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REGARDS 2010 / RAPPORT D’ACTIVITÉ L'ÉNERGIE EN MOUVEMENT < C'EST ARRIVÉ EN 2010 01 TOTAL EXPRESS 02 LE PLEIN D’IDÉES AU QUOTIDIEN 04 ENTRETIEN AVEC LE PRÉSIDENT MARC ROUSSEL Photographe, journaliste et réalisateur depuis vingt ans, Marc Roussel est centralien de formation et débute comme ingénieur dans l’industrie nucléaire. Il fonde ensuite sa société de production, vouée au marché corporate et au documentaire télévisé. En 1991, il se consacre au photojournalisme, mais conserve un lien avec le monde de l’énergie, notamment via ses collaborations ponctuelles avec Total. Il entre à l’agence Gamma en 1995, où il couvre la géopolitique : Afghanistan, Irak… et plus récemment Libye. Début 2011, il réalise pour Total un “tour du monde de l’énergie en mouvement” en cinq semaines, notamment pour illustrer ce rapport d’activité. En matière de renouvelables, le devoir de Total est d’aller plus loin, vers le solaire de deuxième, voire de troisième génération, et vers une biomasse qui ne fasse pas concurrence à l’alimentation. Christophe de Margerie, Président-Directeur général 20 DESSINE-MOI LES HYDROCARBURES 22 Les hydrocarbures, pour longtemps encore 24 La révolution des non-conventionnels 28 Des projets qui voient loin 30 À la recherche de nouveaux gisements 32 La sécurité de chacun, l’affaire de tous 10 DES CHIFFRES ET DES HOMMES 34 OUVRIR LE CHAMP DES POSSIBLES 12 Gouvernement d’entreprise 14 Chiffres clés 2010 18 Carnet de l’actionnaire 36 S’adapter pour durer 38 Projets ambitieux pour marchés émergents 42 Répondre aux (r)évolutions 44 ON N’ARRÊTE PAS LES NOUVELLES ÉNERGIES CARNET DE VOYAGE Vous pouvez retrouver ce périple dans le carnet de voyage ; rendez-vous sur le mini-site du rapport d'activité : http://rapport-annuel.total.com 46 Et d emain ? 48 Sous le soleil totalement 50 Trouver des substituts au pétrole TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 01 TOTAL EXPRESS 54 MAIS ENCORE… Total est l’un des tout premiers groupes pétroliers et gaziers internationaux. Notre mission est de répondre à l’évolution des besoins mondiaux en énergie. Pour cela, nous avons l'ambition de disposer d’un bouquet énergétique diversifié : hydrocarbures, mais aussi nouvelles énergies comme le solaire ou la biomasse. Par ailleurs, nous sommes aussi un acteur important du secteur chimique. 56 Une organisation intégrée 58 Ce qu'il faut savoir sur le premier trimestre 2011 61 Lexique Les mots surlignés en noir renvoient aux définitions du lexique. NOS ACTIVITÉS SONT REGROUPÉES EN 3 SECTEURS : L'AMONT qui rassemble l’exploration et la production d’hydrocarbures (pétrole, gaz et gaz naturel liquéfié) et les énergies nouvelles. L'AVAL qui couvre le raffinage et le marketing de produits pétroliers (carburants, combustibles et spécialités, GPL, lubrifiants…), leur vente (trading) et leur transport maritime (shipping). LA CHIMIE qui regroupe la Chimie de base (pétrochimie et fertilisants) et la Chimie de spécialités (applications du caoutchouc, résines, adhésifs et métallisation), dont les produits sont destinés à l’industrie ou à la grande consommation. Tout au long de ce document, vous trouverez ce symbole. Il vous permet de vous rendre, à partir de votre SmartPhone, sur le mini-site du rapport annuel : http://rapport-annuel.total.com Pour en savoir plus : voir le schéma de nos activités p. 56. NOS PERFORMANCES 2010 159 269 M€ 16 273 M€ 10 288 M€ CHIFFRE D'AFFAIRES INVESTISSEMENTS BRUTS RÉSULTAT NET AJUSTÉ 92 855 COLLABORATEURS dans le monde e 5 GROUPE PÉTROLIER ET GAZIER international intégré coté dans le monde DES ACTIVITÉS DANS PLUS DE 130 PAYS 02 < LES PRODUITS TOTAL LE PLEIN D’IDÉES Les stations-service, vous connaissez. Mais imaginiez-vous la présence de produits Total dans les couches-culottes de vos enfants, la coque de votre téléviseur, votre ordinateur ou encore les pneus de votre vélo ? Nous vous proposons une petite promenade dans un paysage imaginaire pour un aperçu, non exhaustif, de nos produits et services. 1 1 La FIFA a homologué un plastique de Total Petrochemicals pour la fabrication des gazons synthétiques qu’elle labellise. 2 Depuis la création du Tour de France, les pneus Hutchinson ont équipé 24 vainqueurs, dont Alberto Contador et Lance Armstrong. 3 Chaque aile d’Airbus A380 compte près de 200 références 9 de joints Hutchinson. 4 Dole, premier producteur mondial de fruits frais, utilise l’huile Banole, produite par Total Fluides spéciaux, pour protéger ses bananiers de la cercosporiose noire, un champignon très virulent. 5 Dans le monde, Total dispose de 17 490 stations-service. 6 Cray Valley produit des résines qui entrent dans la composition du carburant solide de la fusée Ariane 5. 7 80 milliards : c’est le nombre de couches-culottes qui utilisent des colles Bostik sur un marché mondial annuel de 110 milliards. 8 8 Des huiles produites par le Groupe protègent les fils lors du tricotage industriel, comme ceux entrant dans la fabrication des collants Dim ou des bodies Petit Bateau. 9 1 156 panneaux solaires avec des cellules Photovoltech ont été installés à Perpignan, dans le Sud-Ouest de la France, sur “El centre del món”, la nouvelle gare ferroviaire et les bâtiments commerciaux annexes. 10 La majorité des circuits et puces électroniques des téléphones portables, tablettes électroniques ou encore TV à écran plat, bénéficie du savoir-faire d’Atotech dans la chimie de métallisation. 10 7 TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT Retrouvez cette illustration enrichie sur le mini-site du rapport annuel. Pétrochimie Chimie de spécialités Engrais Solaire Produits pétroliers et dérivés Distribution Gaz naturel 3 6 4 5 2 > 03 04 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE Le monde voudrait que les prix n’augmentent pas, alors que la rareté et la difficulté grandissante à accéder aux sources d’énergie entraînent automatiquement une hausse. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 05 S’ADAPTER AUX MOUVEMENTS DE L’ÉNERGIE Y aura-t-il suffisamment d’énergies fossiles pour répondre à la demande ? Comment compléter intelligemment le panel d’énergies existantes ? C’est en posant ces questions fondamentales que Total dessine sa stratégie et choisit de ne pas être seulement une compagnie pétrolière et gazière, mais une société d’énergies. L a crise économique mondiale est désormais derrière nous, mais les enjeux énergétiques sont plus prégnants que jamais. Pour Total, quels sont les grands rendez-vous des cinq années à venir, à la fois les opportunités et les risques ? Un groupe comme le nôtre travaille à un horizon de 25 ans ! Nous cherchons à déterminer comment Total pourra évoluer en tant que société d’énergies, en tant que société responsable qui attire l’attention sur les limites de l’offre en énergies fossiles . Les décisions que nous prenons aujourd’hui se concrétiseront dans cinq à dix ans. Et pour que les choses puissent changer à cet horizon, il faut, dès aujourd’hui, prendre des décisions majeures en termes d’investissement et de recherche sur les énergies de demain. Et répondre, dès à présent, à deux questions : y aura-t-il suffisamment d’énergies fossiles pour répondre à la demande ? Sinon, comment compléter ? Vous anticipez les mouvements qui seront ceux de l’énergie en 2020-2030, tout en gérant minutieusement le quotidien. INTERVIEW RÉALISÉE PAR STÉPHANE MARCHAND, ingénieur et économiste de formation, écrivain par vocation et journaliste de profession. Il est actuellement rédacteur en chef de ParisTech Review et chroniqueur économique sur la chaîne France 24. Il a longtemps travaillé au Figaro, comme Grand reporter, correspondant au ProcheOrient puis aux États-Unis, avant de devenir directeur adjoint de la rédaction. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont Arabie Saoudite, la menace et Quand la Chine veut vaincre, publiés chez Fayard. L’industriel qui n’est pas attentif au quotidien, en particulier en termes de sécurité, n’a pas d’avenir et toute sa réflexion stratégique de long terme perd de son sens. Si les effets de ce que nous faisons aujourd’hui n’interviendront que dans 20 ans, nous avons aussi des impératifs immédiats, de service client, de résultats, de cash flow, de production dans des conditions acceptables. Ce rapport annuel est placé sous le signe d’une idée : “L’énergie en mouvement”. Pour vous, que signifie-t-elle ? “L’énergie en mouvement”, pour Total, cela signifie d’abord continuer à développer nos réserves et nos productions, à développer et à adapter au marché nos activités de raffinage et de chimie. Pour nos clients. Nous le faisons dans un environnement nouveau, parfois contradictoire. Le monde veut toujours plus d’énergie et qu’elle soit toujours plus propre. Il voudrait aussi que les prix et les coûts n’augmentent pas trop, alors que la rareté et la difficulté grandissante à aaa 06 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE accéder aux sources d’énergie entraînent automatiquement une hausse. La consommation stagne, voire baisse dans les zones dont l'économie est arrivée à maturité, mais augmente dans d’autres parties du monde. “L’énergie en mouvement”, c’est gérer toutes ces tendances en même temps. À FIN 2010, L’EUROPE DE L’OUEST représentait 85 % de la capacité de raffinage du Groupe, qui y opère 9 raffineries. L’Europe, c’est aussi pour Total un réseau de plus de 12 000 stations-service, 56 % des ventes de son secteur Chimie et 65 % de ses effectifs. Des chiffres qui suffisent à démontrer que cette zone reste stratégique pour le Groupe. La demande de pétrole est atone dans les zones matures comme l’Europe, où se combinent un vieillissement démographique, une meilleure efficacité énergétique et un souci plus prononcé de l’environnement, et très vigoureuse dans les pays émergents en forte croissance, comme l’Inde et la Chine. Je n’aime pas les antagonismes trop schématiques : d’un côté l’Europe et les États-Unis – l’Ouest mature – et de l’autre les pays émergents en croissance. Cela reviendrait à oublier que l’Europe est essentielle dans le portefeuille du Groupe. Total est très présent en Europe, en particulier dans le raffinage et la distribution, mais également dans la chimie. Il l’est – logiquement – un peu moins dans la production pétrolière, même si la mer du Nord reste et restera encore longtemps une zone majeure de développement pour le Groupe en exploration-production. Nous devons trouver des solutions pour maintenir nos activités en Europe, et en général dans les pays matures, ceux dont la consommation énergétique décroît, cette décroissance étant d’ailleurs voulue par différents acteurs dans le cadre de la lutte contre le changement climatique… En ce qui concerne les “émergents”, changeons de vocabulaire : la Chine est un pays “émergé”. Ne négligeons pas l’Afrique, qui abrite de nombreux pays producteurs. Voilà une zone extraordinaire de croissance. De même, ne pensons plus au Moyen-Orient uniquement en termes de capacité de production. Considérons-le aussi comme une grande zone de consommation. Les investissements du Groupe sont importants, environ 16 milliards d’euros en 2010. Avez-vous l’intention d’infléchir l’investissement en faveur de telle ou telle énergie ? Les énergies fossiles devraient continuer encore longtemps à satisfaire la majorité de la demande énergétique. Elles restent donc notre cœur de métier et il est assez logique que la majeure partie de nos investissements y soit consacrée. Et ce, d’autant que le coût et la durée de développement des projets sont souvent considérables. Pour l’année 2011, nous avons annoncé un budget d’investissement de 20 milliards de dollars, dont 80 % dans notre secteur Amont. Ils devraient essentiellement être alloués à nos grands projets de développement comme Kashagan au Kazakhstan, Laggan/Tormore au RoyaumeUni, Surmont au Canada ou encore Pazflor et CLOV en Angola. Ceci dit, cela ne nous empêche pas d’avoir aussi des ambitions dans les nouvelles énergies même si les montants en jeu ne sont pas les mêmes. Justement, en matière d’énergies nouvelles, quelle est l’importance de votre effort d’investissement ? Total est une société d’énergies, mais les énergies nouvelles peuvent, elles aussi, coûter très cher, notamment aux contribuables par le truchement d’importantes subventions publiques. Pour pouvoir les financer sur le long terme, il faut investir dans la recherche. C’est là que l’on retrouve Total. Le groupe Total ne prétend pas devenir du jour au lendemain leader dans le solaire ou la biomasse . Nous nous fixons un autre but : que ces énergies puissent se passer assez rapidement de subventions. Nous ne nous contenterons pas de développer des activités qui seraient automatiquement reprises par des concurrents asiatiques capables de faire mieux que nous en termes de rapport qualité/prix. Ce serait une grave erreur. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT En matière de renouvelables, le devoir de Total est d’aller plus loin, vers le solaire de deuxième, voire de troisième génération, et vers une biomasse qui ne fasse pas concurrence à l’alimentation. D’accord, mais quelle sera la “différence” de Total ? La mission de Total est d’aller plus loin, vers le solaire de deuxième, voire de troisième génération, vers un usage de la biomasse qui ne concurrence pas et ne renchérisse pas la production alimentaire. Bref, d’apporter de la créativité et de la valeur. Voilà pourquoi nous disons oui aux énergies nouvelles, oui aux investissements qu’elles exigent, oui à l’intégration dans le Groupe de spécialistes de ces énergies. Pour que Total soit un bâtisseur, pas un suiveur. Le Groupe est expert en matière d’offshore, et en particulier d’offshore très profond. L’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, survenue en 2010 dans le golfe du Mexique, a-t-elle freiné les projets, compromis l’avenir de cette technique ? Un an après cet accident tragique, notre engagement en faveur de l’offshore est intact. Je crois à l’obligation d’aller chercher les réserves là où elles se trouvent. C’est parce que les réserves des pays producteurs, dits “traditionnels”, comme ceux du Moyen-Orient, ne lui étaient pas assez ouvertes, que Total est allé systématiquement un cran plus loin, jusqu’à explorer en offshore à 80 mètres de profondeur, puis à 800 mètres, puis aujourd’hui à plus de 2 000 mètres sous l’eau, sans compter la profondeur dans le sol. Total qui cesserait de progresser dans l’offshore, c’est comme si Airbus était resté à la Caravelle au lieu de faire l’A380. Inimaginable… aaa > 07 08 < ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE DE MARGERIE De plus en plus de femmes travaillent dans l’explorationproduction, comme responsables de filiales, y compris dans des endroits complexes. Le raffinage, en Europe et particulièrement en France, est un des dossiers industriels et sociaux difficiles du Groupe. La contraction du raffinage en Europe est-elle inéluctable ? Le mot “inéluctable” est probablement le bon, même si je le trouve un peu passéiste. Il laisse entendre que la situation est subie, alors que “l’énergie en mouvement” est un principe d’action qui s’applique aussi aux régions matures comme l’Europe ou la France, là où se trouve d’ailleurs notre plus grand “parc” de raffineries. La nécessité d’adaptation est bel et bien inéluctable. La demande en énergie diminuant, il faut produire moins. C’est un fait. Si nous continuons à produire trop, sans parvenir à exporter, la surcapacité pourrait fragiliser l’ensemble du système. De surcroît, dans un univers qui exige, à juste titre, plus d’efficacité énergétique, de respect de l’environnement et de responsabilité clima- tique, produire de l’énergie qui ne sera pas utilisée ou être responsable des émissions de CO2 correspondantes, ce n’est vraiment pas ce qu’on attend de Total. Pour les femmes et les hommes du Groupe, ce “mouvement-là” est parfois difficile à vivre. Même si la fermeture d’un site n’est jamais agréable à vivre, notre personnel ne souffrira pas trop, parce qu’il n’y aura pas de licenciement. Je vous le répète : le raffinage fait partie de notre métier et nous y croyons. Si en Europe nous ne pouvons pas le développer, ce qui ne signifie pas, j’insiste, que nous devons en partir, tournons-nous vers d’autres zones. Je suis désolé pour ceux qui pensent que Total se développe à Jubail, en Arabie Saoudite, parce qu’il ne veut pas le faire en France. L’explication est tout autre : à Jubail, il y a du pétrole et nous sommes à proximité des grands pays consommateurs d’Asie. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT Total travaille dans plus de 130 pays sur les cinq continents. Le Groupe prêche assez volontiers la diversité. Pourtant, son Comité exécutif ne reflète pas cette diversité. Il est masculin, blanc et presque totalement français. Effectivement, le Comité exécutif ne compte pas de femmes parmi ses membres et il n’est composé que de Français et d’un Belge. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Évoluer est un exercice volontariste et difficile que nous devons mener à bien. Il ne suffit pas de le décider. Cela commence par le recrutement. La diversité du Groupe résultera de la diversité verticale interne, celle qui s’efforce de donner, à tous les niveaux hiérarchiques, la possibilité aux hommes et aux femmes de toutes nationalités de progresser. Il faut qu’à partir des viviers de collaborateurs dont nous disposons, nous puissions placer les meilleurs dans les secteurs clés de la maison. Les choses évoluent. De plus en plus de femmes travaillent dans l’ explorationproduction, comme responsables de filiales, y compris dans des endroits complexes, y compris pour des filiales importantes. On commence à voir se dessiner une vraie diversité, qui repose sur des qualités, des capacités et une différence. Très honnêtement, le Groupe a fait de gros progrès, mais ceux-ci restent insuffisants. L’Europe manque d’une politique énergétique cohérente, d’une politique de sécurité des approvisionnements, ce qui la fragilise par rapport à d’autres grands blocs économiques. Un groupe comme Total en souhaite-t-il une ou pas ? Une telle politique serait-elle un soutien ou un carcan pour vous ? L’Europe n’a pas vraiment de politique de sécurité d’approvisionnement énergétique, mais faut-il le regretter ? Je crois que la mondialisation a rendu ce débat partiel- AVEC 136 NATIONALITÉS REPRÉSENTÉES parmi les salariés, la diversité, c’est un fait chez Total. En 2010, la part des non-Français dans les recrutements de cadres en CDI a même atteint un record : 74 % ! Les femmes représentent 27 % de ces mêmes recrutements. On ne retrouve, en revanche, que 14 % de femmes parmi les dirigeants et 23 % de non-Français. De quoi progresser encore. > 09 lement obsolète. Plutôt que de penser en termes de sécurité énergétique pour la France ou l’Europe, il faut la penser pour le monde entier. Penser qu’on puisse s’assurer une quelconque sécurité au détriment d’autres pays ou d’autres régions, comme dans un grand jeu à somme nulle, est une erreur et une illusion. Ce n’est pas la peine de parler de G20 si nous ne sommes pas capables de mutualiser nos ressources à l’échelle du monde. Pour autant, développer nos ressources énergétiques européennes est une bonne idée, à condition d’accepter quelques désagréments. Prenez notre projet de production de gaz de schiste à Montélimar. Avant même de commencer les études, nous avons été inondés de motions et de déclarations agressives. On ne peut pas vouloir tout et son contraire. On ne peut pas regretter de trop dépendre du Moyen-Orient et refuser d’envisager les alternatives. L’avance européenne en matière de perception environnementale est une preuve salutaire de civilisation et de responsabilité, mais elle a un prix. Justement, quel est le juste prix de l ’énergie ? Il est normal et nécessaire que les prix de l’énergie augmentent pour suivre la hausse du coût des opérations dans le secteur pétrolier. Cependant, tout niveau de prix qui serait lié à des mouvements erratiques, à de la volatilité, serait difficilement acceptable. Il faut rester attentif à ce que la spéculation ne l’emporte pas. Les prix ont augmenté et augmenteront encore, c’est un fait, mais nous ne sommes pas demandeurs d’une brusque augmentation en valeur absolue, qui serait un choc et aurait un impact économique. Il faut trouver le juste équilibre. Retrouvez l'interview vidéo de Christophe de Margerie. 