Mésogée N°60 2002 - Museum d`histoire naturelle de Marseille
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Mésogée N°60 2002 - Museum d`histoire naturelle de Marseille
Par/ By François Antonini, Denis Aubert et Joël-Paul Grillasca Par/ By Alexandre Gannier, Stéphane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier et Sophie Laran Par/ By France-Lyse Clotilde-Ba, Mouhamadou Gueye, Youssouph Diatta, Olivier Guélorget et Christian Capapé Par/ By Catherine Laporte, Charles Mary, Marie-Laure Santiago, Xavier Montagutelli, Shozo Izui et Luc Reininger Par/ By A. Damerdji et B. Bouhellou Par/ By A. Damerdji Sommaire /contents Par/ By Luis Acerenza et Martín Graña 7 Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. 13 Treviranus : les séquences protéiques ont-elles encore des secrets à nous livrer ? 17 Summer distribution of fin whale (Balaenoptera physalus) in the Mediterranean Sea. 27 Présence de la crevette tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). 33 Genetic analysis of host mechanism controlling endogenous murine leukemia virus gene expression. 37 Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacées) dans la région de Tlemcen (Algérie) : inventaire et aperçu bio-écologique. 45 Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la régionde Tlemcen (Algérie). Par/ By A. Damerdji et M. Adjlani Par/ By Mohamed Nejmeddine Bradaï, Béchir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget et Christian Capapé 53 Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Schinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcen (Algérie). 61 Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale). Mésogée Volume 60 |2002 Prix du numéro : 13 euros Bulletin du Muséum d’histoire naturelle de Marseille Volume 60 |2002 Mésogée Mésogée Volume 60 |2002 Bulletin du Muséum d’Histoire Naturelle de Marseille Directeur de la revue : Anne MEDARD-BLONDEL Review director Directeur du Muséum d’histoire naturelle, Marseille Comité international de parrainage : International sponsorship board Louis BIGOT, Muséum d’histoire naturelle, Marseille, France. Mohamed BRADAI, INSTM, Salammbô,Tunisie. Michel BRUNET, Laboratoire de Paléontologie des Vertébrés, Poitiers, France. France DE BROIN, Institut de Paléontologie, MNHN, L.A. CNRS, Paris, France. Dominique DOUMENC, Laboratoire de Malacologie et Biologie des Invertébrés marins, MNHN, Paris, France. Giuliano FIERRO, Institut des Sciences de la Terre, Gênes, Italie. Patrice FRANCOUR, Laboratoire Environnement marin littoral, Université de Nice, France André LANGANEY, Musée de l’Homme, Paris, France. Louis OLIVIER, Parc National du Mercantour, Nice, France. Panayotis PANAYOTIDIS, Centre Hellénique de Recherche Marine,Anavissos, Grèce. Jean-Claude QUERO, IFREMER, La Rochelle, France. Rachid SEMROUD, ISMAL,Wilaya de Tipaza,Algérie. Philippe AQUET, Département Histoire de la Terre, MNHN, Paris, France. Denise VIALE, Laboratoire de Biologie marine, Université de Corté, France Nardo VICENTE, CERAM, Marseille, France. Comité de rédaction : Redaction board Denise BELLAN-SANTINI, Station marine d’Endoume, Marseille, France. Gilles BONIN,Laboratoire de Biosystématique et d’Ecologie méditerranéenne,Marseille, France Alain JEUDY DE GRISSAC, PAMU, Sharm-El-Sheik, Egypte Marc LAFAURIE, Laboratoire de Toxicologie Marine, Université de Nice, France. Jean PHILIP, Laboratoire de Sédimentologie et Paléontologie, Marseille, France. Comité d’édition : Edition board Sylvie PICHARD, Muséum d’Histoire Naturelle, Marseille, France. Philippe SIAUD, Muséum d’Histoire Naturelle, Marseille, France. MÉSOGÉE, revue scientifique méditerranéenne, est la continuité du Bulletin du Muséum d’histoire naturelle de Marseille. Ce périodique publie en français ou en anglais, au rythme d’un volume annuel, des articles inédits dans les différents domaines des sciences naturelles. Les manuscrits doivent être conformes aux instructions aux auteurs et adressés, ainsi que toute correspondance, à : MÉSOGÉE Muséum d’histoire naturelle Palais Longchamp F-13004 - MARSEILLE © Muséum d’Histoire Naturelle, Marseille, 2004. ISSN 0985-1016-X Dépôt légal : mai 2004 Conception - Impression : Ville de Marseille - Ceter Téléphone : 04 91 14 59 50 Télécopie : 04 91 14 59 51 e-mail secrétariat d’édition : [email protected] Les manuscrits seront soumis par le comité de rédaction à l’examen de spécialistes français ou étrangers du sujet traité. Le Directeur de la publication fixe la liste des articles retenus pour chaque volume annuel. Tous les manuscrits doivent impérativement parvenir au Muséum avant le 31 mai de l’année de parution. Les articles parus dans Mésogée sont listés et analysés dans la Base Pascal de l’INIST-CNRS. MÉSOGÉE, Mediterranean scientific review, is the prolongation of the "Bulletin d’histoire naturelle de Marseille". It publishes, in French or in English, original papers in the different Natural Sciences matters, at the rate of one annual volume. Papers must be conform to the Guidelines of authors and send, with all other correspondence, to the Natural History Museum of Marseille (address over). The redaction committee will subject papers to international specialised referees. The review director fixes the list of agreed articles in each annual volume. All papers must imperatively be sent to the