Pour Changer de sujet, vue de New York,Mal à l`aise
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Pour Changer de sujet, vue de New York,Mal à l`aise
“Obama talks, Putin takes” Ou en bon français, « l’un parle et l’autre agit », la formule est de la chaine Fox News, elle résume bien la situation dans laquelle nous nous trouvons. Et face à cette crise qui est sans doute l’une des plus graves auxquelles est confrontée la communauté internationale, depuis des décennies, sur le territoire européen et aux frontières de la Communauté, il est préoccupant d’avoir « aux affaires » à Washington, mais aussi en Europe, des dirigeants peu préparés et cumulant les maladresses.Naïveté de croire que Poutine resterait inactif et passif devant le changement de régime à Kiev, sous le prétexte qu’il ne voudrait pas risquer d’endommager son image après un Sotchi somme toute réussi. Je ne suis aucunement un spécialiste de cette zone mais je suis allé a plusieurs reprises dans l’ancienne Union Soviétique pour affaires au cours de ces trois dernières années, Moscou mais aussi l’an dernier Kiev et Almaty.. Ce qui frappe dans ces Etats indépendants est la pérennité des apparences du système théoriquement défunt, et la pratique continue de la langue russe comme le vecteur de communication orale et écrite. Au moins dans les affaires. Sans ignorer également les liens économiques et commerciaux forts, et l’Ukraine achète plus de 50% de son gaz a la Russie avec des impayés de plusieurs milliards d’Euros qui font partie de la dette coute terme exigible, avec un encours total estime de $145 milliards à fin 2013. Alors que les réserves à fin Février 2014 sont seulement de $15 milliards.L’aide russe étant suspendue, le soutien financier ne peut venir que du FMI, dont une délégation est attendue à Kiev cette semaine. La demande des nouvelles autorités a été exprimée à hauteur de $ 35 milliards. L’Ukraine est sans doute un des pays les plus corrompus de l’ancienne URSS.Ioulia Tymoshenko, ancien premier ministre de la Révolution Orange, et mentor politique de certains des nouveaux dirigeants intérimaires, récemment relâchée ne faisait pas exception. Mais la communauté internationale avait fait de sa libération un des conditions nécessaires et préalables à la reprise de l’aide financière, multilatérale ou bilatérale. Comme on me l’avait expliqué à Kiev en Mai 2013. Le gouvernement autoproclame est compose de représentants des diverses oppositions au régime déchu de Viktor Yanukovich. La Russie dénonce la présence de « néo nazis/fascistes », ce qui est sans doute vrai. Toutefois le véritable motif de l’intervention militaire en Crimée, éventuellement dans d’autres zones russophones et russophiles de l’est du pays, est la présence de la base navale stratégique de Sébastopol, qui concrétise et pérennise le maintien de l’Ukraine dans la zone d’influence rapprochée de la Russie, souvenons-nous du précèdent récent de la Géorgie. Et ici les enjeux sont encore plus significatifs pour cette Eurasie qui est un des axes de la politique étrangère de la Fédération de Russie. Certes la Russie a réaffirmé son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais je ne pense pas que son objectif soit de récupérer la Crimée. Il s’agit bien de mettre en place à Kiev un gouvernement faisant preuve au minimum d’une neutralité bienveillante. D’ailleurs l’Occident a malheureusement avalise un précèdent de remise en cause des frontières territoriales constatées par les grandes puissances à Yalta après la deuxième guerre mondiale, en soutenant la partition et l’indépendance du Kosovo par rapport à la Serbie. L’administration Obama parle de sanctions. Mais l’option militaire est exclue par tous et dans l’hypothèse d’une guerre avec la Russie, l’Ukraine ne peut s’opposer militairement et durablement a une invasion, les forces en présence étant déséquilibrées et l’OTAN n’étant pas engagée. L’Europe étant sans politique commune de défense, Poutine ne dialogue véritablement qu’avec Angela Merkel, sans doute le seul dirigeant occidental qui par son passe est allemand est à même de le déchiffrer. Quant aux sanctions diplomatiques, telles la suspension des séances préparatoires au sommet de Sotchi mi 2014, c’est une farce.. Les sanctions économiques seraient plus efficaces sur la durée, l’Europe est certes dépendantes du gaz russe – 15% des approvisionnements pour la France -, plus pour l’Allemagne, dans le cadre d’accords de longue durée, mais nous sommes aussi le marché privilégié et la Russie a besoin de ces débouchés -également pour son pétrole -. Avec une infrastructure lourde existante de gazoducs pour les livraisons. Et le marché de remplacement potentiel ave la Chine est loin d’être disponible et acquis, alors que la Russie souffre de déficits budgétaires. Il y a la peut être un élément de négociation, mais les flux sont difficiles à inverser et l’Europe ne peut se passer du gaz russe ou algérien. Surtout avec les contraintes qu’elle s’impose pour des considérations d’environnement et selon le principe de précaution qui interdit de recourir au « fracking » hydraulique et aux forages horizontaux des gaz de schiste. Pas de solution à court terme, même si les Etats Unis ont commencé à autoriser de manière limitée les exportations de gaz naturel liquéfié, autrefois totalement interdites. Lors de sa visite d’Etat à Washington, Hollande a demandé à Obama d’être encore plus flexible mais ceci prendra du temps. Il va donc bien falloir trouver un terrain d’entente avec Poutine et seul l’Allemagne me parait en position de le négocier. Le gouvernement en place à Kiev n’est qu’intérimaire, le retour du Président déchu est exclus, il faut donc trouver un troisième voie dans l’attente d’élections pour asseoir un nouveau pouvoir plus inclusif des différentes composantes territoriales et ethnico linguistiques de l’Ukraine. Aucune autre solution ne me parait crédible. Mais cette voie est étroite et périlleuse, et son échec pourrait être lourd de conséquence, avec un regain de la guerre froide qui paralyserait toute avancée sur les autres conflits, tels la situation de la Syrie ou la négociation sur le nucléaire iranien. Sans compter les nombreux morts civils et militaires en Ukraine… Jean-Claude Gruffat Les raisons d’un Tea Party transatlantique Mon corps, à qui appartient-il ? Cette interrogation envahit soudain le champ politique, en France, en Espagne aux Etats-Unis. On manifeste dans les rues, à Paris, Madrid ou Washington, pour et contre le droit à l’avortement, le mariage homosexuel, la procréation médicalement assistée, l’adoption des enfants par des parents homosexuels et l’euthanasie choisie ou droit de mourir dans la dignité. Aux Etats-Unis, des référendums d’initiative populaire ont légalisé l’usage personnel du cannabis (au Colorado et dans l’Etat de Washington). Cette réactivation de débats que l’on croyait éteints, hormis aux Etats-Unis où l’avortement a toujours été un clivage essentiel entre partis politiques, saisit et surprend les acteurs et commentateurs de la vie publique : nul en vérité ne s’attendait à cette résurgence des questions dites de