Notions de bases sur la visioconférence

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Notions de bases sur la visioconférence
Université A/Mira de Béjaia
Auteurs :Farida Moussaoui
Contenu du cours :
I.
Introduction :
La visioconférence imaginée par Jules Verne1
Déjà en 1892, moins de 20 ans après l’invention du téléphone, Jules Verne, dans le “Château
des Carpates” écrivait : “Deux personnes séparées par des milliers de lieues, causaient
entre elles comme si elles eussent été assises en face l’une de l’autre. Elles pouvaient
même se voir dans des glaces reliées par des fils grâce à l’invention du téléphone”.
Serions-nous incapables de « voir » et de « croire » en ce que Jules VERNE avait « vu » au
19 ème siècle juste après l’avènement de la téléphonie et bien avant l’avènement de la TV ?
I.1. Hhistorique :
Dès que l’homme s’est mis à parcourir de nombreuses contrées sur la terre et a connu d’autres
semblables, il a voulu communiquer à distance. Ce ne fut pendant plusieurs siècles que par
l’intermédiaire de messages écrits à l’exception de quelques cas isolés comme les signaux de
fumée chez les Indiens d’Amérique ou le tam-tam en Afrique. On est encore loin de la
transmission en temps réel. Il faudra attendre le télégraphe qui n’est d’ailleurs que de la
communication par l’écrit. Ce n’est qu’en 1873, que l’invention du téléphone, officiellement
par Alexander Graham Bell12 ouvre la voie aux télécommunications3 en autorisant la
transmission de la parole en temps réel.
Mais, dans une complète communication à distance, le besoin d’ajouter sa propre image s’est
rapidement imposé. Déjà en 1892, moins de 20 ans après l’invention du téléphone, Jules
Verne, dans le “Château des Carpates” écrivait : “Deux personnes séparées par des milliers de
lieues, causaient entre elles comme si elles eussent été assises en face l’une de l’autre. Elles
pouvaient même se voir dans des glaces reliées par des fils grâce à l’invention du téléphone”.
Cette description nous donne déjà une très bonne définition de la visioconférence ou plutôt de
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SOL G., La visioconférence : usages et techniques, 4èmes Journées Réseaux « JRES », Lyon, Palais des
Congrès, 10 au 14 décembre 2001 http://2001.jres.org/actes/visioconference-usages.pdf
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A très peu d’intervalle, Elisha Gray déposa aussi un brevet. Après plusieurs procès, c’est Alexander Graham
Bell qui eutgain de cause. Elisha Gray n’en continua pas moins ses travaux et on lui doit en 1888 l’invention du
téléautographe pour la transmission de textes manuscrits, invention qui n’eut malheureusement pas de suite.
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Le préfixe “télé” qui induit la distance sous-entend, dans la majorité des cas, l’action en temps réel.
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la visiophonie puisqu’elle suppose la transmission du son et de l’image animée sur le réseau
de télécommunication de l’époque, le téléphone.
Cependant, il faudra attendre presque un siècle pour concrétiser cette vision, puisque ce n’est
qu’en 1972 que le CNET4 établit une première liaison visiophonique sur des liens haut débit
entre Paris et Lannion. La première application grand public verra le jour en 1984, lors de
l’expérimentation “Fibres optiques” de Biarritz.
La démocratisation et le démarrage de la visioconférence suivra l’installation du RNIS5 dont
l’ouverture dans les Côtes d’Armor interviendra le 21 décembre 1987 et sa commercialisation
sur le territoire français sous l’appellation commerciale “NUMERIS” débutera en 1990. Son
extension progressive à presque tous les pays et le respect, par les constructeurs de matériel
d’une norme commune, a contribué grandement à l’essor de cette technologie en termes
d’usages et de techniques.
Or pour tirer un maximum de profit de cette technologie, le matériel doit être adapté aux
fonctions qu’on veut lui faire remplir et intégrer efficacement et en complémentarité les
techniques de l’audiovisuel, de codage et de transmission.
Après quelques expériences sur des liaisons spécialisées haut-débit, la visioconférence s’est
réellement développée avec la généralisation du RNIS à partir des années 90. Elle a
réellement atteint sa maturité sur ce réseau et les derniers codecs6 fournissent une qualité
convenable mais à des coûts qui ont certes bien diminué, mais qui restent cependant non
négligeables puisque à 384 kbit/s (6 canaux B)7, la facturation correspond à 6
communications téléphoniques simultanées.