Museum before the 31st may of the publication year. Papers published in Mésogée are listed and analysed in the Pascal data base of INIST-CNRS. Avant-propos Editorial Au cours de leur histoire, les muséums ont reflété les bouleversements scientifiques et natu- Along their history, Museums reflected the naturalistic and scientific changes. This was the ralistes : cela a été le fondement de leur création à la fin du XVIIIème siècle et de leur réno- basis of their foundation at the end of the XVIIIth century an their updating and extension vation et agrandissement au milieu du XIXème. Les révolutions scientifiques du XXème siècle in the middle of the XIXth . Scientific revolutions of the XXth century modified the referen- ont modifié les repères et les échelles : de la découverte à la classification du vivant, les scien- ces and the scales : from discovery to classification of the living world, scientists try now to tifiques tentent dorénavant de l’expliquer, de le décortiquer pour en comprendre les méca- explain and analyse it in detail, in the way to understand its mechanisms. XXIth century will nismes. Le XXIème siècle sera celui de la conceptualisation. be the one of conceptualisation. Museums always exposed the “up to date” science. Marseille’s one is always in the heart of the Les muséums ont toujours exposé la science qui se fait. Celui de Marseille reste au cœur de naturalist actuality and, after a two years break, we continues like before the publication of l’actualité scientifique naturaliste et nous reprenons la publication de “Mésogée”, après deux our review “Mésogée”. ans de pause. Edouard Heckel, director in 1879, creator of the Museum library, suggested the creation of a scientific revue in the way to enliven it. His successor and “ennemi intime”Antoine-Fortuné C’est Edouard HECKEL, Directeur du Muséum en 1879, créateur de la Bibliothèque, qui sug- Marion ensure the scientific influence of the Museum in the world by getting financial funds gère la création d’une revue scientifique, afin que cette bibliothèque soit vivante. Et c’est and creation of the “Annales” of the Museum, counting on his “collaborators and students’ Antoine Fortuné MARION, son successeur et "ennemi intime", qui assure le rayonnement friendship, activity and zeal, for the realization of this compilation of transactions”. Renamed scientifique du Muséum de Marseille dans le monde entier en obtenant le financement et la “Bulletin du Museum d’histoire naturelle de Marseille, in 1941 under Georges Petit’s direction, création des “ANNALES” du Muséum, en 1883, comptant sur :“amitié, l’activité et le zèle de ses then "Mésogée" in 1986 under Michèle Dufrenne’s direction, the scientific publication keep, collaborateurs, de ses collègues et de ses élèves pour la réalisation de ce recueil de mémoi- 120 years later, its first tradition in spreading natural history knowledges about Marseille and res”. Devenu “Bulletin du Muséum d’histoire naturelle de Marseille” sous la direction de Mediterranean area. Uninterrupted exchanges are at the origin of the invaluable periodical Georges PETIT en 1941, puis “Mésogée” sous la direction de Michèle DUFRENNE en 1986, la resource from the Museum library.Today,“Mésogée” exchanges with more than 600 partners publication scientifique du Muséum conserve, 120 ans plus tard, sa vocation première de dif- in 50 countries , from Argentina or USA to Australia or China. fusion des connaissances en histoire naturelle pour Marseille et le pourtour méditerranéen. Memory of the heritage, understanding of the present, perception of the stakes, the Museum Les échanges constants sont à l’origine du fonds de périodiques remarquable de la of Marseille has an important place in mediterranean research.We tend to publish all studies Bibliothèque du Muséum. Aujourd’hui, “Mésogée” s’échange avec plus de 600 publications about life, human or geological sciences, and faunistic and floristic inventories in réparties sur près de 50 pays, de l’Argentine à l’Australie, des Etats-Unis à la Chine. Mediterranean region, from public collections, field or laboratory works. Le Muséum de Marseille a une place importante à tenir au cœur de la recherche méditerra- The international sponsorship board is in the way of the naturalist aim of “Mésogée”. néenne : mémoire du patrimoine, compréhension du présent, perception des enjeux. Nous The strict selection of the articles by the Redaction board guarantees the great quality of the avons pour vocation de publier toutes études concernant l’ensemble des disciplines des scien- editorial content. ces de la vie, de la terre et de l’homme, ainsi que les inventaires faunistiques et floristiques de For next issues we hope to confirm the euro-Mediterranean orientation of the review. The Méditerranée, à partir des collections publiques ou des travaux de terrains et de laboratoires. opening to young searchers is also our aim of editorial politic. In fact, Museums must be watchful to the maintenance of naturalist vocations, which could be really scarce in future. Le Comité de parrainage international est à l’image de la vocation naturaliste de “Mésogée”. Les articles sélectionnés avec rigueur par la Comité d’ édition assure la très grande qualité du As Marion,“with your max”, we wish that “Mésogée” will go on for 