Le terroir en pleine lumière
Transcription
Le terroir en pleine lumière
L’Hebdo Jeudi 3 mars 2011 2,20 € 129e année - N°6453 Nouvelle série - N° 606 16, rue Saint Fiacre75002 Paris Tél. : 01 42 36 51 02 Michel Burton, Directeur de la publication Salon de l’Agriculture 2011 ÉDITO Méfions-nous de nos amis Le terroir en pleine lumière La soirée Cantal avait non seulement réuni les organisateurs du Tour de France, le champion cycliste, Bernard Hinault, le président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, les restaurateurs de la Ligne 15, mais aussi les chefs de la République au grand complet. Sur la photo : Thierry Delalande, chef des cuisines de la présidence de l’Assemblée Nationale, Gilles Poyac, chef des cuisines de la présidence du Sénat et Bernard Vaussion chef des cuisines de l’Elysée. Un sacré boulot attend Alain Juppé, le nouveau ministre des Affaires étrangères, et pas seulement sur les rives sud de la Méditerranée. Cette semaine, ce sont nos « amis » américains qui nous bottent les fesses. Après l’avoir emporté, l’avionneur franco-européen EADS, qui fabrique les Airbus, vient de perdre le marché du siècle : 35 milliards de dollars pour 179 avions ravitailleurs à ne pas confondre avec nos fameux jets renifleurs. Comme quoi, on peut être libres échangistes chez les autres et protectionnistes chez soi. Autre gamelle de la semaine, c’est le cas de le dire, Sodexo, la célèbre entreprise française spécialisée dans la restauration collective, vient de perdre la moitié des marchés qu’elle contrôlait pour nourrir les marines. Et, jamais deux sans trois, un journaliste américain, Michael Steinberger, vient de publier « La cuisine française, un chef d’œuvre en péril », édité chez Fayard. Libération, ce weekend, s’est offert des gorges chaudes tout au long d’une pleine page. Morceaux choisis : « Pour moi, gastronomie, culture et politique sont liées. Le déclin de la cuisine française est aussi celui de la France… ». Et, encore plus loin : « Un gastronome francophile est un homme d’église qui n’a plus la foi, mais continue à dire la messe ». Continuons les amabilités : la France « s’est repliée sur la nourriture de confort, le cassoulet, les bistrots et les fast foods… Pour nous, américains déjà ulcérés par McDonald’s, le voir lacérer le sol français, c’est comme tomber sur un peep show au Vatican ! ». M. l’Américain, n’en jetez plus, le garbage can is full*. Qu’attendez-vous, M. le ministre pour retirer nos petits gars d’Afghanistan ? *La poubelle est pleine. Michel Burton Repères Actualités Formation Christian Têtedoie, 49 ans, président de l’association des Maîtres Cuisiniers de France Michelin 2011 Un petit millésime Page 3 Un homme, un métier Ludovic Joubert, chef du Jardin Romain, à Saint-Nectaire Page 12 André Marcon, élu président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie Agri dating en Aveyron Page 2 Pages 4 et 5 Philippe Conticini remporte la palme d’or du Leaders, avec la Pâtisserie des RêvesPage 6 Vins Clermont Ferrand/Culture La 33ème édition du Festival du Court-Métrage attire 150 000 personnes Page 11 Les AOC de Bergerac Le libre choix Page 13 Réussite Gilles Vidal, designer Le Cantalien qui imprime la griffe du lion Page 16 Terroir d’Auvergne Le Bibendum toujours gonflé à bloc Page 14 2 EN HAUSSE Christian Têtedoie, 49 ans, succède à Michel Blanchet à la présidence de l’Association des maîtres cuisiniers de France. Ce cuisinier,d’origine “ Repères... EN BAISSE ILS ONT DIT « Souvent, les responsables des associations ignorent qu’ils peuvent être poursuivis pour complicité de conduite en état d’ébriété si l’alcoolémie d’un jeune conducteur s’avère positive à la sortie de la soirée… sans compter les drames qui pourraient être évités ». nantaise,fait aujourd’hui partie des chefs les plus en vue de Lyon.Son poulain,Jérôme Jaeglé, a défendu les couleurs de la France lors du dernier Bocuse d’Or. Proche de Paul Bocuse et Meilleur ouvrier de France,Christian Didier Chenet, président du Synhorcat. Têtedoie contrôle une demi-douzaine de restaurants dans la capitale des Gaules,dont le nouvel établissement gastronomique qui a pris place, il y a près d’un an,sur les hauteurs de Lyon, à proximité de l’église de Fourvière. Dans la continuité de Michel Blanchet, le chef lyonnais veut contribuer à repositionner clairement les Maîtres cuiMarsiniers de France dans André l’élite de la con,60 gasans,vient tronomie française. C’est le prix d’une nuitée dans la suid’être élu présite la plus chère du monde. Elle est insdent de l’Assemtallée en Suisse, à Genève, dans l’hôblée des chamtel Président. L’appartement dispose d’une vue sur le fameux bres françaises jet d’eau du lac Léman, mais aussi sur le Mont Blanc. Naturellement, à ce prix, il est de commerce et posd’insible d’inviter des amis. Cette suite flambant neuf dispose tout de même de 1 680 m², dustrie de 12 chambres et autant de salles de bain. Un salon de 250 m², doté d’un piano à (ACFCI). Seul candidat queue Steinway et d’une terrasse privée, permet de réunir quelques relations. Enfin, en lice,il a obtenu 131 voix sur 151.Frère ce living offre la possibilité d’organiser quelques belles soirées foot puisque le direcdu chef, Régis Marcon, et maire de teur de l’hôtel y a fait installer l’une des plus grandes télévisions du monde, un écran Saint-Bonnet-le-Froid (Haute-Loire), LCD Bang & Olufsen de 103 pouces soit 262 cm. André Marcon franchit une nouvelle marche dans les instances consulaires. Président de la CCI Le Puy-Yssingeaux de 1992 à 2001, il dirigeait depuis la Chambre régionale de commerce et d’industrie d’Auvergne.Avec cette consécration nationale,la fratrie des Marcon prend un nouveau poids politique.Il faut,en effet,rappeler qu’un troisième frère,Jean-Pierre,est député de la première circonscription de Haute-Loire. “ Le chiffre 58 000 € Confronté à la baisse d’attractivité des casinos, le groupe Partouche vient de finaliser un pacte d’actionnaire avec Butler Capital Partners. Au terme de cet accord, il va procéder à une augmentation de capital d'un montant de 30 M€ à un prix de 2 € par action.A l’issue de cette opération,Walter Butler devrait détenir de 12,5 % du capital et 15,5 % des droits de vote du casinotier. Ce groupe financier avait sorti, il y a quelques années, le Groupe Flo de l’ornière avant de céder ses parts à Albert Frère. Max Bichot, propriétaire du restaurant Les Hêtres à Ingouville, en Seine-Maritime, ne va pas profiter de l’étoile qu’il vient de décrocher dans le Guide Michelin 2011. Pressé par les difficultés financières, il a dû se résoudre à céder ses murs et fermer son établissement, il y a deux mois. Il déclare au quotidien Paris Normandie : « Elle arrive un peu tard cette étoile, parce que j'ai fermé l'établissement. En fait, le dernier service, nous l'avons fait le 30 décembre. Le réveillon de la Saint Sylvestre, on ne l'a même pas assuré, faute de clients. Si j'avais eu l'étoile plus tôt, ça m'aurait fait du bien. Parce que le Michelin, ça reste une vraie consécration ». Bruits de zinc • Arnaud Daguin, fils d’André Daguin et restaurateur étoilé à la Ferme Hégia à Hasparren (PyrénéesAtlantiques), va avoir un printemps chargé. Il a ouvert hier soir le restaurant de la Gaîté Lyrique où il est consultant. Il va y proposer une prestation totalement végétalienne. Au mois de juin, avec la complicité de Fabrice Extrait, il devrait animer le restaurant éphémère du chantier de l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt. Cet établissement, constitué d’éEN AVEYRON, LE SPEED DATING LAISSE DU TEMPS AU TEMPS chafaudages et de containers, a été conçu par l’arLe célibat pose toujours problème dans sez la campagne ! ». Un site www.agri-chitecte Pierre Schneider. Il prévu pour durer au le monde rural. Lors du dernier Salon dating.fr, permet de préparer l’opéra- est moins trois ans.Arnaud Dade l’agriculture, Bruno Montourcy, pré- tion. Le premier agri dating est prévu le guin prévoit d’y proposer sident des Jeunes agriculteurs de l'A- samedi 3 septembre à Laissac (Avey- une restauration à 90 % végétale. Le chef basque est, ron). Les partenaiveyron, a décidé en effet, passionné par la cuires auront sans sine des légumes. Il s’inspire de lancer l’ « agri largement des travaux du doute des exigendating » pour aider Dr Olivier Coudron. Cette ces moins triviales jeunes agriculinspiration végétale reste une histoire de famille. En les que celles glateurs (trices) à effet, si André Daguin ne nées sur certains trouver leur moitié. veut pas démordre de sa cuisine carnivore, les sites. Peut-être reCe speed dating maternels verra-t-on fleurir grands-parents rural ne se jouera du chef, Fanny et René Gasces fameuses anpas chronomètre à se, avaient ouvert dans le 17ème arrondissement de Panonces qui ont fait la main. Les orgaris, dès 1952, la Saladière, le nisateurs veulent de la décontraction et la gloire du Chasseur Français : « Cher-premier restaurant végétails souhaitent laisser du temps au temps.che femme possédant tracteur de 150rien de la capitale. INSOLITE Gérard Dupont, 69 ans,vient d’être élu pour un cinquième mandat à la tête de l’Académie culinaire de France qu’il préside depuis 1997.Cet ancien chef d’origine champenoise a effectué une belle carrière dans les brigades parisiennes avant de conseiller durant de nombreuses années la Compagnie desWagons Lits.Cette association de chefs cuisiniers, créée en 1883, rassemble 40 membres titulaires et autant de membres émérites. Jean Vergnes, patron et créateur du Don Camilo,rue des Saint-Pères à Paris,voilà 58 ans,vient de recevoir la médaille d’argent duTourisme International.CetAuvergnat de Paris a vu passer dans son cabaret de la rive gauche les plus grands artistes français, comme Ferré,Trenet,Le Luron,Reggiani ou Pierre Perret. Un slogan a déjà été trouvé : « Envie chevaux ». Ainsi cette initiative pourraitd'air? Besoin d'amour ? Alors, embras-elle favoriser le remembrement. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 3 ACTUALITÉS MICHELIN 2011 Un petit millésime ShinichiSato récupère une seconde étoile au Passage 53 à Paris. Jean-François Piège tient la vedette en obtenant directement deux étoiles chez Thoumieux. C ’est une édition anti blingbling que le Guide Michelin vient de dévoiler cette année. Tout d’abord, le guide rouge ne distingue aucun nouveau trois étoiles. Il faut remonter à 1992, l’année suivant le couronnement de Bernard Loiseau, pour retrouver pareille situation. En 2007, par exemple, pas moins de cinq restaurants étaient promus au plus haut niveau. Cette absence de nouveau venu devrait faire l’affaire de Gilles Goujon. Couronné l’année passée, le chef de Fontjoncouse devrait ainsi bénéficier deux ans de suite de l’effet nouveauté. Comme Michel Trama perd sa 3ème étoile, le cercle des triples étoilés s’étiole. Il ne subsiste plus que 25 établissements de ce niveau en France. Le luxe fait, en effet, grise mine après deux années de crise. Conséquence logique, le Michelin est très attentif au rapport qualité/prix et, pour la première fois, le nombre de Bibs gourmands (601) est supérieur à celui des étoilés. Parmi les mouvements à signaler, on peut remarquer que Jean-François Piège tient la vedette en obtenant directement deux étoiles dans son restaurant annexe à la brasserie Thoumieux. Joël Robuchon continue d’occuper le devant de la scène en récupérant ses deux étoiles du 16ème arrondissement dans son Atelier du Drugstore Publicis. Le Michelin se montre de plus en plus réactif et surprend en décernant deux étoiles à Shinichi-Sato du Passage 53, situé dans le Passage des Panoramas à Paris. Côté une étoile, on remarque avec satisfaction l’éternel retour de Jacques Maximin dans son petit restaurant des Cros-de-Cagnes. A Sar- poil, près d’Issoire, La Bergerie, qui vit les débuts de Jean-Yves Bath, revient au niveau de l’étoile avec son chef, Bruno Jury. A Paris, Guy Martin obtient une première étoile au Sensing, alors que Christopher Hache relève le défi aux Ambassadeurs, la table du Crillon, en obtenant une première étoile, tout comme Frédéric Simonin, un fidèle de Joël Robuchon. A Villeneuve-sur-Lot, Hervé Sauton crée l’évènement à la Table des Sens, en venant rejoindre le peloton déjà fourni des étoilés du département du Lot. Côté sanction, c’est Nicolas Le Bec, à Lyon qui retient l’attention. Le chef perd ses deux étoiles alors que son associé, Takao Takano, gagne une étoile. A Paris, le Montparnasse 25 n’a plus d’étoile. Dans le Massif Central, le Château de Lacan (Brive-la-Gaillarde) et le Grand Hôtel Auguy (Laguiole) connaissent la même aventure. Ce millésime du Michelin, sans changement significatif, ne devrait pas rester dans les annales. Il s’agit aussi d’une édition de transition puisque le directeur des Guides Michelin, encore responsable de cette livraison, a tiré sa révérence en décembre.u Le Lièvre Gourmand : Orléans (Loiret) Ivan Vautier : Caen (Calvados) Le Baudelaire : Paris 1er Bistrot de la Marine - Jacques Maximin : Sensing : Paris 6ème Cagnes-sur-Mer/Cros-de-Cagnes Les Ambassadeurs : Paris 8ème (AlpesVilla Archange : Cannes/Le Cannet Antoine : Paris 16ème Maritimes) (Alpes-Maritimes) La Fourchette du Printemps : Paris Mon Rêve de Gosse : Cannes Passage 53 : Paris 2ème 17ème (Alpes-MariJean-François Piège : Paris 7ème Frédéric Simonin : Paris 17ème times) L’Atelier de Joël Robuchon-Étoile : Château des Reynats : Chancelade Le Chiquito : Cergy-Pontoise/Méry-surParis 8 ème (DorOise (Val-d’Oise) Thierry Drapeau du Logis de la dogne) L’Atelier du Peintre : Colmar (Haut-Rhin) ChabotAuberge à la Bonne Idée : Le Strato : Courchevel 1850 (Savoie) terie : Saint-Sulpice-le-Verdon Saint-Jean-auxLe Fort de l’Océan : Le Croisic (Loire(Vendée) Bois (Oise) Atlantique) U Santa Marina : Porto-Vecchio Domaine de la Coquillade : Gargas Les nouveaux une étoile (Corse) (VauLe Petit Hôtel du Grand Large : Portivy cluse) Château de Pray : Amboise (Morbihan) La Bergerie : Sarpoil (Puy-de-Dôme) (Indre-et-Loire) Château les Crayères : Reims (Marne) La Nouvelle Maison de Marc Veyrat : Le Sub : Aiguebelle (Var) Les Ambassadeurs : Saint-Chamond La Table des Jardins : Bois-Grenier Veyrier-du-Lac (Haute-Savoie) (Loire) (Nord) D’Europe : Avignon (Vaucluse) Les Hêtres : Ingouville Au 14 Février : Lyon (Rhône) Le Diapason : Avignon (Vaucluse) (Seine-Maritime) Takao Takano : Lyon (Rhône) Auberge de la Tour Penchée: La Badiane : Sainte-Maxime (Var) Le Village : Marly-le-Roi (Yvelines) Belfort/SéveLa Tour : Sancerre (Cher) L’Éveil des Sens : Mayenne (Mayenne) nans La Cambuse : Strasbourg (Bas-Rhin) Abbaye des Capucins Spa & Resort : 7 ème Péché : Bordeaux (Gironde) Relais de la Poste : Strasbourg/La MonLa Grange à Sel : Bourget-du-Lac Wanttauban (Tarn-et Garonne) (Savoie) zenau (Bas-Rhin) Auberge du Pont de Bry “La Grapille” : Vistamar : Monte-Carlo (Principauté deLa Becca :Val d’Isère (Savoie) Monaco) Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) La Table des Sens :Villeneuve-sur-Lot Flaveur : Nice (Alpes-Maritimes) (Lot) Les nouveaux deux étoiles L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 4 SALON DE L’AGRICULTURE SALON DE L’AGRICULTURE 2011 Le terroir en pleine lumière Le Salon de l’agriculture, qui vient de fermer ses portes, a confirmé l’attachement des Parisiens et, plus largement, des Français au monde rural. Année après année, le public ne se lasse jamais de la visite de la plus grande ferme du monde. Le personnel politique, notamment, s’est montré très présent lors de cette édition, à commencer par le président de la République qui, lors de cette édition, a fait l’ouverture du salon afin de montrer que l’agriculture restait au centre de ses préoccupations. ur fond d’élections cantonales qui vont se jouer à la fin du mois, les présidents des Conseils généraux se sont montrés très assidus à l’image Vincent Descoeur, pour le Cantal, et Jean-Claude Luche, pour l’Aveyron, qui ont payé de leur personne durant toute la durée de l’évènement pour animer leurs stands départementaux S respectifs. On a aussi vu Jean-Paul Dufrègne, président du Conseil général de l’Allier, Porte de Versailles et venir saluer les vignerons de SaintPourçain alors que, sur le terrain, il joue sa réélection dans un duel socialiste et communiste qui risque fort d’être animé au premier tour. Mais, au-delà de cette actualité poli- tique, cette édition a validé l’évolution de ce salon vers une vitrine des terroirs. L’agriculture tient à valoriser ses produits comme en Aveyron où 80 % de la production se feraient dans le cadre de signes de qualité. Aussi, les agriculteurs s’efforcent-il de raccourcir ou de simplifier le chemin qui va de la fourche à la fourchette. u © A. Dehais Candy, la vache Vosgienne, vedette du salon, a parfaitement tenu son rang. © Ariane Déhais Dans les allées du salon... Sur le stand des Brasseurs de France, André Daguin, ancien président de l’Umih, est venu prêter main à Olivier Delcroix, président des cafetiers de l’Umih-Landes, qui lance une opération « bière sans alcool » dans les CHR de son département durant les fêtes estivales. Jacques Blanc, sénateur de Lozère, présente avec fierté les vaches Aubrac à son collègue du Sénat, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre. Christian Mignot, directeur de la cave de l’Union des vignerons de Saint-Pourçain, connaît un beau succès sur son stand qui affiche pour la première fois l’AOC. Gérard Larcher, président du Sénat et ancien vétérinaire, très disert sur la question des Mérinos de la Ferme de Rambouillet, située sur la commune dont il est maire. Jean-Jacques Vermeercht, patron de la Distillerie Couderc à Aurillac, respecte parfaitement le nouveau dress code du Cantal. Il ne lui manque que les lunettes rouges. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 5 SALON DE L’AGRICULTURE L’Aveyron en vedette La soirée Cantal J Le débat sur la relocalisation de la consommation alimentaire organisé autour de JeanClaude Luche, président du Conseil général de l’Aveyron. amais, par le passé, le pourtant vaste stand du Cantal n’avait accueilli autant d’invités pour sa traditionnelle soirée, organisée le 23 février par Vincent Descoeur, président du Conseil général. Trois évènements de taille se déroulaient ce soir-là.Vincent Descoeur a décoré du Mérite agricole Thierry Delalande, chef des cuisines de la présidence de l’Assemblée nationale, en présence de Bernard Accoyer, président du Palais Bourbon. Les deux homologues de Thierry Delalande, Gilles Poyac, chef des cuisines de la présidence du Sénat, et Bernard Vaussion, chef des cuisines de l’Elysée, avaient fait le déplacement.Christian Prudhomme, directeur du Tour, Bernard Hinault quintuple On pouvait aussi remarquer la présence de Ber- vainqueur de la Grande boucle, et Bernard Accoyer, président de nard Hinault, ancien quintuple vainqueur du Tour l’Assemblée nationale, sur le stand Cantal. de France, et de Christian Prudhomme, directeur de la Grande boucle, venus présenter les étapes cantaliennes du Tour 2011. L’épreuve a, en effet, prévu de rester trois jours dans le département, dont une journée de repos au Lioran. « Le Tour aime le Cantal et c’est pour cela que nous y restons trois jours », avoue Christian Prudhomme. Il a, par ailleurs, rappelé son attachement personnel au département et aux produits de terroir. Il a, enfin, évoqué l’ampleur des retombées médiatiques dont va bénéficier le Cantal grâce à cet évènement : « Si l’on mettait bout à bout toutes les images tournées sur le Tour de France, on pourrait rester six mois, 24h/24, devant une télévision ». Autre moment fort, le départ de la Ligne 15 a permis à Vincent Descoeur de remettre les plaques aux quatre premiers ambassadeurs parisiens qui ont décidé de privilégier dans leurs établissements le terroir cantalien, représenté par une dizaine d’entreprises adhérentes. Françoise Petrucci de l’Ambassade d’Auvergne (Paris 3ème), Henri Manhès des Produits d’Auvergne (rue de Lappe - Paris 11ème), Jacques Mélac du bistrot éponyme (Paris 11ème) et Jean