100% Insight ! - mars 2013 sans Huggies.cdr
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Nielsen 100% Insight ! N°22 - Mars 2013 LE POINT DE VUE DE... Olivier Lamare, Directeur des Services à la Distribution Osez la publicité comparative ! En ce début d'année 2013, les enseignes ont rarement été autant en accord sur la stratégie à suivre. Après des années de leadership de Leclerc sur les prix, les cartes sont rebattues : plusieurs enseignes tentent des coups de poker et ce n'est pas forcément que du bluff. Le retour de Carrefour sur le devant de la scène dans le discours prix, avec les opérations 'prix bas' - y compris sur le carburant, est probablement un élément déclencheur. Depuis, le thème inspire beaucoup de discours publicitaires et la publicité comparative devient la norme. Intermarché s'appuie sur des campagnes axées produits, simples mais efficaces. Leclerc répond explicitement à Carrefour, Auchan joue l'humour et choisit l'angle des produits à moins de 1€, jusqu'à Géant Casino qui offre de rembourser dix fois la différence sur près de 3 000 produits. Faut-il continuer ? La démarche semble désormais incontournable, mais attention à la saturation de messages similaires mettant en danger l'émergence et l'impact des communications. Les enseignes devraient désormais songer à renouveler le genre en identifiant de nouveaux angles d'attaque. A l'opposé de cette suractivité en matière de publicité comparative, on peut aussi se demander où en sont les fabricants. Après avoir involontairement laissé la parole sur le bio et l'éthique aux enseignes, doivent-ils aussi leur abandonner la défense du pouvoir d'achat ? Dans un monde occidental en crise, les consommateurs cherchent certes encore du rêve, mais nombreux sont sensibles à la protection de leur pouvoir d'achat et, a minima, à une garantie d'efficacité fonctionnelle des produits de marque. Si dans ce domaine la proposition de valeur des marques est supérieure, elles ne doivent pas hésiter à le communiquer et la publicité comparative n'est pas un vilain mot. S'étalonner n'est pas pécher et ne pas oser le faire pourrait finalement être interprété comme un aveu de faiblesse… A défaut de pouvoir s'en passer, comment redonner du sens à la promotion ? Pauline Bodart, Team Manager ([email protected]) Dans le contexte économique tendu que l'on connaît, les fabricants sont de plus en plus tentés de privilégier le court terme au long terme. Dans l'esprit de beaucoup, la promotion est le levier qui répond le mieux à cet enjeu de développement des volumes à court terme. Mais n'est-ce pas trop réducteur ? La promotion ne peut-elle pas également contribuer à la construction des marques ? La promotion est le principal levier sur les ventes à court terme Si les motivations pour une marque de faire de la promotion en magasin peuvent être multiples, l'augmentation des ventes et le gain de part de marché à court terme sont les bénéfices les plus couramment recherchés. secondaires, en développant une familiarité avec la marque au moment de la visite en magasin ou encore en démultipliant l'effet d'une promotion… La promotion a mauvaise presse ! Le levier promotionnel, si important pour les volumes d'une marque, est souvent décrié par les industriels pour le coût qu'il Bien évidemment, l'impact de la représente, et par les distributeurs pour la promotion sur les ventes varie en fonction complexité qu'il génère. Pour autant, ce des marques, des levier a le vent en Contribution moyenne des leviers aux catégories de poupe. En dix ans, le ventes d'une marque installée produits et des ménombre d'unités de caniques activées. besoins (UB) sur Ventes incrémentales media Néanmoins, sur prospectus a été une moyenne multiplié par 3,5, et Ventes incrémentales promo PGC+FLS, si l'on le niveau de 3% 38.2% décompose les discount moyen 19% volumes d'une offert par UB est marque, la contripassé de 18% à 32%2. Avec des probution à court 17% motions toujours terme du média 17% 78% plus fréquentes et n'est que de 3% et 19% plus agressives, une celle de la proVentes de base 1 motion de 19% . Ce f o r m e d 'a c c o u chiffre montre bien Source : Nielsen - Base d'expérience PMM 2008-2012, toutes tumance à ce levier marques hors innovation, mesure de l'incrémentalité à court terme s'est installée dans que la part des ventes directement influençables à court l'univers de la grande consommation, terme reste très dépendante de la réduisant au fur et à mesure la rentabilité promotion. Pour autant, il ne faut pas en de certaines marques. Passé un certain conclure que le média n'a pas d'impact à stade, il devient difficile voire impossible court terme sur les ventes. Bien au de sortir de l'engrenage promotionnel. En contraire, il permet généralement de créer effet, les distributeurs souhaiteront un cercle vertueux pour la marque qui toujours reconduire les opérations les plus communique en améliorant le référen- performantes pour satisfaire des shoppers cement d'innovations ou de références en quête de bonnes affaires. 