Se développer et investir au Mexique Les opportunités d

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Se développer et investir au Mexique Les opportunités d
www.pwc.com/mx
Se développer et investir au Mexique
Les opportunités d’affaires
Remerciements
Pour la réalisation de cette publication nous souhaitons remercier tout particulièrement:
Son Excellence Elisabeth BETON DELÈGUE, Ambassadeur de France au Mexique
Nasser EL MAMOUNE, Directeur Ubifrance Mexique ainsi que ses équipes en France et au Mexique
Michel PLANQUE, Chef du Service Economique Régional
Bernard LUQUET, Président des CCEF au Mexique
Alfred RODRIGUEZ, Président de la CFMCI
Carlos MENDEZ, Président PwC México
Bernard GAINNIER, Président PwC France et Afrique francophone
Florence TANG, Manager Country Business Group ainsi que le «Spanish&Latin American Desk» de PwC France
Thibaut BUAT, French Desk Market Leader, PwC México
Anthony ARMAND, French Business Development Leader, PwC México
Laure SCHAEFFER, French Desk Project Manager, PwC México
Luis GARCIA, Associé International Business Center, PwC México
Walter HEREDIA, Manager International Business Center, PwC México
Tania KOSTER et Gabriel MUÑOZCANO, pour leur soutien dans l’édition de cette publication.
Nous remercions également tous les dirigeants franco-mexicains au Mexique, qui, à travers leur témoignage, ont permis
la réalisation de cette publication. Leurs expériences et leurs conseils guideront nos lecteurs dans leurs démarches pour se
développer et investir au Mexique.
Bonne Lecture
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Index
Remerciements
Préface de Madame Elisabeth Beton Delègue, Ambassadeur de France au Mexique
Introduction de Monsieur Carlos Mendez, PDG PwC Mexique
Témoignage de Monsieur Bernard Gainnier, PDG PwC France et Afrique francophone
Présentation du Desk France
Présentation d’Ubifrance
Témoignage de Monsieur Bernard Luquet, Président des CCEF au Mexique
Témoignage de Monsieur Alfred Rodriguez, Président de la Chambre Franco-Mexicaine de Commerce et d’Industrie
Chapitre 1 - Aspect général et caractéristiques du Mexique
Géographie
Ressources naturelles
Démographie
Niveau de vie
Religion
Langue
Culture, vie sociale
Education et recherche
Chronologie historique: les grandes dates de l´histoire du Mexique
Système politique
Système légal
Enviroment des affaires et consells pratiques
Chapitre 2 - Analyse macro-économique du Mexique
Le Mexique dans le monde
Le Mexique en Amérique latine
L´économie mexicaine
Situation financière du Mexique
Politique fiscale et économique du pays
Incitations gouvernementales aux investissements étrangers
Chapitre 3 - La France au Mexique
Contexte historique
Présence française
Relations commerciales entre la France et le Mexique
Le groupe Coface
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Se développer et investir au Mexique
Chapitre 4 - Analyses des opportunités par secteurs et témoignages
Secteur Aéronautique et Défense
Témoignage de Frédéric Garcia (EADS)
Secteur Agroalimentaire
Témoignage de Antoine Coursault (SPF, Groupe Diana)
Témoignage de Cédric Retailleau (Pernod Ricard)
Secteur Automobile
Secteur de la Distribution Alimentaire & Luxe
Témoignage de Julien Kozlowskyj (Cartier)
Secteur Energie: Pétrole et Gaz & Energies renouvelables
Mot de Lionel Bony (Neoen)
Témoignage de Cintia Angulo de Leseigneur (Alstom)
Secteur Infrastructures
Témoignage de Pierre Guiot du Doignon (CIMESA, Solétanche Bachy)
Témoignage de Mathias Dechelette (Groupe Fives)
Secteur Pharmaceutique
Témoignage de Patrick Nielly (Groupe IPSEN)
Témoignage de Bertrand Cordier (Groupe SANOFI)
Secteur des Technologies de l’Information et de la Communication
Témoignage de Marc Chassinat (Todolaprensa & Correo International Privado)
Secteur Tourisme
Témoignage de Jean-Philippe Claret (Groupe Accor)
Témoignage de Gérard Signoret (Groupe SNOB)
Conclusion
Contacts
Sources
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Préface de Madame l’Ambassadeur
Elisabeth Beton Delègue
C’est pour moi un véritable plaisir de vous présenter ce guide, fruit de la collaboration
entre l’Ambassade de France au Mexique, le Service Economique Régional, le Bureau
Ubifrance Mexique et PricewaterhouseCoopers Mexique (PwC).
Convaincue que ce que certains appellent déjà le Momex, le Moment Mexicain, n’est
pas une péripétie, mais le résultat d’une volonté politique qui va durer dans le temps,
je suis sûre que cet outil, qui met l’accent sur les opportunités sectorielles et
caractéristiques du marché mexicain, vient combler un vide important. J’espère qu’il
aidera de nombreuses entreprises françaises à tourner leur regard vers un pays avec
lequel nos liens d’amitié anciens nous empêchent parfois de voir qu’il est désormais
une nation jeune et dynamique, jouissant d’un fort potentiel de croissance.
Dans un contexte international difficile, le Mexique bénéficie de fondamentaux
économiques sains et d’un environnement des affaires parmi les plus ouverts. Comme
en témoignent ses 10 accords de libre-échange signés avec 44 pays, il a pour ambition
de devenir, grâce à sa position géographique, le carrefour entre l’Europe, l’Amérique
du Nord et l’Asie. En outre, son marché intérieur compte près de 115 millions
d’habitants disposant d’un PIB/hab. de 10 058 USD en 2012. Si à cela, on ajoute que
30% de Mexicains, soit près de 35 millions de personnes, vivent avec un pouvoir
d’achat équivalent à celui des pays de l’OCDE, on imagine les nombreuses
opportunités pour nos PME dans les secteurs de la consommation par exemple.
Beaucoup de nos entreprises, en majorité les grands groupes, l’ont compris depuis
longtemps puisque la France compte environ 400 implantations sur le territoire
mexicain, employant près de 100 000 personnes. Mais aujourd’hui, de plus en plus de
PME/ETI osent aussi opter pour le Mexique et s’en félicitent.
L’un des facteurs de réussite passe par l’innovation, condition sine qua non pour
garder notre place au sein des grandes nations économiques de ce monde. Le travail
engagé il y a plusieurs années déjà par les entreprises françaises, avec l’appui
d’Ubifrance, commence à porter ses fruits, car les PME et ETI représentaient, en 2012,
50% de la part totale des exportations françaises vers le Mexique. Tirés par les
secteurs clés que sont les produits pharmaceutiques, l’informatique, l’électronique ou
encore les machines industrielles et agricoles, les échanges commerciaux entre la
France et le Mexique ont continué leur progression en 2012, pour atteindre 3.4
milliards d’euros, soit une augmentation de 6.2% par rapport à 2011.
Cette progression devrait se poursuivre, grâce notamment à l’impulsion donnée par
les présidents de nos deux pays, qui ont scellé cette volonté par la mise en place d’un
Conseil stratégique franco-mexicain, groupe composé d’éminentes personnalités
françaises et mexicaines, qui se veut être un espace de dialogue et une source de
propositions au service du renforcement des liens entre les deux pays.
Dans cette perspective, les auteurs de cet ouvrage partagent une même conviction: il
est temps de reconnaître le Mexique, première puissance commerciale d’Amérique
Latine, comme une terre d’opportunité pour nos entreprises.
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Se développer et investir au Mexique
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Introduction de Monsieur
Carlos Mendez, PDG PwC Mexico
PwC Mexico a créé le Desk France en 2010. Depuis, nous avons collaboré avec les
principaux acteurs du système français au Mexique, comme l’Ambassade de France au
Mexique et Ubifrance. L’intention de PwC Mexico à travers cette publication, est
d’améliorer la visibilité du Mexique en France.
En matière de coopération technique et scientifique, la France est actuellement le
deuxième plus important partenaire mondial du Mexique. Au cours de la dernière
décennie, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de près de
200% et on constate aujourd’hui d’énormes possibilités d’accroissement de ces flux
commerciaux. En matière de coopération économique, le Mexique et la France ont
récemment signé un accord bilatéral, en vue de renforcer le soutien économique entre
les deux pays et de “conquérir ensemble de nouveaux marchés “. De ce fait, les
échanges bilatéraux devraient se renforcer, et sur le marché asiatique, les deux
gouvernements travailleront ensemble à l’équilibre des opérations commerciales avec
la Chine.
Il existe actuellement environ 400 entreprises françaises implantées au Mexique. Le
Mexique devient un centre d’affaires français en Amérique latine. Au cours des
dernières années, de nombreuses entreprises et groupes industriels ont choisi de
tenter leur chance au Mexique, non seulement pour la proximité avec les États-Unis et
la facilité des échanges commerciaux, mais également parce que le marché intérieur
se développe très rapidement. Aujourd’hui le Mexique fait partie, avec la Chine, des
pays les plus compétitifs au monde.
Le gouvernement fédéral mexicain travaille actuellement à l’aboutissement de deux
importantes réformes constitutionnelles en matière d’énergie et de
télécommunications, le but étant de stimuler la compétitivité et la croissance au sein
de ces deux secteurs clés au Mexique. Le pays a un énorme potentiel de croissance
économique accélérée. Il a maintenu une croissance régulière de 3.9% en 2012,
soutenue à la fois par la demande interne et externe ainsi que par une augmentation
marquée dans les services. Un accroissement du produit intérieur brut (PIB) de 3.5%
était initialement prévu pour l’année 2013. Cependant, la prévision du gouvernement
mexicain sur la croissance du PIB pour 2013 s’est révélée être probablement un peu
trop enthousiaste. En effet, la prévision de croissance a été revue à 1.2% avec une
reprise attendue pour 2014.
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Se développer et investir au Mexique
La présence française au Mexique comprend également de
nombreux établissements de toutes sortes, tels que franchises,
manufactures sous licence française, alliances stratégiques,
entreprises locales créées par des ressortissants français. Cette
présence est significative dans les secteurs de l’énergie, de
l’équipement automobile, des produits pharmaceutiques, des
produits de beauté, du luxe, ainsi que dans certains secteurs de
services. Une forte croissance est observée dans les secteurs
agroalimentaires et des technologies de pointes, en particulier dans
l’aéronautique, la santé, le secteur des TICS.
Les gouvernements français et mexicain, sont désireux de renforcer
la coopération économique, de créer des conditions favorables aux
investissements français au Mexique et mexicains en France. Ils
sont également convaincus que la promotion et la protection de ces
investissements contribuera à stimuler les transferts de capitaux et
de technologie entre les deux pays dans l’intérêt de leur
développement économique. Par conséquent, ils ont signé un accord
bilatéral de promotion et de protection des investissements.
En ce qui concerne les secteurs économiques porteurs, une mention
doit être faite pour le marché de l’automobile. Les entreprises
françaises sont très présentes dans l’industrie automobile
mexicaine, et possèdent déjà des usines couvrant les différents
sous-secteurs. Un autre domaine de croissance au Mexique où l’on
peut déjà apprécier la présence française est le secteur aéronautique
et défense. Le Mexique a réussi à atteindre une expertise reconnue
et une production compétitive dans l’industrie aérospatiale. En
outre, le gouvernement mexicain a la ferme intention de devenir le
premier centre de production mondial d’aéronautique d’ici 2020.
De manière plus générale, la France et le Mexique possèdent de
nombreuses caractéristiques communes dans la composition de leur
tissu économique. Les deux pays comptent plus de 95% de PME. La
principale différence étant que jusqu’à présent, la majorité des PME
françaises s’est consacrée prioritairement à l’exportation, alors que
ses homologues mexicains mettent l’accent sur le marché intérieur.
Par conséquent, PwC Mexico coopère avec le gouvernement
mexicain, afin de faciliter la collaboration entre les PME françaises
et mexicaines.
Pour conclure, je tiens à souligner que la publication “Se développer
et investir au Mexique” a été conçue comme un outil accessible à
tous: à la fois pour les experts du marché mexicain mais également
pour toute personne portant un intérêt au Mexique. La publication
sera disponible en ligne sur les sites Internet de PwC, de
l’Ambassade de France, d’Ubifrance et de la Chambre de Commerce.
Nous espérons que cette publication contribuera à renforcer la
coopération entre les deux pays et attirera de nouveaux
investissements français au Mexique.
PwC Mexico souhaite intensifier la relation solide que nous avons
établie au fil des années avec l’Ambassade de France, Ubifrance et la
Chambre de Commerce Franco-Mexicaine afin de continuer à être
un point de référence pour la communauté française au Mexique.
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Témoignage de Monsieur
Bernard Gainnier, Président
de PwC France et Afrique
francophone
Examiner aujourd’hui les marchés internationaux avec l’ambition de conquérir de
nouveaux clients et de se développer au-delà des frontières conduit naturellement
vers le Mexique du fait de la position géographique de ce pays et de son dynamisme
dans sa région.
Quatorzième puissance économique mondiale, avec un PIB de 891 milliards d’euros
en 2012, membre du G20, et première puissance commerciale d’Amérique Latine (ses
échanges commerciaux représentant 63% du PIB), le Mexique est une économie
émergente à l’avenir extrêmement prometteur.
Le développement de l’industrie aéronautique, automobile ou encore pharmaceutique,
est une preuve du dynamisme régional dont bénéficie le Mexique grâce à sa position
géostratégique, avec une ouverture sur deux océans; il est un véritable point
d’échange entre la première économie mondiale, et l’Amérique centrale et du sud. Le
Mexique demeure le seul pays de l’OCDE à bénéficier d’accords de libre-échange, à la
fois avec les États-Unis, le Japon, et l´Union Européenne.
La présence française au Mexique est significative avec environ 400 entreprises sur
une gamme sectorielle très ample. Les échanges franco-mexicains représentent
3.4 milliards d’euros en 2012 et, la France affiche un excédent commercial
de 900 millions d’euros avec son partenaire mexicain.
PwC France, avec la création des «Desks internationaux ou Country Business Groups»,
a adopté une vision internationale. Avec 776 bureaux dans 158 pays dont le Mexique,
PwC accompagne ses clients dans tous les pays où ils sont implantés. Nos équipes
guident aussi bien les petites et grandes entreprises que les filiales de grands groupes
étrangers dans leur croissance et leur adaptation au contexte économique national.
C’est pourquoi nous avons souhaité nous investir dans l’élaboration de cette étude, qui
met en lumière les éléments d’attractivité du Mexique, ses secteurs d’opportunités, ses
forces et faiblesses. Le Mexique est un pays en mouvement, menant des réformes qui
poussent aux investissements dans les filières clés, comme l’infrastructure ou
l’énergie. Cette étude est une façon pour nous d’accompagner nos clients dans leur
développement vers ce pays en route pour devenir, nous en sommes convaincus, un
des nouveaux géants économiques mondiaux.
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Se développer et investir au Mexique
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PwC - Desk France
Thibaut BUAT - Laure SCHAEFFER - Anthony ARMAND
Depuis trois ans, le Desk France de PwC Mexico soutient le
développement d´entreprises françaises au Mexique. S´appuyant
sur une expertise locale combinée à la force d´un réseau mondial,
notre équipe de professionnels bilingues vous propose des solutions
qui répondent aux besoins spécifiques de votre entreprise.
Le Desk France de PwC Mexico a souhaité, à travers cette
publication, soutenir et prendre part aux nouvelles ambitions et
initiatives françaises, à savoir, renforcer les liens franco-mexicains,
développer les relations économiques bilatérales et accompagner les
entreprises françaises dans leur développement au Mexique.
Depuis la création juridique de votre entreprise ou filiale au
Mexique, jusqu´aux conseils stratégiques, en passant par
l´externalisation de vos services comptables et administratifs, le
Desk France met à votre disposition des solutions sur-mesure
adaptées à vos besoins.
Voici une liste des principaux services spécialisés que vous propose
le Desk France:
Externalisation des processus comptables et administratifs
Solutions fiscales internationales
Entres autres :
•Générer des rapports, des recettes et méthodes comptables relatives aux
centres de coûts
•Calcul d’impôts
•Traitement des documents comptables et préparation des états financiers
•Traitement de la paie
•Budget et flux de trésorerie
•Les inventaires physiques des matériaux et des immobilisations
•Calcul de la masse salariale spéciale (PTU, les primes, la rémunération, bons ...)
Entres autres :
•Planification fiscale internationale
•Transactions financières entre les pays
•Structuration de la production pour compte de tiers
•Optimisation du crédit d’impôt international
•Services fiscaux pour les expatriés
Procédures pour la création d’entreprises
Commerce international
Entres autres :
•Inscription au Secrétariat des Finances et du Crédit Public (« La Secretaría de
Hacienda y Crédito Público »)
•Inscription à la sécurité sociale (« Instituto Mexicano del Seguro Social »)
Entres autres :
•Identification des meilleures solutions pour I’importation, la production,
l’assemblage, l’exportation et le transfert de biens et de services
•Enregistrement auprès des autorités mexicaines (Registre général des
Importations, Programme IMMEX, PROSEC…)
•Validation et réconciliation du système de contrôle des stocks IMMEX
•Négociation et autorisations avec Ies autorités douanières
Transactions
Tenue des obligations fiscales
Entres autres :
•Recherches ciblées
•Due diligence
•Fusions et acquisitions
•Intégration
•Alliances commerciales et productives
Entres autres :
•Impôt sur le revenu, la TVA et Impôt d’entreprise à taxe unique (IETU)
•Maintien de l’impôt sur le revenu d’entreprise des individus
Recherche de financement
Entres autres:
•Identification des partenaires potentiels
•Identification des fonds publics et privés
•Identification des incitations juridiques, financières et fiscales
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Se développer et investir au Mexique
Le Mexique
Un autre grand émergent!
Le Mexique offre de nombreuses opportunités d’affaires et demeure l’un des marchés
d’Amérique latine les plus faciles d’accès : près de 115 millions de consommateurs
dont 35 millions au pouvoir d’achat équivalent à la moyenne des pays de l’OCDE ; de
nombreux secteurs prioritaires et stratégiques, et autant de nouvelles opportunités,
«de niche»; l’accès à un véritable hub régional (1ère puissance commerciale latinoaméricaine)… Les PME et ETI françaises proposent un véritable savoir-faire qui peut
répondre à ces besoins.
Le Bureau UBIFRANCE au Mexique est au service
de ces entreprises.
Nasser EL MAMOUNE
Directeur du Bureau UBIFRANCE au Mexique
Fort d’une équipe biculturelle de 12 experts sectoriels, le Bureau
UBIFRANCE au Mexique vous accompagne dans vos projets de
développement export: identifier vos prospects et partenaires
potentiels, organiser votre prospection, vous informer sur les
conditions d’accès au marché, vous conseiller sur votre implantation
locale…
Autour d’une approche sectorielle divisée en 4 pôles (pour mieux
répondre aux attentes de chacun de ses clients) et des thématiques
du plan export lancé par Mme Nicole Bricq, Ministre du Commerce
extérieur (Mieux se nourrir, mieux vivre en ville, mieux se soigner
et mieux communiquer):
•Produits, equipements et technologies agroalimentaires
•Infrastructures, transports, industrie, energie, environnement
Le Bureau UBIFRANCE au Mexique apporte également son
expertise sur des thématiques transversales, indispensable au
développement locale:
•Service VIE local: soutien dans votre recherche de candidat et
accompagnement des VIE dans leurs démarches au Mexique
•Bureau de presse intégré: des solutions adaptées pour optimiser
votre communication dans la presse professionnelle locale et
latino-américaine
•Gamme conseil: produits éditoriaux pour s’informer en amont
des opportunités sectorielles et conditions de marché
Ils nous font confiance:
•Mode, habitat, sante
•Nouvelles technologies, innovation, services
Le Bureau UBIFRANCE au Mexique en 2012 :
•180 entreprises accompagnées
•10 opérations collectives
•100 VIE en mission
•97% des entreprises accompagnées satisfaites
•88% des entreprises ont identifié des contacts à
potentiel
•56% des entreprises ont conclu ou prévoient
de conclure un courant d’affaires dans les 2 ans
En savoir plus
Bureau Ubifrance au Mexique
Tel bureau: +52 (55) 9171 9889
E-mail: [email protected]
Le Guide des affaires Mexique
2013 présente les principales
caractéristiques de l’économie
du pays, et propose des clés
opérationnelles pour une
approche pragmatique de ce
marché : contexte économique
et politique, secteurs porteurs,
climat des affaires,
réglementations à connaître,
renseignements pratiques pour
se rendre et s’implanter sur
place. Un important répertoire
de contacts utiles complète
l’information ainsi présentée.
Disponible immédiatement par
téléchargement sur
www.ubifrance.fr/mexique
Retrouvez toute l’actualité du Bureau sur:
www.ubifrance.fr/mexique/export-mexique-avec-notre-bureau.html
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CCEF (Conseillers du Commerce Extérieur Français)
Témoignage de Monsieur Bernard Luquet, Président de la section des Conseillers
du Commerce Extérieur Français (CCEF) au Mexique
Présentation générale des CCEF
Les CCEF mènent une action de veille sur les « dossiers sensibles » du
commerce extérieur français.
Au cœur des marchés internationaux et experts dans leur domaine,
ils transmettent leurs informations, avis et recommandations aux
pouvoirs publics dont ils éclairent les décisions. En partenariat avec
les principaux acteurs institutionnels du commerce extérieur
français (Services économiques régionaux, Ubifrance, Chambres de
Commerce, Medef International, Coface, Oséo, ...), les CCEF
organisent, en France et dans le monde, des colloques, des
séminaires et des symposiums régionaux ou nationaux. Ces
rencontres permettent aux CCEF et aux décideurs économiques
(français et internationaux) de confronter et transmettre leurs
expériences ou analyses sur les problématiques des échanges
mondiaux ou des marchés spécifiques et de prendre des décisions.
Les CCEF regroupent 4 300 hommes et femmes d’entreprise présents
dans 146 pays au service de la présence économique française dans
le monde. Choisis pour leur compétence et leur expérience à
l’international, les « conseillers du Commerce extérieur de la France
» (CCEF) sont nommés pour trois ans par décret du Premier Ministre
sur proposition du Ministre chargé du Commerce extérieur et en
charge de l’économie et des finances. Depuis 110 ans, ils mettent
bénévolement leur expérience au service de la présence économique
française dans le monde:
•en conseillant les pouvoirs publics en France et dans leurs pays
d’accueil;
•en transmettant leur expertise aux entreprises, notamment aux
PME, qu’ils parrainent ou accompagnent dans leur développement
à l’international;
•en allant à la rencontre des jeunes qu’ils sensibilisent aux métiers
de l’international et en assurant la promotion des V.I.E.
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Se développer et investir au Mexique
Le rôle des CCEF au Mexique
Notre mission essentielle est d’aider et de conseiller les pouvoirs
publics dans la mise en place des politiques à l’export et à
l’investissement. A travers le réseau (soit 40 chefs d’entreprises
français au sein de la section mexicaine), nous réussissons à faire
des choses intéressantes, en travaillant main dans la main avec
l’Ambassadeur, le Service Economique Régional, Ubifrance ou la
Chambre de Commerce Franco Mexicaine. Notre section va dans le
sens de l’histoire et avance d’un commun accord avec les autorités
françaises de tutelle. A travers la création de commissions
sectorielles nous aidons la France à transformer certains « coups en
essais ». Nous souhaitons changer les mentalités, partager les
informations et étudier quelles sont les synergies que l’on peut
mettre en place entre les différents acteurs, en particulier entre
grands groupes et PME / ETI. Cela passe bien sûr par des opérations
de communication de type Ubifrance ou PwC, afin de donner «
l’appétit » aux sociétés françaises qui ont le savoir-faire et les
produits mais qui aujourd’hui se contentent de travailler
uniquement sur le marché européen ; on doit leur donner envie de
franchir le pas et venir dans un pays comme le Mexique. Aujourd’hui
il y a un marché et il faut le conquérir, les opportunités sont là, il faut
savoir être réactifs et les saisir.
Le Mexique, une carte à jouer maintenant
Le Mexique est un marché intéressant en termes de rentabilité, de
marge, de profits et aujourd’hui plus compétitif que la Chine. Le coût
de la main d’œuvre chinoise a été multiplié par 5 depuis 5 ans et est
devenu moins compétitif que celui du Mexique. Il faut également
prendre en compte la proximité avec les USA, et bien évidemment
les coûts logistiques sont beaucoup moins chers depuis le Mexique
que depuis la Chine. Aujourd’hui, le pays stratégique de l’Amérique
latine est le Mexique; viennent ensuite la Colombie, le Pérou et le
Chili qui font d’ailleurs partie de l’Alliance du Pacifique formée il y a
2 ans et qui concentre 40% des échanges de la région. D’une façon
générale, depuis 20 ans, le Mexique est un bon élève des institutions
financières internationales (FMI, Banque Mondiale, Club de Paris).
Le pays est bien parti, il n’y a pas à mon sens de bouleversements à
prévoir sur le moyen et long terme, que ce soit sur le plan politique,
macro-économique ou social. Certes, il y a encore 15 millions de
personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté au Mexique et
les disparités restent encore importantes ; cependant l’émergence
d’une classe moyenne consommatrice est un facteur important de
stabilité. Le Mexique est un pays complexe sous des apparences
simples. Pour y entrer de façon efficace et productive il faut
s’appuyer sur des niveaux de compétences. Les CCEF, à leur modeste
échelle, en sont un. Il faut y envoyer des gens ouverts qui parlent
bien sûr la langue pour comprendre et s’adapter au pays. Car on
n’impose rien au Mexique, il faut savoir convaincre pour avoir des
résultats. Un conseil à donner aux entreprises françaises au
Mexique? Il est bien sûr nécessaire de s’appuyer sur la maison mère
et des fonctions supports, mais il est important que le siège
comprenne qu’il faut laisser au country manager une délégation
réelle de pouvoir pour qu’il puisse appliquer les priorités de
l’entreprise en les adaptant à la réalité locale. De plus, avec les
systèmes de reporting qui existent aujourd’hui, la maison mère a
amplement les moyens de contrôler ce qui se passe au sein de la
filiale. Le Mexique est un marché de grandes opportunités pour des
métiers ou secteurs où la France a un niveau d’excellence reconnue.
Le Mexique est une terre d’accueil pour beaucoup d’entreprises
françaises PME/ETI, un pays où on fait de l’argent rapidement avec
un retour sur investissement d’environ deux à trois ans. Ma vision
est optimiste et en même temps réaliste. Le Mexique représente une
carte à jouer maintenant, parce que dans deux ou trois ans beaucoup
de places seront déjà prises par nos amis Européens ou Asiatiques …
15
Chambre Franco-Mexicaine de Commerce
et d’Industrie
Témoignage de Monsieur Alfred Rodríguez, Président de la Chambre
Franco-Mexicaine de Commerce et d’Industrie
L’exercice est simple, l’union de ces 3 grandes zones économiques
majeures se concentre sur un seul pays : le Mexique. En effet, grâce
à ses accords de libre-échange, aucun autre pays des Amériques ne
peut se vanter d’avoir cette position privilégiée à laquelle nous
pourrions aussi ajouter les accords économiques avec les pays du
Mercosur et ceux de l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique (TPP).
Si cette démonstration n’est pas suffisante, permettez-moi d’essayer
d’être encore plus convaincant.
Une autre façon de démontrer le potentiel du Mexique, c’est aussi
d’analyser ce que font nos concurrents. Ces 10 dernières années,
l’Allemagne a exporté 5 fois plus et importé 6 fois plus que la France
au Mexique, et nous ne sommes que le 5ième partenaire européen
du Mexique.
Lorsque les PME et ETI françaises me posent la question « le
Mexique est-il un marché porteur ? », j’essaye d’avoir une approche
complémentaire beaucoup plus simple et plus didactique. Pour cela
je m’appuie sur la carte du continent américain que je dessine en 3
zones:
•la première englobe le Canada, les USA et le Mexique. C’est en
effet l’ALENA (la première économie du monde) et à elle seule elle
devrait être suffisante pour vous convaincre de l’importance de
cette zone, mais allons plus loin…
•la deuxième englobe le Mexique, les pays d´ Amérique centrale
et les Caraïbes. Les pays de cette zone considèrent le Mexique
comme le pays latino-américain qui peut les tracter;
•la troisième englobe le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili.
C’est l’Alliance Pacifique, la nouvelle communauté économique
latino-américaine.
16
Se développer et investir au Mexique
Nous devons réagir car nous ne sommes pas à notre place sur ce
marché potentiel. Vous entendrez dire que le Mexique repart
(comme s´il s’était arrêté), puis que la croissance économique n’est
pas vraiment au rendez-vous, que les chiffres attendus ne sont pas
si bons que prévus, qu’il y a 45 % de pauvres (donc 55% de riches et
classe moyenne) enfin une multitude d’informations qui souvent
nous font oublier l’essentiel : le Mexique est, économiquement
parlant, le pays le plus stable d’Amérique latine depuis 30 ans. Il
s’est ouvert à la concurrence internationale (OCDE) et possède plus
de 3 000 kilomètres de frontière avec la première économie du
Monde.
En tant que président de la CFMCI et entrepreneur, je m’adresse à
mes collègues français pour leur dire tout simplement que le
Mexique est évidemment un grand pays porteur et ce, quel que soit
le secteur d’activité. Je me rends bien compte que dans votre
approche grand export il est important de bien choisir ses cibles
mais je n’ai aucun doute d’annoncer qu’en ce qui concerne le
continent américain, le Mexique est la vraie plaque tournante des
Amériques mais aussi tout simplement un vrai marché intérieur et
vous seriez surpris par l’assistance que la communauté et les
institutions françaises pourront vous apporter dans la
compréhension de ce marché.
Chapitre 1
Aspect général et caractéristiques du Mexique
17
Aspect général et caractéristiques
du Mexique
Avec un PIB qui devrait dépasser les 1 275 milliards de dollars en 2013, le Mexique se place au 14ème
rang des puissances économiques dans le monde (2ème en Amérique latine). Membre de l’OCDE et du
G20, le pays bénéficie aujourd’hui d’une stabilité économique et politique enviable. Peuplé par près de
115 millions d’habitants, il dispose d’un fort potentiel lié à l’importance de son marché intérieur et à une
main-d’œuvre abondante. Il tire également parti d’une position géographique unique: il est le trait
d’union entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Cette situation lui permet de commercer avec la
première puissance économique mondiale; les États-Unis, qui sont par ailleurs le premier partenaire
commercial du Mexique.
Géographie
•Superficie: 1 964 375 km², soit près d’un quart de la surface des États-Unis ou près de quatre fois la
France. Le Mexique est le 3ième plus grand pays d’Amérique latine, après le Brésil et l’Argentine.
•Frontières terrestres: 4 353 km avec 3 pays
•Littoral: 9 330 km
Le Mexique bénéficie d’une position stratégique (situé entre les océans Pacifique et Atlantique), des
frontières communes avec trois pays: au nord 3 152 km de frontière avec les États-Unis et au sud une
frontière avec le Guatemala et avec le Belize.
•Découpage administratif: la République fédérale des États-Unis du Mexique est composée de 31
États et un district fédéral: Aguascalientes, Baja California, Baja California Sur, Campeche, Chiapas,
Chihuahua, Coahuila, Colima, District Fédéral, Durango, Estado de México, Guanajuato, Guerrero,
Hidalgo, Jalisco, Michoacán, Morelos, Nayarit, Nuevo León, Oaxaca, Puebla, Querétaro, Quintana
Roo, San Luis Potosí, Sinaloa, Sonora, Tabasco, Tamaulipas, Tlaxcala, Veracruz, Yucatán, Zacatecas.
•Capitale: Mexico est située dans le District Fédéral, le D.F (à prononcer « dé.éfé »). La ville de Mexico
compte plus de 24 millions d’habitants si l’on prend en compte la zone métropolitaine totale qui
regroupe les municipalités proches dans l’état de Mexico (21% de la population mexicaine). Elle
constitue le 1er centre économique du pays (elle contribue à environ 20% du PIB national) et la 2ième
plus grande conurbation du monde en nombre d’habitants, derrière Tokyo.
•Principales villes: le Mexique compte 30 villes au-dessus de 500 000 habitants dont 10 villes de plus
d’un million d’habitants. Un processus de décentralisation a été engagé depuis 1990.
•Climat: L´étendue du Mexique et son relief explique la variété des climats rencontrés. Le pays se situe
dans la région subtropicale et tempérée de l’Amérique du Nord avec un climat très agréable,
généralement chaud et ensoleillé une bonne partie de l’année, et des températures moyennes
clémentes. Le Mexique est traversé par le Tropique du Cancer avec deux grandes tendances
climatiques:
- tempérée au nord avec des hivers plus froids
- tropicale au sud avec des températures quasi constantes.
18
Se développer et investir au Mexique
Ressources naturelles
•Ressources hydriques: 460 km3/an
•Ressources naturelles: Argent (1er producteur mondial), cuivre et zinc (5e producteur mondial), or,
plomb, gaz naturel et pétrole
•Utilisation des sols Surface de terres arables et cultures permanentes/surface totale: 16.6%
•Pourcentage de la surface du territoire boisé: 34.4% soit 67.3 M hectares
Le Mexique est le 7ième producteur de pétrole au monde, bientôt 14ième en gaz naturel. Le pays dispose
d’un environnement privilégié (34.4% de forêts et 4ième pays au monde pour la richesse de sa
biodiversité); en revanche il est durement affecté par les catastrophes naturelles et sécheresses et se
trouve aujourd’hui confronté à une préoccupante situation environnementale. En effet, il est le 2ième
émetteur de gaz à effet de serre (GES) en Amérique latine, 73% de ses milieux aquatiques sont pollués,
la forêt y est menacée et il est considéré comme le 2ième pays au monde en termes de disparition
d’espèces en danger.
Le Mexique est un des seuls pays à disposer d’une loi sur le changement climatique (depuis octobre
2012) et vient par ailleurs de se doter d’une nouvelle Commission interministérielle sur le sujet. Cette
commission vient de présenter la nouvelle stratégie nationale de laquelle va découler le nouveau
Programme Spécial du Changement Climatique (PECC). La Conférence des Nations unies de fin 2010
(COP 16) a en parallèle permis au Mexique d’asseoir sa position sur la scène internationale. La France
s’affirme comme un partenaire important du Mexique sur le thème du changement climatique,
notamment via l’Agence Française de Développement (AFD).
Démographie
•Population: 114.9 millions d’habitants. Le Mexique est le 11ième pays le plus peuplé au monde, le
pays hispanophone le plus peuplé et le second d’Amérique latine après le Brésil.
•Taux de natalité: 18.9 ‰
•Taux de mortalité: 5.7 ‰
•Âge moyen: 26 ans
•Espérance de vie: 77 ans
•Taux d’accroissement naturel: 1.086% par an
•Indice de fécondité: 2.27 enfants par femme
•Densité (au km2): 57 hab
•Population urbaine: 77.8%
La population mexicaine est jeune cependant on observe ces dernières années une évolution de la
structure de la pyramide des âges, avec une diminution du nombre d’enfants et une augmentation du
nombre d’adultes en âge de travailler, et des personnes âgées spécialement. Le vieillissement de la
population mexicaine, est dû à la diminution du taux de natalité et à l’amélioration des conditions de
vie.
Répartition de la population par âge
Moins de 25 ans
De 25 ans à 60 ans
Plus de 60 ans
48.3%
42.6%
9.1%
Source: INEGI
19
•Taux de croissance de la population: inférieur à 2% par an, il a fortement baissé depuis le début des
années 90.
•Répartition géographique de la population: près de 80% de la population vit en zone urbaine. La
densité moyenne est relativement faible dans son ensemble (57 habitants par km²) mais est
extrêmement variable d’un État à l’autre.
•Population active (14 ans et plus): 59.2%. Les chiffres officiels mexicains du chômage sont assez
bas, mais ils ne tiennent pas compte de l’économie informelle, pourtant importante au Mexique.
Niveau de vie
IDH
0.775
(61ième rang mondial)
Espérance de vie (années)
77.1
Mortalité infantile (pour 1 000 naissances)
13
Dépenses de santé (en% / PIB)
6.2
Accès à l’eau courante (en%)
Salaire moyen / mois (en €)
90.9
404.2
Age effectif moyen de la retraite
71.5
Sources: Banque mondiale, CIA – The World Factbook, CONEVAL, EUROSTAT, INEGI, OCDE, PNUD
Les inégalités régionales sont marquées au Mexique: le nord génère environ 30% du PIB; le centre, qui
comprend Mexico 60% et le Sud-est, 10%. La majorité de la population indigène vit dans les États du
sud (Oaxaca, Chiapas, Veracruz, Guerrero) et souffre de pauvreté à des degrés élevés.
Bien que le taux d’évolution démographique ait fléchi à 1% en 2009, le secteur productif ne parvient pas
à créer suffisamment d’emplois pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. La
population active est estimée à 48 millions de personnes. Le taux de chômage officiel se situe autour de
5%, mais ce chiffre n’est pas significatif, car environ 13.4 millions de mexicains, c’est-à-dire 28.7% de la
population active totale, vivent en réalité de l’économie informelle, un phénomène très développé au
Mexique. Cela représente un défi en matière de protection sociale et d’imposition. Cette situation
couplée à un niveau de revenu parmi les plus faibles des pays de l’OCDE (le coût du travail est plus de
quatre fois inférieur qu’en France) expliquent la forte émigration traditionnelle vers les Etats-Unis.
Environ 46% de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit 53 millions d’habitants.
Le manque d’opportunités ressenti par une partie de la population, en particulier dans les zones rurales,
explique les flux importants d’émigration vers les grandes villes, vers la frange frontalière du nord, où se
trouvent les industries « maquiladoras » (usines d’assemblage pour l’exportation bénéficiant d’avantages
fiscaux pour les intrants), vers les centres touristiques de la côte Caraïbes et surtout vers les États-Unis.
Religion
Près de 90% des mexicains sont catholiques. La pratique de la religion est souvent mêlée à des coutumes
indiennes dans les campagnes, notamment dans le sud du pays.
Langue
La langue officielle est l’espagnol mais une soixantaine de dialectes indigènes sont aussi parlés dans
certaines régions. Plus de 6 millions de personnes parlent une langue indigène. Dans le milieu des
affaires l’anglais est couramment parlé.
20
Se développer et investir au Mexique
Culture, vie sociale
L’histoire mexicaine est très riche et il existe encore une forte influence des civilisations maya et
aztèque. Le Mexique a aussi été particulièrement marqué par la culture européenne, notamment
espagnole et française. On ressent également au Mexique une certaine influence nord-américaine, en
particulier chez les plus jeunes. La culture mexicaine est très variée, oscillant entre modernité et
traditions. Au Mexique les liens familiaux sont très importants. Il existe une forte solidarité entre les
générations.
Il y a un intérêt partagé entre le Mexique et la France. Les mexicains maintiennent une grande
admiration pour la culture française tandis que les français sont attirés par ce pays chaleureux et créatif
qu’est le Mexique. Les relations culturelles entre la France et le Mexique sont d’ailleurs riches et
anciennes. Le Mexique est l’un des pays avec lequel la coopération culturelle est la plus développée.
Education et recherche
•Alphabétisation (en%): 93.1
• Durée moyenne de scolarisation (en années): 8.5
• Dépenses d’éducation (en% / PIB): 6.2
• Dépenses publiques d’éducation (tous niveaux confondus)
- En pourcentage du PIB: 5.3
- En pourcentage du total des dépenses publiques: 20.3
• Dépenses par élève dans l’enseignement primaire: 1 547 €
• Dépenses par élève dans l’enseignement secondaire: 1 674 €
• Dépenses publiques pour l’enseignement supérieur par étudiant: 4 695 €
• Taux de scolarisation des jeunes âgés de 15 à 19 ans: 53.8%
• Nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur: 3 161 195
• Pourcentage de la population totale: 2.8%
• Population active avec une éducation supérieure: 17% (chiffres 2008)
• Nombre d’étudiants étrangers: ± 10 000 étudiants
• Dépense intérieure brute de R&D: 3 850 millions €
- Pourcentage rapporté au PIB 0.417%
• Nombre de chercheurs:46 125
• Nombre de publications: 20 450
• Brevets délivrés à des résidents et non-résidents: 14 055
Sources: Ministère de l’Education Nationale, UNESCO, Ministère du Budget, OCDE, SEP (Secretaria de Educación Pública), INSEE, INEGI (Instituto
Nacional de Estadísticas y Geografía), Banque Mondiale, PATLANI - Encuesta Nacional de Movilidad Estudiantil Internacional, Minisitère de
l’Enseignement supérieur et de la recherche, CONACYT (Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología), CISF (Ingénieurs et Scientifiques de France).
Malgré l’important budget qui lui est consacré (20.3% du total des dépenses publiques), l’éducation
mexicaine de niveaux primaire et secondaire souffre encore de maux structurels (fort taux de désertion
scolaire, faibles performances du système d’enseignement). On note l’inefficacité et les insuffisances du
secteur éducatif: le Mexique est l’avant-dernier pays de l’OCDE dans chacune des disciplines
d’enseignement évaluées par PISA. 80.1% des dépenses d’établissements d’enseignement relèvent des
rémunérations des enseignants, plus des trois-quarts des écoles primaires n’ont pas de salles
informatiques ni de bibliothèques, et il existe peu de liens entre universités et entreprises. La maind’œuvre qualifiée fuit vers les Etats-Unis. Toutefois l’importante et courageuse réforme lancée
récemment par la nouvelle administration a pour objectif, en se concentrant sur la formation et
l’évaluation des enseignants, de remettre à niveau le système éducatif national. En dépit de la qualité de
ses chercheurs et de l’excellence de quelques-unes de ses universités et de certains centres de recherche,
l’investissement du Mexique en recherche et développement (0.41% du PIB) est resté modeste et
sous-dimensionné par rapport à la taille géographique et économique du pays. Conscient de cette
faiblesse, le président Peña Nieto a déclaré, dès son investiture, vouloir faire du soutien à la recherche
un des enjeux majeurs de son sexennat, son ambition étant en six ans de décupler le nombre de
chercheurs et de passer l’aide publique à 1% du PIB.
21
Chronologie historique: les grandes dates de l’histoire du Mexique
22
1325
Fondation de Mexico-Tenochtitlan et début de l’Empire aztèque
1519
Arrivée de Hernán Cortés sur la péninsule du Yucatan et début de la Conquête de Mexico
1810-1821
Guerre d’indépendance
1824
Le Mexique devient une République Fédérale
1836
Perte du Texas
1846-1848
Perte de la Californie, du Nouveau-Mexique et de l’Arizona
1857
Nouvelle Constitution
1856-1861
Guerre civile amenant au pouvoir Benito Juárez, malgré l’intervention française (Empereur Maximilien,
soutenu par Napoléon III)
1876-1911
Présidence de Porfirio Diaz
1911
Début de la Révolution
1929
Fondation du Partido Nacional Revolucinario – PNR
1938
Le PNR devient le Partido Revolucionario Mexicano – PRM
1946
Le PRM devient le Partido Revolucionario Institucional – PRI
1990
Création de l’IFE: Institut Fédéral Électoral
2000
Vicente Fox, candidat du PAN (Part d’Action Nationale), est élu président de la République, mettant fin à
71 années de monopole politique du PRI
2006
Felipe Calderón, candidat du PAN, succède à Vicente Fox
2012
Le PRI revient au pouvoir après 12 ans d’absence, grâce à l’élection à la présidence d’Enrique Peña Nieto
Se développer et investir au Mexique
Système politique
En matière de régime politique, le Mexique est une démocratie de type présidentielle et fédérale: 31
États libres et souverains et une capitale ou District Fédéral (« DF »). Il existe trois niveaux de pouvoir:
exécutif, législatif et judiciaire.
Le Président est le chef de l’exécutif, il est élu pour un mandat unique d’une période de six ans, au
suffrage universel direct à un seul tour et à la majorité relative. Le chef de l’État est aussi chef du
gouvernement. Il nomme et révoque les ministres, les procureurs généraux de la République, les
ambassadeurs et les consuls généraux. Le pouvoir législatif revient au Congrès, divisé en deux
chambres: la Chambre des Députés (« Cámara de Diputados ») et la Chambre des Sénateurs (« Senado de
la República »):
•Le Sénat est composé de 128 membres (trois par État fédéré et 32 sénateurs élus à la proportionnelle).
Il est renouvelé tous les six ans, période qui concorde avec celle du mandat présidentiel;
•La Chambre des députés, elle, compte 500 députés, 300 élus selon un scrutin majoritaire, et 200 élus à
la proportionnelle. Les élections législatives ont lieu tous les trois ans.
Ni les députés, ni les sénateurs ne peuvent être réélus après un mandat. Les deux chambres, ainsi que le
Président de la République, ont l’initiative des lois. Dans tous les cas, les propositions de lois sont
examinées et votées par chacune des chambres avant d’être soumises au Président de la République
pour promulgation. Le pouvoir judiciaire est confié à la Cour suprême de justice, détenue par 11
magistrats élus par le Congrès de l’Union pour un mandat de 15 ans, ainsi qu’à un corps de tribunaux
spécialisés.
Au niveau fédéral, le Mexique se compose de 32 États qui disposent de leur propre constitution, et de
leur propre parlement. Ils jouissent d’un pouvoir très important dans de nombreux domaines. Les
gouvernements des États s’organisent aussi autour de trois pouvoirs: exécutif (exercé par un gouverneur
élu pour 6 ans non renouvelable), législatif (confié au Congrès local dont les députés sont élus pour 3
ans), et judiciaire, représenté par le tribunal supérieur de justice de chaque État.
Historique politique
Entre 1929 et 2000, le pouvoir politique a été entre les mains du PRI (Parti révolutionnaire
institutionnel). L’année 2000 constitue une rupture avec l’élection du Président Vicente Fox, qui
représente la droite catholique mexicaine, étroitement liée aux États-Unis et à sa politique. Il fait partie
du PAN (Parti d’action national).
Felipe Calderón (PAN) est élu en 2006. Il se fait remarquer au niveau international pour sa lutte contre
le narcotrafic et le crime organisé. L’ancien Président avait pu amorcer certaines réformes structurelles
(notamment la réforme des retraites dans la fonction publique, la réforme électorale, la restructuration
de PEMEX et le redéploiement du secteur énergie).
Les élections présidentielles de juillet 2012 ont porté au pouvoir Enrique Peña Nieto, candidat du Parti
Révolutionnaire Institutionnel (PRI, centre). Il est entré en exercice le 1er décembre 2012, et s’est
distingué par son attitude très volontariste sur ses premiers mois d’exercice. Au lendemain de son
investiture, il a annoncé la signature du pacte politique « Pacto por México », cosigné par les trois
principaux partis (PRI, PRD, PAN) et qui pose les jalons d’un agenda ambitieux de réformes
structurelles. Cet engagement a porté ses fruits, car durant ses 100 premiers jours de pouvoir, plusieurs
réformes (marché du travail, système éducatif) et initiatives (croisade contre la faim, renforcement de
la concurrence dans les télécommunications, plan pluriannuel de développement) ont été impulsées.
D’autres réformes d’envergure sont prévues au second semestre 2013 (budgétaire, énergétique,
financière).
23
Principaux dirigeants
Président de la République
Enrique Peña Nieto
Ministre de l’intérieur
Miguel Ángel Osorio Chong
Ministre des finances
Luis Videgaray Caso
Ministre des affaires étrangères
José Antonio Meade Kuribreña
Président du Parlement
Francisco Arroyo Vieyra (PRI)
Président du Sénat
Ernesto Cordero (PAN)
Gouverneur de la banque centrale
Agustín Guillermo Carstens Carstens
Les principaux partis politiques
•Partido Revolucionario Institucional (PRI ou Parti Révolutionnaire
Institutionnel): le PRI est un parti fondé en 1929. Il est le seul parti du Mexique,
avec le PRD, à être affilié à l’Internationale Socialiste. L’article 7 de la déclaration de
principes du PRI le définit comme un parti social-démocrate, mais aux vues de ses
évolutions récentes, il serait désormais plus juste de le qualifier de parti de centre.
Le PRI a été à la tête du Mexique pendant plus de 70 ans avec un pouvoir quasi
absolu. Il est revenu au pouvoir après une pause de 12 ans avec l’arrivée au pouvoir
d’Enrique Peña Nieto, qui voulait s’inscrire en rupture avec l’histoire du PRI. C’est
actuellement la première force politique de l’Assemblée.
•Partido Acción Nacional (PAN ou Parti Action Nationale): le PAN est un parti
conservateur démocrate-chrétien de centre-droit. Il a été au pouvoir pour la
première fois en 2000 avec l’élection de Vicente Fox, puis une seconde fois en 2006
avec Felipe Calderón.
Composition de l’Assemblée
(62e législature, 2012-2015)
PRI
PAN
PRD
PVEM
MC
PT
NA
•Partido de la Revolución Democrática (PRD ou Parti de la Révolution
Démocratique): principal parti de gauche mexicain. C’est la 3ième force du pays.
•Partido Verde Ecologista de México (PVEM ou Parti Vert Écologiste du
Mexique): parti de centre droit. Pour avoir plus de poids lors des élections, le PVEM
a signé des alliances avec le PAN et le PRI.
•Movimiento Ciudadano (Mouvement Citoyen): parti fondé en 2011, ancien parti
de la Convergencia. Parti de centre droit progressiste.
•Partido del Trabajo (PT ou Parti du Travail): seconde force de gauche du pays.
C’est un parti de gauche modérée. Lors des élections le PT forme généralement une
coalition avec le PRD.
•Partido Nueva Alianza (NA ou Parti Nouvelle Alliance): parti de tradition
libérale mexicaine fondé en 2005.
24
Se développer et investir au Mexique
3% 3% 1%
6%
21%
42%
23%
Source: Ubifrance
Système légal (réglementation du commerce)
Types et formes de sociétés
Pour faire des affaires au Mexique, il existe plusieurs façons de s’implanter. Il y a une forte ressemblance
de fonctionnement entre les sociétés de droit français et celles de droit mexicain. La société anonyme
(SA) et la société à responsabilité limitée (SARL), les plus communes, sont le plus souvent adoptées. Les
autres formes de sociétés commerciales sont les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite
(simple ou par actions). Outre leur constitution comme SA ou SARL, les sociétés adoptent
habituellement la modalité de capital variable (CV) dont l’avantage est de permettre les augmentations
de capital social avec moins de formalités. Les sociétés peuvent être classées en fonction des lois qui les
gouvernent. Ainsi, il existe les sociétés commerciales, et les sociétés et associations civiles. Les
premières sont réglementées par la loi générale des sociétés commerciales (Ley General sobre
Sociedades Comerciales y Empresas Individuales), tandis que les associations civiles sont régies par les
codes civils de chaque État fédéral.
Les procédures douanières
Des formalités complexes
Les démarches douanières pouvant être relativement complexes, il est conseillé de faire appel à un
courtier en douane. En effet, les douanes mexicaines peuvent être particulièrement méticuleuses et il
est donc important de ne commettre aucune erreur ou omission dans les documents requis. Il est
impossible de corriger une erreur sur les documents d’exportation a posteriori. Ainsi, le recours à un
courtier en douane permet d’accélérer le processus et d’éviter les erreurs.
La procédure ATA
Le Mexique a adopté la procédure ATA. Le carnet ATA est un document douanier international qui
facilite la libre admission temporaire de marchandises par des pays étrangers.
Étiquetage
Les critères d’étiquetage sont très précis. Plusieurs normes s’appliquent à l’étiquetage. Il est donc
conseillé à l’exportateur de prendre connaissance de toutes les normes s’appliquant à ses produits.
L’étiquetage doit mentionner le nom du produit, la marque, la description du produit, le numéro de lot,
les nom et adresse de l’exportateur, le pays d’origine, les coordonnées complètes de l’importateur…tous
les renseignements doivent être donnés en espagnol.
La procédure de dédouanement
Les documents nécessaires au dédouanement des marchandises, sont:
•Une facture commerciale rédigée en espagnol.
•Une facture d’embarquement et des documents certifiant le paiement des droits compensateurs dans
le cas de produits subventionnés.
•Un certificat de conformité aux normes techniques en vigueur pour les produits concernés.
Les normes
Il existe trois types de normes au Mexique:
•Les normes techniques obligatoires (NOM, Normas Oficiales Mexicanas): tous les produits (nationaux
comme importés) doivent respecter les NOM.
•Les normes de qualité facultatives (NMX, Normas Mexicanas): ce sont des normes liées au niveau de
qualité, méthodes de contrôle, directives, caractéristiques et prescription applicables à certains
produits, activités ou opérations.
•Les normes de référence: elles sont émises par des entités fédérales ou des entreprises publiques telles
que PEMEX (pétrole mexicain) ou CFE (Compagnie de l’électricité).
Autorisations et licences d’importation
Pour certains produits, en particulier ceux d’origine animale, végétale ou liés au secteur de la santé, il
est nécessaire de demander une autorisation sanitaire préalablement à l’importation. Les permis
d’importations ne concernent qu’une partie des exportations vers le Mexique. Ils portent sur des
marchandises sensibles telles que le pétrole brut, les produits pétrochimiques de base, les produits
pharmaceutiques, les produits d’origine animale, végétale et humaine, les automobiles, et les
équipements d’occasion (transport et informatique notamment). Les licences sont valables 9 mois,
prolongeables 3 mois, et représentent un coût de 0.6% de la valeur déclarée de la marchandise.
25
Système fiscal
La fiscalité mexicaine, à l’image de la fiscalité des pays d’organisation fédérale, est assez complexe. Cela
tient au fait que la Constitution délègue cette compétence entre plusieurs entités. L’exercice fiscal va du
1er janvier au 31 décembre.
L’imposition sur le revenu
La loi relative à l’impôt sur le revenu (ISR) prévoit que toute personne physique et morale, qui réside au
Mexique, est soumise à l’impôt sur la base de tous les revenus qu’elle reçoit au Mexique et à l’étranger.
Les personnes résidentes à l’étranger ne sont assujetties à l’impôt que dans la mesure où elles disposent
d’un établissement stable au Mexique. Les sociétés résidant au Mexique sont imposables sur tout revenu
perçu, quel qu’en soit la nature, à hauteur de 30%.
L’imposition des sociétés
L’IETU (impôt sur les entreprises à taux unique) est un complément de l’ISR. Il s’agit d’une taxe à un
taux unique sur les bénéfices résultant des activités patronales, qui s’élève à 17.5%.
TVA (IVA, Impuestos sobre el Valor Agregado)
Le taux général de la TVA au Mexique est de 16%, sauf dans les zones frontalières où elle est de 11%. Les
exportations sont imposées à 0% ainsi que certains produits. Les produits importés sont assujettis à la
TVA. Ils doivent être acquittés avant dédouanement à la direction des douanes. Cependant, les produits
qui sont importés pour être transformés, puis réexportés, dans le cadre du régime d’importation
IMMEX, sont exempts de TVA.
Convention de non double imposition
Une convention fiscale a été signée entre la France et le Mexique le 7 novembre 1991. Cette convention
tend à éviter les doubles impositions en matière d’impôts sur les revenus.
Application aux sociétés
Lorsqu’une société étrangère détient un établissement stable (une succursale) au Mexique, celui-ci doit
se plier aux mêmes obligations fiscales que les sociétés mexicaines. L’établissement stable doit
notamment, déterminer le bénéfice net, tenir des livres de comptes, etc.
Les bénéfices d’une entreprise française ne sont imposables qu’en France, à moins que ceux-ci n’aient été
réalisés par un établissement stable situé au Mexique. Les bénéfices de l’entreprise sont alors imposés au
taux en vigueur, soit 30%.
Application aux personnes physiques
Les résidents français qui perçoivent des revenus du Mexique et qui sont imposables dans le pays, auront
le droit à un crédit d’impôt français équivalent au montant de l’impôt payé au Mexique. Ce crédit ne
peut toutefois pas excéder le montant de l’impôt français correspondant à ces revenus.
Un résident français ne possédant pas d’établissement stable au Mexique peut être imposé au titre des
revenus provenant d’une source de richesse mexicaine (intérêts, dividendes, redevances, etc.).
Le 8 Septembre dernier, la branche exécutive du nouveau gouvernement mexicain a présenté au
Congrès son plan de réforme fiscale 2014. Les propositions les plus significatives sont:
•Eliminer le régime de l’intégration fiscale
•Eliminer l’impôt à taux unique (IETU)
•Fournir un régime « maquiladora » plus limité
•Conserver le taux d’imposition sur le revenu de 30% sans réduction
•Introduire un nouvel impôt des sociétés sur les dividendes
•Limiter la déduction de certains paiements avec des parties liées
•Eliminer le contrôle légal des comptes (dictamen fiscal).
La réforme fiscale 2014 sera débattue par le Congrès dans les semaines à venir.
26
Se développer et investir au Mexique
Environnement des affaires et conseils pratiques
Les usages du pays
Horaires
La durée journalière de travail varie en fonction du type d’horaire de travail effectué par le salarié. La
journée ordinaire de travail est de 8 heures et doit se dérouler entre 6 heures du matin et 8 heures du
soir. La journée de travail, effectuée de nuit entre 8 heures du soir et 6 heures du matin, ne peut excéder
7 heures. Enfin, la journée de travail mixte (comprise entre des heures de travail de jour et de nuit) ne
pourra être de plus de 7 heures et demie.
Pour une journée de travail continu, le salarié doit se voir accorder au minimum une demi-heure de pose
et pour six jours de travail, un jour de repos rémunéré doit lui être octroyé, de préférence le dimanche.
La loi mexicaine prévoit que la durée des congés payés ne peut être inférieure à 6 jours ouvrés par année
(excepté la première année). La durée des congés payés est ensuite augmentée en fonction de
l’ancienneté dans l’entreprise.
Langage
Dans les relations d’affaires, les langues utilisées sont l’espagnol et l’anglais. Une certaine maîtrise de
l’espagnol est très appréciée par les mexicains.
Modes de règlement
Il n’existe pas de procédure de paiement particulière au Mexique, celui-ci se conformant à l’UCP
(Uniform Customs and Practices ou règles et usances uniformes). Les moyens de paiement respectent
donc les standards internationaux. Le contrôle des changes a été supprimé au début des années 90, à
l’exception des transactions en espèces et des contrôles liés à la lutte contre le « blanchiment ». La
monnaie de facturation la plus couramment utilisée est le dollar américain pour les transactions
internationales, sinon le peso mexicain. Les délais de paiement sont relativement courts, entre 30 et 45
jours, compte tenu des taux d’intérêt relativement élevés et de la rareté du crédit.
Règlementations de base (ou référentiel à consulter)
En cas de litige le droit mexicain s’appliquera le plus souvent. Pour connaître le tribunal compétent, il
faut se référer aux articles 94 et 104 de la Constitution mexicaine. Les règles de procédures sont
regroupées dans l’article 1054 du code de commerce. Le tribunal mexicain chargé de l’affaire peut faire
la demande de lettres rogatoires à des juridictions étrangères. Cette demande ne signifie pas transfert
de compétence. Tous les documents en complément de l’affaire devront parvenir traduits et apostillés.
Dès 1971, le Mexique a signé la convention des Nations-Unies sur la reconnaissance et l’exécution des
sentences arbitrales. En 1975, il a adhéré à la convention interaméricaine sur l’arbitrage commercial, et
en 1979 à celle sur la validité extraterritoriale des jugements étrangers et des sentences arbitrales.
Règles de communication lors des contacts professionnels et personnels
Les Mexicains peuvent être très chaleureux dès la première rencontre et très vite tutoyer leurs
interlocuteurs, même dans un cadre professionnel. Ils cherchent par-là à mettre leurs interlocuteurs en
confiance, même s’il faut savoir décrypter les nuances du « oui ». Par ailleurs, les Mexicains sont le plus
souvent très hospitaliers. Il est préférable de se renseigner sur le titre de votre interlocuteur avant de le
rencontrer car les Mexicains y accordent beaucoup d’importance: Licenciado, Doctor, Arquitecto,
Ingeniero, Maestro, etc. Il est d’usage d’appeler les femmes « Señoritas » lorsqu’on ne connaît pas leur
titre ou leur état civil.
27
Chapitre 2
Analyse macro-économique
28
Se développer et investir au Mexique
Analyse macro-économique
Le Mexique dans le monde
Premier pays latino-américain à avoir adhéré à l’OCDE en 1994, le Mexique est aussi le premier État de
la région à avoir assumé la Présidence du G20 en 2012 (dont le Brésil et l’Argentine sont également
membres). Défenseur du libre-commerce aux niveaux bilatéral, (trans/sub)régional et multilatéral, le
Mexique est le seul pays de l’OCDE à bénéficier d’accords de libre-échange à la fois avec les Etats-Unis, le
Japon et l’UE. Il est actionnaire de la Banque mondiale depuis 1945 et acteur-clef de la Banque
interaméricaine de développement (BID).
Le Mexique a signé un accord global avec l’Union européenne en 1997, entré en vigueur en 2000 et dont
le pilier commercial va faire l’objet d’une actualisation. Depuis 2008, il fait partie des 9 pays liés à
l’Union européenne par un partenariat stratégique, concrétisé par des consultations régulières et des
sommets tous les deux ans. Premier pays hispanophone au monde, très actif dans les instances
multilatérales (ONU notamment), il a vu sa visibilité renforcée sur la scène mondiale avec l’organisation
de la 16ième Conférence des Parties à la Convention Climat à Cancún (COP 16). Ancré en Amérique du
nord via l’ALENA, il est membre du Forum de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC)
depuis 1993 et prend part depuis peu aux négociations du Partenariat transpacifique. Il renforce sa
participation aux processus d’intégration en Amérique latine, en direction de son voisinage
centroaméricain, via le Projet Mésoamérique (2008), et son entrée comme observateur auprès du
système de l’intégration centraméricaine (SICA). Il compte parmi les promoteurs de la Communauté
d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC - 2011) et est engagé très activement dans la construction
de l’Alliance du Pacifique (2011) sans se couper du Mercosur dont il est observateur.
Non membre des BRICS mais appartenant au groupe restreint « MIST » (Mexique, Indonésie, Corée du
Sud et Turquie) dont le développement économique est suivi de près, le Mexique est une économie
émergente à l’avenir très prometteur.
Part du budget de l’ONU
Quote-part au FMI
1.84%
10ème contributeur
1.86%
(après la réforme adoptée en 2010)
Part dans le capital à la Banque mondiale
1.06%
(au 31/12/2012) 21ème actionnaire
Part dans le capital à la BID
7.1%
3ème actionnaire latino-américain
Encours de prêts financés par la Banque mondiale
11.2 Mds €
Nombre d’accords de libre-échange
12
Nombre d’accords de promotion et de protection
réciproque des investissements
28
29
Les 19 Etats fédérés les plus importants du Mexique représentent 86% du PIB national et 94% des IDE
30
Entités
Fédérées
PIB1
Apport au
PIB Nat.
%
Population2
Millions Class.3
Indice de Compétitivité
Class.4
Flux d’IDE
2000-2012
1
District
Fédéral
156 611
Prim 0%
Sec: 15%
Tert: 85%
17.6%
8,8
2
IMCO
DB
1
30
121 357
2
México
(Etat de)
80 396
Prim 1%
Sec: 37%
Tert: 62%
9%
15,2
1
IMCO
DB
23
18
12 383
3
Nuevo León
66 875
Prim 1%
Sec: 40%
Tert: 59%
7.5%
4,6
8
IMCO
DB
2
15
23 609
4
Jalisco
56 645
Prim 6%
Sec: 29%
Tert: 65%
6.4%
7,3
4
IMCO
DB
13
21
7 313
5
Campeche 5
50 930
Prim 1%
Sec: 9%
Tert: 90%
5.7%
0,8
30
IMCO
DB
6
9
148
6
Veracruz
40 892
Prim 6%
Sec: 37%
Tert: 57%
4.6%
7,6
3
IMCO
DB
26
13
921
7
Guanajuato
34 395
Prim 5%
Sec: 38%
Tert: 57%
3.9%
5,5
6
IMCO
DB
21
4
1 989
8
Puebla
29 862
Prim 4%
Sec: 35%
Tert: 61%
3.3%
5,8
5
IMCO
DB
28
25
4 046
9
Tamaulipas
29 385
Prim 4%
Sec: 34%
Tert: 62%
3.3%
3,2
13
IMCO
DB
14
22
3 610
10
Tabasco
28 979
Prim 6%
Sec: 22%
Tert: 77%
3.3%
2,2
20
IMCO
DB
25
14
437
11
Chihuahua
28 180
Prim 7%
Sec: 33%
Tert: 60%
3.2%
3,4
11
IMCO
DB
7
20
11 179
Millions d’ €
Se développer et investir au Mexique
Millions d’ €
12
Coahuila
27 981
Prim 3%
Sec: 48%
Tert: 49%
3.1%
2,7
16
IMCO
DB
4
10
2 475
13
Basse
Californie
25 710
Prim 3%
Sec: 34%
Tert: 63%
2.9%
3,2
14
IMCO
DB
10
29
8 915
14
Sonora
22 342
Prim 7%
Sec: 42%
Tert: 51%
2.5%
2,7
18
IMCO
DB
15
7
3 147
15
Michoacán
21 646
Prim 12%
Sec: 20%
Tert: 68%
2.4%
4,4
9
IMCO
DB
27
8
1 287
16
Sinaloa
18 219
Prim 10%
Sec: 21%
Tert: 69%
2.0%
2,8
15
IMCO
DB
11
6
440
17
Chiapas
16 545
Prim 5%
Sec: 29%
Tert: 62%
1.9%
4,8
7
IMCO
DB
31
3
16
18
San Luis
Potosí
16 413
Prim 4%
Sec: 41%
Tert: 55%
1.8%
2,6
19
IMCO
DB
22
5
1 304
19
Querétaro
15 725
Prim 3%
Sec: 38%
Tert: 59%
1.8%
1,8
22
IMCO
DB
5
17
2 732
891 477
Prim 3.7%
Sec: 34.2%
Tert: 62.1%
100%
112,3
IMCO
DB
32 6
537
291 741
Total/Moyenne
Nationale
1 La composition sectorielle du PIB par Etat relève de l´année 2011.
2 2010
3 Classement sur les 32 Etats du Mexique
4 L´Institut Mexicain pour la Compétitivité est un centre d´études indépendant et à but non lucratif qui étudie les phénomènes économiques dans
le contexte d´une économie mondialisée, qui publie notamment chaque année un classement sur la compétitivité des Etats mexicains. Le Doing
Business classe les Etats d´un pays en fonction de 4 critères: création d´entreprises, obtention de permis de construire, droit de propriété, respect
des contrats.
5 Campeche dans le calcul du PIB/habitants est un cas particulier: il bénéficie d’importants revenus miniers et pétroliers au regard de sa faible
population.
6 Sur 48 Pays.
7 Sur 183 Pays.
Sources: Doing Business 2012, Institut Mexicain pour la Compétitivité (IMCO Etats 2012), INEGI, Ministère de l’Economie du Mexique,
Ministère de Finances du Mexique, ProMéxico.
31
Produit Intérieur Brut comparé des États latino-américains
Mexique
Bélize
Guatémala
Salvador
Costa
Rica
H
Vénézuela
N
S
Panama
Colombie
Équateur
Pérou
Brésil
Bolivie
P
= 100 milliards $
= 10 milliards $
= 1 milliards $
H= Honduras
P= Paraguay
N= Nicaragua
S= Suriname
Chili
Uruguay
Argentine
Source: Ubifrance
32
Se développer et investir au Mexique
Guyana
Le Mexique en Amérique latine
Le Mexique est la 2ième puissance économique d’Amérique latine et la 14ième économie mondiale avec
un PIB de 891.7 milliards d’euros en 2012. La croissance moyenne de l’économie se situe aux alentours
de 3% depuis une vingtaine d’années. Le Mexique reste une économie à deux vitesses:
•pays très attractif pour les investisseurs étrangers et dont le revenu par tête est l’un des plus
importants de la région;
•il présente encore les caractéristiques d’un pays en développement avec de très fortes inégalités
(entre zones urbaines et zones rurales, entre Nord et Sud notamment) et une économie informelle
importante.
