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REGARDS 2010 / RAPPORT D’ACTIVITÉ
L'ÉNERGIE
EN MOUVEMENT
< C'EST ARRIVÉ EN 2010
01 TOTAL EXPRESS
02 LE PLEIN D’IDÉES
AU QUOTIDIEN
04 ENTRETIEN
AVEC LE PRÉSIDENT
MARC ROUSSEL
Photographe, journaliste
et réalisateur depuis
vingt ans, Marc Roussel
est centralien de formation
et débute comme ingénieur
dans l’industrie nucléaire.
Il fonde ensuite sa société
de production, vouée
au marché corporate et
au documentaire télévisé.
En 1991, il se consacre
au photojournalisme,
mais conserve un lien
avec le monde de l’énergie,
notamment via
ses collaborations
ponctuelles avec Total.
Il entre à l’agence Gamma
en 1995, où il couvre
la géopolitique : Afghanistan,
Irak… et plus récemment
Libye. Début 2011, il réalise
pour Total un “tour
du monde de l’énergie
en mouvement” en cinq
semaines, notamment
pour illustrer ce rapport
d’activité.
En matière de renouvelables,
le devoir de Total est d’aller plus
loin, vers le solaire de deuxième,
voire de troisième génération,
et vers une biomasse qui ne fasse
pas concurrence à l’alimentation.
Christophe de Margerie,
Président-Directeur général
20 DESSINE-MOI
LES HYDROCARBURES
22 Les hydrocarbures, pour longtemps encore
24 La révolution des non-conventionnels
28 Des projets qui voient loin
30 À la recherche de nouveaux gisements
32 La sécurité de chacun, l’affaire de tous
10 DES CHIFFRES
ET DES HOMMES
34 OUVRIR LE CHAMP
DES POSSIBLES
12 Gouvernement d’entreprise
14 Chiffres clés 2010
18 Carnet de l’actionnaire
36 S’adapter pour durer
38 Projets ambitieux pour marchés émergents
42 Répondre aux (r)évolutions
44 ON N’ARRÊTE PAS
LES NOUVELLES ÉNERGIES
CARNET DE VOYAGE
Vous pouvez retrouver ce périple
dans le carnet de voyage ;
rendez-vous sur le mini-site
du rapport d'activité :
http://rapport-annuel.total.com
46 Et d emain ?
48 Sous le soleil totalement
50 Trouver des substituts au pétrole
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 01
TOTAL EXPRESS
54 MAIS ENCORE…
Total est l’un des tout premiers groupes pétroliers et gaziers
internationaux. Notre mission est de répondre à l’évolution
des besoins mondiaux en énergie. Pour cela, nous avons
l'ambition de disposer d’un bouquet énergétique diversifié :
hydrocarbures, mais aussi nouvelles énergies comme
le solaire ou la biomasse. Par ailleurs, nous sommes aussi
un acteur important du secteur chimique.
56 Une organisation intégrée
58 Ce qu'il faut savoir sur le premier
trimestre 2011
61 Lexique
Les mots surlignés en noir renvoient
aux définitions du lexique.
NOS ACTIVITÉS
SONT REGROUPÉES EN 3 SECTEURS :
L'AMONT qui rassemble l’exploration et la production
d’hydrocarbures (pétrole, gaz et gaz naturel liquéfié)
et les énergies nouvelles.
L'AVAL qui couvre le raffinage et le marketing de produits
pétroliers (carburants, combustibles et spécialités, GPL, lubrifiants…),
leur vente (trading) et leur transport maritime (shipping).
LA CHIMIE qui regroupe la Chimie de base (pétrochimie
et fertilisants) et la Chimie de spécialités (applications
du caoutchouc, résines, adhésifs et métallisation), dont les produits
sont destinés à l’industrie ou à la grande consommation.
Tout au long de ce document, vous trouverez
ce symbole. Il vous permet de vous rendre,
à partir de votre SmartPhone,
sur le mini-site du rapport annuel :
http://rapport-annuel.total.com
Pour en savoir plus : voir le schéma de nos activités p. 56.
NOS PERFORMANCES 2010
159 269 M€
16 273 M€
10 288 M€
CHIFFRE D'AFFAIRES
INVESTISSEMENTS BRUTS
RÉSULTAT NET AJUSTÉ
92 855
COLLABORATEURS
dans le monde
e
5
GROUPE
PÉTROLIER ET GAZIER
international intégré coté
dans le monde
DES ACTIVITÉS
DANS PLUS DE
130
PAYS
02 < LES PRODUITS TOTAL
LE PLEIN D’IDÉES
Les stations-service, vous connaissez.
Mais imaginiez-vous la présence
de produits Total dans les couches-culottes
de vos enfants, la coque de votre téléviseur,
votre ordinateur ou encore les pneus
de votre vélo ? Nous vous proposons
une petite promenade dans un paysage
imaginaire pour un aperçu, non exhaustif,
de nos produits et services.
1
1 La FIFA a homologué un plastique de Total Petrochemicals
pour la fabrication des gazons synthétiques qu’elle labellise.
2 Depuis la création du Tour de France, les pneus Hutchinson
ont équipé 24 vainqueurs, dont Alberto Contador
et Lance Armstrong.
3 Chaque aile d’Airbus A380 compte près de 200 références
9
de joints Hutchinson.
4 Dole, premier producteur mondial de fruits frais, utilise l’huile
Banole, produite par Total Fluides spéciaux, pour protéger
ses bananiers de la cercosporiose noire, un champignon très virulent.
5 Dans le monde, Total dispose de 17 490 stations-service.
6 Cray Valley produit des résines qui entrent dans la composition
du carburant solide de la fusée Ariane 5.
7 80 milliards : c’est le nombre de couches-culottes qui utilisent
des colles Bostik sur un marché mondial annuel de 110 milliards.
8
8 Des huiles produites par le Groupe protègent les fils
lors du tricotage industriel, comme ceux entrant dans la fabrication
des collants Dim ou des bodies Petit Bateau.
9 1 156 panneaux solaires avec des cellules Photovoltech
ont été installés à Perpignan, dans le Sud-Ouest de la France,
sur “El centre del món”, la nouvelle gare ferroviaire
et les bâtiments commerciaux annexes.
10 La majorité des circuits et puces électroniques
des téléphones portables, tablettes électroniques ou encore
TV à écran plat, bénéficie du savoir-faire d’Atotech dans la chimie
de métallisation.
10
7
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
Retrouvez cette illustration
enrichie sur le mini-site
du rapport annuel.
Pétrochimie
Chimie de spécialités
Engrais
Solaire
Produits
pétroliers
et dérivés
Distribution
Gaz naturel
3
6
4
5
2
> 03
04 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE
Le monde voudrait que les prix n’augmentent pas,
alors que la rareté et la difficulté grandissante
à accéder aux sources d’énergie entraînent
automatiquement une hausse.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 05
S’ADAPTER
AUX MOUVEMENTS
DE L’ÉNERGIE
Y aura-t-il suffisamment d’énergies fossiles pour répondre à la demande ?
Comment compléter intelligemment le panel d’énergies existantes ?
C’est en posant ces questions fondamentales que Total dessine sa stratégie
et choisit de ne pas être seulement une compagnie pétrolière et gazière,
mais une société d’énergies.
L
a crise économique mondiale est désormais
derrière nous, mais les enjeux énergétiques
sont plus prégnants que jamais. Pour Total,
quels sont les grands rendez-vous
des cinq années à venir, à la fois
les opportunités et les risques ?
Un groupe comme le nôtre travaille à un horizon de
25 ans ! Nous cherchons à déterminer comment Total
pourra évoluer en tant que société d’énergies, en tant
que société responsable qui attire l’attention sur les
limites de l’offre en énergies fossiles . Les décisions
que nous prenons aujourd’hui se concrétiseront dans
cinq à dix ans. Et pour que les choses puissent changer à cet horizon, il faut, dès aujourd’hui, prendre des
décisions majeures en termes d’investissement et de
recherche sur les énergies de demain. Et répondre, dès
à présent, à deux questions : y aura-t-il suffisamment
d’énergies fossiles pour répondre à la demande ?
Sinon, comment compléter ?
Vous anticipez les mouvements
qui seront ceux de l’énergie en 2020-2030,
tout en gérant minutieusement le quotidien.
INTERVIEW
RÉALISÉE
PAR STÉPHANE
MARCHAND, ingénieur
et économiste de formation,
écrivain par vocation et
journaliste de profession.
Il est actuellement rédacteur
en chef de ParisTech
Review et chroniqueur
économique sur la chaîne
France 24. Il a longtemps
travaillé au Figaro,
comme Grand reporter,
correspondant au ProcheOrient puis aux États-Unis,
avant de devenir directeur
adjoint de la rédaction.
Il est l'auteur de plusieurs
livres, dont Arabie Saoudite,
la menace et Quand
la Chine veut vaincre,
publiés chez Fayard.
L’industriel qui n’est pas attentif au quotidien, en particulier en termes de sécurité, n’a pas d’avenir et toute
sa réflexion stratégique de long terme perd de son
sens. Si les effets de ce que nous faisons aujourd’hui
n’interviendront que dans 20 ans, nous avons aussi
des impératifs immédiats, de service client, de résultats, de cash flow, de production dans des conditions
acceptables.
Ce rapport annuel est placé sous le signe
d’une idée : “L’énergie en mouvement”.
Pour vous, que signifie-t-elle ?
“L’énergie en mouvement”, pour Total, cela signifie
d’abord continuer à développer nos réserves et nos
productions, à développer et à adapter au marché nos
activités de raffinage et de chimie. Pour nos clients.
Nous le faisons dans un environnement nouveau, parfois
contradictoire. Le monde veut toujours plus d’énergie
et qu’elle soit toujours plus propre. Il voudrait aussi
que les prix et les coûts n’augmentent pas trop, alors
que la rareté et la difficulté grandissante à aaa
06 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE
accéder aux sources d’énergie entraînent automatiquement une hausse. La consommation stagne, voire
baisse dans les zones dont l'économie est arrivée à
maturité, mais augmente dans d’autres parties du
monde. “L’énergie en mouvement”, c’est gérer toutes
ces tendances en même temps.
À FIN 2010, L’EUROPE
DE L’OUEST représentait
85 % de la capacité
de raffinage du Groupe,
qui y opère 9 raffineries.
L’Europe, c’est aussi pour
Total un réseau de plus de
12 000 stations-service,
56 % des ventes
de son secteur Chimie
et 65 % de ses effectifs.
Des chiffres qui suffisent
à démontrer que cette zone
reste stratégique
pour le Groupe.
La demande de pétrole est atone dans les zones
matures comme l’Europe, où se combinent
un vieillissement démographique, une meilleure
efficacité énergétique et un souci plus
prononcé de l’environnement, et très vigoureuse
dans les pays émergents en forte croissance,
comme l’Inde et la Chine.
Je n’aime pas les antagonismes trop schématiques :
d’un côté l’Europe et les États-Unis – l’Ouest mature – et
de l’autre les pays émergents en croissance. Cela reviendrait à oublier que l’Europe est essentielle dans le portefeuille du Groupe. Total est très présent en Europe, en
particulier dans le raffinage et la distribution, mais
également dans la chimie. Il l’est – logiquement – un
peu moins dans la production pétrolière, même si la
mer du Nord reste et restera encore longtemps une
zone majeure de développement pour le Groupe en
exploration-production. Nous devons trouver des
solutions pour maintenir nos activités en Europe,
et en général dans les pays matures, ceux dont la
consommation énergétique décroît, cette décroissance étant d’ailleurs voulue par différents acteurs
dans le cadre de la lutte contre le changement climatique… En ce qui concerne les “émergents”, changeons
de vocabulaire : la Chine est un pays “émergé”. Ne négligeons pas l’Afrique, qui abrite de nombreux pays producteurs. Voilà une zone extraordinaire de croissance.
De même, ne pensons plus au Moyen-Orient uniquement
en termes de capacité de production. Considérons-le
aussi comme une grande zone de consommation.
Les investissements du Groupe sont importants,
environ 16 milliards d’euros en 2010. Avez-vous
l’intention d’infléchir l’investissement en faveur
de telle ou telle énergie ?
Les énergies fossiles devraient continuer encore longtemps à satisfaire la majorité de la demande énergétique.
Elles restent donc notre cœur de métier et il est assez
logique que la majeure partie de nos investissements y
soit consacrée. Et ce, d’autant que le coût et la durée de
développement des projets sont souvent considérables.
Pour l’année 2011, nous avons annoncé un budget d’investissement de 20 milliards de dollars, dont 80 % dans
notre secteur Amont. Ils devraient essentiellement être
alloués à nos grands projets de développement comme
Kashagan au Kazakhstan, Laggan/Tormore au RoyaumeUni, Surmont au Canada ou encore Pazflor et CLOV en
Angola. Ceci dit, cela ne nous empêche pas d’avoir aussi
des ambitions dans les nouvelles énergies même si les
montants en jeu ne sont pas les mêmes.
Justement, en matière d’énergies nouvelles,
quelle est l’importance de votre effort
d’investissement ?
Total est une société d’énergies, mais les énergies nouvelles peuvent, elles aussi, coûter très cher, notamment
aux contribuables par le truchement d’importantes subventions publiques. Pour pouvoir les financer sur le long
terme, il faut investir dans la recherche. C’est là que l’on
retrouve Total. Le groupe Total ne prétend pas devenir du
jour au lendemain leader dans le solaire ou la biomasse .
Nous nous fixons un autre but : que ces énergies puissent
se passer assez rapidement de subventions. Nous ne
nous contenterons pas de développer des activités qui
seraient automatiquement reprises par des concurrents
asiatiques capables de faire mieux que nous en termes
de rapport qualité/prix. Ce serait une grave erreur.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
En matière de renouvelables, le devoir
de Total est d’aller plus loin, vers le solaire
de deuxième, voire de troisième génération,
et vers une biomasse qui ne fasse pas
concurrence à l’alimentation.
D’accord, mais quelle sera la “différence”
de Total ?
La mission de Total est d’aller plus loin, vers le solaire
de deuxième, voire de troisième génération, vers un
usage de la biomasse qui ne concurrence pas et ne
renchérisse pas la production alimentaire. Bref, d’apporter de la créativité et de la valeur. Voilà pourquoi
nous disons oui aux énergies nouvelles, oui aux investissements qu’elles exigent, oui à l’intégration dans le
Groupe de spécialistes de ces énergies. Pour que Total
soit un bâtisseur, pas un suiveur.
Le Groupe est expert en matière d’offshore,
et en particulier d’offshore très profond.
L’explosion de la plateforme pétrolière
Deepwater Horizon, survenue en 2010 dans
le golfe du Mexique, a-t-elle freiné les projets,
compromis l’avenir de cette technique ?
Un an après cet accident tragique, notre engagement
en faveur de l’offshore est intact. Je crois à l’obligation
d’aller chercher les réserves là où elles se trouvent. C’est
parce que les réserves des pays producteurs, dits “traditionnels”, comme ceux du Moyen-Orient, ne lui étaient
pas assez ouvertes, que Total est allé systématiquement
un cran plus loin, jusqu’à explorer en offshore à 80 mètres
de profondeur, puis à 800 mètres, puis aujourd’hui à
plus de 2 000 mètres sous l’eau, sans compter la profondeur dans le sol. Total qui cesserait de progresser
dans l’offshore, c’est comme si Airbus était resté à la
Caravelle au lieu de faire l’A380. Inimaginable… aaa
> 07
08 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE
De plus en plus de femmes travaillent dans l’explorationproduction, comme responsables de filiales,
y compris dans des endroits complexes.
Le raffinage, en Europe et particulièrement
en France, est un des dossiers industriels
et sociaux difficiles du Groupe. La contraction
du raffinage en Europe est-elle inéluctable ?
Le mot “inéluctable” est probablement le bon, même si
je le trouve un peu passéiste. Il laisse entendre que la
situation est subie, alors que “l’énergie en mouvement” est un principe d’action qui s’applique aussi aux
régions matures comme l’Europe ou la France, là où se
trouve d’ailleurs notre plus grand “parc” de raffineries.
La nécessité d’adaptation est bel et bien inéluctable.
La demande en énergie diminuant, il faut produire
moins. C’est un fait. Si nous continuons à produire trop,
sans parvenir à exporter, la surcapacité pourrait fragiliser
l’ensemble du système. De surcroît, dans un univers qui
exige, à juste titre, plus d’efficacité énergétique, de
respect de l’environnement et de responsabilité clima-
tique, produire de l’énergie qui ne sera pas utilisée ou
être responsable des émissions de CO2 correspondantes,
ce n’est vraiment pas ce qu’on attend de Total.
Pour les femmes et les hommes du Groupe,
ce “mouvement-là” est parfois difficile à vivre.
Même si la fermeture d’un site n’est jamais agréable
à vivre, notre personnel ne souffrira pas trop, parce qu’il
n’y aura pas de licenciement. Je vous le répète : le raffinage
fait partie de notre métier et nous y croyons. Si en Europe
nous ne pouvons pas le développer, ce qui ne signifie pas,
j’insiste, que nous devons en partir, tournons-nous vers
d’autres zones. Je suis désolé pour ceux qui pensent que
Total se développe à Jubail, en Arabie Saoudite, parce qu’il
ne veut pas le faire en France. L’explication est tout autre :
à Jubail, il y a du pétrole et nous sommes à proximité des
grands pays consommateurs d’Asie.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
Total travaille dans plus de 130 pays sur les cinq
continents. Le Groupe prêche assez volontiers
la diversité. Pourtant, son Comité exécutif
ne reflète pas cette diversité. Il est masculin,
blanc et presque totalement français.
Effectivement, le Comité exécutif ne compte pas de
femmes parmi ses membres et il n’est composé que de
Français et d’un Belge. Nous ne sommes pas au bout
de nos peines. Évoluer est un exercice volontariste et
difficile que nous devons mener à bien. Il ne suffit pas
de le décider.
Cela commence par le recrutement.
La diversité du Groupe résultera de la diversité verticale interne, celle qui s’efforce de donner, à tous les
niveaux hiérarchiques, la possibilité aux hommes et aux
femmes de toutes nationalités de progresser. Il faut
qu’à partir des viviers de collaborateurs dont nous disposons, nous puissions placer les meilleurs dans les
secteurs clés de la maison. Les choses évoluent. De
plus en plus de femmes travaillent dans l’ explorationproduction, comme responsables de filiales, y compris
dans des endroits complexes, y compris pour des filiales
importantes. On commence à voir se dessiner une
vraie diversité, qui repose sur des qualités, des capacités et une différence. Très honnêtement, le Groupe a
fait de gros progrès, mais ceux-ci restent insuffisants.
L’Europe manque d’une politique énergétique
cohérente, d’une politique de sécurité
des approvisionnements, ce qui la fragilise
par rapport à d’autres grands blocs
économiques. Un groupe comme Total
en souhaite-t-il une ou pas ? Une telle politique
serait-elle un soutien ou un carcan pour vous ?
L’Europe n’a pas vraiment de politique de sécurité d’approvisionnement énergétique, mais faut-il le regretter ?
Je crois que la mondialisation a rendu ce débat partiel-
AVEC 136
NATIONALITÉS
REPRÉSENTÉES
parmi les salariés,
la diversité, c’est un fait
chez Total. En 2010,
la part des non-Français
dans les recrutements
de cadres en CDI a même
atteint un record : 74 % !
Les femmes représentent
27 % de ces mêmes
recrutements.
On ne retrouve,
en revanche, que 14 %
de femmes parmi
les dirigeants et 23 %
de non-Français. De quoi
progresser encore.
> 09
lement obsolète. Plutôt que de penser en termes de
sécurité énergétique pour la France ou l’Europe, il faut
la penser pour le monde entier. Penser qu’on puisse
s’assurer une quelconque sécurité au détriment d’autres
pays ou d’autres régions, comme dans un grand jeu à
somme nulle, est une erreur et une illusion. Ce n’est pas
la peine de parler de G20 si nous ne sommes pas capables
de mutualiser nos ressources à l’échelle du monde.
Pour autant, développer nos ressources énergétiques
européennes est une bonne idée, à condition d’accepter quelques désagréments. Prenez notre projet de
production de gaz de schiste à Montélimar. Avant
même de commencer les études, nous avons été inondés de motions et de déclarations agressives. On ne
peut pas vouloir tout et son contraire. On ne peut pas
regretter de trop dépendre du Moyen-Orient et refuser
d’envisager les alternatives. L’avance européenne en
matière de perception environnementale est une preuve
salutaire de civilisation et de responsabilité, mais elle a
un prix.
