Mexique 49 - Secretaría de Relaciones Exteriores
Transcription
Mexique 49 - Secretaría de Relaciones Exteriores
LE MEXIQUE aujourd’hui Bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 62, décembre 2005 Pyramide du soleil, Teotihuacán éditorial De 1970 à 2000, un des traits essentiels du processus politique mexicain a été l’instabilité économique et l’incertitude qui allaient de pair avec la passation du pouvoir au niveau présidentiel à la suite des élections fédérales. La crise économique et la fuite de capitaux dérivée de la méfiance des investisseurs face à une nouvelle administration mettaient sérieusement en doute la croissance économique du pays. Il ne fait aucun doute que l’une des grandes réussites du gouvernement du président Ernesto Zedillo (1994-2000) a porté sur le renforcement des principaux indices macroéconomiques à travers un programme de « blindage » de l’économie nationale. A l’heure actuelle, tel qu’il l’est mondialement reconnu, le Mexique dispose de meilleures conditions économiques pour garantir le changement d’administration. Parmi les facteurs qui ont accompagné le renforcement de l’économie mexicaine figurent notamment le faible niveau de l’inflation, lequel, conformément aux prévisions de la Banque du Mexique, se situera cette année aux alentours de 3 % ; mais également la solidité du taux de change ; les politiques fiscale et monétaire ; une croissance soutenue et des chiffres historiques en matière de réserves internationales. L’ensemble de ce paquet, qui consolide les fondements économiques du Mexique, s’est ajusté aux perspectives publiées par les principaux organismes internationaux, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon cette organisation, dont le siège se trouve à Paris, la croissance économique du Mexique devrait atteindre 3 % en 2005 et 3,9 % en 2006, ce qui prouve que le taux de croissance continuera à augmenter en période électorale. Ce contexte favorable offre les conditions nécessaires pour que le débat électoral ne se focalise pas tant sur la façon dont le pays doit surmonter la transition institutionnelle de 2006, que sur la façon d’affronter les grands défis que connaît le Mexique et de stimuler la croissance économique et la création d’emplois. C’est ainsi que de nombreuses voix se sont élevées pour exiger aux candidats à la présidence de présenter des propositions en matière de croissance économique, de sécurité et de bien-être social, lesquelles devraient être débattues tout au long de la campagne électorale. On peut donc affirmer que cinq ans après la prise de fonctions du gouvernement du président Vicente Fox, le Mexique bénéficie des atouts nécessaires pour garantir le processus électoral du 2 juillet 2006 dans des conditions de stabilité, de paix et de sérénité, comme ce fut le cas en l’an 2000, lors des dernières élections présidentielles. Responsable de la publication : Ambassadeur Claude Heller ; rédacteur en chef : Eduardo del Río (presse et communication) ; Carolina Becerril (éducation) ; Alejandra García Williams (juridique) ; Juan Alberro (politique internationale) ; Víctor Manuel Sanchez (économie) ; Dina Carvalho (rédactrice) ; e-mail : [email protected] sommaire politique intérieure - Vicente Fox : Vers un Mexique plus solide p. 2 - Elections au sein des partis politiques - Commémoration de la Révolution de 1910 p. 3 - Accord ONU-Mexique p. 3 p. 4 politique étrangère - Le Mexique vante les bienfaits - Le Mexique participe au forum de l’APEC p. 6 - Bernardo Sepúlveda élu juge à La Haye - L’ONU approuve la résolution du libre-échange p. 5 en faveur des migrants - p. 7 p. 7 José Ángel Gurría nommé secrétaire général de l’OCDE p. 8 bilatéral - Le Mexique lutte contre la délinquance p. 9 - Progrès en matière électorale p. 9 - L’ambassadeur Claude Heller en visite dans la région PACA p. 10 économie - L’économie mexicaine en hausse de 3,3 % p. 11 - La bourse mexicaine, un marché rentable p. 11 - Hausse des investissements étrangers p. 12 - Pemex augmente ses recettes p. 12 dossier spécial - « La littérature a été le fil conducteur de ma vie », Sergio Pitol pp. 13-14 culture - Sylvain Gasancon reçoit le prix Eduardo Mata p. 15 - Hommage à Max Aub p. 15 - Une vision de l’identité mexicaine p. 16 carnet de route - Tlaxcala, un trésor immense p. 18 La vendeuse de fleurs, Diego Rivera, 1941 2 Politique intérieure Vers un Mexique plus solide Allocution prononcée par le président du Mexique, Vicente Fox Quesada, à l’occasion de ses cinq années de gouvernement « J’ai une vision très claire du Mexique que nous construisons. Un Mexique fort, uni dans la volonté de créer des opportunités pour tous. Un Mexique fort en matière d’éducation, avec des professeurs avides d’apprendre et des étudiants qui ne cherchent pas seulement à passer de classe sinon à aller également de l’avant. Un Mexique fort en matière de santé, où personne ne se retrouve sans protection face à une maladie. Un Mexique avec des institutions solides, dans lesquelles nous pouvons tous avoir confiance, qui disposent d’une autonomie pour mener à bien leur mission. Un Mexique économiquement fort, afin que nous puissions vivre mieux aujourd’hui et surtout pour que nous puissions créer un patrimoine pour l’avenir de nos enfants. Un Mexique avec des entreprises dynamiques bénéficiant des conditions nécessaires pour se développer, ré-investir, créer davantage d’emplois et être en mesure de faire face à la concurrence. Un Mexique sans excuses et avec des projets. Un Mexique pareil pour tous, où chacun accomplirait ce qui lui incombe. Un Mexique uni dans les responsabilités, mais également dans la jouissance des droits ; uni dans l’accomplissement de notre caractère et de notre esprit. Un Mexique de gagnants, de citoyennes et de citoyens qui ne laissent personne décider pour eux. Voici les orientations de mon gouvernement. Chaque action, chaque décision, chaque programme est pensé pour renforcer notre Mexique, le tien, le mien, celui de tous. Ensemble nous le faisons devenir réalité. En l’an 2000, les Mexicains ont pris la décision historique de mettre un terme à plus de 70 années de contraintes et d’autoritarisme. Le vote a revêtu le rôle qu’il aurait toujours dû avoir : celui d’être l’unique et indiscutable moyen permettant aux citoyens d’élire leurs dirigeants. En cinq années de gouvernement, les progrès réalisés par la démocratie sont nombreux et très importants. Afin de leur donner une dimen- « Il reste encore beaucoup à faire. La démocratie a besoin de nous et nous lance un appel » a reconnu le président Vicente Fox sion, il suffit juste de se remémorer les époques durant lesquelles les décisions du Président de la République étaient irréfutables. Il n’existait ni pouvoirs ni contrepoids lui fixant des limites et les décisions publiques se tramaient dans le dos de la société. Il suffit également de jeter un regard en arrière, à l’époque où la presse était passée sous silence de bon ou de mal gré. Il suffit aussi de se rappeler ces moments où les dirigeants nous endettaient tous et où ils utilisaient les ressources de l’Etat pour leur propre intérêt. Nous autres citoyens, nous devions endurer les crises douloureuses et les dévaluations qui venaient à bout du patrimoine des familles et faisaient que nos salaires se dévalorisent de jour en jour. Il suffit de se remémorer le passé et de se rappeler combien il était difficile et coûteux d’obtenir un prêt pour acquérir un logement, entre coyotes et fonctionnaires corrompus. Ou encore comment des millions de Mexicains vivaient sans aucune protection sociale et mettaient en gage leurs biens pour pouvoir faire face aux maladies graves. Pour toutes ces raisons, nous qui aimons notre pays, nous avons dit : Ça suffit ! Nous avons ainsi opté pour que le Mexique emprunte une voie démocratique, honnête et transparente. Nous laissons der- rière nous l’autoritarisme et le populisme, pour construire un Mexique offrant un meilleur avenir à nos enfants. Un Mexique fort, avec davantage et de meilleures opportunités pour tous. Aujourd’hui, 25 millions de Mexicains se trouvant en situation de pauvreté perçoivent des aides du Programme Oportunidades. Aujourd’hui, plus de 6 millions d’enfants et de jeunes bénéficient d’une bourse pour poursuivre leurs études. Aujourd’hui, 12 millions de Mexicains sont protégés par le Nouveau secours populaire. Aujourd’hui, 2,3 millions de familles ont réalisé leur rêve d’avoir leur propre logement. Le mérite de ce que nous avons obtenu jusqu’à présent revient aux efforts, à la volonté et au travail menés par tous : la société et ses organisations, le gouvernement fédéral, les gouvernements locaux et les pouvoirs de l’Union. Les progrès sont flagrants. Mais bien que nous ayons parcouru un long chemin, nous devons donner une continuité au changement auquel nous aspirons tous. Il reste encore beaucoup à faire. La démocratie a besoin de nous et nous lance un appel. Chaque Mexicaine et chaque Mexicain a un devoir à accomplir. Ce n’est qu’unis et en travaillant main dans la main que nous atteindrons nos objectifs et nos plus grandes aspirations. » Mexico, le 30 novembre 2005 3 Politique intérieure Elections primaires au sein des partis politiques Au fur et à mesure que la fin de l’année approche, entraînant avec elle l’obligation des partis politiques de désigner leurs candidats à l’élection présidentielle du 2 juillet 2006, l’activité au sein de ces organisations s’intensifie. Après que le Parti d’action nationale (PAN) ait désigné Felipe Calderón pour le représenter, ce fut au tour du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui, à la suite d’élections primaires