société dans le monde occidental. Les explications qu’on en donne, à gauche généralement, me semblent superficielles : une droite dite réactionnaire, en panne d’idéologie, tenterait de rassembler ses troupes autour de thèmes passionnels. Mais n’estce pas la gauche qui serait fautive pour avoir imposé des nouvelles normes légales à des nations qui n’en demandaient pas tant ? Le fait qu’en France, sept mille mariages homosexuels seulement aient été prononcés en un an, illustre que cette légalisation ne répondait pas à un vœu profond, majoritaire, ni des Français ni même des homosexuels ; ceux-ci , dans l’ensemble, se contentent d’un contrat d’ union civile. La plupart de ces insurrections prétendument “réactionnaires”, ont émergé spontanément dans des mouvements de citoyens, sur le modèle du Tea Party aux Etats-Unis : les partis classiques, en Europe comme aux Etats-Unis, courent derrière ces mouvements et ne les précèdent pas. Il paraît également artificiel de rassembler sous une même étiquette idéologique – réactionnaire – des revendications aussi diverses : les opposants au mariage homosexuel coïncident le plus souvent avec les adversaires de l’avortement libre, mais les mêmes sont rarement favorables à la légalisation des drogues et tous sont partagés sur le droit à la mort dans la dignité. Ce qui réunit ces revendications n’est donc pas une relation quelconque au “progrès”, terme indéfinissable de toute manière, mais une spontanéité hors parti, une volonté de prendre en main, sans l’intermédiaire des élites, et sans l’Etat, ce qui, selon ces citoyens révoltés, ne devrait pas relever de la loi mais du choix personnel. Quelles que soient les convictions intimes que chacun peut avoir sur ces sujets dits de société, on peut comprendre la rébellion contre les intrusions de l’Etat dans la vie privée : ces Etats ne brillent ces temps-ci, ni par leur efficacité sociale, ni par leur vertu économique et ils n’incarnent pas grand-chose d’autre que les intérêts de leur bureaucratie. Il est compréhensible que surgissent autour d’eux et en dehors des idéologies balisées, des revendications à caractère plus philosophique que politique. Car appartient-il véritablement aux Etats de statuer sur l’amour, la vie et la mort ? Désignonsnous véritablement nos gouvernements pour qu’ils décident de notre droit de nous marier, d’enfanter, de consommer ou non certaines substances, de mourir à notre heure ? L’Etat ne devrait avoir le droit et le devoir de légiférer dans toutes ces circonstances, seulement si je nuis à autrui et si autrui me nuit. Si le cannabis est consommé pour usage personnel, en quoi l’Etat devrait-il s’en mêler ? Mais si, sous l’influence du cannabis, on commet un délit, ce délit devra être sanctionné sans l’excuse d’avoir agi sous l’empire de la drogue. Si en fin de vie, parce qu’on en a ainsi décidé par avance ou quand la famille assistée d’un comité d’éthique (une norme aux Etats-Unis) en convient, en quoi l’Etat devrait-il s’opposer à une mort douce ? De même, appartient-il à l’État par nature de gérer les conditions du mariage ? Pendant des siècles en Europe, le mariage fut un pacte privé, sanctionné ou non par des autorités religieuses : on divorçait moins qu’aujourd’hui. L’État ne devrait-il pas se cantonner à protéger les droits des faibles sans défense, tels les enfants adoptés ou non, voire l’enfant à naître. Le fœtus est-il une personne ? Les partis politiques sont-ils mieux équipés pour en décider que les parents, les autorités religieuses, les biologistes, des comités d’éthique ? Ce n’est pas préconiser l’anarchie que d’inviter les gouvernements à se retirer de tous ces débats sur la propriété du corps, mais les inciter à se recentrer sur ce que l’État seul peut faire : garantir la sécurité collective et assurer un minimum de justice sociale sans laquelle il ne saurait y avoir de sécurité durable . S’emparer à tout prix du corps des citoyens au lieu d’assurer leur sécurité illustre combien les gouvernements ont perdu tout sens de leur mission et tentent par artifice idéologique d’en réinventer de nouvelles. L’homme politique en quête de pouvoir sait que l’économie lui a échappé, gérée par le marché ; aucune guerre ne l’occupe ; promettre des lendemains qui chantent n’est plus crédible. Il ne resterait donc pour occuper le terrain politique qu’à changer la société en réglementant la naissance, l’amour et la mort ? Au nom du “progrès” à gauche et au nom des “valeurs” à droite. Mais ce que les révoltés d’Espagne, de France ou des Etats-Unis nous signifient, c’est qu’il n’appartient ni à la droite ni à la gauche de définir et encore moins d’imposer “valeurs” ou “progrès”. Cette révolte contre l’Etat est une exigence de liberté, de celle de disposer de notre corps : ne serait-ce pas la moindre des choses que l’Etat nous la rende ? Guy Sorman Article original Le bulletin d’Amérique L’économie vaudoue cela ne fonctionne pas Quand on passe quelques jours à New York, on a envie d’éviter les commentaires classiques sur la ville hyper active… qui ne dort jamais…. qui est totalement sous l’emprise de Wall Street etc… Trois images permettent d’en sortir de ces marronniers que l’on retrouve à longueur de journées dans les medias français. New York est la ville des inégalités record avec 1% des new yorkais qui se partagent 40% des revenus imposables. La quasi totalité des media français répète en boucle que c’est bien normal puisque son maire était Michael Bloomberg le patron du groupe éponyme qui fournit toutes les salles de marché du monde en données en temps réel. Ce que les esprits bien pensant qui s’expriment sur New York sans jamais y mettre les pieds, oublient de dire, c’est que les fameux 1% payent la moitié des impôts de la ville et surtout que le nombre d’emplois dans la ville de New York est à son plus haut historique à 3,9M de personnes. Depuis la crise financière, c’est la ville qui a le plus rebondi parmi toutes les villes américaines. Et s’il y avait un petit lien entre le niveau de vie des « riches » et le sort des plus pauvres dans une société ? La Roumanie est très à la mode à New York, mais pas pour les mêmes raisons qu’en France. Pendant que le gouvernement français dépense beaucoup d’énergie pour Leonarda, la jeune roumaine qui a été reconduite avec ses parents dans son pays, les investisseurs américains s’intéressent eux aux sociétés roumaines. Templeton le grand gérant américain a créé le fonds Fondul Propriatea qui possède des participations dans les grandes sociétés du pays : OMV Petrom, Hidroelectrica, Romgaz, GDF Suez Energy Romania etc…Il est curieux qu’aucune entité européenne, ni française ne soit proactive dans le processus de privatisation de ce pays… ! Dans les périodes difficiles de l’histoire, il a toujours été fait appel aux jésuites. En France on ne parle que de Gaël Giraud Jésuite, brillant polytechnicien et Docteur en mathématiques appliquées. Pour lui, l’obstacle c’est la finance dérégulée. La concurrence dérégulée n’est pas le fondement du lien social. Il faut renoncer à la financiarisation idolâtre, ce que Saint François d’Assise appelait « le crottin du diable ». Les financiers ont construit selon lui, des jeux mortels qui nous menacent. Il nous faut un grand programme de réindustrialisation verte, une politique de transition écologique. Nous attendons que les marchands et les banquiers lachent le veau d’or. L’épargne ne doit pas être captée par le casino international des marchés…. Tous ces propos surréalistes ont été tenus lors de la Conférence de Carême à Notre Dame de Paris le 11 mars 2012 ! Aux Etats Unis, on préfère le Révérend Robert Sirico qui mène un combat pour l’économie de marché et la liberté des entrepreneurs. Pour lui le socialisme a été totalement discrédité. Le seul moyen d’élever le niveau de vie de ceux qui en ont besoin ce n’est l’assistanat généralisé, mais de laisser les entrepreneurs créer, développer, prendre des risques. Ce sont les seuls capables de créer de vrais emplois. Il faut lire le livre du Révérend Robert Sirico, président du Acton Institute : « Defending the free market. The moral case for a free economy ». Comme on peut le constater une fois de plus, un jésuite peut en cacher un autre…. ! Revenu en France on est stupéfait, une fois de plus de lire les commentaires sur le mauvais procès fait à l’Allemagne, en expliquant que le miracle allemand n’existe pas. Comme le rappelle très bien Hubert Jousset, fondateur de la société de gestion GEFIP, cela reflète le goût pour le mystère et le surnaturel des élites françaises qui croient encore dans une économie vaudoue ! Il n’y a pas plus de miracle allemand que de beurre en branche dit il. L’Allemagne a simplement baissé son coût du travail et simplifié son droit du travail pour faciliter les embauches et les licenciements. « Il n’y a qu’en France ou les socialistes refusent encore d’admettre les lois du marché. Il y a un moment, écrit il où les explications morales, sociales, existentielles cessent de pouvoir être évoquées et doivent laisser la place à quelques adjectifs plus offensants : sectarisme, incompétence, bêtise, inadaptation darwinienne »… ! Aux Etats Unis, les indices américains ont battu tous leurs records historiques cette semaine avec un Dow Jones franchissant pour la première fois le niveau de 16 000 et un S&P 500 le niveau de 1800. D’après Cambria Asset Management les valeurs américaines sont désormais 57% plus chères que celles que l’on peut acheter sur les marchés émergents et surtout 67% plus chères que les valeurs européennes. Dans cette perspective, l’Europe intéresse beaucoup les investisseurs américains. Il y a consensus sur le fait que la BCE ne pourra pas faire autrement que d’injecter massivement des liquidités pour éviter une dépression sévère. L’Europe offre des rendements élevés. Avec des taux réels négatifs l’incitation pour les entreprises à procéder à des acquisitions est forte. Cela va entrainer beaucoup de fusions acquisitions que s’effectueront avec des primes sur le dernier cours de bourse. En Europe les principales valeurs qui sont dans les radars sont : en Allemagne Dialog ; en Grande Bretagne : Burberry, Fenner, Imperial Tobaco, Man Group, Morgan Advanced, Rotork, Sage, Shanks Group, Spectris, UBM; En Suisse: Sonova, Straumann; En Suède: Tele2; Aux Pays Bas: TNT Express En France la liste des candidats est la suivante : Chimie Pharmacie : AB Sciences , Arkema , DBV Technologies (désensibilisation aux allergies du lait et de l’arachide), Eurofins, Medicrea, PCAS, Stentys, Vexim ; Immobilier : Eiffage, Kaufman & Broad (sortie de PAI Partners), Nexity ; Pétrole matières premières : CGG Veritas , Coil Maurel & Prom, Maurel & Prom Nigeria , Ober ; Industrie : Faurecia (Peugeot 57,4%), Financière de l’Odet, Hologram, Latécoère, MGI Digital Graphic, Schneider Electric, Thalès ; Logiciels/services informatiques : ESI Group (Simulation 3D), Esker, IGE + XAO (logiciel de CAO), Sidetrade, Tessi, Luxe/alimentation : Alès Group, Fromageries Bel, Naturex (Caravelle 15,3%), Toupargel ; Media/services aux entreprises : CXanal + CIS, Edenred, Teleperformance ;Télécommunications : Alcatel Lucent, Les « Non Performing Loans », c’est à dire des obligations émises par des sociétés européennes qui cotent entre 30% et 50% de leur nominal sont également recherchées par les fonds américains qui s’intéressent aux obligations « distressed ». Ils estiment que le gisement représente un encours situé entre 1000 et 1500 Md€. Jusqu’à maintenant c’est un secteur qui n’intéressait que KKR, Blackstone Group, Cerberus ou Apollo Asset Management. On voit de plus en plus les gestions privées des banques proposer ce type de produits à leurs clients. C’est notamment le cas de JP Morgan Private Bank, Deutsche Bank Wealth Management, Citi Private Bank… En France en septembre dernier, Arnaud Montebourg Ministre en charge du Redressement Productif nous avait présenté ses grandes idées pour créer des emplois… Cela se déclinait en trente-quatre projets pour sauver l’industrie qui seront érigés en «priorité nationale» par le gouvernement. Ce plan avait été élaboré par la Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services (DGCIS) avec l’aide du consultant McKinsey. La liste comprenait notamment des domaines qui sont sur les radars de tous les investisseurs en capital risque du monde depuis des années (Big Data, Cybersécurité, Nanoélectronique, Robotique…), des curiosités (Souveraineté Télécoms, Dirigeables pour charges lourdes… !) et des sujets sur lesquels l’état a déjà dépensé beaucoup d’argent sans aucun succès (Energies Renouvelables). Depuis cette présentation très médiatique personne n’a aucune nouvelle de l’état d’avancement de ces chantiers. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le nombre de défaillances d’entreprises en France ne cesse d’augmenter. Il est proche de son record historique…. En fait, selon les prévisions de l’Observatoire de France Industrie & Emploi il y aura 35 plans sociaux par mois jusqu’à la fin de 2014. Ce sont des plans sociaux programmés qui émanent d’entreprises qui se restructurent et qui s’ajoutent à ceux des sociétés en dépôt de bilan. On serait en train de retrouver, malheureusement le record des 2000 plans sociaux de 2008. La destruction créatrice chère à Joseph Scumpeter ne fonctionne donc pas vraiment en France ! L’or est au plus bas depuis quatre mois, les obligations indexées sur l’inflation sont en baisse de 7% depuis le début de l’année. Pendant ce temps la l’excitation sur le Bitcoin une monnaie virtuelle…Ces deux classes d’actif qui étaient censées apporter une protection face à la dérive laxiste des banques centrales n’ont pas vraiment fonctionné jusqu’à maintenant. A suivre… L’Uranium suscite de nouveau de l’intérêt Le demande d’Uranium pourrait remonter significativement dansd les années qui viennent car peu de capacité nouvelles ont été mises en place depuis de nombreuses années. Les spécialistes peu nombreux qui suivent ce secteur de près voient que Cameco, société canadienne vient de franchir à la hausse sa moyenne mobile des 200 bourses. Uranium One est l’autre société canadienne. Parmi les autres sociétés concernées, il faut suivre : Areva en France qui exploite la mine de Arlit an Niger. La production