en Afrique du Sud

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en Afrique du Sud
www.colas.com
ROUTES
Le magazine du groupe Colas numéro 30 — avril 2013
Reportage
Colas
en Afrique du Sud
SOMMAIRE NUMERO 30 – AVRIL 2013
escales
06 > De la Thaïlande à la Hongrie en passant
par les Comores, les Etats-Unis et la France…
Tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
reportages
22 > Colas en Afrique du Sud.
30 > L’agence Caténaires de Colas Rail.
trajectoires
36 > Tous exercent leur métier avec passion et
nous font partager leur quotidien et leurs projets.
Portraits de collaborateurs.
colascope
46 > Organisation, ressources humaines,
nouvelles offres, produits & techniques, sites
de production… Retour sur les derniers mois
de la vie du Groupe.
en images
60 > Rencontres, visites, trophées, événements
culturels… Quelques images de l’actualité
événementielle du Groupe en France et à
l’international.
horizons
rencontres
70 > Elisabeth Couturier : «L’art contemporain
établit de nouvelles règles du jeu.»
72 > La route vue par… Claude Lelouch :
«La route est une métaphore parfaite de la vie.»
mécénat
74 > Akram Khan : DESH, le retour aux sources.
76 > Fondation Colas : exposition
«20 ans sur la route de l’art».
78 > Fondation Colas : LiFang.
Photo de couverture : vue aérienne de Chapman’s Peak Drive,
Le Cap, Afrique du Sud.
04
Hommage à Bruno Chambon,
Président-Directeur Général de Screg Ile-de-France
Normandie de 2003 à 2012
Entrepreneur, Créateur, Responsable, Bruno Chambon le fut
assurément, tout au long de son parcours dans le Groupe.
Depuis son entrée dans la société Screg jusqu’au dernier jour
où il exerça ses fonctions de Président-Directeur Général
de Screg Ile-de-France Normandie, Bruno Chambon porta
haut les valeurs du Groupe.
Entrepreneur dans l’âme et sur le terrain, passionné par
son métier, il avait un sens aigu de sa mission. Doté d’une
grande capacité d’écoute auprès de ses clients, d’un esprit
de partage constructif avec ses partenaires ainsi que
d’une force de mobilisation et d’entraînement de ses équipes,
il savait s’appuyer sur l’intelligence collective pour exploiter
des opportunités de développement.
L’esprit ouvert à l’innovation, il a remporté, au fil de ses
affectations, des succès qui illustrent ses talents de pionnier :
le lancement de l’enrobé à froid économe en énergie
Compomac dans l’ouest de la France, les réalisations à
Grenoble et Orléans des premiers chantiers de tramways,
ou encore l’obtention, il y a à peine plus d’un an, du premier
partenariat public-privé de voirie et d’éclairage urbain de
l’Hexagone, au Plessis-Robinson.
Responsable, Bruno Chambon fondait son management sur
un humanisme authentique. Il avait pour ambition de faire
progresser les équipes qui lui étaient confiées. Deux principes
gouvernaient ses relations avec ses collaborateurs : le respect
et la franchise. On comprend le vif attachement que ces
derniers lui portaient.
Homme de conviction, tourné vers les autres, fidèle et
généreux, il avait le sens de la fraternité. Animé d’un talent
inné pour la convivialité assorti d’un rire communicatif qui
emplissait l’espace, il affichait, au temps présent, un optimisme
sans faille. A peine laissait-il percer parfois une once d’anxiété
lorsqu’il évoquait l’avenir.
Au nom du Groupe et en mon nom personnel, je tenais
à exprimer ici notre profonde reconnaissance envers
Bruno Chambon. Sa personnalité et son action au service
du Groupe resteront ancrées dans nos mémoires.
Hervé Le Bouc
ROUTES N° 30 – avril 2013
éditorial 05
par Hervé Le Bouc
C
olas a bien résisté en 2012, malgré
un contexte économique difficile.
Le chiffre d’affaires du Groupe a,
en effet, progressé de 5% par rapport à 2011.
Il s’élève à 13 milliards d’euros, dont 44%
réalisés hors de France. La croissance
provient principalement de l’international, avec
une progression dans l’ensemble des zones
d’implantation à l’exception de l’Europe centrale.
Le résultat net (part du Groupe) reste solide, à
302 millions d’euros, même s’il est en baisse de
10%, en raison d’une perte dans l’activité de vente
de produits pétroliers raffinés et d’un exercice
difficile aux Etats-Unis. Le retour à l’équilibre en
Europe centrale et les bonnes performances de
l’activité routière au Canada, en France métropolitaine,
en Asie, en Australie ainsi que de l’activité ferroviaire
constituent des motifs de satisfaction.
Le carnet de commandes à fin décembre se
maintient à un niveau élevé, en hausse de 4%
par rapport à fin 2011. Parmi les multiples
contrats remportés par les filiales dans le monde
figurent des succès commerciaux importants
comme le contournement LGV de NîmesMontpellier, la rénovation et l’entretien des voiries
du centre de Londres ou encore l’extension
du métro d’Alger. Le niveau de ce carnet est
un facteur positif pour démarrer 2013.
La vigilance, la prudence et la réactivité restent
néanmoins de mise. L’environnement économique
mondial est, en effet, toujours caractérisé par
une faible visibilité. Certes, Colas devrait bénéficier
de la poursuite ou de l’achèvement de nombreux
projets en France métropolitaine, du plan fédéral
pluriannuel d’infrastructures adopté aux Etats-Unis,
d’un marché canadien toujours porteur, de bonnes
perspectives en Asie et en Australie, et de nouvelles
opportunités dans le Ferroviaire à l’international.
Mais la faible croissance de la plupart des
économies, conjuguée à la nécessité de réduire
les déficits budgétaires, devrait entraîner
une baisse des dépenses publiques.
Pour faire face à cette situation, nous devons
améliorer notre compétitivité. Dans la continuité
des nombreux efforts d’adaptation menés
avec succès ces dernières années, nous avons
donc mis en place de nouveaux plans d’action,
notamment dans l’activité de vente de produits
raffinés mais aussi aux Etats-Unis. En France
métropolitaine, la nouvelle organisation de l’activité
routière doit permettre de préparer l’avenir dans
les meilleures conditions.
Grâce au déploiement des projets M Road et
cLeanergie, Colas devrait également continuer
à progresser dans les domaines du management
et des économies d’énergie, en harmonie avec
ses valeurs Entrepreneur-Créateur-Responsable.
Début 2013, j’ai donné le coup d’envoi de la
nouvelle campagne sécurité Groupe. J’attache
une importance particulière à sa réussite. Chacun
d’entre nous, du P-dg au compagnon, doit s’impliquer
personnellement et au quotidien pour que Colas
avance résolument sur la route du zéro accident.
Ainsi Colas tient son cap, résistant contre vents
et marées, au service des enjeux de mobilité,
d’urbanisation et d’environnement de la planète.
ROUTES N° 30 – avril 2013
04 escales
06
De la Thaïlande à la Hongrie en passant
> les Comores, les Etats-Unis et la France…
par
Tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
CANADA
GRANDE-BRETAGNE
ETATS-UNIS
FRANCE
DANEMARK
HONGRIE
MAROC
THAÏLANDE
COMORES
MADAGASCAR
LA REUNION
LA REUNION
Quand
une ville nouvelle
sort de terre
Une ville nouvelle de 8 000 habitants
aux portes de Saint-Denis : un projet inédit
auquel la filiale réunionnaise GTOI participe,
avec la construction de 208 logements sociaux
sur une zone de 70 hectares. Lancée en février
2012, l’opération, baptisée «Les portes de
Beauséjour», comprend une tranche ferme
de 98 logements (deux immeubles) et une
tranche conditionnelle de 110 autres logements
(trois bâtiments). 70 compagnons ont été
mobilisés pour le gros œuvre de la première
tranche et 120 pour les corps d’état secondaires.
La livraison des bâtiments est prévue pour
fin mars 2013. Sur la zone d’aménagement
concerté (ZAC) de Beauséjour, les habitants
bénéficieront à terme de tous les services
de proximité, commerces et écoles, et
l’utilisation de modes de déplacement doux
(marche, vélo, etc.) sera favorisée.
ROUTES N° 30 – avril 2013
FRANCE
Rive droite, rive gauche
Afin de faciliter l’accès aux berges de Seine et leur réappropriation
par les Parisiens, la Ville de Paris a engagé un vaste projet de
réaménagement des quais. L’été dernier, les équipes de Colas
Ile-de-France Normandie ont réalisé, sur la rive droite, les travaux de
transformation de la voie express du quai des Tuileries en boulevard
urbain sur 800 mètres, entre la place de la Concorde et le pont Royal.
Le chantier des voies sur berge de la rive gauche a démarré à l’automne.
08 escales
FRANCE
Dunkerque : nouveau terminal méthanier
A Loon-Plage, à proximité
de Dunkerque, se déroule
depuis début 2012 l’un
des plus grands chantiers
industriels en cours en
France : la construction d’un
terminal méthanier. Le projet
comprend la création des
digues et des plateformes qui
accueilleront le futur terminal,
dont trois cuves de 190 000 m3
destinées à stocker le gaz
liquéfié livré par bateau.
ROUTES N° 30 – avril 2013
Dans un premier temps, l’agence
Lille-Dunkerque de Colas NordPicardie a construit une première
digue extérieure en enrochement,
sur une longueur de 1,7 km.
100 000 m3 de sable ont été
déblayés, 90 000 m2 de géotextile
posés et 90 000 tonnes
d’enrochements mises en place.
Afin de respecter des contraintes
environnementales fortes,
l’élaboration du planning
a tenu compte de la migration
de certaines espèces d’oiseaux.
La deuxième digue extérieure
a été réalisée en sable
enrobé de béton bitumineux.
Les équipes ont dû mettre
en œuvre 18 000 tonnes
d’enrobés sur une pente à 25% !
Un défi relevé notamment grâce
à un finisseur spécialement
conçu pour effectuer ce travail.
La mise en service industrielle
et commerciale du terminal
est prévue fin 2015.
MADAGASCAR
RN43 : désenclaver les hauts plateaux
Une piste de terre impraticable à la saison des pluies ?
Sur les hauts plateaux malgaches, à 150 km à l’ouest
de la capitale, Antananarivo, les équipes de Colas
Madagascar réhabilitent la RN43 sur 52 km entre les villes
de Soavinandriana et Faratsiho. Objectif : désenclaver
la région montagneuse et fertile d’Itasy. La fin du chantier
est prévue pour juin 2013.
10 escales
THAÏLANDE
TSS entre en piste
Thai Slurry Seal (TSS), filiale thaïlandaise de Colas, a rénové
une piste de l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok. Au
programme : rabotage des zones dégradées, mise en œuvre
de 50 000 tonnes d’enrobés, dont 12 000 tonnes d’enrobés
antikérosène, et travaux d’éclairage et de marquage. Réalisés
en pleine saison des pluies, les travaux ont été achevés avec
neuf jours d’avance sur le délai contractuel.
FRANCE
Spac sécurise
l’alimentation en gaz de l’Aveyron
Le secteur de Toulouse de l’agence Spac
Travaux Régionaux Sud-Ouest, en
collaboration avec les équipes de Spac
Grands Projets, a réalisé la pose d’un pipeline
de 11 km et la création de deux nouveaux postes
de sectionnement dans la région de Montauban
pour le compte de TIGF, société de stockage
et de transport souterrain de gaz naturel dans
le sud-ouest de la France. L’objectif de ce
chantier était de sécuriser l’approvisionnement
en gaz du département de l’Aveyron par le
doublement de la canalisation existante sur
11 km. Terminé en décembre dernier, le chantier
a mobilisé jusqu’à 90 collaborateurs. Les travaux
de voirie et réseaux divers ont été confiés
à l’agence Colas Sud-Ouest de Montauban.
Malgré un planning serré, le chantier a pu être
livré dans les délais prévus.
ROUTES N° 30 – avril 2013
escales 11
FRANCE
Sur l’autoroute du soleil
L’été dernier, en région
parisienne, l’autoroute A6
a retrouvé une seconde
jeunesse grâce à trois
chantiers réalisés par les
équipes franciliennes. Entre
Villabé et Courcouronnes (91),
une section de 3 km a été
rénovée dans les deux sens.
Exit les dalles de béton
cinquantenaires, fortement
dégradées. Après la phase
de fracturation de ces plaques
d’une épaisseur de 25 à 30 cm,
un nouveau revêtement, plus
silencieux, a été mis en œuvre.
A la clé : un meilleur confort de
roulement, plus de sécurité et
moins de nuisances sonores.
Au total, 80 à 100 collaborateurs
ont été mobilisés quatre nuits
par semaine, pendant deux mois.
Une autre section de
l’autoroute A6 a été réhabilitée
dans le Val-de-Marne.
Les travaux consistaient
principalement en la réfection
de la couche de roulement
dans le sens Paris-province
sur 3 km. Enfin, entre Evry (91)
et Fontainebleau (77), un
troisième chantier a été réalisé
avec les équipes d’Aximum.
Au programme : minéralisation
du terre-plein central, remise
aux normes des glissières
métalliques et signalisation
horizontale temporaire et
définitive.
12 escales
FRANCE
Oise : sur
les pavés… les éoliennes
Enercon GmbH, leader allemand dans la
fabrication d’éoliennes, a choisi la commune
de Longueil-Sainte-Marie (60) pour installer
sa future usine de mâts d’éoliennes en béton.
Les équipes de l’agence de Compiègne de
Colas Nord-Picardie ont réalisé une plateforme
de 144 000 m2, destinée à accueillir l’usine.
L’une des difficultés du chantier résidait dans
l’instabilité du terrain, une ancienne gravière
comblée. Un compactage dynamique a été
nécessaire pour consolider les 50 000 m2
de sol et supporter 20 000 tonnes de remblais.
Par ailleurs, les compagnons de SNB (Société
Nouvelle Brosset) ont réalisé la pose mécanique
de pavés en béton. Grâce à une machine
spécifique, jusqu´à 600 m2 de pavés ont été
posés par jour.
ETATS-UNIS
Et au milieu coule le
fleuve Susquehanna
A Sunbury, en Pennsylvanie, les équipes
de HRI ont réaménagé les berges de
la Susquehanna, le plus long fleuve de
la côte Est des États-Unis. D’une durée
de deux ans, les travaux ont consisté
en la création d’un embarcadère, d’un
quai, d’une promenade piétonne pavée
et d’un amphithéâtre.
FRANCE
Silence dans la baie des Anges
A Nice, la célèbre promenade des Anglais se refait
une beauté. Le centre Colas Midi-Méditerranée
de Nice réalise des travaux de rénovation de
chaussée sur 4 km. Objectifs : améliorer le confort
acoustique des riverains, renforcer la chaussée
de la voie lente utilisée par les bus et renouveler
la couche de roulement, notamment en prévision
du passage du Tour de France en juillet 2013.