L’économie mexicaine
L’économie mexicaine a affiché des performances positives au cours des dernières années (sauf en 2009,
année de crise globale), supérieures même à celles de son principal compétiteur latino-américain,
le Brésil. Après la récession de 2009, le PIB a rebondi en 2010 (+5.5%) et conserve, depuis, une tendance
positive. La croissance attendue du PIB en 2013 devrait s’élever à 3.4% selon le FMI. La santé
économique du Mexique cependant dépend du dynamisme de ses ventes à l’étranger et notamment
aux États-Unis. Le Mexique capte depuis quelques années un volume toujours plus significatif de flux
de capitaux, principalement à caractère spéculatif, qui lui ont permis de se financer sur les marchés
internationaux à des taux historiquement bas (5.32% pour le 30 ans et 4.64% pour le 10 ans
en juin 2013).
PIB (en milliards d’euros)
891.7 (14ième rang mondial)
PIB/hab (en €)
7 762.7
Proportion du PIB par secteur (en%)
Primaire: 3.7
Secondaire: 34.2
Tertiaire: 62.1
Taux de croissance (en%)
3.9
Inflation (en%)
4.1
Taux de chômage (en%)
4.8
Solde courant (en% / PIB)
-0.8
Solde commercial (en% / PIB)
0
Solde commercial (en milliards d’euros)
Biens: +0.425
Services: -10.1
Taux directeur (en%)
4.5
Dette publique brute (en% / PIB)
43.5 (Etat fédéral)
Déficit public (en% / PIB)
3.7
Taux de bancarisation (en%)
27
Sources: Service économique régional, INEGI, FMI, Banque mondiale
*Chiffres officiels mexicains ne tenant pas compte de l’économie informelle
33
Situation financière du Mexique
Le Mexique a l’un des meilleurs risques pays d’Amérique latine (EMBI+) de J. P. Morgan et est reconnu
par les agences internationales de notation (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch) pour la stabilité de ses
institutions politiques, l’indépendance de la Banque centrale et la politique macroéconomique prudente
menée par les autorités ces dernières années (notamment l’obligation d’équilibre budgétaire et une
gestion avisée de la Banque). L’action de la Banque centrale est particulièrement remarquable: la
politique de cible d’inflation (3% avec +/-1 point) de limiter la hausse des prix à 4.4% en 2010, année de
reprise économique et de hausse des cours des denrées alimentaires. L’inflation affiche une stabilité
remarquable – actuellement de 4.09%, g.a, à fin juin 2013, signe de la rigueur de la politique monétaire
(le déficit public total a été de 2.4% du PIB en 2012). Le poids relatif de l’endettement extérieur a pu être
réduit progressivement tandis que la crédibilité extérieure du pays était restaurée. Les agences de
notation lui ont conféré le grade d’investissement dès 2000. Le gouvernement est le premier emprunteur
latino-américain sur le marché international; et le FMI, au vu de la qualité du policy-mix, lui a renouvelé
sa confiance en lui accordant, à titre de précaution, sa 4ième Ligne de Crédit Flexible en novembre 2012
pour un montant de 73 milliards de dollars et une durée de deux ans.
Cependant, la stabilité financière du Mexique est affectée par une production pétrolière en déclin, alors
que les revenus pétroliers représentent encore plus du tiers des recettes budgétaires et correspondent à
14.3% des exportations totales en 2012. Étant donné la réduction prévue, dans le futur, de ce taux, le
Mexique doit engager les réformes nécessaires afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des recettes
pétrolières.
Politiques fiscale et économique du pays
Le Mexique présente des atouts économiques indéniables, certains de ses groupes industriels sont des
acteurs compétitifs sur la scène internationale et son système financier affiche une solidité certaine. Le
Mexique bénéficie d’un pilotage cohérent; les ravages provoqués par les crises répétées des années 1980
et 1990 ont incité les gouvernements successifs à adopter des politiques macro-économiques prudentes.
De fracture franchement « libérale », la politique économique menée avec constance depuis la crise
dévastatrice de 1994 s’est révélée prudente et cohérente. Elle a permis au gouvernement d’entreprendre
l’assainissement des finances publiques et de disposer de marges de manœuvre, certes modestes, pour
adopter des mesures contra-cycliques comme ce fut le cas en 2009. Durant son mandat (2006-2012), le
Président Felipe Calderón a pu amorcer certaines réformes structurelles nécessaires depuis longtemps
déjà (notamment la réforme des retraites dans la fonction publique, la réforme électorale, la
restructuration de Pemex et le redéploiement du secteur énergie, etc.). L’actuel président Enrique Peña
Nieto, au pouvoir depuis plus d’un an, a déjà engagé diverses réformes, dont celles du marché du travail
et du système éducatif. Il est également à l’initiative du renforcement de la concurrence dans les
télécommunications, d’un plan de lutte contre la faim et du plan pluriannuel de développement.
D’autres réformes d’envergure sont prévues au second semestre 2013 (budgétaire, énergétique,
financière).
Traités et accords commerciaux / politique commerciale
Grâce à sa politique d’ouverture nourrie de multiples accords bilatéraux et multilatéraux et renforcée
par son dynamisme économique, le Mexique est devenu une véritable puissance commerciale régionale.
Ses premiers pas en matière de coopération économique à l’échelle multilatérale datent de 1980, par son
adhésion au traité de Montevideo instituant l’Association latino-américaine de développement et
d’intégration (ALADI). Par la suite, le Mexique a adhéré au GATT dès 1986. Dans la lancée de l’ALENA
(accord Mexique-Canada-États-Unis) en 1994, le Mexique est devenu l’un des champions des accords
bilatéraux. Le desserrement de la forte dépendance de l’économie mexicaine vis-à-vis de la conjoncture
du grand voisin du nord constitue un objectif prioritaire des autorités. Elles ont mis en place, au cours de
la dernière décennie, une stratégie de diversification des échanges qui a déjà conduit à la signature de
nombreux traités de libre-échange (12 accords avec 44 pays). L’accord de libre-échange avec l’Union
européenne, signé en 1997, est entré en vigueur en 2000. En janvier 2013, le Mexique a fait part à la
Commission européenne de son souhait de moderniser l’ALE. La Commission souhaite négocier un
« paquet inclusif » qui approfondirait l’accord existant sur l’agriculture, les services et les marchés
publics, et devrait également inclure l’investissement et la propriété intellectuelle. Aucune décision n’a
toutefois été prise à ce stade.
34
Se développer et investir au Mexique
Le Mexique recherche de nouveaux partenaires commerciaux, notamment en Amérique. Premier pays
d’Amérique latine par l’importance de ses échanges (742 milliards de dollars en 2012, soit 63% du PIB),
attaché au principe du libre-échange et à la suppression des barrières douanières, le Mexique est engagé
dans des négociations ambitieuses reflétant ses appartenances multiples (Amérique du nord, Amérique
latine, Pacifique). Le Mexique cherche à renforcer son intégration aux chaînes de valeur avec ses
partenaires de l’ALENA (notamment via le Partenariat transpacifique - TPP), tout en diversifiant ses
exportations vers l’Asie et l’Amérique latine. Sa participation à l’Alliance du Pacifique lui permet de
jouer un rôle de leader en matière d’intégration, attirant de nouveaux partenaires commerciaux
(Panama, Paraguay).
Zoom sur le traité de l’Alliance Pacifique:
Deux ans après son lancement officiel, l’Alliance du Pacifique (intégrée par 4 pays de l’Arc du
Pacifique déjà liés entre eux par des accords commerciaux: le Mexique, la Colombie, le Pérou et le
Chili) s’est affirmée comme un processus moderne (d’intégration et d’articulation politique,
économique et de coopération) dans un panorama régional marqué par un essoufflement des
projets d’intégration de la précédente génération (MERCOSUR, CAN). Son expansion suscite
l’intérêt croissant de nombreux Etats. Dans sa quête de leadership régional, le Mexique a fait de
l’Alliance Pacifique le vecteur de sa politique économique extérieure en Amérique latine.
1. Un processus dynamique et novateur dans le panorama régional
Vaste marché de près de 210 millions de consommateurs (36% de la population d’Amérique latine
et Caraïbes-ALC), l’Alliance du Pacifique apparaît comme un espace particulièrement dynamique
et significatif du point de vue économique: son PIB global entre 2003 et 2012 a augmenté de 115%.
Elle concentre 35% du PIB de la zone ALC (2 010 milliards de dollars en 2012) et près de la moitié
des échanges de biens de la région avec le reste du monde. Elle accueille en outre 37% des flux
d’IDE d’ALC. S’appuyant sur une méthode pragmatique et informelle (nombre limité de
participants, existence de liens commerciaux préalables et faible institutionnalisation), les 4 Etats
membres ont réussi à insuffler une dynamique positive qui a permis de déboucher sur des résultats
concrets remarquables: libre-circulation des biens et personnes, promotion du commerce extérieur
et du tourisme, nombreux projets de coopération et implication active du secteur privé.
2. Une myriade d’opportunités pour le Mexique dans sa quête de leadership régional
La participation du Mexique à l’Alliance du Pacifique répond à sa stratégie de diversification
commerciale. Première puissance commerciale régionale, le Mexique, lié par des accords avec les 3
autres Etats membres, a tout intérêt à approfondir ses liens avec les autres Etats de l’Alliance du
Pacifique qui constituent un marché en forte croissance. L’Alliance du Pacifique participe
également à l’intensification des relations en Amérique latine et Caraïbes. Le Mexique étant
soucieux d’assumer un leadership régional, elle lui permet de s’associer avec d’autres pays
favorables au libéralisme pour faire un contrepoids économique et idéologique à l’ALBA, au
MERCOSUR et de se démarquer de pays n’hésitant pas à recourir à des mesures protectionnistes
tels que l’Argentine et le Brésil.
3. Cali, un sommet décisif
Le 7ième Sommet de Cali (réunion présidentielle le 23 mai 2013) à marqué un tournant dans
l’histoire du processus, les 4 pays étant amenés à traiter des questions déterminantes (desseins
géostratégiques et économiques) pour l’évolution du projet: participation d’autres Etats, cadre
institutionnel, commerce et intégration, services et capitaux, projets de coopération et libre
circulation des personnes, promotion des exportations.
Animés par les mêmes objectifs, les Etats membres ont jusqu’ici réalisé un parcours sans faute qui a
permis au projet de s’imposer dans un panorama régional. Cette réussite témoigne d’une impulsion
politique forte et pragmatique.
35
Investissements Directs Etrangers
En matière d’investissements étrangers, de nombreux accords ont été signés par le Mexique. Attirer les
investissements étrangers constitue un enjeu majeur pour le pays qui tient à rester l’un des leaders dans
ce domaine en Amérique latine. Jusqu’à maintenant, 27 accords de promotion et de protection
réciproque des investissements ont été conclus. Cela fait du Mexique un lieu sûr pour investir et une
plate-forme d’exportation idéale. Les deux accords les plus importants sont inclus dans l’ALENA et dans
l’ALE avec l’Union européenne. Les investissements étrangers au Mexique se concentrent
principalement autour des villes frontalières avec les États-Unis, dans la conurbation de Mexico et dans
certains grands centres industriels comme Guadalajara, Querétaro, Monterrey, Puebla… La péninsule
du Yucatán attire une grande partie des investissements étrangers du secteur touristique.
Chiffres
Le Mexique reçoit un montant d’IDE important. En 2012, il a été le quatrième récepteur d’IDE en
Amérique latine après le Brésil, le Chili et la Colombie. Cependant, ces chiffres ne traduisent pas la
tendance plus globale qui place le Mexique au deuxième rang des pays récepteurs d’IDE en Amérique
latine, position qu’il occupait en 2011 et qu’il devrait retrouver en 2013. Il compterait alors parmi les dix
pays du monde les plus attractifs d’IDE.
IDE reçus
2012
2013 (janvier – mars)
Total
12 659 milliards de dollars
(–34.9% g.a.)
4 987 milliards de dollars
(+ 14.1% g.a.)
Répartition par secteur
Industrie manufacturière: 55.7%
Commerce: 20%
Construction: 12.9%
Services de logement temporaire: 7.9%
Autres secteurs: 3.5%
Industrie manufacturière: 65%
Commerce: 18.1%
Services professionnels, scientifiques
et techniques: 4%
Mines: 3%
Construction: 2.2%
Autres secteurs: 7.7%
Principaux pays d’origine
Etats-Unis: 58.5%
Japon: 13.1%
Canada: 8.2%
Allemagne: 5.9%
Pays-Bas: 5.7%
France: 2.6% (253 millions d’euros)
Autres pays (6%)
Etats-Unis: 49%
Allemagne: 12.4%
Japon: 11.4%
Espagne: 6.8%
Pays-Bas: 5.7%
Canada: 4%
Autres pays (dont France): 10.7%
Part dans les flux mondiaux reçus
0.9%
Non annoncé
Source: Commission Nationale des Investissements Etrangers
La part des IDE originaires de l’Union européenne représente, quant à elle, 37% des IDE reçus par le
Mexique. L’année 2012 a vu le Japon devenir le deuxième pays d’origine des IDE au Mexique, en raison
notamment des opportunités d’implantation qu’offre le Mexique aux entreprises japonaises dans le
secteur automobile. Plus globalement, les sources mexicaines indiquent que sur la période 2000-2012,
les stocks d’IDE au Mexique sont majoritairement originaires des États-Unis, suivis de l’Espagne, des
Pays-Bas, du Canada, du Royaume-Uni, et de la Suisse.
36
Se développer et investir au Mexique
Flux d’investissements vers le Mexique (sources mexicaines) en millions de dollars
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
France
386.1
156.0
231.8
205.5
266.9
133.2
204.0
1 115.4
Flux entre
entreprises
242.4
-10.8
67.8
73.3
134.3
-34.3
-19.0
1 148.5
Nouveaux
investissements
140.3
156.1
122.1
128.2
33.3
85.1
95.9
-640.5
3.4
10.8
41.9
4.0
99.3
82.5
127.1
607.4
Réinvestissements
de profits
Allemagne
1999-2012
(3 trimestres)
334.9
741.0
643.2
648.0
56.7
357.8
376.8
6 339.4
1 692.7
1 436.3
5 412.8
5 084.3
2 597.2
1 864.5
3 327.9
45 339.6
États-Unis
11 793.3
12 986.5
13 214.3
11 339.2
7 368.2
5 343.5
10 618.4
152 594.5
Total
24 435.4
20 229.9
31 840.0
27 475.2
16 282.2
20 956.3
20 823.3
304 635.4
Espagne
Source: ministère de l’économie mexicain
Réglementation des investissements
La loi sur les investissements étrangers permet, en règle générale, aux investisseurs étrangers
de posséder 100% du capital social de toute société ou association, à l’exception de certains secteurs.
Si la société est déjà constituée en conformité avec le droit mexicain, elle doit uniquement solliciter
l’autorisation de la Commission Nationale des Investissements Etrangers (CNIE). Si une nouvelle société
s’avère nécéssaire, elle devra être enregistrée auprès du Registre National des Investissements
Etrangers (RNIE).
Malgré d’importants problèmes de sécurité, notamment dans le nord du pays, le cadre des affaires est
favorable et les investissements sont dans l’ensemble bien protégés. Cependant, certains secteurs
essentiels de l’économie sont encore partiellement fermés à l’investissement étranger, notamment
l’énergie, les télécommunications et les transports. Tandis que la Constitution réserve certains
domaines à l’Etat, la loi sur l’investissement de 1993 prévoit des interdictions et seuils maximums aux
investissements effectués par des personnes (physiques ou morales) non mexicaines au sein de sociétés
de droit mexicain de certains secteurs. Leur importance explique que l’OCDE classe le Mexique parmi
les pays les plus restrictifs en la matière. Cependant, un mouvement d’ouverture est discernable
aujourd’hui (réforme constitutionnelle des télécommunications et du secteur de l’Energie), augmentant
les seuils maximums d’investissements.
Le Mexique dispose d’atouts (position géographique, accords commerciaux, taille du marché intérieur,
abondance de la main-d’œuvre) qui, selon l’OCDE, pourraient lui permettre de recevoir des
investissements substantiellement plus importants en cas de réduction des barrières. Le Mexique en est
conscient et mène une politique d’incitation aux investissements étrangers (incitations fiscales, aides
dans les démarches administratives, avantages conférés aux importations effectuées en vue de la
réexportation). Il s’est par ailleurs doté d’une agence nationale de promotion des investissements
(ProMéxico) très active.
Commerce extérieur et balance commerciale
Les échanges de biens du Mexique ont progressé de 5.9% en 2012, confirmant la reprise régulière
entamée en 2010. Avec 370.9 milliards de dollars d’exportations et près de 370.8 milliards de dollars
d’importations, le Mexique demeure la première puissance commerciale d’Amérique latine et enregistre
un léger excédent commercial (163 millions de dollars) contrastant avec les déficits des années
précédentes. L’essentiel des échanges est constitué de produits manufacturés (81.4% des exportations),
notamment automobiles, électriques et électroniques, le Mexique jouant un rôle de plate-forme
d’assemblage pour l’Amérique du Nord. La structure des échanges demeure très fortement dépendante
de la conjoncture américaine, les Etats-Unis étant à eux seuls destinataires de 77.6% des exportations
mexicaines et fournisseurs de 49.9% des importations. Si la politique de diversification des échanges
(12 accords de libre-échange avec 44 pays) vise à remédier à cette dépendance, de nouvelles initiatives
pourraient venir dynamiser davantage la reprise du commerce extérieur mexicain (Partenariat
transpacifique, Alliance du Pacifique).
37
Solde commercial des marchandises du Mexique en milliards de dollars
2011
2012
Exportations
Pétrolières
Non pétrolières
349.375
56.385
292.990
370.915
53.079
317.836
Importations
Pétrolières
Non pétrolières
350.843
42.704
308.704
370.752
41.139
329.613
Solde commercial
- 1.468
+ 163
Exportations du Mexique par zone (2012)
milliards de dollars
pourcentage
Total
370.9
100
Amérique du Nord (ALENA)
Etats-Unis
Canada
298.8
287.8
10.9
80.6
77.6
2.9
Union européenne
Allemagne
Espagne
France
Pays-Bas
22.0
4.5
7.2
1.2
1.9
5.9
1.2
1.9
0.3
0.5
Asie
Chine
Japon
Inde
17.4
5.7
2.6
3.4
4.7
1.5
0.7
0.9
Amérique du sud
Colombie
Brésil
20.6
2.2
5.7
5.6
0.6
1.5
Importations du Mexique par zone (2012)
milliards de dollars
pourcentage
Total
370.8
100
ALENA
Etats-Unis
Canada
195.8
174.4
9.9
52.8
49.7
2.7
Asie
Chine
Japon
Corée du Sud
Taïwan
Malaisie
113.7
56.9
17.7
13.3
6.2
4.7
30.7
15.4
4.8
3.6
1.7
1.3
Union européenne
Allemagne
Italie
Espagne
France
40.7
13.5
5.4
4.1
2.2
11.0
3.6
1.5
1.1
0.6
Amérique du sud
Brésil
9.1
4.5
2.5
1.2
Amérique centrale
4.5
1.2
Source: Banque centrale du Mexique
38
Se développer et investir au Mexique
Le commerce extérieur mexicain a considérablement évolué depuis la signature de l’Accord de LibreEchange Nord-Américain (ALENA) ainsi que la série de traités commerciaux qui l’ont suivi. Aujourd’hui,
plus de 90% des échanges mexicains sont régis par des accords de libre-échange, qui englobent une
quarantaine de pays. Conséquence de cette ouverture, le commerce extérieur représente 60% du PIB en
2012, contre 27% en 1993. Depuis 1994, les exportations ont progressé annuellement de 12.6% en
moyenne, et les importations de 11.4%. Après une détérioration de son déficit commercial qui a culminé
en 2008 avec - 17,5 milliards de dollars, le Mexique a connu une nette amélioration, puisque la balance
commerciale est excédentaire de 163 millions de dollars en 2012.
Le Mexique est la première puissance commerciale d’Amérique latine avec un total de plus de 740
milliards de dollars d’échanges; il se situe à la 12ième place au niveau mondial, avec 2% de participation
dans les exportations totales. Entre 1993 et 2012, ses ventes à l’étranger ont plus que quintuplé, grâce à
la stratégie d’ouverture commerciale du pays. Cependant, le Mexique reste très dépendant de ses
exportations de pétrole. Par ailleurs, le pays est, selon l’OMC, le 16ième pays importateur en 2012. Les
importations ont fortement progressé depuis la mise en œuvre de l’ALENA. Le poids de l’Amérique du
Nord reste très fort dans les exportations mexicaines (plus de 80% en 2012, soit 298.8 milliards de
dollars). Parallèlement, les États-Unis représentent environ 50% (174.4 milliards de dollars) des
importations mexicaines totales. Toutefois, depuis la fin des années 1990, cette tendance connaît un fort
recul. Cette évolution s’est opérée au profit des pays asiatiques et, dans une moindre mesure, de l’Union
européenne. Le poids de la France dans les échanges commerciaux du Mexique est de 0.9%.
Incitations gouvernementales aux investissements étrangers
En termes de politiques de développement économique, l’une des priorités actuelles du Mexique est
d’attirer des investissements directs étrangers. La promotion de l’investissement étranger au Mexique
est effectuée par le Ministère de l’Économie, la Banque de développement (NAFINSA), la Banque pour
la Promotion des Exportations (BANCOMEXT) et les secrétariats du développement économique des
différents États. Le gouvernement fédéral du Mexique et de nombreux États mexicains offrent des
incitations aux fabricants étrangers. Le paysage des incitations à l’investissement couvre plusieurs zones
géographiques et plusieurs segments d’industries.
Octroi historique des incitations gouvernementales
Dans les années 1970 et 1980 le Mexique a accordé de gros paquets d’incitation à l’investissement pour
attirer les manufacturiers étrangers afin de répondre à un taux de chômage élevé dans le pays. Les
politiques incitatives ont été motivées par le désir de créer des centres manufacturiers à la frontière et à
l’intérieur du pays où peu d’emplois étaient disponibles. Des packages importants ont été fournis aux
grands fabricants automobile, électronique, de biens de consommation… Pour s’assurer que ces sociétés
réussissent au Mexique, des packages ont également été offerts à leurs fournisseurs.
Dans les années 1990, les meilleures mesures d’incitation ont été offertes aux entreprises
manufacturières étrangères qui s’implantaient dans certaines zones géographiques et qui appartenaient
à certaines industries. L’industrie électronique à Guadalajara, Tijuana et Juarez s’est développée d’abord
par les incitations gouvernementales comme ce fut le cas du secteur automobile qui a émigré des
États-Unis et d’Europe pour venir à Saltillo, Leon, Toluca, Puebla… Pour les constructeurs, utilisant des
processus dépassant les simples opérations d’assemblage, des incitations substantielles ont été offertes.
Des programmes de formation visant à accroître le niveau de compétence des travailleurs, des
subventions de biens d’équipement et l’immobilier, ont été subventionnés dans de nombreux cas. En
raison du succès de ces programmes gouvernementaux mexicains, de nombreuses options incitatives
ont été supprimées. Le Mexique, ayant atteint son objectif de devenir une plateforme de fabrication à
vrai processus intégré pour l’Amérique du Nord. Entre 2006 et 2008, peu de mesures incitatives étaient
disponibles pour les entreprises manufacturières, à l’exception de l’industrie aérospatiale.
Aujourd’hui, le gouvernement Mexicain a compris qu’il devait rester concurrentiel dans ce paysage
économique. Une fois de plus, un ensemble de packages très incitatifs sont proposés aux investisseurs
étrangers. Chaque package est différent, car ceux-ci varient selon l’emplacement, le secteur, le niveau
d’investissement financier, les types et nombre d’emplois créés et les avantages stratégiques attendus à
long terme.
C’est le cas, par exemple, de l’édition. Les maisons d’édition peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt
sur le revenu de 50% pour la publication de livres. De même pour les secteurs de l’agriculture, de
l’élevage, de la pêche et du bois. Dans le domaine du tourisme, les étrangers qui achètent de l’immobilier
résidentiel sont autorisés à jouir de tous les droits. Le Fond national pour le développement du tourisme
(«Fonatur») est l’institution responsable de la planification et du développement de projets de tourisme
durable au Mexique, c’est également un organe de promotion de l’investissement.
39
Sa mission est d’être le centre stratégique pour le développement des investissements du tourisme
durable au Mexique, en contribuant à l’amélioration, à l’équité sociale et à la compétitivité dans le
secteur du tourisme. Cet institut a développé des projets dans sept lieux touristiques: Cancun, Ixtapa,
Los Cabos, Loreto, Huatulco, Nayarit, le tourisme maritime (Cozumel et Playa Marina Esprit).
Ci-dessous une liste d’incitations les plus communes fournies par les gouvernements des états:
• exonération temporaire ou réduction d’impôt sur la masse salariale pour les start-ups;
• exonération ou réduction des droits au Registre Public de la Propriété et du Commerce;
• exonération de zonage;
• exonération ou réduction des frais pour la délivrance du permis de construire;
• exonération sur les droits à l’eau potable et le raccordement de vidange;
• la réduction des impôts de l’Etat;
• réduction de l’impôt foncier;
• les incitations spéciales pour la recherche et le développement technologique.
Programme IMMEX (“Programa para la Industria Manufacturera
y Maquiladoras de servicios de Exportación”)
En réponse à une augmentation du coût global de la main-d’œuvre dans les pays développés et afin de
créer des opportunités d’emploi pour la région au sud de la frontière avec les Etats-Unis, le
gouvernement mexicain a adopté à la fin des années 60, des politiques favorisant l’établissement dans la
zone frontalière d’entreprises étrangères pour traiter et assembler des matériaux et des pièces importées
temporairement, destinées à la réexportation. Ces entreprises ont été communément connues depuis
comme “ maquiladoras “ maintenant “ IMMEX maquiladoras “ et sont devenus un soutien important de
l’économie mexicaine représentant aujourd’hui 65% des exportations de produits manufacturés,
employant 80% de la population active et exportant annuellement plus de 178 milliards dollars. Les
entreprises IMMEX maquiladoras peuvent maintenant s’implanter partout dans le pays.
Le Programme IMMEX consiste à introduire des biens au Mexique dans le but de subir un processus de
production, de transformation ou de réparation. Le produit fini résultant de ce processus a ensuite
vocation à être exporté hors du Mexique, exonéré de TVA et de droits.
Ces marchandises sont regroupées dans les catégories suivantes:
•Les matières premières, les pièces et les composants qui seront affectés entièrement à des
marchandises d’exportation; les carburants, les lubrifiants et autres matières prêts à être consommés
durant le processus de production des marchandises d’exportation; les contenants et les emballages;
les étiquettes et les brochures.
•Les conteneurs et les camions remorque.
•Les machines, les équipements, les outils, les outillages, les moules et les pièces pour les processus de
production; les équipements et les appareils de contrôle de la pollution; de recherche ou de formation,
la sécurité industrielle, les télécommunications et l’informatique, de laboratoire, de mesure, les essais
de produits et de contrôle de la qualité; ainsi que ceux impliqués dans la manipulation des matières
directement liées à l’exportation des biens et des autres personnes impliquées dans le processus de
production; l’équipement pour le développement administratif.
Chaque entreprise souhaitant réaliser des opérations de transformation ou d’assemblage doit être
enregistrée en tant que société maquiladora au Ministère de l’Économie (« Secretaría de Economía »,
SE). Le Programme IMMEX est accordé par le Secrétariat du Ministère de l’Economie (SE) aux
entreprises résidant au Mexique en vertu du titre II de la loi sur l’imposition sur le revenu (ISR). En tant
que personnes morales elles doivent respecter certaines exigences, parmi lesquelles, s’engager à réaliser
des ventes annuelles à l’exportation d’au moins 500 000 dollars, ou à hauteur de 10% du chiffre
d’affaires. Les entreprises obtiennent ainsi les bénéfices suivants:
•Importations en franchise temporaire pour un maximum de 18 mois pour les matières premières,
fournitures et matériaux d’emballage utilisés dans la production des produits exportés.
•Exemptions de droits d’importation sur les carburants, lubrifiants, pièces de rechange et autres
consommables utilisés dans la production du bien à être exporté.
40
Se développer et investir au Mexique
Tel que requis par la loi , la société qui bénéficie du programme IMMEX a un an et demi (sauf indication
contraire) pour effectuer et conclure la transformation des matières en produits finis ou semi-finis
destinés à l’exportation. Après ce délai de dix-huit mois, une partie de la production peut être destinée
au marché intérieur, à condition que la société s’acquitte des droits de douane sur les produits
initialement importés.
Les entreprises enrôlées dans un Programme IMMEX sont tenues de respecter quelques obligations, à
savoir le maintien d’un système automatisé de contrôle des stocks selon les lignes directrices établies
par la SAT. Ce système vise à contrôler et identifier à tout moment les marchandises importées
temporairement, la consommation réelle de ces biens, les exportations ou les retours de ces biens à une
date donnée. Il est également obligatoire de présenter un rapport annuel par voie électronique, des
ventes totales et des exportations de l’année financière précédente. En outre, la société doit présenter
des informations à des fins statistiques, selon les termes établis par les règles et les critères généraux du
Ministère de l’Économie.
Il est important de mentionner que le Programme IMMEX vise également à promouvoir la prestation de
services à l’exportation relatifs aux biens exportés, tels que l’approvisionnement, l’entreposage, la
distribution, le tri, l’inspection, l’essai ou la vérification des marchandises. La prestation de services
d’exportation comprend la conception ou l’ingénierie de software ou encore les services de soustraitance tels que les processus de gestion, finance, comptabilité, facturation, paie, ressources
humaines, juridique, contrôle de la production, des centres d’appels pour le support à distance…
Nombre d'emplois et d'usines du Programme IMMEX par Etats
Sonora
Emplois 109 012
Usines 238
Chihuahua
Emplois 290 499
Usines 485
Coahuila
Emplois 203 884
Usines 410
Baja California
Emplois 248 332
Usines 413
Nuevo León
Emplois 234 531
Usines 670
Tamaulipas
Emplois 182 548
Usines 368
Durango
Emplois 30 754
Usines 66
San Luis Potosí
Emplois 57 775
Usines 141
Jalisco
Emplois 109 602
Usines 305
Yucatán
Emplois 20 760
Usines 74
Querétaro
Emplois 67 092
Usines 204
Aguascalientes
Emplois 43 028
Usines 80
Guanajuato
Emplois 86 043
Usines 227
State of Mexico
Emplois 130 393
Usines 306
Distrito Federal
Emplois 45 962
Usines 119
Puebla
Emplois 75 048
Usines 199
Veracruz
Emplois 19 575
Usines 59
Source: Mexiconow
41
Le 8 Septembre dernier, la branche exécutive du nouveau gouvernement mexicain a présenté au
Congrès son plan de réforme fiscale 2014. Les propositions les plus significatives sont:
•Eliminer le régime de l’intégration fiscale
•Eliminer l’impôt à taux unique (IETU)
•Fournir un régime « maquiladora » plus limité
•Conserver le taux d’imposition sur le revenu de 30% sans réduction
•Introduire un nouvel impôt des sociétés sur les dividendes
•Limiter la déduction de certains paiements avec des parties liées
•Eliminer le contrôle légal des comptes (dictamen fiscal).
A l’heure où nous écrivons cette publication la réforme fiscale 2014 sera débattue par le Congrès dans les
semaines à venir.
1. Régime des « maquiladoras »
Une nouvelle définition plus restreinte de l’opération «maquila» serait mise en place. La nouvelle règle
exigerait que 90% du total des revenus de l’entreprise proviennent de l’exportation contre 10%
aujourd’hui. Cela signifierait des restrictions significatives sur les structures « maquiladoras » effectuant
un niveau important de ventes sur le marché domestique.
Les entreprises résidentes étrangères effectuant des activités «d’abris maquiladoras» par le biais de «
shelter » au Mexique, continueront à bénéficier d’une protection de l’établissement pendant trois ans. Ce
régime serait réexaminé à la fin de cette période.
Les entreprises « maquiladoras » ne seraient pas admissibles au nouveau régime d’imposition de
consolidation simplifiée.
•Les importations temporaires dans le cadre du programme IMMEX et autres programmes similaires,
seraient imposables à un taux de TVA de 16% contre 0% aujourd’hui. Un nouveau programme de
financement sera élaboré pour aider les « maquiladoras » face à des défis de trésorerie.
•Les ventes de biens situés au Mexique, entre des résidents étrangers ou entre un résident étranger et
une « maquiladora », seraient imposés au taux de 16% de TVA normal (contre 0% actuel).
•Les entreprises « maquiladoras » ne pourraient plus retenir la TVA sur les fournisseurs nationaux, ce
qui pourrait avoir un impact négatif sur leur flux de trésorerie.
2. Dispositions fiscales de TVA et d’accises
•Le taux de TVA de 11% actuellement applicable dans la zone frontalière passerait à 16%.
•Les intérêts hypothécaires, la vente de résidences personnelles, les frais de scolarité, la gomme à
mâcher et la nourriture pour animaux de compagnie seraient désormais assujettis au taux général de
16%.
•Les services médicaux et les transports de ville continueront d’être exonérés de la TVA.
•La taxe d’accise s’applique aux carburants et aux pesticides.
•Pour lutter contre l’obésité, une taxe d’accise symbolique d’un peso mexicain par litre s’appliquerait
aux boissons gazeuses.
Programme PROSEC (Programme de Promotion sectorielle)
Le Programme de promotion sectorielle (PROSEC) est un programme lancé par le gouvernement
mexicain après la mise en œuvre de l’Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA) pour
surmonter les difficultés rencontrées par les usines internationales (« maquiladoras ») au Mexique
découlant de l’article 3 de l’ALENA. L’article 3 stipule qu’aucun membre de l’ALENA ne peut supprimer
ou réduire les droits de douane à l’importation subordonnée à l’exportation du produit fini dans un autre
pays de l’ALENA. Ainsi, après l’adhésion du Mexique à l’ALENA, les tarifs douaniers pour la plupart des
matières premières utilisées par les entreprises manufacturières « maquiladoras » ont augmenté de
manière significative, en particulier pour les produits d’origine chinoise.
42
Se développer et investir au Mexique
A travers le programme de promotion sectorielle (PROSEC), les personnes morales produisant certains
types de marchandises ont la possibilité d’importer des matières premières ou des produits semi-finis
utilisés dans un processus de production, avec un droit de douane préférentiel, quelle que soit la
destination de vente (marché intérieur ou exportation). Les bénéficiaires du Programme PROSEC sont
les sociétés qui fabriquent les produits mentionnés dans l’article 4 du décret PROSEC, employant les
biens mentionnés dans l’article 5 du même décret. Les biens à importer et les marchandises à produire
pouvant bénéficier du programme sont classés par secteurs. Les secteurs suivants sont concernés:
Secteur de l’électricité, industrie électronique, industrie du meuble, industrie du jouet (jeux pour
enfants et articles de sport), industrie de la chaussure, industrie minière et métallurgique, industrie
photographique, industrie des machines agricoles, industrie chimique, industrie manufacturière du
caoutchouc et du plastique, industrie de l’acier, industrie des produits pharmaceutiques (des
médicaments et des équipements médicaux), industrie du transport, industrie du papier et du carton,
industrie du bois, industrie du cuir et de la fourrure, industrie automobile et de pièces automobiles,
industrie du textile et des vêtements, industrie du chocolat, industrie des bonbons et similaires,
industrie du café, et industrie alimentaire.
Les avantages du programme sont applicables aux produits seulement quand ils sont effectivement
utilisés dans le processus de production. Le programme dure un an et est renouvelable d’une année à
l’autre. Pour être enrôlé dans le programme PROSEC, l’entreprise doit obtenir l’approbation de la «
Administración Local de Recaudación » (Secretaría de Hacienda y Crédito Público, SHCP).
Les parcs industriels et zones franches
La zone franche est une zone géographique limitée bénéficiant d’incitations à investir, dont
l’exonération des droits de douanes et un traitement fiscal et social préférentiel. Les buts recherchés sont
inscrits comme priorités nationales:
•créer des emplois;
•renforcer la balance commerciale par un apport de devises et une augmentation des exportations;
•contribuer à une plus grande intégration interindustrielle (pays développé - pays en développement)
et élever la compétitivité internationale de l’industrie nationale;
•élever la compétence des travailleurs et impulser le développement et le transfert de technologies;
•maintenir la main d’œuvre sur place et donc freiner l’immigration.
Baja California
Sonora
Chihuahua
Zone franche
Région franche
Coahuila
Baja California Sur
Sinaloa
Nuevo León
Durango
Tamaulipas
Zacatecas
San Luis Potosí
Nayarit
Jalisco
Colima
Aguascalientes
Guanajuato
Yucatán
Querétaro
Hidalgo
Veracruz
Michoacán Ciudad de México
Tlaxcala
Morelos
Puebla
Estado de México
Campeche
Quintana
Roo
Tabasco
Guerrero
Oaxaca
Chiapas
En 2003, la première zone franche du Mexique a été créée dans l’état de Nuevo León. Depuis, plus de
quatre-vingts parcs industriels ont été inaugurés dans l’ancien port franc (La Paz et Cancún). Plusieurs
parcs industriels ont surgi au cours la dernière décennie à travers le pays, fournissant des terrains pour
la construction d’infrastructures et d’équipements. Les terrains sont généralement disponibles à l’aide
de prêts, et parfois ils sont donnés ou vendus à des prix réduits par les états dans le but d’encourager la
construction de nouvelles centrales.
43
L’adhésion du Mexique à l’Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA) a provoqué le changement
de nom des zones franches, maintenant divisées en deux catégories:
• Les zones franches (zones frontalières)
• Les régions franches (régions frontalières)
Le schéma est le même pour les deux catégories, la différence étant que les zones franches sont situées le
long de la frontière nord du pays, tandis que les régions franches incluent des états entiers (y compris
Oaxaca, Chiapas, Quintana Roo, Baja California , Baja California Sur, Sonora). Les principaux parcs
industriels sont situés à Queretaro, Toluca, Naucalpan-San Andres Atoto, Puebla, Guadalajara et
Monterrey.
Financement de projets
Une fois que l’investisseur étranger a décidé de s’installer au Mexique, il est important de savoir qu’il
existe des programmes et des organismes nationaux qui soutiennent les entreprises dans leurs plans de
financement.
Parmi ceux-ci, le Fond d’appui aux micro, petites et moyennes entreprises, appelé Fond PYME, qui est
dirigé par l’Institut National de l’Entrepreneuriat (« Instituto Nacional del Emprendedor » -INADEM),
créé en Décembre 2012 en collaboration avec le gouvernement d’Enrique Peña Nieto. Le programme
PYME encourage les administrations publiques, les associations, les entreprises et les entrepreneurs à
présenter leur projet, que l’entité pourra alors financer par la loi de délégation fédérale.
Afin d’être éligible à un financement, les projets doivent porter sur un des objectifs suivants:
1.Secteur stratégique et programmes de développement régional:
•le développement du fournisseur;
•la compétitivité régionale;
•la revitalisation économique;
•la revitalisation économique pour le Programme national pour la prévention de la violence et de la
criminalité sociale, et la Campagne nationale contre la faim;
•le soutien aux projets d’amélioration de la réglementation;
2.Programmes de développement des entreprises:
•la construction et le renforcement des connexions entre les États;
•la création et le renforcement des pépinières d’entreprises et des systèmes d’incubation de réseaux;
•la réalisation d’événements qui favorisent les secteurs stratégiques, les liens et l’entrepreneuriat;
•des campagnes de sensibilisation et des ateliers pour la culture et les compétences
entrepreneuriales;
•la promotion des initiatives en matière d’innovation;
•bonus pour l’ingéniosité, l’innovation et l’invention pour les entrepreneurs et les petites entreprises;
3.Programmes pour l’entrepreneuriat et le financement:
•l’évaluation de l’accès au financement;
•le développement de l’écosystème du capital de risque;
4.Programmes pour les micro, petites et moyennes entreprises:
•le renforcement des capacités;
•le développement et l’acquisition de concessions;
•l’intégration des chaînes de production mondiales MPME;
•le développement de produits et de services exportables.
44
Se développer et investir au Mexique
Un second programme concerne les fonds pour soutenir la recherche, le développement et l’innovation
du Conseil national de la science et de la technologie («Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología»
- CONACYT). Le CONACYT, une institution qui appuie et réglemente l’excellence dans les domaines de
la science et de la technologie, a également pour mission d’attribuer des fonds pour des projets à forte
innovation, ce qui peut contribuer au développement du pays. Parmi les types de ressources disponibles:
1.Les fonds sectoriels: les organismes et entités de l’administration publique fédérale, en collaboration
avec le CONACYT, peuvent allouer des ressources pour la recherche scientifique et le développement
technologique dans des secteurs spécifiques.
2.Les fonds mixtes: ils sont un outil de prise en charge du développement de la science et de la
technologie et des municipalités. Ils doivent impliquer les gouvernements municipaux, provinciaux et
fédéraux.
3.Les fonds institutionnels: le CONACYT a lancé de nombreux fonds ciblés pour répondre et soutenir les
besoins de la communauté scientifique et de la technologie. Parmi eux:
•Fond institutionnel CONACYT (FOINS)
•Fond institutionnel pour les technologies
•Fond institutionnel régional de développement pour la Science, la Technologie et l’Innovation
(FORDECYT)
•Fond institutionnel de la science
•Fond CIBIOGEM
•Programme IDEA
4.Fond international: Il s’agit d’un fond de coopération internationale pour la promotion de la
recherche scientifique et technologique, avec des projets communs entre le Mexique et l’Union
européenne.
5.Le support institutionnel: accordé pour soutenir la recherche scientifique, le développement
technologique et l’innovation, par des individus ou des entités du secteur public et privé. Pour être
accordé, l’autorisation du directeur général de CONACYT et le soutien de la Commission
institutionnelle (IAC) sont nécessaires.
6.Programmes de stimulation de l’innovation: programmes de soutien pour les entreprises qui
investissent dans la recherche , le développement technologique et l’innovation pour la création de
nouveaux produits , procédés ou services.
Promexico
PROMEXICO est l’une des principales institutions mexicaines consacrées au développement des
relations avec les entreprises étrangères. Il s’agit de fournir un soutien aux entreprises exportatrices et
d’attirer les investissements dans le pays.
PROMEXICO est une entité qui appartient au Secrétariat de l’économie (Ministère de l’Économie). Elle
compte parmi ses services en tant qu’agence, les relations entre investisseurs étrangers et autorités
locales, assurant le traitement subventionné et la mise en œuvre des procédures bureaucratiques pour
démarrer une entreprise au Mexique.
PROMEXICO dispose d’une carte des investissements dans le pays afin d’illustrer les possibilités et
incitations offertes par chaque État et faciliter le processus de choix de la zone géographique. Grâce à la
carte des investissements au Mexique (http://mim.promexico.gob.mx/wb/mim/inicio), les
informations relatives aux avantages concurrentiels, les offres d’infrastructures, le capital humain, les
composants démographiques, la présence d’industries stratégiques et les parcs industriels sont mis en
avant pour permettre une lecture facile et des recherches ciblées.
La carte interactive est également un outil, permettant aux entreprises de filtrer les caractéristiques qui
répondent à leurs besoins, tels que la nécessité de se situer dans une ville frontalière, avoir un port ou un
service ferroviaire à proximité.
45
Chapitre 3
La France au Mexique
46
Se développer et investir au Mexique
La France au Mexique
Nombre de ressortissants
17 556 inscrits en 2012 – près de 30 000 français
résidents selon le Consulat général
Consulats honoraires
16
Lycées français
3
Nombre d’élèves
4 820
•Lycée français de Mexico: 3 688 (1er lycée
conventionné du monde en termes d’effectifs)
•Ecole Molière de Cuernavaca: 270
•Lycée français de Guadalajara: 870
Nombre d’Alliances
38 (dont 11 centres associés)
Institut Français d’Amérique latine
Nombre d’élèves
2 036
Nombre d’apprenants du français à l’Alliance
25 364
Nombre d’apprenants au Mexique
± 250 000
Nombre d’étudiants mexicains en France
2 684
Nombre d’étudiants français au Mexique
1 500 (1ère communauté étudiante étrangère)
Espaces Campus France
4
Nombre d’accords interuniversitaires
420
Nombre de coopérations actives
entre collectivités territoriales mexicaines
et françaises
10
Entreprises françaises au Mexique
400 (estimation)
Salariés des entreprises françaises
90 000 (estimation)
Instituts de recherche présents au Mexique
Centre d’études mexicaines et centraméricaines
(CEMCA), Institut de recherche pour le
développement (IRD), Centre de coopération en
recherche agronomique pour le développement
(CIRAD)
Chambre Franco-Mexicaine
de Commerce et d’Industrie
300 membres (dont 134 mexicains).
Présence: Mexico, Querétaro
Montant des prêts accordés par l’Agence
Française de Développement au Mexique
895 millions d’euros
Montant des financements mobilisés
pour la coopération technique
12.5 millions d’euros
Source : Ambassade de France
47
Contexte historique
La communauté française au Mexique est une communauté de longue date (plus ou moins 150 ans)
qui a débuté avec l’immigration des barcelonnettes en 1829. Les trois frères Arnaud originaires de
Barcelonnette, petite ville des Alpes, décidèrent de venir au Mexique pour tenter leur chance et faire
fortune. Leur fortune fut telle que lorsqu’ils sont rentrés à Barcelonnette, les habitants ont décidé de
tenter leur chance également et c’est ainsi qu’à débuté ce que l’on appellerait l’empire des
barcelonnettes. Au début du siècle dernier l’économie des barcelonnettes au Mexique représentait la
7ième économie mondiale. On a estimé une immigration d’approximativement 3 000 personnes dont la
descendance représente aujourd’hui au Mexique plus ou moins 50 000 personnes. Les barcelonnettes
venaient jeunes travailler d’une façon intense. La majorité des entreprises créées par les barcelonettes
au début du 20e siècle ont été vendues dans les années 1950. Néanmoins, la chaîne de grands magasins
Liverpool, grande entreprise fondée par les barcelonnettes, est toujours tenue par les barcelonnettes. Il
s’agit d’une grande entreprise connue et reconnue au Mexique, avec un réseau de plus de 90 magasins
dans le pays. De plus, les institutions créées par les barcelonnettes comme le Cercle Français, le Club
France, la Paroisse française, le Lycée français, l’Alliance Française et l’Institut Français d’Amérique
latine sont très actives au Mexique.
Cette ancienne fascination française pour le Mexique, vu comme une terre d’opportunités, trouve écho
dans la fascination mexicaine pour la France et sa culture. Ceci s’est traduit par l’émergence d’une
véritable francophonie à la fin du 19ème, certes limitée aux élites. Cet héritage est encore vivant
aujourd’hui, comme en témoignent l’attractivité des institutions éducatives françaises, l’intensité des
échanges étudiants, ou encore le dynamisme des entreprises et des entrepreneurs français présents au
Mexique.
Présence française
La communauté française au Mexique, comptant environ 20 000 personnes, est représentée par un tissu
associatif assez conséquent. Plusieurs associations françaises ou franco-mexicaines comme l’Union des
Français à l’Etranger, Mexico Accueil, l’Alliance Française, l’Association Démocratique des Français à
l’Etranger et Racines Françaises ont toutes pour objectif de rassembler la communauté française et
défendre les intérêts matériels et moraux des français établis hors de France.
Le Mexique compte environ 400 entreprises françaises (filiales, succursales et bureaux de
représentation). Au-delà de ce périmètre, la présence économique française inclut de très nombreux
établissements à caractère non productif (commercial, logistique), des sociétés franchisées, des sociétés
fabriquant sous licence française (exemple de Yoplait), des alliances stratégiques (exemple de Renault
avec Nissan), des agents de représentation de sociétés françaises, des entreprises locales créées par des
ressortissants français. La majorité des grands groupes industriels français sont présents et produisent
au Mexique.
Les données financières recueillies en 2007 ont permis d’évaluer le chiffre d’affaires cumulé des
implantations françaises au Mexique à 10 milliards de dollars, pour 82 557 emplois directs. Vingt-cinq
groupes français réalisaient alors un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions de dollars, les trois
premiers approchant ou dépassant le milliard de dollars.
La moitié des implantations et la quasi-totalité des sièges se situent dans la région urbaine de Mexico.
Peu d’entreprises françaises sont implantées dans le sud-est du pays, reflétant le moindre niveau de
développement de cette région, tandis que les grands centres économiques du centre et du nord du pays
disposent tous d’une présence française. Une concentration spécifique (de 15 à 20 implantations)
s’observe dans les Etats de Querétaro, de Jalisco (capitale: Guadalajara) et de Basse-Californie
(essentiellement à Tijuana).
48
Se développer et investir au Mexique
Grands groupes
La majorité des grands groupes français du CAC 40 sont présents et produisent au Mexique (SanofiAventis, Saint- Gobain, Lafarge, Veolia Environnement, Danone, Areva, Air Liquide, Alcatel-Lucent,
Thalès, EADS, Safran, L’Oréal, Faurecia, GDF-Suez, Schneider Electric, Pernod-Ricard, Valeo, …).
Certaines de ces entreprises occupent des positions fortes sur le marché intérieur ou sur celui de
l’exportation vers les États-Unis: Pernod-Ricard (n° 1 des vins et spiritueux), Danone (n° 1 de l’eau en
bouteille); Sanofi-Aventis (n° 1 des vaccins et n° 3 du médicament); Saint-Gobain, (n° 2 du verre); GDF
Suez (n° 2 du transport et de la distribution de gaz); Valeo (10 sites de production); Michelin (n° 3);
Alstom (Métro de Mexico); Schneider Electric; Technip; L’Oréal. Total Exploration Production, Peugeot
et Renault sont les principaux groupes industriels, dont l’implantation au Mexique ne présente pas ou
peu de caractère productif.
Du côté des services, les grandes entreprises françaises occupent des positions fortes dans le secteur des
services aux entreprises (Sodexho Alliance, Accor), du commerce des produits de beauté et de luxe
(L’Oréal, LVMH), de la communication (Vivendi Universal, Lagardère, Publicis) et depuis peu des
assurances (Axa), mais demeurent des acteurs ne jouant pas encore un rôle majeur dans le domaine
financier (Société Générale, BNP-Paribas, Crédit Agricole, CIC et Natixis n’ayant que des bureaux de
représentation). À noter que dans les secteurs de la grande distribution, Auchan et Carrefour ont tenté,
il y a quelques années, une implantation sur le marché mexicain. Ces tentatives furent soldées par un
échec compte tenu de la forte présence de Walmart et de leurs choix stratégiques.
PME/TPE
A un niveau intermédiaire, on remarque une présence significative dans le secteur des équipements
pour l’automobile (une vingtaine d’entreprises et une quarantaine de sites productifs) et dans celui des
technologies de l’information et de la communication. L’un des phénomènes les plus marquants est
toutefois l’arrivée de nouvelles PME françaises dans certains secteurs comme l’aéronautique, en
particulier les filiales du groupe Safran, mais aussi dans les technologies de l’information et les biens de
consommation.
Le nombre de PME françaises implantées au Mexique est réduit, une taille critique minimale étant
nécessaire pour entrer avec succès depuis la France sur le marché mexicain. Il existe en revanche un
intéressant tissu et relais de PME locales créées par des ressortissants français. Ce mouvement devrait
se consolider du fait de la volonté des autorités mexicaines d’encourager l’investissement, notamment
dans ces secteurs de haute technologie.
La présence française au Mexique est significative et porteuse d’évolutions prometteuses. Notre
principal défi est aujourd’hui d’accroître la présence, encore insuffisante, de PME et d’ETI dans un pays
attractif qui s’efforce de diversifier ses partenaires. Les échanges franco-mexicains (3.4 milliards
d’euros en 2012) se maintiennent en notre faveur, la France affichant un excédent commercial de 900
millions d’euros avec son partenaire mexicain. Cependant, ceux-ci demeurent encore insuffisants
compte tenu de la taille des marchés et du poids des deux pays, en termes de richesse et d’exportations.
L’actualité des réformes internes au Mexique et l’intensification actuelle des relations bilatérales laissent
présager une revivification des échanges commerciaux et des investissements productifs à long terme
dans les deux pays. Le marché mexicain, bénéficie d’une politique commerciale d’ouverture et mise en
priorité sur l’augmentation de ses échanges commerciaux. Il offre des opportunités intéressantes,
d’autant que la nouvelle administration a adopté une politique en faveur de l’attraction des IDE. Cette
dynamique conduira à terme à l’ouverture de certains secteurs essentiels de son économie (énergie,
transports, télécommunications).
49
Relations commerciales entre la France et le Mexique
Traités commerciaux
Entré en vigueur en 2000, l’Accord de libre-échange entre le Mexique et l’Union européenne a permis la
suppression progressive des droits de douane sur les produits industriels, conduisant en quelques
années à une forte augmentation des exportations européennes. En 2012, les échanges globaux entre le
Mexique et l’Union européenne se sont établis à 62.7 milliards de dollars (10.9% de part de marché).
Malgré ce bilan positif, l’Accord est encore à la traine sur les aspects couverts par les « accords de
nouvelle génération » conclus par l’Union européenne, notamment sur les volets services,
investissements, marchés publics et propriété intellectuelle.
L’Accord de promotion et de protection bilatérale des investissements (« APPRI ») a été signé entre la
France et le Mexique le 12 novembre 1998. Entré en vigueur en 2000, il permet de renforcer le cadre
juridique de l’investissement français au Mexique et par-là même, l’égalité de chances entre les
investisseurs français et leurs concurrents. Il garantit un traitement non discriminatoire, la protection
des investissements, la liberté de transfert des revenus des investissements, la limitation des possibilités
d’expropriation et le recours à l’arbitrage international en cas de litige. Ce traité pourrait être remplacé
par un APPRI Union européenne-Mexique, dans le cadre de la modernisation du pilier commercial de
l’Accord global Union européenne -Mexique. Le Mexique est lié avec 29 pays par le biais de 28 APPRIs.
Investissements français au Mexique
Les investissements directs français sont statistiquement faibles depuis plusieurs années. La France est
traditionnellement le 8ème investisseur étranger au Mexique (1% des flux et 1.7% des stocks).
Cependant, les chiffres du Ministère de l’Economie mexicain reflètent une progression pour l’année
2012, avec des flux de 253 millions de dollars (2.6% du total, soit le 6ième rang). En 2012, la France
occupe la 3ième place parmi les investisseurs européens au Mexique, la 6ième au niveau international.
Les stocks d’IDE français au Mexique atteignent en 2012 plus de 2 milliards d’euros.
Les investissements français au Mexique, relativement modestes en stock (1.7% du total), ont connu une
nette progression en flux en 2012 (2.6% du total, contre 0.8% en 2011). Il faut par ailleurs relever que
les statistiques mexicaines ne prennent pas en compte les investissements de sociétés françaises passant
par des filiales situées dans des pays tiers, ce qui minore le poids des investissements français. En
revanche, la France reçoit encore peu d’investissements mexicains.
Les statistiques mexicaines (Ministère de l’Économie) diffèrent notablement de celles de la Banque de
France, avec une tendance à la sous-évaluation des IDE français, car:
•de nombreuses implantations françaises sont créées ou acquises par des filiales de sociétés françaises
aux États-Unis ou dans les pays partenaires de l’Union européenne;
•le Mexique prend en compte l’origine de l’investissement et non la nationalité de la maison-mère. Or,
les flux peuvent s’effectuer via des pays offrant des avantages fiscaux pour les entreprises françaises;
•les bons résultats financiers permettent, dans certains cas, l’autofinancement.
Ainsi, selon les données mexicaines, les flux d’investissements français au Mexique se seraient élevés à
335.8 millions de dollars en 2012.
Commerce bilatéral France-Mexique
Les échanges entre la France et le Mexique ne représentent encore qu’une faible part de leurs échanges
respectifs, bien qu’ils soient en constante progression. Ces échanges ont d’ailleurs augmenté de 6.2 %
entre 2011 et 2012. Ils atteignent aujourd’hui 3.4 milliards d’euros. La France exporte pour 2.2 milliards
d’euros vers le Mexique tandis qu’elle importe pour 1.2 milliards d’euros de produits mexicains. La
France dégage ainsi un excédent commercial de plus de 900 millions d’euros dans ses échanges avec le
Mexique, soit son 12ième excédent commercial. Le Mexique se tient désormais à la 36ième place des
pays récepteurs de produits français, et à la 50ième place des pays fournisseurs de la France, soit un gain
de deux places par rapport à l’année 2011.
Le commerce entre la France et le Mexique a connu une expansion notable entre 2004 et 2008,
conséquence d’une progression plus dynamique du PIB mexicain, de l’internationalisation croissante du
pays et de la mise en œuvre du traité de libre-échange Union européenne-Mexique. En effet, sur la
période, la progression moyenne annuelle de nos exportations a été de 9.7 % et celle de nos importations
de 5.3 %. Suite à la crise de 2009, le niveau des échanges s’est contracté (- 30 %). Le PIB mexicain a
connu à cette période un recul de 6 %. Les échanges ont repris en 2010 avec un bond de 24% (2.6
milliards de dollars) et ont poursuivi leur progression jusqu’en 2012, pour atteindre 3.4 milliards
d’euros. Les importations de biens et de services mexicains ont, pour leur part, retrouvé leur niveau
d’avant la crise.
50
Se développer et investir au Mexique
Les produits que la France exporte au Mexique
Ils représentent en très grande majorité, des produits industriels (90 %). Ces biens industriels font
principalement partie des secteurs aéronautique et automobile ainsi que du secteur pharmaceutique et
cosmétique. Cinq secteurs concentrent les deux tiers de nos ventes au Mexique: les produits
pharmaceutiques (337.5 millions d’euros, 15.6 % des exportations), le matériel de transport (335.5
millions d’euros, 15.5 %), les produits chimiques, les parfums et cosmétiques (297.2 millions d’euros,
13.7 %), les machines (284.2 millions d’euros, 13.1 %) et les produits informatiques, électroniques et
optiques (207.6 millions d’euros, 9.6 %). Ces secteurs sont en croissance (en particulier « produits
informatiques » : + 36.5 % et « machines » : + 35.3 %), à l’exception de « matériel de transport ». Le
«décollage» du secteur des produits pharmaceutiques est remarquable : les exportations de produits
pharmaceutiques ont progressé de façon régulière, passant de 90.8 millions d’euros en 2003 à 337.5
millions d’euros aujourd’hui. Outre le poste des produits pharmaceutiques, qui termine en 2012 avec un
excédent de 279 millions d’euros, deux autres postes enregistrent un excédent record sur l’année: les
produits chimiques, les parfums et cosmétiques (240 millions d’euros d’excédent) et les produits
métallurgiques et métalliques (146 millions d’euros). Depuis quelques années, on observe une forte
progression des exportations de produits pétroliers raffinés. Le Mexique, pourtant exportateur de brut,
ne dispose pas de capacités de raffinage suffisantes pour son marché intérieur. Les produits
agroalimentaires, en revanche, ne représentent que 5 % de nos exportations en raison de plusieurs
facteurs : habitudes de consommation spécifiques, barrières sanitaires sur les produits carnés et lactés,
concurrence des vins.
Les produits que la France importe du Mexique
La France importe peu du Mexique (1.2 milliards d’euros en 2012) et principalement deux types de
produits: les produits manufacturés divers (249 millions d’euros) et les produits informatiques et
électroniques (354.5 millions d’euros). Les principaux produits d’importation sont des instruments
médicaux, ordinateurs, appareils de mesure, équipements de bureau et équipements aéronautiques.
Depuis 2005, les importations en provenance du Mexique ont progressé en moyenne de 5.3 % par an
avec un pic de + 17,6 % en 2011 (1.08 milliards d’euros). En 2012, ce taux s’est réduit à + 11 % pour
atteindre 1.2 milliards d’euros d’importations. La France est le 14ième client du Mexique. Les échanges
bilatéraux entre la France et le Mexique devraient continuer sur une tendance positive, d’autant plus
que la France a enregistré d’importantes commandes d’airbus: 40 A320 ont été commandés par la
compagnie Volaris en janvier 2012 et 40 autres par son concurrent Interjet en novembre 2012, pour un
montant total d’environ 5 milliards d’euros, soit plus de deux fois les exportations annuelles de la France
vers le Mexique sur l’année 2012. Plus récemment, durant l’été 2013, la compagnie low cost
VivaAerobus a également réalisé une commande de 40 airbus A320.
Ventilation des exportations de la France vers le Mexique en 2012
Produits divers (agroalimentaires,
hydrocarbures, agricoles,
sylvicole, etc.); 5.3%
Autres produits
industriels; 33.9%
Produits mécaniques,
Produits divers (agroalimentaires,
informatiques: 29.6%
sylvicole, etc.); 9.7%
électriques, électroniques,
Matériel
de transport; 15.6%
(dont produits
chimiques, parfums
et cosmétiques; 13.7%)
Source: Ubifrance d’après Service économique régional
Ventilation des exportations du Mexique vers La France en 2012
hydrocarbures, agricoles,
Produits mécaniques,
électriques, électroniques,
informatiques: 43.2%
Autres produits
industriels; 36.8%
Matériel
Produits
de transport; 10.7%
pharmaceutiques; 15.6%
Source: Ubifrance d’après Service économique régional
51
Le groupe Coface
Le groupe Coface propose aux entreprises des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance
financière de leurs clients, sur leur marché domestique et à l’exportation. En 2012, le Groupe a
enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 1.6 milliards d’euros. Ses 4 400 collaborateurs assurent un
service de proximité dans 66 pays.
Coface au Mexique
Coface est présente au Mexique depuis 1994. Spécialisée dans un premier temps dans l’information
commerciale et le recouvrement, elle a étendu son offre à l’assurance-crédit en 2004, pour finalement
créer en 2006 Coface Seguro de Crédito México, filiale de Coface SA. Coface a également choisi d’établir
à Mexico son siège régional, qui est chargé de gérer l’ensemble de ses implantations en Amérique latine,
où elle occupe la place de numéro 1 du secteur.
Coface Mexique propose aux entreprises locales tous les avantages des polices du Groupe et de son
réseau international, en garantissant les ventes à crédit réalisées par ses clients tant sur le marché
domestique qu’à l’exportation. Les bénéfices de sa police GlobAlliance peuvent être transférés aux
entités financières locales, facilitant ainsi l’accès de l’entreprise assurée au financement bancaire. L’offre
d’assurance-crédit de Coface est disponible directement auprès de son propre réseau de vente, présent à
Mexico et à Monterrey, ainsi qu’auprès de nombreux courtiers spécialisés couvrant l’ensemble du pays.
La clientèle de Coface Mexique est constituée d’entreprises de toutes tailles, indépendantes ou filiales de
groupes étrangers, présentes dans l’ensemble des secteurs économiques du pays, tels que la métallurgie,
l’agro-alimentaire, la chimie, la construction ou la distribution. Depuis 2010, Coface Mexique organise
chaque année une Conférence Risque Pays qui permet aux entreprises et institutions financières de
connaître ses prévisions en matière d’évolution du risque commercial et politique dans le pays et plus
largement, dans la région. Coface Mexique est membre de la Chambre Franco-Mexicaine de Commerce
et d’Industrie et de l’American Chamber of Commerce.
Le marché mexicain
Coface Mexico s’est hissée à la troisième place du marché mexicain de l’assurance-crédit, qui s’élevait à
la fin 2012 à 726.1 millions de pesos, en croissance de 10 % par rapport à l’année précédente. Ce marché
est encore embryonnaire et offre d’importantes perspectives de développement.
www.coface.com.mx
52
Se développer et investir au Mexique
Chapitre 4
Analyses des opportunités par secteurs
et témoignages
53
Secteur Aéronautique et Défense
I - Analyse générale
L’essor de l’industrie aéronautique au Mexique est récent. C’est à partir de l’année 2000 que ce secteur
industriel a vraiment pris son envol; il s’est rapidement consolidé à compter de 2005. L’industrie
aéronautique mexicaine connaît depuis une véritable phase d’ascension, elle est devenue l’un des points
fort du pays. La construction de nombreuses usines de composants aéronautiques par les plus grosses
entreprises européennes et américaines depuis 2010, démontre la confiance que le secteur porte au
Mexique. Le marché de la défense et de l’aéronautique mexicain a connu une période de forte croissance
ces dernières années avec des revenus de 5.1 milliards de dollars en 2011, soit un taux de croissance
annuel de 8.4% entre 2007 et 2011. En comparaison, les marchés américain et canadien ont augmenté
respectivement de 3.6% et 2.6% sur la même période, pour atteindre des valeurs respectives de 531.3
milliards de dollars et 22.2 milliards de dollars en 2011.
Valeur du secteur aéronautique et défense au Mexique: millions USD, 2007-11
Année
millions USD
millions MXN
millions €
% croissance
2007
3 678.0
45 674.7
2 643.8
2008
4 059.7
50 414.3
2 918.1
10.4%
2009
4 928.5
61 203.7
3 542.6
21.4%
2010
5 074.6
63 018.2
3 647.6
3.0%
2011
5 077.4
63 052.5
3 649.6
0.1%
CAGR: 2007-11
8.4%
Source: Marketline
Le Mexique est désormais le 14ème fournisseur mondial de composants aéronautiques. L'industrie s’est
imposée comme l’une des plus importantes au monde et comme un centre de production, de conception
et de développement à haute valeur stratégique. On compte aujourd’hui dans le pays environ 267
entreprises et organisations actives dans le secteur, qui emploient au total plus de 34 000 professionnels
de haut niveau et détiennent dans la plupart des cas les accréditations Nadcap et AS9100. En 2012, les
exportations aéronautiques ont atteint 5.04 milliards de dollars, soit une hausse de 24% par rapport à
2011.
Balance commerciale de l’industrie aéronautique au Mexique
54
2008
2009
2010
2011
5,040
4,359
4,337
3,782
3,266
2,865
2007
2,522
2006
2,171
2,279
2,728
2005
3,082
2,042
2004
2,432
1,380
2003
Se développer et investir au Mexique
1,684
961
2002
Source: Marketline
1,306
1,091
1,343
962
2001
1,267
1
1,063
2000
947
897
importations
exportations
2012
Répartition des entreprises par activité:
79%: assemblage et fabrication
•Composants de moteurs
•Harnais et câbles
•Composants pour systèmes d’atterrissage
•Pièces en plastique
•Échangeurs de chaleur
11%: MRO (Entretien, réparations et opérations)
•Turbines et moteurs
•Groupe auxiliaires de puissance (APU)
•Fuselage, systèmes électriques et électroniques, systèmes d’atterrissage
(landing gears)
10%: ingénierie
•Aérodynamique
•Systèmes de contrôle
•CFD
•Instrumentation
•Simulation de vol
Huit entreprises sur dix au Mexique se dédient à la production et à l’assemblage, le reste étant
des entreprises spécialisées dans la conception et le design, l’entretien, la réparation et la révision.
Le facteur clé ayant contribué à ce succès a sans aucun doute été la disponibilité de talents techniques;
en effet le Mexique possède le plus grand nombre de diplômés en ingénierie du continent Américain.
Sur ces 267 entreprises, 80 comptent plus de 250 salariés et seulement 15 plus de 500 salariés. 20 %
sont des entreprises totalement mexicaines et 80 % sont des entreprises étrangères ou leurs filiales. Ces
dernières sont surtout des maquiladoras, des entreprises shelters ou des coentreprises. Le nombre
d’entreprises du secteur aéronautique au Mexique sera de 290 fin 2013. Il augmentera à 350 entreprises
en 2015 jusqu’à potentiellement atteindre 450 entreprises en 2020.