En effet de 1980 à 1990, la visioconférence a fait les frais de l’absence d’une normalisation
commune des terminaux. Chaque industriel développait une version propriétaire incapable de
fonctionner pleinement avec un terminal de marque concurrente. Le rôle de la normalisation
est de garantir l’interopérabilité des équipements entre eux, au moins sur les fonctions de
base. Ainsi, elle constitue un facteur important de développement des usages. L’adoption de
4 CNET : Centre National d’Etude des Télécommunications actuellement renommé France Télécom R & D.
5 RNIS : Réseau Numérique avec Intégration des Services dont l’accès de base fournit jusque chez l’usager, sur
une ligne
6 Codec : système matériel ou logiciel pour le codage et le décodage des images et du son pour leur
retransmission sur un réseau numérique.
7 Ces débits sont obtenus en groupant plusieurs accès RNIS.
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recommandations internationales par l’industrie est une des conditions pour développer un
marché de masse, réaliser des économies d’échelle sur la fabrication des équipements, créer
les conditions favorables pour interopérer les marques différentes entre elles. Enfin, des
spécifications communes garantissent une qualité minimale. L’introduction du H.320 pour la
visioconférence sur le RNIS a agi favorablement sur son déploiement à grande échelle, à deux
reprises, en 1990 avec l’adoption de la recommandation H.320 et en 1993 avec la fabrication
en série des circuits H.320. Cette recommandation est aujourd’hui adoptée par tous les
fabricants de codecs audio et vidéo dédiés à la visioconférence et a pris le pas sur les
algorithmes de compression propriétaires. En effet, autour de 1995, MicroSoft et Cornell
University mettent chacun au point un logiciel de visioconférence appelé respectivement
NetMeeting et CuSeeMe. Ces deux logiciels sont offerts gratuitement aux internautes, sans
aucun soutien à l’usager. Leur performance est faible car elle est liée à la capacité des canaux
par lesquels sont transmises les données, et le réseau Internet de cette époque été encore peu
performant. La bande passante été insuffisante pour que les données soient transportées de
façon uniforme. De plus, NetMeeting présentait déjà des possibilités de partage de sites Web,
d’un tableau blanc et d’applications logicielles. Ces possibilités de partage, malgré leurs peu
de fiabilité, laissaient entrevoir les possibilités futures lorsque les problèmes de capacité des
réseaux seraient résolus. Depuis, la technologie à beaucoup évolue, permettant des utilisations
de plus en plus diversifiées.
Nous avons jusqu'à présent évoqué l’historique de l’évolution de la visioconférence
d’un point de vu technologique. En effet, obtenir techniquement des performances est une
chose, en trouver l’usage en est une autre. La visioconférence semblait toute indiquée en cette
époque où l’on commençait dans le monde à se plaindre des inconvénients humains,
physiques et psychologiques, causés par la fréquence des déplacements professionnels.
Maintenant du point de vu usage, à ses débuts, la visioconférence été surtout employé par les
grandes entreprises et les universités pour des rencontres de groupe. Les entreprises y voient
l’avantage de tenir des réunions de travail virtuelles alors que les participants à ces réunions
ne se trouvent pas physiquement ensemble au moment de la rencontre. Les coûts de la
visioconférence, bien qu’importants, sont cependant souvent moindres que ceux reliés aux
déplacements des personnes. Les universités utilisaient aussi cette technologie pour permettre
l’accès à des ressources qualifiées de « rares ». On ne trouve pas de professeurs spécialisés
dans toutes les régions du pays. C’est également pour contrer cette même rareté de ressources
que des systèmes de visioconférence ont été installés dans plusieurs écoles secondaires aux
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États-Unis. On parle alors de formation à distance selon un modèle qui rassemble les
apprenants dans des salles équipées de systèmes de visioconférence et reliées par des
infrastructures de télécommunications dédiées à la transmission des données. Au Canada, les
communautés francophones hors-Québec, bien souvent dispersées et loin des ressources des
grands centres, adoptent également ce modèle. Dans d’autres pays, comme en GrandeBretagne, en France et au Québec, où le modèle de formation à distance est basé sur
l’apprentissage individuel et l’autonomie de l’apprenant, ces systèmes sont peu utilisés à
cause des contraintes de rassemblement, dans les sites équipés, qu’ils imposent.