Au total, 70 000 m2 de chaussée ont été revêtus
de l’enrobé acoustique Rugosoft®, qui permet de
diviser par cinq le bruit lié au trafic, et 15 000 tonnes
d’enrobés tièdes 3E® (environnementaux, économes
en énergie) ont été mises en œuvre de nuit.
14 escales
HONGRIE
Colas Út. près des rives du lac Balaton
La filiale hongroise Colas Út.
s’est vu confier la réalisation
d’une route de 15 km au
sud du lac Balaton. Bordé
de stations balnéaires et
thermales, le lac Balaton est
le lieu de villégiature préféré
des Hongrois et attire de
nombreux touristes étrangers.
Le chantier comportait deux
phases. Dans un premier temps,
les équipes ont réhabilité
une section de 5,6 km entre
ROUTES N° 30 – avril 2013
les villes de Tab et Lulla.
Les travaux se sont ensuite
poursuivis avec la construction
d’une nouvelle section d’une
longueur de 9,6 km entre Lulla
et la ville de Balatonendréd.
Parmi les particularités du
chantier, on citera la mise
en œuvre d’enrobés à froid.
Cette nouvelle infrastructure
routière permet désormais
de rejoindre l’autoroute M7
et le lac Balaton. Elle devrait
contribuer au renouveau
économique et touristique
de la région. Cette réalisation
confirme le savoir-faire des
filiales de Colas en Hongrie.
FRANCE
Metz parie sur le BHNS
escales 15
Depuis 18 mois, deux lignes de bus à haut niveau
de service (BHNS), soit 17 km de voies en site propre,
sont en cours de réalisation dans l’agglomération messine.
Les équipes de Colas Est aménagent une section de 6 km,
reliant le centre Pompidou au boulevard de la Solidarité.
Aximum et Smac participent également au chantier.
FRANCE
Le viaduc de
Bellegarde fait peau neuve
Trente ans après sa mise en service, le viaduc
de Bellegarde s’offre une cure de jouvence.
Objectif : renforcer la résistance de la chaussée
aux changements de température. Les opérations
d’étanchéité ont été confiées par le maître
d’ouvrage, Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc
(ATMB), à l’agence Smac d’Annecy. Le choix
du revêtement s’est porté sur le procédé
Baryphalte® Pont, conçu par Smac et composé
d’une feuille bitumineuse préfabriquée Baryprène®
30 A, produite par Axter, et d’une couche
d’asphalte basse température. Cette technique
est particulièrement adaptée aux superstructures
et aux ouvrages d’art. Grâce à une mise en
œuvre mécanisée, l’agence d’Annecy a rénové
les quelque 11 000 m² de chaussée du tablier
nord en cinq jours seulement et ce, en une seule
passe de 7 mètres de large. Le tablier sud sera
livré en août 2013.
ROUTES N° 30 – avril 2013
16 escales
GRANDE-BRETAGNE
Réfection de haut vol à Gatwick
Colas Ltd a réhabilité la piste
principale d’envol et deux
taxiways de l’aéroport
londonien de Gatwick. Pour
ne pas perturber le trafic aérien
du deuxième plus grand aéroport
du Royaume-Uni, les équipes
ont travaillé de nuit entre 22h30
et 4 heures du matin. Au total,
56000 tonnes d’enrobés
ont été mises en œuvre sur
la piste et les deux taxiways,
d’une longueur de 3 350 mètres.
ROUTES N° 30 – avril 2013
Pour ce chantier, Colas Ltd
a investi dans un nouveau poste
d’enrobage mobile, d’une
capacité de 300 tonnes par
heure, qui permettra également
de répondre aux besoins d’autres
chantiers aéroportuaires. Sur
les taxiways, près de 23000 m2
de produit antifissures GlasGrid®
ont été mis en œuvre. Cette grille
de renfort exploite les qualités
de la fibre de verre et se révèle
particulièrement efficace pour
les zones fortement sollicitées
telles que les pistes d’aéroport.
Grâce à son expérience dans
le domaine aéroportuaire,
Colas Ltd a pu livrer le chantier
dans les délais, à la satisfaction
du client.
FRANCE
Colas Sud-Ouest
sur la Brèche
250 : c’est le nombre d’allers et retours
en hélicoptère effectués pour transporter
le matériel et les matériaux nécessaires
au chantier réalisé par une équipe de
Colas Sud-Ouest au cirque de Gavarnie,
dans les Pyrénées. Les travaux ont
consisté en la construction d’une station
d’épuration et d’un ouvrage de captage
d’eau pour alimenter le refuge de la
Brèche de Roland, situé à 2 600 mètres
d’altitude. La fosse en béton de la station
a été recouverte de pierres afin de
ne pas dénaturer le paysage. Et, pour
ne pas trahir le passage de l’équipe
dans ce lieu classé au Patrimoine
mondial de l’Unesco, les cailloux ont
été repositionnés dans le bon sens !
COMORES
41 kilomètres de routes
réhabilitées
Après dix années d’absence aux Comores, Colas
a démarré quasi simultanément trois chantiers
routiers sur trois îles de l’archipel. Commencés
en avril dernier, les travaux de réfection du
contournement de la capitale, Moroni, en
Grande Comore, ont été achevés en décembre.
A quelques kilomètres au sud, sur l’île de Mohéli,
les équipes ont réhabilité une section routière
de 9 km entre Miringoni et Ouallah. Enfin, sur l’île
d’Anjouan, la route reliant l’aéroport de Ouani à
Hombo a été rénovée sur une longueur de 17 km.
escales 19
DANEMARK
Aéroport d’Aalborg : deux pistes rénovées
L’été dernier, les équipes de Colas Danmark ont réalisé de
nuit la réfection de deux pistes de l’aéroport civil et militaire
d’Aalborg (Jutland). La réhabilitation de la piste principale, longue
de 2 360 mètres et large de 46 mètres, a nécessité l’utilisation
de 8 finisseurs et 16 compacteurs. Au total, une centaine de
collaborateurs ont été mobilisés.
FRANCE
Viaduc du
Vicoin : priorité à la sécurité
Dans le cadre de la réhabilitation du
viaduc du Vicoin, situé sur l’autoroute A81
à proximité de Laval (Mayenne), le
remplacement des dispositifs de retenue
poids lourds sur une longueur de 1 200 mètres
a été réalisé par l’établissement Aximum de
Basse-Normandie-Anjou. Afin de respecter
les délais impartis, les équipes ont posé
plus de 65 mètres de barrières par jour.
Sur ce chantier situé à 35 mètres de hauteur,
un garde-corps provisoire avait été installé
pour assurer la sécurité des compagnons,
équipés par ailleurs de harnais. Chez Aximum,
la prévention contre les accidents n’est pas
un vain mot.
ROUTES N° 30 – avril 2013
20 escales
CANADA
Chantier
titanesque à Calgary
Située à proximité de l’aéroport
international de Calgary, en
Alberta, une nouvelle plateforme
logistique ferroviaire intermodale,
d’une superficie de 280 hectares,
a été aménagée par les équipes
de Standard General Inc. - Calgary,
filiale de ColasCanada. Sa construction
a nécessité des moyens hors
normes. Au total, 2,3 millions de m3
de terrassement ont été réalisés,
750 000 tonnes de granulats
utilisées, 120 000 m2 de revêtement
mis en œuvre et 24 km de rails
posés. Le chantier a été livré dans
les temps au client, Canadian National
Railway, pour une mise en service
début 2013. FRANCE
Vétraz-Monthoux se refait une beauté
L’agence de Bonneville de Colas Rhône-Alpes Auvergne a
réalisé, pour la commune de Vétraz-Monthoux, des travaux
de réaménagement de voiries. Des enrobés ont notamment
été mis en œuvre sur les routes d’Hauteville et des Hutins.
MAROC
Un tramway nommé Casablanca
La première ligne de tramway de Casablanca a été inaugurée
le 12 décembre dernier, en présence du roi du Maroc,
Mohammed VI, et d’une délégation française conduite par
le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Longue de 31 km,
cette ligne relie désormais les quartiers est de la métropole
à ceux du sud-ouest en passant par le centre-ville. Le lot n° 2,
soit une section de 9 km, a été réalisé par Colas Rail et les
filiales routières marocaines du Groupe. Les travaux ont
porté sur le génie civil, la pose de rails, le revêtement de
la plate-forme et la création de trois stations de l’hypercentre.
Au total, 250 collaborateurs ont été mobilisés.
22 reportages
Colas en
Afrique du Sud
Présent dans ce pays depuis 2000, Colas y
exerce des activités principalement industrielles
de fabrication d’émulsions de bitume et de bitumes modifiés. En 2012,
Colas South Africa a acquis 50% du capital de Dust-A-Side, société
sud-africaine spécialisée dans l’entretien des pistes sur les sites miniers.
Reportage du Cap à Durban, en passant par Pretoria et Johannesburg.
AFRIQUE DU SUD
SITE DE CHAMDOR
Rénovées en 2012, les usines
d’émulsions et de bitumes
modifiés situées à Chamdor,
près de Johannesburg, ont
chacune une capacité de
production de 30 tonnes par
heure et fonctionnent intégralement
en mode automatique.
reportages 25
> SUPERFICIE :
AFRIQUE DU SUD
1 221 000 km2
> POPULATION :
51 millions d’habitants
Chamdor
Pretoria
Johannesburg
Bethal
Bloemfontein
Durban
Le Cap
> PRINCIPALES VILLES :
Pretoria (capitale
administrative), Le Cap
(capitale législative),
Johannesburg
et Durban
> MONNAIE :
Rand sud-africain
P
remière étape du
voyage : Le Cap,
c i t é m è re d e
l’Afrique du Sud.
Située dans le
sud-ouest du
pays, à une cinquantaine de
kilomètres du cap de BonneEspérance, cette destination
très prisée des touristes pour son
architecture et ses paysages
abrite le siège social de Colas
South Africa depuis douze ans.
«L’entreprise a été créée en 2000,
à la suite de la reprise des activités
“liants” de Murray & Roberts, précise Thierry Madelon, directeur
de Colas South Africa. Aujourd’hui,
notre activité s’étend de l’importation, du stockage, de la com-
mercialisation et de la transformation de bitumes à la mise en
œuvre d’enrobés coulés à froid et
de coulis bitumineux.» Vaisseau
amiral de Colas en Afrique australe, Colas South Africa gère
également les entités de Colas
présentes en Zambie et en
Namibie. La filiale emploie
300 personnes et a gagné, en
douze années de présence, une
solide réputation grâce à son
savoir-faire industriel.
Un vaste territoire
Sur le site des usines d’émulsions et de bitumes modifiés de
Chamdor, près de Johannesburg,
règne une effervescence de fin de
chantier. «Entièrement rénovées
«L’activité de Colas South Africa
s’étend de l’importation, du stockage,
de la commercialisation et de la
transformation de bitumes à la mise
en œuvre d’enrobés coulés à froid
et de coulis bitumineux.»
Thierry Madelon, directeur de Colas South Africa
> LANGUES
OFFICIELLES :
anglais,
afrikaans, zoulou,
xhosa, swazi, ndébélé,
sotho du Nord, sotho
du Sud, tswana, venda,
tsonga-shangaan
> 9 PROVINCES :
Cap-Oriental, EtatLibre, Cap-Occidental,
KwaZulu-Natal,
Gauteng, Nord-Ouest,
Cap-du-Nord, Limpopo
et Mpumalanga
en 2012, elles ont toutes deux
une capacité de production de
30 tonnes par heure et fonctionnent intégralement en mode
automatique», explique Herman
Groenewald, chef de centre. Ici,
un camion quitte l’usine, direction
le parc national Kruger, à quelque
500 km. Chaque année, Colas
South Africa fournit des enrobés
coulés à froid pour les pistes de
ce parc naturel de 20 000 km2,
qui abrite la plus grande réserve
animalière d’Afrique du Sud. «En
raison de la taille du pays, grand
comme deux fois la France, il n’est
pas rare que nos équipes du Cap
effectuent des livraisons à 700 kilomètres, et que notre agence de
Durban livre à 2 000 kilomètres
au nord, jusqu’en Namibie…»,
observe Thierry Madelon.
Colas South Africa exerce
son activité sur l’ensemble du territoire, et au-delà, au travers de
trois agences situées au Cap, à
Johannesburg et à Durban. La
filiale compte également trois
usines d’émulsions, quatre usines
de bitumes modifiés ainsi que
trois dépôts de bitume. En 2012,
ROUTES N° 30 – avril 2013
MINE DE STEENKOOL SPRUIT
Les équipes de Dust-A-Side
sont chargées de l’entretien
de 400 000 m2 de routes
permanentes de cette mine
de charbon, située dans
la province du Mpumalanga.
Colas South Africa a produit
60 000 tonnes d’émulsions et
42 000 tonnes de bitumes modifiés.
Les équipes de Colas South Africa
disposent en outre de trente répandeuses et de dix machines à ECF
(enrobés coulés à froid).
Premières importations
de bitume en vrac
En novembre 2011, Tasco 1, l’un
des navires bitumiers de Tipco, filiale
thaïlandaise de Colas, faisait son
entrée dans le port de Durban. Une
étape importante pour Colas South
PETER MUNZHELELE,
Conducteur d’engin (Colas South Africa)
Le plaisir d’être à la manœuvre
En ce jour de décembre, Peter a le sourire.
Non seulement il fête ses 60 ans, mais
en plus, il est à la manœuvre au volant
de «son» camion, une répandeuse
de 6 mètres de large flambant neuve.
Depuis dix ans, Peter Munzhelele est
conducteur d’engin chez Colas South Africa.
«C’est un vrai plaisir de se lever le matin
pour aller travailler, surtout avec le matériel
ultramoderne dont nous disposons»,
confie Peter. Toujours pressé de remonter
dans son camion, Peter procède à deux,
trois réglages et se remet en route pour
rejoindre un chantier d’entretien.
ROUTES N° 30 – avril 2013
Africa, qui réalisait ainsi la première
importation de bitume en vrac de
l’histoire du pays. «Cette année-là,
l’Afrique du Sud a connu une pénurie
de bitume pendant la période de
forte consommation, de septembre
à avril, explique Thierry Madelon. La
capacité de production du pays
était insuffisante pour répondre à
la hausse de la demande. Grâce à
la collaboration de Tipco, de la
direction Bitumes au siège de
Boulogne en France, de la direction
Technique et de la direction générale
Internationale, une solution a pu
être apportée.» Forte de ce succès,
Colas South Africa a renouvelé
l’expérience, quelques mois plus
tard, avec une nouvelle importation
de bitume, au Cap cette fois-ci.