au mois de novembre dernier, a élu l’ex-gouverneur de l’Etat de Tabasco et ancien président de ce parti, Roberto Madrazo. Une fois rendue publique la décision de l’ancien gouverneur de l’Etat de Mexico, Arturo Montiel, de se retirer de la course à la présidence, les deux candidats à la candidature restants, Roberto Madrazo et Everardo Moreno, ont participé au processus de sélection interne visant à élire le porte-drapeau du PRI à l’élection présidentielle. Le PRI a en outre établi une alliance avec le Parti Vert (PVEM) en vue de présenter un candidat unique. Quant au Parti du travail et au Parti Convergencia, ils ont décidé de ne présenter aucun candidat à ce scrutin mais de former une alliance avec le Parti de la révo- lution démocratique (PRD), lequel devra se prononcer dans les premiers jours de décembre sur la désignation de l’ancien maire de la ville de Mexico, Andrés Manuel López Obrador, comme candidat de ce parti politique. Par ailleurs, le Parti Alternative sociale-démocrate et paysanne, récemment créé, a procédé à la nomination de Patricia Mercado pour porter ses couleurs. Rappelons que ce parti devra obtenir au moins 2 % du total des votes pour pouvoir conserver son statut de parti politique. Comme nous l’avons indiqué dans des numéros antérieurs, un groupe de chefs d’entreprise, d’universitaires, de journalistes et de représentants de la société ont appelé à rejoindre l’Accord de Chapultepec, à travers lequel les signataires s’engagent, entre autres, à respecter les règles de civilité que la société mexicaine souhaite voir appliquées au cours des campagnes électorales. Cet accord a été récemment souscrit par les candidats à l’investiture présidentielle du PRI et du PAN, Roberto Madrazo et Felipe Calderón, respectivement. • Le Mexique commémore la Révolution de 1910 Le 20 novembre dernier, le chef de au moment où la course de relais a été ins- l’Etat, Vicente Fox, a présidé les festivités mar- taurée pour célébrer la Révolution mexicaine. quant le 95ème anniversaire du début de la En 1929, un défilé militaire sportif fut organi- Révolution mexicaine, cérémonie à laquelle ont sé au champ militaire situé à Balbuena et depuis assisté des membres de son cabinet ainsi que 1930, les rues de Mexico accueillent le tradi- des représentants des pouvoirs législatif et tionnel défilé sportif du 20 novembre. judiciaire. En 1936, le Sénat mexicain approuva le Après avoir déposé une gerbe florale décret qui instaura la date du 20 novembre sur l’esplanade du Monument consacré à Fran- comme jour férié. cisco I. Madero et avoir assisté à un important A cette occasion, le président Vicente Fox défilé sportif, le président Vicente Fox a tenu à a remis le Prix national des sports 2005 à plu- évoquer un des mouvements sociaux les plus sieurs sportifs de haut niveau qui ont rempor- importants du XXème siècle au Mexique, lequel té des compétitions nationales et internatio- est à l’origine de la Constitution qui régit actuel- nales, tels que Ana Gabriela Guevara, Rommel lement le pays ainsi que les principales institutions Pacheco, Jorge Javier Cantú, Javier Aguirre, politiques et sociales contemporaines. Les antécédents de cet acte commémoratif remontent à 1928, qui correspond la sélection Sub-17 (championnat du monde Le président Vicente Fox face au monument à l’effigie de Francisco I. Madero, précurseur de la Révolution mexicaine de football dans cette catégorie) et le chef d’entreprise Alfredo Harp Helú. • 4 Politique intérieure L’ONU et le gouvernement mexicain évitent que les programmes sociaux soient utilisés à des fins électorales Dans le but de garantir la protection de l’ensemble des programmes sociaux et de poursuivre le renforcement de la transparence et de la reddition de comptes dans la gestion des ressources publiques, la ministre du Développement social du Mexique, Josefina Vázquez Mota, et le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Mexique, Thierry Lemaresquier, ont souscrit un accord qui met en place le « Programme de protection des programmes sociaux fédéraux pour 2006 ». Cet accord prévoit notamment une série d’actions préventives en vue d’éviter l’utilisation électorale des programmes sociaux, ainsi que d’informer sur les bonnes pratiques réalisées par les trois ordres du gouvernement pour continuer à encourager l’utilisation transparente et équitable des programmes sociaux. Cet instrument représente un exercice sans précédents en Amérique latine, lequel est destiné à consolider le rôle des institutions, la construction d’une démocratie citoyenne, le libre exercice des droits et le développement humain. Pour le gouvernement mexicain, la collaboration indépendante de l’ONU dans cette activité constitue un élément qui contribuera à rassurer la société et les acteurs politiques sur le fait que chaque peso1 destiné à la lutte contre la pauvreté sera utilisé, comme c’est le cas aujourd’hui, en fonction de critères basés sur l’équité, l’efficacité et la transparence. Par ailleurs, l’accord stipule que ce n’est qu’à travers une solide institutionnalité, légalité, co-responsabilité et reddition de comptes, que l’on évitera que la Siège de l’ONU, New York politique sociale ne se transforme en un conflit d’intérêts politico-électoraux et que l’on rassurera les citoyens sur la possibilité d’avoir des élections propres au Mexique. Par la signature de cet accord, le gouvernement fédéral mexicain a appelé les gouverneurs, les associations municipales, les partis politiques et le pouvoir législatif, à protéger ce qui a été construit tout au long de nombreuses années de travail en matière sociale. Rappelons que le ministère du Développement social a participé à la formation de près de quatre millions de femmes au sein du Programme « Oportunidades » et a souscrit 400 accords avec des organisations de la société civile, avec l’Institut fédéral électoral et avec le bureau du procureur spécial en charge des délits électoraux, afin de dévoiler une culture politique démocratique. Cela a permis qu’aucune plainte ne soit déposée pour mauvaise gestion des programmes sociaux après les 83 processus électoraux qui ont eu lieu dernièrement au Mexique. Le PNUD gérera les ressources du « Programme de protection des programmes sociaux », qui bénéficie d’ores et déjà d’un budget de 16 millions de pesos (soit près de 1,284 million d’euros). En outre, le PNUD agira de façon autonome, objective et impartiale, en vue de générer des informations crédibles et fiables, qui devront avoir une incidence sur la réalisation d’élections libres, transparentes et légitimes en 2006. C’est en ce sens que sera instauré un Haut conseil pour la transparence des programmes sociaux fédéraux. Celuici sera composé de personnalités reconnues en matière de sérieux moral et du représentant du PNUD au Mexique, lesquels élaboreront un diagnostic pour identifier les espaces où pourrait éventuellement se produire une manipulation des programmes sociaux. Ils devront également mettre en place un plan de travail visant à éviter la coaction et la manipulation du vote, ainsi que vérifier que les recommandations émises ont bien été prises en compte. Leur mission prendra fin le 31 octobre 2006. • 1- Peso : monnaie nationale. 5 Politique étrangère Le Mexique vante les bienfaits du libre-échange A l’occasion de sa participation au 4ème sommet des Amériques qui s’est tenu les 4 et 5 novembre derniers à Mar del Plata, Argentine, le président mexicain Vicente Fox Quesada a rappelé qu’il est stratégiquement primordial pour le Mexique et pour tous les pays du continent d’utiliser le libre-échange et le système du marché pour générer de la compétitivité, de l’emploi et pour améliorer la qualité de vie des populations. Sur le thème de « créer des emplois pour combattre la pauvreté et renforcer la gouvernance démocratique », les dirigeants des Amériques se sont proposés d’attribuer à l’emploi une place centrale dans le programme d’action du continent. Fort de son expérience en matière de traités de libre-échange, le président du Mexique a prôné la souscription d’un accord de libre-échange continental unique, différent et créatif, favorable à tous les pays du continent, et en particulier aux pays les moins développés tels que Haïti, le Nicaragua ou la Bolivie. Ce n’est que de cette façon que, selon le chef de l’Etat mexicain, les emplois pourront être protégés face à la forte compétitivité de la Chine, laquelle nuit à l’ensemble des pays américains. A titre d’exemple, le président Vicente Fox a vanté les succès obtenus par les accords commerciaux souscrits par le Mexique avec 42 pays, dont notamment celui avec ses deux partenaires nord-américains (Alena), mais également avec le Costa Rica et le Chili. Ces deux derniers accords ont contribué à la stratégie de réduction de la pauvreté dans les pays signataires, car ils ont permis d’obtenir davantage de ressources financières et une meilleure distribution des revenus. Lors de sa participation à cette rencontre, le président de la République mexicaine a annoncé l’unification énergétique de l’Amérique centrale, au travers d’un Le président mexicain lors de sa participation au 4ème sommet des Amériques accord entre les pays membres du Système d’intégration centraméricaine (SICA)1 créé en 1991. Pour cela a été établie une commission ministérielle qui sera coordonnée par le Mexique, dont la mission principale consiste à développer quatre projets stratégiques visant à consolider le Plan Puebla-Panama. Ces quatre projets sont : la construction d’une raffinerie qui produira du pétrole lourd en Amérique centrale ; l’édification d’un gazoduc qui transformera du gaz liquide, ainsi