall PA practices (0-18 pts) 10.8 (4.1) 10.5, 11.1 Calories (kcal) Fat (g) Sodium (mg) Physical activity per day n=624 Childcare educator practices1 1 High scores indicate healthier practices. Modeling, nutrition education and not using food rewards were associated with the children’s intake in one or more nutrients (Table 2). Modeling was positively associated with the intake of 180 sugar, while nutrition education was negatively associated with the intake of calories and fibre. To put this in context, children under the supervision of educators who obtained 5 points for modeling consumed an average of 19g of sugar, versus an average of 33g among children supervised by educators who obtained 9 points (exp((log(Average sugar consumption +1) + (Educator score for modeling*β [Table 2])-1) = Intake in sugar). In addition, children would consume an average of 223 kcals when educators obtained 3 points for nutrition education, versus 167 kcals when educators obtained 6 points. Not using food rewards was negatively associated with intake in fat, however satiety recognition and verbal encouragement were not associated with children’s intake of nutrients nor vegetables and fruit. None of the PA practices were associated with total time spent in PA, MVPA, LPA or sedentary activity (Table 3). 181 Table 2. Multilevel linear regression derived estimates of the association between educators’ practices and children’s dietary intake Educator nutrition practices Vegetables and fruit (g)1 Vegetables and fruit without potatoes (g) 1 Calories (kcal) 1 Fibre (g) 2 Sugar (g) 2 Fat (g) 1 Sodium (mg) 1 Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Modeling 0.206 0.438 0.032 0.899 0.605 0.064 0.063 0.083 0.132 0.026 0.067 0.310 0.424 0.527 Nutrition education -0.196 0.435 -0.119 0.623 -0.675 0.026 -0.068 0.044 -0.084 0.143 -0.095 0.123 -0.975 0.117 Satiety recognition 0.023 0.913 0.004 0.986 -0.036 0.894 0.011 0.715 0.013 0.792 -0.007 0.900 0.091 0.865 Verbal encouragement 0.244 0.229 0.020 0.918 -0.144 0.577 0.015 0.596 0.027 0.564 -0.032 0.532 -0.769 0.129 Not using food rewards -0.023 0.977 0.596 0.437 -1.117 0.265 -0.023 0.834 -0.078 0.678 -0.379 0.049 -0.204 0.921 Overall nutrition practices 0.047 0.593 0.000 0.995 -0.061 0.579 0.003 0.816 0.011 0.606 -0.013 0.538 -0.200 0.362 Estimates are adjusted for province, rurality, SES of the region and daycare size. Boldface indicates statistical significance (p<0.05). 1 Square roottransformed variables; 2 Log-transformed variables. 182 Table 3. Multilevel linear regression derived estimates of the association between educators’ practices and children’s physical activity Educator physical activity promotion practices Total PA (min) MVPA1 (min) LPA (min) Sedentary activity1 (min) Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value Formal PA promotion -0.382 0.846 -0.024 0.311 0.280 0.879 0.002 0.806 Informal PA promotion -0.748 0.706 0.004 0.854 -0.524 0.777 0.003 0.665 Overall PA practices -0.388 0.738 -0.007 0.622 -0.082 0.939 0.001 0.691 Estimates are adjusted for province, rurality, SES of the region and daycare size. Boldface indicates statistical significance (p<0.05). 1 Logtransformed variables. 281 DISCUSSION Our results demonstrate that educators’ modeling, nutrition education and not using food as rewards are associated with children’s dietary intake at lunch in childcare centers. Contrary to our hypotheses, modeling was positively associated with sugar intake and nutrition education was negatively associated with fibre intake. These findings most likely reflect the poorer quality of foods served in the childcare centers. Therefore, the benefits of these practices may largely depend on what the childcare center offers and should be examined in contexts where healthy foods are provided to children. This study highlights the importance of educators, but also of childcare centers as a whole, in promoting healthy eating among preschoolers. However, our results did not suggest that educators influence PA-related behaviors of children under their care. Educators’ nutrition practices and children’s dietary intake When educators enthusiastically ate or drank the same foods and beverages as the children, and did not consume unhealthy foods or beverages in front of the children, preschoolers ate greater amounts of sugar. This is in line with a study that found that children’s intake and acceptance of food increased when educators enthusiastically modeled healthy eating.29 Our study’s findings probably reflects the nutritional composition of the foods served in the childcare centers. For example, we observed that high-sugar containing foods, such as cookies, pastries and fruit juices, were commonly served, which is similar to previous studies that have reported that children attending childcare centers consume excess amounts of added sugars.30,31 Thus, in order for modeling to be effective at promoting healthy eating, it is essential for childcare centers to offer nutritious foods. Contrary to our initial hypothesis, the more nutrition education practices were demonstrated, such as planning nutrition-related activities and talking informally to children about food and healthy eating, the less children ate fibre. The type of nutritional information shared and the sources of this information are likely to be magazines, books, and the Internet as Canadians use these most frequently for nutrition information.32 These sources often present erroneous, misleading and conflicting nutrition information. Furthermore, it has been reported that childcare educators believe they have to control what and how much children should eat in order to prevent childhood obesity.33 If such beliefs are taught to children, preschoolers may also feel the need to restrict their 282 own food intake. This reduction in overall food intake could therefore explain why nutrition education practices were associated with a lower calorie and fibre intake. Providing evidencebased and age-appropriate nutrition education could represent a promising avenue for healthy eating promotion among preschoolers, particularly if this education focuses on the importance of consuming nutrient-rich foods rather than on restricting food intake. In our study, not using food as rewards was associated with a lower fat intake. Previous studies have found that using a special desert as a reward,34 or combining positive reinforcement and a tangible reward (i.e. sticker),35 were effective ways of increasing children’s intake in fruit or vegetables. It is possible that food or non-food rewards act as extrinsic motivation for children to eat. If this extrinsic motivation is absent, children may be less inclined to eat, thus explaining our findings. However, studies have shown that offering a desirable food as a reward for eating another has been linked to an enhanced preference for the food used as a reward, while the preference for the distasteful food decreases.36,37 Therefore, it has been suggested that verbal rewards should be used rather than tangible rewards.38 Previous studies have found that verbal encouragement34,35 and encouraging preschoolers to eat healthy foods while allowing them to make their own food choices39 increased their consumption of fruit and vegetables. However, in our study, verbal encouragement was not significantly associated with children’s dietary intake when clustering was accounted for in the multilevel models. This null finding could have been caused by the children’s initial liking of the foods served, as it has been suggested that verbal encouragement is more likely to promote the consumption of foods initially disliked than that of foods that were initially enjoyed by children.40 While satiety recognition practices were also not associated with children’s dietary intake in the multilevel models, the use of this practice could help children develop a healthy relationship with food which in turn contributes to healthy eating behaviors.39 Educators’ physical activity promoting practices and children’s physical activity levels Our study found no association between educators’ PA practices and children’s PA level. Results from previous studies are inconsistent.11 Although two studies found that offering portable play equipment to preschoolers increased their PA,41,42 one found that not withholding PA as a mean of punishment was not associated with children’s PA.42 Another reported a decrease in children’s 283 PA when childcare educators were present.43 Other variables may have a larger influence on children’s choice to be physically active, such the PA levels of their peers,44 or if they feel like being active or not on a particular day. Although our results were not statistically significant, it may be important for educators to create opportunities for children to be active, to encourage and model a physically active lifestyle, and to establish an environment that supports physical activity. A recent study found that PA opportunities accounted for only 48 minutes or 12% of the total childcare day.45 The same study also found that while outdoor child-initiated free play was most common, outdoor teacher-led physical activities were the least frequently observed PA opportunity.45 In line with findings of other studies, our results showed room for improvement as children spent a large amount of time in sedentary activities.45-47 Our finding that educators’ practices were associated with children’s dietary intake but not with PA could be explained by differences in the times at which those two behaviors were assessed. Nutrition practices were primarily observed during well-defined lunch periods, at which point children’s dietary intake was also assessed. While the connection observed between educators’ practices and children’s eating was direct and immediate, PA practices were observed at various times during the two days of data collection and children’s PA was assessed through the entire day. This disconnection is likely to have obscured any punctual association between educator practices and children’s PA. This and the educators’ infrequent use of PA practices could explain why no statistically significant relationship was found. Future research should investigate if increasing childcare educators’ ability to facilitate, encourage, and model more PA results in preschoolers becoming more physically active. Strengths and limitations This study had several strengths including the use of objective methods for assessing dietary intake and PA, the direct observation of childcare educator practices by trained research assistants and the diversity of childcare centers in terms of geographical location, language spoken and socioeconomic status. However, its limitations must be acknowledged. Children’s dietary data was collected on only two days, which may not be enough to represent preschoolers’ usual intake since it can fluctuate from day to day.48 It is also possible that the presence of the research assistants influenced the childcare educators’ practices and children’s behaviors. Educator practices were also assessed over the course of two days, which may not have been enough to observe all types 284 of nutrition and physical activity practices used within the center. Finally, the cross-sectional nature of the analyses limits the assessment of causal relationships. CONCLUSION In conclusion, our results provide insight on how childcare educators’ practices may be associated with preschoolers’ healthy behaviors, particularly those relating to dietary intake. While some findings were contrary to our initial hypotheses, modeling healthy eating, providing nutrition education and avoiding the use of food as rewards, could potentially help children eat healthier, provided that the foods served by the center are of high nutritional value and that the nutrition education is accurate and age-appropriate. Although none of the PA practices were associated with the preschoolers’ PA levels in our study, results demonstrate that children spend a large amount of time being sedentary. This supports the need for the development of effective interventions that aim to increase PA and decrease sedentary time in childcare centers. Contributors SW conceived the present study objectives, participated in the collection of the data, analyzed and interpreted the data. MB participated in the conception of the current study and interpreted the data. NC and DD interpreted the data. MB, HV, NM, RES, AL and LH conceived the Healthy Start study. All authors were involved in writing the manuscript and had final approval of the submitted and published versions. Funding The Healthy Start study is financially supported by a grant from the Public Health Agency of Canada (# 6282-15-2010/3381056-RSFS), a research grant from the Consortium national de formation en santé (# 2014-CFMF-01), and a grant from the Heart and Stroke Foundation of Canada (# 2015-PLNI). SW was supported by a Canadian Institutes of Health Research Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award and by the Gérard-Eugène-Plante Doctoral Scholarship. The funders did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript 285 or the decision to submit it for publication. No financial disclosures were reported by the authors of this paper. Competing interests The authors declare no competing interests. Data sharing statement Data from the Healthy Start study can be requested by emailing Professor Anne Leis; [email protected]. 286 References 1. World Health Organization. Population-Based Approaches to Childhood Obesity Prevention. www.who.int/dietphysicalactivity/childhood/WHO_new_childhoodobesity_PREVENTION _27nov_HR_PRINT_OK.pdf. Published 2012. Accessed October 10, 2013. 2. Ebbeling CB, Pawlak DB, Ludwig DS. Childhood obesity: public-health crisis, common sense cure. Lancet 2002;360(9331):473-482. 3. Bandura A. Social Learning Theory. Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall; 1977. 4. Schunk D. Learning Theories: An Educational Perspective. 6th ed. Boston, MA: Pearson Education; 2012. 5. Organisation for economic co-operation and development. PF3.2 Enrolment in Childcare and Pre-Schools. www.oecd.org/els/family/database.htm.Accessed May 1, 2014. 