Le marché des miniers
Rendez-vous à Pretoria, au siège
social de Dust-A-Side. En 2012,
Colas South Africa a acquis 50% du
reportages 27
capital de cette société sud-africaine
spécialisée dans le traitement des
poussières sur les sites miniers et
l’entretien des pistes. Créée en 1976,
Dust-A-Side a développé un procédé basé sur une stabilisation des
pistes à l’émulsion de bitume, permettant de rabattre les poussières.
L’entreprise travaille exclusivement
pour les acteurs miniers et intervient
sur une cinquantaine de mines (à ciel
ouvert ou souterraines), principalement en Afrique du Sud, en Namibie,
en Zambie, au Botswana, au Chili et
en Australie. «Colas fournissait déjà
des émulsions de bitume à Dust-ASide en Australie et en Zambie»,
précise Thierry Madelon. Cette
acquisition s’inscrit dans la stratégie
de Colas de développer une offre
globale destinée aux infrastructures
minières (lire article p. 53).
Un procédé reconnu
Au cœur de la mine de charbon
de Steenkool Spruit, dans la province du Mpumalanga, les équipes
de Dust-A-Side s’affairent. Depuis
trois ans, elles sont chargées de
l’entretien de 400 000 m2 de routes
permanentes du site. L’émulsion de
bitume utilisée dans le cadre du
procédé mis en œuvre est produite
dans l’usine de Bethal, située à
150 km de Johannesburg. Dans un
premier temps, la route est profilée
à l’aide d’une niveleuse, puis la
surface préparée est scarifiée de
telle sorte que l’émulsion de bitume
se mélange correctement. Après la
mise en œuvre du produit, la chaussée est aplanie puis compactée.
«La gestion des poussières est
un enjeu majeur pour les acteurs
miniers, explique Nico van den Berg,
responsable projets pour Dust-ASide dans la région du Mpumalanga.
Outre les risques d’accidents
engendrés par le manque de visibilité, la poussière endommage les
filtres des véhicules, la mécanique,
les pneus. En contrôlant les émissions de poussières, notre procédé
permet à la fois d’améliorer la
GEORGE MOJAKI,
Responsable qualité (Dust-A-Side)
L’obsession de la qualité
La voix est douce. Le débit
rapide laisse, quant à lui, poindre
l’expérience. Depuis 2004,
George Mojaki officie dans
le laboratoire de l’usine de
production d’émulsions de bitume
de Dust-A-Side, à Bethal. D’abord
comme contrôleur qualité, puis
comme responsable qualité. Ses
missions ? «Je m’assure au jour le
jour que la qualité de nos produits
bitumineux correspond aux
attentes de nos clients miniers.»
Sa plus grande fierté ? «Le jour
où nous avons fini par trouver
le produit de base compatible
avec tous les types d’eau et qui
nous a permis de fabriquer une
émulsion de bitume utilisable
pour toutes les mines.»
RABATTRE LES POUSSIERES
Le procédé développé
par Dust-A-Side repose sur
une stabilisation des pistes
à l’émulsion de bitume.
ROUTES N° 30 – avril 2013
28 reportages
sécurité sur les pistes et d’allonger la durée de vie du matériel
roulant.» Autres avantages : d’une
part, les opérations conduites par
Dust-A-Side n’entravent pas l’exploitation de la mine; d’autre part,
le passage des camions qui
empruntent les routes fraîchement
entretenues finalise le processus
de compactage. Enfin, «notre produit garantit également l’imperméabilité des chaussées et
empêche la pollution des sols»,
conclut Nico. Tous ces savoir-faire,
reconnus par les acteurs miniers
depuis près de trente ans, ont
permis à Dust-A-Side de devenir
leader de la maintenance des
routes minières permanentes.
Essai transformé
«Grâce à l’expérience de DustA-Side, Colas va pouvoir développer son expertise auprès du
secteur minier, souligne Thierry
«Grâce à l’expérience de Dust-A-Side,
Colas va pouvoir développer son
expertise auprès du secteur minier.»
Thierry Madelon, directeur de Colas South Africa
Madelon. Cette nouvelle activité
permet également de compenser
les fluctuations du marché routier
en Afrique du Sud.» Et Johan
Geyser, directeur des opérations
de Dust-A-Side, d’ajouter : «Colas
nous apporte un support technique, un produit de qualité et la
sécurité de l’approvisionnement
en bitume.» En somme, une collaboration gagnante. Preuve, s’il en
était besoin, plusieurs joint-ventures sont d’ores et déjà en cours
de développement entre d’autres
entités du Groupe dans le monde
et Dust-A-Side, par exemple aux
Etats-Unis, au Maroc, en Indonésie
ou en Nouvelle-Calédonie.
> ACQUISITION
> COLAS SOUTH AFRICA
300
3
collaborateurs
agences
(Le Cap, Johannesburg
et Durban)
3
4
EN BREF
usines
d’émulsions
usines
de bitumes modifiés
ROUTES N° 30 – avril 2013
«Dust-A-Side est particulièrement exigeant en matière de
sécurité, ajoute Thierry Madelon.
Depuis 2008, l’entreprise totalise plus de 4,4 millions d’heures
travaillées sans accidents. La sécurité, indispensable pour travailler
avec les miniers, est une valeur
complètement intégrée dans la
culture de Dust-A-Side.»
60 000
tonnes d’émulsions
produites en 2012
42000
tonnes de bitumes modifiés
produites en 2012
3
30
10
dépôts de bitume
répandeuses
machines à ECF
(enrobés coulés à froid)
50%
du capital de Dust-A-Side
a été acquis par Colas South
Africa en 2012.
Créée en 1976, Dust-A-Side
a développé un procédé basé
sur une stabilisation des pistes
à l’émulsion de bitume, permettant
de rabattre les poussières.
L’entreprise travaille exclusivement
pour les acteurs miniers et
intervient sur une cinquantaine
de mines, principalement
en Afrique du Sud, en Namibie,
en Zambie, au Botswana, au Chili
et en Australie.
SUR LA ROUTE DE KRUGERSDORP
Les enrobés coulés à froid mis
en œuvre sur cette route près
de Johannesburg ont été fournis
par Colas South Africa.
30 reportages
FRANCE
> L’AGENCE CATENAIRES DE COLAS RAIL
Cergy-Pontoise
Paris
Trappes
Ambérieu-enBugey
Lyon
• 300 collaborateurs
• 3 centres de travaux (Trappes, Lyon et Toulouse)
• 4 bureaux d’études (Cergy-Pontoise, Trappes,
Lyon et Toulouse)
• 1 atelier de fabrication de ferrures caténaires
(Ambérieu-en-Bugey)
Toulouse
L’agence Caténaires de Colas Rail est spécialisée
dans la conception, la réalisation et la maintenance
des lignes de traction électriques (caténaires et lignes aériennes
de contact). Des lignes à grande vitesse aux lignes régionales,
des tramways aux RER, plongée dans le monde de la caténaire.
FRANCE
L’agence Caténaires
de Colas Rail
B
asée à CergyPontoise, en banlieue parisienne,
l’agence Caténaires de Colas
Rail est présente
sur l’ensemble du territoire avec
trois centres de travaux à Trappes,
Lyon et Toulouse, et quatre bureaux
d’études. Cette organisation
décentralisée permet aux équipes
d’être mobiles et d’opérer aux
quatre coins de la France. L’agence
exerce également son activité à
l’international, comme récemment
au Maroc. Qu’ils durent une journée
ROUTES N° 30 – avril 2013
ou plusieurs années, les chantiers
de caténaires sont très divers :
ils peuvent concerner l’électrification de lignes nouvelles (ex. :
LGV Est européenne) ou existantes, le remaniement d’équipements usés (ex. : RER A en région
parisienne), ou encore l’installation de lignes aériennes de
contact (LAC) pour les tramways
(ex. : Brest, Le Mans, Paris, etc.).
«Les travaux de remaniement
représentent notre fonds de commerce. Ils ont lieu majoritairement
en région parisienne», souligne
Denis Blondel, directeur de
l’agence Caténaires de Colas Rail.
La particularité du métier ? «La
caténaire est un métier compliqué
et exigeant, poursuit-il. Nous
devons souvent partir d’une feuille
blanche pour réaliser les études
techniques. Quant à nos équipes
travaux, elles interviennent la
plupart du temps en fin de chantier ou dans des environnements
urbains.» Les clés de la réussite :
rigueur et précision.
Des milliers d’heures d’études
21 000 heures. Depuis plus
d’un an, le bureau d’études de
LGV EST EUROPÉENNE :
UNE BELLE RÉFÉRENCE
En avril 2007, le TGV
pulvérisait le record du
monde de vitesse sur rail
(574,8 km/h), sur une section
de la LGV Est européenne
construite par Colas Rail
et dont les 122 km de
caténaires avaient été
posés par les équipes
de l’agence Caténaires.
TRAMWAY T2
(HAUTS-DE-SEINE)
Avant la mise en service
du tramway, les équipes de
Colas Rail effectuent les
derniers réglages de la ligne
aérienne de contact (LAC).
reportages 33
DEFINITION
Une caténaire est un ensemble constitué de fils
de cuivre et comprenant au moins un fil porteur
et un fil de contact. Cet ensemble soutient
le fil d’alimentation électrique installé au-dessus
des voies et qui fournit du courant aux trains
électriques. L’énergie est transmise du fil de
contact au train par l’intermédiaire d’un pantographe,
bras articulé situé au-dessus de la locomotive.
Il existe deux types de courants : 1 500 volts
en courant continu et 25 000 volts en courant
alternatif. La hauteur des caténaires oscille
entre 4,31 mètres minimum (sous les ponts-routes
et les tunnels) et 6,20 mètres maximum (aux
passages à niveau, notamment).
l’agence Caténaires de CergyPontoise ne ménage pas ses efforts
pour finaliser les carnets de montage nécessaires au lancement des
travaux de modernisation de la
ligne ferroviaire Sillon Alpin Sud
(SAS). Remporté en groupement
en décembre 2011, le projet comprend notamment l’électrification
en 25 kV 50 Hz des 80 km de ligne
entre Valence et Moirans. Une
équipe de dix personnes a été
mobilisée parmi la quarantaine
que compte le bureau francilien
tandis qu’une partie des études a
été sous-traitée au bureau lyonnais.
Première étape : la reconnaissance sur le terrain. «Elle est primordiale. Elle consiste à effectuer
des relevés sur site et à noter les
points spéciaux de la ligne : ponts,
viaducs, bâtiments à proximité de
la voie ou passages à niveau,
explique Michel Dubois, responsable études du projet. Nous analysons le tracé de la voie ferrée,
la présence de zones ventées, etc.
En somme, tous les éléments qui
ABDESSAMAD MOUTAWAKIL,
Responsable d’études techniques (agence Caténaires
de Colas Rail, bureau d’études de Cergy-Pontoise)
Les études de caténaires :
une course contre la montre
Du trolleybus à la LGV, Abdessamad
Moutawakil connaît (presque) tout sur
la caténaire. Impossible pour lui de choisir
une référence plus qu’une autre, tant les
projets auxquels il a participé l’ont tous
passionné. C’est en 2001, après une licence
en mécanique, qu’il rejoint le monde de
la caténaire comme dessinateur-projeteur.
Huit ans plus tard, Abdessamad est devenu
responsable d’études techniques et
encadre une dizaine de personnes. «Je dois
produire l’ensemble des études techniques,
intégrant les coûts et les délais, tout en
proposant de nouvelles solutions. Je suis
également le garant de la conformité
des études.» La qualité indispensable ?
«Un sens pointu de l’organisation !»
ont un impact sur le positionnement et l’installation de la caténaire.» A partir de ces relevés, les
plans d’exécution sont élaborés :
plans de piquetage, carnets de
montage, etc. Délivrés par le
bureau d’études, parfois après
plusieurs milliers d’heures de travail, comme sur le projet du Sillon
Alpin Sud, ces documents détaillent
notamment la position exacte des
poteaux ainsi que le matériel et
les quantités précises à utiliser.
Les équipes peuvent alors commencer les travaux. Au total, près
de 2 500 poteaux, 150 km de
câbles porteurs et 140 km de fils
de contact seront nécessaires
pour l’électrification du Sillon Alpin
Sud. Les travaux, qui ont débuté
en janvier 2013, devraient prendre
fin en janvier 2014. «Il s’agit d’une
très belle référence pour l’agence,
souligne Christian de Vimal, directeur des contrats. L’électrification
permettra notamment aux TGV
d’emprunter la ligne.»
Précision et sécurité
35 km de caténaires tendues
à 1,2 tonne. Ni plus, ni moins et ce
de façon identique sur tout le tracé
du tramway de Brest. La pose
de la ligne aérienne de contact
(LAC) a été réalisée à l’aide d’un
dérouleur et d’un camion rail.
ROUTES N° 30 – avril 2013
TRAMWAY DE BREST
Sur le tramway de Brest,
35 km de ligne aérienne
de contact ont été posés
à l’aide d’un dérouleur et
d’un camion rail.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Lentement, la nacelle s’élève
pour atteindre les haubans fixés
aux poteaux, à 6,20 mètres de
hauteur. A son bord, deux techniciens positionnent à la main le
câble pendant que le dérouleur
ROUTES N° 30 – avril 2013
recule en lâchant du fil. L’opération s’effectue à vitesse
constante et par «tirs», c’est-à-dire
sur des longueurs variant de 1 à
1,6 km. Une fois la ligne aérienne
de contact déroulée interviennent
Une caténaire n’est pas un simple
bout de fil électrique tiré entre
deux points. Même en ligne
droite, la caténaire forme des
«zigzags» entre les poteaux.
L’objectif est d’éviter une usure
prématurée du pantographe (bras
articulé situé au-dessus de la
locomotive). En effet, si la
caténaire était strictement droite,
le point de frottement du
pantographe sur la caténaire
serait toujours le même, ce qui
provoquerait une usure rapide de
l’archer. La caténaire étant posée
en zigzag, le point de contact
du pantographe sur la caténaire
est modifié en permanence.
les réglages. «Les procédures de
montage et de réglage d’une
caténaire sont le résultat d’une
bonne coordination entre tous
les membres de l’équipe travaux
- chauffeur, caténairistes, etc. - et
de plusieurs années d’expérience», confie Denis Blondel. Les
chantiers de caténaires peuvent
compter jusqu’à quinze personnes et comportent des enjeux
de sécurité importants : travail en
hauteur, risques électriques,
gestion de la circulation routière,
de la sécurité des collaborateurs
et des usagers. Pour sécuriser et
faciliter les installations de caténaires et renforcer leur qualité,
Colas Rail a développé des outils
spécifiques : implantation des
supports à l’aide de GPS, utilisation d’une pelle équipée d’une
pince de préhension orientable,
A CASABLANCA (MAROC)
Dans le cadre des travaux
de rénovation de la gare
de Casa-Port, les équipes
de l’agence Caténaires de
Colas Rail sont chargées
des études techniques et des
travaux de pose des caténaires.
dérouleur spécifique pour tirer
simultanément le câble porteur et
le fil de contact, etc.