10 < GOUVERNANCE ET RÉSULTATS DES CHIFFRES ET DES HOMMES TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 11 12 < GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE REGARDS CROISÉS SUR 2010 CHRISTOPHE DE MARGERIE, PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL FRANÇOIS CORNÉLIS, VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF, DIRECTEUR GÉNÉRAL CHIMIE MICHEL BÉNÉZIT, DIRECTEUR GÉNÉRAL RAFFINAGE & MARKETING YVES-LOUIS DARRICARRÈRE, DIRECTEUR GÉNÉRAL EXPLORATION & PRODUCTION JEAN-JACQUES GUILBAUD, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PATRICK DE LA CHEVARDIÈRE, DIRECTEUR FINANCIER LE CONSEIL D’ADMINISTRATION Le Conseil d'administration détermine les orientations de l'activité de la Société et veille à leur mise en œuvre. Sous réserve des pouvoirs expressément attribués aux assemblées d'actionnaires et dans la limite de l'objet social, il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la Société et règle par ses délibérations les affaires qui la concernent. Au 31 décembre 2010, le Conseil d’administration était composé de quinze membres, dont un administrateur représentant les salariés actionnaires du Groupe, élu par l’Assemblée générale des actionnaires. Christophe de Margerie (Président), Thierry Desmarest (Président d’honneur), Patrick Artus, Patricia Barbizet, Daniel Bouton, Gunnar Brock, Claude Clément (représentant des salariés actionnaires), Bertrand Collomb, Paul Desmarais Jr, Bertrand Jacquillat, Anne Lauvergeon, Lord Levene of Portsoken, Claude Mandil, Michel Pébereau, Thierry de Rudder. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 13 C’EST LE COMITÉ EXÉCUTIF (COMEX) qui constitue l’instance de direction du Groupe. Sous la responsabilité du président-directeur général, il met en œuvre les orientations stratégiques déterminées par le Conseil d’administration et autorise les investissements correspondants. >>> "SI NOUS INVESTISSONS LARGEMENT DANS LA RECHERCHE DE NOUVELLES ÉNERGIES, c’est à la fois pour des raisons environnementales et parce que les énergies fossiles ne peuvent suffire à répondre à la demande. Les hydrocarbures restent cependant indispensables pour assurer les besoins en énergie de l’humanité. Sans pétrole, il n’y a pas de croissance possible !” >>> “LE MARCHÉ DES POLYMÈRES, UTILISÉS DANS L’INDUSTRIE DU PLASTIQUE, croît de telle façon que, d'ici à 2030, la part de la pétrochimie dans les usages du pétrole devrait doubler. La production pétrolière atteignant un plateau, une des grandes voies d’innovation pour nous consiste à trouver des substituts au pétrole en tant que matière première.” >>> “DANS LA MESURE OÙ LA DEMANDE DE PRODUITS PÉTROLIERS EN EUROPE diminue chaque année, il n’est plus possible de continuer à raffiner les mêmes volumes que dans le passé. Les marchés matures attendent des produits plus complexes mais en moins grande quantité. Pour satisfaire cette demande, il faut réorganiser notre outil de production et renforcer sa compétitivité.” >>> “ACCÉDER AUX RESSOURCES EN ÉNERGIES FOSSILES est de plus en plus complexe et coûteux, à la fois pour des raisons techniques et géopolitiques. Si l’exploration reste essentielle pour renouveler nos réserves, nous menons aussi une stratégie d’accès aux ressources, via des partenariats avec des détenteurs de ressources non développées.” >>> “L’ACCIDENT SURVENU EN 2010 SUR UNE PLATEFORME PÉTROLIÈRE D’UN DE NOS CONCURRENTS dans le golfe du Mexique a mis, une fois de plus, la sécurité industrielle sous les feux de l’actualité. Si le risque zéro n’existe pas, les accidents ne sont cependant pas une fatalité. Nous avons le devoir d’exercer une vigilance sans faille et d’observer un respect strict des règles.” >>> “NOUS AVONS FAIT PREUVE EN 2010 D’UN GRAND DYNAMISME dans le déploiement de notre stratégie avec, en particulier, de nombreux mouvements dans les actifs du Groupe – acquisitions et cessions – pour optimiser notre portefeuille. Pour dégager de nouvelles opportunités de croissance, nous renforçons nos investissements qui passent à 20 milliards de dollars en 2011.” LE COMITÉ DIRECTEUR Il assure la coordination des différentes entités du Groupe, le suivi des résultats d’exploitation des directions opérationnelles et l’examen des rapports d’activité des directions fonctionnelles. Au 31 décembre 2010, le Comité directeur rassemblait, aux côtés des membres du Comité exécutif, 18 dirigeants des différentes directions fonctionnelles et opérationnelles : HOLDING René Chappaz, Yves-Marie Dalibard, Peter Herbel, Jean-Marc Jaubert, Manoelle Lepoutre, Jean-François Minster, Jean-Jacques Mosconi, François Viaud. AMONT Marc Blaizot, Philippe Boisseau, Jacques Marraud des Grottes, Patrick Pouyanné. AVAL Pierre Barbé, Alain Champeaux, Bertrand Deroubaix, Éric de Menten, André Tricoire. CHIMIE Françoise Leroy. Pour une présentation complète de la gouvernance, se référer au chapitre 5 du Document de référence 2010. 14 < CHIFFRES CLÉS 2010 VISIBILITÉ ET SOLIDITÉ FINANCIÈRE Nos résultats 2010 reflètent l’amélioration de nos performances et de l'environnement. L'année a été aussi marquée par une nouvelle dynamique dans notre stratégie de croissance et d’optimisation de notre portefeuille d’actifs. La sécurité, la fiabilité et l’acceptabilité de nos opérations constituent les conditions essentielles de notre développement. CHIFFRE D’AFFAIRES 2010 RÉSULTAT NET AJUSTÉ (part du Groupe) RÉSULTAT OPÉRATIONNEL NET AJUSTÉ DES SECTEURS (en millions d’euros) Notre résultat net ajusté, en hausse de 32 %, atteint 10 288 M€, démontrant notre capacité à capter l’amélioration de l’environnement économique et à développer des projets créateurs de valeur. (en millions d’euros) 76 99 17 69 92 15 27 13 13 (en millions d’euros) 0 92 13 8 28 10 84 77 08 20 09 20 10 20 +21% Dans un environnement plus porteur qu’en 2009, notre chiffre d’affaires s’élève à 159 269 M€, en hausse de 21 %. L’année 2010 est marquée par une forte croissance de la demande dans certains de nos secteurs, par la hausse des prix du brut, et par la stabilité du prix moyen de vente du gaz. 08 20 09 20 10 20 1 96 13 PAROLE D’EXPERT 2 62 10 “LES BONS RÉSULTATS DE L’ANNÉE 2010 NOUS PERMETTENT DE FINANCER notre ambitieux programme d’investissements dans de grands projets porteurs de croissance. Au cours de cette année, nous avons redéployé notre portefeuille vers des activités ciblées. Nous confirmons notre profil de société intégrée, présente à la fois dans l’exploration-production, le raffinage, la distribution, la pétrochimie et les produits de spécialités.” Patrick de La Chevardière, directeur Financier du Groupe Pour une présentation des comptes consolidés, se référer au chapitre 9 du Document de référence 2010. 857 1 168 07 76 8 597 08 20 09 20 Amont Aval 10 20 Chimie Le résultat opérationnel net ajusté des secteurs augmente de 40 % et s’établit à 10 622 M€. Il est porté par la croissance de l’Amont, en hausse de 35 %, et par le fort rebond de la Chimie, dont le résultat opérationnel net ajusté triple. Le résultat de l’Aval, en hausse de 23 %, bénéficie de l’amélioration des marges de raffinage européennes. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 15 SECTEUR AMONT PRODUCTION D’HYDROCARBURES RÉSERVES DE LIQUIDES ET DE GAZ (en kbep*/jour) Nos réserves prouvées d’hydrocarbures, établies selon les règles de la SEC**, s’établissent à 10 695 Mbep* au 31 décembre 2010. Leur durée de vie est de plus de 12 années, au niveau de production moyen de 2010. Le taux de renouvellement de nos réserves prouvées s’élève à 124 %. Nos réserves prouvées et probables représentent plus de 20 ans de durée de vie. 41 23 81 22 78 23 271 527 244 (en Mbep*) 756 95 3 8 48 10 6 45 10 10 580 4 708 INVESTISSEMENTS BRUTS (en millions d’euros) 3 27 16 0 9 64 34 13 13 08 20 09 20 10 20 Europe Afrique Amériques Moyen-Orient Asie 5 987 La production d’hydrocarbures affiche une croissance de 4,3 % et s’élève à 2 378 kbep/j*, notamment grâce à la montée en puissance des nouveaux projets. Elle est tirée par la croissance du GNL, qui représente environ 20 % de la production en 2010. 08 20 09 20 Liquides 08 20 09 20 10 20 L’année 2010 a vu le lancement de six nouveaux grands projets pour préparer la croissance des productions. Deux pôles géographiques majeurs se dessinent : le Canada et l'Australie. Le budget 2011 confirme cette dynamique, avec un budget de 20 milliards de dollars (hors cessions-acquisitions), dont 80 % consacrés à l’explorationproduction. Gaz RÉSERVES PROUVÉES PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE (au 31 décembre 2010) Notre portefeuille, équilibré entre liquides et gaz, se répartit sur tous les continents. 10 20 Moyen-Orient 2 386 Asie 1 099 Europe 1 706 Amériques 2 026 Afrique 3 478 10 695 * Bep : baril équivalent pétrole (bep). L'énergie contenue dans un baril de pétrole équivaut à celle de 170 m³ de gaz. ** Securities and Exchange Commission. (en Mbep*) 16 < CHIFFRES CLÉS 2010 SECTEUR AVAL VENTES DE PRODUITS RAFFINÉS y compris trading CAPACITÉ DE RAFFINAGE EN FIN D’ANNÉE (en kb*/jour) Nous poursuivons nos objectifs de réduction de 20 %, entre 2009 et 2011, des capacités de raffinage en Europe et d'abaissement des points morts. Cela se traduit par la fermeture de la raffinerie de Dunkerque en 2010, par la modernisation de la raffinerie de Normandie, par la recherche de synergies locales pour la raffinerie de Provence, et par la vente en cours de la raffinerie de Lindsey au Royaume-Uni. 58 36 16 36 76 37 1 384 (en kb*/jour) 2 392 04 26 94 25 VOLUMES RAFFINÉS y compris quote-part du Groupe 63 23 dans CEPSA et, depuis le 1er octobre 2010, dans TotalErg 314 08 20 09 20 Europe 10 20 La baisse de 7 % des volumes raffinés s’explique notamment par la fermeture de la raffinerie de Dunkerque et d’une unité de distillation à la raffinerie de Normandie, ainsi que par l’impact des mouvements sociaux en France. Reste du monde 2 009 2 049 Nos ventes de produits raffinés augmentent de 4 % et s’élèvent à 3 776 kb/jour, portées par la croissance notable du trading. Nous confirmons notre place parmi les premiers opérateurs mondiaux. Grâce à un marketing en constante évolution, nous poursuivons notre croissance et conservons notre leadership. Nous sommes l’un des premiers distributeurs de l’Europe de l’Ouest, et leader en Afrique. Nous renforçons également notre présence en Asie et en Amérique. 1 756 Europe 08 20 Europe 09 20 Reste du monde 10 20 (en kb*/jour) 253 Reste du monde * kb : milliers de barils. SECTEUR CHIMIE CHIFFRE D’AFFAIRES 2010 hors Groupe (en milliards d'euros) VENTES 2010 PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE** RÉSULTAT OPÉRATIONNEL NET AJUSTÉ (en %) (en milliards d'euros) La Chimie a bénéficié d’un fort rebond de la demande et des marges dans la pétrochimie, ainsi que d’une demande en hausse pour la Chimie de spécialités (caoutchouc, résines, adhésifs et métallisation). Notre chiffre d’affaires progresse de 19 %. Les ventes de la Chimie se sont établies à 19,5 G€** en 2010, réalisées à 77 % en Europe et en Amérique du Nord. Le solde a principalement été réalisé en Asie (19 %). Le triplement du résultat opérationnel net ajusté s’explique à la fois par l’amélioration de l’environnement pour les marchés de la Chimie de base, par la montée en puissance de nos usines de production au Qatar, et par les bonnes performances opérationnelles de la Chimie de spécialités. ** Y compris participations Asie / Moyen-Orient. 17,5 0,9 Amérique du Nord Chimie de base Chimie de spécialités 10,65 6,82 21 Asie 19 Chimie de base 0,39 Europe 56 Chimie de spécialités 0,47 Reste du monde 4 TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 17 RÉPARTITION DES EFFECTIFS PAR SECTEUR*** RÉPARTITION DES EFFECTIFS PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE*** Raffinage & Marketing et Chimie emploient près de 80 % des salariés du Groupe. La part de la Chimie a légèrement diminué par rapport à 2009. La répartition des effectifs par zone géographique est restée quasiment inchangée par rapport à 2009. 45 % Chimie Holding 1% France 38 % Amont 19 % Reste de l'Europe 27 % Aval 35 % Reste du monde 35 % *** Sociétés consolidées. Effectifs au 31 décembre 2010 : 92 855 salariés. RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DÉPENSES SOCIÉTALES NOMBRE D’ACTIONS SOCIÉTALES PART DES DÉPENSES SOCIÉTALES EN PAYS NON-OCDE 246 M€ 2 420 94% ÉMISSIONS MONDIALES DE GAZ À EFFET DE SERRE SUR LES SITES OPÉRÉS PAR LE GROUPE par activité (en %) Chimie 11 Amont 50 Aval 39 52MILLIONS DE TONNES ÉQUIVALENT CO2 DIVERSITÉ PART DES NON-FRANÇAIS (en %) PART DES FEMMES (en %) dans l’effectif cadres Cadres : 25 998 (sur 92 855 salariés en 2010) Recrutements de cadres en CDI : 1426 (sur 8 792 recrutements en 2010) 23 dans les recrutements cadres en CDI 27 dans l’effectif cadres 58 dans les recrutements cadres en CDI 74 NOMBRE D'ACCIDENTS**** (par million d'heures travaillées) 15,4 15 15,4 13,09 10,8 11,8 Pour une présentation plus complète du reporting RSE, consulter le rapport Société et Environnement. Objectif 8,47 9,5 5 6,2 7,4 Réalisé 6,3 5,6 5,1 5 4,5 4,2 3,6 4 3,1 3 2,6 0 Déc. 2001 Déc. 2002 Déc. 2003 Déc. 2004 Déc. 2005 Déc. 2006 Déc. 2007 Déc. 2008 Déc. 2009 Déc. 2010 **** TRIR (Total Recordable Injury Rate) : nombre d'accidents déclarés avec ou sans arrêt par million d'heures travaillées, pour le personnel du Groupe et des entreprises extérieures. Retrouvez ces chiffres sur le mini-site du rapport annuel. 18 < CARNET DE L’ACTIONNAIRE UNE COMMUNICATION TRANSPARENTE En 2010, notre dispositif de communication en direction des actionnaires a bénéficié d’une attention soutenue. Ainsi, tout au long de l’année, nous avons organisé environ 600 réunions avec des investisseurs et des analystes. De plus, en Europe, et notamment en France, plus de 11 000 actionnaires individuels ont été concernés par les programmes d’échanges et de rencontres. P our répondre aux préoccupations du public au sujet de notre responsabilité sociale et environnementale, la Communication financière a présenté, lors de nombreuses réunions d’information, nos progrès et nos objectifs, notamment en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique de nos produits et installations, ou de lutte contre le changement climatique. Cette démarche de partage de l’information et de transparence a été récompensée par plusieurs distinctions. Celle du meilleur service de Relations Investisseurs pour les sociétés cotées (Oil & Gas) remise par l’Institutional Investor Research Group, Christophe de Margerie, président-directeur général du Groupe, sur le stand Total au salon Actionaria en novembre 2010. CONTACT DEPUIS LA FRANCE (appel gratuit depuis un poste fixe en France) DEPUIS L’ÉTRANGER + 33 (0)1 47 44 24 02 Du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 l’IR Magazine et le Thomson Extel Survey. Nous avons également reçu le prix Boursoscan de la communication financière de Boursorama, et celui du meilleur Club des actionnaires et du second Service actionnaires décerné par les lecteurs du magazine Le Revenu. Enfin, le prix de la transparence de l’information financière nous a été décerné par Sciences Po et Labrador. Par ailleurs, la certification ISO 9001 (version 2008) de notre service des relations avec les actionnaires individuels a été renouvelée pour trois ans : notre engagement auprès d’eux s’inscrit ainsi dans la durée. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 19 AGENDA Vous trouverez ci-dessous la liste des événements financiers en 2011: PERFORMANCE DE L'ACTION Évolution du cours de Bourse (en euros) de l’action Total à Paris (2007-2010)* 2007 2008 2009 Événements 2011 2010 11 février 120 Résultats du 4e trimestre et de l’année 2010 110 29 avril 100 Résultats du 1er trimestre 2011 90 30 avril 80 Congrès VFB et réunion d’actionnaires à Anvers 70 13 mai 60 Assemblée générale des actionnaires 2011 à Paris (Palais des Congrès) 50 25 mai 40 Total Réunion d’actionnaires à Lyon CAC 40 Euro Stoxx 50 8 juin Réunion d’actionnaires à Aix-en-Provence er Source : Bloomberg – Cours de l’action au 31 décembre 2010 : 39,65 euros. * Base 100 au 1 janvier 2007. 29 juillet Résultats du 2e trimestre et du 1er semestre 2011 26 septembre DIVIDENDE DE L’ANNÉE 2010 Depuis 2004, la Société procède au paiement d’un acompte sur dividende au mois de novembre, le paiement du solde du dividende intervenant après l’Assemblée générale annuelle qui se tient en mai. Les paiements de l’acompte et du solde du dividende relatifs à l’exercice 2010 continuent à être payés selon cette politique. Le Conseil d’administration du 29 juillet 2010 a fixé à 1,14 euro le montant de l’acompte à valoir sur le dividende au titre de l’exercice 2010. Cet acompte a été détaché de l’action sur Euronext Paris le 12 novembre 2010 et mis en paiement le 17 novembre 2010. Au titre de l’exercice 2010, Total souhaite poursuivre sa politique de dividende en proposant à l’Assemblée générale des actionnaires du 13 mai 2011 un dividende total de 2,28 euros par action, dont un solde de 1,14 euro par action qui serait détaché le 23 mai 2011 et mis en paiement le 26 mai 2011. Ce dividende de 2,28 euros par action est stable par rapport à l’année précédente. Au titre des cinq derniers exercices, la hausse du dividende s’élève en moyenne à 5,1% (1) par an. Pour 2010, le taux de distribution des résultats de Total s’élève à 50 % (2). DIVIDENDE DES CINQ DERNIERS EXERCICES (3) Journée investisseurs (Londres) (en euros) Réunion d’actionnaires à Strasbourg 8 2,2 8 2,2 11 octobre 28 octobre 8 2,2 Résultats du 3e trimestre 2011 7 2,0 18 et 19 novembre 7 1,8 1,14 Salon Actionaria 29 novembre Réunion d’actionnaires à Nantes 1,14 RÉPARTITION DE L’ACTIONNARIAT PAR PRINCIPALE CATÉGORIE* (en %) Salariés du Groupe 06 007 008 009 010 2 20 2 2 2 Acompte Actionnaires individuels Actionnaires institutionnels 4 8 88 Solde MODIFICATION DE LA POLITIQUE DE PAIEMENT DU DIVIDENDE Le Conseil d’administration de Total a décidé le 28 octobre 2010 de modifier la périodicité des paiements d’acompte sur dividende et d’adopter une politique de paiement trimestriel. Les paiements trimestriels d’acomptes sur dividende commenceront à compter de l’exercice 2011, après paiement du solde du dividende de l’exercice 2010. Ainsi, le premier acompte trimestriel au titre de l’exercice 2011 devrait être versé courant septembre 2011. Sous réserve des décisions du Conseil d’administration, et de l’Assemblée générale s’agissant de l’approbation des comptes de la Société ainsi que du solde du dividende, le calendrier de détachement des acomptes et du solde du dividende relatifs à l’exercice 2011 serait donc le suivant : 19 septembre 2011 19 décembre 2011 19 mars 2012 18 juin 2012. Ce calendrier indicatif concerne les dates de détachement relatif aux actions. ■ ■ ■ ■ (1) Cette hausse ne prend pas en compte le droit d’attribution Arkema octroyé le 18 mai 2006. (2) Sur la base d’un résultat net ajusté dilué par action de 4,58 euros. (3) Sous réserve de l’approbation de l’Assemblée générale des actionnaires du 13 mai 2011. RÉPARTITION DE L’ACTIONNARIAT PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE* (en %) Amérique du Nord 26,5 Royaume-Uni 11 France 34 Reste de l'Europe 23 Reste du monde 5,5 * Estimations au 31 décembre 201 0, hors détention intra-Groupe. 