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11e Université d’automne de l’arapi Le Croisic (Loire Atlantique) du 5 au 8 octobre 2011 Livret du participant Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Université d’automne de l’arapi La gare C atherine Barthélémy, Bernadette Rogé et toute l’équipe arapi sont heureuses de vous accueillir à l’Université d’automne de l’arapi. Cet événement scientifique se tiendra pour la 6e fois dans le cadre iodé et convivial du Domaine de Port aux Rocs. Depuis 1989, les Universités d’automne de l’arapi réunissent dans une ambiance amicale et studieuse des scientifiques, des professionnels de l’autisme et des membres de familles concernées. Elles constituent une occasion unique de formation pour les étudiants-chercheurs et un lieu privilégié d’actualisation des connaissances pour des spécialistes de l’autisme venant du monde entier. « Multiplicité des regards, cohérence de l’action »… Pour traiter ce thème, le Comité Scientifique et le groupe formation, piloté par Pascaline Guérin, ont invité des spécialistes, chercheurs et cliniciens, parmi les meilleurs dans leur discipline en France et à l’étranger. Les présentations s’articuleront autour de communications plénières « à deux voix » et d’ateliers de formation centrés sur des pratiques professionnelles éprouvées ou innovantes. Une table ronde réunira les associations de familles sur le thème de « Recherche et éthique ». Le programme fera ensuite la part belle aux présentations de recherches en cours (communications affichées). La conférence du Pr. Axel Kahn conclura les quatre jours de travaux. Vous trouverez dans ce livret le programme scientifique détaillé des journées, les présentations des intervenants, les résumés des communications orales et affichées, la liste et les coordonnées des participants. Nous vous souhaitons à tous une semaine fructueuse de formation et d’échanges. Catherine Barthélémy, Bernadette Rogé et les comités d’organisation Le programme scientifique en un clin d’œil Autisme, actualités et perspectives Multiplicité des regards, cohérence de l’action Mercredi 5 octobre 2011 14h 30-15 h00 Ouverture de l’Université d’automne Michèle Quellard (Maire du Croisic) Annick Mouilleron (Adjointe au maire du Croisic) Bernadette Rogé (Présidente du Comité Scientifique de l’arapi) Catherine Barthélémy (Présidente de l’arapi) 15h 00-16 h00 Président de séance : Jean-Claude Theuré (Paris) Les représentations de l’autisme Vololona Rabeharisoa (Paris) 16h 00-17 h30 Président de séance : Manuel Bouvard (Bordeaux) De Kanner au DSM V : quelles implications dans la clinique quotidienne ? Eric Fombonne (Montréal, Québec, Canada) René Cassou de Saint Mathurin (La Rochelle) 17h 30-19 h00 Président de séance : Ghislain Magerotte (Mons, Belgique) Classifications fonctionnelles des états de santé : intérêts et limites Audette Sylvestre (Québec, Canada) Pascaline Guérin (Paris) Jeudi 6 octobre 2011 9 h 00-10 h 30 Table ronde des associations « Ethique et recherche » Animateur : Jamel Chelly (Paris) Autisme Europe et le Collectif Autisme (Michel Favre), Autisme France (Danièle Langloys) Autism Speaks et le programme EAA2020 (Simon Wallace), Sésame Autisme (Marcel Hérault), Unapei (Christel Prado) 10 h 30-11 h 00 Pause 11 h 00-12 h 30 Panorama des communications affichées Introduction : Patrick Chambres (Clermont-Ferrand), Jean-Pierre Müh (Tours) et Pascale Paturle (Fondation Orange) Echanges avec les auteurs des communications 12 h 45 Déjeuner buffet 16 h 00-19 h 00 Ateliers de formation 2 1 La construction des compétences sociales Emmanuelle Chambres (Clermont-Ferrand) 2 Emergence et développement de la communication sociale Pascale Dansart (Tours) 3 Analyse fonctionnelle du comportement Eric Willaye (Mons, Belgique) 4 Les aspects médicaux dans l’autisme Dominique Fiard (Niort) et Jean Pierre Malen (Paris) 5 Accompagner des adultes avec autisme en institution médicosociale et gérer son organisation quotidienne : quelles exigences et quelles pratiques ? Séverine Recordon-Gaboriaud (Niort) 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Le programme scientifique en un clin d’œil Vendredi 7 octobre 2011 9 h 00-10 h 30 Présidente de séance : Carole Tardif (Aix-Marseille) La perception et la représentation (1) Lorsque le monde tourne trop vite Comment je perçois le temps et comment je vis mon problème de multitasking Georges Huard (Montréal, Québec, Canada) Le ralentissement des flux visuels et sonores est-il thérapeutique pour les enfants autistes ? Bruno Gepner (Aix-Marseille) 10 h 30-11 h 00 Pause 11 h 00-12 h 30 Présidente de séance : Nicole Bruneau (Tours) La perception et la représentation (2) Communication émotionnelle non-verbale Julie Grèzes (Paris) Bases neurophysiologiques de la résistance au changement Marie Gomot (Tours) 12 h 45 Déjeuner buffet 16 h 00-17 h 30 Président de séance : Jean-Jacques Taillandier (Paris) Concepts et hypothèses synaptiques Le rôle des complexes protéiques et de leur complexité dans la maladie Seth Grant (Sanger Institute, UK) Autisme : hypothèses synaptiques Catherine Barthélémy (Tours) 17 h 30-19 h 00 Président de séance : Patrick Chambres (Clermont-Ferrand) La plasticité cérébrale Synaptogenèses normales, plastiques, pathologiques, et amendables ? Jean-Pierre Bourgeois (Institut Pasteur, Paris) La plasticité cérébrale Philippe Evrard (Hôpital Robert Debré, Paris) Samedi 8 octobre 2011 8 h 30-10 h 30 Présidente de séance : Nadia Chabane (Paris) Récepteurs et canaux synaptiques Autisme et ocytocine Angela Sirigu (Lyon) Des diurétiques pour traiter l’autisme : de la clinique au fondamental Yehezkel Ben Ari (Marseille) et Eric Lemonnier (Brest) 10 h 30-11 h 00 Pause 11 h 00-12 h 30 Présidente de séance : Bernadette Rogé (Toulouse) Intervention précoce Les approches d’intervention précoce pour les tout petits avec des troubles du spectre de l’autisme Sally Rogers (Mind Institute, Sacremento, CA, USA) Les prises en charge précoces : évolutions cliniques et corrélats neurophysiologiques Frédérique Bonnet-Brilhault (Tours) 12 h 45 Déjeuner buffet 14 h 30-16 h 00 Présidente de séance : Catherine Barthélémy (Tours) Conférencier invité : Axel Kahn (Paris) 16 h 00-17 h 00 Débat, conclusions et perspectives pour l’Université d’automne 2013 Bernadette Rogé (Présidente du Comité Scientifique de l’arapi) Catherine Barthélémy (Présidente de l’arapi) 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 3 l’arapi arapi L’ a été fondée en mars 1983, à l’initiative d’un groupe de parents et de professionnels. Elle a pour objet de promouvoir et de favoriser le développement de la recherche sur l’autisme. Pour cela, elle travaille sur le plan national en prenant tout contact propre à favoriser une coopération internationale et tout particulièrement européenne, à développer les actions suivantes : • susciter des recherches et des études, en aidant à la mise en place des moyens nécessaires, • entreprendre et favoriser toute action d’information et de diffusion des connaissances, • entreprendre et favoriser toute action de formation. Les spécialités scientifiques susceptibles d’apporter leur concours ne sont pas limitées. L’arapi déclare explicitement dans ses statuts recourir à toutes les disciplines pouvant contribuer à mieux comprendre, traiter, prévenir l’autisme, depuis la biologie fondamentale jusqu’aux sciences humai- Le Conseil d’Administration de l’arapi (issu de l’AG du 1er avril 2011) Bureau Présidente : Catherine Barthélémy (Professionnels) Vice-Présidents : Jean-Pierre Malen (Professionnels) Patrick Chambres (Parents) Secrétaire Général : Jean-Louis Agard (Parents) Secrétaire Général adjoint : René Cassou de Saint Mathurin (Professionnels) Trésorier : Jean-Paul Dionisi (Professionnels) Trésorière adjointe : Josiane Scicard (Parents) Membres Collège Professionnels Collège Parents Manuel Bouvard Sophie Biette Francesc Cuxart Dominique Donnet-Kamel Pascale Dansart Pascaline Guérin Martine Peyras Séverine Recordon-Gaboriaud René Tuffreau Eric Willaye nes, sans oublier les différentes disciplines cliniques et les sciences méthodologiques (statistiques, épidémiologie), sciences de la communication et de l’éducation. L’arapi possède l’originalité d’associer d’une part, les professionnels concernés dans leur diversité, d’autre part, les familles de personnes autistes et leurs amis. Les uns et les autres forment deux collèges électoraux séparés, et l’égalité absolue de représentation est assurée au Conseil d’Administration qui est l’instance délibérante de l’association. Cette participation des parents à une association destinée à favoriser la recherche est importante : les parents peuvent jouer un rôle considérable dans l’observation, la prise en charge, l’éducation et l’insertion des personnes autistes. Le Conseil d’Administration est assisté d’un Comité Scientifique, à majorité professionnelle, qui donne son avis sur les recherches entreprises ou à entreprendre, ainsi que sur toute question d’ordre scientifique et éthique. Le Comité Scientifique de l’arapi Présidente : Bernadette Rogé Vice-Présidente : Nadia Chabane Secrétaire : Sophie Biette Collège professionnels Collège parents Amaria Baghdadli Jean-Louis Agard Catherine Barthélémy Patrick Chambres Thomas Bourgeron Henri Doucet Nicole Bruneau Marie-France Epagneul Jamel Chelly Gilles Pourbaix Francesc Cuxart Bernadette Salmon Dominique Fiard Josiane Scicard Pascaline Guérin Jean-Jacques Taillandier Eric Lemonnier Ghislain Magerotte Jean-Pierre Malen Jean-Pierre Müh Henri Doucet Carole Tardif Jacqueline Mansourian-Robert Eric Willaye Didier Rocque Bernadette Salmon Jean-Jacques Taillandier Karima Taleb-Mahi Jean-Claude Theuré 4 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Dans ce livret… 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Présidente de l’arapi : Catherine BARTHELEMY Présidente du Comité Scientifique de l’arapi : Bernadette ROGE Comité Scientifique de l’Université d’automne Pascaline Guérin Sophie Biette Jamel Chelly Carole Tardif Jean-Claude Theuré Mercredi 5 octobre 2011 Les représentations de l’autisme Vololona Rabeharisoa. ......................... 7 De Kanner au DSM V : quelles implications dans la clinique quotidienne ? Eric Fombonne et René Cassou de Saint-Mathurin.................................... 8 Classifications fonctionnelles des états de santé : intérêts et limites Audette Sylvestre et Pascaline Guérin. ................................................... 10 Jeudi 6 octobre 2011 La table ronde des associations.............................................................12 Autisme Europe........................................................................................12 Autisme France.........................................................................................13 Autism Speaks..........................................................................................14 EAA2020..................................................................................................14 Le Collectif Autisme.................................................................................14 Sésame Autisme........................................................................................15 Unapei.......................................................................................................16 Panorama des communications affichées..................................................17 Les communications affichées en un clin d’œil............................................18 Résumés des communications affichées. ................................................ 19 Les ateliers La construction des compétences sociales Emmanuelle Chambres. ... 37 Responsables des communications affichées : Patrick Chambres Jean-Pierre Müh Emergence et développement de la communication sociale Pascale Dansart................................................................................ 38 Comité d’organisation de l’Université d’automne : Jean-Louis Agard René CASSOU DE SAINT MATHURIN Pascale Dansart Jean-Paul Dionisi Jean Pierre Malen Bernadette Salmon Josiane Scicard Les aspects médicaux dans l’autisme Dominique Fiard et Jean Pierre Malen. .............................................. 40 Maquette et traductions : Virginie Schaefer Impression : Présence Graphique, Monts (37) Photos page couverture : Josiane Scicard Les textes publiés dans ce livret le sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Analyse fonctionnelle du comportement Eric Willaye...................... 39 Accompagner des adultes avec autisme en institution médicosociale et gérer son organisation quotidienne : quelles exigences et quelles pratiques ? Séverine Recordon-Gaboriaud........................................................... 41 Vendredi 7 octobre 2011 La perception et la représentation Lorsque le monde tourne trop vite Georges Huard............................. 42 Le ralentissement des flux visuels et sonores est-il thérapeutique pour les enfants autistes ? Bruno Gepner. ......................................... 43 Communication émotionnelle non-verbale Julie Grèzes..................... 44 Bases neurophysiologiques de la résistance au changement Marie Gomot................................................................................... 45 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Vers de bonnes pratiques au service de tous 5 Dans ce livret… Concepts et hypothèses synaptiques Le rôle des complexes protéiques et de leur complexité dans la maladie Seth Grant............................................................... 46 Autisme : hypothèses synaptiques Catherine Barthélémy....................................................................... 47 Autisme : concepts et hypothèses synaptiques Synaptogenèses normales, plastiques, pathologiques, et amendables ? Jean-Pierre Bourgeois....................................................................... 48 La plasticité cérébrale Philippe Evrard................................................................................ 49 Samedi 8 octobre 2011 Récepteurs et canaux synaptiques....................................................... 50 Autisme et ocytocine Angela Sirigu................................................... 51 Des diurétiques pour traiter l’autisme : de la clinique au fondamental Yehezkel Ben Ari et Eric Lemonnier.................................................. 53 Intervention précoce Les approches d’intervention précoce pour les tout petits avec des troubles du spectre de l’autisme Sally Rogers.................................................................................... 53 Les prises en charge précoces : évolutions cliniques et corrélats neurophysiologiques Frédérique Bonnet-Brilhault.....................................................................54 Conférence du Pr. Axel Kahn. .............................................................. 55 Soutiens et partenaires...............................................................................56 Coordonnées des participants. .................................................................60 6 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Mercredi 5 octobre 2011 Président de séance : Jean-Claude Theuré 15 h 00-16 h00 Les représentations de l’autisme Vololona Rabeharisoa L es connaissances scientifiques et médicales sur l’autisme se sont considérablement enrichies au cours des dernières décennies. Cet enrichissement est en grande partie le fruit d’une articulation nouvelle entre la psychiatrie et la biomédecine dans l’élucidation de l’étiologie, des mécanismes pathologiques et des tableaux cliniques de l’autisme. Si le dialogue entre chercheurs et cliniciens de disciplines et de spécialités différentes n’est pas toujours exempt de tensions, force est de constater que leur collaboration a ouvert la voie à une exploration collective de la complexité de l’autisme et de la multiplicité de ses manifestations, comme en témoigne la dénomination aujourd’hui en vigueur : « Troubles du Spectre de l’Autisme ». En parallèle et en lien avec ces transformations sur le front des connaissances, les associations de parents ou de personnes directement touchées par le syndrome ont acquis des compétences nouvelles et étendu leurs missions. Aux côtés des associations historiques qui ont investi dans la création et la gestion d’établissements, de nouvelles associations sont apparues dont certaines s’intéressent de près à la recherche et entretiennent des échanges avec les spécialistes afin de confronter les connaissances « savantes » à l’expérience des personnes. Si ces échanges sont parfois tendus, force là encore est de constater qu’ils ont contribué à faire reconnaître et à faire sens de l’expérience singulière des malades et des familles. Cette double dynamique scientifique et associative a un effet significatif sur les représentations de l’autisme. D’une catégorie nosographique autrefois relativement univoque, on est progressivement passé à une catégorie plurielle qu’il s’agit de définir dans sa complexité et sa multiplicité. D’une dénomination sociale – les « autistes » – qui confinait les personnes dans un même destin, on est passé à des individus singuliers qui s’affirment en tant que tels, au travers notamment des différentes associations qui les représentent. L’objectif de ma présentation est d’illustrer ce mouvement de « singularisation » des différentes formes d’autisme et d’analyser ses enjeux pour la recherche et pour l’action associative. Vololona Rabeharisoa est professeure de sociologie et chercheure au Centre de sociologie de l’innovation de Mines-ParisTech. Ses travaux portent sur le rôle des associations de malades dans la dynamique des connaissances et la transformation des pratiques biomédicales. En collaboration avec Michel Callon, elle s’est intéressée à l’engagement de l’AFM (Association Française contre les Myopathies) dans la recherche, travail qui a donné lieu à un ouvrage publié aux Presses de l’Ecole des mines (Rabeharisoa V., Callon M., 1999, Le Pouvoir des malades. L’Association française contre les myopathies et la recherche). Elle élargit actuellement ses investigations aux formes d’action associative et collective dans le champ des maladies rares, au niveau français et européen. Elle a également mené une recherche sur l’articulation entre la psychiatrie et la génétique autour de l’autisme. Sur cette recherche, on peut lire : Rabeharisoa V. (2006). La psychiatrie à l’épreuve de la génétique, Sciences Sociales et Santé, 24, (1) (numéro spécial). Rabeharisoa V. & Bourret, P. (2009). Staging and Weighting Evidence in Biomedicine: Comparing Clinical Practices in Cancer Genetics and Psychiatric Genetics, Social Studies of Science, 39, (5), 691-715. Vololona Rabeharisoa Centre de sociologie de l’innovation UMR CNRS 7185, Mines-ParisTech 60 boulevard Saint-Michel, 75272 Paris cedex 06 Tél. 01 40 51 92 85 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 7 Mercredi 5 octobre 2011 Eric Fombonne a étudié à l’École de médecine de l’Université de Paris et a obtenu son diplôme de médecine en 1978, avant de poursuivre une spécialisation en pédopsychiatrie, complétée en 1982. Sa pratique débute en France, a l’Inserm, pour se poursuivre en Angleterre de 1993 à 2001 comme Senior Lecturer et Reader à l’Institute of Psychiatry et comme Consultant Psychiatre d’enfants à l’Hôpital Maudsley (King’s College, à Londres). En 2001, il a été nommé professeur titulaire de psychiatrie à l’Université McGill, et a dirigé la Division de pédopsychiatrie de l’Université McGill et le Département de psychiatrie à l’Hôpital de Montréal pour enfants de 2001 à 2009. Il est également titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en pédopsychiatrie. Depuis son arrivée à Montréal, il a consolidé le programme sur l’autisme et dirige présentement un programme de recherche qui se penche sur les facteurs de risque dans l’environnement, l’épidémiologie, les facteurs immunologiques et les facteurs d’hérédité de l’autisme. Depuis 2002, il dirige un important programme canadien de formation des jeunes à la recherche en autisme financé par les Canadian Institutes for Health Research (CIHR), et le Fonds pour la Recherche en Santé du Québec (FRSQ). En plus d’être membre de plusieurs comités éditoriaux et d’agir à titre de reviewer ad hoc pour différents périodiques scientifiques, il a été rédacteur en chef adjoint du Journal of Autism and Developmental Disorders de 1994 à 2003. Il a écrit plus de 240 articles dans des revues scientifiques à comité de lecture, et 40 chapitres dans différents ouvrages. Il est membre de plusieurs comités scientifiques et consultatifs ainsi que de plusieurs organisations professionnelles, incluant le National Institute of Mental Health (NIMH), la Fondation Simons, Autism Speaks, et l’International Society For Autism Research (INSAR-IMFAR). 8 Pr. Eric Fombonne, Chaire de recherche du Canada en pédopsychiatrie ; Directeur du Programme Clinique et de Recherche sur l’autisme, Département de psychiatrie, Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill, Montréal, Canada. Montreal Children’s Hospital 4018 Ste-Catherine Ouest Montréal QC H3Z 1P2 Tél. +1 514 412 4449 Fax +1 514 412 4337 [email protected] René Cassou de Saint Mathurin, médecin-psychiatre, est directeur d’un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) en Charente Maritime, et travaille dans un SESSAD associé à des classes (CLIS et UPI) intégrant des enfants et adolescents présentant des troubles du spectre autistique. Il s’intéresse particulièrement à ce que la recherche apporte dans la compréhension et l’accompagnement des personnes avec autisme, et aussi aux questions posées aux modèles théoriques par l’originalité et la singularité de chacune de ces personnes. Dr René Cassou de Saint Mathurin CMPP, 26 rue Emile Combes 17300 Rochefort Tél. 05 46 99 22 89 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Mercredi 5 octobre 2011 Président de séance : Manuel Bouvard 16 h 00-17 h 30 De Kanner au DSM V : quelles implications dans la clinique quotidienne ? D Eric Fombonne et René Cassou de Saint Mathurin ès 1943, Léo Kanner avait pressenti l’étendue du spectre autistique, comme le montre le destin de Donald T., le premier des 11 enfants qu’il décrit dans « Autistic disturbances of affective contact ». Les théories psychologiques de l’époque, en mettant l’accent sur la psychogénèse du trouble, envisagé comme un retrait actif de l’enfant face à un environnement perçu subjectivement comme hostile ou dangereux, ont conduit les cliniciens, en France en particulier, à une définition extrêmement restrictive de « l’autisme de Kanner ». A la fin des années 70, le travail de Lorna Wing et l’étude de Camberwell ouvrent la voie aux conceptions actuelles de l’autisme, telles qu’elles apparaissent dans les classifications internationales (CIM-10, DSM IV) : d’une part, une triade d’altérations du développement psychologique (troubles qualitatifs des interactions sociales, de la communication, répertoire restreint et stéréotypé des intérêts ou des activités), d’autre part une variabilité dans l’expression du trouble (isolé/passif/actif mais bizarre), avec le repérage de cas sans déficience intellectuelle qui ont conduit L. Wing à réintroduire la notion de syndrome d’Asperger. Cette attention focalisée sur le cœur de la symptomatologie autistique a conduit les cliniciens à identifier un nombre de plus en plus important de sujets atteints (en un quart de siècle, la prévalence est passé de 2/1 000 à 1/150), la proportion de personnes avec une déficience intellectuelle associée passant dans le même temps des trois quarts à un quart. Si les algorithmes diagnostiques actuels permettent aux cliniciens de différencier autisme vs absence d’autisme, ils se montrent peu performants pour différencier autisme infantile, syndrome d’Asperger, TED non spécifié. Le DSM V, attendu pour 2013, propose des changements majeurs dans les critères diagnostiques : • une seule catégorie (troubles du spectre autistique) au lieu des cinq du DSM IV, • une symptomatologie classée en 2 facteurs (troubles persistants des interactions sociales et de la communication sociale/ répertoire restreint et stéréotypé des intérêts ou des activités – avec mention explicite des anomalies sensorielles), • enfin, ce trouble quitte la catégorie « troubles habituellement présents dans l’enfance » pour rejoindre une nouvelle catégorie « troubles neurodéveloppementaux ». Alors que des voix, pour la plupart attachées à la reconnaissance d’une dimension psychogénétique dans l’autisme, se font entendre pour exprimer leur crainte vis à vis d’une possible inflation des cas d’autisme, nous envisagerons comment cette évolution peut permettre un meilleur accompagnement éducatif et thérapeutique des personnes avec autisme, et faciliter leur intégration. Kanner, L. (1943). Autistic disturbances of affective contact. Nervous Child, 2:217-50. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 9 Mercredi 5 octobre 2011 Audette Sylvestre est orthophoniste, formée à l’École d’orthophonie de l’Université de Montréal. Elle détient un doctorat en sciences cliniques de l’Université de Sherbrooke. Dre Sylvestre est professeure titulaire au programme de maîtrise en orthophonie de l’Université Laval depuis sa création en 2001. Ses travaux de recherche se situent dans le domaine du développement normal et des troubles du langage chez le jeune enfant. Elle s’intéresse de façon particulière aux déterminants langagiers et socio-environnementaux du développement langagier des enfants. Audette Sylvestre, Ph.D. Directrice du Programme de maîtrise en orthophonie Faculté de médecine - Département de réadaptation Pavillon Ferdinand-Landry local 4485 Université Laval Québec QC G1K 7P4 Canada Tél. +1 418 656 21 31 poste 8993 Fax +1 418 656 54 76 [email protected] Pascaline Guérin, médecin, pédopsychiatre, docteur en sciences, est Praticien Hospitalier au sein de L’Unité de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent à l’Hôpital Armand Trousseau (Assistance Publique/Hôpitaux de Paris). Précédemment chef du service de Pédopsychiatrie et coordonnateur du pôle « Psychiatrie Infantile et Handicap » aux Hôpitaux de Chartres, elle y a développé une unité spécialisée dans le diagnostic des Troubles Envahissants du Développement et leurs prises en charge cognitives et comportementales (U.DI.T.T.E.D. : Unité de Diagnostic et de Traitement des Troubles Envahissants du Développement). Parallèlement à sa formation médicale, elle a suivi un cursus scientifique (DEA de Pharmacologie moléculaire et expérimentale, Thèse de science en physiologie) et a exercé en tant qu’Assistant Hospitalo-Universitaire au CHU de Tours au sein du département de Psychopathologie de l’Enfant et de Neurophysiologie du développement (Pr. Gilbert Lelord, Pr. Catherine Barthélémy), avec un rattachement à l’Unité Inserm 316. Elle participe à des projets de recherche clinique dans le domaine des troubles autistiques ou apparentés (génétique, études multicentriques sur l’efficacité des prises en charge), s’intéresse aux TED sans déficience intellectuelle (Asperger, Autisme de haut niveau) et aux troubles spécifiques du développement (dysphasies, dyspraxies). Elle intervient régulièrement sur le thème de l’autisme dans le cadre soit d’enseignements universitaires soit de congrès (physiopathologie, pharmacologie, prises en charge). Dr Pascaline Guérin, MD., PhD. Unité de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent Hôpital Armand Trousseau (Assistance Publique/Hôpitaux de Paris) 26- Avenue du Dr A. Netter 75571 - Paris cedex 12 Tel. 01 44 73 64 10 Fax 01 44 73 60 61 [email protected] 10 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Mercredi 5 octobre 2011 Président de séance : Ghislain Magerotte 17 h 30-19 h 00 Classifications fonctionnelles des états de santé : intérêts et limites L Audette Sylvestre et Pascaline Guérin a Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) a été proposée par l’OMS en 2001 et adoptée par 200 pays. Elle est le complément de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) et la révision de la Classification Internationale des Déficiences, Incapacités et Handicap (CIDIH) élaborée en 1980, et à laquelle elle se substitue désormais. La CIF est la résultante de deux modèles conceptuels pour aborder les maladies, leurs causes, et leurs retentissements à un niveau individuel pour la personne dans ses activités et sa participation au sein de la société : il s’agit du modèle biomédical et du modèle social. modèle social stipule que les conséquences des déficiences et des incapacités sont attribuables à des obstacles (physiques ou sociaux) présents dans l’environnement de la personne ou dans la société en général ; il n’accorde que peu de place à l’identification de la nature et des causes des déficiences. Ces deux visions sont réconciliées par l’évolution conceptuelle de la CIF, qui a pour objectif de décrire avec plus de justesse la réalité dans sa globalité des personnes ayant des incapacités, et de repérer les facteurs environnementaux et personnels susceptibles d’influer sur leurs activités quotidiennes et leur participation sociale, ceci non plus dans une perspective restrictive, mais positive. Le modèle biomédical répond à la démarche médicale traditionnelle, et vise à partir de l’identification de la pathologie et de ses étiologies à décliner des thérapeutiques dans un but de guérison. Ce modèle néglige la prise en compte des conséquences à court et long terme des déficiences et des incapacités induites par la maladie, conséquences qui entravent la personne dans l’accomplissement de ses fonctions et de son rôle social dans son environnement. A l’opposé, le Lors de cette présentation, les fondements théoriques et l’évolution de ces différentes classifications dans le temps seront d’abord présentés. Ensuite, la taxonomie de la CIF sera brièvement abordée. Son application au champ des Troubles Envahissants du Développement par l’exposé d’une situation clinique permettra d’illustrer l’intérêt et les limites des classifications fonctionnelles dans le travail d’évaluation clinique et de prise en charge. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 11 Jeudi 6 octobre 2011 - Table ronde Animateur : Jamel Chelly 9 h 00-10 h 30 Table ronde des associations « Ethique et recherche » Introduction L es recherches biomédicales et les progrès scientifiques dans le domaine de l’autisme et des difficultés de comportement associées à l’autisme soulèvent des attentes et des préoccupations des autistes et des parents d’enfants autistes. A titre d’exemple, les études consacrées à la neuro-imagerie et aux aspects génétiques et thérapeutiques sont en pleine effervescence et souvent de nature exploratoire, donc, souvent, sans conséquences immédiates. Ces activités de recherche sont en général encadrées par la loi bioéthique qui stipule, entre autres, que tout participant à la recherche doit être informé des résultats généraux ou individuels le concernant. Mais est-ce que ces règles répondent aux attentes des participants et que souhaitent réellement les participants et leurs parents ? Est-ce qu’elles sont toujours adaptées à l’évolution rapide des connaissances ? A travers des questions et des illustrations spécifiques à l’autisme, les participants à la table ronde seront amenés à échanger sur les enjeux éthiques en rapport avec les études génétiques sur l’autisme, les concepts neurobiologiques de l’autisme, les essais thérapeutiques et l’usage « non encadré » d’agents neuropharmacologiques pour améliorer les performances. Pr. Jamel Chelly, responsable de l’équipe « Génétique et Physiopathologie du Retard Mental », Institut Cochin, Paris, membre du Comité Scientifique de l’arapi Représentants des associations : Autisme Europe : Michel Favre Autisme France : Danièle Langloys Autism Speaks : Simon Wallace Le Collectif Autisme : Michel Favre Sésame Autisme : Marcel Hérault Unapei : Christel Prado L’arapi a invité les associations participantes à la table ronde à présenter leur organisation et ses objectifs et actions. Les textes qui suivent sont ceux qui ont été fournis. 12 Autisme Europe Autisme Europe (AE) est une organisation non gouvernementale internationale créée en 1983 dont les objectifs sont de défendre les droits des personnes avec des troubles du spectre autistique (TSA) et de leurs familles et d’améliorer leur qualité de vie. Il s’agit d’un réseau européen de 85 associations de parents touchés par l’autisme dans 30 pays. Ses missions principales sont de : • représenter le handicap d’autisme auprès des institutions européennes • promouvoir les droits des personnes avec TSA, notamment à la santé • favoriser une prise en charge adaptée des TSA en particulier l’éducation • établir des contacts avec d’autres ONG poursuivant des objectifs similaires • permettre l’échange d’informations, de bonnes pratiques et d’expériences AE a collaboré à la préparation de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées adoptée en 2006 et entretient des contacts privilégiés avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). AE est membre fondateur de plusieurs fédérations européennes, actives dans le domaine du handicap et de la protection sociale. C’est le cas du Forum européen des Personnes handicapées (FEPH), de la Coalition européenne pour la vie dans la communauté (ECCL) et de la Plateforme des ONG européennes du secteur social. Les actions d’AE sont : • la publication de la revue LINK, de documents de position et d’information sur différentes thématiques comme la santé, le vieillissement, l’inclusion, l’éducation • l’organisation d’événements spécifiques lors de la journée mondiale (chaque 2 avril) et de la journée européenne (premier week end d’octobre) de l’autisme • la représentation et la défense des droits des personnes avec autisme et leurs familles 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Table ronde - Jeudi 6 octobre 2011 • l’amélioration de la qualité de vie des personnes avec TSA En outre tous les 3-4 ans, AE organise un congrès international sur les avancées dans le domaine de la recherche fondamentale et appliquée dans le champ de l’autisme. Ce congrès s’adresse à la fois aux parents et aux professionnels en charge de personnes avec TSA. Ainsi, grâce à ses actions et publication, AE joue un rôle clé dans la sensibilisation de l’opinion publique et des décideurs européens à la problématique des TSA et dans la promotion de la défense des droits des personnes avec autisme et handicapées en situation de grande dépendance. www.autismeurope.org Autisme France Autisme France, association de parents reconnue d’utilité publique, représente plus de 10 000 familles au sein de son mouvement associatif, composé de 130 associations membres, partenaires et affiliées. Elle est née en 1989 d’un constat : les personnes autistes en France ont rarement droit à un diagnostic correct, une éducation, une scolarisation et à un accompagnement décent tout au long de leur vie en milieu spécialisé comme en milieu ordinaire. Elle a introduit en France une vision scientifique et les stratégies éducatives structurées comme ABA et Teacch. Ses associations partenaires peuvent gérer des structures et adhérer au groupement de coopération sociale et médicosociale Autisme France. Autisme France milite d’abord pour un dépistage et un diagnostic précoce conforme aux classifications internationales, ce qui suppose : • La reconnaissance des compétences et de la parole des parents qui savent souvent reconnaître les comportements inadaptés de leur enfant. • L’information des parents et de l’entourage (médecin, personnel de la crèche ou de l’école, assistante maternelle) • L’accès des médecins à des outils de dépistage adaptés : l’autisme est un handicap neurobiologique d’origine vraisemblablement génétique, pas une maladie psychique. Il est urgent que soient harmonisés les termes employés et que soit respectée la classification de l’OMS. • Un droit pour les parents à l’information sur l’autisme, ses conséquences et ses évolutions possibles : les parents doivent être reconnus comme les partenaires des professionnels. Autisme France veut diffuser l’information sur l’autisme le plus largement possible. Elle le fait avec : • Son écoute téléphonique de 9 h 00 à 17 h 00 au service des parents et des professionnels pour leur information sur l’autisme et les services adaptés, une assistance juridique et une écoute personnalisée. • Sa Lettre électronique bimestrielle (newsletter) • Son site internet www.autismefrance.org • Sa revue trimestrielle La Lettre d’Autisme France • Chaque année, un congrès fait le point sur les avancées scientifiques, thérapeutiques ou éducatives pour les enfants comme pour les adultes. Le congrès du 3 décembre 2011 « autisme et apprentissages adaptés : aspects cognitifs de l’autisme » concerne plus spécialement la recherche sur l’autisme comme handicap cognitif. • Plus généralement Autisme France est attachée à sensibiliser en permanence le grand public sur les dysfonctionnements en tous genres de l’accompagnement de l’autisme et à proposer des solutions. Autisme France se bat pour l’accompagnement tout au long de la vie de la personne autiste. • Le diagnostic doit être suivi d’une prise en charge éducative et pédagogique hors du champ psychiatrique. • Les enfants autistes ont droit à une scolarité adaptée avec les aides spécifiques (techniques et humaines) nécessitées par ce handicap spécifique. Les approches éducatives structurées et pédagogiques spécifiques (ABA, Teacch…) qui ont fait leur preuve dans d’autres pays doivent être financées par les pouvoirs publics. Elles réduisent considérablement les troubles et permettent la scolarisation et plus tard une vie professionnelle. • Cet accompagnement adapté doit pouvoir être organisé tout au long de la vie, à l’instar des systèmes en place dans les pays anglo-saxons ou d’Europe du Nord : les personnes autistes sont toutes capables d’apprentissages et certaines peuvent travailler : c’est d’abord une question de volonté collective. Autisme France a amorcé une révolution culturelle pour sortir l’autisme de l’institution psychiatrique : elle se bat pour que les financements aillent à l’accompagnement éducatif et professionnel, à une vie sociale des personnes autistes ou atteintes de Troubles Envahissants du Développement et à la formation initiale et continue de tous les professionnels. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 13 Jeudi 6 octobre 2011 - Table ronde European Autism Action 2020 (EAA2020) Cette action représente un exemple de ce à quoi pourrait aboutir une action concertée de tous les pays de l’Europe. Il s’agit d’élaborer un plan d’action à l’échelon européen pour les 10 ans à venir (European Autism Action 2020 : EAA2020). La préparation de cet important programme s’est faite lors d’une première réunion d’experts scientifiques qui a eu lieu à Luxembourg et qui a été suivie de deux réunions de professionnels et de parents, l’une pour les pays de l’Est à Budapest et l’autre pour les pays de l’Ouest à Palma de Majorque. Dans ces deux réunions, un point sur la situation de chaque pays a été réalisé. A la suite de ces différentes rencontres, une enquête ouverte à tous a été lancée sur internet. L’ensemble de ces informations a fait l’objet d’une synthèse présentée au congrès Autism2010 qui a eu lieu le 29 novembre à Dublin. Lors de ce congrès a été créée « l’ European Autism Public Health Alliance (eapha) » dont le rôle sera maintenant de mettre en œuvre le plan. A terme, il s’agit de permettre le développement de toutes les ressources indispensables au soutien des personnes atteintes d’autisme et de leur famille dans tous les pays de la communauté européenne. Le projet est ambitieux, la volonté de tous les participants est claire… mais la réalisation concrète passe par des financements qu’il faut maintenant obtenir. d’euros dans la recherche et le développement de ressources innovantes pour les familles. En plus du financement de la recherche, « Autism Speaks » a créé des ressources et des programmes comme le réseau de traitement de l’autisme d’« Autism Speaks », la plateforme d’échange de ressources génétiques d’« Autism Speaks » et plusieurs autres programmes scientifiques et cliniques. Parmi ses efforts remarquables en faveur de la reconnaissance de l’autisme, l’instauration de la Journée Mondiale de l’autisme annuelle du 2 avril, consacrée par les Nations-Unis, célébrée par l’initiative « Light it Up Blue » (allumez-vous en bleu). Sa campagne primée « Learn the signs » (apprenez les signes) en collaboration avec le « Ad Council » (organisme américain d’information sur les services publics) a récolté plus de 193 millions euros d’espace publicitaire gratuit. Les ressources pour les familles développées par « Autism Speaks » comprennent un glossaire vidéo de l’autisme, un kit de 100 jours de documentation pour les familles qui viennent de recevoir un diagnostic, un kit d’information pour le milieu scolaire ou communautaire et un programme de subventions pour les programmes locaux. Le Dr Simon Wallace dirige les programmes d’« Autism Speaks » en Europe où l’organisme cherche à repérer des projets de recherche à financer, à développer des réseaux collaboratifs à travers son initiative globale de santé publique et à partager certaines de ses ressources existantes. www.autismspeaks.org Simon Wallace qui est l’un des maîtres d’œuvre de ce projet pourra évoquer son état d’avancement lors de la table ronde réunissant les différentes associations. Tous les documents relatifs à ce projet sont disponibles (malheureusement en anglais uniquement) sur le site http://www.autism2010.eu. Bernadette Rogé qui est l’une des correspondantes françaises de ce projet peut vous fournir les informations souhaitées. Autism Speaks « Autism Speaks » est la plus grande organisation mondiale dédiée à la promotion de la recherche scientifique sur l’autisme et à la défense des personnes avec autisme. Depuis sa création en 2005 aux Etats-Unis, « Autism Speaks » a fait d’énormes avancées, investissant plus de 113 millions 14 Le Collectif Autisme Le Collectif Autisme rassemble les 5 fédérations d’associations de parents d’enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) les plus représentatives en France : Asperger Aide France, Autisme France, Autistes sans Frontières, Sésame Autisme et Pro Aid Autisme. Regroupant près de 200 associations de parents (soit environ 80 % du secteur) et représentant plus de 30 000 familles, le Collectif Autisme dispose ainsi d’une véritable légitimité. Les cinq formations se sont regroupées pour mieux faire avancer la cause de l’autisme. Pour donner écho à l’adage « l’union fait la force », le Collectif Autisme a pour ambition de porter loin et fort ses messages de défense des droits des personnes autistes. Le collectif fait en sorte que les troubles du spectre autistique (TSA) bénéficient d’une attention globale qui permettra la mise en place d’un vrai projet de vie pour les personnes 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Table ronde - Jeudi 6 octobre 2011 avec autisme. Il vise une plus forte mobilisation de tous les services de l’Etat (éducation, santé publique, politiques sociales...), des professionnels de santé, des médias, ainsi que de l’opinion publique. Si le dernier plan autisme 2008-2010 a enfin posé les bases d’un véritable espoir de vie meilleure pour les 600 000 personnes avec TSA, ses mesures tardent à être appliquées et la situation reste aujourd’hui très préoccupante en France pour cette population. Le Collectif Autisme s’attache à renforcer la dynamique du Plan Autisme du gouvernement pour rattraper le retard français en matière de dépistage, d’accompagnement, d’accueil en milieu ordinaire et de recherche. Cette union jette en outre les bases d’une plateforme de communication commune ayant pour objectif de sensibiliser et mobiliser beaucoup plus fortement sur ce handicap qu’est l’autisme. www.collectif-autisme.com Fédération Française Sésame Autisme Depuis 1963, la Fédération Française Sésame Autisme œuvre pour les personnes autistes et leur famille. Association de parents, reconnue d’utilité publique, médaillée d’or de l’académie de médecine pour son action, elle est présente aujourd’hui partout en France à travers une cinquantaine d’associations locales et régionales. Bâtie autour d’une charte visant au respect et l’intégrité de la personne physique, morale et citoyenne, au mieux-être et à leur épanouissement, à leur intégration sociale dans la mesure du possible, sinon à faire valoir leur droit à l’éducation, à l’aide et l’équipement nécessaire pour mener une vie digne et indépendante, à l’accès aux sports, aux loisirs et à la culture ainsi que tous équipements, services et activités mis a la disposition de tous les citoyens. « Nous sommes des bâtisseurs, exigeants sur la prise en charge de nos enfants, adolescents et adultes autistes » Nous dénonçons la situation actuelle des milliers de personnes autistes privées de soins et d’éducation qui ne bénéficient d’aucune prise en charge et restent cloisonnées, par défaut, au sein de leur famille, entrainant parfois des conséquences dramatiques. Envers ces personnes autistes, les responsables administratifs et politiques se rendent coupables de non-assistance à personne en danger. 3 000 personnes autistes françaises ont trouvé des places dans des établissements d’accueil en Belgique, après un véritable « parcours du combattant » de leur famille en France. Pourquoi nos enfants n’ont-ils pas le droit à un accompagnement adapté près de leur domicile ? En 1995, nous avons soutenu la politique de Mme Simone Veil pour la mise en place des fondements d’une vraie politique en faveur de l’autisme. Nous continuons à défendre ces principes mais nous réclamons toujours les moyens financiers à la hauteur de la politique de rattrapage nécessaire. Nous revendiquons un véritable suivi par l’Etat des politiques initiées. En effet, beaucoup de places ont été perdues par manque de motivation et de vigilance des services. Nous faisons un travail de terrain : Nous créons des établissements prenant en charge des enfants, des adolescents, des adultes et des personnes autistes vieillissantes dans toutes les diversités de ce handicap en n’excluant pas les personnes les plus touchées et dans toutes leurs composantes (éducative, thérapeutique et de scolarisation) en associant les familles. Nous nous battons pour un accompagnement qui respecte les particularités du handicap de la personne autiste et de ses droits tout au long de sa vie ; une vie affective et sociale la plus épanouie possible, l’éducation, les sports, les loisirs, les soins, un cadre de vie agréable. Nous soutenons la recherche notamment une aide concrète de certains de nos établissements à des protocoles de recherches génétiques ou par la publication dans notre revue des travaux des professionnels et chercheurs. Aujourd’hui : Nous sommes les seuls à pouvoir revendiquer la création de 100 établissements ou services spécifiques pour autistes que nous avons créés grâce à notre réseau constitué de nos 43 associations ; soit environ 1 500 salariés et environ 1 800 places au seul bénéfice des personnes autistes quel que soit leur âge. Nous avons des CLIS (classes d’intégration scolaire), des ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire), des IME (Instituts médico-Educatifs), des Hôpitaux de jour, des Maisons d’Accueil Spécialisé (MAS), des Foyers d’accueil médicalisés (FAM), des Foyers d’hébergement, des foyers de vie, des ESAT, des centres de vacances, des ateliers d’activités, des Unités Mobiles d’Intervention, des SESSAD, SAMSAH, un Centre de Ressources. Et nous continuons à créer… Nous sommes devenus des parents ressources : Nous participons à toutes les commissions, comités ou réunions interministérielles liées à la rénovation de la loi, l’élaboration des plans autisme et des circulaires, à différents comités scientifiques et participons aux ARS (Agences Régionales de Santé). Nous organisons des formations en direction des parents et des professionnels. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 15 Jeudi 6 octobre 2011 - Table ronde Nous étendons notre réseau en Europe (membre fondateur d’Autisme Europe) en Méditerranée (membre fondateur d’AMIR - Autisme Méditerranée Inter Réseau) et partout où l’échange d’expérience peut nous rendre plus riche de savoir. Le mouvement associatif a aujourd’hui plus qu’hier besoin d’être soutenu. Sésame ne peut compter que sur les cotisations de ses adhérents pour aider les associations à créer et gérer de nouvelles structures. Il est important de souligner que ce sont les associations de parents qui créent les structures d’accueil pour autistes, et dont le fonctionnement est ensuite financé par les pouvoirs publics. C’est un travail long et difficile auquel les parents ne sont pas préparés et qu’ils doivent accomplir en dehors et en sus de leur vie professionnelle et familiale compliquée quand la situation de leur enfant handicapé leur permet d’en avoir une ; les pouvoirs publics se sont clairement déchargés sur les associations du rôle qui devrait être le leur. Depuis l’an dernier Sésame Autisme s’est rapproché d’autres associations au sein d’un « Collectif » afin de coordonner les actions et améliorer leur efficacité, dans l’intérêt de nos enfants T.E.D. Sans préjuger de l’avenir, même si la donne administrative change, Sésame Autisme continue de travailler et, par ses actions, montre que loin de baisser les bras elle poursuit son action. Fédération Française Sésame Autisme 53, rue Clisson - 75013 PARIS Tél. 01 44 24 50 00 , Fax 01 53 61 25 63 Président : Marcel Hérault www.sesame-autisme.com Bibliographie : Autistes-Artistes : peintures d’autistes, paroles d’artistes, Editeur : Sesame Autisme Rhône-Alpes. Les personnes autistes à la conquête de leurs droits : « droit à l’éducation- droit aux soins- droit à la socialisation » Actes du colloque 2004, Editeur FFSA. Comment vivre avec une personne autiste, Editeur Josette, Lyon. Bientraitance et qualité de vie des personnes présentant un handicap d’autisme, Actes du colloque 2008, Editeur FFSA. La place des méthodes éducatives à la lumière des connaissances récentes sur l’autisme, Actes du colloque 2009, Editeur FFSA. Soigner et prendre soin de la personne autiste, Actes du colloque 2010, Editeur FFSA . 16 L’Unapei L’Unapei est la première fédération d’associations françaises de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles. Reconnue d’utilité publique, l’Unapei est un mouvement de proximité qui rassemble 600 associations régionales, départementales et locales (Urapei, Adapei, Apei, Papillons blancs, Chrysalide, Envol, etc.). Les associations de l’Unapei, qui partagent les mêmes valeurs, sont toutes présidées et animées par des bénévoles, parents ou amis de personnes handicapées mentales. Elles regroupent 60 000 familles, emploient 75 000 professionnels, créent et gèrent 3 000 établissements et services médicosociaux qui accompagnement 180 000 personnes handicapées mentales de tout âge et porteurs de divers handicaps mentaux. Elle agit pour développer leur accompagnement, informer les familles et dispose d’une commission de réflexion permanente sur le sujet. Elle a notamment édité, en partenariat avec l’arapi un ouvrage, « L’autisme, où en est-on aujourd’hui ? », dont l’ambition est d’aider à une meilleure compréhension de ce handicap et des accompagnements possibles comme de fournir des repères et des éclairages pour contribuer au mieux-être des personnes concernées. Les associations de l’Unapei œuvrent pour favoriser l’insertion et la reconnaissance de la citoyenneté des personnes déficientes intellectuelles, pour trouver et créer des solutions d’accueil et d’accompagnement, pour conseiller et accompagner les familles et aussi sensibiliser le public afin de faire évoluer les mentalités. Depuis 2005, l’accès à la Cité est un droit pour toutes les personnes handicapées et sa mise en œuvre un devoir pour la société. Pour les personnes handicapées mentales, cela implique d’engager des actions indispensables pour leur permettre d’être mieux intégrées et plus autonomes au quotidien. L’Unapei a créé le pictogramme S3A, qui symbolise cette accessibilité et signale les lieux et services proposant aux personnes déficientes intellectuelles un accueil, un accompagnement et des prestations adaptées. Sa diffusion est une des actions fortes des associations de l’Unapei et permet de sensibiliser de nombreux acteurs. Pour mener à bien ces projets ambitieux pour les personnes handicapées mentales et leur famille, l’Unapei a besoin de l’adhésion des familles concernées. Plus nous serons nombreux, plus notre message sera simple à porter. Unapei 15, rue Coysevox 75876 Paris cedex 18 Tél. 01 44 85 50 50, Fax 01 44 85 50 60 [email protected] www.unapei.org 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 Présidents de séance : Patrick Chambres et Jean-Pierre Müh 11 h 00-12 h 30 Panorama des communications affichées L’utilité sociale et la qualité au rendez-vous A l’occasion de chacune de ses Universités d’automne, l’arapi offre l’opportunité, pour de jeunes chercheur(e)s, de rendre compte de leur activité scientifique de recherche. Cette année, le comité scientifique de sélection avait mis la barre un peu plus haut que d’habitude en ce qui concerne les exigences du travail de recherche et la conformité des rapports aux standards internationaux. Après une double, voire parfois une triple expertise, 18 communications affichées ont été sélectionnées parmi les 23 propositions soumises au comité de sélection constitué de sept chercheurs ou enseignants/chercheurs (merci à eux pour leur experte contribution). C’est donc un ensemble de 18 communications de très bonne qualité qui sera offert à la découverte des participants de l’université d’automne 2011. Les thèmes, les cadres théoriques et les méthodes sont très variés : on va de l’étude de la pertinence de certains outils de dépistage ou d’évaluation à l’appréhension des réponses psychophysiologiques liées à des modifications de perception. L’objet d’étude est parfois la personne atteinte de TED dans les aspects les plus spécifiques du spectre de l’autisme, parfois l’objet concerne les troubles associés. Certaines études visent à mieux connaître les attitudes et les conduites des parents, voire les répercussions de la situation sur la famille entière en y incluant l’animal de compagnie. Cette diversité s’organise néanmoins dans une synergie dont la finalité vise à mieux comprendre, mieux prévoir, mieux anticiper, mieux construire, mieux aider, mieux vivre. Nous n’en sommes malheureusement pas encore à mieux guérir, voire mieux prévenir, mais une part d’optimisme doit néanmoins se maintenir et nous pousser en avant. Dans chacune des voies d’investigation abordées dans ces communications affichées on perçoit une motivation et une conviction des équipes de recherche et de leurs partenaires qui les guident dans une sorte de mission tendue vers l’utilité sociale. C’est sans doute une particularité positive inscrite dans les domaines en phase avec les préoccupations quotidiennes des parents et des professionnels en proie aux problèmes du handicap. Merci aux jeunes chercheurs qui communiquent ici, vecteurs, pour un moment, des missions cruciales que poursuit l’arapi : faire avancer la connaissance et informer le plus grand nombre des personnes directement ou indirectement concernées. Patrick Chambres, pour le comité d’organisation des communications affichées La Fondation Orange fête cette année ses 20 ans de soutien à l’autisme. D epuis 1991, la Fondation Orange s’engage auprès des associations et des professionnels pour faire reconnaître ce handicap et améliorer la prise en charge des personnes autistes. Ainsi plus de 1 700 projets ont été financés en 20 ans. La Fondation continue son soutien et lance tous les ans quatre appels à projets. En 2010 les thèmes ont été : - l’équipement des structures ou lieux d’accueil, - la recherche, - l’aide aux aidants, - loisirs et culture. Les salariés d’Orange s’impliquent aussi en étant bénévoles pour accompagner des personnes autistes avec l’association VA « Volontaires pour les personnes avec autisme ». Pascale Paturle Fondation Orange 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 17 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées Les communications affichées en un clin d’œil N° Auteur principal Titre Page 1 Sophie Baduel L’utilisation du CHAT et du M-CHAT pour un dépistage précoce de l’autisme 19 2 Romuald Blanc Intérêt des groupes d’expression pour les adolescents présentant un syndrome d’Asperger 20 3 Julie Brisson Étude des anomalies qualitatives de l’interaction sociale chez des nourrissons de la naissance à 6 mois, ultérieurement diagnostiqués autistes, à partir de l’analyse des films familiaux 21 Étude des comportements des parents lors des échanges avec leur bébé âgé de moins de 6 mois et ultérieurement diagnostiqué autiste 22 4 Julie Brisson 5 Colin Andrew Campbell Restricted Repetitive Behaviors in Autism Spectrum Disorders and their Development: A Longitudinal Investigation 23 6 Anthony Claro The association between fatigue and depressive symptoms in children with low- and high-functioning autism 24 7 Helen Cléry Etude électrophysiologique des processus de perception du changement dans la modalité visuelle chez des enfants avec autisme 25 La santé des familles québécoises d’enfant ayant un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA) en contexte d’intervention comportementale intensive (ICI) 26 L’enfant avec autisme et son attirance spontanée pour l’animal : une réalité ? 27 Perception visuelle du changement d’état des visages émotionnels et des objets fonctionnels chez les ASD et les enfants typiques 28 11 Charlotte Lasselin Famille et Troubles Envahissants du Développement : facteurs influençant l’impact de la situation de handicap 29 12 Marie-Laure Mabire 13 Sabine Manificat Lexique des verbes d’action et autisme 30 Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre de l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient de systématisation 31 L’échelle d’Évaluation Fonctionnelle des Comportements (EFC-R) : étude de validation pour la population brésiliènne d’un instrument pour évaluer les troubles du développement psychologique et fonctionnelle chez les enfants atteints d’autisme 32 15 Eléonore Morin Traitement de la complexité syntaxique chez les enfants avec autisme : comparaison avec la dysphasie 33 16 Pauline Santacreu Analyse des premières inquiétudes manifestées par les parents d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme : une étude auprès de 250 familles 34 Evaluation multidimensionnelle de l’autisme de 1996 à 2010 : évolution des profils cliniques en fonction des pratiques de diagnostic et d’accès aux soins. 35 Marqueurs cliniques linguistiques chez les enfants avec autisme : la comparaison SLI-ASD chez des enfants de langue française 36 8 Isabelle Courcy 9 Marine Grandgeorge 10 Bora Han 14 Camilla Mazetto 17 Alix Thillay 18 Rasha Zebib 18 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 1 – Sophie Baduel L’utilisation du CHAT et du M-CHAT pour un dépistage précoce de l’autisme Baduel, S.1, Rogé, B.2 Doctorante, 2 Professeur, Octogone/CERPP, Université Toulouse 2, Octogone-CERPP, Université Toulouse 2, Pavillon de la recherche, 5 allées Antonio Machado, 31058 Toulouse cedex [email protected] 1 M algré les avancées de la recherche sur les signes précoces de l’autisme, le dépistage de ce trouble en France n’est pas encore systématique. Le dépistage de l’autisme est primordial car il ouvre des perspectives sur le diagnostic à un âge où les processus développementaux peuvent être modifiés. Le pronostic des enfants bénéficiant d’une intervention précoce est significativement meilleur que celui des enfants repérés plus tardivement. En l’absence actuelle de marqueurs biologiques, le dépistage doit reposer sur l’identification de symptômes et de comportements indicateurs d’un développement atypique. Les faibles connaissances des signes précoces par les professionnels de la petite enfance et l’absence d’outil de dépistage validé sur la population française peuvent expliquer la difficulté à repérer les enfants à risque pour un trouble du développement. Le dispositif de dépistage en population tout venant mis en place de manière expérimentale sur la région Midi-Pyrénées s’appuie sur une formation spécifique des professionnels de la petite enfance (médecins, pédiatres et personnels de crèches). Ces intervenants reçoivent une information générale sur l’autisme et sont ensuite entrainés à la détection des signes précoces et à l’utilisation du CHAT. Les parents des enfants de 24 mois remplissent le M-CHAT et le professionnel applique en parallèle le CHAT. Le Chat est à nouveau administré à 30 et 36 mois. Les enfants qui échouent à un item du CHAT ou du M-CHAT sont contactés dans un premier temps pour un suivi téléphonique. Si les doutes persistent, l’enfant est une nouvelle fois évalué avec le CHAT par un professionnel de l’autisme et en complément avec l’ADOS, le PEP-R, le Griffiths et la Vineland. Actuellement, un total de 145 médecins et 152 crèches ont reçu la formation. 812 enfants de 24 mois ont été inclus. 214 ont été revus à 30 mois et 65 à 36 mois. Sur l’ensemble des enfants inclus, 14 ont reçu un diagnostic appartenant au Spectre des Troubles Autistiques. Les premiers résultats montrent une spécificité (.93) et une sensibilité (.99) satisfaisante de ce dispositif. Cependant, l’utilisation seule du M-CHAT ne montre pas une fiabilité suffisante. La sensibilité n’est que de .50 et la spécificité de .99. Ces premiers résultats indiquent que la formation des professionnels et l’observation directe de l’enfant est indispensable pour repérer les enfants dont les parents ne présentent pas d’inquiétude quant au développement de leur enfant. Mots clés : Trouble du Spectre Autistique, Dépistage, CHAT, M-CHAT. Thèse doctorale sous la direction du Professeur Bernadette Rogé. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 19 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 2 – Romuald Blanc Intérêt des groupes d’expression pour les adolescents présentant un syndrome d’Asperger Blanc, R.1-2, Delavous, P.2, Bonnet-Brilhault, F. 2, Lenoir, P. 2, Barthélémy, C.2 Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé de l’Institut de Psychologie de l’Université Paris Descartes, 71 avenue Edouard Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt cedex 2 Inserm U930, Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau, 2 Boulevard Tonnellé 37044 Tours cedex 9 1 A la période charnière de la vie que constitue l’adolescence, la pratique clinique nous incite à penser que les patients présentant un syndrome d’Asperger peuvent vivre difficilement leur isolement et leur singularité. Ils éprouvent également des préoccupations sociales et pubertaires importantes qu’ils ne parviennent pas à partager avec leurs pairs. Dans cette optique, nous avons mis en place un groupe psychothérapeutique visant à l’expression des difficultés et au questionnement de ces jeunes ainsi qu’à l’élaboration de leur différence. Ces deux groupes, coordonnés par un médecin psychiatre et animés par un psychologue clinicien et un infirmier psychiatrique, sont composés chacun de 6 jeunes, âgés de 12 à 17 ans qui ont tous été reçus préalablement dans la consultation spécialisée et ont bénéficié d’un bilan psychologique approfondi (Evaluation intellectuelle (WISC IV), de l’anxiété (R-CMAS) et du fonctionnement socio-adaptatif (échelle multiaxiale)). Un nouvel examen psychologique est programmé un an après le premier afin d’objectiver leur évolution. La finalité de ce groupe est le dialogue partagé, l’écoute, la régulation émotionnelle et les supports utilisés s’appuient sur les échanges verbaux, les jeux de rôle et la réalisation de bandes dessinées. L’évolution des jeunes au décours des séances est très positive : des relations amicales et complices se nouent entre eux, ils parviennent à échanger et par là même à se rassurer et à se conseiller en fonction de leurs propres expériences, ils semblent plus épanouis et aussi plus à même de s’inscrire dans des relations interpersonnelles à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du groupe. D’un point de vue psychométrique, un an après le début des séances, on note que les indices de la RCMAS diminuent pour la plupart des jeunes du groupe et notamment dans les dimensions, préoccupations sociales et hypersensibilité. On observe également en parallèle, une homogénéisation de leur profil socio-adaptatif se caractérisant par des répercussions positives au niveau de leur vie sociale, de la régulation de leurs émotions et d’une façon plus large sur la qualité de vie familiale. Des répercussions intéressantes sont également notées du côté des parents pour lesquels des rencontres en groupe avec les adultes référents des jeunes, sont régulièrement proposées. Pendant ces entretiens collectifs, le projet du groupe est discuté, réajusté et des problématiques familiales sont abordées. Mots clés : groupe psychothérapeutique, adolescents, Asperger, relations interpersonnelles. 20 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 3 – Julie Brisson Étude des anomalies qualitatives de l’interaction sociale chez des nourrissons de la naissance à 6 mois, ultérieurement diagnostiqués autistes, à partir de l’analyse des films familiaux Brisson, J. 1, Serres, J. 2, Warreyn, P. 3, Adrien, JL. 4 Doctorante, Allocataire de Recherche, Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS EA 4057), Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 avenue Edouard Vaillant, 92100 BoulogneBillancourt, [email protected] 2 Ingénieur de Recherche CNRS, Laboratoire de Psychologie de la Perception – UMR 8158, Université Paris Descartes 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, [email protected] 3 PhD, Ghent University, Department of Experimental Clinical and Health Psychology, Research Group Developmental Disorders, Henri Dunantlaan 2, B-9000 Ghent, Belgium, [email protected] 4 Professeur, Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS EA 4057), Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 avenue Edouard Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt, [email protected] 1 L ’autisme est un trouble envahissant du développement caractérisé notamment par des anomalies qualitatives des interactions précoces. Cependant, le diagnostic n’est pourtant pas posé avant 2-3 ans car peu d’éléments indicateurs diagnostiques avant cet âge ne sont actuellement mis en évidence. C’est pourquoi un grand nombre de recherches s’intéressent au développement précoce des nourrissons ultérieurement diagnostiqués autistes. L’une des méthodologies utilisées est l’analyse de films familiaux portant sur la période des premiers mois de vie. La présente étude s’attache à comparer, à travers l’analyse de vidéos familiales, les comportements des bébés ultérieurement diagnostiqués autistes (UDA n= 47), avec ou sans retard de développement, à ceux des bébés au développement typique (DT n= 51) ou présentant un retard de développement sans autisme (RD n= 9), au cours des 6 premiers mois de vie, dans des situations d’interaction parent-bébé comparables. L’analyse est réalisée à l’aide du logiciel The Observer (Noldus). Les résultats obtenus mettent en évidence des caractéristiques comportementales qui permettent de différencier les enfants DT de bébés qui présenteront par la suite une pathologie du développement et en particulier les bébés UDA, tant au niveau du profil posturo-moteur (motricité supérieure, tonus, mobilité de la tête), que du profil social (regard vers le parent, sourire, vocalise), et du profil non social (regard et manipulation d’objet, regard sans cible déterminée). Les résultats vont dans le sens d’un trouble de la perception précoce qui entraverait la compréhension du monde extérieur et notamment la distinction social-non social. Les perspectives de la recherche sont d’une part de sensibiliser les professionnels à cette problématique et d’autre part de construire un instrument suffisamment sensible à ces altérations qualitatives de l’interaction. Mots clés : nourrisson, autisme, trouble de l’interaction sociale, observation, films familiaux. Cadre dans lequel s’inscrit ce travail : Thèse de Psychologie sous la direction du Pr. Adrien et du Dr Serres. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 21 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 4 – Julie Brisson Étude des comportements des parents lors des échanges avec leur bébé âgé de moins de 6 mois et ultérieurement diagnostiqué autiste Brisson, J. 1, Serres, J. 2, Adrien, JL. 3 Doctorante, Allocataire de Recherche, Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS EA 4057), Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 avenue Edouard Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt,, [email protected] 2 Ingénieur de Recherche CNRS, Laboratoire de Psychologie de la Perception – UMR 8158, Université Paris Descartes 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris [email protected] 3 Professeur, Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS EA 4057), Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 avenue Edouard Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt, [email protected] 1 L ’autisme est caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales dont les manifestations sont précoces. Les recherches récentes s’intéressent aux comportements du très jeune enfant ultérieurement diagnostiqué autiste, en réponse aux sollicitations de ses parents. Peu se sont intéressés aux comportements des parents. Comme l’interaction est un système dynamique de succession d’échanges entre les partenaires et qui implique que les actions de l’un influencent celles de l’autre, on peut faire l’hypothèse qu’un bébé qui produira peu d’actions d’échange spontanées ou en réponse, orientées vers son partenaire, entrainera chez ce dernier une modification de ses comportements de sollicitation. Notre étude s’est donc intéressée spécifiquement aux comportements des parents lors des échanges avec leur bébé ultérieurement diagnostiqué autiste, durant les six premiers mois de vie. La population d’étude comprend 35 parents de nourrissons ultérieurement diagnostiqués autistes, 28 parents d’enfants au développement typique et 7 parents de bébés présentant un retard de développement. Les comportements sont observés sur des films familiaux et analysés à l’aide du logiciel The Observer (Noldus). Le langage du parent adressé à son enfant (LAE) a été analysé à l’aide du logiciel Tropes et les caractéristiques acoustiques de ce langage ont été étudiées à l’aide du logiciel Praat. Les résultats montrent globalement peu de différences entre les trois groupes de parents. On note cependant que les parents qui s’adressent à leur bébé ultérieurement diagnostiqué autiste ont tendance à utiliser des fréquences plus élevées (voix plus aiguë) et à faire plus d’appels par le prénom que les autres parents. Une explication serait que le bébé étant moins actif et réactif lors des échanges avec son parent, ce dernier s’adapte à cette particularité en produisant des efforts pour attirer son attention, le mobiliser et le maintenir dans la dynamique de l’interaction. Mots-clés : signes précoces, autisme, parents, interaction. Cadre dans lequel s’inscrit ce travail : Thèse de Psychologie sous la direction du Pr Adrien et du Dr Serres. 