représente 20% des besoins annuels d’EDF ; Kazatomprom est également un acteur important au Kazakhstan, ainsi que Rio Tinto qui exploite la mine Rössing en Namibie , China Guandong Nuclear Power Corporation exploite la mine Husab également située en Namibie. ARMZ en Russie, , Navoi en Ouzbekistan et en Australie Paladin et BHP Billiton. Les cycliques en Europe restent le thème préféré des fonds américains. Ils aiment en Allemagne: Continental, Deutsche Bank, Deutsche Post, Hugo Boss, SAP, Siemens; en France: Axa, Cap Gemini, Saint Gobain, Société Générale; en Grande Bretagne: Bodycote, IMI, Kingfischer; en espagne: BBVA, Mediaset Espana; en Italie: Mediaset; en Irlande: Ryanair; en Suisse: Adecco Vue de Washington 2014 et 2016… Hier nous avions à New York la réunion de notre PAC – Political Action Committee – , institution très américaine, qui au niveau de l’entreprise et de manière non partisane, collecte sur une base de pur volontariat des contributions non déductibles fiscalement, qui sont ensuite réallouées a des politiques essentiellement au Congrès, pour les inciter à adopter ou modifier les textes en discussion, dans un sens plus favorable à nos intérêts. Tout ceci dans la plus parfaite transparence… A cette occasion, un des consultants politiques non partisans, parmi les plus célèbres, Charlie Cook, cookpolitical.com,nous présentait l’état de ses réflexions et pronostics pour les consultations futures, Novembre 2014, et Novembre 2016.Pour l’an prochain, selon lui peu d’espoir de voir le blocage institutionnel être levé, les républicains devant selon toute vraisemblance garder le contrôle de la Chambre, et les démocrates celui du Sénat. Les républicains contrôlent la Chambre depuis 2010, avec une majorité réduite en 2012 à 17 sièges. Rappelons que la Chambre est intégralement renouvelée tous les 2 ans, même si une large majorité de sortants est en général reconduite, par suite de la polarisation et du découpage dit « gerrymandering » auquel se livrent les deux partis dans leurs zones d’influence respectives, Etats dits bleus – démocrates- et rouges – républicains. Charlie Cook prévoit toutefois que le « Speaker » – Président – de la Chambre, John Boehner, se retirera avant les élections de l’an prochain et sera remplacé dans ses fonctions, par le chef de file de la majorité républicaine a la Chambre, Eric Cantor, élu de Virginie depuis 2001, un conservateur affilie au courant institutionnel du parti, en bref non « Tea Party ».. Il envisage également une mobilisation plus forte des milieux d’affaires, préoccupés par la radicalisation d’une partie des élus à la Chambre dans la vague Tea Party de Novembre 2010, ceux la mêmes qui ont bloqué le gouvernement fédéral pendant plusieurs semaines.. Ces soutiens traditionnels du parti républicain font leur lobbying au travers de l’US Chamber of Commerce, et de la Business Roundtable,ils ont des budgets importants et sont des alliés de PACs tels que celui de Karl Rove, ancien conseiller politique de GW Bush, reconverti dans le conseil politique.Au Senat, la majorité est 55/45 en faveur des démocrates.Chaque Etat a deux sénateurs élus pour 6 ans et renouvelés par tiers tous les deux ans. Le vote de partage en cas de division allant au Vice-Président des Etats Unis, les républicains doivent gagner 6 sièges pour prendre le contrôle ce qui semble très difficile à atteindre. En ce qui concerne l’état actuel de l’opinion, les républicains ont été affectés par la « fermeture » du gouvernement fédéral, mais les démocrates sont maintenant impactes par les problèmes de la reforme Advance Care, ceci a été notamment perceptible par la faible marge de victoire du démocrate en Virginie lors de l’élection avant-hier du Gouverneur, contrairement à ce qu’annonçaient les sondages.Difficile donc à ce stade de faire des pronostics, mais vraisemblablement « statu quo ».Et en l’absence d’accord, début 2014, un nouveau « round » de coupes budgétaires arbitraires sur les budgets sociaux et de défense, pas nécessairement une mauvaise chose pour le déficit.Passons brièvement à 2016, ou du fait de la limite à deux mandats consécutifs, le Président sortant ne peut se représenter, et son VP, Joe Biden est un candidat peu crédible pour les démocrates. Le sujet est donc bien Hillary Clinton, sûrement tentée par une nouvelle candidature après son échec de 2008, mais qui ne peut être éligible qu’avec un soutien fort de son époux, et tous deux seront alors près de 70 ans avec des problèmes de santé qui peuvent être un obstacle à une candidature nécessairement physiquement éprouvante.Si Hillary n’est pas candidate, hypothèse chiffrée à 30% de probabilité a ce stade, le champ démocrate est très ouvert avec plusieurs gouverneurs, y compris celui de New York, Andrew Cuomo.Du cote républicain un préalable à lever, Jeb Bush, frère ainé de George W, ancien gouverneur de Floride, marie a une hispanique, populaire, fiscalement conservateur, et socialement plus ouvert que l’axe majoritaire de son parti. Donc une possibilité de voir en 2016 un Bush affronter une Clinton, on rejoue le match de 2000… Une étoile montante, le gouverneur du New Jersey, qui vient d’être réélu avec 20% de marge dans un Etat très démocrate, avec un nombre significatif de votes de minorités, noirs et hispaniques, qui depuis 2004 ont largement abandonne les républicains compte tenu de leur position très rigide sur l’immigration clandestine. Une bonne audience aussi auprès de l’électorat féminin, en dépit d’un ralliement tardif au mariage pour tous. Chris Christie a fait campagne sur sa capacité à gouverner de manière bipartisane, ce qui peut attirer une frange d’électeurs centristes dits indépendants. En revanche il est assez peu connu hors de la Côte Est et vu avec une certaine défiance par les ailes « Tea party’ et « libertarienne’ du parti républicain, ce qui peut être un obstacle au niveau de la primaire. D’autres possibles, les gouverneurs de l’Ohio, Etat dit « swing », John Kasich, modéré et socialement centriste, du Texas, Rick Perry – peu vraisemblable – de la Louisiane – ethniquement indien, Bobby Jindal, une femme hispanique du Nouveau Mexique, Susanna Martinez. Dans les sénateurs, Mario Rubio, Floride, Ted Cruz, Texas, et Rand Paul, tous dans leurs premiers mandats, élus avec un soutien fort du Tea Party.Rubio, d’ascendance cubaine, en flèche sur les problèmes d’immigration, Ted Cruz décrédibilise auprès de l’aile modérée du parti car principal avocat de la fermeture du gouvernement.Rand Paul, fils de son père, reprenant son flambeau libertarien, mais plus nuance sur les sujets sensibles de politique étrangère, et aussi sur la suppression de la Reserve Fédérale.Mon sentiment personnel est que le prochain Président des Etats Unis sera un gouverneur, les électeurs ont pu apprécié combien Obama était peu préparé a ses fonctions avec un premier mandat de sénateur inachevé et aucune expérience exécutive, dans le public ou a fortiori le prive. Ceci me conduit à mentionner chez les républicains le nom de Scott Walker, gouverneur réélu – j’avais écrit un billet à ce propos – après une procédure de rappel, de l’Etat du