120 new years . contenu. Pour les prochains numéros nous souhaitons renforcer l’orientation euro-méditerranéenne de Anne MÉDARD-BLONDEL la revue, fédérée autour de la langue française, tout en gardant son caractère internationale. Director of publication L’ouverture aux jeunes chercheurs est également un objectif de notre politique éditoriale, le Director-Curator Muséum se devant d’être vigilant au maintien des vocations naturalistes, qui risquent de faire of the Natural History Museum of Marseille grandement défaut dans les années à venir. A l’image de MARION, comptant sur votre “zèle” à tous,“Mésogée” poursuivra sa route pour 120 nouvelles années. par Anne MEDARD-BLONDEL Directeur de publication Directeur – Conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Marseille Résumé Les expériences à long terme étudiant la dynamique de l’évolution bactérienne représentent de puissants outils pour déterminer le type de processus régissant l’évolution en conditions contrôlées. Elles indiquent l’évolution de certains caractères, tel le volume cellulaire et le taux de croissance, au bout de milliers de générations. Pour décrire cette évolution dans le temps, un organisme modèle établissant les raports entre les caractères mesurés est nécessaire. On développe ici un modèle minimum d’Escherichia coli, n’incluant que les propriétés essentielles de la structure cellulaire, composition et transformations. Le modèle postule une consommation du substrat par deux processus : la croissance et l’adaptation. A court terme le modèle réagit physiologiquement au changement de la concentration externe de nutriment. Lors de nos expériences il apparaît une régression génétique de certains processus inutilisés. Lorsque cette donnée est incluse au modèle, l’augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance est obtenue, en accord avec les données expérimentales. Ceci montre que, pour expliquer le processus évolutif de certains caractères, il faut intégrer, dans une approche unitaire, les échelles temporelles très différentes de la physiologie et de l’évolution adaptative. Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. Luis Acerenza* et Martín Graña Sección Biofísica, Facultad de Ciencias, Universidad de la República, Iguá 4225, Montevideo 11 400, Uruguay. [email protected]*, [email protected] * Auteur correspondant L'évolution des caractères biologiques a surtout été étudiée suivant une approche observationnelle. Ces stratégies possèdent d’importantes limites, e.g. les registres historiques sont incomplets, le contrôle de l’environnement Mots-clés : évolution bactérienne, évolution expérimentale, volume cellulaire, physiologie bactérienne, modèle cellulaire, Escherichia coli. 3 est extrêmement difficile et il est très difficile, dans le domaine de l’évolution, d’aboutir à des conclusions fiables. Une nouvelle stratégie pour surmonter ces problèmes, et tester rigoureusement les nombreuses hypothèses concernant la théorie de l'évolution, a été mise au point par Lenski et al Abstract A minimal model to explain the parallel increase in cell volume and fitness during bacterial laboratory evolution (Lenski et al, 1991; Lenski et Travisano, 1994). Les auteurs ont conçu et mené une expérience étudiant la dynamique de l’évolution adaptative, afin de quantifier les rôles respectifs du hasard, de la sélection et de la contingence. L'expérience ici abordée est le suivi de douze populations d'Escherichia coli proviennent du même clone, impliquant une variation génétique nulle au départ, que ce soit intra ou inter populations. Les populations ont été soumises supplémenté avec du glucose comme seule source de carbone, milieu permettant une croissance exponentielle pendant environ 6 heures, suivie d’une phase stationnaire jusqu’au prochain transfert. Deux propriétés furent d’abord suivies : le volume cellulaire et la performance Introduction au même régime invariant : une dilution par jour en un milieu minimum Mésogée Volume 60| 2002 se perpétuant dans des environnements identiques. Toutes les populations Long-term laboratory experiments to study bacterial evolutionary dynamics are useful tools to determine the type of processes by which evolution takes place under controlled conditions. As a result of these experiments the evolution of certain traits, such as cell size and fitness during thousands of generations, is obtained. To explain how these traits change in time, a model of the organism that states the relationship of the measured characters is required. Here we develop a minimal bacterial model, including the essential properties of cellular structure, composition and transformations. The model assumes that two processes consume the nutrient : growth and adaptation. In the short time scale, the model reproduces physiological responses of the traits to changes in external nutrient concentration. During these long-term laboratory experiments, there is a genetic decay of unused functions. When we include this fact into the model, we reproduce the parallel increase in cell volume and fitness, experimentally determined. This shows that to explain the pattern of change of certain traits we need to integrate in a single approach the very different time scales of physiology and adaptive evolution. par rapport à l'ancêtre (i.e. en compétition