I.2 Les usages et services de visioconférences :
Le terme de visioconférence est aujourd’hui très utilisé, mais il recouvre des formes très
diverses, liée aux usages. Pour chaque type d’utilisateur, simple amateur, professionnel de
communication, un enseignant ou encore chef d’entreprise, il existe un type de
visioconférence plus adapté:
I.2.1 Le monde professionnel :
Les entreprises réparties sur des sites distants utilisent la visioconférence pour réduire les
coûts de déplacement, tout en ayant des réunions fréquentes.
Les usages de la visioconférence concernent le travail coopératif (ex : réunions de travail), la
communication (ex : évènements ponctuels) ou encore la formation. Historiquement, les
applications spécifiques telles que la télémédecine et l'enseignement à distance ont alimenté
l'intérêt pour la visioconférence. De nos jours, la plupart des entreprises choisissent cette
technologie pour communiquer en interne (avec les succursales, centres de production, etc.).
Mais elle prend encore plus de valeur lorsque la communication s'étend aux fournisseurs,
partenaires ou clients.
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Plusieurs catégories de systèmes sont utilisées :
•
Les systèmes de groupe. Ils sont constitués d'un terminal dédié couplé à une
télévision, un écran LCD ou plasma.
•
Les systèmes de salle, haut de gamme. Ces systèmes relativement coûteux offrent
généralement une vidéo de qualité (écrans avec rétroprojecteurs ou écrans plasma de
grande taille), un son Hi-Fi, et un environnement bien étudié : éclairage, aspects
acoustiques, etc.
•
Les systèmes personnels, utilisent des terminaux dédiés équipés d'un grand écran LCD
ou des petits visiophones.
•
Les logiciels de visioconférence sur PC, souvent associés à des services
complémentaires : annuaire, conférence document, couplage avec le téléphone…
Depuis quelques années, des systèmes très haut de gamme apparaissent sur le marché.
•
Certains systèmes proposent la vidéo haute définition, avec des résolutions égales ou
supérieures à 1024×768 pixels. À titre de comparaison, les terminaux classiques
offrent généralement une résolution CIF (352×288 pixels), voire 4CIF (704×576 px).
Ces systèmes offrent aussi une audio 'haute qualité', échantillonnée à 24 kHz ou 32
kHz, au lieu de 8 kHz (qualité téléphone) ou 16 kHz pour les terminaux classiques.
•
Des systèmes de téléprésence permettent de voir ses interlocuteurs à l'échelle 1, avec
la sensation de pouvoir se regarder 'les yeux dans les yeux'. Ainsi, on ne retrouve plus
l'effet 'faux-jeton' des systèmes classiques, provoqué par l'emplacement de la caméra
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vidéo. Ces systèmes offrent parfois une audio haute qualité stéréo, ou mieux
(spatialisée), qui permet de localiser ses interlocuteurs dans l'espace.
Jusqu'aux années 2004-2005, le monde professionnel préférait le protocole H320 plutôt
qu'H.323, les lignes RNIS étant réputées plus fiables en termes de disponibilité, de bande
passante, en plus d'un temps de latence réduit. La montée en puissance d'Internet et des
canaux le déservant fait que la tendance s'est inversée, et l'utilisation des lignes RNIS devient
anecdotique en 2010 (hormis les lignes dites "sécurisées" des sites ne voulant pas être
connectés à Internet pour des raisons de sécurité). Les lignes IDSN (ou RNIS pour la France)
sont conservées essentiellement dans les bureaux importants en tant que "Back up". Le 48V
de part et d'autre de ces lignes assurent une connexion stable à tout moment.
PS : pour plus d’exemples sur les usages de visioconférence dans le travail collaboratif
consulter le site http://www.cerclerh.com/editorial/visioconference011003.asp
I.2.2 Le monde de recherche :
Réunir un ensemble de chercheurs travaillant sur un même projet dans le temps et l’espace.
•
Discussion entre chercheurs
•
Gestion de projets internationaux
•
Jurys de thèse éloignés
I.2.3 Le grand public :
Depuis peu, le grand public a lui aussi accès à des services de visiophonie, sur différents
supports :
•
Sur Internet, de nombreux logiciels permettent d'établir une communication
audio/vidéo entre ordinateurs personnels (macintosh, PC/linux, PC/Windows). Les
plus connus sont les applications de messageries instantanées et de VoIP. On peut
ainsi citer Windows Live Messenger, Yahoo! Messenger, iChat, Skype, XMeeting.