Justement, quel est le juste prix
de l ’énergie ?
Il est normal et nécessaire que les prix de l’énergie
augmentent pour suivre la hausse du coût des opérations dans le secteur pétrolier. Cependant, tout niveau
de prix qui serait lié à des mouvements erratiques, à de
la volatilité, serait difficilement acceptable. Il faut rester attentif à ce que la spéculation ne l’emporte pas.
Les prix ont augmenté et augmenteront encore, c’est
un fait, mais nous ne sommes pas demandeurs d’une
brusque augmentation en valeur absolue, qui serait un
choc et aurait un impact économique. Il faut trouver le
juste équilibre.
Retrouvez l'interview vidéo
de Christophe de Margerie.
10 < GOUVERNANCE ET RÉSULTATS
DES CHIFFRES
ET DES HOMMES
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 11
12 < GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE
REGARDS CROISÉS SUR 2010
CHRISTOPHE DE MARGERIE,
PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL
FRANÇOIS CORNÉLIS,
VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF, DIRECTEUR GÉNÉRAL CHIMIE
MICHEL BÉNÉZIT,
DIRECTEUR GÉNÉRAL RAFFINAGE & MARKETING
YVES-LOUIS DARRICARRÈRE,
DIRECTEUR GÉNÉRAL EXPLORATION & PRODUCTION
JEAN-JACQUES GUILBAUD,
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
PATRICK DE LA CHEVARDIÈRE,
DIRECTEUR FINANCIER
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
Le Conseil d'administration détermine les orientations de l'activité de la Société et veille à leur mise en œuvre.
Sous réserve des pouvoirs expressément attribués aux assemblées d'actionnaires et dans la limite de l'objet social,
il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la Société et règle par ses délibérations les affaires
qui la concernent. Au 31 décembre 2010, le Conseil d’administration était composé de quinze membres, dont
un administrateur représentant les salariés actionnaires du Groupe, élu par l’Assemblée générale des actionnaires.
Christophe de Margerie
(Président),
Thierry Desmarest
(Président d’honneur),
Patrick Artus,
Patricia Barbizet,
Daniel Bouton,
Gunnar Brock,
Claude Clément
(représentant
des salariés
actionnaires),
Bertrand Collomb,
Paul Desmarais Jr,
Bertrand Jacquillat,
Anne Lauvergeon,
Lord Levene of Portsoken,
Claude Mandil,
Michel Pébereau,
Thierry de Rudder.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 13
C’EST LE COMITÉ EXÉCUTIF (COMEX) qui constitue l’instance de direction du Groupe. Sous la responsabilité
du président-directeur général, il met en œuvre les orientations stratégiques déterminées par le Conseil
d’administration et autorise les investissements correspondants.
>>> "SI NOUS INVESTISSONS LARGEMENT DANS LA RECHERCHE DE NOUVELLES ÉNERGIES, c’est à la fois
pour des raisons environnementales et parce que les énergies fossiles ne peuvent suffire à répondre à la demande.
Les hydrocarbures restent cependant indispensables pour assurer les besoins en énergie de l’humanité.
Sans pétrole, il n’y a pas de croissance possible !”
>>> “LE MARCHÉ DES POLYMÈRES, UTILISÉS DANS L’INDUSTRIE DU PLASTIQUE, croît de telle façon que,
d'ici à 2030, la part de la pétrochimie dans les usages du pétrole devrait doubler. La production pétrolière
atteignant un plateau, une des grandes voies d’innovation pour nous consiste à trouver des substituts au pétrole
en tant que matière première.”
>>>
“DANS LA MESURE OÙ LA DEMANDE DE PRODUITS PÉTROLIERS EN EUROPE diminue chaque année,
il n’est plus possible de continuer à raffiner les mêmes volumes que dans le passé. Les marchés matures
attendent des produits plus complexes mais en moins grande quantité. Pour satisfaire cette demande,
il faut réorganiser notre outil de production et renforcer sa compétitivité.”
>>>
“ACCÉDER AUX RESSOURCES EN ÉNERGIES FOSSILES est de plus en plus complexe et coûteux, à la fois
pour des raisons techniques et géopolitiques. Si l’exploration reste essentielle pour renouveler nos réserves,
nous menons aussi une stratégie d’accès aux ressources, via des partenariats avec des détenteurs
de ressources non développées.”
>>>
“L’ACCIDENT SURVENU EN 2010 SUR UNE PLATEFORME PÉTROLIÈRE D’UN DE NOS CONCURRENTS
dans le golfe du Mexique a mis, une fois de plus, la sécurité industrielle sous les feux de l’actualité. Si le risque
zéro n’existe pas, les accidents ne sont cependant pas une fatalité. Nous avons le devoir d’exercer une vigilance
sans faille et d’observer un respect strict des règles.”
>>>
“NOUS AVONS FAIT PREUVE EN 2010 D’UN GRAND DYNAMISME dans le déploiement de notre stratégie
avec, en particulier, de nombreux mouvements dans les actifs du Groupe – acquisitions et cessions – pour optimiser
notre portefeuille. Pour dégager de nouvelles opportunités de croissance, nous renforçons nos investissements
qui passent à 20 milliards de dollars en 2011.”
LE COMITÉ DIRECTEUR
Il assure la coordination des différentes entités du Groupe, le suivi des résultats d’exploitation des directions opérationnelles
et l’examen des rapports d’activité des directions fonctionnelles. Au 31 décembre 2010, le Comité directeur rassemblait,
aux côtés des membres du Comité exécutif, 18 dirigeants des différentes directions fonctionnelles et opérationnelles :
HOLDING
René Chappaz,
Yves-Marie Dalibard,
Peter Herbel,
Jean-Marc Jaubert,
Manoelle Lepoutre,
Jean-François Minster,
Jean-Jacques Mosconi,
François Viaud.
AMONT
Marc Blaizot,
Philippe Boisseau,
Jacques Marraud
des Grottes,
Patrick Pouyanné.
AVAL
Pierre Barbé,
Alain Champeaux,
Bertrand Deroubaix,
Éric de Menten,
André Tricoire.
CHIMIE
Françoise Leroy.
Pour une présentation complète
de la gouvernance, se référer
au chapitre 5 du Document
de référence 2010.
14 < CHIFFRES CLÉS 2010
VISIBILITÉ ET
SOLIDITÉ FINANCIÈRE
Nos résultats 2010 reflètent l’amélioration de nos performances
et de l'environnement. L'année a été aussi marquée par une nouvelle
dynamique dans notre stratégie de croissance et d’optimisation
de notre portefeuille d’actifs. La sécurité, la fiabilité et l’acceptabilité
de nos opérations constituent les conditions essentielles
de notre développement.
CHIFFRE
D’AFFAIRES 2010
RÉSULTAT NET AJUSTÉ
(part du Groupe)
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL
NET AJUSTÉ DES SECTEURS
(en millions d’euros)
Notre résultat net ajusté, en hausse
de 32 %, atteint 10 288 M€,
démontrant notre capacité à capter
l’amélioration de l’environnement
économique et à développer
des projets créateurs de valeur.
(en millions d’euros)
76
99
17
69
92
15
27
13
13
(en millions d’euros)
0
92
13
8
28
10
84
77
08
20
09
20
10
20
+21%
Dans un environnement plus
porteur qu’en 2009, notre chiffre
d’affaires s’élève à 159 269 M€,
en hausse de 21 %. L’année 2010
est marquée par une forte
croissance de la demande
dans certains de nos secteurs,
par la hausse des prix du brut,
et par la stabilité du prix moyen
de vente du gaz.
08
20
09
20
10
20
1
96
13
PAROLE D’EXPERT
2
62
10
“LES BONS RÉSULTATS
DE L’ANNÉE 2010
NOUS PERMETTENT
DE FINANCER
notre ambitieux programme
d’investissements
dans de grands projets
porteurs de croissance.
Au cours de cette année,
nous avons redéployé
notre portefeuille vers
des activités ciblées.
Nous confirmons notre
profil de société intégrée,
présente à la fois dans
l’exploration-production,
le raffinage, la distribution,
la pétrochimie et les
produits de spécialités.”
Patrick de La Chevardière,
directeur Financier du Groupe
Pour une présentation
des comptes consolidés,
se référer au chapitre 9 du
Document de référence 2010.
857
1 168
07
76
8 597
08
20
09
20
Amont
Aval
10
20
Chimie
Le résultat opérationnel net ajusté
des secteurs augmente de 40 %
et s’établit à 10 622 M€. Il est porté
par la croissance de l’Amont,
en hausse de 35 %, et par le fort
rebond de la Chimie, dont le résultat
opérationnel net ajusté triple.
Le résultat de l’Aval, en hausse
de 23 %, bénéficie de l’amélioration
des marges de raffinage
européennes.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 15
SECTEUR AMONT
PRODUCTION
D’HYDROCARBURES
RÉSERVES DE LIQUIDES
ET DE GAZ
(en kbep*/jour)
Nos réserves prouvées d’hydrocarbures,
établies selon les règles de la SEC**,
s’établissent à 10 695 Mbep*
au 31 décembre 2010. Leur durée de vie
est de plus de 12 années, au niveau
de production moyen de 2010. Le taux
de renouvellement de nos réserves prouvées
s’élève à 124 %. Nos réserves prouvées
et probables représentent plus de 20 ans
de durée de vie.
41
23
81
22
78
23
271
527
244
(en Mbep*)
756
95
3
8
48 10 6
45
10
10
580
4 708
INVESTISSEMENTS
BRUTS
(en millions d’euros)
3
27
16
0
9
64
34
13
13
08
20
09
20
10
20
Europe
Afrique
Amériques
Moyen-Orient
Asie
5 987
La production d’hydrocarbures
affiche une croissance de 4,3 %
et s’élève à 2 378 kbep/j*,
notamment grâce à la montée
en puissance des nouveaux projets.
Elle est tirée par la croissance
du GNL, qui représente environ
20 % de la production en 2010.
08
20
09
20
Liquides
08
20
09
20
10
20
L’année 2010 a vu le lancement
de six nouveaux grands projets
pour préparer la croissance
des productions. Deux pôles
géographiques majeurs se dessinent :
le Canada et l'Australie. Le budget
2011 confirme cette dynamique,
avec un budget de 20 milliards
de dollars (hors cessions-acquisitions),
dont 80 % consacrés à l’explorationproduction.
Gaz
RÉSERVES PROUVÉES PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE
(au 31 décembre 2010)
Notre portefeuille, équilibré
entre liquides et gaz, se répartit
sur tous les continents.
10
20
Moyen-Orient
2 386
Asie
1 099
Europe
1 706
Amériques
2 026
Afrique
3 478
10 695
* Bep : baril équivalent pétrole (bep). L'énergie contenue dans un baril de pétrole équivaut à celle de 170 m³ de gaz.
** Securities and Exchange Commission.
(en Mbep*)
16 < CHIFFRES CLÉS 2010
SECTEUR AVAL
VENTES DE PRODUITS
RAFFINÉS y compris trading
CAPACITÉ DE RAFFINAGE
EN FIN D’ANNÉE
(en kb*/jour)
Nous poursuivons nos objectifs de réduction
de 20 %, entre 2009 et 2011, des capacités
de raffinage en Europe et d'abaissement
des points morts. Cela se traduit par
la fermeture de la raffinerie de Dunkerque
en 2010, par la modernisation de la raffinerie
de Normandie, par la recherche de synergies
locales pour la raffinerie de Provence,
et par la vente en cours de la raffinerie
de Lindsey au Royaume-Uni.
58
36
16
36
76
37
1 384
(en kb*/jour)
2 392
04
26
94
25
VOLUMES RAFFINÉS y compris quote-part du Groupe
63
23
dans CEPSA et, depuis le 1er octobre 2010, dans TotalErg
314
08
20
09
20
Europe
10
20
La baisse de 7 % des volumes raffinés s’explique notamment
par la fermeture de la raffinerie de Dunkerque et d’une unité
de distillation à la raffinerie de Normandie, ainsi que
par l’impact des mouvements sociaux en France.
Reste du monde
2 009
2 049
Nos ventes de produits raffinés augmentent
de 4 % et s’élèvent à 3 776 kb/jour, portées
par la croissance notable du trading.
Nous confirmons notre place
parmi les premiers opérateurs mondiaux.
Grâce à un marketing en constante
évolution, nous poursuivons notre croissance
et conservons notre leadership.
Nous sommes l’un des premiers distributeurs
de l’Europe de l’Ouest, et leader en Afrique.
Nous renforçons également notre présence
en Asie et en Amérique.
1 756
Europe
08
20
Europe
09
20
Reste du monde
10
20
(en kb*/jour)
253
Reste du monde
* kb : milliers de barils.
SECTEUR CHIMIE
CHIFFRE D’AFFAIRES 2010
hors Groupe (en milliards d'euros)
VENTES 2010 PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE**
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL NET AJUSTÉ
(en %)
(en milliards d'euros)
La Chimie a bénéficié d’un fort rebond de la demande
et des marges dans la pétrochimie, ainsi que
d’une demande en hausse pour la Chimie de spécialités
(caoutchouc, résines, adhésifs et métallisation).
Notre chiffre d’affaires progresse de 19 %.
Les ventes de la Chimie se sont établies à 19,5 G€**
en 2010, réalisées à 77 % en Europe et en Amérique
du Nord. Le solde a principalement été réalisé
en Asie (19 %).
Le triplement du résultat opérationnel net ajusté
s’explique à la fois par l’amélioration de l’environnement
pour les marchés de la Chimie de base, par la montée
en puissance de nos usines de production au Qatar,
et par les bonnes performances opérationnelles
de la Chimie de spécialités.
** Y compris participations Asie / Moyen-Orient.
17,5
0,9
Amérique du Nord
Chimie de base
Chimie
de spécialités
10,65
6,82
21
Asie
19
Chimie de base
0,39
Europe
56
Chimie
de spécialités
0,47
Reste du monde
4
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 17
RÉPARTITION DES EFFECTIFS PAR SECTEUR***
RÉPARTITION DES EFFECTIFS PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE***
Raffinage & Marketing et Chimie emploient près de 80 % des salariés
du Groupe. La part de la Chimie a légèrement diminué par rapport à 2009.
La répartition des effectifs par zone géographique est restée quasiment
inchangée par rapport à 2009.
45 %
Chimie
Holding
1%
France
38 %
Amont
19 %
Reste de l'Europe
27 %
Aval
35 %
Reste du monde
35 %
*** Sociétés
consolidées.
Effectifs au
31 décembre 2010 :
92 855 salariés.
RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE
DÉPENSES SOCIÉTALES
NOMBRE D’ACTIONS SOCIÉTALES
PART DES DÉPENSES SOCIÉTALES EN PAYS NON-OCDE
246 M€
2 420
94%
ÉMISSIONS MONDIALES DE GAZ À EFFET DE SERRE SUR LES SITES OPÉRÉS PAR LE GROUPE
par activité (en %)
Chimie
11
Amont
50
Aval
39
52MILLIONS
DE TONNES ÉQUIVALENT CO2
DIVERSITÉ
PART DES NON-FRANÇAIS (en %)
PART DES FEMMES (en %)
dans l’effectif
cadres
Cadres : 25 998
(sur 92 855
salariés en 2010)
Recrutements
de cadres en CDI :
1426 (sur 8 792
recrutements
en 2010)
23
dans les recrutements
cadres en CDI
27
dans l’effectif
cadres
58
dans les recrutements
cadres en CDI
74
NOMBRE D'ACCIDENTS**** (par million d'heures travaillées)
15,4
15
15,4
13,09
10,8
11,8
Pour une présentation
plus complète du reporting
RSE, consulter le rapport
Société et Environnement.
Objectif
8,47
9,5
5
6,2
7,4
Réalisé
6,3
5,6
5,1
5
4,5
4,2
3,6
4
3,1
3
2,6
0
Déc.
2001
Déc.
2002
Déc.
2003
Déc.
2004
Déc.
2005
Déc.
2006
Déc.
2007
Déc.
2008
Déc.
2009
Déc.
2010
**** TRIR (Total Recordable Injury Rate) :
nombre d'accidents déclarés
avec ou sans arrêt par million d'heures
travaillées, pour le personnel du Groupe
et des entreprises extérieures.
Retrouvez ces chiffres
sur le mini-site
du rapport annuel.
18 < CARNET DE L’ACTIONNAIRE
UNE COMMUNICATION
TRANSPARENTE
En 2010, notre dispositif de communication
en direction des actionnaires a bénéficié
d’une attention soutenue. Ainsi, tout au long
de l’année, nous avons organisé environ
600 réunions avec des investisseurs
et des analystes. De plus, en Europe, et notamment
en France, plus de 11 000 actionnaires individuels
ont été concernés par les programmes
d’échanges et de rencontres.
P
our répondre aux préoccupations du public au
sujet de notre responsabilité sociale et environnementale, la Communication financière a présenté, lors de nombreuses réunions d’information,
nos progrès et nos objectifs, notamment en matière
d’amélioration de l’efficacité énergétique de nos
produits et installations, ou de lutte contre le
changement climatique.
Cette démarche de partage de l’information et de
transparence a été récompensée par plusieurs
distinctions. Celle du meilleur service de Relations
Investisseurs pour les sociétés cotées (Oil & Gas)
remise par l’Institutional Investor Research Group,
Christophe de Margerie,
président-directeur général
du Groupe, sur le stand Total
au salon Actionaria
en novembre 2010.
CONTACT
DEPUIS LA FRANCE
(appel gratuit depuis
un poste fixe en France)
DEPUIS L’ÉTRANGER
+ 33 (0)1 47 44 24 02
Du lundi au vendredi
de 9h00 à 12h30
et de 13h30 à 17h30
l’IR Magazine et le Thomson Extel Survey. Nous
avons également reçu le prix Boursoscan de la
communication financière de Boursorama, et
celui du meilleur Club des actionnaires et du
second Service actionnaires décerné par les lecteurs du magazine Le Revenu. Enfin, le prix de la
transparence de l’information financière nous a
été décerné par Sciences Po et Labrador.
Par ailleurs, la certification ISO 9001 (version 2008)
de notre service des relations avec les actionnaires individuels a été renouvelée pour trois ans :
notre engagement auprès d’eux s’inscrit ainsi
dans la durée.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 19
AGENDA
Vous trouverez ci-dessous la liste
des événements financiers en 2011:
PERFORMANCE DE L'ACTION
Évolution du cours de Bourse (en euros) de l’action Total à Paris (2007-2010)*
2007
2008
2009
Événements 2011
2010
11 février
120
Résultats du 4e trimestre et de l’année 2010
110
29 avril
100
Résultats du 1er trimestre 2011
90
30 avril
80
Congrès VFB et réunion d’actionnaires à Anvers
70
13 mai
60
Assemblée générale des actionnaires 2011
à Paris (Palais des Congrès)
50
25 mai
40
Total
Réunion d’actionnaires à Lyon
CAC 40
Euro Stoxx 50
8 juin
Réunion d’actionnaires à Aix-en-Provence
er
Source : Bloomberg – Cours de l’action au 31 décembre 2010 : 39,65 euros.
* Base 100 au 1 janvier 2007.
29 juillet
Résultats du 2e trimestre et du 1er semestre 2011
26 septembre
DIVIDENDE DE L’ANNÉE 2010
Depuis 2004, la Société procède au paiement d’un acompte
sur dividende au mois de novembre, le paiement du solde
du dividende intervenant après l’Assemblée générale
annuelle qui se tient en mai. Les paiements de l’acompte et
du solde du dividende relatifs à l’exercice 2010 continuent
à être payés selon cette politique.
Le Conseil d’administration du 29 juillet 2010 a fixé
à 1,14 euro le montant de l’acompte à valoir sur le dividende
au titre de l’exercice 2010. Cet acompte a été détaché
de l’action sur Euronext Paris le 12 novembre 2010 et mis
en paiement le 17 novembre 2010.