directe avec celui-ci). Le monitorage pendant 10 000 générations a montré une augmentation des deux propriétés chez les 12 populations : volume cellulaire et performance 7 s’accroissent en parallèle suivant une hyperbole. On a aussi constaté que, en dépit de la grande taille des populations (dérive génétique négligeable) et des environnements identiques, les douze répliques ont divergé significativement en valeurs de volume et performances moyens. Cette divergence, qui n’a pas été effacée au bout de 20 000 générations (Cooper et Lenski, 2000), seraient la conséquence du rôle fondamental des événements hasardeux qui ont lieu aux cours de l'évolution adaptative (Elena et al, 1996). Keywords : bacterial evolution, experimental evolution, cellular volume, bacterial physiology, cellular model, Escherichia coli. Malgré sa puissance, la nouvelle approche de laboratoire n'arrive pas à expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et de la performance (Appenzeller, 1999). Il est surprenant qu’un volume plus grand soit obtenu dans un temps plus court. Nous montrons dans cet article que pour comprendre ce type de phénomène, il peut être très utile de considérer des évidences expérimentales concernant le fonctionnement cellulaire. Comme nous le verrons, le changement en volume et performance résulte d'un "dialogue" entre contributions de l'individu et de la population. Nous approchons ce problème dynamique en construisant un modèle mathématique de la cellule bactérienne, ensuite utilisé pour l’étude du changement évolutif. Bien entendu, Escherichia coli est un système très complexe, et nous choisissons comme modèle celui qui n’inclut que les propriétés de sa structure, composition et transformations, nécessaires afin de reproduire les réponses physiologiques et le patron évolutif observé pour le volume cellulaire et le taux de croissance (Graña et Acerenza, 2001). MODÈLE RÉSULTATS II) Si la division n'est pas imposée (avec l’équation pour le signal), le volume s'accroît, en Puisque la concentration totale de molécules et macromolécules à l’intérieur de la cellule ne rincipe, indéfiniment. Ceci est en accord avec l'existence de mutants de division, comme par change pas, le seul effet de la croissance est l’augmentation du volume. Le second processus exemple les mutants ftzZ, qui forment des longs filaments atteignant des centaines de micro- est l’adaptation : les ressources sont consommées pour exécuter de nombreuses fonctions mètres (Donachie et Robinson, 1987). permettant la survie de la bactérie, par exemple, les circuits cybernétiques activés lorsque la III) Si la vitesse de production du signal est augmentée, le volume diminue et le taux de source de carbone change. Le terme adaptation est donc utilisé dans son acceptation physio- croissance augmente. Ceci a été fait chez E. coli en introduisant un plasmide inductible logique. Il nous reste à ajouter une toute petite proportion de la masse cellulaire destinée à la porteur du gène dnaA. Lorsque le gène est surexprimé, des cellules plus petites et de fabrication de signaux moléculaires, aux quantités et concentrations variables pendant le croissance rapide sont obtenues (Loner-Olesen et al, 1989). déclenchement de la division cellulaire. Le modèle reproduit plusieurs faits expérimentaux concernant les réponses physiologiques des bactéries. Par exemple, il montre une réponse du taux de croissance aux varia- Dans la vraie cellule, les processus d’adaptation et de croissance sont des systèmes tions de la concentration externe de ration, qui coïncide avec la dépendance hyperbolique complexes de réactions biochimiques, comprenant des milliers de substances différentes observée (Monod, 1949). Il en est de même pour la réponse du volume cellulaire face aux transformées par des réactions enzymatiques, qui à leur tour sont régulées et coordonnées par variations de ration externe, quant à l’accord avec les courbes expérimentales : le volume des réseaux de signalisation. Pour atteindre notre but, nous résumons les cinétiques des cellulaire est lié au taux de croissance avec un rapport ajustable à une relation exponentielle, processus d’adaptation, croissance et incorporation de nutriment, en trois lois de vitesse. La rappelant les résultats en laboratoire (Schaechter et al, 1958 ; Donachie et Robinson, 1987). vitesse d’incorporation choisie est une fonction hyperbolique de la concentration externe de la source d’énergie. D’autre part, les vitesses de croissance et d’adaptation sont proportion- Passant à l'analyse de l'évolution d'Escherichia coli en glucose, nous partons de nelles au nombre de molécules d’aliment à l’intérieur de la cellule. Les constantes de propor- l’observation expérimentale suivante : de nombreux processus métaboliques dégradant tionnalité dépendent des concentrations protéiques assignées à chaque processus et de leurs d’autres sources carbonées (autres que le glucose) on cessé d’être opérationnelles chez les activités spécifiques.Toutes les lois sont intrinsèquement simples. Ces trois vitesses comportent souches dérivées (Cooper et Lenski, 2000). Dans le modèle, les fonctions qui régressent – fait un système d’équations différentielles décrivant l’évolution temporelle du nombre interne de inévitable, si l’on considère que la pression sélective pour