Wisconsin, au Nord-Ouest de Chicago. Charlie Cook le considère également comme présidentiable mais nous aurons l’occasion d’en reparler avant Novembre 2016. Je terminerai sur une note de relative optimisme en soulignant la capacité de ce pays à renouveler son personnel politique national, grâce au “term limit ” des mandats électifs exécutifs »par le vivier des gouverneurs d’Etat, et le mécanisme de filtre des primaires.. New York 7 novembre 2013. Pour Changer de sujet, vue de New York Vous avez surement relevé que depuis la “réouverture » du gouvernement américain ce pays ne passionne plus nos médias français. Pourtant il se passe des choses outre Atlantique, notamment dans le domaine de la réforme de la santé. Cette réforme que les démocrates présentaient comme l’accomplissement majeur du Président tourne à la farce – (allez sur You Tube) – par suite d’une gigantesque et toujours non réglée suite de problèmes de connexion, d’accès, et de fonctionnalités lorsque les candidats potentiels vont en ligne sur le site, développé à grand frais, sur spécificités des fonctionnaires fédéraux, et sont incapables d’opérer les choix. Retour en arrière sur la couverture des dépenses de santé, avant cette réforme, la couverture des frais médicaux, pharmaceutiques, et d’hospitalisation. Contrairement aux idées reçues, les Américains sont bien couverts, lorsqu’ils sont employés, indigents – Medicaid – ou âgés de plus de 65 ans – Medicare – .Les couvertures des salariés sont un régime d’assurance privée, avec un menu à la carte, Medicare et Medicaid sont des régimes administrés par l’Etat, cotisations /prélèvements parafiscaux/prestations. Les deux problèmes non réglées étaient les sans-emplois ou travailleurs indépendants, et les « pré- conditions », c’est à dire les patients souffrant de maladies graves, incurables car les primes pour eux étaient très élevées. Le système « Advance Care » adopte par le Congrès, validé par la Cour Suprême, promulgué par le Président, fait obligation à tout résident ou national de souscrire une assurance à titre individuel – ceci concernerait potentiellement 14 millions de personnes – dont un nombre certain sont déjà couverts, et d’autres qui préfèrent s’auto –assurer.. Utilisant un argument représentatif de la philosophie « progressiste », la loi, inspirée d’un système teste au Massachusetts lorsque Mitt Romney était gouverneur, contraint tout individu âge de plus de 26 ans et moins de 65 ans à souscrire une assurance privée, sinon de devoir payer une pénalité annuelle de 75$. Analogie avec l’assurance automobile. Les bien portant « volontairement » assures subventionneront les conditions favorables accordées aux cas difficiles. Sans surprise, toute personne en bonne santé saine d’esprit préfère ne pas souscrire, et accepte une pénalité somme toute modeste. De plus ceux qui s’étaient assurés préreforme, voient leur couverture jugée non standard – le souci bien connu de protection harmonisée chère à nos planificateurs – et en perdent le bénéfice. Et ceux qui voudraient s’assurer ne peuvent le faire du fait des « bugs » géants. Bref un échec complet, qui sera sans doute fixe sur le plan technique, mais procède comme le faisait remarquer très justement Dan Henniger dans une tribune du Wall Street Journal, d’une incompréhension profonde par les progressistes américains – dont le Président Obama est l’archétype – de ce que des observateurs libéraux tels qu’Alexis de Tocqueville avaient appréhendé et analysé depuis près de 200 ans, à savoir l’attachement viscéral des Américains au principe de subsidiarité de l’Etat . Dans un autre ordre d’idée, une commission bipartisane de la Chambre et du Senat, avec notamment Paul Ryan, réfléchit et travaille sur un « great bargain », réduction des déficits futurs par une combinaison de revenus nouveaux – niches fiscales principalement – et coupes dans les dépenses non discrétionnaires – Medicare, Medicaid, Social Security (ici les retraites) – la part des discrétionnaires étant déjà des plus réduites, 10 à 15% seulement du budget fédéral hors défense.. L’épouvantail du refus d’augmenter le plafond de la dette ayant été repoussé au 7 Février 2014, la pression est maintenant sur les démocrates qui redoutent le prochain tour de « sequester », coupes bestiales des dépenses sociales non discrétionnaires et de défense, inscrit dans la loi et qui a comme attendu ralenti la hausse des dépenses non contrôlées. Bref le jeu de balance politique s’est inverse et les républicains pourraient avoir la main haute dans cette négociation. En dépit de leur échec récent. Les sondages ici plus important encore que partout ailleurs dans le reste du monde font apparaitre une chute de popularité du Président, avec un peu plus de 40% d’opinions favorables – certes beaucoup s’en contenteraient – et un Congres toujours déconsidéré comme déconnecté, exagérément partisan, et corrompu.. Le deuxième mandat Obama est en panne, voir Advance Care, fiasco syrien , scandale de Benghazi, écoutes non des étrangers, ceci ne fait pas problème ici, mais des Américains, et audit fiscaux des opposants conservateurs. Situation fluide et susceptible de retournements, mais néanmoins figée. Pour les New –Yorkais dont je suis, après une campagne décevante, les sondages donnent gagnant pour la mairie – succession de Michael Blooomberg et Rudy Giuliani – un activiste démocrate d’extrême gauche, ex pro sandiniste, sans aucune expérience de gestion publique ou privée, face à un républicain compètent mais sans charisme. Pièces maîtresses de son programme, faire payer les riches pour reformer le système défaillant des écoles publiques et limitation des interventions de la police sur les minorités. Bref une rentrée morose, sentez-vous moins seuls, mes chers compatriotes. Mal à l’aise Les fidèles lecteurs de cette chronique doivent se souvenir que je m’attendais à un “automne chaud” dans les marchés. Mon conseil était donc d’alléger les actions et de déployer le capital ainsi libéré dans des obligations longues du Trésor US, le but étant d’arriver à la fin Septembre à un portefeuille qui serait investi à 50 % en actions et à 50 % en obligations Et bien, apparemment, je me suis trompé. Novembre est là et les actions sont au plus haut. Le temps est donc venu de réfléchir à ce qui s’est passé depuis le milieu de l’été et que je n’aurai pas bien anticipé. Revenons à la fin du printemps. En Mai, monsieur Bernanke annonce qu’il va ralentir les opérations d’achat d’obligations du Trésor Américain de façon “graduelle” ( en Anglais “tapering”).La logique est simple. Ces achats ont distordu le niveau des taux de façon considérable et il est temps de reconduire lentement mais sûrement les taux longs aux USA vers leur vraie “valeur” pour que le système puisse fonctionner à nouveau normalement. Il est en effet difficile de faire fonctionner le capitalisme sans un prix de marché pour le coût du capital. Compte tenu de la faible croissance aux USA, et de la continuation des achats qu’il allait effectuer, monsieur Bernanke s’attendait à ce que les taux longs sur le 10 ans qui étaient aux alentours de 1. 