Au titre de l’exercice 2010, Total souhaite poursuivre
sa politique de dividende en proposant à l’Assemblée
générale des actionnaires du 13 mai 2011 un dividende
total de 2,28 euros par action, dont un solde de 1,14 euro
par action qui serait détaché le 23 mai 2011 et mis
en paiement le 26 mai 2011. Ce dividende de 2,28 euros
par action est stable par rapport à l’année précédente.
Au titre des cinq derniers exercices, la hausse du dividende
s’élève en moyenne à 5,1% (1) par an.
Pour 2010, le taux de distribution des résultats de Total
s’élève à 50 % (2).
DIVIDENDE DES CINQ
DERNIERS EXERCICES (3)
Journée investisseurs (Londres)
(en euros)
Réunion d’actionnaires à Strasbourg
8
2,2
8
2,2
11 octobre
28 octobre
8
2,2
Résultats du 3e trimestre 2011
7
2,0
18 et 19 novembre
7
1,8
1,14
Salon Actionaria
29 novembre
Réunion d’actionnaires à Nantes
1,14
RÉPARTITION DE L’ACTIONNARIAT
PAR PRINCIPALE CATÉGORIE* (en %)
Salariés du Groupe
06 007 008 009 010
2
20
2
2
2
Acompte
Actionnaires individuels
Actionnaires institutionnels
4
8
88
Solde
MODIFICATION DE LA POLITIQUE DE PAIEMENT DU DIVIDENDE
Le Conseil d’administration de Total a décidé le 28 octobre 2010 de modifier la périodicité des paiements
d’acompte sur dividende et d’adopter une politique de paiement trimestriel.
Les paiements trimestriels d’acomptes sur dividende commenceront à compter de l’exercice 2011,
après paiement du solde du dividende de l’exercice 2010. Ainsi, le premier acompte trimestriel au titre
de l’exercice 2011 devrait être versé courant septembre 2011.
Sous réserve des décisions du Conseil d’administration, et de l’Assemblée générale s’agissant
de l’approbation des comptes de la Société ainsi que du solde du dividende, le calendrier de détachement
des acomptes et du solde du dividende relatifs à l’exercice 2011 serait donc le suivant :
19 septembre 2011
19 décembre 2011
19 mars 2012
18 juin 2012.
Ce calendrier indicatif concerne les dates de détachement relatif aux actions.
■
■
■
■
(1) Cette hausse ne prend pas en compte le droit d’attribution Arkema octroyé le 18 mai 2006.
(2) Sur la base d’un résultat net ajusté dilué par action de 4,58 euros.
(3) Sous réserve de l’approbation de l’Assemblée générale des actionnaires du 13 mai 2011.
RÉPARTITION DE L’ACTIONNARIAT
PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE* (en %)
Amérique du Nord
26,5
Royaume-Uni
11
France
34
Reste de l'Europe
23
Reste du monde
5,5
* Estimations au 31 décembre 201 0, hors détention intra-Groupe.
20 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
DESSINE-MOI LES
HYDROCARBURES
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 21
22 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
LES HYDROCARBURES,
POUR LONGTEMPS ENCORE
Même si les hydrocarbures faciles sont pour l'essentiel derrière nous, pétrole et gaz resteront
encore longtemps la réponse la plus efficace aux besoins croissants en énergie à l’échelle
mondiale. En 2010, Total a poursuivi ses efforts pour répondre à la demande.
PAROLE D’EXPERT
“NOTRE OBJECTIF
EST D’ACCROÎTRE
NOTRE PRODUCTION
ET NOS RÉSERVES
de façon rentable
et de nous situer
dans le peloton de tête
des majors.
Pour l’atteindre,
nous devons maximiser
la production des champs
existants, mettre
en production nos projets
de croissance dans
les meilleurs délais
et au meilleur coût
et renouveler nos réserves
par l’exploration et l’accès
à des gisements déjà
découverts. Un objectif
ambitieux qui demande
dynamisme et innovation
tant d’un point de vue
technologique
que business. ”
Olivier Cleret de Langavant,
directeur Stratégie,
Croissance, Recherche
de la branche Exploration
& Production.
D
epuis près de 90 ans, Total developpe sa compétence
de producteur d’hydrocarbures. Notre Groupe exerce
aujourd’hui ses activités tout au long de la chaîne,
depuis l’exploration jusqu’à l’acheminement et la
distribution vers ses différents marchés. Si une
baisse de la consommation énergétique est amorcée dans certaines zones du monde, la demande
en hydrocarbures est néanmoins largement tirée
par le développement des pays émergents. Le jour
est loin où ils seront minoritaires dans le bouquet
énergétique. Stockables et transportables, ils
resteront, pour longtemps encore, la réponse la
plus efficace aux besoins énergétiques mondiaux
– sans compter qu’il n’existe actuellement pas de
substitut au pétrole pour de nombreux usages.
En 2030, les énergies fossiles devraient ainsi
toujours représenter 76 % du mix énergétique,
contre 81 % en 2005.
Pour Total, ce n’est donc pas le moment de baisser
la garde. Notre Groupe doit continuer d’accroître
ses réserves et de développer ses productions, malgré un contexte toujours
plus difficile : multiplicaANS
tion des champs devenus
matures, hydrocarbures CE SONT LES RÉSERVES
DE TOTAL.
plus compliqués à extraire, PROUVÉES
20 ans si on y ajoute
accès aux réserves plus ses réserves probables.
complexe… Les hydrocarbures faciles sont bel et bien derrière nous. Les défis,
à la fois technologiques, géopolitiques et environnementaux, sont énormes. L’année 2010 a donné la
preuve que nous mettons tout en œuvre pour les
relever. Avec audace !
D’abord, Total a investi le secteur des hydrocarbures non conventionnels. Par la nature de leur
fluide, de leur réservoir ou par les procédés de
mise en production qu’ils nécessitent, ces hydrocarbures se distinguent du pétrole et du gaz
habituellement exploités. Ensuite, nous avons
fait avancer de gigantesques projets aux quatre
coins du monde, en mer du Nord, en Angola ou
encore au Yémen. Enfin, un nouvel élan a été
donné à l’exploration, notamment sur des zones
inattendues rendues accessibles grâce aux évolutions technologiques récentes. La stratégie du
Groupe nous a également amenés à conclure de
nouveaux partenariats : c’est aussi en s’alliant
avec de nouveaux acteurs émergents du secteur,
compagnies nationales ou sociétés indépendantes,
que nous pourrons, aujourd’hui et demain, trouver
de nouvelles ressources, y accéder et renforcer
nos savoir-faire pour les extraire.
12
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
C’est à Séoul, au plus fort de l’hiver, que commence mon reportage. La demande
est claire : traduire le mouvement en images. Il existe ici, à l’évidence, de nombreuses
énergies que mon regard d’Occidental cherche à saisir sans tout à fait les comprendre.
MARC ROUSSEL,
PHOTOGRAPHE
> TOTAL PARTICIPE AU FINANCEMENT DU PROGRAMME pour la promotion des procédés
de captage de CO2 de Bellona, une ONG environnementale spécialisée dans l’énergie
et le changement climatique. Objectif de ce plan : effectuer des études techniques
et sensibiliser grand public, industriels et pouvoirs publics. (Ici, le projet pilote de Lacq).
> 23
24 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
LA RÉVOLUTION DES
NON-CONVENTIONNELS
L’avenir des hydrocarbures passera par les non-conventionnels.
Nous en sommes convaincus et avons investi près de 7 milliards
de dollars dans ces pétroles et gaz “nouvelle vague”. Une inflexion
majeure qui nous permet de nous positionner sur ces secteurs
en croissance.
33 000
BARILS ÉQUIVALENT
PÉTROLE PAR JOUR.
C’est ce que Total
a produit en 2010
dans le Barnett Shale
(Texas).
Ils montent, ils montent, les hydrocarbures non
conventionnels ! Encore inexploités il y a peu car difficiles et coûteux à produire, gaz de schiste, gaz de
charbon et autres sables bitumineux bénéficient
aujourd’hui de l’essor de nouvelles techniques d’extraction. Dans un contexte de raréfaction des réserves
traditionnelles, ils seront, demain, incontournables pour
satisfaire la demande énergétique mondiale. Le jeu
en vaut la chandelle. Ils représenteraient, à l’échelle planétaire, entre un tiers et la moitié des ressources
totales en hydrocarbures. Les sables bitumineux du
Canada, par exemple, constitueraient l’équivalent de
170 milliards de barils, soit les deuxièmes réserves
mondiales de pétrole après celles de l’Arabie Saoudite.
Les caractéristiques de ces “hydrocarbures nouvelle ère” ?
Sous le terme “non conventionnel” se cache en fait
une multitude de réalités. Tous se distinguent, d’une
manière ou d’une autre, par la nature de leur fluide (bitume,
charbon, hydrates…), celle de leur réservoir (compact, très
profond, argileux…) ou par leur mise en production (puits
non conventionnels, exploitation minière…). De plus,
certains nécessitent des traitements spécifiques lors de
Pour nous développer
dans les ressources
non conventionnelles,
nous misons notamment
sur des partenariats
stratégiques avec
des entreprises
dont l’expérience
et le savoir-faire
sont indiscutables
(à gauche, une mine
à ciel ouvert de Suncor,
au Canada ;
à droite, Chesapeake
aux États-Unis).
leur production ou de leur transformation. Les sables
bitumineux sont ainsi constitués d’un mélange de
sable, d’argile, d’eau et d’huile extra-lourde, si lourde et
si visqueuse qu’elle doit être réchauffée par injection
de vapeur pour la rendre mobile. Les gaz de schiste, eux,
sont piégés dans des réservoirs peu perméables et
peu poreux, ce qui nécessite, pour les libérer, de “briser”
la roche avec de l’eau : c’est la technique de la fracturation hydraulique .
L’essor des gaz de schiste est le plus impressionnant. Leur
aventure a vraiment débuté aux États-Unis, il y a cinq ans.
Aujourd’hui, le développement des gaz non conventionnels
– gaz de schiste, mais aussi gaz de charbon et tight gas –
permet au marché du gaz américain d’être quasi autosuffisant. Les États-Unis pourraient même exporter du gaz
d’ici à une dizaine d’années.
ALLIANCES STRATÉGIQUES
En 2010, Total a accéléré ses prises de position sur ces
secteurs en croissance. Avec une stratégie : s’allier
avec des experts pour renforcer son savoir-faire. Nous
avons ainsi conclu un accord avec Chesapeake, un des
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
EN BREF
FOCUS
LES GRANDES
CATÉGORIES…
PARTENARIATS
D’UN NOUVEAU TYPE
… DE GAZ NON
CONVENTIONNEL :
■ le gaz de schiste,
ou shale gas, qui
est piégé dans la roche
où il s’est créé ;
> 25
Le schéma classique de joint venture
entre majors a de plus en plus
tendance a évoluer vers de nouveaux
types de partenariats, beaucoup
plus variés, dont l’objectif n’est plus
seulement de partager les risques
le gaz de charbon,
ou Coalbed Methane
(CBM), méthane
récupéré dans les
veines de charbon ;
■
et enjeux des projets, mais aussi
de créer de la valeur en renforçant
et élargissant notre portefeuille
d’activité. Nous le faisons tout d’abord
les tight gas, logés
dans des réservoirs
de grès ultra-compacts
et très peu perméables.
■
… ET DE
PÉTROLE NON
CONVENTIONNEL :
via des partenariats avec les pays
qui détiennent les ressources,
en particulier avec leurs sociétés
nationales. Nous avons ainsi renforcé
récemment nos partenariats avec
des compagnies russes (Gazprom,
les huiles extralourdes, pétrole brut
devenu très visqueux
par biodégradation ;
■
Nous tentons d’optimiser
les techniques d’exploitation
des ressources non conventionnelles
pour en limiter l’impact
environnemental (ici, la région
de l’Athabasca, au Canada, riche
en sables bitumineux).
les sables bitumineux,
mélange de sable,
d’argile, d’eau et
d’huile extra-lourde,
non mobile car
quasi-solide ;
■
Novatek, Lukoil) et chinoises (CNPC,
Sinopec, CNOOC), pour développer
des projets, non seulement sur leur
territoire, mais aussi à l’international.
Nous le faisons ensuite avec
des sociétés indépendantes, visant
à mettre en commun des savoir-faire
pour mener, ensemble, des projets
les schistes
bitumineux, ressources
solides (kérogène)
contenues dans
des roches non
perméables.
■
de plus en plus complexes. C’est le sens
des accords conclus en 2010 avec
Santos en Australie, Suncor au Canada
ou encore Chesapeake aux États-Unis.
leaders mondiaux de l’exploitation des gaz de schiste.
Le contrat comprend l’acquisition de 25 % du portefeuille de la société américaine dans le Barnett Shale,
au Texas, et la création d’un joint venture
pour nous développer ensemble sur cette
zone. Nous y avons produit 33 000 barils
équivalent pétrole par jour en 2010. Pour
"Nous savions depuis longtemps que Total comptait parmi les plus
Christophe de Margerie, président-directeur
grandes entreprises industrielles au monde. Elle est internationa–
général de Total, ce n’est qu’un point de
lement reconnue et son expertise technique est très appréciée.
départ. “Cette alliance ne nous permet
Lorsque j’ai rencontré le personnel de Total pour la première fois,
pas seulement d’avoir accès au domaine
j’ai été très impressionné par sa compétence. Nos interlocuteurs
gazier. L’enjeu est aussi de maîtriser la
ont compris dès le départ la problématique des gaz de schiste et
technologie et développer ensuite, ailleurs,
les défis à relever dans le Barnett Shale ne leur ont pas fait peur.
notre expertise des hydrocarbures non
Par
ailleurs,
Total
dispose à Pau d’un centre technique absolument incroyable.
conventionnels". Car de nombreuses
Je
ne
connais
rien
d’équivalent ailleurs dans le monde. Le potentiel technique
opportunités devraient se présenter à
de
Total
et
de
ses
équipes
est énorme."
travers le monde, en Chine, en Europe de
l’Est, en Afrique du Nord... Nous avons
Steve Dixon, Vice-président exécutif - Opérations et Géosciences
d’ailleurs obtenu plusieurs permis d’exet directeur des Opérations de Chesapeake.
ploration : quatre en Argentine, dans le
bassin du Neuquén, deux au Danemark
aaa
et un en France, sur une zone
ÊTRE PARTENAIRE DE TOTAL, ÇA FAIT QUOI ?
26 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
Image de synthèse
de la future usine
GLNG qui
sera implantée
à Gladstone,
en Australie.
Avec un démarrage
prévu en 2015,
la production
devrait atteindre
à terme 7,2 Mt/an.
LA RÉVOLUTION DES
NON-CONVENTIONNELS
de 4 327 km2 allant du sud de Valence à la région de
Montpellier. Deux ans d’études y sont prévus, pour
confirmer la présence de gaz de schiste à partir des
données existantes, avant de lancer les forages.
Un autre projet d’envergure, GLNG, consiste à produire,
en Australie, du gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de
gaz de charbon. Intégré, il comprend l’extraction du
gaz dans la région du Queensland, la construction d’un
gazoduc de 420 kilomètres et celle d’une usine de
liquéfaction d’une capacité de production à terme de
7,2 millions de tonnes par an, située dans le port industriel de Gladstone. Le GNL sera exporté vers l’Asie, principale zone de croissance de la demande. Le projet
représente un investissement total de 16 milliards de
dollars. Une première pour Total, qui y participe à hauteur
de 27,5 %, aux côtés de Santos – une entreprise indépendante qui produit ce gaz depuis 2002 pour le marché
local –, Petronas, compagnie nationale malaise et Kogas,
compagnie nationale coréenne. Le Groupe a été retenu
sur deux critères : sa capacité à gérer des grands projets
et ses compétences dans le GNL.
Enfin, c’est avec un expert du secteur, Suncor, que
nous avons renforcé notre position dans les sables
bitumineux du Canada. Le partenariat, stratégique,
comprend la mutualisation des intérêts des deux parties dans les projets miniers de Joslyn et Fort Hills :
Suncor a racheté à Total 36,75 % de ses intérêts dans
le premier projet, et Total a acquis auprès de Suncor
19,2 % de sa participation dans le second. Une opération
qui est venue compléter l’acquisition par OPA, plus tôt
dans l’année, de la société UTS détentrice de 20 % du
projet Fort Hills. Notre Groupe dispose désormais d’une
participation de 39,2 % dans Fort Hills, un projet qui
représente, à lui seul, des ressources de 3,4 milliards de
barils de bitume, qui seront exploités par extraction
minière à ciel ouvert. Et une autre, de 49 %, dans le projet
d'upgrader Voyageur, une unité nécessaire pour convertir le bitume en pétrole synthétique pouvant être raffiné.
Ces projets viennent compléter celui de Surmont, conduit
avec ConocoPhillips, et dont la phase II a été lancée en
janvier 2010 avec pour objectif de porter la production de
27 000 à 110 000 barils de bitume par jour.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
Début 2011, Total
a pris des participations
dans quatre permis
d’exploration de gaz
de schiste en Argentine,
qui s’ajoutent à celles
prises début 2010 (ici,
la formation géologique
de la Vaca Muerta).
FOCUS
ET L'ENVIRONNEMENT ?
L’impact environnemental
et à recycler une part toujours
de l’exploitation des hydrocarbures
plus importante de l’eau utilisée.
non conventionnels n’est pas neutre.
Le processus de réhabilitation des sites
■
L’extraction des sables bitumineux
implique une grande consommation
Annonce de
la décision finale
d’investissement
pour GLNG.
Mike Sangster
(Total), Heung
Bog Lee (Kogas),
David Knox
(Santos), Datuk
Anuar Ahmad
(Petronas).
> 27
est, lui, intégré dès la conception
des projets.
Les gaz de schiste posent
d’énergie et d’eau, davantage
■
d’émissions de CO2 que pour
deux problèmes principaux :
l’exploitation de ressources
une consommation d’eau importante
conventionnelles et une empreinte
pour fracturer les roches et une forte
au sol plus forte. Nous prenons
empreinte au sol. En effet, chaque puits
en compte toutes ces contraintes,
produisant peu, il est nécessaire
et nous développons un important
d’en forer de nombreux. Nous étudions,
programme de recherche
notamment, la possibilité de réduire
et développement visant à mettre
l’impact visuel sur le paysage
au point des procédés d’exploitation
en rassemblant plusieurs puits sur
plus propres et plus efficaces.
une seule implantation en surface.
Les gaz de charbon soulèvent,
Un centre de recherche a ainsi
■
été créé à Calgary, au Canada.
en Australie, la problématique
Les possibilités d’application, dans
de la gestion de la ressource en eau.
ce pays, du pilote de captage-stockage
Un véritable enjeu sur lequel
de CO2 engagé en France (Lacq)
les partenaires du projet GLNG
sont aussi à l’étude. Par ailleurs,
travaillent en étroite collaboration
nous cherchons à limiter au maximum
avec les autorités et les exploitants
la surface dévolue à nos activités
agricoles régionaux…
PAROLE D'EXPERT / SYLVIE DUFLOT, directeur Administratif et Relations publiques de Total Gas Shale Europe.
2010 Création de la filiale
Total Gas Shale Europe
pour étudier les possibilités
offertes par les gaz de schiste.
Mars 2010 Obtention
du permis d’exploration
de Montélimar (France)
pour une durée de 5 ans.
Juin 2010 Obtention
de deux permis d'exploration
au Danemark.
“TOTAL GAS SHALE
EUROPE A ÉTÉ CRÉÉ
POUR ÉTUDIER LES
POSSIBILITÉS OFFERTES
par des permis obtenus
au Danemark et en France.
Sur l’un comme l’autre, nous
sommes loin d’une éventuelle
phase de production, car
les études seront longues.
D’abord, une étude de
géosciences pour évaluer
le potentiel de gaz de schiste
dans le sous-sol. Ensuite,
si elle est concluante,
une phase de validation
de la faisabilité technique
du projet, qui prendra un
à deux ans. Et un à deux ans
supplémentaires seront
nécessaires pour démontrer
sa viabilité économique,
mais aussi que la production
peut être conduite dans
des conditions respectueuses
de l’environnement.
Nous travaillons
très en amont
pour devancer
les problèmes
environnementaux
qui pourraient
se poser.
En tant que major, nous avons
un rôle à jouer pour apporter
des réponses technologiques
à la hauteur des enjeux.
Nous avons déjà lancé
plusieurs projets de recherche :
amélioration des techniques
utilisées et réduction
de leurs impacts, protection
des nappes phréatiques
et préservation des paysages.