6. United States Census Bureau. 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Statut de l’article: soumis à la revue périodique Preventive Medicine Avant-propos: L’article qui suit présente les résultats des troisième et quatrième objectifs de ce projet de doctorat qui cherchaient à examiner le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire dans le temps. Tout comme pour l’article traitant des pratiques des éducateurs, il a été décidé de combiner les deux objectifs en un seul manuscrit. Ma contribution à cet article inclut d’avoir effectué la collecte des données, élaboré les objectifs pour ces analyses secondaires, conceptualisé et réalisé les analyses statistiques, interprété les données et rédigé le manuscrit. Pr Bélanger, Pr Vatanparast, Pr Muhajarine, Pre Leis et Pre Humbert ont tous participé à la conceptualisation de l’étude Départ Santé. Pr Bélanger, Pre Donovan et Pre Carrier ont aussi contribué à l’interprétation des résultats. M Boudreau a aidé au développement des analyses statistiques permettant de déterminer les seuils de validité pour le port de l’accéléromètre. Tous les auteurs ci-haut ont contribué de façon significative au contenu scientifique de cet article, et ont approuvé la version finale. Cet article a été soumis à la revue Preventive Medicine en août 2016. Le lectorat de cette revue internationale et interdisciplinaire inclut les scientifiques sociaux, les professionnels de la santé et les décideurs politiques œuvrant dans le domaine de la santé mentale, les soins de la santé, la santé clinique, ainsi que les politiques et les systèmes d’organisation de la santé. L’article est présenté sous sa forme manuscrite mais comprend également les modifications effectuées selon les recommandations des membres du jury de cette thèse. 294 Résumé : Problématique : Les enfants d’âge préscolaire apprennent en observant et en imitant les comportements de ceux qui sont similaires à eux. Les pairs pourraient donc influencer l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire dans les milieux de garde. L’objectif de cette étude est d’examiner le degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire fréquentant des milieux de garde. Méthodes : Les données de 216 enfants d’âge préscolaire fréquentant 23 milieux de garde ont été utilisées pour cette étude longitudinale. L’apport alimentaire a été mesuré à l’heure du dîner à l’aide de l’analyse de consommation par pesée et photographiée, au cours de deux jours consécutifs au mois de septembre et juin. L’activité physique a été mesurée pendant cinq jours de la semaine à l’aide d’accéléromètres, au cours de la même période. Des régressions linéaires multiniveaux ont été utilisées pour évaluer le degré d’influence des pairs sur le changement de l’apport alimentaire et de l’activité physique des enfants dans le temps. Résultats : Les résultats démontrent que plus l’écart entre l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants et ceux de leurs pairs était grand au début de l’année, plus les enfants ont vu leur apport alimentaire et leur activité physique se rapprocher de la moyenne de leurs pairs neuf mois plus tard (p<0,05). Conclusion : Cette étude suggère que les pairs influencent l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire dans le temps. Les pairs joueraient donc un rôle important dans la promotion d’habitudes alimentaires saines et d’activité physique dans les milieux de garde. 295 “Monkey see, monkey do”: Peers’ behaviors predict preschoolers’ physical activity and dietary intake in childcare centers Stéphanie Warda, Mathieu Bélangerb, Denise Donovanc, Jonathan Boudreaud, Hassan Vatanparaste, Nazeem Muhajarinef, Anne Leisg, M Louise Humberth, Natalie Carrieri a Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.-Raymond-Frenette, 100 rue des Aboiteaux, Université de Sherbrooke, Moncton, New Brunswick, E1A 3E9, Canada, [email protected] b Department of family medicine, Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, Pavillon J.-Raymond-Frenette, 100 rue des Aboiteaux , Université de Sherbrooke, Moncton, New Brunswick, E1A 3E9, Canada, [email protected] c Department of Community Health Sciences, Centre de formation médicale du Nouveau- Brunswick, Pavillon J.-Raymond-Frenette, 100 rue des Aboiteaux, Université de Sherbrooke, Moncton, New Brunswick, E1A 3E9, Canada, [email protected] d New Brunswick Institute for Research, Data and Training, PO Box 4000, 304F Keirstead Hall, University of New Brunswick, Fredericton, New Brunswick, E3B 5A3, Canada, [email protected] e School of Public Health, 104 Clinic Place, University of Saskatchewan, Saskatoon, Saskatchewan, S7N 2Z4, Canada, [email protected] f Department of Community Health and Epidemiology, 107 Wiggins Road, University of Saskatchewan, Saskatoon, Saskatchewan, S7N 2Z4, Canada, [email protected] g Department of Community Health and Epidemiology, 107 Wiggins Road, University of Saskatchewan, Saskatoon, Saskatchewan, S7N 2Z4, Canada, [email protected] 296 h College of Kinesiology, 97 Campus Drive, University of Saskatchewan, Saskatoon, Saskatchewan, S7N 2Z4, Canada, [email protected] i École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales, Pavillon Jacqueline- Bouchard, 51 Antonine-Maillet Avenue, Université de Moncton, Moncton, New Brunswick, E1A 3E9, Canada, [email protected] Corresponding author Stephanie Ward, RD, M.Sc. Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick Pavillon J.-Raymond-Frenette Université de Sherbrooke 100 rue des Aboiteaux Moncton, New Brunswick, E1A 3E9, Canada Email: [email protected] phone: 506-863-2273 Word count, text: 3790; abstract: 249 Tables and Figures: 2 tables, 2 figures Keywords: peer influence; motor activity; diet, food, and nutrition; child, preschool; child day care centers 297 ABSTRACT Preschoolers learn by observing and imitating the behaviors of those who are similar to them. Therefore, peers may be important role models for preschoolers’ dietary intake and physical activity in childcare centers. The aim of this study was to examine whether peers’ behaviors predict change in preschoolers’ dietary intake and physical activity in childcare centers over 9 months. A total of 238 preschoolers from 23 childcare centers in two Canadian provinces provided data at the beginning (October 2013 and 2014) and the end (June 2014 and 2015) of a 9-month period for this longitudinal study. Dietary intake was collected at lunch by weighed plate waste method and digital photography on two consecutive weekdays. Physical activity levels were assessed using accelerometers over five days. Multilevel linear regressions were used to estimate the influence of peers’ behaviors on preschoolers’ change in dietary intake and physical activity over nine months. Results showed that preschoolers whose dietary intake or physical activity level deviated the most from those of their peers at the beginning of the year demonstrated greater change in their intakes and activity levels over 9 months (p<0.05), which made their behaviors more similar to the ones of their peers. This study suggests that preschoolers’ dietary intake and physical activity may be influenced by the behaviors of their peers in childcare centers. Since peers could play an important role in promoting healthy eating behaviors and physical activity in childcare centers, future studies should test interventions based on positive role modeling by children. 298 INTRODUCTION Establishing healthy eating and physical activity behaviors in childhood is important as these can persist into adulthood (Bélanger et al., 2015; Mikkilä et al., 2005). Previous studies have focused on parents as agents for healthy eating and physical activity in preschoolers (Beydoun and Wang, 2009; Zecevic et al., 2010). However, childcare centers have been identified as potential key locations for the promotion of healthy eating behaviors and physical activity as approximately 80% of preschoolers (2 to 5 years old) living in developed countries receive out-of-home care (Organisation for Economic Co-operation and Development, 2013), and spend a considerable amount of their waking hours in childcare centers. For example, 70% of Canadian parents who use childcare services for their children under the age of 4 report using them for at least 30 hours a week (Sinha and Bleakney, 2014). Childcare centers offer many opportunities for children to develop both healthy eating behaviors and physical activity. Children who attend childcare centers on a full-time basis are generally offered lunch and snacks, which can contribute to their daily nutritional requirements (Benjamin Neelon et al., 2011). United States benchmarks for nutrition have suggested that half to two-thirds of children’s nutritional needs should be met while in childcare (Benjamin Neelon et al., 2011). However, many preschoolers consume low amounts of vegetables and fruit, and excessive amounts of saturated fat and added sugars while in childcare centers (Ball et al., 2008). Furthermore, despite opportunities for children to be active inside and outside, studies have consistently shown that sedentary behavior within childcare centers is typically high, while physical activity levels are typically very low, accumulating less than 20 minutes per day of moderate-to-vigorous physical activity (MVPA) during an 8-hour day (Kuzik et al., 2015). Bandura’s social cognitive theory has long been used in health promotion research (Schunk, 2012). Based on this theory of observational learning, children’s eating behaviors and physical activity may be shaped by observing and mimicking the behaviors of those around them (Bandura, 1977). Since preschoolers may be more likely to mimic behaviors of those they perceive as similar to themselves (Bandura, 1977), a recent systematic review suggested that peers may influence preschoolers’ eating behaviors and physical activity (Ward et al., 2016). However, current evidence of a potential relationship between preschoolers’ food intake or physical activity, and that of their peers is based on small controlled experimental research, cross sectional observations, and small pre-post studies (Ward et al., 2016). This review also highlighted the need for 299 longitudinal population-based studies to examine how peers influence these behaviors over time. Clearly demonstrating this relationship will help guide the development of more effective interventions in childcare centers. Therefore, this study aimed to assess how peers’ behaviors predict preschoolers’ dietary intake and physical activity in childcare centers, over time. Specifically, we anticipated that peers’ dietary intake and physical activity predict children’s dietary intake and physical activity over the course of 9 months. This period was selected as recent data suggest that it can take up to 8 months for a health-related behavior to be adopted (Lally et al., 2010). METHODS Subjects Participants in the Healthy Start – Départ Santé (HSDS) intervention, a clustered randomized controlled trial conducted over a 9-month period in New Brunswick and Saskatchewan, provided data for this longitudinal study (Bélanger et al., 2016). All preschoolers attending the childcare center on a full-time basis were eligible to participate in the study. Of the 51 childcare centers that were recruited for the HSDS intervention in the first two years of the study, 23 were randomized to the control group. Dietary data obtained from children who attended 17 childcare centers randomized to the control group were available at the time of analysis. Valid physical activity data were obtained from children attending 22 of the 23 control group centers since one of the centers only had one child with valid accelerometer data at both time points. The HSDS study received approval from the Centre Hospitalier de l’Université de Sherbrooke, the University of Saskatchewan, and Health Canada ethics review boards. All parents or guardians of participating children provided signed informed consent. Outcome assessments Dietary intake Children’s intake in calories, fiber, sugar, fat, sodium, and fruit and vegetables was assessed at lunch on two consecutive weekdays, at baseline (October 2013 and 2014) and endpoint (9 months later, i.e., June 2014 and 2015, respectively) of the same school year, using weighed plate waste and digital photography. The decision to collect dietary data on only two days was based on feasibility and on reports from previous studies which have assessed children’s dietary data in 300 schools and childcare centers over the same number of days (Ball et al., 2007; Kirks and Wolff, 1985). The weighed plate waste method has shown to be a reliable measurement of dietary intake and has been used in studies among school-aged children (Lee et al., 2001). First, each food item was weighed and photographed before and after each serving. Second, the difference in weight between the initial serving and the leftovers was calculated to obtain each child’s specific dietary intake (Jacko et al., 2007). Third, the recipes of the lunches were entered into a nutritional analysis software, Food Processor (version 10.10.00), to analyze the child’s intake in calories, fiber, sugar, fat, sodium, and fruit and vegetables. Pictures were used to validate all data collected and to qualitatively identify the proportion of food items that were served and consumed. The average intake over the course of the two days was then computed for each child. The difference between a child’s dietary intake at endpoint and baseline was calculated to reflect the change in dietary intake of the child over the course of 9 months, and was used as the outcome variable for this study. Physical activity and sedentary activity Physical activity was assessed using the Actical accelerometer. The Actical has shown to be a valid tool for measuring physical activity levels of preschoolers (Pfeiffer et al., 2006). Children wore the accelerometer on the right hip with an elastic belt during childcare hours for five consecutive weekdays. Educators were required to place the accelerometer on the children when they first arrived at the childcare center, and remove it before they went home. Children were asked to wear the accelerometer during the entire day, including nap time. After the measurement period, the accelerometers were collected and sent to the research staff. Accelerometer data were recorded in 15 second epochs, and were used to measure time spent in total physical activity and sedentary behavior based on predetermined thresholds validated in preschoolers (Pfeiffer et al., 2006). Accelerometer counts of less than 25 counts per 15 seconds defined sedentary behavior (which would include nap time), while counts between 25 and 714 per 15 seconds defined light intensity physical activity time (Pfeiffer et al., 2006). Moderate-tovigorous physical activity was defined as 715 counts or more per 15 seconds (Pfeiffer et al., 2006). Non-wear time was defined as at least 60 consecutive minutes of zero counts. Valid days and hours were determined using the study’s baseline data, following a statistical method described by Rich et al. (Rich et al., 2013). Specifically, the Spearman-Brown prophecy formula and the intraclass 301 correlation coefficient were used to calculate the reliability coefficients (r) of the mean daily counts/minute (Rich et al., 2013) and analyses were repeated on data from children who met wear times between one to ten hours (based on typical childcare hours of 7:30 am to 5:30pm), and wear days between one to five (Monday to Friday) (Rich et al., 2013). Results demonstrated that using a minimum of two hours and four days as valid minimum wear time provided acceptable reliability coefficients (r= 78.6%) while maximizing the number of data collection days and sample size (Figure 1). All children’s physical activity data were then standardized to an 8-hour period to control for within and between participant wear time variation (Katapally and Muhajarine, 2014). Raw accelerometer data were cleaned and managed using SAS codes adapted for this study (Bélanger and Boudreau, 2015). 