6 % montent un peu, mettons vers 2 %. Mauvaise analyse: les taux passent en quelques semaines de 1.66 % avant l’annonce, à prés de 3 % fin août soit un quasi doublement et l’un des plus grands marchés baissiers de l’histoire pour une période aussi courte. Du coup, les mises en chantier baissent sèchement, tandis que les marchés des actions commencent à avoir un petit air pensif qui ne présageait rien de bon. Et donc le 18 Septembre, la Fed annonce aux populations réjouies et surprises que tout cela n’était qu’un affreux malentendu, que la Fed ne voulait pas la mort du pécheur et que le programme d’achat d’obligations par la banque centrale allait continuer inchangé, jusqu’à plus ample information. Et du coup, dans le monde entier, les actions remontent tandis que le dollar baisse, ce qui apparait logique puisque nous sommes revenus dans un monde ou les taux d’intérêts US ne sont pas des prix de marché et ou la Fed va continuer à fournir de la Liquidité ” ad infinitum”. Bien mieux, la situation est encore meilleure qu’avant la date fatidique de Mai puisque la Fed a perdu ses nerfs à un moment crucial et a montré au monde entier qu’en aucun cas les prix des actifs aux USA ne seraient autorisés à baisser. Ce qui revient à dire à tous les boursiers: ” Allez y les petits, vous ne pouvez que gagner” et voila bien une chose qu’il ne faut pas répéter deux fois à tous ces braves gens. Voila où nous en sommes et pour être honnête je ne m’attendais pas à cette volte face de la banque centrale US. L’étape suivante est de vérifier comment mon portefeuille 50 % en actions 50 % en obligations longues a résisté à toute ces palinodies. Le voici, base 100 un mois avant l’annonce de la Fed que rien ne changeait, ce qui changeait tout. Comme le lecteur peut le voir, celui qui aurait suivi mon conseil et serait passé à 50 / 50 n’aurait pas beaucoup souffert… Donc, pour l’instant, la stratégie “tout terrain” que j’ai recommandé n’a pas eu un coût exorbitant, bien au contraire, puisque la volatilité de ce portefeuille a été très faible, ce qui est le but recherché.. Mais il y a plus important qu’un simple portefeuille boursier car cette mini crise a laissé des traces et va continuer à en laisser. Les taux longs ont certes baissé depuis le 18 Septembre, mais assez faiblement. Ils sont revenus de 3 % à 2.5 % mais à ce niveau ils sont encore trop hauts , en particulier pour l’immobilier aux USA qui a bien l’air de se gripper. Les taux sur les obligations BAA, qui pour moi sont une bonne estimation du coût du capital pour les sociétés du secteur privé aux USA, restent accrochés à 5. 3 %, ce qui est là aussi beaucoup trop élevé et proche du niveau qui dans le passé a déclenché des récessions (nous en sommes à 50 points de base). Le dollar a baissé, ce qui accentue les pressions déflationnistes partout dans le monde et surtout en Europe en général et dans l’Europe du Sud en particulier, soumise à la concurrence de pays émergent et du Japon qui eux ont dévalué vis à vis du dollar et sont donc ultra compétitifs. Le monde a besoin d’un dollar qui monte pour se reliquidifier, et l’on nous offre un dollar qui baisse… Les marchés des actions deviennent épouvantablement dangereux dans la mesure où les achats que les investisseurs y effectuent ressemblent de plus en plus à des achats “de fuite devant la monnaie”. Or aucune banque centrale ne peut laisser se développer une telle psychologie tant la fin est connue. A ce point de la lecture, le lecteur aura compris que je me sens mal à l’aise. Nous sommes devant une situation ou les banques centrales engagent toutes leurs ressources et leur crédibilité pour faire croire que le monde est revenu à la stabilité. Or il n’en est rien. Il suffit qu’elles mentionnent qu’elles vont peut être se retirer, un jour, dans le futur lointain… pour que des craquements sinistres commencent à apparaître (certains pays émergent, immobilier ici ou là ..) Nous sommes donc dans le plus grand jeu de chaises musicales que le monde ait jamais connu.Je suis assis sur une chaise avec 50 % d’actions et 50% d’obligations Suis-je heureux? Non. Mais c’est ce que j’ai trouvé de mieux. Mais Dieu, que je me sens mal à l’aise… “Too big to fail” ou le “face je gagne, pile tu perds” Clairement un des sujets sensibles en débat notamment depuis la dernière crise financière. Pour le résumer simplement , il suffit de l’exprimer comme suit : si je gagne, les profits sont pour moi, si je perds, le contribuable en fera les frais.Le recours à l’Etat, c’est-à-dire au contribuable, pour les institutions financières et bancaires dites systémiques, alimente la polémique sur les banques casinos, thème enfourché aussi par des renégats de la profession, voir un article récent du Nouvel Obs.. Le « too big to fail » est et demeure l’argument majeur pour les partisans d’une séparation des activités bancaires entre la partie dite «utilities »’, le service public de la banque, collecte des dépôts, emplois « sans risque » – ce fut les bons d’Etat- et le compte propre. Déjà dans les années 1990, la question se posait de savoir où serait placé le curseur entre les banques « trop grosses pour être abandonnées à leur sort », ou suffisamment petites pour être liquidées sans trop de dégâts.On se souviendra des précédents de Herstatt en Juin 1974, Continental Illinois en 1984, Bank of New England en Janvier 1990, Drexel en Février de la même année, et Lehman en Septembre 2008.Le FDIC selon Sheila Bair, sa Presidente jusqu’à’l’an dernier, avait l’arsenal nécessaire pour liquider des établissements de taille moyenne, mais n’était pas équipé pour démanteler de manière ordonnée une institution complexe.Et le droit de la faillite n’apparait pas adapte aux spécificités de la banque/assurance/finance. C’est sur la base de ce constat que le Secrétaire au Tresor Hank Paulson obtint du Congres en Octobre 2008 une enveloppe initiale dite TARP de $700 milliards entre autres pour renflouer les principales institutions américaines suite aux pertes et à la disparition de la confiance provoquée par la crise des « sub primes ».Parallèlement des centaines de banques régionales furent liquidées par le FDIC sans aucun effet majeur sur le système, les déposants étant couverts jusqu’à $ 100000.00, puis 250000.00 , et dans certains cas exceptionnels – tels Bank of New England, sans plafond de montant.On est à bon droit choqués de cette différence de traitement, qui fausse le jeu normal de la concurrence et récompense les imprudences de gestion. Pour ma part, je déplore également l’absence de transparence sur des décisions prises entre quelques banquiers centraux/officiels du Trésor, souvent un weekend, avant la réouverture des marchés financiers.Ces défaillances sont souvent des crises de liquidité, et non de solvabilité.Tant Continental Illinois que Drexel ont dégagé un excèdent d’actif sur passif plusieurs années après leurs défaillances, au moment de l’arrêté des comptes de liquidation. Egalement choquante est la différence de traitement entre les créanciers obligataires de General Motors, qui ont contribué, et ceux du système bancaire, ou les détenteurs de dette subordonnée acquise sur