1 Source : Nielsen - Base d'expérience PMM 2008-2012, 150 marques étudiées 2 Source : A3 Distrib Re p re n d re l e s rê n e s d e l a promotion La promotion ne doit pas être diabolisée et il existe de nombreuses bonnes raisons de l'utiliser sans tomber dans la promodépendance. Si l'on devait n'en citer que quelques-unes, on pourrait retenir : - faire émerger une marque au budget média limité - accélérer la circulation au sein d'une gamme, voire la montée en gamme - ne pas laisser la place au concurrent sur un marché ultra-concurrentiel - limiter les ruptures sur une catégorie saisonnière grâce à une commande de masse. Au-delà de ces raisons parfois purement tactiques, les fabricants doivent redonner du sens à la promotion. Quitte à accepter de faire un peu moins de volumes sur certaines opérations, il est indispensable d'utiliser le levier promotionnel pour alimenter la marque en nouveaux acheteurs, car la santé d'une marque à moyen / long terme repose sur sa taille de clientèle. Quand on sait qu'en moyenne 40% de la clientèle d'une marque est renouvelée chaque année3, on comprend que le recrutement est un challenge permanent ! Quant aux enseignes, elles sont aussi en recherche de nouveaux shoppers lorsqu'elles activent une promotion sur une marque. L'axe recrutement doit être pris en compte dans la stratégie promotionnelle. 700 600 500 400 300 200 100 0 La promo-dépendance n'est pas irréversible et il est possible pour une marque de rééquilibrer ses investissements entre promotion et média. Bien sûr, c'est un choix risqué d'un point de vue volume et il faut accepter de perdre un peu de part de marché à court terme ! En 2010, une grande marque d'Hygiène-Beauté a osé sauter le pas en réduisant la voilure promotionnelle et en réallouant ses investissements en publicité TV. L'effet sur les ventes ne s'est pas fait attendre et les volumes ont fortement diminué au cours des premiers mois. Mais avec le temps, le média a permis de compenser une partie des volumes perdus, les ventes de base ont progressé de plus de 25% après 6 mois1 et la promotion est revenue à un niveau plus raisonnable en repassant sous la barre des 50%2. Une situation beaucoup plus saine qui permet d'envisager une croissance rentable et pérenne ! 1 Source : Nielsen - Portfolio Marketing Mix (PMM) 2 Source : Nielsen - ScanTrack Certaines mécaniques travaillent promotion, citons l'exemple d'une marque leader sur les barres chocolatées, capable mieux le recrutement de générer près de 30% de ses ventes sur Les dix dernières années ont vu fleurir un de nouveaux acheteurs lors d'un pic nombre impressionnant de mécaniques promotionnel4. A l'inverse, les lots virtuels relayées en prospectus. Souvent de plus en ou maxi-packs travaillent plutôt les plus agressives, elles se distinguent par shoppers déjà acquis, en les fidélisant. leur capacité à travailler le recrutement et/ou la fidélisation. De façon assez Faire de la promotion… un média ! logique, les études montrent que les Paradoxalement, les discounts agressifs 'réductions immédiates' ou 'mécaniques sur les prospectus servent surtout aux cartes de fidélité' ont une fabricants à négocier les Jouer la bonne capacité à attirer de meilleurs emplacements promotion pour dans le magasin. Une carte nouveaux acheteurs sur la marque activée. L'effort de fidélité supérieure à 40% doper le volume demandé au est en moyenne deux fois recrutement shopper pour accéder à ces mieux relayée en allée offres est raisonnable, et donc plus pénétrante qu'une carte de fidélité avec un a c c e s s i b l e a u x p e t i t s a c h e t e u r s cagnottage de 20%5. Or les études le « essayeurs » que les lots virtuels. Pour vérifient : c'est bien la mise en avant qui illustrer cette capacité à recruter via la reste le critère n°1 de performance de la promotion6. La MEA offre des fenêtres de visibilité en magasin aux marques. Bien Recrutement et fidélisation d'acheteurs via la promotion Marque leader de barres chocolatées / HM+SM / Détail 4 semaines exécutée (PLV évènementielle, etc.), elle devient un média additionnel dans la % stratégie 360° de la marque. Rester passif 100 en subissant une promotion « purement 90 discount » serait synonyme 185 194 80 159 d'opportunités manquées. Reste à 70 anticiper les intentions des distributeurs. 