302 Figure 1. Reliability (%) heatmap and corresponding sample size, by minimum daily wear time and wear days based on accelerometry data collected in the fall of 2013 (1.5-column fitting, colored image) 303 Peers’ behaviors For each child, the mean baseline dietary intake and physical activity of all other children in their childcare center was computed (the child’s own dietary intake or physical activity was not included). A variable representing the deviation between a child’s behavior and his or her peers’ was then computed by calculating the difference between the child’s and the mean of peers’ dietary intake or physical activity at baseline. Confounding variables Based on directed acyclic graphs and existing literature, age (American Academy of Pediatrics, 2009; Rice and Trost, 2013), sex (Colley et al., 2011b; Garriget, 2007), province (Canadian Fitness & Lifestyle Research Institute, 2011a, 2011b; Health Canada, 2005), rurality (Liu et al., 2012) and the number of preschoolers attending the childcare center were identified as potential confounding variables. The children’s age was obtained using parent questionnaires from the HSDS intervention. Rurality of the centers was based on publically available geospatial information from the Community Information Database, 2006 (Government of Canada’s Rural Secretariat, 2006). Urban locations were identified as census metropolitan areas (CMAs), census agglomerations (CAs) or strong metropolitan influenced zone (MIZ). Regions that were identified as moderate, weak or no MIZ were considered as rural locations. The total number of preschoolers attending the childcare center was derived from the number of children reported by the director of each center as being eligible for the study. In order to investigate whether our results could be mediated by the length of time a child had attended the childcare center, parents were asked to provide the month and year their child was enrolled in the current center. Duration of attendance was considered as the time a child had attended center when baseline data collection was obtained. Statistical analyses All statistical analyses were conducted in R, version 3.1.1. To predict peers’ behaviors on a child’s dietary intake and physical activity, univariate linear regressions were conducted first. Multilevel linear regression models were then generated to control for the potential confounders and to account for clustering at the level of childcare centers. Finally, sensitivity analyses were conducted to determine whether the length of time a child had attended the childcare center influenced results, 304 by using data from children whose parents returned the completed parent questionnaire. This variable could only be used in sensitivity analyses given it was only available for a small portion of participants. In order to visually represent the data, quintiles of the deviation between participants’ and their peers’ baseline dietary intake and physical activity were created. RESULTS Of the 1205 children eligible to participate in the HSDS intervention in the first two years of the study, consent was obtained from parents of 731 children (61%). Of these children, 350 attended a childcare center that was randomized to the control group. A total of 152 children (52.6% boys) provided baseline and endpoint dietary data, while 211 children (51.3% boys) provided valid accelerometer data. Characteristics of the 238 children included in the analyses are presented in Table 1. On average, children for whom valid accelerometer data was not obtained at both time points had lower household incomes ($59 698 ($22 372) versus $67 261 ($18 219), p =0.002) and consumed less calories (223 kcal (113 kcal) versus 287 kcal (95 kcal), p = 0.003) and fibre (2.01g (1.06g) versus 2.67g (1.12g), p =0.002) at baseline than those of children included in the analyses. Children who did not provide baseline and endpoint dietary data accumulated less minutes of total physical activity (163 min (72 min) versus 184 min (48 min), p =0.002) and light physical activity (151 min (64 min) versus 172 min (43 min), p <0.001), and were more sedentary (317 min (72 min) versus 296 min (48 min), p =0.002) at baseline than children for whom dietary data was obtained at both time points. 305 Table 1. Characteristics of study participants n=238 Sex Boys Girls Age –adjusted BMI (n=217) Underweight ( BMI <18.5) Healthy weight (BMI 18.5-24.9) Overweight (BMI 25 – 29.9) Obese (BMI ≥30) Household income (n=223) Low (less than $50 000) Medium ($50 000 - $79 999) High ($80 000 and over) N % 123 115 51.7 48.3 24 156 31 6 11.1 71.9 14.3 2.7 40 75 108 Mean (SD) 17.9 33.6 48.5 95% CI Age (years) 4.0 (0.7) 3.9, 4.1 Number of children in the childcare center 22.6 (10.5) 18.3, 26.9 (n=23) Duration of attendance in days (n=46) 651.8 (385.3) 541.7, 762.0 Dietary intake per day at baseline n=152 Calories (kcal) 271.4 (103.0) 255.1, 287.8 Fibre (g) 2.5 (1.1) 2.3, 2.7 Sugar (g) 15.3 (13.6) 13.2, 17.5 Fat (g) 8.3 (3.9) 7.7, 8.9 Sodium (mg) 457.0 (234.6) 419.7, 494.3 Fruit and vegetables (g) 64.9 (49.0) 57.1, 72.7 Dietary intake per day at endpoint Calories (kcal) 320.3 (161.6) 294.7, 346.0 Fiber (g) 2.9 (1.7) 2.6, 3.2 Sugar (g) 18.5 (15.2) 16.1, 21.0 Fat (g) 9.8 (6.3) 8.8, 10.8 Sodium (mg) 493.9 (376.4) 434.1, 553.8 Fruit and vegetables (g) 80.5 (59.7) 71.0, 90.0 Physical activity per day at baseline n=211 Total PA (min) 179.2 (49.3) 172.3, 186.0 MVPA (min) 11.1 (13.5) 9.2, 13.0 LPA (min) 168.0 (45.4) 161.7, 174.4 Sedentary time (min) 300.1 (49.3) 294.0, 307.7 Physical activity per day at endpoint Total PA (min) 177.5 (62.1) 168.9, 186.14 MVPA (min) 13.9 (11.8) 12.3, 15.5 LPA (min) 163.6 (56.1) 155.8, 171.4 Sedentary time (min) 300.7 (62.3) 292.1, 309.4 Time/place of the study: October 2013 and 2014 (baseline), and June 2014 and 2015 (endpoint)/ Saskatchewan and New Brunswick, Canada. 306 At baseline, children consumed an average of 271 kcal, 2.5g of fibre, 15.3g of sugar, 8.3g fat, 457mg of sodium and 64.9g of fruit and vegetables during lunchtime. Children accumulated an average of 179.2 minutes of total physical activity during childcare hours (22.4 minutes/hour), 6% (11.1 minutes or 1.4 minutes/hour) of which were spent in MVPA. Children spent 63% of their time in childcare being sedentary (300.1 minutes or 37.5 minutes/hour) and 35% in light physical activity (168.0 minutes or 21 minutes/hour). Although children’s total physical activity and sedentary time remained relatively unchanged at the end of the year, children’s dietary intake of macronutrients increased by 8 to 24% over the 9 months of follow-up. Results from regression analyses suggest that children whose dietary intake differed the most from their peers at baseline had dietary intakes that were more similar to that of their peers 9 months later (Figure 2, Panel A). In contrast, there was little change between measurement periods in dietary intake of children who had similar intakes as their peers at baseline. For example, if a child ate 100 calories more than his peers at baseline, that child will have eaten 50 calories less at endpoint ((100 calories more than his peers at baseline) X β = -50 calories) (Table 2). Similarly, if a child ate 10 calories less than his peers at baseline, he will have eaten 5 calories more at endpoint ((-10) X β = 5.02). Results remained significant for all outcomes after adjustment for confounders. Children who differed the most from their peers in terms of physical activity level at the first measurement period displayed greater changes in their physical activity level between the two time points (Table 2). On average, children who had relatively low physical activity levels at the first measurement, increased their physical activity level at the second measurement, whereas children who had relatively high physical activity levels initially, decreased their physical activity level during the same period (Figure 2, Panel B). These results remained unchanged following adjustment for confounders. 307 Figure 2. Deviation between children’s average intake in fruit and vegetables (Panel A) and children’s average total physical activity (Panel B) in each quintile, and those of their peers at baseline (October 2013 and 2014) and endpoint (June 2014 and 2015). (1.5 column-fitting image) 308 Table 2. Association between the deviation in dietary intake and physical activity of children and that of their peers’ at baseline, and the difference between the children’s own behaviors at baseline and endpoint Deviation Difference in children’s dietary intake between baseline and endpoint between Multilevel linear regressions a Univariate linear children’s regressions All children Sensitivity analyses b dietary intake (n=152) (n= 152) (n=22) and their peers’ dietary Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value intake at coefficient coefficient coefficient baseline Calories (kcal) -0.497 <0.001 -0.502 <0.001 0.086 0.858 Fiber (g) -0.577 <0.001 -0.583 <0.001 -0.371 0.244 Sugar (g) -0.234 0.046 -0.236 0.005 0.506 0.321 Fat (g) -0.624 <0.001 -0.624 <0.001 0.038 0.939 Sodium (mg) -0.595 <0.001 -0.608 <0.001 0.239 0.585 Fruit and vegetables b -0.599 <0.001 -0.602 <0.001 -0.387 0.069 Deviation between children’s PA and their peers’ PA Difference in children’s physical activity between baseline and endpoint Univariate linear Multilevel linear regressions a regressions All children Sensitivity analyses b (n=211) (n= 211) (n=44) Estimate p-value Estimate p-value Estimate p-value coefficient coefficient coefficient Total physical activity (min) -0.644 <0.001 -0.649 <0.001 -0.669 <0.001 MVPA (min) -0.625 <0.001 -0.697 <0.001 -0.710 <0.001 LPA (min) -0.518 <0.001 -0.513 <0.001 -0.558 <0.001 Sedentary time (min) -0.610 <0.001 -0.621 <0.001 -0.669 <0.001 a Includes adjustments for province, rurality, age and sex of the child, number of children in the childcare center, and clustering at the level of childcare centers. b Sensitivity analyses were conducted using data from children for whom duration of attendance was obtained. Time/place of the study: October 2013 and 2014 (baseline), and June 2014 and 2015 (endpoint)/ Saskatchewan and New Brunswick, Canada. 