En France, la situation
est aujourd’hui incertaine.
Un mouvement de contestation,
alimenté par un sentiment
de manque de consultation
au niveau local lors
de l’attribution des permis,
a conduit le gouvernement
et les parlementaires à réagir.
Des missions ont été
mandatées pour examiner
les aspects environnementaux
et sociétaux ; elles doivent
émettre des recommandations,
que les pouvoirs publics
intégreront au moment
de décider de la suite à donner
à ces projets. Que ce soit
au Danemark ou en France,
nous sommes à l’écoute
de la société civile,
avec laquelle nous voulons
engager un dialogue
pour construire, ensemble,
des solutions acceptables.
Échanger, expliquer,
sont les seuls moyens
de faire accepter
ces projets.”
28 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
Fabrication
d’ombilicaux
en Angola
pour le projet
Pazflor.
Le projet Pazflor a connu
des avancées majeures :
mise à l’eau du FPSO et pose
des unités de séparation
sous-marine.
Mouillage
d’un méthanier
à une jetée
de Yemen LNG.
DES PROJETS
QUI VOIENT LOIN
Pour continuer à répondre à la demande en hydrocarbures,
Total a déployé, en 2010, d’importants efforts
et des investissements massifs. La preuve avec les projets
gigantesques menés tant en mer du Nord, une zone mature,
qu’en Angola et au Yémen.
> PAZFLOR
EN CHIFFRES
800 M
de profondeur
sous la mer
Un champ de
600
KM2
soit 6 fois
la superficie de Paris
1
MILLIARD DE DOLLARS
investi pour la deuxième phase
du développement du champ
de gaz et de condensats
de West Franklin.
Les mots surlignés en noir
renvoient aux définitions
du lexique.
Ils sont géants. Et surtout, hautement technologiques.
Pour exploiter des hydrocarbures de plus en plus difficiles
à produire, Total ne ménage pas sa peine. En 2010,
plusieurs projets majeurs ont ainsi été mis en route.
Parfaites illustrations de la capacité de notre Groupe à
mener des projets complexes, ils lui offrent en outre
un précieux capital d’expérience.
Commençons par évoquer la mer du Nord. Les travaux préalables à l’exploitation des champs gaziers de Laggan et
Tormore, à 140 kilomètres à l’ouest des îles Shetland, par
une profondeur d’eau de 600 mètres, ont démarré. Ils comprennent la construction d’une infrastructure gazière offshore
dans un des environnements les plus complexes du plateau
continental britannique, et d’une usine de traitement de
gaz à Sullom Voe, sur les îles Shetland. Le gaz sera ensuite
transporté par une canalisation de 230 kilomètres rejoignant le gazoduc de Frigg UK, qui l’acheminera jusqu’au
terminal gazier de Saint-Fergus, au nord d’Aberdeen.
L’exploitation des 230 millions de barils équivalent pétrole
de réserves globales estimées commencera en 2014.
Dans la même région, Total et ses partenaires vont investir
1 milliard de dollars pour la deuxième phase du développement du champ de gaz et de condensats de West
Franklin. Trois nouveaux puits seront forés et une plateforme reliée aux installations d’Elgin/Franklin sera mise
en place avant le démarrage de la production, en 2013.
Au Yémen, un énorme projet – Yemen LNG – a lui aussi
pris de l’ampleur avec la mise en service, le 1er avril 2010,
d’un deuxième train de liquéfaction . La capacité totale
de production des deux trains est de 6,7 Mt de GNL par
an, soit une centaine de cargaisons livrées chaque année
pendant 25 ans. Le projet, démarré en octobre 2009, avait
nécessité la construction d’un gazoduc de 320 kilomètres
entre le bloc 18, situé dans la région de Marib, au centre
du Yémen, et l’usine de Balhaf sur la côte Sud. Une gageure !
EXPERT DE L’OFFSHORE PROFOND
Mais c’est en Angola, un pays où le Groupe est déjà
bien implanté, que les chantiers sont les plus impressionnants. Chaque projet démarré dans la région nous
conduit à aller un peu plus loin dans la maîtrise technologique du deep offshore. Pour le prochain à être
mis en service, le plus grand en construction aussi,
Pazflor, le défi a consisté à trouver une solution pour
séparer, à 800 mètres de profondeur sous la mer, une
huile lourde et visqueuse d’un gaz plus léger, puis à les
remonter à la surface vers un FPSO (unité flottante
de production, stockage et déchargement). Le tout sur
un champ de 600 km2, soit 6 fois la superficie de Paris.
“Une première mondiale qui fait figurer le Groupe
parmi les experts mondiaux de l’offshore profond”,
souligne Louis Bon, le directeur du projet.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 29
FOCUS
PAZFLOR CONTRIBUERA AU DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIÉTAL DE L’ANGOLA
Un programme, mené en partenariat avec la Banque mondiale et le ministère
angolais de la Santé, vise à réduire le taux de mortalité infantile et maternelle, l’un
des plus élevés au monde. Il comprend, sur cinq ans, la formation de 650 infirmières
et sages-femmes, la réhabilitation ou la construction de centres d’accouchement
et la fourniture de kits scolaires. Cette action concernera 1,9 million d’habitants.
À SAVOIR
CLOV, 4 LETTRES POUR DIRE :
CRAVO, LIRIO, ORQUIDEA ET VIOLETA (CLOV), LES 4 CHAMPS QUI CONSTITUENT LE PROJET.
DÉBUT DES OPÉRATIONS DE FORAGE : 2012. DÉMARRAGE DE LA PRODUCTION : 2014.
INVESTISSEMENT : 7 MILLIARDS DE DOLLARS. CAPACITÉ DE PRODUCTION :
160 000 BARILS PAR JOUR. RÉSERVES ESTIMÉES : 500 MILLIONS DE BARILS.
PLUS DE 20 % DES HEURES TRAVAILLÉES PRÉVUES SUR LE PROJET PRISES EN CHARGE
PAR DES ENTREPRISES LOCALES (SANS COMPTER LE FORAGE ET LA COMPLÉTION ).
En 2010, la mise en service
du train 2 de Yemen LNG
a permis de porter la capacité
de production du site
à 6,7 Mt/an.
1 FPSO DE 305 MÈTRES DE LONG – PRESQUE LA HAUTEUR DE LA TOUR EIFFEL –
ET DE 110 000 TONNES, SOIT LE POIDS DE 305 AIRBUS A380.
EN BREF
Le chantier aborde sa dernière ligne droite avant le
démarrage de la production, prévu fin 2011. Les éléments
majeurs, construits aux quatre coins du monde, ont
convergé vers l’Angola et à l’été 2010 a démarré l’étape
la plus délicate : la campagne d’installation offshore des
trois unités de séparation sous-marine, des monstres
de 25 mètres de haut et de 300 tonnes, puis l’ultime
phase de test en eau profonde. Le FPSO, réalisé en Corée,
a quitté son port d’origine en janvier 2011, pour rejoindre
les eaux angolaises.
Dans la même veine, le développement du projet CLOV
a été lancé à l’été 2010. Total en est l’opérateur avec une
participation de 40 %. Là encore, le réservoir , situé à des
profondeurs de 1100 à 1400 mètres, contient deux types
d’huile différents. Son exploitation nécessitera l’installation
de 34 puits sous-marins reliés à un FPSO par 210 kilomètres
de conduites déployées au fond de la mer. Pour limiter
l’impact sur l’environnement, un grand soin a été apporté
à la conception des installations : pas de brûlage à la
torche en conditions normales d’opération, récupération
de la chaleur des fumées d’échappement en sortie de
turbines ainsi que des gaz des cuves. CLOV, comme Pazflor,
participent au transfert de connaissances vers Sonangol,
la compagnie nationale angolaise, et à la valorisation du
tissu économique du pays : une part importante des
installations est en effet réalisée localement.
FOCUS
D’AUTRES PROJETS
DANS LE MONDE
D’autres projets
ont été lancés en 2010
à travers le monde :
Gabon, Nigeria,
Indonésie, Thaïlande,
Norvège, Irak.
AU NIGERIA,
TOTAL A POURSUIVI
en 2010 le projet
de développement
d’Usan, avec notamment
le démarrage du forage
des puits de production,
la construction du FPSO
et le début
de l’installation
des équipements
sous-marins. Situé
sur le permis OML 138
(Total 20 %, opérateur),
ce projet disposera
d’une capacité
de production
de 180 000 barils
par jour. Le démarrage
est prévu en 2012.
1 000 000 000e
LE
BARIL DU BLOC 17
Fin mai 2010, en Angola, le Bloc 17 et ses champs
actuellement exploités – Girassol, Jasmim, Dalia
et Rosa – ont franchi le cap historique du milliardième
baril équivalent pétrole. Un chiffre emblématique
du savoir-faire de Total dans l'offshore profond.
Lorsque Pazflor et CLOV auront démarré, Total y opérera
une production de 800 000 barils par jour.
30 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
Navire de sismique 3D.
Les capteurs traînés
par le bateau
enregistrent
des données qui,
traitées en imagerie,
permettent de se faire
une idée précise
du sous-sol.
À LA RECHERCHE
DE NOUVEAUX GISEMENTS
L’exploration est une activité clé pour un producteur d’hydrocarbures, surtout à un moment
où la demande augmente tandis que les ressources deviennent de plus en plus difficiles
à trouver. Encore aujourd’hui, de grandes découvertes d’hydrocarbures restent possibles.
Il nous faut rester en alerte et agir avec audace.
La chasse aux éléphants est ouverte ! C’est même l’une
des priorités de Total. Géologues, géophysiciens,
foreurs du Groupe sont constamment à l’ouvrage pour
découvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz.
En menant ces recherches, notre objectif est double :
renouveler les réserves du Groupe et faire croître la production. Grâce à l’avancée récente des concepts géologiques et des technologies, des découvertes majeures
sont même désormais possibles dans des zones inattendues ou hier encore inaccessibles. La stratégie de
PAROLE D’EXPERT
l’exploration de Total peut se résumer en deux mots :
around et larger. Around,
“POUR RÉUSSIR NOTRE EXPLORATION, nous devons
c’est-à-dire explorer autour
anticiper et prendre des risques : savoir nous positionner
plus vite que la concurrence en nous appuyant sur
et au-dessous des champs
de nouveaux concepts géologiques et sur les avancées
existants, notamment en
techniques du Groupe ; oser les pays risqués ; être créatifs
allant plus profond vers des
en exploration comme en affaires ; nouer des partenariats
avec des spécialistes régionaux ; développer des concepts
réservoirs difficiles à produire,
et technologies en domaines complexes (hautes pressions/
à pressions et températures
offshore très profond/zones de transition/foothills),
extrêmes (1 000 bars/180 °C).
là où les autres ont abandonné ou “conçoivent”
moins de barils que nous. ”
Larger, c’est oser la "chasse
aux gros", aux "bigs cats" qui
Marc Blaizot, directeur Exploration.
recèlent des réserves de plus de 200 millions de barils,
et aux "elephants" (plus de 500 millions). C’est aller vers
tous les horizons : exploration en mer profonde bien sûr,
mais aussi exploration à terre. Pour cela, nous misons
sur la géophysique et notamment la sismique dans
des zones encore peu explorées comme les zones de
transition terre/mer ou encore les chaînes de montagnes. Par ailleurs, les avancées techniques récentes
en matière de traitement des données sismiques ont
pour avantage de mieux comprendre l’évolution des
bassins sédimentaires, de mieux décrire les prospects,
mais aussi de mieux implanter les forages, de les suivre
en temps réel et d’optimiser leur trajectoire. Une aide
précieuse lorsqu’on sait que forer un puits en offshore
profond peut coûter jusqu’à 1 million de dollars par jour !
LE TOUR DU MONDE DE L’EXPLORATION
Actuellement, Afrique et Europe de l’Ouest représentent près de 50 % des réserves prouvées du Groupe.
Mais notre exploration peut se réorienter partout dans
le monde : les nombreuses entrées dans des permis
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
FOCUS
LES DÉCOUVERTES
DE L’ANNÉE 2010
> 31
2,1
Au Congo : confirmation
MILLIARDS DE DOLLARS.
d’une extension de Moho Bilondo.
C’est le budget du programme d’exploration
de Total pour 2011, en hausse par rapport
à 2010.
En Angola : trois découvertes
en offshore profond et
une découverte infrasalifère
dans l’offshore conventionnel.
Au Nigeria : plusieurs réservoirs
de gaz totalisant une épaisseur
brute de plus de 150 mètres ont été
découverts dans un compartiment
foré pour la première fois.
Au Vietnam : le puits d’exploration
Carotte : terme employé pour désigner
un échantillon des couches géologiques
traversées par les instruments de forage.
Les échantillons prélevés sont ensuite
analysés pour attester de la présence
d’hydrocarbures.
de Lac Da Vang s’est révélé positif.
C’est la deuxième découverte
en offshore en moins d’un an,
sur ce permis acquis en 2007.
Au Brunei : du gaz à condensats
a été trouvé au sud du champ
de Maharaja Lela, dans des formations
haute pression/haute température.
Au Royaume-Uni : découverte
de gaz à condensats à Edradour,
à l'ouest des îles Shetland.
FOCUS
LES GRANDES ÉTAPES
DE L’EXPLORATION
1 Géologie pétrolière : analyse et
■
interprétation des données de surface
et de subsurface pour évaluer le potentiel
pétrolier d’un bassin. Il s’agit de choisir
le domaine minier le plus prospectif,
le plus susceptible de receler
des gisements.
2 Sismique : par “échographie” du sol,
■
permettant de visualiser la profondeur,
la géométrie et la nature des formations
géologiques du sous-sol.
3 Forage : “perforation” du sous-sol
■
pour atteindre les réservoirs. Lui seul
permet de certifier la présence
d’hydrocarbures.
4 Carottage : prélèvement d’un cylindre
■
de roche pendant le forage. Afin de décrire
survenues au Moyen-Orient, en Russie, en Asie-Océanie, en Amérique, en montrent l’intérêt. En 2010, nous
avons pris des permis d’exploration sur les quatre
continents. En Europe, en mer du Nord britannique. En
Afrique, sur le domaine minier terrestre du Gabon ;
dans le golfe de Guinée, à São Tomé-et-Principe, sur
une zone contiguë à Akpo, une grande découverte
déjà en production ; et, pour la première fois en Côte
d’Ivoire, en offshore profond. En Asie, dans les eaux
profondes de Malaisie et du Brunei, à une centaine de
kilomètres des côtes de Brunei Darussalam ; en Indonésie,
au large des côtes du Kalimantan et en mer d’Arafura ;
et au Yémen, dans le bassin de Masila. En Amérique du
Sud enfin : au Brésil sur un bloc offshore situé dans le
bassin de Santos, et en Guyane Maritime, sur une zone
couvrant 32 000 kilomètres carrés, par des profondeurs
d’eau allant jusqu’à 3 000 mètres.
Par ailleurs, nous avons pris des permis en tant qu'opérateur dans l’exploration de gaz non conventionnels
(gaz de schiste) en Europe (France et Danemark) et
surtout en Argentine (bassin du Neuquén).
le réservoir traversé et d’en mesurer
les paramètres physiques.
5 Diagraphies/Logging : mesures
■
physiques effectuées pendant
et en fin de forage d’exploration
et/ou d’appréciation, afin d’évaluer
les indices gazeux et liquides,
les propriétés physico-chimiques
des roches et fluides, les pressions.
6 Testing : en cas de suspicion
■
d’existence d’une découverte
d’hydrocarbures, un "test" permettant
de produire en surface les fluides
"prisonniers" dans la roche est décidé.
Il permet de confirmer la nature du fluide,
la productivité et la connectivité
de réservoirs pétroliers et enfin,
d'envisager un projet de développement.
32 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES
Faire partager
une culture
de la sécurité
par l’ensemble
du personnel :
un point clé de
la prévention.
LA SÉCURITÉ DE CHACUN,
L'AFFAIRE DE TOUS
Qu’elle vise à protéger les personnes ou l’environnement,
la sécurité est depuis toujours notre priorité absolue.
Sur ce point, l’année 2010 a été difficile pour les majors.
Total en a tiré des conséquences.
PAROLE D’EXPERT
“LE RISQUE ZÉRO
N'EXISTE PAS.
Ce qui est important,
c'est de l'évaluer.
Quand on connaît
le risque, on a tous
les atouts pour pouvoir
le gérer. En outre,
ce n'est pas parce que
la technologie s'accroît
que le risque doit
s'accroître. Il convient
donc de réévaluer
les risques
en permanence
et de prendre
toutes les mesures
pour les maîtriser.”
Thierry Debertrand,
directeur Hygiène,
Sécurité et Environnement,
Exploration & Production.
On ne transige pas avec la sécurité. Dans ce domaine,
nous essayons toujours de faire mieux. Dans le Groupe,
les règles sont strictes et communes : toute opération
doit être réalisée selon un référentiel précis de règles, de
procédures et d’audits, et le Code de conduite est le
même partout et pour tous, quel que soit le pays, pour
les collaborateurs internes comme pour les entreprises
extérieures. Il insiste notamment sur la responsabilité des
collaborateurs : chacun doit veiller à ce que toute activité
dépendant de lui soit exercée en conformité avec les
règles de sécurité en vigueur chez Total. Pourtant, malgré toutes les précautions, des accidents viennent parfois douloureusement rappeler que nos métiers ne sont
pas sans risque. Chacun d’entre eux amène les industriels à se remettre en question et à s’interroger sur ce
qu’ils peuvent mettre en œuvre pour que cela ne se
reproduise pas. Ça a été le cas en 2010 : à la suite d’une
série d’incidents graves en France, Total a lancé une mission d’inspection générale de la sécurité sur 13 sites
industriels dans l’Hexagone, représentatifs de toutes
les activités. Objectif : comprendre pourquoi des situations à haut potentiel de risques surviennent encore et
pourquoi un écart significatif peut subsister entre les
pratiques et le niveau d’exigence de sécurité. Une
dizaine d’experts internes, représentant toutes les
activités du Groupe, ont ainsi passé une semaine sur
chaque site. Méthodes d’analyse des risques, conduite
des opérations, pratiques de maintenance et d’inspection, sécurité des entreprises extérieures, gestion des
compétences, efficacité des contrôles et organisation,
tout a été passé en revue. Une vraie radiographie des
procédures et de leur niveau d’exigence. Cette inspection a mis en évidence des enjeux liés à la routine, aux
comportements et aux organisations. Principaux enseignements : même si toutes les procédures doivent être
appliquées à la lettre, il ne faut jamais perdre de vue
les règles de base, veiller à ce qu’elles soient comprises
par tous, et pour ce faire, les établir en concertation
avec ceux qui, sur le terrain, sont chargés de les appliquer. Il faut, aussi, être plus rigoureux sur leur mise en
œuvre. L’encadrement a, à ce sujet, un rôle important
à jouer, tant dans la gestion des écarts constatés que
dans la diffusion des bonnes pratiques.
DE NOUVEAUX OUTILS
Pour mettre les priorités en évidence, Total a élaboré,
au printemps, 12 règles d’or communes à l’ensemble
du Groupe, puis à l’automne, une nouvelle charte SSEQ
(Sécurité, Santé, Environnement, Qualité). Elle aussi
insiste sur l’implication et l’exemplarité de l’encadrement, la responsabilité personnelle et individuelle, la
vigilance et la rigueur. L’objectif est clair : faire progresser la culture de sécurité dans le Groupe, en faire
un vrai réflexe. C’est l’affaire de tous !
Face à cette position intransigeante, l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, opérée par BP sur le champ de
Macondo, dans le golfe du Mexique, le 20 avril 2010, a été
un triste rappel que personne n’est jamais à l’abri d’un
accident. Il a conduit le Groupe à engager une réflexion
approfondie sur ses propres normes et pratiques concernant les forages offshore. C’est dans ce but que trois
groupes de travail ont été mis en place à l’été. Objectif :
étudier les causes de l’explosion et les risques potentiels
de ses ouvrages à la lumière de cet événement.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 33
À SAVOIR
Le respect
de règles simples,
comme le port
des équipements
de protection
individuelle,
reflète l’attention
constante
qu’il convient
d’exercer
pour maintenir
la sécurité.