55
Entreprises aéronautiques au Mexique par pays d’origine
2013
Nombre d’entreprises aéronautiques au Mexique
2020
2% Asie
10%
Europe
16%
Europe
9%
Mexique
18%
Mexique
450
450
400
350
350
290
300
250
220
200
150
150
81%
États-Unis
100
64%
États-Unis
Total: 290 Entreprises
50
Total: 450 Entreprises
65
2004
2007
2010
2011
2013
2015/p 2020/p
Source: Mexiconow Research
Source: Mexiconow Research
Nombre d’emplois de l’industrie aéronautique au Mexique en milliers
Entreprises aéronautiques au Mexique par spécialités
80
72
70
60
50
45
40
30
20
10
0
28
13
2004
31
35
17
2007
2010
Source: Mexiconow Research
56
0
238
Se développer et investir au Mexique
2011
2013
2015/p 2020/p
2013
2020
16%
Engineering
& Design
20%
Engineering
& Design
13%
Maintenance
Repair & Overhaul
17%
Maintenance
Repair & Overhaul
71%
Manufacturing
63%
Manufacturing
Total: 290 Entreprises
Source: Mexiconow Research
Total: 450 Entreprises
Investissements dans l’industrie aéronautique au Mexique
Les investissements directs étrangers au Mexique ont été lancés par les OEM («Original Equipment
Manufacturer», entreprises fabricantes d’équipement d’origine) majeurs au milieu des années 90,
lorsque les entreprises américaines ont incité leurs fournisseurs à traverser les frontières pour réduire
leurs coûts. L’industrie aéronautique au Mexique s’est développée en premier lieu dans le nord (Baja
California, Sonora, Nuevo León), principalement grâce aux investissements d’équipementiers
américains; certains d’entre eux étant déjà présents pour leur activité automobile. Mais c’est surtout ces
dernières années, avec l’implantation de Bombardier à Querétaro (2005) ainsi qu’avec le renforcement
de la présence de Safran, que l’industrie a pris tout son essor. La récente implantation industrielle
d’Eurocopter (février 2013) a confirmé cette belle dynamique. En 2012, le secteur a accumulé près de
1.3 milliards de dollars de nouveaux investissements.
Investissements Directs Etrangers dans le secteur aéronautique au Mexique (en millions)
$1 600
$1 400
$1 300
$1 200
$1 400
$1 500
$1 600
$1 100
$1 000
$800
$600
$400
$200
$0
$500
$250
2004
2007
2010
2011
2013
2015/p
2020/p
Source: Mexiconow Research
Plusieurs facteurs expliquent l’élan et la forte attractivité actuelle du Mexique en matière aéronautique:
•Avec l’ALENA et l’accord de libre-échange avec l’UE, les entreprises établies au Mexique ne paient pas
de droits de douane pour leurs produits en provenance / à destination des Etats-Unis, du Canada et de
l’UE.
•La ratification en 2007 du Bilateral Aviation Safety Agreement (BASA) avec les Etats-Unis, autorisant
la DGAC mexicaine à certifier directement des composants aéronautiques, des pièces, des systèmes
d’aéronefs produits et assemblés sur le sol mexicain et destinés au marché international.
•L’indice des coûts de production de pièces aéronautiques, sur une base US de 100, s’établit à 84.3%
en 2012.
•La forte corrélation entre le peso mexicain et le dollar permet de compenser l’euro fort et ainsi réduire
le risque de change pour les entreprises européennes produisant au Mexique et vendant sur le marché
nord-américain.
•Le respect de la propriété intellectuelle.
•La capacité de formation croissante des universités et instituts mexicains.
57
Le marché de l’aviation commerciale
Il représente environ 30 000 employés au Mexique et dessert 28 millions de passagers par an. Le
marché des compagnies aériennes mexicaines a été pris d’assaut par les compagnies « low cost » ces huit
dernières années et nous assistons depuis peu à un développement de compagnies régionales comme
TAR (Querétaro) et Aerojal (Jalisco). Les principales compagnies aériennes au Mexique sont:
•Aeromexico, la plus importante compagnie aérienne en part de marché. Elle opère des vols
domestiques et internationaux. Aeromexico connect, filiale d’Aeromexico propose plus de 42
destinations au Mexique, aux Etats-Unis et en Amérique centrale.
•Interjet prévoit d’augmenter sa flotte au cours des 10 prochaines années grâce à un investissement de
4.2 milliards de dollars.
•VivaAerobus a débuté ses opérations en 2006. Cette compagnie a été créée grâce au partenariat
d’Irelandia et du groupe IAMSA. Le groupe IAMSA est le plus important groupe mexicain de services
de transport par autobus.
•Volaris est la compagnie la moins chère du pays. Après sept ans d’opérations la compagnie a
transporté plus de 27 millions de passagers.
•Aeromar est une compagnie régionale possédant 18 appareils en service. La compagnie a signé des
accords avec les compagnies Continental Airlines et Iberia.
•Magnicharters fondée en 1994 est une compagnie aérienne effectuant des navettes principalement
entre les sites touristiques et balnéaires du pays.
Nombre total de passagers sur le marché domestique (en millions),
Mexique 2012-2013
Part de marché des compagnies aériennes mexicaines
3% Magnicharters
16
14.2
14
13.2
2% Aeromar
13%
VivaAerobus
25%
Interjet
12
19%
Aeroméxico
Connect
10
8
6
16%
Aeroméxico
4
23%
Volaris
2
0
Nombre de passagers: 2.3 millions
*Millions
**A partir du 1er Janvier - 30 Juin (2013 vs 2012)
Source: Mexiconow, SCT, SST, DGAC, DDE
58
Se développer et investir au Mexique
Source: Mexiconow, SCT, SST, DGAC, DDE
Janvier - Juin 2013
II - Tendances
Prévisions du marché
Compte tenu de sa croissance remarquable dans le secteur au cours des deux dernières décennies, le
Mexique est destiné à devenir l’un des principaux constructeurs aéronautiques du 21ème siècle. Le
nombre de fabricants aéronautiques a fortement augmenté et aujourd’hui, pratiquement chaque
composant d’un avion peut désormais être fabriqué dans le pays, y compris les turbines et les fuselages.
L’industrie aéronautique mexicaine a réussi à surmonter la phase difficile de récession économique, tirée
par ses salaires concurrentiels et sa proximité avantageuse avec le premier marché mondial de
l’aviation, les Etats-Unis. Les statistiques du secteur continuent d’être très positives, malgré un léger
ralentissement à l’échelle mondiale.
En 2016, l’industrie de l’aéronautique et de la défense mexicaine devrait atteindre une valeur de 6.69
milliards de dollars, soit une augmentation de 31.8% par rapport à 2011. Selon cette perspective, le taux
de croissance annuel du secteur pour la période 2011-16 serait de 5.7%.
Prévisions valeur du secteur aéronautique et défense au Mexique: millions USD, par valeur, 2011-16
millions USD
millions MXN
millions €
% croissance
2011
5 077.4
63 052.5
3 649.6
0.1%
2012
5 584.6
69 350.9
4 014.2
10.0%
2013
5 874.0
72 944.6
4 222.2
5.2%
2014
6 150.6
76 380.5
4 421.1
4.7%
2015
6 423.2
79 764.6
4 617.0
4.4%
2016
6 690.8
83 088.5
4 809.4
4.2%
Année
CAGR: 2011-16
5.7%
Source: Marketline
USD millions
croissance en %
18
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Source: Marketline
59
Secteur Défense
Le secteur de l’aéronautique civile au Mexique était le marché le plus lucratif en 2011, avec des recettes
totales de 3.4 milliards de dollars représentant 66.1% de la valeur globale du marché. Le segment de la
défense a quant à lui contribué à hauteur de 1.7 milliards de dollars en 2011, ce qui équivaut à 33.9% de
la valeur totale du marché.
L’engagement des forces armées sur le front intérieur dans la lutte contre les cartels de la drogue depuis
2006 s’est traduit par une forte augmentation du budget de la Défense mexicaine (+70 % de 2006 à
2012) organisée en deux ministères: le ministère de la défense nationale (SEDENA : armée de terre et
armée de l’air) et le ministère de la marine (SEMAR). Sur le plan extérieur, la doctrine de nonintervention, consacrée dans la Constitution mexicaine qui interdit tout engagement extérieur des
forces armées (sauf autorisation du Sénat), est en débat. Le marché de l’armement mexicain est dominé
par les Etats-Unis qui aident financièrement le Mexique dans sa lutte contre les cartels, sans pour autant
être une chasse gardée, comme en témoigne le récent achat d’hélicoptères auprès de la filiale d’EADS
Eurocopter.
Budget militaire
4.9 Milliards € (0.52% du PIB)
Composition des dépenses
Personnel: 73%
Investissement: 5.3%
Effectifs (en activité)
Terre: 201 000
Mer: 54 214
Air: 12 000
Forces déployées à l’étranger
0 (doctrine de non ingérence)
Porte-avions
0
Sous-marins
0
Autres bâtiments de combat de 1er rang
14
Blindés
0
Hélicoptères
122
Avions
235 dont avions de combat 10
Sources: Anuario 2010 Latinoamericano de la Defensa (grupo Edefa); atlas comparativo de la defensa en America Latina
Caribe 2010, RESDAL (Red de Seguridad y de Defensa de America Latina), VI Informe de gobierno – Presidencia de la
Republica.
Segmentation par catégorie du secteur aéronautique
et défense au Mexique: parts de marché en %,
par valeur, 2011
aéronautique civile
défense
33.9%
Source: Marketline
Stratégie et actions du gouvernement mexicain
Le Mexique constitue une économie stable dotée d’un cadre réglementaire solide, où la main-d’œuvre
compétente et expérimentée est peu coûteuse. Tous ces éléments font de ce pays un excellent choix pour
les sociétés aéronautiques qui cherchent un endroit où investir dans les secteurs de la fabrication, de
l’entretien, de la réparation, de la révision ainsi que du génie et de la conception. De plus, de nombreux
États offrent des mesures incitatives financières et non financières aux sociétés qui s’établissent au
Mexique.
Les avantages comparatifs que le gouvernement mexicain offre aux investisseurs sont:
•de faibles coûts d’exploitation, notamment de main-d’œuvre (parfois jusqu’à 30 % de moins);
•un emplacement au centre du marché continental nord-américain;
•des programmes visant à appuyer les alliances stratégiques;
•la possibilité, pour les entreprises des secteurs électronique-électrique et des pièces automobiles,
d’effectuer une reconversion stratégique afin d’être en mesure d’approvisionner le secteur de
l’industrie aérospatiale;
•des avantages qui découlent de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
60
Se développer et investir au Mexique
66.1%
Le plan stratégique du gouvernement mexicain
Ce plan vise la concertation des trois ministères les plus concernés, soit le ministère des Finances et du
Trésor (SHCP), le ministère de l’Éducation (SEP) et le ministère des Communications et du Transport
(SCT). De plus, l’agence de promotion des investissements étrangers (ProMéxico) joue un rôle de
premier plan. Ces ministères et cet organisme travaillent à:
•établir des incitations économiques aux investissements;
•former des ressources humaines, notamment sur le plan technique;
•promouvoir la recherche et développement.
Le gouvernement fédéral a déterminé quatre axes d’intervention visant l’essor stratégique du secteur:
1. Commercial
•IMMEX (programme du Secrétariat de l’économie visant à faciliter les importations temporaires)
•PROSEC (programme de promotion sectorielle du Secrétariat de l’économie destiné à l’industrie
exportatrice)
•Regla 8va (mécanisme temporaire d’exemption de droits de douane pour les intrants indispensables à
la production manufacturière et qui ne sont pas produits par un pays membre de l’ALENA)
•Classification douanière (9806.00.05 et 9806.00.06). Tous les composants entrant sous ces deux codes
déterminés pour le secteur aéronautique seront exempts de taxes à l’exportation. Cette mesure vise la
suppression des tarifs douaniers pour les composants aéronautiques.
2. Recherche et développement
•Stimulants fiscaux et appui économique
•Fonds d’innovation (Innovatec, Inovapyme, Provinova)
•Réseau technologique à travers les centres de recherche et développement
3. Utilisation des technologies de l’information (TI) et appui aux PME
•PROSOFT (programme de promotion de l’utilisation des TI du Secrétariat de l’économie)
•Fonds destinés aux petites et moyennes entreprises
4. Incitations offertes par les États
•Infrastructures (donation de terrains, entre autres)
•Allégements fiscaux
•Programmes de formation
61
Évolution des normes clés
Le 18 septembre 2007, le gouvernement mexicain et les États-Unis ont signé l’accord BASA (Bilateral
Aviation Safety Agreement). Cet accord permet à la «Federal Aviation Administration» (FAA) de
reconnaître la « Dirección General de Aeronáutica Civil de la Secretaría de Comunicaciones y
Transportes » (DGAC) du gouvernement fédéral mexicain comme l’agence mexicaine possédant la
capacité de certifier des produits ou des services du secteur aéronautique offerts sur le sol mexicain. La
DGAC et la FAA travaillent ensemble à implanter la norme pour la certification d’aéronefs et de
composants. En octobre 2009, le Sénat mexicain a approuvé cette certification. Ces deux institutions
(DGAC et FAA) travaillent à élaborer des procédures de mise en œuvre par l’intermédiaire de cinq
groupes de négociation:
•Certification des avions et composants (IPA)
•Certification ERR (MIP)
•Certification de simulateurs (SIP)
•Approbation et scénarios environnementaux
•Approbation et supervision des techniciens d’entretien d’aéronefs, des techniciens de vol, etc.
En janvier 2011, le Secrétaire au développement économique de l’État de Quérétaro a annoncé que les
inspecteurs mexicains BASA installeront leurs bureaux au sein de l’Université nationale d’aéronautique
de Querétaro (UNAQ), où ils seront formés par la FAA. Les inspecteurs BASA seront chargés de vérifier,
de certifier et d’approuver les avions qui seront fabriqués au Mexique, afin que ceux-ci répondent aux
normes de sécurité et de qualité exigées pour voler dans l’espace aérien des États-Unis.
De plus, la FEMIA (Federación Mexicana de la Industria Aeroespacial), conjointement avec les autorités
responsables du secteur, appuie ses membres afin qu’ils obtiennent les certifications suivantes :
•AS/EN/JISQ 9100
•ISO 9001:2000
•AS/EN/JISQ 9110
•ISO 9001:TickIT
•AS/EN/JISQ 9120
•ISO 14001:2004
•CAA
•EASA Part 21
•FAA
•EASA Part 145
•BASA
•EASA part 147.
•NADCAP
Au moyen de divers fonds financiers auxquels les entreprises ont accès, une aide de 33 % de la part du
gouvernement fédéral et une aide de 33 % de la part des Etats peuvent être offertes pour couvrir des
coûts de certification. La FEMIA poursuit également ses efforts afin de rétablir les négociations entre la
DGAC et Transports Canada pour la mise en application des programmes ayant trait aux pièces et aux
composants d’avions, aux services MRO et aux programmes de recherche et développement. Plus
précisément, les négociations avec Transports Canada visent à obtenir la certification des opérations des
installations aéronautiques implantées au Mexique afin que ces dernières puissent offrir des services
d’entretien et de réparation des systèmes d’atterrissage (landing gears) et des moteurs d’aéronefs JT8D
et CFM56 (programme MRO d’entretien, de réparation et de révision). Dans le même esprit, le
gouvernement mexicain travaille avec l’EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) afin de
signer un accord similaire à celui qui existe entre la FAA et Transports Canada.
62
Se développer et investir au Mexique
Les défis de l’industrie aéronautique mexicaine
Certifier des entreprises basées au Mexique pour qu’elles deviennent des fournisseurs
de calibre mondial
Au Mexique, il existe toujours une pénurie pour bon nombre de processus industriels de haute
qualification dans le secteur aéronautique, ce qui place les fournisseurs de cette industrie devant un
dilemme. Ils doivent choisir entre:
•l’augmentation de leurs coûts de transport des pièces aux fins de certification ou de fabrication
spécialisée (principalement aux États-Unis);
•la construction d’un site de production au Mexique, ce qui implique d’importants coûts (de capital, de
risques technologiques...).
Pour ces fournisseurs, la décision stratégique d’affaires de procéder à des investissements au Mexique
est freinée par :
•les investissements importants en machinerie pour améliorer l’efficacité opérationnelle et le manque
de fournisseurs et de distributeurs d’alliages spéciaux pour les entreprises Tier 2;
•le peu d’économies sur les coûts de main-d’œuvre concernant les processus d’usinage qui ne sont pas à
main d’œuvre intensive.
Cette situation est aggravée par la difficulté de conclure des accords commerciaux avec les OEM pour
assurer des volumes minimaux d’achats. Le secteur aéronautique mexicain se trouve ainsi engagé dans
une spirale compliquée:
•les OEM freinent leur croissance en raison de l’absence d’une chaîne d’approvisionnement locale
établie sur le terrain;
•les entreprises Tier 1 hésitent à investir au Mexique étant donné le manque d’entreprises Tier 2;
•les Tier 2 hésitent à leur tour à investir dans un marché qu’elles jugent insuffisant.
Former des spécialistes et des techniciens de haut niveau
L’essor des fournisseurs locaux ou en provenance de l’étranger semble être la cible tant des
gouvernements, notamment des États les plus dynamiques (Querétaro, Nuevo León, Chihuahua, Sonora
et Basse-Californie), que des grands donneurs d’ouvrage tels que Bombardier ou le groupe Safran. Cet
essor se trouve ralenti par deux facteurs : le manque de main-d’œuvre qualifiée, notamment de
techniciens qualifiés, et le fait que le Mexique ne dispose pas encore de toutes les certifications
internationales nécessaires. C’est pourquoi le transfert de connaissances en matière de formation
professionnelle devient controversé et stratégique.
Stimuler davantage les activités en recherche et développement et l’implantation
de nouvelles technologies
Encore aujourd’hui, le gouvernement mexicain n’investit que 0.5 % de son PIB dans la recherche et
développement et les entreprises privées n’y investissent que de faibles sommes. Comme la majorité des
entreprises du secteur aéronautique mexicain sont des filiales d’entreprises transnationales, le transfert
et le développement technologiques vers leurs filiales mexicaines dépendent de leur stratégie d’affaires
et des bénéfices qu’elles pourront obtenir. Elles transfèrent des technologies vers leurs filiales
mexicaines seulement pour permettre l’exploitation efficace de leurs installations sur place. La
recherche avancée se fait en grande partie aux sièges sociaux des compagnies, où sont aussi mis au point
les nouveaux projets.
Compléter et consolider la chaîne d’approvisionnement du secteur
Le Mexique offre aux grandes entreprises OEM, les entreprises fabricantes d’équipement d’origine, des
produits qui représentent de 3.4 à 6.1 % du contenu total de certains modèles d’avions tels qu’Airbus
(330, 300, 380), Boeing (747-400, 787), Bombardier CRJ200 et Embraer ERJ 135.
Les entreprises du secteur entièrement mexicaines sont encore peu nombreuses et en général de petite
ou moyenne taille. La mise au point de leurs technologies dépend pour l’instant de leurs propres
ressources. Les gouvernements fédéraux et locaux ainsi que les centres de recherche nationaux tentent
de les aider à se développer afin de consolider la chaîne d’approvisionnement du secteur.
63
III - Opportunités
Une forte présence en fabrication et assemblage qui offre
de vraies opportunités aux PME
Au plan des OEM, en plus de l’implantation de Bombardier (5 usines) et celle récente d’Eurocopter,
on compte les fabricants américains d’avions d’affaires Cessna, Gulfstream, Hawker Beechcraft,
et d’hélicoptères Bell. Il est important de signaler que le groupe Safran est le premier employeur
aéronautique au Mexique. Selon la FEMIA (Association mexicaine de l’industrie aéronautique)
le nombre de fournisseur OEM au Mexique est de 36 pour Airbus, 26 pour Boeing, 13 pour Bombardier
et 17 pour Embraer.
Par ailleurs, des sociétés internationales sont également présentes en ingénierie : Honeywell (300
ingénieurs à Mexicali), GE IQ (1 300 ingénieurs à Querétaro), Tata Technologies. Enfin étant donné
l’étendue de la flotte d’avions et d’hélicoptères au Mexique (second parc d’avions privés au monde:
+7 000), on compte de nombreuses sociétés MRO pour les hélicoptères (Eurocopter y possède d’ailleurs
son propre centre de maintenance pour l’Amérique centrale) et l’aviation d’affaires.
Hormis ces implantations, la base industrielle aéronautique au Mexique est surtout représentée par:
•des Tier 1 et Tier 2 internationaux (respectivement fournisseurs directs et indirects d’OEM), parmi
lesquels : Aernnova, Bodycote, Daher, Delphi, Eaton, Honeywell, GKN, Goodrich, ITP, Labinal,
Latécoère, Manoir Industries, Messier Dowty, Senior Aerospace, Snecma, Radiall…
•des Tier 1-2 mexicains : Frisa, Alexia (anciennement) Kuo.
Actuellement le faible nombre de PME spécialisées présentes au Mexique créé un potentiel de
développement important pour nos sociétés dans les domaines suivants : métallurgie, usinage
(machines-outils 5 axes et pièces complexes), traitement de surface, structures, matières premières
(matériaux composites, notamment titane).
Une stratégie régionale
Les entreprises du secteur sont concentrées dans certains États. En effet, 74 % des entreprises sont
situées dans cinq grands États, qui souhaitent former des grappes industrielles régionales. Chaque Etat
dispose d’une spécialisation de fabrication aéronautique que les entreprises désireuses de produire au
Mexique doivent prendre en compte:
•Basse-Californie: les composants électriques et électroniques;
•Chihuahua: pièces de moteur, les composants électriques et électroniques;
•Querétaro: les composants du moteur, la chaleur sous-ensemble et le traitement de surface;
•Nuevo León: révision et entretien.
64
Etat/Ville
Spécilaités
Acteurs
Baja California
•Mexicali
•Tecate
•Tijuana
•Ensenada
Electrique et électronique,
fabrication d’equipements
59 entreprises dont:
•Honeywell
•Zodiac
•Hutchinson (Stillman Seal)
Sonora
•Hermosillo
•Guaymas
•Obregón
Fabrication de moteurs et turbines,
fuselages et matériaux composites.
42 entreprises dont:
•Latécoère
•Goodrich
•Esco
Chihuahua
•Chihuahua
Fabrication d’équipements
et de fuselages, électrique et
électronique, intérieurs, mécanique.
36 entreprises dont:
•Cessna
•Textron / Bell
•Safran (Labinal)
Querétaro
•Querétaro
Fabrication de pièces moteur,
assemblage, MRO, trains
d’atterrissage.
36 Entreprises dont:
•Bombardier
•Eurocopter
•Safran (Messier Dowty, Messier Services, Snecma, Sames)
Nuevo León
•Monterrey
Forges, fabrications de composants,
usinage.
26 entreprises dont:
•Frisa Aerospace
•M.D Helicopters
Se développer et investir au Mexique
Différents clusters en voie de consolidation (ci-dessous nombre de societés par Etat)
42
59
Sonora
36
Chihuahua
Baja California
26
Nuevo León
Pour illustrer les futurs scénarios de
développement de l’industrie aéronautique
et défense au Mexique et identifier le
potentiel productif des différentes grappes
régionales aérospatiales dans le pays, il faut
prendre en considération les compétences,
les spécificités, les sites industriels les plus
appropriés et l’analyse des différents
facteurs de compétitivité. Les Etats les plus
importants pour l’industrie aéronautique
au Mexique sont listés ci-dessous.
36
Querétaro
Source: Ubifrance
Baja California
Capacité du secteur aéronautique et défense de la Basse Californie
Le développement de l’industrie aérospatiale en
Basse Californie est greffé sur plus de quatre
décennies d’activités de production, et favorisé par
la proximité géographique et culturelle des
Vente
États-Unis. Cette proximité a permis l’installation
Honeywell
et montage de la
structure
aérienne
d’une base importante d’entreprises qui répondent
à des normes de haute qualité. La Basse-Californie
Systèmes
Structures
Systèmes
peut compter sur plus de cinquante entreprises et
d’aviation
aériennes,
de propulsion
Lockheed
organisations pour soutenir l’industrie et des
montage et
Martin
sous-systèmes
Gulfstream
exportations s’élevant à 1.148 milliards de dollars,
soit près de 27% de la part nationale. Les deux tiers
Volare Engineering
Structures et fuselages
Pièces et composants
Moteurs
de ses exportations sont destinées aux États-Unis,
électriques et
et composants
Zodiac
Systèmes de cabine
électroniques
tandis que le reste est vendu au Canada, en France
Aerospace
intèrieure et leurs composants
Systèmes de contrôle
Accessoires du moteur
et en Allemagne. Les entreprises, qui emploient
Eaton
d'environnement
12 000 personnes, sont dispersées dans quatre villes:
Goodrich
•Tijuana: 24
Système électronique
•Mexicali: 18
Rockwells
Collins
•Ensenada: 5
CPP
•Tecate: 3
Parmi les plus importantes entreprises Tier 1, on
trouve : Honeywell, Goodrich, GKN, General
Dynamics-Gulfstream, Eaton et Zodiac. Ces
entreprises envoient les composants qu’elles traitent
au Mexique, principalement aux OEM situés aux
États-Unis (Californie, Arizona et NouveauMexique). La Basse Californie est spécialisée dans
l’usinage de précision, les systèmes hydrauliques,
électriques et thermiques, les processus internes et la
formation de plaques de métal. Certaines entreprises
ont des capacités internes pour les procédés
spéciaux, thermiques et traitements de surface. La
région produit également des pièces de moteur
catégorisées dans les activités dites MRO.
Systèmes d'alimentation
Système d’incendie
et sources d’énergie électrique
Eaton
Systèmes d'atterissage
Systèmes hydrauliques
Fournisseurs de pièces et composants
Source: ProMéxico
65
Chihuahua
L’État de Chihuahua jouit d’une collaboration
positive entre les universités, les plus grandes
entreprises de l’aéronautique et le gouvernement
mexicain. Actuellement, l’Etat a plus de trente
entreprises et organisations de soutien. Les
exportations s’élèvent à environ 455 milliards de
dollars, soit 11% des exportations du secteur au
niveau national. Chihuahua dispose de 59
universités et écoles technologiques, 65 écoles
techniques et deux projets de recherche et
développement de haut niveau, qui fournissent les
talents nécessaires pour les besoins de l’industrie.
La production est concentrée dans les villes de
Chihuahua et de Ciudad Juárez.
Capacité du secteur aéronautique et défense de Chihuahua
Cessna
OEM
Textron Internacional
Hawker
Beechcraft
Honeywell
Niveau 1
Zodiac
Aerospace
Safran
Fournisseurs
spécialisés
Kaman
Nordam
Manoir Industries
CAV
Aerospace
JBT
Soisa
Tighitco
Productos Maquinados
de Chihuahua, S.A de C.V
Capsonic
Fokker
B/E Aerospace
Precisión Omega
Cambrian Industries
Industrias Josar
The Altas Group
Niveaux 2 et 3
Ressources
humaines
Infrastructures
physiques
Technologie
Partie
commerciale
Éducation
et secteur
Source: ProMéxico
Sonora
Sur le plan de la croissance du secteur
aéronautique, l’Etat du Sonora est reconnu comme
un centre d’excellence dans la fabrication d’aubes
de turbine et de composants de moteurs. Il compte
plus de quarante entreprises et organisations de
soutien. Les exportations sont de l’ordre de 164
millions de dollars, avec les États-Unis comme
destination principale. Un chiffre clé: près
de 26 000 étudiants sont inscrits dans les collèges
d’ingénierie et de technologie de la région.
Capacité du secteur aéronautique et défense de Sonora
Vente
et montage de la
structure aérienne
Precision Aerospace
Incorporated
Semco
Instrument, Inc.
G.S. Precision, Inc.
Systèmes
d’aviation
Pièces et composants
électriques et
électroniques
Systèmes
de propulsion
Structures
aériennes,
montage et
sous-systèmes
Structures et fuselages
Moteurs
et composants
Systèmes de cabine
intèrieure et leurs composants
Accessoires du moteur
Goodrich
Système électronique
Systèmes d'alimentation
Système d’incendie
et sources d’énergie électrique
Griffith
Systèmes d'atterissage
Systèmes hydrauliques
Fournisseurs de pièces et composants
Pencom, Peninsula
Components
Source: ProMéxico
66
Se développer et investir au Mexique
B/E Aerospace
Systèmes de contrôle
d'environnement
Parker
Querétaro
De tous les États du pays, Il s’agit de celui
possédant l’activité la plus intégrée dans le secteur
aéronautique. Querétaro possède la capacité de
production, de maintenance, de réparation, de
conception et d’ingénierie. Dans cette région se
regroupent deux OEM (Bombardier et
Eurocopter), 30 fournisseurs (dont GE, Safran,
Aernnova,ITR…), 5 fournisseurs de services et
trois entreprises MRO ; en tout plus de trente
sociétés ainsi que les centres d’ingénierie de GE,
Aernnova, ITR représentant les plus importants
investissements dans l’industrie aéronautique au
Mexique. Les exportations, dans une large mesure
directes aux États-Unis et au Canada, ont
enregistré un chiffre d’affaires de 668 millions de
dollars. Querétaro est connu pour la conception
des turbines, la production, l’assemblage, les
pièces complexes MRO du fuselage, le train
d’atterrissage et les turbines. Comme important
mécanisme de coordination entre l’industrie et les
établissements d’enseignement supérieur, la
région possède également son Réseau de
Recherche et d’Innovation Aérospatial (RIIAQ),
ainsi que le centre académique et de recherche,
LABTA. Querétaro est le seul État avec une
université aéronautique, l’UNAQ. L’industrie
aéronautique de Quérétaro est estimée à 1.2
milliards de dollars représentant 36% de la
production du pays, elle emploie environ 5 100
personnes dont 1 600 travaillent pour Bombardier
Aéronautique. A noter que les compagnies
aériennes Aeromexico et Delta Airlines sont en
train de développer dans la région les plus
importants centres MRO d’Amérique latine.
Nuevo León
Cet État compte 24 entreprises du secteur
aérospatial, associées à l’organisme Monterrey
Aerocluster. Ce groupe d’entreprises exporte 90 %
de sa production, estimée pour les prochaines
années à 150 millions de dollars américains.
Jalisco
L’État de Jalisco, traditionnellement spécialisé
dans le secteur de l’électronique et des
technologies de l’information, d’ailleurs reconnu
comme la Silicon Valley de Mexico, désire
renforcer sa présence dans le secteur aéronautique.
En fonction des forces et des avantages comparatifs
de l’État, Jalisco souhaite faire progresser différents
segments comme ceux des services, de l’entretien
et du design technique. Le gouvernement de l’État
s’est doté d’un parc industriel spécialisé dans ce
secteur en 2011. Le Consejo Aeroespacial de
Jalisco (CAJ) a donc été créé, avec le mandat de
stimuler les capacités industrielles et de formation
de la région. Le CAJ fonctionne sous la gouverne
de la Cámara Nacional de la Industria Electrónica
de Telecomunicaciones y Tecnologías de la
Información (CANIETI).
Capacité du secteur aéronautique et défense de Querétaro
GE imagination at work
Vente
et montage de la
structure aérienne
Systèmes
d’aviation
ITR Group
Pièces et composants
électriques et
électroniques
Systèmes
de propulsion
Structures
aériennes,
montage et
sous-systèmes
Structures et fuselages
Moteurs
et composants
Systèmes de cabine
intèrieure et leurs composants
Systèmes de contrôle
d'environnement
Accessoires du moteur
Système électronique
Bombardier Aerospace
Systèmes d'alimentation
Système d’incendie
et sources d’énergie électrique
Safran
Systèmes d'atterissage
Systèmes hydrauliques
Fournisseurs de pièces et composants
Source: ProMéxico
Capacité du secteur aéronautique et défense de Nuevo León,Tamaulipas, Jalisco,
Coahuila y San Luis Potosí
Vente
et montage de la
structure aérienne
Systèmes
d’aviation
Systèmes
de propulsion
Ametek
Pièces et composants
électriques et
électroniques
Structures
aériennes,
montage et
sous-systèmes
Moteurs
et composants
Structures et fuselages
Accessoires du moteur
Senior
Système électronique
Avntk
Système d’incendie
et sources d’énergie électrique
Systèmes de cabine
intèrieure et leurs composants
Systèmes de contrôle
d'environnement
Systèmes d'alimentation
Systèmes d'atterissage
Systèmes hydrauliques
Fournisseurs de pièces et composants
RBC Aerospace
Bearings
Frisa Aerospace
Flextronics
Equinox
Exova
Hamilton
Sundstrand
Source: ProMéxico
67
Aviation privée et cargo
Le Mexique possède la deuxième flotte la plus importante d’avions privés au monde. Elle se chiffre
à 7 552 avions enregistrés. Cela signifie des importations de 600 millions de dollars américains par
année en pièces d’avion ainsi que 1,8 milliard de dollars américains par année de matières premières et
d’intrants. Il existe des opportunités d’affaires dans les marchés de l’aviation commerciale, de l’aviation
privée et du cargo. Avec une importante flotte d’avions privés et 85 aéroports qui font transiter 500
millions de tonnes de chargement par an, ces trois secteurs ont notamment besoin de pièces de
rechange, de services de maintenance préventifs et correctifs, de formations de pilotes et de
techniciens, d’équipements périphériques pour l’exploitation d’aéroports.
IV - Principaux acteurs
Organismes clés
Federación Mexicana de la Industria Aeroespacial (Femia)
Couvrant l’ensemble du pays, la FEMIA est l’association mexicaine la plus importante du secteur
aérospatial.
•Compte 57 membres qui représentent 20 % du secteur.
•Emploie 90 % des travailleurs de cette industrie.
•Est responsable de 92 % des exportations et de 68 % des importations annuelles.
La FEMIA a signé un accord de collaboration avec le « Defense Intelligence and Security Center » du
Royaume-Uni afin d’accroître le commerce et l’investissement entre les deux pays. De plus, la FEMIA a
signé un accord de coopération avec le Flemish Aerospace Group (FLAG) afin de promouvoir les échanges
d’information et de formation d’ingénieurs dans le secteur aéronautique. La FEMIA estime que le contenu
national des exportations mexicaines du secteur aéronautique passera de 5 % en 2010 à 30 % en 2016.
Monterrey Aerocluster
Conjointement avec les entreprises et les institutions les plus établies de l’État, le gouvernement du
Nuevo León a formé une grappe spécialisée pour offrir des services d’appui aux entreprises désirant
s’installer et se développer dans la région de Monterrey. Cet organisme compte 18 membres.
TechBA
Par l’intermédiaire du Secrétariat de l’économie et de la FUMEC (Fundación México-Estados Unidos
para la Ciencia), le gouvernement fédéral mexicain soutient la croissance des entreprises du secteur
aéronautique avec l’accélérateur d’entreprises TechBA-Montréal. Selon le TechBA, plusieurs entreprises
mexicaines seraient en processus de réalisation d’ententes stratégiques avec des entreprises
québécoises.
Universidad Nacional Aeronáutica en Querétaro (UNAQ)
Avec le gouvernement fédéral mexicain et en lien avec l’entreprise Bombardier, le gouvernement de
Querétaro a créé l’UNAQ, qui a pour objectif de former des ressources humaines afin d’assurer un essor
soutenu de l’industrie de l’aéronautique dans la région. L’UNAQ est en relation privilégiée avec des
institutions françaises du secteur afin de s’inspirer du modèle d’enseignement français pour la
conception de nouveaux programmes d’études. Le gouvernement français appuie le gouvernement
mexicain, particulièrement l’UNAQ, afin qu’il renforce les aptitudes pédagogiques du secteur
aéronautique. Le projet consiste en l’implantation, au sein de l’UNAQ, d’un centre d’excellence et de
compétitivité suivant le modèle français. Il s’agit d’un des quatre projets du secteur aéronautique
annoncés par l’ancien président Nicolas Sarkozy à l’ancien président Felipe Calderón lors de sa visite en
2009. Le 31 mai 2011, le gouverneur de l’État de Querétaro a finalement signé l’accord de coopération
avec l’ambassadeur de France au Mexique pour créer le Campus franco-mexicain d’aéronautique.
Composée de 16 étudiants, la première cohorte de techniciens supérieurs universitaires en avionique
formés par l’UNAQ a reçu son diplôme le 15 avril 2011.
Red de Investigación e Innovación Aeroespacial de Querétaro (RIIAQ)
Le 26 novembre 2010, le RIIAQ a été inauguré à Querétaro. Il s’agit d’un regroupement de 6 entreprises
et 12 établissements d’enseignement actifs dans le secteur aérospatial de cette région. Ce réseau a pour
objectif d’améliorer la compétitivité du secteur par la mise en place et la coordination d’actions
communes, la recherche de synergie entre ses membres, la gestion partagée de projets et l’obtention de
ressources financières. Le RIIAQ est influencé par une importante présence française. C’est le groupe
Safran qui dirige les actions françaises au sein du RIIAQ.
68
Se développer et investir au Mexique
Consejo Mexicano de Educación Aeroespacial (COMEA)
Le COMEA a été créé en octobre 2007 avec la signature de 12 établissements fondateurs qui accroissent
le capital humain, la recherche, le développement et le transfert de technologies pour cette industrie.
Principales entreprises
Parts de marché du secteur aéronautique et défense au Mexique: parts de marché en %, par valeur, 2011
Companie
% part de marché
The Boeing Company
6.8%
BAE Systems Plc
2.3
EADS N.V
2.1%
Lockheed Martin Corporation
0.1%
Other
88.7%
Total
5.7%
Source: Company Fillings and Marketline
BAE Systems est un entrepreneur et intégrateur de systèmes de niveau mondial pour le marché de la
défense et de l’aéronautique. La société propose une gamme complète d’électronique de pointe, de
sécurité, des solutions de technologies de l’information et des services de soutien pour l’aérien, le
terrestre et les forces navales. BAE est l’un des principaux fournisseurs pour le secteur de la défense au
Royaume-Uni et le reste de l’Europe. BAE est spécialisé dans les avions militaires, les systèmes navals et
l’électronique de défense et d’avionique.
Données financières clés: BAE Systems plc
Millions de dollars
Revenus
Bénéfices nets (pertes)
2007
2008
2009
2010
2011
22 949.5
26 737.8
32 676.8
33 836.4
28 500.4
1 478.7
2 835.6
(72.2)
1 687.2
1 988.8
Total actifs
32 494.0
41 178.8
40 749.0
38 540.5
37 050.5
Total passif
22 867.7
29 488.4
33 167.6
29 874.9
30 155.6
97 500
106 400
106 900
98 200
87 000
Employés
Source: Company Fillings and Marketline
Bénéfices nets (pertes)
Marge nette
millions USD
Marge nette en %
Revenus
2007
2008
2009
2010
2011
Source: Company Fillings and Marketline
69
The Boeing Company est l’un des plus grands groupes de l’industrie aérospatiale mondiale et un
important fabricant d’avions commerciaux et de systèmes de défense, spatiaux et de sécurité. La société
opère à travers différents segments: avions commerciaux, avions militaires Boeing, systèmes de réseaux
et de l’espace, les services globaux et de soutien, Boeing Capital Corporation.
La compagnie Boeing Défense, Espace et Sécurité affaires (BDS) comprend les segments : Avion
militaire Boeing, systèmes de réseau et de l’espace, les services internationaux et les segments de support.
•BDS concerne principalement la recherche, le développement, la production, les systèmes de sécurité
des systèmes d’intelligence, la modification et le soutien des systèmes de frappe globale, les systèmes
mondiaux de la mobilité, des systèmes de giravions, la surveillance aérienne et des avions de
reconnaissance, réseau et systèmes tactiques, l’intelligence et les systèmes de défense antimissile, et
l’espace.
•Le segment des avions militaires Boeing est engagé dans la recherche, le développement, la
production et la modification des systèmes d’armes militaires pilotés ou non pilotés, la mobilité et les
marchés de la surveillance et de l’engagement ainsi que des services connexes.
•Les services globaux et sectoriels de soutien sont engagés dans l’exploitation, la maintenance, la
formation, les mises à niveau et le soutien logistique des fonctions de plates-formes et des opérations
militaires.
Cette entreprise a annoncé que, durant l’année 2010, elle avait acheté pour 90 millions de dollars
américains de pièces pour avions fabriquées par des fournisseurs installés au Mexique. Elle estime que
l’Amérique latine va acheter des avions pour un montant de 210 milliards de dollars américains durant
les 20 prochaines années, dont 35 milliards au Mexique.
Données financières clés: The Boeing Company
Millions de dollars
2007
2008
2009
2010
2011
66 387.0
60 909.0
68 281.0
64 306.0
68 735.0
4 074.0
2 672.0
1 312.0
3 307.0
4 018.0
Total actifs
58 986.0
53 779.0
62 053.0
68 565.0
79 986.0
Total passif
49 982.0
55 073.0
59 828.0
65 703.0
76 378.0
Employés
159 300
162 200
158 333
160 500
171 700
Revenus
Bénéfices nets (pertes)
Source: Company Fillings and Marketline
Bénéfices nets (pertes)
Marge nette
millions USD
Marge nette en %
Revenus
2007
Source: Company Fillings and Marketline
70
Se développer et investir au Mexique
2008
2009
2010
2011
EADS (European Aeronautic and Space Company) se concentre sur
une offre de produits et de services liés aux secteurs de
l’aéronautique, de la défense et connexes. Le groupe est engagé dans
la fabrication d’avions commerciaux, d’hélicoptères civils et
militaires, des lanceurs spatiaux commerciaux, de missiles, d’avions
militaires, de satellites, de systèmes de défense et d’électronique de
défense. La société propose également des services liés à ces
activités.
EADS opère en Amérique du Nord, en Europe, en Asie-Pacifique, au
Moyen-Orient et en Amérique latine.
La société opère à travers six divisions: Airbus Commercial,
Cassidian, Eurocopter, Astrium, Airbus Military et d’autres
entreprises:
•Cassidian est l’un des leaders dans les solutions et systèmes de
sécurité mondiale, en fournissant l’intégration des systèmes de
plomb et de produits à valeur ajoutée, ainsi que des services à des
clients civils et militaires.
•La division Eurocopter fabrique et commercialise une large
gamme d’hélicoptères civils et militaires.
•La division Astrium est engagée dans l’industrie spatiale en
Europe. Elle fournit satellites, lanceurs et services spatiaux.
Astrium opère à travers trois branches: Astrium Space
Transportation, Astrium Satellites et Astrium Services.
•La dernière division comprend ATR (Avions de Transport
Régional) et EADS Sogerma. Les activités de ces unités d’affaires
incluent le développement, la fabrication, la commercialisation et
la vente d’avions de transport régional à turbopropulseurs et les
composants d’avions.
•La division commerciale opère par le biais d’Airbus. Airbus est
engagé dans le développement, la fabrication, la commercialisation
et la vente d’avions commerciaux de plus de 100 places. Airbus
possède actuellement 60% de part de marché sur la région
Amérique Latine.
Le groupe EADS a récemment fait l’objet d’une restructuration interne. La fusion des entités actuelles
d’EADS laissera place à la création de trois grandes branches placées sous la bannière Airbus. Le
nouveau groupe s’organisera en trois grandes filiales : l’activité fabrication d’avions civils d’Airbus sera
rebaptisée Airbus Civil Aircraft. La division Eurocopter sera tout simplement renommée Airbus
Helicopters. Enfin, toutes les activités d’Astrium, de Cassidian et d’Airbus Military, actuellement filiales
EADS, seront regroupées au sein d’une troisième branche Defense et Spatial.
Selon le Directeur des Achats globaux du groupe, EADS augmentera de 2.5 fois ses achats au Mexique
d’ici 2020 positionnant le pays comme un centre de fournisseurs Tier3.
Données financières clés: European Aeronautic Defence and Space Company EADS N.V.
Millions de dollars
2007
2008
2009
2010
2011
54 428.2
(620.5)
60 239.3
59 574.3
63 650.5
68 347.2
2 187.0
(1 061.5)
769.3
1 437.1
Total actifs
Total passif
104 975.0
105 944.6
111 719.5
115 730.4
123 088.5
86 640.2
90 466.1
96 915.7
103 298.6
110 748.5
16 493
118 349
119 506
122 000
133 115
Revenus
Bénéfices nets (pertes)
Employés
Source: Company Fillings and Marketline
Bénéfices nets (pertes)
Marge nette
millions USD
Marge nette en %
Revenus
2007
2008
2009
2010
2011
Source: Company Fillings and Marketline
71
Rolls-Royce est une entreprise de nationalité britannique qui offre
des solutions de puissance pour les clients dans les marchés
aéronautique, marine et énergie. La société dispose d’une large base
de clients comprenant 650 compagnies aériennes, 4 000 avions
d’affaires, 160 forces armées, plus de 2 500 clients maritimes, et les
clients de l’énergie dans près de 120 pays. Elle possède des bureaux
de fabrication et de service dans 50 pays autour du monde. La
société opère à travers quatre secteurs d’activité: l’aéronautique
civile, la défense aérospatiale, la marine et l’énergie.
•Le secteur d’activité marine est engagé dans le développement, la
fabrication, la commercialisation et la vente de systèmes de
propulsion marins et les services après-vente. La société offre une
gamme de capacités et de l’expertise dans le secteur maritime
pour les navires de guerre de surface, sous-marins, en mer et des
navires marchands. Le segment maritime dessert plus de 2 500
clients maritimes privés et 70 marines. Ses équipements sont
installés sur plus de 30 000 navires opérant dans le monde entier.
•Le secteur d’activité de l’aéronautique de défense est engagé dans
le développement, la fabrication, la commercialisation et la vente
de moteurs d’avions militaires et les services après-vente. Il fournit
des moteurs pour les avions de combat et des hélicoptères dans le
secteur de la défense. Le portefeuille du secteur couvre tous les
principaux secteurs du marché, notamment des transporteurs, des
hélicoptères, des combats, des formateurs et des avions tactiques.
Le secteur de l’aéronautique de défense dessert 160 clients dans
103 pays. Il possède 18 000 moteurs en service.
Données financières clés: Rolls-Royce Group plc
Millions de dollars
Revenus
Bénéfices nets (pertes)
2007
2008
2009
2010
2011
11 924.6
14 566.2
16 702.5
17 778.7
17 841.2
962.3
(2 157.2)
3 555.7
864.5
1 363.3
Total actifs
18 378.5
24 425.0
24 734.6
26 036.9
26 340.0
Total passif
12 686.4
20 365.7
18 668.8
19 655.2
19 092.2
39 000
39 000
38 500
38 900
40 400
Employés
Source: Company Fillings and Marketline
Bénéfices nets (pertes)
Marge nette
millions USD
Marge nette en %
Revenus
2007
Source: Company Fillings and Marketline
72
Se développer et investir au Mexique
2008
2009
2010
2011
Bombardier Inc. est le 4ème producteur d’avions au monde et le premier producteur de jet canadien.
Arrivé au Mexique en 2005, il a transféré ses installations de l’Irlande vers le centre industriel de
Querétaro. Aujourd’hui pratiquement la totalité de chaque avion est assemblé au Mexique. L’entreprise
se spécialise dans la fabrication des faisceaux de câbles, des fuselages et des commandes de vol.
Bombardier a amorcé ses activités dans le parc aérospatial de la ville de Querétaro en mai 2006 avec
un investissement initial de 200 millions de dollars américains échelonné sur une période de sept ans.
Au départ, 160 employés produisaient dans cette usine des harnais électriques destinés à être
acheminés vers les installations montréalaises de l’entreprise. En mai 2008, Bombardier annonçait un
nouvel investissement de 250 millions de dollars américains destinés à la fabrication de systèmes de
sous-assemblage, de harnais électriques ainsi que de structures de fuselage et d’ailes en composite de
carbone pour l’assemblage de son biréacteur Learjet 85. Cette usine est la première unité validée de
fabrication en matériaux composites (manufacturing validation unit [MVU]) au Mexique. 85% des
pièces en matériaux composites y seront produites ou intégrées, puis exportées vers l’usine de
Bombardier à Wichita, au Kansas, pour l’assemblage final et la certification. En octobre 2010, l’ancien
président de la République du Mexique, Felipe Calderón, a inauguré la deuxième usine de Bombardier à
Querétaro. À cette occasion, Bombardier a fait le don d’un avion d’exercice modèle CRJ 200 à
l’Université nationale d’aéronautique de Querétaro, démontrant son intérêt à collaborer avec des
institutions d’enseignement du secteur aéronautique afin d’augmenter le niveau de formation tant de ses
propres employés que de ceux des autres entreprises du secteur installées dans la région. En 2011,
Bombardier Aéronautique de Querétaro a généré 1 700 emplois directs et fabriqué, en plus des
composants du Learjet 85, le fuselage arrière de la famille des avions d’affaires Global, la section de
fuselage intermédiaire de l’avion d’affaires Challenger 850 et l’ensemble de contrôle de vol de l’avion
Q400 (gouvernail, ascenseurs et stabilisateurs horizontaux) et des gouvernails pour les appareils CRJ
700/900/1000 NextGen. Finalement, en octobre 2011, Bombardier a annoncé un nouvel investissement
de 50 millions de dollars américains pour la construction d’une troisième usine destinée à la fabrication
du fuselage arrière des avions d’affaires Global 7000 et Global 8000, dont les activités généreraient 200
emplois supplémentaires.
Héroux-Devtek (HD) annonçait en octobre 2011, l’inauguration officielle de sa nouvelle usine de
fabrication à la fine pointe de la technologie pour l’assemblage de systèmes d’aérostructures et de trains
d’atterrissage. Cette installation est située dans le parc aérospatial de Querétaro. L’usine d’une superficie
de 4 200 mètres carrés a produit ses premiers composants au début de 2012. La première phase du
projet engendrera des investissements de 20 millions de dollars sur trois ans. Cette première incursion
de l’entreprise à l’extérieur du Canada et des États-Unis, avec des installations dotées d’équipements de
pointe, lui permettra de fournir un de ses principaux clients, Bombardier, et d’être plus compétitive par
rapport à la demande de l’industrie aéronautique, dont les perspectives de croissance sont estimées
à 50 % pour les 20 prochaines années.
Bell Helicopter continue d’agrandir ses installations situées dans la ville de Chihuahua. Cette
maquiladora fonctionne sous le modèle shelter, c’est-à-dire qu’une entreprise du Mexique fournit toutes
les installations et le personnel de base à l’entreprise étrangère et exécute un contrat à moyen terme
pour lequel elle se fait payer un montant mensuel comprenant tous les services. L’entreprise étrangère
ne fait qu’incorporer son personnel de direction à l’entreprise. L’usine occupe pour l’instant une
superficie de 122 000 pieds carrés et emploie environ 375 personnes.
Aerovantech est une entreprise technologique mexicaine située à Monterrey qui se consacre à la
conception d’avions autonomes sans pilote pour usage civil et militaire. À la suite d’un premier vol
d’essai de son avion Beta 1A, l’entreprise a commencé sa commercialisation en 2012.
Especialistas en Turbopartes est une PME mexicaine fondée en 1991 située dans la région de
Querétaro qui offrait initialement des solutions et des services dans le secteur énergétique (Pemex, CFE,
aciéries). Forte de son expérience, et dans la foulée de deux années d’appui du programme TechBA et
d’un investissement de 1.5 million de dollars américains, elle a obtenu en février 2011 la certification
d’entreprise aéronautique qui lui permettra de fournir des entreprises comme Goodrich et Norinco en
composants de trains d’atterrissage pour avions.
Alexia (anciennement KUO Aerospace) est le seul grand groupe industriel mexicain qui a percé dans
le secteur aéronautique est Grupo DESC, par l’entremise de sa filiale Alexia, qui a annoncé à l’automne
2011 la signature d’un contrat pour fournir les structures des ailes et du fuselage du Learjet 85 à
Bombardier Aéronautique de Querétaro. Alexia a réussi à obtenir son certificat de fournisseur pour
l’industrie aéronautique grâce à l’expertise de son entreprise anciennement nommée KUO Automotriz.
Pour cette première phase, Alexia réalisera des investissements de 2 millions de dollars américains et
entreprendra ses activités avec 25 employés.
73
American Industries en association avec son partenaire, le constructeur Arquitectura Habitacional e
Industrial (ABITAT), construira un complexe industriel-aérospatial nommé Parc Aerospatial en face de
l’aéroport international de Querétaro. L’investissement de 80 millions de dollars américains permettra
de construire 24 bâtiments industriels sur une superficie totale de 85 hectares.
ITR Turborreactores, filiale du groupe espagnol ITP, a inauguré en octobre 2011 l’agrandissement de
21 528 pieds carrés de ses installations de Querétaro. Dans ce nouvel espace, ITR fabrique des tubes
rigides métalliques pour moteurs et avions. L’entreprise fabrique aussi 100 modules de turbines et
devrait augmenter sa production à 300 pièces d’ici deux ans. Elle fabrique également des composants
pour ses moteurs Trent 900 et Trent 1000, utilisés dans les avions Airbus A380 et A320, Boeing 787 et
Bombardier Challenger 300. L’entreprise investira 10 millions de dollars américains d’ici 2015.
Aernnova, cette entreprise d’origine espagnole, anciennement Gamesa, a une usine de composants
aéronautiques et de montage de structures depuis février 2009 à Querétaro, dont l’implantation a
nécessité un investissement de 14 millions de dollars américains. En juin 2011, elle a annoncé la
création d’une deuxième usine pour la fabrication de structures en matériaux composites, qui a amorcé
ses activités en 2012.
General Electric Infrastructure a fait un investissement de 20 millions de dollars américains dans
l’agrandissement de son Centro de Ingeniería Avanzada en Turbomáquinas (CIAT-GE IQ). Ce centre
fournit des services d’ingénierie à GE Énergie et à GE Aviation et est l’un des six centres de ce type de GE
dans le monde. Le GE IQ contribue à la conception de la nouvelle turbine de haute performance GEnx,
utilisée dans le Boeing 787, et de composants pour le Boeing 777. Une deuxième phase d’investissement
de 20 millions de dollars américains est envisagée (2015). Le centre héberge 1 300 ingénieurs.
Triumph a investit 208 millions de dollars américains dans l’État de Zacatecas pour la conception,
l’ingénierie, la fabrication et la réparation de composants aéronautiques.
Hawker Beechcraft, cette entreprise américaine a annoncé en février 2011 un investissement de 108,2
millions de dollars américains pour la fabrication et l’assemblage de structures et la vente d’avions
commerciaux. Elle a installé sa nouvelle usine à Chihuahua, capitale de l’État du même nom. Selon
l’entreprise, cette usine générera 600 nouveaux emplois dans la région.
Eaton Corporation a ses propres filiales à Tijuana et en Baja California. A partir de la production de
composants hydrauliques et mécaniques, avec une forte spécialisation dans l’industrie automobile et
mécanique, Eaton s’est petit à petit étendue à l’industrie aérospatiale.
Honeywell a déplacé une grande partie de ses usines aéronautiques à Chihuahua, au nord du Mexique,
où doivent être fabriqués des aubes de turbine et des engrenages. Le centre de développement de
Honeywell se trouve à Mexicali, dans la région de Baja California.
Goodrich Corporation est une des entreprises pionnières dans l’industrie aéronautique au Mexique. À
Guaymas, dans l’état de Sonora, elle se spécialise dans la fabrication d’aubes de turbines et a formé le
cluster des composants de turbines à Sonora. Fabrication d’aubes rotatives (« blades ») et d’aubes fixes («
vanes »). Son principal client est Rolls Royce.
74
Se développer et investir au Mexique
Acteurs français
À la suite de la visite au Mexique du président Sarkozy en mars 2009, le gouvernement français a décidé
d’étendre sa présence et d’augmenter son influence dans le secteur aéronautique au Mexique en
soutenant des programmes de formation de personnel et de développement technologique et en
favorisant des alliances stratégiques entre des PME mexicaines et françaises.
Daher-Socata est la première entreprise à produire des composants aéronautiques en matières
composites au Mexique, et la première dans le segment aéro-structures de la région. Airbus est le
principal client avec des pièces spécifiques pour l’avion A380.
EADS opère au Mexique via un bureau de représentation dans la ville de Mexico city. La filiale ATR est
également implantée dans la capitale, un site Eurocopter à Querétaro et enfin Cassidian est présent
avec la fourniture de systèmes de sécurité.
•Eurocopter: Eurocopter est présent sur le marché mexicain depuis 1964, date à laquelle les premiers
hélicoptères Alouette ont rejoint les forces aériennes mexicaines et l’unité de transport aérien de la
présidence de la République. Eurocopter possède un atelier de maintenance des hélicoptères dans
l’Aéroport de la vile de Mexico et à Querétaro se trouve le site de production des cônes de queue, des
stabilisateurs verticaux et des structures pour portes d’avions de ligne fabriquées par le Groupe pour le
compte d’Airbus. En octobre 2011, Eurocopter a amorcé la construction de sa première usine dans le
parc aérospatial de Querétaro avec un investissement initial de 100 millions de dollars américains
générant dans cette phase initiale une centaine d’emplois hautement spécialisés. À plus long terme, les
investissements devraient atteindre 550 millions de dollars américains et l’usine est devenue la seule
source de production de stabilisateurs et de portes d’avion qui seront intégrés dans les chaînes
d’assemblage d’Eurocopter en Europe. L’entreprise a amorcé un programme de coopération avec
l’Université nationale d’aéronautique de Querétaro pour la formation d’employés spécialisés, dont le
nombre devait atteindre 180 en 2012.
Latécoère: Le Groupe s’installe à Hermosillo dans l’état de Sonora, avec un démarrage de la production
prévu début 2014. Sur la base des prévisions de cadence annoncées par les constructeurs, le site devrait
employer environ 400 personnes à l’horizon 2015. Latécoère est un groupe international partenaire de «
rang 1 » des grands avionneurs mondiaux (Airbus, Boeing, Bombardier, Dassault, Embraer). Latécoère
intervient dans tous les segments de l’aéronautique (avions commerciaux, régionaux, d’affaires et
militaires), dans trois domaines d’activités :
•aérostructures (tronçons de fuselage et portes) ;
•systèmes d’interconnexion (câblage, meubles électriques et équipements embarqués);
•ingénierie et services.
Le Mexique sera un site de tronçons de fuselage.
Radiall: Sur son site de production à Sonora, Radiall produit des composants électroniques pour
l’aéronautique. Depuis son installation en 2000 et l’agrandissement de son site de production en 2007, le
groupe Radiall fabrique des connecteurs multi-signal, complexes, et pour fibre optique ; il assemble des
composants électroniques; et possède un centre de manufacture pour des procédés de surface.
75
Safran: est l’entreprise étrangère du secteur aéronautique qui a réalisé les investissements les plus
importants au Mexique. L’entreprise française possède actuellement neuf usines (dont 8 unités de
production) situées dans quatre États (Querétaro, Chihuahua, Tamaulipas et Mexico), où travaillent
environ 4 000 personnes. Leurs principales activités comprennent la maintenance aéronautique, la
production d’équipements aéronautiques (câblages, trains d’atterrissage), la maintenance des moteurs
CFM mais aussi des solutions biométriques et smart cards.
Les usines situées à Querétaro sont:
•SAMES (Snecma America Engine Services): pièces pour moteurs CFM56 (depuis 2008);
•Messier Services America : entretien de trains d’atterrissage (depuis 2007);
•Snecma : production de pièces de précision en titane et alliages de nickel pour turbines (depuis 2009);
•Messier-Dowty : fabrication de pièces en acier pour trains d’atterrissage (depuis 2009).
En 2011, Safran a annoncé un investissement de 50 millions de dollars américains dans une cinquième
usine qui assurera l’entretien des turbines CFM56.
Son usine de Chihuahua est:
•Labinal : 2 800 employés, montage de systèmes électriques et centre de recherche (depuis 1998).
Les usines de Safran dans d’autres secteurs d’activité:
•Usines de la ville de Reynosa:
- Cinch : fabrication de connecteurs;
- Globe Motors: fabrication de systèmes électriques et d’équipements pour essais industriels.
•Usines à Mexico:
- Sagem Sécurité: systèmes de biométrie (depuis 1994);
- Sagem Orga: cartes intelligentes (depuis 2008).
Zodiac Aerospace qui fabrique des toboggans, des rampes d’évacuation et des barques de sauvetage
pour Airbus et Boeing a agrandi son usine située à Chihuahua depuis cinq ans. Elle possède déjà quatre
divisions dans cette ville : Weber, Amfuel, Icore et Idd, qui génèrent 400 emplois directs. Zodiac a
récemment annoncé un investissement de 25 millions de dollars pour deux projets dans l’Etat de
Chihuahua.
76
Se développer et investir au Mexique
Groupe EADS
Témoignage de Monsieur Fréderic Garcia, PDG EADS México
Histoire d’EADS au Mexique
Le groupe EADS est né en 2000 de la fusion de toute l’industrie
aéronautique française, allemande et d’une partie de l’industrie
aéronautique espagnole. Dans ce cadre-là, il y avait déjà plusieurs
activités du groupe présentes au Mexique depuis de nombreuses
années. Eurocopter est présent au Mexique depuis 30 ans. Airbus,
de son coté, avait fait des ventes au Mexique depuis plus de 25 ans.
L’activité Cassidian Sécurité était également présente depuis 1985
à travers des activités de radiocommunication. Globalement, on
peut dire que le groupe EADS a une présence dans le pays depuis
plus de 30 ans. EADS Mexico fut crée dans les années 2000 lors de
cette fusion.
En tant que CEO d’EADS Mexique mon rôle est bien sûr de couvrir
le Mexique mais également l’Amérique centrale, l’Equateur et le
Pérou. Le Groupe possède trois représentations en Amérique latine
: un au Mexique, un au Brésil et un au Chili. Le rôle des
représentations est de gérer la relation politique avec les autorités
du pays d’une part, de faire également toute la coordination
stratégique de développement du groupe sur la région et ce d’un
point de vue industriel mais également commercial. Et enfin, leur
troisième rôle est d’identifier des opportunités commerciales pour
le groupe.
EADS fait partie du conseil stratégique franco-mexicain ayant pour
mission de formuler des recommandations spécifiques aux
gouvernements afin de relancer et renforcer les relations
économiques entre les deux pays. Je travaille également de près
avec la Chambre de Commerce Française au Mexique. EADS est de
mémoire le premier exportateur français au Mexique.
L’industrie aéronautique au Mexique
L’industrie aéronautique est en train de se développer de manière
significative au Mexique. Si on regarde les sept dernières années,
c’est une industrie qui jouit d’une croissance moyenne de 20% par
an, ce qui est énorme. Il y a 10 ans, le Mexique n’avait aucune
crédibilité au sein de l’industrie aéronautique en tant que telle, et
aujourd’hui il fait partie des pays qui sont observés de près par les
industriels du secteur. L’industrie aéronautique mexicaine
représentait en 2012 30 000 emplois et 6 milliards de dollars en
termes d’exportation directe pour le Mexique. C’est donc une
industrie qui commence à s’imposer. Nous-mêmes, EADS, sommes
présents au Mexique ainsi que plusieurs de nos fournisseurs,
notamment Safran mais également des groupes comme Daher,
Zodiac, Eaton…il y a donc beaucoup de fournisseurs qui participent
à la croissance de cette industrie. Telle que nous la voyons, l’industrie
aéronautique mexicaine continuera de croître dans les années à
venir. D’une part parce que le Mexique est un pays relativement
compétitif ; aujourd’hui au sein de notre industrie la main d’œuvre
mexicaine est beaucoup plus concurrentielle et prévisible que celle
de la Chine. Il y a quelques années les salaires chinois étaient bien
inférieurs aux salaires mexicains mais ils connaissent aujourd’hui
une telle inflation que personne ne sait ce qui se passera demain. Au
contraire, si on regarde les courbes de salaires au Mexique, il y a
une certaine prévisibilité. Le second facteur de compétitivité du
Mexique est l’expérience que possède le pays dans le secteur
automobile, d’un point de vue industrie et sous-traitance. Cette
expérience lui donne la capacité de développer des sites de
production tout en étant extrêmement rapide, les cycles de
production automobiles étant très courts. Ainsi, les mexicains ont
cultivé cette expertise de mener à bien des cycles de production
industriels très courts et nous pensons que cela peut s’adapter à
l’industrie aéronautique. Une des volontés du pays est d’ailleurs de
développer son industrie aéronautique en utilisant son expérience
automobile. Un grand nombre de personnes ont été formées pour
produire et atteindre une très haute qualité dans le secteur
automobile. Certes, la qualité aéronautique est différente mais cela
donne déjà des bases solides pour construire. Le troisième facteur
important réside dans le fait que l’industrie aéronautique est une
industrie au sein de laquelle on vend en dollars.
77
Or, chez nous, nous produisons essentiellement en euros et c’est
d’ailleurs la problématique majeure de l’industrie aéronautique
européenne. Au-delà des couvertures de change traditionnelles de
nos industries, la manière de couvrir cette problématique est
d’essayer de réorienter une partie de l’activité en zone dollars. La
vraie question est, est-ce que le Mexique est une zone dollars ?
Est-ce-que le peso est une monnaie liée au dollars ou pas ? Ce que
nous avons constaté depuis les années 2000 c’est qu’il y a une très
forte corrélation du peso et du dollar car l’économie mexicaine est
liée à plus de 80% de ses exportations à l’économie américaine.
Ainsi, il y a une tendance à dire depuis 2006-2007, que le Mexique
est un pays zone dollars. Compte tenu du NAFTA, de sa capacité de
production, de cette corrélation dollars, c’est le pays sur lequel il faut
miser pour l’industrie aéronautique. Voila ce qui a poussé cette
industrie à croître et aujourd’hui nos analyses nous amènent à
penser qu’elle continuera à se développer. Le Brésil par exemple qui
produit des avions, possède moins de manufactures dans
l’aéronautique que le Mexique. Le Mexique a su développer ce tissu
de sous-traitance alors que le Brésil, lui, sous-traite à l’extérieur de
son pays. Pour toutes ces raisons, l’industrie aéronautique
mexicaine est, de notre point de vue, un secteur sur lequel les
sociétés européennes doivent s’implanter.
Le Mexique
Le Mexique n’a pas encore de centre de recherche et développement
très avancé ; pour l’instant l’industrie est encore très orientée sur la
production. Mais il y a des exceptions, par exemple GE, grand
fournisseur de moteurs d’avions qui possède un centre d’ingénierie
de 1 500 ingénieurs à Querétaro. Le président mexicain a décidé
dans son plan de développement national d’investir 1% du PIB sur la
recherche et développement ; à terme il y aura des conséquences
positives sur l’innovation. De plus, le marché mexicain est un
marché qui crée une quantité significative d’ingénieurs tous les ans.
Ils n’ont peut-être pas les standards des ingénieurs que l’on trouve en
France sur la partie recherche et développement et sur la partie
conception, néanmoins ils sont d’excellents techniciens en termes de
production. Nous avons constaté que le gouvernement mexicain, que
ce soit au niveau fédéral ou local dans les états, fait énormément
d’efforts depuis des années en termes d’investissement pour le
développement d’universités ou de centres de formation. D’un point
de vue général, je dirais que la main d’œuvre mexicaine est une
main d’œuvre extrêmement productive qu’il faut bien sûr former et
c’est une main-d’œuvre de qualité. Le Mexique est pour nous un pays
sur lequel on a de grandes ambitions d’un point de vue industriel.
Concernant la présence française au Mexique, on observe que
78
Se développer et investir au Mexique
pratiquement tous les grands groupes y sont présents. Pour les PME,
la difficulté au Mexique, réside dans la courbe d’apprentissage du
pays qui est une courbe d’apprentissage d’au moins 2 à 3 ans.
Apprentissage en termes de connaissance du contexte local, de la
culture managériale, d’organisation des équipes de travail… Ce que
l’on constate dans l’environnement des affaires ici, c’est que très
rares sont les sociétés qui n’ont pas eu de succès au Mexique ; mises à
part celles qui ont fait un pari de très court terme. Se dire « on reste
un ou deux ans et au bout de deux ans on ferme si ça n’a pas réussi »,
c’est le gage d’un échec assuré. Par contre, quand on s’inscrit sur du
moyen terme, 3 à 4 ans, on se donne toutes les chances de réussir.
L’évolution du pays sur les dix dernières années est incroyable,
extrêmement positive. Quand on vit au Mexique, le vrai danger pour
les européens, c’est qu’ils n’aient plus envie de repartir! C’est à dire
que quand on a une capacité de travail, un minimum de formation et
de la volonté, on a certainement beaucoup plus d’opportunités de se
développer et de réussir ici au Mexique. C’est le constat que je fais.
En une phrase, le Mexique aujourd’hui est un pays dans lequel on est
capable, à partir d’un champ de cactus, de construire une usine qui
va produire des portes d’Airbus en moins de 12 mois. C’est ça le
Mexique de nos jours!