20 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES DESSINE-MOI LES HYDROCARBURES TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 21 22 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES LES HYDROCARBURES, POUR LONGTEMPS ENCORE Même si les hydrocarbures faciles sont pour l'essentiel derrière nous, pétrole et gaz resteront encore longtemps la réponse la plus efficace aux besoins croissants en énergie à l’échelle mondiale. En 2010, Total a poursuivi ses efforts pour répondre à la demande. PAROLE D’EXPERT “NOTRE OBJECTIF EST D’ACCROÎTRE NOTRE PRODUCTION ET NOS RÉSERVES de façon rentable et de nous situer dans le peloton de tête des majors. Pour l’atteindre, nous devons maximiser la production des champs existants, mettre en production nos projets de croissance dans les meilleurs délais et au meilleur coût et renouveler nos réserves par l’exploration et l’accès à des gisements déjà découverts. Un objectif ambitieux qui demande dynamisme et innovation tant d’un point de vue technologique que business. ” Olivier Cleret de Langavant, directeur Stratégie, Croissance, Recherche de la branche Exploration & Production. D epuis près de 90 ans, Total developpe sa compétence de producteur d’hydrocarbures. Notre Groupe exerce aujourd’hui ses activités tout au long de la chaîne, depuis l’exploration jusqu’à l’acheminement et la distribution vers ses différents marchés. Si une baisse de la consommation énergétique est amorcée dans certaines zones du monde, la demande en hydrocarbures est néanmoins largement tirée par le développement des pays émergents. Le jour est loin où ils seront minoritaires dans le bouquet énergétique. Stockables et transportables, ils resteront, pour longtemps encore, la réponse la plus efficace aux besoins énergétiques mondiaux – sans compter qu’il n’existe actuellement pas de substitut au pétrole pour de nombreux usages. En 2030, les énergies fossiles devraient ainsi toujours représenter 76 % du mix énergétique, contre 81 % en 2005. Pour Total, ce n’est donc pas le moment de baisser la garde. Notre Groupe doit continuer d’accroître ses réserves et de développer ses productions, malgré un contexte toujours plus difficile : multiplicaANS tion des champs devenus matures, hydrocarbures CE SONT LES RÉSERVES DE TOTAL. plus compliqués à extraire, PROUVÉES 20 ans si on y ajoute accès aux réserves plus ses réserves probables. complexe… Les hydrocarbures faciles sont bel et bien derrière nous. Les défis, à la fois technologiques, géopolitiques et environnementaux, sont énormes. L’année 2010 a donné la preuve que nous mettons tout en œuvre pour les relever. Avec audace ! D’abord, Total a investi le secteur des hydrocarbures non conventionnels. Par la nature de leur fluide, de leur réservoir ou par les procédés de mise en production qu’ils nécessitent, ces hydrocarbures se distinguent du pétrole et du gaz habituellement exploités. Ensuite, nous avons fait avancer de gigantesques projets aux quatre coins du monde, en mer du Nord, en Angola ou encore au Yémen. Enfin, un nouvel élan a été donné à l’exploration, notamment sur des zones inattendues rendues accessibles grâce aux évolutions technologiques récentes. La stratégie du Groupe nous a également amenés à conclure de nouveaux partenariats : c’est aussi en s’alliant avec de nouveaux acteurs émergents du secteur, compagnies nationales ou sociétés indépendantes, que nous pourrons, aujourd’hui et demain, trouver de nouvelles ressources, y accéder et renforcer nos savoir-faire pour les extraire. 12 TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT C’est à Séoul, au plus fort de l’hiver, que commence mon reportage. La demande est claire : traduire le mouvement en images. Il existe ici, à l’évidence, de nombreuses énergies que mon regard d’Occidental cherche à saisir sans tout à fait les comprendre. MARC ROUSSEL, PHOTOGRAPHE > TOTAL PARTICIPE AU FINANCEMENT DU PROGRAMME pour la promotion des procédés de captage de CO2 de Bellona, une ONG environnementale spécialisée dans l’énergie et le changement climatique. Objectif de ce plan : effectuer des études techniques et sensibiliser grand public, industriels et pouvoirs publics. (Ici, le projet pilote de Lacq). > 23 24 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES LA RÉVOLUTION DES NON-CONVENTIONNELS L’avenir des hydrocarbures passera par les non-conventionnels. Nous en sommes convaincus et avons investi près de 7 milliards de dollars dans ces pétroles et gaz “nouvelle vague”. Une inflexion majeure qui nous permet de nous positionner sur ces secteurs en croissance. 33 000 BARILS ÉQUIVALENT PÉTROLE PAR JOUR. C’est ce que Total a produit en 2010 dans le Barnett Shale (Texas). Ils montent, ils montent, les hydrocarbures non conventionnels ! Encore inexploités il y a peu car difficiles et coûteux à produire, gaz de schiste, gaz de charbon et autres sables bitumineux bénéficient aujourd’hui de l’essor de nouvelles techniques d’extraction. Dans un contexte de raréfaction des réserves traditionnelles, ils seront, demain, incontournables pour satisfaire la demande énergétique mondiale. Le jeu en vaut la chandelle. Ils représenteraient, à l’échelle planétaire, entre un tiers et la moitié des ressources totales en hydrocarbures. Les sables bitumineux du Canada, par exemple, constitueraient l’équivalent de 170 milliards de barils, soit les deuxièmes réserves mondiales de pétrole après celles de l’Arabie Saoudite. Les caractéristiques de ces “hydrocarbures nouvelle ère” ? Sous le terme “non conventionnel” se cache en fait une multitude de réalités. Tous se distinguent, d’une manière ou d’une autre, par la nature de leur fluide (bitume, charbon, hydrates…), celle de leur réservoir (compact, très profond, argileux…) ou par leur mise en production (puits non conventionnels, exploitation minière…). De plus, certains nécessitent des traitements spécifiques lors de Pour nous développer dans les ressources non conventionnelles, nous misons notamment sur des partenariats stratégiques avec des entreprises dont l’expérience et le savoir-faire sont indiscutables (à gauche, une mine à ciel ouvert de Suncor, au Canada ; à droite, Chesapeake aux États-Unis). leur production ou de leur transformation. Les sables bitumineux sont ainsi constitués d’un mélange de sable, d’argile, d’eau et d’huile extra-lourde, si lourde et si visqueuse qu’elle doit être réchauffée par injection de vapeur pour la rendre mobile. Les gaz de schiste, eux, sont piégés dans des réservoirs peu perméables et peu poreux, ce qui nécessite, pour les libérer, de “briser” la roche avec de l’eau : c’est la technique de la fracturation hydraulique . L’essor des gaz de schiste est le plus impressionnant. Leur aventure a vraiment débuté aux États-Unis, il y a cinq ans. Aujourd’hui, le développement des gaz non conventionnels – gaz de schiste, mais aussi gaz de charbon et tight gas – permet au marché du gaz américain d’être quasi autosuffisant. Les États-Unis pourraient même exporter du gaz d’ici à une dizaine d’années. ALLIANCES STRATÉGIQUES En 2010, Total a accéléré ses prises de position sur ces secteurs en croissance. Avec une stratégie : s’allier avec des experts pour renforcer son savoir-faire. Nous avons ainsi conclu un accord avec Chesapeake, un des TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT EN BREF FOCUS LES GRANDES CATÉGORIES… PARTENARIATS D’UN NOUVEAU TYPE … DE GAZ NON CONVENTIONNEL : ■ le gaz de schiste, ou shale gas, qui est piégé dans la roche où il s’est créé ; > 25 Le schéma classique de joint venture entre majors a de plus en plus tendance a évoluer vers de nouveaux types de partenariats, beaucoup plus variés, dont l’objectif n’est plus seulement de partager les risques le gaz de charbon, ou Coalbed Methane (CBM), méthane récupéré dans les veines de charbon ; ■ et enjeux des projets, mais aussi de créer de la valeur en renforçant et élargissant notre portefeuille d’activité. Nous le faisons tout d’abord les tight gas, logés dans des réservoirs de grès ultra-compacts et très peu perméables. ■ … ET DE PÉTROLE NON CONVENTIONNEL : via des partenariats avec les pays qui détiennent les ressources, en particulier avec leurs sociétés nationales. Nous avons ainsi renforcé récemment nos partenariats avec des compagnies russes (Gazprom, les huiles extralourdes, pétrole brut devenu très visqueux par biodégradation ; ■ Nous tentons d’optimiser les techniques d’exploitation des ressources non conventionnelles pour en limiter l’impact environnemental (ici, la région de l’Athabasca, au Canada, riche en sables bitumineux). les sables bitumineux, mélange de sable, d’argile, d’eau et d’huile extra-lourde, non mobile car quasi-solide ; ■ Novatek, Lukoil) et chinoises (CNPC, Sinopec, CNOOC), pour développer des projets, non seulement sur leur territoire, mais aussi à l’international. Nous le faisons ensuite avec des sociétés indépendantes, visant à mettre en commun des savoir-faire pour mener, ensemble, des projets les schistes bitumineux, ressources solides (kérogène) contenues dans des roches non perméables. ■ de plus en plus complexes. C’est le sens des accords conclus en 2010 avec Santos en Australie, Suncor au Canada ou encore Chesapeake aux États-Unis. leaders mondiaux de l’exploitation des gaz de schiste. Le contrat comprend l’acquisition de 25 % du portefeuille de la société américaine dans le Barnett Shale, au Texas, et la création d’un joint venture pour nous développer ensemble sur cette zone. Nous y avons produit 33 000 barils équivalent pétrole par jour en 2010. Pour "Nous savions depuis longtemps que Total comptait parmi les plus Christophe de Margerie, président-directeur grandes entreprises industrielles au monde. Elle est internationa– général de Total, ce n’est qu’un point de lement reconnue et son expertise technique est très appréciée. départ. “Cette alliance ne nous permet Lorsque j’ai rencontré le personnel de Total pour la première fois, pas seulement d’avoir accès au domaine j’ai été très impressionné par sa compétence. Nos interlocuteurs gazier. L’enjeu est aussi de maîtriser la ont compris dès le départ la problématique des gaz de schiste et technologie et développer ensuite, ailleurs, les défis à relever dans le Barnett Shale ne leur ont pas fait peur. notre expertise des hydrocarbures non Par ailleurs, Total dispose à Pau d’un centre technique absolument incroyable. conventionnels". Car de nombreuses Je ne connais rien d’équivalent ailleurs dans le monde. Le potentiel technique opportunités devraient se présenter à de Total et de ses équipes est énorme." travers le monde, en Chine, en Europe de l’Est, en Afrique du Nord... Nous avons Steve Dixon, Vice-président exécutif - Opérations et Géosciences d’ailleurs obtenu plusieurs permis d’exet directeur des Opérations de Chesapeake. ploration : quatre en Argentine, dans le bassin du Neuquén, deux au Danemark aaa et un en France, sur une zone ÊTRE PARTENAIRE DE TOTAL, ÇA FAIT QUOI ? 26 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES Image de synthèse de la future usine GLNG qui sera implantée à Gladstone, en Australie. Avec un démarrage prévu en 2015, la production devrait atteindre à terme 7,2 Mt/an. LA RÉVOLUTION DES NON-CONVENTIONNELS de 4 327 km2 allant du sud de Valence à la région de Montpellier. Deux ans d’études y sont prévus, pour confirmer la présence de gaz de schiste à partir des données existantes, avant de lancer les forages. Un autre projet d’envergure, GLNG, consiste à produire, en Australie, du gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de gaz de charbon. Intégré, il comprend l’extraction du gaz dans la région du Queensland, la construction d’un gazoduc de 420 kilomètres et celle d’une usine de liquéfaction d’une capacité de production à terme de 7,2 millions de tonnes par an, située dans le port industriel de Gladstone. Le GNL sera exporté vers l’Asie, principale zone de croissance de la demande. Le projet représente un investissement total de 16 milliards de dollars. Une première pour Total, qui y participe à hauteur de 27,5 %, aux côtés de Santos – une entreprise indépendante qui produit ce gaz depuis 2002 pour le marché local –, Petronas, compagnie nationale malaise et Kogas, compagnie nationale coréenne. Le Groupe a été retenu sur deux critères : sa capacité à gérer des grands projets et ses compétences dans le GNL. Enfin, c’est avec un expert du secteur, Suncor, que nous avons renforcé notre position dans les sables bitumineux du Canada. Le partenariat, stratégique, comprend la mutualisation des intérêts des deux parties dans les projets miniers de Joslyn et Fort Hills : Suncor a racheté à Total 36,75 % de ses intérêts dans le premier projet, et Total a acquis auprès de Suncor 19,2 % de sa participation dans le second. Une opération qui est venue compléter l’acquisition par OPA, plus tôt dans l’année, de la société UTS détentrice de 20 % du projet Fort Hills. Notre Groupe dispose désormais d’une participation de 39,2 % dans Fort Hills, un projet qui représente, à lui seul, des ressources de 3,4 milliards de barils de bitume, qui seront exploités par extraction minière à ciel ouvert. Et une autre, de 49 %, dans le projet d'upgrader Voyageur, une unité nécessaire pour convertir le bitume en pétrole synthétique pouvant être raffiné. Ces projets viennent compléter celui de Surmont, conduit avec ConocoPhillips, et dont la phase II a été lancée en janvier 2010 avec pour objectif de porter la production de 27 000 à 110 000 barils de bitume par jour. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT Début 2011, Total a pris des participations dans quatre permis d’exploration de gaz de schiste en Argentine, qui s’ajoutent à celles prises début 2010 (ici, la formation géologique de la Vaca Muerta). FOCUS ET L'ENVIRONNEMENT ? L’impact environnemental et à recycler une part toujours de l’exploitation des hydrocarbures plus importante de l’eau utilisée. non conventionnels n’est pas neutre. Le processus de réhabilitation des sites ■ L’extraction des sables bitumineux implique une grande consommation Annonce de la décision finale d’investissement pour GLNG. Mike Sangster (Total), Heung Bog Lee (Kogas), David Knox (Santos), Datuk Anuar Ahmad (Petronas). > 27 est, lui, intégré dès la conception des projets. Les gaz de schiste posent d’énergie et d’eau, davantage ■ d’émissions de CO2 que pour deux problèmes principaux : l’exploitation de ressources une consommation d’eau importante conventionnelles et une empreinte pour fracturer les roches et une forte au sol plus forte. Nous prenons empreinte au sol. En effet, chaque puits en compte toutes ces contraintes, produisant peu, il est nécessaire et nous développons un important d’en forer de nombreux. Nous étudions, programme de recherche notamment, la possibilité de réduire et développement visant à mettre l’impact visuel sur le paysage au point des procédés d’exploitation en rassemblant plusieurs puits sur plus propres et plus efficaces. une seule implantation en surface. Les gaz de charbon soulèvent, Un centre de recherche a ainsi ■ été créé à Calgary, au Canada. en Australie, la problématique Les possibilités d’application, dans de la gestion de la ressource en eau. ce pays, du pilote de captage-stockage Un véritable enjeu sur lequel de CO2 engagé en France (Lacq) les partenaires du projet GLNG sont aussi à l’étude. Par ailleurs, travaillent en étroite collaboration nous cherchons à limiter au maximum avec les autorités et les exploitants la surface dévolue à nos activités agricoles régionaux… PAROLE D'EXPERT / SYLVIE DUFLOT, directeur Administratif et Relations publiques de Total Gas Shale Europe. 2010 Création de la filiale Total Gas Shale Europe pour étudier les possibilités offertes par les gaz de schiste. Mars 2010 Obtention du permis d’exploration de Montélimar (France) pour une durée de 5 ans. Juin 2010 Obtention de deux permis d'exploration au Danemark. “TOTAL GAS SHALE EUROPE A ÉTÉ CRÉÉ POUR ÉTUDIER LES POSSIBILITÉS OFFERTES par des permis obtenus au Danemark et en France. Sur l’un comme l’autre, nous sommes loin d’une éventuelle phase de production, car les études seront longues. D’abord, une étude de géosciences pour évaluer le potentiel de gaz de schiste dans le sous-sol. Ensuite, si elle est concluante, une phase de validation de la faisabilité technique du projet, qui prendra un à deux ans. Et un à deux ans supplémentaires seront nécessaires pour démontrer sa viabilité économique, mais aussi que la production peut être conduite dans des conditions respectueuses de l’environnement. Nous travaillons très en amont pour devancer les problèmes environnementaux qui pourraient se poser. En tant que major, nous avons un rôle à jouer pour apporter des réponses technologiques à la hauteur des enjeux. Nous avons déjà lancé plusieurs projets de recherche : amélioration des techniques utilisées et réduction de leurs impacts, protection des nappes phréatiques et préservation des paysages. En France, la situation est aujourd’hui incertaine. Un mouvement de contestation, alimenté par un sentiment de manque de consultation au niveau local lors de l’attribution des permis, a conduit le gouvernement et les parlementaires à réagir. Des missions ont été mandatées pour examiner les aspects environnementaux et sociétaux ; elles doivent émettre des recommandations, que les pouvoirs publics intégreront au moment de décider de la suite à donner à ces projets. Que ce soit au Danemark ou en France, nous sommes à l’écoute de la société civile, avec laquelle nous voulons engager un dialogue pour construire, ensemble, des solutions acceptables. Échanger, expliquer, sont les seuls moyens de faire accepter ces projets.” 