12 RÈGLES D’OR,
1 DISCIPLINE
ELLES S’ARTICULENT AUTOUR
DE 12 THÈMES :
1 LES SITUATIONS À RISQUES
■
2 LA CIRCULATION
■
3 LES GESTES / POSTURES / OUTILLAGES
■
4 LES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION
■
5 LES PERMIS DE TRAVAIL
■
6 LES OPÉRATIONS DE LEVAGE
■
7 LES SYSTÈMES ALIMENTÉS EN ÉNERGIE
■
8 LES ESPACES CONFINÉS
■
SYSTÈME
DE CONFINEMENT
Sorte de barrages
antipollution,
les systèmes
de confinement visent
à éviter la dispersion
d’hydrocarbures en cas
d’incident.
L’obturation du puits
Macondo 252 a été
réussie avec un bloc
d’obturation de puits
(BOP) de secours,
puis le colmatage
a finalement été
réalisé par injection
de ciment au travers
de ce même BOP.
9 LES TRAVAUX DE FOUILLE
■
10 LES TRAVAUX EN HAUTEUR
■
11 LA GESTION DU CHANGEMENT
■
12 LES OPÉRATIONS SIMULTANÉES
■
OU COACTIVITÉS
TRIR* GLOBAL
GROUPE EN 2010 :
2,6
* Total Recordable Injury Rate, ou nombre d'accidents
déclarés par million d'heures travaillées.
3 QUESTIONS à MICHEL HOURCARD, directeur Développement, Exploration & Production.
Quelles conclusions peut-on
tirer de l’accident de
Macondo qui a frappé BP ?
Nous savons maintenant
qu’il aurait pu être évité.
L’éruption, détectée
trop tardivement,
a entraîné une perte
de contrôle du puits. Toutefois,
le risque zéro n’existe pas.
Total, comme les autres,
y est exposé. La vigilance
doit être de tous les instants.
en place de trois groupes
de travail. Le premier,
constitué d’experts du forage
en offshore profond,
a notamment passé en revue
Qu’est-ce que Total
a mis en place ?
Dès l’annonce de l’accident,
nous avons cherché
à le comprendre en l’analysant,
et immédiatement vérifié
nos propres procédures.
Cette initiative a été
officialisée en juin par la mise
La vigilance
doit être de tous
les instants.
tous les équipements,
formalisé nos référentiels
techniques et développé
un programme
de renforcement
des compétences
du personnel en charge
des opérations. Le deuxième,
qui travaille sur le captage
et le confinement, est chargé
de vérifier l’intégrité
des infrastructures sousmarines et de développer
un système permettant
d’intervenir au plus vite
en cas d’accident sur un puits
en offshore profond. Le dernier
examine nos dispositifs et
notre organisation en matière
de lutte antipollution.
Et au niveau
de l’industrie
pétrolière ?
Les premiers mois,
les États-Unis ont bloqué
toute décision de forage
de nouveaux puits offshore.
Depuis, les mesures
de validation
des programmes de forage
ont été renforcées.
Ces nouvelles exigences
auront, évidemment,
des conséquences
sur les coûts et les délais
de concrétisation
des projets.
34 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION
OUVRIR LE CHAMP
DES POSSIBLES
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 35
36 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION
S’ADAPTER
POUR DURER
Évolution de la demande, renforcement des réglementations… Les mutations
conjoncturelles et structurelles de notre environnement nous conduisent
en permanence à infléchir notre stratégie et à revoir notre organisation.
Nous adapter, mais aussi faire évoluer nos produits, est un impératif
pour assurer notre pérennité.
D
’
un côté, les pays de l’OCDE*, où la demande est en
baisse régulière. Déjà, les capacités de raffinage sont
excédentaires dans toute l’Europe. Les États-Unis,
eux aussi, réduisent leurs importations d’essence.
De l’autre, des marchés émergents, où elle décolle.
Le monde change, plus vite que la plupart des
observateurs ne l’avaient prévu. La crise n’a finalement été qu’un révélateur et un accélérateur
d’une tendance qui s’installe pour durer.
Face à cette situation, Total réagit pour assurer
sa propre pérennité, et agit sur les deux pans de
cette difficile équation.
En Europe, notre Groupe a d’abord entrepris de
réduire ses capacités de raffinage, d’environ
500 000 barils par jour d’ici à la fin 2011. Nous
avons aussi engagé l’adaptation de notre pro-
PAROLE D’EXPERT
“LE RAFFINAGE
EN EUROPE,
UN SECTEUR FRAGILISÉ
par des réglementations
environnementales
de plus en plus sévères
qui ont accéléré
l’obsolescence de certains
outils de production
et un bouleversement
de sa géographie en raison
des immenses capacités
développées hors
de sa zone. Plus, en France,
un mix de consommation
d’essence biaisé en faveur
du diesel. Résultat :
une rentabilité médiocre,
aggravée par la conjoncture,
qui a entraîné une baisse
de la consommation
en Europe et
aux États-Unis.”
Elie Cohen, économiste.
Propos parus dans Politiques
Énergétiques.
duction, et donc de nos structures de raffinage,
pour répondre aux nouveaux besoins des marchés
et être conforme aux nouvelles exigences européennes : demande accrue de gazole et chute de
la demande d’essence, produits moins soufrés.
Et plus généralement, réduction de l’ empreinte
environnementale de nos activités. Nous adaptons
également notre réseau de distribution, notamment pour faire face à l’émergence des acteurs
à bas prix et au changement de comportement
d’achat des clients, qui désormais consomment
avec un critère principal : le prix. Autant de transitions délicates anticipées depuis plusieurs années
déjà, grâce à une Recherche & Développement
particulièrement efficace. Rien qu’en France,
550 ingénieurs et techniciens travaillent à mettre
au point des solutions ad hoc et des produits plus
performants.
Pour poursuivre son développement, Total va aussi
chercher la croissance là où elle se trouve, dans
les zones où la croissance économique est la plus
forte : en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique aussi.
Avec un objectif : se rapprocher des champs d’hydrocarbures, mais également des consommateurs, en
s’adaptant aux spécificités locales. Cette stratégie
dans les zones en développement passe par une
solide politique de partenariats et une grande
agilité de la part de toutes les activités du Groupe :
pétrole, gaz, mais aussi chimie et spécialités.
* Organisation pour la coopération et le développement économiques,
réunissant la plupart des pays développés.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
Yogyakarta a la réputation d’une ville de culture et d’éducation. Plus modeste et beaucoup
plus humaine que la capitale, la deuxième ville d’Indonésie séduit parce qu’on y croise
une jeunesse en marche, qui sort et qui vit, échappant au cycle perpétuel des préjugés.
MARC ROUSSEL,
PHOTOGRAPHE
> 1 800 STATIONS-SERVICE DU RÉSEAU TOTAL EN FRANCE ONT SOUTENU
LE PASTEURDON 2010 avec l’opération "Le plein solidaire". Pendant quatre jours,
1 euro a été reversé à l’Institut Pasteur sur chaque plein de carburant.
184 000 euros ont été récoltés, qui serviront à financer des programmes de recherche.
> 37
38 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION
Bostik, spécialisé
dans les adhésifs,
prévoit de démarrer
de nouvelles unités
de production
en Égypte, au Vietnam
et en Chine en 2011
(ici, l’usine chinoise
de Guangzhou) puis
en Inde en 2012.
Le vapocraqueur
de Ras Laffan
au Qatar a démarré
en mars 2010.
En Asie,
la pétrochimie
du Groupe
est présente
en Chine, en Corée
et à Singapour.
PROJETS AMBITIEUX
POUR MARCHÉS ÉMERGENTS
La demande d’hydrocarbures et de produits chimiques augmente
considérablement dans les zones en croissance. Nous nous positionnons
sur ces marchés, tout en investissant dans notre outil industriel
occidental pour l’adapter aux exigences du marché.
Notre objectif : répondre, partout, aux demandes locales.
Face à un monde qui change à grande vitesse, notre
stratégie est claire : nous adapter aux différents marchés
pour affirmer notre place parmi les leaders. Premier
impératif : être présent là où la croissance de la demande
est la plus forte. Tous les métiers sont concernés et
deux zones particulièrement dynamiques : l’Asie et le
Moyen-Orient. C’est naturellement là que nous développons nos deux plus gros projets actuels. Menés avec
des partenaires locaux et complètement intégrés, ils
nous permettent de nous rapprocher à la fois des champs
d’hydrocarbures et des consommateurs.
Le premier, au Qatar, est réalisé avec notre partenaire
Qatar Petroleum. Il consiste à produire du plastique à
partir d’éthane. Son dernier maillon, le vapocraqueur
d’ éthane de Ras Laffan, a été inauguré le 4 mai 2010.
Le second se situe à Jubail, en Arabie Saoudite. Nous y
construisons depuis 2009, en partenariat avec Saudi
Aramco, une raffinerie de taille mondiale. Elle transformera, à partir de 2013, du pétrole brut, extrait à proximité, en produits raffinés répondant aux normes les
plus strictes, destinés à approvisionner les marchés
locaux et export.
> JUBAIL
EN CHIFFRES
Une capacité de
400 000 barils
par jour.
Une production annuelle de
700 000 tonnes
de paraxylène,
140 000 tonnes
de benzène et
200 000 tonnes
de propylène de haute
pureté.
Un chantier de la taille
d’une ville :
15 000 personnes
en moyenne sur place,
jusqu’à 40 000 en pic.
DE GRANDES AMBITIONS
La présence de Total dans ces régions s’affirme aussi
à travers le développement du réseau de distribution.
La 600e station-service de la zone Asie-Pacifique a été
inaugurée en Chine courant 2010. Tout un symbole.
En Afrique, notre Groupe, qui dispose d’un réseau de
plus de 3 500 stations-service, conforte ses positions
dans le bassin méditerranéen en modernisant ses
infrastructures au Maghreb.
Parallèlement, nous avançons aussi nos pions dans la
chimie. Notre feuille de route est tracée dans ce secteur
où nous ambitionnons de réaliser, en Asie, 25 % de
notre chiffre d’affaires d’ici à 2015 : proposer des produits “clés en main”, adaptés à la demande locale, et se
différenciant par leur valeur ajoutée technologique.
C’est dans ce but que nous poursuivons nos investissements via notre joint venture avec Samsung, une
société avec laquelle nous détenons en commun à
Daesan, en Corée du Sud, une des plus grandes usines
pétrochimiques asiatiques. Une première étape de modernisation du site avait déjà permis, en 2008, d’augmenter
d’un tiers sa capacité de production initiale. En juin 2010,
une unité de production de carburant pour l’aviation a
démarré, suivie, en fin d’année, par le lancement aaa
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
UN PROJET POUR
CHAQUE BASSIN
> 39
À SAVOIR
CESSIONS ET FERMETURE
2010 DANS LA CHIMIE
Total n’engage aucun projet de fermeture ou de reconversion
sans envisager l’avenir du bassin d’emploi. La preuve par trois.
■
MAPA SPONTEX, FABRICANT
ET DISTRIBUTEUR DE PETITE
PUÉRICULTURE (TÉTINES,
BIBERONS) ET D’OUTILS
A
près la fermeture d’un vapocraqueur
et de l’unité de styrène de Carling,
en Moselle, une unité de fabrication
et d’assemblage de panneaux photovoltaïques sera construite sur le
Composite Park de Porcelette, un
parc industriel que le Groupe a par
ailleurs cofinancé. Environ 80 emplois
seront créés.
À la suite de la décision du projet
d’évolution de la raffinerie de Flandres,
une mission, Flandres 2010+, a été
organisée. Son rôle : préparer la mise
en œuvre des engagements de Total,
notamment celui de rester un acteur
économique important dans la région.
Le Groupe a participé à la concertation locale pour la revitalisation
économique du bassin dunkerquois,
en particulier de son port.
Sur le site de Feluy, en Belgique,
Total Petrochemicals a repris les
installations de Polimeri qui souhaitait y cesser ses activités de fabrication de polystyrène, préservant
par cette décision plusieurs dizaines
d’emplois.
L’usine Modco, basée
en Lorraine, entrera
en service d’ici à 2012
avec une capacité
de production de
220 000 panneaux
photovoltaïques/an.
D’ENTRETIEN MÉNAGER
(ÉPONGES, GANTS
EN CAOUTCHOUC…) A REJOINT
EN BREF
LE GROUPE AMÉRICAIN JARDEN ;
LE CReS, 40 ANS
DE RECHERCHE
DES ACTIVITÉS RÉSINES
■
Le CReS, près de Lyon,
est l’un des 22 centres
de recherche de Total
dans le monde.
Il a fêté ses 40 ans
en 2010.
Spécialisé dans
les carburants,
les lubrifiants
et le bitume,
il prépare
les technologies
et les produits
de demain, toujours
plus respectueux
de l’environnement
et moins gourmands
en énergie.
LE PROCESSUS DE CESSION
DE REVÊTEMENT (UTILISÉES
DANS LES PEINTURES)
ET PHOTORÉTICULABLES
(DANS L’OPTIQUE
OU L’ÉLECTRONIQUE)
A ÉTÉ ENGAGÉ.
2 QUESTIONS à GRAEME BURNETT, directeur Moyen-Orient et Asie, Total Petrochemicals.
Le Moyen-Orient
va devenir
le principal producteur
de la pétrochimie,
et l’Asie, son principal
marché.
Comment Total
Petrochemicals
s’adapte-t-il
à cette évolution ?
Nous souhaitons être
un acteur majeur et mondial
en pétrochimie. Pour cela,
nous misons sur une efficacité
et une sécurité maximales
de nos opérations, sur
l’innovation technologique
et sur une intégration
géographique. Au MoyenOrient, nous développons
notre production en exploitant
la proximité des matières
premières.
Nous y avons ainsi beaucoup
investi ces dernières années,
notamment via les projets
Qatofin au Qatar et Satorp
à Jubail en Arabie Saoudite.
En Asie, nous accentuons
notre présence afin de
répondre à la forte croissance
de la consommation.
C’est le sens des extensions
du complexe pétrochimique
de Daesan, en Corée du Sud,
que nous exploitons à parts
égales avec Samsung, et
du lancement en Chine
du partenariat avec China Power
Investment Corporation (CPI).
Que prévoit
ce p artenariat ?
Il prévoit la construction
d’un vaste complexe industriel
en Mongolie-Intérieure,
où nous produirons
de l’ éthylène et du propylène
et leurs dérivés à partir
de méthanol issu
de la gazéification du charbon,
présent en grande quantité
dans la région.
Ce projet s’inscrit tout à fait
dans notre stratégie :
exploiter la matière première
là où elle se trouve, produire
à proximité des lieux
de consommation et
valoriser notre savoir-faire
technologique. Nous apportons
en effet notre maîtrise
industrielle des procédés MTO
(production d’oléfines à partir
de méthanol) et OCP (procédé
de craquage d’oléfines)
testés à Feluy, en Belgique.
Nous souhaitons
être un acteur
majeur et mondial
en pétrochimie.
40 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION
Les nouvelles unités de désulfuration
de Port Arthur (États-Unis) et Leuna (Allemagne)
font partie des projets majeurs de modernisation
de notre outil de raffinage.
740 millions d’euros sont investis pour
moderniser la raffinerie de Normandie.
Elle devrait ainsi augmenter de 10 %
sa production de gazole et réduire
ses émissions de CO2 de 30 %.
PROJETS AMBITIEUX
POUR MARCHÉS ÉMERGENTS
de la construction d’un bac de stockage de butane.
Les travaux se poursuivront dans les prochains mois
avec le dégoulottage du vapocraqueur et des unités
polyoléfines et aromatiques, qui permettront d’étendre
encore les capacités de production du site.
Enfin, pour garder son avance technologique, Total a aussi
choisi, en 2010, de recentrer ses activités sur la science
des matériaux autour de trois grandes entreprises – Atotech
dans la métallisation, Hutchinson dans la transformation
de caoutchouc et Bostik dans les adhésifs – et de céder
certains actifs moins stratégiques (lire encadré p. 39).
aaa
RÉINVENTER LE RAFFINAGE
Malgré cette poussée dans les régions en croissance,
nous n’oublions pas les zones matures, où nous entendons rester un acteur majeur. Pour cela, le Groupe
accompagne la mutation industrielle de ses raffineries
occidentales. Avec deux objectifs : produire davantage
de gazole et des produits moins soufrés, tout en réduisant la capacité globale de raffinage.
En Europe, un milliard d’euros par an sera consacré à
ces projets, dont la moitié en France. “Si les raffineries
disposent d’une certaine souplesse d’adaptation à
la demande, cette flexibilité ne peut leur permettre
de répondre à un marché qui s’est fortement réorienté
au cours du temps, indique Raymond Bulle, professeur à l’IFP School. Axer la production vers des produits intermédiaires, tels que le kérosène et le gazole,
exige des investissements nouveaux et importants.”
Les raffineries de Leuna, en Allemagne, et de Port
Arthur, au Texas, ont ainsi chacune inauguré, courant
2010, une troisième unité de désulfuration . Cela leur
permet de produire des carburants conformes aux
normes environnementales en vigueur localement.
Tous les produits sont en effet commercialisés sur le
marché régional. À Port Arthur, le projet comprend
aussi, entre autres, la construction d’une unité de
conversion profonde pour la transformation de
pétrole brut en produits légers.
En France, 2010 a marqué le démarrage du premier
chantier du projet RN 2012, qui vise à transformer la raffinerie de Normandie en l’une des plateformes de raffinage les plus compétitives en Europe. Total y investit
740 millions d'euros avec un triple objectif : produire
500 000 tonnes par an de gazole supplémentaires,
réduire les excédents d’essence de 60 % et permettre
au site de consommer moins de combustibles, tout en
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 41
FOCUS
12 BORNES DE RECHARGE
POUR VOITURES ÉLECTRIQUES
Total Belgium, filiale belge de Total, a inauguré
en 2010 ses premières bornes de recharge
rapide pour voitures électriques. Une initiative
qui accompagne l’essor de véhicules “nouvelle
vague”, résolument en phase avec les nouvelles
attentes des consommateurs : des solutions
plus propres, qui préservent l’environnement.
RAS LAFFAN, UN PROJET INTÉGRÉ
Avec une capacité de 1,3 million de tonnes
d’éthylène par an, le vapocraqueur d’éthane
de Ras Laffan est le plus grand au monde. Il fait
partie d’un projet intégré, dans lequel Total est
présent de bout en bout : l’éthane brut provient
du champ de North Field (projet Dolphin). Une fois
transformé en éthylène dans le vapocraqueur
de Ras Laffan, il transite par gazoduc jusqu'à
Mesaieed, à 140 kilomètres, où il alimente l’unité
Arrivée des ballons
de cokéfaction
sur le site de Jubail.
Le schéma très convertissant de la raffinerie de Jubail
(Arabie Saoudite) lui permettra de traiter des bruts
lourds. Sa mise en service est prévue en 2013.
qui le transforme en polyéthylène linéaire basse
densité, un plastique utilisé essentiellement
pour la fabrication de films.
TOTAL SOLIDAIRE DES PME
Total, via sa structure Total Développement
émettant 30 % de CO2 en moins. Cette année, marquée
par des grèves, a aussi été celle où l’avenir de la raffinerie de Flandres, arrêtée plusieurs mois faute de débouchés, a été décidé : le site sera reconverti en un centre
d’assistance technique, une école de formation pour le
raffinage du Groupe et un dépôt logistique.
Côté distribution, enfin, Total cherche à pérenniser sa
présence dans les zones matures en s’alliant avec d’autres
compagnies. Objectif : atteindre la taille critique. C’est
dans ce but qu’une co-entreprise a été constituée avec
la société italienne Erg. Les deux groupes ont mis en
commun au sein de TotalErg la quasi-totalité de leurs
activités de raffinage et de marketing.
Pour préserver sa compétitivité, Total n’a parfois pas
d’autre choix que de se désengager. C’est le cas au
Royaume-Uni, où un processus de mise en vente de la
raffinerie de Lindsey et de la majeure partie de l’activité
de distribution pétrolière du Groupe a été entamé en
2010. Dans la péninsule Ibérique, nous avons cédé
notre participation dans la société CEPSA, qui gère trois
raffineries et 1 750 stations-service en Espagne et au
Portugal, à IPIC, un fonds d’investissement émirati.
Dans la région, le Groupe se concentrera sur le développement de nouveaux marchés, notamment dans le
domaine des Spécialités.
