ABCorpus juillet 2005
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ABCorpus juillet 2005
Bourgeon de Saule - Photographie Eric Geirnaert • Le corpus est un recueil de documents servant de base à la description ou à l'étude d'un phénomène. Le cadre de l'AB Corpus Art Bonsaï Corpus, publication à but non lucratif, se propose de vous rassembler les textes de nos activités pour vous permettre de sauvegarder le meilleur de la connaissance des bonsaï. • Les articles publiés dans Art Bonsaï Corpus sont publiés sous la licence GNU F.D.L;, Licence publique générale, (General Public License en anglais) destinée aux manuels, aux recueils de textes et autres documents dont l'objectif est de garantir, à tous, la possibilité effective de copier et de redistribuer librement le document avec ou sans modification. L'historique des éventuelles versions des articles est toujours intégré aux articles actualisés du Corpus. De nourrir un cercle de passionnés par l'utilisation d'outils informatiques performants développés gracieusement par des professionnels des techniques modernes et de l'image. De soutenir et de promouvoir les travaux d'amateurs, passionnés ou spécialistes authentiques. Quel que soit votre niveau et votre degré d'appréhension des sujets de la culture et de l'entretien des arbres et des bonsaï, vous pouvez lire nos publications pédagogiques et progressives. Pour recevoir la revue La parution des nouveaux numéros est annoncée sur la lettre d'information du site : http://artbonsai.free.fr/services/mailinglist.html L'abonnement est gratuit. Les conditions de la licence FDL (Free Documentation Licence) de l'AB Corpus : Les articles publiés dans Art Bonsaï Corpus peuvent donc être exploités librement par chacun, sous réserve de respecter les termes de la licence FDL GNU. 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Vos propos alimenteront alors, si vous le souhaitez, la revue, VOTRE revue. Aucune publicité ni aucune démarche commerciale ne peuvent faire la base d'une rédaction pour le Corpus Art Bonsaï. La revue pédagogique Art Bonsai Corpus est née de la rencontre de professionnels et d'amateurs qui partagent la même passion de l'échange et de la communication. Les missions de l'AB Corpus ABCorpus : les ressources de la revue sont disponibles sur : Les objectifs bien avouables du Corpus de Art Bonsaï sont : • D'offrir des informations de qualité sur la technique, l'entretien et la conservation des bonsaï. http://www.artbonsai.org/abcorpus/ Directeur de la publication : Frédéric Bridel ([email protected]) - Idée originale : Eric Geirnaert ([email protected]) - Conception de la couverture : Eric Geirnaert - Auteurs des articles : Christophe Bailly, Patrick Bernabé , Michel Bernard, Nicolas Dion, Olivier Guimarães, Alain Patiny - Conseiller technique : Patrice Gauthier - Maquettage et conception des outils Internet : Frédéric Bridel - Photographes hors articles : Eric Geirnaert, Alain Patiny, Patrice Gauthier – Photographie de couverture par Eric Geirnarert : Bourgeon de saule Page 2 Sommaire Les techniques..............................................................................4 Que faire de vos bonsaï pendant vos vacances ? ............................................................5 L'arrosage .......................................................................................................................14 Les semis........................................................................................................................16 La culture post-prélèvement ...........................................................................................20 Les Tanukis ....................................................................................................................22 Le transpotage................................................................................................................25 Les espèces ................................................................................27 Le chêne .........................................................................................................................28 Le cryptomeria japonica (Sugi) .......................................................................................32 Les fruitiers .....................................................................................................................34 L'orme de Chine..............................................................................................................39 Le pin de Thunberg.........................................................................................................42 Index............................................................................................46 Annexes ......................................................................................47 Licence de documentation libre GNU .............................................................................47 Pour contacter les auteurs ..............................................................................................47 Document provisoire Page 3 ABCORPUS Les techniques Page 4 Que faire de vos bonsaï pendant vos vacances ? Auteur : Alain Patiny FDL Gnu Copyright (c) 2005 Alain Patiny leur principal avantage : Vos bonsaï ne manqueront pas d'eau pendant vos vacances. La même passion du bonsaï nous anime, petit à petit la collection d'arbres s'agrandit et nous comble de joie, de jour en jour. Nous voila bientôt sorti de l'hiver et, pour beaucoup d'entre nous, l'arrivée du printemps met un terme à pas mal de soucis, on se dit : "voilà le plus dur est passé". Leurs inconvénients : En utilisation normale, sans modification du dispositif de base • • Mais voila, à chaque période ses petits soucis. L'été arrive maintenant à grand pas et une question se pose : "Que faire de nos bonsaï pendant les vacances ?". • Alors que la saison estivale est celle où les arbres sont vifs et forts, on constate toutefois que des bonsaï meurent chaque été, au niveau même de ce qui arrive en hiver ! En effet, pendant la saison chaude, ces arbres ont besoin d'un arrosage précis et fréquent. Faisons donc ensemble l'inventaire des meilleures solutions à ce problème, afin de pouvoir profiter sereinement des vacances tant attendues. L'arrosage est continu. L'eau est toujours dispensée au même endroit sur le substrat La réserve d'eau est souvent réduite... En résumé : Cette solution est valable pour une absence courte (deux ou trois jours au maximum). Toutefois, elle est plus adaptée pour les plantes vertes non ligneuses que pour les bonsaï, qui demandent une plus grande précision dans l'arrosage. 1) L'arrosage automatique B) Les kits Gardena ® Ces kits sont modulables à souhait, et permettent une large gamme d'arrosages : • pulvérisation, • pluie fine, • jet continu, • ... Cette solution est relativement coûteuse, en outre elle requiert réellement une âme de bricoleur. Plusieurs kits complets sont disponibles dans le commerce, offrant une large gamme de solutions. A) Les kits "goutte à goutte" Ils sont composés de plusieurs éléments : • Une réserve d'eau, souvent placée en hauteur (ce dispositif évite l'utilisation d'une pompe), • un tuyau principal sur lequel il est possible d'adapter d'autres tuyaux en fonction du nombre de plantes à arroser. • Un petit adaptateur pince le tuyau avant chaque pot, ce qui permet de réguler l'apport d'eau. Ils sont composés des éléments suivants : • Un programmateur à visser directement sur un robinet, de préférence en extérieur • A la sortie du programmateur, un tuyau passant au dessus vos pots à bonsaï, • ce tuyau est spécialement conçu pour pouvoir recevoir de petits gicleurs de tous types, ce qui permet de varier la forme d'arrosage. Réglez le programmateur à votre convenance pour les heures d'arrosages, et, le tour est joué. En option, une pompe peut être placée après le programmateur, cela permet un meilleur débit (pratique si vous possédez une grande collection !). Leurs avantages : • Les arbres sont correctement arrosés, suivant des horaires précis • Le coût de ce type de système d'arrosage est abordable Page 5 Leurs inconvénients : • Beaucoup d'eau est gaspillée pendant l'arrosage. • L'installation d'un tel montage demande un minimum "la main bricoleuse". J'arrose mes bonsaï de cette façon depuis des années, sans effort (!), à l'eau de pluie. Cette année j'ai même acheté une mini-serre dans laquelle j'ai installé un réseau de tuyaux avec brumisateur. En résumé : l'une des meilleures solutions, l'arrosage automatique peut être conseillé pour des périodes de moins de 15 jours ; pour autant qu'il n'y ait pas de coupure d'eau pour quelque raison que ce soit. D) Exemple d'installation pour une serre Vue de l'installation : C) Un exemple pratique Possédant déjà une citerne à eau de pluie et un groupe hydrophore, je me suis bricolé un arrosage sur mesure. Qu'est-ce qu'un un groupe hydrophore ? Ce terme désigne une pompe permettant de puiser l'eau depuis une citerne ou un puit à sept mètres de profondeur maximum, et de la renvoyer sous pression, par exemple, dans votre installation sanitaire. Détail de groupe hydrophore : Détail de programmateur d'arrosage : Page 6 L'installation en cours de fonctionnement : Détail : la conduite d'arrosage Le système en cours de fonctionnement : 2) Les solutions manuelles E) Exemple d'installation à l'extérieur A) Les "bonsaï-sitter" Le principe du bonsaï-sitter est simple : essayez de convaincre un ami, un frère, ou une s ur, de bien vouloir s'occuper de vos arbres pendant les vacances. Cette solution, basée sur la confiance accordée au bonsaï-sitter, est la meilleure à plus d'un titre, mais elle comporte malheureusement quelques inconvénients non négligeables. Vue générale de l'installation : Ses avantages • L'arrosage peut être spécifique selon les, besoins et des espèces. • Un contrôle journalier des arbres peut être envisagé. • En cas d'attaque parasitaire, le "bonsaï-sitter" peut intervenir rapidement. Ses inconvénients • Méconnaissance probable des bonsaï par le bonsaï-sitter • La plupart du temps, excès ou manque d'arrosage. Page 7 C) Le gardiennage chez un professionnel Le critère le plus important est d'assurer une solide formation au bonsaï-sitter avant le départ : techniques d'arrosage, exposition des arbres, contrôle des nuisibles. Cette solution est elle aussi valable pour une petite collection. Il faut de plus trouver un professionnel proposant ce genre de service. L'idéal est de réussir à convaincre votre gardien de venir prendre un ou deux cours chez vous avant votre départ, de façon à ce que vous puissiez lui montrer comment effectuer un arrosage dans les règles de l'art, le sensibiliser aux parasites, etc. et surtout, un point essentiel, lui rappeler qu'un seul jour d'arrosage manqué pourrait être fatal à vos arbres ! Son principal avantage • C'est un professionnel il saura donc théoriquement s'occuper correctement de vos arbres, notamment en cas d'attaque parasitaire. Ses inconvénients • Ce type de service n'est bien sûr pas gratuit ! • Les arbres sont ici aussi changés d'environnement. Si de fortes températures sont annoncées durant cette période, essayez de trouver un emplacement ombragé, protégé du vent (afin d'éviter le dessèchement), pour placer vos arbres. En effet, en plein été, les arbres en pot nécessitent souvent d'être arrosés deux à trois fois par jour, une exposition protégée du soleil limitera la fréquence d'arrosage à une seule intervention quotidienne, bien plus gérable pour votre bonsaï-sitter ! Cette solution est valable, mais il est conseillé d'aller sur place avant le départ, afin d'évaluer le sérieux du service proposé, la passion du professionnel, en résumé de vous assurer que vos arbres seront entre de bonnes mains. N'oubliez pas que pour vous le bonsaï est synonyme de passion, mais pour certaines personnes, il ne représente qu'une source de revenus. Méfiez-vous. Je tiens à signaler un point très important : n'oubliez pas de ramener un petit cadeau à votre courageux gardien, et relativisez si un de vos arbres à eu un petit souci, votre bonsaï-sittter aura sûrement essayé de faire de son mieux. Le grand retour : que faire si vos arbres on souffert de votre absence ? B) Partir avec vos arbres Cela va sans dire, cette méthode convient pour une collection réduite, deux ou trois arbres au maximum. Tout d'abord, essayez de déterminer la cause. La plupart du temps, les arbres ont souffert d'un manque ou d'un excès d'arrosage, ou encore d'une attaque parasitaire. Arrosez abondamment vos arbres avant le départ, attachez les à leur pot, afin de