79
Secteur Agroalimentaire
I - Analyse générale
Au Mexique, comme dans les autres pays émergents, les habitudes de consommation de la population
évoluent rapidement, et l’agriculture, encore à deux vitesses, puisqu’elle reste largement familiale, va
devoir s’adapter aux changements. Cette évolution constitue un atout pour les entreprises françaises qui
devraient être en mesure d’augmenter leur présence au Mexique. La stabilité économique du pays et
l’attrait de certains produits français devraient permettre de maintenir, dans le secteur agroalimentaire, une certaine stabilité des flux commerciaux entre la France et le Mexique. Ces flux sont
caractérisés en grande partie par l’importation de produits gourmets (vin, épicerie fine…), d’ingrédients
alimentaires et de machines et équipements agricoles, en particulier les serres.
L’élevage animalier
Elevage bovin
Le Mexique est le 6ième producteur de viande de bœuf au monde. L’élevage bovin est une des
principales activités agricoles du Mexique. Le Mexique produit environ 1.8 millions de tonnes par an de
viande bovine, 8.8 millions d’animaux sur pieds et près de 11 milliards de litres de lait.
Le cheptel bovin est d’environ 33 millions de têtes dont plus de 30 millions de bovins à viande et près de
2.5 millions de vaches laitières. La croissance est constante, mais modérée puisque le cheptel était de
30.5 millions de têtes en 2000. Près de 50 races sont présentes au Mexique, en particulier Charolais,
Criollo Mexicano, Holstein, Lidia, Limousin, Simmental, Suisse américain, Suisse européen. La
tendance est à la hausse pour Angus et Jersey, zébus (Brahman et Gyr) et les croisements (Beefmaster,
Brangus, et Simbrah).
Les principaux Etats producteurs de viande bovine sont : Veracruz (13.4%), Jalisco (11.4%), Chiapas
(5.5%), Sonora (5.1%) et Chihuahua (4.9%). Il existe dans le pays 44 unions de producteurs bovins
présentes au niveau national et régional et 1 500 associations. Elles sont regroupées sous la CNOG
(Confédération Nationale des Organisations d’Eleveurs Bovins).
Cheptel bovin au Mexique
> 2 millions têtes
> 1 million têtes
> 500 000 têtes
< 500 000 têtes
Source: Ubifrance d’après CNOG
80
Se développer et investir au Mexique
Elevage de volailles
Le Mexique est le 4ième producteur de viande de volaille au monde. Il y a plus de 500 millions
de volailles au Mexique dont 320 millions de poulets et près de 185 millions de poules pondeuses.
Les principales races sont Ross, Hy-Bro et Cobbs pour la production de viande et Babcok et Hy Line
pour la ponte. Il existe en plus près de 40 millions de poules d’arrière-cour de races croisées telles
que Rhode Island, Plymouth Rock Barrada, New Hampshire et Criolla.
Elevage de volailles au Mexique
> 100 millions têtes
> 30 millions têtes
> 20 millions têtes
> 10 millions têtes
< 10 millions têtes
Source: Ubifrance d’après SAGARPA- 2 - ©
Le secteur se caractérise par une forte intégration des acteurs avec une présence de quelques
groupes très puissants. Les grands groupes vont de l’élevage de poulets à la fabrication de viande.
Dix Etats produisent les trois-quarts de la viande de poulet du pays.
L’Etat de Veracruz se caractérise par le fort développement d’unités de production de taille
moyenne alors que l’État de Jalisco (historiquement 1er producteur) intègre surtout des petites
et moyennes unités. Les États de Durango, Aguascalientes et Sinaloa sont ceux qui ont connu
le plus fort développement. Le Mexique est le 5ième producteur mondial d’œufs avec plus
de 2.7 millions de tonnes par an.
81
Elevage porcin
Le Mexique est le 17ième producteur mondial de viande de porc. Le cheptel porcin est d’environ 15.4
millions de têtes. Il y a principalement 5 races pures au Mexique (majoritairement Landrace et Yorkshire
puis Durco, Hampshire et Petrain) et des races créoles. La production se concentre de plus en plus autour
de deux États: le Sonora, dont la production est principalement destinée à l’export, et Jalisco dont la
production est essentiellement destinée au marché national. Le Mexique produit annuellement près de
1.2 millions de tonnes de viandes porcines.
Cheptel porcin au Mexique
> 2 millions têtes
> 1 millions têtes
> 700 000 têtes
< 700 000 têtes
Source: Ubifrance d’après SAGARPA
Autres élevages
Le cheptel ovin, en forte croissance, est de près de 8 millions de têtes. Les principales zones d’élevage
sont les États d’Hidalgo, Mexico, Oaxaca, Veracruz, San Luis Potosi et Puebla. Le cheptel caprin est plus
ou moins constant autour de 9 millions de têtes. Les principales zones d’élevage sont les États de Puebla,
Oaxaca, Guerrero, Coahuila, San Luis Potosi, Zacatecas et Guanajuato.
82
Se développer et investir au Mexique
La filière laitière au Mexique
Le Mexique est le 15ième producteur mondial et le 8ième consommateur de produits laitiers. Il a produit
10.7 millions de tonnes de lait en 2011 pour un prix d’environ 30 centimes d’euros le litre. Un mexicain
consomme en moyenne 100 litres de produits laitiers par an. L’augmentation de la production (+4%
depuis 2007) permet de réduire le déficit commercial, cependant, le Mexique reste dépendant de ses
importations de lait en poudre avec environ 221 000 tonnes par an en provenance des Etats-Unis, du
Canada et de la Nouvelle-Zélande (les laits en poudre transitent en général par les Etats-Unis). Les
importations de lait liquide en 2011, pour une valeur de 21.3 millions d’euros (environ 1 milliard de
litres), provenaient à 85% des Etats-Unis; la France arrive en 5ième position avec 42 000 euros.
L’élevage laitier
Les principaux États producteurs sont Jalisco, Coahuila, Durango et Chihuahua. Le cheptel laitier est
principalement de race Holstein. La région centrale (Jalisco, Guanajuato, état de Mexico, Hidalgo,
Puebla) produit 37.6% du lait ; la région Lagunera (Coahuila et Durango) produit 21% ; Chihuahua
produit 9.2% et la région tropicale (Veracruz, Chiapas, Tabasco, Oaxaca, Campeche, Tamaulipas)
13.3%. Les éleveurs spécifiquement laitiers sont au nombre de 200 000 et possèdent un cheptel moyen
de 12 têtes. Il existe par ailleurs de très grandes exploitations de plus de 10 000 têtes. Il y a 780 000
unités de production et 300 industriels laitiers. La production moyenne au Mexique est de 4.5 litres par
vache et par jour.
Cheptel bovin lait au Mexique
La Laguna
> 200 000 têtes
> 100 000 têtes
> 50 000 têtes
> 15 000 têtes
< 15 000 têtes
Source: Ubifrance d’après CNOG
La filière laitière est une des seules filières impliquant l’organisation de nombreux éleveurs et
transformateurs sous forme de coopératives de production ou d’achats d’équipements et intrants.
83
La transformation des produits laitiers
La production industrielle de produits laitiers a connu une croissance supérieure à celle de la population
en raison de l’augmentation du niveau de vie, du développement de nouveaux produits et de la
croissance des exportations. Depuis 10 ans, la croissance moyenne annuelle des fabrications de produits
laitiers est de l’ordre de 6% par an. La valeur de la production en 2011 a atteint près d’un milliard de
pesos (soit 60 millions d’euros). L’industrie utilise 8.8 milliards des 10.7 milliards de litres de lait
produits par an et emploie plus de 80 000 personnes de manière directe et 390 000 de manière
indirecte. Le pays produit près de 100 000 tonnes de beurre et 170 000 tonnes de fromage.
*Les importations de produits laitiers peuvent bénéficier de quotas d’importation sans droits
de douane (en particulier pour les produits entrant dans la transformation laitière nationale).
Hors quotas, les droits de douane pour les produits originaires de l’UE, sont de 10% pour le
lait liquide et lactosérums et de 20% à 128% pour les fromages (les plus taxés étant ceux à
pâte molle, frais et fondus).
La filière végétale
Le Mexique possède une superficie totale de près de 2 millions de km². La surface agricole utile du pays
est de 52.3 millions d´hectares (MHa) dont 27.5 sont effectivement cultivés et 24.8 sont arables. La
surface agricole équipée pour l´irrigation est, quant à elle, de 6.3 MHa dont 5.3 le sont effectivement.
L’agriculture représente 3.5% du PIB mexicain. Elle emploie plus de 13% de la population active, soit 5.7
millions de personnes travaillant dans 4 millions d’unités de production.
Au Mexique, environ 15% des producteurs sont compétitifs et font partie d’un secteur commercial
hautement capitalisé, 35% sont en transition et 50% sont sur un modèle d´agriculture familiale
d´autoconsommation. Le gouvernement mexicain a mis en place une politique ambitieuse de mise à
niveau des secteurs agricoles et agroalimentaires en lançant de nombreux programmes. Le budget 2012
du Ministère de l´agriculture au Mexique était de près de 72 milliards de pesos, soit plus de 4 milliards
d’euros.
La filière viticole
La production de vins au Mexique est de près de 18 millions de litres par an pour un chiffre d’affaires
d’environ 30 millions d’euros. Le Mexique compte 4 000 hectares de vigne pour vinification (surface qui
devrait atteindre 12 000 hectares en 2020), avec pour principales zones de production la Basse
Californie (85%), Querétaro (6%) et Coahuila (4%). Le vin mexicain connaît un fort développement de
sa consommation nationale et son exportation augmente. Il y aurait actuellement 2 millions de
mexicains qui consomment du vin dont 80% une fois par semaine et 15% tous les jours. 30% de la
production part au Japon, 25% aux Etats-Unis et 3% vers la France.
84
Se développer et investir au Mexique
La production nationale de vin au Mexique
Source: Ubifrance Mexique
SURFACE VITICOLE TOTALE:
•4 000 hectares
(sur 50 000 ha de cultures de raisins)
PRODUCTION:
•Près de 2 millions de caisses
(18 millions de litres)
CEPAGES:
•Principalement 40 cépages, en particulier:
Cabernet Sauvignon, Chardonnay, Merlot,
Cabernet Franc, Sauvignon Blanc, Colombard,
Chenin Blanc, Ruby Cabernet, Zinfandel, Petit
Syrah, Ruby Red, Tempranillo, Nebbiolo, Malbec
•80 % de la production est du vin rouge,
15 % du vin blanc
85
BASSE CALIFORNIE:
La région viticole la plus importante du pays. Les propriétés
climatiques, semblables à celles de la Méditerranée, sont favorables
à la viticulture;
o 85 % de la production nationale;
o Plus de 60 producteurs, dont la moitié en sous-traitance;
•3 grands producteurs: 82% de la production de la région;
•3 producteurs moyens: 12% de la production de la région;
•25 petits producteurs: 5% de la production;
•Plus de 30 micro-producteurs: 1% de la production;
o 3000 Ha de vignes viticoles et une centaine de variétés de vignes
(40 utilisées);
•Valle de Guadalupe (près de 1700 Ha), Santo Tomas (environ 250
Ha), San Vicente (plus de 600 Ha), Uruapan, Valle de Calafia,
Tecate, Tijuana, San Antonio de la Minas…
•14 producteurs de plus de 50 Ha: 46% des cultures;
•22 producteurs de plus de 20 Ha: 28% des cultures;
•132 producteurs de moins de 20 Ha: 26% des cultures.
QUERETARO:
o La vallée viticole la plus au sud de l’hémisphère nord avec des sols
calcaires d’argile et de sable et des sous-sols volcaniques, un climat
tempéré et des pluies abondantes de juin à septembre;
o 6 % de la production nationale. 4 producteurs;
o 500 Ha de vignes. San Juan del Rio, Tequisquiapan, Ezequiel
Montes.
COAHUILA:
o La zone viticole la plus ancienne du continent américain : région
de Parras (1597);
o 4 % de la production nationale; 2 producteurs. 400 Ha de vignes
viticoles.
ZACATECAS:
o 3 % de la production nationale; 2 producteurs. 300 Ha de vignes
viticoles.
AGUASCALIENTES:
o 2 % de la production nationale; 4 producteurs. 200 Ha de vignes
viticoles.
86
Se développer et investir au Mexique
II - Tendances
Viande
La consommation de produits carnés reste limitée au Mexique. Un mexicain
consomme en moyenne 55 Kg de viande par an (contre 87 Kg en France),
principalement du poulet (24 Kg contre 25 Kg en France), mais aussi du porc 16 Kg
(contre 32 Kg en France) et du bœuf (15 Kg contre 25 Kg en France). C’est l’un des plus
importants consommateurs d’œufs au monde avec 22.8 Kg par an et par habitant. Il
reste petit consommateur de produits de la mer (7 Kg/an/hab.).
Lait
La filière laitière devrait connaître une croissance soutenue avec une production
prévue de 14.2 milliards de litres de lait en 2025 (croissance annuelle de 1.7%) pour
une demande de 18.2 milliards de litres destinés à une population de 126 millions
d’habitants. L’industrie laitière représente près de 1/5 du PIB agricole et croît de façon
importante (+44% en 10 ans contre +15% de croissance de la production de lait cru),
d’où l’importance pour le Mexique de compenser ce déficit via l’importation de lait en
poudre. On s’attend à une augmentation des importations de produits laitiers et de
machines pour combler la demande.
Production laitière en tonnes au Mexique
Lait liquide
Lait en poudre
Crème
Yaourt
Autres
2%
2%
6%
4%
86%
Source: Ubifrance d’après INEGI
Végétal
Il existe aujourd’hui 58 produits agricoles pour lesquels le Mexique fait partie des 10
plus grands producteurs mondiaux.
En ce qui concerne les fruits, le Mexique est le 1er producteur mondial d´avocats, le
2ième de citrons et de noix, le 3ième de pamplemousses, le 5ième de papayes,
mangues et oranges, le 6ième producteur de fraises, le 7ième de framboises, le 8ième
de noix de coco, le 9ième d’ananas et le 10ième de melons et bananes.
Pour ce qui est des légumes, le Mexique est le 2ième producteur mondial de piments
verts et poivrons, le 4ième d´asperges, le 6ième de choux-fleurs et de haricots, le
7ième de courgettes, le 9ième d’oignons et le 10ième de tomates.
Le Mexique se distingue comme un grand producteur et exportateur de grandes
cultures et de cultures industrielles. Il est le 3ième producteur mondial de sorgho, le
4ième de maïs, le 5ième de canne à sucre et le 9ième de café vert. Le secteur de
l´agriculture protégée est également très important avec plus de 20 000 Ha. Le pays
est l´un des trois premiers marchés mondiaux de serres agricoles. On estime que le
Mexique se situera en 2ième position dans les dix années à venir. Les principales
cultures en agriculture protégée sont les tomates (70%), les piments et poivrons (16%)
et concombres (10%).
Les exportations de produits agroalimentaires du pays ont augmenté de 122% entre
2000 et 2010, passant de 8.2 à 18.2 milliards de dollars. En 2011, la valeur des
exportations dans ce secteur a été de 22.95 milliards de dollars, un niveau record. Le
pays se classe comme le 12ième exportateur dans le domaine. Selon le Ministère de
l’Agriculture, SAGARPA, la valeur des ventes à l’international dépassera les 23
milliards de dollars en 2012.
87
Vin
Selon une étude du conseil mexicain vitivinicole (CMV), la consommation de vins mexicains devrait
être multipliée par trois d’ici 2020. Les campagnes de promotion des vins mexicains se développent et
devraient permettre une croissance importante, passant de 65 millions de litres consommés entre 2000
et 2010 à 200 millions pour les dix années suivantes. Ces trois dernières années, la consommation
annuelle de vins par personne est passée de 350 ml à 600 ml. Elle devrait être de 2 litres par an en 2020.
La culture de la vigne au Mexique est de 4 000 ha et devrait atteindre 12 000 ha d’ici 5 ans. En 2012 la
France était à la seconde place en tant que fournisseur de vins au Mexique.
Importations de vins en valeur (1000 EUR)
Pays
2008
2009
Espagne
39 378
32 390
France
25 294
17 634
Chili
23 679
21 569
Italie
11 719
10 880
Argentine
Monde
88
2010
2011
2012
PDM
37 906
43 268
45 845
30.19%
19 300
23 605
27 138
18.3%
25 346
26 294
26 280
17.7%
12 636
15 381
19 987
13.5%
9.3%
8 794
9 738
11 613
12 965
13 816
123 548
102 805
121 747
134 937
148 304
Se développer et investir au Mexique
III - Opportunités
Compte tenu de l’évolution de l’agriculture mexicaine et des objectifs gouvernementaux
(modernisation, amélioration des infrastructures, structuration des filières, augmentation des
rendements), les entreprises françaises devraient pouvoir trouver leur place en misant sur leur expertise
technique, par exemple, dans le secteur des machines de travail du sol (machines complémentaires et
pièces d’usure) ou dans la modernisation du réseau d’irrigation, au cœur des priorités de développement
du secteur agricole. Dans le domaine de l’alimentation, l’image de la France est très positive ; nos
entreprises doivent l’entretenir pour maintenir leur position.
Que ce soit dans l’élevage (génétique, produits vétérinaires), les cultures végétales (serres plastiques
high-tech), l’industrie agroalimentaire (équipements pour la chaîne du froid, ingrédients aromatisants),
ou l’alimentation elle-même (produits gourmets), c’est bien par son haut niveau de technicité que la
France se démarque au Mexique.
L’alimentation animale
Le Mexique produit près de 4% de l’alimentation animale mondiale avec 28 millions de tonnes par an et
une capacité de production de 35 millions de tonnes. C’est le 4ième producteur en Amérique après les
Etats-Unis (146 millions de tonnes), le Brésil (61 millions de tonnes) et le Canada (30 millions de
tonnes) et le 6ième au niveau mondial. La consommation d’aliments pour animaux de compagnie est
portée par la production nationale qui croît, passant de 705 400 tonnes en 2009 à 786 000 tonnes en
2011 alors que les importations diminuent, passant de 54 200 tonnes en 2009 à 20 000 tonnes en 2011.
Les exportations sont de l’ordre de 18 000 tonnes par an. Afin de nourrir 506 millions de volailles, 33
millions de bovins et 15 millions de porcins, l’industrie de l’alimentation animale au Mexique compte
environ 420 installations, dont 265 sont des sociétés intégrées (produisant 18.5 millions de tonnes par
an pour une valeur de 6.3 milliards de dollars) et 155 sont commerciales (produisant 11 millions de
tonnes par an pour une valeur de 3.7 milliards de dollars). Cette industrie occupe 268 000 emplois.
Production d’alimentation animale par type d’industrie au Mexique
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Aviculture
Porcin
Bovin à
viande
Commercial
Bovin laitier
Aquaculture
Animaux
de compagnie
Autres
Intégrée
Source: CONAFAB
89
Destination des aliments composés
1%
3%
4%
12%
Aviculture
Porcins
49%
16%
Vaches laitieres
Bovins à viande
Animaux de compagnie
Aquaculture
Autres
15%
La participation des industries intégrées était
croissante de 1980 à 1995, passant de 30% à 70%,
elle diminue à nouveau puisque sa participation
est actuellement de 63%. Les filières les plus
intégrées sont la filière volaille et la filière de
viande bovine. L’aquaculture et la filière pour les
animaux de compagnie sont dominées par des
compagnies commerciales. Près de la moitié de la
production d’aliments pour animaux est destinée à
la filière volaille.
Source: CONAFAB
Place de la France et opportunités
La France est très bien représentée puisque Malta Cleyton, le premier producteur mexicain d’aliments
pour bétail, est une filiale du groupe Invivo et plusieurs autres entreprises françaises ont créé des filiales
sur place dont Euronutec, fabricant de prémix, filiale du groupe CCPA et SPF Diana qui fabrique des
facteurs d’appétence. D’autres sociétés connaissent d’importants courants d’affaires avec le Mexique au
travers d’agents ou distributeurs. La France exporte de plus en plus dans ce secteur, soit actuellement
environ 25 millions d’euros. C’est le second fournisseur après les Etats-Unis. Le marché est encore
ouvert, en particulier aux compléments médicamentés et à toute technologie permettant d’améliorer la
productivité et la rentabilité.
Importations et consommation de matières premières
Les importations, de l’ordre de 790 millions d’euros, dont 180 millions d’euros de préparations pour
l’alimentation animale, sont légèrement en baisse en raison de la diminution des importations des
aliments pour animaux de compagnie qui sont passées de plus de 200 000 tonnes en 2003 à moins
de 50 000 tonnes actuellement.
Consomation matières premières alimentation animale au Mexique (millions de tonnes)
10
8
6
4
2
0
Sorgho
Maïs
Importé
Pates protéinées
Autres*
National
Autres*: sous-produits du blé, maïs, vitamines, minéraux... Source : CONAFAB
La consommation annuelle de matières premières est de l’ordre de 18 millions de tonnes de céréales
fourragères, 5.6 millions de tonnes de pâtes protéiniques et 4.8 millions de tonnes d’autres intrants. 53%
des matières premières sont importées dont 54% pour les céréales fourragères, 46% des pâtes
oléagineuses et 54% des autres intrants.
90
Se développer et investir au Mexique
Les engrais et pesticides
L’Amérique demeure une région clé pour la demande d’engrais, elle est cependant caractérisée par d’importantes lacunes en matière de
production d’engrais. Bien que le Canada soit un grand exportateur, notamment de potasse, les Etats-Unis continuent à maintenir un
surplus de production, tandis que d’autres pays d’Amérique latine sont importateurs des trois types de nutriments. L’Amérique du Nord est
le plus grand producteur régional et exportateur mondial d’engrais, et le deuxième plus grand consommateur. L’Asie est le plus grand
marché d’engrais, mais l’Amérique latine a les taux de croissance les plus élevés. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, la demande d’engrais en Amérique latine augmentera de 17.6% entre 2011 et 2015. Plus précisément, la demande de
l’Argentine devrait augmenter de 3% par an entre 2010 et 2015. Celle du Brésil, l’un des marchés les plus dynamiques au monde devrait
augmenter de 8% d’ici 2015.
Les exportations françaises de semences sont croissantes, la France est le 6ième fournisseur du Mexique avec 9.3 millions d’euros. La
France se maintient depuis 2009 comme le 3ième fournisseur de pesticides, insecticides, herbicides, … du Mexique avec des exportations
s’élevant à 18.8 millions d’euros en 2011.
Balance de la production et de la consommation d’engrais en kg/ha, LHS et en tonnes (’000 tonnes nutrients)
15 000 000
10 000 000
5 000 000
0
-5 000 000
2002
2003
2004
2005
2006
Argentine
Brésil
Canada
Mexique
États-Unis
2007
2008
2009
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
-10 000 000
Argentine
Brésil
Canada
Mexique
États-Unis
Source: BMI, FAO, World Bank
Les machines agricoles
Le marché des machines agricoles sur le continent Américain connaît une croissance soutenue provenant principalement des grands
acteurs agricoles comme le Brésil et l’Argentine. Le développement du secteur se poursuit au Mexique et les opportunités sont nombreuses
pour les entreprises françaises notamment en matière d´équipements pour serres, de machines pour le travail du sol, d’équipement pour le
tri et calibrage, de semences, pesticides et globalement de technification des cultures.
En 2011, le Mexique a importé 2.46 milliards d’euros de matériel agricole, serres et intrants, ce qui en fait le 2ième importateur d´Amérique
latine derrière le Brésil et l´un des principaux importateurs mondiaux. La France est le 2ième fournisseur de machines agricoles pour le
travail du sol (1.9 millions d’euros), le 9ième fournisseur de tracteurs (2.2 millions d’euros) et l’un des premiers fournisseurs de serres
agricoles (36 millions d’euros) du Mexique. Le Mexique a par ailleurs importé pour plus de 3.7 millions d’euros de chargeurs et élévateurs
de France.
91
IV - Principaux acteurs
Principaux acteurs dans l’agrobusiness
Entreprise
Sous-secteur
CA (mn USD)
Année Fiscale
Capitalisation
marché (milions
USD)
Employés
Grupo Bimbo
Aliments
et viandes
empaquetés
13 172.2
12/2012
14 182.2
124 606
Gruma
Aliments
et viandes
empaquetés
4 893.2
12/2012
2 791.6
18 787
Industrias
Bachoco
Aliments
et viandes
empaquetés
2 993.6
12/2012
1 707.1
2 495
Grupo Industrial
Maseca
Aliments
et viandes
empaquetés
1 337.0
12/2012
1 526.1
4 118
Grupo Herdez
Aliments
et viandes
empaquetés
853.6
12/2012
1 480.2
6 265
Grupo Bafar
Aliments
et viandes
empaquetés
560.9
12/2012
762.0
9 466
Produits
Personnels
90.6
12/2012
206.2
2 351
Grupo Nutrisa
Source: BMI, Bloomberg
Principaux acteurs français
Pernod Ricard
Danone, leader sur les yaourts avec plus de 40% de parts de marché.
Danone (n°1 mondial des produits laitiers frais et n°2 mondial des eaux embouteillées) est présent au Mexique depuis
1973, et a placé le pays parmi ses 5 marchés prioritaires au monde. Danone, 14 000 employés au Mexique sur 3 de ses 4
métiers (produits laitiers, boissons, nutrition médicale et prochainement nutrition pour bébés). Le groupe compte
principalement deux divisions au Mexique: les produits laitiers frais (près de ¾ des ventes) -l’eau en bouteille (près d’ ¼
des ventes).
L’activité produits laitiers est prise en charge par la filiale ‘Danone de Mexico’, leader sur le marché avec 45% des parts
de marché (devant Lala avec moins de 20%). Les autres concurrents sur ce secteur sont Yoplait et son distributeur Sigma
Alimentos, ainsi que Nestlé et Alpura. Son usine de produits laitiers à Irapuato est parmi les plus grandes usines du
groupe au monde, créée en 1995, une des premières à avoir été fabriquée sous un système évolutif permettant de passer
de 40 000 tonnes de productions il y a 15 ans à plus de 350 000 tonnes actuellement et des objectifs de plus de 600 000
tonnes avant 2020. Danone a également créé à Irapuato le plus grand centre de distribution de produits laitiers frais
d’Amérique Latine avec plus de 10 000 m2 et une capacité de 8.5 millions de palettes /an et 45 destinations au Mexique
et au Guatemala. L’activité eau, au travers de la filiale Bonafont, se divise elle-même en deux catégories : l’eau en
bouteille, leader national avec une production de 1 300 millions de litres par an, et l’eau en bonbonne, 2 500 millions
de litre par an.
Le chiffre d’affaire de Danone au Mexique est d’environ un milliard d’euros. Depuis le Mexique, Danone couvre également
l’Amérique centrale.
Le groupe Danone mène des actions de responsabilité sociale intéressants au Mexique avec :
•Le projet « Margarita » : ferme pilote au bénéfice de 300 petits producteurs (600 à court terme), pour les faire passer de
petits producteurs à entrepreneurs.
•Le projet « Semilla » : Distribution au porte à porte de produits Danone , au bénéfice de 4 000 mères célibataires de
niveau socio-économique bas, leur permettant de passer d’un travail au noir mal payé à un travail stable, avec
couverture sociale et rémunération plus motivante.
92
Se développer et investir au Mexique
SPF-Diana
Témoignage de Monsieur Antoine Coursault, Directeur géneral SPF México
Expérience VIE
Après avoir effectué deux stages de 6 mois chacun au Mexique, le
pays m’a beaucoup plu! De retour en France, j’ai donc cherche des
VIE dans l’optique de revenir au Mexique ou plus globalement en
Amérique latine. J’ai trouvé cette offre chez SPF-Diana pour
implanter la filiale au Mexique. J’ai tout d’abord eu une formation
de six mois en France puis j’ai été envoyé au Mexique en contrat
VIE, hébergé par la mission économique d’Ubifrance à Mexico. Six
mois plus tard on prit la décision d’installer l’usine à Querétaro, je
suis donc venu m’y installer. Suite à mon VIE, SPF-Diana m’a
proposé de rester et dix ans plus tard je suis toujours là!
On a ici au Mexique, beaucoup d’exemples de jeunes français venus
en stage ou en contrat VIE et qui au final sont restés vivre dans le
pays. Le Mexique offre une qualité de vie vraiment très agréable
notamment par son climat. Le français en général s’adapte très
bien au pays et souvent réussit à atteindre un cadre et un niveau de
vie beaucoup plus intéressants qu’en France . Les opportunités ici
sont foisonnantes et en tant que jeunes on arrive à obtenir plus de
responsabilités qu’en France. Chez SPF-Diana la moyenne d’âge des
patrons de filiales est assez jeune, d’environ 35 ans.
La communauté française ici à Querétaro contrairement à celle de
Mexico, commence tout juste à se structurer. Elle est en forte
croissance avec l’arrivée de grosse sociétés comme Safran,
Michelin, Eurocopter et beaucoup d’autres petites PME implantées
dans la région. On y compte le centre francophone de Querétaro
créé il y environs 5 ans et l’Alliance Française. Ici on trouve deux
types de français. Il y a ceux qui sont implantés là depuis un petit
moment, qui sont quasiment locaux et qui sont là pour longtemps
voire pour toute leur vie. D’un autre côté on a les expatriés qui sont
de passage pour quelques années. La culture mexicaine est au final
assez similaire à notre culture européenne et la langue est facile à
apprendre.
93
Diana et le secteur du « Pet Food » au Mexique
S’appuyant sur plus de 2000 collaborateurs installés dans 23 pays, le
groupe DIANA est spécialisé dans la production et la
commercialisation de solutions sensorielles (appétence, goût,
couleur, texture) et nutritionnelles sur-mesure à partir d’ingrédients
naturels pour les marchés Food, Pet Food, nutraceutique, Aquafeed
et cosmétique. Le Groupe a intégré depuis ses origines les
problématiques de responsabilités sociale et environnementale dans
son «business model» et a formalisé une démarche de progrès pour
un développement durable au cœur de sa stratégie d’entreprise.
Membre du Pacte Mondial des Nations-Unies depuis 2011, Diana
met en œuvre un programme RSE visant à aligner les intérêts de ses
différentes parties prenantes: clients, fournisseurs, collaborateurs,
consommateurs, etc…
La division Pet Food a créé une filiale SPF-DIANA au Mexique en
Novembre 2003. Aujourd’hui DIANA, Pet Food division en Amérique
compte une usine au Canada, trois aux Etats-Unis, une au Mexique,
une au Brésil, une en Argentine et des bureaux commerciaux en
Colombie et au Chili. La stratégie d’implantation à l’international
s’opère en fonction du marché et de la disponibilité des matières
premières. La présence de grands comptes est aussi un facteur de
décision. Au Mexique, tout était présent : des grands comptes et un
marché local en pleine croissance. DIANA a su voir des opportunités
et a donc décidé de s’y installer.
Notre politique est de se positionner près de nos matières premières,
on achète tout en local et essentiellement des produits frais. On
exporte sur l’Amérique centrale mais le gros du marché est au
Mexique.
Au niveau monde les deux grosses zones de croissance pour le
secteur du pet food sont l’Asie du Sud-est et la partie Amérique
latine. Le Mexique est le troisième marché d’Amérique latine
derrière le Brésil et l’Argentine d’où l’intérêt d’une implantation
locale sur le marché. Le marché Pet Food en Amérique Latine a
toujours été en croissance à l’exception d’un petit ralentissement
pendant la crise 2009-2010 et qui connait une croissance annuelle à
deux chiffres, mais plus modérés en 2013. Au Mexique on observe
un phénomène de double levier de croissance d’une part dû au
nombre de mexicains qui ont de plus en plus d’animaux domestiques
; ce qui historiquement au Mexique n’était pas le cas il y a encore
quelques années. On sent bien que la société est en train de changer,
on assiste au développement de la classe moyenne, il y a de plus en
plus de personnes célibataires ou sans enfants, les jeunes vivent
seuls et font de plus en plus d’études. D’autre part, de plus en plus de
mexicains utilisent de la nourriture industrielle pour nourrir leurs
animaux. Le taux de pénétration de la nourriture animale industrielle
est encore assez faible au Mexique par rapport aux pays européens ou
aux Etats-Unis où les taux de pénétration sont souvent de 90%.
Constat après dix ans d’investissement
On a bien fait de venir! Aucun regret, le Mexique est ce que l’on
appelle chez nous une succès story. L’usine a été construite
rapidement, les ventes ont suivi avec de nouveaux clients en plus.
Sur les douze derniers mois, la division Pet Food a ouvert une usine
au Canada, une troisième aux Etats-Unis, une en Afrique du Sud, et
une en Russie. Nous souhaitons nous positionner toujours au plus
près de nos clients, c’est un business model qui marche bien et qu’on
s’efforce de dupliquer.
Au niveau des matières premières, on a une très bonne relation avec
nos fournisseurs, les relations sont très cordiales et professionnelles.
Le Mexique est un pays d’opportunités pour monter des business, le
marché national et local est très important ; il y a aujourd’hui
environ 120 millions de mexicains et on est juste à côté du marché
américain. La main d’œuvre est bon marché et de bonne qualité. La
notion de travail ici est différente, on rencontre en interne des
difficultés au niveau des qualifications et des compétences des
personnes. Ceci dit il existe des personnes très compétentes au
Mexique avec des différences de salaires très marquées. Aujourd’hui
94
Se développer et investir au Mexique
on cible plutôt des gens qui on un fort potentiel et qu’on va former en
interne et en externe, via des échanges inter-filiales. A partir du
moment où la personne est débrouillarde, motivée et travailleuse on
fait le nécessaire pour combler les lacunes ou les compétences
manquantes.
Le Mexique a énormément évolué de façon positive, il y a toujours de
grosses disparités de salaires et également au niveau de l’éducation ;
la croissance n’est pas forcément encore bien repartie. C’est un pays
en pleine mutation qui a un fort potentiel pour les investissements
étrangers.
Si j’avais un conseil à donner avant de venir s’installer au Mexique,
ce serait de faire de la prospection en local et non depuis l’Europe
pour se rendre compte de la réalité sur place. De plus, au Mexique le
Networking dans le monde des affaires a une place primordiale, il
est nécessaire d’échanger avec des gens qui sont sur place et qui ont
une bonne connaissance du pays et de ses coutumes.
Et enfin le plus important est de savoir se lancer!
Pernod Ricard
Témoignage de Monsieur Cédric Retailleau, Directeur Général Pernod Ricard Mexico
Histoire de Pernod Ricard Mexico
Le groupe Pernod Ricard est le co-leader mondial du marché des vins
et spiritueux. Le groupe s’est formé de la fusion de Pernod et de
Ricard en 1975 et ensuite a pu croître de manière très importante
notamment grâce à des acquisitions externes, parmi lesquelles :
Seagram en 2001 (Chivas, Martell, The Glenlivet), Allied Domecq en
2005 (Ballantine’s, Mumm, Perrier-Jouet, Malibu) et Vin & Sprit en
2008 (Absolut).
En parallèle son implantation au Mexique s’est énormément
développée. Pernod Ricard y est présent depuis 1996 avec un gros
développement à partir de 2005. Au niveau mondial le groupe
compte 19 000 employés dont 1 000 employés au Mexique avec
quatre sites de production et une force de vente répartie sur
l’ensemble du territoire. Pernod Ricard Mexico est leader du marché
en volume avec un portefeuille très complet composé de marques
locales très fortes comme Azteca de Oro, Presidente, Don Pedro sur
lesquelles nous nous appuyons pour faire croitre nos marques
importées comme Absolut, Ballantine’s, Chivas qui nous permettent
d’avoir de très bonnes perspectives de croissance.
Pernod Ricard possède quatre sites de production au Mexique ; un
site en basse Californie où nous produisons des vins mexicains ; un
second site à Hermosillo, dans le nord du pays où nous récoltons les
raisins, et où nous les distillons pour produire par la suite nos
brandys mexicains. Notre troisième site de production se trouve dans
la région de Jalisco où nous produisons la tequila que l’on
commercialise au niveau domestique mais aussi et surtout au niveau
international (Etats-Unis, Russie, Chine…). Enfin, notre quatrième
site de production, le plus important, se situe à Los Reyes à côté de la
ville de Mexico. C’est là que nous faisons vieillir et mettons en
bouteille notre brandy mexicain, Malibu et Kahlúa pour le Mexique
et pour toute l’Amérique centrale ainsi que de nombreuses autres
marques.
Nos résultats au Mexique sont en constante évolution et en très
bonne croissance. Nous appliquons ici la stratégie qui fait le succès
du Groupe au niveau international : La Premiumisation. Nous
vendons des produits de plus en plus premium, des produits de
toujours meilleure qualité avec une marge plus importante. Les
résultats correspondent à nos attentes, sont très satisfaisants et
l’évolution démographique du Mexique avec le développement des
classes moyennes laissent augurer de très bons jours.
Cette année 2013 ne s’annonce pas aussi positive qu’attendu, la
croissance du PIB ayant été fortement revue à la baisse, et ce pour
plusieurs raisons : un nouveau Président, des dépenses publiques «
retenues », des réformes en cours - notamment la réforme fiscale.
Tous ces aspects font que l’année 2013 est un peu compliquée pour
tout ce qui est de la grande consommation au Mexique. Cependant
nous sommes très optimistes pour 2014, et sans aucun doute nous
atteindrons les objectifs que nous nous sommes fixés.
95
Marché du vin et spiritueux au Mexique
Le potentiel du marché mexicain est énorme, 112 millions
d’habitants avec une classe moyenne en pleine croissance.
L’évolution des classes moyennes et le potentiel qu’elles représentent
est complètement en ligne avec notre portefeuille de produits au
Mexique.
L’environnement économique et les législations sont très propices au
développement des affaires au Mexique, il existe une très forte
volonté de collaboration de la part des autorités, soucieuses de
soutenir le développement des investissements étrangers.
En ce qui concerne les ressources humaines au Mexique, les
mexicains sont des gens très disponibles, ils savent travailler en
quantité et qualité. Travailler avec des mexicains est assez facile, ils
sont très ouverts, volontaires, travailleurs et très réceptifs aux
différentes formations que nous pouvons mettre en place. Chez
Pernod Ricard Mexico, nous favorisons énormément la promotion
interne. Nous donnons des opportunités d’accès à des postes
intéressants grâce à un système de formations en interne et nous
observons une évolution assez importante des profils, certains que
nous avons même pu exporter vers d’autres pays.
Un point difficile au niveau des spiritueux au Mexique est le
commerce parallèle. Il y a beaucoup de produits qui entrent dans le
pays illégalement, sans payer toutes les taxes et qui nuisent au
développement des produits domestiques. C’est un problème
principalement lié à la perméabilité des douanes et à la taille du
pays. De plus, la charge fiscale sur les spiritueux est assez
importante, ce qui favorise ce genre de flux.
Pernod Ricard Mexico distribue ses produits au niveau national. Nos
principaux canaux de distribution sont au nombre de trois. Tout
d’abord, nos clients grossistes qui sont des clients historiques et
présents au niveau national. On observe que ce système de
grossistes tend vers une concentration et une consolidation ces
dernières années. Le second segment est celui de la grande
distribution avec des chaines comme Walmart, Soriana, Chedraui
qui sont des acteurs très importants. Le troisième segment, en très
fort développement au Mexique, est celui des «convenience stores »
ou commerces de proximité avec notamment le développement de la
chaîne de magasins Oxxo. Nous avons mis en place chez Pernod
Ricard Mexico, une équipe dédiée à ce segment. Oxxo est un acteur
important, on parle de trois nouveaux magasins par jour au
Mexique. La chaîne possède environ 11 000 points de vente dans le
pays et prend beaucoup de parts de marché aux grossistes et aux
grands magasins.
Du point de vue sécurité, à titre personnel je ne ressens pas le sujet
de la sécurité au Mexique comme un problème. Un travail énorme a
été fait dans la capitale par le gouvernement, afin de rétablir un
climat de sécurité. Dans d’autres régions, notamment dans le nord
du pays, il est vrai que l’on peut parfois être impactés mais rien qui
nous empêche de développer notre activité dans de bonnes
conditions. De plus, il y a une grande expertise ici au Mexique dans
le domaine de la sécurité. Une nouvelle entreprise qui souhaite
s’implanter peut tout à fait se faire aider et conseiller par des
sociétés spécialisées. Nous, Pernod Ricard Mexico, travaillons
notamment avec des sociétés spécialisées et cela se passe très bien.
Mexico est un pays plein d’opportunités, le risque le plus important
que les personnes prennent en venant ici est de vouloir y rester !
96
Se développer et investir au Mexique
97
Secteur Automobile
I - Analyse générale
L’industrie automobile au Mexique a connu un développement considérable, notamment en raison de
la situation géographique privilégiée du pays, des nombreux investissements consentis dans le secteur
ainsi que de l’utilisation de technologies de pointe dans les processus de production. Le Mexique, 8ème
producteur automobile au niveau mondial, s’est surtout spécialisé dans la production de voitures petits
et moyens modèles, ainsi que de camions légers, de pièces de rechange et de moteurs. L’importance de
l’industrie automobile pour l’économie mexicaine est indéniable quand on sait qu’elle représente 3.8%
du produit national brut, un quart des exportations du pays, emploie 20% de la population active et est
également le principal générateur de devises étrangères pour le pays.
L’industrie automobile mexicaine regroupe au total 21 assembleurs de véhicules légers et lourds qui
produisent 50 modèles différents au Mexique. L’industrie s’est regroupée principalement dans 3 régions
: le Nord (avec les Etats de Basse Californie, Sonora, Chihuahua, Coahuila, Nuevo León et Tamaulipas),
le Centre (comprenant les états d’Hidalgo, Puebla, Morelos, Mexico et Tlaxcala) et le Bajio (plus
particulièrement les états de Zacatecas, Jalisco, Aguascalientes, Querétaro et Guanajuato). Ces pôles
automobiles accueillent des chaînes d’assemblage des plus grandes marques de véhicules au monde.
Principales usines de production de véhicules dits légers
Tijuana
Employés: 689
Hermosillo
Employés: 1,430
Ramos Arizpe
Employés: 1,500
Chihuahua
Employés: 3,382
Principales usines de production de poids lourds
Kenworth - Mexicali
(Camions et tracteurs)
Daimler - Saltillo
(Chassis, camions
et tracteurs)
Ramos Arizpe
Employés: 4,200
Navistar - Escobedo
(Chassis, camions et
tracteurs)
Daimler - Garcia, NL
(Chassis, camions et
tracteurs)
Saltillo
Employés: 4,390
Cummins - SLP
(Moteurs)
SLP
Employés: 2,500
Puebla
Employés: 18,668
Aguascalientes
Employés: 6,737
Man - Queretaro
(Camions et tracteurs)
El Salto
Employés: 2,250
Volvo - Queretaro
(Chassis, camions et tracteurs)
Silao
Employés: 5,500
Toluca
Employés: 3,051
Dina - Sahagun
(Chassis et camions)
Hino - Silao
(Camions classe 4,6 & 8)
Civac
Toluca
Employés: 4,617
Employés: 2,300
Daimler - Santiago
Tianguistengo
(Chassis, camions
et tracteurs)
Isuzu - San Martin Tepetlixpan
(Chassis et camions classe 4 & 6)
Source: Promexico
98
Se développer et investir au Mexique
Puebla
(Chassis et camions classe 5)
Scania - Tultitlan
(Chassis, camions
et tracteurs)
Au cours des trois prochaines années, le Mexique atteindra une capacité de production d’environ
3.6 millions de véhicules par an, ou implicitement, plus de 10 000 unités par jour. Des marques comme
Audi, Honda, Mazda et Nissan vont accroître le flux d’investissements au Mexique, positionnant le pays
parmi les dix premiers assembleurs de véhicules au monde, et l’un des plus importants en termes
d’exportation. Le pays est passé d’un simple statut de main d’œuvre bon marché à un statut de monteur
qualifié et spécialisé, reconnu dans le monde entier. L’année dernière plus de 2.4 millions de véhicules
ont été livrés à plus de 100 pays. Le secteur automobile se trouve également être le secteur qui a attiré
le plus grand nombre d’investissements directs étrangers pour le Mexique.
Imports exports du secteur automobile au Mexique
(millon dollars)
66 748
59 411
49 970
32 474
27 359
30 971
23 754
17 741
2009
2010
Imports
2011
2012
Exports
Source: AMIA with data from Bank o Mexico (Banxico)
L’évolution récente de l’industrie automobile au Mexique, sa relance rapide suite aux effets de la crise,
ses exportations, le flux permanent d’investissements et l’expansion de ses capacités de production sont
tous autant d’arguments suffisants pour prouver que, comme celles de la Chine, l’Inde, la Corée et le
Brésil, l’industrie automobile mexicaine est actuellement parmi les plus dynamiques et compétitives au
monde. Le Mexique occupe la 8ème place des pays constructeurs avec 2.88 millions d’unités produites
en 2012 et la 4ème place des pays exportateurs, avec un total de 2.41 millions de véhicules exportés en
2012. Les ventes de véhicules automobiles et de pièces détachées occupent le 2ème rang des
exportations mexicaines après le pétrole. Actuellement on observe une forte croissance de la production
de pièces détachées avec une prévision de croissance du secteur d’environ 4% et des investissements de
1.5 milliards de dollars pour 2013.
99
Principaux pays constructeurs automobiles dans le monde
2009
Chine
Japon
USA
Allemagne
Corée du Sud
Brésil
Inde
Espagne
France
Mexique
2010
22.35%
12.86%
9.29%
8.44%
5.69%
5.16%
4.28%
3.52%
3.32%
2.53%
Chine
Japon
USA
Allemagne
Corée du Sud
Brésil
Inde
Espagne
Mexique
France
2011
23.53%
12.40%
10.00%
7.61%
5.50%
4.70%
4.56%
3.08%
3.02%
2.87%
Chine
USA
Japon
Allemagne
Corée du Sud
Inde
Brésil
Mexique
Espagne
France
2012
22.99%
10.80%
10.48%
7.87%
5.81%
4.91%
4.25%
3.34%
2.93%
2.86%
Chine
USA
Japon
Allemagne
Corée du Sud
Inde
Brésil
Mexique
Thaïlande
Canada
22.99%
12.30%
11.80%
6.70%
5.50%
4.90%
4.00%
3.60%
3.00%
2.90%
Pays qui se sont maintenus dans les 10 premières places
Pays ayant amélioré leur position dans le clasement
Pays ayant rétrocedé dans le clasement
Pays entrant dans le classement des 10 premières places
Source: OICA (Organisation Internationale des Constructeurs d'Automobiles)
Tous ces facteurs ont contribué à améliorer la compétitivité générale dans les régions où l’automobile est
présente et ce notamment grâce à la l’implantation de groupes de fournisseurs attirant des
professionnels qualifiés dont les compétences profitent également aux autres industries connexes, telles
que l’électricité, l’électronique et l´aéronautique.
Au-delà de ses faibles coûts de production, la vocation manufacturière au Mexique est solidement
ancrée dans la culture en raison de sa longue tradition industrielle. Cet aspect s’applique
particulièrement à l’industrie automobile dont les intermédiaires et usines de fabrication fonctionnant
au plus haut niveau de qualité et de productivité se sont vu attribuer de nombreux prix, dont le
prestigieux prix Shingo, équivalent du Prix Nobel pour les fabricants. A travers l’exportation vers les
marchés les plus exigeants comme les Etats-Unis, l’Allemagne et même le Japon, la qualité de
fabrication a été la caractéristique remarquable des véhicules fabriqués au Mexique. Offrant aux
consommateurs le meilleur rapport qualité / prix, le Mexique a ainsi assuré à son industrie automobile
une croissance à deux chiffres de ses exportations au cours des dix dernières années.
Outre son atout concurrentiel en termes de main-d’œuvre qualifiée, de processus industriels de qualité
et de positionnement géographique préférentiel résultant d’un certain nombre d’accords de libreéchange, le Mexique offre d’autres avantages. Un large vivier de fournisseurs locaux et multinationaux
qualifiés et des progrès dans la réalisation des processus à valeur ajoutée.
Grace à ces avantages concurrentiels, ainsi qu’aux opportunités offertes par le développement du
marché intérieur, l’industrie automobile au Mexique continue à avoir un fort potentiel de croissance et
de création d’emplois.
100
Se développer et investir au Mexique
II - Tendances et évolutions
En 2012, les ventes de véhicules dits légers (voitures de tourisme et véhicules utilitaires) au Mexique ont
respectivement augmenté de 9.8% et de 7.4% sur l’année. De même, la production des véhicules légers,
dont une grande partie est destinée à l’exportation (83% environ), a augmenté de 12.8% au cours de
l’année. Un certain nombre de facteurs tels que la faible capacité productive des concurrents régionaux,
la relance du marché du véhicule américain, les développements positifs dans la chaîne
d’approvisionnement domestique et la compétitivité des salaires au Mexique sont à l’origine de cette
expansion.
Segment véhicule commercial au Mexique - Données historiques et prévisions, 2010-2017
Production
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Véhicules
commerciaux
légers, unités
864 379
886 279
1 051 962
1 111 924
1 192 139
1 277 590
1 377 548
1 500 838
Véhicules
commerciaux
légers, %
variation
annuelle
54.6
2.5
18.7
5.7
7.2
7.2
7.8
8.9
Poids lourds,
unités
90 582
137 691
140 005
149 105
157 222
166 530
177 003
188 993
Poids lourds,
% variation
annuelle
53.2
52.0
1.7
6.5
5.4
5.9
6.3
6.8
Total véhicules
commerciaux,
unités
954 961
1 023 970
1 191 967
1 261 029
1 349 361
1 444 120
1 554 552
1 689,831
Total véhicules
commerciaux,
% variation
annuelle
54.5
7.2
16.4
5.8
7.0
7.0
7.6
8.7
Véhicules
commerciaux
légers, unités
316 494
315 223
338 414
365 487
396 714
429 979
464 043
498 272
Véhicules
commerciaux
légers, %
variation
annuelle
2.1
-0.4
7.4
8.0
8.5
8.4
7.9
7.4
Poids lourds,
unités
15 613
14 829
16 703
17 037
18 281
19 553
20 431
20 899
Poids lourds,
% variation
annuelle
16.2
-5.0
12.6
2.0
7.3
7.0
4.5
2.3
4 384
5 557
5 769
6 807
7 437
8 226
9 275
10 633
-11.8
26.8
3.8
18.0
9.2
10.6
12.8
14.6
Total véhicules
commerciaux,
unités
336 491
335 609
355 117
382 524
414 995
449 532
484 474
519 171
Total véhicules
commerciaux,
% variation
annuelle
2.5
-0.3
5.8
7.7
8.5
8.3
7.8
7.2
Ventes
Bus et
autocars,
unités
Bus et
autocars, %
variation
annuelle
e/p = estimation/prévision. Source: BMI, AMIA
101
L’horizon pour l’industrie automobile mexicaine semble prometteur à court terme si
les économies nationales et internationales parviennent à maintenir le rythme actuel
de croissance. Les perspectives de croissance à moyen et long terme sont bonnes, mais
dépendent néanmoins de la performance de l’économie américaine (qui en 2012
occupait la seconde place mondiale en tant que producteur de moteurs d’automobiles).
Dans tous les cas, les perspectives à moyen et à long terme sont prometteuses, et sauf
événements imprévus, la croissance de l’industrie automobile mexicaine au cours des
cinq prochaines années pourrait facilement atteindre une fourchette comprise entre 5
et 9%.
Marché des États-Unis
De nombreux fabricants de véhicules et de pièces de véhicules sont délocalisés au
Mexique pour bénéficier d’un accès plus facile et moins couteux au marché américain.
En effet, la situation géographique très avantageuse du Mexique favorise les
exportations vers le nord, sur le marché américain, offrant des économies
considérables en termes de temps, de coûts de production et de transport. Cette
proximité avec les États-Unis et l’adhésion à l´Accord de Libre Echange Nord
Americain (ALENA) donnent au Mexique des avantages importants lors de
négociations avec le marché des Etats-Unis.
La vigueur du marché américain de l’automobile est un facteur déterminant pour les
exportations de véhicules mexicains. Les ventes totales de véhicules légers sont en
recrudescence aux États-Unis. Nous pensons que le marché américain se trouve dans
une position de force pour revenir à son niveau de vente d’avant la crise. Cette
croissance continuera à stimuler le secteur de la production et les exportations de
véhicules mexicains. En effet, actuellement, près de 67% des exportations de
véhicules du Mexique partent pour l’Amérique du Nord.
Si les États-Unis sont actuellement la première destination d’exportation, le
gouvernement semble cependant être attaché au principe de libre-échange et souhaite
clairement diversifier sa base d’exportation pour sortir d’une dépendance vis-à-vis des
États-Unis. L’association des fournisseurs automobiles mexicains (INA) a identifié le
Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et la Colombie comme principaux marchés d’exportation
du Mexique en Amérique latine tandis que les exportations vers les marchés
européens et asiatiques sont également en augmentation. Les accords signés entre le
Mexique et quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) vont
augmenter l’exposition du Mexique au marché de l’Amérique latine. Le pays a conclu
des accords commerciaux les plus libres de tous les pays d’Amérique latine, favorisant
les échanges et les investissements internationaux. Le Mexique saura mettre à profit
son expérience d’exportateur et tirer avantage des ces 44 accords de libre-échange
(ALE) aujourd’hui à son actif.
102
Se développer et investir au Mexique
Destinations d’exportation de voitures de passagers
en 2013 en %
Asie
3.40%
Afrique
1.20%
Amérique
latine
11.60%
Canada
7.50%
États-Unis
66.50%
Source: AMIA.
Europe
8.60%
Autres 1.20%
III - Opportunités
Analyse SWOT
Forces
Faiblesses
•Les États-Unis sont la destination d’exportation primaire.
•Le Mexique est fortement dépendant des États-Unis pour
les exportations. Malgré la diversification de son commerce,
il reste vulnérable à un ralentissement américain.
•Les coûts salariaux moins élevés attirent les fabricants qui
cherchent à entrer au Mexique.
•Le Mexique a plus de 44 accords de libre-échange (ALE) avec
12 pays, y compris un accord permettant l’importation en
franchise des véhicules du Canada et des États-Unis pour les
clients individuels.
•Il y a un historique de tensions entre les deux pays,
en particulier dans le domaine du travail.
•Manque d’un réseau d’industriels Tier 2 et Tier 3, pour
fournir les équipementiers de rang 1 présent au Mexique.
•L’industrie automobile représente près d’un quart des
exportations du pays et emploie 1/5ème de la population.
•L’industrie automobile mexicaine produit des voitures de
haute qualité pour des marchés d’exportation (États-Unis,
Europe).
Opportunités
Menaces
•Les accords signés entre le Mexique et quatre pays du
Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) vont
augmenter l’exposition du Mexique sur le marché
latino-américain.
•La Chine et d’autres pays asiatiques attirent les fabricants
avec de moindres coûts.
•D’importants investissements ont été annoncés de la part des
principaux fabricants à travers la chaîne
d’approvisionnement.
•Le renforcement du peso a augmenté la masse salariale,
alors que les coûts de services publics sont également à la
hausse, un effet dissuasif pour les éventuels investisseurs.
•Un accord commercial avec la Colombie va stimuler les
exportations de véhicules lourds.
•Une augmentation dans les destinations d’exportation est
susceptible de réduire la vulnérabilité envers Etats-Unis sur
le long terme.
•Les fournisseurs locaux s’exposent de plus en plus sur les
marchés non traditionnels et développent leurs liens avec les
fournisseurs étrangers. Cela favorise l’émergence d’une base
d’approvisionnement locale forte.
103
Nouveaux investissements
De nouveaux investissements ont été annoncés de la part de gros constructeurs internationaux. Parmi
les plus récents, le constructeur japonais Nissan Motor a annoncé le lancement de la production de sa
nouvelle Note sub-compact au Mexique pour une exportation dans toutes les Amériques. Dans la même
dynamique, le japonais Mazda Motor a annoncé qu’il augmentera de 21% la capacité de son usine de
production au Mexique. L’investissement de la société dans l’établissement s’élève maintenant à
quelques 650 millions de dollars. Après l’agrandissement, le site, qui entrera en production en 2014, est
appelé à avoir une production annuelle de 230.000 véhicules.
Audi
En mai 2013, le constructeur automobile allemand Audi a annoncé qu’il envisageait de doubler la
capacité de son usine de San Jose Chiapa (Puebla), au Mexique. L’usine Audi, toujours en construction,
sera prête en 2016, et devait initialement avoir une capacité de production annuelle de 150 000 unités.
Construite tout d’abord pour produire le véhicule sport Q5, l’expansion de sa capacité permettra
l’introduction d’un second modèle.
Infiniti
En Août 2012, le constructeur automobile japonais Infiniti, filiale de Nissan Motor, a annoncé qu’il
produirait des voitures au Mexique pour exporter en Amérique latine et en Amérique du Nord. Infiniti
tient à accroître sa présence mondiale. En s’appuyant sur une forte croissance en Europe et en Amérique
latine, la marque a pour objectif de tripler les ventes mondiales à 500 000 unités d’ici 2016. En
produisant des véhicules au Mexique pour l’exportation, l’entreprise peut tirer profit de la baisse des
coûts de main d’œuvre, de bas tarifs d’importation et des relatives faiblesses du Peso mexicain.
BMW
En Août 2012, le constructeur automobile BMW a annoncé qu’il allait construire une usine au Mexique
pour produire son modèle berline Série 3. La société considèrerait quatre sites différents à travers le
pays, et négocie actuellement avec les gouvernements locaux pour des allégements fiscaux. De 1995 à
2003, BMW possédait une usine de production à Lerma, où le groupe produisait la berline Série 3 (8 260
unités produites). Aujourd’hui, ce site effectue uniquement le blindage de voitures modèle X5, d’où
l’intérêt de BMW d’ouvrir une nouvelle usine de production pour produire son modèle berline Série 3.
Hyundai Motor
En mai 2012, le constructeur automobile sud-coréen Hyundai Motor a révélé ses plans pour la
construction d’une nouvelle usine de production en Basse-Californie, avec un investissement de 131
millions de dollars. L’installation, qui sera située à Tijuana, fabriquera des têtes de moteurs et des boites
de vitesses. Elle aura une capacité de production de 900 000 unités et va générer 300 nouveaux emplois.
Jose Guadalupe Osuna Millan, le gouverneur de Basse-Californie, s’est engagé à construire une route
pour la nouvelle usine et a déclaré que des mesures incitatives seront également offertes pour soutenir
l’investissement de Hyundai.
104
Se développer et investir au Mexique
Supply chain
La plupart des fournisseurs locaux ont conclu des partenariats avec des acteurs internationaux venus
s’implanter au Mexique suite aux décisions d’investissement de ces derniers. Il y a 13 grands groupes de
fournisseurs et de services pour le terminal industrie automobile. Ces groupes ont une base importante
de fournisseurs locaux et internationaux avec une longue expérience dans la fabrication de pièces,
composants, équipements d’origine et pièces de rechange. Les infrastructures sont vastes et ne cessent
de croître en raison des programmes d’investissement pluriannuels des grands fabricants
multinationaux. La demande de pièces produites localement est appelée à augmenter. Selon l’INA
(Industrie nationale des pièces détachées), le secteur des pièces de rechange a augmenté de 140% en 15
ans. Etant donné que le Mexique se positionne peu à peu comme la plaque tournante de fabrication de
voitures en Amérique latine, les équipementiers locaux sont soumis à une pression accrue pour
améliorer leur qualité et répondre aux normes exigées par les fabricants d’équipement d’origine
étrangère. Le gouvernement mexicain a rejoint l’Industrie Action Group automobile (AIAG) pour aider
les entreprises à renforcer leurs normes techniques. Ces efforts sont déployés pour obtenir la
certification de qualité ISO et permettre aux fournisseurs de répondre à la demande d’exportation sur
les marchés au-delà des États-Unis.
Ces évolutions et mises aux normes mondiales ont contribué à améliorer de manière générale la
compétitivité dans les régions grâce aux groupes de fournisseurs attirant des techniciens et
professionnels qualifiés et à la contagion de ces « best practices » au sein des industries connexes. La
plupart des groupes automobiles incorporent des technologies et des procédés de production de plus en
plus efficaces et sophistiqués incluant le design et le développement de solutions techniques,
d’équipements et de composants spécialisés.
Nouveaux segments
La spectaculaire croissance du marché automobile au Mexique favorise le développement de nouveaux
segments et de perspectives pour l’industrie. “Zilent Mexico”, marque locale de construction de
véhicules électriques, construit actuellement une usine de fabrication pour l’assemblage de ces
véhicules dans la Région du Bajio. Zilent Mexique cherche à assembler près de 2 500 véhicules
électriques dans la nouvelle usine chaque année. Le marché des véhicules électriques va inciter
beaucoup de nouveaux acteurs à tenter leur chance dans l’industrie. Zilent a déjà établi un partenariat
avec LTH, fournisseur local, pour ses besoins en batteries et se compose actuellement d’un solide réseau
de six concessionnaires à travers le pays. Pendant ce temps, Nissan cherche à capter une part du marché
de la voiture électrique au Mexique avec la “LEAF”, une berline cinq places à zéro émission.
Ces projets traduisent la volonté du gouvernement mexicain de réduire sa dépendance aux carburants
dans le cadre de son vaste plan énergétique. L’enjeu ici pour les futurs acteurs, sera de détecter les
nouvelles niches de marché tout au long de la chaîne de valeur du secteur, des fabricants de pièces
automobiles aux compagnies d’assurances de transport.
105
IV - Principaux acteurs
Actuellement 19 usines de fabrication de grandes entreprises mondiales sont présentes au Mexique,
mais des marques comme Audi, Mazda, Seat, Mitsubishi, Suzuki, Peugeot, Mercedes Benz, Subaru,
Volvo, Acura, Fiat, Smart et Isuzu sont également en concurrence. Bien que le nombre de concurrents
soit relativement élevé, Chrysler-Fiat, Ford, General Motors, Nissan et Volkswagen se partagent la
grande partie du marché. Ensemble, ces entreprises représentent 96% de la production totale, 96% des
exportations et 74% des ventes sur le marché intérieur.
Chrysler-Fiat se positionne a la quatrième place du classement, avec une augmentation de sa
production de 34.41%, de 33.83% de ses exportations, et de 7.25% des ventes sur le marché intérieur.
DaimlerChrysler a investi plus d’un milliard de dollars consacrés à la construction d’une nouvelle ligne
d’assemblage dans son usine de l’état de Mexico, dans le cadre de son programme «Way Forward Plan».
Ford, le grand nom de l’industrie au Mexique, continue de se redresser à partir de la restructuration de
ces dernières années, son retour est fortement axé sur les exportations. Elles ont augmenté au cours des
sept dernières années de 106 027 à 435 080 unités en 2012, ce qui en fait le quatrième exportateur du
secteur.
General Motors continue d’augmenter sa production de véhicules légers au Mexique, avec une
production globale de 570 942 unités à la fin de 2012 ; la firme est également le troisième plus grand
exportateur, en plaçant 467 085 unités cette année. General Motors, pour sa part, table sur 2.3 milliards
de dollars d’investissements sur trois ans : nouvelle usine à San Luis Potosi pour la construction de petits
véhicules destinés principalement au marché mexicain et un agrandissement de l’usine de Silao
(Guanajuato).
Nissan est le plus grand fabricant de véhicules légers avec un volume de 683 520 unités. En plus d’avoir
conservé sa position de leader sur les ventes internes avec 244 962 unités en 2012, Nissan a réussi à
augmenter sa part de marche de 22 à 25% entre 2009 et 2012.
Volkswagen conserve la pole position dans le segment de la voiture compacte. Volkswagen fabrique la
Golf Variant pour le monde entier (70 000 unités par an) dans son usine de Puebla qui devrait atteindre
une production globale annuelle de 400 000 véhicules. Le montant des investissements a été de 2
milliards de dollars entre 2003 et 2008. VW est l’unique constructeur, au Mexique, qui commercialise
des véhicules au diesel, à usage privé.
Production totale de voitures et camions par compagnies (en unités)
% Croissance
Total
General
Motors
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2011/12
1 603 759
1 976 645
2 019 447
2 101 361
1 507 527
2 260 776
2 557 550
2 884 869
12.80%
425 742
500 418
464 873
507 308
350 534
559 350
544 202
570 942
4.91%
Nissan
349 179
398 618
489 254
440 629
353 018
506 492
607 087
683 520
12.59%
Volkswagen
300 386
347 020
409 566
449 096
319 743
434 685
510 041
604 508
18.52%
Ford
147 629
349 910
304 137
314 231
234 330
393 649
462 462
451 648
-2.34%
ChryslerFiat
343 748
313 387
283 960
280 147
157 082
257 319
338 772
455 334
34.41%
Honda
23 532
24 262
26 374
51 253
47 728
55 001
45 390
63 256
39.36%
Toyota
0
33 209
32 249
49 879
42 696
54 278
49 596
55 661
12.23%
13 543
9 821
9 034
8 818
2 396
0
0
0
NA
Renault
Source: AMIA, AC. Bulletin mensuel (plusieurs années)
106
Se développer et investir au Mexique
Exportation totale de voitures et camions par compagnies (en unités)
% Croissance
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2011/12
1 186 346
1 536 768
1 613 313
1 661 403
1 223 333
1 859 182
2 557 550
2 405 188
12.91%
General
Motors
335 510
412 807
383 943
387 152
280 673
460 112
544 202
467 085
5.48%
Nissan
106 027
302 780
263 452
272 924
231 003
384 629
607 087
435 080
-3.15%
Volkswagen
239 259
283 564
331 453
382 755
271 391
350 721
510 041
520 438
21.24%
Ford
156 ,405
208 820
314 269
281 036
225 726
344 243
462 462
467 517
14.45%
ChryslerFiat
334 323
303 441
272 109
253 601
135 011
224 078
338 772
420 780
33.83%
Honda
0
10 111
32 249
49 879
42 696
54 278
45 390
55 661
12.23%
Toyota
14 499
15 107
15 755
34 037
36 829
41 121
49 596
38 627
6.35%
323
138
83
19
4
0
0
0
NA
Total
Renault
Source: AMIA, AC. Bulletin mensuel (plusieurs années)
Principaux acteurs français
Faurecia
La croissance de Faurecia a été particulièrement forte en Amérique du Nord (+41 %), sur un marché
dynamique, en hausse de 17%. L’Amérique du Nord a représenté 27 % des ventes de produits de Faurecia
dans le monde, à 3.65 milliards d’euros. Cette performance en 2012 a été portée notamment par
l’acquisition de l’usine Ford de Saline (Michigan). Le Groupe est leader sur le marché des systèmes
d’intérieur et des technologies de contrôle des émissions. Quinze nouveaux sites de production ont été
ouverts en 2011 et 2012 aux Etats-Unis et au Mexique. Le siège de Faurecia au Mexique se trouve à
Puebla, compte environ 500 employés et fournit Volkswagen et Audi.
Michelin
Michelin North America opère aux États-Unis, au Canada et au Mexique et possède des bureaux et sites
de production dans chaque pays. Michelin Amérique représente un chiffre d’affaire de 7.25 milliards de
dollars, possède 16 sites et emploie 22 270 personnes dont 710 au Mexique. L’entreprise fabrique et vend
des pneus pour les avions, les automobiles, les équipements agricoles, les poids lourds, les motos, les
bicyclettes. Michelin possède des sites de production dans six états américains, trois usines de
fabrication au Canada et une usine à Querétaro, au Mexique.
107
Valeo
Valeo est présent dans 28 pays et accompagne les plus grands constructeurs mondiaux sur tous leurs
marchés.Le groupe peut ainsi répondre aux défis du marché, en ayant, selon les besoins, une approche
mondiale et/ou locale dans ses relations avec les constructeurs. Ainsi au Mexique Valeo possède 10
usines de production réparties près des grand pôles automobile et deux sièges sociaux un à Toluca et
l´autre à Juarez.
