le bilan présenté à la conférence de presse ici
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le bilan présenté à la conférence de presse ici
Conférence de presse de l’IBB et des syndicats sud-africains NUM, BCAWU et SABAWO Johannesburg, le 25.3.2009 _________________________________________________________________________ Bilan de la tournée d’inspection syndicale sur les chantiers des stades du Mondial de football 2010 ___________________________________________________________________ Hansueli Scheidegger, membre du comité directeur et responsable du Secteur de la construction Unia. Tout d’abord, je souhaite vous dire un grand merci au nom de la délégation suisse pour l’accueil extrêmement aimable qui nous a été réservé et pour la culture du dialogue ouvert qui règne ici en Afrique du Sud. L’inspection des stades nous a fourni un aperçu impressionnant de l’avancement des travaux et des conditions de travail sur ces grands chantiers destinés à la Coupe du monde de football 2010. A Soccer City, nous avons été accueillis par le FIFA LOC et le consortium de construction. Malgré des conditions extérieures difficiles (deux jours de pluie avant notre visite), nous avons pu inspecter le chantier du stade et nous entretenir avec de nombreux ouvriers au sujet des conditions de travail concrètes. Le lendemain, nous avons même eu la chance de rencontrer une ouvrière à son domicile à Soweto. Nous avons ainsi pu nous rendre compte du quotidien et des conditions de vie difficiles de la population active de ce pays. Comme vous le savez, nous n'avons pas pu procéder à l’inspection du Cap parce que la direction de Green Point a refusé de dialoguer et a nous a empêchés de visiter le chantier en tentant de nous faire avaler un show publicitaire. Nous n’avons pas accepté cela et quitté Green Point en protestant. De quoi la direction locale avait-elle peur ? Qu’a-t-elle à cacher aux syndicats ? Nous en sommes réduits aux spéculations. Il y a malheureusement déjà eu des accidents graves dont un mortel sur ce chantier. Après la déconvenue de Green Point, les ouvriers de Durban ont fait clairement comprendre à la direction le matin avant le début du travail qu’ils n’accepteraient pas une telle violation des droits syndicaux élémentaires. Nous avons par conséquent été accueillis très aimablement au Moses Mabhida Stadium par le Contracts Director et son équipe en présence de fonctionnaires de FIFA LOC. Après des présentations très informatives sur l’avancement des travaux, les efforts en matière d’hygiène et de sécurité du travail ainsi que sur le programme de formation continue sur le chantier, nous avons pu visiter le chantier et avoir des discussions intenses avec les ouvriers sur leur situation. Bilan de ce voyage d'inspection du point de vue de la délégation IBB et Unia : 1. Hygiène et sécurité du travail Nous constatons avec une certaine satisfaction qu'une grande importance est accordée à l’hygiène et à la sécurité du travail sur les deux chantiers visités. Les consortiums ont compris que l’HSST constituait un facteur important et profitait à toutes les parties prenantes, spécialement dans le secteur du bâtiment par nature affecté de risques élevés. Nous sommes notamment impressionnés par l’organisation et la mise en œuvre des mesures de Safety and Health à Moses Mabhida qui atteignent un niveau élevé dans la comparaison internationale et prouvent que l’objectif de prévenir tout accident mortel sur les chantiers est réalisable. Nous ne pouvons malheureusement pas nous prononcer sur la situation à Green Point, ce que nous déplorons vivement. 2. Mesures de formation continue (investissements sur l’avenir) Nous constatons que les consortiums attachent une grande importance à la formation continue. Ces efforts peuvent contribuer à ce que la Coupe du monde 2010 déploie des effets durables et positifs pour les ouvriers de la construction bien au-delà des matches dans la mesure où de nombreux ouvriers de la construction peuvent suivre une première formation de base ou se perfectionner par formation continue et par conséquent améliorer leur rémunération. Si les consortiums sont sur la bonne voie du point de vue qualitatif, nous considérons qu’un plus grand nombre d’ouvriers devraient bénéficier de ces programmes de formation continue. Grâce à une étroite collaboration entre les employeurs et les syndicats en Suisse ainsi qu’à des conventions collectives, nous atteignons de très bons résultats dans ce domaine, par exemple. 3. Droits syndicaux Nous sommes impressionnés par le travail et la position des shopstewards sur les chantiers. Nous avons encore beaucoup à apprendre en Suisse de ce point de vue. Grâce aux shopstewards, les problèmes peuvent être décelés à un stade précoce, ce qui est en définitive dans l’intérêt des consortiums de construction. Ils sont aussi un trait d’union indispensable entre les syndicats et les ouvriers sur les chantiers. Le fait qu’un consortium de construction puisse, sur un des plus grands chantiers du pays sous maîtrise d’ouvrage publique, refuser une inspection de chantier sans autre forme de procès est incompréhensible et inacceptable à nos yeux. Nous estimons que le droit à un accès et à une inspection libres des chantiers est fondamental, qu’il constitue un préalable à une collaboration entre syndicats et employeurs fondée sur le respect mutuel. 4. Situation salariale : Suite à nos discussions sur les chantiers et à la visite à Soweto, nous comprenons trop bien que les syndicats revendiquent une augmentation massive des salaires minimaux à environ 4000 rand par mois (environ 500.- CHF). Sur les chantiers où la FIFA et les consortiums de construction réalisent des bénéfices colossaux, où un ouvrier devrait vivre au moins quatre vies actives complètes pour toucher le salaire annuel du directeur, il est plus que justifié que les ouvriers soient eux aussi rémunérés décemment. Nous comprenons parfaitement leur mécontentement. Nous espérons que les syndicats sud-africains auront gain de cause sur ce point dans les négociations conventionnelles qui se profilent. Pour finir, nous souhaitons réitérer nos remerciements pour l’excellent l’accueil qui nous a été réservé et nous espérons qu’en tant que représentants du pays siège de la FIFA nous avons pu contribuer un peu par notre présence à l’amélioration des conditions de travail sur les chantiers du grand événement de la FIFA : la coupe du monde de football 2010. Nous souhaitons naturellement aussi que cette coupe du monde soit la meilleure de toutes et souhaitons bonne chance à Bafana Bafana.