28 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES Fabrication d’ombilicaux en Angola pour le projet Pazflor. Le projet Pazflor a connu des avancées majeures : mise à l’eau du FPSO et pose des unités de séparation sous-marine. Mouillage d’un méthanier à une jetée de Yemen LNG. DES PROJETS QUI VOIENT LOIN Pour continuer à répondre à la demande en hydrocarbures, Total a déployé, en 2010, d’importants efforts et des investissements massifs. La preuve avec les projets gigantesques menés tant en mer du Nord, une zone mature, qu’en Angola et au Yémen. > PAZFLOR EN CHIFFRES 800 M de profondeur sous la mer Un champ de 600 KM2 soit 6 fois la superficie de Paris 1 MILLIARD DE DOLLARS investi pour la deuxième phase du développement du champ de gaz et de condensats de West Franklin. Les mots surlignés en noir renvoient aux définitions du lexique. Ils sont géants. Et surtout, hautement technologiques. Pour exploiter des hydrocarbures de plus en plus difficiles à produire, Total ne ménage pas sa peine. En 2010, plusieurs projets majeurs ont ainsi été mis en route. Parfaites illustrations de la capacité de notre Groupe à mener des projets complexes, ils lui offrent en outre un précieux capital d’expérience. Commençons par évoquer la mer du Nord. Les travaux préalables à l’exploitation des champs gaziers de Laggan et Tormore, à 140 kilomètres à l’ouest des îles Shetland, par une profondeur d’eau de 600 mètres, ont démarré. Ils comprennent la construction d’une infrastructure gazière offshore dans un des environnements les plus complexes du plateau continental britannique, et d’une usine de traitement de gaz à Sullom Voe, sur les îles Shetland. Le gaz sera ensuite transporté par une canalisation de 230 kilomètres rejoignant le gazoduc de Frigg UK, qui l’acheminera jusqu’au terminal gazier de Saint-Fergus, au nord d’Aberdeen. L’exploitation des 230 millions de barils équivalent pétrole de réserves globales estimées commencera en 2014. Dans la même région, Total et ses partenaires vont investir 1 milliard de dollars pour la deuxième phase du développement du champ de gaz et de condensats de West Franklin. Trois nouveaux puits seront forés et une plateforme reliée aux installations d’Elgin/Franklin sera mise en place avant le démarrage de la production, en 2013. Au Yémen, un énorme projet – Yemen LNG – a lui aussi pris de l’ampleur avec la mise en service, le 1er avril 2010, d’un deuxième train de liquéfaction . La capacité totale de production des deux trains est de 6,7 Mt de GNL par an, soit une centaine de cargaisons livrées chaque année pendant 25 ans. Le projet, démarré en octobre 2009, avait nécessité la construction d’un gazoduc de 320 kilomètres entre le bloc 18, situé dans la région de Marib, au centre du Yémen, et l’usine de Balhaf sur la côte Sud. Une gageure ! EXPERT DE L’OFFSHORE PROFOND Mais c’est en Angola, un pays où le Groupe est déjà bien implanté, que les chantiers sont les plus impressionnants. Chaque projet démarré dans la région nous conduit à aller un peu plus loin dans la maîtrise technologique du deep offshore. Pour le prochain à être mis en service, le plus grand en construction aussi, Pazflor, le défi a consisté à trouver une solution pour séparer, à 800 mètres de profondeur sous la mer, une huile lourde et visqueuse d’un gaz plus léger, puis à les remonter à la surface vers un FPSO (unité flottante de production, stockage et déchargement). Le tout sur un champ de 600 km2, soit 6 fois la superficie de Paris. “Une première mondiale qui fait figurer le Groupe parmi les experts mondiaux de l’offshore profond”, souligne Louis Bon, le directeur du projet. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 29 FOCUS PAZFLOR CONTRIBUERA AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIÉTAL DE L’ANGOLA Un programme, mené en partenariat avec la Banque mondiale et le ministère angolais de la Santé, vise à réduire le taux de mortalité infantile et maternelle, l’un des plus élevés au monde. Il comprend, sur cinq ans, la formation de 650 infirmières et sages-femmes, la réhabilitation ou la construction de centres d’accouchement et la fourniture de kits scolaires. Cette action concernera 1,9 million d’habitants. À SAVOIR CLOV, 4 LETTRES POUR DIRE : CRAVO, LIRIO, ORQUIDEA ET VIOLETA (CLOV), LES 4 CHAMPS QUI CONSTITUENT LE PROJET. DÉBUT DES OPÉRATIONS DE FORAGE : 2012. DÉMARRAGE DE LA PRODUCTION : 2014. INVESTISSEMENT : 7 MILLIARDS DE DOLLARS. CAPACITÉ DE PRODUCTION : 160 000 BARILS PAR JOUR. RÉSERVES ESTIMÉES : 500 MILLIONS DE BARILS. PLUS DE 20 % DES HEURES TRAVAILLÉES PRÉVUES SUR LE PROJET PRISES EN CHARGE PAR DES ENTREPRISES LOCALES (SANS COMPTER LE FORAGE ET LA COMPLÉTION ). En 2010, la mise en service du train 2 de Yemen LNG a permis de porter la capacité de production du site à 6,7 Mt/an. 1 FPSO DE 305 MÈTRES DE LONG – PRESQUE LA HAUTEUR DE LA TOUR EIFFEL – ET DE 110 000 TONNES, SOIT LE POIDS DE 305 AIRBUS A380. EN BREF Le chantier aborde sa dernière ligne droite avant le démarrage de la production, prévu fin 2011. Les éléments majeurs, construits aux quatre coins du monde, ont convergé vers l’Angola et à l’été 2010 a démarré l’étape la plus délicate : la campagne d’installation offshore des trois unités de séparation sous-marine, des monstres de 25 mètres de haut et de 300 tonnes, puis l’ultime phase de test en eau profonde. Le FPSO, réalisé en Corée, a quitté son port d’origine en janvier 2011, pour rejoindre les eaux angolaises. Dans la même veine, le développement du projet CLOV a été lancé à l’été 2010. Total en est l’opérateur avec une participation de 40 %. Là encore, le réservoir , situé à des profondeurs de 1100 à 1400 mètres, contient deux types d’huile différents. Son exploitation nécessitera l’installation de 34 puits sous-marins reliés à un FPSO par 210 kilomètres de conduites déployées au fond de la mer. Pour limiter l’impact sur l’environnement, un grand soin a été apporté à la conception des installations : pas de brûlage à la torche en conditions normales d’opération, récupération de la chaleur des fumées d’échappement en sortie de turbines ainsi que des gaz des cuves. CLOV, comme Pazflor, participent au transfert de connaissances vers Sonangol, la compagnie nationale angolaise, et à la valorisation du tissu économique du pays : une part importante des installations est en effet réalisée localement. FOCUS D’AUTRES PROJETS DANS LE MONDE D’autres projets ont été lancés en 2010 à travers le monde : Gabon, Nigeria, Indonésie, Thaïlande, Norvège, Irak. AU NIGERIA, TOTAL A POURSUIVI en 2010 le projet de développement d’Usan, avec notamment le démarrage du forage des puits de production, la construction du FPSO et le début de l’installation des équipements sous-marins. Situé sur le permis OML 138 (Total 20 %, opérateur), ce projet disposera d’une capacité de production de 180 000 barils par jour. Le démarrage est prévu en 2012. 1 000 000 000e LE BARIL DU BLOC 17 Fin mai 2010, en Angola, le Bloc 17 et ses champs actuellement exploités – Girassol, Jasmim, Dalia et Rosa – ont franchi le cap historique du milliardième baril équivalent pétrole. Un chiffre emblématique du savoir-faire de Total dans l'offshore profond. Lorsque Pazflor et CLOV auront démarré, Total y opérera une production de 800 000 barils par jour. 30 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES Navire de sismique 3D. Les capteurs traînés par le bateau enregistrent des données qui, traitées en imagerie, permettent de se faire une idée précise du sous-sol. À LA RECHERCHE DE NOUVEAUX GISEMENTS L’exploration est une activité clé pour un producteur d’hydrocarbures, surtout à un moment où la demande augmente tandis que les ressources deviennent de plus en plus difficiles à trouver. Encore aujourd’hui, de grandes découvertes d’hydrocarbures restent possibles. Il nous faut rester en alerte et agir avec audace. La chasse aux éléphants est ouverte ! C’est même l’une des priorités de Total. Géologues, géophysiciens, foreurs du Groupe sont constamment à l’ouvrage pour découvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. En menant ces recherches, notre objectif est double : renouveler les réserves du Groupe et faire croître la production. Grâce à l’avancée récente des concepts géologiques et des technologies, des découvertes majeures sont même désormais possibles dans des zones inattendues ou hier encore inaccessibles. La stratégie de PAROLE D’EXPERT l’exploration de Total peut se résumer en deux mots : around et larger. Around, “POUR RÉUSSIR NOTRE EXPLORATION, nous devons c’est-à-dire explorer autour anticiper et prendre des risques : savoir nous positionner plus vite que la concurrence en nous appuyant sur et au-dessous des champs de nouveaux concepts géologiques et sur les avancées existants, notamment en techniques du Groupe ; oser les pays risqués ; être créatifs allant plus profond vers des en exploration comme en affaires ; nouer des partenariats avec des spécialistes régionaux ; développer des concepts réservoirs difficiles à produire, et technologies en domaines complexes (hautes pressions/ à pressions et températures offshore très profond/zones de transition/foothills), extrêmes (1 000 bars/180 °C). là où les autres ont abandonné ou “conçoivent” moins de barils que nous. ” Larger, c’est oser la "chasse aux gros", aux "bigs cats" qui Marc Blaizot, directeur Exploration. recèlent des réserves de plus de 200 millions de barils, et aux "elephants" (plus de 500 millions). C’est aller vers tous les horizons : exploration en mer profonde bien sûr, mais aussi exploration à terre. Pour cela, nous misons sur la géophysique et notamment la sismique dans des zones encore peu explorées comme les zones de transition terre/mer ou encore les chaînes de montagnes. Par ailleurs, les avancées techniques récentes en matière de traitement des données sismiques ont pour avantage de mieux comprendre l’évolution des bassins sédimentaires, de mieux décrire les prospects, mais aussi de mieux implanter les forages, de les suivre en temps réel et d’optimiser leur trajectoire. Une aide précieuse lorsqu’on sait que forer un puits en offshore profond peut coûter jusqu’à 1 million de dollars par jour ! LE TOUR DU MONDE DE L’EXPLORATION Actuellement, Afrique et Europe de l’Ouest représentent près de 50 % des réserves prouvées du Groupe. Mais notre exploration peut se réorienter partout dans le monde : les nombreuses entrées dans des permis TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT FOCUS LES DÉCOUVERTES DE L’ANNÉE 2010 > 31 2,1 Au Congo : confirmation MILLIARDS DE DOLLARS. d’une extension de Moho Bilondo. C’est le budget du programme d’exploration de Total pour 2011, en hausse par rapport à 2010. En Angola : trois découvertes en offshore profond et une découverte infrasalifère dans l’offshore conventionnel. Au Nigeria : plusieurs réservoirs de gaz totalisant une épaisseur brute de plus de 150 mètres ont été découverts dans un compartiment foré pour la première fois. Au Vietnam : le puits d’exploration Carotte : terme employé pour désigner un échantillon des couches géologiques traversées par les instruments de forage. Les échantillons prélevés sont ensuite analysés pour attester de la présence d’hydrocarbures. de Lac Da Vang s’est révélé positif. C’est la deuxième découverte en offshore en moins d’un an, sur ce permis acquis en 2007. Au Brunei : du gaz à condensats a été trouvé au sud du champ de Maharaja Lela, dans des formations haute pression/haute température. Au Royaume-Uni : découverte de gaz à condensats à Edradour, à l'ouest des îles Shetland. FOCUS LES GRANDES ÉTAPES DE L’EXPLORATION 1 Géologie pétrolière : analyse et ■ interprétation des données de surface et de subsurface pour évaluer le potentiel pétrolier d’un bassin. Il s’agit de choisir le domaine minier le plus prospectif, le plus susceptible de receler des gisements. 2 Sismique : par “échographie” du sol, ■ permettant de visualiser la profondeur, la géométrie et la nature des formations géologiques du sous-sol. 3 Forage : “perforation” du sous-sol ■ pour atteindre les réservoirs. Lui seul permet de certifier la présence d’hydrocarbures. 4 Carottage : prélèvement d’un cylindre ■ de roche pendant le forage. Afin de décrire survenues au Moyen-Orient, en Russie, en Asie-Océanie, en Amérique, en montrent l’intérêt. En 2010, nous avons pris des permis d’exploration sur les quatre continents. En Europe, en mer du Nord britannique. En Afrique, sur le domaine minier terrestre du Gabon ; dans le golfe de Guinée, à São Tomé-et-Principe, sur une zone contiguë à Akpo, une grande découverte déjà en production ; et, pour la première fois en Côte d’Ivoire, en offshore profond. En Asie, dans les eaux profondes de Malaisie et du Brunei, à une centaine de kilomètres des côtes de Brunei Darussalam ; en Indonésie, au large des côtes du Kalimantan et en mer d’Arafura ; et au Yémen, dans le bassin de Masila. En Amérique du Sud enfin : au Brésil sur un bloc offshore situé dans le bassin de Santos, et en Guyane Maritime, sur une zone couvrant 32 000 kilomètres carrés, par des profondeurs d’eau allant jusqu’à 3 000 mètres. Par ailleurs, nous avons pris des permis en tant qu'opérateur dans l’exploration de gaz non conventionnels (gaz de schiste) en Europe (France et Danemark) et surtout en Argentine (bassin du Neuquén). le réservoir traversé et d’en mesurer les paramètres physiques. 5 Diagraphies/Logging : mesures ■ physiques effectuées pendant et en fin de forage d’exploration et/ou d’appréciation, afin d’évaluer les indices gazeux et liquides, les propriétés physico-chimiques des roches et fluides, les pressions. 6 Testing : en cas de suspicion ■ d’existence d’une découverte d’hydrocarbures, un "test" permettant de produire en surface les fluides "prisonniers" dans la roche est décidé. Il permet de confirmer la nature du fluide, la productivité et la connectivité de réservoirs pétroliers et enfin, d'envisager un projet de développement. 32 < RÉINVENTER NOS ÉNERGIES TRADITIONNELLES Faire partager une culture de la sécurité par l’ensemble du personnel : un point clé de la prévention. LA SÉCURITÉ DE CHACUN, L'AFFAIRE DE TOUS Qu’elle vise à protéger les personnes ou l’environnement, la sécurité est depuis toujours notre priorité absolue. Sur ce point, l’année 2010 a été difficile pour les majors. Total en a tiré des conséquences. PAROLE D’EXPERT “LE RISQUE ZÉRO N'EXISTE PAS. Ce qui est important, c'est de l'évaluer. Quand on connaît le risque, on a tous les atouts pour pouvoir le gérer. En outre, ce n'est pas parce que la technologie s'accroît que le risque doit s'accroître. Il convient donc de réévaluer les risques en permanence et de prendre toutes les mesures pour les maîtriser.” Thierry Debertrand, directeur Hygiène, Sécurité et Environnement, Exploration & Production. On ne transige pas avec la sécurité. Dans ce domaine, nous essayons toujours de faire mieux. Dans le Groupe, les règles sont strictes et communes : toute opération doit être réalisée selon un référentiel précis de règles, de procédures et d’audits, et le Code de conduite est le même partout et pour tous, quel que soit le pays, pour les collaborateurs internes comme pour les entreprises extérieures. Il insiste notamment sur la responsabilité des collaborateurs : chacun doit veiller à ce que toute activité dépendant de lui soit exercée en conformité avec les règles de sécurité en vigueur chez Total. Pourtant, malgré toutes les précautions, des accidents viennent parfois douloureusement rappeler que nos métiers ne sont pas sans risque. Chacun d’entre eux amène les industriels à se remettre en question et à s’interroger sur ce qu’ils peuvent mettre en œuvre pour que cela ne se reproduise pas. Ça a été le cas en 2010 : à la suite d’une série d’incidents graves en France, Total a lancé une mission d’inspection générale de la sécurité sur 13 sites industriels dans l’Hexagone, représentatifs de toutes les activités. Objectif : comprendre pourquoi des situations à haut potentiel de risques surviennent encore et pourquoi un écart significatif peut subsister entre les pratiques et le niveau d’exigence de sécurité. Une dizaine d’experts internes, représentant toutes les activités du Groupe, ont ainsi passé une semaine sur chaque site. Méthodes d’analyse des risques, conduite des opérations, pratiques de maintenance et d’inspection, sécurité des entreprises extérieures, gestion des compétences, efficacité des contrôles et organisation, tout a été passé en revue. Une vraie radiographie des procédures et de leur niveau d’exigence. Cette inspection a mis en évidence des enjeux liés à la routine, aux comportements et aux organisations. Principaux enseignements : même si toutes les procédures doivent être appliquées à la lettre, il ne faut jamais perdre de vue les règles de base, veiller à ce qu’elles soient comprises par tous, et pour ce faire, les établir en concertation avec ceux qui, sur le terrain, sont chargés de les appliquer. Il faut, aussi, être plus rigoureux sur leur mise en œuvre. L’encadrement a, à ce sujet, un rôle important à jouer, tant dans la gestion des écarts constatés que dans la diffusion des bonnes pratiques. DE NOUVEAUX OUTILS Pour mettre les priorités en évidence, Total a élaboré, au printemps, 12 règles d’or communes à l’ensemble du Groupe, puis à l’automne, une nouvelle charte SSEQ (Sécurité, Santé, Environnement, Qualité). Elle aussi insiste sur l’implication et l’exemplarité de l’encadrement, la responsabilité personnelle et individuelle, la vigilance et la rigueur. L’objectif est clair : faire progresser la culture de sécurité dans le Groupe, en faire un vrai réflexe. C’est l’affaire de tous ! Face à cette position intransigeante, l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, opérée par BP sur le champ de Macondo, dans le golfe du Mexique, le 20 avril 2010, a été un triste rappel que personne n’est jamais à l’abri d’un accident. Il a conduit le Groupe à engager une réflexion approfondie sur ses propres normes et pratiques concernant les forages offshore. C’est dans ce but que trois groupes de travail ont été mis en place à l’été. Objectif : étudier les causes de l’explosion et les risques potentiels de ses ouvrages à la lumière de cet événement. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 33 À SAVOIR Le respect de règles simples, comme le port des équipements de protection individuelle, reflète l’attention constante qu’il convient d’exercer pour maintenir la sécurité. 12 RÈGLES D’OR, 1 DISCIPLINE ELLES S’ARTICULENT AUTOUR DE 12 THÈMES : 1 LES SITUATIONS À RISQUES ■ 2 LA CIRCULATION ■ 3 LES GESTES / POSTURES / OUTILLAGES ■ 4 LES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION ■ 5 LES PERMIS DE TRAVAIL ■ 6 LES OPÉRATIONS DE LEVAGE ■ 7 LES SYSTÈMES ALIMENTÉS EN ÉNERGIE ■ 8 LES ESPACES CONFINÉS ■ SYSTÈME DE CONFINEMENT Sorte de barrages antipollution, les systèmes de confinement visent à éviter la dispersion d’hydrocarbures en cas d’incident. L’obturation du puits Macondo 252 a été réussie avec un bloc d’obturation de puits (BOP) de secours, puis le colmatage a finalement été réalisé par injection de ciment au travers de ce même BOP. 9 LES TRAVAUX DE FOUILLE ■ 10 LES TRAVAUX EN HAUTEUR ■ 11 LA GESTION DU CHANGEMENT ■ 12 LES OPÉRATIONS SIMULTANÉES ■ OU COACTIVITÉS TRIR* GLOBAL GROUPE EN 2010 : 2,6 * Total Recordable Injury Rate, ou nombre d'accidents déclarés par million d'heures travaillées. 3 QUESTIONS à MICHEL HOURCARD, directeur Développement, Exploration & Production. Quelles conclusions peut-on tirer de l’accident de Macondo qui a frappé BP ? Nous savons maintenant qu’il aurait pu être évité. L’éruption, détectée trop tardivement, a entraîné une perte de contrôle du puits. Toutefois, le risque zéro n’existe pas. Total, comme les autres, y est exposé. La vigilance doit être de tous les instants. en place de trois groupes de travail. Le premier, constitué d’experts du forage en offshore profond, a notamment passé en revue Qu’est-ce que Total a mis en place ? Dès l’annonce de l’accident, nous avons cherché à le comprendre en l’analysant, et immédiatement vérifié nos propres procédures. Cette initiative a été officialisée en juin par la mise La vigilance doit être de tous les instants. tous les équipements, formalisé nos référentiels techniques et développé un programme de renforcement des compétences du personnel en charge des opérations. Le deuxième, qui travaille sur le captage et le confinement, est chargé de vérifier l’intégrité des infrastructures sousmarines et de développer un système permettant d’intervenir au plus vite en cas d’accident sur un puits en offshore profond. Le dernier examine nos dispositifs et notre organisation en matière de lutte antipollution. Et au niveau de l’industrie pétrolière ? Les premiers mois, les États-Unis ont bloqué toute décision de forage de nouveaux puits offshore. Depuis, les mesures de validation des programmes de forage ont été renforcées. Ces nouvelles exigences auront, évidemment, des conséquences sur les coûts et les délais de concrétisation des projets. 