qu’une usine hydroélectrique de grande envergure dans la région et une modification du Pacte de San José afin que le Mexique soutienne les pays du SICA en cas de prix élevés des produits énergétiques. Par ailleurs, dans le cadre de ce ème 4 sommet des Amériques, le chef de l’Etat mexicain a participé à la table ronde concernant la création d’emplois, et s’est entretenu avec le Premier ministre du Canada, Paul Martin, tout comme avec ses homologues du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, et du Chili, Ricardo Lagos. • 1- Pays membres du Système d’intégration centraméricaine (SICA) : Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama et en tant que pays invité, la Colombie. Relations Mexique-Venezuela A la suite d’une controverse survenue entre le Mexique et le Venezuela au terme du sommet des Amériques qui s’est tenu les 4 et 5 novembre derniers à Mar del Plata, Argentine (voir ci-dessus), les gouvernements des deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs, diminuant les relations diplomatiques au niveau des chargés d’affaires. Face à cette situation, le gouvernement fédéral mexicain a insisté sur le fait que la seule issue pour régler ce différend consisterait en des excuses de la part du gouvernement vénézuélien. Le ministère des Affaires étrangères du Mexique a en effet estimé que les déclarations formulées par le président du Venezuela portent atteinte à la dignité du peuple et du gouvernement mexicains. Toutefois, la relation historique d’amitié entre le Mexique et le Venezuela est reconnue dans les deux pays. 6 Politique étrangère Le Mexique participe au forum de l’APEC Dans le cadre de sa participation à la Photo officielle du forum de l’APEC XIIIème réunion des dirigeants du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui s’est tenue à Pusan, République de Corée, les 18 et 19 novembre derniers, sous le thème « Vers une communauté : faire face au défi et procéder au changement », le président du Mexique, Vicente Fox Quesada, s’est réuni avec le président américain, George W. Bush, et avec le Premier ministre canadien, Paul Martin. Il s’est en outre entretenu avec les Premiers ministres de Thaïlande et de Malaisie, Thaksin Shinawatra et Abdullah Ahmad Badawi, respectivement, ainsi qu’avec le président du Pérou, Alejandro Toledo. Arrivé le 17 novembre en Corée, le chef de l’Etat mexicain a participé au sommet APEC/CEO afin d’exposer la vision du Mexique sur le libre-échange et plus particulièrement sur l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), qui fait partie de sa stratégie de croissance. Il a ainsi mis en avant l’expérience du Mexique en matière de traités de libre-échange, en particulier depuis l’entrée en vigueur en 1994 de l’Alena, mécanisme par lequel le commerce trilatéral (Mexique, Etats-Unis, Canada) a augmenté de 142 %, atteignant 697 milliards de dollars en 2004. Il s’est de plus exprimé sur le commerce équitable, en tant qu’outil pour la création d’investissements, d’emploi et de croissance de la production, ce qui contribue à améliorer la distribution des revenus et à réduire la pauvreté. Par cette participation au sommet de l’APEC, le Mexique a tenu à apporter son soutien au cycle de négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial et aux négociations en cours au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment pour ce qui a trait aux subventions agricoles. Ce sommet, rappelons-le, était un prélude de la prochaine conférence de l’OMC qui se tiendra à Hong Kong en décembre prochain et qui traitera principalement de la réduction des subventions agricoles ainsi que de l’élimination des subven- L'APEC (Forum de coopéra- pour accroître la croissance éco- d'ici à 2010 pour les économies tion économique Asie-Pacifique) nomique, la coopération, le com- industrialisées et d'ici à 2020 est une organisation intergou- merce et les investissements pour des économies en voie de vernementale qui compte vingt dans la région Asie-Pacifique. développement. Ces "objectifs" et un membres : Australie, Brunei, Elle se réunit en forum tous les ans. ont été adoptés par les dirigeants Canada, Corée du Sud, Etats- Depuis seize ans, l'APEC tra- lors de leur réunion de 1994 à Unis, Indonésie, Japon, Malaisie, vaille pour réduire les tarifs et Bogor, en Indonésie. Nouvelle-Zélande, Philippines, les entraves au commerce à tra- L'APEC travaille en parallèle Singapour, Thaïlande, Chine, Hong- vers la région Asie-Pacifique, pour créer un environnement sûr kong, Taïwan, Mexique, Nouvel- créant des économies nationales et efficace pour l'échange des le-Guinée, Chili, Pérou, Russie et efficaces et augmentant consi- marchandises, des services, et des Vietnam. Ces pays représentent dérablement les exportations. Le personnes à travers des fron- plus du tiers de la population but de l'APEC est la réalisation tières dans la région par une mondiale, 60 % du PNB mondial des "Objectifs de Bogor" : une politique commune et par la et 47 % des échanges mondiaux. zone de libre-échange et d'in- coopération économique et tech- L'APEC a été créée en 1989 vestissements en Asie-Pacifique nique. tions à l’exportation des produits agricoles. A ce titre, les dirigeants présents ont exhorté l'OMC à « sortir de l'impasse actuelle sur les négociations agricoles ». Le Mexique a en outre participé à la discussion et à la révision des traités de libre-échange et des accords de coopération régionale, en tant qu’éléments complémentaires des objectifs de l’OMC et des objectifs de Bogor. Ces derniers ont été adoptés par l’APEC en 1994 en vue d’instaurer une zone de libre-échange et d'investissements en AsiePacifque d’ici 2010 pour les économies industrialisées et d'ici 2020 pour des économies en voie de développement. Au cours du forum, le Mexique a souhaité aborder plusieurs thèmes, dont la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence dans toutes les activités gouvernementales, la lutte contre la corruption et le terrorisme, la promotion de la croissance économique durable, au travers du financement des micro-entreprises et de l’instauration du Plan d’action des micro-entreprises, des réseaux de protection sociale et de relations plus étroites avec les institutions financières internationales. Les Etats membres se sont également accordés sur des mesures collectives et concrètes pour lutter contre la grippe aviaire, notamment en planifiant en 2006 un « exercice de simulation par ordinateur afin de tester les réponses régionales et les réseaux de communication ». • 7 Politique étrangère Bernardo Sepúlveda élu juge à La Haye En obtenant 158 voix à l’Assemblée géné- rale et 12 voix au Conseil de sécurité des Nations unies, Bernardo Sepúlveda Amor a été élu le 8 novembre dernier membre de la Cour internationale de justice (CIJ) pour un mandat de neuf ans à compter du 6 février 2006. Bernardo Sepúlveda a été ministre des Affaires étrangères du Mexique de décembre 1982 à décembre 1988, période durant laquelle il a notamment participé à la création du Groupe Contadora qui a promu un processus de paix en Amérique centrale. Entre les mois de janvier et de novembre 1982, il a été nommé ambassadeur du Mexique aux Etats-Unis, et ambassadeur du Mexique en Grande-Bretagne et en Irlande de 1989 à 1993. Outre sa carrière diplomatique, Bernardo Sepúlveda a une réputation de juriste international reconnu. Pour preuve sa participation, ces neuf dernières années, en tant que membre de la Commission du droit international des Nations unies. La Cour internationale de justice est l’organe judiciaire principal des Nations unies. Instituée en 1945 par la Charte des Nations unies, elle a une double mission : régler conformément au droit compétence notoire en international les diffédroit international. rends d’ordre juridique Lorsque dans une affaiqui lui sont soumis par re la Cour n’a pas de les Etats et donner des juge ayant la nationaavis consultatifs sur les lité de l’un des Etats questions juridiques en cause, cet Etat peut que peuvent lui poser désigner une personles organes ou institune pour siéger aux fins tions spécialisées de du procès en qualité l’ONU autorisés à le de juge ad hoc. faire. En signe de la Bernardo Sepúlveda, nouveau juge à la En accord Cour internationale de justice confiance qu’il porte à avec cette Charte, les Etats membres ont la Cour, le Mexique a fait appel à celle-ci l’obligation de régler leurs différends inter- pour tenter de trouver une solution à des nationaux par la voie pacifique, de façon à ne problèmes qu’il rencontre avec d’autres pays. pas mettre en péril ni la paix et la sécurité inter- C’est le cas par exemple de l’affaire « Avena nationales, ni la justice. et autres ressortissants mexicains » (Mexique La Cour se compose de quinze contre Etats-Unis d’Amérique), dont le jugejuges élus pour neuf ans par l’Assemblée ment a permis de défendre et de protéger générale et le Conseil de sécurité de l’ONU les droits de Mexicains condamnés à mort aux siégeant indépendamment l’un de l’autre. Etats-Unis. Rappelons qu’à cette occasion, BerLes juges ne représentent pas leur gouver- nardo Sepúlveda a siégé à la Cour internationale nement : ce sont des magistrats indépen- de justice en qualité de juge ad hoc. dants. Ils doivent réunir les conditions requises Bernardo Sepúlveda est le premier pour exercer dans leur pays les plus hautes fonc- Mexicain depuis 1973 à être élu à un poste au tions judiciaires ou être des juristes d’une plus haut tribunal international. • L’ONU approuve la résolution en faveur des migrants Au mois de novembre dernier, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies a approuvé