EN BREF
Régional (TDR), engage chaque année 6 M€
dans l’accompagnement d’une centaine de PME.
LA CHINE
REPRÉSENTERA
UN TIERS
L’aide peut prendre la forme d’un appui financier,
de la demande
mondiale de plastiques
en 2030.
au développement à l’international, ou d’appui
d’un accompagnement à l’exportation et
technologique et partage de savoir-faire.
QAPCO, DANS
LAQUELLE TOTAL
DÉTIENT 20 %,
a lancé la construction
d'une nouvelle ligne
de polyéthylène basse
densité au Qatar.
D'une capacité
de 300 kt/an,
elle devrait démarrer
en 2012.
À SAVOIR
ATOTECH, FILIALE DU GROUPE SPÉCIALISÉE
DANS LA CHIMIE DE MÉTALLISATION, A OUVERT
EN 2010 DEUX NOUVEAUX TECHNOCENTRES,
L’UN EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE, L’AUTRE EN ITALIE.
LEUR MISSION : AIDER LES ENTREPRISES LOCALES
À METTRE AU POINT PRODUITS ET PROCÉDÉS
INNOVANTS ET “VERTS”. CHAQUE ANNÉE,
DEUX CENTRES SUPPLÉMENTAIRES DEVRAIENT
ÊTRE CONSTRUITS DANS LE MONDE.
42 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION
Les lubrifiants
Fuel Economy Total
et Elf permettent
une réduction
d'au moins 2,5 %
de consommation
de carburant.
Les grades de polyéthylène Lumicene labellisés
Total Ecosolutions permettent de réduire
le poids des films d’emballage de l’ordre
de 20 %, ce qui constitue une importante
économie de matière par rapport à
l’utilisation de polyéthylènes conventionnels.
RÉPONDRE
AUX (R)ÉVOLUTIONS
Dans un monde en pleine mutation, nous avons à cœur de répondre
aux nouvelles exigences environnementales et sociétales.
C’est dans cet esprit que nous développons par exemple
l’écoperformance avec notre gamme de produits
Total Ecosolutions, ou encore que nous souhaitons permettre
l’accès à l’énergie pour les plus défavorisés.
Les mots surlignés en noir
renvoient aux définitions
du lexique.
Dis-moi quels sont tes besoins… Face aux nouvelles
exigences du marché et de notre société, et notamment pour mieux prendre en compte l’environnement,
nous avons lancé en 2009 Total Ecosolutions. Ce signe
d’éco-efficience signale nos produits et services plus
performants que l’offre standard du marché en termes
d'efficacité énergétique et/ou d'impact environnemental.
En les choisissant, nos clients réduisent leur empreinte
environnementale, soit par une économie de ressources
et de matières premières, soit par la réduction d’autres
impacts environnementaux. Le label Total Ecosolutions
est attribué au terme d’un processus rigoureux, dans
le respect des normes internationales ISO 14020 et
14021, qui encadrent les déclarations environnementales. Un cabinet externe indépendant a d’ailleurs examiné le référentiel "Total Ecosolutions" et a constaté
son caractère approprié et sa conformité aux principes
de ces normes. Le processus de labellisation de la
plupart des produits et services concernés a aussi fait
l’objet d’une vérification externe.
TOTAL ECOSOLUTIONS : LES COULISSES
En deux ans, une vingtaine de produits et services du
Groupe ont reçu le label. Y figurent notamment six produits et services de la branche Raffinage & Marketing et
douze du secteur Chimie (Pétrochimie et Chimie de spécialités). Au nombre des services labellisés, on retrouve
aussi l’Automated Meter Reading (AMR). La mise en
place par Total Gas & Power UK de ce compteur "intelligent" permet de mesurer de manière automatique
la consommation énergétique des clients. Le service
consiste à leur donner accès à une plateforme internet
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
LUMICENE ® :
LE PLASTIQUE,
C’EST FANTASTIQUE
FOCUS
DE L’ÉNERGIE POUR TOUS
Dans le monde, 4 milliards
de personnes vivent avec moins
de 10 dollars par jour. Parmi elles,
PAROLE D’EXPERT
Q
ue faire quand on dispose d’une
gamme de polyoléfines métallocènes – un des principaux éléments
de base de la plupart des plastiques usuels – aux performances
supérieures à celles des produits
standard ?
Les valoriser en les regroupant sous
une bannière unique. C’est ce qui a
été fait en 2009, avec la création
de la gamme Lumicene®, qui rassemble des produits apportant des
améliorations dans de nombreux
domaines : esthétique, transparence,
perméabilité aux gaz, résistance à
l’impact, propriétés mécaniques et
compatibilité alimentaire.
Parmi les utilisations possibles de
ces matériaux plastiques : bouchons,
films, flacons, fibres, emballages
rigides, mais aussi gazons artificiels
ayant obtenu en 2010 le label de
qualité défini par la FIFA. Lumicene
compte, depuis octobre 2010, une
nouvelle gamme de copolymères ,
Lumicene Random. Destinée à l’industrie du moulage par injection, elle
permet aux producteurs d’emballages
alimentaires rigides, de bouchons et
capsules, de matériel médical et d’articles ménagers, de réduire l’épaisseur des plastiques de 8 %.
Conséquences : moins d’achat de
matière, des économies d’énergie
et une diminution de l’empreinte
carbone des produits. Tout bon pour
l’environnement !
fournissant un outil de reporting pour une gestion
plus fine de leur consommation.
Dans les années qui viennent, l’éventail des produits et
services labellisés continuera de s’enrichir. Ainsi, début
2011, treize autres produits et service étaient en phase
finale de labellisation. D’ores et déjà, l’utilisation de
l’ensemble de la gamme Total Ecosolutions permet
d’éviter, chaque année, l’émission de 578 000 tonnes
équivalent CO 2, soit l’équivalent des émissions
annuelles de 57 800 citoyens de l’Union européenne.
"Loin d’être une contrainte, ce label est pour nous un
nouveau levier de développement de nos activités,
car cela répond à une forte demande du marché",
a résumé Carl Van Camp, directeur Polyoléfines de
Total Petrochemicals et membre du comité de labellisation Total Ecosolutions pour la Chimie.
> 43
la cible potentielle du programme
pilote que nous avons lancé
“ÊTRE PLUS
ORIGINAUX QUE
NOS CONCURRENTS
pour permettre aux populations
Il y a trois axes
sur lesquels nous
devons absolument
être innovants :
le développement
durable, l’efficacité
et la différenciation
client. Ce dernier point
est essentiel car il est
nécessaire de répondre
aux demandes
de nos clients de façon
plus originale que
nos concurrents. Pour
anticiper leurs besoins
à venir, il est de plus
en plus usuel
de réfléchir avec eux
à l’établissement de
leurs cahiers
des charges.
Nous menons ce type
de démarche avec PSA,
Renault, ainsi qu’avec
d’autres constructeurs,
notamment dans
le domaine
des lubrifiants."
de formes modernes et fiables
Hélène Bérard,
directrice
du Développement de
l’innovation à la direction
des Spécialités,
Raffinage & Marketing.
ou non le projet à grande échelle.
PREMIÈRE MONDIALE
défavorisées de bénéficier
d’énergie. Quatre volets distincts
composent le projet : la précarité
énergétique en pays OCDE
(accès mobilité et chauffage) ;
les biocarburants en filière
courte, la valorisation des gaz
associés produits sur les sites
Total et le solaire photovoltaïque.
C’est ce dernier axe qui a connu
l’avancée la plus importante :
depuis janvier 2011, une phase
test a été initiée au Cameroun,
au Kenya et en Indonésie.
Elle devrait permettre l’accès
à l’éclairage et au chargement
de petits appareils électriques
pour des populations n’ayant pas
accès à l’énergie. En fin d’année,
la décision sera prise de déployer
Les autres volets ne sont pas
en reste. Au Mali et au Sénégal
est actuellement testé
le jatropha , une huile végétale
pouvant remplacer les carburants
pour des usages locaux.
“UNE RÉSINE
POLYÉTHYLÈNE
HAUTE DENSITÉ
RÉVOLUTIONNAIRE
Sur le terrain des gaz associés,
a été lancée en octobre
2010. Elle permet
de produire par heure
60 000 bouteilles
de lait d’un poids
inférieur de 20 %
à celui des bouteilles
existantes.
Une capacité
de production
six fois supérieure
aux dispositifs
classiques."
au Nigeria, au Yémen, au Congo
nous sommes actuellement en
phase d’étude sur des projets
et en Ouganda. À mi-chemin
entre le business et le sociétal,
l’accès à l’énergie est à la fois
un laboratoire d’innovation
et le moyen de contribuer
à l’intégration du Groupe
dans de nombreux pays
hors OCDE où il est présent.
44 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR
ON N'ARRÊTE PAS LES
NOUVELLES ÉNERGIES
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 45
46 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR
ET DEMAIN ?
Société d’énergies avisée, Total prépare l'avenir en adaptant son offre
de produits aux nouvelles exigences des pays producteurs et de ses clients.
Au programme : diversification énergétique, recherche de substituts au pétrole
pour la chimie et les carburants, efficacité énergétique. Des sujets pour lesquels
la Recherche & Développement est un facteur déterminant.
PAROLE D’EXPERT
“POUSSER
LES SOURCES VERTES
Le pétrole est moins rare
qu’on le croit, mais plus
convoité, plus difficile
d’accès et son prix
grimpera. Pour le dire
autrement, les États
et les grands acteurs
de l’énergie – qui ont
pour mission d’assurer
la sécurité
de l’approvisionnement,
le continuum pétrolier
et gazier, d’investir
en conséquence et là
où il faut – se doivent
de pousser les sources
vertes qui contribueront
un jour lointain aux grands
équilibres. "
Henry Lauret,
journaliste économique
et politique, éditorialiste
au Nouvel Économiste.
Propos parus dans Politiques
Énergétiques.
V
oir loin. Tel est notre credo pour répondre aux nouveaux défis d’un monde en mutation : raréfaction et
augmentation des coûts d’exploitation du pétrole,
demande croissante d’énergie, protection de l’environnement. Dans cette logique, en 2010 nous avons
renforcé nos activités suivant deux axes majeurs :
le développement de nouvelles énergies dans le
cadre d’une diversification de notre offre énergétique et la mise au point de substituts au pétrole.
LE SOLAIRE AU BEAU FIXE
Sur le terrain des énergies renouvelables , le solaire
a été particulièrement à l’honneur. Durant l’année,
nous avons élargi nos compétences dans cette
filière via deux principaux projets. Nous avons tout
d'abord été choisis par les autorités des Émirats
arabes unis, à Abou Dabi, pour participer à la réalisation de la future centrale solaire à concentration
de Shams, une installation appelée à devenir l'une
des plus grandes de ce type. Puis, aux États-Unis,
nous sommes entrés dans le capital de la start-up
AE Polysilicon (AEP). Cette prise de participation
nous associe à la réalisation d’une usine de production de polysilicium solaire sous forme de granulés.
Une technologie innovante et compétitive.
Dans le domaine des biotechnologies , le projet
emblématique de l'année est l’accord signé avec
Amyris, qui se traduit déjà par la mise en place
d’une équipe de R&D commune. Cette start-up,
spécialiste de la transformation de la biomasse
en molécules pour fabriquer des biocarburants et
de la chimie verte, ouvre de nouvelles voies de
production particulièrement prometteuses.
Sur nombre de nos projets, le partenariat avec
des entreprises développant des technologies
innovantes a démontré sa pertinence. En s’engageant aux côtés de start-up défrichant les solutions
les plus audacieuses, Total participe aux risques
et aux investissements. En contrepartie, nous
enrichissons notre portefeuille de compétences
et partageons la propriété industrielle et le produit
de la recherche. Une stratégie “gagnant-gagnant"
pour l’ensemble des parties et annonciatrice de
belles avancées technologiques.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
Tout près du fameux cimetière où repose Eva Perón, les jeunes Porteños ont pris l’habitude
de célébrer chaque dimanche soir. Comme une ode moderne et reconnaissante à la semaine
qui commence, à la vie qui renouvelle promesses et espoirs. Buenos Aires est énergie.
MARC ROUSSEL,
PHOTOGRAPHE
> LE PARTENARIAT CONCLU AVEC LA START-UP AMÉRICAINE AMYRIS constitue une avancée majeure
pour notre Groupe dans le domaine de la biomasse. Ensemble, nos équipes de R&D contribueront
à accélérer le développement des voies biotechnologiques pour produire des molécules d’intérêt
pour le Groupe. Total, en construisant ainsi son savoir-faire, s’assure un avantage compétitif dans
la production de carburants et de produits chimiques à partir de matières premières renouvelables.
> 47
48 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR
Dans le domaine de l’énergie solaire
photovoltaïque, Total prend appui
sur des compétences existantes,
sur des efforts massifs en matière
de recherche et développement, et
sur la mise en œuvre de partenariats.
SOUS LE SOLEIL
TOTALEMENT
L’énergie solaire a été l’une de nos vedettes de l’année 2010.
Avec deux grands projets phare à Abou Dabi et aux États-Unis,
nous avons donné encore plus de rayonnement à cette filière
innovante et respectueuse de l’environnement.
“Al Shams”. Le soleil, en arabe. Et le symbole éclatant
de la stratégie 2010 de Total en matière d’énergies
nouvelles. Car si le nucléaire demeure un axe de développement à long terme, notamment via un partenariat aux côtés d’EDF dans le projet d’EPR™ de Penly,
l’énergie solaire continue d’être sous les feux des projecteurs. Plus encore, elle s’est enrichie cette année de
deux réalisations prometteuses.
En péninsule Arabique tout d’abord. En mai 2010, au
terme de deux ans de mobilisation de nos équipes,
nous avons été retenus par les autorités d’Abou Dabi
(Émirats arabes unis) pour construire et exploiter, aux
côtés de nos partenaires Masdar et Abengoa Solar, ce
qui sera l'une des plus grandes centrales solaires à
concentration du monde, une technologie émergente
à fort potentiel.
EN BREF
EN AVRIL 2010,
LE GROUPE ADHÈRE
AU GIE “Enjeu Énergie
Positive”, qui rassemble
les entreprises concernées
par les problématiques
du bâtiment de demain,
et dont l’objectif
est de définir et de mettre
en place des mesures pour
diminuer la consommation
énergétique.
Total en pilotera le groupe
de travail sur l’intégration
de l’énergie solaire
photovoltaïque aux
immeubles de bureau.
En construction depuis juillet 2010, la centrale, baptisée Shams, aura à terme une capacité de 109 MW
et devrait, dès 2012, alimenter en électricité environ
30 000 foyers.
UNE INSTALLATION PHARAONIQUE
Pas moins de 250 000 miroirs, répartis sur 250 hectares
de désert, chaufferont un fluide qui servira à générer de
la vapeur et à produire de l’électricité, après passage par
une turbine. La centrale pourra également fonctionner
au gaz. Véritable projet phare, Shams permettra au
Groupe d’acquérir de nouvelles compétences et d’élargir son portefeuille dans le solaire. Il nous permettra
aussi d’accompagner la volonté de diversification énergétique de l’Émirat, lequel ambitionne de produire, d’ici à
2020, 7 % de son électricité grâce aux renouvelables.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 49
ABOU DABI :
LES SECRETS
D’UN SUCCÈS
Février 2008. L’Émirat d’Abou Dabi publie
son appel d’offres pour la réalisation de Shams.
D
’
emblée, nous décidons d’y répondre.
Et pour donner plus de poids à notre
proposition, nous nous associons à
Abengoa Solar, une entreprise espagnole forte d’une expérience dans le
solaire à concentration. Ensemble,
nous avons toutes les cartes en main :
Abengoa Solar apporte son savoirfaire dans la construction de centrales
à tour et de centrales à récepteurs
cylindro-paraboliques. De notre côté,
nous travaillons à la modélisation de la
future centrale et à la définition des
spécifications techniques. "Au-delà de
notre expertise grands projets, nous
avons eu la possibilité de mobiliser les
compétences internes : par exemple,
les problématiques de réseau thermique soulevées par ce projet sont
similaires à celles rencontrées dans la
pétrochimie ou le raffinage", souligne
Hervé Gasq de la direction Technique
Gaz & Énergies nouvelles. Et l’association de nos deux entreprises fait
mouche : notre consortium, opposé à
trois autres regroupements dans le
cadre de l'appel d'offres, est finalement
retenu pour réaliser le projet.
Salarié d’AE Polysilicon.
Améliorant le bilan énergétique
de la production et limitant
sensiblement les émissions de gaz
à effet de serre, le procédé
de production de silicium solaire d’AEP
est des plus compétitifs.
Du côté des États-Unis cette fois, notre Groupe est
entré dans le capital d'AE Polysilicon (AEP) à hauteur
de 25,4 %. Cette start-up américaine, spécialisée
dans la purification du silicium, produit du polysilicium
sous forme de granulés. Le système utilisé, très innovant, est un des plus compétitifs car beaucoup moins
énergivore que les procédés classiques. La première
unité industrielle, dont le démarrage a débuté en
septembre 2010, produira à pleine capacité plus de
1 800 tonnes par an. Un véritable atout maître pour
Total, sachant que le silicium purifié est indispensable à la fabrication des cellules composant les panneaux solaires et qu’il est produit par un nombre
limité d’acteurs dans le monde. Et l’occasion de se
faire une place dans l’amont de la chaîne photovoltaïque et d’en devenir un acteur intégré.
Centrale solaire à concentration
de 109 MW, Shams couvrira
les besoins en électricité
de plus de 30 000 foyers.
NOVEMBRE 2010
DEPUIS JANVIER 2011,
LE CENTRE SCIENTIFIQUE
ET TECHNIQUE JEAN FÉGER
(CSTJF) DE PAU (FRANCE)
produit de "l’électricité solaire" grâce
aux 2 400 m2 de panneaux solaires
qui y sont installés. La capacité
de production est de 230 MWh par an.
Le CSTJF est l’un des cinq sites
du Groupe qui expérimenteront
et avaliseront l’utilisation d’énergie
solaire. Autre mise en service :
l’usine de Lacq, au premier
trimestre 2011.
ANNONCE DE LA CONSTRUCTION
D’UNE USINE DE FABRICATION
ET D’ASSEMBLAGE
DE PANNEAUX SOLAIRES,
à Porcelette, en Moselle (France).
Elle démarrera son activité fin 2011,
pour une production annuelle
de 50 MWc, soit environ
220 000 panneaux solaires.
50 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR
L’unité
de démonstration
MTO (Methanol
to Olefins) du site
pétrochimique
de Feluy,
en Belgique.
Cette technologie
contribue
à diversifier
les sources
d’approvisionnement
de la pétrochimie.
L’accord avec la société CPI,
signé en présence
des présidents chinois
et français, ouvre la voie
à une application industrielle
du procédé MTO développée
par Total Petrochemicals.
TROUVER DES
SUBSTITUTS AU PÉTROLE
Jour après jour, nos équipes imaginent et conçoivent
des procédés susceptibles de remplacer le pétrole.
Biomasse et autres matières premières sont ainsi
communément transformées. Objectif affiché :
fabriquer de nouvelles générations de plastiques,
mais aussi de carburants.
EN BREF
C’EST SUR LE SITE
PÉTROCHIMIQUE
DE FELUY, en Belgique,
que la technologie MTO/
OCP a été testée à grande
échelle. Ce site dispose
en effet d’une unité pilote
inaugurée à l’automne
2008 et qui travaille
en phase préindustrielle.
45 millions d’euros
y ont été investis.
Et s’il était possible, un jour, de fabriquer du pétrole ?
Sans aller si loin, trouver des substituts à cette ressource
est, chez Total, plus qu’une volonté affichée. C’est une
affaire sérieuse ; preuve en sont les projets annoncés
en 2010.
En Chine, tout d’abord, à l’aide de la technologie MTO/OCP,
un procédé qui permet de produire du plastique à partir du méthanol , en recourant à des matières premières
issues du charbon, du gaz naturel ou de la biomasse.
