ABCorpus juillet 2005

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ABCorpus juillet 2005
Bourgeon de Saule - Photographie Eric Geirnaert
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Dion, Olivier Guimarães, Alain Patiny - Conseiller technique : Patrice Gauthier - Maquettage et conception des outils Internet :
Frédéric Bridel - Photographes hors articles : Eric Geirnaert, Alain Patiny, Patrice Gauthier – Photographie de couverture par Eric
Geirnarert : Bourgeon de saule
Page 2
Sommaire
Les techniques..............................................................................4
Que faire de vos bonsaï pendant vos vacances ? ............................................................5
L'arrosage .......................................................................................................................14
Les semis........................................................................................................................16
La culture post-prélèvement ...........................................................................................20
Les Tanukis ....................................................................................................................22
Le transpotage................................................................................................................25
Les espèces ................................................................................27
Le chêne .........................................................................................................................28
Le cryptomeria japonica (Sugi) .......................................................................................32
Les fruitiers .....................................................................................................................34
L'orme de Chine..............................................................................................................39
Le pin de Thunberg.........................................................................................................42
Index............................................................................................46
Annexes ......................................................................................47
Licence de documentation libre GNU .............................................................................47
Pour contacter les auteurs ..............................................................................................47
Document provisoire
Page 3
ABCORPUS
Les techniques
Page 4
Que faire de vos bonsaï pendant vos vacances ?
Auteur : Alain Patiny
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Alain Patiny
leur principal avantage :
Vos bonsaï ne manqueront pas d'eau pendant vos
vacances.
La même passion du bonsaï nous anime, petit à
petit la collection d'arbres s'agrandit et nous
comble de joie, de jour en jour. Nous voila bientôt
sorti de l'hiver et, pour beaucoup d'entre nous,
l'arrivée du printemps met un terme à pas mal de
soucis, on se dit : "voilà le plus dur est passé".
Leurs inconvénients :
En utilisation normale, sans modification du dispositif de base
•
•
Mais voila, à chaque période ses petits soucis.
L'été arrive maintenant à grand pas et une
question se pose : "Que faire de nos bonsaï
pendant les vacances ?".
•
Alors que la saison estivale est celle où les arbres
sont vifs et forts, on constate toutefois que des
bonsaï meurent chaque été, au niveau même de
ce qui arrive en hiver ! En effet, pendant la saison
chaude, ces arbres ont besoin d'un arrosage
précis et fréquent. Faisons donc ensemble
l'inventaire des meilleures solutions à ce
problème, afin de pouvoir profiter sereinement
des vacances tant attendues.
L'arrosage est continu.
L'eau est toujours dispensée au même
endroit sur le substrat
La réserve d'eau est souvent réduite...
En résumé :
Cette solution est valable pour une absence
courte (deux ou trois jours au maximum).
Toutefois, elle est plus adaptée pour les plantes
vertes non ligneuses que pour les bonsaï, qui
demandent une plus grande précision dans
l'arrosage.
1) L'arrosage automatique
B) Les kits Gardena ®
Ces kits sont modulables à souhait, et permettent
une large gamme d'arrosages :
• pulvérisation,
• pluie fine,
• jet continu,
• ...
Cette solution est relativement coûteuse, en outre
elle requiert réellement une âme de bricoleur.
Plusieurs kits complets sont disponibles dans le
commerce, offrant une large gamme de solutions.
A) Les kits "goutte à goutte"
Ils sont composés de plusieurs éléments :
• Une réserve d'eau, souvent placée en
hauteur (ce dispositif évite l'utilisation
d'une pompe),
• un tuyau principal sur lequel il est
possible d'adapter d'autres tuyaux en
fonction du nombre de plantes à arroser.
• Un petit adaptateur pince le tuyau avant
chaque pot, ce qui permet de réguler
l'apport d'eau.
Ils sont composés des éléments suivants :
• Un programmateur à visser directement
sur un robinet, de préférence en extérieur
• A la sortie du programmateur, un tuyau
passant au dessus vos pots à bonsaï,
• ce tuyau est spécialement conçu pour
pouvoir recevoir de petits gicleurs de tous
types, ce qui permet de varier la forme
d'arrosage.
Réglez le programmateur à votre convenance
pour les heures d'arrosages, et, le tour est joué.
En option, une pompe peut être placée après le
programmateur, cela permet un meilleur débit
(pratique si vous possédez une grande
collection !).
Leurs avantages :
• Les arbres sont correctement arrosés,
suivant des horaires précis
• Le coût de ce type de système d'arrosage
est abordable
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Leurs inconvénients :
• Beaucoup d'eau est gaspillée pendant
l'arrosage.
• L'installation d'un tel montage demande
un minimum "la main bricoleuse".
J'arrose mes bonsaï de cette façon depuis des
années, sans effort (!), à l'eau de pluie.
Cette année j'ai même acheté une mini-serre
dans laquelle j'ai installé un réseau de tuyaux
avec brumisateur.
En résumé : l'une des meilleures solutions,
l'arrosage automatique peut être conseillé pour
des périodes de moins de 15 jours ; pour autant
qu'il n'y ait pas de coupure d'eau pour quelque
raison que ce soit.
D) Exemple d'installation pour une serre
Vue de l'installation :
C) Un exemple pratique
Possédant déjà une citerne à eau de pluie et un
groupe hydrophore, je me suis bricolé un
arrosage sur mesure.
Qu'est-ce qu'un un groupe hydrophore ?
Ce terme désigne une pompe permettant de
puiser l'eau depuis une citerne ou un puit à sept
mètres de profondeur maximum, et de la renvoyer
sous pression, par exemple, dans votre
installation sanitaire.
Détail de groupe hydrophore :
Détail de programmateur d'arrosage :
Page 6
L'installation en cours de fonctionnement :
Détail : la conduite d'arrosage
Le système en cours de fonctionnement :
2) Les solutions manuelles
E) Exemple d'installation à l'extérieur
A) Les "bonsaï-sitter"
Le principe du bonsaï-sitter est simple : essayez
de convaincre un ami, un frère, ou une s ur, de
bien vouloir s'occuper de vos arbres pendant les
vacances. Cette solution, basée sur la confiance
accordée au bonsaï-sitter, est la meilleure à plus
d'un titre, mais elle comporte malheureusement
quelques inconvénients non négligeables.
Vue générale de l'installation :
Ses avantages
• L'arrosage peut être spécifique selon les,
besoins et des espèces.
• Un contrôle journalier des arbres peut
être envisagé.
• En cas d'attaque parasitaire, le
"bonsaï-sitter" peut intervenir rapidement.
Ses inconvénients
• Méconnaissance probable des bonsaï par
le bonsaï-sitter
• La plupart du temps, excès ou manque
d'arrosage.
Page 7
C) Le gardiennage chez un professionnel
Le critère le plus important est d'assurer une
solide formation au bonsaï-sitter avant le départ :
techniques d'arrosage, exposition des arbres,
contrôle des nuisibles.
Cette solution est elle aussi valable pour une
petite collection. Il faut de plus trouver un
professionnel proposant ce genre de service.
L'idéal est de réussir à convaincre votre gardien
de venir prendre un ou deux cours chez vous
avant votre départ, de façon à ce que vous
puissiez lui montrer comment effectuer un
arrosage dans les règles de l'art, le sensibiliser
aux parasites, etc. et surtout, un point essentiel,
lui rappeler qu'un seul jour d'arrosage manqué
pourrait être fatal à vos arbres !
Son principal avantage
• C'est un professionnel il saura donc
théoriquement s'occuper correctement de
vos arbres, notamment en cas d'attaque
parasitaire.
Ses inconvénients
• Ce type de service n'est bien sûr pas
gratuit !
• Les arbres sont ici aussi changés
d'environnement.
Si de fortes températures sont annoncées durant
cette période, essayez de trouver un
emplacement ombragé, protégé du vent (afin
d'éviter le dessèchement), pour placer vos arbres.
En effet, en plein été, les arbres en pot
nécessitent souvent d'être arrosés deux à trois
fois par jour, une exposition protégée du soleil
limitera la fréquence d'arrosage à une seule
intervention quotidienne, bien plus gérable pour
votre bonsaï-sitter !
Cette solution est valable, mais il est conseillé
d'aller sur place avant le départ, afin d'évaluer le
sérieux du service proposé, la passion du
professionnel, en résumé de vous assurer que
vos arbres seront entre de bonnes mains.
N'oubliez pas que pour vous le bonsaï est
synonyme de passion, mais pour certaines
personnes, il ne représente qu'une source de
revenus. Méfiez-vous.
Je tiens à signaler un point très important :
n'oubliez pas de ramener un petit cadeau à votre
courageux gardien, et relativisez si un de vos
arbres à eu un petit souci, votre bonsaï-sittter
aura sûrement essayé de faire de son mieux.
Le grand retour : que faire si vos
arbres on souffert de votre
absence ?
B) Partir avec vos arbres
Cela va sans dire, cette méthode convient pour
une collection réduite, deux ou trois arbres au
maximum.
Tout d'abord, essayez de déterminer la cause. La
plupart du temps, les arbres ont souffert d'un
manque ou d'un excès d'arrosage, ou encore
d'une attaque parasitaire.
Arrosez abondamment vos arbres avant le départ,
attachez les à leur pot, afin de limiter les
secousses et épargner les racines.
Placez vos arbres dans des boîtes en carton, à
l'abri du soleil et de l'air conditionné, là aussi pour
éviter le dessèchement.
a) Le manque d'arrosage
Symptômes
• Feuilles pendantes, voir sèches
• Substrat complètement sec
• Les pointes des feuilles sont courbées et
sèches
Personnellement j'ai trop d'arbres pour pouvoir
utiliser cette méthode, et je ne le ferai d'aucune
façon, les arbres n'aiment pas être déplacés, de
plus un changement de climat trop soudain peut
leur être néfaste. Cette solution souffre de
plusieurs limitations :
• Les déplacements doivent rester courts.
Les longs trajets peuvent être
préjudiciables à vos arbres.
• N'emportez pas vos arbres vers une
destination dont le climat serait trop
différent du premier, vos bonsaï en
souffriraient.
• Renseignez-vous auprès des "autorités
compétentes" si vous désirez emmener
vos protégés à l'étranger : certains
transports de végétaux nécessitent des
autorisations préalables, des déclarations,
ou peuvent, même, être interdits.
Remède
• Réhydratez au maximum l'arbre avec un
arrosage continu pendant dix bonnes
minutes,
• Afin de limiter l'évaporation et de lui offrir
une atmosphère humide, placez-le sous
un sac plastique transparent percé de
petits trous. Vous pouvez également
placer votre bonsaï dans une serre ou
sous une cloche victorienne. Le but est de
créer une atmosphère chaude et humide,
favorable à la réhydratation de l'arbre, et
de limiter l'évaporation.
• En tout état de cause, votre arbre doit
être exposé mi-ombre jusqu'à sa reprise
de végétation.
Page 8
Remède
Vérifiez les racines en soulevant délicatement
l'arbre de son pot. Au besoin, coupez les racines
pourries et transpotez votre arbre dans un pot
plus grand, dans un substrat drainant. Voir à ce
sujet l'article sur le transpotage (page 25)..
Cloche victorienne :
Mettez votre bonsaï à l'ombre, et n'arrosez que
lorsque la surface du substrat devient sèche
Avec un peu de chance, votre arbre survivra...
L'attaque parasitaire
Voir l'article " Identification et traitement des
principaux parasites" dans le numéro de janvier
2005 de l'ABCorpus.
b) L'excès d'arrosage
Encore un fois, je vous rappelle l'utilité d'un
substrat bien drainant. Un excès d'eau pendant
une semaine sur de l'akadama (terre argileuse
japonaise) n'aura que très peu de conséquences,
par contre si votre arbre est dans du terreau... ce
ne sera pas la même histoire : l'eau stagne, les
racines commencent à pourrir, l'arbre souffre.
Bonne chance à vous, j'espère avoir contribué un
minimum au bien-être de vos arbres et un
maximum à la qualité de vos vacances !
Pour en savoir plus
Pour des renseignements plus détaillés voir
l'article de Patrice Gauthier :
Symptômes
• Les feuilles sont flétries
• Leurs pointes sont noires
• Le feuillage est décoloré
http://pgaut.club.fr/articles/ArrosageAuto/ArrosAuto.htm
Page 9
La création d'un Jin
Auteur : Patrick Bernabé
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Patrick Bernabé
Voici une méthode que j'utilise pour réaliser un jin
(technique de vieillissement artificiel par la mise
en valeur d'une branche coupée et écorcée).
Avec une lame effilée (ici un greffoir), j'entaille
l'arbre jusqu'a l'aubier, donc l'écorce et le liber :
I – Le sujet
Ce jin est réalisé sur un pin à crochet qui a
poussé vers 1900 m d'altitude. A cette altitude, sa
croissance fut lente, il a acquis un bois assez dur,
bien différent de celui d'un plant de pépinière
boosté à l'azote !