Valeo au Mexique
VWS
Lames et bras essuie-glaces
VIC
Sytèmes de parking ultrasoniques, panneaux
d’interrupteurs d’instruments, modules de colonnes,
interrupteurs de colonnes de direction multifonctions
Juárez
VT
Volant flexible
Río Bravo
VWS
Moteurs essuie-glace avant et arrière
San Luis Potosí
VES
Alternateurs
VEC
Radiateurs, condensateurs,
refroidisseurs d’air, modules
de refroidissement
Valeo Sylvania
Phares, feux antibrouillard, lampes de licence,
feux arrières, lampes de secours, CHMSL,
clignotants arrières, marqueurs sur les côtés
Querétaro
Toluca
VSS
Poignées de portières, serrures et clés,
télécommandes, loquets, systèmes d’immobilisation
VCC
HVAC têtes de contrôle d’air coinditionné
LBT
PME française, import export de voitures de location.
Lebélier Français
fournisseur pièces auto
PSA-Peugeot
Le marché automobile latino-américain continue sa progression avec une croissance au premier
semestre de 2013 de + 6 % par rapport à l’année dernière. PSA Peugeot Citroën va encore plus loin et
affiche une augmentation des ventes plus de deux fois supérieure à celle du marché, avec 146 000
unités vendues dans la région, soit + 20%. La nouvelle stratégie de positionnement des marques et le
lancement de nouveaux véhicules portent déjà leurs fruits. Le Groupe connaît en particulier une
croissance supérieure à celle du marché en Argentine (+30 %) au Chili (+ 35 %) et au Mexique (+ 32
%). Le succès de Peugeot au Mexique, représentation commerciale (50 employés) pas de
commercialisation de Citroën au Mexique (décision stratégique du groupe)
Renault
Possède seulement une représentation commerciale au Mexique et utilise l’usine Nissan pour assembler
localement. Renault a fabriqué localement la Clio jusqu’en 2010 en plus de trois nouveaux modèles.
Mecaplast
Est un équipementier automobile en injection plastique. Mecaplast s’est installé au Mexique grâce au
rachat en 2002 de la filiale mexicaine du groupe NEYR (groupe français équipementier d’Oyonnax),
située au centre du Mexique à Puebla depuis 2001. Le développement de la filiale s’est accéléré en 2006
pour préparer l’arrivée d’un marché global avec General Motors. Le développement de nouveaux clients
leur a progressivement permis de passer fournisseur de rang 2 derrière Faurecia à fournisseur de rang 1
auprès des constructeurs : VW, GM, Chrysler/Fiat et Nissan. Au Mexique, ils produisent deux familles
de produits : les ébénisteries d’habitacle de coffre et de console et des systèmes pour le moteur tels que
des filtres à air, carters de distribution, et boitiers de sortie d’eau.
108
Se développer et investir au Mexique
Deltaplast
Est la filiale au Mexique du groupe Plastibell, spécialisée dans la fabrication de pièces plastiques
de précision et la fabrication de moules de haute précision. Deltaplast développe son savoir-faire
en fabriquant des pièces plastiques de précisions pour l’automobile, l’électronique, l’électricité et
l’injection plastique
Plastic Omnium Automobile
Possède au Mexique 7 usines de thermoformage plastique (Plastic Omnium et Inergy), 3 sites
d’assemblage de pièces (HBPO) et un centre d’ingénierie à Ramos Arizpe (Coahuila). Leur
principal client est VW, suivi de GM. Principaux produits : Pare-chocs avant et arrière.
Montupet
Dont la filiale et l’usine de Torréon ont été inaugurées en novembre 1999. Actuellement son
activité est la fonte d’aluminium. L’usine utilise des processus de production d’injection à basse
pression d’aluminium pour la fabrication de culasses de moteur, avec des systèmes automatisés de
pointe: transporteurs, robots, fours et mouleuses.
Safe Industrie
Avant nommé groupe AFE, comprend aujourd’hui 3 branches : Métal, Plasturgie, et Cronite. AFE
Métal représente 40% de l’activité. Au Mexique AFE est présent avec ses trois branches : métal
avec FWF, plasturgie avec Demo Technic, et cronite de Mexico.
•FWF se consacre à la production de plateaux d’attelage, composants pour l’industrie ferroviaire
et engins de travaux publics.
•Demo Technic conçoit et fabrique des composants techniques en thermoplastique pour
l’industrie automobile : couvercles d’airbag, pièces décorées et pièces techniques.
•Cronite de Mexico, produit des pièces de montage pour le traitement thermique.
Sacred
Est un transformateur et équipementier automobile présent dans les fonctions : étanchéité,
carrosserie, étanchéité mécanique, amortissement acoustique et transfert de fluide.
Trèves
Fondé en 1836, est aujourd’hui un équipementier automobile reconnu, spécialiste de l’intérieur du
véhicule et de son environnement acoustique. Groupe international employant près de 7 000
personnes, il dispose de 43 implantations industrielles dans 20 pays, dont le Mexique sous le nom
de Kotobukiya Treves de Mexico.
Cemm Thomé
Se spécialise dans la fabrication de matériels électriques pour moteurs et véhicules automobiles et
équipements, motos, cycles. La filiale est créée en 2004 par le rachat d’une compagnie spécialisée
dans l’éclairage. En 2005, CEMM lance la fabrication de composants électroniques pour
l’aftermarket automobile. La société CEMM, fondée en France en 1989, est spécialisée dans la
production de faisceaux électrique. Ils fusionnent en 1992 avec la société Thomé, et naît alors
Cemm Thomé. En 2004 CEMM lance sa filiale mexicaine, Cemm Mex, chargée de la production de
harnais pour faisceaux lumineux pour le marché de l’ALENA
109
Secteur de la Distribution
I - Analyse générale
Le Mexique est un pays hybride, où environ 2.3 millions de petites boutiques familiales traditionnelles « tiendas de
abarrotes » et marchés de rue représentent encore plus de la moitié du commerce de détail. Toutefois, le développement
d’un secteur de distribution moderne suite à l’arrivée au Mexique de Walmart en 1997, le renforcement du peso et la
baisse des taux d’intérêt, ont stimulé l’économie domestique, accru la confiance des consommateurs et créé une plus
grande demande pour les points de vente modernes ou nouveaux centres commerciaux. L’expansion de la classe moyenne
ces dernières années a entraîné la création de plus de deux millions de commerces qui servent une base de
consommateurs très diversifiée et sans cesse croissante.
Revenu National Brut par habitant en US dollars
Mexique
2003
2004
2005
Amérique latine et Caraibes
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source: Banque mondiale
Le Mexique est le 11ème pays au monde en termes de population ; près de 50 % des Mexicains ont moins de 24 ans. La
proportion des Mexicains âgés de 20 à 44 ans, tranche d’âge cruciale pour le commerce de détail, a été estimée à 38 % à la
fin 2012. Le revenu annuel moyen des ménages au Mexique a plus que quadruplé entre 1992 et 2004. Aujourd’hui la ville de
Mexico a un revenu par habitant égal à 25 200 dollars par an et atteint des niveaux similaires à ceux de la Corée du Sud et
de la Pologne. Le commerce de détail est estimé à 16.3% du PIB pour l’année 2013.
Commerce régional de détail au Mexique 2010-2017 (milliards de dollars)
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
19.64
21.25
22.48
24.08
25.46
26.51
27.47
28.34
Brésil
354.24
407.65
459.82
506.80
554.79
608.46
667.10
731.23
Chili
50.45
53.71
56.09
57.73
59.65
61.55
63.35
65.13
Argentine
Colombie
108.21
122.14
132.61
143.29
156.92
172.31
189.21
209.23
Mexique
185.85
199.86
194.32
217.35
233.74
232.93
249.09
264.61
Pérou
35.66
38.96
41.92
45.12
48.55
52.06
55.91
60.27
Venezuela
90.86
118.05
150.15
187.25
225.62
274.96
334.58
395.50
844.99
961.63
1 057.38
1 181.61
1 304.73
1 428.78
1 586.72
1 754.30
6.4
13.8
10.0
11.7
10.4
9.5
11.1
10.6
Total régional
Taux de
croissance
annuelcommerce
de détail, en %
e/d = estimation/prévisions. Source: BMI
Face à ces chiffres, le Mexique est une destination attrayante pour les détaillants et pour le développement du commerce de
détail en raison de sa classe moyenne grandissante. Actuellement, le Mexique dispose d’un large réseau d’accords de
libre-échange qui comprend entre autres l’Amérique du Nord, l’Union Européenne, le Japon et certains pays d’Amérique du
sud. Il a ainsi réduit significativement les barrières d’entrée pour les échanges commerciaux. Les investisseurs étrangers
reçoivent la pleine coopération de la Commission Nationale sur les Investissements Etrangers et bénéficient du même
traitement que les investisseurs nationaux en vertu de la loi mexicaine.
110
Se développer et investir au Mexique
II - Tendances
L’augmentation de la richesse, la croissance démographique et le fort développement des infrastructures
de détail sont les principaux facteurs qui expliquent la prévision de croissance du commerce de détail du
Mexique. D’autres facteurs, comme le grand nombre de femmes en activité dans le pays, l’augmentation
du nombre d’emplois et des salaires expliquent également cette croissance. Dans le même temps, les
Mexicains issus des classes les plus aisées profitent d’un mode de vie de plus en plus confortable, aidés
par un accès plus facile au crédit à la consommation. Au cours des dernières années, les banques
étrangères ont considérablement élargi leurs portefeuilles de créances sur les cartes de crédit
mexicaines.
La valeur du segment commerce de détail devrait connaître une hausse de 17.8% entre 2013 et 2017
pour atteindre 264.61 milliards de dollars. De même, Le PIB du Mexique devrait augmenter de 3.7% en
moyenne par an entre 2013 et 2017 selon l’OMC. Les prévisions de la population annoncent 122.5
millions d’habitants en 2017 contre 117.5 millions aujourd’hui. Le PIB par habitant devrait augmenter
de 28.1% atteignant 14 576 dollars en 2017. Le chômage, historiquement bas, devrait atteindre 4 % en
2013. De plus, la tendance d’urbanisation devrait se poursuivre, avec un taux de 80.8% en 2020.
Indicateurs de commerce de détail au Mexique, 2010-2017
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Ventes de détail
(milliards MXN)
2 348
2 486
2 556
2 673
2 805
2 912
3 014
3 149
Ventes de détail
(milliards USD,
taux 2008)
185.85
199.86
194.32
217.35
233.74
232.93
249.09
264.61
18.0
17.3
16.5
16.3
16.0
15.7
15.2
14.8
Ventes de détail,
% de PNB
20 701
21 657
22 006
22 756
23 614
24 252
24 848
25 704
Ventes de détail
per capita (MXN)
1 639
1 741
1 673
1 850
1 968
1 940
2 054
2 160
Ventes de détail
per capita (USD)
10.8
5.9
2.8
4.6
4.9
3.8
3.5
4.5
Total croissance
ventes de détail
(%)
9.48
4.62
1.61
3.41
3.77
2.7
2.46
3.44
8 563
9 278
10 050
10 744
11 469
12 203
13 057
14 032
Consommation
privée finale
(milliards MXN)
677.75
745.88
764.10
873.46
955.73
976.22
1 079.08
1 179.18
Consommation
privée finale
(milliards USD)
9.1
8.4
8.3
6.9
6.7
6.4
7.0
7.5
2 348
2 486
2 556
2 673
2 805
2 912
3 014
3 149
Ventes de détail
(milliards USD,
prévision taux fixe)
Croissance ventes
de détail per
capita (%)
Consommation
privée finale (MXN,
croissance réelle,
année-aprèsannée)
e/d = estimation/prévisions. Source: UN, National Statistics, BMI
111
Parmi toutes les catégories du commerce de détail, les ventes de produits pharmaceutiques se placent en
première position avec une augmentation de 52 % entre 2013 et 2017 passant de 2.08 milliards de
dollars à 3.15 milliards de dollars. D’autres sous-secteurs du commerce de détail devraient afficher une
forte croissance également ; parmi eux, l’alimentation et les boissons, qui devraient croître de 35.1%
toujours entre 2013 et 2017. Les ventes d’électroniques de consommation devraient quant à elles
augmenter de 30.1%.
Le marché mexicain offre un potentiel de croissance continue dans les principaux groupes de produits
numériques tels que les ordinateurs, les ordinateurs portables, les appareils photo numériques et les
téléviseurs LCD. Enfin, les ventes unitaires de véhicules devraient augmenter de 39.5% au cours des 5
prochaines années.
Répartition de commerce de détail par segment clé, 2013 (prévisions)
Part de marché en %
Valeur estimée, milliards de dollars
Alimentation
59.8
130.01
Electronique
8.3
17.95
Pharmaceutique
1.0
2.08
Source: BMI
III - Opportunités
Analyse SWOT
Forces
Faiblesses
•La proximité du marché des États-Unis et l’adhésion à
l’ALENA donne au Mexique des avantages importants lors de
la négociation avec le marché américain.
•La forte régulation du marché du travail et les syndicats
rendent plus difficile l’embauche et le licenciement pour les
employeurs.
•Le pays a signé les accords commerciaux les plus libres de
tous les pays d’Amérique latine, pour favoriser les échanges et
les investissements internationaux.
•L’économie reste largement liée aux perspectives
économiques des États-Unis.
•Le gouvernement semble rester attaché au libre-échange et
diversifie peu à peu sa base d’exportations et d’importations
de la dépendance des États-Unis.
•La plupart des flux de capitaux dans le pays sont encore à
court terme.
•La population augmentera de 117.5 millions en 2013 à 122.5
millions en 2017; selon les prévisions et le PIB par habitant
augmenterait de 28.1% pour atteindre 14,576 dollars d’ici
2017.
Menaces
Opportunités
•Les règles sur les investissements étrangers sont relativement
souples dans certains secteurs, autorisant une participation
majoritaire.
•La valeur du secteur commerce de détail devrait croître de
17.8% en 2017 passant de 217.35 milliards de dollars en 2013
à 264.61 milliards.
•Le taux d’urbanisation de la population est croissant depuis
plus de 20 ans.
112
Se développer et investir au Mexique
•Selon la Commission économique des Nations Unies
concernant la pauvreté en Amérique, le nombre de personnes
pauvres au Mexique a augmenté de 1.5% au cours des 20
dernières années, malgré un taux global de pauvreté passant
de 48.4% à 31.4% dans la région Amérique latine.
•La politique du Président Enrique Peña Nieto sur l’inégalité
des revenus et la répartition des richesses du pays sera un
facteur déterminant pour le secteur du commerce de détail.
IV - Principaux acteurs
Walmart de Mexico (Walmex, alimentation au détail), Soriana (alimentation au détail), Controladora
Comercial Mexicana (Comerci, alimentation au détail), Tiendas Oxxo - Femsa Comercio (magasins
spécialisés), El Puerto de Liverpool (grands magasins), Grupo Elektra (magasins spécialisés),
Corporativo Fragua (magasins spécialisés), Grupo Famsa (magasins spécialisés), El Palacio de Hierro
(grands magasins) et Grupo Sanborns (Grupo Carso, cafés et chaîne de commerce de détail).
Les hypermarchés au Mexique se sont concentrés, les fusions et acquisitions ont été limitées, la plupart
des groupes de distribution étant contrôlés par des familles. Les trois plus grandes chaînes mexicaines
continuent avec d’importants plans d’expansion. Wal-Mart de México ( Walmex ) prévoit d’ouvrir 365
nouveaux magasins, Soriana en ouvrira 50 et Chedraui 30. Le PDG de Walmex a indiqué qu’il
envisageait d’ouvrir des points de vente dans 300 villes mexicaines où la marque n’est pas encore
présente. Walmex opère déjà dans 360 villes.
Les détaillants internationaux continuent de cibler le Mexique, encouragés par l’appétit des Mexicains
pour la consommation. Beaucoup de villes de deuxième ordre au Mexique ont une population de plus
d’un demi-million d’habitants et sont ainsi des candidates de choix pour l’expansion du commerce de
détail.
Les capitaux étrangers sont de plus en plus importants dans le financement des plans d’expansion des
détaillants mexicains. Les fonds d’investissement américains devraient investir 3 milliards de dollars
dans le développement de centres commerciaux au cours des trois prochaines années.
113
Secteur de la Distribution: Alimentaire
I - Analyse générale
Le marché de la distribution alimentaire comprend la vente au détail de tous les produits alimentaires, à
la fois emballés et non-emballés, ainsi que les boissons (y compris la vente au détail de toutes les
boissons alcoolisées et non-alcoolisées). Le Mexique représente 8.4% de la valeur de l’industrie
alimentaire au détail du continent américain. Après une baisse en 2009 et 2010, les ventes au détail des
épiceries mexicaines ont rebondi en 2011 et cette croissance s’est poursuivie jusqu’à ce jour. La
performance de l’industrie devrait s’accélérer, avec un taux annuel de croissance d’environ 2.8% pour la
période 2011 à 2016, ce qui devrait conduire l’industrie à une valeur de 2 129 milliards de pesos (164
milliards de dollars) d’ici la fin 2016.
Valeur et prévisions de la vente au détail d’aliments au Mexique
8%
2 129.8
1 858.2
Milliards de pesos
1 698.4
MX $ billion
4%
0%
-4.1%
-4%
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
% de croissance
% croissance
-8%
Source: PwC
Le secteur de la distribution alimentaire de masse au Mexique est devenu assez concentré, les quatre
principaux opérateurs représentant plus de 60% de toutes les ventes. Jusqu’à récemment, les grandes
firmes mexicaines opéraient au niveau régional, mais l’arrivée de concurrents internationaux a forcé les
entreprises à créer des réseaux nationaux.
Structure de marché de la grande distribution alimentaire au Mexique - Valeur des ventes par format (milliards de dollars)
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Supermarchés
7.8
8.2
8.5
9.6
10.8
11.9
13.1
11.0
Hypermarchés
19.0
22.1
24.6
26.8
29.3
32.8
36.6
30.7
Magasins
discount
5.8
6.5
6.7
7.6
8.6
9.5
10.5
8.8
Epiceries
3.1
3.3
3.5
4.1
4.8
5.5
6.3
5.3
35.7
40.0
43.4
48.0
53.4
59.7
66.4
55.8
Total
Source: National Institute of Statistics, BMI
114
Se développer et investir au Mexique
2017p
II - Tendances
Le plus important détaillant d’épicerie de masse au Mexique, Walmart de Mexico, cible désormais les
consommateurs dans les zones suburbaines et rurales, qui jusqu’ici n’ont eu qu’un accès limité aux
points de distribution moderne. En réponse au grand nombre de consommateurs à faibles revenus,
Walmart de Mexico a fortement augmenté la taille de son réseau de magasins discounts Bodega
d’Aurrera. En effet, cela ressemble au début d’une nouvelle tendance, et d’autres détaillants du pays
commencent à emboîter le pas. Selon le Business Monitor International, les ventes des magasins
discounts devraient croître de 40.8% entre 2012 et 2017. Les supermarchés et les hypermarchés
devraient continuer à connaître une croissance soutenue, de 32.9% et 32.8% respectivement, tandis que
les petites superettes pour les achats «d’appoints» devraient réaliser une croissance de plus de 36.3%.
Valeur des ventes de la grande distribution alimentaire au Mexique par format 2010-2017
2 000
Ventes supermarchés, milliards MXN
Ventes hypermarchés, milliards MXN
Ventes magasins discount, milliards MXN
Ventes épiceries, milliards MXN
Total ventes distribution alimentaire de masse
1 500
0
2010
2011
2012e
2013f
2014f
2015f
2016f
2017f
e/f = BMI estimation/prévisions. Source: Investor Relations, ANTAD, BMI
115
III - Opportunités
La plus grande opportunité à court et moyen terme est de combler le déficit du «grand détaillant» qui
existe en dehors des principales zones urbaines de la ville de Mexico, de Monterrey et de Guadalajara.
Dans les petites villes et villages, et dans certaines zones périphériques des grandes villes, moins de
50% des achats d’épicerie sont réalisés dans des points de vente modernes.
Les épiceries de proximité situées principalement dans les grandes et moyennes villes et quartiers de
classe moyenne représentent le format le plus dynamique de magasins. Le nombre de magasins de
proximité situés dans les stations-services est en croissance; environ 20% des stations-services ont
maintenant un magasin. Ceux-ci sont habituellement gérés comme une entreprise totalement
indépendante par les franchisés.
Analyse SWOT
Forces
Faiblesses
•Les formats de distribution modernes s’avèrent populaires
auprès des consommateurs, la croissance est prévue pour les
hypermarchés, ainsi que pour les magasins discounters et dits
« express ».
•La domination de Walmart de Mexico et la mise en place de
partenariats entre les quatre plus grandes chaines du pays
rendra difficile l’accès aux nouveaux entrants.
•Le Mexique bénéficie d’une population importante et
croissante et possède une importante classe moyenne par
rapport aux autres marchés régionaux.
•Les habitudes de consommation locales varient
considérablement en fonction du revenu, ainsi, les détaillants
doivent s’assurer que leurs offres de produits correspondent
aux goûts locaux.
•Une grande partie de la population reste très sensible au prix,
les ventes sont sensibles aux périodes d’instabilité
économique.
Opportunités
Menaces
•Malgré la croissance du secteur de la distribution, le
commerce de détail alimentaire est morcelé, avec des points
de vente traditionnels représentant toujours environ 50% des
ventes.
•La reprise des exportations du Mexique pourrait être touchée
par un ralentissement secondaire du marché aux États-Unis.
•Dans les petites villes, des villages et certaines banlieues des
grandes villes, moins de 50% des achats d’épicerie sont faits
dans les magasins de la grande distribution.
•La consolidation et la concentration du marché constituent
des tendances dans le secteur de la grande distribution
alimentaire, avec de nouvelles fusions et acquisitions
attendues.
•Les consommateurs sont attirés par une plus grande variété
de produits, la commodité et des prix compétitifs.
•Les produits de marque privée et plus précisément les sous
marques devraient connaître une forte croissance, en
particulier chez les ménages à faible revenu.
116
Se développer et investir au Mexique
IV - Principaux acteurs
Détaillants
Walmart de México est le leader du marché dans la distribution alimentaire de masse, avec des revenus
annuels pratiquement quatre fois plus élevés que ceux de son concurrent direct, Soriana. Néanmoins,
l’entreprise a des plans d’expansion ambitieux, souhaitant ouvrir 200 nouveaux points de ventes dans le
pays au cours des trois prochaines années. Actuellement l’entreprise gère 2 435 points de vente en 2013.
Soriana est le second distributeur alimentaire de masse au Mexique, opérant environ 450 points
de vente, avec une emphase sur les hypermarchés, bien que l’entreprise ait aussi une présence croissante
dans les supermarchés et les magasins de proximité. Fondée en 1968, cette grande enseigne opère 17
centres de distribution et emploie 83 000 personnes. A la fin 2007, Soriana a acquis 200 unités de son
rival Gigante, augmentant par la même occasion son portefeuille de magasins.
Comercial Mexicana est le troisième distributeur alimentaire de masse au Mexique, opérant 240 points
de ventes, dont 80% sont situés dans la ville de Mexico et dans la région centrale du Mexique. Les points
de ventes proposent une variété d’aliments, comme les périssables et l’épicerie, ainsi que des articles
non-alimentaires y compris des vêtements. En 2006, les articles alimentaires représentaient 66% des
ventes totales.
Principaux acteurs de la grande distribution alimentaire au Mexique (en 2012)
Entreprise mère
Walmart
de México
S.A. de C.V.
Pays d’
Ventes
Ventes
Fin
origine
Millions
MXN
Millions
USD
année
finan-
USA
413 792
31 682
31.12.12
104 611
8 055
Fascia
Format
Sam’s Club
Hypermarchés
Superama
Bodega Aurrera
Supermarchés
Magasins discount
31.12.12
Soriana
Mercado Soriana
Comercial Mexicana
Mega
Sumesa
Nombre
employés
2 087
123 000
Hypermarchés
Superstores
470
83 000
Magasins discount
Hypermarchés
Supermarchés
240
33 000
cière
Wal Mart
Supercenter
Nombre
points de
vente
Hypermarchés
Organización
Soriana
Mexique
Controladora
Comercial Mexicana
S.A. de C.V.
Mexique
Cadena Comercial
Mexique
86 443
6 655
31.12.12
OXXO
Epiceries
7 500
na
Casa Ley de C.V.
Mexique
na
2017 (e)
31.12.09
Casa Ley
Hypermarchés
135
na
Mexique
63 944
4 923
31.12.12
Chedraui
Hypermarchés
120
na
Japon
na
1000 (e)
31.12.09
7-Eleven
Epiceries
1 200
na
Mexique
/USA
na
830 (e)
31.12.09
H-E-B
Supermarchés
35
na
S.A. de C.V.
OXXO
S.A. de C.V. (Femsa)
(49% proprieté
de Safeway)
Grupo Comercial
Chedraui Mexique
S.A. de C.V.
7-Eleven México
S.A. de C.V.
Supermercados
Internacionales HEB
S.A. de C.V.
City Club
Super City
Gigante*
Super Gigante*
Bodegas Gigante*
45 667
3 516
31.12.12
Bodega Comercial
Costo México (JV
with Costco USA)
City Market
Supermarchés
Epiceries
Hypermarchés
Supermarchés
Supermarchés
Magasins discount
Entrepôts
Supermarchés
/USA
El Super
Supercito
Supermarchés
Epiceries
Source: National Institute of Statistics, Geography and Information, BMI
e= estimation
n/a= non disponible
117
Producteurs et distributeurs
Acteurs clés dans le secteur alimentaire au Mexique
Entreprise
Sous-secteur
Grupo Bimbo
Boulangerie
Gruma
Pain, tortillas,
pâtisserie, biscuits
Unilever
de México
Plats préparés,
condiments, glaces
Sabritas (PepsiCo)
Pommes chips
Gamesa (PepsiCo)
Biscuits
Grupo Industrial Lala
Grupo Herdez
Produits laitiers
Plats préparés, conserves
Industrias Bachoco
Nestlé México
Volailles
Céréales, produits laitiers,
confiseries
Kraft Foods
de México
Danone de México
Hershey México
Kellogg’s de México
Grupo La Moderna
Sabormex
Yakult México
Sigma
La Costeña
Alpura
Acteurs français
Moët Hennessy
Yoplait licence avec Sigma
118
Se développer et investir au Mexique
Snacks, fromages,
épicerie
Produits laitiers
Acteurs clés dans le secteur boissons au Mexique
Entreprise
Grupo Femsa
Grupo Modelo
Sous-secteur
Bières, boissons gazeuses
Bières
Coca Cola Femsa
Boissons gazeuses
Pepsi Bottling
Group Mexico
Boissons gazeuses
Arca Continental
Boissons gazeuses
Grupo Embotelladoras
Unidas
Boissons gazeuses
Grupo Tampico
Nestlé México
Kraft Foods de México
Danone de México
Bacardi de México
Sabormex
Boissons gazeuses, eau
Café, eau
Café, boissons en poudre
Eau
Spiritueux
Boissons gazeuses, café
Confiserie
Pernod Ricard
Spiritueux
Céréales, épicerie
Diageo México
Spiritueux
Pâtes, biscuits,
soupes, épicerie
Conserves, épicerie
Produits laitiers
aliments réfrigérés
et congelés
produits en conserve
produits laitiers
Secteur de la Distribution: Luxe
I - Analyse générale
Les Mexicains sont très friands des grandes marques. De nombreuses marques
confrontées à la perte de vitesse du marché du luxe en Europe, observent avec
attention le marché mexicain. Avec 55% des ventes de produits de luxe en Amérique
latine, le Mexique serait le premier marché pour le luxe dans la region. Malgré la crise
économique de 2008, le secteur a enregistré en 2011 des ventes s’élevant à 191
millions de dollars, une hausse de 10% par rapport à 2010. En 2012, la croissance
annuelle du secteur a atteint plus de 20%, et a ainsi permis au Mexique de se classer
parmi les huit premiers pays au monde dans le secteur du luxe. On estime aujourd’hui
que 8 millions de personnes au Mexique ont accès au marché du luxe, ce qui
représente environ 7% de la population nationale.
Position du Mexique sur le secteur du luxe
en Amérique latine - 2013
Mexique
Brésil
Autres pays
24%
55%
21%
Ce dynamisme du marché mexicain est dû à des facteurs tels que l’accès plus facile aux
crédits de consommation et à la présence accrue des marques de luxe dans le pays, ce
qui incite les Mexicains à acheter sur le marché local. La stabilité économique
résultant de la maîtrise de l’inflation et du taux de change stable permet à la classe
moyenne de prendre des décisions sur le long terme.
Source: “Le Marché du Luxe au Mexique” par Siul MIRANDA GUZMAN
II - Tendances et opportunités
Sur le total de la population mexicaine, quelque 30% des Mexicains vivent avec un pouvoir d’achat
équivalent à celui des pays de l’OCDE, soit près de 30 millions de personnes. Pour les produits
d’importation, on considère que le marché mexicain est constitué :
•d’une classe haute évaluée à 7.2% de la population, soit environ 8 millions de personnes;
•d’une classe moyenne montante évaluée à près de 14% de la population, soit près de 16 millions de
personnes.
Le revenu des catégories socio-économiques C+ (classe moyenne montante) est estimé entre 3 000
et 7 100 dollars par mois, celui des catégories A / B (classe haute) à plus de 7 100 dollars par mois.
En termes de sous-segments de marché, le prêt-à-porter masculin et féminin représente 27% du total
des achats, suivi des accessoires (montres, bijoux et maroquinerie) avec 26%, puis les produits de
parfumerie et cosmétiques, avec 21%.
Un Traité de Libre-échange avantageux
Le Mexique est un pays très ouvert sur le plan commercial. Le pays a profondément libéralisé sa
politique commerciale au cours des années 90. Il est membre de l’OMC et de l’OCDE et a signé 12
accords de libre-échange avec 44 pays dont le TLECUEM (Traité de Libre Echange Commercial Union
Européenne-Mexique) avec l’Europe des 27, entré en vigueur en 2000. Les produits d’origine UE ne sont
donc pas soumis aux taxes douanières au Mexique.
•La TVA, fixée au taux standard de 16%, est calculée à partir de la valeur CIF + Droits de Douane (0
pour les produits en provenance de l’UE) + Redevance Douanière.
•La redevance douanière s’élève à 0.8% sur la valeur CIF.
119
III - Principaux acteurs
Des marques telles que Louis Vuitton, Carolina Herrera, Donna Karan, Armani, Hermès, Salvatore
Ferragamo et Ermenegildo Zegna sont présentes au Mexique. L’importance économique du secteur est
illustrée par les faits suivants:
Saks Fifth Avenue a choisi le Mexique comme son premier point de vente pour l’Amérique latine;
Prada a connu une augmentation de 13.5% en 2012 au niveau mondial dont 23% pour la région
Amérique latine;
Hugo Boss réalise 52% de ses revenus au Mexique pour l’Amérique Latine;
Porsche au Mexique a connu une croissance de ses ventes de 20.3% en 2012;
Ermenegildo Zegna produit au Mexique et a connu une croissance de ses ventes de 10% en 2012;
Le détaillant de produits domestiques Coppel possède un réseau national de 1000 points de vente au
Mexique, où les Mexicains achètent produits ménagers et produits de luxe à crédit, souvent à des taux
d’intérêt atteignant les 60%.
Une distribution spécifique et localisée
Une stratégie souvent adoptée par les grandes marques est de distribuer leurs produits dans un premier
temps, dans les grands magasins comme « Palacio de Hierro » ou « Liverpool ». Le produit peut être testé
sur le marché avant que la marque prenne la décision d’ouvrir ou non, des points de vente dans le pays.
Par ailleurs, la distribution des grandes marques est concentrée sur quelques centres commerciaux
situés dans des quartiers à population aisée et très aisée (Interlomas, Santa Fe, Polanco) ainsi que sur
l’avenue « Luxe » de Mexico, Avenida Mazaryk. De plus, Saks Fifth Avenue, enseigne du luxe américaine,
a inauguré depuis 2007 ses deux premiers points de vente en Amérique latine, dans les centres
commerciaux de Santa Fe et de Plaza Carso.
120
Se développer et investir au Mexique
Acteurs français
La France occupe la première place en tant que fournisseur de parfums, la seconde place pour les
cosmétiques et les sacs-à-main en tissu, la troisième place pour les sacs-à-main en cuir et les
lunettes de vue. La France se place comme 5ème fournisseur en lunettes de soleil.
Le numéro un mondial du luxe, LVMH, a une longue présence au Mexique avec 150 points de vente
pour l’enseigne Christian Dior, 40 pour Guerlain, 30 pour Givenchy, 9 pour Louis Vuitton. Chanel a
une enseigne sur l’avenue « Luxe» de Mexico, l’Avenida Mazaryk.
Eden Park vient d’arriver sur le territoire mexicain chez Saks Fifth Avenue.
Roche Bobois
Cartier
Zoom sur la cosmétique
Au Mexique, le marché des produits cosmétiques est au beau fixe. En effet, il a connu une
croissance de 6% en 2012, atteignant une valeur de 14 milliards de dollars, selon Laura
Bonilla, présidente de la Chambre nationale de l’Industrie de la Parfumerie et des
Cosmétiques, des Articles de Toilette et d’Hygiène (CANIPEC). Aujourd’hui, l’industrie des
produits cosmétiques, dont les acteurs sont Arabela, Creaciones Iguazu, Johnson & Johnson
ou encore L’Oréal, est déterminée à faire du Mexique l’un des 5 plus grands exportateurs
mondiaux à l’horizon 2020, tout en continuant à développer le marché interne.
•L’Oréal, numéro un mondial de la cosmétique, a inauguré officiellement sa deuxième usine
au Mexique cette année. Il s’agit de la plus grande usine de produits de coloration capillaire
du monde, représentant pour la marque un investissement de plus de 100 millions de
dollars. L’usine, basée dans la ville de Villa de Reyes, dans le centre du pays, a un objectif
de production de plus de 100 millions d’unités en 2013 et 210 millions en 2014. L’objectif de
la marque est de produire conjointement dans ses deux usines au Mexique 400 millions
d’unités de produits cosmétiques. L’usine de Villa de Reyes emploie 400 personnes et
génère 800 emplois indirects.
•Sephora, appartenant au groupe LVMH, est entrée sur le marché mexicain avec l’ouverture
de ses premières boutiques à Antara Fashion Hall dans le quartier de Polanco à Mexico, et
dans le Paseo Interlomas Mall. Sephora a déclaré: «Cette joint-venture marque une étape
importante dans l’expansion de Sephora en Amérique latine et permet à Sephora de
capitaliser sur l’opportunité de croissance exceptionnelle que nous voyons au Mexique ».
•Bourjois Paris est arrivé au Mexique au mois de juin 2012 avec l’appui de la chaîne
mexicaine de grand-magasins Liverpool, á travers une forte campagne médiatique et sur
les réseaux sociaux. La marque a débuté sa conquête du marché par des corners dans les
magasins Liverpool les plus hauts de gamme, un dans la ville de Mexico et un à
Guadalajara. En novembre dernier, une boutique Bourjois a été inaugurée dans un des plus
grands centres commerciaux de la ville de Mexico. La marque cherchera à ouvrir d’autres
corners dans d’autres magasins du pays et certainement d’autres boutiques, cette année.
•L’Occitane en Provence
•Yves Rocher
121
Cartier
Témoignage de Monsieur Julien Kozlowskyj, Directeur Général Cartier Mexico
Histoire de Cartier au Mexique
Cartier est présent depuis plus de 30 ans au Mexique avec une forte
présence : c’est la première marque de luxe dans le pays en termes de
parts de marché. Cartier a toujours entretenu des liens très forts avec
le Mexique, des liens à la fois commerciaux et culturels et
notamment via la fondation Cartier pour l’art contemporain grâce à
laquelle nous avons eu le plaisir de recevoir Frida Kahlo. Cartier a
également créé en 2006 une collection « la Doña » en hommage à
Maria Felix. Les échanges ont toujours existé entre la France et le
Mexique et cela est surement lié à l’histoire de nos deux pays. On
observe une activité culturelle et artistique très forte au Mexique.
Mexico est d’ailleurs la ville qui compte le plus de musées au monde.
Cartier est très proche du domaine de l’art à travers ses créations et
sa fondation, ainsi le public mexicain a toujours été très sensible à
nos créations, ce qui explique qu’aujourd’hui Cartier est la marque de
luxe ayant la plus grande part de marché au Mexique. Actuellement,
nous sommes présents dans tout le pays à travers nos réseaux de
distribution et nos boutiques.
122
Se développer et investir au Mexique
Le secteur du luxe au Mexique
L’avenir au Mexique
Pour nous, le Mexique est le marché numéro un d’Amérique latine,
et il l’est également pour d’autres marques de luxe. Comme je l’ai
mentionné précédemment, les mexicains ont une grande sensibilité
à l’art, au luxe, à la création et surtout aux créations françaises. C’est
pourquoi les marques de luxe françaises ont une capacité
d’intégration et d’adaptation très forte et très rapide dans le pays. Le
marché du luxe au Mexique s’est énormément développé ces
dernières années et on arrive cette année sur une phase de
consolidation. Le Mexique est un marché a très fort potentiel, 20 à
30 millions de mexicains passeront bientôt dans la classe moyenne
et cela aura un impact au niveau des marques de luxe. Si on se
projette dans les 10 à 15 années à venir, il est clair que le Mexique
est une vraie opportunité pour les marques de luxe - c’est indéniable
- avec des prévisions de croissance très fortes que ce soit pour la
joaillerie ou l’horlogerie. Le potentiel est immense et sera beaucoup
plus important dans les années futures sur la joaillerie puisque
l’horlogerie a connu un rythme de croissance très soutenu ces
dernières années. Il y a énormément de marques de haute
horlogerie représentées au Mexique, cependant il y a une tendance
mondiale où le niveau de croissance sera beaucoup plus soutenu sur
le secteur de la joaillerie que sur celui de l’horlogerie. Aujourd’hui,
pour Cartier, il est surtout question de défendre nos parts de marché
car nous avons atteint des seuils assez conséquents au Mexique.
Cependant, il existe encore des opportunités de croissance
notamment sur la joaillerie et sur la haute horlogerie. Avec l’aide de
notre équipe de professionnels, je pense que l’on peut encore gagner
des parts de marché sur l’horlogerie.
Les mexicains sont des gens très ouverts, très accueillants et très
respectueux. Il est très facile pour un étranger de s’adapter au
Mexique, il y a une vraie qualité de vie, notamment au niveau du
service, qui fait que pour la plupart des français le Mexique est un
pays très facile à vivre et très agréable. C’est également un pays qui
possède énormément de richesses culturelles et géographiques ; le
Mexique a beaucoup d’arguments au niveau touristique. C’est
également un des pays les plus stables d’Amérique latine et très
ouvert, ce qui facilite vraiment l’intégration des marques françaises
et le retour sur investissement est généralement très fort. Il y a
d’ailleurs beaucoup de français et d’espagnols qui viennent tenter
leur chance au Mexique. On observe ces derniers mois une très
grande immigration d’espagnols dans le pays. De même, beaucoup
d’entreprises américaines possédant des investissements en Chine,
reviennent sur le Mexique. Cela prouve bien que la perception à la
fois européenne et américaine indique que le Mexique est un moteur
de croissance pour l’Amérique latine.
En une phrase, Le Mexique est à mon sens une des meilleures écoles
pour un jeune manager !
123
124
Se développer et investir au Mexique
Secteur Energie: Pétrole et Gaz
L’Afrique et l’Amérique latine vont enregistrer la plus forte croissance de la consommation en énergie en
2013 pendant que l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord restent à la traîne. En regardant les
tendances à long terme de la consommation, les marchés émergents sont, sans surprise, les plus
importants en termes de croissance. Les gains d’efficacité d’énergie se traduiront par une baisse du taux
de croissance de la consommation de pétrole dans les économies développées. La consommation de
pétrole par habitant sera plus faible en 2021 par rapport à 2013. L’Amérique latine sera la région avec la
plus forte croissance en termes de production de pétrole au cours de la prochaine décennie.
I - Analyse générale
Au Mexique, le secteur du pétrole et du gaz est contrôlé sous le monopole de Petroleos Mexicanos
(Pemex), société détenue à 100% par le gouvernement fédéral. Pemex se charge des activités
d’extraction et de distribution, et est une source de recettes fiscales représentant à elle seule environ
40% du budget du gouvernement. Les territoires d’extraction se concentrent principalement le long de
la côte et dans l’arrière-pays du golfe du Mexique, ainsi que dans les domaines de Sabinas, de Chihuahua
et du golfe de Californie, dans le nord du pays. La production quotidienne moyenne en 2012 a été de 2.5
millions de barils. Les réserves prouvées s’élèvent à 13.81 milliards de barils, tandis que celles possibles
sont estimées à 43.8 milliards de barils. Le Mexique développe également un intérêt dans l’exploitation
des installations offshore à grande profondeur, qui se concentrent en particulier le long de la frontière
avec les eaux territoriales américaines.
Bassins de pétrole et de gaz au Mexique
11
12
10
Gaz
1
2
8
3
Sites productifs
1) Sabinas
2) Burgos
3) Tampico
4) Misantla
5) Veracruz
6) Southeastern
a) Salina del Istmo
b) Reforma-Comalcalco
c) Macuspana
d) Litoral de Tabasco
e) Sonda de Campeche
7
4
5
6
d e
a
b c
9
Potentiel moyen-haut
7) Sierra Madre Oriental
8) Deep Gulf of México
Potentiel bas
9) Sierra Madre Oriental
10) California
11) Golfo de California
12) Chihuahua
Source: PwC
125
Quelques principes juridiques
Les principes fondamentaux qui régissent l’industrie pétrolière se trouvent dans les articles 27 et 28 de
la Constitution du Mexique. Le cadre juridique pour le secteur pétrolier a pour caractéristique
principale le contrôle direct par l’Etat sur le pétrole et ses dérivés.
L’article 27 prévoit que «La nation a le contrôle direct des ressources naturelles [...] le pétrole et tous les
hydrocarbures à l’état solide, liquide et gaz “.
En Octobre 2008, toutefois, la loi a été modifiée pour accroître l’offre d’énergie et garantir dans les
prochaines années une maximisation de la richesse pétrolière pour le pays, sans trahir les principes
établis dans la Constitution, l’intention étant d’encourager la participation du secteur privé.
Le 12 août dernier 2013, le président Enrique Peña Nieto a présenté un projet de révision
constitutionnelle permettant à des intérêts privés de signer des contrats de partage de production avec
la compagnie pétrolière nationale Pemex pour l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures. Le texte
propose que soit autorisé l’octroi de « permis » pour que la compagnie puisse s’associer à des entités
privées dans ses activités de traitement, de raffinage, de pétrochimie, de transport, de stockage, de
distribution et de commercialisation de produits et dérivés issus d’activités pétrochimiques de base. Le
texte prévoit également l’ouverture à la concurrence des secteurs downstream et midstream et ainsi la
possibilité d’investir dans ces secteurs sans nécessairement s’associer à Pemex. Cette réforme
énergétique ne prévoit toutefois pas d’ouverture du capital de Pemex, contrairement à ce qu’attendaient
certains observateurs.
L’approbation de cette réforme nécessiterait une modification des articles 27 et 28 de la Constitution
encadrant depuis 1938 le monopole de la compagnie nationale sur les activités pétrolières et gazières du
Mexique.
II - Tendances
En 2012, la production moyenne quotidienne de pétrole au Mexique était d’environ 2.5 millions de
barils, dont 75% des sources de production nationale provenant de plates-formes pétrolières du golfe du
Mexique et 25% des dépôts terrestres.
Production d’hydrocarbures en 2012
3.96
3.79
3.78
1.13
0.05
2008
Bruts
2009
3.72
1.17
1.12
1.11
0.04
0.05
0.05
0.04
2.55
2.58
2010
Condensés
Source: PEMEX.
126
3.70
1.13
2.60
2.79
Sources de production en 2012
Se développer et investir au Mexique
2011
2.55
2012
Équivalent en gaz naturel
Terrestre
25%
Maritime
75%
Selon les estimations de Pemex, les réserves de pétrole 1P (réserves prouvées) seront exploitées
seulement pour la prochaine décennie, et celles de 3P (réserves possible) pour les trente prochaines
années, offrant des niveaux constants de production.
La production elle-même a connu une baisse à 2 550 millions de barils par jour en 2012 comparé à 3 382
millions de barils par jour en 2004. Pemex a donc lancé une série d’investissement dans les activités
d’exploration dans le but de revenir au cours des cinq prochaines années, à un niveau de production de 3
millions de barils par jour.
Prévisions des réserves de pétrole au Mexique – 2012/milliards de barils
12,400
26,200
Réserves probables
Réserves 2P
17,700
43,800
Réserves possibles
Réserves 3P
13,810
Réserves 1P
Source: PEMEX.
Le principal site d’extraction de pétrole brut, est Ku-Maloob-Zaap à partir duquel a été généré environ
33% de la production totale s’élevant à une moyenne de 841 818 barils par jour. Précédenment, la
production pétrolière mexicaine a été soutenue par le site Cantarell jusqu’en 2005-2006 (début du
déclin du champ) avec 449 000 barils par jour. Pemex, cependant, parie fortement sur les puits de
Chicontepec, dont la production, qui a déjà augmenté de 45 000 barils par jour en 2010 à 64 000 barils
par jour en 2011, devrait atteindre d’ici 2021 entre 550 000 et 600 000 barils par jour.
Pemex a investi ces dernières années environ 15 milliards de pesos (1.18 milliards de dollars) dans des
activités de recherche dans les eaux profondes du Golfe du Mexique. Les champs pétroliers ont été
découverts en 2011 à une profondeur de 5 431 mètres, avec un fond marin de 1 928 mètres. Pemex
utilise des données relatives à la performance sismique pour commencer à y forer cinq nouveaux puits.
Les résultats de Pemex en eaux profondes étaient très peu probants jusqu’à la découverte des sites
Supremus, Trion et Maximus.
127
III - Opportunités
Les opportunités pour le secteur privé ne se limitent pas seulement au pétrole ; il y a également la
bioénergie. L’article 11 de la Loi pour la promotion et le développement de la bioénergie, est entré en
vigueur le 2 Février 2008. Celui-ci prévoit que les autorisations pour la production de biocarburants à
partir de maïs peuvent être accordées à des particuliers lorsque les stocks excédentaires de production
de maïs sont de nature à répondre à la consommation intérieure.
Les réformes entreprises en 2008 représentent donc une percée remarquable: pour la première fois dans
l’histoire, la société énergétique nationale Pemex a ouvert les portes à la collaboration avec des
entreprises privées. Compte tenu des nombreuses incitations et des investissements prévus dans le
secteur, ce changement va faciliter l’entrée des entreprises du monde entier sur le marché de l’énergie
au Mexique.
Analyse SWOT
Forces
Faiblesses
•La base des ressources pétrolières du Mexique est l’une des
plus grandes de tout le continent américain.
•La production de pétrole est en baisse constante depuis
plusieurs années et devrait continuer à diminuer jusqu’en
2021.
•Les années d’activités pétrolières ont fait du secteur de
l’énergie au Mexique un secteur bien développé et doté de
hautes compétences.
•Certains blocages importants dans la réforme du secteur de
l’énergie restreignent l’accès aux investisseurs étrangers.
•Sécurité des installations (accidents, crime organisé autour
du vol de combustible).
Opportunités
Menaces
•Nous attendons la réforme de la libéralisation du secteur de
l’énergie, prévue pour le second semestre de 2013, ce qui
devrait permettre une redynamisation du potentiel du
secteur et attirer les investissements étrangers.
•Troubles sociaux favorisant l’immobilisme au détriment de
réformes visant à enrayer le déclin de la production.
•Les eaux profondes du golfe du Mexique demeurent un large
territoire inexploré. Des découvertes récentes ont mis en
évidence l’énorme potentiel de ces sites.
•Le Mexique dispose d’un potentiel considérable pour les “gaz
de schiste”, inférieur cependant selon l’EIA (Environmental
Investigation Agency) à la Chine, aux États-Unis et à
l’Argentine.
128
Se développer et investir au Mexique
•Gros problèmes de ressources humaines à court terme
(nombreuses retraites à payer)
Projets en amont
Base de données de projets pétroliers en amont - Mexique 2013
Nom
Ku-Mallob-Zaap
Ayatsil
Burgos
Cantarell
Chicontepec
Coatzacoalcos
Profundo
Tsimin
Perdido (incluant
Maximus)
Panuco
Trion-1
Nom champ
pétrolier
Status
Est. pic production
liquides (b/jour)
Est. pic production
gaz
Type de projet
Terrestre/Maritime
Ku, Maloob, Zaap,
Bacab, Lum (Golfe de
Campeche)
Produit
830 000
na
Pétrole
Maritime
150 000
na
Pétrole
Maritime
na
Gaz
Ayatsil
Découvert (évalué)
Bassin de Burgos
En développement
Akal, Nohoch, Chac
et Kutz
Produit
2.1mn b/d 2004,
501 000 b/d 2010
na
Pétrole et gaz
Maritime
29 champs
Chicontepec
Produit
550 000
na
Pétrole
Terrestre
Lakach et Noxal
Découvert (foré)
na
na
Pétrole
Maritime
Tsimin, Xux (Baie de
Campeche, Golfe du
Mexique)
Découvert
100 000
na
Pétrole
Maritime
Perdido
Premier forage en
2012 3md de
réserves en vue
na
na
Pétrole
Maritime
Cacalilao, Panuco,
Salinas, Topila
En développement
23 000-
0.096+
Pétrole et gaz
Terrestre
Perdido
Découvert
10 000 (réserves
400mn 3P)
Pétrole
Maritime
Source: BMI.
Le tableau ci-dessus expose tous les projets actuellement en cours au
Mexique. Au mois de mars 2010, ainsi que l’a rapporté l’agence de
presse Nikkei, la Banque japonaise pour la coopération
internationale (JBIC) a convenu de verser au gouvernement du
Mexique 600 millions de dollars pour le développement du bassin
Chicontepec. C’est l’un des prêts les plus importants jamais reçus
par Pemex pour un seul projet, et cela démontre la réévaluation de
l’Amérique latine par Tokyo. Le Japon est en train d’essayer de
réduire sa forte dépendance sur les approvisionnements en pétrole
liés aux pays du Moyen-Orient. Cependant les résultats des derniers
appels d’offres n’ont pas été aussi réussis que prévu pour Pemex.
En termes d’infrastructures de transport de gaz naturel entre le
Mexique et les États-Unis, 13 pipelines sont actuellement en
exploitation. La création de deux autres nouveaux pipelines devrait
contribuer à accroitre le flux des importations. Pemex envisage de
construire un gazoduc en territoire américain, pour relier le centre
d’Agua Dulce, région de Corpus Christi, et la ville de McAllen, située
à la frontière sud du Texas. Un prêt de 10 milliards de dollars,
principalement venant d’investisseurs privés, devrait aider à
améliorer les liens entre l’alimentation en gaz américain et la
demande des centres industriels au Mexique.
129
Projets en aval
La division de raffinage de Pemex exploite six raffineries d’une
capacité installée totale de 1.54 millions de barils par jour. Malgré
le fait d’être le quatrième pays de l’hémisphère occidental pour les
réserves de pétrole brut, le Mexique est obligé d’importer environ
un quart de ses produits pétroliers. La société monopole d’Etat a du
mal à équilibrer l’activité de raffinage avec la croissante demande
intérieure en combustibles.
Selon un communiqué publié par Pemex, au cours de la prochaine
décennie, au moins 19 milliards de dollars seront dépensés pour
être en mesure de compenser les insuffisances de la production
nationale en pétrole. Pemex est engagé dans un important
programme de modernisation des raffineries, dans le but de faire
face à une demande accrue. Selon les projections du gouvernement,
au cours des deux prochaines décennies, le Mexique aurait besoin
de construire une nouvelle raffinerie tous les trois ou quatre ans
afin de répondre aux besoins intérieurs en pétrole.
Pour encourager l’investissement dans des projets de raffinage,
Pemex a suggéré la possibilité d’ouvrir le segment aval à l’entrée
d’opérateurs privés. Le dispositif permettra à des sociétés
extérieures de construire ou gérer des raffineries au Mexique, sous
la surveillance de l’Etat. Beaucoup dépendra, cependant, du succès
de la libéralisation du secteur de l’énergie par l’exécutif dirigé par
Enrique Peña Nieto. L’investissement privé dans le secteur aval
permettrait à Pemex de conserver des fonds pour des projets de
développement en amont, nécessaires pour enrayer le déclin de la
production pétrolière.
Base de données de projets pétroliers en aval - Mexique 2013
Nom
Capacité en barils par jour
Capacité, tpa
275 000
13 688 402
Cadereyta
Ciudad Madero
190 000
9 457 442
Salamanca
245 000
12 195 122
Minatitlán
185 000
9 208 561
Salina Cruz
330 000
16 426 083
Tula Hidalgo
315 000
15 679 443
Source: BMI
130
Se développer et investir au Mexique
Achèvement de
construction
1918
1906
IV - Les principaux acteurs
Pemex est l’industrie nationale mexicaine et détient le monopole du secteur. L’implication des
compagnies pétrolières internationales dans le secteur en amont est minime et limitée aux services
d’investissement dans le domaine du pétrole, aux contrats d’ingénierie, aux investissements dans la
distribution de gaz et de gaz naturel liquéfié (GNL). Les pressions pour une plus grande libéralisation,
entreprises depuis le gouvernement de Felipe Calderón, ont eu du mal à s’imposer face à des forces
d’opposition au Parlement.
Structure de Pemex
Pemex est la plus grande société au Mexique et parmi les 10 plus grandes entreprises dans le monde en
termes de revenus. L’entité a été créée le 20 Juillet 1938 par un décret parlementaire, suite à la
nationalisation des compagnies pétrolières étrangères opérant au Mexique. Depuis ce temps, Pemex a
tenu un monopole sur l’exploration, la production, le raffinage et la commercialisation du pétrole et du
gaz et de leurs produits connexes. La distribution de gaz a été ouverte aux entreprises étrangères en
1995, mais Pemex conserve les droits de production exclusifs. Pemex offre des contrats de services
depuis la découverte du site Cantarell. Schlumberger, Weatherford, Haliburton, Baker Hughes réalisent
une grande partie de leur chiffre d’affaires au Mexique.
Pemex possède cinq divisions: la pétrochimie, le gaz et les produits pétrochimiques de base,
l’exploration, la production, le raffinage et enfin le commerce international. Il a également d’autres
subdivisions pour les régions géographiques: Nord, Sud, et pour les zones marines dans le nord-est et
sud-ouest.
Mis à part Pemex, les principaux acteurs de l’industrie sont les entreprises publiques et privées SENER,
CNH, IMP (Institut Mexicano Oil), Lexico, Alfa, Sempra, Mitsui, Petrofac et Schlumberger:
Conseil de directeurs
Président: Ministre
de l’énergie
PDG de Pemex
Pétrochimie
Gaz et pétrochimies
de base
Recherche
et production
Raffinage
PMI Commerce
International
Directeur Général
PEP
Recherche
Développement
des secteurs
Région Nord
Région Sud
Production
Distribution et
commercialisation
Régions marine
et Nord-est
Région marine et
Sud-ouest
Source: PEMEX
131
SENER (ministère de l’énergie) est un organisme public qui s’occupe de la conception des politiques
énergétiques en vue d’assurer un approvisionnement énergétique efficace, le maintien des plus hauts
standards de qualité, de sécurité, de confort et de respect de l’environnement.
CNH (Commission Nationale des Hydrocarbures) est une entité publique du ministère de l’Énergie. Elle
traite de questions telles que la réglementation, la surveillance et l’évaluation des activités d’exploration
et l’exploitation des hydrocarbures.
IMP (Institut du Pétrole Mexicain) est une entité qui fait partie de la SENER. C’est un centre de
recherche public avec une grande expertise dans le domaine de l’énergie: il élabore des technologies,
procédés et services qui contribuent au développement du secteur pétrolier au Mexique.
Sempra Energy est une entreprise qui offre plus de 500 services énergétiques. Avec ses trois centres de
production au Mexique, elle s’est engagée dans plusieurs projets de construction de gazoducs à la
frontière avec États-Unis, à Durango, Chihuahua et Baja California.
Mitsui, Conglomérat japonais, est un chef de file au Mexique pour la fourniture de produits
sidérurgiques.
Petrofac qui en août 2011 s’est vu attribuer deux contrats de services intégrés par Pemex, a été la
première société étrangère à travailler dans les champs de pétrole au Mexique. Les deux contrats, d’une
durée de 25 ans, laissent entrevoir que Petrofac détient la pleine responsabilité des opérations sur le
terrain.
Saipem au Mexique est engagé dans la conception, le développement et la réalisation d’installations
(principalement off-shore) au nom de Pemex. Il fournit également un soutien technique et de
maintenance ainsi que des services de nature diverse.
Bonatti a récemment reçu un projet d’une valeur de 53 millions de dollars pour la construction d’un
gazoduc d’une longueur de 160 kilomètres, qui sera construit d’ici 2014 au nom du consortium espagnol
Enagas-Elecnor.
Les principaux acteurs du secteur pétrole et gaz au Mexique
Sempra Energy
Baja California
Chihuahua
ALFA
Durango
Nuevo León
Mitsui
Schlumberger
Saipem
IMP
CNH
Petrofac
México, D.F.
Puebla
SENER
Pemex
Bonatti
Source: PwC
132
Se développer et investir au Mexique
Tabasco
Principaux acteurs français
Total
Le groupe a commencé en 1982 à commercialiser la marque ELF au Mexique, avec la ferme intention de
rejoindre le marché mexicain et répondre pleinement à leurs besoins dans tous les segments.
Actuellement, Total se trouve parmi les cinq des entreprises les plus importantes dans les lubrifiants au
Mexique. Total compte deux usines dans la ville de Guadalajara, Jalisco, avec la capacité de production
suivante:
•Huiles: 3 millions de litres par mois
•Lipides: 500 000 kg mensuels
•Liquides de frein: 120 000 litres par mois
•Antigel: 300 000 litres mensuels
En termes de réseau de distribution, Total a deux succursales (Guadalajara et Mexico), un bureau de
vente à Monterrey, et un réseau de 70 distributeurs à travers la République mexicaine. TOTAL Mexique
exporte des produits vers l’Amérique centrale, les Caraïbes et dans la région du Pacte andin.
Schlumberger est fournisseur de services de technologie de l’information, de solutions informatiques et
de gestion de projets intégrés pour les entreprises de l’industrie du pétrole et du gaz. Arrivée au Mexique
en 1943, Schlumberger possède en tout 10 sites au Mexique, opérations et bureaux ; son siège se trouve
dans la ville de México.
GDF
Maxigas naturel est une filiale de GDF SUEZ Energy North America et est responsable de la gestion des
actifs de la société mondiale, au Mexique. Elle opère un système de canalisation de 559 miles de
pipelines de gaz naturel dans la région centrale ainsi que dans la péninsule sud-est du pays, trois
centrales de cogénération, et six concessions de gaz naturel situées dans le centre du Mexique et le long
de sa côte est, qui servent près de 400 000 clients. GDF SUEZ est le plus grand opérateur de pipeline
privé au Mexique. Energía Mayakan, filiale de GDF SUEZ Mexico et GE Energy Financial Services ont
annoncé le prolongement du gazoduc de Mayakan. Cette extension va permettre un meilleur
approvisionnement en gaz naturel, et donc en énergie propre, de la péninsule du Yucatan.
Technip est un leader mondial du management de projets, de l’ingénierie et de la construction pour
l’industrie de l’énergie (pétrole, gaz, éolien) et les développements subsea (sous-marin). Implanté dans
48 pays sur tous les continents, Technip dispose d’infrastructures industrielles de pointe et d’une flotte
de navires spécialisés dans l’installation de conduites et la construction sous-marine. Technip est actif
dans cinq segments d’activités : services, navires et installations industrielles, subsea, offshore et onshore.
•Plus de 36 500 collaborateurs dans 48 pays.
•Des actifs industriels sur 5 continents.
•Une flotte de 28 navires en opération et 5 nouveaux en construction.
•Résultat opérationnel fin 2012 : 821.7 millions d’euros.
•Chiffre d’affaires 2012 : plus de 8.2 milliards d’euros.
En août dernier Technip a remporté auprès de Shell Offshore Inc. (Shell) un important contrat pour
l’ingénierie, la fourniture des équipements et l’installation pour le développement des infrastructures
sous-marines du champ Stones. Ce dernier est situé dans la zone Walker Ridge de la partie américaine
du golfe du Mexique, par une profondeur d’eau d’environ 2 900 mètres. Ce développement accueillera
l’unité flottante de production, stockage et déchargement (FPSO) la plus profonde au monde, la
première de Shell dans le golfe du Mexique. Technip assurera l’installation du système de production
sous-marin et de la conduite latérale de gaz de Stones, incluant le management de projet, l’ingénierie et
la fabrication associés. L’installation en mer est prévue pour le second semestre 2014.
En mai 2012, Technip a remporté auprès de Petróleos Mexicanos (PEMEX) deux contrats subsea dans la
Baie de Campeche, au Mexique, d’une valeur totale d’environ 105 millions d’euros. Les contrats
comprennent :
•La fourniture des équipements et la construction de deux conduites rigides de 16’’ (de 9.2 et 8.6
kilomètres) pour le premier projet,
•Le développement de l’ingénierie, la fourniture des équipements et la construction d’une conduite
rigide de gaz de 24’’ (de 17 kilomètres) pour le second projet.
Le centre opérationnel de Technip à Ciudad del Carmen (Mexique) réalisera les deux contrats, qui
devraient être achevés à la fin de l’année.
133
Secteur Énergie: Energies renouvelables
I - Analyse générale
Le secteur des énergies renouvelables au Mexique attire ces dernières années des investissements
étrangers dans chacune des régions du pays. Cette croissance est le résultat d’un long voyage commencé
avec la réforme du marché de l’électricité, qui a ouvert pour la première fois en 1992 l’accès au marché à
des opérateurs privés.
II - Tendances
Fin 2012, selon les dernières données du ministère de l’Énergie (SENER), la production totale nationale
d’énergie électrique sur l’année s’élevait à 260 498 GWh. La capacité totale nationale de production
d’énergie électrique était égale à 53 845 MW, dont 24.9% de technologies propres : 4.2% d’énergies
renouvelables (hors hydroélectricité à grande échelle), 18.4% de grandes centrales hydroélectriques et
2.24% du nucléaire.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a approuvé la mise en œuvre de nombreux projets pour
les éoliennes autonomes, avec une capacité de puissance totale de 2.727 MW, desquels 488.7 MW sont
déjà en fonctionnement, 1 928 MW en cours de construction et 310 MW inactives.
Prévisions de la demande nette par secteur pour 2011-2016 incluant les plans d’économie d’énergie
Résidentiel
Services
Commerciaux
Industrie
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
Source: SENER, PwC
La demande en électricité du Mexique est appelée à croitre avec un taux moyen annuel de 4.1% entre
2011 et 2016. Cette croissance de la demande implique la nécessité d’installer de nouvelles capacités
dans le système électrique du Mexique d’environ 50 000 MW, équivalent à environ 80% de la capacité
installée jusqu’ici.
134
Se développer et investir au Mexique
La part de production d’énergie propre devrait augmenter en 2024, selon l’objectif fixé par la loi sur les
sources d’énergie renouvelables, et devra représenter jusqu’à 35% de la production totale d’énergie du
pays. En 2012, 24.9% de l’électricité totale générée au Mexique provenaient d’énergies renouvelables.
L’obligation de se conformer à l’objectif des 35% représente une opportunité importante pour le
développement des projets d’énergies renouvelables.
Les acteurs privés ont la possibilité d’investir dans les énergies renouvelables en signant avec la
Commission Fédérale de l’Electricité (Comisión Federal de Electricidad, CFE) un accord PPA (accord
d’achat d’électricité); ils sont également autorisés à participer aux appels d’offres ou à la construction de
centrales pour la consommation intérieure du pays.
Emission par type de technologies en % du total
Energies
renouvables
et hydrauliques
900
17%
3%
35%
Nucléaire
Fossile
Emissions de gaz à effet de serre par scenarios,
2020 MtCO2
800
-30%
700
80%
65%
600
Pas de changement majeur
Objectif
500
2011
Objectif 2024
400
2010
2012
2014
2016
2018
2020
Source: PEMEX, SENER
135
III - Opportunités
Le Mexique possède un solide portefeuille de ressources d’énergies renouvelables à moindre coût grâce
à sa position géographique et à sa structure physique, ce qui semble être à ce jour le cadre de
développement propice aux infrastructures d’énergies renouvelables pour atteindre les objectifs
nationaux.
Le Mexique possède des ressources naturelles à moindre coût sur tout son territoire
La région du nord du
Mexique
a de hauts niveaux
d’irradiation
La cogénération peut être
appliquée dans les processus
internes de PEMEX et dans
beaucoup de secteurs
industriels
Les résidus urbains et
agricoles ont un fort
potentiel de biomasse
La région volcanique
constitue un endroit important
pour développer des usines
géothermiques
Les forts vents d’Oaxaca font de
l’énergie éolienne une
technologie rentable
Les rivières du Mexique ont
un fort potentiel pour
l’installation de petites
centrales hydrauliques
Le rayonnement solaire est le plus
intense dans les régions
septentrionales du pays, tandis
que dans le centre on trouve des
centrales de cogénération,
accompagnées d’un potentiel
géothermique élevé. Dans les
États du sud, enfin, où la
concentration de bassins fluviaux
est la plus forte, on observe un
potentiel considérable pour
l’énergie éolienne et hydraulique.
Source: SENER, AMDEE, AMEXHIDRO, PwC
Utilisation actuelle des énergies renouvelables
au Mexique et leur potentiel d’exploitation - 2013
Eolienne
Biomasse
Géothermique 6.7%
11 800
Biomasse 3.8%
Solaire 0.2%
10 000
Géothermique
Solaire
Eólienne 8.5%
20 000
Cogénération
Hydraulique
Matrice actuelle des énergies renouvelables au Mexique - 2013
6 300
6 000
3 000
MW 2012
Potentiel jusqu’en 2020
Hydroélectrique 80.8%
Source: CRE (Comisión Reguladora de Energía), CFE (Comisión Federal de Electricidad)
136
Se développer et investir au Mexique
Le graphique met en évidence le
potentiel de l’énergie éolienne, la
cogénération CHP (combinée avec
des méthodes de chaleur et
d’électricité), l’énergie
géothermique, hydroélectrique,
solaire et provenant de la
biomasse. Il est surprenant
d’observer comment, face à une
telle disponibilité, l’exploitation
économique est encore si modeste.
Des mesures réglementaires du
gouvernement mexicain visent à
favoriser une augmentation de ses
activités de production liées à ces
énergies potentielles.
Production d’électricité: le potentiel des sources
d’énergies renouvelables
L’énergie éolienne
Evolution de la puissance éolienne
USs/MWh
Vent
30%
110
100
Facteurs de charge
Le potentiel estimé pour l’utilisation de l’énergie du vent dépasse les 71 000 MW,
selon les données fournies par l’Institut de recherche pour l’électricité (Instituto de
Investigaciones Electricas, IIE) et le ministère de l’énergie (Secretaría de Energía,
SENER). 22 états mexicains sur 30 auraient la possibilité d’installer des centrales
éoliennes avec une moyenne de fonctionnement supérieure à 20%. Les
investissements calculés pour ces projets devraient atteindre 5.5 milliards de dollars
et créerait plus de 10 000 emplois directs et indirects. Sur la base du coût de l’énergie
éolienne et des projections de coûts de cycle combiné (TGCC), la proposition est
d’introduire un plan national visant à atteindre la puissance de 12 GW d’énergie
éolienne d’ici 2020.
90
80
70
Vent
45%
60
2010
2012
2014
2016
2018
50
2020
Source: SENER.
L’énergie solaire
Près de 90% du territoire mexicain a enregistré un niveau moyen de rayonnement solaire parmi les plus
élevés au monde: entre 5 et 6 KW / h par mètre carré. On estime donc une capacité totale de 25.11 MW
d’installations photovoltaïques, qui se traduit par un investissement total de 125.5 millions de dollars.
Le gouvernement fédéral a développé de nombreuses initiatives d’incitation pour installer des systèmes
solaires, dont le Programme pour la promotion des capteurs solaires pour l’eau (Programa para la
Promoción de Calentadores Solares de Agua, PROCASOL).