Inauguré en juin 2012, le
tramway de Brest s’ajoute à la
longue liste de références de
l’agence : tramways de Bordeaux,
Le Mans, Strasbourg, T1, T2, T3,
T7 de Paris, Angers, Valenciennes,
Charleroi, Clermont-Ferrand,
Besançon, etc. «Le succès de ces
opérations repose bien entendu
sur la rigueur, la précision et l’efficacité de l’organisation, conclut
Denis Blondel. Mais, avant tout,
l’expérience et la préparation
sont essentielles. En matière de
caténaire, il n’y a pas de place pour
l’improvisation !»
BENOÎT LEMERCIER,
Chef de projet (agence Caténaires de Colas Rail, centre de Trappes)
A l’école de la caténaire
L’immersion de Benoît Lemercier dans
la caténaire chez Colas Rail débute en
2009. Embauché comme aide-conducteur
de travaux après un stage ingénieur de
six mois, il commence par un chantier
de remaniement sur les tramways
parisiens. Fin 2010, direction Brest, pour
participer à l’aventure du tramway en
tant que chef de projet. Au programme :
prévoir les ressources en matériel et
manager les équipes. «Ce fut une belle
aventure, riche en défis, surtout pour
quelqu’un de jeune comme moi. Mon
expérience sur le tramway de Brest
m’a aidé à gagner en autonomie avant
d’attaquer le tramway du Mans.» Ses
projets pour l’avenir ? «Pourquoi pas
une LGV ou du 1 500 volts (RER) ?»
ROUTES N° 30 – avril 2013
04 trajectoires
36
escales
Ils et elles sont directeur, chef de chantier
ou> conducteur d’engin… Tous exercent
leur métier avec passion et nous font partager
leur quotidien et leurs projets.
GRANDE-BRETAGNE
FRANCE
GUADELOUPE
SINGAPOUR
MADAGASCAR
vie professionnelle
“a étéMaextraordinaire
”
FRANCIS AZZOLINI
CHEF DE SECTEUR
COLAS MADAGASCAR
MADAGASCAR
A 66 ans, Francis Azzolini est un homme
comblé par cinquante années d’une carrière
passionnante. Retour en 1962. Il intègre Colas
Madagascar en tant que mécanicien à Antananarivo,
où son père travaille également comme chef
d’atelier. Guidé par sa soif de connaissances,
Francis commence à s’intéresser aux chantiers.
En 1974, il devient chef de chantier. Son périmètre
d’opération s’étend au-delà de Madagascar, à
Mayotte et aux Comores. En 2005, il est nommé
chef de secteur à Madagascar et dans l’Océan
Indien. «Colas m’a fait confiance. Je m’estime
chanceux d’avoir eu une telle carrière sans avoir
fait d’études. Colas Madagascar est une grande
entreprise qui nous offre les moyens techniques
et financiers pour réussir et travailler dans les
meilleures conditions.» Pilote d’avion privé à ses
heures perdues, Francis s’apprête à amorcer un
virage important : son départ à la retraite en juin
2014. «Après une vie professionnelle extraordinaire,
une année ne sera pas de trop pour m’y préparer.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
trajectoires 37
“ J’ai répondu à l’appel des travaux publics ”
ISABELLE COUSTY
CONDUCTEUR D’ENGIN ET
COMPAGNON DE LA ROUTE
COLAS SUD-OUEST
FRANCE
D’aussi loin qu’elle s’en
souvienne, Isabelle Cousty
a toujours voulu travailler
dans l’univers des travaux
publics. Sa passion pour les
engins de chantier est née
dans l’entreprise familiale, où
elle observe son père à l’œuvre.
Poussée en outre par son
envie de travailler en extérieur,
Isabelle se lance. Son CAP de
conducteur d’engin en poche,
elle décide d’ajouter de nouvelles
cordes à son arc et passe
successivement les permis
de conduire poids lourds et
super-poids lourds. En 2000,
elle intègre comme conducteur
d’engin l’entreprise Macovi,
qui rejoint Colas Sud-Ouest
en 2004. Mini-pelle ou pelle
à chenille de 21 tonnes, des
terrassements aux finitions,
Isabelle aime la polyvalence
de son métier. «Il faut savoir
s’imposer dans ce monde
masculin, confie-t-elle. J’y suis
parvenue assez vite, au point
même de devenir la mascotte
de mon équipe !» En 2012,
elle intègre l’Ordre des
Compagnons de la Route.
Une reconnaissance du Groupe
qu’elle peut raccrocher à un
palmarès déjà bien rempli grâce
à son titre de championne
de France de force athlétique.
Sportive, donc. Une qualité
utile aussi bien en compétition
que sur les chantiers.
ROUTES N° 30 – avril 2013
38 trajectoires
“ Le Groupe encourage la mobilité entre les filiales ”
ERIC BLANC
CHEF DE SECTEUR ETANCHEITE
SMAC
FRANCE
Après quatorze ans au service
de la Route chez Colas,
Eric Blanc a intégré Smac
en janvier dernier. Un nouveau
métier – l’Etanchéité – et une
nouvelle filiale, qu’il découvre à
l’occasion d’une mobilité interne.
Afin de soutenir le projet
professionnel de son épouse,
Eric souhaitait rejoindre la région
Centre. Chef de secteur au sein
de l’agence Paris Nord de Colas
ROUTES N° 30 – avril 2013
Ile-de-France Normandie
depuis 2009, il fait part de son
projet à son chef d’agence et
au DRH de la filiale. Après avoir
obtenu le soutien de sa
hiérarchie en janvier 2012, Eric
rencontre le service Mobilité du
Groupe quelques semaines plus
tard. Le processus «mobilité»
s’enclenche alors : son profil
intéresse différents chefs
d’agence de Colas Centre-Ouest,
les premiers contacts sont pris,
puis les recherches sont élargies
aux autres métiers du Groupe.
Peu familier du métier de
l’étanchéité, Eric Blanc saisit
l’opportunité de rejoindre
l’agence Smac de Châteauroux,
où ses solides compétences
en relations commerciales
et en management constituent
des atouts. «Colas a encouragé
ma démarche de mobilité au sein
du Groupe. Les collaborateurs
de Smac m’ont très bien accueilli
et me donnent volontiers un
coup de main sur les aspects
techniques spécifiques à l’activité.
Il y a de véritables passerelles
à exploiter entre les filiales :
Colas est une grande famille !»
trajectoires 39
“ La confiance a été la clé de mon parcours ”
PATRICIA TURPIN
GESTIONNAIRE
ADMINISTRATION ET PAIE
COLAS NORD-PICARDIE
FRANCE
Résumer quarante années
de carrière dans la même
entreprise en un mot ?
Patricia Turpin n’en voit qu’un
seul : la confiance. Celle que
lui ont accordée ses responsables
et celle qu’elle a su instaurer
avec ses collaborateurs tout
au long de sa carrière. Patricia
intègre Screg Nord-Picardie
en 1974 en tant que secrétaire.
L’entreprise lui offre des
possibilités d’évolution pour
valoriser son diplôme de
comptabilité. Elle devient agent
administratif puis comptable
d’agence avant d’être nommée
cadre RH en 2004. Aujourd’hui,
elle est responsable de toutes
les procédures administratives
(gestion des contrats, des
formations, des paies, etc.) pour
260 collaborateurs, répartis dans
quatre établissements. «Le matin,
je sais ce que j’ai à faire car j’ai
des délais à respecter… mais
la journée est souvent ponctuée
d’imprévus ! Des collaborateurs
en quête de conseils peuvent
venir me voir à tout moment…
et mon planning s’en trouve
chamboulé. Mais qu’importe,
c’est un beau témoignage de
confiance. Je pars dans quelques
mois, alors je tiens à leur
souhaiter à tous bonne route.»
Reste à Patricia à transmettre à
sa remplaçante toutes les ficelles
du métier avant de se consacrer
à son petit-fils… et, pourquoi
pas, aux 1 800 habitants de
sa commune !
ROUTES N° 30 – avril 2013
40 trajectoires
“ L’expatriation est une école de la vie ”
ETIENNE GRONDIN
CONDUCTEUR DE TRAVAUX
SPAC
FRANCE
Etienne Grondin a toujours
eu soif de découvertes et de
grands espaces. Une passion
qui l’a conduit, pour effectuer
son stage de fin d’études,
jusqu’au village de Maripasoula,
en Guyane, à trois jours de
pirogue du littoral. «J’étais chargé
de la construction d’un château
d’eau. Dans un lieu aussi isolé,
la logistique devient vite une
ROUTES N° 30 – avril 2013
contrainte : une pièce peut
mettre plusieurs semaines à
arriver !» De retour en métropole,
il effectue un rapide passage
dans l’Aisne, où il se forme au
métier de conducteur de travaux,
avant de revenir en Guyane.
Il intègre alors le Groupe et
participe notamment à la création
d’une agence spécialisée dans
les canalisations. Sept ans plus
tard, Etienne rejoint l’agence
Dunkerque de Spac, où il
prend la relève d’un collègue
partant à la retraite. Un nouveau
challenge : après les tuyaux
d’assainissement en PVC, les
pipelines en acier sont désormais
son quotidien. «L’expatriation
est une école de la vie.
Toutes les rencontres, toutes
les cultures que j’ai côtoyées
m’ont aidé à gagner en maturité.
La clé de la réussite ? Il faut
s’adapter, vaincre sa timidité.
On apprend sous toutes les
latitudes et à tout âge !»
trajectoires 41
“ Je cherche toujours à me perfectionner ”
TRACY KHUA
DIRECTEUR
HIGHWAY RESOURCES PTE LTD
SINGAPOUR
Depuis 2007, Tracy Khua
dirige Highway Resources
Pte Ltd, filiale asiatique
spécialisée dans le transport
du bitume. Basée à Singapour,
elle se déplace en Indonésie,
au Vietnam, en Thaïlande
et en Australie pour superviser
toutes les activités de la filiale.
«Je suis souvent la seule
femme dans cet univers très
masculin. Le prix de la réussite
est le même pour tous :
investissement personnel,
travail acharné et détermination
pour atteindre ses objectifs.»
Et Tracy parle d’expérience :
elle évolue dans le secteur du
transport maritime, notamment
pétrolier, depuis 1986. Elle
rejoint Highway Resources
Pte Ltd en 1997 en tant que
directeur financier. Un poste
qu’elle a occupé pendant dix ans.
«Mon travail est tout sauf
routinier, se réjouit-elle. Nos
navires bitumiers ne s’arrêtent
jamais et je dois répondre
présent à tout moment,
parfois tard le soir ou pendant
mes congés. Chaque jour,
je développe un peu plus
mes connaissances et mes
compétences.» Toujours à l’affût
des mouvements des marchés,
cette négociatrice hors pair sait
faire fonctionner ses réseaux
pour décrocher des contrats de
longue durée avec les raffineries.
A 47 ans, Tracy est fière de
la confiance que lui accorde
le Groupe : «Je fais toujours
de mon mieux pour leur prouver
qu’ils ont eu raison !»
ROUTES N° 30 – avril 2013
42 trajectoires
“ Faire son métier dans les règles de l’art ”
RENE WEHRLEN
CHEF D’EQUIPE ATELIER
FERRARI DEMOLITION
FRANCE
La première fois que René
Wehrlen a participé à
l’effondrement d’une tour,
c’était à Mulhouse en juin 1997.
Un immeuble HLM de six étages
réduit en poussière en une
poignée de secondes, sans
le moindre gramme d’explosif
et avec un périmètre de sécurité
limité. Seize ans plus tard,
René, chef d’équipe atelier à
Wittelsheim (dans l’est de la
ROUTES N° 30 – avril 2013
France) chez Ferrari Démolition
(Colas Ile-de-France Normandie),
a intégré l’équipe spécialisée
dans la démolition par vérinage,
une technique exclusive
brevetée. «Ce procédé consiste
à installer des vérins hydrauliques
sur un seul étage de l’immeuble.
Leur emplacement et leur
capacité sont définis après
une étude de structure et de
poussée réalisée en amont,
explique-t-il. Une simple poussée,
oblique ou horizontale, sur les
colonnes de l’étage, suffit à
provoquer l’effondrement de
l’immeuble sous son propre
poids.» Passionné par son métier,
il a consigné l’ensemble de
ses faits d’armes dans deux
grands classeurs. A son actif :
42 démolitions par vérinage, un
record ! Pourtant, René Wehrlen
n’en tire aucune gloire. Juste
la satisfaction d’avoir fait son
métier dans les règles de l’art.
«Dans notre métier, le doute
n’a pas sa place, affirme-t-il.
La phase de préparation est
essentielle, il ne faut jamais
brûler les étapes et toujours
se méfier des habitudes.»
trajectoires 43
“ Je me donne les moyens d’atteindre mes objectifs ”
FABRICE LORBEL
CHEF DE CHANTIER
SOGETRA
GUADELOUPE
Un père maçon et un oncle
travaillant dans les travaux
publics, il n’en fallait pas plus
à Fabrice Lorbel pour s’orienter
vers ce secteur d’activité.
En 2000, il intègre la filiale
guadeloupéenne Sogetra, en
tant que chef d’équipe. Devenu
chef de chantier, il supervise
aujourd’hui la construction
de trois projets : une plateforme
logistique de 18 000 m2,
un lotissement à Besson ainsi
qu’une résidence à Convenance.
Ses missions ? Elaborer un
planning avec le conducteur
de travaux et le mettre en
œuvre en confiant à chaque
collaborateur des tâches bien
précises. «J’ai toujours aimé
encadrer et organiser. Déjà
à l’école, j’étais délégué de
classe, s’amuse Fabrice. Je me
suis aussi longtemps occupé
de la gestion d’associations
sportives ou de quartier.
Pour atteindre dans les délais
les objectifs qui me sont fixés,
je prévois tout en amont.»
Un aspect stratégique qui
le motive au plus haut point.
Son but ? Continuer à évoluer
au sein de Sogetra, «car
c’est une entreprise comme
il en existe peu sur l’île»,
ou dans d’autres filiales
du groupe Colas. Se former
à l’informatique pour devenir
conducteur de travaux ?