limiter les secousses et épargner les racines. Placez vos arbres dans des boîtes en carton, à l'abri du soleil et de l'air conditionné, là aussi pour éviter le dessèchement. a) Le manque d'arrosage Symptômes • Feuilles pendantes, voir sèches • Substrat complètement sec • Les pointes des feuilles sont courbées et sèches Personnellement j'ai trop d'arbres pour pouvoir utiliser cette méthode, et je ne le ferai d'aucune façon, les arbres n'aiment pas être déplacés, de plus un changement de climat trop soudain peut leur être néfaste. Cette solution souffre de plusieurs limitations : • Les déplacements doivent rester courts. Les longs trajets peuvent être préjudiciables à vos arbres. • N'emportez pas vos arbres vers une destination dont le climat serait trop différent du premier, vos bonsaï en souffriraient. • Renseignez-vous auprès des "autorités compétentes" si vous désirez emmener vos protégés à l'étranger : certains transports de végétaux nécessitent des autorisations préalables, des déclarations, ou peuvent, même, être interdits. Remède • Réhydratez au maximum l'arbre avec un arrosage continu pendant dix bonnes minutes, • Afin de limiter l'évaporation et de lui offrir une atmosphère humide, placez-le sous un sac plastique transparent percé de petits trous. Vous pouvez également placer votre bonsaï dans une serre ou sous une cloche victorienne. Le but est de créer une atmosphère chaude et humide, favorable à la réhydratation de l'arbre, et de limiter l'évaporation. • En tout état de cause, votre arbre doit être exposé mi-ombre jusqu'à sa reprise de végétation. Page 8 Remède Vérifiez les racines en soulevant délicatement l'arbre de son pot. Au besoin, coupez les racines pourries et transpotez votre arbre dans un pot plus grand, dans un substrat drainant. Voir à ce sujet l'article sur le transpotage (page 25).. Cloche victorienne : Mettez votre bonsaï à l'ombre, et n'arrosez que lorsque la surface du substrat devient sèche Avec un peu de chance, votre arbre survivra... L'attaque parasitaire Voir l'article " Identification et traitement des principaux parasites" dans le numéro de janvier 2005 de l'ABCorpus. b) L'excès d'arrosage Encore un fois, je vous rappelle l'utilité d'un substrat bien drainant. Un excès d'eau pendant une semaine sur de l'akadama (terre argileuse japonaise) n'aura que très peu de conséquences, par contre si votre arbre est dans du terreau... ce ne sera pas la même histoire : l'eau stagne, les racines commencent à pourrir, l'arbre souffre. Bonne chance à vous, j'espère avoir contribué un minimum au bien-être de vos arbres et un maximum à la qualité de vos vacances ! Pour en savoir plus Pour des renseignements plus détaillés voir l'article de Patrice Gauthier : Symptômes • Les feuilles sont flétries • Leurs pointes sont noires • Le feuillage est décoloré http://pgaut.club.fr/articles/ArrosageAuto/ArrosAuto.htm Page 9 La création d'un Jin Auteur : Patrick Bernabé FDL Gnu Copyright (c) 2005 Patrick Bernabé Voici une méthode que j'utilise pour réaliser un jin (technique de vieillissement artificiel par la mise en valeur d'une branche coupée et écorcée). Avec une lame effilée (ici un greffoir), j'entaille l'arbre jusqu'a l'aubier, donc l'écorce et le liber : I – Le sujet Ce jin est réalisé sur un pin à crochet qui a poussé vers 1900 m d'altitude. A cette altitude, sa croissance fut lente, il a acquis un bois assez dur, bien différent de celui d'un plant de pépinière boosté à l'azote ! De plus, la branche a été coupée depuis 3 ans ce qui lui a laissé le temps de s'imprégner de résine, cela rend le jin bien plus durable. II – La méthode Voici le moignon qui va être travaillé : Avec un sécateur, j'entaille dans sa longueur le bout du moignon en 4, voire 8 parts égales : Je délimite, par exemple à la craie, la zone qui sera écorcée : Voici le résultat à ce moment : Page 10 Grâce à la pince à jin, je mâche la branche, afin de détacher l'écorce : Je commence à tirer les fibres du bois en les enroulant autour de la pince à jin : J'obtiens alors ce résultat : Le moignon commence à être entamé : Maintenant j'écrase les fibres du bois : Le travail progresse toujours de la même façon, en ôtant des fibres : Page 11 Un peu plus tard : Le plus gros du travail est effectué : Je finis en raclant avec la lame A présent je tire vers moi le reste des fibres, je n'enroule plus pour ne pas risquer d'aller trop loin : Voilà qui est mieux ! Notez que j'entame l'écorce sous la branche. En effet, quand une branche meurt, la veine de sève qui l'alimente (par le bas) s'assèche également. Le Jin paraîtra plus naturel si l'on reproduit ce phénomène : Page 12 A ce moment, je reprends un peu le jin pour le rendre encore plus naturel : Il faut maintenant appliquer du mastic cicatrisant sur la limite jin/tissus vivants, je fais donc un petit boudin avec du mastic à cicatriser Le travail est terminé. Désormais, le soleil, la pluie, le gel, bref la nature vont continuer à le façonner, à lui donner une certaine patine. Le liquide à jin ? Pour l'instant nous n'appliquons pas de liquide à jin (polysulfure de calcium, dont l'effet est de blanchir le bois), il n'est pas encore nécessaire, et gênerait même le travail de dame nature. Le résultat à long terme Voici un jin façonné avec la même méthode, cinq ans plus tard : ... Et je l'applique autour du jin (avec la spatule je le fais bien rentrer dans la plaie) : Un dernier conseil Observez la nature, inspirez vous-en, c'est la meilleure approche dans notre passion ! Page 13 L'arrosage Auteur : Nicolas Dion FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion pluie fine, par le sommet de l'arbre (pour la majorité des espèces), jusqu'à l'écoulement de l'eau par les trous de drainage. Les feuilles sont ainsi nettoyées de la poussière et de certains parasites. I - Préambule Question : Quoi de plus simple que l'arrosage ? Réponse : Faaaacile ! ! De l'eau et c'est bon ! Le vendeur m'a dit : "il faut maintenir la motte toujours humide". La fiche technique (sic ! ) fournie avec le bonsaï dit qu'il faut arroser tous les jours... Certaines espèces n'apprécient pas ce type d'arrosage. C'est le cas par exemple du mélèze, ou des arbres sensibles à l'oïdium, comme le chêne et l'érable. Une trop grande hygrométrie (humidité atmosphérique) finit par leur nuire ; l'arrosage doit alors s'effectuer directement sur le substrat, sans mouiller le feuillage. Le conseil de la fiche : "Il faut arroser par bassinage : vous trempez votre arbre dans une bassine pleine d'eau une heure tous les jours". De même, évitez le bassinage sur les arbres en période de floraison, arrosez-les directement sur le substrat. Faisons un parallèle avec l'homme pour démontrer l'énormité de la bêtise énoncée sur cette fiche technique fournie avec le bonsaï... L'être humain doit boire 18 litres d'eau par jours, tous les jours ! Pour boire, il faut immerger complètement l'être humain 5 fois par jour pendant 10 mn chaque fois minimum. IV – Quand doit-on arroser un bonsaï ? Comme l'être humain... quand il a légèrement soif ! Vous ne me croyez pas ??? Si, si, que vous soyez grand(e), petit(e), au pôle nord, dans le Sahara, assis(e), en train de courir, la quantité ne varie pas... et 10mn, ce n'est rien ! Pour un bonsaï, il faut laisser le substrat légèrement sécher en surface. En hiver, l'arrosage se fait de préférence le matin, de façon à éviter le gel nocturne. Les bonsaï ont moins besoin d'être arrosés en hiver ; modulez les arrosages selon l'exposition de vos arbres aux intempéries. Toujours sceptique ? Vous avez raison... Au printemps, la fréquence peut être tous les 2 jours, 3 jours ou tous les jours, selon les conditions climatiques et les espèces... Et pour les plantes alors ??? En été, vous serez amenés à arroser vos arbres tous les jours, voire plusieurs fois par jour, selon l'état du substrat. L'eau s'évapore très vite en été ! II –Pré-requis 1) Votre pot/récipient doit impérativement comporter des trous de drainage pour évacuer le trop plein d'eau. 2) Votre pot/récipient doit impérativement avoir les "pieds" (supports du pot) suffisamment hauts pour que l'eau stagnant dans la coupelle située dessous ne touche pas le fond de la poterie. Dans le cas contraire, enlevez l'eau après l'arrosage ou surélevez votre pot. 3) Si votre substrat est de type terreau, pensez à le remplacer au prochain rempotage par un substrat plus drainant, à base d'akadama (terre argileuse japonaise) ou de pouzzolane (roche volcanique). Cette fréquence d'arrosage est variable d'un arbre à l'autre, d'une région à l'autre. Elle varie selon la chaleur, la lumière, la taille du pot (plus le pot est petit, plus l'arrosage doit être fréquent), la pluviométrie... V - Quelles méthodes permettent de connaître l'humidité du substrat ? • • III - Qu'est-ce que le bassinage ? • Le bassinage n'est pas l'action de le faire tremper dans une bassine, mais consiste à arroser en Page 14 Observez sa couleur. Il change de couleur en séchant (plus ou moins selon le type). Touchez sa surface pour jauger son humidité du substrat. Avec un peu d'expérience, cette méthode est très fiable. Plantez un cure-dent dans la terre du bonsaï. Si le morceau de bois change de • couleur et gonfle un peu, alors la terre est encore humide Bien d'autres techniques sont envisageables, comme soupeser le pot (plus lourd si la terre est humide). Certains amateurs de bonsaï évaluent l'état du substrat en tapant légèrement le pot : le son est plus ou moins sourd selon le degré d'humidité. VII - Méthode d'arrosage substrat peu drainant S'applique aux mélanges à base de terreau, terre, terreau "spécial bonsaï" (sic !) de jardinerie, … • VI - Quel type d'eau devez-vous utiliser pour arroser vos bonsaï ? • • La meilleure solution reste d'utiliser l'eau de pluie, si elle n'est pas trop acide (polluée). En Angleterre, par exemple, certaines pluies ont l'acidité d'un ... citron (pH 2 ! ). Pas bon... • En France, en général, l'acidité de l'eau de pluie ne pose pas de problème particulier. Attendez que la surface sèche légèrement, sur une profondeur d'un cm au moins (et plus si le pot de votre arbre est plus profond). Une fois que la surface est sèche, arrosez une première fois pour humidifier la surface. Quelques minutes après, vous pouvez arroser copieusement, mais lentement, jusqu'à ce que l'eau s'écoule par les trous de drainages. Laissez sécher... puis recommencez, toujours par bassinage. Remarque Le terreau a la fâcheuse tendance à devenir hydrophobe quand il sèche. C'est à dire que l'eau ne pénètre plus et glisse sur lui, pour finalement passer par les coté de la motte, sans humidifier les racines. Vous n'avez pas d'eau de pluie ? Vous pouvez utiliser l'eau du robinet sans aucun problème, même si elle est calcaire. Une exception toutefois, pour les espèces acidophiles, comme les azalées : un traitement complémentaire en fer de la plante doit être envisagé. Pour plus de renseignements, consultez les fiches techniques des espèces. Dans ce cas, et uniquement dans ce cas, il faut tremper le pot : • Prenez un récipient plus grand que votre pot • Déposez-y votre pot • Remplissez doucement, sans mettre d'eau sur la terre (le substrat) et arrêtez lorsque l'eau affleure les bords extérieurs. • Quand l'eau arrive naturellement, par capillarité, à la surface du terreau, laissez-le 5 minutes environ puis égouttez-le en le sortant et en l'inclinant légèrement. Laissezle ainsi un bon quart d'heure. Le chlore contenu dans l'eau de ville ne semble pas néfaste aux plantes, sa concentration est trop faible pour cela. Le calcaire quand à lui forme à la longue des dépôts blanchâtres, mais inoffensifs : un simple brossage à la brosse à dent les élimine facilement. L'eau minérale en bouteille Attention, certaines marques ne pourraient pas être distribuées au robinet, car elles seraient considérées comme "non potables", de par leur concentration en certains éléments chimiques. Mais... selon leur classification, les normes ne sont pas les mêmes. Eau de source, eau minérale, eau machin chose, une norme pour chaque appellation. Certaines grandes marques ont même été vendues malgré la présence d'hydrocarbures car "les doses n'étaient pas dangereuses" (!). Vous avez des doutes ? Lisez les étiquettes... En cours de saison, il sera obligatoire de refaire des trempages. La fréquence dépend de votre arbre. VIII - Méthode d'arrosage substrat drainant S'applique aux mélanges à base d'akadama, pouzzolane, pumice et substrats apparentés. • Alors, l'eau en bouteille ? • Elle est onéreuse • Elle ne procure aucun avantage par rapport à l'eau du robinet • Son utilisation est envisageable pour un ou deux arbres