le marché secondaire avec une forte décote, ont vu leurs profits maximises par le sauvetage, qui leur a permis de récupérer 100% de la valeur nominale de l’investissement.. En revanche, il faut reconnaitre qu’a l’exception notable d’AIG, Fannie Mae, et Freddie Mac, mais les comptes définitifs ne sont pas bouclés pour ces 3 cas, le Trésor a récupéré l’intégralité des sommes prêtées temporairement aux grandes banques américaines, plus des gains appréciables, supérieurs a $11 milliards dans le cas de Citi, pour $45 milliards prêtés sur un peu plus de 2 années… Les actionnaires ont été lessivés, les directions générales remplacées, les conseils décimés.L’argument moral et de rupture de concurrence subsiste néanmoins indépendamment des résultats économiques du programme.C’est dans le souci de mettre fin à fin à ces distorsions justifiées ( ?) par le risque dit systémique d’interruption du marché que la législation Dodd Frank adoptée aux Etats Unis en Juillet 2010 a entre autres défini un dit de « résolution » d’institutions réputées « too big to fail ». A Washington le weekend dernier dans le cadre des réunions organisées autour des assemblées FMI /Banque mondiale, et du G20 finances, j’ai entendu Martin Gruenberg, successeur de Sheila Bair à la tête du FDIC, nous présenter les grandes lignes de ce mécanisme nouveau encore non teste qui permettrait la liquidation ordonnée des SIFI’s américaines, sachant que le Forum de Stabilité Financière a retenu au niveau global une liste nominative d’une trentaine d’institution, dont tous les grands groupes bancaires français. La première observation étant que bien évidemment, et la faillite de Lehman a été un révélateur pour certains à cet égard, si les institutions bancaires globales opèrent effectivement de manière transfrontalière, leur liquidation est toujours dans un cadre national, domestique.La nouvelle procédure sera susceptible d’être appliquée aux firmes ayant un total bilan égal ou supérieur à $50 milliards.Et de fait, nos plans individuels ont été soumis au FED/FDIC/OCC début Octobre pour revue et validation.La législation prévoit une prise de contrôle par le FDIC au niveau de la Holding de tête du groupe, le plus souvent le véhicule cote, et les pertes sont imputées aux actionnaires, aux détenteurs de dette subordonnée, puis « senior »,seuls les créanciers « sécurisés » et les déposants dans les limite de la garantie FDIC, étant exonérés. La procédure, bien que gérée par le FDIC impose une consultation préalable du Trésor et du Président, ce qui implique bien que le « too big to fail’ n’a pas disparu totalement.Une direction nouvelle et un Conseil sont nommés pour gérer l’institution à liquider.Les filiales opérationnelles sont ensuite traitées individuellement, domestiquement et hors des frontières.Ceci nous conduit à aborder la manière dont le FDIC entend procéder pour les banques américaines SIFI’s. Partant du constat que 70% des activités internationales de ces maisons sont conduites à partir de Londres – de fait les banques américaines exercent leurs métiers en Europe au travers de succursales d’une entité européenne incorporée au Royaume Uni – un accord avec la Banque d’Angleterre a été rapidement recherche. On s’est ensuite tourne vers la Suisse et l’Allemagne, des contacts ont été pris au Japon et en Chine, et un groupe de travail semestriel se réunit tantôt à Washington, et tantôt en Europe avec les instances concernées, Commission et BCE.On le voit , un pas a été accompli dans la bonne direction, mais en dernier ressort les banquiers centraux et les politiques détermineront en toute absence de transparence qui sera liquidé et qui sera renfloué. Le « too big to fail » n’est pas mort… L’Europe doit maintenant adopter ses propres mécanismes, affaire à suivre. JCG Washington 15 Octobre 2013 Démocratie et République ou quand les Munichois continuent d’hurler Quand j’étais jeune, à l’époque ou « le Marxisme était l’horizon indépassable de la pensée humaine » comme le proclamait Sartre il existait deux morales.La morale “bourgeoise” d’origine Judéo Chrétienne que l’on pouvait résumer en une seule phrase : ” Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent”. Cette morale “bourgeoise” avait donné naissance à des démocraties tout aussi bourgeoises, organisées autour du simple principe que comme certains hommes sont naturellement mauvais, il fallait à tout prix les empêcher de conquérir un pouvoir absolu pour les empêcher de massacrer ou de ruiner les autres, en organisant par exemple la séparation des Pouvoirs ou la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En face de cette morale ringarde défendant des prétendues libertés individuelles se dressa fort heureusement à partir du début du XX eme siècle une deuxième morale fondée elle sur le Socialisme Scientifique (bien sur) et qui elle s’appuyait sur un constat tout simple: Ceux qui avaient suffisamment étudié le Livre Sacré du prophète barbu auquel faisait allusion Sartre comprenaient le déroulement inévitable de l’Histoire à venir.La morale consistait donc, non pas à protéger les droits individuels de la bourgeoisie, mais bien sur à accélérer le mouvement de l’Histoire vers son apothéose inévitable : La sociétés sans classe. En d’autres termes, la fin (l’accouchement inéluctable d’une société sans classe) justifiait les moyens, tous les moyens. Et si pour arriver à cette fin, il fallait exécuter quelques millions, voir quelques dizaines millions de récalcitrants, voila qui n’était qu’un prix for léger à payer au regard du but ultime, le Paradis sur Terre. Comme le disait Sartre, encore lui, si un noir tue un blanc en Afrique, il libère deux personnes d’un seul coup… (On aurait aimé qu’il eût fait preuve d’autant de vaillance quand les Allemands étaient en France, mais à l’époque il faisait jouer ses pièces à Paris, en commençant à dire du mal de Raymond Aron, qui lui était à Londres. Il faut savoir choisir ses priorités) Or, en France, toute une série de gens de la classe dite intellectuelle avait suivi le fumeux prophète Allemand et avaient consacré toutes leurs vies à répandre ses idées. Cela leur avait valu de nombreuses chaires dans les Universités, une publication quasiment assurée de tous leurs livres qui étaient immédiatement achetés par million d’exemplaires en Union Soviétique, ce qui leur assurait de gras revenus, tandis que leurs amis qui dominaient les media les invitaient fréquemment à des entretiens intelligents où seuls ceux qui étaient d’accord avec eux étaient invités, ce qui évitait bien sur toute confrontation inutile avec les partisans de la vieille Morale individualiste, dépassée et bourgeoise. On les voyait donc parader sans fin, armés de certitudes scientifiques, arborant la blouse blanche du “SAVANT” et ce qu’il y avait de merveilleux, c’est qu’ils étaient tous prêts à mettre cette science à la disposition du “peuple” à condition bien sur que ce dernier continue à les entretenir dans le confort modeste mais réel auquel ils avaient légitimement droit. Arrivent Soljenitsyne, Jean Paul II , Lech Walesa, Ronald Reagan… et tout cela amène à l’effondrement du régime