«Pourquoi pas ! L’important
est de toujours se dépasser.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
44 trajectoires
“ Faire preuve d’initiative et de dévouement ”
GERHARD RINK
CHEF DE PROJET
COLAS LTD
GRANDE-BRETAGNE
Gerhard Rink vit à l’heure
européenne. D’origine
allemande, «Gerd» travaille
au Royaume-Uni et rentre
chaque week-end en Espagne
retrouver son épouse… anglaise,
aujourd’hui à la retraite. «Après
le lycée, j’ai effectué mon service
militaire. J’ai choisi ensuite de
rester dans l’armée pour suivre
des études d’ingénieur et
j’y ai commencé ma vie active.
ROUTES N° 30 – avril 2013
Au bout de douze ans, j’ai
réintégré la vie civile et occupé
différents postes dans le secteur
du BTP qui m’ont permis de
voyager en Italie, en Espagne, en
Autriche, en Suisse et en
Allemagne. En 2006, ma femme,
rencontrée en Espagne, a été
mutée au Royaume-Uni. J’ai
alors intégré Colas Ltd en mars
2007.» Gerhard gravit rapidement
les échelons et devient chef de
projet en 2011. Ses missions ?
Outre le budget, gérer les
opérations en veillant à la
sécurité des collaborateurs et,
lors des appels d’offres, évaluer
les risques et les méthodes
spécifiques de construction.
En mars 2012, Gerhard se
voit décerner par Colas Ltd
le premier Values Award en
reconnaissance de l’initiative
et du dévouement dont il a
fait preuve en remplaçant
au pied levé son responsable,
gravement malade. Une
récompense bien méritée !
trajectoires 45
“ Une passion pour le produit ”
NOEL MACE
CONDUCTEUR DE TRAVAUX
SMAC
FRANCE
En 1988, Noël Macé intègre
l’agence Smac de Nantes.
Un véritable «coup de foudre» !
Après avoir exercé le métier
d’applicateur d’asphalte pendant
cinq ans, il devient conducteur
de travaux. Au programme
de ses journées : élaborer
les plannings, superviser les
équipes, commander l’asphalte,
vérifier sa qualité et réceptionner
les supports béton.
Noël démarche aussi activement
les services techniques de
la ville. Intarissable sur «son»
produit, il n’a qu’une idée en
tête : favoriser l’utilisation
de l’asphalte dans la région.
«Poncé ou grenaillé, blanc ou
rouge, résistant et maniable…
avec l’asphalte, les possibilités
sont infinies. Il peut recouvrir
des trottoirs, des chaussées,
des sols industriels, des
parkings, des ponts de bateau,
des sols d’étable, etc.» Lorsque
Noël a été sollicité pour le choix
d’un produit destiné au sol
d’un bâtiment de l’université
de Nantes, il n’a pas hésité
une seconde : «Le but était
d’obtenir une teinte ivoire ;
je les ai tout de suite orientés
vers l’asphalte Ascolor®, qui
associe un bitume translucide
à des agrégats aux pigments
variés.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
46 colascope
Organisation
Nouvelles offres
53 > Colas Mines et Energie : une offre globale
46 > La nouvelle organisation de l’activité
routière en France métropolitaine
Ressources humaines
48 > Lancement de la campagne sécurité
Groupe 2013
50 > «THE stagiaire» : Colas fait son festival
51 > Le Groupe renforce ses relations écoles
52 > Réseau social de Colas : reliés en un WIZ
Produits & techniques
54 > Succès d’EcoMat®, l’enrobé tiède américain
55 > Enrobés tièdes à la mousse : tests en France
56 > Colbifibre®, au secours des chaussées usées
57 > Silence à l’essai sur le périphérique de Paris
58 > Colas Rail : portique innovant pour «voie verte»
Sites de production
59 > Nouveau terminal de bitume au Maroc
ORGANISATION
THIERRY GENESTAR,
DIRECTEUR GENERAL ROUTES FRANCE
“ La nouvelle organisation de notre activité routière
en France doit nous redonner élan et compétitivité.”
Depuis le 1er janvier 2013, l’activité routière de
Colas dans l’Hexagone est organisée autour de
sept filiales régionales sous la marque unique
Colas. Une étape historique dans l’évolution du
pôle routier métropolitain, qui met fin à l’organisation en seize filiales et trois réseaux – Colas,
Sacer et Screg –, en place depuis plus de quinze
ans. Entretien avec Thierry Genestar, directeur
général Routes France.
Quelles sont les raisons qui ont présidé
à la décision de changer l’organisation ?
Thierry Genestar : Notre organisation découlait
de l’histoire du Groupe. Sacer nous a rejoints en
ROUTES N° 30 – avril 2013
1992 et Screg en 1996. A l’époque, la question du
regroupement des réseaux s’était posée. Elle est
d’ailleurs restée posée en filigrane tout au long de
ces quinze dernières années. Dans un marché en
croissance, cette organisation en trois réseaux
concurrents a démontré toute sa pertinence et son
efficacité. Depuis quatre ans, le marché est en
baisse en volume de 4 à 5% par an. Pour anticiper
et s’adapter aux évolutions du marché, il faut de la
souplesse et de l’agilité. Or, la solidarité entre
marques et l’optimisation de nos moyens matériels
et industriels étaient freinées par la complexité et
la lourdeur des procédures légales, sociales et
administratives liées à l’existence de sociétés
colascope 47
juridiquement distinctes. Il était donc impératif de
simplifier les structures, afin de les rendre plus
efficaces et plus lisibles.
Pour le Groupe, s’agit-il d’une révolution
ou d’une évolution ?
T. G. : Les deux à la fois ! Passer de seize filiales
régionales et trois marques à sept filiales régionales
opérant sous une marque unique représente, pour
les équipes, une révolution. Une révolution culturelle,
pour celles et ceux qui étaient attachés à leur
marque – des marques plus que centenaires. Une
révolution, aussi, par sa dimension fondatrice : la
nouvelle organisation a vocation à durer, et à
redonner élan et compétitivité au Groupe pour de
nombreuses années.
Cette nouvelle «ère» qui s’ouvre s’inscrit cependant
dans une continuité : celle de l’évolution conduite
depuis quinze ans, tendant vers une harmonisation
et une optimisation de l’organisation. Ainsi nous
avons procédé au fil du temps, ici ou là, à des fusions
de sous-filiales avec des filiales régionales, à des
échanges de territoires entre filiales régionales de
même marque, ou encore à des cessions de fonds
de commerce entre filiales de marques différentes.
Nous avons également mis en place des sociétés
régionales communes d’exploitation de carrières et
regroupé en grande majorité nos industries d’émulsions et d’enrobés. Enfin, nous avons créé, à partir
de 2005, les Echangeurs régionaux communs aux
trois marques, avec des services supports largement mutualisés.
Pouvez-vous revenir plus en détail sur la
nouvelle organisation ? A-t-elle un impact
sur les établissements ?
T. G. : L’activité routière est désormais structurée
autour des sept filiales régionales Colas, sans oublier
Colas Grands Travaux. Au 1er janvier 2013, les six filiales
Screg et les trois filiales Sacer ont apporté leurs
activités aux filiales Colas. Chaque filiale Colas est
dirigée par un tandem, composé d’un présidentdirecteur général et d’un directeur général adjoint,
épaulés par des directeurs régionaux. La simplification de notre organisation juridique et opérationnelle
ne remet nullement en cause notre fonctionnement
décentralisé en réseau d’établissements, qui nous
confère souplesse et réactivité. Les établissements
restent la base de notre organisation. Ce sont nos
racines, nos fonds de commerce.
Les sept filiales routières régionales
de Colas en France métropolitaine
Le portefeuille de produits sera-t-il
rationalisé ? Quelles sont les conséquences
du changement d’organisation pour
les clients ?
T. G. : L’harmonisation de notre portefeuille de
produits fait partie des chantiers importants à mener
en 2013. L’objectif est de garder la richesse de notre
catalogue, en tirant la quintessence de chaque
technique et de chaque procédé de manière à
satisfaire tous nos clients. Pour ces derniers, le principal changement réside dans la remise, par notre
Groupe, d’une seule offre par affaire, alors qu’auparavant nous pouvions en remettre trois.
Qu’attendez-vous de cette nouvelle
organisation ?
T. G. : L’organisation sera plus performante et plus
lisible pour tous. Elle permettra notamment d’optimiser le parc matériel et le réseau industriel, de
les rendre plus puissants et plus efficaces. Nous
allons gagner en agilité et en souplesse, nous
serons mieux armés pour faire face aux évolutions
futures, et notre place de leader en France sera
durablement renforcée.
ROUTES N° 30 – avril 2013
48 colascope
La campagne sécurité Groupe 2013, lancée en janvier dernier par Hervé Le Bouc, a pour objectif de redonner
un nouvel élan à la politique de prévention en sensibilisant l’ensemble des collaborateurs du Groupe, des P-dg
de filiale aux compagnons.
RESSOURCES
HUMAINES
Lancement de la campagne sécurité Groupe 2013
«La sécurité est l’enjeu numéro 1
de Colas, car ce qui doit compter
le plus, ce qui doit être placé au-dessus de
tout, c’est la préservation de la vie et de
l’intégrité physique des collaborateurs, aussi
bien sur les chantiers que sur la route.»
Le 22 janvier dernier, Hervé Le Bouc a donné le
coup d’envoi, en vidéo, de la campagne sécurité
Groupe 2013. Celle-ci se déclinera tout au long
de l’année sur des supports variés : campagne
d’affichage, newsletter, messages sur intranet et
Internet, vidéos, etc.
ROUTES N° 30 – avril 2013
Redynamiser les actions
Depuis plus de vingt ans, le Groupe mène une
politique volontariste de prévention, relayée sur
le terrain par des responsables et des animateurs
sécurité. Cette démarche s’appuie sur des outils
variés : sensibilisation et formation à la sécurité
et à la conduite sûre et économe, quarts d’heure
et journées sécurité, audits de chantier, amélioration du matériel, échanges d’expériences,
challenges sécurité interétablissements, etc.
«Depuis quelque temps, nous avions le sentiment
d’avoir atteint un plancher en matière de résultats,
analyse Hugues Decoudun, directeur prévention,
colascope 49
santé et environnement du travail. Il nous fallait
donc créer une rupture avec le passé et redynamiser toutes les actions déjà mises en place, pour
retrouver le chemin du zéro accident.»
Etre l’entreprise de référence
Pour donner un nouvel élan à la politique sécurité
du Groupe, décision a été prise de sensibiliser à
nouveau l’ensemble des collaborateurs du Groupe
dans le monde. «L’ambition de Colas est d’être
l’entreprise de référence en tout domaine, et en
premier lieu en matière de sécurité, poursuit Hervé
Le Bouc. Pour atteindre cet objectif, encore faut-il
que la sécurité soit plus qu’une priorité. Elle doit
devenir un réflexe et ce réflexe doit se transformer
en valeur, non pas une valeur simplement proclamée,
mais une valeur “vécue de l’intérieur”, ancrée au plus
profond de nous, une valeur qui imprègne tous nos
comportements, à tout moment et en tout lieu, une
valeur intégrée à la culture de l’entreprise, une valeur
sur laquelle on ne transige pas.»
«Safety Attitude»
Le mot d’ordre de cette campagne : «Safety
Attitude». Un principe qui s’appuie sur deux
convictions : d’une part, la nécessaire implication de chaque collaborateur et, d’autre part,
le changement en profondeur du comportement
de chacun au quotidien. «Le meilleur acteur de la
sécurité au sein de notre Groupe, c’est chacun
d’entre nous : moi, vous, nous tous, ajoute Hervé
Le Bouc. La sécurité est une œuvre collective à
laquelle chacun doit, dans ses fonctions et à chaque
instant, travailler sans relâche.»
Tous les collaborateurs du Groupe sans
exception doivent être exemplaires, qu’ils soient
P-dg, Dg, directeurs régionaux, chefs d’établissement, conducteurs de travaux, chefs de chantier
ou compagnons. Pour amener chacun à s’interroger
sur son rôle en matière de sécurité, des affiches
miroir ont été diffusées dans les établissements.
«Les risques liés à nos activités sont bien identifiés et… les moyens d’y faire face également !
Le facteur humain reste cependant décisif : ces
affiches miroir encouragent chacun d’entre nous
à prendre conscience du rôle primordial, pour soi
et pour les autres, de nos comportements quotidiens
en matière de sécurité, sur les chantiers comme
sur la route», explique Jean-Yves Bignon, directeur
risques et assurances.
Des outils redéfinis
Les outils de la politique de prévention ont par
ailleurs été remis à plat. Ainsi, pour instaurer une
véritable culture sécurité dans tous les établissements et sur tous les chantiers, chaque accident
du travail sera désormais analysé avec la hiérarchie, les formations à la sécurité pour l’encadrement
deviendront systématiques et le quart d’heure
sécurité sera repensé. D’autres actions concernent
le partage des meilleures pratiques en matière de
santé et de sécurité au travail, la mise en place
d’audits croisés entre filiales, d’indicateurs sécurité
mensuels, etc. En matière de sécurité routière,
l’accent sera mis sur les quatre dangers au volant
- alcool et drogues, vitesse, téléphone et fatigue ainsi que sur les vertus d’une conduite apaisée.
Vers le «zéro accident»
«La sécurité doit devenir une vraie valeur du
Groupe, conclut Hervé Le Bouc. Nous retrouverons
alors la voie du “zéro accident” et la fierté d’appartenir
à une entreprise de référence qui préserve le bien
le plus précieux de tous : la vie.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
50 colascope
Les stagiaires du Groupe sont invités à réaliser un mini-film sur leur expérience au sein de l’entreprise,
dans le cadre d’un challenge original, baptisé «THE stagiaire».
RESSOURCES
HUMAINES
«THE stagiaire» : Colas fait son festival
Chaque année, Colas accueille plus
de 2 000 stagiaires, en France et
à l’international. En 2012, le Groupe a choisi de
leur donner la parole en lançant «THE stagiaire», le
premier festival de cinéma d’entreprise. Leur
mission ? Partager leur expérience quotidienne au
sein de l’entreprise via la réalisation d’un mini-film.
Les meilleures vidéos, sélectionnées par un jury
composé de collaborateurs, de professionnels du
cinéma et de la communication, ont été soumises
au vote des internautes sur les sites www.thestagiairelefilm.fr, Facebook, Twitter et YouTube. Les cinq
lauréats ont remporté chacun un séjour dans une
ROUTES N° 30 – avril 2013
des villes cultes du cinéma : Hollywood, Cannes,
Berlin, Venise ou Salt Lake City (p. 62). «Notre
objectif est de renforcer auprès des étudiants
l’attractivité du Groupe en termes d’image et de
créativité, explique Cédric Mendes, responsable du
recrutement à la direction des ressources humaines.