22 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 5 – Colin Andrew Campbell Restricted Repetitive Behaviors in Autism Spectrum Disorders and their Development: A Longitudinal Investigation Campbell, CA 1 1 Student, McGill University, 3700 McTavish, McGill University, Montreal, QC H3A 1Y2 Canada, (514) 398-8273, [email protected] Statement of the problem: key feature of autistic disorder is restricted repetitive behavior (RRB), which is manifested in a variety of ways. The Repetitive Behavior Scale-Revised (RBS-R) can be used to assess repetitive behaviors in six specific areas: stereotyped behavior, self-injurious behavior, compulsive behavior, ritualistic behavior, sameness behavior, and restricted behavior (Bodfish, Symons, & Lewis, 2000). Previous research on RRB among individuals with autism spectrum disorders (ASD) indicates that lower non-verbal intelligence scores are typical of children who display RRB (Richler, Huerta, Bishop & Lord, 2010; Bishop, Richler & Lord, 2006). However, few studies to date have examined the developmental influence of intelligence, as well as adaptive behavior and language on RRB. The current study investigates the development of RRB using a longitudinal method, utilizing the RBS-R as a measure of RRB. A Subjects used: The sample for the current study included 86 children (73 males; 13 females) between the ages of two years and four years from the Greater Montreal Metropolitan area. All participants were diagnosed with an ASD and assessed using the ADI-R. Procedure: The study was longitudinal in nature, as participants were seen at three different time points. Participants were administered the RBS-R at each of the three time periods (T1, T2 & T3). At baseline (T1), participants were administered the ADI-R, the VABS-II, the Preschool Language Scale-4, and Merrill Palmer-Revised to measure cognitive ability. Results: Results from the study indicate a reduction in RRB over time as shown by comparisons between scores on the RBS-R using a within groups comparison between T1 and T2, and between T1 and T3. The overall score on the RBS-R decreased significantly from T1-T2 (t (85) = 2.00, p < .05) and from T1-T3 but not significantly (t (85) = 1.88, p = .06). A similar downward trend was also observed for compulsive, restricted and self-injurious behaviors. RRB was further analyzed by identifying which factors and co-variates at T1 predicted higher overall RBS-R scores at T2. Findings suggest that cognitive development and adaptive behavior, but not language ability, gender or meeting ADI-R criteria for diagnosis, were predictors for later overall scores on the RBS-R. Conclusions: Rates of RRB tend to decrease over the first year post-diagnosis for this group of preschool children, with little influence from language ability or ADI-R diagnosis. High non-verbal IQ is implicated in the development of lower rates of certain types of RRB (e.g., repetitive sensorimotor) and not in others (e.g., insistence on sameness), which is consistent with previous studies (Richler et al., 2010). Future studies should also investigate the factors influencing differences between time points on each of the individual subscales of the RBS-R. Mots-clés : Repetitive behaviours; longitudinal; pre-school; self-injury; cognitive development Le cadre dans lequel s’inscrit votre travail: Research project at the Montreal Children’s Hospital under the direction of Dr. Eric Fombonne 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 23 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 6 – Anthony Claro The association between fatigue and depressive symptoms in children with low- and high-functioning autism Claro , A.1 1 Student, McGill University , 3700 McTavish, McGill University, Montreal, QC H3A 1Y2 Canada, (514) 398-5833, [email protected] P Statement of the problem: ast research has shown a link between sleep disturbances and autism with prevalence rates of sleep difficulties in children with autism ranging between 44% and 83%. Recent research has shown that children with autism have an increased vulnerability to such sleep problems as waking during the night, trouble settling, circadian rhythm disorders, bedtime resistance, sleep onset delay and sleep duration. Furthermore, past studies have demonstrated that lack of sleep and fatigue have been shown to be associated with increases in anxious and depressive symptoms, as well as increases in paranoia and decreases in emotion regulation. The general findings appear to report substantial difficulties in the behavioral, emotional and cognitive domains of the lives of individuals who lack sleep. The current study addresses an interesting, yet unexplored area of research centering on whether fatigue level differentially affects the expression of depressive symptoms in children with high- and low-functioning autism. Subjects used: The sample for the current study included 117 children (97 males; 20 females) between the ages of two years and four years from the Greater Montreal Metropolitan area. All participants were diagnosed with an ASD and assessed using the Autism Diagnostic Interview Revised (ADI-R). Procedure: The study was longitudinal in nature, as participants were seen at three different time points. Participants were administered the Child Behavior Checklist and the Child’s Sleep Habits Questionnaire at each of the three time periods (T1, T2 & T3). At baseline (T1), participants were administered the ADI-R and the Merrill Palmer-Revised Scales of Development to measure cognitive ability at time one. The sample was then divided into high-functioning and low-functioning groups based on the child’s level of cognitive development, as measure by the MPR. Results: The results indicate an interesting relationship between depressive symptoms and fatigue. In particular, the strength of the association appears to decrease with age. That is, the two variables were strongly correlated, at T1, r(115) = .46, p < .01, but the strength of the association decreased at T2, r(115) = .24, and again at T3, r(115) = .13. Conclusions: The findings from the current study indicate that although fatigue is a strong correlate of depressive symptoms in very young children, the relationship between these two variables becomes less important with age. The findings will be compared to the current literature centering on the topic. Finally, the clinical implications of the findings will be discussed. Key words: Autism, fatigue, depressive symptoms, children, development Le cadre dans lequel s’inscrit votre travail: Research project at the Montreal Children’s Hospital under the direction of Dr. Eric Fombonne 24 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 7 – Helen Cléry Etude électrophysiologique des processus de perception du changement dans la modalité visuelle chez des enfants avec autisme Cléry, H.¹, Bonnet-Brilhault, F.¹, Lenoir, P.², Barthélémy, C.¹, Bruneau, N.¹, Gomot, M.¹ ¹ UMRS Imagerie et Cerveau, Inserm U930, CNRS ERL 3106, Université François Rabelais de Tours, CHRU de Tours ² Centre Oreste, Centre Hospitalier du Chinonais, Chinon, Helen Cléry : Doctorante en Sciences de la Vie – Neurosciences, Inserm U930 – Equipe 1 « Autisme », CHRU Bretonneau, 2 Bd Tonnellé , 37044 Tours cedex 9, Tel. : 02 47 47 43 09, [email protected] L Introduction. ’un des trois critères essentiels au diagnostic d’autisme est le caractère restreint et répétitif des intérêts et des activités qui s’exprime notamment par une intolérance marquée à tout changement survenant dans l’environnement (APA, 2000). Ces particularités de comportement face au changement se manifestent dans toutes les modalités sensorielles et pourraient être liées à un dysfonctionnement de nature perceptive. Cependant les mécanismes qui sous-tendent ces manifestations comportementales dans la pathologie autistique sont loin d’être compris. Plusieurs études ont permis d’objectiver des anomalies du fonctionnement cérébral en réponse à des changements mineurs dans la modalité auditive chez des enfants avec autisme (Ceponiene et al., 2003 ; Dunn, Gomes, & Gravel, 2008 ; Gomot, Giard, Adrien, Barthélémy, & Bruneau, 2002 ; Jansson-Verkasalo et al., 2003). Le but de notre étude est d’examiner la détection automatique du changement dans la modalité visuelle chez des enfants avec autisme afin de déterminer si les particularités de traitement du changement mises en évidence dans la modalité auditive possèdent un caractère multimodal, reflétant ainsi un mécanisme plus général. En effet, nous nous attendons à ce que les anomalies du fonctionnement cérébral chez les sujets autistes touchent des régions non spécifiques, ‘supra modales’, impliquées dans la détection du changement. Matériel et méthode. Douze enfants avec autisme, appariés en âge et en sexe à douze enfants d’un groupe contrôle, ont participé au protocole en électrophysiologie. Les processus de détection du changement ont été étudiés en utilisant un paradigme de oddball visuel dans lequel une séquence répétitive de stimulations identiques dites « standard » était présentée aux participants avec à certains moments rares et inattendus une stimulation « déviante ». Afin de s’assurer que les enfants regardaient l’écran sur lequel étaient délivrées les stimulations sans qu’ils ne focalisent leur attention dessus, une tâche distractive avait été prévue. Ils avaient pour consigne de fixer une croix placée au centre de l’écran et de détecter sa disparition. Résultats. En comparaison du groupe contrôle, les enfants avec autisme montrent un processus de détection du changement plus précoce et atypique. En effet l’analyse des cartes de potentiels montre chez les enfants témoins une activité négative bilatérale au niveau des régions occipito-pariéto-temporales, alors que chez les enfants avec autisme, une activité positive est enregistrée au niveau de la région centrale. Discussion. Cette étude a permis de mettre en évidence, chez des enfants avec autisme, des particularités de détection automatique du changement dans la modalité visuelle. Ces résultats confirment les premières données issues d’études en modalité auditive (Gomot et al., 2006 ; Gomot et al., 2002). Ces résultats sont en faveur de l’hypothèse d’un mécanisme général multimodal de traitement du changement atypique impliqué dans la résistance au changement. Mots clés : autisme, enfants, perception du changement, vision, électrophysiologie. Références. APA. (2000). Diagnostic and Statistical Manual-IV-Text Revision. American Psychiatric Association, Washington, DC. Ceponiene, R., Lepisto, T., Shestakova, A., Vanhala, R., Alku, P., Naatanen, R., et al. (2003). Speech-sound-selective auditory impairment in children with autism: they can perceive but do not attend. Proceedings of the National Academy of Sciences of the U S A, 100(9), 5567-5572. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 25 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées Dunn, M. A., Gomes, H., & Gravel, J. (2008). Mismatch negativity in children with autism and typical development. Journal of Autism and Developmental Disorders, 38(1), 52-71. Gomot, M., Bernard, F. A., Davis, M. H., Belmonte, M. K., Ashwin, C., Bullmore, E. T., et al. (2006). Change detection in children with autism: an auditory event-related fMRI study. Neuroimage, 29(2), 475-484. Gomot, M., Giard, M. H., Adrien, J. L., Barthelemy, C., & Bruneau, N. (2002). Hypersensitivity to acoustic change in children with autism: electrophysiological evidence of left frontal cortex dysfunctioning. Psychophysiology, 39(5), 577-584. Jansson-Verkasalo, E., Ceponiene, R., Kielinen, M., Suominen, K., Jantti, V., Linna, S. L., et al. (2003). Deficient auditory processing in children with Asperger Syndrome, as indexed by event-related potentials. Neuroscience Letters, 338(3), 197-200. 8 – Isabelle Courcy La santé des familles québécoises d’enfant ayant un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA) en contexte d’intervention comportementale intensive (ICI) Courcy, I. 1, Sabourin, G.. 2, Desrivières-Pigeon, C. 3 1 Isabelle Courcy, candidate au doctorat en sociologie, Université du Québec à Montréal 2 Gabrielle Sabourin, psychologue et candidate au doctorat en psychologie, Université du Québec à Montréal 3 Catherine des Rivières-Pigeon, Ph D. en santé publique et professeure au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. D epuis 2003, le gouvernement du Québec a mis en place une politique qui prévoit des services d’intervention comportementale intensive (ICI) pour tous les enfants âgés de 2 à 5 ans et ayant un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA). Cette intervention, qui suscite beaucoup d’espoir, est toutefois très exigeante et nécessite pour les familles une mobilisation de tous les instants. Des études cliniques ont permis de mesurer l’efficacité de l’ICI sur le développement des enfants, mais très peu de recherches ont analysé les effets de cette intervention sur l’ensemble de la famille. Les connaissances sont également limitées en ce qui a trait aux pratiques d’intervention qui favorisent à la fois le bien-être des parents et des enfants. La situation des pères, en particulier, demeure quasi-inexplorée. Cette communication par affiche présente les résultats d’une étude portant sur la situation des familles de jeunes enfants ayant un TSA. Cette étude visait à voir les facteurs associés au bien-être des pères et des mères en contexte d’ICI. En ce qui a trait à la méthode utilisée, des questionnaires postaux ont été complétés par 180 parents, soit 114 mères et 66 pères dont l’enfant recevait ou était en attente de services d’ICI d’un Centre de réadaptation (réseau public) au moment de l’étude. Ces parents ont été recrutés par l’entremise de 13 Centres de réadaptation (CRDITED), 5 cliniques privées et 3 associations de parents de la plupart des régions du Québec. Des analyses statistiques ont permis de révéler des liens qui unissent plusieurs variables. Différents aspects de la vie des pères et des mères ont été analysés : la détresse, le soutien social, les caractéristiques de l’enfant, la conciliation travail-famille et la situation d’emploi, l’implication parentale dans le programme, les caractéristiques et les effets perçus de l’ICI (s’il y a lieu). L’objet de notre communication portera sur les résultats de cette recherche et, de façon plus spécifique, sur les façons dont l’ICI peut constituer une stratégie d’aide et de support pour ces parents. Les résultats soulèvent également l’importance de prendre en considération les difficultés découlant de la conciliation travail-famille, et ce, en particulier pour les mères. Mots-clés : parents, intervention comportementale intensive, détresse, soutien, conciliation travail-famille. 26 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 9 – Marine Grandgeorge L’enfant avec autisme et son attirance spontanée pour l’animal : une réalité ? Grandgeorge, M. 1 Ethologue et docteur en psychologie du développement, Actuellement ingénieur de recherche dans le cadre du projet interdisciplinaire MIAC, Laboratoire Valoria, Université de Bretagne Sud, Campus de Tohannic, Bât. ENSIbs, BP 573, 56017 Vannes cedex, Ligne directe : 02 97 01 72 87, [email protected] 1 L e syndrome autistique se manifeste sous la forme d’un déficit des interactions sociales et de la communication. Des anecdotes suggèrent que les enfants avec autisme améliorent leur communication en présence d’animaux. D’un point de vue théorique, l’animal est considéré comme plus facile à décoder que l’homme pour ces enfants, expliquant un possible attrait. De plus, il pourrait agir en tant que catalyseur social. Bien que ces observations et ces théories soient souvent rapportées, aucune étude scientifique n’a vraiment été menée sur ce sujet. Avec une grille comportementale à codage simple, nous avons utilisé une approche éthologique afin de comprendre les comportements d’enfants en présence d’un animal. La Strange Animal Situation se déroule dans le milieu de vie quotidien de l’enfant, en présence d’un parent et d’un observateur. Nous avons comparé les comportements spontanés d’approche d’un cochon d’Inde non familier par 27 enfants avec autisme à ceux de 59 enfants typiques, âgés de 6 à 12 ans. La majorité des enfants - quelque soit leur groupe - ont porté leur premier regard sur l’animal et se sont dirigés directement vers lui. Par contre, seuls 10 enfants avec autisme l’ont touché (versus 42 typiques), et ce avec une latence moyenne plus élevée que les enfants typiques. Ceci suggère une gestion différente des comportements distaux avec l’animal. Derrière un schéma global, des profils comportementaux apparaissent. Dans le groupe des enfants avec autisme, le premier concerne des enfants « confiants », allant droit vers l’animal et le caressant (n=7), profil comparable à la majorité des enfants typiques. Le second concerne des enfants « autocentrés », non intéressés par l’animal et présentant des stéréotypies (n=9). Enfin, le troisième concerne des enfants « tournés vers l’homme » (n=11) qui, plutôt que d’interagir avec l’animal, ont regardé leur parent et l’observateur, profil non observé chez les enfants typiques. Notre étude montre que l’animal ne semble pas aussi attractif pour les enfants avec autisme que les anecdotes le rapportent. Néanmoins, nous supposons qu’il puisse jouer le rôle de catalyseur social permettant à certains enfants de se tourner préférentiellement vers l’homme. Plus largement, si certains enfants expriment des comportements propres au syndrome autistique, d’autres se comportent comme des enfants typiques. L’expression de certains comportements - dits altérés dans des situations contraintes - pourrait dépendre en partie du contexte d’étude. Notre recherche montre l’intérêt des approches éthologiques pour révéler les capacités particulières des enfants avec autisme et permet des applications pour les interventions assistées par l’animal. Mots-clés : trouble autistique, interaction enfant animal, compétences sociales, strange animal situation, interventions assistées par l’animal. Ce travail a été réalisé dans le cadre de mon doctorat (sept 2006 - nov. 2010) sous la direction des Pr. M. Deleau (psychologie), Dr M. Hausberger (éthologie) et Pr. S. Tordjman (pédopsychiatrie). En collaboration avec le Centre de Ressources sur l’Autisme Bretagne. Avec le soutien financier de la Fondation Pierre et Adrienne Sommer. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 27 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 10 – Bora Han Perception visuelle du changement d’état des visages émotionnels et des objets fonctionnels chez les ASD et les enfants Typiques Han, B.1, 2, Tijus1, C.2, Le Barillier, F.4, Ridoux, D.5 et Nadel, J.1, 3 1 CHART - Laboratoire Cognitions Humaine et ARTificielle, Université Paris 8, 2 rue de la Liberté, 93526, Saint Denis cedex 02. 2 LUTIN Userlab - Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin Cariou, 75930, Paris cedex 19. 3 Centre Emotion, CHU-Pitié-Salpêtrière, 47 bd de l’Hôpital, 759013, Paris. 4 La Maison pour les Personnes Autistes du département d’Eure et Loir, Les Hôpitaux de Chartres, 1 rue Saint Martin au Val, 28000, Chartres. 5 Alphée, IME-ARISS, 9 rue Lino Ventura, 78280, Guyancourt. L es difficultés rencontrées par les personnes avec troubles du spectre autistique (ASD) pour concevoir l’intentionnalité est une des problématiques dominantes dans l’autisme. Actuellement, certains auteurs convergent vers l’hypothèse selon laquelle une sensibilité perceptive spécifique aux aspects temporel et spatial des scènes visuelles, notamment pour le visage, serait susceptible d’influencer le développement atypique dans l’autisme et ainsi alimenter les difficultés à accéder aux états mentaux d’autrui. Dans ce travail, nous abordons cette problématique d’un point de vue perceptif, en explorant la vision dynamique du changement d’état des deux catégories de stimuli que sont les objets et les visages. Douze jeunes avec ASD appariés à 12 jeunes typiques ont participé à cette étude. Seize vidéos de transformation d’état de 2 types de stimuli (objets fonctionnels, visages émotionnels) ont été présentées selon deux vitesses (4000ms, 500ms) (les stimuli sont disponibles sur http://www.lutin-userlab.fr/FOT/). Les participants devaient reconnaître, parmi 3 images tests, l’image cible de la transformation. Les scores et les temps de réactions ont été recueillis. Les résultats montrent un fort contraste chez les jeunes avec ASD entre leurs performances concernant les objets et les visages, tandis que les jeunes typiques ont présenté des performances similaires pour les deux types de stimuli. En ce qui concerne la perception dynamique des objets, les jeunes ASD ont réalisé des performances en tous points comparables à celles des sujets typiques, et ce quelle que soit la vitesse de présentation. En revanche, leurs performances ont été significativement plus faibles pour les visages. Ces résultats sont en accord avec la littérature suggérant un traitement différentiel des visages dans l’autisme. Ils y ajoutent une information sur les bonnes capacités à traiter le mouvement des objets, sans impact du facteur vitesse. Ils sont discutés en relation avec l’hypothèse d’un traitement configural des expressions faciales moins performant que le traitement en termes d’émotions. Cadre d’étude : Thèse réalisée sous la co-direction de Jacqueline Nadel, Dr CNRS, et de Charles Tijus, Pr Université de Paris 8, avec la collaboration de Le Barrillier (Neuropsychologue) et Ridoux (Directeur IME). 28 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 11 – Charlotte Lasselin Famille et Troubles Envahissants du Développement : Facteurs influençant l’impact de la situation de handicap Lasselin, C.1, Santacreu P.3, Chambres, P.1,2, Tardif, C.3, Guérin, P.4, & Auxiette, C.1,2 Clermont Université, Université Blaise Pascal, Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, BP 10448, F-63000 Clermont-Ferrand, France., [email protected] 2 CNRS, UMR 6024, 34 Avenue Carnot, F-63037 Clermont-Ferrand cedex. 3 Centre de Recherche en Psychologie de la Connaissance, du Langage et de l’Émotion (PsyCLÉ), E.A. 3273, Université de Provence, 29 avenue Schuman, 13621 Aix-en-Provence. 4 Unité de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent – Centre de Victimologie pour mineurs, Groupe Hospitalier Armand Trousseau / La Roche Guyon, 26 avenue du Dr. Arnold Netter, 75571 Paris cedex 12. 1 L Contexte. es conséquences engendrées par les Troubles Envahissants du Développement sur la famille n’ont été que très peu étudiées. La situation de handicap entraîne pourtant de nombreux remaniements dans la vie familiale. Dionne et al. (2006) ont montré que les relations familiales et concubines sont affectées, le réseau social et les activités de loisirs diminuent ainsi que les revenus. De plus, des facteurs aggravants ont été soulevés (Fougeyrollas et al., 2005). Ainsi, l’ampleur des conséquences pourrait dépendre de la nature de l’incapacité, mais également de facteurs socio-économiques tels que les revenus – déterminants dans l’accès aux ressources matérielles et aux aménagements particuliers – ou encore le niveau d’étude – lié à la sensibilité aux messages sanitaires et à l’accès aux services de santé appropriés – (Galobardes et al., 2007). Objectifs. Notre recherche permet de dresser un état des lieux de la situation des familles face aux TED en France, d’évaluer les changements et conséquences rapportés par les parents et appréhender les facteurs pouvant être liés à leur ampleur. Méthode. Les données analysées ont été recueillies par questionnaires auto-administrés ou entretiens semi-directifs auprès de 300 familles. Notre analyse comporte 1) une exploitation quantitative des données concernant l’existence de changements a) dans les relations familiales, b) dans les relations amicales, c) dans les revenus et les activités professionnelles des parents ; 2) un examen qualitatif des commentaires rapportés par les parents quant à ces changements ; 3) une analyse corrélationnelle des données impliquant a) le type de diagnostic, b) certains facteurs socio-économiques (revenus du foyer familial, niveau d’étude…) Résultats. Pour l’ensemble des familles, les changements sont conséquents et significativement négatifs dans chaque domaine évalué et particulièrement dans les relations familiales. On ne relève pas de différences relatives au diagnostic de l’enfant, à l’exception des relations amicales, moins affectées chez les parents d’enfants diagnostiqués Asperger. On note en revanche des écarts importants dans tous les domaines selon le niveau de revenu mensuel du foyer. En effet, les familles aux bas et moyens revenus rapportent plus de changements que les familles aux revenus élevés. Conclusion. Les revenus semblent déterminants dans l’impact de la situation de handicap sur la famille. Ceux-ci étant impliqués dans l’accès aux ressources matérielles, et donc très certainement dans l’accès aux prises en charge, nous nous interrogeons sur l’implication de ces dernières dans les changements rapportés par les parents. Mots-clés : Troubles Envahissants du Développement, impact du handicap sur la famille, facteurs socioéconomiques, qualité de vie, prise en charge. Cadre dans lequel le travail de recherche a été conduit : Ce travail de recherche a été réalisé dans le cadre du MASTER 2 de psychologie intitulé « Accompagnement des Troubles cognitifs et sociocognitifs, des Inadaptations et des Exclusions » de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand sous la direction de Catherine Auxiette membre du LAPSCO, UMR-CNRS 6024. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 29 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 12 – Marie-Laure Mabire Lexique des verbes d’action et autisme Jadaud, A.1, Mabire, M-L.2, Prudhon, E.3, Vignau, K.4 1 orthophoniste 2 orthophoniste (Nantes, Loire-Atlantique). 3 orthophoniste (Adapei, Nantes, Loire-Atlantique). 