mais pas pour une collection de 40 ou 100 bonsaï !! • Arrosez par bassinage jusqu'à l'écoulement de l'eau par les trous de drainage. En été, vous pouvez le refaire 10 mn après le premier jet, mais ce n'est pas une obligation. C'est tout... IX – Comparatif des deux méthodes L'arrosage de 20 arbres en formations dans 100% de terreau, en plein été : de 1 à 2 heures pleines... au minimum ! L'arrosage de 40 arbres en formations dans un substrat drainant : 1 heure au maximum. Remerciement Merci à Alain Patiny pour ses précisions Page 15 Les semis Auteur : Nicolas Dion FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion I - Généralités II - La graine Le semis est une des méthodes d'obtentions des bonsaï. Qu’est-ce qu’une graine ? L’origine d’une graine est toujours la même : la rencontre de gamètes mâles et de gamètes femelles, qui donne un fruit. La graine est contenue dans un fruit, qui prend lui-même de multiples formes. Du gland à la poire, en passant par les gousses ou les capsules : tous des fruits ! Avertissement : il n'existe pas de graine à bonsaï ! mais des espèces qui s’y prêtent plus ou moins. Un Catalpa bignonoïde sera difficile à mener en bonsaï, étant donné la taille de ses feuilles (±30cm), alors qu'il sera nettement plus aisé d'obtenir un orme de chine en bonsaï ! Quelques exemples de graines : II - Avantages et inconvénients du semis C'est la seule méthode qui permette d'obtenir une conicité parfaite, sans cicatrices, et, à l’échelle d’un bonsaï (!), un bon nébari (Base du tronc) si vous avez de la patience. Les graines ayant germé sont plus aptes à faire des plants bien adaptés à votre climat. En pratique, toutes les espèces ne se prêtent pas à une reproduction par semis (cela provient généralement de la difficulté à reproduire les conditions idéales de germination). En semant, vous connaissez l’espèce, mais ignorez les caractéristiques précises du futur spécimen : taille exacte des feuilles, longueur des aiguilles, parfois différente du pied mère. Un semis d'une variété d'érable à petites feuilles pourra engendrer des spécimens à feuilles plus petites que celles de l'original, de taille identique, ou plus grandes... Acer buergeranum (Erable) Prenons un autre exemple : avec de la chance, peut-être obtiendrez-vous une variété de chêne avec de très petites feuilles… suite à une mutation génétique spontanée. Rare, mais pas impossible ! L'inconvénient majeur de la méthode des semis : le temps ! Il faut de 10 à 15 ans, en fonction de l’espèce et de la méthode employée, pour obtenir un bonsaï présentable. En pleine terre, le résultat sera plus rapide, mais il sera impossible d'obtenir une bonne conicité du tronc sans cicatrice. Celtis Sinensis (Micocoulier de chine) Page 16 Ginkgo Biloba Pinus thumbergii Quelques fruits • Akène : forme la plus simple du fruit : les glands, les châtaignes, les noisettes, les fruits du platane… • Samare : akène comprimé, accompagné d’une membrane plane en forme d’aile, facilitant le transport par le vent. • Disamare : formé par 2 samares soudées. : érables… • Capsule : peuplier, fusain, bruyère, ... • Gousse : caractéristique des légumineuses. Cytises, robiniers, caroubiers, arbre de Judée, … • Baie : raisins, groseilles, arbouse, viornes. . Il en existe plein d’autre encore ! En plus de ces variétés de formes, il existe de nombreuses conditions de germinations. Comment germent les graines ? Pour certaines espèces, il faut que les graines soient fécondées par un sujet du sexe opposé, à proximité. Le Ginkgo biloba en est un bon exemple. Ces arbres sont dits "dioïques" (ginkgo, noisetier et bien d'autres...). Pour d’autres espèces, un seul individu regroupe les 2 sexes et s’auto féconde (aidé en cela par de multiples insectes). Chaque graine a un pouvoir de germination plus ou moins important. Certaines peuvent attendre plusieurs dizaines d’années avant de germer, d’autres poussent dans les mois suivant leur dispersion. Leur germination est parfois subordonnée à certains aléas : Certaines doivent être mangées par des animaux, d'autres doivent être brûlées pour germer. Bon nombre d'espèces doivent subir une période de froid avant une période de chaud. Le Cône pour les conifères, n’est qu’un porte graines La période de récolte est spécifique à chaque espèce. La façon de les récolter varie aussi, pour l’un il faut prélever les cônes sur le sommet de l'arbre, pour l’autre il faudra attendre la chute naturelle des graines… Une bonne connaissance de l’espèce est primordiale. Dans le cas contraire, la meilleure solution est de faire des essais ! Cèdre du liban Où trouver des graines ? Sur les arbres… ou dans un magasin !! Le développement d'Internet permet également de commander des graines en ligne. Quand récolter/acheter des graines ? La récolte doit se faire au bon moment, spécifique à chaque espèce. Observez attentivement les arbres autour de vous, leur fonctionnement, leur lieu de croissance et vous obtiendrez beaucoup de réponses. Comme décrit ci dessus, la viabilité des semences est très diverse. Pour la majorité Pinus koraiensis Page 17 des espèces, la période optimale de récolte est en automne. Conservez les graines au frais et au sec et mettez-les à stratifier (voir les méthodes de stratification plus bas dans cet article). IV - Problèmes éventuels lors des semis 1) Les semis ne lèvent pas. Plusieurs causes peuvent être à l'origine de ce problème : • Les graines sont de mauvaise qualité ou trop anciennes • Les conditions d’hivernage sont inadéquates • L'humidité est excessive • Les graines sont victimes de maladies cryptogamiques. Acheter des graines Deux périodes d'achat doivent être privilégiées : • juste avant les semailles, • juste avant la période de stratification. Généralement, une notice explicative est fournie avec les graines commandées. 2) Les graines germent, mais les jeunes pousses dépérissent. Là aussi, plusieurs causes sont envisageables : • La fonte des semis. Cette maladie est causée par différentes espèces de champignons, tels ceux du genre Pythium ou de bactéries (par ex : Rhizoctonia solani ou rhizoctone commun). • Des attaques d'insectes ou de maladies. III - Le semis : éléments-clé Quand et comment les semer ? Un élément reste commun à toutes les graines : elles ne germent que si les conditions sont favorables... Cela implique de respecter leurs exigences, en particulier au niveau de la température, de la luminosité et de l'humidité ! Les paramètres primordiaux du semis 1) La température. La plage des températures optimales est variable selon les espèces, mais aucune graine d'arbre ne pousse en hiver. Certaines le font en automne, mais les jeunes semis sont très fragiles et sensibles. Ils risquent de mourir pendant l'hiver. La meilleure période se situe généralement lorsque la température s'élève progressivement, donc au printemps ! V - Les semis en serre Les conditions idéales peuvent aisément être remplies, la graine germera, mais son cycle végétatif sera décalé. Son adaptation sera plus délicate et plus longue pour retrouver un rythme naturel, mais restera toutefois possible. 2) La luminosité. La graine contient sa première nourriture. Dès que les cotylédons (les deux premières feuilles de la plante, ou les premières aiguilles) sont sortis, les réserves de la graine sont épuisées. Il leur faut donc assurer la transformation de la sève brute en sève élaboré. Comment donc ? Par la photosynthèse. Pour que celle-ci soit efficace, la lumière est indispensable. VI - Les semis en pleine terre Pour ceux qui n'ont pas de serre, quelques méthodes pour réussir (un peu !) ses semis. Première méthode : la méthode naturelle. Conseil : Semez des graines d’arbres autochtones, vous aurez forcément les bonnes conditions d’hivernage ! En automne, la luminosité décroît mais peut être suffisante pour que le semis engrange des réserves pour passer l'hiver. Par contre, en hiver... la quantité de lumière est largement insuffisante, et le plant semé en automne n'aura pas accumulé assez de réserves pour survivre à cette saison rigoureuse. Au cours de quelle période la luminosité augmente t-elle ? Le printemps ! Automne / hiver : la préparation • En automne, mettez un mélange fin, mais drainant (résidu d'akadama de vos autres bonsaï...) de 0 à 2 ou 3mm, dans un pot plat, noir de préférence (le noir absorbe mieux la chaleur). • Disposez vos graines de façon régulière en les espaçant suffisamment, puis recouvrez-les de 2 à 3 fois leur épaisseur de substrat, un peu moins pour les plus grosses graines (une seule épaisseur suffit pour un marron). • Mettez le tout dehors, à l'abri des intempéries et du gel (si l'espèce y est sensible). En cours d'hiver, contrôlez l'humidité du substrat, arrosez s'il est vraiment très sec (le matin, pour éviter le gel). 3) L'humidité. Sous nos climats, l'humidité nécessaire à la germination est optimale au printemps, en automne et en hiver. Au printemps, si l'humidité est trop faible, un arrosage suffit à rétablir l'équilibre. Le printemps réunit donc les conditions optimales pour les semis : chaleur, lumière, humidité. Page 18 Exemple de stratification froide : le Micocoulier de chine (Celtis sinensis) Printemps : le semis proprement dit • Au printemps, des graines germeront, pas toutes (selon les espèces). Si leur croissance est bonne, un repiquage est envisageable en juin, en sélectionnant les pousses les plus vigoureuses. La durée de stratification des graines de cette espèce est de 2 mois. Un bon "timing" est essentiel à la réussite de cette opération. Si les graines sont mises à stratifier en octobre, le semis devra être effectué en... janvier !? Deuxième méthode : la stratification Si les conditions idéales d’hivernage ne sont pas naturellement réunies, il faut "faire croire" aux graines qu’elles sont dans leur milieu d’origine ! Certaines graines ont besoins d'un froid régulier et d'une humidité constante pour que la germination soit possible, d’autres d’une alternance de périodes chaudes et froides. On voit que, pour pouvoir semer au printemps (vers mars ou avril), il ne faut pas commencer la stratification avant le mois de janvier ou février. Jusque là, les graines devront être conservées dans un endroit frais et sec. b) La stratification chaude Procédez de la même façon que pour la stratification froide, mais dans une pièce à température ambiante, ou aux températures adaptées aux graines. Puis mettez le sachet au réfrigérateur, toujours pendant la période spécifique à chaque espèce. Le matériel nécessaire pour la stratification est donc le suivant : • du sable, • un réfrigérateur ( ! ) et... • des graines ! a) La stratification froide • Dans un sachet, mettez du sable humide, puis placez-y les graines. • Placez le tout dans le bac à légumes du réfrigérateur... et laissez-le sans y toucher, de deux à cinq mois selon l'espèce. VII - Après le semis : le repiquage Dans le nouveau pot individuel, mettre un substrat drainant. Avec un crayon, faites un trou, mettez la pousse, tassez légèrement autour, arrosez et occupez-vous en normalement, en la protégeant en été du soleil de l'après midi. Page 19 La culture post-prélèvement Auteur : Patrick Bernabé FDL Gnu Copyright (c) 2005 Patrick Bernabé Le voici 6 mois après son prélèvement : Les conditions de culture que nous apportons aux yamadori (arbres prélevés en Nature) après le prélèvement sont aussi importantes pour sa reprise que le prélèvement lui même. I - La poterie Le pot à bonsaï doit être suffisamment grand pour que l'arbre prélevé puisse développer des radicelles, dix centimètres entre la motte et les bords sont souhaitables. Il n'est pas indispensable de le mettre tout de suite dans une poterie de valeur. Un pot en plastique, une caisse en polystyrène, ou encore une caisse en bois, comme ceux utilisés pour faire grossir un jeune plant, conviendront parfaitement. Après le démêlage des racines, je procède comme lors d'un rempotage, j'ajoute un peu d'Agrosil® (Activateur du système racinaire, disponible en jardinerie) et surtout j'attache bien les racines, l'arbre ne doit pas bouger. Après avoir arrosé à l'eau claire je traite le bonsaï avec du tonus V® (Ce produit est utilisé comme tonique général). II – Le substrat Il doit être bien drainant . Personnellement, j'utilise des mélanges à base de pouzzolane (roche volcanique concassée), lutite (terre argileuse dure) et écorce de pin. C'est le même type de mélange que celui utilisé pour les bonsaï, mais sa granulométrie est plus élevée. D'autre part, je n'ajoute pas de substrat d'origine (J'ai essayé avec et sans, et n'ai pas constaté de différence). L'emplacement suite à cette mise en pot de