“THE stagiaire” sera désormais un rendez-vous
annuel.» Pari gagné ? Selon l’enquête Happy Trainees
de meilleures-entreprises.com, Colas se classe, à fin
janvier 2013, au deuxième rang des entreprises de
plus de 5 000 salariés dans lesquelles les stagiaires
se sentent le plus heureux.
colascope 51
Une convention de partenariat de trois ans a été signée, en décembre 2012, entre l’Ecole spéciale des travaux publics
(ESTP) et Colas. Ici : Florence Darmon, directeur de l’ESTP, et Hervé Le Bouc.
RESSOURCES
HUMAINES
Le Groupe renforce ses relations écoles
Début décembre 2012, Colas a
signé avec l’Ecole spéciale des
travaux publics (ESTP) une convention de
partenariat de trois ans. Deux mois auparavant, le
Groupe s’était également engagé pour trois ans aux
côtés de l’école d’ingénieurs Mines Douai, dont la
promotion 2015 a choisi Hervé Le Bouc pour parrain.
Trois autres partenariats ont également été noués,
avec l’Ecole des hautes études d’ingénieur (HEI), les
Mines d’Alès et l’INSA Lyon. Au programme : des
visites de chantiers, des conférences techniques, des
petits déjeuners sur des thématiques métier, une
participation aux forums entreprises, etc.
Ces partenariats illustrent la volonté de Colas de
conduire une politique dynamique et ciblée de relations
écoles afin de répondre aux problématiques de
recrutement de jeunes diplômés. Après étude de la
liste des recrutements effectués depuis une dizaine
d’années en fonction de trois critères (volume de
recrutements réalisés dans chaque école, fidélité des
nouveaux embauchés, rythme de progression de
carrière), dix écoles cibles ont été identifiées, avec
lesquelles Colas a choisi de nouer des partenariats.
Autant d’occasions pour faire découvrir les métiers des
travaux publics, échanger avec les étudiants et proposer
des stages, voie royale d’entrée dans le Groupe.
ROUTES N° 30 – avril 2013
52 colascope
Grâce à WIZ, le nouveau réseau social d’entreprise de Colas, les collaborateurs identifiés sur le réseau du Groupe
pourront désormais partager leurs connaissances et leurs expériences en ligne.
RESSOURCES
HUMAINES
Réseau social de Colas : reliés en un WIZ
Des collaborateurs souhaitent
bénéficier de conseils avisés ou
en dispenser ? Echanger des documents et des idées
avec des collègues autour d’un projet commun ? Au
printemps, les collaborateurs identifiés sur le réseau
du Groupe pourront partager connaissances et
expériences grâce à WIZ*, le réseau social d’entreprise
(RSE) de Colas. Chaque utilisateur aura un «profil»,
qu’il sera libre de compléter par un système de motsclés : le collaborateur pourra par exemple indiquer les
différents projets auxquels il participe ou a participé,
ses domaines de compétences, les sujets sur lesquels
il accepte d’être sollicité, etc. Plus le «profil» sera nourri,
ROUTES N° 30 – avril 2013
plus les échanges seront riches. Des «communautés»
remplaceront la plupart des espaces collaboratifs
existants. Il sera possible d’y «poster» documents,
actualités, albums photo, etc. Les utilisateurs de WIZ
pourront également «suivre» les personnes de leur
choix et lire les «posts» de ces dernières directement
sur leur «mur». Ils se verront aussi suggérer des
«communautés», des collègues, proposer des questions, etc. Enfin, WIZ donnera accès à l’annuaire des
collaborateurs du Groupe dans le monde.
*WIZ, comme «with» (qui signifie «avec» en anglais).
colascope 53
Au travers de sa nouvelle offre Mines, Oil & Gas-Services, Colas propose ses savoir-faire en matière de construction,
d’entretien et de maintenance des infrastructures nécessaires à l’exploitation des sites miniers.
NOUVELLES
OFFRES
Colas Mines et Energie : une offre globale
S’appuyant sur son expertise des
chantiers miniers et sur son
réseau mondial d’établissements locaux, le
Groupe a lancé une nouvelle offre baptisée Colas
Mines, Oil & Gas-Services. Destinée aux acteurs du
secteur minier, pétrolier et gazier, cette offre est
globale : elle porte sur toutes les phases de la vie
d’un projet minier, depuis la création jusqu’à la
fermeture du site, et couvre la construction, l’entretien
et la maintenance des infrastructures routières et
aéroportuaires nécessaires à son exploitation. Les
clients pourront se voir proposer en outre toute
une gamme de prestations complémentaires en
matière de génie civil, de bâtiment, d’étanchéité
(ex. : membrane Colétanche® sur des bassins de
rétention ou des sites d’enfouissement) et de
protection de l’environnement (ex. : procédé DustA-Side, lire article p. 22). Pour développer cette
nouvelle offre, une structure technique et commerciale a été mise en place au service des établissements du Groupe. Composée de spécialistes du
secteur minier, elle a notamment pour missions
d’identifier en amont les projets, d’accompagner
l’établissement lors des appels d’offres et d’assurer
un suivi des enjeux Hygiène, Sécurité, Environnement
durant les travaux.
ROUTES N° 30 – avril 2013
54 colascope
Fabriqué et mis en œuvre à des températures plus basses que les enrobés traditionnels, l’enrobé tiède EcoMat® utilisé par
les filiales nord-américaines permet de réaliser des économies d’énergie et d’éliminer 80 à 85% des émissions de fumées.
PRODUITS &
TECHNIQUES
Succès d’EcoMat®, l’enrobé tiède américain
Lancée en 2008 aux Etats-Unis
par Colas Solutions Inc., la gamme
d’enrobés tièdes EcoMat® permet à la fois de réaliser
des économies d’énergie et de réduire fortement les
fumées lors de la mise en œuvre. Dans la phase de
fabrication, la température, de l’ordre de 150 °C dans
le cas des enrobés traditionnels, est abaissée à
120 °C par injection dans le liant d’une très faible
quantité d’eau sous pression, créant une mousse de
bitume. La température de fabrication, moins élevée,
est à l’origine d’économies d’énergie importantes, et
l’élimination de 80 à 85% des fumées améliore le
confort de travail des équipes d’application sur le
ROUTES N° 30 – avril 2013
chantier. L’enrobé se révèle en outre plus malléable
et donc plus rapide à mettre en œuvre. Il présente
aussi une meilleure compatibilité avec les agrégats
d’enrobés recyclés (RAP*) entrant dans la composition des revêtements routiers. En 2012, EcoMat®
a représenté 26% des enrobés mis en œuvre par les
filiales aux Etats-Unis et 17% au Canada.
*Recycled Asphalt Pavement.
colascope 55
Les premiers essais en France d’enrobés tièdes à la mousse avec des granulats basaltiques ont été réalisés sur le site
de la nouvelle centrale d’enrobage de Colas Rhône-Alpes Auvergne, à Pardines.
PRODUITS &
TECHNIQUES
Enrobés tièdes à la mousse : tests en France
En novembre dernier, afin de tester
la technique des enrobés tièdes à
la mousse avec des granulats basaltiques, des
essais ont été réalisés à Pardines, dans le Puy-de-Dôme,
où Colas Rhône-Alpes Auvergne dispose d’un nouveau
poste d’enrobage. Déjà mis en œuvre aux Etats-Unis
et au Canada avec la solution EcoMat® (lire article p. 54),
ce procédé n’avait jamais été expérimenté avec des
granulats de type basaltique. «Il s’agit de granulats
particulièrement poreux et nous souhaitions observer
leur comportement au contact de la mousse de bitume»,
explique François Chaignon, directeur technique Routes
France. Durant trois jours, des essais ont été effectués
avec et sans agrégats d’enrobés recyclés, pour des
couches de roulement et pour des couches de base.
Difficile à réaliser en laboratoire, cette expérimentation
a nécessité l’utilisation du laboratoire mobile du
Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas. «Le
résultat est conforme à nos attentes, que la mise en
œuvre soit manuelle ou mécanique, poursuit François
Chaignon. Une synthèse des résultats sera finalisée
dans le courant du premier trimestre 2013. Elle devrait
contribuer au développement, en France, des enrobés
tièdes à la mousse.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
56 colascope
Colbifibre® est un nouveau procédé de traitement des chaussées fissurées et fatiguées. Réalisée à froid, cette technique,
très rapide à mettre à œuvre, permet une reprise de la circulation seulement 30 minutes après la fin des travaux.
PRODUITS &
TECHNIQUES
Colbifibre®, au secours des chaussées usées
Conçu et mis au point par la direction technique de Colas NordPicardie, Colbifibre® est un nouveau procédé de
traitement des chaussées fortement fatiguées.
Associant un enduit superficiel d’usure fibré
(Colfibre®) et un enrobé coulé à froid fibré, cette
technique répond aux besoins de nombreux maîtres
d’ouvrage. Pour des raisons budgétaires, les
chaussées à faible et moyen trafic ne bénéficient
pas systématiquement d’un entretien préventif.
«Colbifibre® permet de compenser le retard
d’entretien et de redonner à des chaussées fissurées
et fatiguées leurs qualités de service sans engager
ROUTES N° 30 – avril 2013
de réhabilitation lourde, et ce pour un coût réduit,
explique Christophe Priez, directeur technique de
Colas Nord-Picardie. Réalisée à froid, cette technique
améliore le bilan carbone des chantiers. Rapide à
mettre en œuvre, elle permet de rétablir la circulation
30 minutes après la fin des travaux.» Autres avantages : ce procédé garantit l’imperméabilité de la
chaussée et renforce l’adhérence tout en maintenant
le confort de roulement et le confort acoustique.
Colbifibre® a été primé lors du concours Innovation
routière 2012 du Sétra (Service d’études sur les
transports, les routes et leurs aménagements).
colascope 57
Afin de réduire les nuisances sonores provoquées par la circulation sur le périphérique parisien, la Ville de Paris
a décidé de tester, sur une section de 200 mètres, l’efficacité des enrobés phoniques Nanosoft® et Rugosoft®.
PRODUITS &
TECHNIQUES
Silence à l’essai sur le périphérique de Paris
100 000 Parisiens habitent le long
des 35 km de périphérique qui
ceinturent la capitale. Afin de diminuer les nuisances
sonores liées à la circulation sur cette infrastructure,
la Ville de Paris mène en partenariat avec Bruitparif*
une expérimentation à hauteur de la Porte de
Vincennes. En juin dernier, des enrobés phoniques
Rugosoft® (sur le périphérique intérieur) et Nanosoft®
(sur le périphérique extérieur) ont ainsi été mis en
œuvre par Colas Ile-de-France Normandie sur une
section de 200 mètres, dans les deux sens de
circulation. Grâce à une granulométrie particulièrement
fine – respectivement 0/6 mm et 0/4 mm –, le bruit
de roulement généré par le contact des pneus sur la
chaussée est atténué. Les enregistrements réalisés
par Bruitparif en septembre ont été concluants, se
traduisant par une réduction de 9 décibels sur le
terre-plein central et de 5 décibels au niveau des
immeubles. Des résultats conformes à ceux annoncés.
De nouveaux relevés, effectués en février puis en juin
2013, permettront de tester sur la durée l’efficacité
de ces enrobés phoniques de nouvelle génération.
*Observatoire du bruit en Ile-de-France.
ROUTES N° 30 – avril 2013
58 colascope
Conçu par Colas Rail, ce portique permet de poser six augets en même temps lors de la construction
de «voies vertes» sur les chantiers de tramway.
PRODUITS &
TECHNIQUES
Colas Rail : portique innovant pour «voie verte»
Sur le chantier du futur tramway
de Besançon*, Colas Rail a inauguré
une nouvelle technique de réalisation de «voie verte»
(plateforme engazonnée). Dans ce procédé, la voie
ferrée repose sur des augets préfabriqués en béton,
qui seront ensuite remplis de terre végétale sur
45 cm, au lieu de 12 cm habituellement. Colas Rail
a conçu et fait fabriquer un portique spécifique,
d’une capacité de 9 tonnes, qui permet de poser
six augets en même temps. Avec à la clé d’importants
gains de temps. Doté de huit roues directrices, ce
robot se pilote à distance avec une radiocommande,
sans personnel embarqué. «Le dispositif répond aux
ROUTES N° 30 – avril 2013
attentes des maîtres d’ouvrage et des opérateurs, qui
cherchent à accélérer et à sécuriser les opérations.
Colas Rail pourrait réutiliser ce portique sur le
chantier d’extension du tramway de Valenciennes,
dès le second semestre 2013», indique Patrick
Montel, directeur de l’agence Voies ferrées urbaines
de Colas Rail. * Les équipes de Colas Est participent également au chantier,
dont la livraison est prévue en octobre 2013.
colascope 59
Situé sur le port de Mohammedia, près de Casablanca, le nouveau terminal de bitume de Colas Maroc a une capacité
de stockage de 9 000 tonnes.
SITES DE
PRODUCTION
Nouveau terminal de bitume au Maroc
Le réseau de dépôts de bitume
du Groupe dans le monde s’est
encore renforcé en 2012 avec la construction
d’un terminal sur le port de Mohammedia, non
loin de Casablanca. Démarrés en décembre 2011,
les travaux ont duré six mois. Le dépôt comprend
trois cuves chauffées électriquement pour maintenir
le bitume à 150 °C. Sa capacité totale de stockage
est de 9 000 tonnes. Le déchargement du bitume,
transporté par navire bitumier, se fait directement
du bateau à quai jusqu’aux cuves via un pipeline de
275 mètres. Trois grades de bitume sont stockés
pour répondre à la diversité des besoins.
La création de ce nouveau terminal s’inscrit dans
la stratégie de Colas Maroc de mieux assurer
l’approvisionnement en bitume de ses postes
d’enrobés et de ses usines d’émulsions. Depuis son
inauguration en juin 2012, le dépôt a reçu chaque
mois un chargement de 4 500 tonnes de bitume,
livré par bateau. ROUTES N° 30 – avril 2013
60 en images
Rencontres, visites, trophées,
événements culturels… Quelques
images de l’actualité événementielle
du Groupe en France et à l’international.
ROUTES N° 30 – avril 2013
VERNISSAGE DE
LA FONDATION COLAS
En 2012, vingt nouvelles
toiles sur le thème de la
route ont rejoint la collection
de la Fondation Colas.
Elles ont été dévoilées
lors de l’exposition «20 ans
sur la route de l’art», à l’Ecole
des beaux-arts de Paris.
Ici : les lauréats 2012.
HAUT EN COULEUR !
Dans le cadre d’un concours
de dessin organisé par
Colas Hungaria, les enfants
des collaborateurs ont
exprimé leur créativité sur
le métier de la route.