Depuis la Version 2.0 d'Adobe Flash Media Server sortie le 15 novembre 2005, il est
possible de faire de la visioconférence avec le plugin Adobe Flash actuellement
présent sur 97% des navigateurs du monde entier. Cette technologie est fréquemment
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utilisée par les nouveaux services Internet web 2.0 à l'exemple de Lingueo: service
d'apprentissage de langues à distance via visioconférence.
•
La téléphonie mobile de troisième génération (sur le réseau UMTS) permet d'établir
une communication audio/vidéo entre téléphones 3G équipés d'une caméra.
•
Sur la ligne fixe, France Telecom propose depuis 2004 un service de visioconférence
sur ADSL appelé Maligne Visio, qui utilise un visiophone spécifique. Ce service
permet de faire un appel visiophonique vers les autres terminaux Maligne Visio, mais
aussi d'appeler un téléphone classique en audio seulement, un téléphone 3G en
audio/vidéo, ou même le logiciel de messagerie instantanée Livecom.
De nombreux particuliers se servent d'Internet pour communiquer par téléphone et par
visioconférence à l'étranger. Avec des solutions logiciels de routage des appels sur Internet (et
de passerelles avec des téléphones classiques) comme Asterisk on peut dès aujourd'hui faire
de véritables salons de visioconférence entre pays en ne payant le prix que d'un abonnement
Internet local.
I.3 Les applications dédiées :
Les applications de la visioconférence sont très nombreuses et variés. En effet cette
technologie est en train de révolutionner nos façons de travailler et de communiquer, on
citera dans cette catégorie les applications de :
•
Télémédecine
•
V-Learning
•
Télé enseignement, formation en ligne
•
Visioconférence de presse
•
les audiences de tribunaux.
II. La technologie de la visioconférence :
Pour monter un dispositif de communication à base de la technologie visioconférence il faut :
•
Un logiciel (ça peut aller d’un simple navigateur dans le cas des visioconférences
plug-in jusqu’à des applications logiciels très complexes);
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•
D’un matériel (là aussi ça peut être un simple PC équipé de dispositifs multimédia en
cas de visioconférence via IP jusqu’à des équipements lourds dédiés)
II.1 Logiciels de visioconférence:
De nos jours, il existe une panoplie de logiciels de visioconférence. Plusieurs caractéristiques
permettent de choisir le logiciel le plus adéquat pour un usage particulier. Parmi ces
caractéristiques on peut citer :
•
•
•
•
•
type de visioconférence permise (multipoints ou points à point…) ;
technologie du logiciel (logiciel client donc demande une installation ou bien au
contraire juste un plugin via interface web) ;
nombre de sites permis en réception vidéo simultanée ;
le temps et le degré de difficulté d’installation ;
possibilité de partage d'applications bureautiques et d’outils de collaboration ;
•
•
•
•
•
Tableau blanc interactif (outil puissant pour l'enseignement, la collaboration et
les partages d'idées) ;
Partages d'applications et de documents en temps réel (documents de types :
diaporamas, pages web, textes, images, vidéos,…) ;
Forum de discussions écrites, échanges audio et vidéo
Transfert de fichiers ;
Liberté dans le type de présentation
Fonctions du modérateur
qualité de la vidéo offerte et possibilité de son adjustement en fonction de la
bande passante (débit montant) ;
qualité audio offerte (type studio) ;
formats de vidéo possibles ;
Y a-t-il possibilité d’évaluation du logiciel ?
Intègre-t-il la suppression d'écho ?
Exemple d’interface de logiciel de visioconférence multipoints via IP
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Nous présentons, ici, une liste non exhaustive de logiciels de visioconférence que l’on classe
selon que le type: logiciels libre ou logiciel propriétaire.
II.1.1.Les logiciels de visioconférence ouverts :
En dehors des logiciels associés à un service, il existe des logiciels de visioconférence
« ouverts », compatibles avec les standards ouverts du marché (H.323 et SIP) et qui peuvent
être utilisés dans le cadre de services tiers.