la résolution sur la protection des migrants encouragée par le Mexique en collaboration avec 46 pays. Cette résolution, approuvée à l’unanimité, constitue un appel à tous les Etats à respecter et à protéger l’ensemble des droits des migrants, y compris les droits du travail, et à combattre toute forme de discrimination à leur encontre. Un des principaux points de la résolution consiste à prier instamment les gouvernements de dissuader et d’empêcher que des personnes ou des groupes privés ne mènent des actions en rapport avec l’exécution de lois migratoires et de contrôle frontalier de leurs pays respectifs, lesquelles sont exclusivement réservées aux autorités gouvernementales. Elle demande également que soient poursuivies les violations de la loi qui résulteraient de ce type d’actions, tout en prenant en considération que les uniques agents légitimement responsables des questions migratoires doivent être les institutions de l’Etat. Par cette résolution, l’Assemblée générale demande aux Etats, à l’ONU et à la société civile de faire en sorte que la perspective des droits de l’homme des migrants soit l’un des thèmes prioritaires abordés lors de la réunion du Dialogue de haut niveau sur la migration internationale et le développement que l’Assemblée générale tiendra en septembre 2006. Par ailleurs, ce document réaffirme de façon catégorique l’obligation des Etats membres de la Convention de Vienne sur les relations consulaires de veiller à ce qu’elles soient pleinement respectées et exécutées, notamment en ce qui concerne le droit à l’information consulaire de tous les migrants, indépendamment de leur statut migratoire. Enfin, la résolution souligne l’obligation des Etats de respecter les droits humains des migrants clandestins, dont la situation est particulièrement vulnérable. • 8 Politique étrangère José Ángel Gurría nommé secrétaire général de l’OCDE Les trente pays membres de Alors qu’il était représentant de la l’Organisation de coopération et de diplomatie mexicaine, José Ángel développement économiques Gurría a entretenu une étroite rela(OCDE) ont officiellement désigné tion avec l’OCDE. Il a en effet parpar consensus le 30 novembre 2005 ticipé aux négociations portant sur le candidat mexicain José Ángel l’adhésion du Mexique à cette OrgaGurría au poste de secrétaire génénisation. ral. M. Gurría prendra ses fonctions Depuis son entrée à l’OCDE en mai le 1er juin 2006 pour un mandat de 1994, un des principaux objectifs du cinq ans et succèdera au Canadien Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Ernesto Mexique a été d’exploiter le potenDerbez (à droite) accompagné du nouveau secrétaire général de l’OCDE, José Ángel Gurría (à gauche) Donald Johnston. tiel analytique dont dispose l’OrgaLe gouvernement du Mexique a et de professionnalisme. nisation dans une gamme étendue de poliprésenté cette candidature aux autorités de José Ángel Gurría a été ministre tiques publiques, pour encourager le dével’Organisation le 6 juillet dernier. Dès lors des Affaires étrangères du Mexique de 1994 loppement économique et social du pays. a débuté une intense campagne de promo- à 1998, puis ministre des Finances de 1998 à L’OCDE constitue un excellent forum pour tion entre les gouvernements des Etats 2000. Il a également occupé les fonctions de définir le concept des politiques publiques membres, sous la coordination du ministè- directeur général de la Banque nationale du mexicaines sur le même plan que les meilleures re mexicain des Affaires étrangères. Le pro- commerce extérieur en 1992 et de directeur pratiques internationales. L’adhésion du Mexique à l’OCcessus de sélection a été difficile puisque six général de la Banque nationale du dévepays membres avaient proposé un candidat loppement du Mexique (National Finan- DE, après vingt années sans recevoir aucun nouveau membre, a favorisé un processus de de très haut niveau (Australie, Corée, Fran- ciera) en 1993. ce, Japon, Mexique et Pologne). Lors d’auIl est actuellement consultant et rénovation, notamment en matière de poliditions auprès des pays membres, les six membre du conseil de direction auprès de plu- tique sociale, de migration, de santé, d’encandidats en lice ont, au travers d’excel- sieurs entreprises privées, d’institutions mul- vironnement et de lutte contre la corruption, lentes présentations et propositions, enri- tilatérales et d’organismes à but non lucra- entre autres. chi le débat et posé des défis et des alterna- tif dans les domaines des finances internaLe gouvernement mexicain estitives pour l’avenir de l’OCDE. tionales, du développement et de la mon- me qu’un secrétaire général de son pays sera Ce processus de sélection a été dialisation. très utile à l’Organisation dans la conjoncclair et ouvert, grâce notamment au traM. Gurría a été élu « ministre des ture actuelle de restructuration et de réforvail des représentants permanents Wilhelm Finances » de l’année par le magazine Euro- me, en raison du fait que la politique d’ouJaggi (Suisse), Peter Brückner (Danemark) money en 1999, et « ministre des Finances » verture du Mexique lui a permis d’instaurer et Jocelyne Bourgon (Canada) qui, en leur du World Dream Cabinet en l’an 2000 par des liens forts avec ses partenaires, parmi qualité de facilitateurs, ont fait preuve de le WorldLink, la revue éditée par le Forum lesquels figurent des nations en développebeaucoup de dévouement, d’impartialité économique mondial (forum de Davos). ment et des économies émergentes. • OCDE : l’économie mexicaine maintiendra son rythme de croissance Selon des prévisions de l’Organisation de coopération et de déve- rieure et est devenue le « moteur de la croissance » de l’économie mexi- loppement économiques (OCDE), l’économie mexicaine affichera un taux caine. Suivant les estimations de l’OCDE, la croissance de l’économie de croissance de 3 % cette année et de 3,9 % en 2006. mexicaine a commencé à s’accélérer vers le milieu de l’année « grâce au Lors de la présentation de ses perspectives renforcement des marchés d’exportation semestrielles, l’OCDE a indiqué en outre et à une hausse des investissements publics que le Produit intérieur brut (PIB) du Mexique alimentés par des recettes pétrolières en augmentera de 3,5 % en 2007. progression ». Les experts de l’Organisation, qui regroupe Sur le thème de l’inflation, l’OCDE a signa- les 30 principales économies mondiales, ont expliqué qu’en 2005 le lé que le taux de celle-ci suit le chemin tracé par les objectifs de la niveau de croissance économique a été inférieur à celui de 2004, qui Banque du Mexique (Banxico) et que tout semble indiquer qu’il conti- était de 4,4 %, du fait de la chute de la demande extérieure de biens et nuera à diminuer. de services mexicains, en particulier celle en provenance des Etats-Unis. Quant au secteur de l’emploi, les experts de l’OCDE ont affirmé qu’il pour- Dans ce contexte, la demande intérieure s’est substituée à la demande exté- suivra sa hausse à un rythme relativement soutenu. 9 bilatéral Le Mexique lutte contre la délinquance organisée Dans le but de renforcer la coopéra- tion internationale et d’établir des accords en matière de lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme, le blanchiment d’argent et l’assistance juridique, le procureur général de la République du Mexique, Daniel Cabeza de Vaca, a effectué une visite de travail du 7 au 11 novembre 2005 en Europe, et plus particulièrement en Espagne, en France et en Suisse. Dans le cadre de la visite en Espagne, Daniel Cabeza de Vaca a cherché à renforcer la lutte contre le terrorisme, la délinquance organisée et autres délits de préoccupation pour les deux pays, tels que l’assistance judiciaire internationale, les affaires migratoires et consulaires. A cette occasion a été souscrit un nouveau traité d’assistance juridique mutuelle entre les deux parties, axé principalement sur des aspects de coopération contre la délinquance bilatérale organisée, sur des aspects relatifs à l’échange d’information en matière de crime organisé, de trafic et de traite des personnes. Daniel Cabeza de Vaca, procureur général de la République du Mexique Dans le cas de l’Hexagone, le procureur général de la République, accompagné de l’ambassadeur du Mexique en France Claude Heller, a notamment rencontré le ministre de la Justice, Pascal Clément. Les deux fonctionnaires ont convenu de renforcer l’échange d’information et de coopération bilatérale dans la lutte contre le crime organisé et les délits de propriété intellectuelle. En ce qui concerne le thème de la coopération contre la délinquance organisée au niveau international, il a été convenu d’asseoir les bases pour un programme de formation de ministères publics, de juges et de magistrats, afin de mettre en marche un mécanisme d’échange d’expériences dans l’application de méthodes de recherche et d’obtention de preuves. Les deux parties ont par ailleurs exploré de nouveaux instruments internationaux en matière de coopération judiciaire. Daniel Cabeza de Vaca s’est en outre entretenu avec le procureur de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal et avec le directeur de la Police nationale française, Michel Gaudin. Il s’est également rendu à Lyon pour y rencontrer le secrétaire général d’Interpol. La visite s’est achevée le 11 novembre dernier en Suisse. A cette occasion, les deux parties ont signé un traité d’assistance juridique en matière pénale qui permettra notamment d’obtenir des informations bancaires et financières. • Progrès en matière électorale Le 15 novembre dernier s’est achevée la visite de travail qu’ont effectué dans l’Hexagone des conseillers de