culture, je place le sujet sous ombrière afin de limiter l'ensoleillement, et également pour le protéger du vent. Celui ci accélère la déshydratation et déstabilise les arbres fraîchement prélevés, dont les racines ne sont pas encore assez fortes pour les fixer. III - La méthode pas à pas S'il s'agit d'un feuillu, je le mets à racines nues, délicatement, en m'aidant au besoin d'un jet d'eau. Dans certains cas difficiles, la mise à l'étouffée sous sac plastique peut aussi être utile. L'idéal est bien sûr de posséder une serre mais dans ce cas il faut gérer la température en l'ouvrant et en la fermant si nécessaire. En plein soleil, la température peut monter en flèche rapidement alors que, la nuit, il peut très bien geler ; ces écarts sont préjudiciable aux arbres récemment prélevés. S'il s'agit d'un conifère, jusqu'à cet automne, je conservais la motte intacte et je me contentais de remplir le vide avec le substrat, mais cette année j'ai tenté la mise à nu des racines sur un pin à crochet (suite à la lecture d'un article de Patrice Bongrand), et l'arbre se comporte correctement. Page 20 Pendant les journées assez chaudes, j'asperge les futurs bonsaï et leur environnement immédiat (feuilles, tronc, étagère, sol) avec la pomme d'arrosage, dans le but évident d'augmenter hygrométrie ambiante. Toutefois, j'évite de mouiller le pot et le substrat pour ne pas les refroidir, il faut garder à l'esprit que la chaleur favorise l'émission des racines. le taux de réussite. Sur les prélèvements d'automne, je cesse ces apports fin novembre pour les reprendre au printemps. A ce moment ils rejoignent leurs congénères IV – Les années suivantes Les années suivantes doivent être consacrées à la culture et seulement à ça, la mise en forme interviendra plus tard : l'arbre doit d'abord récupérer du traumatisme du prélèvement. Les yamadori sont donc maintenus dans ces conditions jusqu'à ce qu'ils montrent un signe évident de reprise : production de nouvelles feuilles ou allongement des chandelles dans le cas des pins. Avant de commencer tout travail de formation sur cet arbre, patientez deux bonnes années pour un feuillu et de trois à cinq pour un résineux, mais c'est l'arbre qui vous dira quand il sera prêt. Durant cette période, je leur donne du tonus V® une fois par semaine en pulvérisation et en arrosage. J'ai constaté que ce produit augmente Page 21 Les Tanukis Auteur : Olivier Guimarães FDL Gnu Copyright (c) 2005 Olivier Guimarães • I - Définition Le terme Tanuki désigne en japonais la ruse, en effet ces "arbres" sont des ruses, il s'agit d'arbres qui ont été incrustés dans une souche de bois mort. • On appelle également cette technique greffe du Phoenix. Dans la mythologie, le phoenix est l'oiseau de feu qui est ressorti du monde des morts et qui renait sans cesse ; le tanuki est ce phoenix, il représente la nouvelle vie d'un arbre mort. de fines vis ou du raphia et des colliers de serrage (type cerflex®) afin de sceller les deux éléments ensembles, et, bien sûr, une poterie, du substrat, des fils de ligatures et du mastic cicatrisant, ainsi que vos outils de Bonsaïka afin de travailler dans de bonnes conditions. Cette liste est longue, mais un bon Tanuki n'est pas si simple que cela, et un matériel de qualité est nécessaire afin d'obtenir un résultat probant. III - Pourquoi créer une telle réalisation ? Les bonsaï obtenus par cette méthode sont sujets à controverse car pour les puristes du bonsaï, ces arbres ne seront jamais la représentation d'une réalité naturelle. Plusieurs raisons justifient cette opération : • pour réemployer une souche de bois ou d'un arbre mort aux mouvements intéressants ! • pour obtenir rapidement un arbre vénérable à partir d'un jeune arbre flexible et vigoureux ! • pour tenter le défi d'une "ruse" réussie paraissant naturelle ! Cependant, nous pouvons nous pencher sur ce cas, qui peut se révéler dans la nature, bien que très rarement. En effet il peut arriver qu'une graine germe dans le sillon d'une souche morte et qu'au cours du temps, les deux ne forment plus qu'un : nous avons ici un exemple concret de tanuki. Les figuiers poussant de façon épiphyte au sommets d'autres arbres dans la nature avant de les enserrer et de ne former qu'un en sont un autre. IV - Préparation de la souche Il faut d'abord choisir une souche intéressante et possédant un tronc puissant, mouvementé, des courbes et des jins harmonieux, et surtout une bonne conicité : Ce sujet mérite donc une étude. De plus, cette technique sera susceptible de séduire les impatients, qui obtiendront rapidement un arbre d'aspect vénérable et intéressant. Voici une souche dont la base sera supprimée afin de la stabiliser : II - Matériel nécessaire L'obtention d'un Tanuki nécessite les éléments suivants : • un jeune arbre flexible et fin, • une souche de bois mort, de préférence de conifère, leur bois est imputrescible (ne pourrit pas), et qui de plus possède un mouvement intéressant, • des ciseaux à bois afin de travailler la souche et lui donner une forme, • du liquide à Jin qui permettra de blanchir la souche et de la protéger de la pourriture, • du mastic à base de goudron ou une résine synthétique, qui servira a protéger la base de la souche contre l'humidité ambiante qui régnera dans le pot, • selon les souches, un support qui servira à stabiliser la construction, • un outil électrique qui permettra de creuser dans la souche une fente dans laquelle viendra se loger l'arbre vivant, Nous allons tout d'abord l'écorcer afin d'en faire apparaître le bois mort, celle ci va donc être complètement nettoyée de ses impuretés et, avec divers outils, nous allons en faire ressortir sa forme. Les outils utilisés seront des ciseaux a bois, pinces à jin et divers outils électriques. Page 22 Voici donc une souche prête à accueillir son hôte : Suite à cela, nous allons procéder à la création de la veine qui va accueillir notre arbre, celle-ci suivra de préférence le veinage naturel de la souche morte. Voici ici une souche nettoyée de son écorce et dont la veine à été créée : Ici le détail du départ de la veine qui va accueillir l'arbre (vue de dessus) : De plus je tiens à souligner que dans la création du tanuki, l'idéal est de travailler une souche issue de la même espèce que l'arbre qui va y être introduit. Par exemple, si vous désirer créer un tanuki de Pin mugho il sera préférable d'utiliser pour cela une souche de Pin mugho. A défaut, vous pouvez utiliser une souche d'une autre espèce, pourvu que ce bois soit imputrescible (qui ne pourrit pas). Le bois de l''if ou du genévrier peuvent être employés à cet effet, en toute confiance. Attention cependant aux ceps de vigne qui, bien qu'intéressants de par leurs formes tourmentées, possèdent un bois très dur et qui, de plus, se dégrade rapidement ! Ces deux étapes étant accomplies, la souche va être brossée avec une brosse métallique, puis traitée au liquide à jin afin de la blanchir et de la traiter contre toute pourriture éventuelle. V - Mise en place de notre jeune plant dans la souche Dès que la souche sera bien sèche et blanchie, une résine synthétique ou du goudron seront appliqués à sa base afin d'éviter l'action de l'humidité sur le bois mort. Si nécessaire, créez un support afin de stabiliser la souche. Le jeune arbre destiné à être incrusté dans la souche va tout d'abord subir les étapes classiques du rempotage, à savoir : élimination de la vielle terre, nettoyage et taille des racines. Page 23 Ici un petit Tanuki de genévrier : Suite à cela nous procédons à la fixation de l'arbre sur la souche. L'arbre va être inséré dans la veine que nous avons créée, bien sûr les branches poussant là ou l'arbre sera en contact avec le bois mort doivent être préalablement supprimées. Une fois que l'arbre est incrusté, il suffit d'utiliser de très fines vis afin de fixer définitivement les 2 plantes entre elles, et ainsi éviter tout déchaussement dans le temps. Du mastic sera appliqué sur les plaies et les vis, afin de favoriser la cicatrisation, sachant que ces vis ne bougeront plus jamais : nous allons laisser l'arbre les "engloutir" avec le temps. Remarque : Pour de petites réalisations, les vis ne seront pas nécessaire, une simple fixation à l'aide de raphia et de colliers de serrage suffira, ceux ci seront retirés dès que l'arbre aura occupé l'espace de la souche et se sera soudé à celle-ci ! Cependant l'utilisation des vis est préférable afin d'éviter un éventuel déchaussement dans le futur ! Et là, un Tanuki réalisé avec un cyprès de Leyland : Une fois ce fastidieux travail effectué, nous allons procéder au rempotage, dont vous connaissez désormais la technique. Suite à celui-ci, une première mise en forme est possible afin de pouvoir visualiser l'allure de notre futur arbre. Voici le résultat de notre travail : Attention ! Le tanuki doit absolument être solidement fixé dans son conteneur afin d'éviter tout mouvement ! VI - Entretien Dans les années à venir, vous continuerez à travailler cet arbre comme un bonsaï classique afin de pourvoir à l'épanouissement de celui ci. Il est déjà arrivé que des tanuki avec le temps ne forment pas "un" avec la souche mais cassent celles ci en grossissant au lieu de s'étaler naturellement autour de la veine ! Ce cas est rare mais mérite malgré tout d'être souligné. Page 24 Le transpotage Auteur : Alain Patiny Copyright (c) 2004 Alain Patiny I - Généralités Les arbres achetés en pépinière ou grande surface, pour une question de coût et de transport, sont, pour la plupart, rempotés dans un substrat de type terreau, très compact et non drainant . Bien que le terreau ou l'argile soient utiles pour garder assez d'humidité durant l'importation, ils deviennent rapidement un gros problème une fois que l'arbre est arrivé à destination. En effet, ce type de substrat, même étiqueté "spécial bonsaï", retient beaucoup trop d'eau et requiert une grande vigilance lors des arrosages. L'excès d'eau, à terme, provoque irrémédiablement la pourriture des racines et donc ... la mort de l'arbre. Ce point est bien souvent la principale cause de mortalité de nos "compagnons". Gros plan du substrat non drainant, de la pourriture due à l'humidité constante commence à s'installer en surface. II - Pourquoi et comment transpoter Le transpotage est pratiqué quand la saison ne permet pas un rempotage dans les règles, il se pratique donc du mois de juillet au mois de mars, suivant les espèces. Les feuilles jaunies sont souvent le signe d'un excès d'eau. Elles laissent présager un pourrissement racinaire, mais une attaque d'acariens (aggravée par l'exposition de l'arbre en intérieur) n'est pas à exclure. Cette technique consiste à placer le bonsaï dans un pot plus grand que celui d'origine, et d'entourer la motte existante d'un substrat fortement drainant, afin de drainer l'excès d'eau retenu dans le substrat d'origine, trop compact. III - Mise en pratique Orme de chine. Exemple typique d'un bonsaï élevé en intérieur, vous constaterez le substrat de type "terreau". Les feuilles sont trop grandes, cela est dû à manque de lumière évident . Utilisez un pot de dimensions supérieures à celui d'origine. Peu importe qu'il soit à bonsaï ou en plastique, pour autant qu'il soit pourvu de trous de drainage. Page 25 Si votre arbre était planté dans de l'argile, laissez tremper la motte quelque temps dans l'eau pour retirer l'ancien substrat avec plus de facilité. Fixez de petites grilles sur les trous de drainage afin d'éviter que le substrat ne sorte du pot . Si des racines sont pourries (noires, toutes molles), elle doivent être coupées. Posez ensuite la motte au centre du pot et fixez fermement votre bonsaï avec les fils mis en place auparavant . Préparation des fils destinés à maintenir correctement l'arbre en place ou plutôt, la motte dans ce cas précis . Remblayez le pot avec du substrat. Astuce ! Pour ma part je laisse toujours une partie de l'ancien substrat visible, Cela permet un meilleur contrôle de l'humidité de la motte, utile pour adapter au mieux les fréquences d'arrosage. IV - Dernier conseil Disposez un lit d'akadama ou de pouzzolane dans le fond du pot, ou à défaut du sable d'aquarium de grosse granulométrie. Si votre arbre présentait des signes de faiblesses avant transpotage, évitez de donner de l'engrais durant un mois, vous épuiseriez votre bonsaï. L'utilisation de HB-101 ou de Tonus V, dilué dans l'eau d'arrosage pourra, éventuellement, donner un petit coup de pouce à votre bonsaï. La mise en serre ou sous sac plastique également. Dans tous les cas, le transpotage ne remplace pas un rempotage dans les règles (avec taille des racines). N'oubliez donc pas de