Evolution du potentiel photovoltaïque compétitif dans le secteur résidentiel dans divers états mexicain
suivant le segment tarifaire
8
7
6.4
6
5
4.8
4
3.5
3
2.6
2.7
N. León
Nayarit
Tlaxcala
Oaxaca
Hidalgo
Puebla
BCS
Aguascalientes
Sonora
Zacatecas
BCS
2
DAC
1
0
2012
2016
2018
2017
2019
2020
100%
0%
% Client potentiel
0%
1%
DAC
4%
11%
18%
Basse Consommation
Haut Gamma
Source: Analyse PwC.
Le graphique montre l’évolution de l’énergie solaire photovoltaïque à usage résidentiel, dans les
différents états du Mexique, selon le tarif jusqu’en 2020. Les prévisions préparées par PwC pour le
ministère de l’énergie montrent comment le photovoltaïque deviendra concurrentiel en 2017, puis en
2020 à un niveau d’environ 6.4 GW. Cette croissance pourrait attirer des clients potentiels sur le marché
intérieur pour l’alimentation de faible puissance.
137
Les différents niveaux de radiation au Mexique
Le Mexique présente un fort potentiel pour
les centrales solaires photovoltaïques, avec
de vastes régions aux niveaux de radiation
supérieures à 6.0-6.5 kWh (m2-jour), ce
qui est le plus élevé dans le monde après la
Chine et Singapour. Pourtant, à ce jour, il
n’y a que 11 usines installées ou en cours
de construction avec une capacité totale
de 140 MW (auto-approvisionnement et
petits producteurs).
Source: NREL, CRE, PwC
L’hydroélectricité
Selon les données publiées par la Commission fédérale de l’électricité (Comisión Federal de Electricidad,
CFE) et la Commission Energy Regulatory (Comisión de Energía Regulaorda, CRE), le Mexique a de
petites centrales hydroélectriques d’une capacité de 392 MW. On estime, toutefois, une capacité
potentielle beaucoup plus élevée, atteignant environ 3 250 MW, ce qui signifie que la capacité utilisée
aujourd’hui n’est que de 12% de la capacité totale.
L’énergie géothermique
En termes de capacité de production d’énergie géothermique, le Mexique se classe parmi les premiers
pays dans le monde. Selon les données publiées par le ministère de l’énergie (Secretaría de Energía,
SENER), le Mexique dispose de réserves géothermiques de 10 644 MW dont 1 144MW classés en
réserves prouvées, 2 077MW en réserves probables et 7 423MWe classés en réserves possibles. Fin 2011,
la production était de 6.507 GWh correspondant à 2.5% de la capacité de la production totale nationale.
La cogénération
La capacité de cogénération installée au Mexique s’est développée au cours des dix dernières années à
un taux de croissance annuel de 10%. Cependant, seulement 28% du potentiel a été utilisé. Le
développement du réseau de gaz au Mexique est une condition nécessaire pour promouvoir la
croissance dans le domaine de la cogénération. La stratégie nationale de l’énergie prévoit entre 2010 et
2026 une augmentation de 38% dans le prolongement du réseau de pipelines. Les opérateurs privés sont
entrés pour la première fois dans la distribution de gaz naturel en 1995. Depuis lors, l’accroissement de
la demande des clients existants et l’augmentation de nouveaux consommateurs ont mis en évidence le
besoin urgent d’investir dans l’expansion du réseau de transport.
138
Se développer et investir au Mexique
Investissements directs étrangers
La Commission de régulation de l’énergie (Comisión de Energía Regulaorda, CRE) a
estimé que depuis 2005, 4.77 milliards de dollars d’investissements étrangers ont
convergé au Mexique pour des projets d’énergie propre. Par la suite, 3.3 milliards de
dollars sont entrés dans le pays au cours des deux dernières années par le biais d’offres
promues par le ministère de l’énergie (Secretaría de Energía, SENER), relatives à la
construction d’infrastructures permettant d’utiliser des centrales d’énergies
renouvelables pour produire de l’électricité. Les investisseurs principaux sont
l’Espagne, les États-Unis, la France et le Danemark.
Les points forts du secteur des énergies
renouvelables au Mexique:
•Expérience : grâce à la réussite dans le développement industriel, le Mexique
a une bonne plate-forme méthodologique pour la fourniture d’infrastructures,
pour promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables, pour l’optimisation
de la chaîne d’approvisionnement et pour les plans de croissance de soutien.
•Talents: un nombre élevé de diplômés universitaires en ingénierie constitue
un attrait important pour les entreprises, y compris celles qui s’intéressent à
l’élaboration de programmes pour l’utilisation de sources d’énergies
renouvelables.
•Incitations gouvernementales : incitations fiscales pour le secteur des énergies
renouvelables: les entreprises peuvent amortir 100% de la machinerie et de
l’équipement pour la production d’énergie à partir de sources d’énergie
renouvelables.
139
Selon les nouveaux règlements fédéraux, les processus de production et d’importation d’électricité par
des particuliers sont encadrés selon différents modes d’utilisation:
I. L’autosuffisance. L’énergie produite est destinée à des fins de subsistance et utilisée pour
répondre aux besoins des particuliers ou des entreprises.
II. La cogénération. Pour cette méthode, il est nécessaire que l’énergie électrique soit destinée à
des personnes ou des sociétés qui utilisent la vapeur, la chaleur ou les carburants grâce à des
processus de cogénération, ou en soient copropriétaires.
III. La production d’énergie indépendante (IPP). L’électricité est générée par une usine d’une
capacité supérieure à 30 MW, et est vendue exclusivement à la CFE, ou utilisée pour
l’exportation.
IV. Petite production. Les moyens de production d’électricité dont les objectifs peuvent être:
a)la vente de l’énergie produite par la CFE (dans ce cas, la capacité maximale des projets doit
être de 30 MW) ;
b)la viabilité des petites communautés dans les zones rurales isolées ou sans service
d’électricité (maximum 1 MW);
c)l’exportation, dans la limite de 30 MW.
V. Exporter : l’énergie est produite par des projets de cogénération et de production à petite
échelle. Ce régime n’est pas adapté à la vente d’électricité dans le pays.
VI. Importer : L’énergie provient de systèmes situés à l’étranger, grâce à des accords juridiques
conclus directement entre le fournisseur d’énergie et le consommateur.
La forme de production d’énergie décrite dans la section III concernant la production indépendante
d’énergie (IPP), est celle qui, par sa nature et sa relation avec l’expansion des plans du CFE a été au
centre de controverses et de spéculations politiques. L’IPP permet aux entreprises de s’affranchir de
toute dépendance à l’égard de la CFE. L’adhésion à la formule IPP a augmenté de façon exponentielle au
cours des dernières années, entraînant un impact négatif sur la production d’énergie par la CFE.
140
Se développer et investir au Mexique
IV - Principaux acteurs
Le rôle de la CFE (Commission Fédérale
d’Electricité), institution publique, qui fournit
de l’électricité à usage domestique et industriel.
La CRE (Commission de Régulation de
l’Energie) est un organisme autonome du
ministère de l’énergie, composé de professionnels
qui assurent la régulation du secteur, encouragent
l’investissement productif et la promotion d’une
saine concurrence et favorisent la distribution
d’énergie au profit des utilisateurs.
Principaux acteurs du
secteur de l’énergie
renouvelable au Mexique
Nuevo León
Mitsui
Iberdrola
SAGARPA
CRE
Le groupe Enel possède en Amérique latine une
capacité installée nette s’élevant à 16 373 MW
et une production de 66 TWh par an. Enel Green
Power est aussi un contributeur significatif dans
le domaine des énergies renouvelables.
Au Mexique, le Groupe Enel assure une capacité
installée de 127 MW et une production nette
de 0.2 TWh par an.
Cittá del Messico
México D.F.
CFE
CONAGUA
Acciona
SENER
SEMARNAT
Sempra
Enel Green Power
Source: PwC
Acteurs sur le marché global solaire en 2013
Trina Solar (Chine) 4.3%
Tianwei New Energy (Chine) 2.7%
Hanwha-SolarOne (Chine) 2.7%
LDK Solar (Chine) 2.5%
Hareon Solar (Chine) 2.5%
JA Solar (Chine) 2.4%
Jinko Solar (Chine) 2.3%
Yingli Green Energy (Chine) 4.8%
Suntech Power (Chine) 5.8%
First Solar (USA) 5.7%
SunPower (Union Européenne) 2.8%
Canadian Solar (Canada) 4.0%
Sharp (Japon) 2.8%
Kyocera (Japon) 1.9%
REC (Norvège) 1.9%
Autres 51%
Source: SENER, AMDEE, AMEXHIDRO, PwC
Acteurs sur le marché global éolien en 2013
Siemens Wind Power
(Danemark) 8.8%
Vestas
(Danemark) 12.9%
GE Wind
(USA) 8.8%
Goldwind
(Chine) 9.4%
Gamesa
(Espagne) 8.2%
Sinovel
(Chine) 7.3%
Enercon
(Allemagne) 7.9%
Suzlon Group
(Inde) 7.7%
Mingyang
(Chine) 2.9%
Autres 21.5%
Source: SENER, AMDEE, AMEXHIDRO, PwC
141
Acteurs français
NEOEN
Créée en septembre 2008 à l’initiative de Monsieur Jacques Veyrat, Neoen est une société française
spécialisée dans la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Son parc de production se
répartit entre quatre filières : la biomasse, l’éolien terrestre, les énergies marines et le solaire
photovoltaïque. Neoen gère l’ensemble des projets, depuis leur conception jusqu’à leur mise en service,
exploitation et démantèlement, en passant par leur construction et leur financement. A mi-2013, la
société comptait un parc en exploitation de 73 MW, avec 150 MW en construction, pour un chiffre
d’affaires lié à la vente d’électricité en 2012 de plus de 18 millions d’euros.
Neoen a amorcé son expansion internationale en 2010 en remportant près de 60 MW de licences
d’exploitation de centrales solaires photovoltaïques au sol dans le cadre d’un appel d’offres de l’Etat
portugais, dont la construction a débuté à l’été 2013. Depuis 2010, Neoen poursuit la transposition de
son modèle hors d’Europe, avec des projets en Guyane, Afrique, Etats-Unis et Caraïbes, et des bureaux
en Australie, au Canada et au Mexique.
La filiale mexicaine est actuellement en phase de développement actif de projets photovoltaïques, avec
recherche de terrains, négociation de contrats de vente d’électricité à long-terme et lancement des
démarches administratives.
Mot de Lionel Bony, Directeur Général Neoen México
Pourquoi le Mexique?
S’appuyant sur l’expertise développée en Europe, Neoen a étoffé début 2013 son équipe
internationale, développant une présence sur trois continents, avec des bureaux à Sidney,
Vancouver et Mexico. C’est donc un vrai pari qu’a fait la société sur le Mexique, et ce pour
plusieurs raisons:
•Potentiel en terme de ressource solaire et de demande d’électricité.
•Cadre réglementaire et légal plutôt favorable aux énergies renouvelables, et volonté de
réforme du secteur pour le rendre plus attractif aux investissement privés.
•Ouverture du pays aux investissements étrangers et volonté du nouveau gouvernement de
le moderniser.
•Possibilité de rayonnement en Amérique Centrale et Latine depuis Mexico.
Difficultés
•Lenteur de certaines démarches administratives à la fois pour la création de la société et
pour l’avancement des projets.
•Infrastructures de transport (notamment routier et rail) pas toujours assez développées et/
ou entretenues.
Points positifs
•Interlocuteurs le plus souvent très ouverts, chaleureux et bien formés.
•Pays magnifique aux immenses ressources naturelles.
•Fort potentiel économique et nombreux entrepreneurs locaux intéressés par des
collaborations.
•Image généralement positive de la France et des Français.
142
Se développer et investir au Mexique
EDF
Energies Nouvelles, filiale directe d’Electricité de France SA (EDF), dispose de deux filiales au Mexique
qui exploitent des parcs éoliens:Eléctrica de Valle México (EVM) et EDF EN Mexico.
EDF vient de finaliser l’acquisition de trois parcs éoliens situés dans l’état d’Oaxaca dans le sud du pays:
La Mata La Ventosa, Bii Stinu et Santo Domingo
•La Mata La Ventosa est exploité par EVM,
•Bii Stinu est exploité par EDF EN Mexico, filiale Eoliatec del Istmo SAPI de CV
•Santo Domingo est exploité par une deuxième filiale EDF EN Mexico : Eoliatec del Pacifico, SAPI de C.V.
Les deux projets Bii Stinu et Santo Domingo ont été acquis auprès de la société espagnole Eolia
Renovables de Inversión en Avril 2011.
Electricité de France
S.A. (EDF)
EDF Energies
Nouvelles (subsidiary)
Eléctrica del Valle
de México
(subsidiary)
La Mata La Ventosa
* Cette structure de l’entreprise n’est pas
exhaustive et ne répertorie que les entreprises
EDF avec des liens directs vers les trois
projets de parcs éoliens précités.
EDF EN México
(subsidiary)
Eoliatec del Istmo
(subsidiary)
Eoliatec del Pacífico
(subsidiary)
Bii Stinu Project
Santo Domingo
Project
Source: www.projectpoder.com
Schneider Electric
Leader mondial de la gestion de l’énergie électrique, le groupe Schneider Electric est présent depuis 65
ans au Mexique, où il emploie actuellement plus de 7 700 salariés, sur 12 sites, dont quatre dans l’Etat de
Nuevo León. En Septembre dernier, Schneider Electric a inauguré son Centre d’Innovation et de
Développement de Nouveaux Produits à Monterrey.
143
Groupe Alstom
Témoignage de Madame Cintia Angulo de Leseigneur, PDG d’Alstom México
et Mésoamérique
Alstom est présent au Mexique depuis 1950 dans le secteur de la
production d’électricité à travers toutes sortes de technologie. Nous
sommes des leaders dans la plupart de nos technologies autant dans
le domaine du transport que dans celui de l’énergie ou encore dans le
« green business ». Alstom est le référant technologique au niveau
mondial. Il faut savoir qu’un passager sur quatre au monde est
transporté par Alstom, 1 ampoule sur 4 est éclairée grâce à la
technologie d’Alstom. Alstom c’est vraiment l’avant-garde en matière
de technologie et notre gamme de produits est tellement large que
l’on couvre tous types de clients. Nos deux piliers sont, tout d’abord,
d’être une référence en termes de part de marché ; nous restons
toujours leader en termes de technologie. Mais également en termes
de référence client, nous sommes toujours une référence leader pour
nos clients, c’est-à-dire qu’il n’y a pas un seul client au monde, un
grand operateur électrique dans n’importe quelle technologie qui
n’ait pas utilisé la technologie Alstom. Au fil des ans, nous avons
diversifié notre clientèle, ce qui nous permet aujourd’hui de
participer dans plusieurs projets au sein du secteur public et privé.
Pour donner un exemple en termes de référence technologie en
électricité, la centrale hydroélectrique d’Itaipu, la seconde au monde
en termes de puissance installée et la première en termes de quantité
cumulée d’énergie produite, utilise la technologie d’Alstom. Dernière
une grande référence technologique ou un grand projet
technologique au Mexique il y a toujours Alstom soit à travers un
composant, soit à travers la technologie utilisée. Aujourd’hui nous
commençons à observer les résultats d’une bonne stratégie de
groupe, d’une bonne stratégie locale. Grace à notre technologie le
Mexique nous a accueilli en valorisant notre savoir faire, en
capitalisant notre technologie et en l’utilisant pour accompagner les
politiques publiques, énergie comme transport. Même dans les
moments les plus critiques, Alstom a réussi à augmenter ses ventes
au Mexique, grâce au dynamisme commercial qu’offre le pays.
Alstom continuera de participer dans de nouveaux projets où les
opportunités sont présentes, notamment à travers une participation
active aux projets de modernisation des infrastructures que le
nouveau gouvernement mexicain s’est engagé à effectuer. Nous
avons une longue histoire dans ce pays, en soutenant à la fois la
croissance et la modernisation depuis plus de cinq décennies.
Nous souhaitons continuer d’élargir notre réseau de partenaires au
niveau local, régional et mondial, en augmentant l’intégration
nationale, le développement des talents, le développement des
fournisseurs. Nous voulons valoriser l’impact de la responsabilité
sociale au Mexique, et tout au long des trois valeurs d’Alstom, qui
sont “ travail d’équipe, confiance et action».
144
Se développer et investir au Mexique
Le secteur de l’énergie et des infrastructures au Mexique
Il faut savoir que le transport et les infrastructures au Mexique se
sont grandement améliorés au cours des dernières décennies.
Certes, il y a encore beaucoup à faire mais je pense qu’il y aura un
grand bond en avant dans les 5 à 10 prochaines années. En matière
de transports, plusieurs engagements ont été pris par le nouveau
gouvernement pour améliorer les infrastructures dont le pays a
besoin. Dans le secteur de l’énergie, une réforme énergétique a été
proposée pour ouvrir le secteur aux investissements privés et ainsi
lui donner un nouveau dynamisme. Les opportunités
d’investissement dans les deux secteurs pour les années à venir
seront nombreuses et importantes, avec des taux de croissance
compris entre 4 et 6%. En résumé, nous avons de grandes chances
de capitaliser et de grandir avec le pays. Alstom Mexique exporte
vers la France, la Finlande, le Japon, la Chine, l’Inde… des
composants nucléaires de dernière génération produits par des
mexicains formés au Mexique ayant complété leur formation en
Suisse, en France ou en Angleterre. Cela va des soudeurs jusqu’aux
ingénieurs. Il y a ce transfert technologique, cette intégration
nationale qui est un des piliers de notre stratégie locale. Nous
recrutons localement majoritairement des mexicains ; l’intégration
nationale passe aussi par les facteurs humains. Nous capitalisons
également les talents internationaux, Alstom au Mexique promeut
ce modèle de mixité, de métissage. Nous voulons tout simplement
les meilleurs. Au Mexique il y a du talent, de la créativité, de la
flexibilité et de bonnes universités. Il y a des gens qui sont prêts et
capables, à la fois au niveau de la main d’œuvre tout comme pour des
postes à responsabilité. Le gouvernement s’est engagé dans une
politique à long terme, et une réforme éducative est actuellement
mise en place. Il reste encore beaucoup à faire.
La France au Mexique
Dans la presse internationale, le Mexique passe pour un pays en
guerre. On nous compare à l’Afghanistan, l’Irak par le nombre de
morts, les chiffres. Avec des analyses plus approfondies, on se rend
compte que le taux de criminalité au Mexique est le cinquième ou
sixième de l’Amérique latine derrière le Salvador, le Brésil ou encore
la Colombie. Toute l’image du Mexique à l’international est négative
est cela provient d’une coresponsabilité. Nous mexicains n’avons pas
su vendre le pays d’une part mais la majorité des personnes ne
savent pas bien se documenter et ne sont pas allés chercher les vrais
chiffres et la vraie information. Cependant les pays où les choses
sont ambigües sont des pays d’opportunités car ceux qui ont su lire
la vraie information et les vrais chiffres ont commencé à investir il y
à déjà 10 ans et aujourd’hui ont les meilleurs résultats et les
meilleurs taux de rentabilité. Il ne faut pas se laisser influencer par
ce qui est publié dans certains médias. Il faut être plus analytique
lorsqu’il s’agit de décider d’investir. Le Mexique offre de nombreuses
possibilités. Le bilan de la présence française au Mexique reste
positif, peut-être pas aussi rapide que l’on souhaiterait mais tout
dépend à qui on se compare. Si on se compare à l’Espagne ou aux
Etats-Unis bien sûr. L’Amérique latine est à l’Espagne, ce que
l’Afrique est à la France, c’est historique et culturel. De même pour
les Etats-Unis, comment rivaliser avec un pays qui partage plus
de 3 000 km de frontière avec le Mexique ? Le bilan pour moi reste
positif. La France comme l’Europe a toujours été présente au
Mexique, et cela est un atout. Il y a encore beaucoup d’opportunités
pour les entreprises françaises.
145
146
Se développer et investir au Mexique
Secteur Infrastructures
I - Analyse générale
Lorsque le nouveau président élu Enrique Peña Nieto a prononcé son premier discours public, le 1er
Décembre 2012, il y avait beaucoup d’enthousiasme au sein du secteur privé. Le nouveau président a
établi comme l’une de ses politiques publiques prioritaires, le développement de nouvelles
infrastructures, à partir du nouveau Plan National d’Infrastructure (PNI), qui a été publié au cours du
troisième trimestre de l’année 2013.
Ainsi, des investissements considérables dans les systèmes de transport, de sécurité, d’eau et des
infrastructures sanitaires sont prévus par le nouveau gouvernement. Le partenariat public-privé (PPP)
récemment publié aura pour but de stimuler le flux de participants privés, et ce en permettant aux
entreprises de proposer de nouveaux projets d’infrastructure non considérés à l’origine par le
gouvernement.
Les pouvoirs publics, les analystes internationaux, la communauté des affaires et le grand public
s’accordent à dire que ce moment clef pour le Mexique pourrait bien confirmer sa promesse de
croissance.
Le secteur des infrastructures au Mexique
Le Mexique a besoin d’augmenter ses investissements dans les infrastructures afin de parvenir à une
croissance économique durable. Le Mexique a investi dans ses infrastructures environ 4.5% de son
produit intérieur brut en 2011. On considère que le niveau d’investissement devrait atteindre
annuellement environ 7 à 8% du PIB afin de parvenir à des taux de croissance similaires à ceux des
premiers pays de l’OCDE.
Selon le ministère des transports et des communications (SCT), en 2011 4.9 milliards de dollars ont été
investis dans les infrastructures du pays. 78% représentent les investissements pour les infrastructures
routières.
Bien que le Mexique ait mis en oeuvre des politiques ambitieuses pour améliorer la compétitivité des
infrastructures ces dernières années, il existe encore des carences à combler pour que le pays parvienne
à une position internationale et régionale de premier plan.
147
II - Tendances
La priorité du gouvernement fédéral
Lors de sa campagne présidentielle, Enrique Peña Nieto a mis en place une stratégie personnelle pour
susciter la confiance parmi les électeurs, avec des engagements dits « COMPROMISOS », c’est-à-dire des
actions publiques devant être accomplies au cours de son mandat présidentiel. Enrique Peña Nieto a
établi un total de 255 engagements regroupés en plusieurs thèmes tels que la science et l’éducation, la
sécurité, la santé, l’eau, la politique, les transports, le tourisme, l’économie, l’environnement, le sport et
les droits de l’homme. Parmi ces engagements, 140 sont liés aux infrastructures et 85 se réfèrent
spécifiquement aux infrastructures de transport.
Plus tard, au cours de ses premiers jours en tant que président élu, Enrique Peña Nieto a réussi à mettre
en place un accord avec les principales forces politiques, une initiative appelée le Pacte pour le Mexique
(Pacto por México). Ce document contient un ensemble de 95 accords spécifiques dont dix sont
directement liés aux infrastructures. Bien qu’il n’existe pas de relation linéaire entre les engagements du
Pacte pour le Mexique et le budget fédéral, l’accent sur les infrastructures dans le programme du
nouveau gouvernement est un signe d’encouragement pour les investissements dans le secteur.
Engagements sur l’infrastructure pour le mandat présidentiel 2013-20181
(nombre de projets)
1
152 engagements
sur l’infrastructure
9
19
24
92 engagements sur
les infrastructures
de transport
7
Transports
Santé
Eau
Science et éducation
Tourisme
Sécurité1
92
1
5
6
6
Logistique
Transports de masse
Chemins de fer
8
Aéroports
66
Autoroutes
Ports
Source: PwC analyse basée sur différentes sources publiques.
Notes: 1l’engagement sur la sécurité prévoit 10 projets différents.
Plan national d’infrastructure (PNI)
Le document définissant la stratégie nationale et les lignes directrices pour le développement du
Mexique est le Plan National de Développement (PND: Plan Nacional de Desarrollo). Sur la base des
orientations stratégiques établies dans le PND, le ministère des transports et des communications (SCT)
est lié à l’élaboration du Plan National d’Infrastructure (PNI: Programa Nacional de Infraestructura)
lequel énoncera les projets à être exécutés dans les six prochaines années. Bien que les autorités
continuent de travailler sur le développement du PNI, il est presque certain qu’il contiendra au moins les
engagements publics (« COMPROMISOS ») du président élu.
148
Se développer et investir au Mexique
Cadre juridique : la nouvelle loi sur les PPP et la réglementation
Le cadre juridique du Mexique est considéré par certains investisseurs comme complexe et incertain en
ce qui concerne les grands projets d’infrastructure. Pour modifier cette perception, la nouvelle loi
d’association public-privé (Ley APP) a été publiée l’année dernière et, plus récemment, la
réglementation spécifique de la présente loi (Reglamento de la Ley).
Cette réforme devrait apporter une régulation plus robuste pour les projets publics-privés. Une des
spécificités les plus attrayantes de cette loi est la reconnaissance de propositions non sollicitées pour de
nouvelles infrastructures (« Propuestas no solicitadas »). Ces propositions non sollicitées permettent aux
entreprises privées de proposer de nouveaux projets considérés comme pertinents. Sur la base de ces
propositions (et des études de faisabilité), le gouvernement pourrait décider de mettre en œuvre un
processus de partenariat public-privé, octroyant certains avantages aux sociétés privées soumettant de
tels projets.
III - Opportunités
Transports et communications
Programme d’investissement 2013-2018 pour les infrastructures
de transports et communications.
Privilégié par sa situation géographique, le Mexique nécessite aujourd’hui une infrastructure moderne
et technologiquement bien équipée. De cette manière sa position stratégique deviendra un facteur de
compétitivité répondant efficacement aux besoins internes de croissance et à l’intégration de l’économie
mexicaine aux marchés internationaux.
Lors de la récente présentation du Programme d’Investissements 2013-2018 pour les Infrastructures de
transport et communications, il a été mentionné qu’en 2012, le Mexique était classé à la 47ème place sur
155 pays concernant l’indice de performance logistique de la Banque Mondiale, selon le World Economic
Forum.
Par la même occasion, le président Enrique Peña Nieto a reconnu la pertinence du secteur
communications et transports pour améliorer la productivité et la compétitivité et pour mettre en avant
le Mexique comme un centre mondial de la logistique à haute valeur ajoutée. Il a souligné l’importance
du secteur pour soutenir le développement économique notamment par la réduction des coûts
logistiques. L’investissement dans les systèmes de transport (ponts, chemins de fer) et les
infrastructures sécuritaires (ports, aéroports, réseau routier fédéral et télécommunications) est devenue
une priorité. Le président a encouragé la participation du secteur privé, en insistant sur la fonction
régulatrice du ministère des communications et des transports (SCT), pour progresser en matière
d’équité et de justice, à travers un développement équilibré entre les municipalités, les états et les
régions. A travers ces engagements, le gouvernement souhaite créer des emplois et améliorer la qualité
de vie des citoyens mexicains.
Budget 2013
Les objectifs à atteindre dans le secteur communications et transports sont concentrés sur 6 axes: les
routes, les chemins de fer passagers et de fret, les ports, les aéroports et le secteur communications et
transports. Pour atteindre ces objectifs, on cherche à investir 1 282 milliards de pesos (582 milliards
dans les infrastructures de transports et 700 milliards dans les infrastructures de communications). Le
budget 2013 pour les communications et transports récemment publié présente des opportunités
d’investissement pour le secteur privé. Voici les chiffres les plus pertinents:
•1.81 milliards de dollars pour la construction de l’infrastructure routière
•1.04 milliards de dollars pour les programmes d’entretien des routes
•0.13 milliard de dollars pour les infrastructures portuaires
•0.10 milliard de dollars pour des études de faisabilité
149
Transports
Sur la base de ce qui précède, les engagements stratégiques et projets suivants sont prévus:
Infrastructure routière
Transports de masse et chemin de fer
34 autoroutes
49 routes
33 routes secondaires
22 carrefours
9 routes rurales
1 programme d’entretien de route
1 programme de route rurale
3 trains pour passagers
6 transports de masse
1 terminal d’autobus
8 chemins de cargo
1 système de signalement de chemin de fer
Ports
Aéroports
3 nouveaux ports
5 extensions
12 terminaux spécialisés
1 ferry à coût réduit
19 modernisations
1 renforcement de connectivité
Conclusion de la construction d’un aéroport
Source: PwC
Chemins de fer
Les projets ferroviaires représentent une des opportunités les plus pertinentes. Ci-dessous les trois
principaux projets devant être exécutés au cours de cette administration:
•Mexico - Querétaro: 4 millions de dollars accordés pour des études de faisabilité
•Mexico - Toluca: 6 millions de dollars accordés pour des études de faisabilité
•Mérida - Quintana Roo: 2.4 millions de dollars accordés pour des études de faisabilité
Routes
Les routes restent l’infrastructure de transport la plus utilisée au Mexique. De nombreuses routes
devraient être construites ou modernisées au cours de la nouvelle administration fédérale. En outre, les
projets de service public-privé pour l’entretien des routes pourraient représenter une opportunité
intéressante pour les entreprises. Sur la base des engagements présidentiels, plusieurs projets routiers
sur tout le territoire du Mexique devraient être réalisés:
Projets routiers de l’état fédéral par ordre alphabétique (nombre de projets)
Basse
Californie
Campeche
Chiapas
Coahuila
Oaxaca
Puebla
Querétaro
Quintana
Roo
1
2
7
3
4
5
2
1
Colima
Durango
Estado
de México
Guanajuato
San Luis
Sonora
Tabasco
Tamaulipas
2
1
6
3
1
1
2
3
Hidalgo
Jalisco
Michoacán
Morelos
Tlaxcala
Veracruz
Yucatán
Zacatecas
2
4
5
2
1
6
1
1
Source : Analyse PwC basée sur les engagements publics présidentiels
Ports
Malgré la suspension du principal projet de construction portuaire (Punta Colonet) l’aboutissement de
plusieurs processus de concession d’exploitation de terminaux portuaires au cours des dernières années,
il reste encore beaucoup d’opportunités d’investissements dans ce secteur. L’agrandissement du port de
Veracruz pourrait être le plus grand projet de cette période présidentielle. En outre, des investissements
sont attendus dans les ports de Manzanillo, Tuxpan, Campeche, Chiapas et Guaymas.
150
Se développer et investir au Mexique
Aéroports
Le plus important projet d’aéroport reste le nouvel aéroport de Mexico. A ce jour, il n’y a pas de date ni
d’emplacement établis pour cette nouvelle infrastructure. Cependant, une des alternatives est de
promouvoir l’aéroport de Toluca, en attirant le trafic aérien de l’aéroport de Mexico. Les autres États
mexicains ayant pour ambition de développer leurs infrastructures aéroportuaires sont Chihuahua,
Jalisco et Nuevo León.
Afin d’atteindre les engagements stratégiques et les 210 projets parus dans le Plan National
d’Infrastructures pour les transports, un investissement total de 582 milliards de pesos (45 milliards
de dollars) est nécessaire.
Investissements dans
l’infrastructure et les transports
chiffres en millions de pesos
Aéroports
35 036
Ports
62 381
Chemins de fer et transports de masse
98 098
Infrastructure routière
Communications
En ce qui concerne les projets prévus pour le secteur des télécommunications, un investissement
de 700 milliards de pesos (54 milliards de dollars) est estimé pour les éléments suivants:
386 255
Source: PwC
•La croissance de la dorsale internet (réseau longue distance haut débit)
•L’installation du réseau partagé
•Une connexion wifi gratuite dans 80 milliers de sites et espaces publics
•2 satellites pour MEXSAT
•Transition TDT
Energies renouvelables
Au cours des dernières années, le Mexique a reçu un flux constant d’investissements privés dans les
énergies renouvelables, principalement l’énergie éolienne. PwC a terminé une série de plusieurs études
pour le ministère de l’Énergie (SENER), dans lequel il a défini le développement économique potentiel à
exploiter sur plusieurs technologies: solaire, éolienne, hydroélectricité, biomasse et cogénération. En
outre, il est prévu que la Commission Fédérale d’Electricité (CFE) fasse la promotion d’investissements
considérables à la fois pour la production et la distribution d’électricité; ces investissements sont établis
par le programme POISE (Programme des Investissements Electriques et Infrastructures).
Il existe également des opportunités dans les infrastructures sociales, comme le président l’a souligné à
plusieurs occasions : la nécessité d’accroître la qualité des services publics et d’améliorer la qualité de vie
des citoyens est une priorité.
Eau
Le traitement et la distribution d’eau a toujours été un défi au Mexique, en particulier dans les endroits
arides. En outre, la fourniture d’eau pour la ville de Mexico continue d’être une tâche colossale, et
malgré les milliards d’euros investis au cours des dernières années, il reste encore beaucoup à faire. Au
moins 19 projets dans 14 états mexicains seraient prévus, parmi lesquels:
•Un aqueduc et une nouvelle installation de traitement de l’eau au sud de la Basse Californie.
•Construction de la première phase du “Tunel Emisor Poniente II” à Mexico. Il sera l’un des plus grands
tunnels d’eaux usées dans le monde.
•Plusieurs projets d’infrastructure pour augmenter la disponibilité de l’eau à Guadalajara (deuxième
agglomération du Mexique, après Mexico).
•De nouveaux barrages à Sinaloa et à San Luis Potosí.
151
Santé
Ces dernières années, la participation des entreprises privées dans ce secteur a augmenté,
principalement grâce à des programmes PPP. Au moins 24 grands projets de santé dans 15 états
différents devraient être effectués, tels que:
•Améliorations des hôpitaux de Zitácuaro dans le Michoacán.
•3 nouveaux hôpitaux, également dans le Michoacán.
•3 nouveaux hôpitaux dans le Tamaulipas
•Un nouvel hôpital et une clinique dans le Chiapas
•Un nouvel hôpital et une clinique à Guanajuato
•2 nouveaux hôpitaux dans le Quintana Roo, l’un d’entre eux à Cancun et l’autre à Chetumal.
Education
Au moins, 9 gros projets de sciences et d’éducation comprenant la construction de nouvelles universités,
d’écoles et d’institutions techniques au sein de 9 états différents sont attendus.
Sécurité
L’ancien gouvernement a promu la construction et l’exploitation de nouvelles prisons au titre d’un
régime public-privé, et cet effort de modernisation devrait se poursuivre. La nouvelle administration
projette de construire au moins 10 nouvelles prisons avec la modalité d’un partenariat public-privé.
152
Se développer et investir au Mexique
IV - Principaux acteurs
Dans le secteur des infrastructures au Mexique il est important de comprendre les différents rôles des
acteurs, tant dans le secteur public, que dans le secteur privé.
Secteur public
Secteur privé
SHCP (ministère du trésor)
Le ministère du trésor est chargé d’accorder les ressources
financières nécessaires à l’exécution des projets
d’infrastructures dans lesquels le gouvernement fédéral a
une participation.
Compagnies locales:
ICA; Ingenieros Civiles
Asociados
Grupo INDI
La Nacional – Grupo
Hermes
Ideal – Grupo Carso
Teya – Grupo Higa
GI+A
Grupo VISE
Prodemex – Grupo Angeles
SCT (ministère des transports)
Le ministère des transports se charge de guider et de
superviser le développement des infrastructures du pays.
Les entreprises désireuses d’investir dans l’industrie
doivent comprendre sa structure et son fonctionnement.
Le fonds national d’infrastructures
Le fonds national d’infrastructures a été créé en
collaboration avec la banque d’investissement Banobras
pour promouvoir le développement des infrastructures au
Mexique. Le fond est habilité à distribuer des ressources
par le biais de différents instruments financiers.
Institutions Financières:
BBVA
Santander
Banorte
Interacciones
BanBajío
Compagnies étrangères:
OHL
Oderbrecht
ACCIONA
MITSUI
Les principaux acteurs privés du secteur infrastructure
Mitsui
Nuevo León
ICA
Grupo Indi
Grupo VISE
Teya – Grupo Higa
La Nacional
Grupo Hermes
Guanajuato
México, D.F.
Marhnos
Mexico
Acciona
Oderbecht
OHL
Source: PwC
153
Principaux acteurs français
CIMESA/Solétanche Bachy
CIMESA est une société appartenant au groupe VINCI, spécialisée dans la cimentation et la technologie
des sols. La société est installée à Mexico, Cuautitlan (dépôt de matériel) et à Tampico. Son chiffre
d’affaires se situe entre 33 et 35 millions d’euros par an.
Ses activités se divisent entre :
•30/40 % de fouilles urbaines pour les fondations et les sous-sols des édifices (technique de paroi
moulée, contention, excavation)
•30/40% de fondations profondes
•15/20% de traitement de sols
•5 à 10% de décontamination des sols
Sa clientèle est à 80% privés et à 20% publics. Cimesa travaille sur différents types de construction :
•40% d’immeubles
•30% de constructions industrielles
•30% d’ouvrages portuaires
CIMESA est expert des sols difficiles et offre des solutions adaptées à la ville de Mexico (50m d’argile),
et à la côte du Golfe du Mexique.
ALSTOM
Alstom est présent au Mexique depuis plus de 50 ans et emploie à présent plus de 1 400 personnes
réparties entre quatre divisions :
•Energies renouvelables
•Electricité thermique
•Réseau
•Transport
Au cours des trente dernières années, Alstom a contribué à l’installation de près de 20% de la capacité
de production électrique du pays. Outre les projets liés à la construction de centrales thermiques,
d’usines hydroélectriques et de parcs éoliens, Alstom contribue à la modernisation des centrales du pays
et à l’amélioration de systèmes de contrôle de qualité de l’air. Sur le secteur de la transmission, Alstom
est l’un des principaux constructeurs de matériel de haute tension du pays, grâce à son usine à Toluca.
Des projets emblématiques comme la construction de la ligne 12 du métro de Mexico ont permis à
Alstom de renforcer sa position de leader sur le secteur des transports. Par ailleurs, Alstom a su établir
des partenariats privilégiés avec les principaux exploitants ferroviaires du pays, ainsi qu’avec des
constructeurs mexicains de premier plan comme ICA.
VEOLIA
Veolia est présent au Mexique via quatre filiales ou associations :
•Proactiva: spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets, Proactiva est le fruit de l’association entre
le constructeur mexicain ICA (qui l’a créée en 1988), l’espagnol FCC et le français Veolia. En juin 2013,
Veolia a signé un accord pour racheter les parts de FCC et devenir l’actionnaire majoritaire de
l’entreprise. Proactiva compte 2 580 employés et gère 12 centres d’enfouissement de déchets au
Mexique. Ses principaux projets concernent:
- La ville d’Aguascalientes où Proactiva a gagné une concession de 20 ans en 1993 pour la gestion de
l’eau.
- La ville de Querétaro avec l’Aqueduc II et un contrat de 15 ans, signé en 2008, pour la génération de
biogaz dans le centre d’enfouissement technique
- L’opération et la maintenance du système Cutzamala entre l’Etat de Mexico et le Michoacan.
- La ville de Nuevo Laredo pour la gestion des déchets où Proactiva a gagné une concession de 15 ans
en 1994, renouvelée pour 15 ans en 2009.
- La gestion intégrale des déchets dans la ville de Tuxtla Gutierrez.
154
Se développer et investir au Mexique
•Dalkia est le leader mondial des services énergétiques, fruit de la collaboration entre Veolia
Environnement et EDF. Ses activités se divisent entre :
- La production et la distribution de chaleur et de froid au travers des réseaux urbains
- La production d’utilities énergétiques (électricité, vapeur, eau chaude, air comprimé, froid…)
- Les services d’efficacité énergétique dans les immeubles individuels
Pour chacun de ses domaines d’activité, Dalkia développe des solutions en fonction des besoins de ses
clients (cogénération, systèmes électriques et thermiques de haute efficacité, usines de biomasse,
solaire, géothermie, etc.).
Dalkia est présent au Mexique depuis 10 ans et compte 650 employés, sur 150 sites. Son portefeuille
de clients est très diversifié : Liverpool, Métro de Mexico, Aéroport international de la ville de Mexico,
Ministère de la Santé, Eurocopter, etc.
•RIMSA est une entreprise spécialisée dans la gestion de déchets industriels et spéciaux, qui appartient
à 90% à Veolia (Vivendi Environnement). Leader sur ce marché depuis plus de quinze ans, l’entreprise
est présente dans 19 villes du pays. Son siège est à Monterrey et son centre de traitement principal se
trouve à Mina (Nuevo León). Il s’agit d’un centre d’enfouissement technique de déchets dangereux et
d’installations de traitement physico-chimique. RIMSA possède également un centre de traitement
thermique des boues de forages dans le sud-est (Villahermosa), ayant pour seul client Pemex. Son
chiffre d’affaires est estimé à 40 millions de dollars par an.
•Veolia Water Solutions & Technologies (VWS) exerce ses activités au Mexique depuis environ 15
ans. Elle a d’abord opéré sous le nom de US Filter qui a été rachetée par Vivendi Environnement
(renommé Veolia Environnement en 2003) en 1999 pour fusionner avec OTV.
Ses activités principales sont:
- Engineering systems: VWS conçoit, installe et commercialise différentes technologies de traitement
des eaux, qu’il s’agisse de rendre l’eau potable, de produire de l’eau de process pour l’industrie ou de
traiter des eaux usées avant rejet dans le milieu naturel ou pour être recyclées par le client
(«re-use»). Il s’agit donc d’équipements et non de construction de stations d’eau potable ou de
traitement des eaux usées. VWS participe en général avec un EPC qui se charge du génie civil (ex:
ICA) et du financement du projet.
- Exploitation: VWS se charge dans certains cas d’exploiter et faire la maintenance des stations de
traitement des eaux pour le compte du client industriel à travers des contrats O&M. ce business
représente 10 à 15 contrats au Mexique et 20 à 30% du CA.
- Commercialisation de consommables: VWS commercialise des produits chimiques servants à traiter
l’eau (biocides, anticoagulants, anti-incrustants, etc.). Les principaux clients de VWS sont les
industriels privés, ainsi que PEMEX et CFE.
DEGREMONT
155
CIMESA/Solétanche Bachy
Témoignage de Monsieur Pierre Guiot du Doignon, Directeur Amérique latine
Histoire de CIMESA
CIMESA est une entreprise de génie civil spécialisée dans la
construction souterraine. Nous sommes la filiale mexicaine du
groupe Soletanche Bachy, leader mondial en travaux souterrains et
présents dans 42 pays. Soletanche Bachy appartient depuis 2007 au
groupe Vinci. La filiale mexicaine CIMESA a été créée en 1967 ; nous
sommes entrés au Mexique sur le marché de niche des barrages car il
y avait à cette époque-là une spécificité technologique que l’on
pouvait apporter au Mexique. Suite à cela nous avons commencé à
travailler un peu plus sur le marché privé avec les développeurs
immobiliers et c’est une ligne d’activité qui a augmenté. Aujourd’hui
le marché privé immobilier représente une part importante de notre
activité. Nous travaillons encore beaucoup sur tout ce qui est ports ;
en industriel, sur les grandes usines pétrochimiques et également
sur le réseau de drainage profond notamment sur la ville de Mexico.
156
Se développer et investir au Mexique
Le secteur de la construction au Mexique
Dans le secteur de la construction au Mexique, nous bénéficions de
conditions de paiement qui sont encore assez favorables. Grace à
cela notre activité ne nécessite que très peu de soutien bancaire. Le
système de crédit au Mexique est devenu un peu plus abordable ces
dernières années. Si on veut acheter des machines aujourd’hui par
exemple on peut trouver du crédit de 7.5 à 8.5%. Ce qui reste quand
même élevé mais pas aussi élevé que ce que l’on trouvait il y a 10 ans
et qui tournait plutôt aux autours de 15 ou 16%. Concernant le
marché de la construction au Mexique, il y a beaucoup d’acteurs
avec une concurrence espagnole très agressive. Les espagnols ici
travaillent bien et travaillent beaucoup entre eux. Il arrive souvent
que les groupes de concessions espagnoles qui obtiennent les
marchés au Mexique fassent par la suite travailler leurs entreprises
nationales sur ces mêmes marchés. Ils s’aident, sont solidaires entre
eux et ce sont notamment les donneurs d’ordres espagnols qui
maîtrisent cette chaîne du début à la fin. Or aujourd’hui au Mexique
il n’y a pas de donneurs d’ordres français. Nous travaillons soit avec
l’Etat, soit avec des privés mexicains ou espagnols. Il ne faut donc
pas s’attendre a un quelconque favoritisme. Ici il faut être capable
d’amener des compétences techniques, où il y en a besoin, il faut
amener du sérieux et du respect du client. En respectant ces trois
principes toutes les chances sont de votre côté. J’insisterai quandmême sur un point important : venir au Mexique oui, mais avec
quelque chose qui techniquement fait la différence. Le marché de la
construction de base est saturé ici, de plus les mexicains savent faire
et moins cher que nous. A mon avis, le secteur intéressant dans le
domaine du bâtiment aujourd’hui est là ou il y a encore quelque
chose de nouveau à apporter. Je pense à la technologie liée à la
protection de l’environnement et plus précisément à des immeubles
avec un lien énergétique le plus bas possible. Cela comprend toutes
les technologies de façades, les technologies de l’isolation, la
récupération de l’énergie solaire…ce sont des techniques qu’ici on
utilise peu. C’est à mon avis un marché à prendre et ce sont ceux qui
prêts à se lancer aujourd’hui auront la première place demain. Il y a
des solutions à amener et c’est le bon moment.
La sécurité au Mexique
Les médias en France rapportent du Mexique beaucoup de
mauvais et peu de bon. Certes il y a des problèmes au Mexique et
notamment dans les villes frontalières du Nord mais il faut savoir
que dans notre travail de tous les jours, dans notre vie de tous les
jours, nous ne sommes pas du tout concernés par ces faits. Alors
c’est vrai que de temps en temps on se fait voler un chantier mais
je pense qu’en France ce sont des choses qui arrivent également.
Aujourd’hui moi et ma famille vivons au Mexique comme nous le
ferions en France. Certes, nous faisons peut-être un petit peu plus
attention que si nous vivions en province en France, mais à mon
avis nous n’avons pas plus de risques ici à Mexico. Je pense qu’il
faut être respectueux du fonctionnement du pays et savoir le
comprendre. Le Mexique est le pays d’Amérique latine le plus
ouvert sur l’extérieur, c’est un pays très facile d’accès, les taux
douaniers son très bas voire inexistants. On a peu de contraintes.
Encore une fois, si l’on est capable d’apporter une spécificité
technique au Mexique, il y aura beaucoup d’opportunités à saisir.
En France on se bat tous car tout le monde est capable de
proposer la même chose, ce qui n’est pas le cas ici. En partant de
ce postulat nous sommes capables de travailler avec un niveau de
prix un peu plus élevé et ainsi nous vendons mieux. De plus, la
main d’œuvre est vraiment super et puis, on n’a pas l’impression
d’être enfermés dans un carcan ; c’est un pays libre je dirais.
157
Groupe Fives
Témoignage de Monsieur Mathias Dechelette, Délégué régional du Groupe Fives
pour l’Amérique latine hispanophone
Fives se définit comme un groupe d’ingénierie industrielle, dont le cœur de métier est
de concevoir et réaliser des équipements de procédés, qui sont par nature clés pour
tous nos clients. Le groupe Fives est constitué de 80 filiales dans 30 pays, chacune
spécialisée dans un de nos multiples domaines d’activité comme par exemple
l’aluminium, l’acier, le verre, le ciment, l’automobile, le sucre, la combustion, l’intralogistique et l’énergie. Certains des équipements conçus par les ingénieurs de Fives
sont fabriqués ou assemblés dans nos propres ateliers, en revanche d’autres sont
sous-traités dans le monde entier mais toujours selon nos plans et sous la
responsabilité de nos ingénieurs.
Si le groupe a 200 ans d’existence, ce n’est que depuis 2007 qu’il porte le nom Fives
ainsi que toutes ses filiales.
Fives est présent au Mexique depuis plusieurs décennies et il y a quelques 2 000
références, que ce soit dans les sucreries (GAM, BETA SAN MIGUEL…), chez les
cimentiers (HOLCIM, CEMEX, MOCTEZUMA…), chez les constructeurs automobiles
(GM, CHRYSLER, FORD…) ou dans la sidérurgie (MEXINOX, TERNIUM…)
Le groupe Fives est mondial, avec des filiales dans les principaux pays industriels, dont
4 au Mexique à l’heure actuelle. Outre ces filiales, le développement commercial
international de Fives repose sur des bureaux de représentation un peu partout dans le
monde, particulièrement dans les pays émergents afin de créer les conditions
d’introduction commerciale auprès des différents acteurs industriels. Le modèle a fait
ses preuves et l’extension du réseau de bureaux se poursuivra résolument dans le futur
et alors que le groupe Fives croit sensiblement (2 500 millions de dollars de chiffre
d’affaires en 2013).
158
Se développer et investir au Mexique
Le secteur de l’ingénierie industrielle:
L’expérience mexicaine:
Quelques exemples : le marché automobile au Mexique est en pleine
explosion, ce marché est porteur. Il y a en ce moment plus de 10
milliards de dollars d’investissements en cours de la part des
constructeurs automobiles, sans compter tous les sous-traitants qui
bénéficient de l’effet d’entraînement. Le récent marché aéronautique
mexicain est également en pleine émergence. Le marché cimentier a
subi un net ralentissement au cours des années 2010-2011 mais se
redresse. Par contre le marché de la production sucrière, porté par
une dernière récolte record subit maintenant la baisse des cours
mondiaux du sucre…On le voit, chaque marché a des cycles
différents, dont l’origine est soit mondiale soit locale, et une des
forces du groupe Fives est d’avoir un portefeuille d’activités
équilibré, ce qui permet de mieux conserver nos équipes
d’ingénieurs dans les périodes de creux. Quand Fives mentionne ses
grands clients, il faut comprendre « grands groupes internationaux »
qui ont non seulement une présence sur tous les continents mais
aussi des pratiques, des processus et une éthique mondiale, et qui
savent par conséquent valoriser une relation de partenariat avec ses
fournisseurs de technologie. Fives se positionne résolument comme
un partenaire de ses grands clients, et l’expérience montre chaque
jour que le succès d’un projet, d’une machine, d’une usine est
intrinsèquement lié à la qualité de la relation entre les équipes
d’ingénieurs de Fives et du client. C’est ce partenariat bien compris
par les équipes et efficacement mis en œuvre en phase de projet et de
réalisation qui permet à Fives d’avoir des clients mondiaux fidèles,
condition de sa pérennité.
Concernant le capital humain, je suis très satisfait de nos ingénieurs
mexicains. Compétence technique, volonté d’apprendre et
dévouement à l’entreprise sont parmi les qualités qui me viennent à
l’esprit de par mon expérience de recrutement au Mexique. On dit
souvent qu’une une bonne embauche c’est 10% de bon recrutement
(il existe d’excellents cabinets de recrutement au Mexique) et 90%
de bon management, et cette formule prend encore plus de sens car
le management au Mexique a certaines caractéristiques propres, du
fait probablement d’un côté affectif assez marqué des relations
humaines au Mexique. Je dirais qu’en comparaison la relation de
travail en France est plus froide et plutôt limitée au seul sujet
professionnel. En revanche le manager au Mexique doit savoir créer
un relationnel amical avec ses équipes, passer du temps avec eux,
voire parfois empiéter sur la sphère extra-professionnelle. Pour moi
le mot sympathique est un mot résolument mexicain, et j’ai comme
tout étranger, expatrié ou touriste, d’innombrables exemples de
cette sympathie que savent créer nos interlocuteurs mexicains. C’est
pourquoi sans doute ce pays laisse des traces chez beaucoup de
français qui ont eu la chance d’y passer quelques années, comme j’ai
pu le constater depuis 21 ans que j’y suis installé. Et un nombre non
négligeable d’entre eux soit n’en repart plus soit y revient !
159
160
Se développer et investir au Mexique
Secteur Pharmaceutique
I - Analyse générale
Le marché pharmaceutique au Mexique est l’un des dix plus importants au monde, et le deuxième plus
grand en Amérique latine après le marché brésilien. Au cours de la dernière décennie, on estime que les
investissements dans les services d’infrastructure et de santé du pays ont augmenté, atteignant le 10%
du PIB. L’environnement low-cost du Mexique, la croissance du marché pharmaceutique national et les
avancées dans la réglementation du secteur ont fait du Mexique un marché attrayant pour les
multinationales. L’amélioration des performances de la COFEPRIS (département du ministère de la
santé chargé de la surveillance des dispositifs médicaux) a permis au Mexique d’acquérir une réputation
de réactivité efficace en termes d’approbation de médicaments face à des besoins urgents
épidémiologiques locaux. Cette réactivité a récemment attiré de nombreux laboratoires internationaux.
Changements démographiques et épidémiologiques
Jusque dans les années 80 et 90, la pyramide des âges de la population mexicaine était composée
principalement de personnes de moins de 20 ans. Au cours du dernier demi-siècle, le taux de natalité a
chuté de façon spectaculaire: de 6.7 enfants par famille en 1970 à 2.2 en 2012. Le Conseil national de la
population (CONAPO) estime que le Mexique devra faire face à une population vieillissante ; en 2050 la
plus grande part de la pyramide démographique sera composée de personnes âgées de plus de 45 ans.
On parle d’une situation qui risquerait de compromettre le fonctionnement du système de santé du pays.
Au cours des deux dernières décennies, le taux de mortalité a considérablement diminué au Mexique et
l’espérance de vie a augmenté de plus de 5 ans. Cependant, la propagation des maladies dégénératives
chroniques, souvent contrôlables mais incurables, s’est intensifiée et avec elle son impact sur les
dépenses médicales.
Les États-Unis viennent de perdre le titre de nation la plus obèse des Amériques. Le taux d’obésité au
Mexique est désormais plus élevé que celui de son voisin nord-américain. Le pays compte 32.8 % d’adultes
obèses, selon les données rassemblées par l’Organisation de Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO). Le surpoids, lui, concerne 70 % des Mexicains - obèses inclus. Le diabète est devenu le
premier problème de santé du pays en raison des modes de vie et de la hausse des niveaux d’obésité. Il est
la principale cause de retraites prématurées, de troubles de la vue et de problèmes rénaux. Le diabète est la
cause la plus fréquente de mortalité hospitalière, et depuis 2 000 a été la principale cause de décès chez les
femmes, la seconde chez les hommes. Les médias locaux affirment que le diabète représente 34% des
dépenses d’assurances de santé publique au Mexique. L’insuline et les médicaments contre le diabète
représentent donc de grandes opportunités de marché, d’autant plus que le pays se développe et l’accès aux
traitements s’améliore.
Structure de la population mexicaine
2010
2050
100+
80-84
60-64
40-44
20-24
10
8
6
4
2
0-4
millions de personnes
2
4
6
8
10
Source: CONAPO
161
Une volonté gouvernementale
Le “Seguro Popular”:
Le « Seguro Popular » est un programme d’assurances publiques volontaires qui offre la gratuité des
soins de santé depuis 2002. Les taxes fédérales sont la principale source de financement, tandis que les
états fournissent chacun des contributions complémentaires. En outre, la population paie par avance
une petite prime proportionnelle à leurs revenus ; les familles les plus pauvres sont exemptées de toute
contribution. La population admissible inclut les personnes sans sécurité sociale car ils sont travailleurs
indépendants ou chômeurs.
A la fin 2012, le « Seguro Popular » avait couvert 52.9 millions de mexicains, ce qui équivaut à près de la
moitié de la population du pays. Le gouvernement devrait allouer 430 milliards de pesos soit 31.6
milliards de dollars dans le cadre de son budget 2012 pour le secteur des soins de santé. Ses dépenses
sont en accord avec le plan du gouvernement de fournir une couverture de santé universelle à la
population mexicaine à la fin 2015.
La COFEPRIS:
La Commission Fédérale pour la Protection contre les Risques Sanitaires du Mexique («Comisión
Federal para la Protección contra Riesgos Sanitarios», COFEPRIS) fondée en 2001 est détachée du
ministère de la santé (Secretaría de Salud, SS). Elle réglemente les produits pharmaceutiques et les
technologies de la santé, les expositions professionnelles et environnementales, l’assainissement de
base, la sécurité alimentaire et les annonces liées à la santé.
Depuis Octobre 2010, l’Agence a fait l’objet d’un processus de modernisation afin d’aider à améliorer la
productivité pharmaceutique dans le pays. Cela comprend l’examen de ses processus, une
automatisation accrue et la simplification des procédures pour se conformer aux six engagements
présidentiels annoncés pour favoriser la compétitivité. La COFEPRIS a accéléré le processus
d’autorisation de la commercialisation de médicaments génériques. Le pays a prévu d’augmenter l’accès
à des médicaments abordables et d’économiser 1.1 milliards de dollars entre 2012 et 2015.
Depuis juin 2013, suivant l’accord de l’Alliance Pacifique, le Chili, le Pérou et la Colombie reconnaissent
les enregistrements des médicaments délivrés par la COFEPRlS et permettent une entrée facile aux
produits pharmaceutiques approuvés par l’organisation. La reconnaissance des normes d’approbation de
médicaments au Mexique de la part des pays latino-américains devrait encourager les multinationales à
lancer plus de produits dans le pays et ouvre la voie à un marché pharmaceutique intégré parmi les états
membres de l’Alliance du Pacifique. Les multinationales et les fabricants de médicaments mexicains
bénéficieront d’un accès plus rapide aux marchés au sein des états membres et les consommateurs
locaux auront simultanément une qualité supérieure et des médicaments disponibles à plus bas prix.
En juin 2013, la COFEPRIS avait approuvé près de 16 000 produits de santé au cours des 18 derniers
mois.
162
Se développer et investir au Mexique
Les essais cliniques
Le nombre d’essais cliniques menés au Mexique est passé de 2 en 2001 à 189 en 2011 en raison du fort
vieillissement de la population du pays et de l’amélioration de l’environnement réglementaire. Le faible
coût de la recherche clinique au Mexique a rendu le pays particulièrement attrayant pour
l’externalisation des essais cliniques. La plupart des études menées dans le pays étaient des essais
cliniques de phase III pour tester l’innocuité à grande échelle et l’efficacité de nouvelles molécules pour
le développement de médicaments. Le Mexique a récemment amélioré son environnement
réglementaire, ce qui se traduit par une augmentation substantielle de la présence d’organismes
étrangers de recherche clinique (CRO).
Augmentation du nombre d'essais cliniques au Mexique, 2007-2011
2007
2008
2009
2010
2011
Phase I
Phase II
Phase III
Phase IV
Autres
Source: www.clinicaltrial.gov
163
L’industrie médicale au Mexique
Au Mexique, les équipements médicaux sont classés dans la catégorie I, II ou III, selon le degré de risque
que leur utilisation implique:
•Classe I: dispositifs médicaux courants, sécuritaires et efficaces, qui ne sont généralement pas
introduits dans le corps;
•Classe II: matériel médical commun qui est couramment introduit dans le corps et retiré dans les
trente jours.
•Classe III : récemment adoptés dans la pratique médicale, ils sont introduits dans le corps pendant
plus de trente jours.
En 2011, l’industrie médicale au Mexique a géneré un chiffre d’affaires de 8.562 milliards de dollars.
Les principaux produits exportés sont des instruments et du matériel médical, chirurgical, dentaire et
vétérinaire. En termes de positionnement mondial sur le marché, le Mexique est classé:
•troisième plus grand exportateur d’aiguilles tubulaires en métal et aiguilles à sutures;
•cinquième plus grand exportateur d’instruments et de matériel médical, chirurgical, normes dentaires
et vétérinaires;
•sixième plus grand exportateur de matériel de physiothérapie, aptitude psychologique;
•premier exportateur de coton, de gaze et de pansements pour l’Amérique latine.
Les points forts de l’industrie médicale au Mexique
•Le capital humain est très concurrentiel: le Mexique possède seize universités
qui offrent des programmes dans le domaine biomédical, médical,
paramédical.
•Des coûts compétitifs: par rapport aux États-Unis, le Mexique offre un gain de
23.3% sur le coût de production d’instruments médicaux et est généralement
présent dans le pays avec un coût moindre, par rapport aux neuf autres
principaux pays producteurs dans le domaine.
•Plate-forme pour les exportations : la situation géographique du Mexique
permet de réaliser d’importantes économies en logistique et un suivi étroit des
processus de production, elle permet aussi de faciliter les inspections par les
autorités sanitaires et de réagir rapidement aux changements de la demande.
164
Se développer et investir au Mexique
II - Tendances
Marché des produits pharmaceutiques
La valeur de l’ensemble du marché pharmaceutique au Mexique a atteint 13.38 milliards de dollars en
2012. Dû au vieillissement de la population et à l’incidence croissante des maladies chroniques, nous
prévoyons qu’au cours des cinq prochaines années, les ventes de produits pharmaceutiques au Mexique
vont croître à un taux annuel de 10.7%. Cette croissance sera tirée par l’expansion par le gouvernement
du régime d’assurance-santé pour les personnes à faibles revenus.
Indicateurs de ventes de l’industrie pharmaceutique
Nom
2009
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Ventes
pharmaceutiques
(milliards de dollars)
10.65
11.78
12.98
13.38
15.56
17.29
17.99
20.15
22.20
Ventes
pharmaceutiques
(% variation
annuelle USD)
-14.0
10.6
10.2
3.1
16.3
11.1
4.0
12.0
10.2
143.81
148.77
161.44
176.00
191.34
207.47
224.81
243.79
264.19
4.1
3.4
8.5
9.0
8.7
8.4
8.4
8.4
8.4
Ventes
pharmaceutiques
taux de change
constant (milliards
de dollars)
11.56
11.96
12.98
14.15
15.38
16.68
18.07
19.60
21.24
Ventes
pharmaceutiques
par habitant (USD)
95.04
103.82
113.06
115.21
132.42
145.56
149.90
166.11
181.23
1.20
1.14
1.12
1.14
1.17
1.19
1.22
1.24
1.25
Ventes
pharmaceutiques
(milliards de pesos)
Ventes
pharmaceutiques
(% variation
annuelle MXN)
Ventes
pharmaceutiques
% du PNB
Source: CANIFARMA, AFAMELA, BMI
165
Prévisions Marché Pharmaceutique 2008-2022
40
1.3
Ventes pharmaceutiques, milliards de dollars
Ventes pharmaceutiques avec taux de change constant, milliards de dollars
Ventes pharmaceutiques, % du PNB
20
1.2
0
2008
2009
2010
2011
2012 2013p 2014p 2015p 2016p 2017p 2018p 2019p 2020p 2021p 2022p
1.1
p= prévisions BMI. Source: CANIFARMA, AFAMELA, BMI
Balance commerciale
Les exportations de médicaments devraient augmenter de 1.87 milliards de dollars en 2012 à 3
milliards de dollars d’ici 2017, à un taux de croissance annuel de 10.3%. L’augmentation de la croissance
des exportations sera alimentée par la performance de la COFEPRIS et sa réactivité efficace en termes
d’approbation de médicaments permettant un accès direct à d’autres marchés pharmaceutiques
croissants en Amérique latine. Les importations de produits pharmaceutiques, d’autre part devraient
passer de 4.98 milliards de dollars à 7 milliards de dollars sur la même période, avec un taux de
croissance annuel de 10.2%. La croissance des importations sera tirée par la position du Mexique à
maintenir la demande pour les médicaments brevetés importés étant donné le manque d’innovation et
d’incitation à la fabrication locale.
Prévisions de la balance commerciale des produits pharmaceutiques 2008-2017p
4000
0.00
Exportations pharmaceutiques, millions de dollars
Importations pharmaceutiques, millions de dollars
Balance commerciale, millions de dollars
2000
-500.00
-1000.00
0
-1500.00
-2000.00
-2000
-2500.00
-3000.00
-4000
-3500.00
-6000
-4000.00
-8000
2008
2009
2010
2011
2012
2013p
p= prévisions BMI. Source: United Nations Comtrade Database DESA/UNSD, BMI
166
Se développer et investir au Mexique
2014p
2015p
2016p
2017p
-4500.00
Le marché des soins de santé
Les dépenses en soins de santé au Mexique représentaient 72.82 milliards de dollars en 2012. En 2017
elles devraient représenter 115.86 milliards de dollars, soit un taux de croissance annuel de 7.6% sur la
période. Le principal moteur de la croissance sera l’expansion de l’accès aux services; 88 millions de
personnes dans le pays, soit 76% de la population ont une certaine forme de couverture santé.
Le « Seguro Popular », qui a été mis en place en 2004, a fait ses preuves. Le Mexique est un pionnier en
tant que premier pays latino-américain à faire avancer les réformes nationales des soins de santé à cette
échelle. Le faible taux en dépenses de santé par habitant (6.0%, contre environ 20% dans les marchés
plus développés) laisse entrevoir des opportunités de croissance importantes pour les fournisseurs de
soins de santé privés.
Dépenses gouvernementales pour le secteur de la santé, Mexique 2009-2017p
Nom
2009
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Dépenses
gouvernementales
services médicaux
(milliards de dollars)
27.2
32.0
35.1
36.7
42.5
47.2
49.1
54.9
60.2
Dépenses
gouvernementales
services médicaux,
variation annuelle
(milliards de dollars)
-8.9
17.5
9.7
4.4
16.0
11.1
4.0
11.7
9.8
Dépenses
gouvernementales
services médicaux
(milliards de pesos)
367.9
404.4
436.9
482.4
523.3
567.0
614.1
663.8
716.8
Dépenses
gouvernementales
services médicaux,
% variation
annuelle (milliards
de pesos)
10.3
9.9
8.0
10.4
8.5
8.4
8.3
8.1
8.0
Dépenses
gouvernementales,
% total
48.2
49.0
49.4
50.4
50.7
51.1
51.5
51.8
52.0
Source: World Health Organization (WHO), BMI
Prévisions globales des soins de santé, Mexique 2008-2022
200
Dépenses pour la santé, milliards de dollars
Dépenses pour la santé, taux de change constant,
milliards de dollars
Dépenses pour la santé, % du PNB
5
100
2.5
0
2008
2009
2010
2011
2012 2013p 2014p 2015p 2016p 2017p 2018p 2019p 2020p 2021p 2022p
0
p= prévisions BMI. Source: World Health Organisation (WHO), BMI
167
Le marché des médicaments génériques
L’entrée des médicaments génériques a révolutionné l’industrie. À ce jour, plus de 6 médicaments sur 10
vendus au Mexique sont génériques. Cette croissance a été exponentielle dans le secteur privé. L’entrée
en vigueur des nouvelles règles et la prochaine expiration de nombreux brevets pourraient causer une
nouvelle progression des génériques, modifiant les règles des affaires dans le secteur de la santé. Si en
2010, les produits de marque représentaient environ les deux tiers de la dépense pharmaceutique
mondiale, l’importance nouvelle des principaux marchés émergents accompagne une augmentation
progressive de la part des dépenses consacrées aux médicaments génériques.
Prévisions du marché des médicaments génériques, Mexique 2008-2022
7.5
20
Ventes génériques, milliards de dollars
Ventes génériques, % des ventes totales
5
10
2.5
0
0
2008
2009
2010
2011
2012 2013p 2014p 2015p 2016p 2017p 2018p 2019p 2020p 2021p 2022p
p= prévisions BMI. Source: BMI
Au Mexique, seulement dans l’année 2009, les ventes de génériques dans le secteur privé ont augmenté
de 30%, la plus forte concentration ayant été enregistrée dans l’état de Jalisco selon l’AMEGI
(« Asociación Mexicana de Fabricantes de Intercambiables Genéricos »). Le marché des génériques
devrait croître de de 1.70 milliards de dollars en 2012 à 3.58 milliards de dollars en 2017, ce qui reflète
un taux de croissance annuel de 16%. Les médicaments génériques devraient représenter près de 16.1%
du marché total des médicaments en 2017 (contre 12.7% en 2012), en hausse de 19.4% en 2022.
La décision prise par le plus grand détaillant du pays, Walmex (propriété de Wal-Mart), de lancer une
nouvelle ligne de médicaments essentiellement génériques à faible coût en 2007, a été une impulsion
majeure pour la croissance à long terme des médicaments génériques mexicains. Le magasin a lancé
une première ligne d’environ 155 médicaments génériques vendus dans plus de 560 pharmacies en
magasin, avec des perspectives d’étendre la ligne à environ 250 médicaments. Les médicaments sont
vendus à un maximum de 3.50 dollars chacun. La chaîne cherche à reproduire le succès rapide de sa
gamme de médicaments génériques lancés par la société mère Walmart sur le marché américain en
Septembre 2007.