Mathieu du Ruisseau (Saint-Mandé dans le 94), ont ainsi été mis à l’honneur. © Pauline de Courrège Le stand de l’Aveyron, extrêmement bien placé. La traite des brebis Lacaune, dont le lait sert à fabriquer le Roquefort, organisée dans l’entrée du salon. Jacques Mélac, Françoise Petrucci, Jean Mathieu et Henri Manhès, récipiendaires de la plaque Ligne 15. © A. Dehais l y a un an, l’Aveyron lançait sur le vité sur un territoire. Salon de l’agriculture la marque Elle a également donné quelques chif« Fabriqué en Aveyron ». A l’occasionfres sur cette tendance qui ne saurait de l’édition 2011, afin de faire le bilan être qualifiée de « lourde » : « Les locasur cette initiative qui semble renvores constituent en France un marché contrer un certain succès, une grande de 200 000 personnes, ce qui reprétable ronde sur le sujet : « Relocalisasente un CA alimentaire de 150 à 200 tion de la consommation alimentaire : M€, soit à peu près le chiffre d’un vaste Mode ou tendance de fond ? », avait été hypermarché ». organisée autour de Jean-Claude A cet égard, Jean-Claude Luche a rapLuche, président du département. pelé que « c’est le client qui fait son Isabelle Senand, directrice d’études à choix. Notre rôle est d’harmoniser et l’Institut Xerfi, qui a décrit le mouved’accompagner la filière afin d’être le ment locavore à travers une analyse plus rentable possible. Le véritable prosur « Le marché des produits régionaux, duit fabriqué en Aveyron doit être valorisé locavores, régions et terroirs made in afin d’apporter de la valeur ajoutée ». France : les nouveaux eldorados de la Arnaud Viala, président d’Aveyron filière alimentaire ? », a témoigné de Expansion, cellule liée au Conseil son expertise en la matière. Dans son général, a indiqué en se référant à un enquête, elle a identifié les comporsondage Ifop de décembre 2009 que tements alimentaires des Français « pour 89 % des Français, l’Aveyron permettant désormais aux exploiévoque un savoir faire et une authenticité tants agricoles, mais aussi aux induslocale ». triels ou aux distributeurs, de savoir C’est sur ce capital de sympathie que se positionner face à cette nouvelle les 45 entreprises du département, donne. Concernant le mouvement qui ont obtenu l’estampille « fabriqué locavore, elle distingue deux tendanen Aveyron », entendent jouer dans les ces : l’une, suggérée par des convicannées qui viennent. Plus de 700 protions écologistes et hygiènistes et, une duits sont d’ores et déjà référencés, autre, davantage dictée par le désir dont de nombreux produits agroalide conserver des emplois et une actimentaires. u I Le Tour dans le Cantal s’annonce comme une grande fête. Bernard Hinault se réjouit de cette escapade dans le Cantal. Thierry Delalande, chef des cuisines de la présidence de l’Assemblée nationale, décoré du Mérite agricole par Vincent Descoeur, en présidence de Bernard Accoyer. Fidèle du Cantal, Jean-Luc Petitrenaud fait « sa » visite accompagné de Christian Vabret. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 6 ACTUALITÉS RESTAURATION AMICALES Philippe Conticini remporte la Palme d’or du Leaders C ’est à Deauville, le 21 février, que le Leaders a organisé la cérémonie de remise de ses Palmes. Curieusement, après le vote du public, composé de près de 400 personnes, ce sont trois concepts qui s’inscrivent un peu en marge de la restauration qui ont été primés. Philippe Conticini et son associé,Thierry Tessier, s’emparent de la Palme d’or pour la création de leur Pâtisserie des rêves, dupliquée dans deux arrondissements de Paris (7ème et 16ème). L’ancien étoilé de la Table d’Anvers revient ici en force avec un concept purement pâtissier. Joosbayoo, un concept de restauration rapide, axé sur les fruits et légumes, avec deux adresses à Paris (Saint-Philippe-duRoule et Vaugirard), obtient la Palme Décès d’André Gascq, ancien grand chancelier de l’Ordre du mérite amicaliste d’argent. La Palme de bronze échoit à Patrick Derdérian, l’un des fondateurs du Leaders Club. Ce créatif de talent est ainsi récompensé pour le Tea by Thé, un salon de thé qu’il vient d’ouvrir avec son épouse, Françoise, place du Palais Royal à Paris. Les Palmes internationales ont également été attribuées durant la soirée. L’Allemand, Marc Korzilius repart avec l’or pour la création La Baracca, cucina italiana, à Munich. Le concept PB2, créé à Neuilly-surSeine par le Belge Michel Van Houcke, reçoit l’argent. Enfin, l’étonnant Kitchen Guerilla, un concept restaurant « coucou » imaginé à Hambourg, qui s’installe dans les établissements des autres, décroche la Palme de bronze. u Hommage à André Gascq, écrit par Raymond Trébuchon, président de la Ligue auvergnate et du Massif Central. Cher André, Nous savions que ton départ était proche et il ne nous a donc pas vraiment surpris, mais il nous a beaucoup peiné, nous, tous tes amis de Paris qui t’avons aimé et au nom desquels je me permets de t’adresser ce dernier hommage d’affection et de sympathie. Nous t’avons aimé d’abord pour ton sens inné des relations humaines et ce plaisir que tu avais et que tu faisais partager de nouer des contacts amicaux avec tous ceux que tu rencontrais et tu le faisais dans une joie rayonnante et communicative, tant tu aimais la vie et tant tu avais compris depuis longtemps que seuls les relations et les contacts humains apportaient un sens à nos existences. Nous t’avons estimé pour l’image exemplaire que tu as donnée et la promotion active et permanente que tu as faite de ton Laguiole et de ton Aveyron natal auxquels tu étais si viscéralement attaché et au sein duquel tu as voulu reposer. Nous t’avons admiré pour toutes les actions que tu as conduites au sein de notre mouvement associatif, d’abord l’Amicale de Laguiole que tu as présidée pendant plus de vingt ans et à laquelle tu as donné une dimension exceptionnelle, notamment à travers les grandes vedettes sportives nationales et internationales (Alain Mimoun et Michel Jazy, notamment) que tu invitais pour animer les fêtes du village. Au sein également de la Fédération nationale des amicales aveyronnaises à laquelle tu étais très attaché et, enfin, au sein de la Ligue auvergnate et du Massif Central dont tu as été, pendant une vingtaine d’années, le grand chancelier de l’Ordre du mérite amicaliste, fonction que tu assumais spontanément avec plaisir et compétence. Voilà, cher André, mon hommage personnel au titre des longues années d’entente et de loyale collaboration que nous avons partagées et au nom de tes amis réunis autour de ton cercueil et de ceux encore plus nombreux que la distance ou les obligations professionnelles ont retenu à Paris. Ils te disent tous avec la même émotion « Au revoir cher André » et présentent tous avec le même respect leurs affectueuses condoléances à ton épouse Simone, à tes deux filles et tes petits-enfants et à toute ta famille. La Pâtisserie des rêves que Philippe Conticini a ouverte rue de Longchamp à Paris. OUVERTURES Ô Château, un nouveau temple pour les grands vins © Photos Stéphanie – O Chateau Trust, a travaillé à l’hôtel de Crillon et aux Caves Legrand avant de se lancer dans la formation et l’événementiel liés au vin, sous la marque Ô Château. L’entreprise accroche aujourd’hui une nouvelle corde à son arc avec l’activité bar à vin. Il voit les choses en grand puisque plus d’un million d’euros d’investissements ont été affectés à la rénovation de cet espace de 280 m² niché dans un e petit monde des bars à vins immeuble du 18 ème siècle ayant parisien est actuellement en appartenu à la Marquise de Pompaébullition. Après l’ouverture, il y dour.Après 8 mois de travaux, cet étaa quelques mois, de Wine by One blissement d’environ 130 places dans le quartier de La Madeleine, qui assises réparties sur deux niveaux et présente 100 vins au verre en libreplusieurs espaces, ouvre ses portes service, O Château mise sur une verdébut mars. Bien que le vin soit la siont résolument qualitative… « Nous grande affaire de Ô Château, l’assiette proposons en permanence 40 vins au n’est pas en reste. Une carte renouverre, dont les prix s’étendent de 1,90 à velée quotidiennement est proposée 100 euros. Tous les jours, Petrus, Margaux,Yquem, Dom Pérignon, Haut-Brion, en complément de deux menus à Latour, Lafite-Rothschild, Mouton-Roths- 13,50 euros à midi (soupe et salade) et 25 euros le soir (soupe, tapas haut child et Romanée Conti sont servis au verre. Ce positionnement fait de Ô Châ- de gamme et dessert). Même si l’ambition affichée d’Olivier Magny est de teau le bar à vins revendiquant la plus proposer un bar à vin et non un resbelle carte haut de gamme de vins au taurant, il s’est offert en cuisine les verre du monde », commente Olivier services de Tiffany Depardieu, la Magny, fondateur de Ô Chateau. Aux manettes du lieu, ce diplômé de l’Essec et du Wine & Spirit Education L blonde et pétillante candidate à Top Chef 2011. Du côté de l’événementiel, les opérations démarrent dès le 7 mars avec une dégustation, en avant-première, du nouveau brassin de Pelforth – Pelforth 3 Malts – animée par Hervé Marziou, biérologue d’Heineken France. Chaque mercredi, pendant 4 semaines, Pelforth 3 Malts fera l’objet d’une dégustation tarifée 5 €, accompagnée de cantal entre-deux et d’un des pains élaborés pour l’occasion par le Boulanger de Monge. Une manière pour ce brassin d’entrer dans le monde par la grande porte ! u S.L. Ô Château - 68 rue Jean-Jacques Rousseau (Paris 1er). Ouvert 7/7 de midi à minuit. Banquet de l’amicale de Saint-Geniez-Campagnac CHAMPAGNE Projet de cession de Piper et Charles Heidsieck Rémy Cointreau est entré en négociations exclusives avec EPI pour la cession éventuelle de ses marques de champagne, Piper et Charles Heidsiek. EPI (Européenne de participations industrielles) est la holding familiale de la famille Descours, propriétaire, notamment, de Weston, de marques de prêt-à-porter haut de gamme comme Bonpoint ou Alain Figaret ainsi que du château La Verrerie en Côtes du Luberon. EPI est dirigée par Christopher