garder ces activités est nulle –, molécules de nourriture à chaque instant, et du volume tout au long du cycle cellulaire. appartiennent au module d'adaptation. La question est donc de savoir comment cette 8 Mésogée Volume 60| 2002 déclinaison génétique peut entraîner l'augmentation du volume et du taux de croissance à On a supposé que la concentration totale de molécules et macromolécules reste à une échelle évolutive (Lenski et Travisano, 1994). L'explication requiert de combiner approche peu près constante à l’intérieur de la cellule (Ovadi, 1995). On peut envisager un mécanisme cellulaire et approche populationnelle. La physiologie montre la façon dont la déchéance des grâce auquel la bactérie pourrait maintenir activement cette situation. Les constituants de la processus d'adaptation de l’organisme produit le changement phénotypique observé. cellule sont produits par le module de croissance et sont dégradés par de nombreux phéno- La génétique des populations caractérise l’apparition et la fixation dans le temps des mutations mènes (agitation thermique, protéolyse, etc.). Suivant une stratégie d'agrégation, on a regroupé qui affectent ledit module d'adaptation. tous les événements de dégradation en une loi. Si la vitesse de production est plus haute que celle de dégradation, une augmentation du volume peut compenser les différences et ainsi Concernant l’aspect physiologique, le modèle indique que le volume cellulaire et le prévenir un accroissement de la concentration totale. En liant la différence entre les vitesses taux de croissance, par rapport à l’ancêtre, montrent une relation approximativement hyper- de production et de dégradation à la variation du nombre de particules intracellulaires bolique, décroissante avec l’activité du module d’adaptation. Donc, quand l’activité du module (à concentration totale constante), on obtient une équation différentielle décrivant le volume adaptatif décline, le volume et le taux de croissance augmentent, ce qui est en accord avec les à chaque instant. données expérimentales (Lenski et Travisano, 1994 ; Cooper et Lenski, 2000). L’évolution des distributions des mutations est décrite avec une modification d’un modèle – Le modèle est complet lorsqu’on ajoute un mécanisme qui détermine le moment de très simplifié – provenant de la génétique des populations. On considère que dans l'environ- la division. Pour cela, une troisième variable est introduite : le nombre de molécules d'un nement contrôlé, des processus métaboliques existent appartenant aux processus d'adaptation signal, dont une valeur seuil existe telle que, une fois cette valeur atteinte, la division qui sont dispensables. On groupe ces processus métaboliques en une classe qui existe sous la cellulaire se produit après un temps déterminé. Le signal pourrait représenter, par exemple, la forme de deux allèles : fonctionnel où non fonctionnel. Les mutations et la fixation par protéine DnaA, codée par le gène dnaA (Messer et Wigel, 1996 ; Helmstetter, 1996). Dans le sélection ont lieu dans les deux directions. Au début, toute la population est sous forme modèle, la variation au cours du temps de cette valeur résulte des processus de croissance et fonctionnelle avec une fréquence égale à 1. Avec le temps des mutations se fixent vers les de dégradation décrits plus haut. Maintenant, l'étude des trois variables du système – volume, allèles non fonctionnels, atteignant un équilibre à la limite. Le produit de ce modèle est la nombre de molécules de source carbonée à l’intérieure à la cellule, et nombre de molécules courbe de l’activité des processus d’adaptation dans le temps. du signal – reste encadré en un cycle cellulaire. Une fois fixées les valeurs des paramètres et conditions initiales des variables, il est possible d’obtenir leurs variation au cours du temps par intégration du système de trois équations différentielles (Graña et Acerenza, 2001). Finalement on combine les résultats des approches cellulaire et populationnelle – i.e. volume et taux de croissance en fonction de l’activité du module d’adaptation, d’une part, et activité du module d’adaptation en fonction du temps, d’autre part.Ainsi, on obtient le volume et le taux de croissance par rapport à l’ancêtre en fonction du temps. Les courbes théoriques sont en très bonne correspondance avec les résultats expérimentaux (Graña et Acerenza, 2001 ; Lenski et Travisano, 1994 ; site Web de R. Lenski). 9 Mésogée Volume 60| 2002 habituellement considéré dans la littérature (Donachie, 1968). seule source d’énergie, tout le métabolisme primaire en activité relève de ce processus. Luis Acerenza et Martín Graña pour le grossissement jusqu’au moment de la division cellulaire. Lorsque le glucose est la Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. Les propriétés les plus remarquables du modèle, à chaque cycle cellulaire sont : I) L'expansion volumétrique évolue de manière exponentielle avec le temps, comme cela est cycle cellulaire, responsables d'événements tels l'initiation de la réplication de l'ADN et le Luis Acerenza et Martín Graña Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. La source carbonée est consommée par deux processus différents. Le premier est la subsistance et la croissance : le glucose s’utilise pour remplacer des composants dégradés et