61% Pour un budget fabricants équivalent, les 60 58% 56% 55% enseignes seraient-elles prêtes à accepter 52% 47% 46% 527 50 des opérations moins agressives en 41% 40 discount mais plus attractives en visibilité 30 et en ludisme afin de redonner l'envie aux 20 shoppers de fréquenter leurs magasins ? P2 12 P3 12 P4 12 P5 12 “ “ Tonnes Moins de promo, c'est possible ! P6 12 P7 12 P8 12 P9 12 Volumes sur nouveaux acheteurs % des volumes Volumes sur acheteurs réguliers de la marque sous promo de la marque En P2 2012, 194 tonnes ont été déclenchées sur des nouveaux acheteurs . La "Carte de Fidélité 40%" (124 tonnes sur la période) est vecteur de ce recrutement. En P9 2012, 527 tonnes ont été déclenchées sur des acheteurs réguliers. Le "3 pour 2" (85 tonnes sur la période) est à l'origine de cette action de fidélisation. Source : Nielsen - ScanTrack Consumer 3 Source : Nielsen - Homescan Source : Nielsen - ScanTrack Consumer Source : Nielsen - ScanTrack 2.0 6 A ce sujet, lire 'L'allée pénétrante : une position bataillée en magasin' dans Nielsen 100% Insight ! n°16 4 5 100% Insight ! Le hors domicile, un véritable accélérateur de ventes pour la GMS ! Benjamin Kuentz, responsable Nielsen - CGA France ([email protected]) Construire de la valeur et développer l'imaginaire autour des marques est un enjeu majeur ! Pour atteindre un consommateur en quête d'expérience, il est fréquent de voir les industriels utiliser la Consommation Hors Domicile (CHD) comme partie intégrante de leur plan marketing ou commercial. Utiliser le hors domicile comme laboratoire de tendance Construction de marque, renouveau d'image, essai ou lancement de produits sont autant de raisons qui peuvent justifier une action en CHD. Toucher et surprendre sa cible consommateur dans un univers associé au loisir, à la convivialité, à la détente pourra faire résonance sur celui-ci lorsqu'il sera en linéaire et le rassurer sur son choix. Pour les catégories boissons, au-delà du volume que le secteur génère, le CHD est utilisé pour se lancer, innover ou appuyer son action en GMS. Le phénomène de bistronomie observé dans l'alimentaire se retrouve dans la consommation de spiritueux. On boit moins mais mieux, la catégorie monte en gamme et les modes de consommation évoluent. L'accessibilité du cocktail avec un prix moyen de 8,40€1 en CHD pour un cocktail avec alcool ouvre de nouvelles perspectives aux industriels. fraîcheur et de fête, ce mode de consommation séduit jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, initiés et novices. Depuis dix ans, la mode du mojito a fortement contribué à la croissance des rhums en GMS où les ventes ont augmenté de près de 50%. Les consommateurs désireux de ramener cette expérience de consommation à domicile sont réceptifs aux offres promotionnelles et aux animations mojito en rayon. Et c'est avec une promesse de simplifier la réalisation du mojito à domicile que Bacardi Mojito Classic et Saint James Mojito se sont placées parmi les meilleures innovations des spiritueux en GMS ces deux dernières années. Plus de ¾ des français consomment des cocktails 80% Agir en CHD pour développer les rotations en magasin A Domicile 74% 69% Le succès du mojito dans les bars, vecteur de croissance pour la catégorie des Rhums En développant des éditions spécifiques au hors domicile, les boissons sans alcool jouent le registre de l'expérience de consommation et préparent ainsi les consommateurs à retrouver leurs produits en magasin. Plus d'un français sur 4 consomment du mojito2. C'est le cocktail le plus plébiscité par les consommateurs au sein du CHD. On le consomme 'Royal' avec du champagne, 'Fruité' suivant les saisons, 'Virgin' sans alcool, allongé d'energy drink ou de bière. Le mojito est ainsi devenu une catégorie à part entière sur les cartes des bars. Fort de son image de voyage, de D'autres industriels jouent le hors domicile pour sortir du cadre et développer la présence à l'esprit auprès des consommateurs. Il y a quelques années, Banania avait ainsi réussi le tour de force d'être