dossier de presse - THÉÂTRE DU TEMPLE

Transcription

dossier de presse - THÉÂTRE DU TEMPLE
le CHRISTINe
4 RUE CHRISTINE PARIS 6e 01 43 25 85 78
À partir du 24 décembre 2014
en réédition numérisée VOSTF
la Comédie Rock n’ Roll
JAYNE MANSFIELD TOM EWELL DANS UN FILM DE FRANK TASHLIN “THE GIRL CAN’T HELP IT”
AVEC EDMOND O’BRIEN
JULIE LONDON HENRY JONES
ET LA PARTICIPATION DE RAY ANTHONY ET SON ORCHESTRE
FATS DOMINO LITTLE RICHARD GENE VINCENT EDDIE COCHRAN THE PLATTERS ABBEY LINCOLN NINO TEMPO
scénario FRANK TASHLIN et HERBERT BAKER images LEON SHAMROY montage JAMES E. CLARK direction artistique LELAND FULLER et LYLE WHEELER
réalisateur et producteur FRANK TASHLIN production TWENTIETH CENTURY FOX FILM CORPORATION distribution THÉÂTRE DU TEMPLE CINEMASCOPE COULEURS 1956
Tom Miller est un imprésario fini, obnubilé par les visions d’une célèbre chanteuse qui l’a abandonné,
seule gloire à mettre au compte d’une carrière qui se termine le nez dans les bouteilles. Murdock, un
malfrat sorti de prison, fait appel à lui pour qu’il fasse de sa protégée, la pulpeuse Jerri Jordan, la
nouvelle star du Rock’n' Roll. Mais si le physique de miss Jordan peut faire exploser les charts, sa voix
de crécelle est par contre un sérieux handicap… à moins que ce ne soit une bénédiction pour elle,
qui rêve de devenir une mère au foyer modèle, et pour Miller qui s’en amourache...
Frank Tashlin, de son vrai nom Francis Fredrick von Taschlein, est né le 19 février 1913 à Weehawken (New Jersey). Autodidacte,
il entre très jeune dans le monde du travail, vit de petits boulots, et prend des cours de dessin par correspondance. Il dessine des
comic strips dans des magazines sous le pseudonyme de Tish Tash. Grâce à ses dons de dessinateur, Frank Tashlin parvient à
se faire engager en 1928 chez Max Fleischer, le futur créateur du personnage de cartoon Popeye. Il passe par différents studios
comme dessinateur avant de décrocher en 1933 un poste d'animateur chez Leon Schlesinger dans les studios de la Warner Bros
et participe à la série de dessins animés Merrie melodies. En 1939, Walt Disney l'engage comme scénariste. Il exerce son talent
sur les personnages de Donald Duck et de Mickey Mouse. Entre-temps, il est gagman, notamment pour Laurel et Hardy.
Tashlin quitte l'animation en 1944, il devient gagman pour les Marx Brothers et Lucille Ball tout en écrivant des scénarios (Visage
pâle (1947) de Norman McLeod, de Bien faire et la séduire (id.) de S. Sylvan Simon et de La pêche au trésor (1948) de David Miller). Ses films sont toujours empreints d'éléments issus de son passé de cartoonist. Il écrit pour Bob Hope et Red Skelton (En
1950, il écrit de nombreuses séquences de La môme boule-de-gomme qu'il réalise lui-même, signé par Sidney Lanfield.)
En 1956 il réalise La Blonde et moi (The Girl Can't Help It), comédie satirique autour du rockn'roll naissant, puis confirme son
succès avec : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust, 1956) où l'on trouve le duo Jerry Lewis et Dean Martin, puis La
Blonde explosive (Will Success Spoil Rock Hunter ?, 1957, inscrit au National Film Registry en 2000). Il réalise également quatre
des premiers films solo de Lewis : Rock-A-Bye Baby, The Geisha Boy, Cinderfella, et It's Only Money. En France Tashlin est
apprécié de l'équipe des Cahiers du cinéma où Godard est loin d'être insensible à son traitement de la couleur.
Frank Tashlin est mort le 5 mai 1972 à Los Angeles (Californie).