4 maître de conférence en linguistique (Laboratoire CLLE-ERSS, UMR 5263, CNRS et IUFM MidiPyrénées, Ecole Interne de l’Université Toulouse 2, membre de l’Institut Universitaire de France). D Contexte théorique. ans l’autisme, les constatations cliniques des orthophonistes concernant les particularités lexicales font l’objet de peu d’études (Noens & al., 2005) et ne sont pas considérées comme un élément spécifique à cette pathologie (Elie & al., 2007, Duvignau & al., 2008). Marion Catoire a lancé en 2008 une étude sur le lexique des verbes d’actions chez les enfants avec autisme de haut niveau dans laquelle a été mis au point et appliqué un matériel original, (Catoire & al., 2010). Deux protocoles, ActEmo-II et ActEmo-III, cherchent à confirmer les premiers résultats obtenus (le lexique des personnes avec autisme comporterait davantage de verbes génériques et moins de verbes spécifiques, l’indiçage pragmatique de l’émotion serait basé sur des informations liées à l’action et il y aurait une absence d’attributions d’intentions complexes) et prolongent ActEmo-I par l’exploration du repérage des incongruités sémantico-pragmatiques et de la prise en compte de l’interprétation émotionnelle de différents verbes d’action en désignation. Matériel expérimental. Il se compose d’une série de douze vidéos et de photos issues de ces vidéos présentant une femme effectuant une action concrète selon deux modalités (une connotation positive ou négative) Chaque modalité est présentée sous trois conditions : une expression d’émotion positive, négative, neutre. Tâches. • Tâche de dénomination de l’action • Tâche de dénomination et d’analyse pragmatique de l’émotion • Tâche de dénomination de l’intention • Tâche de justification de l’incongruité • Tâche de désignation verbale sur photos et sur vidéos Population. 17 enfants et 9 adultes avec autisme appariés sur l’âge lexical à une population au développement typique. Critères d’analyse. • Caractéristiques lexicales et sémantiques des verbes d’action • Indiçage pragmatique de l’émotion • Niveau d’attributions d’intentions (simples et complexes) • Incongruité sémantico-pragmatique • Interprétation émotionnelle des verbes d’action en situation de désignation Résultats. Absence de différence significative entre verbes génériques et spécifiques employés par les enfants avec ou sans autisme. Ceci est en contradiction avec l’étude précédente (Catoire et al, 2010). Evolution à l’âge adulte du lexique verbal dans l’autisme avec emploi de verbes spécifiques même si cet emploi reste significativement inférieur à celui de la population au développement typique. Justification de l’action : les personnes au développement typique utilisent toujours plus de justifications par les manifestations émotionnelles que les personnes avec autisme et ce, indépendamment de l’âge. Attributions d’intentions complexes : présence de ces attributions chez des enfants au développement typique de moins de 6 ans mais quasi absence chez ceux avec autisme. Attributions d’intentions complexes chez des adultes avec autisme même si celles-ci sont plus rares. Incongruité sémantico-pragmatique : absence de repérage chez les enfants avec autisme et difficulté chez les adultes. Interprétation émotionnelle : pas de différence significative en fonction du support. Difficultés également des adultes à tenir compte de l’interprétation émotionnelle du verbe. 30 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 Les conclusions de ces deux études soulèvent de nouvelles questions : Une meilleure prise en compte des stimuli émotionnels se traduirait-elle par une évolution du lexique verbal, un repérage plus efficient des incongruités sémantico-pragmatiques ou une prise en compte de l’interprétation émotionnelle verbale ? Quels seraient les effets d’une rééducation orthophonique ciblée ? Références : Noens, I.L.J., van Berckelaer-Onnes, I.A. (2005). Captured by details: sense-making, language and communication in autism. Journal of Communication Disorders, 38,123–141. Elie, J., Duvignau, K., Rogé, B. (2007). Vers un diagnostic différentiel entre des enfants atteints du syndrome d’Asperger et des enfants Autistes de Haut Niveau via l’approximation sémantique verbale. Actes de la 9e Université d’Automne de l’ARAPI : « Autisme : actualités et perspectives. Formes, Frontières et Pathologies associées ». 9-13 octobre 2007, Le Croisic, France. Duvignau, K., Elie, J., Wawrzyniak, A. (2008). Vers une rigidité lexicale caractéristique de l’Asperger en L1 et L2. In Glossa. no 104, pp. 34-41. Catoire, M., Prudhon, E., Duvignau, K. (2010). Attribution d’intention et lexique des verbes d’action dans l’autisme de haut niveau. Bulletin scientifique de l’ARAPI, 25, 97-101. Mots clés : TED, acquisition du lexique, sémantique, verbes, émotion. Contexte d’étude. Mémoires pour l’obtention du Certificat de Capacité en Orthophonie. Années 2010 et 2011. Université de Nantes. Présentés par Marie-Laure Mabire et Aurélie Jadaud. Membres des jurys :Anne Croll, Karine Duvignau, Emmanuelle Prudhon, René Tuffreau. 13 – Sabine Manificat Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre de l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient de systématisation Sonié S, Kassai B, Pirat E, Masson S, Bain P, Robinson J, Reboul A, Wicker B, Chevallier C, Beaude-Chervet V, Deleage MH, Charvet D, Barthélémy C, Rochet T, Tatou M, Arnaud V, Manificat S.1 1 Pédopsychiatre, Praticien Hospitalier, Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu, 290 route de Vienne, 69373 Lyon cedex 08, Tél : 04 37 90 12 96. E n France il n’existe actuellement pas d’instruments de dépistage du syndrome d’Asperger (SA) ou de l’autisme de haut niveau. Le questionnaire du spectre de l’autisme (AQ) a été développé par Baron-Cohen en Angleterre afin de mesurer le degré des traits autistiques de ces adolescents autistes sans déficience intellectuelle (TED SDI). L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’efficacité de la version française du questionnaire AQ chez les adolescents TED SDI. L’objectif secondaire est de comparer les scores obtenus avec les questionnaires AQ, EQ (Quotient d’Empathie) et SQ (Quotient de Systématisation), entre des adolescents TED SDI, des adolescents avec troubles psychiatriques et des adolescents témoins. Le questionnaire AQ comprend 50 questions évaluant l’imagination, les habiletés sociales, l’attention aux détails et les habiletés de communication permettant de déterminer un score. Le questionnaire EQ, permettant de déterminer un score d’empathie, comprend 40 items et le questionnaire SQ, permettant de quantifier la capacité à systématiser, comprend 55 items. Ces questionnaires sont complétés par les parents des adolescents. Au total de 388 patients ont été recrutés pour l’ensemble des 3 groupes. Les patients inclus dans le groupe autisme (n=126 dont 111 garçons) obtiennent un score AQ moyen de 35,09 (±7,43), un score EQ moyen de 14,89 (±7,44) et un score SQ moyen de 39,2 (±16,43). Les patients inclus dans le groupe TP non TED (n=49 dont 15 garçons) obtiennent des scores moyens de 19,31 (±8,46) 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 31 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées pour le questionnaire AQ, 33,62 (±13,46) pour le questionnaire EQ et 24,92 (±9,66) pour le questionnaire SQ. Les témoins (n=213 dont 84 garçons) obtiennent des scores moyens de 12,11 (±5,53) pour le questionnaire AQ, 39,27 (±12,43) pour le questionnaire EQ et 31,26 (±13,5) pour le questionnaire SQ. Les analyses statistiques montrent une différence significative des scores AQ, EQ et SQ entre chacun des 3 groupes. Les résultats obtenus sont très proches des évaluations réalisées dans les autres pays. Les questionnaires peuvent maintenant être utilisés par les cliniciens français dans le but d’améliorer le repérage et l’orientation des jeunes avec TED SDI. La prochaine étape de ce projet est d’utiliser ce questionnaire en pratique courante dans les centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme afin de déterminer les scores seuils en situation réelle. Cadre dans lequel s’inscrit ce travail : cette étude s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche clinique dont l’investigateur principal est le Dr Sabine Manificat. Cette étude est coordonnée par le Centre d’Investigation Clinique (CIC) de Lyon et le promoteur est le Groupe Français d’Epidémiologie Psychiatrique (GFEP). Cette étude a obtenu le soutien financier du PHRC 2007, de l’Association Lyonnaise de Logistique Posthospitalière (ALLP), du Centre Hospitalier le Vinatier et du Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu. 14 – Camilla Mazetto L’échelle d’Évaluation Fonctionnelle des Comportements (EFC-R) : étude de validation pour la population brésilienne d’un instrument pour évaluer les troubles du développement psychologique et fonctionnelle chez les enfants atteints d’autisme Mazetto, C. T. M., Nassif, M.C., Azevedo, C., Kefalas, L., Lisbôa, E., Pereira, W.C.B., Tavares, T. D ’après Barthélémy et Lelord (1991), l’évaluation des comportements caractéristiques de l’autisme et des déficits particuliers du développement psychologique et fonctionnel, grâce à des échelles appropriées, est essentielle pour un diagnostic complet, ainsi que pour déterminer la gravité des troubles et pour la planification des interventions individuels. Cependant, dans ce champ relativement nouveau dans le domaine de la recherche scientifique et surtout dans le domaine psychologique, il y a parmi nous un manque d’instruments validés pour la population brésilienne, et aucun instrument spécifique pour l’évaluation de l’autisme reconnu par le Conseil Fédéral de Psychologie. L’échelle d’Évaluation Fonctionnelle des Comportements (EFC-R) (Adrien et al., 2001) a été créé pour accéder aux troubles particuliers du développement psychologique et du fonctionnement d’enfants atteints des troubles du développement, étant un nouvel instrument. Elle a été construite par l’énumération des symptômes comportementaux généralement observés dans les cas d’autisme, qui sont évalués selon différents degrés d’intensité et de fréquence : 1 si le comportement n’est jamais observé, 2 s’il est parfois observé et très peu intense, 3 s’il est souvent observé et intense, 4 s’il est très fréquent et intense, 5 si le comportement est quasi permanent et très intense. Chaque comportement est relié à 11 domaines fonctionnels spécifiques (Attention, Contact, Imitation, Communication, Perception, Association, Intention, Motricité, Émotion, Cognition et Régulation), qui sont considérés comme centrales à l’autisme, et qui permettent de définir les secteurs où les manifestations de l’enfant sont particulièrement désadaptés. L’objectif de cette étude est la validation de l’EFC-R pour la population brésilienne. Le protocole utilisé a traversé le processus de traduction et de back translation, avec la permission des auteurs, par les équipes brésilienne et française qui ont participé à l’étude. La recherche a été menée auprès d’un échantillon de 110 enfants prises en charge au Centro Pró-Autista et à CARI - Psicologia e Educação, à São Paulo (Brésil), après l’autorisation des parents. Comme critères d’inclusion, les enfants devaient avoir entre 23 et 147 mois et être diagnostiqué comme atteints d’autisme selon les critères du DSM-IV (APA, 2003) et de l’échelle Childhood Autism Rating Scale validée au Brésil (CARS-BR) (Pereira, Riesgo &Wagner, 2008). La cotation de l’échelle a été réalisée après une observation 32 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 directe de l’enfant en séance individuelle, et après un entretien avec les parents. L’analyse des données a confirmé la validité de l’échelle EFC-R pour utilisation au Brésil et permettra, dans l’avenir, l’analyse pour l’étude de fiabilité entre évaluateurs. Mots-clés : autisme, neuropsychologie, évaluation psychologique, validation, échelles. 15– Eléonore Morin Traitement de la complexité syntaxique chez les enfants avec autisme : comparaison avec la dysphasie Morin, E.1, Zebib, R.1, Galès, S.2, Dansart, P.3, Rozec, J.2, Bonnet-Brilhault, F.1,3, Malvy, J.1,3, Lemonnier, E.2, Prévost, P.1 & Tuller, L.1 1 Université François-Rabelais, Tours, UMR Inserm U930 Imaging and Brain 2 CHRU, Brest 3 CHRU, Tours. S i de nombreuses recherches se sont intéressées aux difficultés pragmatiques et discursives des enfants autistes, le développement des aspects formels du langage (morphosyntaxe et phonologie) dans cette pathologie est encore peu connu. Or, plusieurs études récentes font aujourd’hui état d’une prévalence importante de déficits phonologiques et morphosyntaxiques au sein de cette population et ces résultats suscitent de nombreuses discussions sur la possibilité d’un profil langagier similaire entre l’autisme et la dysphasie (Kjeelgard & Tager-Flusberg, 2001 ; Bishop et al., 2010). Dans ce contexte, la présente étude propose d’explorer les performances langagières d’une population d’enfants autistes (ASD) et d’enfants dysphasiques (SLI) francophones, afin d’apporter des données supplémentaires sur l’existence de similarités entre ces deux populations. L’objectif de ce travail est de déterminer si ces similarités s’étendent aux aspects plus complexes du langage, comme le traitement de la subordination dans le langage spontané. Plusieurs travaux ont montré qu’en situation naturelle de production les enfants avec SLI utilisent des stratégies d’évitement de la complexité syntaxique en favorisant des structures plus simples contenant moins d’erreurs (Hamann et al., 2007). La mise en œuvre de tels moyens de compensation se retrouve-t-elle également chez les enfants avec autisme ? Ces questions ont été explorées à travers l’évaluation des performances langagières de 17 enfants ASD au langage expressif (LME minimum 2.5) âgés de 6 à 12 ans et de 18 enfants SLI appariés en âge. Le protocole expérimental comprenait des épreuves standardisées évaluant le lexique, la phonologie et la morphosyntaxe, ainsi que le recueil d’un échantillon de langage spontané servant de base pour l’étude du traitement de la complexité syntaxique. Les résultats des tests standardisés révèlent que les groupes SLI et ASD présentent un profil similaire caractérisé par des difficultés sévères pour les aspects formels du langage (morphosyntaxe et phonologie) et peu de difficultés en vocabulaire. L’analyse du langage spontané révèlent également des similarités frappantes entre ces deux groupes dans la manière d’éviter les constructions complexes avec, notamment, une réduction significative de la LME et du taux de subordination par rapport aux enfant témoins de même âge. Ces résultats sont toutefois nuancés par la présence d’une importante variabilité interindividuelle. La mise en relation de certaines données cliniques (ex : âge, scores ADOS, âge des premiers mots) avec les performances langagières des enfants ASD permettrait sans doute d’explorer cette question de la variabilité des performances afin de mieux comprendre la nature des troubles langagiers observés dans cette population. Mots-clés : autisme, dysphasie, morphosyntaxe, langage spontané, complexité syntaxique. Mémoire de Master 2 Recherche Spécialité Cognition et Neurosciences, sous la direction de Philippe Prévost. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 33 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 16– Pauline Santacreu Analyse des premières inquiétudes manifestées par les parents d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme : une étude auprès de 250 familles Santacreu, P.1, Lasselin, C.2, Auxiette, C.2,3, Chambres, P.2,3, Guérin, P.4 & Tardif, C.1 Centre de Recherche en Psychologie de la Connaissance, du Langage et de l’Émotion (PsyCLÉ), E.A. 3273, Équipe 1. Université de Provence, 29 avenue Schuman, 13621 Aix en Provence, [email protected] 2 Clermont Université, Université Blaise Pascal, Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, BP 10448, F-63000 Clermont-Ferrand 3 CNRS, UMR 6024, 34 avenue Carnot, F-63037 Clermont-Ferrand cedex. 4 Université de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent – Centre de Victimologie pour mineurs, Groupe Hospitalier Armand Trousseau / La Roche Guyon, 26 avenue du Dr. Arnold Netter, 75571 Paris cedex 12. 1 L es signes qui alertent en premier lieu les parents dont l’enfant sera diagnostiqué autiste, sont majoritairement des difficultés de la compréhension et de l’interaction sociale, la pauvreté de contact visuel (Young et al., 2003), et les troubles du langage (Chakrabarti, 2009). Entre les observations parentales de ces signes d’alerte et la première consultation, un délai de 13 mois (Wiggins et al., 2006) ou encore de 2 ans et 9 mois (Fujiwara et al., 2011) peut être rapporté. Il est donc évident, au regard de la littérature, que cette démarche d’accès au dépistage puis au diagnostic est très contrastée, et les parcours des familles varient en fonction de nombreux paramètres (géographiques, socio-économiques, etc.) (Mandell et al., 2005 ; CCNE, 2007). Dans ce contexte à enjeu sociétal, l’objectif de notre recherche est d’étudier les signes qui sont sources des premières inquiétudes des familles, ainsi que les étapes les conduisant à l’annonce du diagnostic. Cette étude est menée auprès de 250 familles réparties sur le territoire national et dont l’enfant est âgé de 2 à 40 ans au moment de la recherche. Pour appréhender au mieux les trajectoires individuelles et la variabilité des contextes, et recueillir les données essentielles concernant les premiers signes, l’accès au dépistage, et au diagnostic, un questionnaire et un guide d’entretien ont été élaborés. À l’issue des passations et analyses, des premiers résultats sont obtenus à partir de statistiques descriptives, régressions linéaires et Anova. Ces résultats révèlent que : 6 signes parmi 62 sont relevés par les parents comme des marqueurs d’anomalies développementales ; que plus l’âge de l’enfant est élevé aujourd’hui (exemple : entre 30 et 40 ans au moment de notre enquête), plus l’âge des premières inquiétudes a été tardif ; que pour les enfants ayant reçu un diagnostic d’autisme, l’âge des premières inquiétudes (19 mois), de la première consultation (27 mois) et de l’annonce du diagnostic (4 ans) est plus précoce que pour ceux ayant un syndrome d’Asperger (âges respectifs : 35 mois, 48 mois et 7 ans et demi) ; que les enfants les plus âgés ont connu des délais plus long entre les premières inquiétudes parentales et le diagnostic posé, que les plus jeunes de notre cohorte (0-5 ans). Ces données mettent en avant une évolution concernant l’âge des premières inquiétudes, pouvant attester d’une meilleure connaissance du trouble et/ou de modifications dans l’accès au diagnostic depuis la parution des recommandations (Baghdadli et al., 2005). La richesse des informations recueillies dans notre étude appellent des approfondissements et devrait nous permettre d’investiguer bien d’autres questions encore, relatives aux parcours des familles. Mots clés : autisme, premiers signes d’alerte, dépistage, diagnostic, parcours des familles. Ce travail s’inscrit dans le cadre de ma première année de thèse de doctorat sous la direction du Pr. Carole Tardif (Université de Provence, Aix-Marseille I) et la co-direction du Pr. Patrick Chambres (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II) 34 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Communications affichées - Jeudi 6 octobre 2011 17– Alix Thillay Evaluation multidimensionnelle de l’autisme de 1996 à 2010 : évolution des profils cliniques Thillay, A.1 1 Etudiante en Master 2 Recherche Neurosciences et Cognition, , Université François Rabelais de Tours, UMR Inserm U930 Equipe 1 : « Autisme et troubles du développement », Centre Universitaire de Pédopsychiatrie, CHRU de Tours 2, Bd Tonnellé 37044 Tours cedex 9, 02 34 38 94 35 [email protected] L ’autisme qui est la forme la plus typique des Troubles Envahissants du Développement (TED) entraîne un handicap social majeur tout au long de la vie. Il constitue donc un véritable problème de santé publique. Son expression clinique est complexe mais n’est pas prise en compte dans les classifications diagnostiques actuelles. Afin de rendre compte de cette hétérogénéité, le Centre Universitaire de Pédopsychiatrie du CHRU de Tours a développé dans les années 1980 un outil d’évaluation multidimensionnelle permettant de quantifier la sévérité des troubles autistiques, mais également des troubles associés (retard mental, signes neurologiques et troubles de la communication). Deux études ont appliqué cet outil sur 2 populations d’enfants diagnostiqués dans le service avant 1989 (202 enfants) et de 1989 à 1993 (186 enfants). A l’aide d’analyses descriptives multi-variées, ces 2 études ont identifié 4 profils cliniques qui permettent de décrire 4 sous-groupes plus homogènes de patients. L’objectif de cette nouvelle étude est d’observer l’évolution de l’hétérogénéité de l’autisme dans trois nouvelles populations d’enfants présentant des TED selon les critères de l’ICD-10 entre 1996 et 2010 (19962000 : 96 sujets ; 2001-2005 : 96 sujets ; 2006-2010 : 98 sujets) à l’aide des mêmes méthodes statistiques. Les résultats montrent une stabilité de 1996 à 2000 des 4 profils précédemment décrits. En revanche, entre 2001 et 2010, 3 profils peuvent être identifiés qui se caractérisent par une diminution de la sévérité des troubles autistiques ainsi qu’une augmentation notable du niveau moyen de développement intellectuel des enfants. Ces résultats sont interprétés notamment au regard de la complexité du diagnostic différentiel entre l’autisme, le retard mental et l’hyperactivité. A terme, l’identification de sous-groupes plus homogènes d’enfants peut être utile à la recherche physiopathologique en facilitant les confrontations biocliniques. Elle peut permettre également le développement de prises en charge mieux adaptées. Références bibliographiques : American Psychiatric Association. (2000). Diagnostic and statistical manual of mental disorders, 4th edition, Text revision (DSM-IV-TR). Washington DC. Hameury, L., Roux, S., Barthélémy, C., Adrien, J. L., Desombre, H., Sauvage, D., Garreau, B., & Lelord, G. (1995). Quantified Multidimensional Assessment of Autism and Other Pervasive Developmental Disorders. Application for Bioclinical Research. European Child and Adolescent Psychiatry, 4(2), 123-135. Organisation Mondiale de la Santé. (1997). Classification Internationale des Maladies, chapitre V (F). Troubles Mentaux et Troubles du Comportements. Critères Diagnostiques pour la Recherche. (10e révision). Paris: Masson. Roux, S., Hameury, L., Adrien, J. L., Dansart, P., Garreau, B., Malvy, J., & Barthélémy, C. (1997). Quantified Assessment of Autism and Other Developmental Disorders: Bioclinical Comparison of Two Populations of Hospitalized Children. Brain Dysfunction, 10, 75-83. Wing, L. (1988). The continuum of autistic characteristics. Diagnosis and assessment in autism. New York: Plenum. Mots-clés : autisme, Troubles Envahissants du Développement, hétérogénéité, Spectre des Troubles Autistiques, profils cliniques. Ce travail fait l’objet de mon mémoire de Master 2 Recherche réalisé sous la direction du Pr. Catherine Barthélémy. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 35 Jeudi 6 octobre 2011 - Communications affichées 18– Rasha Zebib Marqueurs cliniques linguistiques chez les enfants avec autisme : la comparaison SLI-ASD chez des enfants de langue française Zebib, R.1, Morin, E.1, Galès, S.2, Dansart, P.3, Rozec, J.2, Bonnet-Brilhault, F.1,3, Malvy, J.1,3, Lemonnier, E.2, Prévost, P.1 & Tuller, L.1 1 Université François-Rabelais, Tours, UMR Inserm U930 Imaging and Brain 2 CHRU, Brest 3 CHRU, Tours Coordonnées : Racha Zebib, ATER post-doctoral, Université François-Rabelais de Tours, Inserm U930, Eq.1 « Autisme et troubles du développement », 3, rue des Tanneurs, 37041 Tours, Tél. : 02 47 36 67 98, [email protected]. L es déficits dans les aspects pragmatiques du langage sont bien connus et bien étudiés chez les enfants souffrant du trouble du spectre d’autisme (ASD). Les aspects formels du langage, et surtout dans des langues autres que l’anglais, sont bien moins étudiés, bien qu’il y ait consensus à l’heure actuelle sur l’incidence importante de troubles dans ce domaine (voir Groen et al. 2008). En effet, la prévalence des troubles phonologiques et morphosyntaxiques chez les enfants avec autisme a suscité des discussions sur l’étendue, la nature et les implications de cette intersection entre l’ASD et le Trouble spécifique du langage (SLI) (voir, entre autre, Kjelgaard & Tager-Flusberg, 2001, Tager-Flusberg 2004, Bishop et al. 2010). Ces questions seront explorées via la présentation d’une étude du langage formel chez des enfants avec ASD et des enfants avec SLI, focalisée sur la complexité de la computation syntaxique. En effet, des travaux indiquent que les enfants avec SLI évitent la complexité syntaxique, et favorisent des structures qui impliquent des dérivations plus simples (Jakubowicz 2005 ; Jakubowicz & Tuller 2008 ; Prévost et al. 2010). Qu’en est-t-il des enfants avec ASD ? Nous avons testé 20 enfants avec ASD âgés de 6 à 12 ans et les avons comparés à 20 enfants avec SLI appariés en âge, pour des mesures de tests standardisés de langage oral et de raisonnement non verbal et d’épreuves de production induite et de compréhension de questionswh. Ces dernières nous ont permis de cibler la complexité de la computation syntaxique, mesurée en termes de déplacement syntaxique. Des similarités frappantes, au niveau des épreuves standardisées et des épreuves de compréhension et de production de questions, émergent de cette comparaison : les enfants avec ASD évitent les structures morphosyntaxiques complexes d’une manière similaire aux enfants avec SLI et leurs performances ne sont pas liées à leurs capacités non verbales comme pour les enfants avec SLI. Quelques différences apparaissent toutefois entre les deux groupes telles que la production plus fréquente de réponses inattendues par les enfants avec ASD à l’épreuve de production de questions-wh ou des difficultés plus importantes chez cette population au niveau de la compréhension des questions sujet. Il est à signaler que ces différences semblent être liées à leurs difficultés pragmatiques et à leur tendance à la persévération. Ainsi, leur fonctionnement linguistique serait similaire à celui des enfants avec SLI au niveau formel. Mots-clés : ASD, SLI, complexité computationnelle, questions wh-, comparaison. Ce travail a bénéficié d’une aide de l’Agence Nationale de la Recherche portant la référence ANRBLAN-0328-01. 