Descours, petit-fils de Jean-Louis Descours, fondateur des chaussures André. Si ces négociations aboutissent, l’accord définitif n’interviendra qu’après consultation des représentants du personnel et autorisation du conseil d’administration de Rémy Cointreau. La finalisation de la cession restera soumise à l’approbation des autorités compétentes en matière de contrôle des concentrations. La Bouteille Blanche de Bernard Magrez du meilleur sommelierBernard Magrez organisera, le 20 avril, la deuxième édition de la Bouteille Blanche, concours de montagne. Il regroupe les sommeliers des restaurants et bars à vins des stations de ski européennes. En marge de ce concours, un blind test sera proposé aux skieurs oenophiles. Orangina Samouraï en 50 gamme avec deux nouvelles saveurs : grande cl pour le CHR Geisha, aux arômes Samedi 5 mars à 20h dans les Salons Hoche (Paris 8ème) Présidé par Marc Bories, maire de St-Geniez d’Olt, en présence de JeanClaude Luche, président du Conseil général ainsi que de Mélody Pomier, pastourelle. Groupes folkloriques La Catinou d’Eaubonne et le groupe portugais Alégres do Minho, orchestre Régine Raynaldi. Tombola avec plusieurs voyages Participation : adultes : 75 € ; jeunes : 50 € - Réservations : Patricia Vermurie 06 88 54 05 03 - André Vioulac 06 85 41 44 10 Pierre Jean Puel 06 71 25 66 13 - Michel Delous 06 31 79 70 83. de pêche, uniquement disponible en Orangina enrichit sa distribution, et Samouraï, au parfum citron, commercialisée en 50 cl pour le CHR. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 78ème Banquet de l’Aumonaise, le 26 mars de Mireille Clepkens, PDG du Comptoir Joffrin,Sous la présidence d’honneur assistée de la pastourelle de la Lozère et 1ère demoiselle d’honneur de la Ligue auvergnate, Aurélie Rousset, l’Aumonaise (amicale des originaires du canton d’Aumont-Aubrac) organise son 78ème banquet annuel, samedi 26 mars 2011 à 19h30 précises dans les salons Hoche, 9 avenue Hoche 75008 Paris. Animation : groupe folklorique « La Cabrette d’Aulnay », orchestre Guy Letur. Renseignements et inscriptions, au plus tard le 12 mars 2011, auprès de Cécile Orliac (présidente de l’Aumonaise) 01-45-43-03-84 MmeDelmas-Bouchard 01-42-46-62-74. 11 AUVERGNE 33ème ÉDITION DU FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE Un évènement qui attire 150 000 personnes Le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, qui s’est déroulé du 4 au 12 février, a tenu ses promesses. Cette année, sa fréquentation a encore augmenté. Avec 150 000 entrées, elle a fait un bond de 4 % par rapport à la précédente édition. 3 100 professionnels avaient fait le déplacement pour visionner des films, vendre, acheter et participer à cette grande fête du cinéma, qui est la deuxième manifestation du genre en notoriété et en nombre de spectateurs après Cannes. Un succès qui montre que ce format cinématographique suscite de plus en plus d’intérêt. et nous faisons le plein de films », lancent François-Marie et Madeleine, deux Clermontois accros au court métrage. Le festival accueille un public de passionnés qui apprécient l’ambiance que beaucoup qualifient « d’extraordinaire ». « Je viens depuis la classe de seconde. Ici c’est la fête du cinéma », explique Jimmy, 21 ans, en Master I de cinéma à Lyon. « C’est génial qu’un truc comme ça se passe en province, lance Ophélie, étudiante en droit à Clermont-Ferrand. En plus, l’ambiance est très chaleureuse. Les gens discutent dans les files d’attente, les échanges sont fructueux ». Mais le festival n’existerait pas sans les bénévoles. En 2011, ils sont 265 aux côtés des 20 salariés embauchés pendant deux mois.Tous oeuvrent avec les 17 salariés permanents de l’association « Sauve qui peut le court métrage » pour le bon déroulement d’un évènement qui ne cesse de grandir. « C’est la première année que je suis bénévole, je suis heureux de participer à une aventure majeure de l’agglomération clermontoise. J’ai déjà réalisé deux courts métrages. En étant accrédité, on a accès à plus de choses. Et ce sera une expérience que je pourrai inscrire sur mon CV », note Arnaud, 22 ans, en troisième année d’histoire de l’art. « C’est un festival où règne l’ouverture vers les autres et une grande effervescence », rappelle Clémentine, 25 ans, bénévole pour la troisième fois. Jean-Claude Saurel, président du festival. ’équipe organisatrice du festival, l’association « Sauve qui peut le court métrage » a reçu 6 753 films du monde entier contre 6 524 l’an dernier. 1 391 films français postulaient pour une place dans la compétition nationale. 63 ont été retenus. 5 362 films internationaux ont été envoyés, 78 ont été sélectionnés. Pour le dixième anniversaire de la compétition labo, 40 œuvres venant de 18 pays étaient à l’affiche. Malgré la crise, la production de courts métrages foisonne. L Des retombées médiatiques et économiques. Le Festival du court métrage fait parLe festivalier pouvait faire son choix ler de Clermont-Ferrand à New-York parmi plus de 500 films dans des proou Tokyo, à Rio ou Sydney, à Londres grammations thématiques, projetés ou Abidjan. Cette mise en lumière de dans 14 lieux différents de la capitale l’image de la ville assure de belles Arverne. Ainsi, les spectateurs vivent retombées touristiques. Si aucune ce festival dans une ambiance de fête étude à ce jour n’a été réalisée pour et de découverte. « Ici, je mesure les les quantifier économiquement, il est différents points de vue, liés aux divers pays qui projettent leurs films, souligne Charlotte, enseignante à Paris. L’ambiance est toujours très festive ». « Nous venons depuis le lancement du festival, nous étions à la fac avec les organisateurs. Nous aimons l’ambiance conviviale indéniable que ces dix jours en génèrent. Sur les 3 100 professionnels venus du monde entier, certains sont les invités de « Sauve qui peut le court métrage ». En 2010, l’association a réglé au total une facture d’environ 200 000 € aux hôteliers clermontois et une autre de 40 000 € aux restaurateurs de la ville. Sans oublier le coût des différentes réceptions organisées pendant le festival, qui ont coûté 15 000 €. Les professionnels défrayés reçoivent des tickets restaurant d’un montant de 7 €. En émettant ces tickets, « Sauve qui peut le court métrage » est sûre qu’ils seront consommés sur place. De plus, en choisissant des établissements qui sont répartis dans le vieux Clermont, c’est une façon d’inciter ces festivaliers à dépenser de l’argent en dehors du strict périmètre des salles de projection. « L’apport de clients est important pour les hôteliers dans une période où le tourisme d’affaires est moins significatif », explique Françoise Graive, directrice de l’Office du tourisme de ClermontFerrand. Un point de vue partagé par Vincent Lentony, vice-président du Club des hôteliers clermontois : « Le court métrage fait venir du monde et véhicule une bonne image de notre ville. Plusieurs jours dans la semaine, les hôtels étaient complets ». De nombreux festivaliers vivent chez des amis ou logent chez l’habitant pendant une semaine. Ils se déplacent dans la ville et y consomment. Les taxis, les librairies, les pharmacies et les commerces qui vendent des produits du terroir voient leur chiffre d’affaires augmenter. L’après festival. Le Festival du court métrage génère d’autres retombées sur sa ville d’accueil. En, effet, au bureau de « Sauve qui peut le court métrage », une médiathèque a été installée. Ouverte au Palmarès International Grand Prix Kavalek Lata pour « Un bout d’été » de Marta Minorowicz (Pologne) Palmarès Labo Grand Prix « Night Mayor » (Maire la nuit) de Guy Maddin (Canada) Palmarès National Grand Prix « Tremblay-en-France » de Vincent Vivioz (France) Prix ADAMI d’interprétation Meilleure comédienne Géraldine Martineau dans « Aglaée » de Rudi Rosenberg Meilleur comédien Florent Cheippe dans « Hurlement d’un poisson » de Sébastien Cafora public et aux professionnels, elle renferme 60 000 films numérisés et 1 500 longs métrages en DVD. Quelque 3 000 personnes par an fréquentent cet espace. De plus, différentes actions visant à sensibiliser tous les publics sont organisées dans les écoles, les collèges et les lycées. Des actions pédagogiques ont également lieu dans les quartiers de la ville tous les étés. Enfin, il faut citer la Commission du film Auvergne qui « valorise le territoire grâce à l’accueil des tournages », souligne Stéphane Soullat, responsable de cette structure. u Béatrice Bafoil L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 12 FORMATION UN HOMME, UN MÉTIER LE BACHELOR DE FERRANDI Une diplôme de chef manager dans la gastronomie é en 1983, le Bachelor de Ferrandi est aujourd’hui réputé comme l’une des meilleures formations en France pour les jeunes chefs qui souhaitent ouvrir une affaire. De grands noms comme William Ledeuil ou Mathieu Vianney sont sortis de ce cursus qui fut initié à l’époque par des chefs de renom comme Alain Dutournier, Joël Robuchon, Guy Savoy ou les frères Troisgros. Alain Le Monte, le directeur de l’école, définit ce Bachelor comme « une formation où l’on apprend le grand art de la cuisine classique, mais où l’on est aussi confronté aux tendances nouvelles, aux innovations et à la créativité N du monde de la gastronomie ». Parmi les professeurs associés de l’école, on remarque une série de pedigrees prestigieux comme Pascal Barbot, Gérard Besson, Eric Briffard, Fabrice Desvignes, Philippe Etchebest, Eric Fréchon, Eric Guérin, les Frères Ibarboure, Régis Marcon, Thierry Marx, Olivier Nasti, Eric Pras, Franck Putelat, Stéphane Raimbault ou Michel Roth, pour ne citer qu’eux. Dirigé par Emmanuel Périer, ce Bachelor décline une part importante d’enseignement dédié à l’expertise et à ses prolongements techniques. Ce diplôme bac +3, largement validé en France, est aussi reconnu à l’étranger puisqu’il se situe dans la norme européenne du LDM. Au cours de ces trois années d’enseignement, les élèves perfectionnent leurs techniques ou tours de main. Ils