SYNDICATS DANS LA GENDARMERIE PROPOS DEFIANTS et

Transcription

SYNDICATS DANS LA GENDARMERIE PROPOS DEFIANTS et
Paris, le 10 décembre 2014
SYNDICATS DANS LA GENDARMERIE
PROPOS DEFIANTS et ARCHAIQUES d’un DEPUTE UMP et d’UN
COLONEL de l’ARMEE DE TERRE
ALLIANCE POLICE NATIONALE est atterré devant les propos défiants et
archaïques d’un député UMP et d’un Colonel de l’armée de terre lors d’une
audition à l’Assemblée nationale sur les "conséquences des arrêts de la CEDH
du 2 octobre 2014 relatifs à la liberté d’association des militaires".
Selon Christophe Guilloteau, député UMP du Rhône, «Si on veut faire de la
politique, avoir un uniforme et faire la grève, on va à la Poste ou à la SNCF » :
ALLIANCE POLICE NATIONALE s’indigne qu’un député de la République
puisse faire un tel raccourci au sujet de l’action syndicale et lui rappelle que les
Policiers, fortement syndiqués, n’ont pas le droit de grève et que le droit
syndical est un droit constitutionnel.
Le même député déclare : « Si les gendarmes voulaient se syndiquer - ce
qu’ils ne souhaitent pas -, ils pourraient toujours rejoindre la police où ils
trouveront tout le confort syndical. » : ALLIANCE POLICE NATIONALE ne
partage pas cette analyse et demande à M. Guilloteau quelles sources
l’autorisent à dire que les gendarmes ne souhaitent pas se syndiquer. S’il est
évident que certains Officiers supérieurs de gendarmerie ne souhaitent pas de
syndicalisation de leur troupes, tout laisse à penser que les sous-officiers de
gendarmerie seraient favorables à la présence de syndicats dans leur
institution afin de défendre leurs intérêts et de mettre fin au management
quelquefois archaïque qu’ils subissent.
Mais les déclarations les plus sidérantes sont sans nul doute celles du colonel
Michel Goya, chef du bureau "recherche" au centre de doctrine et d’emploi des
forces de l’armée de terre, qui estime que "la présence de syndicats est
souvent synonyme de contraintes supplémentaires, destinées à améliorer les
conditions de vie mais bien souvent au détriment de l’efficacité opérationnelle".
ALLIANCE POLICE NATIONALE ne peut que se féliciter que ce colonel ait
compris que les syndicats cherchent à améliorer les conditions de vie des
agents. En une phrase, ce colonel résume à merveille la position d’un certain
nombre d’Officiers de l’armée et de la Gendarmerie, plaçant généralement
l’efficacité opérationnelle bien au-dessus des conditions de vie des sousofficiers et des soldats ! C’est bien en raison de la généralisation d’un tel état
d’esprit parmi les Officiers de la Gendarmerie que la présence de syndicats est
plus que jamais nécessaire…
Le Colonel GOYA, déclare ensuite que « les instances de discussion qui
existent dans l’armée fonctionnent bien. Les militaires élus par leurs pairs y font
un travail remarquable. » : ALLIANCE POLICE NATIONALE rappelle que ses
instances de discussion ont été créées suite à la grogne de sous-officiers de
gendarmerie qui ne pouvaient plus supporter leurs conditions de travail et le
type de management auquel ils étaient confrontés. Cependant, sans renier
l’efficacité de ses structures révolutionnaires pour l’armée, le fait que leurs
membres soient toujours sous l’autorité directe de leur chaine hiérarchique les
prive d’une liberté de parole et d’action pour modifier durablement
leurs conditions de vie et de travail.
Le Colonel GOYA ajoute qu’ « on estime généralement qu’il faut un policier et
demi, voire deux policiers, pour accomplir le travail d’un gendarme." ALLIANCE
POLICE NATIONALE ne peut tolérer de tels propos alors que les Policiers
assurent une présence permanente sur le terrain dans leur zone de
compétence 24H/24 7J/7.
Le Colonel GOYA déclare qu’il a été sidéré de voir « pendant les événements
en Nouvelle-Calédonie dans les années 1980, des gendarmes mobiles loger
sous des tentes à côté de l’hôtel où résidaient les compagnies républicaines de
sécurité qui remplissaient les mêmes tâches qu’eux. »
ALLIANCE POLICE NATIONALE pense que les Gendarmes auraient dû loger
eux-aussi dans des hôtels quand on imagine aisément, au vu des propos
précédents, que le Colonel GOYA auraient préféré mettre Policiers et
Gendarmes sous les tentes. Mais ce Colonel, en tant qu’Officier supérieur, a-t-il
mis les pieds sous une tente aux côtés de ses hommes ?
Enfin le Colonel GOYA, décidemment prolixe quand il s’agit d’énoncer des
mensonges et des contre-vérités sur la Police Nationale, déclare avoir été
"sidéré" après avoir "constaté que tous les policiers s’arrêtaient de patrouiller
entre une heure à deux heures du matin pour respecter la pause syndicale".
ALLIANCE POLICE NATIONALE est à son tour sidéré par les propos de ce
Colonel qui n’a sans doute jamais mis les pieds dans un service de Police pour
débiter un tel tissu d’inepties.
ALLIANCE POLICE NATIONALE se demande enfin quelle légitimité avait ce
Colonel de l’armée de terre pour parler devant l’assemblée nationale de sujets
que manifestement il ne maitrise absolument pas. De peur de se faire retoquer
par le Ministère de l’Intérieur, la Gendarmerie aurait-elle mandaté un Colonel
de l’armée de terre pour tenter de lutter contre le « fléau syndical » ?
ALLIANCE POLICE NATIONALE demande au Ministre de l’Intérieur de réagir
fermement et publiquement devant ces propos insultants, dégradants voire
outrageants envers la Police Nationale.