De plus, la branche a été coupée depuis 3 ans ce
qui lui a laissé le temps de s'imprégner de résine,
cela rend le jin bien plus durable.
II – La méthode
Voici le moignon qui va être travaillé :
Avec un sécateur, j'entaille dans sa longueur le
bout du moignon en 4, voire 8 parts égales :
Je délimite, par exemple à la craie, la zone qui
sera écorcée :
Voici le résultat à ce moment :
Page 10
Grâce à la pince à jin, je mâche la branche, afin
de détacher l'écorce :
Je commence à tirer les fibres du bois en les
enroulant autour de la pince à jin :
J'obtiens alors ce résultat :
Le moignon commence à être entamé :
Maintenant j'écrase les fibres du bois :
Le travail progresse toujours de la même façon,
en ôtant des fibres :
Page 11
Un peu plus tard :
Le plus gros du travail est effectué :
Je finis en raclant avec la lame
A présent je tire vers moi le reste des fibres, je
n'enroule plus pour ne pas risquer d'aller trop
loin :
Voilà qui est mieux !
Notez que j'entame l'écorce sous la branche. En
effet, quand une branche meurt, la veine de sève
qui l'alimente (par le bas) s'assèche également.
Le Jin paraîtra plus naturel si l'on reproduit ce
phénomène :
Page 12
A ce moment, je reprends un peu le jin pour le
rendre encore plus naturel :
Il faut maintenant appliquer du mastic cicatrisant
sur la limite jin/tissus vivants, je fais donc un petit
boudin avec du mastic à cicatriser
Le travail est terminé. Désormais, le soleil, la
pluie, le gel, bref la nature vont continuer à le
façonner, à lui donner une certaine patine.
Le liquide à jin ?
Pour l'instant nous n'appliquons pas de liquide à
jin (polysulfure de calcium, dont l'effet est de
blanchir le bois), il n'est pas encore nécessaire, et
gênerait même le travail de dame nature.
Le résultat à long terme
Voici un jin façonné avec la même méthode, cinq
ans plus tard :
... Et je l'applique autour du jin (avec la spatule je
le fais bien rentrer dans la plaie) :
Un dernier conseil
Observez la nature, inspirez vous-en, c'est la
meilleure approche dans notre passion !
Page 13
L'arrosage
Auteur : Nicolas Dion
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion
pluie fine, par le sommet de l'arbre (pour la
majorité des espèces), jusqu'à l'écoulement de
l'eau par les trous de drainage. Les feuilles sont
ainsi nettoyées de la poussière et de certains
parasites.
I - Préambule
Question : Quoi de plus simple que l'arrosage ?
Réponse : Faaaacile ! ! De l'eau et c'est bon !
Le vendeur m'a dit : "il faut maintenir la motte
toujours humide". La fiche technique (sic ! )
fournie avec le bonsaï dit qu'il faut arroser tous les
jours...
Certaines espèces n'apprécient pas ce type
d'arrosage. C'est le cas par exemple du mélèze,
ou des arbres sensibles à l'oïdium, comme le
chêne et l'érable. Une trop grande hygrométrie
(humidité atmosphérique) finit par leur nuire ;
l'arrosage doit alors s'effectuer directement sur le
substrat, sans mouiller le feuillage.
Le conseil de la fiche : "Il faut arroser par
bassinage : vous trempez votre arbre dans une
bassine pleine d'eau une heure tous les jours".
De même, évitez le bassinage sur les arbres en
période de floraison, arrosez-les directement sur
le substrat.
Faisons un parallèle avec l'homme pour
démontrer l'énormité de la bêtise énoncée sur
cette fiche technique fournie avec le bonsaï...
L'être humain doit boire 18 litres d'eau par jours,
tous les jours ! Pour boire, il faut immerger
complètement l'être humain 5 fois par jour
pendant 10 mn chaque fois minimum.
IV – Quand doit-on arroser un
bonsaï ?
Comme l'être humain... quand il a légèrement
soif !
Vous ne me croyez pas ???
Si, si, que vous soyez grand(e), petit(e), au pôle
nord, dans le Sahara, assis(e), en train de courir,
la quantité ne varie pas... et 10mn, ce n'est rien !
Pour un bonsaï, il faut laisser le substrat
légèrement sécher en surface.
En hiver, l'arrosage se fait de préférence le matin,
de façon à éviter le gel nocturne. Les bonsaï ont
moins besoin d'être arrosés en hiver ; modulez les
arrosages selon l'exposition de vos arbres aux
intempéries.
Toujours sceptique ?
Vous avez raison...
Au printemps, la fréquence peut être tous les 2
jours, 3 jours ou tous les jours, selon les
conditions climatiques et les espèces...
Et pour les plantes alors ???
En été, vous serez amenés à arroser vos arbres
tous les jours, voire plusieurs fois par jour, selon
l'état du substrat. L'eau s'évapore très vite en été !
II –Pré-requis
1) Votre pot/récipient doit impérativement
comporter des trous de drainage pour évacuer le
trop plein d'eau.
2) Votre pot/récipient doit impérativement avoir
les "pieds" (supports du pot) suffisamment hauts
pour que l'eau stagnant dans la coupelle située
dessous ne touche pas le fond de la poterie. Dans
le cas contraire, enlevez l'eau après l'arrosage ou
surélevez votre pot.
3) Si votre substrat est de type terreau, pensez
à le remplacer au prochain rempotage par un
substrat plus drainant, à base d'akadama (terre
argileuse japonaise) ou de pouzzolane (roche
volcanique).
Cette fréquence d'arrosage est variable d'un
arbre à l'autre, d'une région à l'autre. Elle varie
selon la chaleur, la lumière, la taille du pot (plus le
pot est petit, plus l'arrosage doit être fréquent), la
pluviométrie...
V - Quelles méthodes permettent de
connaître l'humidité du substrat ?
•
•
III - Qu'est-ce que le bassinage ?
•
Le bassinage n'est pas l'action de le faire tremper
dans une bassine, mais consiste à arroser en
Page 14
Observez sa couleur. Il change de couleur
en séchant (plus ou moins selon le type).
Touchez sa surface pour jauger son
humidité du substrat. Avec un peu
d'expérience, cette méthode est très fiable.
Plantez un cure-dent dans la terre du
bonsaï. Si le morceau de bois change de
•
couleur et gonfle un peu, alors la terre est
encore humide
Bien d'autres techniques sont envisageables,
comme soupeser le pot (plus lourd si la terre
est humide). Certains amateurs de bonsaï
évaluent l'état du substrat en tapant
légèrement le pot : le son est plus ou moins
sourd selon le degré d'humidité.
VII - Méthode d'arrosage substrat
peu drainant
S'applique aux mélanges à base de terreau,
terre, terreau "spécial bonsaï" (sic !) de
jardinerie, …
•
VI - Quel type d'eau devez-vous
utiliser pour arroser vos bonsaï ?
•
•
La meilleure solution reste d'utiliser l'eau de pluie,
si elle n'est pas trop acide (polluée). En
Angleterre, par exemple, certaines pluies ont
l'acidité d'un ... citron (pH 2 ! ). Pas bon...
•
En France, en général, l'acidité de l'eau de pluie
ne pose pas de problème particulier.
Attendez que la surface sèche légèrement,
sur une profondeur d'un cm au moins (et plus
si le pot de votre arbre est plus profond).
Une fois que la surface est sèche, arrosez
une première fois pour humidifier la surface.
Quelques minutes après, vous pouvez arroser
copieusement, mais lentement, jusqu'à ce
que l'eau s'écoule par les trous de drainages.
Laissez sécher... puis recommencez, toujours
par bassinage.
Remarque
Le terreau a la fâcheuse tendance à devenir
hydrophobe quand il sèche. C'est à dire que
l'eau ne pénètre plus et glisse sur lui, pour
finalement passer par les coté de la motte,
sans humidifier les racines.
Vous n'avez pas d'eau de pluie ?
Vous pouvez utiliser l'eau du robinet sans aucun
problème, même si elle est calcaire. Une
exception toutefois, pour les espèces acidophiles,
comme les azalées : un traitement
complémentaire en fer de la plante doit être
envisagé. Pour plus de renseignements,
consultez les fiches techniques des espèces.
Dans ce cas, et uniquement dans ce cas, il
faut tremper le pot :
• Prenez un récipient plus grand que votre pot
• Déposez-y votre pot
• Remplissez doucement, sans mettre d'eau
sur la terre (le substrat) et arrêtez lorsque
l'eau affleure les bords extérieurs.
• Quand l'eau arrive naturellement, par
capillarité, à la surface du terreau, laissez-le
5 minutes environ puis égouttez-le en le
sortant et en l'inclinant légèrement. Laissezle ainsi un bon quart d'heure.
Le chlore contenu dans l'eau de ville ne semble
pas néfaste aux plantes, sa concentration est trop
faible pour cela. Le calcaire quand à lui forme à la
longue des dépôts blanchâtres, mais inoffensifs :
un simple brossage à la brosse à dent les élimine
facilement.
L'eau minérale en bouteille
Attention, certaines marques ne pourraient pas
être distribuées au robinet, car elles seraient
considérées comme "non potables", de par leur
concentration en certains éléments chimiques.
Mais... selon leur classification, les normes ne
sont pas les mêmes. Eau de source, eau
minérale, eau machin chose, une norme pour
chaque appellation. Certaines grandes marques
ont même été vendues malgré la présence
d'hydrocarbures car "les doses n'étaient pas
dangereuses" (!). Vous avez des doutes ? Lisez
les étiquettes...
En cours de saison, il sera obligatoire de refaire
des trempages. La fréquence dépend de votre
arbre.
VIII - Méthode d'arrosage substrat
drainant
S'applique aux mélanges à base d'akadama,
pouzzolane, pumice et substrats apparentés.
•
Alors, l'eau en bouteille ?
• Elle est onéreuse
• Elle ne procure aucun avantage par rapport à
l'eau du robinet
• Son utilisation est envisageable pour un ou
deux arbres mais pas pour une collection de
40 ou 100 bonsaï !!
•
Arrosez par bassinage jusqu'à l'écoulement
de l'eau par les trous de drainage. En été,
vous pouvez le refaire 10 mn après le premier
jet, mais ce n'est pas une obligation.
C'est tout...
IX – Comparatif des deux méthodes
L'arrosage de 20 arbres en formations dans 100%
de terreau, en plein été : de 1 à 2 heures
pleines... au minimum !
L'arrosage de 40 arbres en formations dans un
substrat drainant : 1 heure au maximum.
Remerciement
Merci à Alain Patiny pour ses précisions
Page 15
Les semis
Auteur : Nicolas Dion
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion
I - Généralités
II - La graine
Le semis est une des méthodes d'obtentions des
bonsaï.
Qu’est-ce qu’une graine ?
L’origine d’une graine est toujours la même : la
rencontre de gamètes mâles et de gamètes
femelles, qui donne un fruit. La graine est
contenue dans un fruit, qui prend lui-même de
multiples formes. Du gland à la poire, en passant
par les gousses ou les capsules : tous des fruits !
Avertissement : il n'existe pas de graine à
bonsaï ! mais des espèces qui s’y prêtent plus ou
moins. Un Catalpa bignonoïde sera difficile à
mener en bonsaï, étant donné la taille de ses
feuilles (±30cm), alors qu'il sera nettement plus
aisé d'obtenir un orme de chine en bonsaï !
Quelques exemples de graines :
II - Avantages et inconvénients du
semis
C'est la seule méthode qui permette d'obtenir une
conicité parfaite, sans cicatrices, et, à l’échelle
d’un bonsaï (!), un bon nébari (Base du tronc) si
vous avez de la patience.
Les graines ayant germé sont plus aptes à faire
des plants bien adaptés à votre climat. En
pratique, toutes les espèces ne se prêtent pas à
une reproduction par semis (cela provient
généralement de la difficulté à reproduire les
conditions idéales de germination).
En semant, vous connaissez l’espèce, mais
ignorez les caractéristiques précises du futur
spécimen : taille exacte des feuilles, longueur des
aiguilles, parfois différente du pied mère. Un
semis d'une variété d'érable à petites feuilles
pourra engendrer des spécimens à feuilles plus
petites que celles de l'original, de taille identique,
ou plus grandes...
Acer buergeranum (Erable)
Prenons un autre exemple : avec de la chance,
peut-être obtiendrez-vous une variété de chêne
avec de très petites feuilles… suite à une
mutation génétique spontanée. Rare, mais pas
impossible !
L'inconvénient majeur de la méthode des
semis : le temps ! Il faut de 10 à 15 ans, en
fonction de l’espèce et de la méthode employée,
pour obtenir un bonsaï présentable. En pleine
terre, le résultat sera plus rapide, mais il sera
impossible d'obtenir une bonne conicité du tronc
sans cicatrice.
Celtis Sinensis (Micocoulier de chine)
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Ginkgo Biloba
Pinus thumbergii
Quelques fruits
• Akène : forme la plus simple du fruit : les
glands, les châtaignes, les noisettes, les fruits
du platane…
• Samare : akène comprimé, accompagné
d’une membrane plane en forme d’aile,
facilitant le transport par le vent.