sont confrontés à des cuisines variées et intègrent parallèlement des méthodes de gestion et de management. Cet enseignement privilégie la création grâce à des Mastrer class régulières animées par de grands chefs étoilés, des designers et des experts scientifiques. Durant la première année, à 80 % consacrée à l’enseignement pratique, les élèves sont initiés au management à travers deux cursus : arts de la table et arts culinaires. La deuxième année d’études est dévolue à la gestion de l’entreprise, avec un perfectionnement des cursus entamés l’année précédente. En troisième année, les élèves s’orientent dans une optique d’entrepreneuriat avec, la clé, une démarche de créateurs d’entreprise. Les étudiants devront réaliser des dîners gastronomiques et organiser des services traiteur sur des réceptions. Enfin, un cursus manager de restaurant leur enseignera le service, l’œnologie, le management d’équipe, la réalisation de dîners et les accords mets/vins. Rens : 01 49 54 29 19 Ludovic Joubert Chef du restaurant « Le Jardin Romain» (Saint-Nectaire) Ludovic Joubert appartient à cette race de chefs qui ne tiennent pas en place. Est-il seulement possible de faire le CV de quelqu’un qui est passé par 37 maisons en 21 ans de carrière ? Avec le temps, le cuisinier semble toutefois s’être un peu assagi et depuis deux ans, il est aux fourneaux du restaurant de l’hôtel « Les Bains Romains » de Saint-Nectaire. MANAGEMENT L’école de Savignac confronte ses étudiants au monde de l’entreprise tality Management (bac + 3), un European Bachelor in International Hospitality Management (Bac +3), un Foundation Degree in Hospitality Management (bac + 2). En créant des rencontres régulières avec des grands groupes, Savignac favorise le recrutement de ses futurs diplômés. Six ambassadeurs du monde de l’entreprise avaient été conviés ce 15 février : Pascal Hamon, propriétaire du restaurant les Tamaris (ancien du MBA Savignac, promotion 5), Marc Demus, directeur régionaladjoint Nord-Ouest du Groupe Flo, Christophe Grymonpré, responsable des relations écoles et partenariats du groupe Flunch, accompagné de Jérôme Dupont, directeur du restaurant Flunch de Mériadeck/Bordeaux (ancien du MBA Savignac, promotion 9), et Frédéric Durand, directeur ressources humaines de la Pataterie, accompagné de Jonathan Lasson, formateur/animateur réseau (ancien du MBA, promotion 21). Chacun de ces groupes de restauration commerciale a présenté aux étudiants ses possibilités de stages. A la suite d’entretiens individuels, ce premier contact s’est immédiatement concrétisé avec des stages et des emplois garantis à la clé. Les chiffres de l’école concernant la dernière promotion diplômée du MBA (promotion 20) parlent d’eux-mêmes : 94 % des étudiants sont embauchés dès la fin de leurs études, dont 52 % au sein de leurs entreprises de stage à des postes de cadres. L e « Jardin Romain » est le restaurant de l’hôtel « Les Bains Romains » (chaîne Mercure) de Saint-Nectaire. Ce vaste établissement e 15 février dernier, l’Ecole de 71 chambres rénovées en internationale supérieure de 2010, est établi management de Savignac (Dor« Nous tentons de faire dans les anciens dogne) organisait sa journée événeune bonne table sem thermes de Saintment « Restauration commerciale » igastronomique, Nectaire, édifiés afin de faciliter les recherches de en en 1850. Ludovic stages et d’emplois de ses étudiants. travaillant avec le Joubert y pratique Cette école hôtelière propose quacoeur ». une cuisine simple tre cursus complets de bac à bac et raffinée pour + 5 : un MBA in Hospitality Manageune clientèle des plus variées. « La ment (bac + 5), un Bachelor in Hospivraie saison touristique est très courte et nous travaillons essentiellement toute l’année avec des séminaires et des groupes, une clientèle de loisirs et du 3ème a deuxième édition du concours culinaire Créations et Saveurs, organisé par âge. Nous tentons de faire une bonne Président Pro-fessionnel, sera présidée, cette année, par Anne-Sophie Pic. Anne-Sophie Pic, table semi-gastronomique, en présidente de l’édition 2011 Cette épreuve est ouverte aux professionnels de la restauration, âgés de plus de travaillant 18 ans. Les dossiers peuvent encore être déposés jusqu’au 25 mars, en envoyant avec le coeur », explique le chef. Si le restaurant ne peut faire l’impasse, au recettes dactylographiées, fiches techniques, photos en haute définition et bon risque de décevoir ses clients, sur d’économat. L’annonce des participants à la finale aura lieu le 15 avril. toutes les spécialités du terroir, telles Huit candidats seront ainsi sélectionnés pour disputer ce concours le 11 mai et la truffade, l’aligot ou la fondue au réaliser, dans un temps imparti de 3h45, un plat à base de turbot et de crème Saint-Nectaire, Ludovic Joubert supérieure 35% UHT Président Professionnel et un dessert à base de Mascarpone confesse toutefois une attirance Galbani. particulière pour le poisson et le gibier. A l’issue de cette épreuve, Anne-Sophie Pic décernera trois prix aux gagnants : « J’apprécie particulièrement le un voyage gastronomique en Suède pour deux personnes, un séjour découverte sandre et pour deux personnes à La Maison Pic à Valence et un week-end gastronomique le brochet ainsi que certains poissons pour deux personnes d’une valeur de 1 000 €. de mer. En période de chasse, j’adore www.concourscreationetsaveurs.fr travailler le sanglier en cassoulet, une de Adresse postale pour l’envoi du dossier : Comité d’organisation du « Concours Création et Saveurs 2011 53096 Laval Cedex. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 mes spécialités, et je propose volontiers à mes clients le filet de lièvre aux myrtilles L Concours culinaire Créations et Saveurs L myrtilles. Nous avons aussi pas mal de cerfs dans le coin ! », indique le chef avec gourmandise. Ludovic Joubert travaille aujourd’hui dans sa région d’origine puisqu’il est né à Ambert, mais il garde visiblement le goût du changement et il lui en faudrait peu pour qu’il empoigne à nouveau son bâton de pèlerin de la cuisine. « Si l’occasion se présentait, partir pour partir, je viserais bien les Etats-Unis … », conclut-il. u Texte et photo Frédéric Vielcanet Son parcours CAP de cuisine – Lycée technique Abel Boisselier – Cusset (03) Hôtel Ritz de Paris avec Guy Legay et Michel Roth Hôtel Radio (Mioche) de ClermontFerrand Restaurant Bath de Clermont-Ferrand Clos de la Violette d’Aix-en-Provence Apicius (Arkadius Zuchmanski) de Clermont-Ferrand Depuis 2008 Chef du restaurant de l’hôtel « Les Bains Romains » de Saint-Nectaire 13 VINS LES AOC DE BERGERAC : Vu des chais de chêne, se révèlent charmeurs et charpentés. En vogue auprès des jeunes urbains, monbazillac brille par sa robe, ses notes fruitées et florales intenses dominées par sa finesse aromatique. Issus des cépages sauvignon, sémillon et muscadelle, les blancs moelleux séduisent avec un dessert. Le rosé fait valoir sa belle teinte et ses notes fruitées. Résultat ? « Bergerac va mieux, reprend Patrick Monfort. Pas en terme de prix, mais au niveau de l’image auprès de la clientèle Le libre choix Julien Montfort, Julien de Savignac « Peu d’appellations possèdent une palette de En trois couleurs, rouge, blanc, rosé, mais aussi en moelleux et liquoreux, le vignocouleurs et de ble de Bergerac offre une palette remarquable de saveurs. Son excellent rapport cuvées en CHR qualité/prix, combiné à l’attrait d’une région privilégiée, lui permet de toucher une aussi complète. large frange de clientèle. Explications… orisation ». Désormais, des domaines Elle s’inscrit dans commercialisent avec succès des milune dynamique lésimes à des prix supérieurs à 15 € de vins jeunes et TTC le col. Les rouges, élevés en fûts faciles à boire. Peu boisés, ils font idéalement remonter le fruit. Autre atout, le prix. Le ticket moyen Julien de Savignac se situe entre 2,50 et 10 € HT. On Avec 80 % de son chiffre d’affaires en CHR, ce propriétaire-négociant peut trouver des rouges passés en distribue depuis plus de vingt ans des vins de Bergerac aux professionnels. Son catalogue barrique à 2,90 € HT. Le bag-in-box représente 12 % de la production. Il est régulièreremporte un grand succès en CHR ment cités dans les revues et guides spécialisés. au verre. » Sur le fruit ongtemps, le vignoble de Bergerac a souffert de l’hégémonie de son glorieux voisin bordelais. Mais il a su réagir. Il y a quelques années, les rouges vendus en vrac constituaient la bonne affaire du harddiscount. En dépit de toute rentabilité économique. « La seule AOC vendue à moins de 1,50 € ! », clamait alors dans Sud-Ouest, Jean-Marc Dournel, oenologue et ancien président de la Fédération des vins de Bergerac. En changeant de stratégie, le Conseil L interprofessionnel des vins de la région de Bergerac (CIVRB) a su se développer sans brader les prix, via une campagne de sensibilisation auprès du négoce bordelais qui représentait alors 70 % des transactions. « Nous avons orienté notre action vers la qualité de la production avec une baisse des rendements, et une restructuration du vignoble à 4 000 pieds/hectare, explique Patrick Montfort, vice-président du CIVRB. La meilleure réponse à la crise, c’est la val- La cote en CHR ! Deux restaurants parisiens présentent une carte à plus de 90 % bergeracoise. Le 24, rue Saint-André-des-Arts dans le 6ème arrondissement, se distingue avec le numéro minéralogique du département de la Dordogne comme enseigne et Le Ragueneau, rue Saint-Honoré dans le 1er. Chef de métier,Vincent Sitz a fait le pari incroyable de détenir la plus grande carte de vins de Bergerac de Paris. Domaine de l’Ancienne Cure, Jour de Fruit 2008. Assemblage 80 % merlot, 20 % cabernet franc. Prix : 6 € TTC. Domaine du Coquelicot, Lilas de Coquelicot 2008. Un merlot élevé En barriques pendant 8 mois. Prix : 10 € TTC. Château les Tours des Verdots, Les Verdots selon David Fourtout 2008. Fin et puissant, un vin de garde 10 à 15 ans. Prix : 19,50 € TTC. Château Jonc-Blanc