34 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION OUVRIR LE CHAMP DES POSSIBLES TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 35 36 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION S’ADAPTER POUR DURER Évolution de la demande, renforcement des réglementations… Les mutations conjoncturelles et structurelles de notre environnement nous conduisent en permanence à infléchir notre stratégie et à revoir notre organisation. Nous adapter, mais aussi faire évoluer nos produits, est un impératif pour assurer notre pérennité. D ’ un côté, les pays de l’OCDE*, où la demande est en baisse régulière. Déjà, les capacités de raffinage sont excédentaires dans toute l’Europe. Les États-Unis, eux aussi, réduisent leurs importations d’essence. De l’autre, des marchés émergents, où elle décolle. Le monde change, plus vite que la plupart des observateurs ne l’avaient prévu. La crise n’a finalement été qu’un révélateur et un accélérateur d’une tendance qui s’installe pour durer. Face à cette situation, Total réagit pour assurer sa propre pérennité, et agit sur les deux pans de cette difficile équation. En Europe, notre Groupe a d’abord entrepris de réduire ses capacités de raffinage, d’environ 500 000 barils par jour d’ici à la fin 2011. Nous avons aussi engagé l’adaptation de notre pro- PAROLE D’EXPERT “LE RAFFINAGE EN EUROPE, UN SECTEUR FRAGILISÉ par des réglementations environnementales de plus en plus sévères qui ont accéléré l’obsolescence de certains outils de production et un bouleversement de sa géographie en raison des immenses capacités développées hors de sa zone. Plus, en France, un mix de consommation d’essence biaisé en faveur du diesel. Résultat : une rentabilité médiocre, aggravée par la conjoncture, qui a entraîné une baisse de la consommation en Europe et aux États-Unis.” Elie Cohen, économiste. Propos parus dans Politiques Énergétiques. duction, et donc de nos structures de raffinage, pour répondre aux nouveaux besoins des marchés et être conforme aux nouvelles exigences européennes : demande accrue de gazole et chute de la demande d’essence, produits moins soufrés. Et plus généralement, réduction de l’ empreinte environnementale de nos activités. Nous adaptons également notre réseau de distribution, notamment pour faire face à l’émergence des acteurs à bas prix et au changement de comportement d’achat des clients, qui désormais consomment avec un critère principal : le prix. Autant de transitions délicates anticipées depuis plusieurs années déjà, grâce à une Recherche & Développement particulièrement efficace. Rien qu’en France, 550 ingénieurs et techniciens travaillent à mettre au point des solutions ad hoc et des produits plus performants. Pour poursuivre son développement, Total va aussi chercher la croissance là où elle se trouve, dans les zones où la croissance économique est la plus forte : en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique aussi. Avec un objectif : se rapprocher des champs d’hydrocarbures, mais également des consommateurs, en s’adaptant aux spécificités locales. Cette stratégie dans les zones en développement passe par une solide politique de partenariats et une grande agilité de la part de toutes les activités du Groupe : pétrole, gaz, mais aussi chimie et spécialités. * Organisation pour la coopération et le développement économiques, réunissant la plupart des pays développés. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT Yogyakarta a la réputation d’une ville de culture et d’éducation. Plus modeste et beaucoup plus humaine que la capitale, la deuxième ville d’Indonésie séduit parce qu’on y croise une jeunesse en marche, qui sort et qui vit, échappant au cycle perpétuel des préjugés. MARC ROUSSEL, PHOTOGRAPHE > 1 800 STATIONS-SERVICE DU RÉSEAU TOTAL EN FRANCE ONT SOUTENU LE PASTEURDON 2010 avec l’opération "Le plein solidaire". Pendant quatre jours, 1 euro a été reversé à l’Institut Pasteur sur chaque plein de carburant. 184 000 euros ont été récoltés, qui serviront à financer des programmes de recherche. > 37 38 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION Bostik, spécialisé dans les adhésifs, prévoit de démarrer de nouvelles unités de production en Égypte, au Vietnam et en Chine en 2011 (ici, l’usine chinoise de Guangzhou) puis en Inde en 2012. Le vapocraqueur de Ras Laffan au Qatar a démarré en mars 2010. En Asie, la pétrochimie du Groupe est présente en Chine, en Corée et à Singapour. PROJETS AMBITIEUX POUR MARCHÉS ÉMERGENTS La demande d’hydrocarbures et de produits chimiques augmente considérablement dans les zones en croissance. Nous nous positionnons sur ces marchés, tout en investissant dans notre outil industriel occidental pour l’adapter aux exigences du marché. Notre objectif : répondre, partout, aux demandes locales. Face à un monde qui change à grande vitesse, notre stratégie est claire : nous adapter aux différents marchés pour affirmer notre place parmi les leaders. Premier impératif : être présent là où la croissance de la demande est la plus forte. Tous les métiers sont concernés et deux zones particulièrement dynamiques : l’Asie et le Moyen-Orient. C’est naturellement là que nous développons nos deux plus gros projets actuels. Menés avec des partenaires locaux et complètement intégrés, ils nous permettent de nous rapprocher à la fois des champs d’hydrocarbures et des consommateurs. Le premier, au Qatar, est réalisé avec notre partenaire Qatar Petroleum. Il consiste à produire du plastique à partir d’éthane. Son dernier maillon, le vapocraqueur d’ éthane de Ras Laffan, a été inauguré le 4 mai 2010. Le second se situe à Jubail, en Arabie Saoudite. Nous y construisons depuis 2009, en partenariat avec Saudi Aramco, une raffinerie de taille mondiale. Elle transformera, à partir de 2013, du pétrole brut, extrait à proximité, en produits raffinés répondant aux normes les plus strictes, destinés à approvisionner les marchés locaux et export. > JUBAIL EN CHIFFRES Une capacité de 400 000 barils par jour. Une production annuelle de 700 000 tonnes de paraxylène, 140 000 tonnes de benzène et 200 000 tonnes de propylène de haute pureté. Un chantier de la taille d’une ville : 15 000 personnes en moyenne sur place, jusqu’à 40 000 en pic. DE GRANDES AMBITIONS La présence de Total dans ces régions s’affirme aussi à travers le développement du réseau de distribution. La 600e station-service de la zone Asie-Pacifique a été inaugurée en Chine courant 2010. Tout un symbole. En Afrique, notre Groupe, qui dispose d’un réseau de plus de 3 500 stations-service, conforte ses positions dans le bassin méditerranéen en modernisant ses infrastructures au Maghreb. Parallèlement, nous avançons aussi nos pions dans la chimie. Notre feuille de route est tracée dans ce secteur où nous ambitionnons de réaliser, en Asie, 25 % de notre chiffre d’affaires d’ici à 2015 : proposer des produits “clés en main”, adaptés à la demande locale, et se différenciant par leur valeur ajoutée technologique. C’est dans ce but que nous poursuivons nos investissements via notre joint venture avec Samsung, une société avec laquelle nous détenons en commun à Daesan, en Corée du Sud, une des plus grandes usines pétrochimiques asiatiques. Une première étape de modernisation du site avait déjà permis, en 2008, d’augmenter d’un tiers sa capacité de production initiale. En juin 2010, une unité de production de carburant pour l’aviation a démarré, suivie, en fin d’année, par le lancement aaa TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT UN PROJET POUR CHAQUE BASSIN > 39 À SAVOIR CESSIONS ET FERMETURE 2010 DANS LA CHIMIE Total n’engage aucun projet de fermeture ou de reconversion sans envisager l’avenir du bassin d’emploi. La preuve par trois. ■ MAPA SPONTEX, FABRICANT ET DISTRIBUTEUR DE PETITE PUÉRICULTURE (TÉTINES, BIBERONS) ET D’OUTILS A près la fermeture d’un vapocraqueur et de l’unité de styrène de Carling, en Moselle, une unité de fabrication et d’assemblage de panneaux photovoltaïques sera construite sur le Composite Park de Porcelette, un parc industriel que le Groupe a par ailleurs cofinancé. Environ 80 emplois seront créés. À la suite de la décision du projet d’évolution de la raffinerie de Flandres, une mission, Flandres 2010+, a été organisée. Son rôle : préparer la mise en œuvre des engagements de Total, notamment celui de rester un acteur économique important dans la région. Le Groupe a participé à la concertation locale pour la revitalisation économique du bassin dunkerquois, en particulier de son port. Sur le site de Feluy, en Belgique, Total Petrochemicals a repris les installations de Polimeri qui souhaitait y cesser ses activités de fabrication de polystyrène, préservant par cette décision plusieurs dizaines d’emplois. L’usine Modco, basée en Lorraine, entrera en service d’ici à 2012 avec une capacité de production de 220 000 panneaux photovoltaïques/an. D’ENTRETIEN MÉNAGER (ÉPONGES, GANTS EN CAOUTCHOUC…) A REJOINT EN BREF LE GROUPE AMÉRICAIN JARDEN ; LE CReS, 40 ANS DE RECHERCHE DES ACTIVITÉS RÉSINES ■ Le CReS, près de Lyon, est l’un des 22 centres de recherche de Total dans le monde. Il a fêté ses 40 ans en 2010. Spécialisé dans les carburants, les lubrifiants et le bitume, il prépare les technologies et les produits de demain, toujours plus respectueux de l’environnement et moins gourmands en énergie. LE PROCESSUS DE CESSION DE REVÊTEMENT (UTILISÉES DANS LES PEINTURES) ET PHOTORÉTICULABLES (DANS L’OPTIQUE OU L’ÉLECTRONIQUE) A ÉTÉ ENGAGÉ. 2 QUESTIONS à GRAEME BURNETT, directeur Moyen-Orient et Asie, Total Petrochemicals. Le Moyen-Orient va devenir le principal producteur de la pétrochimie, et l’Asie, son principal marché. Comment Total Petrochemicals s’adapte-t-il à cette évolution ? Nous souhaitons être un acteur majeur et mondial en pétrochimie. Pour cela, nous misons sur une efficacité et une sécurité maximales de nos opérations, sur l’innovation technologique et sur une intégration géographique. Au MoyenOrient, nous développons notre production en exploitant la proximité des matières premières. Nous y avons ainsi beaucoup investi ces dernières années, notamment via les projets Qatofin au Qatar et Satorp à Jubail en Arabie Saoudite. En Asie, nous accentuons notre présence afin de répondre à la forte croissance de la consommation. C’est le sens des extensions du complexe pétrochimique de Daesan, en Corée du Sud, que nous exploitons à parts égales avec Samsung, et du lancement en Chine du partenariat avec China Power Investment Corporation (CPI). Que prévoit ce p artenariat ? Il prévoit la construction d’un vaste complexe industriel en Mongolie-Intérieure, où nous produirons de l’ éthylène et du propylène et leurs dérivés à partir de méthanol issu de la gazéification du charbon, présent en grande quantité dans la région. Ce projet s’inscrit tout à fait dans notre stratégie : exploiter la matière première là où elle se trouve, produire à proximité des lieux de consommation et valoriser notre savoir-faire technologique. Nous apportons en effet notre maîtrise industrielle des procédés MTO (production d’oléfines à partir de méthanol) et OCP (procédé de craquage d’oléfines) testés à Feluy, en Belgique. Nous souhaitons être un acteur majeur et mondial en pétrochimie. 40 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION Les nouvelles unités de désulfuration de Port Arthur (États-Unis) et Leuna (Allemagne) font partie des projets majeurs de modernisation de notre outil de raffinage. 740 millions d’euros sont investis pour moderniser la raffinerie de Normandie. Elle devrait ainsi augmenter de 10 % sa production de gazole et réduire ses émissions de CO2 de 30 %. PROJETS AMBITIEUX POUR MARCHÉS ÉMERGENTS de la construction d’un bac de stockage de butane. Les travaux se poursuivront dans les prochains mois avec le dégoulottage du vapocraqueur et des unités polyoléfines et aromatiques, qui permettront d’étendre encore les capacités de production du site. Enfin, pour garder son avance technologique, Total a aussi choisi, en 2010, de recentrer ses activités sur la science des matériaux autour de trois grandes entreprises – Atotech dans la métallisation, Hutchinson dans la transformation de caoutchouc et Bostik dans les adhésifs – et de céder certains actifs moins stratégiques (lire encadré p. 39). aaa RÉINVENTER LE RAFFINAGE Malgré cette poussée dans les régions en croissance, nous n’oublions pas les zones matures, où nous entendons rester un acteur majeur. Pour cela, le Groupe accompagne la mutation industrielle de ses raffineries occidentales. Avec deux objectifs : produire davantage de gazole et des produits moins soufrés, tout en réduisant la capacité globale de raffinage. En Europe, un milliard d’euros par an sera consacré à ces projets, dont la moitié en France. “Si les raffineries disposent d’une certaine souplesse d’adaptation à la demande, cette flexibilité ne peut leur permettre de répondre à un marché qui s’est fortement réorienté au cours du temps, indique Raymond Bulle, professeur à l’IFP School. Axer la production vers des produits intermédiaires, tels que le kérosène et le gazole, exige des investissements nouveaux et importants.” Les raffineries de Leuna, en Allemagne, et de Port Arthur, au Texas, ont ainsi chacune inauguré, courant 2010, une troisième unité de désulfuration . Cela leur permet de produire des carburants conformes aux normes environnementales en vigueur localement. Tous les produits sont en effet commercialisés sur le marché régional. À Port Arthur, le projet comprend aussi, entre autres, la construction d’une unité de conversion profonde pour la transformation de pétrole brut en produits légers. En France, 2010 a marqué le démarrage du premier chantier du projet RN 2012, qui vise à transformer la raffinerie de Normandie en l’une des plateformes de raffinage les plus compétitives en Europe. Total y investit 740 millions d'euros avec un triple objectif : produire 500 000 tonnes par an de gazole supplémentaires, réduire les excédents d’essence de 60 % et permettre au site de consommer moins de combustibles, tout en TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 41 FOCUS 12 BORNES DE RECHARGE POUR VOITURES ÉLECTRIQUES Total Belgium, filiale belge de Total, a inauguré en 2010 ses premières bornes de recharge rapide pour voitures électriques. Une initiative qui accompagne l’essor de véhicules “nouvelle vague”, résolument en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs : des solutions plus propres, qui préservent l’environnement. RAS LAFFAN, UN PROJET INTÉGRÉ Avec une capacité de 1,3 million de tonnes d’éthylène par an, le vapocraqueur d’éthane de Ras Laffan est le plus grand au monde. Il fait partie d’un projet intégré, dans lequel Total est présent de bout en bout : l’éthane brut provient du champ de North Field (projet Dolphin). Une fois transformé en éthylène dans le vapocraqueur de Ras Laffan, il transite par gazoduc jusqu'à Mesaieed, à 140 kilomètres, où il alimente l’unité Arrivée des ballons de cokéfaction sur le site de Jubail. Le schéma très convertissant de la raffinerie de Jubail (Arabie Saoudite) lui permettra de traiter des bruts lourds. Sa mise en service est prévue en 2013. qui le transforme en polyéthylène linéaire basse densité, un plastique utilisé essentiellement pour la fabrication de films. TOTAL SOLIDAIRE DES PME Total, via sa structure Total Développement émettant 30 % de CO2 en moins. Cette année, marquée par des grèves, a aussi été celle où l’avenir de la raffinerie de Flandres, arrêtée plusieurs mois faute de débouchés, a été décidé : le site sera reconverti en un centre d’assistance technique, une école de formation pour le raffinage du Groupe et un dépôt logistique. Côté distribution, enfin, Total cherche à pérenniser sa présence dans les zones matures en s’alliant avec d’autres compagnies. Objectif : atteindre la taille critique. C’est dans ce but qu’une co-entreprise a été constituée avec la société italienne Erg. Les deux groupes ont mis en commun au sein de TotalErg la quasi-totalité de leurs activités de raffinage et de marketing. Pour préserver sa compétitivité, Total n’a parfois pas d’autre choix que de se désengager. C’est le cas au Royaume-Uni, où un processus de mise en vente de la raffinerie de Lindsey et de la majeure partie de l’activité de distribution pétrolière du Groupe a été entamé en 2010. Dans la péninsule Ibérique, nous avons cédé notre participation dans la société CEPSA, qui gère trois raffineries et 1 750 stations-service en Espagne et au Portugal, à IPIC, un fonds d’investissement émirati. Dans la région, le Groupe se concentrera sur le développement de nouveaux marchés, notamment dans le domaine des Spécialités. EN BREF Régional (TDR), engage chaque année 6 M€ dans l’accompagnement d’une centaine de PME. LA CHINE REPRÉSENTERA UN TIERS L’aide peut prendre la forme d’un appui financier, de la demande mondiale de plastiques en 2030. au développement à l’international, ou d’appui d’un accompagnement à l’exportation et technologique et partage de savoir-faire. QAPCO, DANS LAQUELLE TOTAL DÉTIENT 20 %, a lancé la construction d'une nouvelle ligne de polyéthylène basse densité au Qatar. D'une capacité de 300 kt/an, elle devrait démarrer en 2012. À SAVOIR ATOTECH, FILIALE DU GROUPE SPÉCIALISÉE DANS LA CHIMIE DE MÉTALLISATION, A OUVERT EN 2010 DEUX NOUVEAUX TECHNOCENTRES, L’UN EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE, L’AUTRE EN ITALIE. LEUR MISSION : AIDER LES ENTREPRISES LOCALES À METTRE AU POINT PRODUITS ET PROCÉDÉS INNOVANTS ET “VERTS”. CHAQUE ANNÉE, DEUX CENTRES SUPPLÉMENTAIRES DEVRAIENT ÊTRE CONSTRUITS DANS LE MONDE. 