MISSION SCIENTIFIQUE
A MADAGASCAR
Colas Madagascar a
apporté son soutien à
une équipe scientifique
chargée de réaliser
le premier inventaire
complet du parc national
de Namoroka. Grâce à
la barge de 500 tonnes
de la filiale, les chercheurs
ont pu rejoindre le site,
au nord-ouest de l’île.
20E PROMOTION
DES COMPAGNONS
DE LA ROUTE
En novembre dernier,
les 74 nouveaux membres
de l’Ordre des Compagnons
de la Route de Colas
ont été accueillis au siège
de Boulogne par Philippe
Decarnin, directeur général
adjoint Routes France.
«THE STAGIAIRE» :
REMISE DES
GOLDEN ROADS
Cinq stagiaires du Groupe
ont été distingués par
un jury de professionnels
et d’internautes pour les
courts-métrages réalisés
dans le cadre du festival
«THE stagiaire» organisé
par Colas.
ROUTES N° 30 – avril 2013
en images 63
PRIX COMMUNICATION
ET ENTREPRISE 2012
«THE stagiaire» a reçu le
prix de l’événement interne
lors de la 26e cérémonie des
grands prix Communication
et Entreprise, en novembre
dernier. A droite : Cédric
Mendes, responsable du
recrutement à la direction
des ressources humaines
de Colas.
FESTIVAL FIMBACTE :
QUATRE RECOMPENSES
Lors de la 17e édition du
festival Fimbacte, Colas
a reçu deux trophées Or,
pour sa campagne de
recrutement et pour son
film Écrasement plus jamais.
Deux prix ont également
été décernés pour
«THE stagiaire».
ROUTES N° 30 – avril 2013
INSERTION DURABLE
Colas et le réseau Adecco
Insertion ont signé, en juillet
dernier, une convention
de partenariat pour mieux
répondre aux clauses
sociales dans les marchés
publics français tout en
privilégiant l’insertion
durable.
CHIMISTES
RESPONSABLES
Colas a remporté pour
le biofluxant Végéflux®,
mis au point par le Campus
Scientifique et Technique
en collaboration avec
l’entreprise Valagro, un
prix décerné par la Société
française de chimie,
en présence de Ségolène
Royal, présidente de la
Région Poitou-Charentes.
ROUTES N° 30 – avril 2013
en images 65
BONNE TENUE
DES CHANTIERS
Le centre Asphalte de Colas
Ile-de-France Normandie
a reçu le prix de bonne
tenue des chantiers décerné
par la Ville de Paris,
en présence notamment
de Bruno Chambon
(cf. hommage page 4)
en sa qualité de président
de la Fédération régionale
des travaux publics
d’Ile-de-France.
«EN ROUTE POUR L’ECOLE»
AUX ETATS-UNIS
Dans le cadre du programme
de mécénat solidaire
Colas Life, un partenariat
a été signé mi-décembre
avec l’association The Detroit
Partnership, en présence
notamment de John Krispin,
directeur général de Barrett
Industries Michigan, et
des étudiants bénévoles
de l’université du Michigan.
Objectif : apporter un soutien
scolaire aux enfants en
difficulté des quartiers
défavorisés de Detroit.
ROUTES N° 30 – avril 2013
SRD SOUFFLE
SES 80 BOUGIES
La Société de la Raffinerie
de Dunkerque a célébré
ses 80 ans. En 2012,
elle a franchi un pas
important en matière
d’efficacité énergétique,
en adoptant le gaz naturel
pour l’alimentation de
ses chaudières.
REMISE DES
DIPLOMES CQP
En décembre dernier, l’Usirf
remettait à 16 collaborateurs
du Groupe leur certificat de
qualification professionnelle,
en présence d’Hervé Le Bouc.
ROUTES N° 30 – avril 2013
en images 67
USIRF : CONCOURS
PREVENTION SECURITE
En décembre dernier,
l’Usirf a attribué à Screg
Ile-de-France Normandie
(aujourd’hui Colas IDFN)
le grand prix 2012
«Management global
de la prévention».
De gauche à droite :
Jean-Louis Marchand
(Usirf), Patrick Meney
et Joël Havard (Colas IDFN).
42ES OLYMPIADES
DES METIERS
Deux jeunes apprentis
de Colas Sud-Ouest,
Jérémie Lagarde et
Thomas Boue, ont remporté
la médaille d’or dans
la catégorie «Constructeur
de routes», lors de la finale
nationale.
ROUTES N° 30 – avril 2013
20 ANS SUR LA ROUTE DE L’ART
A l’occasion de son vingtième anniversaire, la Fondation
Colas a exposé à l’Ecole des beaux-arts de Paris vingt toiles
emblématiques de sa collection ainsi que ses vingt dernières
acquisitions. Ici : Speedy Graphito, «L’autoroute de la vie», 1998.
Horizons 69
70 rencontres
Cercle Colas
Elisabeth Couturier
«L’art contemporain établit de nouvelles
règles du jeu.»
La route vue par…
Claude Lelouch
«La route est une métaphore parfaite
de la vie.»
74 mécénat
Colas en Scène
Akram Khan
DESH, le retour aux sources.
Fondation Colas
Ecole des beaux-arts de Paris
Exposition «20 ans sur la route de l’art».
LiFang
«Un carrefour est un point de rencontre
au croisement de tous les possibles.»
ROUTES N° 30 – avril 2013
70 rencontres
Diplômée de
sociologie, de
sciences politiques
et d’arts plastiques,
Elisabeth Couturier
est journaliste
et critique d’art.
Elle collabore
régulièrement à
différentes revues,
dont Art Press,
Arts Magazine, Paris
Match et Historia.
Elle dirige la
collection «Mode
d’emploi» aux
éditions Flammarion,
dont elle a signé
plusieurs titres,
notamment «L’art
contemporain,
mode d’emploi».
Elisabeth Couturier
est également
productrice à
France Culture
et commissaire
d’expositions.
Elisabeth Couturier
“L’art contemporain établit de nouvelles règles du jeu”
nigmatique, indéchiffrable, impénétrable,
l’art contemporain ne laisse personne
indifférent. Comment définir cet art ?
Comment l’appréhender ? Pourquoi nous déroutet-il autant ? Elisabeth Couturier a tenté de répondre
à ces questions à l’occasion du Cercle Colas
organisé en octobre 2012.
E
Comment définir l’art contemporain ?
Elisabeth Couturier : Le terme «art contemporain» fait
aujourd’hui partie du langage courant. Souvent utilisé pour
signifier une incompréhension devant des images ou des
objets qui bousculent les codes visuels, il est presque
devenu une marque, un label, une sorte de fourre-tout.
ROUTES N° 30 – avril 2013
L’art contemporain englobe une grande quantité d’œuvres,
très différentes, mais qui relèvent d’un même état d’esprit.
Il invente des pratiques, explore de nouveaux territoires
ou réinvente des formules déjà éprouvées. Il n’est pas
tombé du ciel mais découle de toutes les recherches, de
toutes les expériences entreprises par les artistes depuis
la fin du XIXe siècle. Aussi faut-il noter que l’art produit
aujourd’hui n’est pas forcément «contemporain» s’il ne se
réclame pas de ces innovations.
Depuis quand existe-t-il ?
E. C. : L’art contemporain est né dans les années 1960
et a commencé par une remise en cause des pratiques,
sur fond de révolution de 1968. Chaque fois que le
CERCLE COLAS
monde change autour de nous, nous nous posons des
questions sur l’art, sur sa fonction, son utilité, etc. Lassés
du circuit classique atelier, galerie, musée, les artistes
ont d’abord cherché à créer des œuvres éphémères
et expérimentales, antimuséales et antispéculatives.
Ce qui est assez drôle aujourd’hui quand on sait que
les collectionneurs et les musées s’arrachent ces
mêmes œuvres. C’est à cette époque que le Body art,
la photographie plasticienne ou le Land art, entre
autres, voient le jour. Ce qui comptait le plus alors était
l’idée de l’œuvre et non l’œuvre finie. Le «concept» et
le «work in progress» sont ainsi devenus deux piliers
de l’art contemporain. Dans les années 1980 et 1990,
les artistes utilisent de nouveaux supports et de
nouveaux matériaux tels la vidéo, le cinéma ou la
photographie. Ils inventent de nouvelles manières de
faire de l’art (l’hybridation, le recyclage, le détournement,
etc.) et s’inspirent d’autres disciplines (la danse, le
théâtre, la mode, les sciences sociales, etc.). Dans
les années 2000, la mondialisation favorise l’émergence de l’art contemporain chinois, africain, indien,
etc. L’axe Paris-Berlin-New York n’existe plus, on assiste
à un élargissement géographique sans précédent.
A quoi ressemble une œuvre d’art
contemporain ?
E. C. : A tout et son contraire. L’art contemporain est le
champion de la métamorphose, il se présente sous
des formes infiniment variées. Une exposition d’art
contemporain aujourd’hui ressemble à un grand bazar :
des pyramides d’écrans, des cartons d’emballage, un
rideau d’ampoules, etc. Elle peut également prendre
l’allure d’une curieuse boutique de mode où un chapeau
devient un pull-over puis une robe, ou encore d’un zoo
avec d’étranges espèces (des cochons tatoués, une
araignée géante ou un renard à tête de chien). Cela
peut aussi être un espace urbain revisité avec des
publicités, des voitures compressées, des arbres en
bronze, des slogans, des mots, des dates, ou encore
un portrait renversé, le remake d’un chef-d’œuvre du
cinéma hollywoodien, un homme à tête de tomate, etc.
Au détour de chaque œuvre, on peut croiser l’attendu,
et surtout… l’inattendu ! Il faut alors mettre de côté ses
préjugés, accepter d’être surpris, choqué ou dérouté.
Justement, pourquoi l’art contemporain
nous déroute-t-il autant ?
E. C. : Essentiellement parce qu’il remet en cause les
genres traditionnels. La peinture et la sculpture sont
rencontres 71
supplantées par les installations, les assemblages, les
environnements, les arts multimédias, l’art vidéo, la
photographie plasticienne, etc. Les notions de beau
et d’harmonie, de style, d’esthétique et de savoir-faire
ne sont plus opérantes. Les artistes contemporains
établissent de nouvelles règles du jeu. En cherchant
par tous les moyens à créer une image, leur imagination
n’a absolument plus aucune limite, surtout avec les
nouvelles technologies et les nouvelles inventions.
Autre point important : avec l’art contemporain, nous
devenons un des éléments de l’œuvre, passant du
statut d’observateur à celui d’acteur.
L’art contemporain, est-ce bien de l’art ?
E. C. : Oui, même s’il est traversé par cet esprit frondeur,
expérimental, provocateur, l’art contemporain s’inscrit
dans l’histoire de l’art. Prenons, par exemple, une œuvre
d’Arnaud Labelle-Rojoux : un collage sur papier
représente deux steaks plantés sur des tiges posées
dans un vase, en dessous duquel est écrit : «Nature
morte aux deux steaks crus». Il y a dans cette œuvre
l’idée du rapprochement de l’art et de la vie, un jeu sur
les mots et sur les apparences. L’artiste se joue des
conventions et des genres artistiques pour redéfinir le
rôle de l’art ou la notion de beauté.
Quel est l’intérêt ?
E. C. : L’art contemporain est un domaine d’expérimentation, de recherche, qui nous surprend en
permanence. Il nous apprend la transversalité et nous
permet de partager des expériences physiques,
sensorielles, émotionnelles. Chacun pénètre des zones
sensibles, inexplorées, déroutantes, troublantes.
L’incroyable diversité des formes, l’étendue des champs
explorés, l’ingéniosité des propositions, mais aussi
l’humour, l’ironie, le goût des jeux de mots font de cette
découverte un formidable agitateur de neurones. Et
la fréquentation des œuvres contemporaines un
bouillonnement pour la pensée.
Comment approcher l’art contemporain ?
E. C. : Comprendre l’art contemporain n’est pas une
question d’intelligence ni de niveau d’études, c’est une
question d’initiation. Il faut posséder des clés et des
repères qui permettent d’aborder, sans réticence, ces
contrées inconnues. Grâce à la multiplication des musées
et des centres d’art dédiés à l’art contemporain, il devient
aujourd’hui de plus en plus facile de se lancer.
ROUTES N° 30 – avril 2013
72 rencontres
Réalisateur, producteur et
scénariste, Claude Lelouch
compte plus de 40 films
à son actif, dont Vivre pour
vivre (1967), Le Voyou (1970),
L´aventure c´est l´aventure
(1972), Les Uns et les Autres
(1981), Itinéraire d´un enfant
gâté (1988), Tout ça... pour
ça ! (1993) ou encore Roman
de gare (2007).
Claude Lelouch
“La route est une métaphore parfaite de la vie”
e film Un homme et une femme,
Palme d’or à Cannes en 1966, a
révélé au monde entier le cinéma
de Claude Lelouch. Dans son univers, la
route est omniprésente, comme un lien
qui unit, désunit, réunit ses personnages.
Dix ans plus tard, pour C’était un rendezvous, Claude Lelouch traverse Paris à
folle allure, à cinq heures du matin, avec
une caméra fixée à l’avant de sa voiture,
qui ne filme que… la route.
L
ROUTES N° 30 – avril 2013
J’ai très vite compris que la route, et la
voiture particulièrement, est l’endroit où
j’aime être quand je vais mal et quand je vais
bien. C’est un objet de liberté incroyable et,
surtout, c’est l’endroit où j’écris le mieux. Seul
dans la voiture, je m’aperçois que c’est mon
bureau préféré. J’ai un micro qui se met en
route à la parole. Il m’arrive de faire des milliers
de kilomètres, quand j’ai besoin d’écrire. Je
prends ma voiture et je pars au hasard,
parce que le hasard a toujours eu beaucoup
d’imagination en ce qui me concerne, et je
LA ROUTE VUE PAR…
laisse le hasard m’emmener là où il a envie
de m’emmener. J’arrive à me concentrer dans
la voiture, mon cerveau en pleine acuité, et
cela me permet de voir les autres sans que
les autres m’embêtent. Derrière le pare-brise,
je me promène, je suis au spectacle.
Dans ma voiture, je suis créatif. La preuve,
j’y ai écrit Un homme et une femme. Je
venais de faire un film qui avait été un désastre
et j’étais complètement désespéré. J’ai pris
ma voiture et j’ai roulé sans savoir où j’allais.
Je suis arrivé à Deauville au petit matin, j’ai
dormi un peu, et à six heures du matin, au
bord de la plage, j’ai été réveillé par le soleil
et j’ai vu cette femme qui marchait sur la plage
avec ses enfants. Hasard, patron de ma vie.
J’ai écrit Les Uns et les Autres en allant
jusqu’à Rome en faisant un aller et retour.