l’Institut fédéral électoral du Mexique (IFE), Alejandra Latapí et Arturo Sánchez, ainsi que le magistrat du Tribunal électoral du pouvoir judiciaire de la Fédération (TEPJF), Eloy Fuentes. Le but de cette visite a été de promouvoir en France les activités menées au Mexique en vue du processus électoral fédéral qui aura lieu en juillet 2006, ainsi que d’échanger des expériences avec les autorités françaises chargées d’organiser et d’évaluer les élections et de rencontrer des chercheurs spécialisés dans ce thème. La délégation mexicaine a participé au séminaire intitulé « L’administration des élections : regards croisés FranceMexique », au cours duquel ont été passés en revue des aspects tels que l’organisation des élections fédérales, les schémas de financement des campagnes et le rôle joué par l’Institut fédéral électoral et le Tribunal électo- ral du pouvoir judiciaire de la Fédération dans l’organisation, l’évaluation et le règlement de différends en matière électorale. Les tables rondes organisées dans le cadre de ce séminaire ont été animées par l’ambassadeur du Mexique en France, Claude Heller, et par le représentant du Mexique auprès de l’OCDE, Carlos Elizondo. Organisé à la Maison de l’Amérique latine par l’Institut des Sciences politiques de Paris et par l’ambassade du Mexique en France, ce séminaire a également permis de faire connaître les progrès réalisés par notre pays en matière électorale ainsi que les défis qu’il affronte dans ce domaine. Par ailleurs, les représentants électoraux se sont réunis avec Jean-Marc Lafo- rêt, directeur général adjoint des Amériques et des Caraïbes du ministère français des Affaires étrangères. Lors de cette rencontre, le gouvernement français s’est renseigné sur les avancées du Mexique en matière d’organisation et d’évaluation d’élections, lesquelles ont été grandement reconnues au niveau international. Au cours de leur séjour dans l’Hexagone, les fonctionnaires et le magistrat électoraux ont en outre rencontré le président et le secrétaire exécutif de la Commission nationale des comptes de campagne, François Logerot et Régis Lambert, avec qui ils ont discuté des processus de fiscalisation et de transparence en matière électorale. Finalement, la délégation mexicaine a participé à une réunion de travail au siège du Conseil constitutionnel, organe suprême en France en matière d’évaluation de processus électoraux, où elle a été reçue par son président, Pierre Mazeaud. • 10 bilatéral Exposition-vente d’artisanat mexicain A la fin du mois de novembre dernier, l’association Ethnic A a organisé, à la résidence de l’ambassade du Mexique, en collaboration avec l’Association des Amis du Mexique en France (AAMF), une expositionvente d’artisanat réalisé par les Grands Maîtres de l’Art Populaire du Mexique, Fomento Cultural Banamex, A. C. Ethnic A est une organisation non gouvernementale créée à Paris en 1988, dans le but de soutenir des projets basés sur le développement social, économique et culturel des populations indigènes, tout en respectant leurs structures communautaires et leurs différentes identités. Tous les objets présentés –articles fabriqués en fibres végétales, bijoux en argent, en corne, rebozos, tissages et broderies– ont été réalisés dans le cadre du programme lancé par la Fondation « Fomento Cultural Banamex, A. C. » dans plus de 130 communautés indigènes de 30 Etats du Mexique, pour revitaliser et valoriser l’activité des ateliers familiaux. L’AAMF regroupe un nombre important de personnes et de sociétés domiciliées en France et engagées dans le renforcement des liens sociaux et culturels déjà existants entre la France et le Mexique. Créée à Paris il y a 10 ans, l’AAMF organise des conférences et diverses manifestations artistiques et de tradition populaire mexicaine. Pour tous renseignements concernant l’adhésion à cette association, vous pouvez contacter la secrétaire générale, Mme Corina Cadena (E-mail : [email protected]). • L’ambassadeur Claude Heller en visite dans la région PACA L’ambassadeur du Mexique a en outre Au mois de novembre dereffectué une visite de courtoisie à la nier, l’ambassadeur du Mexique en Chambre de commerce et d’industrie France, Monsieur Claude Heller, a de Marseille, ainsi qu’à l’entreprise effectué une visite de travail dans la Euromed. région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Il s’est également rendu sur où il a rencontré plusieurs personle site du projet Sophia Antipolis, un nalités, chefs d’entreprise et diriparc scientifique de 2.300 hectares geants locaux. conçu et commercialisé en 1969, qui Le but de ce déplacement compte plus de 1.260 raisons sociales a consisté à présenter le Mexique à et 25.911 emplois. des investisseurs potentiels comme une destination sûre et fiable pour l’ouverture et l’implantation d’entreprises. AUTRES ACTIVITÉS De cette façon, l’ambasDE L’AMBASSADEUR sadeur Claude Heller s’est entretenu CLAUDE HELLER avec la maire d’Avignon, Marie-Josée Le 23 novembre dernier, l’ambassaRoig, avec qui il a abordé plusieurs deur Claude Heller a participé à une thèmes en rapport avec les défis L’ambassadeur du Mexique en France, Claude Heller table ronde portant sur le rapport de auxquels fait face cette ville en matière de développement social. l’OCDE relatif à l’économie mexicaine. Celle-ci a eu lieu à la Maison de Par ailleurs, Monsieur Heller s’est réuni avec le prési- l’Amérique latine. dent de la région PACA, Michel Vauzelle, à qui il a présenté les Le 24 novembre, il a également participé à une table ronde sur le thèprogrès réalisés par le Mexique, ainsi que des projets de coopération me de « Régionalisme et Multilatéralisme en Amérique latine », orgabilatérale. nisée par l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique latine. 11 économie L’économie mexicaine en hausse de 3,3 % Encouragée par les secteurs des ser- vices et de l’agriculture, l’économie mexicaine a enregistré au cours du troisième trimestre de 2005, la croissance la plus forte de cette année, en atteignant un taux de 3,3 %. Bien que l’activité économique ait présenté un rythme de croissance plus élevé, les résultats au niveau sectoriel ont été mitigés : le secteur des services a affiché une nette amélioration alors que l’activité industrielle a confirmé sa perte de vitesse. Le dynamisme de l’industrie au Mexique s’est effectivement ralenti en début d‘année, du fait d’une faible activité des entreprises manufacturières, qui dépendent en grande partie de leurs exportations vers les Etats-Unis. Les services financiers, d’assurance, d’activités immobilières et de location ont contribué au tiers de la croissance économique, en apportant 1 % du PIB. L’Institut national de statistique, de géographie et d’informatique (INEGI) a indiqué que ce secteur a progressé de 6,2 % durant la période de référence. La stabilité économique, d’où ressort le contrôle des prix, la solidité du taux de change et les faibles niveaux des taux, favorise de meilleures conditions pour l’activité du crédit. Cela a pour conséquence une augmentation du financement, tant de la part des banques que d’autres intermédiaires, où le pic le plus élevé apparaît dans le secteur immobilier. Un autre détonateur de l’économie a été le PIB du secteur des transports, du stockage et des communications, qui a augmenté de 6,6 % durant le troisième trimestre de cette année. Sa contribution à la croissance de l’économie entre les mois de juillet et de septembre a été de 0,8 %. Le comportement favorable de la téléphonie traditionnelle et mobile a joué un rôle primordial dans la bonne santé de ce secteur. Les télécommunications ont d’ailleurs représenté l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie, en enregistrant depuis 2004 des taux de croissance supérieurs à 20 %. Pour sa part, l’activité économique en rapport avec le commerce, les restau- rants et les hôtels a progressé de 3,1 % au cours de la période sus-mentionnée. Quant au PIB des services communaux, sociaux et personnels, il s’est accru de 2,3%. Cette augmentation est imputable au comportement positif affiché par les ser- vices éducatifs, professionnels, médicaux et de loisirs. Dans l’ensemble, le secteur des services a présenté une croissance de 4,3 % et est devenu le principal moteur de l’économie. En ce qui concerne le Produit intérieur brut (PIB) du secteur industriel, il a augmenté de 0,6 %, du fait de la croissance de tous ses composants, parmi lesquels la construction, avec une hausse de 2,1 %. Le secteur des mines s’est élevé de 1,4 %, la génération d’électricité, d’eau et de gaz de 1,0 % et les manufactures de 0,2 %. • La bourse mexicaine, un marché très rentable Quel que soit l’angle sous lequel on se place, le marché mexicain des valeurs a été l’un des plus rentables au cours de l’année 2005, aussi bien grâce à la réévaluation des actions cotées à la bourse mexicaine qu’aux dividendes distribués. Ceux qui avaient misé sur un marché de revenu variable ont récolté des bénéfices exceptionnels. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de décembre 2004 à nos jours, la bourse a enregistré un rendement nominal de 28,08 % et de 34,22 % en dollars. Au niveau international, la bourse se place au septième rang en terme de rendement obtenu du 1er janvier au 11 novembre 2005, et au quatrième rang pour les douze derniers mois, avec un rendement de 46,22 %. Les chiffres sont éloquents : en 2005, la bourse mexicaine a battu 41 records historiques. En effet, l’Indice des prix et des cotisations a gagné 3.800 pesos (environ 311,10 euros) de plus qu’en 2004 et, selon les prévisions, il devrait clôturer l’année 2005 en se positionnant au-dessus de 16.800 points, ce qui se traduit par un gain de 30 % en 2005, montant non négligeable. Cette situation a eu pour conséquence que les actions mexicaines cotées à la bourse ont connu une forte réévaluation tant au Mexique qu’aux EtatsUnis. Le dernier bilan du marché actionnaire indique qu’en raison de la réévaluation des actions et de nouveaux investissements, la capitalisation du marché des valeurs a atteint plus de 215,513 milliards de dollars, un record historique. Ce qui signifie que le marché s’est réévalué de 45,371 milliards de dollars sur neuf mois, chiffre représentant plus du double du montant de la valeur de capitalisation atteint en 2004, et qui s’élevait à 18 La Bourse de Mexico milliards de dollars. • 12 économie Hausse des investissements étrangers Selon des informations publiées par le ministère de l’Economie, entre les mois de janvier et de septembre 2005, le flux d’investissement direct étranger (IDE) au Mexique a atteint 12.893,9 milliards de dollars. Ce chiffre représente une augmentation de 25,7 % par rapport à la même période de 2004, qui était alors de 10.260,1 milliards. L’IDE accumulé sous l’actuelle administration s’élève à 88.410,7 milliards de dollars, soit une hausse de 58 % par rapport à la même période du gouvernement précédent, qui a été de 55.952,7 milliards de dollars. Cette croissance est le fruit de la confiance que les investisseurs internationaux portent à la voie économique et politique que le Mexique a décidé de suivre ces dernières années. L’IDE capté au cours de cette année se répartit de la façon suivante : 6.128,3 milliards de dollars (47,5 %) en nouveaux investissements ; 2.554,8 milliards (19,8%) en réinvestissement de bénéfices ; 2,126 milliards (16,5 %) en comptes entre sociétés et 2.084,8 milliards (16,2 %) en importation d’actifs immobilisés des maquiladoras. De cette façon, l’investissement étranger capté durant les neuf premiers mois de l’année s’est orienté vers l’industrie manufacturière, qui a reçu 58 % du total ; vers le commerce (18,4 %) ; vers les transports et les communications (11,2 %) ; vers les services (7,9 %) et vers d’autres secteurs (4,5 %). Quant aux pays d’origine, les EtatsUnis arrivent en tête avec 66,4 %, suivis de l’Espagne (10,3 %), de la Hollande (8,9 %), du Canada (2,5 %), du Luxembourg (2,3%), de la France (2,0 %), de l’Allemagne (1,8 %) et d’autres pays (5,8 %). • Pemex enregistre une augmentation de ses recettes Les recettes engrangées par l’entreprise Petróleos Mexicanos rieures à 5,688 milliards de dollars par rapport à la même période de (Pemex) pour l’exportation de pétrole au cours des 10 premiers mois de 2004. l’année ont augmenté de 32 % par rapport au montant obtenu durant la Le prix moyen de vente du pétrole brut mexicain au cours de cette pério- même période de 2004, atteignant 23,277 milliards de dollars. de était fixé à 40,32 dollars le baril de pétrole lourd de type Maya, à 49,54 L’entreprise publique a indiqué avoir commercialisé à l’étranger, entre dollars pour le pétrole léger de type Istmo et à 53,65 dollars pour le pétro- les mois de janvier et d’octobre 2005, un volume moyen journalier de le extra-léger de type Olmeca. De cette façon, le cours moyen du pétro- 1,805 millions de barils de pétrole, ce qui a entraîné des recettes supé- le mexicain a été de 42,42 dollars par baril. Sur le volume total exporté au cours des dix premiers mois de l’année, 1,574 million de barils par jour, soit 87 % du total, a été destiné à plusieurs clients du Mexique sur le continent américain. En outre, 203.000 barils ont été canalisés vers le marché européen et 28.000 barils quotidiens vers l’Extrême-Orient. L’entreprise pétrolière a ainsi vendu sur le continent américain, l’Europe et l’Extrême-Orient une moyenne de 1,517 million de barils par jour de pétrole de type Maya, ce qui correspond à 84 % du total, et qui a généré des rentrées de devises au Mexique de l’ordre de 18,573 milliards de dollars. Quant aux exportations de pétrole léger de type Istmo, Pemex a capté 1,165 milliard de dollars, plaçant sur ces trois régions géographiques un volume moyen de 71.000 barils par jour. En ce qui concerne la commercialisation de pétrole brut extra-léger de type Olmeca, la compagnie a vendu à l’étranger un volume de 217.000 barils par jour, pour un montant de 3,538 milliards de dollars. Dossier Spécial 13 « La littérature a été le fil conducteur de ma vie », Sergio Pitol A chaque fois que j’écris quelque cho- se proche de l’autobiographie, comme des chroniques de voyages, des événements dont j’ai été témoin que ce soit volontairement ou par pur hasard, des portraits d‘amis, de professeurs, d’écrivains ou de peintres que j’ai connus et, surtout, mes fréquentes incursions dans le magma imprévisible de l’enfance, je soupçonne que l’angle de vision n’a jamais été vraiment adéquat. Je suis alors conscient qu’en me traitant en tant que sujet, mon écriture se voit infectée d’une épidémie de démesures ou d’omissions. Je me transforme de façon persistante en quelqu’un d’autre. Je suppose qu’il s’agit d’un mécanisme de défense. J’imagine que je produis cette évasion pour apaiser une fantaisie émanant de mon enfance : un désir éternel de devenir invisible et de me déplacer parmi d’autres êtres invisibles. Dans ces pages qui précèdent le premier volume de mes œuvres complètes, je tenterai de freiner cette forme d’« automoribonderie ». Pour cette raison, et parce que ce que l’auteur écrit dans ses livres a pour but d'éclairer les obscurités de l’œuvre, j’essaierai de m’imposer un effort de prudence et de clarté. Mon premier livre. En 1957, j’ai écrit mes premiers récits. J’étais alors âgé de 24 ans. Un an plus tard, je publiais Tiempo cerrado. Mes amis, Juan García Ponce, Salvador Elizondo, José de la Colina, avaient déjà édité un ou plusieurs ouvrages. Ils avaient été reconnus par la critique comme des espoirs brillants, puis comme des auteurs importants de la littérature. Mon premier livre a été publié par une revue littéraire, Estaciones. Ce fut le premier et le dernier d’une collection de jeunes auteurs que la revue avait conçue. Certains récits initiaux avaient pour origine les histoires que ma grand-mère racontait, au cours de longs et de minutieux monologues. En 1961, je me rendis en Europe. Londres fut la première ville où je me suis ins- Texte autobiographique tallé au début de mon périple européen. Un jour, j’ai été invité à dîner au domicile de l’attaché culturel de l’ambassade. Parmi les hôtes se trouvaient également un grou- pe de journalistes mexicains, deux ou trois fonctionnaires de l’Université nationale autonome, quelques hispano-américanistes anglais, un historien de grande renommée, dont j’ai suivi plusieurs cours en qualité qu’auditeur libre, des membres de l’ambassade, des dames britanniques membres d’une association culturelle britannico-mexicaine et un politicien qui avait connu une carrière obscure qu’il a abandonnée par la suite pour se consacrer au secteur privé où, selon les dires de l’époque, il aurait fait fortune. Muses généreuses. Dès les premières ébauches de mon récit à Rome, alors que j’attendais les Zambrano, j’ai senti que les muses se montraient très généreuses. En effet, le personnage qu’elles m’avaient envoyé était un formidable cadeau ; en le construisant, je m’éloignais de ma région et des personnages de mes romans précédents. Il a été facile de rédiger le récit, de créer les per- sonnages secondaires qui l’entouraient et qu’il a sacrifiés au fur et à mesure qu’il montait les marches menant au triomphe, mais d’où il est également possible de connaître l’abîme. Une fois le récit quasiment achevé, je me suis aperçu que j’avais décrit le politicien que j’avais rencontré à Londres. Ce récit, intitulé Cuerpo presente, possédait une intensité et une température qui différaient des ouvrages évocateurs de mes ancêtres, que j’essayais de revivre avec des registres modernes et des échos de Faulkner, de Borges et d’Onetti. Ce fut un principe nouveau. C’est à partir de là que j’ai commencé à imaginer des trames se déroulant dans les pays que je visitais. J’ai vécu près de quinze ans au milieu de ces tissus compliqués et de ses différentes variations. Six ans après la sortie de Tiempo cercado est paru en 1965 Infierno de todos, qui a rassemblé certains récits antérieurs ainsi que des nouveaux. Puis ont suivi Los climas en 1966, No hay tal lugar en 1967 et Del encuentro nupcial en 1970. J’ai rédigé tous ces ouvrages à l’étranger. J’envoyais les manuscrits aux maisons d’édition au Mexique et environ un an plus 14 Dossier Spécial en être complètement conscient, je brûlais mes vaisseaux. Ces quelques mois de voyages se transformèrent en 28 années. « La littérature a été le fil conducteur de ma vie », Sergio Pitol Suite de la page 13 tard je recevais les premiers exemplaires. J’ai procédé de la même façon pour Nocturno de Bujara en 1981, qui a été renommé par la suite Vals de Mefisto par les maisons d’édition, et pour les récits El tañido de una flauta en 1972, et Juejos florales en 1982. Ne pas avoir de contact personnel avec les éditeurs, les lecteurs et les critiques m’a été très bénéfique. Loin du Mexique je n’avais aucune idée des modes intellectuelles. Je n’appartenais à aucun groupe et ne lisait pas ce que mes contemporains lisaient. C’était comme écrire dans le désert. C’est dans cette solitude quasi-absolue que j’ai peu à peu découvert mes procédés et mesuré mes forces. La tentation du roman. Durant ces quinze années où je n’ai écrit que des récits, j’ai été à maintes reprises tenté de me rapprocher du roman. J’ai rempli plusieurs carnets d’ébauches de trames, mais