42 < LES STRATÉGIES DE L'ADAPTATION Les lubrifiants Fuel Economy Total et Elf permettent une réduction d'au moins 2,5 % de consommation de carburant. Les grades de polyéthylène Lumicene labellisés Total Ecosolutions permettent de réduire le poids des films d’emballage de l’ordre de 20 %, ce qui constitue une importante économie de matière par rapport à l’utilisation de polyéthylènes conventionnels. RÉPONDRE AUX (R)ÉVOLUTIONS Dans un monde en pleine mutation, nous avons à cœur de répondre aux nouvelles exigences environnementales et sociétales. C’est dans cet esprit que nous développons par exemple l’écoperformance avec notre gamme de produits Total Ecosolutions, ou encore que nous souhaitons permettre l’accès à l’énergie pour les plus défavorisés. Les mots surlignés en noir renvoient aux définitions du lexique. Dis-moi quels sont tes besoins… Face aux nouvelles exigences du marché et de notre société, et notamment pour mieux prendre en compte l’environnement, nous avons lancé en 2009 Total Ecosolutions. Ce signe d’éco-efficience signale nos produits et services plus performants que l’offre standard du marché en termes d'efficacité énergétique et/ou d'impact environnemental. En les choisissant, nos clients réduisent leur empreinte environnementale, soit par une économie de ressources et de matières premières, soit par la réduction d’autres impacts environnementaux. Le label Total Ecosolutions est attribué au terme d’un processus rigoureux, dans le respect des normes internationales ISO 14020 et 14021, qui encadrent les déclarations environnementales. Un cabinet externe indépendant a d’ailleurs examiné le référentiel "Total Ecosolutions" et a constaté son caractère approprié et sa conformité aux principes de ces normes. Le processus de labellisation de la plupart des produits et services concernés a aussi fait l’objet d’une vérification externe. TOTAL ECOSOLUTIONS : LES COULISSES En deux ans, une vingtaine de produits et services du Groupe ont reçu le label. Y figurent notamment six produits et services de la branche Raffinage & Marketing et douze du secteur Chimie (Pétrochimie et Chimie de spécialités). Au nombre des services labellisés, on retrouve aussi l’Automated Meter Reading (AMR). La mise en place par Total Gas & Power UK de ce compteur "intelligent" permet de mesurer de manière automatique la consommation énergétique des clients. Le service consiste à leur donner accès à une plateforme internet TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT LUMICENE ® : LE PLASTIQUE, C’EST FANTASTIQUE FOCUS DE L’ÉNERGIE POUR TOUS Dans le monde, 4 milliards de personnes vivent avec moins de 10 dollars par jour. Parmi elles, PAROLE D’EXPERT Q ue faire quand on dispose d’une gamme de polyoléfines métallocènes – un des principaux éléments de base de la plupart des plastiques usuels – aux performances supérieures à celles des produits standard ? Les valoriser en les regroupant sous une bannière unique. C’est ce qui a été fait en 2009, avec la création de la gamme Lumicene®, qui rassemble des produits apportant des améliorations dans de nombreux domaines : esthétique, transparence, perméabilité aux gaz, résistance à l’impact, propriétés mécaniques et compatibilité alimentaire. Parmi les utilisations possibles de ces matériaux plastiques : bouchons, films, flacons, fibres, emballages rigides, mais aussi gazons artificiels ayant obtenu en 2010 le label de qualité défini par la FIFA. Lumicene compte, depuis octobre 2010, une nouvelle gamme de copolymères , Lumicene Random. Destinée à l’industrie du moulage par injection, elle permet aux producteurs d’emballages alimentaires rigides, de bouchons et capsules, de matériel médical et d’articles ménagers, de réduire l’épaisseur des plastiques de 8 %. Conséquences : moins d’achat de matière, des économies d’énergie et une diminution de l’empreinte carbone des produits. Tout bon pour l’environnement ! fournissant un outil de reporting pour une gestion plus fine de leur consommation. Dans les années qui viennent, l’éventail des produits et services labellisés continuera de s’enrichir. Ainsi, début 2011, treize autres produits et service étaient en phase finale de labellisation. D’ores et déjà, l’utilisation de l’ensemble de la gamme Total Ecosolutions permet d’éviter, chaque année, l’émission de 578 000 tonnes équivalent CO 2, soit l’équivalent des émissions annuelles de 57 800 citoyens de l’Union européenne. "Loin d’être une contrainte, ce label est pour nous un nouveau levier de développement de nos activités, car cela répond à une forte demande du marché", a résumé Carl Van Camp, directeur Polyoléfines de Total Petrochemicals et membre du comité de labellisation Total Ecosolutions pour la Chimie. > 43 la cible potentielle du programme pilote que nous avons lancé “ÊTRE PLUS ORIGINAUX QUE NOS CONCURRENTS pour permettre aux populations Il y a trois axes sur lesquels nous devons absolument être innovants : le développement durable, l’efficacité et la différenciation client. Ce dernier point est essentiel car il est nécessaire de répondre aux demandes de nos clients de façon plus originale que nos concurrents. Pour anticiper leurs besoins à venir, il est de plus en plus usuel de réfléchir avec eux à l’établissement de leurs cahiers des charges. Nous menons ce type de démarche avec PSA, Renault, ainsi qu’avec d’autres constructeurs, notamment dans le domaine des lubrifiants." de formes modernes et fiables Hélène Bérard, directrice du Développement de l’innovation à la direction des Spécialités, Raffinage & Marketing. ou non le projet à grande échelle. PREMIÈRE MONDIALE défavorisées de bénéficier d’énergie. Quatre volets distincts composent le projet : la précarité énergétique en pays OCDE (accès mobilité et chauffage) ; les biocarburants en filière courte, la valorisation des gaz associés produits sur les sites Total et le solaire photovoltaïque. C’est ce dernier axe qui a connu l’avancée la plus importante : depuis janvier 2011, une phase test a été initiée au Cameroun, au Kenya et en Indonésie. Elle devrait permettre l’accès à l’éclairage et au chargement de petits appareils électriques pour des populations n’ayant pas accès à l’énergie. En fin d’année, la décision sera prise de déployer Les autres volets ne sont pas en reste. Au Mali et au Sénégal est actuellement testé le jatropha , une huile végétale pouvant remplacer les carburants pour des usages locaux. “UNE RÉSINE POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉ RÉVOLUTIONNAIRE Sur le terrain des gaz associés, a été lancée en octobre 2010. Elle permet de produire par heure 60 000 bouteilles de lait d’un poids inférieur de 20 % à celui des bouteilles existantes. Une capacité de production six fois supérieure aux dispositifs classiques." au Nigeria, au Yémen, au Congo nous sommes actuellement en phase d’étude sur des projets et en Ouganda. À mi-chemin entre le business et le sociétal, l’accès à l’énergie est à la fois un laboratoire d’innovation et le moyen de contribuer à l’intégration du Groupe dans de nombreux pays hors OCDE où il est présent. 44 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR ON N'ARRÊTE PAS LES NOUVELLES ÉNERGIES TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 45 46 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR ET DEMAIN ? Société d’énergies avisée, Total prépare l'avenir en adaptant son offre de produits aux nouvelles exigences des pays producteurs et de ses clients. Au programme : diversification énergétique, recherche de substituts au pétrole pour la chimie et les carburants, efficacité énergétique. Des sujets pour lesquels la Recherche & Développement est un facteur déterminant. PAROLE D’EXPERT “POUSSER LES SOURCES VERTES Le pétrole est moins rare qu’on le croit, mais plus convoité, plus difficile d’accès et son prix grimpera. Pour le dire autrement, les États et les grands acteurs de l’énergie – qui ont pour mission d’assurer la sécurité de l’approvisionnement, le continuum pétrolier et gazier, d’investir en conséquence et là où il faut – se doivent de pousser les sources vertes qui contribueront un jour lointain aux grands équilibres. " Henry Lauret, journaliste économique et politique, éditorialiste au Nouvel Économiste. Propos parus dans Politiques Énergétiques. V oir loin. Tel est notre credo pour répondre aux nouveaux défis d’un monde en mutation : raréfaction et augmentation des coûts d’exploitation du pétrole, demande croissante d’énergie, protection de l’environnement. Dans cette logique, en 2010 nous avons renforcé nos activités suivant deux axes majeurs : le développement de nouvelles énergies dans le cadre d’une diversification de notre offre énergétique et la mise au point de substituts au pétrole. LE SOLAIRE AU BEAU FIXE Sur le terrain des énergies renouvelables , le solaire a été particulièrement à l’honneur. Durant l’année, nous avons élargi nos compétences dans cette filière via deux principaux projets. Nous avons tout d'abord été choisis par les autorités des Émirats arabes unis, à Abou Dabi, pour participer à la réalisation de la future centrale solaire à concentration de Shams, une installation appelée à devenir l'une des plus grandes de ce type. Puis, aux États-Unis, nous sommes entrés dans le capital de la start-up AE Polysilicon (AEP). Cette prise de participation nous associe à la réalisation d’une usine de production de polysilicium solaire sous forme de granulés. Une technologie innovante et compétitive. Dans le domaine des biotechnologies , le projet emblématique de l'année est l’accord signé avec Amyris, qui se traduit déjà par la mise en place d’une équipe de R&D commune. Cette start-up, spécialiste de la transformation de la biomasse en molécules pour fabriquer des biocarburants et de la chimie verte, ouvre de nouvelles voies de production particulièrement prometteuses. Sur nombre de nos projets, le partenariat avec des entreprises développant des technologies innovantes a démontré sa pertinence. En s’engageant aux côtés de start-up défrichant les solutions les plus audacieuses, Total participe aux risques et aux investissements. En contrepartie, nous enrichissons notre portefeuille de compétences et partageons la propriété industrielle et le produit de la recherche. Une stratégie “gagnant-gagnant" pour l’ensemble des parties et annonciatrice de belles avancées technologiques. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT Tout près du fameux cimetière où repose Eva Perón, les jeunes Porteños ont pris l’habitude de célébrer chaque dimanche soir. Comme une ode moderne et reconnaissante à la semaine qui commence, à la vie qui renouvelle promesses et espoirs. Buenos Aires est énergie. MARC ROUSSEL, PHOTOGRAPHE > LE PARTENARIAT CONCLU AVEC LA START-UP AMÉRICAINE AMYRIS constitue une avancée majeure pour notre Groupe dans le domaine de la biomasse. Ensemble, nos équipes de R&D contribueront à accélérer le développement des voies biotechnologiques pour produire des molécules d’intérêt pour le Groupe. Total, en construisant ainsi son savoir-faire, s’assure un avantage compétitif dans la production de carburants et de produits chimiques à partir de matières premières renouvelables. > 47 48 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR Dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque, Total prend appui sur des compétences existantes, sur des efforts massifs en matière de recherche et développement, et sur la mise en œuvre de partenariats. SOUS LE SOLEIL TOTALEMENT L’énergie solaire a été l’une de nos vedettes de l’année 2010. Avec deux grands projets phare à Abou Dabi et aux États-Unis, nous avons donné encore plus de rayonnement à cette filière innovante et respectueuse de l’environnement. “Al Shams”. Le soleil, en arabe. Et le symbole éclatant de la stratégie 2010 de Total en matière d’énergies nouvelles. Car si le nucléaire demeure un axe de développement à long terme, notamment via un partenariat aux côtés d’EDF dans le projet d’EPR™ de Penly, l’énergie solaire continue d’être sous les feux des projecteurs. Plus encore, elle s’est enrichie cette année de deux réalisations prometteuses. En péninsule Arabique tout d’abord. En mai 2010, au terme de deux ans de mobilisation de nos équipes, nous avons été retenus par les autorités d’Abou Dabi (Émirats arabes unis) pour construire et exploiter, aux côtés de nos partenaires Masdar et Abengoa Solar, ce qui sera l'une des plus grandes centrales solaires à concentration du monde, une technologie émergente à fort potentiel. EN BREF EN AVRIL 2010, LE GROUPE ADHÈRE AU GIE “Enjeu Énergie Positive”, qui rassemble les entreprises concernées par les problématiques du bâtiment de demain, et dont l’objectif est de définir et de mettre en place des mesures pour diminuer la consommation énergétique. Total en pilotera le groupe de travail sur l’intégration de l’énergie solaire photovoltaïque aux immeubles de bureau. En construction depuis juillet 2010, la centrale, baptisée Shams, aura à terme une capacité de 109 MW et devrait, dès 2012, alimenter en électricité environ 30 000 foyers. UNE INSTALLATION PHARAONIQUE Pas moins de 250 000 miroirs, répartis sur 250 hectares de désert, chaufferont un fluide qui servira à générer de la vapeur et à produire de l’électricité, après passage par une turbine. La centrale pourra également fonctionner au gaz. Véritable projet phare, Shams permettra au Groupe d’acquérir de nouvelles compétences et d’élargir son portefeuille dans le solaire. Il nous permettra aussi d’accompagner la volonté de diversification énergétique de l’Émirat, lequel ambitionne de produire, d’ici à 2020, 7 % de son électricité grâce aux renouvelables. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 49 ABOU DABI : LES SECRETS D’UN SUCCÈS Février 2008. L’Émirat d’Abou Dabi publie son appel d’offres pour la réalisation de Shams. D ’ emblée, nous décidons d’y répondre. Et pour donner plus de poids à notre proposition, nous nous associons à Abengoa Solar, une entreprise espagnole forte d’une expérience dans le solaire à concentration. Ensemble, nous avons toutes les cartes en main : Abengoa Solar apporte son savoirfaire dans la construction de centrales à tour et de centrales à récepteurs cylindro-paraboliques. De notre côté, nous travaillons à la modélisation de la future centrale et à la définition des spécifications techniques. "Au-delà de notre expertise grands projets, nous avons eu la possibilité de mobiliser les compétences internes : par exemple, les problématiques de réseau thermique soulevées par ce projet sont similaires à celles rencontrées dans la pétrochimie ou le raffinage", souligne Hervé Gasq de la direction Technique Gaz & Énergies nouvelles. Et l’association de nos deux entreprises fait mouche : notre consortium, opposé à trois autres regroupements dans le cadre de l'appel d'offres, est finalement retenu pour réaliser le projet. Salarié d’AE Polysilicon. Améliorant le bilan énergétique de la production et limitant sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, le procédé de production de silicium solaire d’AEP est des plus compétitifs. Du côté des États-Unis cette fois, notre Groupe est entré dans le capital d'AE Polysilicon (AEP) à hauteur de 25,4 %. Cette start-up américaine, spécialisée dans la purification du silicium, produit du polysilicium sous forme de granulés. Le système utilisé, très innovant, est un des plus compétitifs car beaucoup moins énergivore que les procédés classiques. La première unité industrielle, dont le démarrage a débuté en septembre 2010, produira à pleine capacité plus de 1 800 tonnes par an. Un véritable atout maître pour Total, sachant que le silicium purifié est indispensable à la fabrication des cellules composant les panneaux solaires et qu’il est produit par un nombre limité d’acteurs dans le monde. Et l’occasion de se faire une place dans l’amont de la chaîne photovoltaïque et d’en devenir un acteur intégré. Centrale solaire à concentration de 109 MW, Shams couvrira les besoins en électricité de plus de 30 000 foyers. NOVEMBRE 2010 DEPUIS JANVIER 2011, LE CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE JEAN FÉGER (CSTJF) DE PAU (FRANCE) produit de "l’électricité solaire" grâce aux 2 400 m2 de panneaux solaires qui y sont installés. La capacité de production est de 230 MWh par an. Le CSTJF est l’un des cinq sites du Groupe qui expérimenteront et avaliseront l’utilisation d’énergie solaire. Autre mise en service : l’usine de Lacq, au premier trimestre 2011. ANNONCE DE LA CONSTRUCTION D’UNE USINE DE FABRICATION ET D’ASSEMBLAGE DE PANNEAUX SOLAIRES, à Porcelette, en Moselle (France). Elle démarrera son activité fin 2011, pour une production annuelle de 50 MWc, soit environ 220 000 panneaux solaires. 50 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR L’unité de démonstration MTO (Methanol to Olefins) du site pétrochimique de Feluy, en Belgique. Cette technologie contribue à diversifier les sources d’approvisionnement de la pétrochimie. L’accord avec la société CPI, signé en présence des présidents chinois et français, ouvre la voie à une application industrielle du procédé MTO développée par Total Petrochemicals. TROUVER DES SUBSTITUTS AU PÉTROLE Jour après jour, nos équipes imaginent et conçoivent des procédés susceptibles de remplacer le pétrole. Biomasse et autres matières premières sont ainsi communément transformées. Objectif affiché : fabriquer de nouvelles générations de plastiques, mais aussi de carburants. EN BREF C’EST SUR LE SITE PÉTROCHIMIQUE DE FELUY, en Belgique, que la technologie MTO/ OCP a été testée à grande échelle. Ce site dispose en effet d’une unité pilote inaugurée à l’automne 2008 et qui travaille en phase préindustrielle. 