Une contrainte centrale du modèle est la constance de la concentration totale de régresion du module d'adaptation a pour effet un accroissement du volume et la diminution molécules et macromolécules, à toute échelle de temps. Ceci donne lieu a un compromis du taux de croissance. Un scénario où la quantité de molécules liant l’ADN ne dépend pas de entre les concentrations protéiques assignées à chaque module fonctionnel :abaisser l’allocation sa concentration intracellulaire, n'est pas invraisemblable. Il a été trouvé expérimentalement d’un module signifie l’augmentation de la protéine dans l’autre. Un résultat intéressant apparaîtt et interprété théoriquement, que le nombre de molécules d'un ligand s'attachant à l’ADN, lorsque ce paramètre central est modifié. Si la concentration totale de molécules est augmen- peut-être hautement insensible à de grandes variations de sa concentration. Cela pourrait être tée, le taux de croissance augmente. Cette augmentation en vitesse de croissance est d’autant le cas, par exemple, quand les forces de liaison sont de nature électrostatique (Manning 1978, plus marquée lorsqu’on ajoute un terme non linéaire prenant en compte les changements Rousina et Bloomfield, 1996). pour l'aliment disponible. Pourtant, dans un environnement qui change de façon non geux pour la cellule. Les cellules de la biosphère sont des gels vivants ; ici, un argument prévisible, les deux processus sont nécessaires pour la survie de l'organisme (Ortega et Acerenza, 1998 ; Acerenza, 2000). Il n'est donc pas possible d'éliminer une branche quelconque. Par contre, on peut concevoir le changement de la distribution des ressources Les mêmes conclusions, concernant l'effet de la concentration totale de protéine assignées aux deux modules : les fonctions qui cessent durant l'évolution font réduire sur le taux de croissance, auxquelles nous sommes arrivés avec notre modèle particulier, l'utilisation de ration pour des fins adaptatives, tout en bénéficiant au module de croissance. peuvent être atteintes avec un raisonnement général. Quand les concentrations de toutes les La nouvelle proportion de ressources assignées à la croissance et à l'adaptation produit une protéines dans un organisme sont augmentées, le taux de croissance est affecté par deux augmentation du taux de croissance, les mutations responsables étant fixées par sélection. effets s’opposant : l'augmentation de l'activité, qui tend à l’augmenter, et l'augmentation de la masse, qui tend à le diminuer. L'effet global sur le taux de croissance dépendrait de La philosophie sous-jacente au modèle est d’utiliser le plus petit nombre possible l'importance quantitative de chacune de ces deux contributions opposées. D'une part, une de variables et les plus simples lois de vitesse, capables de reproduire le phénomène évolutif. augmentation de l'activité par un facteur k, à masse totale par unité de volume constante, Cela a été achevé en rassemblant les milliers de composants et de réactions chimiques, en un contribue à augmenter le taux de tous les processus – y compris le taux de croissance – par nombre minimum de processus. Ceci permet de travailler sur un noyau conceptuel qui n’est le même facteur. D'autre part, une augmentation de la masse par unité de volume, aux activités pas embrouillé par l’écrasante complexité cellulaire. De façon plus générale, le modèle repré- constantes, requiert plus de temps pour produire le même volume, i.e. le taux d'augmentation sente la résolution d'un problème à travers un " mariage " de deux dynamiques temporelles, de volume des cellules pendant le cycle cellulaire serait plus bas. Pour des raisons de "scaling", usuellement disjointes dans la littérature : la physiologie cellulaire et l'évolution adaptative des puisque l'incorporation de substrat est un processus de surface, plus de nutriment par unité- populations. Ici, ces échelles de temps si dissemblables sont conjuguées en une approche unitaire. de temps est incorporé à la cellule par unité de volume. En raison de cet excédent de nutriment, augmenter la masse par unité de volume par un facteur k n’impliquerais pas un Mésogée Volume 60| 2002 taux de croissance produit par l’augmentation d'activité est quantitativement plus importante Acerenza L., 2000. Cooperación en la evolución : 185-207, in : Altuna C. & Ubilla M. eds : que la diminution du taux de croissance produit par augmentation de masse. De façon géné- El Prisma de la Evolución, DIRAC, Montevideo. rale, une augmentation du taux de croissance avec la concentration en protéine totale serait prévue, même en absence d’effets de "crowding". Appenzeller T., 1999. Test tube evolution catches time in a bottle. Science 284 : 2108-2110. DISCUSSION Cooper V. S. et Lenski R. E., 2000. The population genetics of ecological specialization in L'augmentation parallèle du volume et du taux de croissance est un résultat 10 RÉSULTATS temps k fois plus long que l'original, mais plus court. Nous concluons que l'augmentation du evolving Escherichia coli populations. Nature 407 : 736-739. 