communiste de la Rome Rouge, et tout le monde de se rendre compte que cette prétendue capacité qu’ils prétendaient avoir à diriger l’Histoire vers sa fin inéluctable n’était que de la foutaise. A cette époque, j’ai vu une statue de Marx à Berlin Est sur laquelle un plaisantin avait écrit ” Travailleurs de tous les Pays…PARDONNEZ MOI”… On ne pouvait mieux résumer, 70 ans d’enfer. Bref le faux Dieux s’écroule et avec lui leur prétendue supériorité intellectuelle, celle du ” savant” ce qui n’est pas trop grave… mais ce qui met en danger leurs rentes de situation ce qui l’est beaucoup plus…Ayant contribué à la mort inutile d’au moins 100 millions d’innocents, on aurait pu s’attendre à des actes de repentance un peu semblables à ceux dont la population Allemande a pu faire preuve après 1945 et peut être à ce qu’ils se retirent de la vie publique et partent travailler chez Mère Theresa pour faire oublier leurs crimes. Que nenni ! En un tour de main , ils ont remisé leurs blouses blanches de scientifique dans les placards, pour endosser la robe à phylactères des Pharisiens ou la robe de bure du Franciscain, en nous expliquant que eux et eux seuls étaient capables a nouveau de dire la MORALE, et que eux et eux seuls pouvaient nous aider à faire la séparation entre le Bien (eux) et le Mal (leurs adversaires d’hier, qui avaient eu raison pour les mauvaises raisons). Pour faire bonne mesure et comme tous les renégats, ils n’ont pas de mots trop durs pour la Science, la vraie (voir les écolos, verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur.) Ce retournement de veste laissa absolument pantois un homme aussi éminent que Jean Francois Revel, qui y consacra quelques uns de ses livres les plus percutants. Et donc aujourd’hui nous avons la même classe qui continue à régir et l’Université et les Media et la Culture, avec deux buts qui eux n’ont pas changé: 1. Continuer à empoisonner l’esprit des gens normaux et faire de l’Education Nationale une fabrique de crétins tant les crétins sont plus facile à gouverner que les gens normaux 2. Empêcher ceux qui ne sont pas d’accord avec eux d’accéder à l’enseignement en tant que Professeur et surtout les empêcher d’être entendus dans la Société, en organisant le silence ou la calomnie autour d’eux.Nous en avons un exemple parfait aux USA aujourd’hui. Benjamin Franklin avait coutume de dire que dans une Démocratie, deux loups et un agneau votent pour savoir ce qu’il y aura au menu pour le diner. Dans une République, l’agneau est puissamment armé…Les Etats Unis sont une République…et donc la minorité a les moyens juridiques et légaux de se protéger contre la tyrannie de la majorité. C’est ce qu’ont voulu les Pères fondateurs de la REPUBLIQUE Américaine .Or aux USA, une classe vaguement Marxiste et très Tiers Mondiste et redistributrice, très similaire a celle qui entoure monsieur Hollande a pris le pouvoir avec l’administration Obama qui contrôle la Présidence et le Senat. Le Président Obama a décidé à l’évidence qu’il était temps de mettre les agneaux au menu, en partant du principe moral immortel édicté en 1981 en France par monsieur Laignel (surnommé le nain sectaire): Vous avez juridiquement tort puisque vous êtes politiquement minoritaires. Il ne sera pas question de négocier avec eux, sur quoique ce soit. Ils n’ont qu’ à se soumettre, puisqu’ils sont minoritaires.. Compte tenu de la Constitution Américaine, les agneaux aux USA , contrairement aux pigeons Français ont cependant encore une arme: la Chambre des Représentants, qui contrôlent et le budget et l’autorisation d’emprunter donnée au gouvernement. Donnons quelques chiffres: En ce qui concerne les impôts fédéraux, 1 % de la population payent 20 % de l’impôt total, 5 % payent 60 % tandis que 50 % des citoyens ne payent rien ou quasiment rien. Bien sur, ces 50 % sont toujours d’accord pour augmenter les impôts sur ceux qui déjà payent presque tout, et on les comprend. Une législation qui prend de l’argent à Paul pour le donner à Pierre aura toujours le soutien actif de Pierre… De nos jours, dans la Parabole du maître et de la Vigne, si les vignerons votent à une écrasante majorité de tuer le fils du Seigneur et de s’approprier sa Vigne, ce n’est plus un vol mais le résultat d’un acte moralement justifiable et non répréhensible puisqu’ un vote a été organisé et qu’une majorité s’est dégagée… Et pourtant les Evangiles nous assurent que ça se terminera mal… Pour nos nouveaux moralistes, peu importe l’ancienne morale… Seul le résultat compte (tiens! encore une fois!) Mais on peut légitimement se poser une question. La Révolution Américaine a commencé parce que les citoyens aux USA exigeaient que toute Imposition ouvre un Droit à la Représentation. “Pas d’Imposition sans Représentation” tel était leur cri de guerre.Ce principe est la base de toute Démocratie, bien qu’il soit de moins en moins respecté dans la zone Euro, mais ceci est un autre débat. Il est- peut être- légitime de se demander de nos jours si la proposition symétrique n’est pas également justifiée : PEUT IL Y AVOIR DANS UNE REPUBLIQUE UNE REPRESENTATION SANS TAXATION? En termes simples est-il “juste” que des gens qui ne font que toucher une partie du travail des autres aient leur mot à dire sur la façon dont ils vont prélever sur les autres cette livre de chair? Et si une Démocratie se laisse aller à cette facilite, n’est elle pas certaine de se transformer en Démagogie? Et d’après Aristote, la Démagogie n’est elle pas la pire de toutes les organisations politiques? Et n’est il pas vrai que TOUTES les Démagogies se sont écroulées dans l’Histoire, laissant la place à chaque fois à des Tyrannies? Questions qui me semblent légitimes… A mon avis, le combat que mènent les Républicains aux USA est le combat de la Démocratie contre la Démagogie et il devrait donc entre soutenu par tous les hommes d’honneur.Je n’ai pas le moindre doute cependant que tous les média dans le monde entier vont nous les présenter comme des abrutis, religieux, racistes, retardataires, égoïstes et immoraux, un peu comme les “Oints du Seigneur” le font toujours pour leurs adversaires. Après tout c’est ce qu’ils ont fait avec Jean Paul II, Reagan, Thatcher, de Gaulle réservant leurs louanges à Castro Pol Pot , Mao ou Chavez. Les dés sont pipés, les pauvres défenseurs de la Démocratie et de la République vont être présentés comme des êtres abjects par les média du monde entier, ce qui est difficile à supporter. Je ne sais pas si les Républicains vont être défaits mais je le crains et je me méfie de mon jugement politique tant je me suis souvent trompé en pensant que les gens allaient faire ce qui était dans l’intérêt de tous et non pas seulement suivre leurs intérêts personnels . Mais en tout état de cause, le combat des élus Républicains est à la fois beau, nécessaire et profondément en accord avec les idées qui ont faites la grandeur du Peuple Américain. Il faudra bien que quelqu’un, un jour, barre la Route de la Servitude, sur laquelle nous marchons tous d’un pas allègre… Et cela ne s’est jamais fait dans la facilité, tant les Munichois partout et toujours hurlent le plus fort.