45 millions d’euros y ont été investis. Et s’il était possible, un jour, de fabriquer du pétrole ? Sans aller si loin, trouver des substituts à cette ressource est, chez Total, plus qu’une volonté affichée. C’est une affaire sérieuse ; preuve en sont les projets annoncés en 2010. En Chine, tout d’abord, à l’aide de la technologie MTO/OCP, un procédé qui permet de produire du plastique à partir du méthanol , en recourant à des matières premières issues du charbon, du gaz naturel ou de la biomasse. En novembre 2010, notre Groupe a ainsi signalé son intention d’étudier, avec la China Power Investment Corporation (CPI), la construction d’une usine en Mongolie-Intérieure. Elle devrait produire, à partir de 2015, 1 million de tonnes de polymères par an, des molécules utilisées dans les matériaux plastiques. L’accord signé avec la CPI, d’un montant de 2 à 3 milliards d’euros, s’appuie sur un partenariat efficace : l’entreprise chinoise mettra dans la corbeille son accès à d’importantes réserves de charbon. De notre côté, nous apporterons notre expertise dans les technologies de production d’oléfines à partir de méthanol. QUAND LA BETTERAVE PRODUIT DU PLASTIQUE Le projet chinois sera la première application commerciale du MTO/OCP. Cette technologie a déjà été éprouvée par Total, à grande échelle, sur le site de Feluy, en Belgique. En juillet 2010, notre Groupe a même confirmé pouvoir produire du polypropylène de qualité commerciale, en utilisant du propylène obtenu à partir de méthanol. “Le succès du projet de Feluy met à la disposition de Total Petrochemicals une technologie MTO/OCPl exploitable et un leadership en la matière, a commenté François Cornélis, vice-président du Comité exécutif de Total et directeur général Chimie. Nous allons lancer des projets MTO/OCP avec des partenaires dans aaa TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT ARE YOU “X TO Y”? L es biotechnologies sont une des voies possibles pour produire des carburants et des plastiques sans pétrole. Avec cette technique, la chaîne des molécules est transformée sans être cassée, grâce à l’action de micro-organismes vivants. UNE DEUXIÈME MÉTHODE EXISTE Cette fois, elle consiste à séparer les éléments pour ensuite les recomposer : le “X to Y”. Concrètement, des matières premières variées (biomasse, charbon ou gaz) baptisées X, sont transformées en produits finis, eux aussi très diversifiés : les Y (on réalise donc du BtL - Biomass to Liquids, du CtL - Coal to Liquids ou encore du GtL - Gas to Liquids). COMMENT ? Grâce à une étape de gazéification qui produit du gaz de synthèse, lequel est ensuite transformé par synthèse chimique, ce qui permet d’obtenir du méthanol, du diesel ou du DME. Ce dernier est un gaz synthétisé à partir de gaz naturel, biomasse ou charbon. Facilement transportable sous forme liquide, le DME, outre ses qualités environnementales exceptionnelles, présente aussi un potentiel intéressant en tant que combustible pour les usages domestiques et industriels, comme charge pétrochimique alternative au naphta dans la production d’oléfines ou encore comme carburant se substituant au diesel. Le Groupe participe à différents projets pilote pour sa production, notamment pour la production de bio-DME à partir de liqueur noire (produit résiduel de la fabrication de pâte à papier). La conversion de matières est riche de promesses, pour produire des carburants comme de la chimie verte. > 51 FOCUS PAROLE D’EXPERT “AMYRIS : TOTAL EST UN ACTEUR SÉRIEUX DANS LES ÉNERGIES RENOUVELABLES. “ÉVALUER LES NOUVELLES TECHNOLOGIES. Chez Total Petrochemicals, nous travaillons au développement des technologies pour la pétrochimie selon deux axes. Le premier est l’évaluation des technologies des tiers qui sont nouvelles pour nous, comme le MTO, par exemple. Cela nous a conduit récemment à nous intéresser à de petites entreprises émergentes, souhaitant développer et commercialiser leurs inventions, qui ont le plus souvent trait au développement de molécules à partir de carbone renouvelable. Le deuxième axe est le développement de nouvelles technologies en interne, via nos programmes de R&D. Cette démarche a abouti par exemple à l’OCP ou encore à la déshydratation des alcools.” Walter Vermeiren, responsable du Développement des nouvelles technologies chez Total Petrochemicals. Total est un acteur sérieux dans les énergies renouvelables. Elles sont hautement stratégiques pour le Groupe, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des entreprises du secteur. Tout le monde chez Total accorde une très grande importance à la stratégie et à l’engagement. Quand le Groupe a décidé de se lancer dans la biomasse, il ne s’est pas contenté de réaffecter du CHINE : ENVIRONNEMENT ET MTO personnel. Il a embauché Les très bons rendements obtenus dans l’unité de démonstration de Feluy dans le domaine du méthanol ont emporté l’adhésion de nos partenaires chinois pour le projet MTO/OCP en Mongolie-Intérieure. Par ailleurs, China Power Investment Corporation (CPI) nous avait fait part de son souhait d’apporter une attention toute particulière aux enjeux environnementaux du projet : consommation minimale d’eau dans une région contrainte en ressources, et étude de solutions en matière de captage-stockage de CO2. Face à cette demande, nous avions une réalisation de poids pour témoigner de notre savoir-faire : le pilote de Lacq, dans le Sud-Ouest de la France. Grâce au retour d’expérience de ce site, quasiment le seul au monde à intégrer la chaîne complète du captage-stockage de CO2 ( CSC ), l’usine chinoise pourrait profiter de solutions éprouvées et performantes pour être la plus “CO2 ready” possible. Le pilote de Lacq n’est pas notre seul projet dans le domaine du CSC puisque nous étudions notamment un autre procédé au travers de notre partenariat avec l’IFP Énergies Nouvelles : la boucle chimique ou CLC, (voir page 53 l’encadré sur le charbon). grands spécialistes des professionnels de cette technologie. C’est une initiative unique en son genre, et qui montre son efficacité.“ John Melo, président-directeur général d’Amyris Inc. depuis 2007. 52 < LES ÉNERGIES DU DEVENIR Amyris fait partie des leaders de la biologie synthétique. Notre partenaire possède et met au point des outils permettant de modifier le génome des microorganismes, ce qui lui permet notamment de développer et d’optimiser des levures afin de produire du biodiesel ou des produits chimiques à partir de sucre de canne. TROUVER DES SUBSTITUTS AU PÉTROLE les pays riches en charbon ou en gaz qui cherchent à développer leur industrie pétrochimique à partir de leurs propres matières premières". Autre technologie à avoir connu des avancées significatives en 2010 : le PLA ( acide polylactique ). L’inauguration en avril de l’unité de démonstration d’Escanaffles, en Belgique, va en effet permettre de valider ce procédé de production de bioplastiques à partir de sucre de betterave*. Le PLA a pour atouts : une origine végétale et renouvelable de la matière première, une multiplicité de scénarii pour la gestion de fin de vie des produits et un faible impact environnemental par rapport à d'autres polymères. Il dispose aussi de propriétés intrinsèques comme sa haute rigidité ou sa perméabilité à l'eau. C’est l’entreprise Futerro, le joint venture créé en 2007 à 50/50 par Total Petrochemicals et Galactic, qui porte ce projet novateur. Il devrait déboucher sur une première production commercialisable en 2011. aaa 1 à 2% C’EST LA PART DE MARCHÉ ESTIMÉE des bioplastiques d’ici à 2020. * D'autres ressources renouvelables telle que la biomasse non-alimentaire sont envisagées dans le futur. AMYRIS : JE ROULE AU SUCRE, ET VOUS ? Dans cette course aux substituts au pétrole, tant pour produire des biocarburants que des produits chimiques, nous avons connu en 2010 une autre avancée majeure : le 23 juin, nous sommes entrés, à hauteur de 22,01 %, au capital de la société Amyris. Cette start-up de la Silicon Valley, "une des plus prometteuses du secteur émergent des biotechnologies blanches", selon Philippe Boisseau, directeur général Gaz & Énergies nouvelles de Total, dispose d’une plateforme industrielle unique au monde pour créer et optimiser des micro-organismes (levures, algues, bactéries) capables de transformer des sucres en carburants et en produits chimiques. Amyris possède des laboratoires de recherche et une unité pilote en Californie ainsi qu’un site de démonstration et une unité pilote au Brésil. La production, aujourd’hui en phase d’industrialisation, a démarré en 2011. Ce partenariat entre Total et Amyris est assez unique, puisqu’il associe un très grand industriel, avec ses savoir-faire en matière de gestion de projets et de programmes de recherche, de développement de produits et de commercialisation, et une start-up qui apporte toute son innovation et son savoir-faire en matière technologique. Notre objectif est d’ajouter à nos productions traditionnelles des productions issues de la biomasse : biolubrifiants, biojetfuel, biodiesel et des molécules d’intérêt pour la chimie. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 53 FOCUS LE CHARBON A DE L’AVENIR Amyris dispose de deux centres de recherche et développement situés en Californie (États-Unis) et près de São Paulo (Brésil). Non, le charbon n’est pas "has du CSC. Son principe ? Capté been". Matière première abondante par oxycombustion dans (plus de 1000 milliards de tonnes les fumées rejetées par l’usine de réserves), facile à stocker de traitement de gaz de Lacq, et moins coûteuse à produire le C02 est transporté par gazoduc que le pétrole, elle est à l’origine jusqu’au site de stockage de 40 % de l’électricité générée géologique de Rousse, au plan mondial. En 2030, à 27 kilomètres. Là, il est injecté elle restera incontournable et stocké dans un ancien avec environ 23 % du bouquet gisement de gaz, à 4 500 mètres énergétique. de profondeur. Autre procédé pour Reste que ses impacts sur le captage du C02 : la combustion l’environnement sont importants. en boucle chimique ou CLC Lors de sa combustion, le charbon (Chemical Looping Combustion). émet plus de CO2 que les autres Cette technologie est une énergies fossiles pour une alternative à l’oxycombustion quantité d’énergie donnée. qui utilise de l’oxygène pur L’avenir du charbon est donc lié en remplacement de l’air afin à notre capacité à en maîtriser de produire un flux de C02 les effets négatifs. Une première concentré. La CLC s’appuie solution est l’augmentation sur un procédé innovant : de l’efficacité énergétique l’utilisation d’oxydes métalliques des centrales. Une autre, en bout pour fournir l’oxygène. de processus, est le captage Total travaille en partenariat et le stockage du C02 émis. avec l'IFP Énergies nouvelles La recherche de Total concentre sur son développement avec ses efforts sur cette deuxième diverses sources d'énergie voie. À Lacq, le Groupe a investi comme le charbon ou le fioul près de 60 millions d’euros dans lourd. Un pilote devant démontrer un projet d’unité pilote de captage son application à échelle et de stockage du C02 (CSC). industrielle est à l’étude. Inaugurée le 11 janvier 2010, UN AUTRE PROCÉDÉ cette installation va expérimenter, jusqu’à la fin 2011, toute la chaîne fait également l’objet de recherches de la part de Total, en raison de son fort PAROLE D’EXPERT potentiel de développement : PLUSIEURS PROJETS DE BIOMASSE NON-ALIMENTAIRE le CTL (Coal to Liquids). “La recherche sur l’utilisation de la biomasse non-alimentaire, c’est-à-dire qui n’a pas vocation à servir à l’alimentation, nous conduit à participer à différents projets. Parmi eux BioTfueL, qui vise à mettre au point une technologie de transformation de biomasse en biodiesel, et Futurol, un projet de développement de production d’ éthanol lignocellulosique par voie biologique. Parallèlement, nous recensons les zones où il est possible de faire pousser cette biomasse. Avec une priorité : ne pas empiéter sur les terres pouvant servir à nourrir la planète.” Jean-Michel Brusson, délégué Recherche chargé des thématiques de la biomasse et des biotechnologies à la direction Scientifique. Technique "X to Y", elle permet de produire des hydrocarbures liquides à partir d’un gaz de synthèse, obtenu en gazéifiant du charbon. Selon les prévisions actuelles, la production de CtL pourrait atteindre les 2 à 2,5 millions de barils par jour en 2030. 54 < ANNEXES MAIS ENCORE… TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 55 56 < UNE ORGANISATION INTÉGRÉE 1, 2, 3 TOTAL AMONT EXPLORATION ET PRODUCTION DE PÉTROLE ET DE GAZ ■ Production de près de 2,4 millions de barils équivalent pétrole par jour répartis ainsi : ■ Nous avons fait le choix d’un modèle intégré. Nous sommes ainsi présents sur l’ensemble de la chaîne pétrolière et gazière : l’exploration et la production, le raffinage et la distribution, la pétrochimie. Cela se reflète dans notre organisation en trois secteurs : Amont, Aval, Chimie. Notre modèle d’entreprise est le garant de notre solidité, c’est lui qui nous confère la souplesse et l’adaptabilité nécessaires à la poursuite de notre développement. ■ 56 % liquides 44 % gaz naturel Offshore Réserves prouvées 10 695 millions de barils équivalent pétrole* ■ Plus de 12 ans de durée de vie au rythme actuel de production ■ AMONT Ce secteur rassemble l’exploration, le développement et la production d’hydrocarbures (pétrole, gaz et gaz naturel liquéfié), ainsi que les énergies nouvelles. L’Amont est organisé autour des directions Exploration & Production et Gaz & Énergies nouvelles. AVAL Ce secteur couvre le raffinage, le marketing de produits pétroliers (carburants, combustibles et spécialités), la vente (trading) ainsi que le transport maritime (shipping) de ces produits. Il est organisé autour des directions Raffinage & Marketing et Trading & Shipping. CHIMIE Ce secteur regroupe la Chimie de base (pétrochimie et fertilisants) et la Chimie de spécialités (applications du caoutchouc, résines, adhésifs et métallisation) dont les produits sont destinés à l’industrie ou à la grande consommation. Usine de liquéfaction Gaz naturel liquéfié Des participations ou capacités réservées dans 9 usines de liquéfaction et dans 5 terminaux de regazéification existants ■ 12,3 millions de tonnes de GNL commercialisées en 2010 ■ Solaire Capacité de production annuelle de : ■ 170 MWc pour Tenesol ■ 155 MWc pour Photovoltech Biomasse et biotechnologies Prise de participation d'environ 22 % dans la start-up américaine Amyris ■ Premières productions jet et lubrifiants en 2016 ■ * Réserves établies selon les règles de la SEC (Brent à 79,02 $/b). Onshore TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 57 AVAL Retrouvez cette illustration enrichie sur le mini-site du rapport annuel. RAFFINAGE ■ ■ Participations dans 24 raffineries (dont 10 opérées directement) 1,9 million de barils par jour produits par les raffineries du Groupe : ■ ■ ■ ■ ■ 18 % 9% 41% 12 % 20 % Essences CHIMIE Carburants pour l’aviation CHIFFRE D’AFFAIRES ■ Chimie de base : 10,7 milliards d’euros ■ Chimie de spécialités : 6,8 milliards d’euros Gazole et combustibles Fiouls lourds Autres produits Transport maritime Raffinerie Chimie de base 119 millions de tonnes de produits pétroliers ■ ■ 2 900 affrètements Flotte à temps constituée de 47 navires dont la moyenne d’âge est d’environ 4 ans ■ Tanker Pétrochimie ■ Total Petrochemicals : 18 sites industriels dans 9 pays Fertilisants Dépôt de carburant ■ GPN/Rosier : 5 sites en France, Belgique et Pays-Bas Trading ■ 8 bureaux Près de 5 millions de barils par jour de pétrole et produits raffinés négociés ■ Chimie de spécialités Transport par la route Plus de 590 millions de km parcourus ■ Distribution ■ 17 490 stations-service 2,5 millions de barils par jour vendus en 2010** ■ Près de 2,6 millions de tonnes de biocarburants mélangées dans les carburants produits en Europe Transformations des élastomères ■ Résines ■ ■ Cray Valley/CCP/Sartomer : 39 sites dans 16 pays Métallisation ■ Atotech : 16 sites de production dans 14 pays Adhésifs ■ ** Hors trading. Hutchinson : 76 sites industriels dans 16 pays Bostik : 45 sites de production dans 19 pays 58 < PREMIER TRIMESTRE 2011 CE QU’IL FAUT SAVOIR DE L’EXPLORATION AU RAFFINAGE, en passant par la distribution, l’année 2011 commence fort pour le Groupe ! Tour d’horizon des événements qui, tout autour du monde, ont jalonné le premier trimestre 2011. DOUBLE ACCORD AVEC NOVATEK Le renforcement de la coopération entre Total et la société russe Novatek est engagé. En effet, selon les termes des deux accords signés, notre Groupe est devenu actionnaire de Novatek GLNG : BIENTÔT LA PREMIÈRE PIERRE produira 7,2 millions de tonnes de GNL par an. Les premières livraisons sont prévues pour 2015. à hauteur de 12,08 % et devrait prendre une participation de 20 % dans le projet Yamal LNG. Objectif : développer le champ de gaz à condensats de South Tambey, dans la zone arctique, un champ qui recèle des ressources estimées à 1 250 milliards de mètres cubes. Cette deuxième transaction devrait être finalisée d’ici à juillet 2011. Grâce à son entrée dans Novatek, Total accède à une production de 120 000 barils équivalent PLUS DE GLNG, c’est parti ! Le 13 janvier, Total et ses partenaires, l’Australien Santos (opérateur avec 30 %), le Malais Petronas et le Coréen Kogas, ont officiellement annoncé leur décision de lancer en Australie leur projet d’usine de liquéfaction, qui sera alimentée par du gaz de charbon. La construction générera 1 500 emplois au premier semestre 2011 et 5 000 au plus fort des travaux. 1 000 emplois permanents seront ensuite mobilisés au moment de la production. Ce projet, qui représente un investissement de 16 milliards de dollars, est situé dans le Queensland, région de l’Australie durement frappée par des inondations. Il comprend l’extraction de gaz de charbon, la construction d’un gazoduc de 420 kilomètres et d’une usine de liquéfaction qui 250 MILLIARDS DE MÈTRES CUBES DE GAZ Ce sont les ressources estimées des champs de Fairview, Arcadia, Roma et Scotia, d’où sera extrait le gaz de charbon du projet GLNG. pétrole par jour, et à des réserves prouvées et probables d’environ 1 milliard de barils équivalent pétrole. L'intention des parties est de porter la participation à 15 % sous 12 mois et à 19,40 % sous 36 mois. FIN DES TRAVAUX À PORT ARTHUR À la raffinerie de Port Arthur, au Texas, les travaux de construction liés au projet de conversion profonde DCP (Deep Conversion Project) ont été achevés courant janvier. Objectif de ce projet : moderniser le site, notamment en permettant d’y transformer davantage de pétrole brut en produits légers. Tout au long des travaux, la sécurité a été au centre des préoccupations. Les chantiers se sont déroulés dans d’excellentes conditions : au total, 6,4 millions d’heures ont été travaillées sans accident avec arrêt. L’inauguration des dernières unités devrait avoir lieu en mai 2011. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT > 59 LE LONG VOYAGE DU FPSO PAZFLOR Le 18 janvier, après deux ans de construction, le FPSO de Pazflor a quitté la Corée pour l’Angola, où il est arrivé au terme d’un voyage de trois mois. Un vrai périple pour ce “navire” aux dimensions impressionnantes : avec ses 325 mètres de long et sa superficie équivalente à quatre terrains de football, c’est le plus grand FPSO construit à ce jour. Il pourra traiter 220 000 barils par jour et en stocker 1,9 million. Le démarrage est annoncé pour fin 2011. La production de Pazflor viendra compléter celle des autres champs majeurs déjà en production sur le Bloc 17. TOP DÉPART DE LA PRODUCTION À ITAÚ, BOLIVIE PLEIN SOLEIL SUR LE CSTJF DESTINATION OUGANDA Total Exploration & Production fait son entrée dans une nouvelle région d’Afrique de l’Est, en prenant une participation de 33 % dans trois permis situés dans la région du Lac Albert, en Ouganda. Le Groupe devrait être opérateur de l’un des trois blocs, les deux autres étant opérés par ses partenaires britannique Tullow et chinois CNOOC. Cette zone, qui couvre une surface de près de 10 000 kilomètres carrés, est très prometteuse : les travaux d’exploration et d’appréciation déjà réalisés ont permis de trouver des ressources de pétrole de plus d’un milliard de barils. Et Total estime que cette zone recèle un potentiel d'exploration restant à découvrir du même ordre de grandeur. DES PROJETS PROMETTEURS Parallèlement, un vaste projet de développement est à l’étude. Il vise à installer des infrastructures autour de deux pôles de production, l’un, principal, au nord du bassin, l’autre au sud, ainsi qu’un oléoduc d’exportation pour acheminer la production vers l’océan Indien. Les partenaires envisagent également la construction d’une raffinerie en Ouganda. Une infrastructure qui permettrait au pays de bénéficier directement de produits raffinés. L’installation des panneaux solaires au Centre scientifique et technique Jean Féger (CSTJF) de Pau s’est achevée le 21 janvier. Au total, quelque 2 400 mètres carrés de panneaux permettront de produire 230 MWh par an, l’équivalent de la consommation électrique de 75 foyers ! En Bolivie, le 2 février, Total a donné le coup d’envoi de la mise en production du champ de gaz à condensats d’Itaú. Situé sur le bloc XX (Tarija Oeste), à 400 kilomètres de Santa Cruz, ce champ découvert en 1999 devrait permettre, dans un premier temps, de produire 1,5 million de mètres cubes de gaz par jour. Une production essentiellement destinée à l’exportation, qui pourrait être portée à 5 millions de mètres cubes par jour dès la mi-2013. NOUVELLE DÉCOUVERTE DE GAZ AU ROYAUME-UNI Des gaz à condensats ont été découverts en mer du Nord britannique, à 75 kilomètres au nord-ouest des îles Shetland. Cette nouvelle découverte a été réalisée grâce au forage du puits d’exploration d’Edradour, dont Total est l’opérateur avec une participation de 75 %. La phase d’appréciation est en cours, puis des études plus poussées seront lancées. Si elles s’avèrent concluantes, le champ pourrait être développé en utilisant les infrastructures mises en place pour Laggan et Tormore, deux champs situés à proximité et dont le développement a été lancé en mars 2010 par le Groupe. 