Le gouvernement mexicain s’est engagé à encourager le marché des médicaments génériques lesquels
sont censés devenir un élément clé de la modernisation des soins de santé au Mexique. Le gouvernement
envisage une politique de substitution générique obligatoire dans les hôpitaux publics.
168
Se développer et investir au Mexique
Indicateurs de ventes de médicaments génériques, Mexique 2009-2017
Nom
2009
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Ventes génériques
(milliards de dollars)
1.17
1.38
1.57
1.70
2.08
2.43
2.66
3.11
3.58
Ventes génériques
(milliards USD, %
variation annuelle)
-6.2
18.1
13.6
8.6
22.4
16.8
9.1
17.2
15.0
Ventes génériques
(milliards de pesos)
15.79
17.45
19.51
22.40
25.64
29.22
33.19
37.65
42.60
Ventes génériques
(milliards de pesos,
% variation
annuelle)
13.6
10.5
11.8
14.8
14.5
13.9
13.6
13.4
13.1
Ventes génériques,
% ventes sur
ordonnance
12.52
13.54
13.93
14.70
15.50
16.32
17.14
17.96
18.78
Ventes génériques,
% ventes totales
10.98
11.73
12.09
12.73
13.40
14.08
14.76
15.44
16.12
p= prévision BMI. Source: BMI
Le marché des médicaments en libre accès au public
Le marché des médicaments en libre accès au public ou OTC (« over-the-counter ») concerne la vente au
détail de médicaments analgésiques (par exemple le paracétamol et l’ibuprofène), des vitamines et des
minéraux, des produits médicamenteux pour la peau (tels que les antibactériens, traitements de l’acné,
désinfectants), des correctifs, des pansements adhésifs et des trousses de premiers soins.
Le marché mexicain des médicaments en libre accès au public a augmenté à un rythme soutenu de 3.3%
au cours de la période 2006-2010. Si en 2012, le secteur avait une valeur de 1.79 milliards de dollars, en
2017 il devrait atteindre un chiffre d’affaires de 3.14 milliards de dollars, avec un taux de croissance
annuel de 11.9% sur la même période. En 2022, le marché devrait représenter 5.16 milliards de dollars
soit 14.9% du marché total des médicaments - une augmentation notable de 13.4% en 2012.
Prévisions du marché de médicaments OTC 2008-2022
15
5
Ventes OTC milliards de dollars
Ventes OTC % croissance
10
2.5
5
0
0
2008
2009
2010
2011
2012 2013p 2014p 2015p 2016p 2017p 2018p 2019p 2020p 2021p 2022p
p= prévision BMI. Source : Association of the European Self-Medication Industry (AESGP), AFAMELA, BMI
169
Quelques mois seulement après le lancement d’une campagne nationale de répression sur les OTC, la
pression des fabricants de produits pharmaceutiques et des détaillants pourrait forcer les autorités
sanitaires à revenir sur leur décision. Les autorités sanitaires du pays pourraient être forcées à revoir la
façon dont elles classent les médicaments selon leur liste de Novembre 2011. Cela comprend
particulièrement l’hypertension et les médicaments contre le cholestérol. L’association représente les
fabricants de médicaments nationaux et multinationaux, dont les ventes représentent 81% du marché
total mexicain des médicaments OTC.
Indicateurs de ventes de médicaments OTC, 2009-2017
2009
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Ventes OTC
(milliards de dollars)
1.31
1.58
1.72
1.79
2.11
2.37
2.49
2.82
3.14
Ventes OTC
(milliards de dollars)
% variation
annuelle
-12.8
20.6
8.8
4.4
17.7
12.4
5.2
13.3
11.4
Ventes OTC
(milliards de pesos)
17.66
19.93
21.36
23.57
25.93
28.45
31.17
34.17
37.43
Ventes OTC
(milliards de pesos)
% variation
annuelle
5.5
12.8
7.2
10.4
10.0
9.7
9.6
9.6
9.5
12.28
13.39
13.23
13.39
13.55
13.71
13.87
14.02
14.17
Ventes OTC, %
ventes totales
Source: Association of the European Self-Medication Industry (AESGP, AFAMELA, BMI)
Le Mexique comptait 480 fabricants de médicaments OTC en 2004, selon le recensement économique le
plus récent. Les principaux distributeurs de médicaments OTC comprennent Walmex, Soriana, El Fénix,
Comercial Mexicana, Farmacias del Ahorro, Benavides, Nadro, Casa Marzam, Fármacos Nacionales,
Fragua, Chedraui et Casa Saba.
La plupart des grandes sociétés de fabrication au Mexique sont des multinationales nord-américaines ou
européennes. La première entreprise locale en termes de ventes est Laboratorios Liomont. Avec
l’acquisition de Roche, qui comprend le populaire Redoxon vitamine C, Bayer est devenu le leader en
termes de ventes grâce à des marques à succès telles que l’antiacide Alka-Seltzer, l’anti-fongique
Canesten, et l’analgésique Aspirina.
170
Se développer et investir au Mexique
III - Opportunités
Analyse SWOT sur le secteur de la santé au Mexique
Forces
Faiblesses
•Deuxième plus grand marché pharmaceutique en Amérique
latine après le Brésil.
•Malgré les réformes récentes, l’application du droit des
brevets est toujours problématique.
•L’un des marchés les plus développés d’Amérique latine, avec
des normes réglementaires de qualité plus élevées que la
plupart des pays voisins.
•La copie et la contrefaçon de médicaments sont encore très
répandues.
•Liens commerciaux étroits avec les États-Unis, le Canada et
l’UE.
•Avec environ 10 % de la population n’ayant pas d’assurance
santé, le marché des médicaments au Mexique est sensible
aux soubresauts économiques.
•L’industrie pharmaceutique est compétitive et bien
développée, comprenant 200 entreprises nationales et une
présence significative des multinationales.
•Une coordination inefficace des politiques de réglementation
et de la santé a contribué à des prix élevés pour les produits
pharmaceutiques.
•Un effort important de la part de l’État mexicain dans la
suppression de la contrefaçon de médicaments tout en
continuant à soutenir les brevets et les compagnies
pharmaceutiques.
•L’application de la loi, notamment en ce qui concerne la
contrefaçon de médicaments est irrégulière.
Opportunités
Menaces
•Une nouvelle législation sur la bioéquivalence a été approuvée
et offrira un potentiel de croissance pour le marché des
génériques.
•L’incapacité persistante à faire respecter la loi nationale sur
les brevets peut continuer à limiter les investissements et les
lancements de produits par les multinationales.
•La réforme du secteur de la santé ainsi que l’expansion des
programmes tels que le « Seguro Popular » devrait stimuler
les dépenses de santé.
•Le manque de coordination entre l’IMPI (Institut Mexicain de
la Propriété Industrielle) et la COFEPRIS a ralenti
l’amélioration de la protection des brevets.
•Les achats publics, à travers l’IMSS («Instituto Mexicano del
Seguro Social»), mettent de plus en plus l’accent sur les
médicaments génériques, indiquant un bon potentiel pour
l’expansion de ce marché.
•La bureaucratie excessive dans la gestion de l’ISSSTE
(Instituto de Seguridad y Servicios Sociales para los
Trabajadores del Estado) par l’IMSS a donné lieu à de longs
délais d’attente pour l’approbation des essais cliniques,
menaçant les investissements dans le développement de
l’industrie pharmaceutique.
•L’accès au marché public est désormais ouvert à l’ensemble
des sociétés pharmaceutiques présentes au Mexique et non
plus seulement aux sociétés mexicaines. Ce changement rend
le marché plus concurrentiel.
•La pression sur le gouvernement pour élargir la classification
des OTC, peut encourager la vente libre de médicaments.
•Possibilité de réduction des niveaux de production locale en
raison de la concurrence croissante des importations de la
Chine, de l’Inde et du Brésil.
•De bonnes opportunités pour le tourisme médical, pour les
patients américains, particulièrement à Tijuana.
171
IV - Principaux acteurs
Il y a approximativement 200 sociétés pharmaceutiques enregistrées au Mexique, employant environ
80 000 personnes. Cependant, la production à grande échelle est limitée à environ 40 installations, les
10 principales entreprises représentent environ 33% du chiffre d’affaires. Cependant, les fabricants sont
confrontés à une forte concurrence de l’augmentation des exportations brésiliennes et à la menace des
producteurs de médicaments génériques indiens. Les compagnies avec une présence industrielle directe
significative au Mexique sont Boehringer Ingelheim / Promeco, Bayer, BMS, Eli Lilly, GSK, Merck & Co,
Roche et Sanofi. Les autres commercialisent des produits grâce à des accords avec des tierces parties.
Les nouveaux acteurs
Les entreprises sont confrontées à de nouveaux défis, se réinventent par le biais d’acquisitions, de
restructurations et/ou se concentrent sur de nouveaux secteurs et produits. Les barrières d’entrée ont
changé. Cela permet une concurrence plus ouverte à la fois sur les secteurs public et privé. Avec les
réformes du secteur pharmaceutique, les nouvelles entreprises ont ouvert leur porte au Mexique :
Takeda, Daiichi Ranbaxy et Astellas.
En mai 2013, Coca-Cola FEMSA Mexique, détenue majoritairement par la multinationale FEMSA leader
des bières et boissons gazeuses, a acquis Farmacias FM Moderna, un détaillant pharmaceutique de
premier plan à Sinaloa. Cette transaction fait suite à l’acquisition d’une participation de 75% dans la
chaîne de pharmacies mexicaine Farmacias YZA en Novembre 2012. FEMSA progresse dans sa stratégie
visant à ouvrir une nouvelle voie pour la croissance dans le secteur de la pharmacie de détail au
Mexique.
1
2
3
172
Producteurs
Distributeurs
Retailers
Pfizer, SA de CV
Mexique 2010: 14.4% de parts de
marché
US$ 1.65 milliards
Total employés: 2 600 (2012)
Siège social: Mexico
http://www.pfizer.com.mx
Grupo Casa Saba
Plus grande chaîne de pharmacies en
Amérique latine, avec environ 1 500
pharmacies opérationnelles au
Mexique, Brésil, Chili et Pérou.
Leader de la distribution de produits
pharmaceutiques, santé, beauté et
consommation.
Ventes : 1 045.9 millions de dollars
les premier trimester de 2011
Ahorro
Fondé dans la ville de Tuxtla
Gutiérrez en 1991. Afin d’augmenter
la pénétration de marche.
Leader dans la distribution de
pharmaceutiques au Mexique avec
une participation de marché de
13.0% Environ 1 000 pharmacies au
Mexique.
Glaxo Smithkline Mexico,
SA de CV
Mexique 2010: 9.1% de parts de
marché
US$ 1.07 milliards
Total employés: 1370 (2012)
Siège social: Mexico.
http://www.gsk.com.mx
NADRO
Second distributeur de produits
pharmaceutiques, santé et hygiène.
Ventes évaluées à 1 613 milliards de
dollars en 2009.
Siège social: Mexico City.
Benavides
Fondé en 1917, Farmacias Benavides
est côté à la Bourse Mexicaine (BMV).
Le premier trimestre de 2011, les
ventes ont atteint 205.6 millions de
dollars.
Nombre de pharmacies: 717
Employés: 6 410.
Eli Lilly Mexico, SA de CV
Mexique 2010: 9% de parts de
marché
US$ 1.06 milliards
Total employés: 1 000 (2012)
Siège social: Mexico.
http://www.lilly.com.mx
Grupo Marzam
Troisième distributeur
pharmaceutique.
Siège social: Mexico
El Fenix
Fondé en 1871 à Tampico. Se dédie à
la commercialisation et commerce de
detail de produits pharmaceutiques
et d’hygiène.
42 succursales dans le Tamaulipas
principalement, et Veracruz et
Oaxaca.
Se développer et investir au Mexique
Distributeurs
Pendant longtemps, les produits pharmaceutiques au Mexique ont été vendus principalement par une
société de distribution, à laquelle se rapportaient un grand nombre de détaillants indépendants
distribuant ensuite à travers tout le pays. Au cours des dernières années, les supermarchés et les chaînes
de pharmacies ont gagné du terrain et réduit le rôle des distributeurs. Ceux-ci ont à leur tour développé
une stratégie alternative, avec l’intégration verticale en achetant directement aux laboratoires et en
revendant dans leurs chaînes de magasins.
Dans le secteur pharmaceutique privé, les trois principaux distributeurs sont Grupo Casa Saba (GCS),
Nadro et Marzam, qui représentent près de 50% du secteur. Almacén de Drogas, Fármacos Nacionales
et Proveedora de medicamentos couvrant un peu plus du 30% de la demande.
Dans le secteur public, qui constitue environ 27% du marché, les fournitures arrivent dans les hôpitaux,
les centres de santé et les pharmacies institutionnelles.
En termes de valeur, les petites et moyennes pharmacies représentent environ 60% du secteur privé,
tandis que le reste concerne des chaînes de pharmacies et des supermarchés. Les grandes chaînes de
pharmacies traditionnelles sont Farmacias del Ahorro, Culture Fragua, Farmacias Benavides et
Farmacias El Fenix. L’arrivée sur le marché des produits pharmaceutiques des groupes de distribution
comme Wal-Mart, Comercial Mexicana, Soriana et Chedraui a augmenté significativement la
concurrence au sein de l’industrie.
Présence française
Sanofi
Servier
Ipsen
Expanscience
Bioderma
173
Groupe IPSEN
Témoignage de Monsieur Patrick Nielly, Vice-Président Amérique latine IPSEN
des déformations des mains et des pieds qui rendent les gestes
quotidiens très difficiles font qu’ils ont des difficultés considérables à
marcher, à se tenir assis et à appréhender des objets. . En injectant
Dysport en intra musculaire cette toxine les muscles se relâchent et
en associant cela avec d’autres disciplines médicales et para
médicales on arrive à refaire marcher des enfants. On traite aussi
des torticolis, des spasticités musculaires, le produit à un effet de 4 à
6 mois et c’est un traitement à long terme.
Il a aussi un usage dans le domaine de l’esthétique La toxine
botulique est utilisée en injections locales à faible dose pour
provoquer des paralysies musculaires ciblées (muscles du front par
exemple) afin d’atténuer temporairement les rides (pendant 5 à 6
mois).
IPSEN au Mexique
IPSEN est une entreprise familiale française qui fut créée par la
famille Beaufour. Le Groupe a réalisé plus de 1.2 milliards d’euros
de chiffre d´affaires au niveau mondial en 2012 et compte 4900
collaborateurs. Il a une présence directe dans une centaine de pays
avec des filiales et des bureaux de représentation et indirecte avec
des partenaires locaux qui assurent la distribution et/ou la
promotion des médicaments du groupe aux professionnels de santé.
. La région Amérique Latine (2 filiales : Mexique et Brésil et
partenariats dans les autres pays) représente un CA de 60 millions
d´euros. Elle est dirigée par Patrick Nielly. La filiale mexicaine
compte 42 salariés et un certain nombre d’employés en outsourcing.
L’année dernière IPSEN Mexico a réalisé la plus forte croissance du
groupe avec 36% de croissance en valeur pour un chiffre d´affaires
de 6.6 million d´euros. Et les perspectives de croissance locale sont
intéressantes, le C.A. devant pouvoir dépasser les 10 millions
d’euros d´ici 2 ans.
IPSEN au Mexique s’est implanté au début des années 90 avec un
bureau de représentation puis la filiale a été créée en 2006. IPSEN
ne fabrique pas de médicaments dans le pays mais les importerons.
Jusqu´en 2011 un seul produit était commercialisé pour des raisons
réglementaires : Dysport®. C’est un produit de ´biotechnologie qui
est prescrit dans certaines indications en neurologie et en
esthétique. En 2011 un second produit, Somatuline, a pu être
commercialisé en partenariat avec Sanofi et en mai dernier a eu lieu
la première commercialisation de Smecta qui s’appelle ici Iprikene
en partenariat avec Mayoly Spindler. Donc ce qui fait l’originalité du
business model au Mexique c’est qu´Ipsen a une présence directe
(Dysport) et indirecte (Somatuline, Iprikene).
Dysport est une toxine utilisée dans le traitement contre la spasticité
ou paralysie cérébrale qui touche entre 500 000 et 1 million
d’enfants au Mexique et qui très souvent est dû à un manque
d’oxygénation du cerveau au moment de la naissance. Ces enfants
sont atteints de contractions anormales des muscles qui provoquent
174
Se développer et investir au Mexique
Somatuline contient l’ingrédient médicinal lanréotide, qui est un
inhibiteur de la croissance. IL est indiqué pour le traitement
prolongé des patients souffrant d’acromégalie due à une tumeur de
l’hypophyse, qui n’ont pas répondu de façon satisfaisante à la
chirurgie et/ou à la radiothérapie ou qui ne peuvent bénéficier de
l’un ou l’autre de ces traitements; et le soulagement des symptômes
associés à l’acromégalie. Dans ces domaines (oncologie et
endocrinologie), le partenariat avec Sanofi est très intéressant car ce
laboratoire possède une gamme de produits existants que vient
compléter Somatuline et il a à la fois l´expertise et les ressources
nécessaires pour apporter une vraie valeur ajoutée aux médecins.
Iprikene (Smecta) est quant à lui bien connu des français. Ce produit
à base de biosmectite est indiqué au Mexique dans le traitement des
diarrhées aigues des enfants et des adultes. Ipsen n´ayant aucun
autre produit de médecine générale et de gastro enterologie, le
partenariat signé avec Mayoly Spindler, autre laboratoire français
spécialisé en gastro entérologie et déjà présent au Mexique, état tout
à fait logique. Ipsen a deux types de clients : les distributeurs qui
revendent les médicaments aux institutions et les médecins dans le
marché privé pour la partie thérapeutique ou esthétique. Ipsen
Mexico contribue aux études cliniques qui sont faites pour
enregistrer de nouvelles indications thérapeutiques. Il y a des
hôpitaux au Mexique qui participent à des études cliniques de phase
3 d’enregistrement, le Mexique est un pays qui est connu pour avoir
des compétences locales sur les études cliniques qui sont
réglementées dans le monde entier. C’est une grande fierté que l’on a
ici, la contribution de la filiale mexicaine en étude clinique du
groupe est bien supérieure à sa contribution en matière de ventes.
Mes conseils
Pour l’industrie pharmaceutique au Mexique, le challenge majeur
est d’obtenir un dossier d’enregistrement. Le délai moyen d’attente
(COPFEPRIS, agence d’autorité Mexique du médicament) était
d’environ 3 ans quand je suis arrivé au Mexique, en 2010. Depuis, la
loi a été modifiée pour les laboratoires étrangers et une procédure
d’accélération des dossiers d’enregistrement donc maintenant c’est
un peu plus facile. La notion de temps au sein de l’industrie
pharmaceutique est très différente de celle des autres industries. Les
process d’enregistrement sont longs, les process d’obtention des prix
et de remboursement des médicaments sont aussi très long. Le
facteur de succès est de savoir s’adapter au risque mexicain. Il faut
une très bonne connaissance des process locaux et des structures
locales.
IPSEN travaille avec des distributeurs mexicains, les produits sont
stockés chez un dépositaire et sont ensuite distribués et vendus via
des distributeurs locaux. Concernant le système d’importation et des
douanes au Mexique, on importe par voie maritime ou aérienne. La
différence est le passage en douane du produit qui doit être
dédouané avant d’être libéré et certains médicaments nécessitent un
transport parfois frigorifié. Dans l’ensemble cela se passe
relativement bien mais parfois on fait face à des erreurs
administratives. Les erreurs sont multiples sur les documents
d’enregistrement, les produits sont bloqués et il faut donc
recommencer le process qui est un process très lourd.
Je conseille avant toute chose d’avoir un dossier d’enregistrement
bien fait ou d’avoir en interne un très bon département d’affaires
réglementaires ou encore de trouver un partenaire local mexicain
qui a une grande compétence dans les dossiers d’enregistrement.
C’est clef, car tout le process est compliqué parfois les dossiers se
perdent et c’est pénalisant pour le laboratoire. Je recommande soit
de faire appel à des consultants qui connaissent bien le milieu ou de
recruter des gens en interne qui ont travaillés longtemps dans le
secteur et qui ont développé une expertise de ces problématiques.
De plus au Mexique beaucoup de choses se débloquent lorsque l’on
réussi à développer des relations de confiance et à dialoguer
constamment avec les autorités de santé. C’est difficile car quand
une entreprise investit dans une structure locale et qu’elle ne peut
pas commercialiser ou lancer un médicament sur le marché le retour
sur investissement risque d’être très long à obtenir. IPSEN a pu se
permette d’attendre longtemps avant d’être profitable car on avait
derrière nous un grand groupe solide qui nous soutenait mais ce ne
serait pas forcément le cas d’une société qui aurait besoin d’avoir un
retour sur investissement dans les 2 ans. Pour moi un laboratoire
peut se lancer si il est sûr d’avoir l’enregistrement du médicament, si
le médicament est déjà sur le marché ou si il a un partenaire qui peut
le mettre rapidement sur le marché. Si il n’est pas sûr de tout ça, il
vaut mieux commencer avec un partenaire local ou confier son
produit à un laboratoire qui pourra enregistrer et commercialiser le
médicament plus rapidement.
Enfin les derniers points seraient d’apprendre la langue espagnole
car les gens ne parlent pas beaucoup anglais au Mexique et cela
facilite tout de même les relations et le Networking. Enormément de
choses se jouent au relationnel et à la confiance et cela passe par des
déjeuners ou des diners. Et second point, comme on dit ici « La
forma es fondo » les mexicains sont très sensibles à la manière de
dire les choses, quand on veut faire passer un message il faut y aller
avec délicatesse, c’est capital ici.
Le secteur pharmaceutique au Mexique
Le marché est important au Mexique mais la prise en charge et
l’accès aux soins sont encore très limités, c’est donc un marché à fort
potentiel et en développement. La croissance est faible (entre 0 et
2% de croissance – source IMS). On n’attend pas pour l’instant de
surprises majeures mais pour nous le marché est classé stable on a
une certaine visibilité qui est importante et on n’a pas les même
menaces de baisse de prix et de déremboursement qui pleuvent tous
les jours en Europe en ce moment.
Mayoly Spindler et Sanofi qui sont nos partenaires, nous permettent
d’envisager une croissance de notre chiffre d’affaire au Mexique sur
les années à venir. Aujourd’hui IPSEN vend trois médicaments au
Mexique et une dizaine au niveau mondial. Mais nous sommes
intéressés par plus de partenariats externes avec d’autres
médicaments et d’autres laboratoires pour renforcer notre chiffre
d’affaire en interne.
locales d’investissement et de politique commerciale sont prises en
toute indépendance. Chaque marché local est spécifique et il faut
prendre en compte la réalité locale. Le relationnel ici est très
important il donc faut s’appuyer sur des locaux qui connaissent bien
les réseaux et leurs interlocuteurs. Le Mexique est très mal connu
surtout en France donc il faut constamment expliquer l’exception
mexicaine à la maison mère, c’est très important et très compliqué.
J’invite les gens du corporate à venir sur place pour se rendre
compte de la réalité.
Il y a un vent d’optimisme général qui fait du bien les gens sont plus
souriants plus aimables et de manière générale cela facilite les
choses. En tant que directeur et entrepreneur pour moi le Mexique
c’est « todo es posible ». On croit savoir ce qui se passe et bien non !
Il arrive toujours un imprévu !vous. Les mexicains et le Mexique
continuent à me surprendre tous les jours.
En terme de stratégie, nous sommes en totale autonomie ici, on
applique la stratégie globale du groupe, les axes promotionnels, les
messages clefs et le positionnement du produit mais les décisions
175
Groupe SANOFI
Témoignage de Monsieur Bertrand Cordier, Directeur financier SANOFI México
Le groupe Sanofi est présent au Mexique depuis plusieurs décennies
et a été formé par les fusions et les rachats de nombreux laboratoires
au niveau international. Le Groupe Sanofi à Mexico mène les mêmes
activités que le Groupe à l´échelle mondiale. Il produit et
commercialise des médicaments dans sa branche Pharmacie : les
vaccins avec Sanofi Pasteur, dont le produit Grippe fabriqué depuis
2012 au Mexique ; l´activité Mérial de santé animale installée à
Queretaro ; et l´activité Biotech, à travers le laboratoire Genzyme,
racheté en 2011. Il y a également une activité de Recherche pour les
essais cliniques locaux.
Le marché mexicain est un très gros marché local avec ses 120
millions d’habitants. Sa situation géographique, notamment sa
frontière avec le Sud des Etats-Unis, explique largement que 75%
des échanges internationaux (Importations - Exportations) se
fassent avec ce pays voisin. C’est également un marché très
intéressant reposant à la fois sur le secteur privé avec des chaînes de
Pharmacies et des Retailers comme Walmart (dont le Mexique
représente le deuxième marché, après les Etats Unis) mais également
sur un secteur gouvernemental important fonctionnant par appels
d´offre pour l´achat de médicaments pour les hôpitaux publics. Il y a
10 ans, le gouvernement du Président Fox a élargi la couverture
santé à l´ensemble des Mexicains en créant le « Seguro Popular ».
Tout Mexicain n’en ayant pas les moyens, a accès à des médicaments
à travers les administrations de santé, l’état fédéral et les Etats
locaux. C’est une initiative que Sanofi a toujours soutenue. Par
exemple, le gouvernement mène toute une politique de lutte
anti-obésité et de détection du Diabète, véritable fléau national.
Sanofi étant un des leaders mondiaux dans les médicaments
antidiabétiques et un partenaire naturel dans la lutte contre cette
maladie au Mexique. Sanofi fabrique également les vaccins pour la
grippe au Mexique suite à la demande du Président Calderon qui en
2008 a voulu doter son pays d´une usine de fabrication de vaccins
antigrippe contre les épidémies et pandémies. L´usine de vaccins a
sorti ses premiers exemplaires en 2012 après 4 ans d’efforts. Nous
importons et fabriquons également sur place des médicaments et
nous disposons d´une usine Pharma (en plus de celle de vaccins).
Concernant la distribution de nos médicaments, nous disposons d’un
gros centre de distribution localisé à coté de nos usines ; on expédie
à des distributeurs dans le District Fédéral et ce sont eux qui ensuite
distribuent dans le pays. On a sept gros grossistes nationaux et ce
sont eux qui distribuent dans toute la République à travers leurs
plateformes régionales.
Un secteur très compétitif
Tous les grands acteurs mondiaux du secteur pharmaceutique sont
présents au Mexique ; les dix plus gros laboratoires en volume de
chiffre d’affaires occupent les 10 premières places sur le marché
national. Nous sommes donc en concurrence directe les uns avec les
autres. Ceci dit, il y a une énorme richesse des laboratoires locaux ; il
y a beaucoup d’entrepreneurs qui se sont lancés dans le monde de la
pharma et qui sont des gens qui, en rachetant des molécules en
signant des accords, ont des rythmes de croissance plus forts que les
176
Se développer et investir au Mexique
grands groupes internationaux. Aujourd’hui, nous devons nous
battre contre des petits laboratoires plus flexibles qui ont une
capacité d’adaptation plus forte ; et avec notre taille ce n’est pas
toujours facile. Un de nos premiers axes de management depuis 2011
fut donc d’augmenter notre capacité de décision et notre rapidité
d’adaptation. Cependant par rapport à un laboratoire local, nous
avons les contraintes des codes de déontologie et des notions de
qualité des grands groupes. Nous sommes inflexibles sur le respect
de la qualité.
Une adaptation permanente
Pendant quarante ou cinquante ans, les grands groupes ont été assis
sur des produits brevetés et ont vécu comme cela. Aujourd’hui,
pratiquement 80% des brevets ont disparu au niveau des groupes,
c’est un « patent cliff » qui ne s’était jamais produit avec une telle
ampleur et qui touche tous les groupes. Ce phénomène a été
synonyme de l’arrivée des génériques. On est ainsi obligé de se
remettre en cause. Nous avons acheté, par exemple, il y a quatre ans,
une entreprise locale de génériques qui nous a permis de rentrer
chez Walmart et sur les marchés institutionnels. Nous cherchons
d’autres cibles à racheter ; nous faisons des alliances avec d’autres
groupes pour échanger des produits, pour compléter nos
portefeuilles ; nous sommes en adaptation permanente. Pour donner
un autre exemple, nous sommes en train de travailler sur les services
intégrés, cela signifie renforcer notre partenariat auprès des
autorités de la santé. Nous proposons un package intégrant services
et produits. Ainsi, pour une maladie donnée, que ce soit le diabète
ou le cancer du sein par exemple, nous sommes capables de
travailler avec l’administration ou des cliniques privées pour
diagnostiquer la population, mettre sous traitement les patients et
faire le suivi de la pathologie. C’est une relation gagnant-gagnant ;
nous sommes capables de travailler moins cher par patient que
l’administration pourrait le faire.
En quelques années nous avons complètement changé notre manière
de travailler, Sanofi a fait des acquisitions ; vend de nouveaux
produits et a perdu d’anciens produits. Il faut s’adapter en
permanence et mettre des fers au feu pour être capables de dire dans
quelle direction s’oriente le marché car il bouge très vite. On le voit
en Europe aujourd’hui et aux USA où les sécurités sociales n’ont plus
les moyens de rembourser tout le monde n’importe comment et
n’importe quand. Il faut donc être sélectif, apporter de l’innovation
et de la valeur ajoutée, répondre aux nouveaux besoins. Dans un
pays comme le Mexique, il faut déjà penser à demain. Les
gouvernements demandent toujours plus de médicaments à des prix
moins élevés parce qu’ils ne peuvent plus augmenter les budgets
globaux. Il faut donc être capables de fournir plus de volume mais à
moindre coût. Dans notre usine mexicaine, tous les ans on se remet
en cause pour baisser les coûts de production, pour rallonger les
volumes. Là aussi, nous devons chaque année accroître notre
performance : réduire les coûts sans toucher à la qualité. Notre
approche Marketing est de plus en plus pointue, type « Consumer
Goods ». On vendra nos produits en suscitant l’acte d’achat. Ça ne
passera plus forcément que par le pharmacien. Les questions à se
poser sont : Est-ce qu’on a le meilleur produit, la meilleure offre ?
Sommes-nous capables d’attirer la mère de famille qui achète pour
ses enfants ou bien le malade lui-même ? Convaincre le médecin
qu’on a le meilleur produit ? Il faut toucher le public. On voit
aujourd’hui au Mexique et aux USA également des rayons pharmacie
dans les supermarchés et ce genre de pratique vont arriver en
Europe également. On voit bien que la société est en train de
changer. Il faut être capables de penser global et d’agir local.
L’avenir de Sanofi au Mexique
Il y a eu les BRICS, maintenant on parle des MIST (Mexique,
Indonésie, Corée du sud et Turquie) et le Mexique est le premier de
ce nouveau groupe, c’est donc un marché incontournable. Nous y
sommes, nous y resterons, nous continuerons à investir et nous
voulons renforcer notre partenariat avec les autorités locales dans le
domaine de la santé en continuant d´offrir des solutions
innovatrices. Tous les métiers du groupe (chimie, pharmacie,
vaccins, biotechnologie et santé animale) sont représentés au
Mexique. Les résultats correspondent aux attentes, la filiale au
Mexique est dans le top 5 des filiales du groupe en termes de
profitabilité. Le Mexique est un terreau pour entreprendre. Pour le
Mexicain tout est possible, c’est un entrepreneur dans l’âme. Ici,
pour faire des affaires, il faut préalablement établir des contacts
avec les gens avec qui on veut entrer en affaire. On n´arrive pas tout
droit de l’aéroport en disant « je suis français j’ai un produit
innovant, travaillons ensemble », ce n’est pas comme cela que ça
marche. Ça prend du temps, il faut comprendre comment fonctionne
le pays, il faut savoir décrypter.
On a l’impression que le Mexique a pris conscience de sa capacité au
niveau mondial, de la place qu’il doit avoir. C’est un pays qui a
énormément de matières premières. En dehors du pétrole et du gaz,
il y a énormément de minéraux, au niveau de l’agronomie on trouve
tous les fruits et légumes ; c’est le 1ier exportateur vers les USA. Au
niveau manufacturier il compte 120 millions d’habitants, une
réserve de main d’œuvre énorme et un coût de la main d´œuvre
attractif (seulement 3% plus élevé qu´en Chine). Si l´on exclut les
coûts de transports, les coûts salariaux mexicains seront en 2015
inférieurs à ceux de la Chine). C’est un pays qui est très bien géré au
niveau du gouvernement, de la banque nationale, du ministère de
l’économie et des finances ; il y a une économie très saine et une
inflation contrôlée. Il n’y a que 16% d’endettement du PIB ; c’est un
pays qui a vraiment beaucoup d’atouts. Le Mexique a une croissance
de 4-5 ou 6% et tous les ans c’est un pays qui croît à peu près au
même rythme. Même si l’on dit que c’est un pays très orienté vers les
USA, c’est un pays qui aujourd’hui est en train de s’ouvrir vers
d’autres régions du monde et il y a un énorme potentiel et beaucoup
d’opportunités au Mexique. Dans les dix ans à venir, le Mexique sera
surement classé parmi les dix premiers pays mondiaux. Au niveau
de l’Amérique latine il y au sud le Brésil et au nord le Mexique. C’est
une région qui va continuer à croître au niveau mondial.
A mes yeux le Mexique, c’est une très belle opportunité qui oblige à
se remettre en cause en permanence. Au contact des Mexicains, on
est toujours sur la brèche avec une créativité débordante, ça
foisonne ; c’est passionnant mais il faut toujours contrôler. On a
conscience, avec une très bonne équipe dans la filiale, d’être en train
de réaliser quelque chose. On a un modèle qui est solide, s´appuyant
sur des talents humains. C’est une satisfaction, on a un très beau
projet : redimensionner, repositionner la filiale pour l’avenir et les
managers qui participent à ce projet prendront demain à n´en pas
douter, des postes de direction au Mexique, au niveau de la région
Amérique latine ou ailleurs dans le Groupe, comme au siège par
exemple.
177
178
Se développer et investir au Mexique
Secteur Technologies de l’Information
et de la Communication
I - Analyse générale
Le marché général de l’électronique est l’une des industries les plus dynamiques au Mexique. Depuis la
seconde moitié des années 1990, le secteur de l’électronique a été galvanisé par le lancement de l’Accord
de libre-échange nord-américain (ALENA), qui a fourni aux fabricants mexicains un accès privilégié au
marché américain. Le Mexique est le deuxième plus grand fournisseur de produits électroniques des
États-Unis. Le marché des dispositifs électroniques au Mexique est défini comme le marché des
appareils informatiques, des téléphones mobiles et des produits audio-visuels.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC)
Le Mexique est le second plus grand marché des technologies de l’information et de la communication
en Amérique latine, derrière le Brésil. Sa proximité avec les États-Unis est un énorme avantage, assurant
aux consommateurs et aux entreprises d’accéder aux derniers services et produits. Nous estimons que le
marché a dépassé les 200 milliards de pesos (15.4 milliards de dollars) en 2012 et atteindra
progressivement 260 milliards en 2017 (20 milliards de dollars). C’est l’un des secteurs les plus
dynamiques de l’économie mexicaine, avec une croissance largement supérieur au PIB sur les dernières
années, bien qu’il ne soit pas exempt de problèmes structurels. Les projets gouvernementaux visant à
augmenter l’usage des services en ligne pour la population et à fournir des services e-gouvernementaux
contuineront de soutenir la croissance du marché, tandis que les nouveaux développements tels que le
« cloud computing » donneront une forte impulsion à la croissance du secteur. Le segment des services
IT sera soutenu par l’externalisation de la demande américaine et des secteurs clés tels que les
télécommunications et les services financiers.
L’audio-visuel
La production de télévisions couleurs au Mexique n’a cessé de croître au cours des dernières années,
étant liée à la demande intérieure qui a grimpé en flèche avec la hausse des revenus. Au cours des
dernières années, l’émergence explosive du marché de téléviseurs LCD a entraîné encore plus
d’investissements dans le secteur ainsi qu’une augmentation de la production de la part des
fournisseurs.
Télécommunications
En comparaison avec ses homologues latino-américains, le marché des télécommunications au Mexique
est encore en retrait, avec des taux de pénétration faibles, des tarifs élevés et un manque de concurrence
illustré par la forte domination d’América Móvil Telcel sur le marché. Le manque de compétitivité ainsi
que les restrictions sur les investissements étrangers sont des obstacles au développement du secteur et
en particulier dans le domaine de l’internet. Cependant des mesures ont été prises par le gouvernement
et les opérateurs afin de modifier ce modèle. En mars 2013, le gouvernement a proposé un texte de
réforme visant à mieux réguler le secteur et, entre autres, à limiter le pouvoir des opérateurs dominants.
L’approbation de la réforme contribuera à encourager la concurrence, dans le secteur de télévision
payante et de la téléphonie fixe et mobile ; de même, cela contribuera à la croissance sur le long terme.
Le Mexique possède une base de production de téléphones mobiles importante; il est le troisième
exportateur mondial de téléphones portables.
179
II-Tendances
Nous prévoyons que la consommation de produits électroniques par personne passera de 121 dollars en
2013 à 163 dollars en 2017. Le marché devrait croître à un taux annuel de 7.6%, atteignant une valeur
totale de 17.95 milliards de dollars en 2017. Cette croissance sera soutenue par la demande pour les jeux
à écran plat, les ordinateurs portables riches en fonctionnalités ainsi que l’innovation et l’accessibilité
croissante aux produits.
Vue d’ensemble de l’électronique grand public au Mexique
2010
2011
2012e
2013f
2014f
2015f
2016f
2017f
Demande totale
dispositifs
électroniques
(millions de dollars)
10 908
11 853
12 922
13 791
14 870
15 875
16 906
17 948
Ordinateurs
(millions de dollars)
6 079
6 510
7 109
7 483
8 080
8 607
9 134
9 774
Vidéo, audio et jeux
(millions de dollars)
1 696
1 873
2 024
2 170
2 301
2 468
2 639
2 686
Communications
(millions de dollars)
3 133
3 470
3 789
4 138
4 489
4 800
5 133
5 489
e/p= estimation/prévisions BMI. Source: BMI
Demande d’électronique grand public au Mexique 2011-2017
20
0.10
18
0.09
16
0.08
14
0.07
12
0.06
10
0.05
8
0.04
6
0.03
4
0.02
2
0.01
0
2011
2012e
2013f
demande d’électronique grand public
e/p = estimation/prévisions BMI. Source: BMI
180
Se développer et investir au Mexique
2014f
2015f
% variation
2016f
2017f
0.00
Technologies de l’information et de la communication
Le marché du matériel informatique devrait croître de 96.7 milliards de pesos en 2013 à 117.4 milliards
en 2017, avec des ventes d’ordinateurs en hausse de 17.1 milliards de pesos pour 2017.
Sur la même période, les dépenses de logiciels devraient passer de 39.8 milliards à 50.1 milliards
de pesos, et les services informatiques de 74.3 milliards à 92.7 milliards de pesos.
Industrie IT au Mexique – Données historiques et prévisions (millions de pesos)
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
158 351
174 629
201 127
210 801
225 290
235 560
247 285
260 221
1.21
1.22
1.27
1.20
1.21
1.22
1.22
1.23
•équipement
76 800
80 984
92 770
96 705
102 789
106 886
111 587
117 438
desquels ventes PC
Marché IT
Marché IT % du PIB
62 208
65 759
76 071
80 702
85 109
88 501
92 394
97 238
•logiciels
26128
32 525
37 711
39 879
42 805
45 051
47 602
50 080
•services
55 423
61 120
70 646
74 307
79 696
83 624
88 095
92 704
p= prévisions BMI. Source: BMI
Hardware (équipement)
La demande pour les ordinateurs et le matériel connexe a augmenté dans tous les secteurs,
en particulier chez les PME et les utilisateurs privés. Les ventes de PC sont entraînées surtout par une
augmentation du pouvoir d’achat, une baisse des prix et un accès plus facile au crédit à la consommation
(offre packagée des FAI abonnement + ordinateur en plusieurs paiements différés). Les autres facteurs
comprennent le renouvellement des équipements par les grandes entreprises, l’adoption de la
technologie par les PME, et les dépenses publiques. Les PC restent le pilier des ventes de matériel.
Les ventes de matériel informatique représentent la majeure partie du marché des technologies de
l’information au Mexique. La pénétration des PC continue de croître, mais elle reste inférieure à 25%.
Une importante opportunité de croissance pour le marché des PC existe dans les zones provinciales
et les villes moyennes, où les multinationales tentent maintenant de renforcer la distribution.
Les ordinateurs portables resteront le segment de croissance le plus important en 2013. Les ventes
d’ordinateurs portables sont amenées à croître à un taux annuel de 14% entre 2013 et 2017. La part
des ordinateurs portables dans les ventes totales d’ordinateurs est estimée à plus de 60%, malgré des prix
5 fois supérieurs à ceux des ordinateurs de bureau.
Demande en ordinateurs, Mexique, 2011-2017
9
8
10 000
Ventes PC (USD)
9 000
Ventes PC (000)
8 000
7
7 000
6
6 000
5
5 000
4
4 000
3
3 000
2
2 000
1
1 000
0
2011
2012e
2013f
2014f
2015f
2016f
2017f
0
Source : BMI
181
Software (logiciels)
La croissance du marché des logiciels est de 5.5% en 2013 représentant 39.8 milliards de pesos (environ
3 milliards de dollars). L’importation de logiciels est le facteur de succès du marché, la proximité du
Mexique avec les États-Unis permettant d’obtenir un avantage concurrentiel notamment sur les versions
de logiciels les plus récentes. Le taux annuel moyen de croissance pour la période 2013-2017 est estimé
à environ 5.8%, dépassant la croissance générale du marché des technologies de l’information.
Le Mexique possède le deuxième plus grand marché du logiciel en Amérique latine, même s’il est
également classé deuxième dans les pertes dues au piratage informatique. Le taux de piratage
de logiciels est d’environ 63% au Mexique, bien au-dessus des niveaux de l’OCDE.
Les PME mexicaines doivent faire face à l’augmentation des flux de données et sont encouragées
à dépenser plus dans les logiciels. La croissance du secteur des logiciels est en partie due à une demande
des PME de plus en plus forte en ce qui concerne les solutions. Le soutien financier du gouvernement
pour l’informatisation au sein des entreprises devrait contribuer à contrer l’impact de la pression sur les
budgets informatiques.
La demande de solutions pour le stockage de données a également considérablement augmenté, et sera
d’autant plus soutenue d’une part par la nouvelle législation du gouvernement mexicain en matière de
gouvernance de l’information, et d’autre part par la tendance à la virtualisation des serveurs.
L’optimisation du stockage est devenue un facteur clé pour les organisations cherchant à maîtriser leurs
coûts. La gestion des systèmes et les logiciels de sécurité constituent également des segments
d’opportunités, avec une demande et des dépenses croissantes pour des solutions de sécurité plus
sophistiquées.
Audio-visuel
Le secteur de l’audio-visuel a connu une augmentation de 9% en 2013 passant de 2.1 milliards
de dollars en 2012 à 2.3 milliards de dollars en 2013. Les téléviseurs représenteront la plus forte
croissance. Les appareils audiovisuels ont représenté environ 16% des dépenses de l’électronique grand
public en 2012. Les ventes des TV numériques seront le principal moteur de la croissance annuelle de
6.1% que connaîtra le secteur entre 2013 et 2017. Actuellement, Televisa et TV Azteca contrôlent
environ 95% des chaînes hertziennes. Le Mexique a l’un des taux les plus hauts de la région concernant
la pénétration de la télévision dans les foyers (supérieur à 95%).
Les ventes les plus fortes concernent les TV LCD, les appareils photo numériques, les appareils
multimédia portables et les formats lecteurs DVD Blu-ray, qui représentent plus de 80% de la demande.
Le marché des appareils photo numériques est estimé à environ 98,000 unités par mois pour l’année
2013. Le volume du marché devrait continuer à croître de 31% d’ici 2017. Les revenus des périphériques
audio ont été estimés à environ 257 millions de dollars en 2013 et devraient augmenter à 317 millions
de dollars en 2017.
Ventes audio-visuelles au Mexique, 2010-2017
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Ventes dispositifs
jeux et audiovisuels (millions de
dollars)
1 696
1 873
2 073
2 258
2 433
2 629
2 809
2 857
applications vidéo
(millions de dollars)
1 489
1 650
1 832
2 000
2 160
2 337
2 497
2 540
applications audio
(millions de dollars)
207
223
240
257
272
292
312
317
Ventes TV écran
plats (milliers)
956
1 185
1 471
1 777
2 116
2 379
2 538
2 708
0
50
101
190
387
605
1 007
1 375
946
1,022
1 104
1 181
1 263
1 352
1 447
1 548
Ventes TV
intelligentes
(milliers)
Ventes caméras
digitales (milliers)
e/p= estimation/prévisions BMI. Source: BMI
182
Se développer et investir au Mexique
Audio-visuel: demande de produits-clé au Mexique 2010-2017 (en millions d’unités)
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
2010
2011
ventes TV LCD
2012e
2013f
2014f
2015f
2016f
2017f
ventes caméras digitales
e/p = estimation/prévisions BMI. Source : BMI
Télécommunications
Le secteur des télécommunications représente 4.1 milliards de dollars en 2013 et a connu une
augmentation de 7% par rapport à 2012. Les Smartphones représentent le fil conducteur de la
croissance du secteur. Les ventes de téléphones mobiles au Mexique sont estimées à environ 16,4
millions d’unités en 2013, contre 15.7 millions en 2012. Les ventes devraient s’élever à 20 millions
d’unités en 2017. La pénétration de la téléphonie mobile atteint 88% en 2013 et atteindra 92% en 2017.
Cependant, selon les données du régulateur COFETEL (« Comisión Federal de Telecomunicaciones »),
près de 40% des foyers mexicains n’ont pas de connexion de téléphone fixe, faisant de ce segment une
cible pour les vendeurs de téléphones portables.
Le mobile
Le Mexique représente le marché de la téléphonie mobile avec l’un des plus faibles taux de pénétration
d’Amérique latine du fait du manque de concurrence. Environ 70% du marché est contrôlé par Telcel
d’America Movil, et malgré les efforts des organismes de réglementation et des concurrents, la part
de marché de l’entreprise a seulement baissé de 6% depuis 2005. Le marché mexicain des
télécommunications constitue l’un des plus hauts niveaux d’ARPU (chiffre d’affaires mensuel moyen
réalisé par une entreprise avec un client) de la région, ce qui dénote, encore une fois, le manque de
concurrence. Les services 3G et les forfaits sont encore peu répandus, parce que trop chers pour une
grande partie de la population. Le marché mexicain est dominé à 79.6% par les services pré-payés.
Comparaisons Régionales du Marché Mobile au Mexique, 2012
Mexique
Amérique latine
Rang
Services post-payés
% du marché*
15.4
18.6
6 sur 8
Pénétration mobile (%)
91.1
122.7
17 sur 17
Mix ARPU (en dollars)
13.1
12.0
4 sur 13
3G % du marché entier
6.5
11.5
10 sur 14
*= estimation 2012. Source: BMI
Marché du mobile au Mexique, 3ième trimestre 2012
Opérateur
Souscrits (milliers)
Parts de marché (%)
Telcel
70 366
69.9
TMM (Movistar)
19 168
19.1
Iusacell (e)
7 164
7.1
Nextel
3 902
3.9
e= estimation BMI. Source: BMI, óperateurs
183
La téléphonie fixe
Selon les dernières estimations de la COFETEL, il y avait 20.1millions de lignes
en service à la fin Décembre 2012, soit un accroissement de 2.1% pour l’année.
La téléphonie locale continue de représenter la plus grande part des revenus pour tous
les opérateurs du marché. Malgré la croissance globale des opérateurs de lignes fixes
alternatifs, Telmex d’America Movil, opérateur historique, a conservé sa position
dominante sur le marché. À la fin 2012, Telmex détenait une part de marché de 73.9%
La télévision payante
Selon la COFETEL, il y avait 12.95 millions d’abonnés à la télévision payante à la fin
2012. Parmi ceux-ci, la plus grande proportion (53.4%) disposait de connexions par
satellite, 45.6% par le câble et 1% par micro-ondes (en forte baisse sur les dernières
années). La TV satellite a dépassé la TV par câble en 2011 et a augmenté à un rythme
beaucoup plus rapide.
Télévision payante au Mexique par technologie en milliers, 2010-2012
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
Dec-10 Fev-11 Avr-11 Jun-11 Aou-11 Oct-11 Dec-11 Fev-12 Avr-12 Jun-12 Aou-12 Oct-12 Dec-12
DTH Satellite
MMDS
TV par câble
Source: BMI, COFETEL
Parts de marché des souscripteurs de la télévision payante au Mexique 2013
Souscripteurs télévision payante (en milliers)
SKY México
5150.0
39.77
TV Azteca (e)
4251.6
32.83
Megacable
1171.3
9.04
Cablemas
1147.0
8.86
Cablevisión
787.1
6.08
TVI
374.7
2.89
68.3
0.53
Maxcom
Total
e= estimation BMI. Source: BMI, COFETEL, opérateurs
184
Parts de marché (%)
Se développer et investir au Mexique
12950.0
Le haut débit
Selon la COFETEL, il y avait plus de 45.1 millions d’internautes au Mexique à la fin
2012. On observe une baisse du coût des abonnements internet, ainsi qu’une
disponibilité croissante des services. La COFETEL affirme également que la plupart
des utilisateurs accèdent aux services d’internet en dehors de la maison, sur le lieu de
travail par exemple, l’université et les cafés. Le nombre d’abonnés haut débit à fin 2011
s’élevait à 12.8 millions, soit une augmentation de 8% au cours de l’année.
Parts de marché du haut-débit au Mexique
Quatrième trimestre 2012 (%)
Telmex 59.49%
Axtel 3.59%
Maxcom 11.14%
Cablevision 3.69%
Cablemas 4.11%
Megacable 6.05%
TVI 1.66%
Others 10.27%
Source: BMI, Opérateurs
Souscriptions Internet au Mexique, 2007-2011 (en milliers)
2007
2008
2009
2010
2011
% variation
(2010-2011)
Par appel
1 283
684
393
304
269
-11.5
xDSL
3 150
5 664
7 309
8 961
9 323
4.0
Câble
1 236
1 690
2 098
2 206
2 273
3.0
Autres
177
240
515
673.7
971.2
44.2
5 836
8 278
10 315
12 144
12 855
5.9
Total
Source: COFETEL
185
III-Opportunités
Technologies de l’information et de la communication
Cloud Computing
Les vendeurs ont exprimé leur surprise face à la vitesse d’adoption du « cloud computing » dans certains
marchés informatiques verticaux au Mexique tels que celui de la finance. La combinaison d’une plus
grande efficacité et des objectifs de réduction des coûts des entreprises devrait favoriser l’adoption des
services de cloud computing. La poursuite de la croissance est attendue pour les modèles de cloud
computing tels que « Software-as-a-Service » (SaaS), avec environ 50% des grandes entreprises du
Mexique ayant déjà mené des pilotes de cloud computing.
Marchés Verticaux
En termes de marchés verticaux, les secteurs financiers, de la santé, l’industrie chimique, les services
publics et, d’une manière générale, les PME, sont considérés comme représentant le plus fort potentiel
de croissance. Les dépenses du gouvernement en logiciels est l’un des principaux moteurs du secteur.
Les principales demandes liées au e-gouvernement portent sur des solutions pour améliorer l’efficacité
de la collecte des impôts et des services de santé, promouvoir le commerce et renforcer la sécurité. De
nouveaux domaines de développement comme les télé-soins et l’e-éducation aideront à apporter des
améliorations aux services gouvernementaux. Les principaux centres géographiques de logiciels du
Mexique sont situés autour de la ville de Mexico, 3 parcs technologiques à Monterrey et à Guadalajara,
cette dernière région étant considérée comme la Silicon Valley du Mexique. Les 4 sites possèdent un
important bassin d’entreprises technologiques performantes, de bonnes infrastructures de
télécommunications et une main-d’œuvre qualifiée, ainsi que des avantages fiscaux et des appuis
gouvernementaux pour les investisseurs.
Analyse SWOT du secteur des TIC
Forces
Faiblesses
•Le Mexique a un gouvernement favorable, et une politique
ambitieuse e-Mexique à long terme a été mise en place
depuis 2001.
•Le revenu moyen est faible et il existe de grandes disparités
régionales.
•Second marché d’Amérique latine, avec une importante
présence des multinationales et de grandes entreprises
nationales.
•La proximité avec les USA encourage le développement du
segment des services informatiques.
•Accès limité au crédit, en particulier pour les petites
entreprises.
•Faible niveau d’investissement dans le secteur avec
seulement 1.4% du PIB, contre une moyenne de 4.3% pour
les pays de l’OCDE.
•Niveau d’investissement particulièrement faible dans le
secteur des logiciels, qui souffre également de la
contrefaçon.
•Manque de compétitivité dans le secteur des
télécommunications avec des prix qui restent élevés.
Opportunités
Menaces
•Augmentation générale de la croissance et de la demande
des services.
•La concurrence venant de Chine et d’autres pays à bas coûts.
•La politique e-Mexique et les programmes financés au niveau
international visent à accroître la pénétration des
équipements informatiques, en particulier dans l’éducation.
•L’augmentation de l’informatisation dans les petites et
moyennes entreprises stimulera la demande de nouveaux
services informatiques.
186
Se développer et investir au Mexique
•La croissance économique du Mexique dépend fortement de
l’économie américaine.
Services IT
Les services informatiques offrent la plus grande perspective de croissance annuelle du secteur, avec un
taux de 5,6%, pour la période 2013-2017. Le marché est estimé à 74.3 milliards de pesos en 2013, soit
35% du marché total des TIC. Le marché des services informatiques est devenu l’un des segments les
plus dynamiques des dépenses informatiques au Mexique et dans la région latino-américaine dans son
ensemble. La plus grande opportunité du secteur résidera dans les services liés à l’utilisation du cloud
computing.
•Outsourcing
Le Business Process Outsourcing (BPO) a augmenté d’environ 17% en 2012 et approchera les 40
milliards de pesos en 2017. Le principal moteur de croissance est un avantage de coûts comparatif en
faveur du Mexique vis-à-vis des Etats-Unis. Le ralentissement économique mondial a stimulé une
nouvelle demande pour la délocalisation de certaines organisations américaines. En raison de son
nombre important de multinationales et de grandes entreprises nationales, le Mexique est donc déjà
un marché important et croissant pour les BPO et pour l’externalisation des services informatiques. Le
Mexique possède, en outre, un avantage sur ses concurrents : en effet, sa main-d’œuvre informatique
représente entre 600 000 et 650 000 personnes, beaucoup plus importante que celle d’autres pays tels
que le Brésil, qui compte un effectif d’environ 250 000 personnes. Par ailleurs, le Mexique forme
65 000 professionnels de l’informatique chaque année.
•Gouvernement
Les dépenses du gouvernement en informatique représentent jusqu’à 20% du total des dépenses du
secteur global des TIC au Mexique. Environ un tiers des dépenses de l’État est représenté par les
gouvernements au niveau des états et des municipalités. Bien que le marché du secteur public soit
relativement faible, le gouvernement mexicain a lancé plusieurs programmes visant à stimuler
l’utilisation des TIC dans toute l’économie. Le programme e-Mexique ayant pour objectif d’accroître la
couverture des services informatiques et de communications à un taux de 98% continuera à stimuler
les dépenses dans les services informatiques.
•Secteur financier
Les banques mexicaines et les entreprises de services financiers sont parmi les organismes les plus
dépensiers dans le secteur des TIC. Consolidation, concurrence et respect des nouvelles lignes
directrices internationales sont parmi les facteurs qui devraient continuer à encourager les dépenses.
Avec une vague importante de dépenses dans le matériel et dans les installations d’infrastructures au
cours des dernières années, l’accent est désormais mis sur les logiciels et les services. Les entreprises
cherchent à accroître leur productivité et à améliorer les services proposés à leurs clients. Les
applications de gestion de la conformité et du risque font partie des meilleures ventes. Concernant les
logiciels, le secteur financier est le plus grand utilisateur final global, suivi par les secteurs
manufacturier et de commerce de détail. Les autres sous-secteurs à croissance rapide sont la
construction, les transports et le secteur Horeca.
•Secteur de la santé
Le secteur hospitalier et médical représente des opportunités futures, aussi bien dans le public que
dans le privé. Il y a une volonté d’améliorer l’efficacité du secteur privé, tandis que dans le secteur
public, le gouvernement veut développer les infrastructures et améliorer les normes du secteur de la
santé. Le marché de la santé est estimé à 20 millions de dollars et devrait croître rapidement.
•Les PME
Les PME constituent la majorité des entreprises au Mexique, environ 97%, et seront un important
moteur d’investissement dans le secteur. Les petites entreprises mexicaines devraient augmenter leurs
investissements informatiques, les grandes entreprises mettant la pression sur leurs partenaires
commerciaux afin de faire des progrès dans ce domaine. De plus, plusieurs programmes
gouvernementaux mettent l’accent sur le renforcement de l’utilisation des technologies de
l’information par les PME. Selon les statistiques du ministère de l’économie, plus de 500 000 PME sur
les 4 millions enregistrées ont un domaine Internet, alors que 27% n’y ont même pas accès. Seulement
10% environ des PME vendent par Internet, tandis que 40% d’entre elles utilisent l’Internet pour la
publicité.
187
Actions gouvernementales
Le gouvernement contribue à la croissance du secteur, avec un programme visant à attirer les
investissements étrangers. Le programme PROSOFT offre des financements du gouvernement fédéral et
des États à hauteur de 50% pour les projets dans le domaine de l’informatique.
Dans le cadre du programme e-Mexique, le gouvernement vise à promouvoir l’accès universel à la
connaissance et à l’éducation grâce à l’utilisation de l’informatique et des communications. Ainsi, les
services informatiques devraient être une priorité. Un certain nombre d’initiatives ont été lancées dans
le cadre de l’e-Mexique en 2012, dont une connexion Wi-Fi gratuite dans 144 parcs répartis dans 10
États dans le cadre du Programme de Récuperation des Espaces Publics (« Programa de Rescate de
Espacios Públicos » - PREP). Les objectifs spécifiques tels que décrits dans le programme sont:
•Conduire le développement d’une industrie nationale du logiciel.
•Augmenter les différents moyens d’accéder et d’optimiser l’éducation à travers l’utilisation des
technologies.
•Faciliter l’accès à l’information sur la santé et les initiatives e-santé.
•Promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et la création de nouvelles opportunités.
•Intégrer toutes les différentes cultures et groupes linguistiques du Mexique.
•Fournir un accès pour les personnes handicapées.
•Garantir que le cadre juridique favorise l’accès, les droits des citoyens mexicains, ainsi que les valeurs
sociales et éthiques du peuple mexicain.
•Coordonner les différents groupes qui ont contribué à la croissance de la technologie (public et privé).
Favoriser le financement adéquat aux activités nécessaires.
•Accélérer la pénétration des télécommunications et des technologies de l’information.
En 2011, le gouvernement fédéral a mis en œuvre des initiatives d’e-gouvernement majeures. Le corps
de l’administration fiscale du Mexique, le SAT, a annoncé qu’il avait élaboré un plan visant à mettre en
ligne sa collecte d’impôts fédéraux. Le nouveau système, fourni par Novell, gère de manière centralisée
9 millions de contribuables et 35 000 employés. Le SAT a également répondu à un nouveau mandat du
gouvernement exigeant l’approbation en temps réel des factures électroniques. Ce mandat exige
également aux entreprises de préparer les factures sortantes dans un format XML spécifique, les
factures entrantes et sortantes devant être validées en externe, archivées et stockées. Le règlement
s’applique à toutes les factures de plus de 2000 pesos.
L’audio-visuel
En mai 2012, le régulateur mexicain des télécommunications COFETEL, a approuvé les modifications
à la politique de migration vers la TNT. La COFETEL a avancé au 31 décembre 2015 l’arrêt des
transmissions en analogique. Le gouvernement envisage également d’ouvrir le secteur de la télévision
à une concurrence accrue ce qui devrait aider l’adoption de la télévision numérique et de la télévision
payante, alimentant la demande pour les téléviseurs. La réforme adoptée en 2013 devrait créer des
conditions de concurrence en supprimant les restrictions à l’investissement étranger dans les
télécommunications. Selon les données de l’agence de statistiques mexicaine INEGI, 26,5 sur 27,8
millions de foyers mexicains possèdent un poste de télévision. Le nombre de téléviseurs en service au
Mexique devrait être de 50 millions. Le gouvernement a pris des mesures pour promouvoir les
téléviseurs numériques, et en 2012, la numérisation a continué de progrésser à travers le pays.
Ce processus crée une demande pour les décodeurs de télévision numérique et pour les antennes TNT.
188
Se développer et investir au Mexique
Les télécommunications
La fibre optique
En Septembre 2011, Telefónica, Televisa et Megacable ont annoncé la formation d’un consortium pour
développer un réseau de fibre optique au Mexique, afin de concurrencer le géant Telmex. Les 3 sociétés
ont remporté un appel d’offres de 884 millions de pesos auprès de la CFE (Comisión Federal de
Electricidad) pour exploiter 18 000 km de fibre optique à travers le pays. Le consortium, appelé GTAC,
a remporté l’appel d’offre en Juin 2010. En mai 2011, Telmex a révélé qu’il avait choisi Alcatel-Lucent
pour construire un réseau FTTH (Fiber To The Home) au Mexique. Le câblage fibre optique de Telmex
a permis d’alimenter 1 million de ménages mexicains supplémentaires. En outre, Telmex a l’intention
d’étendre le nouveau réseau à 40 villes mexicaines.
À Mexico, le « Metropolitan Converged Network » aidera à stimuler des points d’accès pour
les utilisateurs sur un réseau fibre optique afin d’être déployé dans le réseau du métro de la ville.
Le déploiement utilisera beaucoup plus de fibre optique posée que ce que nécessite la demande actuelle.
Cela permettra au réseau de répondre à la future demande accrue, en particulier pour les applications
à lourde bande passante. Le nouveau réseau a pour objectif de connecter d’autres services de la ville,
tels que les services d’urgence, les intranets du gouvernement, la télévision en circuit fermé, les feux
de circulation et les services d’immatriculation des véhicules ; il permettra une gestion plus efficace
de la zone métropolitaine. Les projets tels que le réseau convergé métropolitain devraient favoriser
le développement continu des services.
Actions gouvernementales
En Juin 2013, le président Enrique Peña Nieto a approuvé une nouvelle loi concernant le secteur des
télécommunications (téléphone, Internet et télévision), en vue de créer une plus grande concurrence
dans l’industrie des télécoms. Cela permettrait de réduire le pouvoir des entreprises dominantes dans
le secteur du haut débit, et d’aider le Mexique à atteindre son objectif d’accès universel à Internet. Lors
de la présentation du texte de réforme, Peña Nieto a identifié six points clés sur lesquels le succès
de la réforme sera fondé:
•Soutenir les droits fondamentaux, la liberté d’expression et l’accès à l’information.
•Moderniser la législation existante afin de suivre l’évolution de la technologie qui caractérise
le secteur des télécommunications.
•Renforcer les institutions gouvernementales à travers la création d’un nouveau régulateur (Institut
Fédéral des Télécommunications, Ifetel) avec des pouvoirs accrus pour lutter contre les pratiques
monopolistiques.
•Promouvoir la concurrence grâce à la suppression du plafond de 49% sur les investissements
étrangers pour les télécommunications fixes (l’investissement étranger est déjà autorisé à 100%
en communications mobiles).
•Adopter des politiques qui visent l’accès universel et l’inclusion numérique.
•Se servir du passage au numérique pour libérer un spectre de 700MHz utilisé pour un réseau public
de télécommunications qui permettra d’étendre la couverture des services.
La nouvelle loi autorise la création d’une nouvelle autorité de régulation autonome, l’Institut fédéral
des Télécommunications (Ifetel), qui doit être créé en septembre 2013. L’Ifetel bénéficiera de plus
de pouvoirs que son prédécesseur, la COFETEL, pour déclarer comme «dominant» tout opérateur avec
une part de marché de plus de 50%. Dans la pratique, une marge de 180 jours sera donnée pour mener
à bien ce processus de classification, ce qui signifie que les répercussions de la réforme des
télécommunications ne seront pas perceptibles avant 2014. Les pouvoirs consentis à l’Ifetel lui
permettront d’imposer des sanctions à toute entreprise ne respectant pas la concurrence, notamment
des tarifs de terminaison asymétriques, des amendes et des cessions d’actifs.
189
Analyse SWOT de la téléphonie fixe et du haut débit
Forces
Faiblesses
•La concurrence existe dans le secteur de la téléphonie fixe,
les opérateurs alternatifs continuent d’élargir leur part de
marché vis-à-vis de Telmex (América Movil).
•La dominance de Telmex a limité la croissance dans le
secteur du haut débit (service et qualité médiocres).
•Certains opérateurs ont signalé une croissance de la
demande en services de téléphonie fixe.
•Le régulateur (la COFETEL) a enregistré une croissance
accélérée du nombre d’utilisateurs d’Internet en 2010.
•Les opérateurs alternatifs sont beaucoup plus petits que
Telmex avec des réseaux généralement concentrés dans les
grandes villes.
Opportunités
Menaces
•Les services groupés (Triple Play ou Internet + téléphonie)
ont contribué à encourager la téléphonie fixe et la part de
marché des petits opérateurs augmente.
•La substitution du mobile va finalement réduire la demande
pour les services fixes.
•La portabilité devrait permettre aux opérateurs alternatifs de
continuer à grignoter la part de marché de Telmex.
•Les opérateurs continuent de réduire le coût du haut débit
tout en augmentant la vitesse.
•Les opérateurs de télévision par câble offrent des services
groupés (téléphonie, Internet et TV) moins chers.
•Un nouveau réseau de fibre optique sera opéré par une
alliance Telefónica, Televisa et Megacable, volonté de
challenger Telmex.
•La réforme adoptée va permettre une meilleur régulation du
secteur tandis que le gouvernement mexicain a un projet de
réseau public de fibres optiques pour garantir un accès
Internet à l’ensemble de la population.
190
•La taille du Mexique rend difficile le déploiement de
l’infrastructure pour les lignes fixes.
Se développer et investir au Mexique
•Le haut débit mobile devient l’un des principaux moteurs de
la croissance du marché, ce qui limite les perspectives pour
les opérateurs fixes.
Analyse SWOT du mobile
Forces
Faiblesses
•La Cofetel s’est engagée à réduire les coûts et a également
pris une position plus ferme sur la concurrence dans le
marché mobile.
•La croissance du mobile est relativement lente étant donné le
manque de concurrence et les prix élevés.
•Les services 3G sont disponibles depuis plusieurs années, la
demande pour les services de données mobiles est en
croissance.
•Bien qu’il existe quatre opérateurs sur le marché mobile,
América Movil Telcel entrave la concurrence avec des tarifs
relativement élevés.
•Deux opérateurs ont lancé des services 4G.
•La portabilité des numéros mobiles a été introduite.
Opportunités
Menaces
•Une nouvelle législation pour ouvrir le marché mobile devrait
stimuler la concurrence et entraîner une baisse des prix.
•Malgré les tentatives de réglementation, Telcel éprouve des
difficultés à se conformer aux réglementations. Des plaintes
de concurrence déloyale sont fréquemment enregistrées
contre l’opérateur América Movil Telcel.
•Nextel construit un réseau 3G en collaboration avec Huawei.
Cela signifie que l’opérateur va étendre sa couverture de
façon significative.
•Avec un taux de pénétration relativement faible, il ya encore
beaucoup de possibilités de croissance sur le marché du
mobile, en particulier dans les régions rurales du pays.
•La position dominante d’América Movil est un frein à l’entrée
sur le marché d’opérateurs concurrents.
•Les propositions du gouvernement pour relever le plafond
des investissements étrangers dans la téléphonie fixe de sa
limite actuelle de 49%, devraient encourager
l’investissement.