rempotez correctement votre bonsaï au printemps suivant, et profitez-en pour éliminer totalement l'ancien substrat type terreau par un substrat bien drainant. Après avoir sorti le bonsaï de son ancien pot, faites tomber un maximum de l'ancien substrat sans trop manipuler le pain racinaire . Page 26 ABCORPUS Les espèces Page 27 Le chêne Mythe et légendes Auteur : Nicolas Dion FDL Gnu Copyright (c) 2005 Nicolas Dion Pour de jeunes semis, il faut attendre la deuxième, voir la troisième année avant de commencer la réduction progressive de cette racine. Même si le pot de semis est peu profond, cette racine sera longue… Ne jamais la couper de plus de 1/3, et seulement si d’autres racines sont présentes en nombre suffisant au-dessus de la coupe… sinon, contentez-vous de supprimer 1/5 de la racine pivot. La modération est ici préférable à l'excès ! Sachez que cette taille ne doit se pratiquer que sur un arbre en bonne santé et vigoureux. Renouvelez cette opération à chaque rempotage (donc tous les deux ans !) avant l'ablation complète. I - Espèces décrites dans cet article Chênes pédonculés(quercus robur), chênes sessiles ou chênes rouvres (quercus petraena), chênes pubescents (quercus pubescens) Les chênes lièges (quercus suber), chênes verts (quercus ilex) et toutes les variétés non-européennes ne seront pas décrits dans cet article. II - Le chêne, fiche d’identité Etymologie : le mot chêne vient du gaulois, peut être du mot celte Tann prononcé chann soit du gaulois cassanos … Genre : Quercus (Quercus robur, Quercus petraena…) Ordre : Fagale Famille : Fagacées. De cette famille font également partie les hêtres (Fagus), châtaigniers (Castanea), … Répartition géographique : le genre Quercus compte environ 250 espèces, réparties des zones tempérées de l’hémisphère nord aux tropiques (en altitude). Huit espèces sont présentes en France à l’état spontané, 80 en Amérique du nord. 2 - Le chêne a besoin d'une mycorhisation (symbiose entre un champignon et les racines d’un végétal) dans ses racines pour son bon développement et sa santé. Il est possible de l’implanter en mettant un peu de compost de forêt, composé de feuilles de chênes en décomposition, dans le substrat. Pour un arbre déjà en symbiose, certains préconisent de récupérer les filaments blancs présent dans la terre. Cette méthode est peu pratique. Un mélange du nouveau substrat avec un peu de l’ancien (une partie qui contient ces "filaments" blancs !) est une méthode efficace, fiable et bien plus aisée. IV – Maladies et parasites Voir aussi l'article paru dans l’ABCorpus n°1 : Identification et traitement des principaux parasites par Christophe Bailly. Le chêne est très sensible à l’oïdium, surtout dans ses jeunes années… Un traitement préventif est indispensable les premières années, et cette espèce nécessite par la suite une surveillance soutenue. Cette maladie tue environ 90% des jeunes pousses (observation personnelle). Chêne traité en bonsaï. L'obtention d'une telle ramification démontre un haut niveau de maîtrise. Photographie Jacques Prestreau En cas de fortes chaleurs, il peut y avoir une "forme" de fumagine (maladie fongique)… qui n’en est pas une ! Le chêne, à l’instar d’autres espèces, se protège des fortes chaleurs et de la déperdition d’eau, en sécrétant sur les feuilles une couche collante, qui bouche partiellement les stomates, réduisant d'autant la sudation… III – Spécificités de cette espèce 1 - Le chêne fait partie de ces arbres qui développent une racine dite "pivot". C’est une racine, la première, qui pousse verticalement vers le bas. Dans la nature, cet arbre majestueux enfouit ses racines profondément, ce qui constitue une gêne pour qui souhaite le travailler en bonsaï. Étant collante, toutes les poussières y adhèrent et donnent parfois cette impression de fumagines. Page 28 Ce phénomène, peu courant sur les arbres travaillés en bonsaï, indique que l'emplacement de votre arbre est inadéquat : placez-le dans un endroit plus frais. VI - Croissance Forte. Dans leurs milieux naturels, le chêne pousse d’abord en hauteur puis développe ensuite les branches inférieures. De très nombreux rejets apparaissent. Sur les bonsaï, ils doivent être supprimés, faute de quoi ils pourraient affaiblir l’arbre, jusqu’au trépas. Cette sécrétion peut être supprimée par un bassinage, voire exceptionnellement par une vaporisation soutenue. Toutefois, ne tentez cette opération que lorsque l’arbre ne souffre plus de la chaleur. En effet, cette sécrétion peu esthétique protège l'arbre, et contribue à sa survie. VII - Mise en forme Le chêne est sujet à certaines maladies … • Cloque, • Maladie du corail, • Taches foliaires, • Anthracnose, • Fonte des semis, • Oïdium, • Chancre, • Pourridié, Par ligaturage. Le tronc peut être ligaturé dans les jeunes années du chêne. Les branches peuvent être ligaturées même sur les sujets âgés. Toutefois, elles sont peu souples, et peuvent se plier d'un coup, écrasant de fait les tissus dans lesquels la circulation de sève est bloquée... avec les conséquences qui en découlent... … et parasites : • Bombyx et processionnaires (chenille) • Bupreste (coléoptère) • Capricorne (coléoptère) • Cossus (chenille) • Géomètre (chenille) • Hanneton (coléoptère) • Lucane (coléoptère, l'insecte a disparu de France) • Puceron (Hémiptère) • Scolyte (coléoptère) • Tordeuse (chenille) • Galle (Cynips et autres…) Par pinçage. Pincez le bourgeon terminal avant qu’il n’inhibe complètement les autres, juste avant la lignification. Pincez aussi les bourgeons visibles sur le tronc, sauf si la naissance d'une branche à cet endroit vous intéresse. Pincez toujours les bourgeons de la base de l’arbre, ce sont des rejets (ou gourmands) en puissance ! Préférez donc une mise en forme par pinçage, cette technique est plus adapté à l’espèce. Remarque Un pinçage complet des bourgeons peut être effectué fin septembre : leur suppression permet une densification rapide et une miniaturisation des feuilles. Cette liste est longue, pourtant elle n'est pas exhaustive ! Cette technique ne doit être effectuée que sur des arbres en excellente santé et ayant bénéficié d'un programme d'engrais pendant la saison de croissance. Une taille pratiquée en même temps que ce pinçage permet une reconstruction complète de la ramure. Remarque En cas de traitement anti-fongique, ne traitez pas la terre, protégez-la en l’enveloppant dans un sac, ou inclinez le pot perpendiculairement, car si du produit est en contact avec la terre, il y a un grand risque de détruire la mycorhize, si importante pour la croissance et la santé de l’arbre ! Au printemps suivant, une multitude de petits points rouges apparaissent sur le tronc et les branches : ce sont les nouveaux bourgeons. Il faut les laisser se développer, puis les sélectionner une fois poussés. V - Styles • • • • • • Cette technique est également valable pour les hêtres et les charmes. Shakan (penché) Tachiki (droit non classique) Han-Kengai (semi-cascade) Sekijôju (planté sur roche) Sôkan (double tronc) Kabudachi (plusieurs troncs groupés sur une racine) Par la taille. Effectuez la taille de structure (taille des branches de fort diamètre) en hiver, et la taille des pousses pendant la saison de croissance. Une taille sévère stimule l'éclosion des bourgeons dormants de l'ensemble de l'arbre (y compris ceux situés sur le tronc). Le chêne est un des rares feuillus à supporter le jin (écorcage), son bois dur est convenablement résistant aux intempéries. Page 29 les parcs. En cas d'infraction constaté, une saisie du matériel utilisé peu avoir lieu, sachant que le véhicule est considéré comme faisant partie de ce matériel, mieux vaut alors respecter la législation ! Cet argument du véhicule est valable pour la France, mais l'autorisation est nécessaire PARTOUT !) Une défoliation faite à la mauvaise période provoque un résultat à l’opposé de l’effet souhaité : les nouvelles feuilles sont encore plus grandes ! Le chêne garde une grande capacité de reprise des organes grâce aux bourgeons dormants présents partout, y compris sur le tronc. Malgré leur petite taille (presque imperceptibles !) ils existent et peuvent croître à tout moment. Petit rappel : respectez rigoureusement la forêt et n'allez pas soustraire à la nature des arbres que vous n'êtes pas capables de déraciner (correctement). La puissance d'enracinement des arbres est telle qu'il est souvent vain de tenter la moindre man uvre en terrain rocailleux. Supprimez consciencieusement les rejets, qui affaiblissent beaucoup l’arbre, et peuvent le faire mourir. 1 - Préparation du prélèvement Une préparation étalée sur plusieurs années peut s'avérer nécessaire pour accroître le taux de réussite. VIII - Obtention Remarque commune aux différents modes d'obtention. La principale difficulté de cette espèce réside dans la présence de la racine pivot, qui est d’autant plus profonde que l’arbre est âgé. Il faudra l'éliminer, afin de pouvoir cultiver le futur bonsaï dans un pot suffisamment plat. Il faut pratiquer une tranchée très profonde autour de l'arbre, assez loin du tronc, pour tailler les racines principales. Effectuez un marcottage en pratiquant de multiples incisions sur la racine pivot, afin de favoriser sa réduction. Ceci stimulera la formation de nouvelles racines. Cette opération doit être renouvelée plusieurs années, afin de réduire significativement la longueur de la racine pivot et d'augmenter les chances de reprise de l'arbre dans son nouvel environnement. Une taille des branches doit être également effectuée, le but est d'équilibrer le volume des branches avec celui des racines. Par semis. Prendre des glands mûrs de l’espèce choisie, les faire sécher un peu, et les planter dans un substrat enrichi avec de l'humus prélevé aux pieds des "grands" chênes. Ce mélange permet une croissance idéale et l’installation de mycorhize. Il favorise grandement la croissance et permet aux semis de mieux résister aux maladies. Les mettre dans un pot et les laisser dehors de la chute des glands (en automne) au printemps suivant. La terre du pot ne doit pas geler. On peut aussi les conserver en silo, et dans ce cas, les semer en mars/avril, lorsque les gelées ne sont plus à craindre, sous une épaisseur de terre égale à deux ou trois fois la hauteur du gland. Les glands germent généralement en six semaines. Quand une préparation étalée sur plusieurs années n’est pas possible, un prélèvement peut être tenté en fin d'hiver, en une seule opération (les chances de réussite sont moindres !). Par bouturage. Prendre des pousses aoûtées de un à trois ans, les tremper dans de l’hormone de bouturage, et les maintenir sous serre jusqu’à l’enracinement. Le taux d’échec de cette méthode reste important. 2 – Le prélèvement : mode opératoire • Préparez une bâche plastique pour contenir la motte, et de l’eau pour la maintenir humide pendant le transport. • Avant le prélèvement, pratiquez une taille de toutes les branches mortes, enlevez les lichens et éventuels parasites. • Ne taillez pas les branches vives pour le moment. • Le volume de racines étant supérieur à celui des branches, pratiquez une tranchée large autour de l’arbre, et creusez en demi-sphère sous l’arbre. Repérez la racine pivot, (la plus grosse !) et sectionnez-la le plus profondément possible. • Emballez l’arbre dans le plastique, humidifiez ses racines, puis transportez votre futur bonsaï dans le local où la mise en pot sera faite. Par marcottage. Sur une branche, pratiquer la marcotte juste après la sortie complète des feuilles et laisser en place entre 1 à 3 ans, selon la quantité de racines présentes. Par prélèvement (en hiver). OBLIGATOIRE : Une autorisation du propriétaire du terrain doit avoir été obtenue. Comme pour les terrains privés, le prélèvement est interdit sur les domaines publics, dans les réserves naturelles et dans Page 30 • • • X - Substrat et engrais Une fois arrivé, pratiquez une taille de structure, réduisez les branches de façon à compenser le volume de perte des racines. S’il y a trop de feuilles et pas assez de racines, l’arbre ne pourra pas fournir la sève nécessaire et mourra. Recoupez proprement et de façon nette la racine pivot, Pensez à appliquer du mastic cicatrisant sur toutes les plaies, y compris celles des racines, pour éviter les risques d’infections. Le chêne supporte les substrats un peu lourds. Gardez un peu de l’ancien à chaque rempotage, pour ré-ensemencer le nouveau en mycorhizes. Un substrat composé d’akadama pure (terre argileuse neutre d'origine japonaise) convient pour cet arbre. Fertilisez votre arbre avec un engrais organique du printemps l’automne, avec une période d’arrêt en