Le 4 décembre, notre consoeur britannique Jancis Robinson a sélectionné le domaine Jonc-Blanc, situé à 20 km de Saint-Emilion, parmi ses 100 vins favoris, valeurs sûres 2010 en rouge de consommation usuelle. Les Sens de Fruit 2007 est décrit comme « un vin authentique au bon potentiel de garde » (prix : 4,35 € HT).A déguster également, Classi’K 2008 (5,52 € HT) qui a obtenu la meilleure note de la région (16/20) par Jacques Dupont dans Le Point Spécial vin de septembre dernier. Château Jonc-Blanc - Tél. : 05 53 74 18 97. Légèrement élevés en fût de chêne, ces deux vins surprennent par leurs notes de fruits rouges mûrs et leurs qui s’est nettement améliorée. Il y a tannins fondus. Servis au verre en CHR, ils accompagnent une planche de charcuterie, des viandes rouges ou même un seulement vingt ans, notre vignoble était méconnu. Avec le CIVRB, nous avons apéritif. énormément investi pour inverser cette Julien de Savignac 2008. Cité au Guide Hachette 2011, un tendance négative. La diversité de notre rouge au nez intense et à l’attaque souple. Prix : 4,40 € HT production répond aux attentes de tout type de clientèle. » Essentiel ! u Cuvée Feuillardier des Jardins de Cyrano 2008. Egalement cité au Guide Hachette 2011, un vin de plaisir, léger et frais. Jean-Paul Burias Prix : 2,90 € HT. Stylés et structurés Stylées et structurées, plus riches et La carte bio concentrées, ces quatre cuvées s’accordent Avec 10 % du territoire viticole avec une cuisine plus élaborée. Idéales sur dédié, le vignoble du Sud-Ouest vit la carte d’un bistrot où l’art du bien boire bio. A suivre, les viticulteurs s’accorde avec celui de la bonne chère ! bergeracois Jean-Marc Dournel Pécharmant 2007, château de Tiregand. du domaine des CostesTanins souples. Prix : 6,50 € HT. Pécharmant (tél. : 05 53 57 64 49), Pécharmant 2007, domaine des Luc de Conti-Bergerac du château Costes.Vin bio, convivial, rond, Tour des Gendres (tél. : 05 53 57 12 léger. Prix : 7,50 € HT. 43) ou Gérard Cuisset-Saussignac Bergerac Cuvée Prestige 2007, château du château les Miaudoux (tél. : 05 53 des Eyssards. Un très beau vin à la robe 27 92 31). La moitié des adhérents rouge profond. Prix : 5,10 € HT. du Syndicat de Saussignac est en Bergerac Clos d’Yvigne Patricia Atkinproduction biologique ou en son. Un rouge au nez épicé avec des conversion. fruits généreux. Prix : 5,90 € HT. Contact : Julien de Savignac Tél. : 05 53 07 10 31. Les cépages Blancs secs Vins rouges : Vifs, frais et aromatiques, ces blancs sont pour majorité élaborés à partir de cépages sauvignon blanc ou gris. Fruits cabernet sauvignon, cabernet franc, d’une consommation large, ils se servent au verre à l’apéritif, merlot, malbec. Vins blancs : dans une brasserie de fruits de mers ou sur une table sauvignon, sémillon, muscadelle, gastronomique. chenin Kaméléon des Eyssards 2010 de Pascal et Laurent blanc. Cuisset. Vif et plaisant pour l’apéritif et les poissons. Prix : 3,50 € HT. Les barriques Sa diffusion plus restreinte séduit les passionnés de Bergerac. Un vin agréable tout en restant facile d’approche. Château Briand sec 2009. Intense, complexe, avec du volume sur une délicate fraîcheur. Prix : 4,70 € HT. 13 AOC Bergerac blanc (sec) Bergerac rosé Bergerac rouge Côtes de Bergerac blanc (moelleux) Côtes de Bergerac rouge Monbazillac blanc (liquoreux) Montravel blanc (sec) Château de la Jaubertie Montravel rouge Ce domaine bénéficie d’un terroir argilo-calcaire à 170 m au Côtes de Montravel blanc (moelleux) Haut-Montravel blanc (liquoreux) dessus de la Dordogne, ensoleillé et protégé du vent. Le Pécharmant rouge blanc sec se distingue par sa fraîcheur et ses notes d’agrumes. Le rouge par ses tannins souples et sa matière. Rosette blanc (moelleux) Saussignac blanc (liquoreux) Quant au rosé, c’est un délicieux vin riche en arômes. Concentrée, riche et complexe, la cuvée Mirabelle constitue assurément le grand vin du domaine. Les chiffres clés Prix : 8,60 € HT. A suivre également, château de la Jauber(source CIVRB) tie 2009, vin bio frais et fruité. - 93 villages Prix : 4,90 €HT - 12 800 hectares Tél. : 05 53 58 32 11. - 650 000 hl Coups de coeur - 56 % de vin rouge, 39 % de vin Château de Thénac 2007, un rouge encore blanc, jeune 5 % de vin rosé. mais avec un énorme potentiel. Assurément une - 8 unités coopératives dont 3 groupedes plus grandes bouteilles du vignoble actuelle ments ment. Prix : 9,80 € HT. - 1 240 récoltants En blanc sec, la cuvée Moulin des Dames 2007 - 15 % des ventes des AOC à l’export se révèle un vin à maturité qui accompagne viandes blanches et poissons. Prix : 17 € HT. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 14 TERROIR D’AUVERGNE MICHELIN, SYMBOLE DE LA FIABILITÉ ET DE LA PÉRENNITÉ AUVERGNATE Le Bibendum toujours gonflé à bloc Alors que vient de sortir l’édition annuelle du Guide Michelin, l’entreprise de Clermont met en avant des résultats financiers impressionnants et semble augurer d’excellentes perspectives d’avenir. Une occasion de se pencher sur les 120 années qui ont émaillé l’histoire de cette société inscrite dans le quotidien des Auvergnats, mais aussi des Français. Edouard et André Michelin, les fondateurs. Michelin en chiffres CA 2010 : 17,89 milliards d’euros (+21 %/2009) Bénéfices : 1,05 milliard d’euros (multiplié par dix/2009) 69 sites de production 121 000 salariés 190 millions de pneus vendus/an 20 millions de cartes et guides vendus/an C ’est sans aucun doute l’entreprise industrielle la plus emblématique de l’Auvergne. Dans une région à dominante agricole, la « manufacture » comme on la nomme encore à Clermont-Ferrand, symbolise depuis plus de 120 ans une industrie française conquérante qui maintient son rang de leader à travers le monde. 80 % des effectifs de la firme sont aujourd’hui employés à l’étranger. Même si, à la suite du décès tragique d’Edouard Michelin lors d’une partie de pêche en 2010, le nom de Michelin a disparu du sommet de l’organigramme de la société, la manufacture a su conserver un caractère très familial qui reste conciliable avec une présence inamovible parmi les valeurs fortes du CAC 40. A Clermont-Ferrand, l’ombre de la manufacture est omniprésente, du stade Michelin au nom même de la capitale auvergnate. C’est la présence de l’usine de Cataroux entre les cités de Clermont et de Montferrand qui a permis la réunion des deux localités en une seule et même ville dont la taille domine aujourd’hui de la tête et des épaules toutes les autres villes d’Auvergne. Là, des familles entières vivent à l’heure de la manufacture depuis des décennies, travaillant de père en fils chez Michelin et vibrant en famille, le week-end, pour applaudir les prouesses de l’AS Clermont Auvergne. A une époque même, on apprenait à lire avec Michelin. Jusqu’en 1968, la firme au Bibendum possédait 13 écoles qui ont depuis lors intégré l’Education nationale. Premiers pas dans le vélo Contrairement à ce que l’on croit, la naissance de Michelin a précédé l’histoire de l’automobile. L’entreprise est née officiellement en 1889. Mais, dans les années 1830, Aristide Barbier, ancêtre de la famille Michelin, et son cousin, Edouard Daubrée, s’intéressent à la transformation du caoutchouc. Ils fabriquent d’abord de petites balles avant de créer des bandages de roues. Petits-fils d’Aristide Barbier, André et Edouard Michelin reprennent l’entreprise et diversifient la production. Dès 1891, ils déposent le brevet du pneu contenant une chambre à air. A la naissance de Michelin, pourtant, les premières voitures sont encore expérimentales. Depuis plus d’un siècle, des inventeurs ont mis au point des véhicules à vapeur qui sont trop lourds. Seul le chemin de fer peut mettre à profit cette technique de propulsion. Les premiers moteurs à gaz ont été inventés six ans plus tôt et c’est l’année de la création de l’entreprise Michelin, que René Panhard et Émile Levassor installent le premier moteur quatre temps sur une voiture. Mais ces modèles ont encore les roues cerclées de fer. Aussi, André et Edouard Michelin misent-ils d’abord sur le vélo et créent un pneu démontable. Pour frapper les esprits, ils font bénéficier de cet équipement un champion cycliste de l’époque, Charles Terront, et l’inscrivent sur la course Paris-Brest-Paris. Le cycliste écrase ses concurrents en parcourant l’épreuve en trois jours et trois nuits. Un an plus tard, ne reculant devant rien pour démontrer les qualités de leur invention, les deux frères organisent une course cycliste Paris-Clermont où ils sèment des clous sur la route afin de corser la difficulté. Gonflé ! L’automobile leur résiste, ils créent leur voiture Mais l’automobile leur résiste. Aucun constructeur n’ose encore mettre des pneus sur les roues des premiers tacots de l’époque. La fiabilité reste trop aléatoire. Une fois de plus, les frères Michelin optent pour une démonstration magistrale, en construisant eux-mêmes l’Eclair, une voiture qu’ils équipent de pneus et qu’ils alignent sur la course Paris-BordeauxParis. L’aventure n’est qu’un demi-succès. La voiture termine la course dans les temps, mais en dernière position. Pourtant, en 1899, dix ans après la création de la firme au Bibendum, les Michelin créent un véhicule électrique qui, monté sur pneumatiques, bat le record de vitesse de l’époque avec une pointe à 106 km/h. Les deux Clermontois deviennent ainsi à l’origine d’une invention déterminante pour le progrès de l’automobile. L’entreprise accompagnera non seulement l’histoire de cette Le guide Michelin, juge arbitre des tables françaises Lorsque la première édition du Guide Onaoût critique le rigorisme de ce guide et son Michelin paraît en 1900parfois avec un Pourtant, tirage de 35 000 conservatisme. exemplaires, moins de il est toujours parvenu à s’adapter et n’est pasen passé à côté des vedettes de 3 000 automobiles seulement roulent la nouvelle comme Michel Guérard ou Alain France. Pour encourager le cuisine cheval vapeur, Chapel et fournir a su reconnaître plus récemment des les frères Michelin veulent