11 surprenant. En pensant à la compétition pour le glucose, on aurait plutôt espéré obtenir un organisme possédant un rapport surface/volume plus important, déterminant une majoration Donachie W. D., 1968. Relationship between cell size and time of initiation of DNA de l’entrée d'aliment par unité de volume. Cet organisme serait plus petit et de croissance replication. Nature 219 : 1077-1079. accélérée, ce qui n’a pas de support expérimental. Pour expliquer le modèle évolutif des caractères, nous avons montré qu’il faut rendre l'organisme transparent à nos yeux, considérant Donachie W. D. et Robinson A. C., 1987. Cell division : parameter values and the les caractéristiques les plus remarquables de son fonctionnement interne. Notre argument a process : 1578-1593, in : Neidhart F. C. et al eds : Escherichia coli and Salmonella : Cellular été le suivant. La régression des fonctions inutilisées durant l'évolution contrôlée d'E. coli and Molecular Biology,ASM Press,Washington DC, ed.2. (Cooper et Lenski, 2000), diminue la consommation de ration due à l'adaptation. Davantage de nourriture est donc utilisable pour la croissance. Dès que l'organisme s’élargit avec une Elena S. F., Cooper V. S. et Lenski R. E., 1996. Punctuated evolution caused by selection of rare composition constante, l'augmentation de molécules nutritives dont la cellule dispose se tra- beneficial mutations. Science 272 : 1802-1804. duit en un accroissement du volume. Le taux de production du signal s'accroît aussi dans ces conditions, atteignant la valeur seuil plus rapidement. Par conséquence, le temps de duplication Graña M. et Acerenza L., 2001. A model combining cell physiology and population genetics to diminue, tandis que le taux de croissance s’accroît, ce qui complète l'explication de explain Escherichia coli laboratory evolution. BMC Evol. Biol. 1 : 12. l’augmentation en parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance. Hall D. et Minton A. P., 2003. Macromolecular crowding : qualitative and semiquantitative Une propriété clef du modèle est que l'initiation de la réplication dépend d’une valeur seuil fixe de molécules de signal. Si on choisit la concentration au lieu du nombre, la successes, quantitative challenges. Biochim. Biophys.Acta 1649 (2) : 127-139. Mésogée Volume 60| 2002 crowding ". Un contenu total élevé en espèces moléculaires serait intrinsèquement avanta- Luis Acerenza et Martín Graña L’aliment interne à la cellule est consommé "dichotomiquement" entre les modules de croissance et d'adaptation.Au premier abord,les deux modules semblent être en compétition Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. macromoléculaire est élevé (Hall et Minton, 2003). Il est quand même remarquable que le taux de croissance augmente dans le modèle, déjà sans considérer le " macromolecular darwinien (augmentation du taux de croissance) contribue à comprendre ce fait biologique. Luis Acerenza et Martín Graña Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. d’activités observés chez des protéines résidant dans des milieux où l’encombrement Helmstetter C., 1996. Timing of synthetic activities in the cell cycle : 1627-1639, in : Neidhart F. C. et al eds : Escherichia coli and Salmonella : cellular and molecular biology,ASM Press, Washington DC, ed.2. Lenski R. E., Rose M. R., Simpson S. C. et Tadler S. C., 1991. Long-term experimental evolution in Escherichia coli. I.Adaptation and divergence during 2 000 generations.Am. Nat 138 : 1315-1341. Lenski R. E. et Travisano M., 1994. Dynamics of adaptation and diversification : 6808-6814. Lenski R. E., 2003. http://myxo.css.msu.edu/ecoli/summdata.html. Lfbner-Olesen A., Skarstad K., Hansen F. G., von Meyenburg K. et Boye E., 1989. The DnaA protein determines the initiation mass of Escherichia coli K-12. Cell 57: 881-889. Mots-clés : Treviranus, protéine, composition en acides aminés, séquence François Antonini, Denis Aubert & Joël-Paul Grillasca*. Equipe de Biologie Moléculaire Marine, PROTEE, Université de Toulon et du Var. * Correspondant : EB2M, Université du Sud Toulon-Var, BP20132- 83 957 La Garde cedex. Tel : 04 94 14 24 01. Mel : [email protected] Nous avons développé un programme, compilé en C ++, capable de lire la banque de données Swiss-Prot et de faire à la demande toutes sortes de calculs.Ainsi, nous avons analysé 86 593 protéines réparties en 4480 phylums (Fig. 1). Manning G. S., 1978. The molecular theory of polyelectrolyte solutions with applications to the Nous avons ainsi obtenu 107 520 (4480*24) tableaux. En effet, chaque phylum electostatic properties of polynucleotides. Q. Rev. Biophys. 11 : 179-246. plus la totalité de la banque sont décomposés en un tableau pour les 10 premiers et 10 derniers acides aminés et un tableau pour l'étude de Monod J., 1949. The growth of bacterial cultures. Annu. Rev Microbiol. 3 : 371-394. l'environnement de chacun des 23 acides aminés (les 20 + Glx,Asx et X que l'on trouve dans Swiss-Prot). Pour cette dernière étude, sont comptabilisés les Messer W. et Wigel C., 1996. Initiation of chromosome replication : 1679-1601, in : Neidhart F. C. et al eds : Escherichia coli and Salmonella : Cellular and Molecular Biology, ASM Press, Washington DC, ed.2. Abstract Treviranus : have the proteic sequences deliver all their secrets ? 