la boisson chocolatée servie chez McDonald's ! Une vitrine qui complétait fort à propos la stratégie de visibilité initiée en GMS en multipliant les Top 5 des cocktails les plus demandés par les clients en CHD Création maison Catégorie des rhums en GMS depuis 10 ans 26% Mojito 15% Caïpirinha 5% Kir 4% Cosmopolitan 3% Source : Nielsen – CGA, 2 326 établissements leaders d'opinion interrogés % évolution volume % évolution du nombre de références 47% 74% Consommatrices Consommateurs Hors domicile 57% 54% Source : Nielsen - CGA, tous types de cocktails avec et sans alcool y compris à base de bière (ex : picon) et de champagne (ex : kir) produits à l'effigie de la marque. Les glaces Magnum et M&M's ont également fait du cinéma un haut lieu de dégustation propice au soutien de leurs nouveaux produits. Nul doute que l'association que ces marques parviennent à établir avec le monde du cinéma se prolonge par une dégustation devant le petit écran… A l'inverse, la connexion entre hors domicile et GMS est tellement vraie que l'on voit désormais arriver en grande surface des marques du hors domicile comme Starbucks qui a lancé l'an dernier ses frappuccinos à la conquête des linéaires ! Ils ne seront certainement pas les derniers à exploiter ce filon… 44% Source : Nielsen - ScanTrack, HM+SM 1 Source : Nielsen - CGA, Revue de Marché 2012 'Le Cocktail en CHR', enquête menée auprès de 2 326 établissements leaders d'opinion 2 Source : Nielsen - CGA, Revue de Marché 2012 'Le Cocktail en CHR', enquête menée auprès de 1 000 français âgés de 18 à 60 ans Repères : Les enseignes passées au crible de leurs rayons de prédilection ([email protected]) Aurélie Bazin, Consultante Senior Derrière la performance globale des enseignes se cachent des disparités selon les rayons. Ce diagnostic doit être le point de départ des approches de Category Management, dont l'objectif est de trouver la bonne adéquation entre demande shopper (profil de clientèle, implantation géographique de l'enseigne) et leviers d'offre (assortiment, promotion, …). Quels sont les « rayons forts » de chaque enseigne ou, à l'inverse, ceux sur lesquels l'enseigne est en dessous de sa part de marché moyenne ? Indice de part de marché de l'enseigne par rayon vs sa PDM PGC+FLS au total HM+SM+HD CREMERIE 120 SANS ALCOOL 110 FRAIS NON LAITIER 100 CREMERIE SANS ALCOOL 110 ALCOOL FRAIS NON LAITIER 80 120 SURGELE SANS ALCOOL 70 100 80 SURGELE EPIC. SUCREE 70 FRAIS NON LAITIER 110 100 60 90 ALCOOL CREMERIE 90 120 90 ENTRETIEN ALCOOL 80 SURGELE 70 60 60 EPIC. SUCREE EPIC. SALEE ENTRETIEN HYGIENE BEAUTE EPIC. SUCREE ENTRETIEN PAPIER EPIC. SALEE HYGIENE BEAUTE PAPIER CREMERIE 120 SANS ALCOOL 110 FRAIS NON LAITIER 100 90 ALCOOL 80 EPIC. SALEE Surperformance des enseignes d'hypermarché sur les rayons Entretien et Hygiène-Beauté, à relier à la largeur d'offre proposée dans ce circuit. Ce constat est très prononcé chez Carrefour où l'offre est particulièrement large (indice 110 de taille d'assortiment DPH1 vs un HM moyen). SURGELE PAPIER CREMERIE 120 100 90 ALCOOL EPIC. SUCREE ENTRETIEN Les enseignes d'indépendants bénéficient d'une attractivité générale qui se traduit par des performances très homogènes entre rayons. HYGIENE BEAUTE PAPIER EPIC. SUCREE ENTRETIEN EPIC. SALEE HYGIENE BEAUTE PAPIER Des faiblesses communes pour Lidl et Aldi en Entretien et en Hygiène-Beauté, mais aussi des écarts significatifs sur les rayons Frais non laitier et Surgelé. CREMERIE CREMERIE 120 FRAIS NON LAITIER SANS ALCOOL 100 FRAIS NON LAITIER 110 100 90 ALCOOL SURGELE 60 120 110 80 70 60 SANS ALCOOL FRAIS NON LAITIER 110 70 EPIC. SALEE HYGIENE BEAUTE 90 CREMERIE 80 SURGELE 120 SANS ALCOOL 70 60 110 ALCOOL FRAIS NON LAITIER 80 SURGELE 70 100 60 90 EPIC. SUCREE ENTRETIEN ALCOOL 80 SURGELE EPIC. SUCREE ENTRETIEN 70 100 60 EPIC. SALEE HYGIENE BEAUTE EPIC. SALEE EPIC. SUCREE PAPIER 120 EPIC. SALEE Source : Nielsen - Homescan, année 2012 1 DPH = Entretien + Papier + Hygiène-Beauté HYGIENE BEAUTE PAPIER Aldi a une part de marché 'papier' 12% supérieure à sa part de marché Total PGC+FLS. Vous souhaitez réagir à l'un de ces articles ou obtenir de plus amples informations sur leur contenu ou nos solutions ? Vous pouvez contacter directement l'auteur de l'article en question ou bien nous écrire à : [email protected] Copyright © 2013 The Nielsen Company. All rights reserved. Nielsen and the Nielsen logo are trademarks of The Nielsen Company. 110 ENTRETIEN PAPIER HYGIENE BEAUTE