• Disamare : formé par 2 samares soudées. :
érables…
• Capsule : peuplier, fusain, bruyère, ...
• Gousse : caractéristique des légumineuses.
Cytises, robiniers, caroubiers, arbre de
Judée, …
• Baie : raisins, groseilles, arbouse, viornes. .
Il en existe plein d’autre encore ! En plus de ces
variétés de formes, il existe de nombreuses
conditions de germinations.
Comment germent les graines ?
Pour certaines espèces, il faut que les graines
soient fécondées par un sujet du sexe opposé, à
proximité. Le Ginkgo biloba en est un bon
exemple. Ces arbres sont dits "dioïques" (ginkgo,
noisetier et bien d'autres...). Pour d’autres
espèces, un seul individu regroupe les 2 sexes et
s’auto féconde (aidé en cela par de multiples
insectes).
Chaque graine a un pouvoir de germination
plus ou moins important. Certaines peuvent
attendre plusieurs dizaines d’années avant de
germer, d’autres poussent dans les mois suivant
leur dispersion. Leur germination est parfois
subordonnée à certains aléas : Certaines doivent
être mangées par des animaux, d'autres doivent
être brûlées pour germer. Bon nombre d'espèces
doivent subir une période de froid avant une
période de chaud.
Le Cône
pour les conifères, n’est qu’un porte graines
La période de récolte est spécifique à chaque
espèce. La façon de les récolter varie aussi, pour
l’un il faut prélever les cônes sur le sommet de
l'arbre, pour l’autre il faudra attendre la chute
naturelle des graines… Une bonne connaissance
de l’espèce est primordiale. Dans le cas contraire,
la meilleure solution est de faire des essais !
Cèdre du liban
Où trouver des graines ?
Sur les arbres… ou dans un magasin !! Le
développement d'Internet permet également de
commander des graines en ligne.
Quand récolter/acheter des graines ?
La récolte doit se faire au bon moment, spécifique
à chaque espèce. Observez attentivement les
arbres autour de vous, leur fonctionnement, leur
lieu de croissance et vous obtiendrez beaucoup
de réponses. Comme décrit ci dessus, la viabilité
des semences est très diverse. Pour la majorité
Pinus koraiensis
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des espèces, la période optimale de récolte est en
automne. Conservez les graines au frais et au sec
et mettez-les à stratifier (voir les méthodes de
stratification plus bas dans cet article).
IV - Problèmes éventuels lors des
semis
1) Les semis ne lèvent pas. Plusieurs causes
peuvent être à l'origine de ce problème :
• Les graines sont de mauvaise qualité ou
trop anciennes
• Les conditions d’hivernage sont
inadéquates
• L'humidité est excessive
• Les graines sont victimes de maladies
cryptogamiques.
Acheter des graines
Deux périodes d'achat doivent être privilégiées :
• juste avant les semailles,
• juste avant la période de stratification.
Généralement, une notice explicative est fournie
avec les graines commandées.
2) Les graines germent, mais les jeunes
pousses dépérissent. Là aussi, plusieurs causes
sont envisageables :
• La fonte des semis. Cette maladie est
causée par différentes espèces de
champignons, tels ceux du genre
Pythium ou de bactéries (par ex :
Rhizoctonia solani ou rhizoctone
commun).
• Des attaques d'insectes ou de
maladies.
III - Le semis : éléments-clé
Quand et comment les semer ?
Un élément reste commun à toutes les graines :
elles ne germent que si les conditions sont
favorables... Cela implique de respecter leurs
exigences, en particulier au niveau de la
température, de la luminosité et de l'humidité !
Les paramètres primordiaux du semis
1) La température. La plage des températures
optimales est variable selon les espèces, mais
aucune graine d'arbre ne pousse en hiver.
Certaines le font en automne, mais les jeunes
semis sont très fragiles et sensibles. Ils risquent
de mourir pendant l'hiver. La meilleure période se
situe généralement lorsque la température s'élève
progressivement, donc au printemps !
V - Les semis en serre
Les conditions idéales peuvent aisément être
remplies, la graine germera, mais son cycle
végétatif sera décalé. Son adaptation sera plus
délicate et plus longue pour retrouver un rythme
naturel, mais restera toutefois possible.
2) La luminosité. La graine contient sa première
nourriture. Dès que les cotylédons (les deux
premières feuilles de la plante, ou les premières
aiguilles) sont sortis, les réserves de la graine
sont épuisées. Il leur faut donc assurer la
transformation de la sève brute en sève élaboré.
Comment donc ? Par la photosynthèse. Pour que
celle-ci soit efficace, la lumière est indispensable.
VI - Les semis en pleine terre
Pour ceux qui n'ont pas de serre, quelques
méthodes pour réussir (un peu !) ses semis.
Première méthode : la méthode naturelle.
Conseil : Semez des graines d’arbres
autochtones, vous aurez forcément les bonnes
conditions d’hivernage !
En automne, la luminosité décroît mais peut être
suffisante pour que le semis engrange des
réserves pour passer l'hiver. Par contre, en
hiver... la quantité de lumière est largement
insuffisante, et le plant semé en automne n'aura
pas accumulé assez de réserves pour survivre à
cette saison rigoureuse. Au cours de quelle
période la luminosité augmente t-elle ? Le
printemps !
Automne / hiver : la préparation
• En automne, mettez un mélange fin, mais
drainant (résidu d'akadama de vos autres
bonsaï...) de 0 à 2 ou 3mm, dans un pot plat,
noir de préférence (le noir absorbe mieux la
chaleur).
• Disposez vos graines de façon régulière en
les espaçant suffisamment, puis recouvrez-les
de 2 à 3 fois leur épaisseur de substrat, un
peu moins pour les plus grosses graines (une
seule épaisseur suffit pour un marron).
• Mettez le tout dehors, à l'abri des intempéries
et du gel (si l'espèce y est sensible). En cours
d'hiver, contrôlez l'humidité du substrat,
arrosez s'il est vraiment très sec (le matin,
pour éviter le gel).
3) L'humidité. Sous nos climats, l'humidité
nécessaire à la germination est optimale au
printemps, en automne et en hiver. Au printemps,
si l'humidité est trop faible, un arrosage suffit à
rétablir l'équilibre.
Le printemps réunit donc les conditions
optimales pour les semis : chaleur, lumière,
humidité.
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Exemple de stratification froide : le
Micocoulier de chine (Celtis sinensis)
Printemps : le semis proprement dit
• Au printemps, des graines germeront, pas
toutes (selon les espèces). Si leur croissance
est bonne, un repiquage est envisageable en
juin, en sélectionnant les pousses les plus
vigoureuses.
La durée de stratification des graines de cette
espèce est de 2 mois.
Un bon "timing" est essentiel à la réussite de cette
opération. Si les graines sont mises à stratifier en
octobre, le semis devra être effectué en...
janvier !?
Deuxième méthode : la stratification
Si les conditions idéales d’hivernage ne sont pas
naturellement réunies, il faut "faire croire" aux
graines qu’elles sont dans leur milieu d’origine !
Certaines graines ont besoins d'un froid régulier et
d'une humidité constante pour que la germination
soit possible, d’autres d’une alternance de
périodes chaudes et froides.
On voit que, pour pouvoir semer au printemps
(vers mars ou avril), il ne faut pas commencer la
stratification avant le mois de janvier ou février.
Jusque là, les graines devront être conservées
dans un endroit frais et sec.
b) La stratification chaude
Procédez de la même façon que pour la
stratification froide, mais dans une pièce à
température ambiante, ou aux températures
adaptées aux graines. Puis mettez le sachet au
réfrigérateur, toujours pendant la période
spécifique à chaque espèce.
Le matériel nécessaire pour la stratification est
donc le suivant :
• du sable,
• un réfrigérateur ( ! ) et...
• des graines !
a) La stratification froide
• Dans un sachet, mettez du sable humide, puis
placez-y les graines.
• Placez le tout dans le bac à légumes du
réfrigérateur... et laissez-le sans y toucher, de
deux à cinq mois selon l'espèce.
VII - Après le semis : le repiquage
Dans le nouveau pot individuel, mettre un substrat
drainant. Avec un crayon, faites un trou, mettez la
pousse, tassez légèrement autour, arrosez et
occupez-vous en normalement, en la protégeant
en été du soleil de l'après midi.
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La culture post-prélèvement
Auteur : Patrick Bernabé
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Patrick Bernabé
Le voici 6 mois après son prélèvement :
Les conditions de culture que nous apportons aux
yamadori (arbres prélevés en Nature) après le
prélèvement sont aussi importantes pour sa
reprise que le prélèvement lui même.
I - La poterie
Le pot à bonsaï doit être suffisamment grand pour
que l'arbre prélevé puisse développer des
radicelles, dix centimètres entre la motte et les
bords sont souhaitables.
Il n'est pas indispensable de le mettre tout de
suite dans une poterie de valeur. Un pot en
plastique, une caisse en polystyrène, ou encore
une caisse en bois, comme ceux utilisés pour
faire grossir un jeune plant, conviendront
parfaitement.
Après le démêlage des racines, je procède
comme lors d'un rempotage, j'ajoute un peu
d'Agrosil® (Activateur du système racinaire,
disponible en jardinerie) et surtout j'attache bien
les racines, l'arbre ne doit pas bouger. Après
avoir arrosé à l'eau claire je traite le bonsaï avec
du tonus V® (Ce produit est utilisé comme
tonique général).
II – Le substrat
Il doit être bien drainant . Personnellement, j'utilise
des mélanges à base de pouzzolane (roche
volcanique concassée), lutite (terre argileuse
dure) et écorce de pin. C'est le même type de
mélange que celui utilisé pour les bonsaï, mais sa
granulométrie est plus élevée. D'autre part, je
n'ajoute pas de substrat d'origine (J'ai essayé
avec et sans, et n'ai pas constaté de différence).
L'emplacement
suite à cette mise en pot de culture, je place le
sujet sous ombrière afin de limiter l'ensoleillement,
et également pour le protéger du vent. Celui ci
accélère la déshydratation et déstabilise les
arbres fraîchement prélevés, dont les racines ne
sont pas encore assez fortes pour les fixer.
III - La méthode pas à pas
S'il s'agit d'un feuillu, je le mets à racines nues,
délicatement, en m'aidant au besoin d'un jet
d'eau.
Dans certains cas difficiles, la mise à l'étouffée
sous sac plastique peut aussi être utile. L'idéal est
bien sûr de posséder une serre mais dans ce cas
il faut gérer la température en l'ouvrant et en la
fermant si nécessaire. En plein soleil, la
température peut monter en flèche rapidement
alors que, la nuit, il peut très bien geler ; ces
écarts sont préjudiciable aux arbres récemment
prélevés.
S'il s'agit d'un conifère, jusqu'à cet automne, je
conservais la motte intacte et je me contentais de
remplir le vide avec le substrat, mais cette année
j'ai tenté la mise à nu des racines sur un pin à
crochet (suite à la lecture d'un article de Patrice
Bongrand), et l'arbre se comporte correctement.
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Pendant les journées assez chaudes, j'asperge
les futurs bonsaï et leur environnement immédiat
(feuilles, tronc, étagère, sol) avec la pomme
d'arrosage, dans le but évident d'augmenter
hygrométrie ambiante. Toutefois, j'évite de
mouiller le pot et le substrat pour ne pas les
refroidir, il faut garder à l'esprit que la chaleur
favorise l'émission des racines.
le taux de réussite. Sur les prélèvements
d'automne, je cesse ces apports fin novembre
pour les reprendre au printemps.
A ce moment ils rejoignent leurs congénères
IV – Les années suivantes
Les années suivantes doivent être consacrées à
la culture et seulement à ça, la mise en forme
interviendra plus tard : l'arbre doit d'abord
récupérer du traumatisme du prélèvement.
Les yamadori sont donc maintenus dans ces
conditions jusqu'à ce qu'ils montrent un signe
évident de reprise : production de nouvelles
feuilles ou allongement des chandelles dans le
cas des pins.
Avant de commencer tout travail de formation sur
cet arbre, patientez deux bonnes années pour un
feuillu et de trois à cinq pour un résineux, mais
c'est l'arbre qui vous dira quand il sera prêt.
Durant cette période, je leur donne du tonus V®
une fois par semaine en pulvérisation et en
arrosage. J'ai constaté que ce produit augmente
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Les Tanukis
Auteur : Olivier Guimarães
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Olivier Guimarães
•
I - Définition
Le terme Tanuki désigne en japonais la ruse, en
effet ces "arbres" sont des ruses, il s'agit d'arbres
qui ont été incrustés dans une souche de bois
mort.