On peut citer dans l'ordre alphabétique :
•
eConf (supporte H323, SIP, 3G-324M, MGCP) non compatible linux
•
Ekiga (logiciel libre anciennement Gnome Meeting)
•
QuteCom (Wengophone)
II.1.2 Les logiciels de visioconférence associés à un service : Plusieurs logiciels de
messagerie instantanée offrent la possibilité d’effectuer une communication audio/vidéo. De
même, certaines sociétés offrent un service de visioconférence payant, associé à un logiciel
spécifique. Généralement, ces logiciels ne peuvent communiquer qu’avec les utilisateurs du
même service et ils ne sont pas ouverts sur l’extérieur.
On peut citer dans l’ordre alphabétique :
•
AOL Instant Messenger
•
Best Of Chat
•
Capuccino,
•
Camfrog
•
eConf
•
iChat
•
Livecom (désormais OrangeLink), de Orange / Wanadoo, Mercury Messenger,
•
MSN Messenger
•
NEOLINKS Visio
•
Paltalk
•
SightSpeed
•
Skype
•
yakforFREE
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•
Assemble Lite/Pro
•
eyeBeam /Bria
II.2 Modes d’utilisation de la visioconférence :
II.2.1 La visioconférence en point à point : La visioconférence en point à point, c'est
lorsqu'un site se connecte avec un seul autre site.
II.2.2 La visioconférence en multipoint : Au moins 3 sites sont interconnecté, pour les
visioconférences en multipoint, les utilisateurs ont plusieurs options :
•
Le pont multipoint externe
Avec un pont externe, vous devrez réserver et payer la location d'un pont
externe 'MCU' à un prestataire.
•
Le pont multipoint interne
L'alternative est d'utiliser un pont multipoint interne qui permet de réunir
spontanément jusqu'à 4 sites, simplement en composant les numéros RNIS de
chaque site. Les avantages d'un pont interne sont appréciables. Vous n'avez
plus à estimer la durée de votre réunion multisites et à payer la réservation et la
location d'un pont externe.
II.2.3 La visioconférence en mode ‘broadcast’: C’est les visioconférences point à multipoint
sont parfois appelées " mode broadcast " (mode diffusé). Ce réglage permet à un site
privilégié de diffuser un message vers les autres sites, qui peuvent interagir et poser des
questions. Si ces systèmes intègrent un pont, la communication est immédiate, sans
réservation de pont multipoint. La réunion peut durer aussi longtemps que nécessaire et n'est
pas restreinte à une tranche horaire. Les visioconférences point à multipoint sont, par
exemple, idéales pour les stages d'entreprise ou lorsque le PDG désire s'adresser à certains
employés.
Cependant ce mode ne permet pas beaucoup d’interaction. La lecture en continu ou
ruisselage (en anglais streaming vidéo est un exemple de ce mode de visioconférence.
En effet, beaucoup de sites Web de l’Internet diffusent des informations audiovisuelles
à destination du public (exemple : journaux télévisés). Les débits utilisés peuvent être
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faibles pour permettre les transferts sur des liaisons téléphoniques, la qualité de
l’image est cependant passable. La solution est basée sur la diffusion d’un flux vidéo
et audio unidirectionnel par un serveur vidéo. Ce n’est pas un réel système de
visioconférence mais plutôt un moyen de transmettre un séminaire vers un nombre
important de participants sans interaction. On utilise généralement un serveur pour le
streaming vidéo en direct (par exemple de RealVideo)
II.3 Type de visioconférence : La visioconférence fut conçue par l'industrie de l'audiovisuel
dans les années 80 et fonctionne depuis l'origine par le réseau téléphonique.
II.3. 1 La visioconférence par satellite :
La visioconférence par satellite allie la technologie de la télévision et l'interaction entre les
sites participants, tout en restant compatible avec les équipements classiques de
visioconférence de groupes par ligne RNIS. Elle offre la même qualité d'image que la
télévision, mais entraîne des coûts élevés .
II.3.2 La visioconférence par Internet :
Elle fonctionne sur micro-ordinateurs connectés à Internet ou à des réseaux locaux
TCP/I
Elle a l'avantage d'être économique. Mais, vu les débits limités et non garantis
d'Internet, l'image est généralement pauvre et saccadée, de plus sa visibilité est limitée
à deux ou trois personnes par écran.