juillet/août. N'oubliez pas qu'il faut une vingtaine de jours pour qu'un engrais commence à libérer ses constituants. Astuce ! Mettez de côté le tronçon obtenu en taillant la racine pivot, il vous permettra d'estimer l’âge de votre arbre en comptant les cercles de croissance, vous aurez ainsi un aperçu de son vécu. D'autre part, le dosage du fertilisant ne doit pas être excessif, sous peine de voir les feuilles grandir, ceci même avec de l’engrais organique ! Après le prélèvement, attendez la reprise complète avant d'envisager un quelconque travail sur le végétal. Lorsque l'arbre reprend, attendez un an avant de commencer le pinçage. XI - Conditions climatiques Le chêne doit être placé à l'extérieur toute l'année, même sous la neige, mais protégez ses racines contre le gel, et si la température descend sous les -5°C, l'arbre doit être entièrement protégé. La neige protège du gel et sert même d'isolant thermique pendant les grands froids ! Un nouveau rempotage ne peut être envisagé que deux à trois ans après le prélèvement si l'arbre est encore jeune, quatre à cinq ans pour des sujets plus âgés. Remerciements Une nouvelle taille de structure ne peut être faite qu'à partir de la deuxième année suivant le prélèvement, uniquement si l’arbre est en bonne santé et présente une croissance vigoureuse. Merci à Michel Sacal pour ces conseils (technique de l'ébourgeonnage total) Bibliographie Le Larousse des arbres, édition Larousse/ Auteur: Jacques Brosses Les Arbres, édition Nathan/ Auteur: P. Lanzara et M. Pizzetti IX - Poterie Cet arbre apprécie les poteries profondes. Les couleurs claires le mettent particulièrement en valeur. Page 31 Le cryptomeria japonica (Sugi) Auteur : Christophe Bailly FDL Gnu Copyright (c) 2005 Christophe Bailly Le feuillage du Cryptoméria va brunir pendant la saison hivernale. Ne vous inquiétez pas, c'est tout à fait normal. l'arbre reprendra une couleur normale au printemps suivant. I – Fiche d'identité Famille : Taxodiacées Ordre : Coniférales Nom Japonais : Sugi Nom Anglais : Japanese Cryptomeria, Japanese Cedar III - Arrosage Pendant toute la belle saison, les besoins en eau sont très importants. On pourra se contenter de laisser sécher légèrement le substrat entre deux arrosages. Cet arbre apprécie également une certaine humidité ambiante, l'arrosage par bassinage est donc vivement conseillé (je rappelle que le terme "bassinage" ne signifie pas "donner un bain au bonsaï", mais "arroser en pluie fine" avec un arrosoir. Arrosez l'ensemble du feuillage ainsi que la motte de terre, très abondamment, jusqu'à écoulement de l'eau par les trous de drainage). Le Cryptomeria japonica est assez rare en jardinerie. On trouve toutefois des sujets prometteurs chez les professionnels du bonsaï. Cet arbre majestueux, dont l'habitat naturel est l'île de Hondo au Japon, est très fréquemment travaillé en style Chokkan (droit formel) ou Yose Ue (forêt). La variété "bandai sugi" est parfaitement adaptée au travail en bonsaï. Pendant les mois les plus chauds, le cryptomeria peut pomper de grandes quantités d'eau. Si vous n'avez pas la possibilité d'arroser plusieurs fois par jour, choisissez une exposition plus ombragée. IV - Substrat et fertilisation le substrat doit être impérativement drainant, à base d'akadama (terre argileuse d'origine japonaise) ou de pouzzolane (roche volcanique concassée). Toutefois, dans ce type de substrat les arrosages doivent être très fréquents en été et la fertilisation copieuse (apports de boulettes d'engrais organique chaque mois pendant la période de croissance). Cryptomeria Japonica "Bandai Sugi" II - Emplacement Le cryptomeria a besoin d'une exposition très ensoleillée. De classiques boulettes organiques En hiver, veillez à protéger l'arbre en dessous de -2°C (protégez le pot ou placez l'arbre en serre froide si les températures baissent fortement). Page 32 V - Taille Pendant la période de croissance, les pincements doivent se faire quotidiennement. Les livres indiquent généralement de pincer les nouvelles pousses avec les doigts (afin d'éviter tout brunissement à l'extrémité de ces dernières). Toutefois, si vous possédez un shohin (bonsaï de très petite taille, moins de 20 cm), il faudrait avoir des doigts très fins afin de parvenir à l'intérieur de la ramure ! Dans ce cas là, utilisez plutôt un ciseau très fin, ce qui vous facilitera la tâche. Pincement des jeunes pousses avec un ciseau fin Le cryptomeria a également le défaut de produire du bois mort, un vrai bonheur pour les acariens ! Il faut donc veiller à éliminer régulièrement ce bois. VI - Parasites Cet arbre est sensible aux attaques d'acariens. L'arrosage par bassinage est donc vivement conseillé. VII - Choix de la poterie Gros plan sur les jeunes pousses Pour tous les arbres de style Chokkan (droit classique), un pot ovale non émaillé, de couleur sable ou brune, et de faible profondeur est parfaitement adapté. Ouvrage à consulter Pour plus d'informations sur l'esthétique du bonsaï, consultez le remarquable ouvrage de Abe Kurakichi, "les pins en bonsaï". (de très bonnes informations sur les différents styles, notamment la forme Chokkan). Page 33 Les fruitiers Auteur : Christophe Bailly FDL Gnu Copyright (c) 2005 Christophe Bailly Les arbres fruitiers sont fréquemment travaillés en bonsaï. Quel spectacle que celui de fruits miniatures ! Pommier, grenadier, Kaki sont quelques une des nombreuses espèces disponibles à tout amateur de bonsaï. Toutefois, bon nombre de débutants se retrouvent avec un arbre fruitier qui ne produit aucun fruit, ce qui est fort décevant. III - Emplacement Les arbres fruitiers ont généralement besoin de beaucoup de soleil. Si vous conservez vos arbres dans un lieu trop ombragé, la fructification sera médiocre. Toutefois, pendant les mois les plus chauds, il peut être judicieux de protéger les arbres du soleil ardent qui risque de brûler les feuilles, en les plaçant à mi-ombre ou en les protégeant avec un voile d'ombrage. Quelques conseils afin de réussir la culture de ces espèces : IV - Arrosage I – Taille Pendant la période de fructification, les fruitiers ne doivent en aucun cas manquer d'eau. Il est préférable d'utiliser un substrat drainant (akadama ou pouzzolane) et d'arroser abondamment en laissant sécher très légèrement la terre entre deux arrosages. La taille doit favoriser le développement des boutons floraux. En général, vers la fin de l'été, on rabat les rameaux à deux ou trois yeux. Ces rameaux porteront les fleurs de l'année suivante. La floraison aura lieu au printemps ou plus tard dans la saison suivant les espèces : • Pommier : printemps, • Callicarpa japonica : juin/juillet, • Grenadier : juillet/août. Notez également que ces arbres n'ont pas tous les mêmes exigences en terme d'hivernage. Un pommier est très résistant au gel, ce n'est pas le cas d'un grenadier, qui devra obligatoirement hiverner en serre froide. Renseignez-vous impérativement sur les exigences de vos espèces afin de pouvoir leur apporter les soins adéquats. Dès que les fleurs commencent à faner, n'en conservez qu'un nombre limité, qui seront destinées à fructifier. Inutile d'épuiser l'arbre en le forçant à produire un trop grand nombre de fruits. V – Sensibilité aux parasites Les fruitiers sont sensibles à de nombreux parasites et maladies (aleurodes, pucerons, cochenilles, acariens, oïdium, etc.). Veillez à ce que les futurs fruits soient harmonieusement répartis sur l'arbre (évitez d'avoir plusieurs fruits au même endroit). Toutefois, les traitements d'hiver aux huiles blanches (huiles minérales) permettent d'atténuer sensiblement les attaques parasitaires au printemps. Ce traitement doit être effectué pendant la période de repos hivernal, lorsque l'arbre est sans feuilles. Au printemps, vous pouvez conserver votre arbre une journée en intérieur afin de profiter du spectacle des fleurs. Cette période ne doit en aucun cas excéder une journée, les fleurs pourraient ne pas être pollinisées et donc ne pas produire de fruits. Le ver des fruits, ou carpocapse est un papillon qui pond ses oeufs sur les fruits. Les chenilles pénètrent ensuite dans le fruit. Différentes substances chimiques sont disponibles dans le commerce. Il est toutefois préférable d'éviter d'utiliser ces produits, les papillons sont de moins en moins présents dans nos jardins, il apparaît donc inutile de les détruire ; l'élimination des fruits contaminés constitue donc une mesure suffisante. II - Fertilisation les arbres fruitiers ont besoin d'une fertilisation très copieuse. La fertilisation ne s'effectue jamais pendant la période de floraison, mais avant et/ou après. Prenons l'exemple du Grenadier. La fertilisation doit être très riche en potassium. Donc, placez des boulettes d'engrais organique au printemps, et complétez avec un apport d'engrais liquide toutes les semaines (engrais pauvre en azote, et fortement dilué). Arrêtez la fertilisation pendant la période de floraison ; une fois celle-ci terminée, apportez de nouveau des boulettes d'engrais organique. Les pommiers et poiriers sont sensibles à la tavelure. Les feuilles se recouvrent de taches brunes ; les fruits se recouvrent d'une croûte liégeuse; il faut éliminer les parties atteintes et traiter avec un produit spécifique (à base de mancozèbe). Page 34 La moniliose touche les abricotiers, pommiers et quelques autres fruitiers. Cette maladie est due à un champignon, le Monilia fructigena. Les fruits se couvrent de taches brunes et finissent par pourrir. L'utilisation de bouillie bordelaise pendant la saison hivernale est une prévention efficace. Ne jamais oublier que la fructification dépend des abeilles et de tous les autres insectes pollinisateurs. Traiter votre arbre pendant la période de floraison vous privera de fruits et détruira inutilement ces insectes. Vous pouvez éventuellement polliniser votre bonsaï en coupant une fleur et en la frottant contre d'autres fleurs. Toutefois, c'est inutile si de nombreux insectes pollinisateurs ont envahi votre arbre, ils se chargeront de cette tâche (et d'une bien meilleure manière que vous !). Malus - Floraison Printanière. Photographie Patrice Gautier Punica Granatum (exposition Trevarez 2003). Photographie Jacques Prestreau. Punica Granatum (exposition Trevarez 2003). Photographie Jacques Prestreau. Malus. Photographie Patrice Gautier Page 35 Choisissez des espèces qui produisent naturellement de petits fruits. En effet, contrairement aux feuilles, la taille des fruits et des fleurs ne peuvent être réduite. De gros fruits peuvent donc être esthétiquement discutables. Toutefois, dans certains magazines japonais, on voit fréquemment des fruitiers portant de très gros fruits (notamment des pommiers ou des orangers). VI – Quelques fruitiers à traiter en bonsaï Diospyros Kaki (Kaki; mountain Persimmon; Yama gaki). Espèce très appréciée des japonais. Fleurs blanches, petits fruits orangés (comestibles), fruits très sucrés (miam !). Rhamnus Alpina (nerprun des alpes) ou Rhamnus Alaternus (nerprun alaterne) Fleurs vert Jaunâtre. Petites baies noires. Chaenomeles sinensis (Pseudocydonia; Ka rin) (assez rare, uniquement chez les professionnels du bonsaï). Belles couleur d'automne. Gros fruits jaune foncé en octobre. Callicarpa Japonica (Murasaki shiki bu) Fleurs rose claire, dégageant un parfum entêtant Petites baies violettes (violet fluo) en automne, fruits persistant pendant tout l'hiver. Malus – Taille des pommes : 3cm. Photographie Patrice Gautier Callicarpa japonica : baies violettes, en automne Malus sous la neige. Photographie Patrice Gautier Page 36 Pyrus Serotina (Small pear; Nashi) Variété asiatique de poirier. Fruits arrondis de petite taille. Arbutus Unedo (arbousier, arbre aux fraises) Espèce méditerranéenne, floraison à la fin de l'automne; les fruits mettent environ une année à mûrir, ils sont notamment utilisés pour la fabrication de confitures... VII- Le pommier de plus près Les variétés suivantes sont intéressantes à travailler en bonsaï : Malus halliana. Certainement le pommier le plus travaillé en bonsaï. Floraison rose, produit de petits fruits. Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice Gautier Arbutus Unedo en fleur. Photographie Katia Preau Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice Gautier Arbutus Unedo : fruits. Photographie Katia Preau Fortunella japonica, Fortunella hinsii (Kumquat; Dwarf Orange; Kin zu) (assez rare, uniquement chez les professionnels du bonsaï) Produit de petites oranges; arbre d'orangerie à protéger des fortes gelées. Agrume originaire de chine, malaisie. Fruits de 2-5cm (excellent fruits confits). Crataegus cuneata (aubépine du japon ; San za shi) Magnifiques couleurs automnales. Baies rouges. Malus halliana : gros plan sur les fleurs. Photographie Patrice Gautier Page 37 Malus sieboldii. Floraison de couleur rose (superbe) ; fruits de couleur jaunâtre, également appelé pommier Toringo. Malus sylvestris. Pommier sauvage. Fleurs rose claire, fruits de petite taille (très amers, beurk !). Malus sargentii. Floraison blanche, fruits de 1cm de diamètre. Malus spectabilis. Originaire de chine. FLoraison blanche-rose, fruits de 2cm de diamètre. Malus evereste. Avec ses fruits de petite taille, cette espèce est parfaitement adaptés au travail en bonsaï. Malus evereste. Photographie Thierry Dubosse Cette liste des différentes espèces de Malus n'est pas exhaustive. Bon nombre d'espèces disponibles ont une floraison magnifique et produisent de petits fruits, ce qui est intéressant pour tout travail en bonsaï. Comme mentionné précédemment, certaines variétés produisant de gros fruits peuvent être travaillées en bonsaï (Ex: Malus John Downie). Bien évidemment, la production de fruits de grande taille demande de gros efforts au bonsaï, il est donc conseillé d'en conserver un nombre limité (un ou deux fruits tout au plus). Les apports en eau doivent être très suivis, tout manque avéré sera sanctionné par la perte des fruits. Malus evereste. Photographie Katia Preau Remerciements Merci à Jacques Prestreau (http://perso.wanadoo.fr/jacques.prestreau/), Patrice Gauthier (http://ze-bonsai-ouaibe.com/), Katia Preau et Thierry Dubosse pour les photos. Merci à Frédéric Bridel (Administrateur ArtBonsaï) pour les photos de jacques prestreau, et merci à Nicolas Dion pour ses remarques constructives. A consulter The living art of Bonsai by Amy Liang (sterling publishing) . Très belles photos de Bonsaï, notamment quelques très beaux fruitiers. Malus evereste. Photographie Katia Preau Page 38 L'orme de Chine Auteur : Alain Patiny FDL Gnu Copyright (c) 2005 Alain Patiny II - Emplacement I - Fiche d'identité Bien que vendu sous l'étiquette d'arbre d'intérieur, la meilleure place pour lui reste l'extérieur. Il supporte très bien le plein soleil après une petite période d'acclimatation. Famille : Ulmacées Origine : Chine Il existe une vingtaine d'espèces d'ormes. L'orme de Chine se différencie des autres espèces par son feuillage persistant, légèrement dentelé et d'un vert assez brillant. Certains le prétendent sensible au vent... Pour ma part, j'élève mes ormes sur une terrasse sans protection, en rase campagne. Le vent peut y être très violent ! Et mes protégés n'ont jamais rencontré de problèmes particuliers dus aux courants d'air… Cette espèce robuste est idéale pour débuter, elle pardonne bon nombre d'erreurs aux débutant, et sa croissance, plutôt rapide, permet d'obtenir rapidement un spécimen de qualité. III - Substrat et rempotage L'orme de Chine demande, comme la plupart des bonsaï, à être rempoté dans un substrat drainant de type akadama ou pouzzolane. Prévoyez un rempotage environ tous les trois ans, entre mars et mai. Coupez un tiers des racines, et, si nécessaire, rempotez-le dans un pot de taille supérieure. IV - Arrosage et engrais L'orme de Chine doit être arrosé par bassinage, en pluie fine, en mouillant également le feuillage. Il boit modérément mais n'aime pas du tout être à sec, donc surveillez les arrosages : surveillez le substrat et arrosez-le dès qu'il commence à sécher en surface. En été, il arrive fréquemment de devoir arroser deux ou trois fois par jour. Fertilisez chaque mois avec des boulettes d'engrais organique. Disposez-les autour du tronc, (laissez deux cm d'écart entre la boulette d'engrais et la base du tronc). Si le pot est de grande taille, plusieurs cercles de boulettes peuvent être arrangés autour du tronc afin d'étendre au mieux la zone de diffusion et augmenter les chances d'assimilation par le plus grand nombre possible de racines. Orme de Chine travaillé en bonsaï En complément, un apport d'engrais liquide peut être apporté tous les 15 jours. Attention aux engrais chimiques : diminuez systématiquement les doses prescrites, afin d'éviter au maximum les brûlures de racines, hélas relativement fréquentes chez les jeunes débutants. Une bonne fertilisation se résume par cette simple phrase : "Peu mais souvent !" Orme de Chine : détail du feuillage Page 39 il vaut mieux poser un voile d'hivernage sur la serre pour limiter les effets du froid. Fertilisez du mois d'avril au mois de septembre avec une courte période d'arrêt en juillet et août si les températures sont assez élevées pour ralentir la croissance. En hiver, le pot de votre orme doit également être protégé. La solution qui donne jusqu'à présent le meilleur résultat consiste à placer la coupe dans un bac en frigolite (polystyrène expansé), du type de ceux utilisés en poissonnerie. Disposez le pot dans la boîte, dans laquelle vous aurez percé des trous de drainage, et comblez le vide avec de l'écorce de pin (vendue en pépinière). De cette façon, vous évitez au maximum le gel du pain racinaire, qui à terme, peut provoquer la mort de votre arbre par déshydratation. En hiver réduisez fortement la fertilisation, en fréquence et en quantité. V - Taille et ligature La taille d'entretien a pour but de conserver sa forme au bonsaï. Rabattez les rameaux en laissant deux ou trois paires de feuilles. L'orme étant très vigoureux il peut être nécessaire de tailler trois à quatre fois durant la belle saison. N'oubliez surtout pas qu'en hiver, le pire ennemi de vos bonsaï, bien plus que le froid, c'est le vent glacial, cauchemar de vos protégés. La résistance de l'arbre au froid décroît s'il est exposé au vent. Ces tailles répétées ont pour effet de réduire petit à petit la taille des feuilles et des entre-n uds (espace entre deux feuilles). Et surtout, évitez à tout prix d'arroser quand le pain racinaire est gelé. La taille de structure doit être effectuée plutôt en fin d'hiver. Taillez les branches inutiles ou mortes. L'utilisation de la pince concave est fortement conseillée, celle-ci permet en effet une cicatrisation saine sans balafre disgracieuse. VII - Les styles et les poteries L'orme de Chine est une espèce un peu passepartout. Plus ou moins tous les styles lui conviennent, comme on dit : un rien l'habille... Prenez soin d'appliquer du mastic cicatrisant sur les plaies, laisser sécher le mastic et n'y touchez plus. Celui-ci tombera seul une fois son office terminé. Du style Chokkan (droit classique), Moyogi (droit informel), Shakan (penché), Kengai (cascade), Han-Kengai (semi-cascade), on nous le sert à toutes les sauces, pour le plus grand bonheur des yeux ! Le ligaturage peut se pratiquer tout au long de l'année sur cette espèce, l'orme étant très vigoureux. La vigilance est de rigueur, une ligature oubliée ou laissée trop longtemps laisse de très vilaines cicatrices qui peuvent mettre des années à s'effacer, et ceci dans le meilleur des cas bien sûr… Enlevez donc les ligatures avant qu'elles ne s'incrustent profondément dans l'écorce. Le choix des poteries est également très libre, avec une légère préférence pour les pots carrés de couleurs plutôt sombre, qui mettent l'orme particulièrement en valeur. VIII - Parasites et maladies VI - L'hivernage L'orme de Chine est sensible aux pucerons, chenilles, araignées rouges et jaunes. Les maladies les plus fréquemment rencontrées sur cette espèce sont la cloque et les croûtes noires. L'orme de chine à besoin d'une période de repos durant l'hiver. Son hivernage dépend de ses conditions de culture et de vos possibilités. Dans le cas d'un arbre fraîchement acquis, et qui n'a pas passé l'été en extérieur, la meilleure solution consiste à le laisser en intérieur. Une pièce non chauffée et bien lumineuse lui conviendra parfaitement. IX - Obtention Par bouturage. En juillet, période de prédilection pour le bouturage de cette espèce, récupérez les rameaux perdus lors des tailles d'entretien. Si l'arbre a passé tout l'été dehors, il est donc acclimaté, et dans ce cas, la serre froide est l'endroit idéale pour le faire hiverner. En effet, un orme acclimaté peut très bien résister à des températures fortement négatives, de l'ordre de -10°C à parfois -15°C dans le pire des cas. Ceci dit cela ne reste pas l'idéal. Dans le cas de températures très basses sur une longue période, Ne conservez que deux à trois paires de feuilles sur chaque rameau, qui mesurera idéalement 8 à 10 cm. Trempez l'extrémité de la bouture dans l'hormone de bouturage. Ensuite, mettez-la dans un substrat drainant. Dans de bonnes conditions, plus de 90% des boutures s'enracinent. Page 40 L'orme de Chine peut également se multiplier par marcottage ou, dans sa région d'origine, par yamadori (prélèvement en Nature) : Bonne chance! Cette espèce très vigoureuse peut également être bouturée sans utiliser d'hormone de bouturage, un régal pour le bonsaika (amateur de bonsaï). Par semis X - Conclusion Faites-vous plaisir et tentez l'expérience, cet arbre vigoureux pardonne pas mal d'erreurs, rien de tel pour débuter et donner envie de persévérer dans cette passion qui apporte tant. Qu'il soit un régal pour les débutants ne veut pas dire qu'il soit sans valeur pour les amateurs expérimentés. Il existe de très beaux spécimens, de véritables pièces de collection. En fait, cette espèce est incontournable dans la vie du bonsaika passionné. Semis d'orme de Chine. Pour leur premier hiver en extérieur, ces semis perdent presque toutes leurs feuilles (voire toutes pour certains spécimens), mais de nouvelles les remplaceront dès la printemps suivant... hummm, pas vraiment des bonsaï d'intérieur, comme le prétendent bon nombre de jardineries et autres grandes surfaces !!! Page 41 Le pin de Thunberg Auteur : Michel Bernard FDL Gnu Copyright (c) 2005 Michel Bernard • • corticosa présente une écorce liégeuse voire crevassée. Rameaux toujours monocycliques Bourgeons cylindriques généralement jusqu'à 3cm, s'ouvrant tôt et rapidement caduques. Remarque : Depuis le début du 20ème siècle, les populations indigènes des Pinus thunbergii ont été décimées par un dépérissement provoqué par le nématode Busaphelenchus xylophilus. Le Pinus thunbergii n'a pas de résistance apparente à cette attaque. Ce nématode est également mortel pour P. sylvestris, le plus répandu de nos pins européens. C'est par crainte d'une possible extension de cette maladie à nos pins autochtones que l'importation de P. thunbergii est extrêmement réglementée. Il est donc plus facile de trouver des Pins noirs issus de semis européens que des arbres importés. Pinus thunbergii var. corticosa en hiver - Photo aimablement prêtée par Sylvain et Fred de Paris-Bonsaï (http://www.paris-bonsai.com/) Le P. thunbergii sert généralement de porte-greffe aux Pinus parviflora et Pinus pentaphylla auxquels il apporte sa vitalité et une coloration vert-bleu aux aiguilles. I - Fiche d'identité Noms courants : • pin de Thunberg, • pin noir du Japon, • Kuro-matsu, • O-matsu. II - Exposition Placez votre Pinus Thunbergii en plein soleil. Il a besoin d'un bon ensoleillement, non seulement pour croître, mais aussi pour obtenir de petites aiguilles. Il supporte de légères gelées mais doit être protégé par un voile d'hivernage en cas de froid intense. Le pin de Thunberg dans la nature Pin d'Asie, pouvant atteindre 40m de haut et 2m de diamètre, de forme conique élargie au sommet en dôme, originaire du Japon, Corée, Chine du sud, jusqu'à 1000 m d'altitude, introduit en Europe vers 1852. III - Arrosage Le pin de Thunberg est très proche de l'espèce européenne Pinus nigra, ou pin noir d'Autriche . L'arrosage des pins jeunes ou en formation s'effectue de la même façon que pour les autres bonsaï mais en étant plus modéré. Arrosez votre Pin de Thunberg lorsque le substrat est très sec en surface. Identification - Class. Farjon (1984), Klaus (1989) • Aiguilles de 7 à 18 cm se présentant en faisceaux libéro-ligneux par deux, en gaine persistante, raides et piquantes, stomates sur toutes les faces, couleur vert foncé à vert gris. • Ecorce grise à grise foncée, rugueuse et épaisse se fissurant avec l'âge, la variété L'arrosage des pins formés ou âgés doit être parcimonieux, le bassinage se limite au simple nettoyage des aiguilles. Une relative sécheresse est nécessaire à la nanification des aiguilles, nouvelles et existantes. Les pins demandent une un substrat humide mais ne supportent pas d'avoir les "pieds dans l'eau". Page 42 Les Shari (écorcage partiel du tronc) et jin (écorcage complet d'une branche) doivent également être pratiqués en hiver. Après séchage, appliquez du liquide à jin (polysulfure de calcium), qui permettra de blanchir