309 Of the 152 children who provided dietary intake data, length of attendance was available from 22 children. At the time of baseline data collection, these children had attended the childcare center for an average of 749 days (2 years), with duration of attendance ranging from 0 to 1219 days. After conducting sensitivity analyses accounting for duration of attendance, regression coefficients remained similar only for fibre and fruit and vegetables. The small sample size most likely precluded the attainment of statistical significance for the estimated effect of differing from peers at baseline on change in intake over 9 months. Duration of attendance was obtained from 44 of the 211 children who provided physical activity data. Mean attendance was 656 days with a range of 0 to 1308 days. Results from sensitivity analyses were similar to those obtained from the total sample of children, suggesting that peers’ behaviors contribute to predicting children’s physical activity levels regardless of how long they had attended that childcare center. DISCUSSION To our knowledge, this is the first study to objectively assess how peer behavior predict change in preschoolers’ dietary intake and physical activity peers over time. In line with this study’s hypothesis, results suggest that peers’ dietary intake and physical activity predict children’s dietary intake and physical activity over a 9-month period. Specifically, the greater the deviation between children’s intake or physical activity and those of their peers at the beginning of the year, the more their behavior changed to become more similar to that of their peers over time. Similar to studies that found that peers influenced school-aged children’s physical activity over time (Coppinger et al., 2010) and adolescent’s food consumption (Woorward et al., 1996), our finding suggests that peers should be considered as potential role models for healthy eating and physical activity among preschoolers. Regardless of the quality of the peers’ intake, children’s dietary intake became similar to their peers’ over time. This suggests that if peers have a healthy diet, children whose diet is poor could potentially see improvements over time. However, this hypothesis is contingent on the quality of the foods that are available to children attending childcare centers, and studies have shown that lunches served in childcare centers typically contain low amounts of vegetables and high amounts of added sugars and saturated fat (Erinosho et al., 2013). In order for peers to be role models for 310 healthy eating, healthy foods must be offered by childcare centers or reinforced through nutrition policies when lunch is brought from home. Our results support previous experimental studies that found that peers influenced children’s food choices, preferences and intake (Birch, 1980; Duncker, 1938). This finding is promising, particularly in cases where children experience food reluctance (e.g. fussy or picky eaters), a relatively common issue in early childhood (Dubois et al., 2007). As such, peers may be able to inadvertently help these children improve their eating behaviors, especially if childcare educators are able to group food reluctant children with peers who demonstrate positive eating behaviors at the same table at lunch time. However, this remains speculative and should be investigated in future studies. Experimental studies have found that preschoolers were more active when in the presence of one or two peers than when they were alone (Barkley et al., 2014; Eaton and Keats, 1981). However, these studies were conducted in laboratory settings with small samples of children (n<70), did not assess the physical activity of the peers, and were not designed to assess the impact of those peers on children’s physical activity over time (Barkley et al., 2014; Eaton and Keats, 1981). Results from the current study suggests that the degree to which peers are more or less active than others can have an impact on the peers’ likelihood of becoming more or less active over time. While additional research is needed to confirm our findings, interventions should consider involving peers in promoting children’s physical activity in childcare centers. Building on a previous study that suggested that engaging support from friends may increase physical activity among adolescent girls (Neumark-Sztainer et al., 2003), less active children could be paired with very active peers during games and activities. Peer-led physical activity interventions could also be a viable method of promoting physical activity (Sebire et al., 2016; Thomas and Ward, 2006). For example, very active children could be asked to lead age-appropriate physical activities, such as “Simon Says”. The development and testing of such interventions is required as our results highlight the low levels of physical activity observed in childcare centers. Specifically, children in our study spent 63% of the time in childcare in sedentary activity and only 2% in MVPA, which is almost identical to the results of a study of preschoolers in Alberta, Canada, which found that participants spent 62% of their time in sedentary activity and 4% in MVPA (Kuzik et al., 2015). 311 We questioned whether our findings could be affected by the length of time the child had been exposed to his peers. However, when adjusting for duration of attendance, regression coefficients from sensitivity analyses were similar to those obtained from the main models in the case of physical activity. Although suggesting that peers’ influence on other children’s behaviors is not affected by length of exposure, this should be tested formally by using a larger sample and evaluating the effect of peer influence among children who are new attendees of a childcare center. Limitations of this study must be acknowledged. Aside from the potential interpretations provided, regression to the mean may also explain some of the observed changes. This is a statistical phenomenon where individuals or groups with extreme initial values are likely to have values that will be closer to the overall sample mean in the follow up score (Linden, 2013). Regression to the mean can be mitigated when multiple baseline observations are taken, as this narrows the variability around the true mean (Linden, 2013). As such, the fact that physical activity data were obtained over the course of five days, and that dietary intake data were collected over two days at both time points may have helped reduce the potential for regression to the mean. This phenomenon still cannot be excluded as a potential explanation for our findings. In addition, two days of dietary intake measurements may not have been enough to accurately measure preschoolers’ usual intake, as their appetite can fluctuate from one day to the next. Children’s appetite may also have increased as they grew over the course of 9 months. However, calculating differences between children’s dietary intake and those of their peers compensated for this change in appetite. It is also possible that the change in some of the children’s dietary intake was due to the fact that some meals were particularly liked or disliked, as we were not able to ensure that the same meals were served at the beginning and the end of the study. Furthermore, since it has been suggested that educators may also play an important role in promoting healthy behaviors of preschoolers (Ward et al., 2015), changes in children’s dietary intake and physical activity could have been influenced by changes in educators’ practices or behaviors during the year rather than by their peers. Participants in our study were also of similar age, which did not allow us to assess whether children would be influenced differently by older or younger peers. It is also possible that the arrival or departure of children and educators during the course of the year could have had an impact on children’s behaviors. However, all children within the childcare center would have been exposed to the same risk, thus reducing the impact that this could have had on our findings. Finally, generalizability of the dietary findings may be limited in less physically active children, while the 312 physical activity findings may be limited in children of lower income families. Despite these limitations, strengths of this study include the objective measurement of children’s dietary intake and physical activity, the use of a large sample derived from a population-based study and the variability in geographical location, as well as the longitudinal nature of the analyses. Also, while previous studies have used arbitrary cut points for determining valid accelerometer wear time in childcare centers, those used in our study were calculated based on non-discretionary statistical methods. CONCLUSION This study objectively assessed how peers’ behaviors predicted change in preschoolers’ dietary intake and physical activity over time. Specifically, our study suggests that the greater the deviation between children’s dietary intake or physical activity level and those of their peers at the beginning of the year, the greater their change in dietary intake or physical activity will be over time. Our findings suggest that improving some children’s eating behaviors and physical activity could indirectly result in improving other children’s behaviors in childcare centers. Hence, future studies should consider the role that peers could play in promoting healthy eating behaviors and physical activity of preschoolers in this setting. ACKNOWLEDGEMENTS Funding Support: The Healthy Start study is financially supported by a grant from the Public Health Agency of Canada (# 6282-15-2010/3381056-RSFS), a research grant from the Consortium national de formation en santé (# 2014-CFMF-01), and a grant from the Heart and Stroke Foundation of Canada (# 2015-PLNI). SW was supported by a Canadian Institutes of Health Research Charles Best Canada Graduate Scholarships Doctoral Award and by the Gérard-EugènePlante Doctoral Scholarship. The funders did not play a role in the design of the study, the writing of the manuscript or the decision to submit it for publication. Declaration of conflict of interest: No conflicts of interest were reported by the authors of this paper. 313 REFERENCES American Academy of Pediatrics, 2009. Caring for your baby and young child: Birth to age 5, 5th ed. Bantam, New York, NY. Ball, S., Bejamin, S., Ward, D., 2008. 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Puisque plusieurs complications et comorbidités physiques et psychologiques de l’obésité sembleraient débuter à l’enfance (Morrison et Chanoine, 2007), promouvoir de saines habitudes de vie dès un jeune âge est un effort impératif afin de progresser vers une population en santé. La promotion de la santé chez une population est cependant un processus complexe qui exige une compréhension approfondie des divers déterminants qui exercent une influence sur les individus ciblés (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2007). C’est donc en s’appuyant tout d’abord sur le modèle écologique de Bronfenbrenner et, ensuite, sur la théorie sociale cognitive de Bandura que l’environnement social dans les milieux de garde a été identifié comme un déterminant potentiellement important dans la promotion de saines habitudes alimentaires et d’activité physique des enfants d’âge préscolaire pour cette thèse. S’inspirant du modèle écologique et théorique de ce projet de doctorat, deux revues systématiques ont été effectuées afin d’explorer de quelles façons les éducateurs et les pairs peuvent influencer l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Les résultats provenant de ces revues systématiques ont démontré que les éducateurs et les pairs peuvent jouer un rôle positif dans la promotion de l’alimentation saine et de l’activité physique, mais que ces conclusions sont fondées sur un nombre limité d’études de faible qualité méthodologique menées auprès de petits échantillons non représentatifs. L’utilisation d’outils de mesure non valides ou fiables était également fréquente. En raison de ces limites, l’influence des éducateurs et des pairs sur l’alimentation et l’activité physique des enfants en milieux de garde demeure relativement peu explorée et équivoque. C’est donc en s’inspirant des résultats de ces revues systématiques et en s’inscrivant dans une perspective écologique de promotion de la santé que les objectifs de ce projet de doctorat ont été établis. Plus spécifiquement, ce projet visait à mieux comprendre l’association entre, d’une part, les pratiques des éducateurs et, d’autre part, l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire en milieux de garde. Ce projet visait aussi à examiner le degré d’influence des pairs sur leur apport alimentaire et leur activité physique. L’atteinte de ces objectifs s’est faite à l’aide d’analyses secondaires effectuées à partir de données provenant de l’étude expérimentale randomisée et contrôlée, Départ Santé. Alors que les résultats ont été présentés et interprétés dans 320 les articles précédents, ils sont discutés en profondeur dans cette section. Plus spéficiquement, elle met en valeur ce que nos résultats ont pu confirmer et en quoi ils contribuent à l’avancement du domaine de la promotion de la santé chez les jeunes enfants. 7.1 Pratiques des éducateurs et l’alimentation des enfants Nos résultats suggèrent que les pratiques telles que le modelage, l’éducation alimentaire et l’absence de récompenses alimentaires sont associées à l’apport alimentaire des enfants d’âge préscolaire à l’heure du dîner. Quoique le modelage soit associé à un apport alimentaire accru en sucre, les éducateurs pourraient possiblement influencer positivement l’apport alimentaire des enfants lorsque les repas servis en milieux de garde sont de haute qualité nutritionnelle. Cependant, cette hypothèse nécessite d’être confirmée empiriquement. Les résultats de notre étude ont démontré que les enfants avaient un apport alimentaire plus élevé en sucre lorsque les éducateurs mangeaient les mêmes aliments que les enfants, démontraient de l’enthousiasme envers les aliments servis, ainsi que lorsqu’ils s’abstenaient de consommer des produits malsains devant les enfants. Bien que le modelage n’était pas statistiquement associé aux autres nutriments ou aux fruits et légumes, les coefficients de régression étaient tous positifs, suggérant que cette pratique pourrait possiblement encourager les enfants à manger une plus grande part de leur repas. Similairement, Hendy et Raudenbush ont noté que les enfants d’âge préscolaire augmentaient leur apport et appréciaient davantage de nouveaux aliments lorsque les éducateurs mangeaient ces mêmes aliments avec enthousiasme (Hendy et Raudenbush, 2000). Les études examinant l’effet du modelage parental sur les comportements alimentaires des enfants soutiennent également l’idée que l’approche « fais ce que je fais » a un effet plus important que l’approche « fais ce que je dis » (Birch et al., 2007). Ces résultats sont cohérents avec la théorie d’apprentissage observationnel de Bandura (1977), où les enfants observent, assimilent et imitent les comportements d’un modèle, soit l’éducateur dans le cas de notre étude. De plus, la motivation, soit un des quatre processus du modelage, exige que l’adoption d’un comportement soit associée à un avantage (McAlister et al., 2008). Dans le cas de notre étude, l’enthousiasme que démontraient les éducateurs aurait pu suggérer aux enfants qu’ils retireraient du plaisir à manger ce qui leur était servi, augmentant donc leur apport alimentaire. Lorsque les repas servis en milieux de garde sont de haute qualité nutritionnelle, le modelage de la part des éducateurs pourrait donc 321 inciter les enfants à consommer des aliments sains. En fait, cette hypothèse est appuyée par le modèle écologique de Bronfenbrenner, ainsi que par le modèle conceptuel et théorique développé pour ce projet de doctorat. Plus spécifiquement, si les repas servis en milieux de garde sont de haute valeur nutritive (changement au niveau du macrosystème), les éducateurs auraient l’occasion de modeler