•
On appelle également cette technique greffe du
Phoenix. Dans la mythologie, le phoenix est
l'oiseau de feu qui est ressorti du monde des
morts et qui renait sans cesse ; le tanuki est ce
phoenix, il représente la nouvelle vie d'un arbre
mort.
de fines vis ou du raphia et des colliers de
serrage (type cerflex®) afin de sceller les
deux éléments ensembles,
et, bien sûr, une poterie, du substrat, des fils
de ligatures et du mastic cicatrisant, ainsi que
vos outils de Bonsaïka afin de travailler dans
de bonnes conditions.
Cette liste est longue, mais un bon Tanuki n'est
pas si simple que cela, et un matériel de qualité
est nécessaire afin d'obtenir un résultat probant.
III - Pourquoi créer une telle
réalisation ?
Les bonsaï obtenus par cette méthode sont sujets
à controverse car pour les puristes du bonsaï, ces
arbres ne seront jamais la représentation d'une
réalité naturelle.
Plusieurs raisons justifient cette opération :
• pour réemployer une souche de bois ou d'un
arbre mort aux mouvements intéressants !
• pour obtenir rapidement un arbre vénérable à
partir d'un jeune arbre flexible et vigoureux !
• pour tenter le défi d'une "ruse" réussie
paraissant naturelle !
Cependant, nous pouvons nous pencher sur ce
cas, qui peut se révéler dans la nature, bien que
très rarement. En effet il peut arriver qu'une graine
germe dans le sillon d'une souche morte et qu'au
cours du temps, les deux ne forment plus qu'un :
nous avons ici un exemple concret de tanuki. Les
figuiers poussant de façon épiphyte au sommets
d'autres arbres dans la nature avant de les
enserrer et de ne former qu'un en sont un autre.
IV - Préparation de la souche
Il faut d'abord choisir une souche intéressante et
possédant un tronc puissant, mouvementé, des
courbes et des jins harmonieux, et surtout une
bonne conicité :
Ce sujet mérite donc une étude. De plus, cette
technique sera susceptible de séduire les
impatients, qui obtiendront rapidement un arbre
d'aspect vénérable et intéressant.
Voici une souche dont la base sera supprimée
afin de la stabiliser :
II - Matériel nécessaire
L'obtention d'un Tanuki nécessite les éléments
suivants :
• un jeune arbre flexible et fin,
• une souche de bois mort, de préférence de
conifère, leur bois est imputrescible (ne pourrit
pas), et qui de plus possède un mouvement
intéressant,
• des ciseaux à bois afin de travailler la souche
et lui donner une forme,
• du liquide à Jin qui permettra de blanchir la
souche et de la protéger de la pourriture,
• du mastic à base de goudron ou une résine
synthétique, qui servira a protéger la base de
la souche contre l'humidité ambiante qui
régnera dans le pot,
• selon les souches, un support qui servira à
stabiliser la construction,
• un outil électrique qui permettra de creuser
dans la souche une fente dans laquelle
viendra se loger l'arbre vivant,
Nous allons tout d'abord l'écorcer afin d'en faire
apparaître le bois mort, celle ci va donc être
complètement nettoyée de ses impuretés et, avec
divers outils, nous allons en faire ressortir sa
forme. Les outils utilisés seront des ciseaux a
bois, pinces à jin et divers outils électriques.
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Voici donc une souche prête à accueillir son hôte :
Suite à cela, nous allons procéder à la création de
la veine qui va accueillir notre arbre, celle-ci
suivra de préférence le veinage naturel de la
souche morte.
Voici ici une souche nettoyée de son écorce et
dont la veine à été créée :
Ici le détail du départ de la veine qui va accueillir
l'arbre (vue de dessus) :
De plus je tiens à souligner que dans la création
du tanuki, l'idéal est de travailler une souche issue
de la même espèce que l'arbre qui va y être
introduit. Par exemple, si vous désirer créer un
tanuki de Pin mugho il sera préférable d'utiliser
pour cela une souche de Pin mugho.
A défaut, vous pouvez utiliser une souche d'une
autre espèce, pourvu que ce bois soit
imputrescible (qui ne pourrit pas). Le bois de l''if
ou du genévrier peuvent être employés à cet effet,
en toute confiance.
Attention cependant aux ceps de vigne qui,
bien qu'intéressants de par leurs formes
tourmentées, possèdent un bois très dur et
qui, de plus, se dégrade rapidement !
Ces deux étapes étant accomplies, la souche va
être brossée avec une brosse métallique, puis
traitée au liquide à jin afin de la blanchir et de la
traiter contre toute pourriture éventuelle.
V - Mise en place de notre jeune
plant dans la souche
Dès que la souche sera bien sèche et blanchie,
une résine synthétique ou du goudron seront
appliqués à sa base afin d'éviter l'action de
l'humidité sur le bois mort. Si nécessaire, créez un
support afin de stabiliser la souche.
Le jeune arbre destiné à être incrusté dans la
souche va tout d'abord subir les étapes classiques
du rempotage, à savoir : élimination de la vielle
terre, nettoyage et taille des racines.
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Ici un petit Tanuki de genévrier :
Suite à cela nous procédons à la fixation de
l'arbre sur la souche. L'arbre va être inséré dans
la veine que nous avons créée, bien sûr les
branches poussant là ou l'arbre sera en contact
avec le bois mort doivent être préalablement
supprimées.
Une fois que l'arbre est incrusté, il suffit d'utiliser
de très fines vis afin de fixer définitivement les 2
plantes entre elles, et ainsi éviter tout
déchaussement dans le temps. Du mastic sera
appliqué sur les plaies et les vis, afin de favoriser
la cicatrisation, sachant que ces vis ne bougeront
plus jamais : nous allons laisser l'arbre les
"engloutir" avec le temps.
Remarque : Pour de petites réalisations, les
vis ne seront pas nécessaire, une simple
fixation à l'aide de raphia et de colliers de
serrage suffira, ceux ci seront retirés dès que
l'arbre aura occupé l'espace de la souche et
se sera soudé à celle-ci ! Cependant
l'utilisation des vis est préférable afin d'éviter
un éventuel déchaussement dans le futur !
Et là, un Tanuki réalisé avec un cyprès de
Leyland :
Une fois ce fastidieux travail effectué, nous allons
procéder au rempotage, dont vous connaissez
désormais la technique. Suite à celui-ci, une
première mise en forme est possible afin de
pouvoir visualiser l'allure de notre futur arbre.
Voici le résultat de notre travail :
Attention !
Le tanuki doit absolument être solidement fixé
dans son conteneur afin d'éviter tout
mouvement !
VI - Entretien
Dans les années à venir, vous continuerez à
travailler cet arbre comme un bonsaï classique
afin de pourvoir à l'épanouissement de celui ci.
Il est déjà arrivé que des tanuki avec le temps ne
forment pas "un" avec la souche mais cassent
celles ci en grossissant au lieu de s'étaler
naturellement autour de la veine ! Ce cas est rare
mais mérite malgré tout d'être souligné.
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Le transpotage
Auteur : Alain Patiny
Copyright (c) 2004 Alain Patiny
I - Généralités
Les arbres achetés en pépinière ou grande
surface, pour une question de coût et de
transport, sont, pour la plupart, rempotés dans un
substrat de type terreau, très compact et non
drainant .
Bien que le terreau ou l'argile soient utiles pour
garder assez d'humidité durant l'importation, ils
deviennent rapidement un gros problème une fois
que l'arbre est arrivé à destination. En effet, ce
type de substrat, même étiqueté "spécial bonsaï",
retient beaucoup trop d'eau et requiert une grande
vigilance lors des arrosages. L'excès d'eau, à
terme, provoque irrémédiablement la pourriture
des racines et donc ... la mort de l'arbre. Ce point
est bien souvent la principale cause de mortalité
de nos "compagnons".
Gros plan du substrat non drainant, de la pourriture due à
l'humidité constante commence à s'installer en surface.
II - Pourquoi et comment transpoter
Le transpotage est pratiqué quand la saison
ne permet pas un rempotage dans les règles, il
se pratique donc du mois de juillet au mois de
mars, suivant les espèces.
Les feuilles jaunies sont souvent le signe d'un
excès d'eau. Elles laissent présager un
pourrissement racinaire, mais une attaque
d'acariens (aggravée par l'exposition de l'arbre en
intérieur) n'est pas à exclure.
Cette technique consiste à placer le bonsaï dans
un pot plus grand que celui d'origine, et d'entourer
la motte existante d'un substrat fortement
drainant, afin de drainer l'excès d'eau retenu dans
le substrat d'origine, trop compact.
III - Mise en pratique
Orme de chine. Exemple typique d'un bonsaï élevé en
intérieur, vous constaterez le substrat de type "terreau". Les
feuilles sont trop grandes, cela est dû à manque de lumière
évident .
Utilisez un pot de dimensions supérieures à celui d'origine.
Peu importe qu'il soit à bonsaï ou en plastique, pour autant
qu'il soit pourvu de trous de drainage.
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Si votre arbre était planté dans de l'argile, laissez
tremper la motte quelque temps dans l'eau pour
retirer l'ancien substrat avec plus de facilité.
Fixez de petites grilles sur les trous de drainage
afin d'éviter que le substrat ne sorte du pot .
Si des racines sont pourries (noires, toutes
molles), elle doivent être coupées. Posez ensuite
la motte au centre du pot et fixez fermement votre
bonsaï avec les fils mis en place auparavant .
Préparation des fils destinés à maintenir correctement l'arbre
en place ou plutôt, la motte dans ce cas précis .
Remblayez le pot avec du substrat.
Astuce !
Pour ma part je laisse toujours une partie de
l'ancien substrat visible, Cela permet un
meilleur contrôle de l'humidité de la motte,
utile pour adapter au mieux les fréquences
d'arrosage.
IV - Dernier conseil
Disposez un lit d'akadama ou de pouzzolane dans le fond du
pot, ou à défaut du sable d'aquarium de grosse granulométrie.
Si votre arbre présentait des signes de faiblesses
avant transpotage, évitez de donner de l'engrais
durant un mois, vous épuiseriez votre bonsaï.
L'utilisation de HB-101 ou de Tonus V, dilué
dans l'eau d'arrosage pourra, éventuellement,
donner un petit coup de pouce à votre bonsaï. La
mise en serre ou sous sac plastique également.
Dans tous les cas, le transpotage ne remplace
pas un rempotage dans les règles (avec taille des
racines). N'oubliez donc pas de rempotez
correctement votre bonsaï au printemps suivant,
et profitez-en pour éliminer totalement l'ancien
substrat type terreau par un substrat bien
drainant.
Après avoir sorti le bonsaï de son ancien pot, faites tomber un
maximum de l'ancien substrat sans trop manipuler le pain
racinaire .
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ABCORPUS
Les espèces
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Le chêne
Mythe et légendes
Auteur : Nicolas Dion
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion
Pour de jeunes semis, il faut attendre la
deuxième, voir la troisième année avant de
commencer la réduction progressive de cette
racine. Même si le pot de semis est peu profond,
cette racine sera longue… Ne jamais la couper de
plus de 1/3, et seulement si d’autres racines sont
présentes en nombre suffisant au-dessus de la
coupe… sinon, contentez-vous de supprimer 1/5
de la racine pivot. La modération est ici préférable
à l'excès ! Sachez que cette taille ne doit se
pratiquer que sur un arbre en bonne santé et
vigoureux. Renouvelez cette opération à chaque
rempotage (donc tous les deux ans !) avant
l'ablation complète.
I - Espèces décrites dans cet article
Chênes pédonculés(quercus robur), chênes
sessiles ou chênes rouvres (quercus petraena),
chênes pubescents (quercus pubescens)
Les chênes lièges (quercus suber), chênes verts
(quercus ilex) et toutes les variétés
non-européennes ne seront pas décrits dans cet
article.
II - Le chêne, fiche d’identité
Etymologie : le mot chêne vient du gaulois, peut
être du mot celte Tann prononcé chann soit du
gaulois cassanos …
Genre : Quercus (Quercus robur, Quercus
petraena…)
Ordre : Fagale
Famille : Fagacées. De cette famille font
également partie les hêtres (Fagus), châtaigniers
(Castanea), …
Répartition géographique : le genre Quercus
compte environ 250 espèces, réparties des zones
tempérées de l’hémisphère nord aux tropiques
(en altitude). Huit espèces sont présentes en
France à l’état spontané, 80 en Amérique du nord.
2 - Le chêne a besoin d'une mycorhisation
(symbiose entre un champignon et les racines
d’un végétal) dans ses racines pour son bon
développement et sa santé. Il est possible de
l’implanter en mettant un peu de compost de forêt,
composé de feuilles de chênes en décomposition,
dans le substrat. Pour un arbre déjà en symbiose,
certains préconisent de récupérer les filaments
blancs présent dans la terre. Cette méthode est
peu pratique. Un mélange du nouveau substrat
avec un peu de l’ancien (une partie qui contient
ces "filaments" blancs !) est une méthode
efficace, fiable et bien plus aisée.
IV – Maladies et parasites
Voir aussi l'article paru dans l’ABCorpus n°1 :
Identification et traitement des principaux
parasites par Christophe Bailly.