au moment de les relater, je ne parvenais pas à établir les lignes reliant les différentes scènes. Une fois que je dépouillais les thèmes, ceux-ci se transformaient en de brefs récits. Ils devenaient des contes. Au début de l’année 1961, je me trouvais au Mexique. J’éprouvais alors une gran- de fatigue et tout m’exaspérait. Je sentais que je devais changer d’air. Brusquement, je décidai de vendre quelques tableaux et des livres précieux pour certains bibliophiles qui me permettraient de voyager pendant plusieurs mois en Europe. J’acheta donc un billet pour un bateau allemand qui devait quitter Veracruz au cours de l’été de cette même année. Au fur et à mesure que se rapprochait la date de mon départ, l’enthousiasme devenait de plus en plus irrépressible. Puis, je vendis presque tous mes livres et quelques-uns de mes meubles. Au fond, sans Le prix littéraire Cervantes 2005, ouvert », qui comprend la narration, la réflexion considéré comme le « Nobel » des lettres his- et l’essai, c’est à dire, une fusion des genres ». paniques, a été décerné le 1er décembre der- Le président Vicente Fox a précisé que cet- nier à l'écrivain et traducteur mexicain Sergio Pitol. te distinction constitue une haute reconnais- Pitol a obtenu ce prix en raison de « ses sance à la richesse et à la valeur de sa création réflexions constantes sur l’art de l’écriture, de son littéraire et à son importance en tant que repré- avance sur la fusion des genres et de sa dimen- sentant de la langue espagnole. sion proche de Cervantes », a indiqué la ministre espagnole de la Culture, Carmen Calvo. Le jury a récompensé Sergio Pitol pour son travail de traducteur « de grande importance Des auteurs tels que Jorge Luis Borges, Alejo Carpentier, Rafael Alberti, Octavio Paz, Juan Carlos Onetti, Carlos Fuentes et Mario Vargas Llosa ont également déjà reçu ce prix. pour les hispanophones ». Il a également mis Le prix lui sera décerné le 23 avril prochain en avant sa double casquette de romancier et d’es- par le roi Juan Carlos à l'université d'Alcala de sayiste, ainsi que sa capacité à anticiper les « ten- Henares, la ville natale de Miguel de Cervantes, dances très accentuées au cours de ces der- le célèbre auteur de Don Quichotte dont 2005 a nières années sur ce que représente le roman marqué le 400ème anniversaire. Loin du Mexique. Ma vie hors du pays s’est divisée en deux étapes marquées de façon catégorique, et en principe antagoniques. La première s’est étalée sur 11 ans, de 1961 à 1972. Durant ce laps de temps, j’ai bénéficié d’une liberté comme je n’en avais jamais rêvée. J’ai passé la première année à Rome, puis à Pékin. J’ai donné des cours à l’université de Bristol, ai travaillé au sein de deux maisons d’édition à Barcelone, dont une très prestigieuse, Seix Barral, et une autre naissante et très audacieuse pour l’époque, Tusquets. Mais j’ai surtout fait des traductions pour plusieurs maisons d’édition au Mexique, en Espagne et en Argentine. J’ai également vécu trois ans à Varsovie. Durant ce temps, n’ayant ni chefs ni horaires, j’ai pu me rendre dans d’autres pays librement, et ce, malgré mes faibles ressources. A cette époque j’avais traduit entre 30 et 40 livres. Le deuxième partie débute en 1972 et s’achève en 1988. Cette étape diffère complètement de ce que j’avais pu faire jusquelà. Le ministère des Affaires étrangères m’a demandé d’occuper le poste d’attaché culturel à l’ambassade du Mexique en Pologne, pour une période de deux ans. Je suis ainsi resté quatorze années au sein du Service extérieur. Les ambassades et les pays où j’ai été adscrit m’ont énormément apporté. Mes ouvrages, même encore aujourd’hui, se nourrissent des expériences que j’y ai vécues. S’il y a bien quelque chose dont je suis sûr, c’est que la littérature et seulement la littérature a été le fil conducteur de ma vie. Je pense maintenant aux 70 années de mon existence que j’ai passées à lire ; c’est par cet exercice permanent que je suis devenu écrivain. Sergio Pitol, Xalapa, Veracruz, 8 janvier 2003 15 Culture Sylvain Gasancon reçoit le prix Eduardo Mata Après avoir dirigé des œuvres de Dvó- rak et de Schumann avec l’Orchestre philharmonique de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), le chef d’orchestre français Sylvain Gasancon a reçu le 13 novembre dernier le prix international Eduardo Mata de Direction d’orchestre, auquel ont participé 80 musiciens de 33 pays. Le concours a réuni de grands espoirs de la direction d’orchestre, lesquels ont été notés par un jury multinational. Seuls 15 candidats ont eu la chance d’être retenus pour la dernière étape du concours, qui a commémoré les 10 ans de la disparition du chef d’orchestre mexicain Eduardo Mata. Puis, les trois finalistes (l’Espagnol Carlos Domínguez-Nieto, l’Autrichien ChingMing Lu et le Français Sylvain Gasancon) ont dirigé les pièces Ludus Autumni, de Joaquín Gutiérrez-Heras. Carlos Domínguez-Nieto a dirigé le premier et le troisième mouvement de la symphonie numéro 9 du compositeur tchèque Antonin Dvórak ; Sylvain Gasancon le premier et le second mouvement de Robert Schumann et Ching-Ming Lu le premier mouvement de la symphonie numéro 5 de Piotr Ilich Tchaïkovski. Au terme des trois présentations, le jury et plusieurs personnalités ont rendu public le nom du lauréat : Sylvain Gasancon, à peine âgé de 26 ans. A ce titre, il a perçu une récompense de 10.000 dollars, ainsi qu’une invitation à diriger un concert de 11 orchestres mexicains et un autre avec l’Orchestre symphonique de l’Etat de Sao Paulo, Brésil. • Hommage à Max Aub Le 26 novembre dernier, la mai9ème lin, Louis Jouvet, Georges Pitoëff. arrondissement de Paris et l’As- De 1934 à 1936, il dirige « El Búho », sociation des Amitiés internationales André Mal- compagnie théâtrale de l'université de Valen- raux ont dévoilé la plaque à la mémoire de l’écri- ce. Il assume la direction du journal socialiste vain Max Aub (1903-1972), qui a vécu au Verdad. Luis Araquistáin, nommé ambassa- Mexique après la Seconde Guerre mondiale. deur à Paris, l'appelle à ses côtés pour être rie du Ont participé à la cérémonie le maire du 9ème attaché culturel. arrondissement de la ville de Paris, Ses fonctions de sous-commissaire du Jacques Bravo ; la déléguée aux Célébra- pavillon espagnol lors de l’Exposition inter- tions nationales du ministère de la Culture, Danielle Neirinck ; des proches du romancier, des écrivains ainsi que des représentants des ambassades du Mexique et de l’Espagne en France. Max Aub est né le 2 juin 1903 au 3 cité Trévise, Paris 9ème, à l’endroit nationale de Paris lui permettent de commander à Picasso, en 1937, son tableau Guernica. En juillet 1937, Max Aub nommé secrétaire du Conseil national du théâtre, rejoint l'Espagne. En 1938, André Malraux, venu à Barcelone pour même où est apposée la plaque commémorative. Son père de nationalité étudier l'adaptation cinématographique de son roman Espoir, lui deman- allemande, est commerçant et sa mère, française, est correspondante de d'être son adjoint pour le tournage de Sierra de Teruel. pour une maison d'antiquités de Munich. Max Aub se réinstalle à Paris dans les derniers jours de janvier 1939. La première guerre mondiale surprend la famille Aub alors que le Il est dénoncé en février 1940 à l'ambassadeur franquiste à Paris comme père se trouve en Espagne. Il décide d’y faire venir sa famille. Le jeu- « ressortissant allemand qui fut naturalisé par le gouvernement rouge, ne Max Aub suit les cours de l'Alliance Française et de « l'Ecole Moder- juif, communiste notoire d'activité dangereuse ». La police française l’ar- ne » de Valence. Le baccalauréat en poche, il décide de seconder l'en- rête à son domicile le 5 avril 1940. treprise paternelle. Il est envoyé au camp du Vernet d'Ariège puis transféré au camp de Djel- De 1920 à 1935, Max Aub va sillonner l'Espagne. Il noue de nom- fa (haut Atlas saharien) administré par les autorités françaises. Il réussit à breuses amitiés avec les intellectuels et artistes de Valence (la famille en sortir le 18 mai 1942 et s’embarque en septembre pour le Yucatán au Gaos, Juan Gil-Albert, Juan Chabás, José Medina Echavarría, José Renau, Mexique, où il mourra en 1972. le peintre Genaro Lahuerta...). Cet homme au style baroque et critique n'a eu de cesse de décrire entre Grâce à une rencontre avec Jules Romains, en 1921, il fait la réalité et fiction la guerre civile espagnole telle qu'il l'a vécue notamment connaissance de Valle-Inclán, de García Lorca, d'Alberti, de Pedro Sali- à travers sa trilogie le Labyrinthe magique (El laberinto mágico) compre- nas, de Jacques Copeau et de ses disciples : Gaston Baty, Charles Dul- nant Champ clos (1940), Champ ouvert (1941) et Champ sanglant (1942). 