au talents comme ceux de Pierre Gagnaire, chauffeur un viatique quimodernes facilite ses Veyrat, OlivieretRoellinger ou l’Espagnol Ferran voyages grâce àMarc quelques conseils Adria. Les le années dresses de garages. Déjà, guide passent et le guide demeure l’éternel jugede arbitre de la Après gastronomie française. ouge montre un grand souci précision. la guerre, lorsqu’il reparaît, en 1919, les auteurs préviennent : « Il est bien entendu que certains renseignements peuvent ne pas correspondre à la réalité. Nous nous en excusons d’avance auprès du lecteur ». Les restaurants apparaissent en 1920, l’année où le guide devient payant et que la publicité disparaît. Il faudra encore attendre six ans pour que l’étoile mentionnant « une très bonne table dans sa catégorie », voit le jour. Les mentions 2* « mérite le détour » et 3* « mérite le voyage » sont instituées en 1931. Parmi les premiers chefs à obtenir la distinction suprême, on remarque la célèbre Mère Brazier, Fernand Point, mais aussi André Terrail. Durant la seconde guerre mondiale, le guide rouge ne paraît pas. Mais, pourtant, les Américains débarquent en France avec une réédition du guide Michelin de 1939 qui met à disposition des soldats les plans de nombreuses villes françaises à libérer. Autre évolution notable, il y a une quinzaine d’années, remarquant l’intérêt du public pour les restaurants arborant un bon rapport prix, le Michelin a créé la mention Bib Gourmand, distinguant les bons restaurants proposant des menus dans une limite maximum de 29 € en province et 35 € à Paris. Pour la première fois, cette année, le nombre de Bibs (601) dépasse le nombre d’étoilés (571).en 1990. industrie, mais aussi celle de l’aviation en étant présente sur les roues de l’avion des frères Wright et, près d’un siècle plus tard, en fournissant les pneumatiques de la navette spatiale américaine. Elle apportera également une large contribution au transport ferroviaire, avec l’inauguration en 1931 de la fameuse Micheline sur la ligne Paris-Deauville. Ce train spécial voit ses performances accrues grâce aux pneumatiques. D’autres trains contemporains, comme ceux de l’exposition universelle de Aichi, au Japon, sont également équipés de pneus Michelin. La longévité de Michelin tient dans la capacité qu’ont toujours eu ses dirigeants à devancer le progrès. Mais, il faut aussi saluer les formidables qualités de communicants des deux créateurs. Le Bibendum reste sans doute aujourd’hui l’un des emblèmes publicitaires parmi les plus connus dans le monde. Il est apparu en 1898. Voyant un amoncellement de pneus, Edouard Michelin eut l’idée de créer un bonhomme en ajoutant bras et jambes. La paternité du nom revient à André qui avait inventé le slogan : « Le pneu boit l’obstacle ». Un jour, alors qu’il recevait dans son bureau le dessinateur O’Galop, il remarque dans un des cartons à dessin de ce dernier un croquis représentant un bonhomme ventru tenant une chope avec la phrase « Nunc est bibendum » (c’est maintenant qu’il faut boire !). Le personnage le plus célèbre de l’imagerie populaire automobile est donc né d’un slogan invitant aux libations. Pour le moins déroutant… La première carte au format 1/100 000ème Les frères Michelin ont aussi su tisser à travers trois siècles un lien privilégié et durable avec les Le personnage du Bibendum est né d’un slogan invitant aux libations. L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 conducteurs. En 1900, ils lancent le Guide Michelin afin d’accompagner les premiers pas de l’automobiliste. Ce petit livre rouge aura une vie bien plus longue que celui de MaoTsé Toung puisqu’il est aujourd’hui le premier guide gastronomique de France et que ce modèle essaime dans le monde entier (voir encadré). Mais, dès 1905, les frères Michelin ont fait beaucoup mieux en présentant la première carte Michelin, au format 1/100 000ème, lors de la course automobile de la coupe Gordon Bennett. Ces cartes, inspirées de celles d’étatmajor, ont pu être réalisées grâce à André Michelin qui, avant la création de son entreprise, avait travaillé durant cinq ans au ministère de l’Intérieur. La société mettra également des panneaux à disposition de communes françaises et contribuera largement au bornage des routes. Ainsi, Michelin a-t-il su gagner la confiance des automobilistes, non seulement grâce à la fiabilité éprouvée de ses pneus, mais aussi avec un rôle de guide quotidien sur les routes de France et d’Europe. Aujourd’hui, l’aventure continue. Si Michelin n’a pas réussi à négocier avec succès le virage du GPS, son site, Via Michelin, est le numéro deux des sites de cartogra-J.-M.D. phie en Europe. u Pour créer l’entreprise, les frères Michelin ont d’abord misé sur le vélo. 15 PRATIQUE INF OS Boissons pilotes - Le Phare Rue du Faubourg du Temple, Paris 11ème n Comptoir n Salle • Café : 1,10 - 2,10 • Bière pression : 2,40 - 4 • Bière bouteille : 3,80 - 5,20 • Soda : 2,90 - 3,80 • Jus de fruits : 3 - 3,80 • Apéritif anisé : 2,60 - 4 • Eau minérale : 2,90 - 3,50 • Onglet 14,20 • Sandwich : 3,30 - 3,90 • Verre de vin : 4,10 • Salade : 11,90 • Plat du jour : 13,90 Ce bel établissement, qui fait face au canal Saint-Martin, a non seulement des prix clairs et affichés en évidence, ce qui est assez rare à Paris, mais, de surcroît, ses tarifs sont judicieusement étudiés. On remarque les variations assez subtiles sur les prix. Les bouteilles d’eau, de jus de fruits et de soda sont à des prix très proches. Ici, par exemple, l’eau est aussi chère que le soda au comptoir. A table, en revanche, elle lui rend 30 centimes. Plus généralement, cet établissement apparaît s’inscrire dans les tarifs généraux de ce quartier populaire avec, toutefois, une petite majoration correspondant à un bon standing de confort. COMMENT FONT-ILS Garçon, un massage s’il vous plaît Lorsqu’un restaurant se transforme en salon de massage, le repas devient un véritable moment de détente pour clients stressés ou couples d’amoureux. 2011 L e concept a de quoi surprendre : “Sur un Arbre Perché” rassemble, dans un même lieu, un restaurant semi-gastronomique et un espace shiatsu traditionnel. Depuis septembre 2003, cet établissement est entre les mains de Denis Mai. « Nous proposons un lieu qui offre des services de restauration et de bien-être de qualité mais où l’on ne se prend pas au sérieux », souligne-t-il. Le restaurant a ainsi obtenu le titre de Maître Restaurateur en juillet 2010. « Les repas sont servis en hauteur dans les “cabanes” ou sur des balançoires, précise-t-il. Notre chef,Willy Loriza, propose une cuisine aux saveurs du monde, comme des “ravioles maison de noix de saint-jacques et de langoustines en émulsion d’étrilles et petits légumes fanes” (30 €), un “mignon de cochon ibérique rôti au lard et sauce à la crème de morille, ballotin croustillant aux pieds de cochon, cèpes et champignons de la forêt” (26 €) ou des “profiteroles de fricassée de petits gris de Bourgogne aux champignons, magret d’oie fumée et fine crème d’ail” (13 €). La formule déjeuner (entrée-plat ou plat-dessert+café) est, quant à elle, à 20 €. Le ticket moyen tourne autour de 25 € le midi et 50 € le soir ». Mais ce qui fait l’atout du restaurant, ce sont ses massages. Pour bénéficier d’une séance d’une heure de shiatsu avant le repas, il faut compter 70 €, mais le Amma assis (massage acupression) peut se faire à tout moment du repas pour 18 €. « Nous avons énormément de demandes. La technique employée permet d’accompagner une fin de repas et de faciliter la digestion. Un jour, aucune masseuse n’a pu venir et on a eu une dizaine d’annulations, soit 40% des réservations », raconte le gérant. « Au début, pour recruter des masseuses, nous avons fait appel à la Fédération française de shiatsu pour nous aider et j’ai même fait un stage pour apprendre les massages. Cela demande un gros investissement : perte de place pour les tables, le prix des masseuses, mais cela valait le coup. Nous tenons bien face à la crise, car nous avons su allier une cuisine semi-gastronomique, des professionnels compétents et un lieu magique », conclut-il. u Sur un Arbre Perché 1 rue du 4 Septembre 75002 Paris Tél. : 01 42 96 97 01 http://www.surunarbreperche.com >>Agenda l 2 et 3 mars : Parizza 2011, le salon professionnel de la pizza, pasta et restauration italienne, Porte de Versailles à Paris (Hall 5.2). l Du 3 au 5 mars : Top Métier’92, le forum des métiers et de la rencontre professionnelle pour les jeunes de 13 à 20 ans au CNIT à Paris-La Défense. l Du 3 au 6 Mars : Festival du livre culinaire au Centquatre à Paris. l 18 mars : Trophée du Club des directeurs de la restauration & d’exploitation à l’EPMTTH à Paris. l Du 20 au 23 mars : 14ème édition de Serbotel Atlantique, le salon des métiers de bouche et de l’hôtellerie, au Parc des expositions de la Beaujoire à Nantes. l 29 et 30 mars : Pizza et Pasta Expo, salon fédérateur des métiers de la restauration italienne, Porte de Versailles à Paris (Hall 3). l 29 et 30 mars : Rendez-vous en France d’Atout France à Bordeaux. l Du 1er au 3 avril : Salon Paris Fermier de printemps à l’espace Evénements du Parc floral de Paris. l Le 2 avril : Salon international des vins à la Cité internationale à Lyon. l 3 et 4 avril : 2ème Concours national « Cuisines en joute » organisé par Génération cuisines & cultures à Reims. l 9 et 10 avril : 12ème édition des Tersons Aubrac, la fête des bœufs gras de Pâques, à Pierrefort (15). l 26 avril : Concepts&Co 2011, 3ème rencontre d’affaires de la restauration, à l’UICP Espaces Congrès à Paris. l 29 avril : Finale des épreuves du MOF gouvernantes à l’hôtel Aletti Palace à Vichy. BULLETIN D’ABONNEMENT À L’AUVERGNAT DE Recevez chaque semaine r OUI, Je m’abonne à L’Auvergnat de Paris PARIS votre HEBDO pour 1 an soit 50 Hebdos au tarif de 61 les informations r Pour 6 mois soit 25 Hebdos au tarif de 35 utiles à l’exercice r Pour 2 ans soit 100 Hebdos au tarif de 107 de votre métier Toutes Raison sociale : Nom : V.G. Prénom : Fonction : Adresse : Code postal : Tél. : Fondé en 1882 par Louis Bonnet • 129e année • Directeur de la publication : Michel Burton • SEAP - 16, rue Saint-Fiacre 75002 Paris - Tél. 01 42 36 51 02 [email protected] • Assistante de direction : Valérie Bouillon • Rédacteur en chef : Jean-Michel Déhais - [email protected] • Comité éditorial : Michel Burton, Jean-Michel Déhais, Stéphanie Lassale, Norbert Brousse • Ont collaboré à ce numéro : Valérie Anton, Norbert Brousse, Jean-Paul Burias, Stéphanie Lasale, Noémi Lecoq, Laurent Lupin, Frédéric Vielcanet • Maquette : MadMAc, EditPress • Publicité-Diffusion : B2B Communication • Directeur de la régie: Brigitte Borel • Directeur de publicité : Sylvie Michel - [email protected] • Responsable Petites annonces et légales : Christiane Gandilhon - [email protected] • Chargée de diffusion : Audrey Cinquin • Assistant de diffusion : Florian Driguet • Responsable administrative : Frédérique Matta • Comptabilité clients : Sylvie Mano • Comptabilité fournisseurs : Sonia Rual • Abonnements : 20, place de l’Horloge 84000 Avignon - Tél. 04 90 14 61 41 - [email protected] • Edité par SEAP-SARL au capital de 7500 • Impression : Roto Champagne • Diffusion : NMPP - Presstalis • N° de Commission paritaire : 0414 I 85304 • ISSN : 1774-9069 • Prix de l’abonnement : 107 (2 ans) - 61 (1 an) - 35 (6 mois) Ville : Fax : E-mail : Pour mieux vous connaître, merci de nous indiquer votre (vos) secteur(s) d’activité(s) : q Hôtel q Hôtel & restaurant q Bar q Brasserie q Restaurant q HôteBar d’ambiance q Discothèque q Autre (préciser) o Chèque à adresser à SEAP - 20, place de l’Horloge 84000 Avignon. Tél. : 04 90 14 61 41 - Fax : 04 90 86 82 55 E-mail : [email protected] - Vous recevrez une facture acquittée en retour o CB n° : Expire fin : ! Date et signature : Clé* : (*) Clé cryptogramme : les 3 derniers chiffres figurant au dos de votre carte bancaire L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011 16 RÉUSSITE GILLES VIDAL, DESIGNER visées devraient apparaître fin 2011 ou début 2012. Le jeune designer n’a rien à envier à ses collègues étranplaces. En créant ce véhicule, qui prégers. Il concède toutefois une certaine sente des principes d’architecture admiration pour ses homologues très innovants, Gilles Vidal confirme coréens : « Ils sont assez impressionles espoirs qui étaient placés en lui. En Gilles Vidal, 37 ans, dirige le bureau de style du constructeur Peugeot. Ce fils de nants, car lorsqu’ils souhaitent investir janvier 2010, Jean-Pierre Ploué lui garagiste aurillacois s’est d’abord imposé chez Citroën avant de se voir confier le dans un secteur, ils veulent absolument confie la direction du bureau de style être les meilleurs ». design de l’ensemble des nouveaux modèles de la marque au lion. de Peugeot. A ce poste, le jeune CanEn revanche, contrairement aux pilotalien coiffe le service de Vélizy-Villates de formule 1 qui rêvent tous, un coublay qui emploie près de 140 jour, de s’asseoir dans un baquet de personnes dont une cinquantaine de son pré-projet pour, au final, espérer Ferrari, Gilles Vidal semble peu tenté créatifs (stylistes, graphistes, desiincorporer l’équipe de quatre desipar une collaboration avec l’écurie au gners). gners (deux sur l’habitacle et deux cheval cabré : « D’abord, il y a très peu sur la carrosserie) qui conduiront jusde modèles, ensuite, sur les voitures de qu’au bout un projet. « Ce qui fait la Jamais loin du Cantal sport, les contraintes techniques sont différence dans ce métier, explique énormes et limitent grandement le travail Cette structure est loin d’être hyperGilles Vidal, ce n’est pas forcément la du designer ». trophiée. Au Japon, la cellule équivacréativité. Elle est forcément nécessaire, Ses contacts avec Ferrari se résument lente de Toyota emploie 700 salariés. mais il faut avoir la capacité de conduire à une rencontre avec Jean Todt, ancien Dans un monde où l’industrie autoun projet jusqu’à son terme ». patron de la Scuderia, aujourd’hui mobile se concentre, chaque marque Cette capacité, c’est la force de Gilles président de la Fédération automodoit mettre en avant un style qui lui Vidal. Le designer a le génie pour bile internationale, lors d’une céréest propre dans les formes de chacun trouver des compromis entre ses monie réunissant les Cantaliens de ses véhicules. Les bureaux de style partis pris esthétiques et les exigencélèbres au Conseil général, à Aurillac. des constructeurs sont autonomes et ces techniques formulées par les ingéUne manière de rappeler que les vont de plus en plus rarement faire nieurs. « Les contraintes techniques, les enfants du Cantal construisent l’hisappel à des collaborations extérieuéconomies, l’aérodynamisme, la sécurité toire de l’automobile au plus haut res. Il est révolu le temps où Peugeot impactent de manière considérable les niveau. confiait la coupe de certains de ses formes d’un véhicule », indique-t-il. Gilles Vidal n’oublie pas son départemodèles au carrossier italien PininfaDès 2000, il franchit une étape. ment natal. Si son père, André, dérina. « D’abord, rappelle Gilles Vidal, Repéré par Jean-Pierre Ploué, patron sormais à la retraite, a abandonné le nos véhicules ont une identité stratégique du style Citroën à l’époque, il est garage d’Aurillac à son oncle, Jacques claire que nous voulons maintenir. nommé chef de projet de la marque Ensuite, la réflexion sur une nouvelle voi- Vidal, le designer rejoint le Cantal dès aux chevrons. Il revoit le style du Berqu’il bénéficie de quelques jours de ture s’inscrit dans la durée et il devient lingo, puis s’attaque aux deux predifficile de briefer une société extérieure liberté. Il se réfugie alors dans la maimiers modèles de la C4. Par la suite, son familiale de Saint-Projet-desur nos intentions à long terme ». Salers, en pleine montagne, à plus de 1 000 mètres d’altitude. Il peut alors se livrer en toute quiétude à ses sports préférés, le vélo, le VTT, le ski et le snowboard. « La créativité est forcément nécessaire, Il confie toutefois nourrir un léger mais il faut avoir la capacité de conduire regret. Il ne s’adonne désormais à sa passion du dessin, de la photograun projet jusqu’à son terme ». phie ou de la peinture que lors de ses loisirs. Devenu directeur, il supervise désormais le travail des autres et ses crayons ne sortent plus guère des tiroirs. Il avoue cependant conserver sur lui un petit carnet où il est affecté à la création des Aujourd’hui, le style Peugeot est claiil dessine durant les réunions un peu concepts cars avant d’aller diriger le rement défini. Derrière la réputation ennuyeuses. Lors d’une rencontre, service de design prospectif. jamais démentie de robustesse de la son homologue de BMW lui a confié En douze années passées chez marque au lion, Gilles Vidal estime Citroën, il aura largement contribué à qu’il transmet « des valeurs d’élégance, qu’il avait la même marotte et les deux hommes ont comparé avec contribuer à l’affirmation du style de de simplicité, de caractère, des proporla marque. « Lorsque j’ai été embauché, tions très équilibrées, une dynamique » beaucoup d’amusement ces croquis qui n’avaient vraiment rien de straen 1996, Citroën représentait un poten- et toujours une constante presque tégiques. u tiel extraordinaire pour un designer, rap- historique que l’on trouvait déjà sur pelle-t-il. Il n’y avait pas encore les Darl’Mat, mais aussi les 404 ou les d’ambition de style, ni d’identité de 406 : « Une face avant avec de la perquoi peut tenir un destin ? triels. « Très vite, je me suis tourné vers marque forte ». sonnalité et du charisme ». Enfant, Gilles Vidal avait l’hale design industriel, avant de me spéciaToujours dans le sillage de Jean-Pierre Depuis un an à la tête du stylisme bitude de vagabonder avec liser dans le design des transports », Ploué, qui devient en 2008 directeur Peugeot, il a lancé la 508 et relooké la son frère dans le garage familial, la confie le jeune créateur. du style des deux entités du groupe 308 qui devrait être présentée dans concession Opel d’Aurillac, un des PSA, Gilles Vidal intègre Peugeot. Il une semaine à Genève. Mais, en l’ocderniers garages du centre ville. Les travaille d’abord sur des concepts currence, il reconnaît avec honnêteté jours de grand désœuvrement, les Une ascension rapide cars et marque les esprits avec la qu’il est simplement intervenu sur deux garnements se glissaient dans BB 1, un véhicule urbain électrique de quelques détails de ces véhicules. Les l’étroite ouverture de la porte d’un En 1996, à peine âgé de 23 ans, il intè2 mètres 50 de long incluant quatre créations qu’il a entièrement supergrand hangar où leur grand-père avait gre l’équipe de design de Citroën et accumulé une magnifique collection travaille, notamment, autour du d’automobiles anciennes, dont de monospace Picasso. Dans ces équifabuleux modèles de la General pes, la compétition est rude entre les Jean-Michel Déhais Motors comme des Opel, Buick, mais nombreux designers qui planchent aussi Traction, une de ces Citroën Trèsur les nouveaux modèles. Il faut fle qui ressemblaient à des bateaux réussir à faire accepter une partie de roulants, ou encore un splendide coupé 404. Ce jardin secret, extraordinaire terrain de jeu pour un enfant, a sans doute largement pesé dans l’orientation professionnelle de Gilles Vidal. Celui qui dirige aujourd’hui le bureau de style de Peugeot à Vélizy-Villacoublay, en banlieue parisienne, reconnaît que l’automobile ne hantait pas ses rêves d’adolescent.Très doué pour le dessin, il était plus attiré par la lecture de Beaux Arts Magazine que par celle de l’Auto Journal. Après avoir obtenu un bac littéraire, plus orienté vers les arts plastiques, il suit sa vocation en empruntant la voie royale, celle de l’Art Center College of design, une école américaine installée à l’époque à Vevey, en Suisse. Il va passer quatre ans dans cet établissement rythmé par des modules semes- Le Cantalien qui imprime la griffe du lion A L’Auvergnat de Paris - L’Hebdo - jeudi 3 mars 2011