Le chêne est très sensible à l’oïdium, surtout
dans ses jeunes années… Un traitement préventif
est indispensable les premières années, et cette
espèce nécessite par la suite une surveillance
soutenue. Cette maladie tue environ 90% des
jeunes pousses (observation personnelle).
Chêne traité en bonsaï. L'obtention d'une telle ramification
démontre un haut niveau de maîtrise. Photographie Jacques
Prestreau
En cas de fortes chaleurs, il peut y avoir une
"forme" de fumagine (maladie fongique)… qui
n’en est pas une ! Le chêne, à l’instar d’autres
espèces, se protège des fortes chaleurs et de la
déperdition d’eau, en sécrétant sur les feuilles une
couche collante, qui bouche partiellement les
stomates, réduisant d'autant la sudation…
III – Spécificités de cette espèce
1 - Le chêne fait partie de ces arbres qui
développent une racine dite "pivot". C’est une
racine, la première, qui pousse verticalement vers
le bas. Dans la nature, cet arbre majestueux
enfouit ses racines profondément, ce qui constitue
une gêne pour qui souhaite le travailler en bonsaï.
Étant collante, toutes les poussières y adhèrent et
donnent parfois cette impression de fumagines.
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Ce phénomène, peu courant sur les arbres
travaillés en bonsaï, indique que l'emplacement
de votre arbre est inadéquat : placez-le dans un
endroit plus frais.
VI - Croissance
Forte. Dans leurs milieux naturels, le chêne
pousse d’abord en hauteur puis développe
ensuite les branches inférieures. De très
nombreux rejets apparaissent. Sur les bonsaï, ils
doivent être supprimés, faute de quoi ils
pourraient affaiblir l’arbre, jusqu’au trépas.
Cette sécrétion peut être supprimée par un
bassinage, voire exceptionnellement par une
vaporisation soutenue. Toutefois, ne tentez cette
opération que lorsque l’arbre ne souffre plus de la
chaleur. En effet, cette sécrétion peu esthétique
protège l'arbre, et contribue à sa survie.
VII - Mise en forme
Le chêne est sujet à certaines maladies …
• Cloque,
• Maladie du corail,
• Taches foliaires,
• Anthracnose,
• Fonte des semis,
• Oïdium,
• Chancre,
• Pourridié,
Par ligaturage. Le tronc peut être ligaturé dans
les jeunes années du chêne. Les branches
peuvent être ligaturées même sur les sujets âgés.
Toutefois, elles sont peu souples, et peuvent se
plier d'un coup, écrasant de fait les tissus dans
lesquels la circulation de sève est bloquée... avec
les conséquences qui en découlent...
… et parasites :
• Bombyx et processionnaires (chenille)
• Bupreste (coléoptère)
• Capricorne (coléoptère)
• Cossus (chenille)
• Géomètre (chenille)
• Hanneton (coléoptère)
• Lucane (coléoptère, l'insecte a disparu de
France)
• Puceron (Hémiptère)
• Scolyte (coléoptère)
• Tordeuse (chenille)
• Galle (Cynips et autres…)
Par pinçage. Pincez le bourgeon terminal avant
qu’il n’inhibe complètement les autres, juste avant
la lignification. Pincez aussi les bourgeons visibles
sur le tronc, sauf si la naissance d'une branche à
cet endroit vous intéresse. Pincez toujours les
bourgeons de la base de l’arbre, ce sont des
rejets (ou gourmands) en puissance !
Préférez donc une mise en forme par pinçage,
cette technique est plus adapté à l’espèce.
Remarque
Un pinçage complet des bourgeons peut être
effectué fin septembre : leur suppression
permet une densification rapide et une
miniaturisation des feuilles.
Cette liste est longue, pourtant elle n'est pas
exhaustive !
Cette technique ne doit être effectuée que sur
des arbres en excellente santé et ayant
bénéficié d'un programme d'engrais pendant
la saison de croissance. Une taille pratiquée
en même temps que ce pinçage permet une
reconstruction complète de la ramure.
Remarque
En cas de traitement anti-fongique, ne traitez
pas la terre, protégez-la en l’enveloppant
dans un sac, ou inclinez le pot
perpendiculairement, car si du produit est en
contact avec la terre, il y a un grand risque de
détruire la mycorhize, si importante pour la
croissance et la santé de l’arbre !
Au printemps suivant, une multitude de petits
points rouges apparaissent sur le tronc et les
branches : ce sont les nouveaux bourgeons. Il
faut les laisser se développer, puis les
sélectionner une fois poussés.
V - Styles
•
•
•
•
•
•
Cette technique est également valable pour
les hêtres et les charmes.
Shakan (penché)
Tachiki (droit non classique)
Han-Kengai (semi-cascade)
Sekijôju (planté sur roche)
Sôkan (double tronc)
Kabudachi (plusieurs troncs groupés sur
une racine)
Par la taille. Effectuez la taille de structure (taille
des branches de fort diamètre) en hiver, et la
taille des pousses pendant la saison de
croissance. Une taille sévère stimule l'éclosion
des bourgeons dormants de l'ensemble de l'arbre
(y compris ceux situés sur le tronc).
Le chêne est un des rares feuillus à supporter le
jin (écorcage), son bois dur est convenablement
résistant aux intempéries.
Page 29
les parcs. En cas d'infraction constaté, une
saisie du matériel utilisé peu avoir lieu,
sachant que le véhicule est considéré comme
faisant partie de ce matériel, mieux vaut alors
respecter la législation ! Cet argument du
véhicule est valable pour la France, mais
l'autorisation est nécessaire PARTOUT !)
Une défoliation faite à la mauvaise période
provoque un résultat à l’opposé de l’effet souhaité
: les nouvelles feuilles sont encore plus grandes !
Le chêne garde une grande capacité de reprise
des organes grâce aux bourgeons dormants
présents partout, y compris sur le tronc. Malgré
leur petite taille (presque imperceptibles !) ils
existent et peuvent croître à tout moment.
Petit rappel : respectez rigoureusement la forêt
et n'allez pas soustraire à la nature des arbres
que vous n'êtes pas capables de déraciner
(correctement). La puissance d'enracinement des
arbres est telle qu'il est souvent vain de tenter la
moindre man uvre en terrain rocailleux.
Supprimez consciencieusement les rejets, qui
affaiblissent beaucoup l’arbre, et peuvent le faire
mourir.
1 - Préparation du prélèvement
Une préparation étalée sur plusieurs années peut
s'avérer nécessaire pour accroître le taux de
réussite.
VIII - Obtention
Remarque commune aux différents modes
d'obtention.
La principale difficulté de cette espèce réside
dans la présence de la racine pivot, qui est
d’autant plus profonde que l’arbre est âgé. Il
faudra l'éliminer, afin de pouvoir cultiver le
futur bonsaï dans un pot suffisamment plat.
Il faut pratiquer une tranchée très profonde autour
de l'arbre, assez loin du tronc, pour tailler les
racines principales.
Effectuez un marcottage en pratiquant de
multiples incisions sur la racine pivot, afin de
favoriser sa réduction. Ceci stimulera la formation
de nouvelles racines. Cette opération doit être
renouvelée plusieurs années, afin de réduire
significativement la longueur de la racine pivot et
d'augmenter les chances de reprise de l'arbre
dans son nouvel environnement. Une taille des
branches doit être également effectuée, le but est
d'équilibrer le volume des branches avec celui des
racines.
Par semis. Prendre des glands mûrs de l’espèce
choisie, les faire sécher un peu, et les planter
dans un substrat enrichi avec de l'humus prélevé
aux pieds des "grands" chênes. Ce mélange
permet une croissance idéale et l’installation de
mycorhize. Il favorise grandement la croissance et
permet aux semis de mieux résister aux maladies.
Les mettre dans un pot et les laisser dehors de la
chute des glands (en automne) au printemps
suivant. La terre du pot ne doit pas geler. On peut
aussi les conserver en silo, et dans ce cas, les
semer en mars/avril, lorsque les gelées ne sont
plus à craindre, sous une épaisseur de terre égale
à deux ou trois fois la hauteur du gland. Les
glands germent généralement en six semaines.
Quand une préparation étalée sur plusieurs
années n’est pas possible, un prélèvement
peut être tenté en fin d'hiver, en une seule
opération (les chances de réussite sont
moindres !).
Par bouturage. Prendre des pousses aoûtées de
un à trois ans, les tremper dans de l’hormone de
bouturage, et les maintenir sous serre jusqu’à
l’enracinement. Le taux d’échec de cette méthode
reste important.
2 – Le prélèvement : mode opératoire
• Préparez une bâche plastique pour
contenir la motte, et de l’eau pour la
maintenir humide pendant le transport.
• Avant le prélèvement, pratiquez une
taille de toutes les branches mortes,
enlevez les lichens et éventuels parasites.
• Ne taillez pas les branches vives pour
le moment.
• Le volume de racines étant supérieur à
celui des branches, pratiquez une
tranchée large autour de l’arbre, et
creusez en demi-sphère sous l’arbre.
Repérez la racine pivot, (la plus grosse !)
et sectionnez-la le plus profondément
possible.
• Emballez l’arbre dans le plastique,
humidifiez ses racines, puis transportez
votre futur bonsaï dans le local où la mise
en pot sera faite.
Par marcottage. Sur une branche, pratiquer la
marcotte juste après la sortie complète des
feuilles et laisser en place entre 1 à 3 ans, selon
la quantité de racines présentes.
Par prélèvement (en hiver).
OBLIGATOIRE : Une autorisation du
propriétaire du terrain doit avoir été obtenue.
Comme pour les terrains privés, le
prélèvement est interdit sur les domaines
publics, dans les réserves naturelles et dans
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•
•
•
X - Substrat et engrais
Une fois arrivé, pratiquez une taille de
structure, réduisez les branches de façon
à compenser le volume de perte des
racines. S’il y a trop de feuilles et pas
assez de racines, l’arbre ne pourra pas
fournir la sève nécessaire et mourra.
Recoupez proprement et de façon nette la
racine pivot,
Pensez à appliquer du mastic cicatrisant
sur toutes les plaies, y compris celles des
racines, pour éviter les risques
d’infections.
Le chêne supporte les substrats un peu lourds.
Gardez un peu de l’ancien à chaque rempotage,
pour ré-ensemencer le nouveau en mycorhizes.
Un substrat composé d’akadama pure (terre
argileuse neutre d'origine japonaise) convient
pour cet arbre.
Fertilisez votre arbre avec un engrais organique
du printemps l’automne, avec une période d’arrêt
en juillet/août.
N'oubliez pas qu'il faut une vingtaine de jours pour
qu'un engrais commence à libérer ses
constituants.
Astuce !
Mettez de côté le tronçon obtenu en taillant la
racine pivot, il vous permettra d'estimer l’âge
de votre arbre en comptant les cercles de
croissance, vous aurez ainsi un aperçu de son
vécu.
D'autre part, le dosage du fertilisant ne doit pas
être excessif, sous peine de voir les feuilles
grandir, ceci même avec de l’engrais organique !
Après le prélèvement, attendez la reprise
complète avant d'envisager un quelconque travail
sur le végétal. Lorsque l'arbre reprend, attendez
un an avant de commencer le pinçage.
XI - Conditions climatiques
Le chêne doit être placé à l'extérieur toute
l'année, même sous la neige, mais protégez ses
racines contre le gel, et si la température descend
sous les -5°C, l'arbre doit être entièrement
protégé. La neige protège du gel et sert même
d'isolant thermique pendant les grands froids !
Un nouveau rempotage ne peut être envisagé que
deux à trois ans après le prélèvement si l'arbre est
encore jeune, quatre à cinq ans pour des sujets
plus âgés.
Remerciements
Une nouvelle taille de structure ne peut être faite
qu'à partir de la deuxième année suivant le
prélèvement, uniquement si l’arbre est en bonne
santé et présente une croissance vigoureuse.
Merci à Michel Sacal pour ces conseils (technique
de l'ébourgeonnage total)
Bibliographie
Le Larousse des arbres, édition Larousse/ Auteur:
Jacques Brosses
Les Arbres, édition Nathan/ Auteur: P. Lanzara et
M. Pizzetti
IX - Poterie
Cet arbre apprécie les poteries profondes. Les
couleurs claires le mettent particulièrement en
valeur.
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Le cryptomeria japonica (Sugi)
Auteur : Christophe Bailly
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Christophe Bailly
Le feuillage du Cryptoméria va brunir pendant la
saison hivernale. Ne vous inquiétez pas, c'est tout
à fait normal. l'arbre reprendra une couleur
normale au printemps suivant.
I – Fiche d'identité
Famille : Taxodiacées
Ordre : Coniférales
Nom Japonais : Sugi
Nom Anglais : Japanese Cryptomeria, Japanese
Cedar
III - Arrosage
Pendant toute la belle saison, les besoins en eau
sont très importants. On pourra se contenter de
laisser sécher légèrement le substrat entre deux
arrosages. Cet arbre apprécie également une
certaine humidité ambiante, l'arrosage par
bassinage est donc vivement conseillé (je rappelle
que le terme "bassinage" ne signifie pas "donner
un bain au bonsaï", mais "arroser en pluie fine"
avec un arrosoir. Arrosez l'ensemble du feuillage
ainsi que la motte de terre, très abondamment,
jusqu'à écoulement de l'eau par les trous de
drainage).
