Imprimer - Allizé Plasturgie

Transcription

Imprimer - Allizé Plasturgie
Mercredi 12 mars 2014 | Stratégie & management
Le tremplin des Valeurs (3)
Sens. Valeurs. Engagements. Equipe. Voici 4 mots qui se retrouveront rapidement au
cœur de l’histoire de notre société - et donc des entreprises – et qui feront certainement
la différence. Ces 4 mots, Christophe CONTINI y réfléchit depuis quelques mois, et
Allizé-Plasturgie Franche-Comté proposera prochainement aux entreprises des actions
originales s’y référant.
Dans ce cadre, voici une réflexion personnelle menée par Christophe CONTINI, qu’il a commencée à dévoiler lors de la
rencontre annuelle d’Allizé-Plasturgie Franche-Comté du 9 décembre 2013 : il s’agit d’une réflexion sur une comparaison entre
la lutte anti-mafia en Sicile et la plasturgie – sujet d’inspiration osé, peut-être surprenant, mais finalement riche
d’enseignements, et qui aboutit à la conclusion que ces 4 mots - sens, valeurs, engagement et équipe - peuvent faire bouger
des montagnes et apporter des résultats épatants, mais aussi faire « mieux vivre », en accord avec soi-même et ses besoins
personnels fondamentaux.
lien vers l'épisode précédent
Christophe CONTINI, Délégué Régional d’Allizé-Plasturgie Franche-Comté :
" Poursuivons le cours de notre réflexion par une troisième courte histoire :
Nous sommes à Palerme, le 3 novembre 1984, au domicile de l’ancien maire de Palerme, Vito Ciancimino. Vito Ciancimino
vient d’être arrêté pour association mafieuse dans le cadre d’une enquête menée par Giovanni FALCONE. Coup de tonnerre
sur la Sicile !
Pendant ce temps, dans son bureau du palais de justice de Palerme, Giovanni Falcone ne fête pas cette arrestation. Tout
simplement il sourit, de ce doux sourire qu’on lui connait.
Il sourit, car la stabilité de l’édifice mafieux est en train d’être ébranlée pour la seconde fois : enfin des liens mafia – politique ont
pu être mis au jour preuve à l’appui.
Il sourit, car l’impensable se réalise : l’omerta n’est plus l’unique vérité comportementale en Sicile, et les méthodes radicales
d’achat de personnalités influentes, et d’élimination des personnes représentant une menace (juges, témoins, forces de
l’ordre...) n’y changent rien. Des langues se sont enfin déliées pour appuyer les charges contre Vito Ciancimino : le repenti
Tommaso Buscetta l’accuse d’appartenir à Cosa Nostra et d’être un homme de Luciano Liggio, qui dirige la famille mafieuse de
Corleone ; et 2 de ses successeurs à la mairie de Palerme, Elda Pucci e Giuseppe Insalaco, l’accusent d’être depuis des
années le grand marionnettiste de la fraude aux marchés publics à Palerme au bénéfice de la Mafia.
En ce 3 novembre 1984, assis à son bureau, Giovanni Falcone se remémore toutes les batailles qu’il a dû mener pour en
arriver à cette arrestation politique appuyée par des témoignages :
il se revoit en juillet 1978 en tant que magistrat instructeur spécialisé dans les liquidations judiciaires. Que ce début fut une
chance pour lui ! Eh oui, c'est en dépouillant d’obscurs dossiers financiers qu'il a encore mieux cerné l’étendue du pouvoir
de Cosa Nostra : pouvoir grâce à ses ramifications dans l’économie réelle, dans les entreprises comme dans les banques ;
pouvoir grâce à ses détournements de subventions et ses interventions illicites dans les contrats d'adjudications des
travaux publics ; pouvoir grâce au blanchiment massif d’argent dans l’économie légale.
● Il se revoit en septembre 1979, fort de cette nouvelle connaissance originale de Cosa Nostra, et suite à l’assassinat du
Juge Cesare Terranova, quand il accepta la proposition de s’occuper dorénavant de droit pénal, au service de la lutte
antimafia,
● Il se revoit tisser patiemment et méticuleusement sa toile, selon une méthode que les journalistes et ses collègues
appellent la « méthode Falcone », qui s’articule autour de 2 principaux points : 1 : pour combattre les organisations
criminelles mafieuses, encore plus que des enquêtes sur les délits eux-mêmes, il est nécessaire de s’appuyer sur des
enquêtes patrimoniales et bancaires, et de reconstruire le parcours de l’argent des trafics (c’est notamment ce qui a fait
tomber Vito Ciancimino) / et 2 : et pour cela, il faut faire disparaitre, dans l’économie comme chez le citoyen, le dicton qui
prédomine alors en Sicile : "Nun sacciu, nun vidi, nun ceru, e si ceru, dormivu", qu’on peut traduire par « Je ne sais rien, je
n'ai rien vu, je n'étais même pas là, et si j'y étais, je dormais ».