des comportements alimentaires positifs en consommant eux-mêmes des aliments sains (changement au niveau du microsystème), ce qui pourrait améliorer l’apport alimentaire des enfants qui les imitent. Toujours dans la perspective écologique de Bronfenbrenner, le modelage de la part des éducateurs pourrait aussi améliorer l’apport alimentaire des pairs (changement au niveau du mésosystème), soit une autre source d’influence potentiellement importante dans l’adoption d’une saine alimentation chez les enfants d’âge préscolaire fréquentant un milieu de garde (Ward et al., 2016). De plus, puisqu’il a été suggéré qu’une grande proportion des enfants d’âge préscolaire qui fréquentent un milieu de garde au Nouveau-Brunswick démontrent une réticence alimentaire (Surette, 2015), il serait pertinent d’investiguer si le modelage de la part des éducateurs pourrait améliorer l’apport alimentaire de ces enfants. Cette hypothèse nécessiterait cependant d’être testée dans des études subséquentes, puisqu’il est possible que le modelage ne soit pas aussi efficace lorsque des aliments nutritifs sont utilisés comparativement aux aliments malsains. S’appuyant sur les principes de la théorie sociale cognitive, il est suggéré que l’éducation alimentaire offerte par les éducateurs pourrait conscientiser les enfants aux avantages de l’alimentation saine et leur apprendre comment manger sainement, favorisant ainsi l’adoption de ce comportement (Bandura, 1989). Cohérent avec notre modèle conceptuel et théorique, de façon générale, les enfants de notre étude mangeaient une part moins élevée de leur repas lorsque les éducateurs intégraient des activités sur l’alimentation saine et lorsqu’ils parlaient informellement aux enfants de l’importance de l’alimentation saine. Les données recueillies à partir du NAP SACC ont permis de déterminer que les éducateurs ne reçoivent aucune ou très peu de formation en matière d’alimentation. En fait, seulement six milieux de garde ont rapporté recevoir de la formation une fois par année ou plus, tandis que 39 ont rapporté n’avoir jamais reçu de la formation (Annexe 3, question 21). L’information transmise par les éducateurs aux enfants au sujet de l’alimentation provient donc, en grande partie, de leurs propres connaissances du sujet. La notion de manger sainement est souvent perçue par les adultes comme un synonyme d’une restriction de certains nutriments, tels que le gras, le sucre et le sodium (Paquette, 2005). Cette perception de 322 restriction alimentaire est également observée chez les adultes comme une nécessité pour prévenir l’obésité chez les enfants (Crawford et al., 2005) ou pour contrôler le poids des enfants (Roberts et Marvin, 2011). En fait, une étude menée auprès de 118 éducateurs a noté que les éducateurs qui essayaient de perdre du poids étaient plus susceptibles d’utiliser des pratiques de restriction alimentaire avec les enfants d’âge préscolaire (Dev et al., 2014). Malgré les bonnes intentions, la recherche démontre de plus en plus que la restriction alimentaire chez les enfants augmente le risque d’embonpoint et le risque de développer des comportements alimentaires malsains (Fisher et Birch, 1999; Fisher et al., 1999; Jansen et al., 2007). Si de tels messages sont transmis aux enfants, il est possible que ceux-ci restreignent leur propre apport alimentaire dans le but de démontrer qu’ils mangent sainement et qu’ils sont en santé. Cette influence est présente dans le modèle écologique de Bronfenbrenner. En fait, les croyances et les perceptions sont des éléments de l’exosystème et peuvent agir sur les politiques internes du milieu de garde (macrosystème) ainsi que sur les notions enseignées et les pratiques des éducateurs (microsystème). La façon dont ces messages sont communiqués pourrait également influencer leur efficacité. Par exemple, la théorie des perspectives suggère que les messages qui présentent les gains associés à l’adoption d’un comportement préventif, tel que bien manger, sont plus efficaces que les messages qui présentent les répercussions de ne pas adopter un tel comportement (p. ex. « Si tu bois ton lait, tes os seront forts! » comparativement à « Tes os ne seront pas forts si tu ne bois pas ton lait! ») (Tversky et Kahneman, 1981). Bien que l’efficacité de ces messages ait été examinée dans le contexte de messages d’intérêt public (Wyllie et al., 2015) et de vidéos (Bannon et Schwartz, 2006), elle n’a pas encore été étudiée dans un contexte d’éducation alimentaire chez les jeunes enfants. Les pratiques de reconnaissance du sentiment de satiété consistaient à ce que les éducateurs aident les enfants à reconnaître et respecter leurs signaux de faim et de satiété. Cette approche est connue comme un style éducatif démocratique, où l’adulte et l’enfant partagent les responsabilités liées à l’alimentation (Extenso, 2014). Plus spécifiquement, l’adulte assume la responsabilité de déterminer ce qui sera servi, quand et où, tandis que l’enfant décide quelle quantité il mangera. Ce style éducatif est appuyé par plusieurs organisations puisqu’il encourage les enfants à reconnaître leurs signaux de faim et de satiété (American Academy of Pediatrics et al., 2011). En fait, il est suggéré que cette pratique permet aux enfants d’adopter une alimentation plus variée et équilibrée, et mène à une relation saine avec la nourriture comparativement aux adultes qui exercent un contrôle strict (style autoritaire) ou qui n’imposent aucune structure (style permissif) sur 323 l’alimentation de l’enfant (Patrick et al., 2005; Extenso, 2014). Il est rapporté que le style autoritaire peut avoir un effet néfaste sur les préférences alimentaires des enfants, ainsi que sur leur capacité à autoréguler leur apport alimentaire (Savage et al., 2007). Par exemple, une étude menée auprès de 122 mères québécoises d’enfants d’âge préscolaire a identifié que l’utilisation de restriction alimentaire était positivement corrélée à une préférence pour les bonbons, et que l’usage de pression à manger était positivement corrélé à une préférence pour les bonbons et négativement corrélé avec une préférence pour les fruits (Dulude, 2011). De plus, les enfants dont l’accès à certains aliments jugés malsains est restreint sembleraient manger des quantités excessives de ces aliments lorsqu’ils deviennent accessibles (Mischel et al., 1989; Fisher et Birch, 1999). À l’autre extrême, il est suggéré que les enfants dont les besoins sont négligés auraient également tendance à se suralimenter, mais cette hypothèse nécessite d’être explorée davantage (Savage et al., 2007). Le style éducatif démocratique représente un juste milieu entre les deux autres styles. Il implique que les adultes établissent des limites et des attentes qui sont claires, tout en accordant une attention accrue aux besoins et signaux de l’enfant (Savage et al., 2007). Ce style éducatif pourrait aussi permettre aux enfants de développer leur sentiment d’efficacité personnelle à s’alimenter, soit un autre concept important de la théorie sociale cognitive (Bandura, 1989). En autres mots, le style éducatif démocratique permettrait à l’enfant d’avoir confiance en son habileté à reconnaître le sentiment de la faim et de la satiété, les motivant ainsi à continuer d’être attentifs à ces signaux lors des repas. Selon la perspective écologique de Bronfenbrenner, les pratiques de reconnaissance du sentiment de la satiété utilisées par les éducateurs pourraient aussi améliorer l’efficacité personnelle des pairs (changement au niveau du mésosystème), ce qui encouragerait les enfants à avoir confiance en la gestion de leur propre apport alimentaire. Les avantages de l’utilisation du style éducatif démocratique ont surtout été étudiés en contexte familial. Par exemple, il a été suggéré que ce style serait lié à une consommation élevée de fruits, de légumes et de produits laitiers (Gable et Lutz, 2000). De plus, les enfants de parents qui utilisaient ce style avaient cinq fois moins de chances d’avoir un surplus de poids comparativement aux enfants de parents qui utilisaient un style autoritaire (Rhee et al., 2006). Comparativement à ce qui était proposé par notre modèle conceptuel et théorique, nos résultats n’ont pas démontré d’association significative entre la pratique de reconnaissance du sentiment de la satiété et l’apport alimentaire des enfants. Cependant, les résultats d’études en milieu familial suggèrent une association positive (Gable et 324 Lutz, 2000; Savage et al., 2007). D’autres études sont donc nécessaires afin d’évaluer si cette pratique peut être implantée de façon efficace en milieu de garde et si elle aura les mêmes effets. Contrairement à ce qui est suggéré par la théorie d’apprentissage observationnel (Bandura, 1989), l’encouragement verbal n’était pas associé à l’apport alimentaire des enfants dans notre étude. L’encouragement verbal incluait le fait de féliciter un enfant d’avoir goûté un nouvel aliment (ou un aliment que l’enfant n’aimait pas précédemment), de rappeler aux enfants de boire de l’eau lorsqu’ils sont actifs, et d’encourager les enfants à manger des aliments sains. Comparativement à nos résultats, Hendy (1999) a noté que les enfants mangeaient davantage de nouveaux aliments lorsque les éducateurs encourageaient les enfants à goûter aux aliments (Hendy, 1999). Une étude menée auprès de parents d’enfants fréquentant la maternelle a également observé que l’encouragement verbal avait un effet positif sur l’apport en légumes (Vereecken et al., 2004). Une étude récente a également rapporté que les enfants mangeaient plus de légumes lorsque les éducateurs les encourageaient à continuer d’en manger (Gubbels et al., 2015). Cependant, d’autres études n’ont trouvé aucun effet ou un effet négatif de l’encouragement verbal sur l’apport ou la préférence d’un aliment (Birch et al., 1984; Cooke et al., 2011a; Remington et al., 2012). Il est suggéré que ces résultats inconsistants pourraient être dus aux préférences initiales des enfants envers l’aliment ciblé (Grubliauskiene et al., 2012). Plus spécifiquement, l’encouragement verbal aurait un effet positif sur l’apport d’un aliment préalablement moins aimé, mais n’encouragerait pas davantage l’apport d’un aliment déjà apprécié (Cooke et al., 2011b). Offrir de l’encouragement verbal semblerait aussi promouvoir une motivation intrinsèque chez l’enfant, surtout lorsqu’il est perçu comme étant sincère (Henderlong et Lepper, 2002). Comme il est suggéré par la théorie sociale cognitive (Bandura, 1989), les enfants qui reçoivent de l’encouragement verbal pourraient percevoir leur sélection alimentaire comme un choix autonome, ce qui pourrait les aider à développer leur sentiment de compétence à faire des choix santé plus tard dans la vie (Henderlong et Lepper, 2002). En fait, Grubliauskiene et al. (2012) ont suggéré que l’encouragement verbal permettrait aux enfants de reconstruire leurs choix alimentaires et de répéter ces choix lors de repas subséquents (Grubliauskiene et al., 2012). Comme il est proposé par le modèle écologique de Bronfenbrenner et par notre modèle conceptuel et théorique, l’enthousiasme qu’expriment les éducateurs lorsque les pairs démontrent un comportement alimentaire favorable, tel qu’avoir goûté à un nouvel aliment ou avoir mangé un aliment moins aimé, pourrait peut-être aussi encourager un enfant à imiter le même comportement (influence du mésosystème). 325 Finalement, l’absence de récompenses alimentaires était associée à un apport en gras moins important chez les enfants à l’heure du dîner, soit un résultat qui est cohérent avec notre modèle conceptuel et théorique. Quoique les associations n’étaient pas significatives pour les autres nutriments, les coefficients de régression étaient de la même direction que ceux de résultats d’études précédentes qui suggèrent que les enfants mangent davantage lorsque les éducateurs utilisent des récompenses (Ireton et Guthrie, 1972; Hendy, 1999). Cette pratique est fréquemment utilisée par les parents canadiens pour encourager les enfants d’âge préscolaire à manger (Tucker et al., 2006). Bien que l’utilisation de récompenses est suggérée par la théorie cognitive sociale comme moyen d’encourager l’adoption d’un comportement sain (Bandura, 1989) et qu’elles semblent avoir un effet positif sur l’apport total des enfants (Orrell-Valente et al., 2007), ainsi que sur l’apport en aliments sains (Wardle et al., 2003), les récompenses alimentaires sembleraient avoir soit un effet négatif ou un effet nul sur l’appréciation des aliments (Birch et al., 1982, 1984; Mikula, 1989; Hendy, 2002). C’est la raison pour laquelle l’utilisation de récompenses alimentaires comme moyen de motiver les enfants à manger est découragée. En fait, certaines études notent que lorsque les adultes utilisent des aliments agréables pour récompenser un enfant d’avoir consommé un aliment indésirable, les enfants démontrent une préférence accrue pour l’aliment désirable et une plus grande aversion pour l’aliment indésirable (Birch et al., 1984; Newman et Taylor, 1992). Par exemple, Dulude (2011) a identifié que l’usage de récompenses était positivement corrélé à une préférence pour les bonbons et négativement corrélé à une préférence pour les légumes racines chez les enfants d’âge préscolaire (Dulude, 2011). Cet effet adverse serait expliqué par la théorie de surjustification (Lepper et al., 1973) et la théorie d’autodétermination (Deci et al., 1999), qui suggèrent que le plaisir intrinsèque qu’un individu ressent lorsqu’il effectue une tâche ou démontre un comportement serait atténué par la présence d’une motivation extrinsèque, et que cette dernière diminuerait le sentiment de compétence et d’autonomie de l’individu (Cooke et al., 2011b). Quoique le sentiment de compétence et d’autonomie à faire des choix santé ne soit peut-être pas maîtrisé chez tous les enfants d’âge préscolaire, favoriser le développement de ceux-ci dès un jeune âge pourrait engendrer des comportements alimentaires favorables plus tard dans leur vie. En effet, les sentiments de compétence, d’autonomie et de plaisir à manger sont des éléments importants à considérer, car le principe d’une alimentation saine ne se définit pas uniquement par la quantité et les types d’aliments consommés (Extenso, 2016). 