60 < PREMIER TRIMESTRE 2011 ESPAGNE : TOTAL CÈDE SA PARTICIPATION DANS CEPSA Si les approbations gouvernementales requises sont obtenues, notre Groupe cédera à IPIC, une entité détenue par le gouvernement de l’Émirat d’Abou Dabi, sa participation de 48,83 % dans le capital de CEPSA, la seconde compagnie pétrolière espagnole. L’opération est intéressante pour les deux parties : IPIC souhaite se renforcer dans le raffinage européen, alors que, dans un contexte de baisse de la demande et de surcapacité, Total cherche à y réduire sa présence. Cette offre de rachat s’accompagne, en outre, d’un partenariat prometteur dans l’Amont, l’entreprise émirati jouant un rôle important dans le secteur pétrolier au Moyen-Orient. Malgré cette cession, Total n’entend pas se désengager de la péninsule Ibérique : notre Groupe va y poursuivre son développement sur de nouveaux marchés, dans les produits dits de spécialités notamment, en s’appuyant sur sa filiale espagnole. RÉSULTATS POSITIFS EN RÉPUBLIQUE DU CONGO Deux nouveaux puits, Bilondo Marine 2 et 3, PERMIS ARGENTINS En Argentine, Total prend, en partenariat avec le groupe argentin YPF, une participation dans quatre nouveaux permis d’exploration dans le bassin de Neuquén, dans le centre du pays. Attribués pour six ans, ils viennent compléter le portefeuille du Groupe dans la région et permettront d’évaluer le potentiel local en gaz de schiste, des ressources non conventionnelles très prometteuses. Concrètement, Total acquiert 42,5 % dans les permis d’Aguada de Castro et Pampa las Yeguas II, dont il sera l’opérateur, 40 % dans celui de Cerro Las Minas et 45 % dans celui de Cerro Partido, des blocs opérés par YPF. Les premiers puits d’exploration devraient être forés dès cette année. Au total, notre Groupe détient désormais des intérêts en gaz de schiste dans une zone représentant une superficie globale de 1 548 kilomètres carrés. CHANGEMENT D’ÉCHANGEUR se révèlent positifs Le 11 janvier, après un long périple à travers la France, l’échangeur Packinox a atteint sa destination finale, la raffinerie de Normandie. Rôle de cet équipement ultra-performant : refroidir et chauffer les fluides, des étapes indispensables dans le processus de raffinage. Il remplacera avantageusement les 16 échangeurs jusqu’à présent en place. Grâce au Packinox, la raffinerie consommera en effet moins de combustible et émettra moins de CO2. Son installation est le premier grand chantier de RN 2012, le plan de modernisation du site, et marque la première étape de sa mutation. Au terme du plan, fin 2013, la raffinerie de Normandie devrait ainsi rejeter 30 % de CO2 en moins. Moho-Bilondo, à environ en République du Congo. Ils sont situés dans la partie centrale du permis 70 kilomètres au large des côtes et par 800 mètres de profondeur d’eau. Leur forage a mis en évidence des réservoirs d’épaisseur respective de 77 et 44 mètres. Les dernières découvertes dans la région, sur les puits Moho Nord Marine 1 et 2, remontaient à 2007. Ces résultats encourageants permettent à Total d’envisager un nouveau pôle de développement, dans le prolongement direct d’un autre champ en production depuis 2008, le premier développé en offshore très profond dans le pays. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT LEXIQUE ACIDE POLYLACTIQUE Polymère entièrement biodégradable, résultant de la fermentation des sucres ou de l’amidon sous l’effet de bactéries. Il est utilisé pour les emballages alimentaires et en chirurgie. alcoolisées. Ainsi, les “blanches” (les biotechnologies sont classées par couleur) utilisent des enzymes ou des ferments pour transformer des molécules dans un but industriel. BOUCLE CHIMIQUE Procédé de captage du CO2 alternatif à l’oxycombustion. Il utilise des oxydes métalliques pour fournir l’oxygène servant à produire un flux de CO2 concentré et donc plus facile à capter. BOUQUET ÉNERGÉTIQUE BARIL Unité courante de mesure de la production pétrolière. Un baril contient 159 litres. BIODIESEL (BIOGAZOLE) Carburant obtenu à partir d’huile végétale (colza, soja…). BIOMASSE Ensemble des matières organiques d’origine végétale, animale ou fongique, qui peuvent devenir source d’énergie par combustion après méthanisation ou après de nouvelles transformations chimiques. BIOTECHNOLOGIE Mariage entre la science des êtres vivants et des techniques spécifiques. Les biotechnologies sont, par exemple, mises en œuvre pour la production de yaourts ou de boissons On parle aussi de mix énergétique pour désigner, de manière imagée, l’ensemble des sources d’énergie utilisées pour répondre à la demande en énergie. Selon les experts, ce bouquet sera encore composé à 75 % d’énergies fossiles dans 20 ans. > 61 CENTRALE SOLAIRE À CONCENTRATION Forme la plus avancée de centrale solaire thermique qui concentre les rayons du soleil à l’aide de miroirs pour chauffer un liquide et produire de l’électricité. Cette technologie se compose essentiellement de centrales à tour et de centrales cylindro-paraboliques. CENTRALE À TOUR / À CAPTEURS CYLINDROPARABOLIQUES Une centrale à tour est un type de centrale solaire thermique constituée d’un champ de miroirs solaires spéciaux, les héliostats, qui concentrent les rayons du soleil vers une chaudière située au sommet d’une tour. Dans une centrale à capteurs cylindro-paraboliques (en référence à leurs formes), les miroirs suivent automatiquement le soleil dans le sens de la hauteur. BRÛLAGE Les gaz associés à la production de pétrole ont longtemps été intégralement brûlés. Total a pris l’engagement de réduire ce brûlage du gaz lié à la production de pétrole, afin de limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Une partie des gaz peut être réinjectée dans les puits pour en augmenter le taux de récupération, ou servir de combustible dans des unités de génération électrique. CATALYSE Action chimique d’une substance (le "catalyseur", un acide ou une base) qui, par sa seule présence, modifie d’autres corps sans être elle-même modifiée. CO2 Formule brute du dioxyde de carbone, également appelé gaz carbonique, et l’un des principaux gaz à effet de serre. COEFFICIENT DE RÉCUPÉRATION Désigne le pourcentage de pétrole ou de gaz qui peut être extrait d’un champ ou d’un gisement donné. Ce taux dépend, entre autres, des caractéristiques de la porosité des roches et de la pression des gaz. COMPLÉTION C’est l’ensemble des opérations qui permettent de mettre un puits en production. 62 < LEXIQUE ÉTHANE CRAQUAGE Ce processus de raffinage consiste à transformer les molécules d’hydrocarbures de grandes dimensions, complexes et lourdes, en molécules plus simples et plus légères, en recourant à la chaleur, à la pression et parfois à un catalyseur. On distingue le craquage catalytique du vapocraquage réalisé sans catalyseur à l’aide de la chaleur et appelé "steam cracking" en pétrochimie. Le craquage permet alors d’obtenir notamment de l’éthylène et du propylène. CSC Le captage et stockage de CO2 est une technologie destinée à réduire l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère lors de la combustion de matières fossiles. Le dioxyde de carbone est notamment capturé, comprimé, transporté puis injecté dans des formations géologiques profondes pour stockage permanent. DÉGOULOTTAGE Modification d’une installation permettant d'en augmenter la capacité de production. ÉCO-EFFICIENT / ÉCO-PERFORMANT Qui consiste à "faire plus", ou "performant", en optimisant l’utilisation des ressources et en réduisant l’impact environnemental. EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE Il s’agit de l’impact d’une activité humaine ou industrielle sur l’environnement à court et moyen terme : impact sur les ressources naturelles, le climat, l’eau, l’air, le sol, la biodiversité, etc. ÉNERGIES FOSSILES Ce sont les énergies produites à partir de roches issues de la fossilisation des êtres vivants, il y a des millions d'années (pétrole, gaz naturel et houille). L'éthane est un gaz combustible, incolore et inodore, que l'on peut trouver dans le gaz naturel et dans les gaz du pétrole. ÉTHANOL (LIGNO-CELLULOSIQUE) Aussi appelé alcool éthylique. C’est l’alcool le plus pur, incolore, miscible à l’eau, généralement obtenu à partir de céréales et végétaux comme le bois ou la paille. Il est utilisé dans l’industrie chimique comme intermédiaire de synthèse, et comme solvant et désinfectant. Il est aussi utilisé comme carburant, notamment en mélange dans les essences. ÉTHYLÈNE/PROPYLÈNE Deux produits issus du craquage, indispensables dans la fabrication du polyéthylène et du polypropylène, deux matières plastiques fréquemment utilisées dans les emballages, l’industrie automobile, l’électroménager, le sanitaire et le textile. ÉNERGIES RENOUVELABLES EXPLORATION On dit d’une énergie qu’elle est renouvelable, lorsque les stocks se reconstituent ou sont inépuisables. C’est le cas du solaire, de l’éolien, de l’hydraulique, de la biomasse et de l’énergie géothermique. C’est l’ensemble des opérations permettant de mettre en évidence l’existence de gisements d’hydrocarbures. Elle englobe, notamment, les études géophysiques et sismiques et le forage exploratoire. DÉVELOPPEMENT Étape clé de l’exploration-production, le développement correspond à la période où, toutes les étapes de validation économique et technique achevées, on construit les installations nécessaires à la production des hydrocarbures. FPSO (FLOATING PRODUCTION, STORAGE AND OFFLOADING) Littéralement "unité flottante de production, de stockage et de déchargement". Il s’agit d’une sorte d’énorme navire qui regroupe les équipements permettant de produire, traiter et stocker les hydrocarbures et de les transférer en mer à un pétrolier. FRACTURATION HYDRAULIQUE Méthode qui permet de "casser" la roche d’un réservoir pour permettre au gaz qu’elle contient de s’échapper. TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT GAZ ASSOCIÉ Gaz se trouvant naturellement dans un gisement de pétrole. GAZÉIFICATION Procédé qui permet de convertir des matières carbonées comme le charbon, le pétrole, la biomasse… en monoxyde de carbone et en hydrogène. Le mélange obtenu, le syngas ou gaz de synthèse, peut être utilisé comme carburant dans un moteur à combustion, ou servir à produire de l’hydrogène et du méthanol. GÉOPHYSIQUE C’est l’étude des diverses propriétés physiques de la Terre, de la composition et des mouvements des diverses couches rocheuses qui la composent. Elle est notamment appliquée à l'exploration pétrolière et gazière pour détecter des zones qui se distinguent par leurs propriétés physiques et connaître la nature des formations géologiques situées en profondeur. HUILES LOURDES/ BITUMES Alors que le pétrole brut classique s’écoule de façon naturelle ou peut être pompé sans être chauffé ou dilué, le pétrole lourd peut être défini comme un pétrole non récupérable à l’état naturel au moyen d’un puits et des méthodes de production conventionnelles. Une définition qui s’applique d’autant plus au bitume. HYDROCARBURES Asphalte, pétrole brut, gaz naturel… Les hydrocarbures désignent les mélanges de molécules composés principalement d’atomes de carbone et d’hydrogène. Ils peuvent, aussi, inclure des composants avec du soufre, de l’azote, des métaux… HYDROCARBURES NON CONVENTIONNELS Ce sont les hydrocarbures, pétrole et gaz, qui "en dehors des conventions" ne peuvent être produits ou extraits en utilisant des techniques classiques. Parmi eux, on trouve notamment les gaz de schiste et les sables bitumineux. OFFSHORE L'offshore désigne les activités d'exploration-production en mer. OLÉFINES POLYOLÉFINES JATROPHA Plante des régions semi-arides appelée "or vert" en raison du fait qu’elle produit une huile aux vertus comparables à celles du diesel. Les oléfines sont dérivées des hydrocarbures. Les polyoléfines sont des polymères synthétiques issus de la polymérisation d’une oléfine. OXYCOMBUSTION JOINT VENTURE Partenariat entre deux entreprises ou plus, en vue de réaliser un projet commun déterminé et de partager les gains et pertes qui en résultent. Procédé de captage du CO 2, où de l’oxygène est utilisé en remplacement de l’air pour produire un flux de CO2 concentré. MÉTHANOL PIÈGE GÉOLOGIQUE Ce liquide aussi appelé "alcool de bois" est le plus simple des alcools. Toxique, il peut être utilisé comme antigel, solvant ou carburant et pour la production de biodiesel. Structure géologique qui empêche le gaz naturel, le pétrole brut et l’eau de traverser les formations rocheuses souterraines et qui provoque l’accumulation d’hydrocarbures dans des gisements de la roche-réservoir. MTO/OCP Le MTO (Methanol to Olefins) consiste à transformer du méthanol en oléfines. Ensuite, l’OCP (processus de craquage d’oléfines) permet de transformer ces oléfines en matières plastiques. NAPHTA Essence lourde utilisée comme base dans la pétrochimie. PERMIS Superficie cédée par contrat à une compagnie pétrolière (ou à une association de compagnies) par l’État-hôte, pour une durée déterminée. Le permis d'exploration lui confère le droit exclusif d’effectuer des travaux d’exploration. On parle de permis d’exploitation si ce droit concerne l’exploitation d’un gisement. > 63 64 < LEXIQUE POLYMÈRES/ COPOLYMÈRES sitant pas d’investissements supplémentaires importants ; les réserves prouvées non développées sont celles qui devraient être récupérées suite à de nouveaux investissements (installations de surface, puits, etc.). Un polymère est une molécule, de masse moléculaire élevée, constituée de monomères unis les uns aux autres par des liaisons dites covalentes, tels l’amidon et les protéines. Il est le plus souvent organique, naturel (l’ADN par exemple), artificiel ou synthétique (comme le polystyrène). Les polyoléfines constituent la plus grande famille de polymères. Les copolymères sont des polymères ayant au moins deux types de monomères (molécules utilisées pour la synthèse des polymères). Réserves prouvées et probables (réserves 2P) Somme des réserves prouvées et des réserves probables. Les réserves 2P sont les quantités médianes d’hydrocarbures récupérables sur des champs ayant déjà été forés, couverts par des contrats E&P et pour lesquels les études techniques mettent en évidence un développement économique dans un environnement de prix long terme du Brent. Elles incluent les projets développés par techniques minières. PRESQUE ACCIDENT RÉSERVOIR Événement inattendu et soudain, le presque accident n'entraîne aucun dommage. Riche d’enseignements, il incite à l’analyse et démontre l’utilité réelle des mesures de sécurité. C’est une sorte de "poche", ou plutôt une formation rocheuse souterraine poreuse et perméable, qui contient du pétrole ou du gaz naturel en grande quantité. Elle est retenue par de la roche imperméable ou un cours d’eau et est isolée d’autres gisements. ■ TRAIN DE LIQUÉFACTION C’est l’installation qui permet de transformer le gaz naturel en gaz naturel liquéfié (GNL), une opération réalisée par refroidissement à -163°. Le GNL occupe seulement 1/640e de son volume initial et est par conséquent plus facile à transporter lorsqu’il est impossible d’utiliser des gazoducs. SISMIQUE Cette sorte d’échographie du soussol permet de visualiser les structures géologiques en profondeur. L’image obtenue est ensuite interprétée par des géophysiciens. RAFFINAGE Ensemble des procédés de fabrication des différents produits dérivés du pétrole à partir du pétrole brut (distillation, reformage, désulfuration, craquage…). RÉSERVES Réserves prouvées (réserves 1P) Quantités estimées de pétrole brut et de gaz naturel que les données géologiques et d’ingénierie démontrent, avec une certitude raisonnable (90 %), être récupérables dans les années à venir à partir des champs connus et selon des conditions contractuelles, économiques et d’exploitation existantes : les réserves prouvées développées sont celles récupérables à partir des installations existantes et ne néces■ SILICIUM / SILICIUM PURIFIÉ / POLYSILICIUM Le silicium est l’élément le plus abondant dans la croûte terrestre après l’oxygène. Il n’existe pas à l’état libre mais sous forme de composés comme la silice, utilisée depuis très longtemps comme composant essentiel du verre. Le polysilicium, obtenu par purification du silicium et constitué de cristaux d’aspect métallique, est employé pour la production des panneaux solaires photovoltaïques. UNITÉ DE CONVERSION PROFONDE Installation qui permet, par craquage de résidus de distillation, d’obtenir des produits légers (gaz, essence, gazole et distillats) et du coke. UNITÉ DE DÉSULFURATION Installation dans laquelle est effectué le processus d'extraction du soufre ou des composés sulfurés des mélanges d’hydrocarbures gazeux ou liquides. Contact VOUS ÊTES ACTIONNAIRE… Appelez l’équipe des relations actionnaires individuels au numéro vert qui vous est consacré (appel gratuit depuis un poste fixe en France) Document de référence VOUS ÊTES JOURNALISTE… Rapport Fondation Total Contactez la direction des Relations médias au : +33 (0)1 47 44 46 99 VOUS ÊTES ÉTUDIANT… et vous souhaitez… 1 En savoir plus sur le recrutement au sein du Groupe. Consultez notre site : www.careers.total.com 2 En savoir plus sur les énergies et les enjeux associés. Consultez : www.planete-energies.com Rapport Société et Environnement L'Essentiel POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA FONDATION TOTAL (actions santé et solidarité, culture et patrimoine, environnement), rendez-vous sur le site http://fondation.total.com POUR TOUTE AUTRE QUESTION Contactez-nous au : +33 (0)1 47 44 45 46 Ou connectez-vous sur notre site www.total.com Factbook 20-F Ce document a été imprimé avec des encres végétales sur du papier Condat Silk certifié PEFC, issu de forêts gérées durablement et ayant obtenu une certification environnementale. L’imprimeur qui a réalisé ce document est certifié Imprim’Vert. N° PEFC/10-31-1340. Nous avons également choisi d’avoir recours à un concept d’impression « time to market » qui consiste à n’imprimer que les exemplaires effectivement diffusés, évitant ainsi la destruction de stocks non utilisés en fin de vie du document. Avec Ecofolio, Total encourage le recyclage des papiers. En triant vos déchets, vous participez à la préservation de l'environnement. www.ecofolio.fr Conseil éditorial : Carimalo Conseil. Rédaction : Sophie Boquillon, Magali Gloire-Savalle. Crédits photos : E. Alcock, Amyris, Abengoa Solar, B. Blaise, P. Boulen, S. De Bourgies, X. Boymond, Chesapeake, T. Dehesdin, M. Dufour, R. Garvey, J.-M. Gires, T. Gonzalez, B. Jeremy/École Polytechnique, T. Karsten, M. Labelle, Ludovic/Rea, L. Pascal, L. Perrin, C. Pirotte, R. Bodi, S. Rivoallon, M. Roussel, Suncor Energy Inc.Total (Lin Tong) , Total (Paul Coerten), Total Petrochemicals, L. Zylberman, DR. Illustrations : Olivier Bellefond (kot + kat), TroisCube. Conception : et . Réalisation : . Rendez-vous sur Direction de la Communication TOTAL S.A. Siège social : 2, place Jean Millier 92400 Courbevoie – France Tél. : +33 (0)1 47 44 45 46 Capital social : 5 874 102 327,50 euros 542 051 180 RCS Nanterre www.total.com TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT www.total.com Rendez-vous sur Direction de la Communication TOTAL S.A. Siège social : 2, place Jean Millier 92400 Courbevoie – France Tél. : +33 (0)1 47 44 45 46 Capital social : 5 874 102 327,50 euros 542 051 180 RCS Nanterre www.total.com TOTAL / REGARDS 2010 / L’ÉNERGIE EN MOUVEMENT www.total.com