●
Ce 3 novembre 1984, alors que remontent en lui ces souvenirs, il se dit qu’il a bien fait de combattre au quotidien l’omerta,
parce qu’il sait que demain d’autres yeux et d’autres oreilles s’ouvriront, et que d’autres bouches parleront. Et que dorénavant,
rien ne sera plus jamais pareil pour Cosa Nostra.
La voilà, la 2eme valeur de Giovanni Falcone : s’attacher à tout voir, tout entendre et tout dire, et c’est l’élément
facilitateur de toute son action.
Et nous, organisation professionnelle de la plasturgie, et vous, plasturgistes, pouvons-nous et devons-nous nous attacher à tout
voir, tout entendre et tout dire ? Mais « bien sûr » !
Quand je regarde tout ce qu’Allizé-Plasturgie a vu, entendu, et dit (ou écrit) en 2013, j’en serais presque étonné par ce que tout
cela représente, en volume et en importance ! Et vos témoignages pour nous encourager à poursuivre nos actions en ce sens,
dans le fond comme dans la forme, nous le confirment : nous devons encore mieux nous attacher à tout voir, tout entendre et
tout dire !
Plus d’informations sur nos actions 2013 en cliquant ici.
Quand je regarde tout ce que savent et maîtrisent les entreprises, parce que les Hommes et les Femmes qui les composent ont
un jour vu, entendu ou appris tout cela, je suis épaté par la somme des savoir et savoir-faire qu’elles renferment. Pour autant, le
communiquent-elles suffisamment ? Pas sûr... La preuve en est que les marchés ne le savent pas assez, et que même à
l’intérieur de l’entreprise, les « cloisons » entre les collaborateurs sont parfois un peu trop étanches et les non-dits sont parfois
assourdissants. Mais là, nous touchons à un autre sujet, que nous ré-aborderons au cours des prochaines semaines.
Les réflexions menées autour de la valeur « s’attacher à tout voir, tout entendre et tout dire » de Giovanni Falcone, permettent à
Allizé-Plasturgie Franche-Comté de faire passer aux entreprises de la filière et à ses partenaires ce message : si l’un des
« credo » d’Allizé-Plasturgie Franche-Comté, depuis plusieurs années, c’est d’essayer de tout voir, de tout entendre, pour tout
vous dire, nous vous encourageons à ne pas passer à côté de tout ce que nous pouvons voir, puis entendre, puis dire. Pour
cela, il faut consulter régulièrement www.allizé-Plasturgie.org, il faut continuer à assister à notre assemblée générale et à notre
rencontre annuelle, et il faut prendre le temps de participer à certaines réunions et de bien lire nos communications qui
présentent nos informations et nos propositions d’actions et de réunions.
Mais s’il faut tout lire, tout exploiter, ou se déplacer plus souvent, comment le faire, surtout si on dirige une petite structure ? Ce
sera notamment l’objet de la partie suivante de cette réflexion « le tremplin des valeurs ».
Giovanni Falcone avait dit au sujet des silences imposés par Cosa Nostra : « Cosa Nostra est le royaume des discours
incomplets ». Et bien nous, nous souhaitons que soit dit : Allizé-Plasturgie est le royaume des discours complets !
Finalement, si s’appuyer sur certaines Valeurs comme « s’attacher à tout voir, tout entendre et tout dire » a changé le
cours de la lutte anti-mafia, on se rend compte que c’est aussi un enjeu fort pour la plasturgie.
Définissons nos Valeurs, donnons du sens, puis ouvrons-nous, soyons curieux, apprenons à bien écouter,
échangeons, et positivons et capitalisons tout ce qui sortira de ce « voir, entendre et dire » !
A suivre…
Lien vers l'épisode suivant
Contact : Christophe CONTINI - Délégué Régional Allizé-Plasturgie Franche-Comté