C’est là où je suis créatif. Quand on écrit une
histoire, on a besoin de quatre à cinq heures,
seul, pour voir les images et entendre la
musique dans sa tête.
Le voyage, c’est ce que j’aime le plus
après le cinéma. S’arrêter n’importe où, sans
préméditation. J’ai un sentiment de liberté, de
protection. Aujourd’hui, les réglementations
ne donnent plus du tout le même confort.
Avant, je conduisais à mon rythme, vite,
lentement, comme le rythme de mon cœur.
C’est ma maison préférée, mon bureau
préféré, c’est l’endroit où je fais des séminaires
avec moi-même. Quand j’ai envie de fuir
quelque chose, j’adore partir au hasard. Quand
je suis en création, je ne sais pas où je vais
au hasard. Et le hasard a toujours eu du talent
en ce qui me concerne.
En voiture, c’est formidable pour les
acteurs de se dire des choses. C’est plus
facile de se parler sans se regarder : on
regarde la route, on a plus de courage. On
peut se dire tout ce qu’on veut. On n’imagine
pas à quel point les gens se disent des
choses incroyables, terribles, en voiture.
Dans tous mes films, il y a des scènes de
voiture. C’est un lieu de ruptures. La rupture,
c’est parfait en voiture. On a l’excuse de
rencontres 73
regarder la route. S’il y a tant de scènes
dans les voitures, c’est parce que c’est
incroyablement facile pour parler.
Le mouvement est essentiel. L’arrêt, c’est
la mort. Le mouvement, toute ma vie tourne
autour du mouvement.
Le court-métrage C’était un rendez-vous,
m’a fait traverser Paris et reste un des
moments les plus forts en termes de sensations.
On a pris des risques, j’étais à la place du type
en retard et qui prend des risques. Il n’y avait
aucun trucage, ce n’était pas du cinéma.
Dans le film Partir, revenir, tout le début
se passe sur une route. Je pense que la
vie est un voyage ou une course, même pour
ceux qui n’ont pas l’esprit de compétition.
La route est une métaphore parfaite de
la vie. C’est sur la route que je suis le plus
près de moi-même.
Les voitures, c’est comme les chevaux
dans les westerns. Le voyage est une chose
essentielle pour moi qui ne tiens pas en place.
J’adore aussi tous ces endroits où on fait
le plein d’essence, où on croise des Rolls
et des 2CV, des gens riches et des gens
pauvres. Il y a une démocratie incroyable, un
mélange. Ce sont des petites récréations et
on croise des gens qu’on ne verrait pas
autrement. Ces aires d’autoroute sont des
lieux de convivialité extraordinaires, ce sont
des lieux de rencontres. Dans le film Roman
de gare, un type plaque sa femme pendant
qu’il fait le plein d’essence. Elle téléphone, il
fait le plein et il part. Ce sont des petits villages.
Tout est possible, ce sont des lieux magiques
aussi. On y entre vite et on en sort très vite
aussi. J’adore cette ambiance, on y voit
l’ensemble des gens, le mélange, et rien n’est
prémédité. C’est un spectacle. Avant les GPS,
on s’arrêtait, on demandait son chemin aux
gens, et on rencontrait des gens incroyables.
Le voyage est la porte ouverte à l’aventure.
ROUTES N° 30 – avril 2013
74 mécénat
Akram Khan :
DESH, le retour aux sources
Soutenu par Colas, le chorégraphe et danseur
anglo-bangladais Akram Khan* revient
sur scène avec une nouvelle création : DESH, qui
signifie «terre d’origine» en bengali.
* En juillet 2012, Akram Khan et sa compagnie ont participé à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres.
ROUTES N° 30 – avril 2013
mécénat 75
COLAS EN SCENE
ne lanterne à la main,
Akram Khan entre seul
sur scène.
Pendant 80 minutes, le chorégraphe
et danseur anglo-bangladais explore
la terre natale de ses parents : le
Bangladesh. Sa nouvelle chorégraphie, baptisée DESH, est l’histoire d’un
retour aux sources. Ce solo très personnel invite chacun à découvrir les
multiples visages d’une terre et d’une
nation, qui prennent vie par la volonté
d’un homme cherchant son équilibre
dans un monde instable. Entremêlant
danse traditionnelle indienne (kathak)
et danse contemporaine, Akram
Khan virevolte, court, escalade, vole
dans les airs… tour à tour acteur et
conteur. Suspendus à son récit et à
ses mouvements, les spectateurs
rêvent au rythme des légendes,
vibrent aux bruits de la rue ou des
manifestations, et rient même des
facéties du danseur. Un subtil mariage
entre le merveilleux et la réalité.
U
Un pont entre deux univers
Après Vertical Road, DESH est
la deuxième chorégraphie soutenue
par Colas dans le cadre de son partenariat avec la Compagnie Akram
Khan. Hervé Le Bouc se souvient :
«Nous faisons maintenant route
ensemble depuis 2008. Il y a eu le
temps de la découverte, celui de la
compréhension réciproque. Il fallait
nous affranchir des chemins balisés
du cœur de nos métiers. La volonté
de l’excellence, le regard porté sur
l’horizon, l’humilité, le courage, l’aptitude à surmonter et à affronter les
obstacles du corps ou de la matière,
la fierté de l’œuvre créée jettent entre
les hommes des passerelles solides.
Plus qu’une simple opération de
mécénat, ce partenariat est l’histoire
d’une entreprise à deux.»
Vecteur de communication
Présentée pour la première fois
à Leicester, en Angleterre, en sep-
tembre 2011, DESH a reçu l’Olivier
Award for Best New Dance Production 2012. Pour cette création, Akram
Khan s’est entouré de Tim Yip,
oscarisé pour le film Tigre et Dragon,
ou encore de Jocelyn Pook, compositrice de la bande originale d’Eyes
Wide Shut de Stanley Kubrick. Une
dizaine de représentations ont été
données au Théâtre de la Ville à
Paris, fin 2012, suivies par une tournée mondiale. «Ce type d’action est
un vecteur de communication interne
et externe, explique Hervé Le Bouc.
Au-delà de l’interaction créée entre
l’entreprise et les artistes, ce partenariat donne une image de notre
entreprise originale et différenciée,
participant ainsi à l’attractivité de
notre Groupe.» En 2013, Colas soutiendra iTMOi («In the Mind of
Igor»), la nouvelle chorégraphie
d’Akram Khan.
ROUTES N° 30 – avril 2013
76 mécénat
Fondation Colas :
20 ans sur la route de l’art
La Fondation Colas a fêté en 2012 ses vingt ans.
A l’occasion de cet anniversaire, vingt toiles
emblématiques de sa collection ainsi que ses vingt
dernières acquisitions ont été exposées «hors les murs»
à l’Ecole des beaux-arts de Paris.
ROUTES N° 30 – avril 2013
mécénat 77
FONDATION COLAS
ors des murs, hors du
temps. En septembre
dernier, la Fondation
Colas s’est livrée à un exercice
exceptionnel pour célébrer son
anniversaire. L’espace de trois
jours, vingt œuvres emblématiques
de sa collection ont quitté les
bureaux et les espaces de réception du Groupe, rejointes par les
vingt nouvelles acquisitions de
l’année 2012. Direction l’Ecole des
beaux-arts de Paris, au cœur du
quartier de Saint-Germain-desPrés. Sous la grande verrière du
Palais des études, de grands
containers jaunes leur ont servi
d’écrin le temps d’une exposition
«éphémère». A l’élégance classique du lieu, la Fondation Colas
avait choisi d’associer son univers,
donnant aux Beaux-Arts des airs
de chantier. Effet garanti. Baptisée
«20 ans sur la route de l’art», l’exposition a été conçue par Philippe
Piguet, critique d’art et commissaire d’expositions.
H
300 «Routes de l’imaginaire»
Sur le principe original de la
commande, dans la tradition du
mécénat, et sur le thème de la route,
directement lié au cœur de métier
de l’entreprise, la Fondation Colas a
rassemblé quelque trois cents toiles
en vingt ans. Trois cents «Routes de
l’imaginaire» réalisées par trois cents
artistes sélectionnés sur dossier
par un jury, composé de collaborateurs du Groupe et de personnalités
issues du monde de l’art. «Qu’une
entreprise routière créée en 1929
à partir d’un brevet d’invention portant sur l’émulsion de bitume ait
choisi de promouvoir la peinture
contemporaine en constituant une
collection adossée au thème de la
route, rien n’est somme toute plus
naturel», observe Philippe Piguet.
souligne Hervé Le Bouc. Il y a ainsi,
dans la collection, de très belles
œuvres commandées à des artistes
qui n’étaient pas du tout connus à
l’époque et qui le sont devenus
depuis. Nous avons voulu marquer
les vingt ans avec cette exposition
aux Beaux-Arts de Paris. Nous
allons continuer sur la voie de l’expertise et de la professionnalisation.»
Pour sensibiliser encore davantage
les collaborateurs du Groupe et
leur donner les moyens de mieux
comprendre l’art contemporain, des
cycles de conférences ont été organisés. Pour que se crée toujours plus
de dialogue entre l’art et la route !
Professionnalisation
et sensibilisation
«La plupart des choix de la
Fondation, on le voit bien avec le
temps, se sont avérés judicieux,
300
> CHIFFRES CLES
20 ans
de collection
artistes lauréats
40
nationalités
différentes
ROUTES N° 30 – avril 2013
78 mécénat
LiFang
“Un carrefour est un point
de rencontre au croisement
de tous les possibles”
ue pensez-vous du principe de la
commande et du thème de la route ?
LiFang : Il s’agissait de ma première
commande, et j’avoue qu’au début j’associais ce principe
à une contrainte. Or, ce fut tout l’inverse ! Toutes mes
œuvres sont réalisées à la peinture à l’huile, et le thème
de la route m’est familier. En 2006, j’ai commencé une
série de toiles intitulée «Passants», représentant des
marcheurs dans des grandes villes comme Paris,
Shanghai ou New York. A chaque fois, l’univers de la route
y est présent: un trottoir, des panneaux ou tout simplement
un morceau de chaussée.
Q
Pourquoi avoir choisi de représenter
un carrefour ?
LiF. : Il s’agit d’un morceau de route complexe,
physiquement et symboliquement. Un carrefour est la
ROUTES N° 30 – avril 2013
FONDATION COLAS
Née en 1968 à Jiangsu, en Chine,
LiFang s’est formée aux arts plastiques
à Paris et à Nankin (Chine). Depuis
1998, elle expose régulièrement dans
son pays d’origine, en France ainsi
qu’aux Etats-Unis. LiFang vit et travaille
à Paris depuis plus de dix ans.
convergence et le point de départ de plusieurs routes,
mais aussi un point de rencontre au croisement de tous
les possibles.
Où avez-vous trouvé l’inspiration ?
LiF. : Les grandes métropoles m’inspirent. J’ai observé
plusieurs carrefours à Paris avant de choisir celui de la
place de la Bastille. Le 1er mai dernier, jour férié en France,
je m’y suis installée pour m’imprégner du lieu. Il n’y avait
aucune voiture, mais des passants… dans tous les sens.
Ce jour-là, l’inspiration est venue tout de suite, car toutes
les conditions étaient réunies : je cherchais de la matière,
des attitudes, beaucoup de couleurs… et il faut dire que
les Parisiens étaient particulièrement hauts en couleur,
en ce début du mois de mai !
remerciements 79
Jean-Charles Le Floch, Fabien Chevasson,
Lionel Lavernhe, Pierre-Gilles Dourier,
Alexandre Laidet, Thomas Celle,
Francis Crampe, Paulin Boudeaud,
Mathieu Garcia, Stéphane Bourguignon,
Nicolas Berg, Christophe Pigoni,
Karim Saidani, Perig Desquesses,
Marc-Antoine Ratel, Olivier Othon,
Cyril Beaucourt, Emmanuel Hamon,
Hugues de Champs, Denis Perez,
Guillaume Bastien, Patrick Montel,
Olivier Bouygues, Philippe Zuliani,
Doug Olsen, Chuck Valentine, Mike Hill,
Norman Thomas, Gabor Szakacs-Fehervar,
Palvinder Dhillon, Carl Fergusson,
Christophe Varsi, Johnny Nielsen,
Lars Jensen, Jacques Malod Panisset,
Jean-Yves Leborgne, Antoine Cristau,
Catherine Loison, Sébastien Bothier,
Maryse Gobelet, Zoltan Puchard,
Marie-Noëlle Macé, Premala Singh,
Lolly Chibi, Poul Erik Bruun,
Béatrice Abeille-Robin, Michel Roure.
Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 0147617500.
www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Sophie Sadeler.
Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Angie. Iconographie : Mélisa Bertrand. Crédits photos : T. Appert
(p. 63), S. Arbour (p. 20 haut), J.-L. Bertini (p. 70), J. Bertrand (p. 7, 11, 42, 57, 60, 62 haut, 64 haut, 68, 69, 76, 77, 78), P. Béhar
(p. 13), J.-D. Billaud/Nautilus Photographie (p. 45), J.-L. Burnod (p. 8, 66 haut), P. Calmettes (p. 37), Y. Chanoit (p. 34 bas),
C. Chigot (p. 38), W. Choroszewski (p. 12 bas, 54), G. Cohen (p. 46), P. Cotrelle (p. 9, 18, 36), C. Coussat (p. 19 bas), R. Cosstick
(p. 44), H. Douris (p. 6), M. Dunet (p. 39, 40, 56), O. Farré (p. 32), J. Fernandes (p. 53), Getty Images (couv.), D. Giannelli
(p. 3, 30), R. Haugthon (p. 74-75), Z. Jaszenak (p. 14), Joey’s Photography (p. 24 à 29), A. Lacki (p. 43), P. Laurent (p. 34 haut),
Maroc-Images (p. 59), P. Pécher (p. 67 bas), A. Poupel (p. 5), L. Rothan/AirDiaSol (p. 15 haut), T. Sakchai (p. 10 haut), X. Seyler
(p. 10 bas, 17), Shutterstock (p. 22-23), Y. Soulabaille (p. 12 haut, 62 bas), Studio Light (p. 15 bas), P. Thébault (p. 21, 35 haut),
P. Urios/Balloïde Photo (p. 20 bas), Sioc’Han (p. 33 haut), Photothèque Colas (p. 16, 19 haut, 33 bas, 35 bas, 51, 55, 58, 61,
64 bas, 65, 66 bas, 67 haut), DR. Traduction : Allingua. Conception et réalisation :
0155344600 (réf. ROUT030).
Imprimé à 51 500 exemplaires par IME (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé FSC)
avec des encres à base d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte
carbone de la fabrication, des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous
pli est assurée par APM (Atelier protégé melunais).
ROUTES N° 30 – avril 2013
LiFang
«Carrefour»
2012
www.fondationcolas.com

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