Yakinfo - La Rédaction Ecole de gendarmerie de Montluçon>

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Ecole de gendarmerie de Montluçon
La 294ème promotion s'en va, le Colonel aussi !
La 294ème promotion de la plus grande école de Gendarmerie de France sous le nom de " Gendarme Paul Gabach " a connu
pour son départ une émouvante cérémonie militaire d'autant qu'elle fut doublée des adieux du Colonel Monbailly, commandant
de l'école depuis trois ans.
Les plus hautes autorités militaires et civiles s'étaient donc donné
rendez-vous au même titre que les familles des élèves gendarmes qui
étaient venues de toute la France pour assister à la passe d'arme entre
ceux qui furent élèves durant 10 mois, et qui, en devenant gendarmes,
allaient rejoindre leurs unités. Un grand moment, intense en émotion
et en symbole que tous, participants et invités, ont ressenti avec
recueille-ment et fierté. On ne s'imagine pas qu'il puisse se dégager
autant d'émotion au cœur d'une école de gendarmerie, et pourtant la
cérémonie militairement orchestrée au cours de laquelle toutes les
autres unités ont au millimètre défilé au rythme de la musique, a
touché toutes les personnes présentes sous un silence et un soleil de
plomb. En tenue d'apparat ou en treillis devant les gradés, les élus et
les anciens combattants, tous ont fait honneur à ce métier pas comme les autres dont la devise de l'école est " Mieux est en nous
". Alors, oui, cela peut paraître un peu idyllique, car c'est vrai que sur le bord de la route, ces hommes en bleu, personne ne les
adule vraiment ! Mais, il n'empêche, il est des métiers qui demandent plus d'engagement moral et physique que d'autres, et celui
de gendarme en fait partie. A l'exemple du " gendarme Gabach " qui a poussé son courage jusqu'au sacrifice suprême en
donnant sa vie dans l'exercice de ses fonctions, le 2 juin 1958 en Algérie.
" Ne plus être des citoyens ordinaires "
" Le métier de sous-officier de gendarmerie que vous avez choisi,
expliqua, non sans émotion le Colonel Luc Monbailly, dans ce qui fut
sa dernière allocution au sein de l'école, vous oblige à une éthique
forte puisqu'elle doit associer les valeurs militaires à celles qui
caractérisent le service public. Je veux parler de la disponibilité, de la
discipline, du courage, de la solidarité, du sens du devoir, du souci de
l'intérêt général, de la neutralité…Un vaste programme qui devra faire
de vous un exemple, aussi bien dans la manière de pratiquer votre
métier que dans votre vie personnelle. Désormais, oui, vous n'êtes plus
des citoyens ordinaires. Car après la remise de vos galons, vous serez
des soldats de la loi ".
Des mots, toujours des mots. On peut évidemment penser cela, vu de
l'extérieur, mais écoutés sur le vif, au cœur d'un silence respectueux ponctué de sourires légers sur les bouches de familles
émues et d'amour dans les yeux des parents, eh bien oui, ces mots deviennent plus que des mots mais des signaux d'espoir en
vue d'une vie meilleure dans laquelle plane évidemment le symbole de la paix. Et en cela, la 294ème compagnie, comme les
293 autres, n'oubliera probablement jamais cette " remise de galons " qui clôt leur formation et les tourne vers leurs affectations
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respectives.
Un peu d'histoire
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Créée entre 1910 et 1913, au lieu-dit Le Cluzeau, la caserne
Richemont accueille en premier lieu le 121ème régiment d'infanterie,
puis c'est le 152ème régiment d'infanterie qui lui succède en 1939.
Occupée par les allemands de 1942 à 1944, tout rentre dans l'ordre
avec l'arrivée en 1945 du 9ème régiment d'infanterie. En 1958, elle se
transforme en centre d'instruction du service matériel n° 1. Ce n'est
donc qu'en 1976 que la gendarmerie prend ses quartiers à la caserne
Richemont en vue de créer son école préparatoire et de
perfectionnement. En 1984, elle reçoit le nom d'ESOG (Ecole de
Sous-Officiers de Gendarmerie), puis en 1999 d'Ecole de
Gendarmerie.
Depuis cette date, elle a donc formé 294 promotions, soit 32648 élèves
dont 5490 élèves gendarmes féminins. Mais c'est aussi une école de cadres qui a, en 31 ans, accueilli plusieurs milliers
d'officiers et de sous-officiers qui ont effectué différents stages au titre de la formation en cours de carrière. Profondément
rénovée, l'école de gendarmerie de Montluçon, fait non seulement partie du patrimoine montluçonnais, mais petite ville dans la
ville, elle participe également et activement à la vie économique de Montluçon. Avec ses quelques 9 à 10 unités d'une centaines
d'élèves annuelle, ses équipes administratives militaires et ses nombreux civils qui y travaillent.
L'émotion d'un départ
A la suite de
la cérémonie
du départ de
la 294ème
promotion,
un autre pot
départ
at-tendait les
invités : celui
du colonel
Luc
Monbailly.
" Panache et sérieux, rigueur et ouverture d'esprit " tels furent les mots du porte-parole du Général Janvier. " Il fut un chef
novateur dans tous les domaines des ser-vices et nous lui souhaitons évidemment la plus grande réussite possible dans les
nouvelles fonctions qu'il va prendre à Orléans en tant que commandant en second. " Des éloges donc, comme il est de rigueur
dans une telle circonstance, mais peut-être pas que ça. Car d'ici et là, gradés ou non gradés, on pouvait entendre dans
l'assistance, " on va le regretter ", " ce qu'il était va nous manquer ", " il est des gens qui passent, d'autres qui restent "…autant
de paroles anonymes et à voix basses qui n'avaient aucune raison de mentir, ni d'en rajouter. Alors, est-ce cela, est-ce autre
chose, en tous cas le colonel, lui, eut du mal à retenir son émotion lors de sa prise de parole. Satisfait tout d'abord de partir d'une
école qui affiche un indice de satisfaction, de la part des commandants d'unités, de 90%, puisque la formation fut pour lui, son
cheval de bataille. Puis, en remerciant toutes les plus hautes autorités militaires et civiles, tous les élèves gendarmes, bien sûr,
pour leur investissement dans leur futur métier, tous ses collaborateurs dont sa garde rapprochée aux ordres du capitaine
Bourdelin, son épouse, qui s'est, dit-il, beaucoup investi dans le monde associatif, tous ses amis rotariens ou non. Avec une
pensée toute particulière pour son ami et voisin Jean Constantin, à qui il a souhaité un prompt rétablissement, et qui fut sa
première rencontre lorsqu'il y a trois ans, il a débarqué à Montluçon. C'est lui, qui lui a dit en quelque sorte : " bienvenue chez
les " môtluçonnais " à sa façon, en sortant de chez lui, pour déplacer sa voiture afin qu'il puisse emménager plus
confortablement et lui prêter main-forte.
" Avec notre mentalité de parisien, lorsqu'il est sorti de chez lui, je me rappelle, je me suis dit " nous ne sommes pas arrivés que
déjà le voisin sort de chez lui ! Qu'est-ce qu'il veut, ça commence bien…fuyons. Alors qu'il nous accueillait comme jamais
per-sonne ne l'avait fait. Voilà ce que je retiendrai de mon passage dans votre Bourbonnais, celui, dont on apprend vite, ici, qu'il
ne faut pas confondre avec l'Auvergne ! "
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christine depeige
Article paru le 2008-07-09 - Droits de reproduction et de diffusion réservés ©2008 Yakinfo.com / Info Magazine
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