Le Cryptomeria japonica est assez rare en
jardinerie. On trouve toutefois des sujets
prometteurs chez les professionnels du bonsaï.
Cet arbre majestueux, dont l'habitat naturel est
l'île de Hondo au Japon, est très fréquemment
travaillé en style Chokkan (droit formel) ou Yose
Ue (forêt). La variété "bandai sugi" est
parfaitement adaptée au travail en bonsaï.
Pendant les mois les plus chauds, le cryptomeria
peut pomper de grandes quantités d'eau. Si vous
n'avez pas la possibilité d'arroser plusieurs fois
par jour, choisissez une exposition plus
ombragée.
IV - Substrat et fertilisation
le substrat doit être impérativement drainant, à
base d'akadama (terre argileuse d'origine
japonaise) ou de pouzzolane (roche volcanique
concassée).
Toutefois, dans ce type de substrat les arrosages
doivent être très fréquents en été et la fertilisation
copieuse (apports de boulettes d'engrais
organique chaque mois pendant la période de
croissance).
Cryptomeria Japonica "Bandai Sugi"
II - Emplacement
Le cryptomeria a besoin d'une exposition très
ensoleillée.
De classiques boulettes organiques
En hiver, veillez à protéger l'arbre en dessous de
-2°C (protégez le pot ou placez l'arbre en serre
froide si les températures baissent fortement).
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V - Taille
Pendant la période de croissance, les
pincements doivent se faire quotidiennement.
Les livres indiquent généralement de pincer les
nouvelles pousses avec les doigts (afin d'éviter
tout brunissement à l'extrémité de ces dernières).
Toutefois, si vous possédez un shohin (bonsaï de
très petite taille, moins de 20 cm), il faudrait avoir
des doigts très fins afin de parvenir à l'intérieur de
la ramure ! Dans ce cas là, utilisez plutôt un
ciseau très fin, ce qui vous facilitera la tâche.
Pincement des jeunes pousses avec un ciseau fin
Le cryptomeria a également le défaut de
produire du bois mort, un vrai bonheur pour les
acariens ! Il faut donc veiller à éliminer
régulièrement ce bois.
VI - Parasites
Cet arbre est sensible aux attaques d'acariens.
L'arrosage par bassinage est donc vivement
conseillé.
VII - Choix de la poterie
Gros plan sur les jeunes pousses
Pour tous les arbres de style Chokkan (droit
classique), un pot ovale non émaillé, de couleur
sable ou brune, et de faible profondeur est
parfaitement adapté.
Ouvrage à consulter
Pour plus d'informations sur l'esthétique du
bonsaï, consultez le remarquable ouvrage de Abe
Kurakichi, "les pins en bonsaï". (de très bonnes
informations sur les différents styles, notamment
la forme Chokkan).
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Les fruitiers
Auteur : Christophe Bailly
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Christophe Bailly
Les arbres fruitiers sont fréquemment travaillés en
bonsaï. Quel spectacle que celui de fruits
miniatures ! Pommier, grenadier, Kaki sont
quelques une des nombreuses espèces
disponibles à tout amateur de bonsaï. Toutefois,
bon nombre de débutants se retrouvent avec un
arbre fruitier qui ne produit aucun fruit, ce qui est
fort décevant.
III - Emplacement
Les arbres fruitiers ont généralement besoin de
beaucoup de soleil. Si vous conservez vos arbres
dans un lieu trop ombragé, la fructification sera
médiocre.
Toutefois, pendant les mois les plus chauds, il
peut être judicieux de protéger les arbres du soleil
ardent qui risque de brûler les feuilles, en les
plaçant à mi-ombre ou en les protégeant avec un
voile d'ombrage.
Quelques conseils afin de réussir la culture de ces
espèces :
IV - Arrosage
I – Taille
Pendant la période de fructification, les fruitiers ne
doivent en aucun cas manquer d'eau. Il est
préférable d'utiliser un substrat drainant (akadama
ou pouzzolane) et d'arroser abondamment en
laissant sécher très légèrement la terre entre deux
arrosages.
La taille doit favoriser le développement des
boutons floraux. En général, vers la fin de l'été,
on rabat les rameaux à deux ou trois yeux. Ces
rameaux porteront les fleurs de l'année suivante.
La floraison aura lieu au printemps ou plus tard
dans la saison suivant les espèces :
• Pommier : printemps,
• Callicarpa japonica : juin/juillet,
• Grenadier : juillet/août.
Notez également que ces arbres n'ont pas tous
les mêmes exigences en terme d'hivernage. Un
pommier est très résistant au gel, ce n'est pas le
cas d'un grenadier, qui devra obligatoirement
hiverner en serre froide. Renseignez-vous
impérativement sur les exigences de vos espèces
afin de pouvoir leur apporter les soins adéquats.
Dès que les fleurs commencent à faner, n'en
conservez qu'un nombre limité, qui seront
destinées à fructifier. Inutile d'épuiser l'arbre en le
forçant à produire un trop grand nombre de fruits.
V – Sensibilité aux parasites
Les fruitiers sont sensibles à de nombreux
parasites et maladies (aleurodes, pucerons,
cochenilles, acariens, oïdium, etc.).
Veillez à ce que les futurs fruits soient
harmonieusement répartis sur l'arbre (évitez
d'avoir plusieurs fruits au même endroit).
Toutefois, les traitements d'hiver aux huiles
blanches (huiles minérales) permettent d'atténuer
sensiblement les attaques parasitaires au
printemps. Ce traitement doit être effectué
pendant la période de repos hivernal, lorsque
l'arbre est sans feuilles.
Au printemps, vous pouvez conserver votre arbre
une journée en intérieur afin de profiter du
spectacle des fleurs. Cette période ne doit en
aucun cas excéder une journée, les fleurs
pourraient ne pas être pollinisées et donc ne pas
produire de fruits.
Le ver des fruits, ou carpocapse est un papillon
qui pond ses oeufs sur les fruits. Les chenilles
pénètrent ensuite dans le fruit. Différentes
substances chimiques sont disponibles dans le
commerce. Il est toutefois préférable d'éviter
d'utiliser ces produits, les papillons sont de moins
en moins présents dans nos jardins, il apparaît
donc inutile de les détruire ; l'élimination des fruits
contaminés constitue donc une mesure suffisante.
II - Fertilisation
les arbres fruitiers ont besoin d'une fertilisation
très copieuse. La fertilisation ne s'effectue jamais
pendant la période de floraison, mais avant et/ou
après.
Prenons l'exemple du Grenadier. La fertilisation
doit être très riche en potassium. Donc, placez
des boulettes d'engrais organique au printemps,
et complétez avec un apport d'engrais liquide
toutes les semaines (engrais pauvre en azote, et
fortement dilué). Arrêtez la fertilisation pendant la
période de floraison ; une fois celle-ci terminée,
apportez de nouveau des boulettes d'engrais
organique.
Les pommiers et poiriers sont sensibles à la
tavelure. Les feuilles se recouvrent de taches
brunes ; les fruits se recouvrent d'une croûte
liégeuse; il faut éliminer les parties atteintes et
traiter avec un produit spécifique (à base de
mancozèbe).
Page 34
La moniliose touche les abricotiers, pommiers et
quelques autres fruitiers. Cette maladie est due à
un champignon, le Monilia fructigena. Les fruits se
couvrent de taches brunes et finissent par pourrir.
L'utilisation de bouillie bordelaise pendant la
saison hivernale est une prévention efficace.
Ne jamais oublier que la fructification dépend
des abeilles et de tous les autres insectes
pollinisateurs. Traiter votre arbre pendant la
période de floraison vous privera de fruits et
détruira inutilement ces insectes. Vous pouvez
éventuellement polliniser votre bonsaï en coupant
une fleur et en la frottant contre d'autres fleurs.
Toutefois, c'est inutile si de nombreux insectes
pollinisateurs ont envahi votre arbre, ils se
chargeront de cette tâche (et d'une bien meilleure
manière que vous !).
Malus - Floraison Printanière. Photographie Patrice Gautier
Punica Granatum (exposition Trevarez 2003). Photographie
Jacques Prestreau.
Punica Granatum (exposition Trevarez 2003). Photographie
Jacques Prestreau.
Malus. Photographie Patrice Gautier
Page 35
Choisissez des espèces qui produisent
naturellement de petits fruits. En effet,
contrairement aux feuilles, la taille des fruits et
des fleurs ne peuvent être réduite. De gros
fruits peuvent donc être esthétiquement
discutables. Toutefois, dans certains magazines
japonais, on voit fréquemment des fruitiers portant
de très gros fruits (notamment des pommiers ou
des orangers).
VI – Quelques fruitiers à traiter en
bonsaï
Diospyros Kaki (Kaki; mountain Persimmon;
Yama gaki). Espèce très appréciée des japonais.
Fleurs blanches, petits fruits orangés
(comestibles), fruits très sucrés (miam !).
Rhamnus Alpina (nerprun des alpes) ou
Rhamnus Alaternus (nerprun alaterne)
Fleurs vert Jaunâtre. Petites baies noires.
Chaenomeles sinensis (Pseudocydonia; Ka rin)
(assez rare, uniquement chez les professionnels
du bonsaï). Belles couleur d'automne. Gros fruits
jaune foncé en octobre.
Callicarpa Japonica (Murasaki shiki bu)
Fleurs rose claire, dégageant un parfum entêtant
Petites baies violettes (violet fluo) en automne,
fruits persistant pendant tout l'hiver.
Malus – Taille des pommes : 3cm. Photographie Patrice
Gautier
Callicarpa japonica : baies violettes, en automne
Malus sous la neige. Photographie Patrice Gautier
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Pyrus Serotina (Small pear; Nashi)
Variété asiatique de poirier. Fruits arrondis de
petite taille.
Arbutus Unedo (arbousier, arbre aux fraises)
Espèce méditerranéenne, floraison à la fin de
l'automne; les fruits mettent environ une année à
mûrir, ils sont notamment utilisés pour la
fabrication de confitures...
VII- Le pommier de plus près
Les variétés suivantes sont intéressantes à
travailler en bonsaï :
Malus halliana. Certainement le pommier le plus
travaillé en bonsaï. Floraison rose, produit de
petits fruits.
Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice
Gautier
Arbutus Unedo en fleur. Photographie Katia Preau
Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice
Gautier
Arbutus Unedo : fruits. Photographie Katia Preau
Fortunella japonica, Fortunella hinsii
(Kumquat; Dwarf Orange; Kin zu) (assez rare,
uniquement chez les professionnels du bonsaï)
Produit de petites oranges; arbre d'orangerie à
protéger des fortes gelées. Agrume originaire de
chine, malaisie. Fruits de 2-5cm (excellent fruits
confits).
Crataegus cuneata
(aubépine du japon ; San za shi)
Magnifiques couleurs automnales. Baies rouges.
Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice
Gautier
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Malus sieboldii. Floraison de couleur rose
(superbe) ; fruits de couleur jaunâtre, également
appelé pommier Toringo.
Malus sylvestris. Pommier sauvage.
Fleurs rose claire, fruits de petite taille (très
amers, beurk !).
Malus sargentii. Floraison blanche, fruits de 1cm
de diamètre.
Malus spectabilis. Originaire de chine.
FLoraison blanche-rose, fruits de 2cm de
diamètre.
Malus evereste. Avec ses fruits de petite taille,
cette espèce est parfaitement adaptés au travail
en bonsaï.
Malus evereste. Photographie Thierry Dubosse
Cette liste des différentes espèces de Malus n'est
pas exhaustive. Bon nombre d'espèces
disponibles ont une floraison magnifique et
produisent de petits fruits, ce qui est intéressant
pour tout travail en bonsaï.
Comme mentionné précédemment, certaines
variétés produisant de gros fruits peuvent être
travaillées en bonsaï (Ex: Malus John Downie).
Bien évidemment, la production de fruits de
grande taille demande de gros efforts au bonsaï, il
est donc conseillé d'en conserver un nombre
limité (un ou deux fruits tout au plus). Les apports
en eau doivent être très suivis, tout manque avéré
sera sanctionné par la perte des fruits.
Malus evereste. Photographie Katia Preau
Remerciements
Merci à Jacques Prestreau
(http://perso.wanadoo.fr/jacques.prestreau/),
Patrice Gauthier (http://ze-bonsai-ouaibe.com/),
Katia Preau et Thierry Dubosse pour les photos.
Merci à Frédéric Bridel (Administrateur ArtBonsaï)
pour les photos de jacques prestreau, et merci à
Nicolas Dion pour ses remarques constructives.
A consulter
The living art of Bonsai by Amy Liang (sterling
publishing) . Très belles photos de Bonsaï,
notamment quelques très beaux fruitiers.