326 7.2 Pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants Deux types de pratiques des éducateurs favorisant l’activité physique en milieu de garde ont été étudiés dans le cadre de cette étude : les pratiques formelles (p. ex. offrir de l’équipement portable aux enfants lors des périodes de jeux à l’intérieur, ne pas empêcher un enfant à participer à l’activité physique comme moyen de punition, et animer des activités qui permettent de développer les habiletés motrices des enfants) et les pratiques informelles (p. ex. être actifs avec les enfants lors des périodes de jeux, incorporer l’activité physique dans les routines et les transitions et parler de façon informelle de l’importance de l’activité physique). Nos résultats ont démontré que, de façon globale, ces deux types de pratiques des éducateurs n’étaient pas associés de façon statistiquement significative au niveau d’activité physique des enfants. Quelques études ont étudié l’association entre les pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants (Bower et al., 2008; Brown et al., 2009b; Gubbels et al., 2011; Gunter et al., 2012). Contrairement à nos résultats, Bower et al. (2008) ont noté que des pratiques favorables à l’activité physique étaient positivement corrélées à l’activité physique des enfants et négativement corrélées au temps sédentaire (Bower et al., 2008). Cependant, d’autres études qui ont analysé l’association entre des pratiques précises et l’activité physique ont noté des résultats similaires aux nôtres. Par exemple, Gunter et al. (2012) ont noté que de ne pas restreindre l’activité physique des enfants comme moyen de punition n’était pas associée à l’activité physique des enfants, mais que la participation active des éducateurs lors des périodes de jeux était positivement associée à l’activité physique (Gunter et al., 2012). En comparant nos résultats à la littérature, il est possible que certaines pratiques précises soient associées à l’activité physique des enfants dans notre étude, et que d’autres ne le soient pas. Certaines pratiques précises telles qu’être actif avec les enfants lors des périodes de jeux et parler de l’importance de l’activité physique sont liées aux concepts de modelage et du sentiment d’efficacité personnelle de la théorie sociale cognitive de Bandura et sont propres au microsystème du modèle de Bronfenbrenner. Cependant, les autres pratiques mesurées permettaient plutôt aux éducateurs de créer des environnements propices à l’activité physique, soit des changements au macrosystème du modèle. Malgré que la théorie sociale cognitive (Bandura, 1989), le modèle écologique de Bronfenbrenner (Bronfenbrenner, 1979) ainsi que notre modèle écologique et théorique suggèrent que l’environnement physique des enfants peuvent influencer les 327 comportements de ceux-ci, le lien entre le macrosystème et l’enfant (l’ontosystème) est moins étroit que le lien entre le microsystème et celui-ci. Il se peut donc que l’effet des pratiques qui favorisent des changements dans l’environnement ne soit pas aussi important qu’être actifs avec les enfants et discuter de l’importance de l’activité physique. Cette possibilité pourrait expliquer pourquoi le résultat final ne démontre aucune association statistiquement significative. Des études futures sont nécessaires pour déterminer si certaines de ces pratiques précises sont plus efficaces que d’autres pour promouvoir l’activité physique. De plus, le manque de significativité statistique pourrait aussi être expliqué par le nombre limité d’items permettant de capter les pratiques des éducateurs, ce qui diminuerait la sensibilité de l’outil et la possibilité de détecter une association. Malgré le manque d’associations entre les pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants, les analyses descriptives démontrent que les enfants passent la majorité de leur temps en état sédentaire en milieux de garde. Nos résultats concordent avec ceux d’autres études qui ont également noté des périodes de sédentarité élevées en milieux de garde (Temple et al., 2009; Reilly, 2010). Puisque l’activité physique des enfants semble diminuer entre l’âge de 3 et 4 ans (Taylor et al., 2013), que les enfants inactifs sont à risque de devenir des adultes inactifs (Hallal et al., 2006), et que l’inactivité physique est liée à de nombreux problèmes de santé (Dietz, 1996), les éducateurs ont intérêt à aider les enfants à devenir plus actifs et à limiter le temps sédentaire. Certaines interventions livrées par des éducateurs ont permis d’augmenter l’activité physique ou de réduire le temps sédentaire des enfants en milieux de garde (Brown et al., 2009a; Alhassan et al., 2012; Annesi et al., 2013a, 2013b, 2013c, 2013d;). Ces études expérimentales démontrent que les éducateurs peuvent aider les enfants à devenir plus actifs lorsqu’ils créent des occasions qui encouragent l’activité physique, soit en participant activement aux activités des enfants, en les encourageant à être actifs, en discutant de l’importance de l’activité physique et en dirigeant des activités physiques structurées. Cependant, celles-ci sont souvent d’une durée de seulement quelques semaines et visent à augmenter les niveaux d’activité physique des enfants lors de périodes préalablement allouées à l’activité physique. À partir des données recueillies par le NAP SACC, nous avons pu noter que la majorité du temps alloué à l’activité physique était passé lors des récréations. En fait, 65 % (33/51) des milieux de garde allouaient moins de deux heures par jour à l’activité physique et moins d’une heure et demie était passée dehors (Annexe 3, questions 26 et 44). En lien avec nos observations que les enfants passent peu de temps à être actifs, les interventions futures devraient chercher à diminuer le temps sédentaire dans les milieux de garde 328 et augmenter l’activité physique totale en incorporant des activités physiques lors d’activités majoritairement sédentaires, telles que les cercles de lecture ou les activités de bricolages, et lors des transitions d’une activité à l’autre (Kreichauf et al., 2012). Nos observations soulignent donc que les efforts de promotion de l’activité physique pourraient être améliorés si les éducateurs créent des occasions qui encouragent l’activité physique, soit des changements au niveau du macrosystème, et participent activement lors de ces occasions, soit un changement au niveau du microsystème. 7.3 Degré d’influence des pairs sur l’apport alimentaire des enfants Similairement aux études antérieures (Duncker, 1938; Marinho, 1942; Birch, 1980; Hendy et Raudenbush, 2000; Hendy, 2002; Lumeng et Hillman, 2007; Greenhalgh et al., 2009), nos résultats appuient ce qui est proposé par la théorie sociale cognitive (Bandura, 1989), le modèle écologique de Bronfenbrenner (Bronfenbrenner, 1979) ainsi que notre modèle conceptuel et théorique, en suggèrant que les pairs exercent une influence importante sur l’apport alimentaire des enfants. Cependant, nos résultats ajoutent aux données empiriques antérieures en démontrant que, peu importe la qualité de l’apport alimentaire des pairs, l’apport alimentaire des enfants a tendance à se rapprocher de celui de leurs pairs au cours de l’année. De plus, ce phénomène est particulièrement marqué chez les enfants qui ont un apport alimentaire très différent de celui de leurs pairs au début de l’année. La familiarité des pairs est un aspect important à considérer, particulièrement dans le cas des enfants qui mangeaient beaucoup moins que leurs pairs au début de l’année. De Castro (1994) suggère que les individus mangent davantage lorsqu’ils sont en compagnie de gens qui leur sont familiers, car le sentiment de confort ressenti autour de ces gens atténue le besoin de contrôler leur apport alimentaire (de Castro, 1994). Cohérents avec les résultats rapportés par certaines études (Salvy et al., 2008; Péneau et al., 2009), certains enfants mangeraient moins lorsqu’ils sont en présence d’étrangers. Dans le cas de notre étude, il est possible que certains enfants qui étaient des nouveaux arrivés au milieu de garde soient encore intimidés par leurs pairs. Après neuf mois, ces pairs seront devenus des camarades, ce qui aurait pu les encourager à manger davantage. Quoique les analyses de sensibilité avaient comme but de considérer cet aspect dans notre étude, la petite taille de l’échantillon n’a pas permis de confirmer ou infirmer cette hypothèse. Des études futures 329 sont donc nécessaires pour examiner l’influence de la familiarité des pairs chez les enfants d’âge préscolaire dans les milieux de garde. Comme suggéré par la théorie d’apprentissage observationnel (Bandura, 1989), les pairs influenceraient les comportements des enfants par un processus cognitif où les enfants se forment des croyances et des attitudes envers les comportements qu’ils observent, adaptant ensuite leurs propres comportements. Quelques études auprès d’enfants et d’adolescents ont démontré que les enfants mangent plus ou moins si leurs pairs mangent plus ou moins (Salvy et al., 2007a, 2007b). Dans notre étude, l’ampleur du changement de l’apport alimentaire des enfants qui avaient, au début, un apport beaucoup plus faible que celui de leurs pairs laisse croire que les pairs pourraient également jouer un rôle important dans la gestion des problèmes alimentaires communs à la petite enfance, dont la réticence alimentaire (Carruth et al., 2004; Dubois et al., 2007; Dubois et al., 2007b). Quoique la littérature suggère que l’influence des pairs dépende de plusieurs facteurs, dont la familiarité des pairs, et ce que font les pairs, Herman et al. proposent que les pairs puissent aider les individus à déterminer quand arrêter de manger (Herman et al., 2003). Il est suggéré qu’un individu mangera des quantités similaires à celles de ses pairs dans le but de mieux s’intégrer au groupe et de gérer les impressions que les autres pourraient avoir de ses comportements (Deutsch et Gerard, 1955; Roth et al., 2001). Ce principe pourrait donc expliquer pourquoi les enfants qui mangeaient beaucoup plus que leurs pairs au début de l’année avaient réduit leur apport total à la fin de l’année. En plus d’appuyer les concepts de base de la théorie d’apprentissage observationnelle (Bandura, 1989), nos résultats suggèrent que l’effet des pairs sur l’apport alimentaire des enfants n’est pas seulement un effet à court terme, mais aussi un effet à long terme. Bien qu’aucune autre étude jusqu’à présent n’ait étudié de façon longitudinale l’influence des pairs sur l’apport alimentaire des enfants d’âge préscolaire, nos résultats concordent avec ceux de la Haye et al. (2013) qui ont rapporté que la consommation de malbouffe des amis prédisait la consommation de ces aliments chez les adolescents au cours d’une année scolaire (de la Haye et al., 2013). Cette notion temporelle est particulièrement importante à noter, puisqu’elle nécessite qu’un comportement soit répété de façon constante pour plus de quelques mois avant d’être adopté (Lally et al., 2010). Les pairs pourraient donc être des acteurs clés dans l’adoption d’habitudes alimentaires saines à court et à long terme. 330 Cela dit, la qualité de l’apport alimentaire des enfants qui fréquentent des milieux de garde où le dîner est offert dépend exclusivement de la qualité des repas servis. Nos résultats reflètent cette réalité, où les enfants auront tendance à adopter un apport alimentaire similaire à celui de leurs pairs, peu importe que ce soit en macronutriments ou groupes alimentaires privilégiés (p. ex. les fibres, les fruits et les légumes), ou non (p. ex. le sucre et le sodium). Comme présenté par le modèle écologique de Bronfenbrenner, l’amélioration de la qualité des repas servis, soit un changement au niveau du macrosystème, permettrait d’influencer la qualité de l’alimentation des enfants (Bronfenbrenner, 1979). Il est possible que les changements de l’apport alimentaire des enfants soient causés par l’influence des pairs ainsi que celle des éducateurs. En autres mots, les comportements des pairs pourraient influencer les pratiques des éducateurs. Par exemple, il est possible que les éducateurs soient plus susceptibles d’introduire de nouveaux aliments plus fréquemment ou de servir une plus grande variété d’aliments sains si les pairs sont, en général, de bons mangeurs. Les éducateurs pourraient aussi ressentir moins le besoin d’utiliser des récompenses alimentaires pour encourager l’alimentation saine dans ces cas. Au contraire, si la plupart des enfants en milieux de garde sont capricieux ou mangent très peu, les éducateurs pourraient être plus susceptibles d’utiliser de l’encouragement verbal et d’offrir de l’éducation alimentaire. Cependant, ils seraient peut-être aussi plus susceptibles d’utiliser des récompenses alimentaires et d’utiliser un style éducatif autoritaire afin d’encourager les enfants à manger davantage (Dev et al., 2016). Cette relation entre les pairs et les éducateurs représente le mésosystème du modèle écologique. L’apport alimentaire des enfants dans notre étude aurait donc pu être influencé d’une part par les pairs et d’autre part par les pratiques utilisées par les éducateurs. 