191
IV - Principaux acteurs
Technologies de l’information et de la communication
Matériel informatique
Acer est le leader des ventes d’ordinateurs portables au Mexique. La popularité des ordinateurs
portables a renforcé la préférence pour la mobilité sur le marché mexicain, avec une vague de produits
rivaux et de concurrents tels qu’Asus, Acer, HP, Dell et Toshiba. Ces fournisseurs comptent plus de 80%
de part de marché des ordinateurs portables. Les entreprises concurrentes locales dans le segment sont
Lanix, bleu clair et Dextra. Acer a cherché de nouveaux partenaires pour l’aider à obtenir de meilleurs
résultats dans les appels d’offres publics. Acer travaille déjà avec près de 60 distributeurs spécialisés
dans le secteur public, avec l’appui de grossistes comme Ingram Micro, Tech Data, Computadoras y
Tecnologia, PC Hardware ou encore Intcomex. Cependant, Acer souhaite renforcer sa présence dans les
Etats de Baja California Norte, Baja California Sur et Chihuahua, ainsi que dans des villes comme
Guadalajara et Tepic.
Le Mexique est le pays le plus important pour HP dans la région latino-américaine. Le géant américain
HP est le leader du marché mexicain de PC, avec une part de marché estimée à environ 27%. Dans la
région latino-américaine, HP est également leader, avec une part de marché d’environ 16,7%.
Le géant américain Dell a mis en place une équipe régionale ciblée sur le marché des PME. Dell a
déclaré que près de 30% de son chiffre d’affaires de la région Amérique latine aujourd’hui provient du
segment des PME. Au cours des 2 ou 3 dernières années, Dell a également mis en place une stratégie de
distribution grâce à de nouveaux partenariats avec des chaînes de magasins tels que Walmart et des
lancements de nouveaux produits.
En 2011, Lenovo s’est fixé comme objectif de réaliser des ventes mensuelles comprises entre 200 000 et
300 000 unités sur le marché mexicain. Pour ce faire, la société a déclaré qu’elle allait augmenter le
nombre de ses distributeurs locaux de 3 000 à 8 000 ou 10 000 à moyen terme. Lenovo a recruté de
nouveaux partenaires de distribution à travers ses principaux grossistes au Mexique: Ingram Micro,
CompuSoluciones, Avnet et Exel. En Février 2009, Lenovo a créé une nouvelle usine à Apodaca, dans
l’Etat du Nuevo Leon, comptant 1 500 employés. La société prévoit de dépenser 40 millions de dollars
pour fabriquer des ordinateurs portables au Mexique. L’usine serait le plus gros investissement réalisé
par Lenovo en dehors de la Chine et témoigne de l’importance stratégique du marché mexicain. La
capacité de production annuelle de l’usine est estimée en unités à 5 millions d’ordinateurs, portables
principalement. Lenovo avait déjà 3 bureaux à Mexico, Guadalajara et Monterrey, et un centre d’appels
à Puebla.
Logiciels
Le leader du marché, Microsoft a indiqué qu’il investira un montant supplémentaire de 690 millions de
dollars d’ici la fin de 2012 au Mexique. En Octobre 2011, Microsoft a inauguré un nouveau centre
technologique à Mexico. Le centre de technologie est conçu pour aider les développeurs et les
entreprises de logiciels à utiliser des produits et des services de Microsoft. Microsoft aurait dépensé 10
millions de dollars pour ce centre technologique, qui sera utilisé pour former 2 300 développeurs de
logiciels. Microsoft vise également le segment des PME, et en 2010, le fournisseur a annoncé qu’il avait
signé un accord avec le gouvernement mexicain pour la poursuite des investissements informatiques
dans les écoles et un appui technologique pour les PME. L’accord d’une durée de 3 ans comprenait 485
millions de dollars de logiciels et de formation pour les PME, et le libre accès pour 40 000 entreprises à
l’Office Live Small Business program. Les PME sont considérées comme une opportunité majeure et en
2010, Microsoft a affirmé qu’elles étaient le segment le plus dynamique de sa division mexicaine et
d’Amérique centrale. SAP Mexique et Amérique centrale possède une clientèle d’environ 3 200
entreprises, dont 70% sont des PME, selon les données de l’entreprise.
IBM s’est associé au fournisseur de logiciels ERP Epicor pour lancer une offre à destination des PME
mexicaines. La solution comprend un serveur IBM et Epicor, un logiciel de configuration et de
déploiement, et le soutien technique des 2 sociétés.
Le développeur mexicain de logiciels Softtek a identifié la crise économique comme une opportunité
pour renforcer sa position en tant que fournisseur de services pour les entreprises américaines. Softtek
a franchi une étape majeure avec son logiciel d’externalisation de processus d’affaires (BPO), qui,
espère-t-elle, générera 10% de son chiffre d’affaires.
192
Se développer et investir au Mexique
Services IT
Le Mexique est un marché important pour les services et les fournisseurs de services de BPO.
IBM a ciblé le secteur public mexicain, avec des priorités, y compris des solutions et services pour la
santé, la sécurité, les douanes et le ministère des finances. La société a continué d’investir au Mexique en
2011, et y a ouvert son premier centre d’innovation. IBM espère que le centre va attirer des entreprises
locales, des promoteurs et des universitaires pour créer des solutions pour les industries telles que les
banques, les communications, la santé et le gouvernement. IBM a également créé un Centre mondial
d’archivage des solutions au Mexique, avec un investissement initial de 10 millions de dollars. La
nouvelle installation répondra aux besoins croissants en solutions de sauvegarde des données,
l’archivage et la réplication.
HP a fait l’acquisition de son compatriote américain EDS afin de renforcer sa position sur le marché
mexicain. HP espère que cette acquisition lui permettra de gagner des parts de marché dans plusieurs
pays d’Amérique latine, dont le Mexique où la présence d’EDS est particulièrement forte. HP a lancé ses
services de cloud computing convergents. En 2009, HP a lancé un centre d’excellence financière à
Tlaquepaque, dans l’Etat de Jalisco. La société a investi 5.3 millions de dollars dans l’installation, qui
fournira des services de gestion financière pour les différentes unités de l’entreprise.
Unisys s’engage à investir 50 millions de dollars au cours des 3 prochaines années pour construire un
nouveau centre de développement de logiciels au Mexique. Le nouveau centre emploiera un effectif de
250 personnes et fournira des services d’externalisation à des clients aux États-Unis, au Canada, au
Mexique et en Amérique du sud.
L’entreprise indienne Infosys a ouvert à Monterrey son deuxième centre de développement d’Amérique
latine, offrant à ses clients une gamme complète de services informatiques. L’opération mexicaine
compte aujourd’hui environ 30 clients et 330 collaborateurs. La société indienne Wipro envisage
également de mettre en place un centre de développement à Monterrey. La nouvelle implantation de
100 places devrait lui fournir la capacité de servir ses clients en Amérique du Nord ainsi qu’en Amérique
latine.
Alestra, société d’informatique et de télécoms, a annoncé qu’elle allait offrir des services de cloud
computing à ses clients mexicains. Les services incluent une solution IaaS de calcul, de stockage et de
récupération de données après sinistre virtuel grâce à son service C-Computing Enterprise.
Kio Networks a étendu son portefeuille de services de cloud computing avec une nouvelle offre de
Process-as-a-Service d’affaires (BPaaS). Les nouveaux services, ayant nécessité un investissement
d’environ 50 millions de dollars, seront hébergés dans les centres de données de l’entreprise dans les
villes de Mexico et Querétaro.
193
Audio-visuel
Le marché des appareils audio-visuels au Mexique est dominé par les grandes marques multinationales
telles que LG, Samsung, Sony, Panasonic, Philips et JVC, dont la plupart possèdent des usines de
production au Mexique. Dans le segment des lecteurs multimédias, les meilleurs vendeurs sont
Samsung, LG et Panasonic, avec des parts de marché respectives de 25%, 19% et 18%, suivis de Sony,
Sharp et Philips.
Samsung a annoncé 73 millions de dollars d’investissements pour l’agrandissement de son usine de
Tijuana afin de répondre à la demande croissante du marché local. Samsung rivalise fortement à travers
une gamme de catégories de produits comprenant les plasmas et téléviseurs LCD, les moniteurs LCD,
chaînes Hi-fi et enregistreurs DVD.
LG propose une gamme de catégories de produits comprenant les téléviseurs LCD, lecteurs DVD, home
cinéma, PDP et LCD. LG a annoncé des plans pour construire des lignes de production de modules LCD
au Mexique. La société a augmenté la production dans son usine locale au Mexique à 6.5 millions
d’unités en 2012, une hausse de 30% par rapport à 2011.
Panasonic de México SA de CV, a connu une croissance rapide passant de 250 000 unités de ventes en
2002 à 500 000 en 2006, en alliant avec succès une réputation de qualité et des prix inférieurs à ceux
des principaux concurrents Sony et Samsung.
La nouvelle société, Sharp Corporation Mexique, agira en tant que filiale de ventes pour l’électronique
grand public et les équipements de bureau à Mexico. Sharp Electronics Corporation a créé sa filiale au
Mexique en 1995, en mettant l’accent principalement sur les téléviseurs et les photocopieurs. En 2007,
elle a investi 66.3 millions de dollars dans une nouvelle usine.
Philips dispose d’une usine mexicaine employant 740 personnes et produisant des téléviseurs à écran
plat ; ceux-ci sont en grande partie destinés à l’exportation. À la fin de 2008, la direction de l’usine a été
confiée à l’opérateur Elcoteq. En 2008, Philips a également signé un accord de licence de marque avec
Funai Electric.
Nikon a créé une filiale mexicaine en 2009 pour augmenter ses ventes locales et améliorer les services
après-vente sur le marché mexicain. La société avait ciblé un chiffre d’affaires annuel pour le marché
mexicain de 66 millions de dollars en 2012.
Le fabricant d’appareils photos numériques Vanta est l’une des rares marques locales compétitives qui
s’est développée en partie grâce à la coopération avec des partenaires asiatiques. La société a lancé sa
propre marque en 1990, ayant auparavant travaillé comme agent de vente pour d’autres marques
comme Konica et Olympus. Toutefois, l’entreprise locale fait face à une concurrence toujours plus forte
des multinationales comme Sony, Panasonic, Samsung, Canon et Nikon.
194
Se développer et investir au Mexique
Telecommunications
Les opérateurs
Principaux acteurs dans le secteur des communications au Mexique
Compagnie
Teléfonos de México (Telmex)
Axtel
Alestra
Maxcom
Telcel
Telefónica Móviles México (Movistar)
Iusacell
Nextel México
Uninet
Cablevisión
TV Azteca
Televisa
Sky Mexico (innova)
Cablemás
Propriété
Marché
Carso Grupo Telecom (59%), autres
investisseurs mexicains et publiques
(32.1%) AT&T International (8.4%)
Téléphonie fixe (locale, longue distance
nationale, longue distance
internationale) données, Internet
Citigroup (10%)
Téléphonie fixe (locale, longue distance
nationale, longue distance
internationale) données, Internet:
acquisition d’Avantel en décembre 2006
Onexa SA de CV (51%, entreprise 100%
propriété d’ALFA), AT&T (49%)
Téléphonie fixe (locale, longue distance
nationale, longue distance
internationale) données, Internet
Bank of America Equity Partners (80%)
Famille Vazquez-Arroyo Carstens
(16.34%) particuliers et employés
(3.66%)
Téléphonie fixe (locale, longue distance
nationale, longue distance
internationale) données, TV par câble,
licence MVNO
América Móvil (100%)
Mobile
Telefónica Móviles (100%)
Mobile
Grupo Salinas (77%), flot libre (23%)
Mobile; fusión Unefon en 2007
NII Holdings (100%)
ESMR
Telmex (100%)
ISP
Grupo Televisa (51%)
TV par câble, Internet
Holding Azteca (56%), flot libre (44%)
Radiodiffusion, programmation
Grupo Televisa (100%)
Radiodiffusion, programmation
Grupo Televisa (60%), News Corp (30%)
Liberty Media (10%)
DTH
Famille Alvarez (51%) Televisa (49%)
TV par câble, Internet, téléphonie
Source: BMI
Fabricants de mobiles
Nokia et Motorola sont les principaux concurrents sur le marché de la téléphonie mobile mexicaine.
America Movil Telcel et d’autres opérateurs investissent massivement dans les réseaux 4G, ce qui devrait
être un champ de bataille concurrentiel à court terme.
Nokia, le leader, a développé ses parts de marché grâce à une stratégie de ciblage de tous les segments
avec un taux de rejet élevé de nouveaux modèles. La société a obtenu de bons résultats sur la forme et le
design et a gagné une réputation d’innovation technologique.
Motorola reste un concurrent sérieux dans la région latino-américaine, et depuis 2010, la société a bâti
son retour sur le système d’exploitation Android, qui s’est avéré être une bonne décision. Motorola a
ouvert au moins 37 centres de service dans 28 villes à travers le Mexique, permettant à ses clients de
découvrir les différents appareils et applications de Motorola.
L’iPhone d’Apple reste un acteur majeur sur le marché des smartphones, alors même que le marché local
pour les téléphones haut de gamme a augmenté de manière significative. Apple a subi un coup dur à la
suite d’un procès perdu concernant le droit d’utiliser la marque iPhone au Mexique. L’affaire avait été
initiée quand Apple a poursuivi une petite entreprise locale IT iFone SA pour l’utilisation de la marque
iPhone. Toutefois, Apple se réserve le droit de vendre l’iPhone au Mexique. En Août 2009, le lancement
de la boutique de musique iTunes au Mexique, la première en Amérique latine, a redynamisé les ventes.
195
Groupe Todalaprensa
Témoignage de Monsieur Marc Chassinat, fondateur Todalaprensa
et Correo Internacional Privado
Histoire de la société
Je suis venu au Mexique après la fin des mes études à l’ESSEC et de
mon service militaire. Parlant déjà Anglais et désireux d’apprendre
l’Espagnol, j’ai tout naturellement accepté la possibilité qui s’est
présentée de venir travailler pour une société française d’édition.
J’étais en charge de faire des études de marché pour diversifier les
activités de la société. J’ai présenté plusieurs idées au propriétaire de
la maison d’édition. Entre autres, créer une société de messagerie et
une société de distribution de presse; mais il ne les a pas trouvées
franchement intéressantes. Au bout de quatre ans, j’ai décidé de
devenir indépendant et de créer la société de messagerie qui a
rapidement bien marché. Cependant, je me suis vite rendu compte
que le volume d’activité était assez cyclique. Je me suis donc adressé
à un distributeur de presse étrangère au Mexique pour faire de
l’abonnement et de la distribution à domicile et ainsi, un an après la
société de messagerie, on a créé la société de distribution et de vente
d’abonnements.
L’apparition d’internet et l’apparition de l’IPad ont complètement
changé la lecture des journaux. Aujourd’hui la génération des 30-35
ans a l’habitude de lire sur l’Ipad. La partie journaux de
Todalaprensa n’a évidemment plus le même attrait qu’il y a une
quinzaine d’années par contre la partie revue se porte très bien. Il y a
de plus en plus de demandes en particulier dans le milieu
universitaire car le Mexique fait un très gros effort sur la formation
de ses futures élites. Ainsi, toutes les universités qui sont créées et les
bibliothèques qui vont avec sont dotées de moyens pour acheter les
publications étrangères que ce soit revues ou livres. Et toutes ces
universités ont besoin de livres espagnols, français, anglo-saxons,
allemands, italiens en fonction des spécialisations et des domaines.
Ces dernières années une des activités qui s’est fortement
développée pour nous est la distribution de publications techniques
pour les centres universitaires, revues de médecine, mathématiques,
physiques…des revues très spécifiques.
En parallèle sur le plan de la messagerie nous avons développé nos
services de messagerie en province, nous possédons un réseau d’une
quarantaine de messagers dans des villes importantes comme
Guadalajara, Monterrey, Puebla, Léon, Cancun…On s’est rendu
compte qu’on avait un bel outil dans la mesure où nous possédons un
réseau de messagers qui livrent avec une qualité supérieure à celle
qu’offrent nos concurrents. Ainsi, de plus en plus de clients
extérieurs ayant besoin de livraisons rapides et fiables font appel à
nos services. Nous avons aujourd’hui des accords avec des grands
groupes de presse périodique mexicains qui nous demandent de
livrer entre 1 000 et 10 000 revues par mois à leurs abonnés tant
dans la ville de Mexico que dans les autres villes de province où l’on
est présents. Associé à cela et grâce aux accords que l’on a avec La
Poste en France, avec le courrier américain et bientôt avec la poste
en Espagne, on fait également de l’exportation de revues mexicaines
pour ces mêmes éditeurs mexicains. En 20 ans la qualité des revues
mexicaines a fortement progressé et ces publications commencent à
avoir un certain succès à l’étranger, notamment dans les
départements de langue espagnole ou dans les pays comme les
Etats-Unis où la population hispanophone est très importante.
196
Se développer et investir au Mexique
Le secteur medias presse au Mexique
Le Mexique
Dans le monde des medias on distingue presse quotidienne et presse
périodique et les deux n’ont pas subi le même impact infligé par la
révolution technologique. Indubitablement, le journal est beaucoup
plus affecté par la révolution technologique que la revue. C’est
beaucoup moins agréable de lire une revue sur un ordinateur ou
Ipad que sur papier alors que le journal, lui, le supporte assez bien.
De plus, d’un point de vue tout à fait objectif, l’Ipad ou l’ordinateur
peuvent apporter des informations supplémentaires via des vidéos
ou autres. Ajouté à cela, pour un journal distribué dans un pays
étranger il y a une différence de prix qui va de 1 à 4 et cela a
forcément un impact sur les ventes. Les quotidiens nationaux, eux,
marchent très bien grâce au phénomène de « l’externationalisation »
ou outsourcing. Les entreprises notamment, ont besoin de services
bien spécifiques, il faut prendre en compte les goûts des différents
cadres, leurs congés, etc.… et là c’est un relais de croissance
important pour nous. Il y a encore dans le secteur des medias au
Mexique certaines opportunités à saisir et notamment dans les
revues liées à certaines thématiques ou catégories comme par
exemple la presse à destination des enfants. Il existe des groupes
européens avec une forte qualité de contenu rédactionnel pour les
enfants ou les jeunes et je ne retrouve pas l’équivalent au Mexique.
Donc sur cet aspect là je pense qu’il y a des possibilités.
Les mentalités ont énormément changé ces dernières années au
Mexique et par rapport à beaucoup de pays européens les gens sont
contents de travailler, ils ne comptent pas leurs horaires. Les gens
sont souriants, au niveau commercial c’est agréable de travailler
avec des vendeurs mexicains, la cordialité dans les rapports
humains est constante. Les mexicains sont imaginatifs, créatifs et
n’ont rien à envier aux Français ou Européens. Ils sont au moins
aussi débrouillards et surtout, en général, ils ont envie! En tant
qu’entrepreneur le Mexique est un pays où beaucoup de choses sont
possibles parce que le pays est en croissance, le public est
demandeur. Il y a 120 millions d’habitants, 40 millions de jeunes, il
y a un potentiel considérable. Les gens veulent apprendre parce
qu’ici, on a encore l’idée (ce qui n’est plus le cas en Europe) qu’en
travaillant et en apprenant on aura une meilleure vie que ses
parents. L’évolution de la société sur le plan social n’est pas bloquée.
Quelqu’un qui travaille au Mexique peut réussir et va réussir, même
s’il ne devient pas millionnaire, il vivra beaucoup mieux que ses
parents ou grands-parents. Les mexicains travaillent dur, la durée
légale est de 48 heures par semaine, les vacances sont de 2 semaines
par an. Les gens ici sont de bonne humeur, ici on a encore cette
sensation que beaucoup de choses sont possibles et pour un étranger
encore plus car on a sûrement eu la chance d’avoir une meilleure
éducation, des habitudes de travail plus rigoureuses, sans compter
la connaissance d’autres langues étrangères.
Je pense que le Mexique est un pays que l’on met du temps à
comprendre. Pas à aimer parce qu’on l’aime assez vite, et qu’il y a
beaucoup de choses très sympathiques, sans compter le climat. En
tant qu’immigré, je ne suis sûrement pas là pour critiquer le pays et
ses habitants ou de leur demander de changer leurs habitudes
religieuses ou alimentaires. Les Mexicains sont très fiers de leur
pays et très susceptibles à cet égard. Cet aspect, on met un certain
temps à le comprendre et il faut faire très attention à ne pas paraître
arrogant, ce qui pour un Français n’est pas toujours le cas. Mais
cependant, le gros avantage que l’on a en tant que Français est qu’il
y a un capital de sympathie considérable à notre égard. Et puis, nous
sommes quand même aussi des latins quelque part, il y a une
proximité linguistique et culturelle que l’on ne peut pas nier. En
résumé, toutes les chances sont là pour être bien accepté et
s’intégrer naturellement.
197
198
Se développer et investir au Mexique
Secteur Tourisme
I - Analyse générale
Le Mexique bénéficie d´un potentiel important à long terme pour le marché du tourisme en raison de sa
position préférentielle dans la région Amérique latine ainsi que de par sa proximité avec les USA. Le
Mexique est l’un des marchés touristiques les plus importants et les plus populaires d’Amérique latine,
bénéficiant d’infrastructures adaptées. L’industrie du tourisme est le troisième pourvoyeur de devises
du Mexique, derrière les envois de fonds des expatriés et les revenus du pétrole. Ses principales
attractions sont ses plages cristallines, une infrastructure touristique variée et adaptée, et un
patrimoine culturel très riche. La célèbre ville balnéaire des Caraïbes, Cancun, dans l’état du Quintana
Roo, a toujours été très populaire, ainsi que d’autres états sur la côte du Pacifique, y compris Sonora et
Nayarit, qui sont de plus en plus appréciés auprès des visiteurs nord-américains.
Le pays a observé une croissance de 7.6% d’arrivées de touristes dans le pays en 2012. C’est un signe
encourageant montrant que le tourisme mexicain s’est relevé des conséquences négatives de l’épidémie
de grippe porcine en 2009.
II - Tendances
Tourisme récepteur
Les arrivées de touristes ont augmenté de 7.6% en 2012, ce qui correspond à 10.9 millions de personnes.
Nous prévoyons une croissance des arrivées de touristes de 1.4% pour l’année 2013, soit un total de 11.1
millions de personnes, et une estimation de 11.9 millions pour 2017. L’Amérique du Nord reste la source
principale de visiteurs pour le Mexique. En 2012, 7.9 millions de touristes nord-américains ont visité le
Mexique. En 2017, les arrivées devraient représenter 8.3 millions. L’Europe est également une source
importante de tourisme au Mexique, avec 1.5 millions de touristes entrants en 2012. Nous pensons que
cela reflète la maturité croissante du marché du tourisme au Mexique.
Arrivées par pays (milliers), 2010-2017
7500
5000
2500
0
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Arrivées par pays: arrivées du Royaume Uni, en milliers
Arrivées par pays: arrivées du Canada, en milliers
Arrivées par pays: arrivées des USA, en milliers
Source: Conseil de Promotion Touristique du Mexique SA/BMI
199
Les États-Unis demeurent le marché principal pour le tourisme mexicain avec 6.2 millions de touristes
en 2012, suivis du Canada avec 1.6 millions et le Royaume-Uni avec 336 830 touristes. L’Espagne est en
quatrième position avec 284 440 touristes, suivie de l’Argentine et le Brésil. Il est à noter que les arrivées
en provenance de Colombie (en dixième position) devraient croître de 50% entre 2012 et 2017, ce qui
reflète la richesse croissante du pays et l’augmentation de vols directs entre la Colombie et le Mexique.
Malgré la distance géographique, la Chine représente une source potentielle de tourisme. Le Mexique
déploie des efforts considérables pour attirer les touristes chinois avec l’ouverture de plusieurs offices de
tourisme dans le pays, notamment à Shanghai.
Tourisme émetteur
En 2012, 18.8 millions de touristes mexicains ont quitté le pays. Cela représente une croissance de 3.9%
par rapport à l’année précédente. Ce taux continuera à croître proportionnellement à l’augmentation des
revenus des ménages mexicains. En 2017, le nombre total de touristes mexicains quittant le pays
pourrait s´élever à 26.1millions.
Destinations du tourisme émetteur du Mexique, 2010-2017 en centaine de milliers
2010
2011
2012e
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
12 917.79
17 052.56
17 659.64
19 103.17
20 451.62
21 651.80
23 288.26
24 527.83
Espagne
186.00
233.00
274.86
287.86
304.44
313.37
325.22
333.87
Canada
Etats-unis
123.76
136.93
147.70
159.77
171.05
181.09
194.77
205.14
Cuba
66.65
95.79
102.83
113.62
123.71
132.68
144.92
154.20
Italie
78.00
119.00
121.12
126.07
130.52
134.35
139.43
143.14
Brésil
67.62
64.45
65.75
62.99
60.33
57.65
56.13
56.45
Costa Rica
54.66
52.71
66.96
64.00
68.52
73.32
78.64
83.19
Chine
49.40
42.13
42.65
45.76
49.29
51.99
55.25
57.71
Chili
31.26
35.88
39.44
44.89
49.85
53.99
58.88
65.37
Hong Kong
28.34
30.04
30.60
40.11
43.81
46.88
51.22
54.30
p= prévision BMI. Source: Sources nationales, Calcul BMI
Sans aucune surprise, les départs vers l’Amérique du Nord représentaient la principale destination, avec
17.8 millions de mexicains en visite aux Etats-Unis et au Canada en 2012. L’Europe a toujours été le
deuxième plus grand marché du tourisme du Mexique. Les départs vers l’Europe ont augmenté de 9.1%
en 2012. Nous prévoyons que les départs vers l’Europe connaîtront une croissance de 4.7% en 2013.
Les États-Unis représentent le premier marché du Mexique pour le tourisme émetteur, avec une
estimation de départs de 17.6 millions de touristes en 2012. Cela inclut à la fois les longs séjours et le
tourisme transfrontalier. Nous prévoyons que les États-Unis demeurent la principale destination
touristique, avec des départs à la hausse représentant 24.5 millions de personnes en 2017.
L’Espagne est le deuxième plus grand marché touristique du Mexique derrière les Etats-Unis, en raison
des liens historiques avec les pays d’Europe. En 2012, 274 280 mexicains ont visité l’Espagne. Les
mexicains ont un large éventail de destinations, européennes et latino-américaines, mais également
asiatiques. La Chine et Hong Kong se retrouvent dans le « top 10 » des destinations de 2012. Cela peut
s’expliquer par le succès des efforts de promotion de la Chine au Mexique et le lancement de vols directs
entre les deux pays.
200
Se développer et investir au Mexique
L’hôtellerie
Pendant l’année 2011, l’industrie hôtelière a enregistré une croissance de 3% atteignant 204 milliards
de pesos (soit environ 16 milliards de dollars US) et une croissance de 8% du volume du nombre de
nuitées. L’industrie de l’hôtellerie au Mexique connaît un boom des investissements provenant des
grandes chaînes hôtelières internationales. Situées non seulement dans les stations balnéaires
traditionnelles telles que Cancún et le Yucatán, mais également dans les grandes villes mexicaines, les
grandes chaînes hôtelières comme Accor, Hilton, Marriott et Starwood renforcent peu à peu leur
présence au Mexique. Le nombre d’hôtels total passerait de 18 440 en 2012 à 22 520 en 2017. De ce fait
le nombre de chambres disponibles passerait à 827 530, contre 692 600 en 2012.
Avec l’augmentation des investissements dans le secteur, la valeur de l’industrie est également appelée à
augmenter. Elle atteindrait 34.1 milliards de dollars en 2017, soit une croissance annuelle de plus de
6.0%. Bien que le gouvernement considère le secteur du tourisme comme un secteur stratégique et
porteur, les hôtels et restaurants au Mexique ont contribué seulement à hauteur de 2.0% du PIB en
2012.
Nombre d’hôtels (en milliers) et % variation annuelle, 2000-2017
30
Nombre d’hôtels et établissements, en milliers
Nombre d’hôtels et établissements, en milliers, % de variation annuelle
10
20
5
10
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
0
Source: Statistiques Nationales Mexicaines/BMI
Le Mexique s’est imposé comme un lieu de référence pour les conférences d’entreprises américaines ou
d’organisations internationales. Les réunions d’affaires, conférences et conventions représentent une
valeur d’environ 18 milliards de dollars par an pour l’industrie du tourisme mexicain. Une enquête
réalisée en 2012 par l’Association des Congrès et des Conventions internationales, démontre que le
Mexique a grimpé à la neuvième place au niveau mondial en tant que destination privilégiée pour les
réunions et conventions. Le pays dispose de 38 centres de congrès modernes dans 25 villes et plus de
550 000 m² d’espace événementiel.
201
Capacité de l'hébergement hôtelier au Mexique, 2010-2017
2010
2011
2012
2013p
2014p
2015p
2016p
2017p
Nombre d’hôtels et
établissements en
milliers
16.88
17.64
18.44
19.16
19.88
20.64
21.53
22.52
Nombre d’hôtels et
établissements en
millier % variation
annuelle
2.11
4.55
4.54
3.86
3.78
3.82
4.33
4.59
79 186.95
84 295.95
89 430.65
90 412.44
91 379.55
92 325.76
94 353.56
96 161.88
Total nuitées en
milliers % variation
annuelle
7.72
6.45
6.09
1.10
1.07
1.04
2.20
1.92
Séjour moyen en nuits
3.85
3.88
3.83
3.79
3.76
3.73
3.70
3.69
Séjour moyen en nuits
% variation annuelle
8.07
0.70
-1.23
-1.04
-0.88
-0.74
-0.62
-0.52
Chambres d’hôtel en
milliers
638.49
666.12
692.60
716.18
740.13
765.27
794.83
827.53
Chambres d’hôtel en
milliers % variation
annuelle
2.66
4.33
3.96
3.40
3.34
3.40
3.86
4.11
Taux d’occupation %
48.64
50.03
50.52
50.67
50.72
50.74
50.74
50.74
Total nuitées en
milliers
p= prévision BMI. Source: Bureau Central Statistique. Taux d’occupation= taux d’occupation chambres
La restauration
Le secteur des restaurants, bars et cafétérias au Mexique est très dynamique et a
connu une hausse de 36% de son chiffre d’affaires entre 2006 et 2012, soit un taux de
croissance annuel moyen de 4% sur cette période. Le secteur devrait continuer de
croître: l’industrie prévoit en effet que la tendance se poursuive, en tablant sur un taux
de croissance annuel moyen de 5% sur la période 2013-2018.
En 2012, le secteur a enregistré un chiffre d’affaires de 273.1 milliards de pesos, soit
environ 16.1 milliards d’euros. Les ménages, qui représentent 89% des clients des
restaurants, ont dépensé en 2012 28% de plus qu’en 2006 dans ces services de
restauration, encourageant la croissance du secteur. Les 11% restants représentent les
services de traiteur, s’adressant davantage à une clientèle d’entreprises ou de
séminaires, dont l’activité a augmenté à un rythme annuel de 3% en moyenne sur la
période.
En 2012, les restaurants ont réalisé 75% du chiffre d’affaire total du secteur. Les bars
constituent également une catégorie très dynamique, car ils réalisent le 19% du
chiffre d’affaire total, et une croissance de 43% depuis 2006. Cela s’explique
notamment par l’émergence de chaînes de bars, ainsi que leur attractivité comme lieu
de rassemblement et de socialisation. Les 6% du chiffre d’affaire est à attribuer aux
cafétérias, qui représentent la catégorie la moins dynamique du secteur.
202
Se développer et investir au Mexique
Répartition du CA du secteur de la restauration
au Mexique en 2012
Restaurants
Bars
Cafétérias
Source: PwC
En 2012, il existait environ 500 000 entreprises opérant dans le secteur de la restauration. Ce marché
est très segmenté au Mexique: seul un tiers du total des entreprises du secteur sont des restaurants
offrant un service complet, tandis que plus de 50% de ces restaurants sont en réalité des kiosques ou
étals de rues. Le reste est composé de bars et fast-food. Par ailleurs, 99% des entreprises du secteur sont
de petites entreprises, et les restaurants employant plus de 50 employés ne représentent que 1% du
volume du secteur, bien que cette catégorie produise 17% du chiffre d’affaire total.
Les touristes ont constitué un groupe de consommateurs importants de services locaux de restauration;
la part de leurs dépenses en alimentation au Mexique a augmenté d’un tiers depuis 2006. Cette
évolution positive s’explique par des flux toujours plus importants de touristes et le développement du
tourisme de masse. En 2012, 23 millions de touristes internationaux et mexicains ont dépensé 125
milliards de pesos au Mexique (7.3 milliards d’euros).
Il convient de noter que la plupart des produits utilisés par les restaurants et bars au Mexique sont
d’origine locale. La part de produits importés sur le marché a même diminué, passant de 1.7% en 2006 à
1.6% en 2012.
Le secteur prévoit une croissance de 36% pour la période 2013-2018, grâce à la reprise rapide de
l’économie mexicaine ainsi qu’à l’urbanisation constante. Par ailleurs, l’industrie prévoit également une
forte hausse des livraisons à domicile et voit un fort potentiel dans les ventes en lignes. Les restaurants
devraient atteindre 245.8 milliards de pesos de chiffre d’affaires en 2018 (14.5 milliards d’euros), tandis
que les bars devraient enregistrer la plus forte croissance du secteur.
III - Opportunités
Analyse SWOT du secteur du tourisme
Forces
Faiblesses
•Les importants investissements du gouvernement et du
secteur privé sont le moteur de développement du secteur.
•Un nombre croissant de meurtres et d’enlèvements au
Mexique ont donné lieu à des avertissements négatifs aux
voyageurs émis par les gouvernements étrangers.
•Les attractions touristiques sont multiples, des sites de
patrimoine culturel aux plages, avec un climat souvent
clément.
•Le pays est vulnérable aux conditions climatiques extrêmes,
en particulier les ouragans.
Opportunités
Menaces
•Allégements fiscaux pour les conférences internationales.
•Les perceptions négatives créées par l’épidémie de grippe
porcine en Avril 2009 pourraient encore peser sur les
arrivées de touristes.
•Croissance du nombre de visiteurs et les opportunités pour
tous les secteurs.
•En Avril 2013, le Congrès a approuvé une loi permettant aux
étrangers d’acheter des biens côtiers au Mexique, ce qui
devrait agir comme une incitation pour les entreprises
étrangères et les individus cherchant à s’expatrier au
Mexique.
•Les ralentissements économiques aux États-Unis et en Europe
font pression sur le nombre d’arrivées de touristes à court et
moyen terme.
203
Mode de consommation des Mexicains
La rapide expansion du secteur de la restauration sur la période 2006-2012 est à imputer à plusieurs
facteurs. Tout d’abord, les revenus moyens des Mexicains ne cessent d’augmenter, ce qui leur permet
de consommer davantage et de sortir dans des restaurants ou des bars. Cette augmentation du niveau
de vie s’accompagne également d’une rapide urbanisation, qui renforce encore les activités des
restaurants et bars. La période 2006-2012 a également été témoin d’une diversification des goûts des
consommateurs mexicains, qui recherchent désormais des produits «santé et bien-être». Cela entraîne
chez les restaurateurs la recherche de produits de meilleure qualité, augmentant de fait leurs dépenses
en alimentation et fournitures. Par ailleurs, les consommateurs mexicains recherchent également
de nouvelles saveurs, et sont demandeurs de cuisine internationale.
Incitations gouvernementales
Le nouveau gouvernement du Président Enrique Peña Nieto s’est engagé à promouvoir le tourisme
en priorité. Selon le rapport annuel du gouvernement sur le tourisme, en 2012, les investissements
du secteur privé dans les infrastructures touristiques ont totalisé 1.6 milliards de dollars, une hausse
de 53.7% par rapport à 2001. Il est évident que les stations balnéaires ont reçu la majeure partie de cet
investissement, avec 1.76 milliards de dollars, suivies du centre du Mexique. Le Mexique a longtemps
pris des mesures stratégiques pour stimuler le tourisme et attirer les investisseurs privés à travers
le Fonds National Trust pour le développement du tourisme (Fondo Nacional de Fomento al Turismo,
Fonatur). Cet organisme gouvernemental a été responsable du développement de cinq destinations
touristiques côtières depuis sa création en 1974: Cancún, Los Cabos, Ixtapa, Loreto et les baies
de Huatulco.
L’étendue géographique du Mexique signifie que le transport aérien est un moyen populaire et efficace
pour les touristes afin de se déplacer à l’intérieur du pays. Le gouvernement mexicain a investi dans
l’augmentation de la capacité des aéroports, avec le projet majeur de la construction d’un nouveau
terminal pour l’aéroport international de Mexico. Celui-ci accueille près de 25 millions de passagers par
an. Ce projet a coûté 792 millions de dollars et a été achevé en 2009, ce qui a permis d’augmenter le
nombre d’arrivées de visiteurs internationaux dans la capitale. Pourtant, la croissance du marché aérien
est telle que les aéroports mexicains souffrent d’une saturation chronique. Le nombre de passagers
transportés a augmenté de presque 30% depuis 1992, et aujourd’hui, cette croissance se poursuit
à un rythme particulièrement élevé.
Projets d’infrastructure d’aéroports au Mexique
Nom projet
Secteur
Principal
Secteur
Valeur (USD
mn)
Capacité/
Longueur
Companies
Période
Statut
Nouveau terminal
aéroport
Transport
Aéroport
792
32 millions
AMA
Octobre
2007-2009
Terminal
complètement
opérationnel
Concession
Transport
Aéroport
n/a
3 million
n/a
n/a
Offre
suspendue
Energie &
Commodités
Aéroport
1000
530km/
18.9 mn
m2/jour
Transportadora
de Gas Natural
del Noroeste
(Transcanada)
2012-
Contrat
octroyé (Nov.
2012)
international de
Mexico
aéroport
international
Riviera Maya
Pipeline de gaz
El EncinoTopolobam
Source: Base de données de projets clé BMI
Un développement récent devrait encourager les investisseurs étrangers à se tourner vers le Mexique.
En effet, en avril 2013, le Congrès mexicain a approuvé une loi permettant aux ressortissants et sociétés
étrangères d’acheter des propriétés côtières et frontalières. Pour être plus précis, le Congrès a voté
l’abrogation de la loi obligeant les ressortissants étrangers à contracter un fidéicommis (loi de 1973)
pour l’achat de propriétés privées à proximité du littoral et des frontières. Auparavant, les étrangers
n’étaient pas en mesure d’acheter des terres dans une zone de 31 milles de la côte du Mexique et à 62
kilomètres de ses frontières. Ainsi des entreprises mexicaines achetaient les terres et mettaient en place
des baux emphytéotiques pour les non-Mexicains. Ce changement permettra aux étrangers d’acheter
des biens à des fins résidentielles, mais il est probable que l’assouplissement de cette loi laisse présager
une ouverture de la côte du Mexique pour une utilisation commerciale à l’étranger. Cela représente une
première étape vers la libéralisation du secteur et encouragera plus de ressortissants étrangers à acheter
des résidences secondaires au Mexique.
204
Se développer et investir au Mexique
IV - Principaux acteurs
Hôtels
Présence globale hôtelière au Mexique
Chaîne hôtelière
Présence au Mexique
Marques hôtelières au Mexique
Accor Hotels
Accor gère des hôtels au Mexique à
Aguascalientes, Chihuahua,
Guadalajara, Monterrey, Apodaca,
Ciudad Juarez, Guaymas, San Luis
Potosí, Cancún, Mexico, Hermosillo,
San Pedro, Chapala, Cuautitlan Izcalli,
Merida
Marques hôtelières au Mexique Ibis,
Novotel
Carlson Rezidor Hotel Group
La chaîne possède 3 hôtels au
Mexique, 2 à Mexico et 1 à Cancun
Radisson
Hilton
Le groupe Hilton a 30 hôtels au
Mexique, à Mexico, Monterrey,
Villahermosa, Guadalajara Leon,
Torreon, Chihuahua, Saltillo et Basse
Californie.
Double Tree, Hilton, Hilton Garden Inn,
Hampton by Hilton, Homewood Suites
Hyatt
Hyatt a 4 hôtels au Mexique, à Mexico,
Merida Cancun et Villahermosa
Hyatt Regency
Intercontinental Hotels Group
Intercontinental a une forte présence
au Mexique. Les plus grandes
concentrations sont à Mexico,
Monterrey, Cancun, Guadalajara,
Veracruz et Merida.
Holiday Inn, Holiday Inn Express,
Crowne Plaza, Intercontinental
Marriott
Marriott possède 23 hôtels de 5
marques. Il est present à
Aguascalientes, Monterrey, Los Cabos,
Cancun, Ixtapan de la Sal, Leon,
Mexico, Monterrey, Puebla, Puerto
Vallarta, San Luis Potosi, Tijuana,
Toluca et Torreon.
Courtyard Marriott, Marriott Hotels
& Resorts, Fairfiels Inns and Suites,
Ritz-Carlton, JW Marriott
Starwood
Le groupe Starwood a 24 hôtels au
Mexique, à Campeche, Cancun,
Guadalajara, Los Cabos, Mexico,
Monterrey, Puerto Vallarta, Punta de
Mita, San Luis Potosi, Santa Rosa,
Temozon Sur Tixkokob, Uayamon
Westin, Four Points by Sheraton,
Sheraton, Le Meridien, St Regis, W,
Hacienda
Best Western
Le groupe a une forte présence au
Mexique avec 65 unités. Ses plus fortes
concentrations sont à Mexico,
Monterrey, Cancun, Guadalajara et
Merida.
Best Western, Best Western Premier,
Best Western Plus
Choice Hotels International
CHI possède 23 hôtels au Mexique,
avec la plus forte concentration à
Ciudad Juarez (8 au total). Les autres
villes: Mexico, Morelia, Monterrey,
Puerto Vallarta et Monclova.
Quality Inn, Comfort Inn, Comfort
Suites, Sleep Inn, Econo Lodge
Wyndham
Wyndham a 30 hôtels au Mexique avec
des regroupements à Chihuahua,
Mazatlán, Mexico et Playa del Carmen
Wyndham Garden, Howard Johnson,
Ramada
Source: BMI
205
Le plus grand acteur du marché de l’hôtellerie au Mexique est Grupo Posadas, qui exploite plus de 100
hôtels au Mexique. Le groupe dispose de six marques sous gestion: Aqua, One Hotels, Fiesta Inn, The
Explorean, Fiesta Americana Grand et Fiesta Americana. Ce dernier a un standard particulièrement
élevé, avec une présence clé dans les endroits touristiques comme Cancun, Puerto Vallarta, Cabo San
Lucas, Mexico, Cozumel, Acapulco et Guadalajara. Il est probable que Grupo Posadas consolide sa
position prééminente au Mexique au cours des deux prochaines années, compte tenu de ses plans
d’expansion ambitieux, soit 47 hôtels (6 437 chambres) en cours de développement qui devraient ouvrir
leurs portes d’ici la fin de 2013. En Juillet 2012 Grupo Posadas a annoncé la vente 15 propriétés en
Amérique du Sud à la chaîne française d’hôtels Accor pour 275 millions de dollars.
Sur le plan numérique, l’hôtelier espagnol Meliá Hotels International (précédemment appelé Sol Meliá),
qui a une très forte présence en Amérique latine et dans les Caraïbes, est le concurrent le plus important
de Grupo Posadas. Meliá exploite 10 hôtels dans des destinations comme Cabo San Lucas, Cancún,
Cozumel, Puerto Vallarta, San José del Cabo, Zihuatanejo et Ixtapa.
Camino Real est un des poids lourds nationaux (22 hôtels) et a démarré l’hôtellerie internationale au
Mexique lors des JO de 1968. Camino real a fusionné avec la chaine Quinta real pour créer le groupe
Real Turismo.
Les autres principaux concurrents de Grupo Posadas sont les groupes Hilton Worldwide,
InterContinental Hotels Group (IHG), Best Western International et Starwood.
IHG possède des hôtels à Cozumel, Mexico et Guadalajara, tandis que Sheraton est situé à Puerto
Vallarta, Cabo San Lucas, Mexico et Monterrey. En Mars 2013, IHG a ouvert son premier Holiday Inn
Express à Veracruz, portant le nombre de ses hôtels à Veracruz à six.
La chaîne d’hôtels Starwood prévoit également d’augmenter sa présence au Mexique via ses autres
marques. En 2010, la société a ouvert son premier hôtel Westin à Mexico, le cinquième dans le pays. En
2013, elle prévoit d’ouvrir trois autres hôtels au Mexique.
Hilton poursuit également son développement en Amérique latine et en 2013 a annoncé l’ouverture d’un
nouveau « DoubleTree by Hilton » à Toluca, qui devrait ouvrir ses portes fin 2014. Le nouvel hôtel sera
construit dans un style hacienda et offrira 130 chambres. Hilton exploite actuellement 30 hôtels au
Mexique.
RIU Hotels & Resorts est une chaîne hôtelière espagnole, créée par la famille Riu en 1953 à Mallorca et
appartenant aujourd’hui au groupe touristique TUI. En 2005, RIU compte 110 hôtels dans 18 pays. RIU
Hotels & Resorts est une des plus importantes chaînes d’hôtels dans les Caraïbes et la troisième plus
grande chaîne hôtelière en Espagne, de par son chiffre d’affaires et son nombre de chambres. Le groupe
possède plusieurs hôtels à Playa del Carmen, Cancún, Guadalajara, Puerto Vallarta, Cabo San Lucas et
Mazatlán.
Restaurants
Quelques grands groupes détiennent des grandes chaînes de restaurants et de fastfood, mais même tous
combinés, ils ne représentent que 5% du secteur. Les groupes Femsa Comercio et Grupo Sanborns se
classaient à égalité comme groupes leaders du secteur, avec une part de 1.1% chacun. Suivent les
groupes Yum! (restaurant rapide comme KFC ou Pizza Hut) avec 0.9% puis Alsea (fast-food et
restaurant, dont Burger King, Starbucks, Chili’s, Italianni’s, restaurants VIPs...) avec 0.8% de parts de
marché.
206
Se développer et investir au Mexique
Croisières
Le Mexique est l’une des meilleures destinations au monde pour les paquebots de croisière, avec une
part de marché de 23% selon Sectur (le Ministère du tourisme). Le port de Cozumel était la destination
la plus populaire pour les bateaux de croisière en 2010. Les stations balnéaires mexicaines sont
desservies par des opérateurs clés tels que Carnival Cruise Lines, Celebrity Cruises, Crystal Cruises,
Holland America Cruises, Norwegian Cruise Lines, Princess Cruises et Royal Caribbean International.
Compte tenu de la proximité du Mexique avec les Caraïbes, le pays est un point d’escale important.
Principaux acteurs français
Groupe Accor
Sodexo
SNOB
Restaurant Galia Chef
Galia Chef et Galia Gourmet est une entreprise mexicaine, fondée en 2004, par deux frères français,
Gabriel et Emmanuel CHABRE. Sa mission est de proposer le savoir-faire de la cuisine française, en
accompagnant ses clients au travers d’une expérience gastronomique de qualité.
Depuis ses débuts, Galia Chef offre ses services d’organisateur de réceptions, cocktails et restauration,
qui sont désormais reconnus auprès des Ambassades, notamment depuis la venue des Princes Belges, de
la Reine du Danemark, et de l’ex Président français, Nicolas Sarkozy. Faisant appel à ses services pour
l’organisation d’évènements, on dénombre : L’Oréal México, les Ambassades de France et Européennes,
Sony, Mont Blanc, Adolfo Dominguez, Warner, et Mercedes Benz pour sa Fashion Week México, ainsi
que les particuliers. Leurs débuts furent ponctués de petites réceptions de 80 personnes, et, par la suite,
d’évènements plus importants comme fut celui de l’entreprise française Sodexo, qui, en 2006, donna un
tournant majeur à Galia chef. Emmanuel Chabre, le chef, a travaillé en France, dans des restaurants une
et trois étoiles Michelin (Chez Bruce, La Bonne Etape et Guy Savoy). Dans les cuisines, on dit
qu’Emmanuel est le chef saucier, cependant, il a gagné sa renommée pour sa spécialisation en cuisine
française et métissage de diverses saveurs internationales. Il fait également partie de la prestigieuse
Académie Culinaire Française.
207
Groupe Accor
Témoignage de Monsieur Jean-Philippe Claret, Directeur général d’Accor México
Accor possède aujourd’hui 13 hôtels ouverts au Mexique, 11 hôtels
Ibis et 2 hôtels Novotel. Nous avons également cinq projets signés et
en construction donc nous passerons de 13 à 18 hôtels d’ici peu.
Accor au Mexique a fêté ses 10 ans l’année dernière, nous sommes
donc dans notre 11eme année de présence dans le pays.
Les six premiers hôtels ont été ouverts en filiale, c’est à dire qu’ils ont
été financés directement par le groupe Accor. Nous avons par la suite
changé notre business model, nous avons cherché à nous appuyer sur
des investisseurs locaux. Ainsi les sept autres hôtels sont gérés par
des contrats de gestion. Il y a plusieurs degrés d’implication au sein
du secteur hôtelier. La franchise étant le plus léger, le propriétaire
utilise simplement le nom et fait tout le reste : il investit, construit et
gère l’hôtel. Le second niveau est le contrat de gestion ; Accor est
mandaté pour gérer l’hôtel. Cela signifie que le directeur de l’hôtel
vient d’Accor, il connaît la marque et a la responsabilité du
recrutement, de la politique commerciale… ici Accor est donc
prestataire de services. C’est le schéma le plus traditionnel de
l’hôtellerie. Le troisième niveau correspond aux contrats de location
et enfin le dernier schéma et le plus lourd, est d’être propriétaire
exploitant. Ce schéma n’est plus du tout admis par les marché
financiers qui aujourd’hui nous conseillent d´avoir un portefeuille
plus équilibré entre propriété, gestion et franchise. Nous avons peu à
peu effectué cette mutation et aujourd’hui nous sommes équilibrés :
moitié gestion et moitié immobilier.
Notre politique est d’offrir à nos clients un réseau d’abord
international et donc également national sur le Mexique. Notre
potentiel visé au Mexique est de 50 hôtels, notre plan de
développement d’ici 2015 est de 25 hôtels et c’est en bonne voie.
208
Se développer et investir au Mexique
Le secteur hôtelier au Mexique
Le marché du tourisme au Mexique est très important, le 10ieme
mondial, et c’est le marché le plus important d’Amérique Latine, il
se place notamment devant le Brésil. Nous sommes arrivés dans un
contexte difficile car le marché hôtelier au Mexique est très dominé
par les marques américaines. Ce fût donc un handicap pour Accor et
notamment auprès des investisseurs. La demande de notre marché
est liée à l’économie nationale et le Mexique est un pays stable
actuellement, qui atteint des taux de croissance positifs depuis
plusieurs années. Il y a ainsi plus de voyageurs d’affaires et donc plus
de clients pour nous. Depuis 2012 il y a également une reprise
générale des voyageurs, cela est bon pour nous. Cependant la
croissance de l’offre est très rapide au Mexique, aussi, l’arrivée de la
concurrence devient très agressive. Au sujet des ressources
humaines, nous avons au niveau ouvrier une main d’œuvre très
abondante au Mexique et non qualifiée. Ce manque de main d’œuvre
qualifiée est dû à un manque de formation hôtelière. Ici la formation
en hôtelière se fait sur le tas. En tant qu’employeur Il faut donc être
très formateur, offrir des possibilités d’évolution de carrière. C’est
comme cela que l’on fidélise nos employés. Il faut s’impliquer dans le
facteur ressources humaines très tôt, il faut investir notamment
dans les bénéfices sociaux supplémentaires car les systèmes sociaux
français et mexicains sont très différents. Nous sommes la seule
chaîne hôtelière au Mexique à offrir en plus de la sécurité sociale
officielle, une assurance complémentaire et une assurance vie à
l’ensemble de nos employés. Pour retenir le personnel il faut avoir
des packages de plus en plus attractifs. C’est un facteur qui nous
permet d’être bien notés lors nos accréditations. Nous sommes un
exemple dans le secteur mais c’est dommage car nous ne sommes
pas forcément suivis par les autres chaînes. L’univers et la réalité du
travail mexicain sont quand même très durs il faut le dire. Ainsi, le
fait d’offrir une certaine sécurité à nos employés nous permet d’avoir
un turnover moins important. Pour nous, il est très important
d’avoir des gens impliqués, fidèles, bien là où ils travaillent. De plus,
il faut prendre en compte la double dépense financière lorsqu’il faut
reformer le personnel et cela coûte de l’argent. Au niveau managers
cependant nous avons une carence de main d’œuvre ici et pour les
retenir il faut offrir de bons salaires, de bonnes prestations et
certains peuvent parfois être surcotés.
Le Mexique
Le Mexique est un pays où nous réussissons à atteindre de bons voire
d’excellents niveaux de qualité de service. Notre Ibis de Chihuahua
par exemple a été un des 5 ibis atteignant les plus hauts niveaux de
qualité au niveau mondial, et ce sur 1500 Ibis que compte le groupe
Accor. Au Mexique il y a quelque chose qui est unique pour nous ; il
y a une cordialité, une amabilité naturelle de la population et donc
de nos collaborateurs qui fait qu’ils sont naturellement doués pour
le métier de service. Le mexicain est par nature accueillant vis-à-vis
des étrangers, fier de son pays et aime faire découvrir les bonnes
choses. En termes de contact et de service client les mexicains ont
vraiment un avantage. Le secteur syndical au Mexique n’est pas très
actif. Pour une entreprise qui veut s’installer ils ne seront donc pas
un obstacle, une menace ou un risque mais cela signifie aussi qu’ils
ne seront pas un relais important pour développer une politique
sociale, faire des activités… et malheureusement ils sont réduis à
leur espace d’action le plus simple possible pour ne pas qu’ils
dérangent. Chez Accor nous n’avons pas de problèmes de sécurité
dans nos hôtels. Le contexte général de sécurité au Mexique est
spectaculaire dans les médias, surtout dans les villes frontalières
avec les Etats-Unis. Le Mexique est très en avance en termes de
protection civile notamment lors de catastrophes naturelles car tout
le monde a souffert du tremblement de terre de 1985 auquel le
Mexique n’était pas préparé. La population ici se sent très concernée
par les processus de sureté et de sécurité. Je pense personnellement
qu’il faut deux qualités pour réussir au Mexique ; il faut être flexible
et persistant. C’est à dire que si on veut gagner de l’argent dans les
trois mois cela ne marchera pas ; de même si on arrive en imposant à
tout prix un modèle préexistant cela ne marche pas non plus. Mais
en gardant en tête ces deux variables, tout est possible. Pour moi au
Mexique le meilleur est devant nous, j’ai vu le pays se
métamorphoser, les fondamentaux sont positifs. Nous avons de
belles années devant nous, je n’ai aucun doute là-dessus.
209
Groupe SNOB Bistrot
Témoignage de Monsieur Gérard Signoret, PDG Groupe SNOB
Le secteur de la restauration au Mexique
SNOB s’est métamorphosé au cours des années en essayant de
s’adapter à une clientèle qui en 40 ans a énormément changé.
Aujourd’hui on fait face à une clientèle qui a beaucoup voyagé et
connaît les différentes gastronomies du monde ; c’est une clientèle
plus aguerrie et bien plus exigeante. Cela nous met en position de
force par notre tradition, mais nous sommes exposés à une
concurrence démesurée dans la ville de Mexico. Je dis bien
démesurée car il y a 40 ans nous étions presque les seuls !
Aujourd’hui il est impressionnant de voir la quantité de restaurants
au District Fédéral (Mexico). On y trouve toute la cuisine
internationale. Je peux même vous dire qu’ici dans le quartier de
Polanco, il y a maintenant plus d’offre que de demande. On voit de
plus en plus de concepts franchisés venus d’Europe et des Etats-Unis,
mais SNOB y fait face et tient à continuer à se développer.
Histoire de SNOB
SNOB est né le 19 janvier 1971, on a donc eu 42 ans cette année.
Cette affaire a été lancée sur une idée de ma mère qui a toujours été
extrêmement gourmande et qui rêvait un jour d’avoir un petit café.
Snob a été le premier salon de thé à la française à ouvrir dans la ville
de Mexico, avec un concept de petit-déjeuner, déjeuner et dîner,
ouvert toute la journée. De fil en aiguille mes parents ont ouvert
trois restaurants et en 1989 j’ai décidé de quitter ma carrière
d’ingénieur faisant honneur à ma vocation d’entrepreneur. Jusqu’à
présent, j’ai développé l’affaire avec six restaurants en restant
toujours sur le même concept de base, mais l’ayant fait évoluer car
aujourd’hui on s’appelle SNOB Bistro et l’on propose plus de variétés,
plus de plats mijotés. On peut ainsi déguster de la cuisine
internationale mais toujours avec le petit côté mexicain qui plaît
beaucoup à notre clientèle. Nous avons aussi, depuis l’année
dernière, élargi le concept en ajoutant une division traiteur.
Le nom SNOB, quatre lettres magiques qui font sourire les français,
hurler les américains, fonctionne très bien ici à Mexico ! Pour moi
c’est tout simplement le nom d’une affaire qui marche bien et qui
veut encore grandir!
210
Se développer et investir au Mexique
Dans le secteur de la restauration, les ressources humaines sont le
nerf de la guerre. Nous employons 85 personnes qui représentent
d’ailleurs ma plus grosse réussite. En tant que chef d’entreprise ma
plus grosse satisfaction est la génération d’emplois ; c’est également
une très grande responsabilité. De par notre politique d’entreprise,
nous restons « artisanaux » et très proches de nos opérations puisque
nous voulons faire de la bonne cuisine avec les meilleures recettes et
pour cela une bonne relation avec les employés est impérative. Mais
il faut comprendre les travailleurs mexicains. Ce sont des personnes
formidables, chaleureuses, communicatives et optimistes (c’est
d’ailleurs ce qui séduit beaucoup de français qui viennent s’installer
au Mexique). Ainsi, bien motivés, ils seront inconditionnels et feront
du très bon travail. Les mexicains sont en général des travailleurs
nobles et ne demandent qu’à faire partie d’une équipe. C’est pour
cela qu’à Mexico, comme dans le monde d’ailleurs, le sentiment
d’appartenance à une équipe est primordial. Néanmoins les
mexicains sont aussi extrêmement susceptibles et sensibles, alors
attention ! L’étranger qui arrive au Mexique avec une attitude
arrogante et vient démontrer ses connaissances (au lieu de les
montrer…) et se frustre par rapport aux mœurs locales (absentéisme
et retards…) aura extrêmement de mal et risque de connaitre
rapidement le revers de la médaille.
Petit conseil: le sens de l’humour est très présent au Mexique, et en
sachant tourner les situations à la rigolade tout se passera toujours
beaucoup mieux !
Le Mexique
La communauté française au Mexique
Au Mexique nous avons eu des crises récurrentes en 1976, 1982,
1988 et 1994 mais cela fait pratiquement 20 ans que nous n’avons
pas eu de dévaluation conséquente de la monnaie et on peut parler
d’une certaine stabilité économique. Le Mexique est un pays
émergeant dans toute la splendeur du mot, qui est en train
d’exploser dans tous les sens et notamment d’un point de vue
industriel. Sa position géographique est privilégiée avec plus de
3000 kms de frontières avec les Etats-Unis. Les ressources
naturelles du pays sont encore énormes, que ce soit bien sûr le
pétrole ou toutes les richesses minérales dont on parle moins
comme l’or et l’argent, etc... Le Mexique est encore une sorte d’El
Dorado dans beaucoup d’aspects. Ses taux de croissance restent
conservateurs mais sont stables et positifs.
C’est une communauté de plus ou moins 150 ans et qui a commencé
avec l’immigration des barcelonnettes en 1829 de laquelle je suis
issu. C’est une communauté qui jusqu’à la génération de mes parents
vivait en vase clos si je puis dire. Aujourd’hui tout cela a changé.
Le Mexique est l’un des pays émergents où il faut être présent et où
la France se doit d’investir beaucoup plus. Je me permets d’insister
sur ce point car la présence de la France, bien qu’importante, se doit
d’être beaucoup plus conséquente au Mexique. Pour les mexicains la
France représente encore un pays modèle, et un exemple à suivre
dans beaucoup de domaines : nous sommes le berceau des Droits de
l’Homme et du Citoyen, le code Napoléon, et bien sûr les poètes, le
luxe, le vin... Il y a toujours cette image très noble quand on parle
de la France au Mexique.
Parlant de noblesse, le peuple mexicain a toujours été extrêmement
noble avec la France car ils ont su faire la part des choses et ce
depuis l’intervention française en 1861. Cette intervention a été
considérée comme un problème politique mais pas un problème de
nations. De même, le dictateur Porfirio Diaz qui avait lui-même
combattu les troupes d’intervention française est paradoxalement
devenu extrêmement francophile et a fini par s’exiler en France et
est enterré au cimetière du Montparnasse. C’est intéressant de voir
que cette belle relation entre la France et le Mexique est encore
d’actualité et j’insiste sur le fait qu’il faut profiter du moment : la
France a encore énormément à faire au Mexique.
J’insisterai également sur un point très important : les français qui
arrivent à Mexico avec la bonne attitude, celle de vouloir
comprendre, de vouloir s’intégrer, de vouloir découvrir et apprendre
auront tout à gagner et vivront un séjour formidable. Ceux qui en
revanche arrivent en pays conquis risquent fort d’avoir de
mauvaises surprises et leur séjour sera fort probablement
désagréable. Le Mexique en soi est un pays surréaliste et on y voit
des choses inédites, incroyables, extraordinaires… Il faut souvent
essayer de comprendre l’incompréhensible. Ce surréalisme dont je
parle, peut parfois être frustrant, difficile à vivre et compliqué car il
ne s’explique pas de façon claire ou tangible. Mais d’autre part
comme certains le savent déjà, c’est ce qui fait le charme du pays !
Dans les années 1950, les barcelonnettes ont en majorité vendu
leurs affaires, ainsi cette communauté très unie à l’époque s’est
métamorphosée. Il y a eu beaucoup de mariages mixtes, et les
choses ont pris un cours peut-être logique, normal. Ce qui nous
amène en 2013 avec une communauté qui est encore unie, qui se
reconnaît certes mais qui ne travaille plus forcément ensemble et
c’est dommage d’ailleurs. Par contre il existe toujours les
institutions créées par nos aïeux comme le Cercle Français ou Club
France, un club sportif et social, la Paroisse Française, le Lycée
franco-mexicain, l’Alliance française et l’Institut français
d’Amérique latine. Aujourd’hui c’est la communauté française des
expatriés qui a tendance à se réunir davantage.
La communauté est quand même très bien représentée et le tissu
associatif est très conséquent. Quand je parle de tissu associatif je
fais référence aux associations françaises ou franco-mexicaines qui
existent dans le pays. C’est le cas de l’Union des Français à l’Etranger
(UFE) que j’ai l’honneur de présider, Mexico Accueil, l’Alliance
Française, l’Association Démocratique des Français à l’Etranger et
des associations créées localement comme Racines Françaises pour
ne pas toutes les nommer, et qui avec divers objectifs se sont
implantées pour réunir et rassembler la communauté française. Il
faut reconnaître les initiatives de ces associations qui cherchent à
défendre les intérêts matériels et moraux des français établis hors
de France. La Constitution Française précise bien que quand on est
français on l’est à part entière et cela où que l’on soit sur la planète.
Cette idée m’est chère et je la défends car en France les lois sont
souvent franco-françaises et ont une forte tendance à oublier les
français qui vivent et travaillent hors de France. Les français de
l’étranger nous sommes les fleurons de la France au-delà de ses
frontières, et nous sommes ceux qui la faisons briller à l’étranger. Je
suis convaincu que le futur de notre pays en ce début du 21 ème
siècle se jouera à l’étranger grâce aux alliances stratégiques avec les
pays émergeants, et notamment avec le Mexique.
211
Conclusion
212
Se développer et investir au Mexique
Conclusion
A travers cette publication, nous avons souhaité présenter le potentiel du marché mexicain tout en
ciblant les secteurs qui porteront les promesses économiques du pays. Avec une croissance moyenne
annuelle du PIB de 3%, et une prévision de 3.4% pour 2014 (selon le FMI), le Mexique est un des
principaux acteurs du dynamisme de la région «Amérique latine».
Historiquement, le pays a toujours été une puissance économique ouverte sur le plan des échanges
commerciaux internationaux. Sa position géographique stratégique, ses accords de libre-échange ainsi
que les plans d’investissements nationaux et les futures réformes, nous amènent à parier sur le
développement de son économie et des opportunités pour les entreprises françaises.
La possible ouverture de Pemex aux investissements privés, le plan national d’infrastructure, le
développement de l’industrie automobile et aéronautique ainsi que le dynamisme du secteur touristique,
illustrent le fort potentiel mexicain et sont gages de confiance pour les investisseurs français.
Aujourd’hui, faire partie de la communauté française d’affaires au Mexique, c’est avoir accès à un réseau
solide constitué d’entreprises, d’hommes et de femmes, qui se consacrent au quotidien à développer les
relations économiques bilatérales. C’est aussi pouvoir bénéficier du soutien de ses institutions:
l’Ambassade de France, Ubifrance, la chambre de commerce Franco-Mexicaine, et de l’expérience de
plus de 400 entreprises françaises ayant fait le pari d’investir au Mexique.
Le défi est ouvert, les possibilités sont réelles et l’économie mexicaine est au service des entreprises,
avec enthousiasme et confiance en l’avenir.
PwC Mexico, s’appuie sur un réseau international présent dans 158 pays, ainsi que sur des relations
locales fortes avec les principaux acteurs du marché. Le Desk France de PwC Mexico et Ubifrance
s’engagent à vous apporter leur expertise du marché mexicain, à soutenir le développement de votre
entreprise tout en s’alliant à votre réussite au Mexique!
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Contacts
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Se développer et investir au Mexique
Contacts
Anthony ARMAND
Susana RODRIGUEZ
Nasser EL MAMOUNE
PwC Mexico - International Business Center
PwC France - Responsable Desk Mexique
Directeur, Conseiller Commercial
French Business Development Leader
Tel. Bureau: +33 (0) 1 56 57 44 72
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Tel Bureau: +52 (55) 5263 6000 ext. 6848
Mobile: +33 (0) 6 43 83 05 95
Ambassade de France au Mexique
Mobile: +52 (55) 4766 4451
[email protected]
Tel Bureau: +52 (55) 9171 9813
[email protected]
[email protected]
Thibaut BUAT
Florence TANG
PwC Mexico - International Business Center
PwC France - Manager Country Business Group
French Desk Market Leader
Spanish & Latin American Desk
Tel Bureau: +52 (55) 5263 6000 ext. 7575
Tel. Bureau: +33 (0)1 56 57 71 39
Mobile: +52 (55) 4766 4450
Mobile: +33 (0)6 83 15 53 69
[email protected]
[email protected]
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Sources
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Se développer et investir au Mexique
Sources
Nos vastes travaux de recherche nous permettent d’être entièrement à jour avec les derniers événements
et tendances des industries. PwC rassemble et analyse un certain nombre de sources d’information
comprenant:
•Ubifrance Mexique
•Service Economique Régional - Ambassade de France au Mexique
•Les statistiques nationales/gouvernementales
•Les données internationales (sources officielles internationales)
•Les associations professionnelles nationales et internationales
•Broker et des rapports d’analystes
•Rapports annuels officiels des sociétés
•Bibliothèques et bases de données d’information d’affaires
•Agences de presse nationales et internationales
•Les actualités nationales et internationales
Les principaux sites internet utilisés:
•Business Monitor International: www.businessmonitor.com
•OCDE: www.oecd.org/fr
•Fond Monétaire International: www.imf.org/external/french
•Secretaría de Economía de Mexico: www.economia.gob.mx
•Mexiconow: www.mexico-now.com
•Ambassade de France au Mexique: www.ambafrance-mx.org/www.consulfrance-mexico.org
•Chambre Franco-Mexicaine de commerce et d’industrie: www.franciamexico.com
•Ubifrance: www.ubifrance.fr
•Promexico: www.promexico.gob.mx
•Le Mexique: lemexique.org
•La Banque mondiale: www.banquemondiale.org
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