Malus evereste. Photographie Katia Preau
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L'orme de Chine
Auteur : Alain Patiny
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Alain Patiny
II - Emplacement
I - Fiche d'identité
Bien que vendu sous l'étiquette d'arbre d'intérieur,
la meilleure place pour lui reste l'extérieur. Il
supporte très bien le plein soleil après une petite
période d'acclimatation.
Famille : Ulmacées
Origine : Chine
Il existe une vingtaine d'espèces d'ormes. L'orme
de Chine se différencie des autres espèces par
son feuillage persistant, légèrement dentelé et
d'un vert assez brillant.
Certains le prétendent sensible au vent... Pour ma
part, j'élève mes ormes sur une terrasse sans
protection, en rase campagne. Le vent peut y être
très violent ! Et mes protégés n'ont jamais
rencontré de problèmes particuliers dus aux
courants d'air…
Cette espèce robuste est idéale pour débuter, elle
pardonne bon nombre d'erreurs aux débutant, et
sa croissance, plutôt rapide, permet d'obtenir
rapidement un spécimen de qualité.
III - Substrat et rempotage
L'orme de Chine demande, comme la plupart des
bonsaï, à être rempoté dans un substrat drainant
de type akadama ou pouzzolane.
Prévoyez un rempotage environ tous les trois ans,
entre mars et mai. Coupez un tiers des racines,
et, si nécessaire, rempotez-le dans un pot de taille
supérieure.
IV - Arrosage et engrais
L'orme de Chine doit être arrosé par bassinage,
en pluie fine, en mouillant également le feuillage.
Il boit modérément mais n'aime pas du tout être à
sec, donc surveillez les arrosages : surveillez le
substrat et arrosez-le dès qu'il commence à
sécher en surface. En été, il arrive fréquemment
de devoir arroser deux ou trois fois par jour.
Fertilisez chaque mois avec des boulettes
d'engrais organique. Disposez-les autour du tronc,
(laissez deux cm d'écart entre la boulette
d'engrais et la base du tronc). Si le pot est de
grande taille, plusieurs cercles de boulettes
peuvent être arrangés autour du tronc afin
d'étendre au mieux la zone de diffusion et
augmenter les chances d'assimilation par le plus
grand nombre possible de racines.
Orme de Chine travaillé en bonsaï
En complément, un apport d'engrais liquide peut
être apporté tous les 15 jours. Attention aux
engrais chimiques : diminuez systématiquement
les doses prescrites, afin d'éviter au maximum les
brûlures de racines, hélas relativement fréquentes
chez les jeunes débutants.
Une bonne fertilisation se résume par cette simple
phrase : "Peu mais souvent !"
Orme de Chine : détail du feuillage
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il vaut mieux poser un voile d'hivernage sur la
serre pour limiter les effets du froid.
Fertilisez du mois d'avril au mois de septembre
avec une courte période d'arrêt en juillet et août si
les températures sont assez élevées pour ralentir
la croissance.
En hiver, le pot de votre orme doit également être
protégé. La solution qui donne jusqu'à présent le
meilleur résultat consiste à placer la coupe dans
un bac en frigolite (polystyrène expansé), du type
de ceux utilisés en poissonnerie. Disposez le pot
dans la boîte, dans laquelle vous aurez percé des
trous de drainage, et comblez le vide avec de
l'écorce de pin (vendue en pépinière). De cette
façon, vous évitez au maximum le gel du pain
racinaire, qui à terme, peut provoquer la mort de
votre arbre par déshydratation.
En hiver réduisez fortement la fertilisation, en
fréquence et en quantité.
V - Taille et ligature
La taille d'entretien a pour but de conserver sa
forme au bonsaï. Rabattez les rameaux en
laissant deux ou trois paires de feuilles. L'orme
étant très vigoureux il peut être nécessaire de
tailler trois à quatre fois durant la belle saison.
N'oubliez surtout pas qu'en hiver, le pire ennemi
de vos bonsaï, bien plus que le froid, c'est le vent
glacial, cauchemar de vos protégés. La résistance
de l'arbre au froid décroît s'il est exposé au vent.
Ces tailles répétées ont pour effet de réduire petit
à petit la taille des feuilles et des entre-n uds
(espace entre deux feuilles).
Et surtout, évitez à tout prix d'arroser quand le
pain racinaire est gelé.
La taille de structure doit être effectuée plutôt en
fin d'hiver. Taillez les branches inutiles ou mortes.
L'utilisation de la pince concave est fortement
conseillée, celle-ci permet en effet une
cicatrisation saine sans balafre disgracieuse.
VII - Les styles et les poteries
L'orme de Chine est une espèce un peu passepartout. Plus ou moins tous les styles lui
conviennent, comme on dit : un rien l'habille...
Prenez soin d'appliquer du mastic cicatrisant sur
les plaies, laisser sécher le mastic et n'y touchez
plus. Celui-ci tombera seul une fois son office
terminé.
Du style Chokkan (droit classique), Moyogi (droit
informel), Shakan (penché), Kengai (cascade),
Han-Kengai (semi-cascade), on nous le sert à
toutes les sauces, pour le plus grand bonheur des
yeux !
Le ligaturage peut se pratiquer tout au long de
l'année sur cette espèce, l'orme étant très
vigoureux. La vigilance est de rigueur, une
ligature oubliée ou laissée trop longtemps laisse
de très vilaines cicatrices qui peuvent mettre des
années à s'effacer, et ceci dans le meilleur des
cas bien sûr… Enlevez donc les ligatures avant
qu'elles ne s'incrustent profondément dans
l'écorce.
Le choix des poteries est également très libre,
avec une légère préférence pour les pots carrés
de couleurs plutôt sombre, qui mettent l'orme
particulièrement en valeur.
VIII - Parasites et maladies
VI - L'hivernage
L'orme de Chine est sensible aux pucerons,
chenilles, araignées rouges et jaunes. Les
maladies les plus fréquemment rencontrées sur
cette espèce sont la cloque et les croûtes noires.
L'orme de chine à besoin d'une période de repos
durant l'hiver. Son hivernage dépend de ses
conditions de culture et de vos possibilités.
Dans le cas d'un arbre fraîchement acquis, et
qui n'a pas passé l'été en extérieur, la meilleure
solution consiste à le laisser en intérieur. Une
pièce non chauffée et bien lumineuse lui
conviendra parfaitement.
IX - Obtention
Par bouturage. En juillet, période de prédilection
pour le bouturage de cette espèce, récupérez les
rameaux perdus lors des tailles d'entretien.
Si l'arbre a passé tout l'été dehors, il est donc
acclimaté, et dans ce cas, la serre froide est
l'endroit idéale pour le faire hiverner. En effet, un
orme acclimaté peut très bien résister à des
températures fortement négatives, de l'ordre de
-10°C à parfois -15°C dans le pire des cas. Ceci
dit cela ne reste pas l'idéal. Dans le cas de
températures très basses sur une longue période,
Ne conservez que deux à trois paires de feuilles
sur chaque rameau, qui mesurera idéalement 8 à
10 cm. Trempez l'extrémité de la bouture dans
l'hormone de bouturage. Ensuite, mettez-la dans
un substrat drainant.
Dans de bonnes conditions, plus de 90% des
boutures s'enracinent.
Page 40
L'orme de Chine peut également se multiplier par
marcottage ou, dans sa région d'origine, par
yamadori (prélèvement en Nature) : Bonne
chance!
Cette espèce très vigoureuse peut également être
bouturée sans utiliser d'hormone de bouturage, un
régal pour le bonsaika (amateur de bonsaï).
Par semis
X - Conclusion
Faites-vous plaisir et tentez l'expérience, cet arbre
vigoureux pardonne pas mal d'erreurs, rien de tel
pour débuter et donner envie de persévérer dans
cette passion qui apporte tant.
Qu'il soit un régal pour les débutants ne veut pas
dire qu'il soit sans valeur pour les amateurs
expérimentés. Il existe de très beaux spécimens,
de véritables pièces de collection. En fait, cette
espèce est incontournable dans la vie du
bonsaika passionné.
Semis d'orme de Chine. Pour leur premier hiver en extérieur,
ces semis perdent presque toutes leurs feuilles (voire toutes
pour certains spécimens), mais de nouvelles les remplaceront
dès la printemps suivant... hummm, pas vraiment des bonsaï
d'intérieur, comme le prétendent bon nombre de jardineries et
autres grandes surfaces !!!
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Le pin de Thunberg
Auteur : Michel Bernard
FDL Gnu Copyright (c) 2005 Michel Bernard
•
•
corticosa présente une écorce liégeuse
voire crevassée.
Rameaux toujours monocycliques
Bourgeons cylindriques généralement
jusqu'à 3cm, s'ouvrant tôt et rapidement
caduques.
Remarque :
Depuis le début du 20ème siècle, les
populations indigènes des Pinus thunbergii ont
été décimées par un dépérissement provoqué
par le nématode Busaphelenchus xylophilus.
Le Pinus thunbergii n'a pas de résistance
apparente à cette attaque. Ce nématode est
également mortel pour P. sylvestris, le plus
répandu de nos pins européens.
C'est par crainte d'une possible extension de
cette maladie à nos pins autochtones que
l'importation de P. thunbergii est extrêmement
réglementée. Il est donc plus facile de trouver
des Pins noirs issus de semis européens que
des arbres importés.
Pinus thunbergii var. corticosa en hiver - Photo aimablement
prêtée par Sylvain et Fred de Paris-Bonsaï
(http://www.paris-bonsai.com/)
Le P. thunbergii sert généralement de porte-greffe
aux Pinus parviflora et Pinus pentaphylla
auxquels il apporte sa vitalité et une coloration
vert-bleu aux aiguilles.
I - Fiche d'identité
Noms courants :
• pin de Thunberg,
• pin noir du Japon,
• Kuro-matsu,
• O-matsu.
II - Exposition
Placez votre Pinus Thunbergii en plein soleil. Il a
besoin d'un bon ensoleillement, non seulement
pour croître, mais aussi pour obtenir de petites
aiguilles. Il supporte de légères gelées mais doit
être protégé par un voile d'hivernage en cas de
froid intense.
Le pin de Thunberg dans la nature
Pin d'Asie, pouvant atteindre 40m de haut et 2m
de diamètre, de forme conique élargie au sommet
en dôme, originaire du Japon, Corée, Chine du
sud, jusqu'à 1000 m d'altitude, introduit en Europe
vers 1852.
III - Arrosage
Le pin de Thunberg est très proche de l'espèce
européenne Pinus nigra, ou pin noir d'Autriche .
L'arrosage des pins jeunes ou en formation
s'effectue de la même façon que pour les autres
bonsaï mais en étant plus modéré. Arrosez votre
Pin de Thunberg lorsque le substrat est très sec
en surface.
Identification - Class. Farjon (1984), Klaus (1989)
• Aiguilles de 7 à 18 cm se présentant en
faisceaux libéro-ligneux par deux, en
gaine persistante, raides et piquantes,
stomates sur toutes les faces, couleur
vert foncé à vert gris.
• Ecorce grise à grise foncée, rugueuse et
épaisse se fissurant avec l'âge, la variété
L'arrosage des pins formés ou âgés doit être
parcimonieux, le bassinage se limite au simple
nettoyage des aiguilles. Une relative sécheresse
est nécessaire à la nanification des aiguilles,
nouvelles et existantes. Les pins demandent une
un substrat humide mais ne supportent pas
d'avoir les "pieds dans l'eau".
Page 42
Les Shari (écorcage partiel du tronc) et jin
(écorcage complet d'une branche) doivent
également être pratiqués en hiver. Après
séchage, appliquez du liquide à jin (polysulfure de
calcium), qui permettra de blanchir et de protéger
le jin.
IV - Substrat
Le Pinus thunbergii a besoin, comme tous les
pins, d'un substrat très drainant. Utilisez un
substrat à base d'akadama (terre argileuse
d'origine japonaise) et kiryu (sable grossier) en
parts égales ou de pouzzolane (roche volcanique
concassée) et d'écorces de pin compostées.
VIII - Ligaturage
Les arbres mâtures et/ou formés vont rester dans
leur pot de quatre à sept ans, voir plus. Il est donc
impératif que le substrat ne se délite pas.
L'akadama utilisé pure est moins indiquée pour
cette raison, il vaut mieux lui adjoindre du kiryu ou
de la pouzzolane.
Les banches et rameaux du Pin de Thunberg se
ligaturent en hiver, après la taille des aiguilles.
Le ligaturage des rameaux, en orientant ceux-ci à
l'horizontale ou dans le prolongement des
branches est également un processus intéressant
pour la formation de l'arbre. Le Pinus thubergii
possède en effet une réaction apicale
physiologique, le fait d'abaisser chaque extrémité
des branches et des rameaux force l'arbre, en
quelque sorte, à répartir la sève sur l'ensemble de
la ramure, alimentant ainsi les bourgeons latents
et les rameaux les plus faibles.