En novembre 2010, notre Groupe a ainsi signalé son
intention d’étudier, avec la China Power Investment
Corporation (CPI), la construction d’une usine en
Mongolie-Intérieure. Elle devrait produire, à partir de 2015,
1 million de tonnes de polymères par an, des molécules
utilisées dans les matériaux plastiques. L’accord signé
avec la CPI, d’un montant de 2 à 3 milliards d’euros, s’appuie
sur un partenariat efficace : l’entreprise chinoise mettra
dans la corbeille son accès à d’importantes réserves de
charbon. De notre côté, nous apporterons notre expertise dans les technologies de production d’oléfines à
partir de méthanol.
QUAND LA BETTERAVE
PRODUIT DU PLASTIQUE
Le projet chinois sera la première application commerciale du MTO/OCP. Cette technologie a déjà été éprouvée par Total, à grande échelle, sur le site de Feluy, en
Belgique. En juillet 2010, notre Groupe a même confirmé
pouvoir produire du polypropylène de qualité commerciale,
en utilisant du propylène obtenu à partir de méthanol.
“Le succès du projet de Feluy met à la disposition de
Total Petrochemicals une technologie MTO/OCPl
exploitable et un leadership en la matière, a commenté
François Cornélis, vice-président du Comité exécutif de
Total et directeur général Chimie. Nous allons lancer
des projets MTO/OCP avec des partenaires dans aaa
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
ARE YOU “X TO Y”?
L
es biotechnologies sont une des
voies possibles pour produire des
carburants et des plastiques sans
pétrole. Avec cette technique, la
chaîne des molécules est transformée sans être cassée, grâce à l’action de micro-organismes vivants.
UNE DEUXIÈME
MÉTHODE EXISTE
Cette fois, elle consiste à séparer les
éléments pour ensuite les recomposer : le “X to Y”. Concrètement, des
matières premières variées (biomasse,
charbon ou gaz) baptisées X, sont
transformées en produits finis, eux
aussi très diversifiés : les Y (on réalise donc du BtL - Biomass to Liquids,
du CtL - Coal to Liquids ou encore
du GtL - Gas to Liquids).
COMMENT ?
Grâce à une étape de gazéification
qui produit du gaz de synthèse,
lequel est ensuite transformé par
synthèse chimique, ce qui permet
d’obtenir du méthanol, du diesel ou
du DME. Ce dernier est un gaz synthétisé à partir de gaz naturel,
biomasse ou charbon. Facilement
transportable sous forme liquide, le
DME, outre ses qualités environnementales exceptionnelles, présente
aussi un potentiel intéressant en tant
que combustible pour les usages
domestiques et industriels, comme
charge pétrochimique alternative
au naphta dans la production d’oléfines ou encore comme carburant
se substituant au diesel. Le Groupe
participe à différents projets pilote
pour sa production, notamment pour
la production de bio-DME à partir
de liqueur noire (produit résiduel
de la fabrication de pâte à papier).
La conversion de matières
est riche de promesses,
pour produire des carburants
comme de la chimie verte.
> 51
FOCUS
PAROLE D’EXPERT
“AMYRIS :
TOTAL EST
UN ACTEUR
SÉRIEUX DANS
LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES.
“ÉVALUER
LES NOUVELLES
TECHNOLOGIES.
Chez Total Petrochemicals,
nous travaillons
au développement
des technologies
pour la pétrochimie
selon deux axes.
Le premier est l’évaluation
des technologies des tiers
qui sont nouvelles
pour nous, comme le MTO,
par exemple. Cela nous
a conduit récemment
à nous intéresser
à de petites entreprises
émergentes,
souhaitant développer
et commercialiser
leurs inventions,
qui ont le plus souvent
trait au développement
de molécules à partir
de carbone renouvelable.
Le deuxième axe
est le développement
de nouvelles technologies
en interne, via
nos programmes de R&D.
Cette démarche a abouti
par exemple à l’OCP ou
encore à la déshydratation
des alcools.”
Walter Vermeiren,
responsable du Développement
des nouvelles technologies
chez Total Petrochemicals.
Total est un acteur sérieux
dans les énergies
renouvelables.
Elles sont hautement
stratégiques pour
le Groupe, ce qui
n’est pas le cas
dans la plupart
des entreprises
du secteur. Tout le monde
chez Total accorde une
très grande importance
à la stratégie et
à l’engagement.
Quand le Groupe
a décidé de se lancer
dans la biomasse,
il ne s’est pas contenté
de réaffecter du
CHINE : ENVIRONNEMENT ET MTO
personnel. Il a embauché
Les très bons rendements obtenus dans l’unité de démonstration de Feluy dans le domaine du méthanol
ont emporté l’adhésion de nos partenaires chinois pour le projet MTO/OCP en Mongolie-Intérieure. Par ailleurs,
China Power Investment Corporation (CPI) nous avait fait part de son souhait d’apporter une attention
toute particulière aux enjeux environnementaux du projet : consommation minimale d’eau dans une région
contrainte en ressources, et étude de solutions en matière de captage-stockage de CO2. Face à cette
demande, nous avions une réalisation de poids pour témoigner de notre savoir-faire : le pilote de Lacq, dans
le Sud-Ouest de la France. Grâce au retour d’expérience de ce site, quasiment le seul au monde à intégrer
la chaîne complète du captage-stockage de CO2 ( CSC ), l’usine chinoise pourrait profiter de solutions éprouvées
et performantes pour être la plus “CO2 ready” possible. Le pilote de Lacq n’est pas notre seul projet dans
le domaine du CSC puisque nous étudions notamment un autre procédé au travers de notre partenariat
avec l’IFP Énergies Nouvelles : la boucle chimique ou CLC, (voir page 53 l’encadré sur le charbon).
grands spécialistes
des professionnels
de cette technologie.
C’est une initiative unique
en son genre, et qui
montre son efficacité.“
John Melo,
président-directeur
général d’Amyris Inc.
depuis 2007.
52 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR
Amyris fait partie des leaders
de la biologie synthétique.
Notre partenaire possède
et met au point des outils
permettant de modifier
le génome des microorganismes, ce qui lui permet
notamment de développer
et d’optimiser des levures
afin de produire du biodiesel
ou des produits chimiques
à partir de sucre de canne.
TROUVER DES
SUBSTITUTS AU PÉTROLE
les pays riches en charbon ou en gaz qui cherchent
à développer leur industrie pétrochimique à partir de
leurs propres matières premières".
Autre technologie à avoir connu des avancées significatives en 2010 : le PLA ( acide polylactique ). L’inauguration
en avril de l’unité de démonstration d’Escanaffles, en
Belgique, va en effet permettre de valider ce procédé de
production de bioplastiques à partir de sucre de betterave*. Le PLA a pour atouts : une origine végétale et
renouvelable de la matière première, une multiplicité de
scénarii pour la gestion de fin de vie des produits et un
faible impact environnemental par rapport à d'autres
polymères. Il dispose aussi de propriétés intrinsèques
comme sa haute rigidité ou sa perméabilité à l'eau.
C’est l’entreprise Futerro, le joint venture créé en 2007
à 50/50 par Total Petrochemicals et Galactic, qui porte
ce projet novateur. Il devrait déboucher sur une première
production commercialisable en 2011.
aaa
1 à 2%
C’EST LA PART DE
MARCHÉ ESTIMÉE
des bioplastiques
d’ici à 2020.
* D'autres ressources renouvelables
telle que la biomasse non-alimentaire
sont envisagées dans le futur.
AMYRIS : JE ROULE AU SUCRE, ET VOUS ?
Dans cette course aux substituts au pétrole, tant pour
produire des biocarburants que des produits chimiques,
nous avons connu en 2010 une autre avancée majeure :
le 23 juin, nous sommes entrés, à hauteur de 22,01 %,
au capital de la société Amyris. Cette start-up de la Silicon
Valley, "une des plus prometteuses du secteur émergent
des biotechnologies blanches", selon Philippe Boisseau,
directeur général Gaz & Énergies nouvelles de Total,
dispose d’une plateforme industrielle unique au monde
pour créer et optimiser des micro-organismes (levures,
algues, bactéries) capables de transformer des sucres
en carburants et en produits chimiques. Amyris possède des laboratoires de recherche et une unité pilote
en Californie ainsi qu’un site de démonstration et une
unité pilote au Brésil. La production, aujourd’hui en
phase d’industrialisation, a démarré en 2011.
Ce partenariat entre Total et Amyris est assez unique,
puisqu’il associe un très grand industriel, avec ses
savoir-faire en matière de gestion de projets et de programmes de recherche, de développement de produits
et de commercialisation, et une start-up qui apporte
toute son innovation et son savoir-faire en matière
technologique. Notre objectif est d’ajouter à nos productions traditionnelles des productions issues de la
biomasse : biolubrifiants, biojetfuel, biodiesel et des
molécules d’intérêt pour la chimie.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 53
FOCUS
LE CHARBON A DE L’AVENIR
Amyris dispose
de deux centres
de recherche
et développement
situés en Californie
(États-Unis) et près
de São Paulo (Brésil).
Non, le charbon n’est pas "has
du CSC. Son principe ? Capté
been". Matière première abondante
par oxycombustion dans
(plus de 1000 milliards de tonnes
les fumées rejetées par l’usine
de réserves), facile à stocker
de traitement de gaz de Lacq,
et moins coûteuse à produire
le C02 est transporté par gazoduc
que le pétrole, elle est à l’origine
jusqu’au site de stockage
de 40 % de l’électricité générée
géologique de Rousse,
au plan mondial. En 2030,
à 27 kilomètres. Là, il est injecté
elle restera incontournable
et stocké dans un ancien
avec environ 23 % du bouquet
gisement de gaz, à 4 500 mètres
énergétique.
de profondeur. Autre procédé pour
Reste que ses impacts sur
le captage du C02 : la combustion
l’environnement sont importants.
en boucle chimique ou CLC
Lors de sa combustion, le charbon
(Chemical Looping Combustion).
émet plus de CO2 que les autres
Cette technologie est une
énergies fossiles pour une
alternative à l’oxycombustion
quantité d’énergie donnée.
qui utilise de l’oxygène pur
L’avenir du charbon est donc lié
en remplacement de l’air afin
à notre capacité à en maîtriser
de produire un flux de C02
les effets négatifs. Une première
concentré. La CLC s’appuie
solution est l’augmentation
sur un procédé innovant :
de l’efficacité énergétique
l’utilisation d’oxydes métalliques
des centrales. Une autre, en bout
pour fournir l’oxygène.
de processus, est le captage
Total travaille en partenariat
et le stockage du C02 émis.
avec l'IFP Énergies nouvelles
La recherche de Total concentre
sur son développement avec
ses efforts sur cette deuxième
diverses sources d'énergie
voie. À Lacq, le Groupe a investi
comme le charbon ou le fioul
près de 60 millions d’euros dans
lourd. Un pilote devant démontrer
un projet d’unité pilote de captage
son application à échelle
et de stockage du C02 (CSC).
industrielle est à l’étude.
Inaugurée le 11 janvier 2010,
UN AUTRE PROCÉDÉ
cette installation va
expérimenter, jusqu’à
la fin 2011, toute la chaîne
fait également l’objet
de recherches de la part
de Total, en raison de son fort
PAROLE D’EXPERT
potentiel de développement :
PLUSIEURS PROJETS DE BIOMASSE NON-ALIMENTAIRE
le CTL (Coal to Liquids).
“La recherche sur l’utilisation
de la biomasse non-alimentaire,
c’est-à-dire qui n’a pas vocation
à servir à l’alimentation, nous conduit
à participer à différents projets.
Parmi eux BioTfueL, qui vise
à mettre au point une technologie
de transformation de biomasse
en biodiesel, et Futurol, un projet
de développement de production
d’ éthanol lignocellulosique par voie
biologique.
Parallèlement, nous recensons
les zones où il est possible
de faire pousser cette biomasse.
Avec une priorité : ne pas empiéter
sur les terres pouvant servir
à nourrir la planète.”
Jean-Michel Brusson,
délégué Recherche chargé
des thématiques de la biomasse
et des biotechnologies
à la direction Scientifique.
Technique "X to Y", elle permet
de produire des hydrocarbures
liquides à partir d’un gaz
de synthèse, obtenu
en gazéifiant du charbon.
Selon les prévisions actuelles,
la production de CtL pourrait
atteindre les 2 à 2,5 millions
de barils par jour en 2030.
54 < ANNEXES
MAIS
ENCORE…
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 55
56 < UNE ORGANISATION INTÉGRÉE
1, 2, 3
TOTAL
AMONT
EXPLORATION ET PRODUCTION DE PÉTROLE ET DE GAZ
■ Production de près de 2,4 millions de barils équivalent pétrole
par jour répartis ainsi :
■
Nous avons fait le choix d’un modèle
intégré. Nous sommes ainsi présents
sur l’ensemble de la chaîne pétrolière
et gazière : l’exploration et la production,
le raffinage et la distribution, la pétrochimie.
Cela se reflète dans notre organisation
en trois secteurs : Amont, Aval, Chimie.
Notre modèle d’entreprise est le garant
de notre solidité, c’est lui qui nous confère
la souplesse et l’adaptabilité nécessaires
à la poursuite de notre développement.
■
56 % liquides
44 % gaz naturel
Offshore
Réserves prouvées
10 695 millions de barils
équivalent pétrole*
■
Plus de 12 ans de durée
de vie au rythme actuel
de production
■
AMONT
Ce secteur rassemble l’exploration, le développement
et la production d’hydrocarbures (pétrole, gaz
et gaz naturel liquéfié), ainsi que les énergies
nouvelles. L’Amont est organisé autour
des directions Exploration & Production
et Gaz & Énergies nouvelles.
AVAL
Ce secteur couvre le raffinage, le marketing
de produits pétroliers (carburants, combustibles
et spécialités), la vente (trading) ainsi que
le transport maritime (shipping) de ces produits.
Il est organisé autour des directions
Raffinage & Marketing et Trading & Shipping.
CHIMIE
Ce secteur regroupe la Chimie de base (pétrochimie
et fertilisants) et la Chimie de spécialités
(applications du caoutchouc, résines, adhésifs
et métallisation) dont les produits sont destinés
à l’industrie ou à la grande consommation.
Usine de liquéfaction
Gaz naturel liquéfié
Des participations
ou capacités réservées
dans 9 usines
de liquéfaction
et dans 5 terminaux
de regazéification
existants
■
12,3 millions de tonnes
de GNL commercialisées
en 2010
■
Solaire
Capacité de production
annuelle de :
■
170 MWc pour Tenesol
■
155 MWc pour Photovoltech
Biomasse
et biotechnologies
Prise de participation
d'environ 22 % dans
la start-up américaine Amyris
■
Premières productions jet
et lubrifiants en 2016
■
* Réserves établies selon les règles de la SEC (Brent à 79,02 $/b).
Onshore
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 57
AVAL
Retrouvez cette illustration
enrichie sur le mini-site
du rapport annuel.
RAFFINAGE
■
■
Participations dans 24 raffineries (dont 10 opérées directement)
1,9 million de barils par jour produits par les raffineries
du Groupe :
■
■
■
■
■
18 %
9%
41%
12 %
20 %
Essences
CHIMIE
Carburants pour l’aviation
CHIFFRE D’AFFAIRES
■ Chimie de base : 10,7 milliards d’euros
■ Chimie de spécialités : 6,8 milliards d’euros
Gazole et combustibles
Fiouls lourds
Autres produits
Transport maritime
Raffinerie
Chimie de base
119 millions de tonnes
de produits pétroliers
■
■
2 900 affrètements
Flotte à temps
constituée de 47 navires
dont la moyenne d’âge
est d’environ 4 ans
■
Tanker
Pétrochimie
■
Total Petrochemicals : 18 sites industriels dans 9 pays
Fertilisants
Dépôt de carburant
■
GPN/Rosier : 5 sites en France, Belgique et Pays-Bas
Trading
■
8 bureaux
Près de 5 millions
de barils par jour
de pétrole et produits
raffinés négociés
■
Chimie de spécialités
Transport par la route
Plus de 590 millions
de km parcourus
■
Distribution
■
17 490 stations-service
2,5 millions de barils
par jour vendus en 2010**
■
Près de 2,6 millions
de tonnes
de biocarburants
mélangées
dans les carburants
produits en Europe
Transformations des élastomères
■
Résines
■
■
Cray Valley/CCP/Sartomer : 39 sites dans 16 pays
Métallisation
■
Atotech : 16 sites de production dans 14 pays
Adhésifs
■
** Hors trading.
Hutchinson : 76 sites industriels dans 16 pays
Bostik : 45 sites de production dans 19 pays
58 < PREMIER TRIMESTRE 2011
CE QU’IL
FAUT SAVOIR
DE L’EXPLORATION
AU RAFFINAGE,
en passant par la distribution, l’année 2011
commence fort pour le Groupe ! Tour d’horizon
des événements qui, tout autour du monde,
ont jalonné le premier trimestre 2011.
DOUBLE ACCORD AVEC NOVATEK
Le renforcement de la coopération entre Total et la société russe
Novatek est engagé. En effet, selon les termes des deux accords
signés, notre Groupe est devenu actionnaire de Novatek
GLNG : BIENTÔT LA PREMIÈRE PIERRE
produira 7,2 millions de tonnes de
GNL par an. Les premières livraisons
sont prévues pour 2015.
à hauteur de 12,08 % et devrait prendre une participation
de 20 % dans le projet Yamal LNG. Objectif : développer le champ
de gaz à condensats de South Tambey, dans la zone arctique,
un champ qui recèle des ressources estimées à 1 250 milliards
de mètres cubes. Cette deuxième transaction devrait être
finalisée d’ici à juillet 2011. Grâce à son entrée dans Novatek,
Total accède à une production de 120 000 barils équivalent
PLUS DE
GLNG, c’est parti ! Le 13 janvier, Total
et ses partenaires, l’Australien Santos
(opérateur avec 30 %), le Malais
Petronas et le Coréen Kogas, ont
officiellement annoncé leur décision
de lancer en Australie leur projet
d’usine de liquéfaction, qui sera alimentée par du gaz de charbon. La
construction générera 1 500 emplois
au premier semestre 2011 et 5 000
au plus fort des travaux. 1 000 emplois
permanents seront ensuite mobilisés au moment de la production.
Ce projet, qui représente un investissement de 16 milliards de dollars,
est situé dans le Queensland, région
de l’Australie durement frappée par
des inondations. Il comprend l’extraction de gaz de charbon, la construction d’un gazoduc de 420 kilomètres
et d’une usine de liquéfaction qui
250
MILLIARDS DE MÈTRES CUBES DE GAZ
Ce sont les ressources estimées
des champs de Fairview, Arcadia,
Roma et Scotia, d’où sera extrait
le gaz de charbon du projet GLNG.
pétrole par jour, et à des réserves prouvées et probables
d’environ 1 milliard de barils équivalent pétrole. L'intention
des parties est de porter la participation à 15 % sous 12 mois
et à 19,40 % sous 36 mois.
FIN DES TRAVAUX À PORT ARTHUR
À la raffinerie de Port Arthur, au Texas, les travaux
de construction liés au projet de conversion
profonde DCP (Deep Conversion Project) ont été
achevés courant janvier. Objectif de ce projet :
moderniser le site, notamment en permettant
d’y transformer davantage de pétrole brut en produits
légers. Tout au long des travaux, la sécurité
a été au centre des préoccupations. Les chantiers
se sont déroulés dans d’excellentes conditions :
au total, 6,4 millions d’heures ont été travaillées
sans accident avec arrêt. L’inauguration des dernières
unités devrait avoir lieu en mai 2011.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
> 59
LE LONG VOYAGE
DU FPSO PAZFLOR
Le 18 janvier, après deux ans de construction,
le FPSO de Pazflor a quitté la Corée pour l’Angola,
où il est arrivé au terme d’un voyage de trois mois.
Un vrai périple pour ce “navire” aux dimensions
impressionnantes : avec ses 325 mètres de long
et sa superficie équivalente à quatre terrains
de football, c’est le plus grand FPSO construit
à ce jour. Il pourra traiter 220 000 barils par jour
et en stocker 1,9 million. Le démarrage est annoncé
pour fin 2011. La production de Pazflor viendra
compléter celle des autres champs majeurs
déjà en production sur le Bloc 17.
TOP DÉPART DE LA PRODUCTION
À ITAÚ, BOLIVIE
PLEIN SOLEIL
SUR LE CSTJF
DESTINATION OUGANDA
Total Exploration & Production fait
son entrée dans une nouvelle région
d’Afrique de l’Est, en prenant une
participation de 33 % dans trois
permis situés dans la région du Lac
Albert, en Ouganda. Le Groupe
devrait être opérateur de l’un des
trois blocs, les deux autres étant
opérés par ses partenaires britannique Tullow et chinois CNOOC.
