LE PIED, CLEF DE VOUTE DE LA MARCHE Avoir les pieds sur

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LE PIED, CLEF DE VOUTE DE LA MARCHE Avoir les pieds sur
LE PIED, CLEF DE VOUTE DE LA MARCHE
Avoir les pieds sur terre, c'est se préoccuper de ces deux éléments de base de notre
locomotion. En ne faisant pas de pied de nez aux spécialistes et en acceptant qu'ils se
mêlent de ce qui les regarde.
Avec ses 32 articulations et ses 18 muscles, le pied porte tout le poids du corps, ce qui n'est
déjà pas un mince exploit. Plus fort encore, de nos pieds dépendent, en grande partie,
l'équilibre du corps et la souplesse de la démarche. Cet organe sensitif figure parmi nos
meilleurs agents de renseignements. "C'est un véritable capteur, mais peu de gens s'en
rendent compte...", soupire le Dr Michèle Vercellone, Médecin-Chef du Centre Mutualiste de
Rééducation Fonctionnelle, à Albi. Pour fonctionner correctement, le pied doit être bien assis.
Entendez par là qu'il doit normalement reposer sur un trépied constitué du talon, du milieu du
bord externe et de tout l'avant-pied. Entre ces trois appuis se forme une voûte dite arcure
plantaire. Trop large ou trop étroite, l'assise plantaire affaisse cette voûte (pied plat) ou
l'accentue (pied creux). La courbe idéale dépend des chaussures, mais aussi de l'entretien du
pied. Le Dr Vercellone estime que prendre soins de ses pieds, "c'est d'abord se rappeler qu'on
en a ! La chaussure a inhibé l'organe : rien de mieux, de temps à autre, que de marcher pieds
nus sur le sable, les galets".
Ceux qui n'ont pas de plage sous les pavés se contenteront d'une balle de tennis, à rouler sous
le pied en tendant et rétractant les orteils.
Tenez votre pied à l'oeil
Talons trop plats ou trop élevés, qui provoquent des affaissements; bout des chaussures trop
étroit, qui déplace le gros orteil et comprime les petits; frottement, pression... Autant de
déséquilibres qui s'accompagnent souvent de problèmes touchant l'épiderme, regroupés sous
le nom de kératoses :
¾ les durillons, callosités planes, qui s'étalent à la plante des pieds ou au talon.
¾ les cors, dont la racine s'enfonce jusqu'à l'articulation. Ils se nichent sur les orteils.
¾ les oeils-de-perdrix, variantes des cors, qui se réfugient entre deux orteils, appréciant
humidité et macération. Ils se reconnaissent à leur collerette blanche, au centre rouge sombre.
Le traitement de ces affections relève du pédicure-podologue (voir encadré), qui pourra aussi
redresser un ongle incarné, dont les bords s'enfoncent dans la chair de l'orteil. Le redresser s'il
en est encore temps, car une infection
peut entraîner une intervention chirurgicale. C'est pour éviter d'en arriver là qu'on se mêlera
aussi de ses...oignons. Déformation (hallux valgus) du gros orteil, due dans 30 % des cas au
bout pointu des chaussures, l'oignon se répercute sur les orteils du milieu, recroquevillés, et sur
le petit orteil, dévié vers l'intérieur.
Des semelles orthopédiques et des chaussures adaptées stopperont ces effets indésirables.
Dans les autres cas- les malformations originelles-, bassin ou colonne vertébrale paient la note.
L'intervention d'un médecin spécialiste (voir encadré) ou d'un ostéopathe s'avère alors
indispensable.
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Ne marchez pas à côté de vos pompes !
En effet, de nombreuses déformations du pied prennent leur source dans les tractions exercées
par ses muscles sur ses articulations. D'autre part, un trouble apparemment anodin peut
traduire un problème grave (rhumatismal, vasculaire, dermatologique, neurologique, tumoral).
Quant aux réflexothérapeutes, ils estiment que certaines parties du pied constituent des zones
réflexes exprimant un dérèglement du foie ou une constipation chronique.
Quoi qu'il en soit, ces pieds qui nous portent, et nous supportent, méritent bien quelques égards
:
¾ des chaussures tout en cuir (tige et semelle interne), sans que les orteils n'en touchent le
bout, que l'avant-pied n'y soit serré ou que le talon ne s'y balade
¾ des soins réguliers pour lutter contre la transpiration, cause de mycoses : lavage quotidien
au savon de Marseille, séchage des espaces entre les orteils, chaussettes de laine ou de
coton, semelles de peau dans les chaussures de sport, changement quotidien des chaussures.
En un mot, sans prétention piédagogique, ayez (pédi)cure de vos petons et prenez vos pieds à
bras le cor !
Alain Moreau
TROUVEZ SPECIALISTE A VOTRE PIED
* Les pédicures-podologues : titulaires d'un diplôme d'Etat (3 ans d'études), ils peuvent traiter
les affections de nature épidermique, sans faire saigner ni utiliser des anesthésiques, améliorer
les troubles statiques et dynamiques, et réaliser des semelles orthopédiques (qui ne sont
remboursées par la Sécurité Sociale que si elles sont prescrites par un médecin).
* Les médecins spécialisés : rhumatologues, médecins de rééducation fonctionnelle, du sport
et chirurgiens orthopédistes. Consultez-les en cas de gêne inhabituelle ou perdurant malgré
des soins pédicuraux.
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