et de protéger le jin. IV - Substrat Le Pinus thunbergii a besoin, comme tous les pins, d'un substrat très drainant. Utilisez un substrat à base d'akadama (terre argileuse d'origine japonaise) et kiryu (sable grossier) en parts égales ou de pouzzolane (roche volcanique concassée) et d'écorces de pin compostées. VIII - Ligaturage Les arbres mâtures et/ou formés vont rester dans leur pot de quatre à sept ans, voir plus. Il est donc impératif que le substrat ne se délite pas. L'akadama utilisé pure est moins indiquée pour cette raison, il vaut mieux lui adjoindre du kiryu ou de la pouzzolane. Les banches et rameaux du Pin de Thunberg se ligaturent en hiver, après la taille des aiguilles. Le ligaturage des rameaux, en orientant ceux-ci à l'horizontale ou dans le prolongement des branches est également un processus intéressant pour la formation de l'arbre. Le Pinus thubergii possède en effet une réaction apicale physiologique, le fait d'abaisser chaque extrémité des branches et des rameaux force l'arbre, en quelque sorte, à répartir la sève sur l'ensemble de la ramure, alimentant ainsi les bourgeons latents et les rameaux les plus faibles. V - Rempotage Les jeunes arbres non formés doivent être rempotés tous les 2 ans, les sujets formés tous les 4 à 7 ans, voire 10 ans. Ne supprimez pas plus d'un tiers des racines à chaque rempotage. Les Pinus repartent plus difficilement que les feuillus notamment, et sur un arbre formé, la taille des racines doit être plus légère que sur un jeune plant. Le ligaturage peut être laissé environ une année, en veillant à ce qu'il ne s'incruste pas dans l'écorce. Pour favoriser cette reprise, il est préférable de prélever une partie des mycorhizes, qui se sont développés dans le substrat précédent et de les incorporer dans le nouveau. Ces mycorhizes, champignons sous forme de filaments ou de "plaques" blanchâtres, pouvant tapisser tout l'extérieur du substrat et du pain racinaire au dépotage, ont un rôle primordial dans le filtrage et l'apport des sels minéraux aux racines. VI - Engrais Un engrais organique en boulettes de type Biogold® est bien adapté pour cette espèce. Le programme d’engraissement d’un pin dépend de la méthode de culture retenue, de son degré de maturité et de formation. Un jeune pin nécessitera un programme d'engrais plus soutenu, pour favoriser son développement, sans se préoccuper de la longueur de ses aiguilles. Sur un pin formé et abouti, on se bornera à apporter les éléments nutritifs indispensables à sa santé, pour ne pas compromettre la nanification des aiguilles. VII - Taille de structure Shohin de Pinus thunbergii (Hauteur 17cm) Photographie Michel Bernard Cette opération consiste à tailler les branches inesthétiques et à sélectionner les rameaux. Effectuez-la en fin d'hiver, lorsque l'activité de l'arbre est très ralentie. Appliquez du mastic cicatrisant sur les plaies. IX - Formation Le pin noir est une espèce très vigoureuse. Sans pincement, les rameaux développés par l’arbre seront très allongés. Page 43 On coupe aux ciseaux fins le rameau tendre de l'année en ne laissant que quelques paires d'aiguilles de l'année (selon la force de chaque rameau). On coupe également avec des ciseaux toutes les autres aiguilles de un et deux ans, à 2 mm du rameau. La coupe aux ciseaux plutôt que l'arrachage des aiguilles permet de ne pas endommager l'écorce ni les bourgeons latents situés à la base des aiguilles. Au cours de la formation et de l'évolution de l'arbre, des techniques particulières sont employées afin de nanifier les aiguilles, densifier le feuillage, et obtenir une bonne ramification des rameaux secondaires. Il faut bien comprendre la physiologie du Pinus thunbergii. C'est un pin dont la force est essentiellement apicale (la cime de l'arbre est plus forte que sa base) et répartie ensuite vers l'extrémité des branches hautes, puis du haut vers le bas et vers l'intérieur de la couronne. Les techniques de pincement et de désaiguillage doivent tenir compte de cette particularité. Pour obtenir un feuillage dense et des aiguilles courtes et homogènes, il est impératif d'en comprendre l'esprit. Il faut diriger la force de l'arbre des zones les plus fortes vers les zones les plus faibles. Plusieurs types de travaux sont régulièrement effectués sur pin noir, à des périodes de l’année très distinctes : la taille des rameaux de l'année, le "désaiguillage", et le pinçage des bourgeons ou chandelles. Couper le rameau de l'année et les aiguilles des années antérieures 1 - La taille des aiguilles et des rameaux (mekiri) La taille des aiguilles équivaut à une défoliation pratiquée sur certains feuillus. Toutefois, il est impératif de laisser des aiguilles sur un rameau sous peine de le voir mourir. Cette technique a pour but de faire bourgeonner "en arrière", en stimulant les bourgeons latents, et permettre ainsi la création de futures branches sur jeunes rameaux lignifiés ou sur branches. Cette taille des aiguilles se pratique soit de fin juin jusqu'au 15 juillet, dans le sud de la France, ou sur un arbre très vigoureux, soit fin septembre dans le reste de l'hexagone. Cette période de taille doit bien sûr être adaptée par chacun. Les bouts d'aiguilles et les gaines laissés tomberont d'euxmêmes par la suite. On laissera environ 2 paires d'aiguilles sur rameaux forts et 4 à 5 paires d'aiguilles sur rameaux. En taillant en été, l'arbre va produire de nouveaux bourgeons mais ceux-ci sont sensibles au gel. La taille en septembre, sans risque, permet à l'arbre de mieux cicatriser avant l'hiver, et les nouveaux bourgeons n'apparaîtront qu'au printemps suivant. La période de taille n'est indiquée qu'à titre d'exemple, chacun doit l'adapter en fonction de ses propres conditions de culture. Méthode de taille Le rameau de l'année, situé en bout de branche, possède une écorce plus claire que la partie plus ancienne de la branche, ses aiguilles sont vertes clair, molles et tendres : ce sont les aiguilles de l'année. Les bourgeons latents peuvent alors se développer Remarque : Le désaiguillage permet également à la lumière de pénétrer à l'intérieur de la couronne pour stimuler les rameaux faibles. Les aiguilles de l'année précédente sont d'une couleur vert foncé, dures et piquantes. Celles de deux ans sont vert foncé, ternes, parfois tordues. 2 - Sélection des bourgeons Le désaiguillage pratiqué en juin ou juillet peut provoquer une nouvelle pousse en septembre. Page 44 espaçant chaque intervention d'une quinzaine de jours. Schématiquement, on ôtera d'une torsion un tiers de chaque chandelle faible, la moitié sur chandelle moyenne, les deux tiers sur chandelle forte. On enlève chaque chandelle forte systématiquement lorsqu'elle atteint 2,5 cm de long et plus. Pour un désaiguillage pratiqué plus tardivement, le développement des bourgeons en chandelles ne se fera en principe qu'au printemps suivant. Quelle que soit la période de taille, lorsque les bourgeons apparaissent, il faut impérativement visualiser le devenir de chacun de ces bourgeons et du rameau qui les porte. Ceux-ci auront des grosseurs différentes induisant une éventuelle sélection. Sur un rameau fort, supprimez les bourgeons en surnombre, et éliminez ceux placés directement sous la branche ou s'orientant dans une direction non souhaitée. Ne taillez pas les bourgeons des rameaux faibles ou très faibles. Il s'agit là aussi d'agir selon la force de chaque branche, de chaque rameau. Ainsi un bourgeon fort sur une branche faible aura la taille d'un bourgeon moyen sur une branche forte. Selon la force de chaque rameau, on pincera les bourgeons en ayant à l'esprit son pincement et son développement futur en branche ou rameau secondaire. Par exemple, si l'on veut développer une branche faible, à l'intérieur de la couronne ou en bas de celle-ci, on laissera se développer les bourgeons en chandelles qui donneront chacune de nouveaux rameaux permettant à la branche de grossir. Equilibrez les pincements en fonction de la vigueur des chandelles Sur nos pins européen le processus est inverse (sauf Pinus nigra, similaire à P. thunbergii), on pince d'abord les bourgeons forts, puis les moyens, puis les faibles. Sur des branches vigoureuses on procèdera ainsi. Sur des branches faibles on gardera intact les chandelles faibles, sans y toucher. 3 - Le pincement des bourgeons ou chandelles (metsumi) Cette technique ralentit la croissance du pin, limite l'extension des rameaux et permet des entreuds plus courts. Elle s'exécute avec les doigts exclusivement, sur des arbres matures ou en cours de formation ou sur une branche dont on veut limiter la croissance. Remarque : Pourquoi pincer les chandelles les plus faibles d'abord? Parce que le Pinus thunbergii est très vigoureux et en pinçant d'abord les chandelles faibles, les aiguilles de celles-ci auront le temps de se développer après le pincement, et de rattraper en quelque sorte la taille des aiguilles des chandelles fortes pincées 15 jours plus tard. Le pincement s'effectue au début du printemps, juste avant que les aiguilles ne s'ouvrent. Il faut donc en permanence et quotidiennement surveiller l'évolution des chandelles. Bibliographie Techniques du bonsaï, Tome 1. John Yoshio. Naka, , édition Verlag Bonsaï Centrum (1987), adaptation française de Paul Cravatte Techniques du bonsaï, Tome II, John Yoshio. NAKA, , traduit par Hélène Mouraret, Jean-Luc Rouxel, Michel Sacal (1999) Bonsaï Création N°2 avril-mai 1990 France Bonsaï N° 15 à 20 "Une année de travail sur un pin noir" Pour le pincement des chandelles, il faut bien observer les branches et déterminer quelles sont les branches les plus fortes et celles au contraire plus faibles. Remarque : le pincement a pour but d'équilibrer la force de l'arbre et de permettre le développement de rameaux faibles. Sans cela, l'ensemble des réserves de l'arbre serait toute entière absorbée par les rameaux forts. Références Web Forum d'EDG Bonsaï, animé par Michel SACAL http://www.edgbonsai-fr.com/ Articles de Brent Walston traduits par JeanChristophe Godart et présentés sur son site http://jcbonsai.free.fr/ Le pincement doit être étalé sur une quinzaine de jours. On commencera le travail du pincement sur les branches les plus faibles, généralement les branches basses, en poursuivant le pincement vers l'apex et les branches plus fortes. On pincera avec les doigts, en effectuant une torsion de la chandelle, d'abord les chandelles faibles, puis les moyennes et enfin les plus fortes, Un grand merci à Michel Sacal pour toutes les réponses très pertinentes qu'il a bien voulu me donner sur le site du forum des bonsaï http://2715.alloforum.com/ Page 45 Index acidité, 16 acidophiles, 16 akadama, 9, 15, 17, 20, 28, 34, 36, 38, 44, 48 arrosage, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 15, 16, 17, 20, 23, 28, 36, 37, 47 attaque parasitaire, 8, 9 bassinage, 15, 16, 17, 32, 36, 37, 44, 47 bassine, 15 bonsaï-sitter, 8 bouturage, 33, 45, 46 brumisateur, 6 calcaire, 16 Callicarpa, 38, 40 Catalpa, 18 chêne, 3, 15, 18, 31, 32, 33, 34, 35 chlore, 16 citerne, 6 climat, 8, 18 cloche victorienne, 9 défoliation, 33, 49 dessèchement, 8 eau de pluie, 6, 16 écorce de pin, 22, 45 engrais, 28, 32, 34, 36, 38, 44, 48 érable, 15, 18 gardiennage, 8 germination, 18, 19, 20, 21 Ginkgo, 19 grenadier, 38 groupe hydrophore, 6 hiver, 5, 15, 20, 21, 33, 34, 36, 38, 40, 45, 46, 47, 48, 49 hygrométrie, 15, 23 jin, 11, 12, 14, 25, 32, 48 ligaturage, 32, 45, 48 lutite, 22 marcottage, 33, 46 moniliose, 39 nébari, 18 nématode, 47 orme de chine, 18, 45 parasites, 8, 9, 15, 31, 32, 34, 38 pinçage, 32, 34, 49 pluviométrie, 16 polysulfure de calcium, 14, 48 Pommier, 38, 42 pompe, 5, 6 pourrissement racinaire, 27 pouzzolane, 15, 17, 22, 28, 36, 38, 44, 48 prélèvement, 3, 22, 23, 33, 34, 46 printemps, 5, 15, 20, 21, 23, 29, 33, 34, 36, 38, 46, 49, 50 programmateur, 5, 6 racines, 8, 9, 16, 22, 23, 25, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 35, 44, 45, 48 rempotage, 15, 22, 25, 26, 27, 29, 31, 34, 44, 48 semis, 3, 18, 20, 21, 31, 32, 33, 46, 47 shohin, 37 stratification, 20, 21 substrat, 5, 9, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 24, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 36, 38, 44, 46, 47, 48 tanuki, 24, 25, 26 terreau, 9, 15, 16, 17, 27, 29 trous de drainage, 15, 17, 27, 28, 36, 45 vacances, 3, 5, 8, 9 yamadori, 22, 23, 46 Page 46 Annexes Licence de documentation libre GNU Ce document est une compilation : Ø De textes diffusés sous licence F.D.L Ø D'illustrations dont l'utilisation est soumise aux lois relatives à la protection de la propriété intellectuelle. 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