Cette zone, qui couvre une surface
de près de 10 000 kilomètres carrés,
est très prometteuse : les travaux
d’exploration et d’appréciation déjà
réalisés ont permis de trouver des
ressources de pétrole de plus d’un
milliard de barils. Et Total estime
que cette zone recèle un potentiel
d'exploration restant à découvrir du
même ordre de grandeur.
DES PROJETS
PROMETTEURS
Parallèlement, un vaste projet de
développement est à l’étude. Il vise
à installer des infrastructures autour
de deux pôles de production, l’un,
principal, au nord du bassin, l’autre
au sud, ainsi qu’un oléoduc d’exportation pour acheminer la production
vers l’océan Indien. Les partenaires
envisagent également la construction d’une raffinerie en Ouganda.
Une infrastructure qui permettrait
au pays de bénéficier directement
de produits raffinés.
L’installation
des panneaux solaires
au Centre scientifique
et technique
Jean Féger (CSTJF)
de Pau s’est achevée
le 21 janvier. Au total,
quelque 2 400 mètres
carrés de panneaux
permettront de
produire 230 MWh
par an, l’équivalent
de la consommation
électrique de 75 foyers !
En Bolivie, le 2 février, Total a donné
le coup d’envoi de la mise en production
du champ de gaz à condensats d’Itaú.
Situé sur le bloc XX (Tarija Oeste),
à 400 kilomètres de Santa Cruz,
ce champ découvert en 1999 devrait
permettre, dans un premier temps,
de produire 1,5 million de mètres cubes
de gaz par jour.
Une production essentiellement
destinée à l’exportation, qui pourrait
être portée à 5 millions de mètres
cubes par jour dès la mi-2013.
NOUVELLE DÉCOUVERTE
DE GAZ AU ROYAUME-UNI
Des gaz à condensats ont été découverts en mer du Nord
britannique, à 75 kilomètres au nord-ouest des îles
Shetland. Cette nouvelle découverte a été réalisée
grâce au forage du puits d’exploration d’Edradour,
dont Total est l’opérateur avec une participation de 75 %.
La phase d’appréciation est en cours, puis des études
plus poussées seront lancées. Si elles s’avèrent
concluantes, le champ pourrait être développé
en utilisant les infrastructures mises en place pour
Laggan et Tormore, deux champs situés à proximité
et dont le développement a été lancé en mars 2010
par le Groupe.
60 < PREMIER TRIMESTRE 2011
ESPAGNE : TOTAL CÈDE
SA PARTICIPATION DANS CEPSA
Si les approbations gouvernementales
requises sont obtenues, notre Groupe
cédera à IPIC, une entité détenue
par le gouvernement de l’Émirat
d’Abou Dabi, sa participation de 48,83 %
dans le capital de CEPSA, la seconde
compagnie pétrolière espagnole.
L’opération est intéressante
pour les deux parties : IPIC souhaite
se renforcer dans le raffinage européen,
alors que, dans un contexte de baisse
de la demande et de surcapacité,
Total cherche à y réduire sa présence.
Cette offre de rachat s’accompagne,
en outre, d’un partenariat prometteur
dans l’Amont, l’entreprise émirati jouant
un rôle important dans le secteur pétrolier
au Moyen-Orient. Malgré cette cession,
Total n’entend pas se désengager
de la péninsule Ibérique : notre Groupe
va y poursuivre son développement
sur de nouveaux marchés,
dans les produits dits de spécialités
notamment, en s’appuyant
sur sa filiale espagnole.
RÉSULTATS POSITIFS
EN RÉPUBLIQUE
DU CONGO
Deux nouveaux puits,
Bilondo Marine 2 et 3,
PERMIS ARGENTINS
En Argentine, Total prend, en partenariat
avec le groupe argentin YPF,
une participation dans quatre nouveaux
permis d’exploration dans le bassin
de Neuquén, dans le centre du pays.
Attribués pour six ans, ils viennent
compléter le portefeuille du Groupe
dans la région et permettront d’évaluer
le potentiel local en gaz de schiste,
des ressources non conventionnelles
très prometteuses. Concrètement,
Total acquiert 42,5 % dans les permis
d’Aguada de Castro et Pampa las
Yeguas II, dont il sera l’opérateur,
40 % dans celui de Cerro Las Minas
et 45 % dans celui de Cerro Partido,
des blocs opérés par YPF. Les premiers
puits d’exploration devraient être forés
dès cette année. Au total, notre Groupe
détient désormais des intérêts
en gaz de schiste dans une zone
représentant une superficie globale
de 1 548 kilomètres carrés.
CHANGEMENT
D’ÉCHANGEUR
se révèlent positifs
Le 11 janvier, après un long périple
à travers la France, l’échangeur Packinox
a atteint sa destination finale, la raffinerie
de Normandie. Rôle de cet équipement
ultra-performant : refroidir et chauffer
les fluides, des étapes indispensables
dans le processus de raffinage.
Il remplacera avantageusement
les 16 échangeurs jusqu’à présent
en place. Grâce au Packinox, la raffinerie
consommera en effet moins
de combustible et émettra moins de CO2.
Son installation est le premier grand
chantier de RN 2012, le plan
de modernisation du site, et marque
la première étape de sa mutation.
Au terme du plan, fin 2013, la raffinerie
de Normandie devrait ainsi rejeter 30 %
de CO2 en moins.
Moho-Bilondo, à environ
en République du Congo.
Ils sont situés dans
la partie centrale du permis
70 kilomètres au large
des côtes et par 800 mètres
de profondeur d’eau.
Leur forage a mis
en évidence des réservoirs
d’épaisseur respective
de 77 et 44 mètres.
Les dernières découvertes
dans la région, sur les puits
Moho Nord Marine 1 et 2,
remontaient à 2007.
Ces résultats encourageants
permettent à Total
d’envisager un nouveau
pôle de développement,
dans le prolongement
direct d’un autre champ
en production depuis 2008,
le premier développé
en offshore très profond
dans le pays.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
LEXIQUE
ACIDE POLYLACTIQUE
Polymère entièrement biodégradable,
résultant de la fermentation des sucres
ou de l’amidon sous l’effet de bactéries. Il est utilisé pour les emballages
alimentaires et en chirurgie.
alcoolisées. Ainsi, les “blanches” (les
biotechnologies sont classées par
couleur) utilisent des enzymes ou des
ferments pour transformer des molécules dans un but industriel.
BOUCLE CHIMIQUE
Procédé de captage du CO2 alternatif
à l’oxycombustion. Il utilise des oxydes
métalliques pour fournir l’oxygène
servant à produire un flux de CO2
concentré et donc plus facile à capter.
BOUQUET
ÉNERGÉTIQUE
BARIL
Unité courante de mesure
de la production pétrolière.
Un baril contient 159 litres.
BIODIESEL
(BIOGAZOLE)
Carburant obtenu à partir d’huile végétale (colza, soja…).
BIOMASSE
Ensemble des matières organiques d’origine végétale, animale ou fongique,
qui peuvent devenir source d’énergie
par combustion après méthanisation
ou après de nouvelles transformations
chimiques.
BIOTECHNOLOGIE
Mariage entre la science des êtres
vivants et des techniques spécifiques. Les biotechnologies sont, par
exemple, mises en œuvre pour la production de yaourts ou de boissons
On parle aussi de mix énergétique
pour désigner, de manière imagée,
l’ensemble des sources d’énergie utilisées pour répondre à la demande en
énergie. Selon les experts, ce bouquet
sera encore composé à 75 % d’énergies
fossiles dans 20 ans.
> 61
CENTRALE SOLAIRE
À CONCENTRATION
Forme la plus avancée de centrale solaire
thermique qui concentre les rayons du
soleil à l’aide de miroirs pour chauffer
un liquide et produire de l’électricité.
Cette technologie se compose essentiellement de centrales à tour et de
centrales cylindro-paraboliques.
CENTRALE À TOUR /
À CAPTEURS CYLINDROPARABOLIQUES
Une centrale à tour est un type de
centrale solaire thermique constituée
d’un champ de miroirs solaires spéciaux,
les héliostats, qui concentrent les rayons
du soleil vers une chaudière située au
sommet d’une tour. Dans une centrale
à capteurs cylindro-paraboliques (en
référence à leurs formes), les miroirs
suivent automatiquement le soleil dans
le sens de la hauteur.
BRÛLAGE
Les gaz associés à la production de
pétrole ont longtemps été intégralement
brûlés. Total a pris l’engagement de
réduire ce brûlage du gaz lié à la production de pétrole, afin de limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Une partie
des gaz peut être réinjectée dans les
puits pour en augmenter le taux de récupération, ou servir de combustible dans
des unités de génération électrique.
CATALYSE
Action chimique d’une substance (le
"catalyseur", un acide ou une base) qui,
par sa seule présence, modifie d’autres
corps sans être elle-même modifiée.
CO2
Formule brute du dioxyde de carbone,
également appelé gaz carbonique, et
l’un des principaux gaz à effet de serre.
COEFFICIENT
DE RÉCUPÉRATION
Désigne le pourcentage de pétrole ou
de gaz qui peut être extrait d’un champ
ou d’un gisement donné. Ce taux dépend,
entre autres, des caractéristiques de
la porosité des roches et de la pression
des gaz.
COMPLÉTION
C’est l’ensemble des opérations qui
permettent de mettre un puits en
production.
62 < LEXIQUE
ÉTHANE
CRAQUAGE
Ce processus de raffinage consiste à
transformer les molécules d’hydrocarbures de grandes dimensions, complexes et lourdes, en molécules plus
simples et plus légères, en recourant à
la chaleur, à la pression et parfois à un
catalyseur. On distingue le craquage
catalytique du vapocraquage réalisé sans
catalyseur à l’aide de la chaleur et appelé
"steam cracking" en pétrochimie. Le craquage permet alors d’obtenir notamment de l’éthylène et du propylène.
CSC
Le captage et stockage de CO2 est
une technologie destinée à réduire
l’émission des gaz à effet de serre
dans l’atmosphère lors de la combustion de matières fossiles. Le dioxyde
de carbone est notamment capturé,
comprimé, transporté puis injecté dans
des formations géologiques profondes
pour stockage permanent.
DÉGOULOTTAGE
Modification d’une installation permettant d'en augmenter la capacité
de production.
ÉCO-EFFICIENT /
ÉCO-PERFORMANT
Qui consiste à "faire plus", ou "performant", en optimisant l’utilisation des
ressources et en réduisant l’impact
environnemental.
EMPREINTE
ENVIRONNEMENTALE
Il s’agit de l’impact d’une activité
humaine ou industrielle sur l’environnement à court et moyen terme : impact
sur les ressources naturelles, le climat,
l’eau, l’air, le sol, la biodiversité, etc.
ÉNERGIES FOSSILES
Ce sont les énergies produites à partir
de roches issues de la fossilisation des
êtres vivants, il y a des millions d'années
(pétrole, gaz naturel et houille).
L'éthane est un gaz combustible, incolore et inodore, que l'on peut trouver
dans le gaz naturel et dans les gaz du
pétrole.
ÉTHANOL (LIGNO-CELLULOSIQUE)
Aussi appelé alcool éthylique. C’est
l’alcool le plus pur, incolore, miscible à
l’eau, généralement obtenu à partir de
céréales et végétaux comme le bois ou la
paille. Il est utilisé dans l’industrie chimique
comme intermédiaire de synthèse, et
comme solvant et désinfectant. Il est
aussi utilisé comme carburant, notamment en mélange dans les essences.
ÉTHYLÈNE/PROPYLÈNE
Deux produits issus du craquage,
indispensables dans la fabrication du
polyéthylène et du polypropylène,
deux matières plastiques fréquemment utilisées dans les emballages,
l’industrie automobile, l’électroménager,
le sanitaire et le textile.
ÉNERGIES
RENOUVELABLES
EXPLORATION
On dit d’une énergie qu’elle est renouvelable, lorsque les stocks se reconstituent ou sont inépuisables. C’est le
cas du solaire, de l’éolien, de l’hydraulique, de la biomasse et de l’énergie
géothermique.
C’est l’ensemble des opérations permettant de mettre en évidence l’existence de gisements d’hydrocarbures.
Elle englobe, notamment, les études
géophysiques et sismiques et le forage
exploratoire.
DÉVELOPPEMENT
Étape clé de l’exploration-production,
le développement correspond à la
période où, toutes les étapes de validation économique et technique
achevées, on construit les installations nécessaires à la production des
hydrocarbures.
FPSO (FLOATING PRODUCTION, STORAGE AND OFFLOADING)
Littéralement "unité flottante de production, de stockage et de
déchargement". Il s’agit d’une sorte d’énorme navire qui regroupe
les équipements permettant de produire, traiter et stocker les
hydrocarbures et de les transférer en mer à un pétrolier.
FRACTURATION HYDRAULIQUE
Méthode qui permet de "casser" la roche d’un réservoir pour
permettre au gaz qu’elle contient de s’échapper.
TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT
GAZ ASSOCIÉ
Gaz se trouvant naturellement dans
un gisement de pétrole.
GAZÉIFICATION
Procédé qui permet de convertir des
matières carbonées comme le charbon,
le pétrole, la biomasse… en monoxyde
de carbone et en hydrogène. Le mélange
obtenu, le syngas ou gaz de synthèse,
peut être utilisé comme carburant dans
un moteur à combustion, ou servir à
produire de l’hydrogène et du méthanol.
GÉOPHYSIQUE
C’est l’étude des diverses propriétés
physiques de la Terre, de la composition et des mouvements des diverses
couches rocheuses qui la composent.
Elle est notamment appliquée à l'exploration pétrolière et gazière pour détecter
des zones qui se distinguent par leurs
propriétés physiques et connaître la
nature des formations géologiques
situées en profondeur.
HUILES LOURDES/
BITUMES
Alors que le pétrole brut classique s’écoule
de façon naturelle ou peut être pompé
sans être chauffé ou dilué, le pétrole lourd
peut être défini comme un pétrole non
récupérable à l’état naturel au moyen
d’un puits et des méthodes de production conventionnelles. Une définition
qui s’applique d’autant plus au bitume.
HYDROCARBURES
Asphalte, pétrole brut, gaz naturel…
Les hydrocarbures désignent les
mélanges de molécules composés
principalement d’atomes de carbone
et d’hydrogène. Ils peuvent, aussi,
inclure des composants avec du
soufre, de l’azote, des métaux…
HYDROCARBURES
NON CONVENTIONNELS
Ce sont les hydrocarbures, pétrole et
gaz, qui "en dehors des conventions"
ne peuvent être produits ou extraits
en utilisant des techniques classiques.
Parmi eux, on trouve notamment les gaz
de schiste et les sables bitumineux.
OFFSHORE
L'offshore désigne les activités
d'exploration-production en mer.
OLÉFINES
POLYOLÉFINES
JATROPHA
Plante des régions semi-arides appelée
"or vert" en raison du fait qu’elle produit
une huile aux vertus comparables à
celles du diesel.
Les oléfines sont dérivées des hydrocarbures. Les polyoléfines sont des
polymères synthétiques issus de la
polymérisation d’une oléfine.
OXYCOMBUSTION
JOINT VENTURE
Partenariat entre deux entreprises ou
plus, en vue de réaliser un projet commun
déterminé et de partager les gains et
pertes qui en résultent.
Procédé de captage du CO 2, où de
l’oxygène est utilisé en remplacement
de l’air pour produire un flux de CO2
concentré.
MÉTHANOL
PIÈGE GÉOLOGIQUE
Ce liquide aussi appelé "alcool de bois"
est le plus simple des alcools. Toxique, il
peut être utilisé comme antigel, solvant
ou carburant et pour la production de
biodiesel.
Structure géologique qui empêche le
gaz naturel, le pétrole brut et l’eau de
traverser les formations rocheuses
souterraines et qui provoque l’accumulation d’hydrocarbures dans des
gisements de la roche-réservoir.
MTO/OCP
Le MTO (Methanol to Olefins) consiste
à transformer du méthanol en oléfines.
Ensuite, l’OCP (processus de craquage
d’oléfines) permet de transformer ces
oléfines en matières plastiques.
NAPHTA
Essence lourde utilisée comme base
dans la pétrochimie.
PERMIS
Superficie cédée par contrat à une
compagnie pétrolière (ou à une association de compagnies) par l’État-hôte,
pour une durée déterminée.
Le permis d'exploration lui confère
le droit exclusif d’effectuer des travaux
d’exploration.
On parle de permis d’exploitation
si ce droit concerne l’exploitation d’un
gisement.
> 63
64 < LEXIQUE
POLYMÈRES/
COPOLYMÈRES
sitant pas d’investissements supplémentaires importants ;
les réserves prouvées non développées
sont celles qui devraient être récupérées
suite à de nouveaux investissements
(installations de surface, puits, etc.).
Un polymère est une molécule, de
masse moléculaire élevée, constituée de monomères unis les uns
aux autres par des liaisons dites
covalentes, tels l’amidon et les protéines. Il est le plus souvent organique,
naturel (l’ADN par exemple), artificiel
ou synthétique (comme le polystyrène).
Les polyoléfines constituent la plus
grande famille de polymères. Les copolymères sont des polymères ayant au
moins deux types de monomères
(molécules utilisées pour la synthèse
des polymères).
Réserves prouvées
et probables (réserves 2P)
Somme des réserves prouvées et des
réserves probables.
Les réserves 2P sont les quantités
médianes d’hydrocarbures récupérables sur des champs ayant déjà été
forés, couverts par des contrats E&P
et pour lesquels les études techniques
mettent en évidence un développement économique dans un environnement de prix long terme du Brent.
Elles incluent les projets développés
par techniques minières.
PRESQUE ACCIDENT
RÉSERVOIR
Événement inattendu et soudain, le
presque accident n'entraîne aucun
dommage. Riche d’enseignements, il
incite à l’analyse et démontre l’utilité
réelle des mesures de sécurité.
C’est une sorte de "poche", ou plutôt
une formation rocheuse souterraine
poreuse et perméable, qui contient du
pétrole ou du gaz naturel en grande
quantité. Elle est retenue par de la
roche imperméable ou un cours d’eau
et est isolée d’autres gisements.
■
TRAIN DE
LIQUÉFACTION
C’est l’installation
qui permet de transformer
le gaz naturel en gaz
naturel liquéfié (GNL),
une opération réalisée
par refroidissement
à -163°. Le GNL occupe
seulement 1/640e
de son volume initial
et est par conséquent
plus facile à transporter
lorsqu’il est impossible
d’utiliser des gazoducs.
SISMIQUE
Cette sorte d’échographie du soussol permet de visualiser les structures
géologiques en profondeur. L’image
obtenue est ensuite interprétée par
des géophysiciens.
RAFFINAGE
Ensemble des procédés de fabrication
des différents produits dérivés du pétrole
à partir du pétrole brut (distillation, reformage, désulfuration, craquage…).
RÉSERVES
Réserves prouvées (réserves 1P)
Quantités estimées de pétrole brut et
de gaz naturel que les données géologiques et d’ingénierie démontrent, avec
une certitude raisonnable (90 %), être
récupérables dans les années à venir
à partir des champs connus et selon
des conditions contractuelles, économiques et d’exploitation existantes :
les réserves prouvées développées
sont celles récupérables à partir des
installations existantes et ne néces■
SILICIUM / SILICIUM
PURIFIÉ / POLYSILICIUM
Le silicium est l’élément le plus abondant dans la croûte terrestre après
l’oxygène. Il n’existe pas à l’état libre
mais sous forme de composés comme
la silice, utilisée depuis très longtemps
comme composant essentiel du verre.
Le polysilicium, obtenu par purification
du silicium et constitué de cristaux
d’aspect métallique, est employé pour
la production des panneaux solaires
photovoltaïques.
UNITÉ DE CONVERSION
PROFONDE
Installation qui permet, par craquage
de résidus de distillation, d’obtenir des
produits légers (gaz, essence, gazole
et distillats) et du coke.
UNITÉ DE
DÉSULFURATION
Installation dans laquelle est effectué
le processus d'extraction du soufre ou
des composés sulfurés des mélanges
d’hydrocarbures gazeux ou liquides.
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