7.4 Degré d’influence des pairs sur l’activité physique des enfants Nos résultats appuient notre modèle conceptuel et théorique et suggèrent que les pairs exercent une influence importante sur l’activité physique des enfants au fil du temps, particulièrement lorsqu’il existe un écart considérable entre le niveau initial d’activité physique de l’enfant et celui de ses pairs. Par exemple, un enfant qui est considérablement moins actif que ses pairs au début de l’année est significativement plus susceptible d’être actif à la fin de l’année, se rapprochant ainsi du niveau d’activité physique de ses pairs. Nos résultats démontrent que le 331 contraire est également possible. Un enfant qui est considérablement plus actif que ses pairs au début de l’année est plus susceptible d’être moins actif à la fin de l’année. De même, en moyenne, le niveau d’activité physique d’un enfant qui est similairement actif à ses pairs au début de l’année est moins susceptible de changer par la fin de l’année. Nos résultats suggèrent que cette influence est statistiquement significative pour l’activité physique totale, l’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, l’activité physique d’intensité légère et le temps sédentaire. Ces résultats soutiennent les prémisses de la notion du modelage de la théorie d’apprentissage observationnelle de Bandura qui propose que les enfants ont plus tendance à imiter les comportements d’individus qui leur ressemblent, tels que leurs pairs (Bandura, 1989), ainsi que la théorie de facilitation sociale, qui suggère que la présence des autres peut influencer leurs comportements (Schunk, 2012). Certaines études précédentes ont démontré que la présence des pairs influençait (Eaton et Keats, 1981; Barkley et al., 2014) ou était positivement associée à l’activité physique des enfants d’âge préscolaire (Lehto et al., 2012). Cependant, notre étude est la première à suggérer que l’écart qui existe entre l’activité physique des pairs et celui de l’enfant contribue de façon significative au changement du niveau d’activité physique de l’enfant d’âge préscolaire dans le temps. De plus, nos résultats suggèrent que l’influence des pairs demeure importante même si les enfants fréquentent le milieu de garde depuis longtemps et qu’ils ont été exposés à leurs pairs depuis un certain temps. Tel que proposé par la théorie d’apprentissage observationnel (Bandura, 1989) et confirmé par Lehto et al. (2012), les enfants se rassemblent selon leur niveau d’activité physique. En d’autres mots, les enfants les plus actifs cherchent à jouer avec d’autres enfants actifs, tandis que les enfants les moins actifs ont tendance à se rassembler. Une étude longitudinale par de la Haye et al. (2011) a également observé que la participation à l’activité physique est semblable entre les adolescents d’un même groupe d’amis, et que ce phénomène serait causé par des processus de socialisation, de modelage, et par un processus de sélection où les adolescents cherchent des amis qui ont des niveaux d’activité physique semblables à leur propre niveau d’activité physique (de la Haye et al., 2011). Ce phénomène pourrait expliquer pourquoi les enfants les plus actifs au début de l’année étaient tout de même plus actifs que leurs pairs à la fin de l’année malgré la diminution de leur niveau d’activité physique et pourquoi les enfants les moins actifs au début de l’année étaient toujours moins actifs que leurs pairs à la fin de l’année malgré l’augmentation de leur niveau d’activité physique. Si leurs pairs avaient des niveaux d’activité physique plus ou moins élevés 332 que le leur, ces enfants se seraient rassemblés aux pairs ayant des niveaux d’activité physique les plus semblables à le leur. Il serait donc d’autant plus important de promouvoir l’activité physique de tous les enfants, peu importe leur niveau actuel d’activité physique. La gestion des impressions est un autre élément pouvant expliquer l’influence des pairs sur l’activité physique (Salvy et al., 2012). Plus spécifiquement, les stéréotypes positifs envers les gens qui sont actifs (p. ex. qu’ils sont sociaux et confiants) (Martin et al., 2000) et les stéréotypes négatifs envers ceux qui sont sédentaires (p. ex. qu’ils n’ont pas de volonté) (Crawford, 1980; White et al., 1995) pourraient encourager les individus à devenir plus actifs. Bien que ce concept n’ait pas été étudié chez les jeunes enfants, il est possible que les enfants qui étaient beaucoup moins actifs que leurs pairs au début de l’année cherchaient à devenir semblables à leurs pairs afin d’éviter les stigmatisations négatives. De l’autre côté, tout comme pour l’alimentation, il est possible que les enfants qui sont beaucoup plus actifs que leurs pairs aient diminué leur niveau d’activité physique afin de mieux s’intégrer dans leur groupe et éviter d’être stéréotypés. Il est toutefois important de reconnaître que l’augmentation du niveau d’activité physique chez certains enfants aurait pu être influencée par des changements personnels plutôt que par leurs pairs. Par exemple, Williams et al. (2008) ont rapporté que les enfants d’âge préscolaire qui ont une bonne maîtrise d’habiletés motrices fondamentales sont plus actifs que ceux pour qui ces habiletés sont moins développées (Williams et al., 2008). Les enfants qui auraient eu la chance de développer ces habiletés davantage au cours de l’année auraient donc pu avoir démontré une augmentation de leur niveau d’activité physique dans le temps, peu importe le niveau d’activité physique de leurs pairs. Comme il est proposé par le mésosystème du modèle écologique de Bronfenbrenner, les changements dans le niveau d’activité physique de l’enfant auraient pu être causés par le fait que le niveau d’activité physique des pairs pourrait influencer les pratiques d’activité physique des éducateurs (Bronfenbrenner, 1979). Par exemple, si la plupart des pairs sont actifs, les éducateurs pourraient être plus motivés à créer des environnements favorables à l’activité physique que si les enfants démontrent moins d’intérêt à être actifs. Toutefois, cette hypothèse nécessite d’être explorée dans des études futures. 333 7.5 Forces et limites de l’étude L’une des limites de l’étude inclut la mesure de l’apport alimentaire sur une période de deux jours. Puisque celui-ci peut varier de façon significative d’une journée à l’autre chez les enfants d’âge préscolaire (Huybrechts et al., 2008), il est possible que les données obtenues ne soient pas représentatives de leur apport alimentaire typique. De plus, plusieurs milieux de garde n’avaient pas recours à des recettes écrites ou standardisées, faisant en sorte que la composition nutritionnelle des repas était établie en fonction de la description obtenue de la part de la cuisinière et des informations colligées par les assistants de recherche. Cette réalité aurait donc pu entraîner une sous-estimation ou surestimation de la qualité de l’apport alimentaire des enfants. Quoique l’apport alimentaire des enfants à l’heure du déjeuner et de la collation du matin, ainsi que les préférences alimentaires des enfants auraient pu influencer l’apport alimentaire des enfants à l’heure du dîner, il n’a pas été possible de mesurer ces facteurs dans le contexte cette étude. Afin d’assurer que les accéléromètres soient récupérés, l’activité physique des enfants n’a été colligée que durant les heures de garde. Alors qu’il est rapporté que les niveaux d’activité physique des enfants d’âge préscolaire sont similaires entre les jours de la semaine et de la fin de semaine (Sigmund et al., 2007), il n’est cependant pas possible de déterminer si les pratiques des éducateurs et les comportements des pairs sont associés à l’activité physique des enfants avant leur arrivée au milieu de garde, en soirée ou durant la fin de semaine. En ce qui a trait aux analyses portant sur l’association entre les pratiques des éducateurs et les comportements des enfants, il est possible que le biais de désirabilité sociale ait influencé nos observations à partir du NAP SACC. Par exemple, les éducateurs auraient pu avoir démontré des pratiques davantage favorables puisqu’ils étaient au courant qu’ils participaient à une étude visant la promotion de l’alimentation saine et de l’activité physique. Le port du podomètre aurait pu également les inciter à démontrer davantage des pratiques d’activité physique favorables. Cependant, l’évaluation des pratiques s’est effectuée discrètement au cours des deux jours de collecte de données afin d’éviter que les éducateurs se sentent observés. Il est important aussi de noter que notre étude a mesuré l’ensemble des pratiques utilisées par les éducateurs au sein du milieu de garde, et non celles utilisées par chaque éducateur individuellement. Quoique ceci n’ait probablement pas eu d’impact important sur les relations dans les milieux de garde de petite taille où tous les enfants participants étaient sous la garde d’un ou deux éducateurs, la force des associations aurait pu être réduite chez les milieux de garde de grande taille où les enfants 334 participants n’auraient pas été témoins des pratiques de tous les éducateurs. De plus, il est possible que les enfants portent davantage attention à certains éducateurs que d’autres. Par exemple, Bandura suggère que les enfants sont plus susceptibles d’imiter les comportements des gens avec qui ils partagent des caractéristiques semblables, telles que le genre, l’âge ou l’ethnicité (Bandura, 1977). Cela dit, nos résultats auraient pu être différents si nous avions mesuré les associations entre les pratiques de chaque éducateur et ceux des enfants sous leur garde. Il faut également noter que l’observation des pratiques n’a été effectuée que sur une période de deux jours. Il est donc possible que cette période n’ait pas été suffisante pour observer toutes les pratiques utilisées par les éducateurs, particulièrement en ce qui a trait aux pratiques d’activité physique. Une plus longue période d’observation aurait possiblement permis d’observer avec plus de précision la fréquence de certaines pratiques, et par conséquent, diminuer la possibilité de classifications erronées et ainsi renforcir la force des associations mesurées entre les pratiques des éducateurs et l’activité physique des enfants. En ce qui a trait aux analyses portant sur le degré d’influence des pairs sur l’activité physique et l’apport alimentaire des pairs, il est possible que nos résultats aient été expliqués par le phénomène de régression vers la moyenne. Ce phénomène commun apparaît lorsque des mesures sont répétées chez un même sujet ou sur une unité d’observation (Barnett et al., 2005). Il est causé par le fait que des erreurs de mesure ou des fluctuations aléatoires intra-individuelles créent une variation non systématique (erreur aléatoire) des données observées autour de la vraie moyenne (Barnett et al., 2005). Plus spécifiquement, lorsque des données extrêmes sont observées chez un sujet, ces mesures ont tendance à se rapprocher de leur vraie valeur moyenne lorsqu’elles sont observées subséquemment (Barnett et al., 2005). L’effet de la régression vers la moyenne peut être atténué de deux façons : par le devis de l’étude et par les analyses statistiques (Barnett et al., 2005). Sur le plan du devis, l’utilisation d’un groupe de comparaison peut permettre de détecter un vrai changement dans le temps puisque la régression vers la moyenne devrait, en théorie, affecter les individus de façon égale dans les deux groupes. La différence entre le changement moyen des deux groupes pourrait donc permettre d’estimer le vrai effet d’une intervention (Barnett et al., 2005). Lorsque le devis d’étude emploie un groupe de comparaison, il est également possible d’estimer l’effet de la régression vers la moyenne en utilisant l’analyse de covariance. L’effet d’une intervention ajustée pour l’effet de régression vers la moyenne peut donc être calculée à partir de l’équation suivante : Données du suivi = constante + a x (valeur préliminaire – valeur 335 moyenne préliminaire) + effet estimé du traitement x groupe (1 = groupe expérimental, 0 = groupe de comparaison) + erreur (Barnett et al., 2005). L’effet de la régression vers la moyenne peut également être atténué en diminuant la variabilité intrasujet, en utilisant plusieurs collectes de données préliminaires (Barnett et al., 2005). Puisque notre étude utilisait des données secondaires provenant de l’étude Départ Santé, nous n’étions pas en mesure de conceptualiser un devis d’étude qui permettait de réduire ce phénomène. Cependant, l’activité physique a été mesurée sur une période de cinq jours et l’apport alimentaire a été mesuré sur une période de deux jours, permettant ainsi de réduire la possibilité que nos résultats soient expliqués par l’effet de régression vers la moyenne. L’apport alimentaire et l’activité physique des enfants n’ont été mesurés que durant les heures de garde, ne permettant donc pas d’extrapoler l’influence des pairs à l’apport alimentaire et à l’activité physique des enfants en dehors du milieu de garde. L’homogénéité de l’âge des participants de notre étude fait également en sorte que nous ne pouvons pas déterminer si des enfants plus vieux ou plus jeunes sont influencés par les pairs de manière différente. Tout comme pour les éducateurs, il est possible que les enfants ne soient influencés que par quelques camarades plutôt que par l’ensemble de leurs pairs. Nos résultats auraient donc pu être différents si les analyses avaient été effectuées auprès de dyades d’enfants. Puisque nos résultats ont également suggéré que les éducateurs peuvent jouer un rôle dans la promotion d’alimentation saine et d’activité physique, les changements observés dans le temps auraient pu être causés par l’influence des éducateurs plutôt que par l’influence des pairs. Des études futures sont nécessaires pour déterminer si l’influence des pairs est plus importante que l’influence des éducateurs et vice-versa. Il est aussi possible que l’augmentation de l’activité physique observée chez certains enfants ne soit pas due à l’influence des pairs, mais plutôt à un sentiment de confiance accru causé par une amélioration de leurs habiletés motrices fondamentales. Puisqu’il n’était pas possible d’assurer que les repas soient les mêmes au début et à la fin de l’année, il est possible que certains repas aient été mieux aimés que d’autres par certains enfants, influençant donc l’apport alimentaire mesuré. Il est donc possible qu’il y ait eu des erreurs de classification de l’apport alimentaire chez certains enfants, particulièrement ceux qui étaient classifiés dans les quintiles du centre. Cette ambigüité aurait donc pu mener à une réduction de la taille des effets estimés. 