V - Rempotage
Les jeunes arbres non formés doivent être
rempotés tous les 2 ans, les sujets formés tous
les 4 à 7 ans, voire 10 ans. Ne supprimez pas
plus d'un tiers des racines à chaque rempotage.
Les Pinus repartent plus difficilement que les
feuillus notamment, et sur un arbre formé, la taille
des racines doit être plus légère que sur un jeune
plant.
Le ligaturage peut être laissé environ une année,
en veillant à ce qu'il ne s'incruste pas dans
l'écorce.
Pour favoriser cette reprise, il est préférable de
prélever une partie des mycorhizes, qui se sont
développés dans le substrat précédent et de les
incorporer dans le nouveau. Ces mycorhizes,
champignons sous forme de filaments ou de
"plaques" blanchâtres, pouvant tapisser tout
l'extérieur du substrat et du pain racinaire au
dépotage, ont un rôle primordial dans le filtrage et
l'apport des sels minéraux aux racines.
VI - Engrais
Un engrais organique en boulettes de type
Biogold® est bien adapté pour cette espèce. Le
programme d’engraissement d’un pin dépend de
la méthode de culture retenue, de son degré de
maturité et de formation. Un jeune pin nécessitera
un programme d'engrais plus soutenu, pour
favoriser son développement, sans se préoccuper
de la longueur de ses aiguilles. Sur un pin formé
et abouti, on se bornera à apporter les éléments
nutritifs indispensables à sa santé, pour ne pas
compromettre la nanification des aiguilles.
VII - Taille de structure
Shohin de Pinus thunbergii (Hauteur 17cm) Photographie
Michel Bernard
Cette opération consiste à tailler les branches
inesthétiques et à sélectionner les rameaux.
Effectuez-la en fin d'hiver, lorsque l'activité de
l'arbre est très ralentie. Appliquez du mastic
cicatrisant sur les plaies.
IX - Formation
Le pin noir est une espèce très vigoureuse. Sans
pincement, les rameaux développés par l’arbre
seront très allongés.
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On coupe aux ciseaux fins le rameau tendre de
l'année en ne laissant que quelques paires
d'aiguilles de l'année (selon la force de chaque
rameau). On coupe également avec des ciseaux
toutes les autres aiguilles de un et deux ans, à 2
mm du rameau. La coupe aux ciseaux plutôt que
l'arrachage des aiguilles permet de ne pas
endommager l'écorce ni les bourgeons latents
situés à la base des aiguilles.
Au cours de la formation et de l'évolution de
l'arbre, des techniques particulières sont
employées afin de nanifier les aiguilles, densifier
le feuillage, et obtenir une bonne ramification des
rameaux secondaires.
Il faut bien comprendre la physiologie du Pinus
thunbergii. C'est un pin dont la force est
essentiellement apicale (la cime de l'arbre est plus
forte que sa base) et répartie ensuite vers
l'extrémité des branches hautes, puis du haut vers
le bas et vers l'intérieur de la couronne. Les
techniques de pincement et de désaiguillage
doivent tenir compte de cette particularité. Pour
obtenir un feuillage dense et des aiguilles courtes
et homogènes, il est impératif d'en comprendre
l'esprit. Il faut diriger la force de l'arbre des zones
les plus fortes vers les zones les plus faibles.
Plusieurs types de travaux sont régulièrement
effectués sur pin noir, à des périodes de l’année
très distinctes : la taille des rameaux de l'année, le
"désaiguillage", et le pinçage des bourgeons ou
chandelles.
Couper le rameau de l'année et les aiguilles des années
antérieures
1 - La taille des aiguilles et des rameaux
(mekiri)
La taille des aiguilles équivaut à une défoliation
pratiquée sur certains feuillus. Toutefois, il est
impératif de laisser des aiguilles sur un rameau
sous peine de le voir mourir.
Cette technique a pour but de faire bourgeonner
"en arrière", en stimulant les bourgeons latents, et
permettre ainsi la création de futures branches sur
jeunes rameaux lignifiés ou sur branches. Cette
taille des aiguilles se pratique soit de fin juin
jusqu'au 15 juillet, dans le sud de la France, ou
sur un arbre très vigoureux, soit fin septembre
dans le reste de l'hexagone. Cette période de
taille doit bien sûr être adaptée par chacun.
Les bouts d'aiguilles et les gaines laissés tomberont d'euxmêmes par la suite. On laissera environ 2 paires d'aiguilles sur
rameaux forts et 4 à 5 paires d'aiguilles sur rameaux.
En taillant en été, l'arbre va produire de nouveaux
bourgeons mais ceux-ci sont sensibles au gel. La
taille en septembre, sans risque, permet à l'arbre
de mieux cicatriser avant l'hiver, et les nouveaux
bourgeons n'apparaîtront qu'au printemps suivant.
La période de taille n'est indiquée qu'à titre
d'exemple, chacun doit l'adapter en fonction de
ses propres conditions de culture.
Méthode de taille
Le rameau de l'année, situé en bout de branche,
possède une écorce plus claire que la partie plus
ancienne de la branche, ses aiguilles sont vertes
clair, molles et tendres : ce sont les aiguilles de
l'année.
Les bourgeons latents peuvent alors se développer
Remarque : Le désaiguillage permet
également à la lumière de pénétrer à l'intérieur
de la couronne pour stimuler les rameaux
faibles.
Les aiguilles de l'année précédente sont d'une
couleur vert foncé, dures et piquantes. Celles de
deux ans sont vert foncé, ternes, parfois tordues.
2 - Sélection des bourgeons
Le désaiguillage pratiqué en juin ou juillet peut
provoquer une nouvelle pousse en septembre.
Page 44
espaçant chaque intervention d'une quinzaine de
jours. Schématiquement, on ôtera d'une torsion
un tiers de chaque chandelle faible, la moitié sur
chandelle moyenne, les deux tiers sur chandelle
forte. On enlève chaque chandelle forte
systématiquement lorsqu'elle atteint 2,5 cm de
long et plus.
Pour un désaiguillage pratiqué plus tardivement,
le développement des bourgeons en chandelles
ne se fera en principe qu'au printemps suivant.
Quelle que soit la période de taille, lorsque les
bourgeons apparaissent, il faut impérativement
visualiser le devenir de chacun de ces bourgeons
et du rameau qui les porte. Ceux-ci auront des
grosseurs différentes induisant une éventuelle
sélection.
Sur un rameau fort, supprimez les bourgeons en
surnombre, et éliminez ceux placés directement
sous la branche ou s'orientant dans une direction
non souhaitée. Ne taillez pas les bourgeons des
rameaux faibles ou très faibles. Il s'agit là aussi
d'agir selon la force de chaque branche, de
chaque rameau. Ainsi un bourgeon fort sur une
branche faible aura la taille d'un bourgeon moyen
sur une branche forte.
Selon la force de chaque rameau, on pincera les
bourgeons en ayant à l'esprit son pincement et
son développement futur en branche ou rameau
secondaire. Par exemple, si l'on veut développer
une branche faible, à l'intérieur de la couronne ou
en bas de celle-ci, on laissera se développer les
bourgeons en chandelles qui donneront chacune
de nouveaux rameaux permettant à la branche de
grossir.
Equilibrez les pincements en fonction de la vigueur des
chandelles
Sur nos pins européen le processus est inverse
(sauf Pinus nigra, similaire à P. thunbergii), on
pince d'abord les bourgeons forts, puis les
moyens, puis les faibles. Sur des branches
vigoureuses on procèdera ainsi. Sur des branches
faibles on gardera intact les chandelles faibles,
sans y toucher.
3 - Le pincement des bourgeons ou chandelles
(metsumi)
Cette technique ralentit la croissance du pin, limite
l'extension des rameaux et permet des entreuds plus courts. Elle s'exécute avec les doigts
exclusivement, sur des arbres matures ou en
cours de formation ou sur une branche dont on
veut limiter la croissance.
Remarque : Pourquoi pincer les chandelles
les plus faibles d'abord? Parce que le Pinus
thunbergii est très vigoureux et en pinçant
d'abord les chandelles faibles, les aiguilles de
celles-ci auront le temps de se développer
après le pincement, et de rattraper en quelque
sorte la taille des aiguilles des chandelles
fortes pincées 15 jours plus tard.
Le pincement s'effectue au début du printemps,
juste avant que les aiguilles ne s'ouvrent. Il faut
donc en permanence et quotidiennement
surveiller l'évolution des chandelles.
Bibliographie
Techniques du bonsaï, Tome 1. John Yoshio.
Naka, , édition Verlag Bonsaï Centrum (1987),
adaptation française de Paul Cravatte
Techniques du bonsaï, Tome II, John Yoshio.
NAKA, , traduit par Hélène Mouraret, Jean-Luc
Rouxel, Michel Sacal (1999)
Bonsaï Création N°2 avril-mai 1990
France Bonsaï N° 15 à 20 "Une année de travail
sur un pin noir"
Pour le pincement des chandelles, il faut bien
observer les branches et déterminer quelles sont
les branches les plus fortes et celles au contraire
plus faibles.
Remarque : le pincement a pour but d'équilibrer
la force de l'arbre et de permettre le
développement de rameaux faibles. Sans cela,
l'ensemble des réserves de l'arbre serait toute
entière absorbée par les rameaux forts.
Références Web
Forum d'EDG Bonsaï, animé par Michel SACAL
http://www.edgbonsai-fr.com/
Articles de Brent Walston traduits par JeanChristophe Godart et présentés sur son site
http://jcbonsai.free.fr/
Le pincement doit être étalé sur une quinzaine
de jours. On commencera le travail du pincement
sur les branches les plus faibles, généralement
les branches basses, en poursuivant le pincement
vers l'apex et les branches plus fortes. On
pincera avec les doigts, en effectuant une
torsion de la chandelle, d'abord les chandelles
faibles, puis les moyennes et enfin les plus fortes,
Un grand merci à Michel Sacal pour toutes les
réponses très pertinentes qu'il a bien voulu me
donner sur le site du forum des bonsaï
http://2715.alloforum.com/
Page 45
Index
acidité, 16
acidophiles, 16
akadama, 9, 15, 17, 20, 28, 34, 36, 38, 44, 48
arrosage, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 15, 16, 17, 20, 23, 28, 36, 37, 47
attaque parasitaire, 8, 9
bassinage, 15, 16, 17, 32, 36, 37, 44, 47
bassine, 15
bonsaï-sitter, 8
bouturage, 33, 45, 46
brumisateur, 6
calcaire, 16
Callicarpa, 38, 40
Catalpa, 18
chêne, 3, 15, 18, 31, 32, 33, 34, 35
chlore, 16
citerne, 6
climat, 8, 18
cloche victorienne, 9
défoliation, 33, 49
dessèchement, 8
eau de pluie, 6, 16
écorce de pin, 22, 45
engrais, 28, 32, 34, 36, 38, 44, 48
érable, 15, 18
gardiennage, 8
germination, 18, 19, 20, 21
Ginkgo, 19
grenadier, 38
groupe hydrophore, 6
hiver, 5, 15, 20, 21, 33, 34, 36, 38, 40, 45, 46, 47, 48, 49
hygrométrie, 15, 23
jin, 11, 12, 14, 25, 32, 48
ligaturage, 32, 45, 48
lutite, 22
marcottage, 33, 46
moniliose, 39
nébari, 18
nématode, 47
orme de chine, 18, 45
parasites, 8, 9, 15, 31, 32, 34, 38
pinçage, 32, 34, 49
pluviométrie, 16
polysulfure de calcium, 14, 48
Pommier, 38, 42
pompe, 5, 6
pourrissement racinaire, 27
pouzzolane, 15, 17, 22, 28, 36, 38, 44, 48
prélèvement, 3, 22, 23, 33, 34, 46
printemps, 5, 15, 20, 21, 23, 29, 33, 34, 36, 38, 46, 49, 50
programmateur, 5, 6
racines, 8, 9, 16, 22, 23, 25, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 35, 44, 45, 48
rempotage, 15, 22, 25, 26, 27, 29, 31, 34, 44, 48
semis, 3, 18, 20, 21, 31, 32, 33, 46, 47
shohin, 37
stratification, 20, 21
substrat, 5, 9, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 24, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 36, 38, 44, 46, 47, 48
tanuki, 24, 25, 26
terreau, 9, 15, 16, 17, 27, 29
trous de drainage, 15, 17, 27, 28, 36, 45
vacances, 3, 5, 8, 9
yamadori, 22, 23, 46
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Annexes
Licence de documentation libre GNU
Ce document est une compilation :
Ø De textes diffusés sous licence F.D.L
Ø D'illustrations dont l'utilisation est soumise aux lois relatives à la protection de la propriété
intellectuelle. Leur utilisation hors du cadre privé est donc subordonnée à l'autorisation explicite et
préalable de l'auteur.
La licence ci-dessous s'applique donc à la partie textuelle de la revue, en dehors de toute image ou
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Guimarães, Alain Patiny, Eric Geirnaert
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