36 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Ateliers - Jeudi 6 octobre 2011 16 h 00-19 h 00 A 1 Ateliers Construction des compétences sociales près avoir défini ce que sont les compétences sociales, et les difficultés que rencontrent les personnes atteintes des Troubles du Spectre Autistique dans ce domaine, ainsi que les conséquences que ces difficultés engendrent au quotidien, nous aborderons plusieurs points : • Comment évaluer les compétences sociales : présentation d’outils • Comment travailler les compétences sociales : démarche, moyens, outils (scénarios sociaux, conversations en bandes dessinées, vidéos…) • Des exemples de prise en charge individuelles et en groupe : présentation • Matériel : présentation de différents outils pour travailler différentes compétences sociales (malettes spécialisées, jeux de société, cartes…) • Travail pratique : entraînement à la rédaction de scénarios sociaux • Echanges avec le groupe, discussion Bibliographie (livres et articles, sites, matériel…) Emmanuelle Chambres est psychologue en libéral, installée à côté de Clermont-Ferrand. Elle est spécialisée dans les Troubles du Spectre Autistique, et les Troubles des Apprentissages. Elle propose des prises en charge individuelles ou collectives, auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Psychologue diplômée de l’Université de Clermont-Ferrand, elle a obtenu le Diplôme Universitaire Européen d’approfondissement sur l’autisme et autres troubles du développement (Toulouse). Elle est chargée d’enseignement depuis 2002 à l’Université de Clermont-Ferrand, notamment dans le cadre du Master 2 de Psychologie. Elle termine actuellement une formation en vue de l’obtention d’un Diplôme Interuniversitaire de Thérapie Cognitivo-comportementale à Clermont-Ferrand. Elle a co-traduit le livre de Howlin, Baron-Cohen et Hadwin « Apprendre aux enfants autistes à comprendre la pensée des autres ». Emmanuelle Chambres 41, faubourg de Layat, 63200 Riom Tél. 04 43 13 12 95, 06 76 99 54 06 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 37 Jeudi 6 octobre 2011 - Ateliers 2 Emergences et développement de la communication sociale M obiliser et rééduquer les fonctions-clés de la communication sociale constitue un véritable défi et l’un des enjeux principaux des interventions actuellement préconisées pour les personnes avec autisme à tous les âges de la vie (HAS, 2010). Les besoins exprimés dans ce champ ont dès les années 1990 imposé aux orthophonistes, spécialistes du langage et de la communication, un nécessaire effort pour repenser et adapter leurs pratiques aux spécificités de l’autisme. Impulsé dès les années 85-90 par quelques professionnels du secteur libéral ou hospitalier, et soutenu depuis par la Fédération Nationale des Orthophonistes, ce travail est actuellement relayé par les orthophonistes des Centres de Ressources. De quoi parle t-on ? Cet atelier, ouvert à tous les participants, se propose dans un premier temps de faire le point sur les principales indications et modalités d’intervention des rééducations de la communication, qu’il s’agisse de faire émerger les prémices de l’intentionnalité communicative (thérapies préverbales), de faciliter l’accès à une communication conventionnelle et fonctionnelle (communication augmentée et/ou alternative) ou encore d’aborder par des pratiques innovantes des difficultés plus subtiles mais néanmoins handicapantes chez des jeunes ou des adultes maîtrisant le langage (groupes d’habiletés socioconversationnelles). A chaque étape nous soulignerons la nécessité d’inscrire ces pratiques dans la durée et la cohérence d’une approche globale et pluridisciplinaire prenant en compte les besoins de la personne, ses singularités, ses ressources adaptatives et celles de son entourage. L’entraînement à l’observation Dans un deuxième temps, nous proposerons aux participants, à partir de courtes séquences filmées, un entraînement au repérage des émergences de communication observées chez de jeunes enfants suivis en Thérapie d’Echange et de Développement et des stratégies mises en place par leurs thérapeutes pour déclencher, mobiliser, et dynamiser ces émergences au cours de séances de jeu individuel partagé. Orthophoniste, titulaire d’un DEA en Sciences du Langage et enseignante à l’Ecole d’orthophonie de Tours, Pascale Dansart exerce depuis plus de 25 ans dans le domaine de l’autisme au sein du Centre de pédopsychiatrie du CHRU de Tours actuellement dirigé par le Pr. Frédérique BonnetBrilhault. C’est dans ce contexte qu’elle a mis au point et développé pour sa discipline des démarches et stratégies 38 d’évaluation, de rééducation ou de compensation des dysfonctionnements sociocommunicatifs et langagiers observés dans l’autisme. Par son expérience auprès de jeunes enfants sévèrement handicapés, elle est devenue une professionnelle référente pour la pratique et la supervision des Thérapies d’Echange et de Développement qui constituent le prototype des rééducations fonctionnelles de la communication sociale précoce (Barthélémy et al, 1995) ; elle contribue dans ce domaine à des formations universitaires de professionnels du secteur sanitaire et médicosocial en France et à l’étranger. Elle participe par ailleurs aux travaux de l’équipe autisme de l’Unité Inserm 930 (Pr. Catherine Barthélémy) ; elle est actuellement impliquée dans divers projets de recherche collaboratifs avec des spécialistes du développement, des neurophysiologistes, des linguistes (projet ANR-« Complexité et Compensation en Acquisition Atypique du Langage : une approche comparative »). Administrateur de l’arapi depuis 1991, elle en a assuré le Secrétariat général de 2000 à 2003 ; convaincue que cette association favorise le partage interdisciplinaire des savoirs, la formation et une diffusion des données de la recherche scientifiquement validée, elle participe à sa promotion à l’étranger et contribue à l’animation du groupe « Puzzle en mai » et à l’organisation de l’Université d’automne. Pascale Dansart Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau 2 bd Tonnellé, 37044 Tours cedex 9 Tél. 02 47 47 84 12, [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 3 Q Ateliers - Jeudi 6 octobre 2011 Analyse fonctionnelle du comportement u’est-ce qu’un trouble du comportement ? Comment faut-il réagir ou que faut-il faire lorsque ces problèmes apparaissent ? Quelle est leur utilité pour la personne avec autisme ? Comment faut-il s’y prendre ? A-t-on des chances de voir les comportements problèmes disparaître ? L’analyse fonctionnelle est une procédure qui favorise une meilleure compréhension de la personne et de son comportement, qui contribue à poser des hypothèses pour expliquer le comportement et qui aide à déterminer des stratégies d’intervention. A l’occasion de cette session de formation, nous nous intéresserons plus particulièrement à l’influence des caractéristiques typiques d’autisme sur les différentes facettes du modèle fonctionnel. Après plusieurs années de travail dans un service de jour pour enfants et adolescents ayant une déficience sévère et un polyhandicap, Eric Willaye ouvre, en 1991, avec le Professeur Ghislain Magerotte, le Service Universitaire Spécialisé pour personnes avec Autisme (SUSA) à l’Université de Mons (Belgique). Il en assure la direction. Il est maintenant en charge, depuis sa création en 2008, de la Direction de la Fondation SUSA qui coordonne, depuis lors, les activités du SUSA, du Centre de référence Jean-Charles Salmon, du SUSA-Bruxelles, ainsi que du Relais-Condorcet (activités de jour et logement pour adultes). Outre ses activités cliniques de diagnostic et d’accompagnement des personnes avec autisme de tous âges, il a été à l’origine de plusieurs projets : • Recherche sur les Plans de Services Individualisés (199091), • La 2e base (maison et activités de court séjour, 1995), • SUSA-Bruxelles a.s.b.l. (2000), • Recherche sur les Budgets personnalisés (1999-2000), • Junior Support Team (2001-2002) (loisirs intégrés pour adolescents), • SOMI-Service d’Observation et de Mise au point d’Intervention pour personnes ayant de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle et des troubles graves du comportement (2001-2002), • ESCAPE-Equipe de Soutien Comportemental Ambulatoire pour les Personnes et les Equipes (service à l’intention des personnes ayant des troubles graves du comportement, 2003), • Le Relais-Condorcet portant sur le logement et les activités de jour pour adultes ayant de l’autisme (1994-2007). • Option (adaptation d’un modèle de gestion pédagogique de services résidentiels pour adultes) • Interaction (2012) qui assurera l’accueil et le traitement de personnes (6 à 25 ans) qui présentent des troubles graves du comportement. Il est chargé d’enseignement (Psychologie comportementale – ABA) à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Mons. Il assure de nombreuses formations, en Belgique et à l’étranger, principalement sur l’accompagnement éducatif des personnes avec autisme, de leur qualité de vie et sur la gestion des troubles graves du comportement. Sa thèse de doctorat en psychologie a porté sur la compréhension et le traitement des comportements-défis (comportements-problèmes). Il a publié, avec Ghislain Magerotte, un ouvrage sur cette thématique (De Boeck) ainsi qu’un Manuel d’Intervention Comportementale Clinique (De Boeck). Il a également publié, avec l’équipe du SUSA, un Manuel de formation à l’intention des parents (AFD). Il a également collaboré à la traduction du PEP-3 (De Boeck). Enfin, paraîtra en fin d’année 2011, un ouvrage intitulé Option : Vers un style de vie valorisé (De Boeck). Eric Willaye est membre de la Commission wallonne pour l’Intégration de la personne handicapée (Belgique) et de l’AEMTC (Association pour l’Etude, la Modification et la Thérapie du Comportement). Il a été Membre-Fondateur de l’Association des Psychologues et Psycho-pédagogues travaillant dans les Services pour personnes Handicapées (A.P.P.S.H., association membre de la Fédération Belge des Psychologues). Depuis 2010, à l’Université de Mons, il anime également un certificat universitaire de spécialisation en Intervention auprès des personnes ayant de l’autisme. Eric Willaye SUSA, Rue Brisselot, 11, B-7000 Mons, Belgique Tél. +32 65 37 42 59, Fax + 32 65 55 48 62 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 39 Jeudi 6 octobre 2011 - Ateliers 4 L Les aspects médicaux dans l’autisme e diagnostic d’autisme et de Troubles Envahissants du Développement recouvre désormais une large population ayant des caractéristiques différentes (expressions cliniques, niveau cognitif et évolution selon l’âge). Seront particulièrement abordés les aspects médicaux ayant trait aux personnes avec des tableaux sévères très souvent accompagnés d’un retard mental important, en mettant l’accent sur les troubles possibles, leur prévention, la question des douleurs et de leur reconnaissance, la mise en œuvre concrète des soins. Un point sera fait sur les médications psychotropes, leurs avantages, leurs limites et les effets secondaires éventuels. Enfin les situations de crise, avec toute l’importance du diagnostic somatique et donc de la faisabilité des examens, seront évoquées. Dominique FIard, psychiatre des Hôpitaux depuis 1988, chef de secteur de psychiatrie adulte de 2002 à 2009, s’est engagé pleinement dans la réflexion sur la place du soin dans le handicap psychique et le partenariat « acté » entre le milieu sanitaire et médicosocial. Il a développé le projet C.E.A.A. (Centre Expertise Autisme Adultes) du Centre Hospitalier de Niort qui repose principalement sur la recherche de modélisations sur l’accompagnement institutionnel, voire environnemental dans le champ des aidants d’adultes avec autisme. Ainsi un « Guide à l’usage des structures d’accueil d’adultes avec autisme sévère » a été élaboré et fait l’objet d’une diffusion large par l’intermédiaire d’un processus de formation. Parallèlement, un travail est mené sur des propositions d’amélioration de la réponse à la crise et aux troubles graves du comportement et sur l’offre d’investigations somatiques réservée à l’adulte avec autisme. Jean-Pierre Malen, médecin-psychiatre, a exercé en libéral à Meudon la Forêt de 1985 à 2003 et comme médecin attaché au CHS Charcot à Plaisir où il a travaillé en collaboration avec le Dr Catherine Milcent au pavillon Corail devenu ATED. Il travaille actuellement à l’IME « Cour de Venise » d’Autisme 75 et au Foyer du Cèdre Bleu de Chaville. Il est toujours présent aux comités d’organisation des manifestations scientifiques et sur les stands de l’arapi. Dr Jean-Pierre Malen Autisme 75, IME Cour de Venise, 12 rue Saint-Gilles 75003 Paris, Tél. 06 75 36 18 95, [email protected] 40 Depuis 3 ans, il a la responsabilité de l’équipe C.Re.H.Psy. (Centre Ressources Handicap Psychique) du Centre Hospitalier de Niort qui, à partir des bases théoriques de remédiation cognitive et d’entrainement aux habiletés sociales, intervient en milieu écologique pour soutenir les actions d’intégration de la personne handicapée psychique dans son cadre de vie. Membre du Comité Scientifique de l’arapi. Co-président du groupe de travail H.A.S. : recommandations de bonne pratique-Autisme et autres Troubles Envahissants du Développement : diagnostic et évaluation chez l’adulte. Dr Dominique Fiard Centre Hospitalier de Niort C.E.A.A. 40 avenue Charles de Gaulle, 79021 Niort cedex Tél. 05 49 78 39 20, [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 5 A Ateliers - Jeudi 6 octobre 2011 Accompagner des adultes avec autisme en institution médicosociale et gérer son organisation quotidienne : quelles exigences et quelles pratiques ? ccueillir et accompagner des adultes avec autisme en institutions médicosociales nécessite d’adapter de manière continue l’environnement humain, social, sensoriel et physique à la personne et non l’inverse. L’enjeu est important tant il fait dépendre la qualité de leur trajectoire de vie. Les besoins des personnes avec autisme sont spécifiques en raison d’une part de l’âge adulte qui requiert que l’organisation structurelle d’un établissement visant en priorité une vie résidentielle capable de concilier le confort de vie et la spécificité de l’autisme en y incluant les moments plus difficiles quand la présence de comportements problèmes surgit ; et d’autre part, parce que l’autisme à l’âge adulte impose conjointement aux équipes de Direction et aux professionnels de terrain de considérer l’individualité des rythmes, la diversité des évolutions cliniques et de l’hétérogénéité qui s’y rattache. Ainsi, concevoir l’accompagnement, organiser les ressources humaines et leur déploiement au quotidien, gérer un projet d’établissement, le mener sous tous ces aspects et le faire évoluer au gré des besoins nouveaux présentés par ceux qui y habitent, placent les acteurs dirigeants et les accompagnants dans une exigence quotidienne. Cet atelier propose d’étudier les aspects fondamentaux nécessaires à l’identification de bonnes pratiques en examinant dans un premier temps les domaines qui poussent à des enjeux institutionnels et les problématiques qui les accompagnent (Diagnostic - Qualité de l’habitat et son organisation – Formation – Formalisation des projets individuels - Gestion des comportements problèmes et de crises – Gestion spécifique des ressources humaines…), ainsi que les conséquences pour l’intervention des équipes auprès des personnes ; puis de définir des critères et des modalités de fonctionnement institutionnels en faveur de la qualité de vie des adultes avec autisme. Séverine Recordon-Gaboriaud, Docteur en Psychologie clinique et psychopathologie et Directrice de la Maison pour l’Autisme, Adapei 79, St Martin les Melle, exerce la direction d’une structure spécialisée pour adultes avec autisme située dans la région des Deux-Sèvres depuis 2003. Cet établissement accueille 32 adultes autistes en Maison d’Accueil Spécialisée et en Foyer d’Accueil Médicalisé. Spécialisée sur l’autisme, elle a obtenu un DESS en 1996 ayant pour thème l’autisme infantile. De 1996 à 2003, elle a exercé sa profession de psychologue dans une Maison d’Accueil Spécialisée pour adultes avec autisme, auprès également d’adultes polyhandicapés accueillis en MAS et enfin au sein d’un SESSAD dans le cadre d’une CLIS pour enfants avec autisme, Adapei 79 de 2001 à 2003. De façon parallèle, après une préparation d’un projet de recherche sur l’autisme infantile à l’Université Toulouse le Mirail en 1997 sous la Direction du Professeur Bernadette Rogé, elle a préparé et obtenu en 1999 un DEA « Langage et Cognition », sous la Direction du Professeur Catherine Tourette, et avec la collaboration du Professeur Jean-Louis Adrien, à l’Université de Poitiers. De façon transverse, elle a suivi des formations spécifiques sur l’Autisme avec EDI Formation et le SUSA (MONS). Elle a obtenu en 2007 un Doctorat en « Psychologie Clinique et Psychopathologie » spécialisé sur les troubles du comportement chez l’adulte avec autisme. Formatrice pour le GERFI depuis 2005, organisme situé en Charente Maritime, ainsi que pour d’autres centres de formation, elle intervient dans des structures médicosociales et sanitaires et propose des formations spécifiques sur l’accompagnement des enfants et des adultes avec autisme, particulièrement sur l’éducation structurée et la gestion des comportements problèmes. Depuis 2004, elle organise dans le cadre de ses missions de direction au sein l’Adapei 79, et avec le soutien de l’arapi, des colloques scientifiques sur la thématique de l’autisme à l’âge adulte. Fin 2011, elle éditera via les Editions ECPA l’Echelle EPOCAA, « Echelle Pour l’Observation des Comportements d’Adultes avec Autisme et autres TED ». Séverine Recordon-Gaboriaud Maison pour l’Autisme ADAPEI 79 Résidence l’Archipel Route de la Mothe St-Héray 79500 St-Martin lès Melle, Tél. 05 49 07 46 46 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 41 Vendredi 7 octobre 2011 Présidente de séance : Carole Tardif 9 h 00-10 h 30 La perception et la représentation (1) Georges Huard et Bruno Gepner Lorsque le monde tourne trop vite Comment je perçois le temps et comment je vis mon problème de multitasking L e temps est un concept très abstrait, qui s’égraine seconde par seconde, dans un monde où tout se passe en même temps. Je ne vois qu’une chose à la fois, et parfois faire deux choses en même temps est difficile. Les questions de « timing », ce qui est de saisir l’occasion au bon moment sont un grand défi. Savoir arrêter une activité pour passer à une plus prioritaire, peut être difficile à comprendre. La perception du temps, de faire telle activité à une date et heure déterminée n’est pas trop difficile. C’est une macrosituation. On voit bien l’activité venir, et l’échéance est assez longue. Il est très rare pour moi de manquer un train, ou un bus. Le problème réside dans la micro-situation, c’est à dire gérer des choses qui se passent dans l’instant, de saisir la bonne occasion pour s’exprimer, de savoir à quel moment quelqu’un est disponible, et parfois les repères conventionnels du temps ne suffisent pas. Parfois, le temps de décoder une blague et d’en rire est trop long, et les neurotypiques peuvent me trouver bizarre. Le temps de réagir est trop long et parfois pour les neurotypiques, des fractions de secondes dans le temps de réaction peuvent donner un mauvais message. Est-ce que le monde tourne trop vite pour moi ? Parfois oui, surtout lorsqu’il y a d’autres personnes autour de moi, qui s’attendent à ce que je soit « vite sur mes patins » comme eux. Est-ce que je suis plus lent à saisir les choses autour de moi, ou est-ce que c’est la société qui exige des personnes d’être de plus en plus rapide aujourd’hui ? Ce sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre lors de mon intervention. 42 J’ai 51 ans et je suis touché par le syndrome d’Asperger. Avec ma vie d’adulte, j’ai développé des habilités sociales mieux adaptés pour surmonter les défis de la vie de tous les jours. J’ai un frère, Antoine, qui est atteint de l’autisme de Kanner, avec retard cognitif, et il vit en centre de réadaptation, dans un appartement supervisé. Ma passion pour la mesure du temps, les montres, les calendriers a évolué vers une passion pour l’informatique ce qui me permet de travailler dans l’informatique. Je travaille maintenant à l’UQAM comme technicien en informatique, et depuis 1995 je donne des conférences un peu partout dans le Québec et en France où je parle de mes stratégies pour surmonter les difficultés vécues par les personnes TED. Georges Huard 7175, De La Vérendrye #5 Montréal QC H4E 3S1 Canada [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Vendredi 7 octobre 2011 Le ralentissement des flux visuels et sonores est-il thérapeutique pour les enfants autistes ? L es désordres du langage verbal, corporel et émotionnel et les atypicalités cognitives des personnes autistes pourraient traduire des difficultés précoces à percevoir les événements environnementaux dynamiques (flux optiques, mouvements faciaux et corporels notamment lors des échanges émotionnels, flux sonore (parole et langage) et flux proprioceptif) du fait de leur caractère constamment et rapidement changeant et imprévisible. A l’appui de cette thèse, des enfants autistes (assez sévèrement atteints et/ou de faible niveau de développement) reconnaissent mieux des expressions faciales émotionnelles et non émotionnelles, imitent mieux des mouvements faciaux ou gestuels, et comprennent mieux le langage lorsque les informations audio-visuelles sont ralenties sur ordinateur grâce à un logiciel dédié. Nous présenterons les outils, la méthodologie et les premières observations d’une nouvelle étude clinique comparative sur 24 mois utilisant le ralentissement audio-visuel lors de séances d’orthophonie auprès d’enfants autistes âgés de 3 à 8 ans, avec mesure des bénéfices comportementaux (imitatifs, langagiers et socio-cognitifs), oculométriques et électrophysiologiques. Cette approche pourrait confirmer la possibilité d’une réhabilitation précoce des troubles perceptifs et communicatifs chez les enfants autistes. Références Gepner, B. & Féron, F. (2009). Autism: a world changing too fast for a mis-wired brain? Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 33, 1227-1242. Gepner, B. & Tardif, C. (2009). Le monde va trop vite pour l’enfant autiste. La Recherche, 436, 56-59. Lainé, F., Rauzy, S., Tardif, C. Gepner, B. (2011). Slowing down the presentation of facial and body movements enhances imitation performance by children with severe autism. Journal of Autism and Developmental Disorders, 41, 983-996. Bruno Gepner est psychiatre, spécialiste des troubles autistiques de l’enfance à l’âge adulte. Il a été récemment professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Liège (Belgique) et professeur invité au CHU de Lausanne. Il est chercheur associé au Laboratoire Parole et Langage et chargé d’enseignement, à l’université d’Aix-Marseille. Il travaille actuellement au Service d’Accompagnement Médicosocial pour Adultes Autistes à Partir du Domicile (SAMSAAD)-ADMR13. Il est également président de la Fédération Autisme Vie Entière et rédacteur en chef d’Interactions (revue internationale pluridisciplinaire sur les dysfonctionnements et handicaps) Dr Bruno Gepner Laboratoire Parole et Langage Université de Provence UMR CNRS 6057 5 Avenue Pasteur 13100 Aix en Provence [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 43 Vendredi 7 octobre 2011 Présidente de séance : Nicole Bruneau 11 h 00-12 h 30 La perception et la représentation (2) Julie Grèzes et Marie Gomot Communication émotionnelle non-verbale C omprendre les messages émotionnels véhiculés par les gestes d’autrui et y répondre de façon adaptée déterminent la qualité de notre vie sociale. De fait, les émotions coordonnent nos interactions sociales avec autrui. Leur perception peut induire chez l’observateur un état émotionnel réflexif. En effet, de nombreux travaux en psychologie cognitive et en neurosciences indiquent que la compréhension des actions, des émotions ou des sensations d’autrui repose en partie sur la mobilisation des ressources cognitives et neurales utilisées pour produire nos propres actions, émotions ou sensations. Autrement dit, il semble que nous utilisions spontanément notre propre perspective pour comprendre celle d’autrui. Dans la première partie de notre exposé, nous présenterons des données de neuroimagerie en population normale qui suggèrent que cette capacité à comprendre l’autre en mobilisant ses propres ressources n’est pas toujours la réponse la plus adaptée, elle ne s’applique pas à l’ensemble des émotions, et ne permet pas d’expliquer l’ensemble de nos réactions face aux émotions d’autrui. Nous essaierons de montrer que les émotions sont des affordances sociales, elles pré-conditionnent l’observateur pour l’action, et ce en fonction du contexte sociale au sein duquel les agents interagissent et en fonction de leurs capacités socio-affectives. Dans la seconde partie, nous présenterons des données de neuroimagerie chez des participants ayant des syndromes autistiques qui adressent la question de l’utilisation dans les syndromes autistiques des comportements non-verbaux (tels que les expressions faciales et corporelles) indispensable pour une bonne régulation des interactions sociales ou émotionnelles. 44 Julie Grèzes (Directeur de Recherche Inserm) dirige l’équipe « Cognition Sociale » au Laboratoire de Neurosciences Cognitives (Inserm U960) de l’Ecole normale supérieure de Paris. Elle a réalisé son doctorat à Lyon avec le Professeur Jean Decety et son post-doctorat à Londres avec le Professeur Richard Passingham. Son travail consiste en l’étude des liens entre la cognition sociale et le système moteur, i.e. cherche à identifier les mécanismes permettant de lire les signaux sociaux d’autrui et de réagir de manière appropriée aux situations sociales. Julie Grèzes Laboratoire de Neurosciences Cognitives - Inserm U960 Département d’Etudes Cognitives Ecole Normale Supérieure 29, rue d’Ulm, 75005 Paris Tél. 01 44 32 26 76 [email protected] http://www.grezes.ens.fr/ 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Vendredi 7 octobre 2011 L Bases neurophysiologiques de la résistance au changement e « besoin d’immuabilité » identifié dès 1943 par Kanner recouvre un ensemble de manifestations comportementales tels que les stéréotypies sensori-motrices, les intérêts intenses et spécifiques, les rituels, ou encore la sensibilité excessive au changement. Tous ces comportements sont persistants et résistants aux thérapeutiques, et ont en commun un manque de flexibilité, qui s’avère particulièrement invalidant au quotidien, aussi bien pour la personne avec autisme que pour ses proches. Pourtant cette dimension symptomatologique reste peu étudiée comparé à la dimension socio-communicative, et les mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent ces manifestations comportementales sont loin d’être compris. La majorité des comportements répétés et restreints vise à prévenir ou minimiser le changement. Un tel besoin de préserver l’identique pose question quant à la manière d’anticiper et de traiter les changements survenant dans l’environnement chez les personnes avec autisme. Nous présenterons les résultats de recherches visant à étudier les particularités cérébrales responsables de ces difficultés d’adaptation aux modifications de l’environnement. Ces travaux suggèrent d’une part, un traitement cérébral atypique lors de la perception d’un changement dans l’autisme et d’autre part, un style cognitif qui s’avère peu efficient pour anticiper les variations de l’environnement. Ces particularités seraient associées à un dysfonctionnement des mécanismes de régulation attentionnelle modulant aussi bien les simples processus de perception sensorielle que les traitements plus complexes. Enfin si les capacités d’adaptation au changement opèrent dans l’environnement physique, elles sont tout particulièrement sollicitées au cours des interactions sociales. Aussi une meilleure compréhension de ces particularités de traitement du changement dans l’autisme pourrait contribuer à l’adaptation de prises en charge globales. Marie Gomot est chargée de recherche CR1 à l’Inserm. Elle travaille au sein de l’équipe « Autisme et trouble du développement » (Pr. Barthélémy), de l’Unité 930 à Tours. Marie Gomot a mené un doctorat de neurosciences à l’Université F. Rabelais de Tours, sous la direction de Nicole Bruneau, tout en suivant parallèlement un cursus de psychologie clinique à l’Université de Paris V. Elle a conduit ses recherches post-doctorales dans le service de Génétique Clinique du CHRU de Tours (Pr. Moraine) sur la caractérisation des phénotypes comportementaux des patients atteints de déficience mentale liée au chromosome X, puis à l’Université de Cambridge au sein de l’Autism Research Centre (Pr. Baron-Cohen) sur l’étude en IRMf des processus auditifs de perception du changement dans l’autisme. Ses travaux actuels ont pour objectif général d’identifier, à l’aide de méthodes d’explorations fonctionnelles non invasives (électrophysiologie et IRMf), des marqueurs spécifiques du dysfonctionnement cérébral dans l’autisme. Ces recherches portent plus spécialement sur l’étude des processus physiopathologiques d’intégration auditive et de sensibilité au changement. Marie Gomot Inserm U930, Centre Universitaire de Pédopsychiatrie CHRU Bretonneau, 2 bd Tonnellé, 37044 Tours cedex 9 Tél. 02 47 47 86 64, 06 06 88 44 88, Fax 02 47 47 38 46 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 45 Vendredi 7 octobre 2011 Président de séance : Jean-Jacques Taillandier 16 h 00-17 h 30 Concepts et hypothèses synaptiques Seth Grant et Catherine Barthélémy Le rôle des complexes protéiques et de leur complexité dans la maladie D es travaux récents alliant la protéomique des synapses et la génétique humaine ont démontré que les complexes multiprotéiques dans le protéome post-synaptique sont perturbés par des mutations de plus de 200 gènes à l’origine de plus de 130 pathologies cérébrales (Bayes et al., 2011). Un sous-groupe de ces protéines s’assemble dans des complexes multiprotéiques connus sous le nom de « MAGUK Associated Signaling Complex » (MASC), impliqué dans plus de 50 pathologies dont la schizophrénie, le syndrome bipolaire et l’autisme. Une étude de criblage génétique à grande échelle menée sur des souris a permis d’identifier des groupes de protéines MASC qui modulent le comportement adaptatif et les fonctions cognitives supérieures. Le MASC est un complexe de signalisation qui relie les récepteurs des neurotransmetteurs aux voies intercellulaires, modulant ainsi les réponses comportementales. Des études comparatives génomiques, protéomiques, comportementales et génétiques démontrent une conservation élevée des fonctions de ces complexes chez les mammifères, ouvrant de nouvelles perspectives de modèles animaux pour l’étude des pathologies humaines. nismes unicellulaires, avant l’apparition des neurones. Avec l’augmentation de la complexité des organismes multicellulaires au cours de l’évolution, les protéines des protosynapses, conservées comme un ensemble essentiel de protéines synaptiques, ont été à l’origine de la diversité synaptique et comportementale qui caractérise les vertébrés. L’analyse récente de la densité postsynaptique chez l’Homme a mis en évidence son implication dans plus d’une centaine de pathologies du cerveau. Seth Grant dirige le programme « Genes to cognition » sur le rôle des protéines synaptiques dans les pathologies. Avec son équipe, il travaille sur leur implication dans les troubles psychiatriques. Il est diplômé de physiologie, de médecine et de chirurgie de l’Université de Sydney et a fait ses études postdoctorales au laboratoire Cold Spring Harbor dans l’état de New York et avec Eric Kandel à l’Université Columbia. Il est investigateur principal au Wellcome Trust Sanger Institute à Cambridge au Royaume Uni et professeur de neuroscience moléculaire à l’Université de Cambridge et membre de la Royal Society d’Edinbourg. Bayés, A., van de Lagemaat, L.N., Collins, M.O., Croning, M.D., Whittle, I.R., Choudhary, J.S., Grant, S.G. (2011). Characterization of the proteome, diseases and evolution of the human postsynaptic density. Nature Neuroscience, Jan;14(1):19-21. Seth Grant est surtout connu pour ses travaux sur la fonction, la plasticité, le comportement et les pathologies des synapses grâce à des études de génétique sur les souris et sur la protéomique synaptique. Ses travaux sur la génétique humaine et murine ont permis d’identifier des molécules clés de signalisation, des voies et des complexes multiprotéomiques qui déterminent les comportements simples d’adaptation et des fonctions cognitives comme l’apprentissage, la mémoire et l’utilisation de stratégies. Ses études sur le protéomique synaptique ont permis de découvrir l’importante complexité moléculaire des complexes de protéines synaptiques et de la densité postsynaptique, menant vers des voies de recherche sur l’évolution des synapses et sur les pathologies cérébrales. Des études de la phylogénèse ont introduit la notion de protosynapse : les mécanismes ancestraux sousjacents au comportement adaptatif émergeant chez les orga- 46 Pr. Seth Grant The Wellcome Trust Sanger Institute Genes 2 Cognition Programme Genome Campus - Room F3-44A Hinxton, Cambs CB10 1SA, UK Tél. +44 (0)1223 494908, Fax +44 (0)1223 494919 [email protected], [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Vendredi 7 octobre 2011 L Autisme : hypothèses synaptiques es hypothèses neurodéveloppementales de l’autisme se sont progressivement élaborées ces trente dernières années à partir d’observations cliniques, notamment sur la croissance cérébrale, et à partir d’études anatomiques, cellulaires et génétiques. Toutes les étapes du développement cérébral sont considérées comme candidates dans la physiopathologie de ce syndrome. Mais un intérêt croissant (renforcé par les résultats des études génétiques) est porté sur le développement et le maintien des connections synaptiques, de même que sur la croissance axonale et la mise en place des tractus reliant les différentes aires cérébrales entre elles. L’un des résultats les plus robustes dans le domaine de la neuroanatomie de l’autisme est l’augmentation du volume cérébral. Un pattern particulier de croissance cérébrale pendant les deux premières années de la vie a été mis en évidence. Les techniques de neuroimagerie comme le DTI (Diffusion Tensor Imaging) vont permettre une analyse fine de la structure cérébrale et vont apporter des précisions sur les anomalies suspectées dans l’autisme. Les études anatomo-pathologiques fournissent des descriptions de l’organisation cyto-architecturale du tissu cérébral : des modifications de la structure en micro-colonnes du cortex cérébral ont été signalées impliquant notamment les systèmes GABAergiques. L’hypothèse d’une hyperconnectivité locale, au dépens de la connectivité à longue distance reliant les différentes aires cérébrales entre elles, est proposée dans l’autisme. Certains processus inflammatoires pouvant affecter le développement synaptique et l’apoptose ont été récemment évoqués. La neurotransmission synaptique, en particulier sérotoninergique et GABAergique, a fait l’objet de nombreuses études. L’intérêt ne se porte pas seulement sur la transmission synaptique mais sur l’implication de ces systèmes dans le neurodéveloppement. Enfin, depuis les années 2000 plusieurs études ont mis en évidence des mutations génétiques qui seraient à l’origine d’anomalies du fonctionnement des synapses glutamatergiques dans l’autisme. En conclusion, l’hypothèse d’un défaut de développement et du fonctionnement synaptique est actuellement au premier plan dans la recherche sur les mécanismes impliqués dans l’autisme. Les résultats prometteurs ouvrent des voies nouvelles pour la mise au point de thérapeutiques futures. Pr. Catherine Barthélémy Pr. Frédérique Bonnet-Brilhault Pr. Catherine Barthélémy, médecin pédiatre, psychiatre et physiologiste, est professeur de neurophysiologie à la Faculté de Médecine de l’Université François-Rabelais de Tours, Praticien Hospitalier au Service Universitaire d’Explorations Fonctionnelles et de Neurophysiologie en Pédopsychiatrie du CHRU de Tours et responsable de l’équipe n°1 « Autisme et troubles de développement : psychopathologie, physiopathologie et thérapeutique » de l’Unité Inserm 930. L’équipe Inserm qu’elle dirige a pour projet de préciser dans l’autisme les relations qui existent entre les anomalies comportementales et cognitives et les dysfonctionnements neuronaux sous-jacents selon trois axes : le développement neuropsychologique, la maturation cérébrale normale et pathologique et la thérapie. Pour ce faire, ce groupe développe des méthodes originales d’évaluation neuropsychologique et met en œuvre des techniques non-invasives d’exploration anatomo-fonctionnelle pour étudier le fonctionnement cérébral, et plus particulièrement la perception visuelle, auditive et du mouvement, chez l’enfant. Le professeur Barthélémy exerce des responsabilités au niveau local et national et est membre de plusieurs comités d’experts en France (Fondation Orange, Comité scientifique du Plan Autisme…) et dans le monde (Comité APA-NIH pour le DSM-V, comité d’Autisme Europe pour la rédaction du document « Les personnes atteintes d’autisme. Identification, compréhension, intervention »). Elle est membre de plusieurs sociétés savantes, du Conseil d’Administration de la société des Neurosciences et de comités d’édition de plusieurs journaux spécialisés sur les troubles du spectre autistique, la psychiatrie et la thérapeutique. Parmi les membres fondateurs de l’arapi, avec le professeur Gilbert Lelord, elle continue à s’investir dans cette association unique qui regroupe professionnels de diverses disciplines concernés par l’autisme et parents. Pr. Catherine Barthélémy Service de Pédopsychiatrie CHRU Bretonneau 2 bd Tonnellé, 37044 Tours cedex 9 Tél. 02 47 47 84 12, Fax : 02 47 47 38 46 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 47 Vendredi 7 octobre 2011 Président de séance : Patrick Chambres 17 h 30-19 h 00 La plasticité cérébrale Jean-Pierre Bourgeois et Philippe Evrard Synaptogenèses normales, plastiques, pathologiques, et amendables ? D ans le cortex cérébral, les synaptogenèses commencent peu de temps après la conception et ont lieu pendant toute la vie. Leurs cinétiques sont complexes, comportant de nombreuses phases distinctes, coïncidant avec les étapes majeures des maturations des fonctions sensorielles, motrices, et cognitives. Une première combinatoire de gènes code pour les premières synaptogenèses, très robustes, et indépendamment de l’environnement. S’ajoute ensuite un autre ensemble de gènes dont les activations sont sensibles à l’activité physiologique suscitée par l’environnement, et se superposant à l’activité spontanée précoce. Pendant les périodes critiques, cette nouvelle combinatoire de gènes augmente les plasticités synaptiques : les synaptogenèses deviennent hypersensibles à la structure de l’environnement, avec des effets à long terme. La durée de ces périodes critiques augmente significativement au cours de l’évolution du cortex cérébral. Cette « ouverture épigénétique » des synaptogenèses à l’environnement, maximale dans le cortex humain, constitue la source de l’exceptionnelle adaptabilité cognitive de notre espèce, sa très grande plasticité créatrice, mais peut-être aussi une des causes de ses fragilités mentales. Le séquençage et l’analyse du génome humain indiquent des associations entre certaines maladies psychiatriques et des ensembles de mutations dont certaines affectent les voies de signalisation synaptiques. Dans les autismes, diverses mutations affectent des protéines transmembranaires d’adhésion interneuronales (Neuroligines, Neurexines, Contactines, etc.), des protéines du complexe sous-synaptique (Shank), des récepteurs pharmacologiques (nicotiniques), etc., suggérant une multiplicité de synaptopathies. Les symptômes autistiques deviennent manifestes entre 0 et 3 ans, c’est à dire pendant la phase périnatale de production massive des synapses. Une des hypothèses serait que la formation de certaines synapses et leur plasticité sont altérées. Des pathologies des périodes critiques sont également suggérées. Les neurobiologistes apprennent à manipuler l’ouverture et la fermeture des périodes critiques des synaptogenèses, et la plasticité synaptique, au cours du développement ainsi que dans le cortex cérébral adulte. Diverses stratégies sont déjà disponibles pour effectuer ces manipulations épigénétiques des synaptogenèses. Pourront-elles amender les synaptopathies ? Oserons-nous les utiliser sur des patients humains ? 48 Bourgeois, J.P. (2010). The Neonatal Synaptic Big Bang. in : The Newborn Brain : Neuroscience and Clinical Applications. 2nd edn., eds. Hugo Lagercrantz, Mark A. Hanson, Laura R. Ment, and Donald M. Peebles. Cambridge University Press. Chapter 5 : 7184. Toro, R. et al. (2010). Key role for gene dosage and synaptic homeostasis in autism spectrum disorders. Trends in Genetics. 26(8) : 363-372. Jean-Pierre Bourgeois, Docteur ès Sciences, est Directeur de Recherche émérite au CNRS. Biologiste moléculaire et neurobiologiste de formation (Université Denis Diderot), il a travaillé dans le groupe du Professeur Changeux sur le métabolisme des récepteurs nicotiniques musculaires et neuronaux et la plasticité synaptique. Il a passé plusieurs années à l’Université de Yale, dans l’équipe des Professeurs Rakic et Goldman-Rakic, à décrire les synaptogenèses et la plasticité synaptique dans le cortex cérébral des primates. A l’Institut Pasteur, dans l’équipe du Professeur Bourgeron (Génétique Humaine et Fonctions Cognitives), il explore les altérations des circuits synaptiques dans un modèle murin d’autisme humain, et les possibilités de les réparer. Jean-Pierre Bourgeois CNRS URA2182 « Gènes, Synapses, et Cognition ». Laboratoire de « Génètique Humaine et Fonctions Cognitives ». Directeur : Pr. Thomas Bourgeron Département de Neuroscience Institut Pasteur, 25 rue du Dr. Roux, 75724 Paris cedex 15 Tél. 01 45 68 88 08, [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Vendredi 7 octobre 2011 D e la conception à l’âge de deux ans, cent milliards (100 X 109) de neurones sont produits pour construire le cerveau humain. Entre ces neurones, des réseaux se forment qui pourraient impliquer jusqu’à mille deux cents billions (1,2 X 1015) de synapses. Ce programme est contrôlé par 35 000 gènes et par d’innombrables facteurs exogènes, positifs et négatifs (environnement, stimulations, apprentissages, agressions, xénobiotiques…). Le nombre de gènes impliqué dans le développement du système nerveux augmente relativement peu de la souris au singe et ensuite à l’Homme. C’est leur utilisation qui se modifie profondément. Certains de nos gènes régulateurs du système nerveux sont très anciens dans l’Evolution et étaient déjà présents chez la mouche drosophile. Notre exposé portera surtout sur la plasticité de la construction de ce système et des transmissions neurales à travers ce système. Nous évoquerons aussi les possibilités d’exploiter la plasticité du cerveau en développement pour compenser (i) des lésions cérébrales précoces ; (ii) des mises en réseau selon des patterns défavorables, tant pour des raisons génétiques que pour des raisons exogènes ; (iii) des carences d’apprentissage, qu’elles soient d’origine exogène ou d’origine endogène. Ces possibilités portent tant sur la promotion de la plasticité favorable que sur l’inhibition des plasticités défavorables. La plasticité cérébrale Philippe Evrard, né en 1942, est professeur émérite à l’Université Paris Diderot (Faculté de Médecine), ancien chef du service de neurologie pédiatrique et des maladies métaboliques de l’Hôpital Robert-Debré (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) et ancien directeur de la Formation INSERM de Neuroscience du Développement RobertDebré à Paris, deux structures dont il fut aussi le fondateur. Il est actuellement consultant institutionnel à SPH Conseil, filiale de la Fédération Hospitalière de France, président du Groupe de Pilotage Autisme (bonnes pratiques) à la Haute Autorité de Santé et président du comité « Recherche, Développement & Veille » de l’Association Robert-Debré. Avant son arrivée à Paris, en 1995, sa carrière s’est déroulée à l’Université de Louvain, Belgique, où il fut professeur, chef de service et directeur d’unité de recherche et au Massachusetts General Hospital (Harvard Medical School). Ses premières contributions scientifiques ont porté sur l’analyse ultrastructurale des fractions subcellulaires du foie ; ses recherches ont ensuite porté sur les unités ontogéniques et phylogéniques du néocortex cérébral des mammifères et de l’homme, sur les mécanismes de la migration des neurones et des maladies de cette migration et sur des concepts et outils nouveaux pour la protection du cerveau du fœtus et du nouveau-né (« neuroprotection périnatale »). Il est membre de l’Académie royale de médecine de Belgique et de l’European Academy of Sciences and Arts. Pr. Philippe Evrard Professeur de neurologie pédiatrique, chef émérite du Service de Neurologie et Maladies Métaboliques Hôpital Robert-Debré (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris) 48 Boulevard Sérurier, 75935 Paris cedex 19 Tél. 01 40 03 47 73, Fax 01 40 03 47 81 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 49 Samedi 8 octobre 2011 Présidente de séance : Nadia Chabane 8 h 30-10 h 30 Récepteurs et canaux synaptiques Angela Sirigu, Yehezkel Ben Ari et Eric Lemonnier Autisme et ocytocine L ’autisme est une maladie caractérisée par des difficultés à communiquer efficacement avec l’entourage et à développer des liens sociaux. L’équipe du Centre de Neuroscience Cognitive (CNRS/ Université Claude Bernard Lyon 1) a récemment montré que l’administration intranasale d’ocytocine, une hormone connue pour son rôle dans l’attachement maternel et le lien social, améliore significativement les capacités des patients autistes à interagir avec les autres personnes. Pour ce faire, les chercheurs ont administré de l’ocytocine à 13 patients autistes puis ils ont observé le comportement social des patients pendant des jeux de balle et des tests visuels de reconnaissance de visages exprimant différents sentiments. Leurs résultats, publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA le 15 février 2010, montrent ainsi le potentiel thérapeutique de l’ocytocine pour traiter les troubles sociaux dont souffrent les patients autistes. Source : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1793.htm Andari E, Duhamel JR, Zalla T, Herbrecht E, Leboyer M, Sirigu A. (2010). Promoting social behavior with oxytocin in high-functioning autism spectrum disorders. Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, Mar 2;107(9):4389-94. Angela Sirigu, directeur de recherche-CNRS, directrice de l’équipe « Neuropsychologie de l’action », Centre de Neuroscience Cognitive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1). Le Centre de Neuroscience Cognitive (CNC) étudie les mécanismes cérébraux de la cognition et ses dysfonctionnements. De nombreux thèmes sont abordés au sein des équipes de recherche qui le composent, dont la perception, la plasticité motrice, les processus attentionnels, la prise de décision, la motivation et la cognition sociale. Les compétences multidisciplinaires réunies dans le laboratoire incluent la physiologie et la psychologie, mais aussi les mathématiques, l’économie et les disciplines médicales telles que la neurologie et la psychiatrie. Les recherches menées au CNC s’appuient sur des modèles expérimentaux, sur l’analyse comportementale et sur les différentes techniques d’imagerie fonctionnelle cérébrale, et c’est aussi un lieu d’interactions entre recherche fondamentale et clinique où des chercheurs œuvrent pour faire avancer la connaissance sur la physiopathologie de maladies telles que la maladie de Parkinson, la schizophrénie ou l’autisme, et aider au développement d’approches thérapeutiques innovantes dans le domaine des handicaps sensorimoteurs et cognitifs. Source : http://cnc.isc.cnrs.fr Dr Angela Sirigu Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 Institut des Sciences Cognitives 67 boulevard Pinel 69675 Bron cedex, Tél. 04 37 91 12 12 Fax 04 37 91 12 10, [email protected] 50 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Samedi 8 octobre 2011 A Des diurétiques pour traiter l’autisme : de la clinique au fondamental u départ d’une approche réussie, il y a souvent un concept ! L’idée ici est que dans certaines maladies neurologiques, les neurones se comportent comme des neurones immatures, ils retournent à l’enfance en exprimant des propriétés électriques qu’ils avaient perdues depuis leurs plus jeunes âges. Au départ, des travaux poursuivis depuis plusieurs décennies avaient montré que les neurones immatures sont riches en chlore intracellulaire avec des taux plusieurs fois supérieurs à ceux observés dans des cerveaux adultes (Ben Ari et al.). Ceci va se traduire par le fait que le GABA, principal médiateur de l’inhibition cérébrale dans le cerveau adulte et dont l’action est largement conditionnée par les concentrations intracellulaires de chlore, va exciter des jeunes neurones. Ensuite nous avons constaté que des neurones épileptiques -dans différents modèles animaux d’épilepsie -ont aussi des niveaux élevés de chlore et qu’ils sont excités par le GABA (Nardou et al.). Une des conséquences est que le phénobarbital ou le Valium - molécules de première intention de traitement des épilepsies infantiles dont les actions se font par l’intermédiaire du GABA -peuvent aussi produire des effets paradoxaux aggravant les crises plutôt que les réduisant. Ici aussi les effets sont dus à des taux élevés de chlore intracellulaire (Nardou et al.). Ce retour à des propriétés immatures va offrir des opportunités de traitement basés sur l’utilisation de molécules qui rétablissent le gradient correct de chlore, d’où l’idée d’utiliser un diurétique sachant que ces molécules, et notamment le Burinex, agissent spécifiquement en bloquant un importateur de chlore et permettant donc de réduire les taux intracellulaires de cet ion. Il y a de nombreuses données pour suggérer que les signaux GABA sont déficients chez les autistes et notamment la baisse des oscillations cérébrales de type gamma qui sont essentielles pour de nombreuses fonctions cognitives et sensorielles et dont la genèse dépend fortement des signaux GABA. Mais l’indice qui nous a amené à regarder du côté du chlore est que les enfants autistes répondent souvent de façon paradoxale au Valium qui aggrave l’agitation plutôt que de la réduire. Ce signe-là atteste de niveaux élevés de chlore avec un GABA - sur lequel agit le Valium- qui excite plutôt qu’inhiber. Nous avons donc entrepris de tester cette hypothèse d’abord avec un test pilote sur 5 enfants autistes puis, une fois l’essai réussi, sur 60 enfants en double aveugle avec un essai randomisé se basant sur une dose de 1mg par jour pendant 3 mois. Les résultats sont fort encourageants sachant que les tests classiques de CARS (Childhood Autism Rating Scale) donnent une différence significative de 0,004 et le CGI (Clinical Global Impressions Scale), autre test d’efficacité, une différence de 0,017. Nous n’avons observé aucun effet secondaire significatif, des enfants sont sous traitement continu depuis plus d’un an. Les parents décrivent une « plus grande présence » de l’enfant. Ces observations ouvrent d’importantes possibilités de compréhension et de traitement de la maladie. Sur le plan fondamental, nous avançons avec des études détaillées des mécanismes sous-jacents et sur le plan clinique, nous allons entreprendre d’utiliser des tests d’imagerie cérébrale afin de voir les effets de la molécule sur le cerveau. Enfin, tâche particulièrement importante, nous devons développer de nouvelles formes galéniques permettant une plus grande disponibilité de la molécule dans le cerveau sachant qu’elle a une durée de vie avant dégradation assez courte. Références Ben-Ari, Y. & Holmes, G.. (2006). Effects of seizures on developmental processes in the immature brain. Lancet Neurology, 5:1055-63. Nardou, R., Ben Ari, Y. & Khalilov, I. (2009). Bumetanide, an NKCC1 antagonist, does not prevent formation of epileptogenic focus but blocks epileptic focus seizures in immature rat hippocampus. Journal of Neurophysiology, 101, 2878-88 Les échelles CARS : Schopler, E., Reichler, R.J., De Vellis, R.F. & Dally, K.. (1980). Toward Objective Classification of Childhood Autism: Childhood Autism Rating Scale (CARS), Journal of Autism and Developmental Disorders, 1980, 10 (1), 91-103. CGI : Guy, W. (2000). Early Clinical Drug Evaluation Unit Assessment Manual for psychopharmacology. National Institute of Mental Health. 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 51 Samedi 8 octobre 2011 Né au Caire, Yehezkel Ben Ari a fait ses études en Israël suivies d’une thèse à Paris (Pr. Alfred Fessard) sur les mécanismes de la plasticité neuronale. Après plusieurs stages postdoctoraux à Cambridge, Montréal et Oslo, il travaille dans l’Institut du CNRS de Gif-sur-Yvette et en 1986, il prend la succession d’Alexandre Minkowski à la direction de l’Unité de Neurobiologie du Développement de l’Inserm (U29) (Maternité de Port-Royal). Ce laboratoire devient rapidement un centre reconnu de formation de chercheurs puisqu’il a reçu plus de 70 stagiaires étrangers en 10 ans. En 1999, la totalité des personnels de l’Unité (35 familles) se délocalisent avec lui à Marseille quand il est nommé Directeur de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (INMED)- la plus importante délocalisation de l’Inserm. L’INMED, réalisé par un architecte Norvégien concepteur de la bibliothèque d’Alexandrie, est un institut de recherches intégratives post-génomiques centrées sur les maladies du développement cérébral et notamment les épilepsies, les anoxies fœtales et les effets de drogues sur la maturation cérébrale. Outre la centaine de chercheurs, la pépinière d’entreprises (trois jeunes sociétés de bio-technologie actuellement) et des écoles, il abrite une collection d’artistes contemporains. Ses travaux en épileptologie lui ont valu notamment l’attribution pour la première fois en France du prestigieux prix de la Fondation Américaine de l’Epilepsie (AES) ainsi en 2009 que le Grand prix de la recherche biomédicale de l’Inserm. Le Professeur Ben Ari figure parmi les chercheurs les plus cités dans sa catégorie notamment pour ses travaux sur la maturation cérébrale et les maladies neurologiques ainsi que les séquences maturatives au cours du développement. Il a proposé récemment un concept -la Neuroarchéologie- des signatures présymptomatiques architecturales ou électriques résultant de mutations génétiques ou des insultes dues à l’environnement lors de la grossesse et qui annoncent des maladies neurologiques à venir. 52 Directeur de Inserm U29-INMED, Parc Scientifique de Luminy, Marseille, Directeur de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (INMED). Organisateur des conférences annuelles INMED / Trends in Neuroscience de La Ciotat. Pr. Yehezkel Ben Ari INMED, Parc Scientifique et Technologique de Luminy 163, route de Luminy BP 13, 13273 Marseille cedex 09 Téléphone : 04 91 82 81 00, Fax : 04 91 82 81 01 [email protected] Eric Lemonnier, médecin-psychiatre, travaille depuis 1997 dans le Service de pédopsychiatrie du Pr Lazartigues au CHU de Brest. A partir de 2001 il a été praticien hospitalier en charge du Centre Interrégional d’Etude et de Ressource sur l’Autisme de Bretagne, Pays de la Loire (CIERA) lorsque celui-ci était encore un dispositif expérimental. Puis lorsqu’il fut établi que de tels centres avaient toute leur place et que chaque région obtînt une dotation à cette fin, il est devenu responsable du Centre de Ressources Autisme de Bretagne. Il a travaillé à l’élaboration du DU « Autisme infantile » au CHU de Brest et y enseigne depuis sa création en novembre 2003. Ses thèmes de recherche sont variés : douleur, épilepsie, suicide et s’orientent depuis 2001 sur l’autisme. Depuis trois ans il mène des travaux de recherche concernant de nouveaux traitements médicamenteux dans l’autisme en essayant de mettre à profit les aspects particuliers de la maturation neuronale observés chez les personnes autistes. Dr Eric Lemonnier CRA Bretagne Hôpital de Bohars Route de Ploudalmezeau, 29820 Bohars Tél. 02 98 01 52 06, Fax 02 98 01 52 33 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Samedi 8 octobre 2011 Présidente de séance : Bernadette Rogé 11 h 00-12 h 30 Intervention précoce Sally Rogers et Frédérique Bonnet-Brilhault Les approches d’intervention précoce pour les tout petits avec des troubles du spectre de l’autisme C ette intervention abordera le défi du choix des interventions pour les très jeunes enfants et leurs familles. Les enfants les plus jeunes avec autisme, âgés d’un ou deux ans, présentent des défis uniques concernant l’intervention. Très peu d’approches ont été testées chez les enfants de moins de trois ans. Très peu de programmes existent pour les enfants de cet âge et la plupart des enfants concernés sont encore à la maison dans leur famille plutôt qu’en accueil collectif. Nous présenterons les interventions qui ont été testées chez les enfants de ce groupe d’âge, dont des données sur le Early Start Denver Model. Sally J. Rogers est psychologue du développement et professeur de psychiatrie au M.I.N.D. Institute à l’Université de Californie Davis. Elle est investigateur principal de plusieurs projets de recherche sur l’autisme, dont l’un des dix centres d’excellence sur l’autisme (ACE) du réseau financé par NIMH/NICHD, impliquant une étude multicentrique contrôlée, menée avec ses collaboratrices, Cathy Lord à l’Université du Michigan et Annette Estes à l’Université du Washington, d’une intervention destinée aux nourrissons et tout petits avec autisme. Elle gère aussi un programme de crédit formation postdoctorale financé par le NIMH dans la recherche interdisciplinaire sur l’autisme. Elle est impliquée au niveau international dans de nombreux projets cliniques et de recherche concernant l’autisme. Notamment, elle a été présidente de la International Society for Autism Research, éditeur du journal « Autism Research », membre de la Autism Speaks Global Autism Public Health Initiative et membre du groupe de travail sur l’autisme, TED et autres troubles du développement pour le DSM-V. Elle a reçu de nombreuses récompenses pour ses contributions à l’enseignement, la recherche et la clinique. Elle a obtenu son doctorat, avec une spécialisation dans le retard mental et les troubles du développement, à l’Université de l’Etat d’Ohio. Elle a poursuivi sa carrière dans la recherche sur le développement cognitif et social des jeunes enfants avec des troubles du développement. Elle a publié plus de 175 articles, chapitres d’ouvrages et des livres sur des sujets comme le développement cognitif des enfants avec retard mental profond, le développement cognitif et social des enfants aveugles, les symptômes du syndrome de l’X-fragile chez de très jeunes enfants, ainsi que de nombreux articles sur les aspects cliniques et développementaux de l’autisme. Elle a apporté des contributions novatrices à la recherche sur l’imitation dans l’autisme, dont un livre récent. Ses recherches actuelles portent sur deux domaines : le développement d’interventions efficaces chez les nourrissons et jeunes enfants avec autisme, applicables par les familles et les professionnels, et, avec sa collègue Sally Ozonhoff, l’identification très précoce de l’autisme. Elle n’est pas qu’un chercheur mais aussi un clinicien qui fait des évaluations, propose des traitements et offre une consultation pour les nourrissons, les enfants et les adultes avec autisme et leurs familles. Le modèle d’intervention qu’elle a développé avec Geri Dawson et d’autres collègues au Centre de Santé de l’Université du Colorado, à l’Université de Washington et à l’Université de Californie Davis (le Denver Model et le Early Start Denver Model) est reconnu dans le monde entier et le manuel sur ce modèle et sa mise en œuvre a fait l’objet d’un ouvrage publié chez Guilford Press : Early Start Denver Model for Young Children with Autism: Promoting Language, Learning and Engagement. Sally J. Rogers, Ph.D. Professor of Psychiatry and Behavioral Sciences The M.I.N.D. Institute University of California Davis Medical Center 2825 50th Street, Sacramento, CA 95817 USA Tél. +1 916 703 0264 Fax +1 916 703 0244 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 53 Samedi 8 octobre 2011 Les prises en charge précoces : évolutions cliniques et corrélats neurophysiologiques L a mise en place de thérapies et interventions précoces auprès des jeunes enfants avec autisme est un des facteurs pronostiques de l’évolution de ces enfants. L’autisme étant sous-tendu par un trouble précoce du développement et du fonctionnement cérébral, la mise en place de ces interventions à une phase du développement où la plasticité synaptique est très active permet d’offrir les conditions très favorables à leur efficacité. Cependant si les évaluations cliniques permettent de décrire précisément les progrès faits dans les différents domaines évalués, il manque actuellement des indices permettant d’objectiver les processus de maturation cérébrale au cours des thérapies et interventions. Nous présenterons les données neurophysiologiques obtenues chez des jeunes enfants avec autisme avant et après un à deux ans de Thérapie d’Echange et de Développement. Ces données, obtenues en électrophysiologie (potentiels évoqués auditifs et visuels) et en suivi du regard, permettent d’identifier des indices objectifs de maturation cérébrale au cours des thérapies. Ils pourront, à terme, aider à une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la récupération de certaines fonctions et ainsi à ajuster selon le profil de l’enfant le programme thérapeutique. Frédérique Bonnet-Brilhault est psychiatre, professeur de physiologie à la faculté de Médecine de Tours, chef de service du Centre Universitaire de Pédopsychiatrie du CHRU de Tours et membre de l’équipe « Autisme » de l’Unité Inserm 930 dont elle sera responsable lors du prochain contrat quadriennal. Elle est également médecin coordonnateur du CRA région Centre. En liens très étroits avec l’équipe hospitalière et scientifique du centre elle a développé différents protocoles de recherches à partir de l’expertise qu’elle a acquise dans le domaine de la clinique, de l’électrophysiologie et de la génétique. Elle est ainsi responsable de plusieurs programmes de recherche et a publié des articles dans ces trois domaines dans des revues internationales. Elle a travaillé pendant un an au Helen Wills Neuroscience Institute de Berkeley et poursuit un travail collaboratif avec le laboratoire du Pr. Knight et a également suivi les consultations du Pr. Hendren à l’Autism Clinic de San Francisco. Elle a été nommée expert auprès de l’HAS pour l’élaboration des recommandations pour le diagnostic des adultes avec autisme. Pr. Frédérique Bonnet-Brilhault Centre Universitaire de Pédopsychiatrie Inserm U930, CHRU Bretonneau, 2 bd Tonnellé 37044 Tours cedex 9 Tél. 02 47 47 84 12, Fax 02 47 47 38 46 [email protected] 54 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action Samedi 8 octobre 2011 Présidente de séance : Catherine Barthélémy 14 h 30-16 h 00 Conférencier invité : Axel Kahn Axel Kahn, Docteur en médecine et Docteur ès sciences, est Directeur de recherche à l’Inserm et a dirigé l’Institut Cochin (Inserm U567/UMR8104 CNRS) de 2002 à 2008. Il est Président de l’Université Paris Descartes depuis le 20 décembre 2007. Ses travaux scientifiques portent notamment sur le contrôle des gènes, les maladies génétiques, le cancer et la nutrition. Ils ont donné lieu à environ 500 articles originaux publiés dans des revues scientifiques internationales avec comité de lecture, par exemple, Nature, Cell, Nature Genetics, Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA… Il a été Président de la Commission du Génie Biomoléculaire de 1987 à 1997, Rédacteur en chef de la revue Médecine Sciences de 1986 à 1998 et a été membre du Comité Consultatif National d’Ethique de 1992 à 2004. De 2000 à 2002, il a présidé à Bruxelles le Groupe des Experts de Haut Niveau en Sciences de la Vie auprès du Commissaire de la Recherche de la Commission Européenne. Depuis 2007-2008, il est Président de la Fondation Internationale du Handicap, Président du Comité d’Ethique de la Ligue du Cancer, et Président de Paris Biotech Santé et Président de la Commission Recherche de la Conférence des Présidents d’Universités. Outre ses travaux scientifiques, Axel Kahn intervient fréquemment sur des sujets touchant aux aspects moraux et sociaux de la médecine, de la génétique et des biotechnologies. Co-auteur d’une cinquantaine d’ouvrages collectifs, il a aussi écrit plusieurs ouvrages, en particulier : - Société et révolution biologique : pour une éthique de la responsabilité. INRA Editions, Paris, 1996. - La médecine du XXIe siècle : des gènes et des hommes. Bayard Editions, Paris, 1996. - Copies conformes, le clonage en question. Nil Editions, Paris, 1998. - Et l’Homme dans tout ça ? Plaidoyer pour un humanisme moderne. Nil Editions, Paris, 2000. - L’avenir n’est pas écrit. Albert Jacquard et Axel Kahn, Editions Bayard, Paris, sept. 2001. - Raisonnable et Humain. Nil Editions, Paris, février 2004. - Bioéthique et liberté. Axel Kahn et Dominique Lecourt, Collection « Quadrige/Essais », PUF, Paris, février 2004. - Le secret de la salamandre - La médecine en quête d’immortalité. Axel Kahn et Fabrice Papillon, Ed. Nil, Paris, mars 2004. - Comme deux frères. Axel Kahn et Jean-François Kahn, Ed. Stock, Paris, janvier 2006. - L’homme, ce roseau pensant… Nil Editions, Paris, janvier 2007. - L’Homme, le Bien, le Mal… Editions Stock, Paris, février 2008. - L’ultime liberté. Editions Plon, Paris, octobre 2008. - Un type bien ne fait pas cela. Nil Editions, avril 2010 - Faut-il légaliser l’euthanasie. Axel Kahn et Luc Ferry, Ed. Odile Jacob, Paris, novembre 2010. Axel Kahn est Chevalier des Arts et des Lettres, Officier de la Légion d’Honneur et du Mérite Agricole, Commandeur de l’Ordre National du Mérite. Pr. Axel Kahn Université Paris Descartes, 12 rue de l’Ecole de Médecine 75006 Paris Tél. 01 41 46 16 58 [email protected] 11e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Multiplicité des regards, cohérence de l’action 55 arapi Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations BP 91603, 37016 TOURS cedex 1, [email protected], www.arapi-autisme.fr Actions et réalisations de l’arapi… Soutien à la formation et à la recherche Les Universités d’automne « Autisme : actualités et perspectives » : initiées en 1989, elles ont lieu tous les deux ans pendant 4 jours et permettent la rencontre entre chercheurs, praticiens spécialisés et parents. Elles ont pour objet la formation des jeunes chercheurs et la mise à jour des connaissances et recherches récentes sur des thèmes d’actualité. Les « Séminaires du Comité Scientifique » réunissent sur invitation un groupe restreint de chercheurs, praticiens et parents pour documenter des sujets sensibles. Les colloques et congrès organisés par l’arapi : ils peuvent être à destination des professionnels de terrain (partenariat avec le Cnefei en 1996, 1998, 2000 et 2002) ou concerner davantage la recherche scientifique et sa diffusion (partenariat avec le LPPA Collège de France en 2003). Par ailleurs, l’arapi est impliquée dans la réflexion nationale (Recommandations HAS pour le diagnostic, Comité de réflexions et propositions sur l’autisme et les TED) et dans des réseaux de collaborations scientifiques (Inserm, CNRS, Universités...) Diffusion des connaissances Les « Journées régionales de l’arapi » Ces journées pour objectif de susciter de nouvelles collaborations, d’élargir le champ des sujets de réflexion et de diffuser des connaissances scientifiquement validées. Initié en 2004, ce concept concrétise la double contribution de l’arapi à des colloques organisés en région : contribution scientifique d’une part, par l’aide à l’élaboration du programme, contribution logistique d’autre part. Les projets sont à adresser au Conseil d’Administration de l’arapi. La première a été organisée à Toulouse sur les « Dépistage, diagnostic et interventions précoces en autisme », ensuite en décembre 2005 à Limoges sur « Autisme et développement sensoriel », en janvier 2007 à Bordeaux sur « Les cognitions chez la personne autiste : de la recherche à la remédiation », en mars 2008 à Rouen sur « L’enfant autiste et l’école : une étape qui se prépare » et en avril 2009 à Tours sur « Autisme : pratiques et recherches innovantes ». En avril 2010 une journée euro-régionale s’est tenue à Tournai en Belgique sur le thème « Quelle qualité de vie pour les adultes avec autisme ? » et, enfin, à Nantes en avril dernier les conférences ont porté sur « Manger, dormir, se soigner. Le quotidien à l’épreuve de l’autisme ». La prochaine édition, à Marseille en octobre 2012 réunira des contributions sur les réseaux innovants. Le « Soutien de l’arapi » Les organisateurs d’un colloque sur l’autisme demandent le « soutien de l’arapi » à leur programme déjà construit, en le proposant aux conseils de l’arapi avant sa diffusion. Puzzle en mai Les journées « Puzzle en mai » à Tours constituent, à l’échelon local, une sensibilisation à l’autisme en direction du plus grand nombre. Elles s’articulent autour de la tenue d’un stand d’information dans un lieu largement fréquenté et d’une manifestation festive mobilisant, autour des personnes autistes et avec elles, des adhérents arapi, des acteurs de la vie sociale, culturelle et du monde de la santé. Le Bulletin scientifique de l’arapi est bi-annuel. Il a pour objectif de donner aux lecteurs des informations précises sur l’état de la recherche actuelle sur l’autisme et les troubles du développement, pouvant intéresser à la fois familles et professionnels. Des articles ou dossiers thématiques consacrés à des études en biologie, biochimie, génétique, psychologie, psychophysiologie, neuropsychologie ; ou encore à des interventions thérapeutiques, des types de prise en charge, des traitements, des programmes d’aide à l’éducation et à l’intégration y sont régulièrement publiés. Par ailleurs, une rubrique permet de faire connaître les travaux de jeunes chercheurs ; les « notes de lecture » présentent ou commentent des livres sur l’autisme ; des « témoignages » aborde un thème précis. Sont aussi publiés des comptes-rendus ou communications de colloques scientifiques. Si vous souhaitez publier dans le Bulletin Scientifique : contacter Carole Tardif, rédacteur en chef. La Lettre de l’arapi est adressée 4 fois par an à tous les adhérents et aux donateurs qui la demandent. C’est un support de diffusion de l’actualité : vie de l’association, échos de manifestations, annonces de colloques et de publications. Pour proposer une information : contacter le secrétariat général de l’arapi. Le Site Web de l’arapi, mis en place en 2003, est le support d’informations le plus en lien avec l’actualité. Aujourd’hui l’arapi l’a restructuré et rénové pour faciliter son accès dans toutes ses rubriques. Attention l’adresse a changé. Rendez-vous sur « arapi-autisme.fr ». Par ailleurs les conférences des 9e et10e Universités d’automne sont disponibles en ligne en collaboration avec l’Université de Toulouse-Le Mirail. Les coéditions d’ouvrages L’arapi a publié en mai 2005 chez Odile Jacob un ouvrage collectif issu des travaux du colloque organisé avec le LPPACollège de France en juin 2003 : Berthoz, A., Andres, C., Barthélémy, C., Massion, J., et Rogé, B. (2005). L’autisme. De la recherche à la pratique. Paris : Odile Jacob. L’arapi a rédigé la partie « Etat des connaissances » dans un ouvrage édité par l’Unapei en 2007 : « L’autisme, où en est-on aujourd’hui ? ». Un ouvrage reprenant le thème de la 8e Université d’automne, : « Améliorer la qualité de vie des personnes autistes », sous la direction de Bernadette Rogé, de Catherine Barthélémy et de Ghislain Magerotte, est paru chez Dunod en 2008. Merci à nos partenaires Puzzle en mai et à tous les donateurs pour leur fidèle soutien qui a facilité l’organisation de cette 11e Université d’automne. arapi, BP 91603, 37016 Tours cedex 1- 06 33 23 28 31 - [email protected] - www.arapi-autisme.org