16 Culture Exposition d’une vision de l’identité mexicaine Le 24 novembre dernier s’est ouvert à l'Instituto de México à Paris l'exposition collective intitulée América Tropical, dans laquelle neuf artistes nous livrent leur propre version de l'identité mexicaine. Le titre de cette exposition est un hommage à la fresque du même nom réalisée en 1932 par le célèbre muraliste David Alfaro Siqueiros à Los Angeles. Il avait été embauché dans le cadre de la rénovation du centre de la ville, destinée à rendre aux vieux quartiers leurs racines mexicaines en leur donnant une image d'ancienne hacienda coloniale. Les personnes chargées du projet demandèrent donc à Siqueiros de peindre une grande fresque illustrant la volupté et le charme exotique de l'« Amérique tropicale ». La veille de l'inauguration, le peintre plaça au centre de sa composition, une grande forêt tropicale parsemée de pyramides en ruines, un indien crucifié et surmonté d'un aigle yankee sur le point de lui enfoncer ses serres dans la tête. Cela décontenança tellement les commanditaires de l'œuvre, que la peinture murale fut passée à la chaux et détruite. Les artistes réunis dans cette exposition cherchent eux aussi à montrer une Amérique latine exubérante, mais douloureuse, traversée de contradictions politiques, Agenda culturel « América Tropical », exposition collective sociales et économiques. De la piraterie – Cinépolis, la capital del cine de Ximena Cuevas (Mexique, 1963)–, aux crimes politiques – La muerte de Colosio d'Ilán Lieberman (Mexique, 1969); de la fiction paradisiaque émanant des séries photo d'Alex Dorfsman (Mexique, 1977) – It's Almost Real, Isn't It? – à la tragédie de la marginalisation et la vision européenne de l'indigène, dans l'installation vidéo Lago Bolsena de Yoshua Okon (Mexique, 1970). D'autres pièces soulignent la fusion entre les discours autochtones et traditionnels et l'expression contemporaine. C'est le cas notamment de Sub-conjunto de Máximo González (Argentine, 1971), qui reconstitue entièrement l'uniforme du commandant Marcos à l'aide de piments séchés cousus à la main, des piments qui s'achètent tradition- Renseignements : 06 12 55 13 84 Biennale d'art contemporain de Lyon 2005 Du 25 novembre 2005 au 18/02/2006 Du 14 septembre au 31/12/2005 Instituto de México à Paris Avec la participation de Santiago Sierra 119 rue Vieille du Temple – 75003 Paris Renseignements : 04 72 07 41 45 ou Renseignements : 01 44 61 84 44 « Ni ici Ni là-bas », exposition de Mari www.biennale-de-lyon.org Art Director's Cut nellement dans les marchés mexicains et qui sont à la base de nombreuses préparations typiques. Ou encore des Sombreros colectivos (« chapeaux collectifs ») de Pedro Reyes (Mexique, 1972), sortes d'îlots faits de plusieurs chapeaux de paille cousus entre eux, que les visiteurs de l'exposition pourront porter car « deux têtes valent mieux qu'une ». Tout cela au milieu des fleurs exotiques en filtres à café et des broderies traditionnelles sur papier toilette réalisées par Mariana Gullco (Argentine, 1974). Les couleurs et le sens de la fête mexicaine seront également présents avec Calladito te ves más bonito, une installation de Dianne Pierce (Canada, 1965) inspirée des guirlandes en papier découpé que l'on accroche traditionnellement dans les rues des villages lors des fêtes populaires. D'une façon plus subtile, la vidéo Ciudad moderna, de Terence Gower (Canada, 1965), s'inscrit elle aussi dans le discours sur la mégalopole mexicaine, à travers un parcours fait de façades, d'intérieurs et d'avenues emblématiques de l'architecture mexicaine moderniste. • Instituto de México à Paris. Du 25 novembre 2005 au 18 février 2006. Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 13h et de 14h30 à 18h, le samedi de 14h30 à 18h. Entrée libre. de Alberto Ramírez Du 7 au 28/12/2005. Maison du Mexique, Cité Universitaire, 15 bis, boulevard Jourdan – 75014 Paris. Entrée libre « Les deux Frida », pièce de théâtre Les 8, 9, 15, 16, 19, 22 et 23/12/ 2005 à 20h30. Mise en scène : Esther André Dix ans d'image de mode sous la direction de González, avec Leticia Gutiérrez et Sofía Du 25 novembre au 17/12/2005 Michel Mallard. Du 9/11 au 31/12 /05. La López Cruz. Théâtre des Quarts d'heure Espace Adamski Designs Chaufferie, 5, rue de la Manufacture des 10, square des Cardeurs – 75020 Paris 11 rue de Saintonge – 75003 Paris Tabacs – 67000 Strasbourg Réservations au 01 4 09 17 73 Carmen Hernández Renseignements : 01 44 54 80 90 Javier Fernández, peintures Petits formats d'Amérique latine, peintures. Du 2 au 17/12/2005 Avec la participation de Carlos Torres et Galerie Garcia – Laporte Alberto Ramírez 13, rue de Miromesnil – 75008 Paris Du 25/11/2005 au 27/01/2006 Renseignements : 01 42 65 07 15 Galerie Saint-Pierre « Peindre avec la cochenille », exposition de 10, rue Rafilhoux – 87000 Limoges photographies de Eunice Chao et de dessins Prix des places : 13 euros et 10 euros. Votre avis nous intéresse... [email protected] 17 agenda RESTAURANTS MEXICAINS ¿ES USTED DE NACIONALIDAD MEXICANA? ¿RADICA EN FRANCIA? ¡VENGA A REGISTRARSE! La Embajada de México en Francia lo invita a registrarse ante su Sección Consular a fin de renovar la lista de nacionales mexicanos que viven en territorio francés. Esta información es: • Simple y sencilla de dar • Privada y para uso exclusivo de la Sección Consular • Indispensable en caso de emergencia • Útil para fomentar la comunicación entre la comunidad mexicana Existen dos maneras de llenar el formulario: ^Solicítelo a la Sección Consular de la Embajada de México en Francia PRODUITS MEXICAINS 4, rue Notre Dame des Victoires 75002. París ^Imprímalo desde Internet y envíelo por correo acompañado de una copia fotostática de su pasaporte: www.sre.gob.mx/francia Para mayor información, comuníquese al 01.42.86.56.20 SECRETARIA DE RELACIONES EXTERIORES EMBAJADA DE MEXICO EN FRANCIA Adresses utiles AMBASSADE 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. INSTITUTO DE MÉXICO 119 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org SERVICE COMMERCIAL Bancomext A LA MEXICAINE 68, Rue Quincampoix - 75003 Paris Tél. : 01 48 87 99 34 ANAHUACALI 30, Rue des Bernardins - 75005 Paris Tél. : 01 43 26 10 20 AY CARAMBA 59 Rue de Mouzaïa - 75019 Paris Tél. : 01 42 41 23 80 AZTECA 7, Rue Sauval - 75001 Paris Tél. : 01 42 36 11 16 CIELITO LINDO 33, Rue de Charonne - 75011 Paris Tél. : 01 47 00 16 44 LA CUCARACHA 31, Rue Tiquetonne - 75002 Paris Tél. : 01 40 26 68 36 TACO LOCO 116, Rue Amelot - 75011 Paris Tél. : 01 43 57 90 24 LA TIPICA 151, Quai de Valmy - 75010 Paris Tél. : 01 40 34 39 03 4 rue Notre-Dame-des Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. SECTION CONSULAIRE même adresse ; tél. : 01 42 86 56 20 ; CONSEIL DE PROMOTION TOURISTIQUE même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; Numéro Vert : 00 800 11 11 22 66 e-mail : [email protected] MAISON DU MEXIQUE Cité universitaire, 9C boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org CONSULATS HONORAIRES Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. MEX & CO 10, Rue Dante - 75005 Paris Tél. : 01 46 34 14 12 IZRAEL 30, Rue François Miron - 75004 Paris Tél. : 01 42 72 66 23 SVD 39, Rue de Bellefonds - 16100 Cognac Tél. : 01 45 82 83 11 COULEURS DU MEXIQUE SARL (artisanat mexicain) 3 rue du Fléau - 78125 Saint Hilarion Dijon, tél.: 03 80 68 20 19 Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Marseille, tel.: 04 91 54 70 50 Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 34 41 74 40. 18 carnet de route Tlaxcala, un trésor immense Les antécédents préhispaniques de la ville de Tlaxcala remontent aux débuts du XIIème siècle, lors de l’installation de groupes chichimèques. En 1519, lorsque les Espagnols sont arrivés à Tlaxcala, il semble qu’ils aient été émerveillés par la beauté des lieux, au point que Hernán Cortés a comparé Tlaxcala à Venise et à Gênes. C’est en 1524 que la ville coloniale a été fondée, avec la construction de l’un des premiers couvents franciscains, qui a probablement servi de modèle aux édifices postérieurs. Ainsi, on considère que Tlaxcala est la ville la plus ancienne de la Nouvelle-Espagne. En nahuatl, Tlaxcala signifie « le lieu des tortillas ou pain de maïs ». Le tracé de la ville respecte le style traditionnel espagnol, l’église étant située hors de la place centrale. Cette dernière est entourée sur trois côtés d’arcades datant du XVIème siècle tandis que le dernier côté est occupé par le Palais du gouvernement, dont la construction a débuté en 1545. Il est surtout connu pour ses fresques réalisées par Desiderio Hernández Xochi- tiotzin qui relatent sur 450m2 les grands moments de l’histoire de la région. Et juste derrière ce palais, on peut admirer l’église paroissiale de San José dont la façade et les coupoles sont décorées de superbes céramiques de Talavera. La cathédrale de l’Ascension, qui à l’origine était un couvent franciscain, se trouve au sud-est de la place centrale : la façade Renaissance du temple est d’une remarquable sobriété et à l’intérieur on peut admirer le plus grand plafond à caissons en bois du pays, de style mudéjar. Le site constitue un ensemble architectural monumental avec ses chapelles, son clocher et son cloître. On remarquera la chapelle ouverte et les extraordinaires décorations de sa voûte. En outre, on peut visiter le Musée régional qui présente de façon chronologique l’histoire de la région et ses héritages culturels. A propos des musées de la ville de Tlaxcala, c’est surtout à l’époque du Porfiriat que les collections ont été enrichies et grâce aux efforts de diverses personnalités. On peut citer le Taurino qui offre un parcours à travers l’art de la tauromachie avec des maquettes, des affiches, des photographies et des objets ayant appartenu à des toreros célèbres. Le Musée national de marionnettes est unique en son genre au Mexique : il présente une superbe collection qui appartenait aux Frères Rosete Aranda, célèbres marionnettistes du XIXème siècle. Deux autres musées méritent le détour pour connaître les spécificités culturelles de la région : le Musée interactif des arts et des traditions populaires et le Musée de la mémoire. Dans le premier, on peut voir des artisans travailler sur place la poterie, la broderie ou encore le tissage. Le second, dans une démarche plus historique, replace le rôle de la région dans l’histoire générale du pays. Il ne faut pas manquer non plus la Basilique et le Sanctuaire de la vierge situé à Ocotlán, une des églises les plus étonnantes du Mexique et un important centre de pèlerinage. •