336 D’autres limites incluent la possibilité que les enfants de notre étude ne soient pas représentatifs de tous les enfants du milieu de garde puisque le taux de consentement des parents était de 59 % et la nature des devis utilisés pour ce projet de doctorat qui ne permettent pas de suggérer un effet de causalité. Malgré ces limites, ce projet de doctorat est doté de plusieurs forces. Parmi celles-ci est l’utilisation de méthodes objectives, valides et fiables pour mesurer l’apport alimentaire ainsi que l’activité physique des enfants. Quoique l’importance d’évaluer ces comportements de manière précise est évidente, nos revues de littérature ont identifié que peu d’études menées à date ont évalué l’activité physique et l’apport alimentaire des enfants de façon objective, et qu’elles utilisaient fréquemment des outils dont la validité et la fiabilité n’étaient pas rapportées (Ward et al., 2016; Ward et al., 2015). De plus, comparativement aux études précédentes qui ont utilisé des critères arbitraires pour déterminer le temps de port d’accéléromètre nécessaire en milieu de garde, ceux utilisés dans le cadre de ce projet de doctorat étaient appuyés sur des méthodes statistiques non arbitraires. Les pratiques des éducateurs ont également été mesurées à l’aide d’observation directe, plutôt que par des questionnaires autorapportés qui sont sujets à un biais de désirabilité sociale. Les objectifs de ce projet étaient ancrés dans un modèle développé spécifiquement pour cette étude qui intégrait un cadre conceptuel et un modèle théorique reconnus dans le domaine de la promotion de la santé. L’utilisation de ce modèle est une force importante de ce projet, car l’efficacité des interventions dépend largement du cadre conceptuel ou théorique sur lesquels ils sont fondés (Stokols, 1996). Dépendamment du type d’intervention et du changement de comportement recherchés, certains modèles ou théories s’avèrent plus utiles que d’autres (Nutbeam et Harris, 2004). D’une part, le modèle écologique de Bronfenbrenner a été choisi afin d’identifier les multiples déterminants de la santé des enfants d’âge préscolaire fréquentant des milieux de garde. D’autre part, la théorie sociale cognitive, et plus spécifiquement la théorie d’apprentissage observationnel et de la facilitation sociale, a permis de comprendre les aspects psychologiques expliquant les relations entre les éducateurs et les pairs, et les comportements des enfants. L’intégration du modèle de Bronfenbrenner et la théorie sociale cognitive de Bandura est une force en soit, puisqu’il est suggéré que de telles combinaisons permettent de mieux capter les multiples composantes d’un problème de santé (Nutbeam et Harris, 2004). 337 Notre étude est la première à analyser l’influence des pairs sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire de façon longitudinale. Comme mentionné précédemment, cet aspect temporel est d’une grande importance, car un comportement doit être maintenu à long terme afin de pouvoir être complètement adopté. Finalement, la grande taille de l’échantillon et l’utilisation d’un échantillonnage stratifié aléatoire ont permis d’obtenir une bonne représentation des milieux de garde au NouveauBrunswick et en Saskatchewan, ce qui renforce la validité externe des résultats de notre étude. 7.6 Pertinence et retombées L’alimentation sous-optimale des enfants canadiens et les faibles niveaux d’activité physique contribuent à la prévalence élevée de jeunes enfants qui accusent de l’embonpoint ou de l’obésité. Notre étude représente une contribution significative à l’avancement des connaissances dans le domaine de la promotion de la santé et de la prévention d’obésité chez les jeunes enfants, en soulignant l’importance de l’influence sociale sur l’alimentation et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire fréquentant des milieux de garde. Les résultats que nous avons obtenus pourraient être pertinents à plusieurs niveaux du modèle écologique de Bronfenbrenner, soit au microsystème (et, plus spécifiquement, les éducateurs en milieux de garde), au mésosystème, ainsi qu’à l’exosystème. En ce qui a trait aux milieux de garde, notre étude démontre la nécessité de sensibiliser et conscientiser les éducateurs à l’importance d’être des modèles positifs pour les enfants. Afin que les éducateurs puissent créer un environnement favorisant l’alimentation saine et l’activité physique, les éducateurs devraient être bien formés et être outillés avec les ressources appropriées. L’accessibilité à des formations continues en matière d’alimentation saine et d’activité physique pourrait permettre d’éduquer et d’approfondir les connaissances actuelles des éducateurs, tout en augmentant leur sentiment de compétence à mettre en application de meilleures pratiques en milieux de garde. Ces formations devraient également permettre aux éducateurs de reconnaître les avantages d’une saine alimentation et de l’activité physique sur les capacités d’apprentissage des enfants, ainsi que de leur montrer des façons simples d’intégrer ces notions aux jeux éducatifs. De tels changements sur le plan des éducateurs pourraient avoir un impact important au niveau du mésosystème, puisqu’ils 338 seraient en mesure de promouvoir des habitudes de vie saine auprès de l’ensemble des enfants sous leur garde, ainsi qu’éduquer les familles de ces jeunes. Au niveau de l’exosystème, la création de politiques internes au sujet de l’alimentation saine et de l’activité physique démontrerait l’importance que le milieu de garde accorde à la santé et au bien-être des enfants. Ces politiques pourraient aussi encourager davantage tous les éducateurs du milieu de garde à utiliser les meilleures pratiques, à promouvoir un environnement alimentaire sain et à créer plus d’occasions pour les enfants d’être actifs. Par exemple, des politiques qui exigeraient que les activités majoritairement sédentaires soient limitées à un certain nombre de minutes pourraient contribuer à l’augmentation de l’activité physique des enfants. En ce qui a trait à l’alimentation saine, des politiques alimentaires qui limiteraient les aliments non transformés, ou des politiques qui encourageraient l’utilisation d’aliments frais et locaux pourraient assurer que les repas et les collations soient de haute qualité nutritionnelle. Certes, des formations additionnelles en matière d’alimentation pourraient être nécessaires afin d’apprendre aux milieux de garde comment se procurer ces types d’aliments avec un budget limité. Nos résultats pourraient également encourager le Ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan à développer des politiques alimentaires et d’activité physique provinciales, ainsi qu’encourager le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance à offrir des formations continues aux directeurs et aux éducateurs des milieux de garde. Les collèges qui offrent des programmes d’éducation à la petite enfance pourraient également intégrer des modules traitant de l’alimentation saine et de l’activité physique dans leurs curriculums existants. Ces changements au plan gouvernemental et à l’intérieur des institutions d’éducation postsecondaire pourraient permettre aux enfants fréquentant des milieux de garde d’être exposés à un environnement physique et social qui promouvrait la saine alimentation et l’activité physique. Non seulement les enfants auraient-ils la possibilité de mieux s’alimenter et d’être actifs dans les milieux de garde, mais ils auraient également la chance d’adopter de saines habitudes de vie qui pourraient les suivre tout au long de leur vie. Sur le plan de la recherche, nos résultats suggèrent que les éducateurs et les pairs soient considérés dans le développement et dans l’implantation d’interventions visant à promouvoir l’alimentation et l’activité physique en milieux de garde. Puisque les interventions conventionnelles ont tendance à exiger plusieurs ressources, soit humaines, matérielles et financières, impliquer les éducateurs et les pairs pourrait être une façon d’assurer l’efficacité et la 339 durabilité de l’intervention dans un environnement complètement naturel. Certes, d’autres études sont nécessaires pour confirmer nos résultats. Des études expérimentales sont nécessaires pour mieux identifier les pratiques ou les comportements des éducateurs qui influencent l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire. Une approche mixte qui intégrerait des données qualitatives aux données quantitatives pourrait également permettre d’identifier les connaissances actuelles des éducateurs ainsi que la provenance de celles-ci, et de mieux comprendre leurs valeurs, leurs croyances ainsi que les raisons pour lesquelles certaines pratiques sont plus privilégiées que d’autres. Puisque les pairs semblent pouvoir exercer une influence importante sur les enfants, il serait également pertinent d’évaluer en quoi les éducateurs et les pairs pourraient avoir un effet combiné sur la promotion d’alimentation saine et d’activité physique des autres enfants. Tout comme pour les pairs, l’influence à long terme des éducateurs sur les comportements des enfants devrait également être étudiée. Afin de mieux contrôler le risque de régression vers la moyenne, notre étude pourrait être répliquée avec un groupe contrôle. Par exemple, un groupe de milieux de garde qui permet aux enfants d’animer des activités physiques pourrait être comparé à un groupe témoin où aucune intervention n’est implantée. Il serait également pertinent de recueillir des données sur les préférences alimentaires des enfants, d’évaluer leur apport alimentaire à l’heure des collations et de mesurer l’apport alimentaire sur un plus grand nombre de jours afin d’obtenir un portrait plus juste de l’alimentation de l’enfant en milieu de garde. L’influence des pairs sur les nouveaux arrivés comparativement aux enfants qui fréquentent le milieu de garde depuis longtemps devrait aussi être examinée en utilisant un plus grand échantillon. Finalement, les pratiques des éducateurs pourraient être mesurées à l’aide de l’Environment and Policy Evaluation and Observation, soit un outil beaucoup plus complet et détaillé que le NAP SACC. Des études plus rigoureuses pourraient même filmer les éducateurs sur une période de quelques jours afin d’évaluer discrètement les pratiques de chaque éducateur de façon individuelle. Ceci permettrait d’explorer davantage l’association entre les pratiques des éducateurs et les comportements des enfants sous leur garde respective. 340 7.7 Conclusion Pour conclure, l’ensemble de cette thèse permet de souligner que les comportements des enfants, soit leur apport alimentaire et leur niveau d’activité physique, sont associés aux pratiques qu’utilisent les éducateurs en milieux de garde. De plus, cette thèse présente l’influence que les pairs exercent sur l’apport alimentaire et l’activité physique des enfants d’âge préscolaire au cours d’une période de neuf mois. Cohérent avec le modèle conceptuel et théorique de ce projet, cette étude appuie la pertinence d’intervenir dans les milieux de garde pour créer des environnements favorables à l’alimentation saine et à l’activité physique. Plus spécifiquement, cette thèse met en valeur le rôle que peuvent jouer les éducateurs et les pairs dans l’adoption de saines habitudes de vie. Cette étude permettra d’orienter la recherche future dans le domaine de la promotion de l’alimentation saine et de l’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire, et permettra de soutenir les gouvernements et les formateurs dans leurs efforts de promouvoir une santé optimale chez les jeunes enfants. 341 8. REMERCIEMENTS Je souhaiterais adresser mes remerciements les plus sincères aux nombreuses personnes qui ont joué un rôle central dans ma vie au cours de ces dernières années. Je tiens à remercier chaleureusement mon directeur de recherche, Professeur Mathieu Bélanger. Mathieu, vous êtes la raison pour laquelle je suis en mesure d’atteindre l’un de mes objectifs de vie les plus chers. Je vous remercie d’avoir vu le potentiel en moi dès la maîtrise, et de ne jamais avoir arrêté de m’aider à me surpasser professionnellement, ainsi que personnellement. Je vous serai éternellement reconnaissante pour votre dévouement, votre patience et pour votre encadrement exceptionnel. J’aimerais également remercier sincèrement les membres de mon comité d’encadrement de doctorat. Dre Denise Donovan, merci pour toutes les heures que vous avez consacrées à réviser mes travaux et pour toutes nos conversations inspirantes qui m’ont ouvert les yeux à de nouvelles perspectives. Votre encouragement et votre soutien au cours des derniers cinq ans ont été grandement appréciés. Merci aussi à Professeure Natalie Carrier qui n’a jamais cessé de m’encourager à poursuivre mes objectifs personnels depuis le baccalauréat. Natalie, vous avez été une source d’inspiration et de motivation inestimable au cours des dernières années. Je vous remercie du fond de mon cœur pour tous vos mots d’encouragement et pour avoir toujours cru en mon potentiel. J’aimerais exprimer ma plus profonde gratitude à ma famille. À mes parents, je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui sans vous. Merci de m’avoir toujours encouragée à poursuivre mes rêves, et surtout d’avoir été à mes côtés à chaque étape importante de ma vie. Votre fierté est ressentie profondément. Merci pour vos conseils, ainsi que vos mots d’encouragement et de soutien. Et surtout, merci pour votre amour inconditionnel. J’aimerais également remercier ma grand-maman qui a toujours été une source d’amour et de réconfort, tant dans les moments joyeux que dans les moments difficiles. Merci pour tous les sacrifices que tu as faits pour moi; je te serai toujours reconnaissante. Je veux aussi remercier mon petit frère, Nicholas, pour avoir bonifié cette thèse avec ses talents de graphiste et aussi pour sa patience et son encouragement. Finalement, je tiens à remercier mon conjoint. Adam, thank you for all the love, patience and support you have shown me. Thank you for being my shoulder to lean on, for listening to all of my pointless stories and for learning that a hug and a cupcake can fix pretty much anything. I am forever grateful to have you in my life. 342 9. RÉFÉRENCES ActiGraph (2016) What is a count? Repéré à http://actigraphcorp.com/wpcontent/uploads/2015/06/ActiGraph-White-Paper_What-is-a-Count_.pdf Adolph AL, Puyau MR, Vohra FA, Nicklas TA, Zakeri IF, Butte NF (2012) Validation of uniaxial and triaxial accelerometers for the assessment of physical activity in preschool children. J Phys Act Health 9(7): 944–953. 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