L’ouverture est une petite réussite qui porte en elle le programme du film. Tom Ewell se trouve dans un cadre 1.66
en noir et blanc. Promettant au spectateur du grand spectacle, il pousse les côtés du cadre pour atteindre le
format du Cinémascope, puis fait appel au "Gorgeous, Lifelike Color by De Luxe " qui illumine soudainement l’écran
de ses couleurs flamboyantes. Il vante ensuite les mérites d’un film où « Culture, refinement, and polite grace of
present day music » seront de mise alors que la bande sonore est soudainement saturée par un tube de Rock n'
Roll qui jaillit d’un juke-box. La musique envahit la mécanique et emporte ce grand spectacle classique et de bon
goût, dont Tom Ewell exalte les vertus, dans le tourbillon qui s’abat alors sur la culture populaire américaine.
Olivier Bitoun (DVDClassik)
JULIE LONDON
EDDIE COCHRAN
ABBEY LINCOLN
FATS DOMINO
Réalisée un an après Sept Ans de réflexion, cette comédie en est le versant parodique, cinglé et outrancier jusqu'à
l'absurde. Frank Tashlin, l'un des cinéastes américains les plus impertinents des années 1950, reprend Tom Ewell
pour le pousser dans les bras d'une Marilyn Monroe hypertrophiée, une créature explosive du nom de Jayne
Mansfield qui détraque tout sur son passage (excellent gag des blocs de glace fondus !). Bombe sexuelle à la
démarche inénarrable, Jerri cartonne d'autant plus qu'elle agit en toute innocence, rêvant d'être une ménagère
modèle et de pouponner.
Cette comédie musicale, au style burlesque très visuel qui descend en droite ligne du cartoon, vaut pour les effets
puissants de l'actrice mais surtout pour la réunion exceptionnelle des pionniers survoltés du rock. Excusez du peu :
Gene Vincent, Little Richard, Eddie Cochran, Fats Domino, les Platters... ! Tous se tortillent à souhait en chantant un
titre légendaire. A l'époque, Tashlin les filmait sans doute avec une pointe d'ironie. Aujourd'hui, c'est devenu un
document historique.
Jacques Morice (Télérama.fr)
LITTLE RICHARD
THE PLATTERS
GENE VINCENT
JAYNE MANSFIELD
& RAY ANTHONY ORCHESTRA
Si l'on pense aux cartoons quand on voir le film de Frank Tashlin, ce n'est même pas parce que les personnages
principaux s'appellent Tom et Jerri. Tom Ewell est Tom, agent du show-business, dans un rôle proche de celui qu'il
incarnait dans Sept ans de réflexion, tandis que Jayne Mansfield incarne Jerri, blonde aux proportions atomiques,
poursuivie par un mafieux aux avances colériques (Edmond O'Brien).
Tashlin joue de l'image de Mansfield, cantonnée au rôles de blondes écervelées, pour en faire un véritable personnage de dessin animé aux effets aussi dévastateurs que surréalistes : à sa vue, un camionneur fait littéralement
fondre sa cargaison de glace, un vieil homme explose ses lunettes, et le laitier a forcément sa bouteille qui déborde... Jerri, douée d'une naïveté toute enfantine, est inconsciente de l'effet qu'elle produit sur les hommes, et ses
dialogues ont souvent un double sens savoureux. Tashlin utilise les codes du cartoon en les détournant, dessinant
une parodie pour adultes. Allant contre les stéréotypes (la femme aux diamants, comme la joue Marilyn dans Les
hommes préfèrent les blondes), Jerri n'aspire qu'à une vie rangée de femme au foyer, alors que le mafieux Fats
Murdock veut absolument en faire une star de la chanson.
Si La blonde et moi ( The girl can't help it - « La fille n'y peut rien » - pour titre original) est une comédie assez réussie,
c'est également un vrai film musical offrant les prestations des rockeurs in dans l'Amérique des années 50 : Little Richard et ses « Wooo ! » ravageurs ou Eddie Cochran en Elvis bis. Mais c'est Cry me a river, chanté par Julie London
qui marque les esprits ; cette chanson triste et magnifique, composée pour le film, sera reprise de nombreuses fois,
accédant au rang de classique.
Jocelyn Manchec