II.3.3 La visioconférence par réseau RNIS : Les premières applications de visioconférence
se faisaient en utilisant des lignes de communication numériques spécialisées RNIS (réseau
numérique à intégration de services, en anglais ISDN pour Integrated Services Digital
Network). On leur préfère aujourd’hui pour des raisons de coût les supports d’Internet
classiques: ADSL, câble pour les particuliers ou ligne dédiée pour les professionnels. L’ATM
(Asynchronous Transfer Mode, c’est-à-dire mode de transfert asynchrone c’est une
technologie de réseau récente, qui, contrairement à Ethernet, tokenRing, et FDDI (Fiber
Distributed Data Interface), permet de transférer simultanément sur une même ligne des
données et de la voix.) se prêterait bien aussi à ce genre d’applications, puisqu’il a été conçu
dès le départ pour combiner les transports de voix, d’images et de données, ce qui n’était pas
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le cas de TCP/IP, qui a heureusement évolué pour le permettre partiellement avec la version
IPv6. De plus la visioconférence par Internet peut aussi s'élargir à trois sites ou plus et être
connectée à la visioconférence de groupes par lignes RNIS.
II.4 normes de visioconférence :
La grande variété de constructeurs de matériel pour la visioconférence a poussé les
organismes de normalisation à étudier des recommandations dans ce domaine, afin de garantir
l’interopérabilité de leurs systèmes. Les normes se proposent de définir les capacités
minimales que doit posséder et respecter un système de visioconférence.
A chaque type de réseau sont associées des normes établies par l’IUT-T ( = organisme
rassemblant les constructeurs de matériels, les éditeurs de logiciels, et les opérateurs de
télécommunications)
Les normes concernent aussi bien la transmission de la vidéo et du son que le travail
coopératif, le multiplexage ou encore la signalisation et la gestion des communications.
II.4.1. La norme H320 associée à RNIS
Adoptée pour le réseau RNIS en 1990, elle inclut des normes concernant notamment l’audio,
la vidéo, les télécommunications et l’unité de contrôle multimédia :
a) Norme audio : Plusieurs qualités de son peuvent être utilisées dans le cadre de la norme
H320 :
G722 norme garantissant une très bonne qualité sonore mais elle demande beaucoup
trop de bande passante pour être utilisable sur des connexions faible débits (<128
kbits/s).
G711 signal audio de 3.4KHz utilisant des bandes passantes allant de 32 à 64 kbits/s
(son de type « téléphonique ») : peu utilisé
G728 signal audio de 3,4kHz codé sur 16 kbits/s (qualité moyenne)
b) Norme vidéo :
H261 cette norme définie 2 niveaux de qualité d'images animées : CIF (aussi appelé
FCIF) 288lignes x 352 pixels et QCIF 144 lignes x 176 pixels et un niveau d'images
fixe, Annexe D (aussi appelé 4XCIF) 576lignes x 704 pixels
H263 plus performant que le codage H261 sur de faibles débits.
c) Norme de communication :
H281 pilotage des caméras à distance
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d) Norme d’Unité de Contrôle Multimédia :
H243 définit la procédure de communication et de contrôle d'une unité multipoint
MCU (Multipoint Control Unit), permettant à 3 participants ou plus de se connecter
ensemble pour une visioconférence.
e) Norme de partage de donnée :
T120 permet le partage d’applications (ex : Powerpoint) mais sans son ni vidéo
II.4.2. La norme H323 associée à l’IP :
Adoptée pour le réseau IP en 1996, elle est issue de la norme H320 et inclut également des
normes concernant l’audio, la vidéo, les télécommunications et l’unité de contrôle
multimédia :
a) Norme audio : identique à la norme H320 avec en plus :
G723.1 double codec (codage/décodage) du signal audio pour transmission à 6,4K
bits/s et 5.3 kbits/s : surtout utilisé en visiophonie mais pas en visioconférence
G729 codec du signal audio à 8/13 kbits/s.
b) Norme vidéo idem à la norme H320
c) Norme de communication idem à la norme H320
d) Norme d’Unité de contrôle Multimédia idem à la norme H320
e) Norme de partage de données idem à la norme H320
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Un serveur de communication, appelé garde barrière (Gatekeeper), définit une zone H323
sur le réseau dont il gère le trafic, le routage LAN et l’allocation de la bande passante.
On notera pour conclure
clure que l’on parle de moins de moins de normes de visioconférence et de
plus en plus de normes de services conversationnels multimédias, qui intègrent le transfert
non seulement de l’image et du son mais aussi de données (data).
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