5 acides aminés directement avant et les 5 acides aminés directement après. Figure I Interface de Treviranus. C’est dans cette boîte de dialogue que sont indiquées toutes les options à choisir avant de lancer une étude : les phylums à étudier (ici surlignés après sélection), certaines caractéristiques des protéines à prendre en compte (par défaut toutes les protéines sont analysées) et la banque à analyser (dans ce cas Swiss-Prot 34) Is there impossible conformational structure for proteins ? Ortega F. et Acerenza L., 1998. Optimal metabolic control design. J. theor. Biol 191 : 439-449. Is there more abundant (common) structure for proteins ? Is there specific protein structure for phylum or proteins families ? The goal of Treviranus study is to answer Ovadi J., 1995. Cell architecture and metabolic channelling. Springer-Verlag, New York. to these questions. Moreover, what people minds by structure of proteins. It is not about quaternary, tertiary, of cell size and chemical composition during balanced growth of Salmonella typhimurium. J. gen. Microbiol. 19 : 592-606. secondary structure or even protein sequences, but about statistical motives. The purpose of our study is to investigate the probability that having a specific location place for an amino acid related to an other is common for an entire protein family and/or if this structure is bound to the protein phylum. A second field of interest is to determine the bound of the different combination between first and 10 amino acid may influence the functional nature or the phylogenic origin of proteins. Keywords : 12 Mésogée Volume 60| 2002 Schaechter M., Maalfe O. et Kjeldgaard N. O., 1958. Dependency on medium and temperature INTRODUCTION Mésogée Volume 60| 2002 Luis Acerenza et Martín Graña Un modèle minimum pour expliquer l'augmentation parallèle du volume cellulaire et du taux de croissance au cours de l'évolution bactérienne en laboratoire. A 10 000-generation experiment with bacterial populations. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 91 : Treviranus : les séquences protéiques ont-elles encore des secrets à nous livrer ? Résumé Existe-t’il des structures protéiques interdites ? Existe-t’il des structures protéiques plus abondantes ? Existe-t’il des structures protéiques spécifiques de certains phylums ou de certaines familles de protéines ? C’est à ces questions, entre autres, que l’étude Treviranus a la prétention de répondre. Qu’entend-on par structure protéique ? Il ne s’agit pas de structure quaternaire, tertiaire ou secondaire, pas plus que de séquence. Il s’agit ici de motifs statistiques. Le premier point que nous voulons élucider est de déterminer si la probabilité d’avoir un acide aminé donné à une place précise par rapport à tout autre acide aminé est l’essence même d’une famille de protéines et/ou si cette structure est liée au phylum d’appartenance des protéines. Un deuxième point auquel nous nous sommes intéressés est de préciser si la structure de l’enchaînement des dix premiers et dix derniers acides aminés des protéines est aussi liée à la nature fonctionnelle, ou à l’origine phylogénétique de ces protéines. Treviranus, protein, amino acid composition, sequence.i. 13 RÉSULTATS Remerciements Nous remercions : Cristina Arruti, Lina Bettucci, Enrique Lessa, Eduardo Mizraji et Miguel Arocena pour leurs commentaires et critiques. CSIC (Comisión Sectorial de Investigación Científica, Montevideo) et PEDECIBA (Programa de Desarrollo de las Ciencias Básicas, Montevideo) sont également remercié par leur soutien financier. Ils sont hélas, pour l’instant, très préliminaires.Toutes les analyses sont faites, les tableaux triés par phylums, mais l’analyse statistique n’est pas encore opérationnelle. Il y a beaucoup trop de résultats pour espérer les analyser avec les programmes actuellement disponibles. Il faut créer un test statistique. Cependant, certaines données sont apparues au hasard du travail et sont "livrés" telles quelles... Elle font aparaît certains particularismes. En effet, si l’acide aminé le plus fréquent en deuxième position chez les eucaryotes est l’alanine (GCN) (Fig. 2), chez les procaryotes c’est clairement la lysine (AAA,AAG) (Fig. 3). Puis nous observons quelques caractéristiques propres à certains acides aminés, telle que la fréquence de la leucine plus élevée en début qu’en fin de protéine, ou celle de l’acide glutamique qui est à l’inverse plus élevée en fin qu’en début de protéine. Que ce soit pour les eucaryotes ou les procaryotes (Fig. 4), nous pouvons remarquer que le motif séquentiel Pro-Glu est une structure abondante, alors qu’à l’inverse la structure Glu-Pro est très défavorisée. Il apparaît aussi clairement que le motif Gly-X-X-Gly est tout à fait spécifique des eucaryotes Figure 4 Nombre de prolines dans l’environnement de l’acide glutamique chez les eucaryotes et les procaryotes. (Fig. 5), alors que l’on retrouve le motif Gly-X-Gly chez les procaryotes (Fig. 6). C’est bien le genre de résultats que l’on espérait, sans que l’on puisse pour autant l’expliquer de façon certaine actuellement. Figure 2 Figure 5 15 Figure 3 Répartition des acides aminés en début et fin des protéines procaryotes. Figure 6 Nombre de glycines dans son propre environnement chez les procaryotes. Mésogée Volume 60| 2002 14 François Antonini, Denis Aubert & Jean-Paul Grillsca. Treviranus : les séquences protéiques ont-elles encore des secrets à nous livrer ? Nombre de glycines dans son propre environnement chez les eucaryotes. Mésogée Volume 60| 2002 François Antonini, Denis Aubert & Jean-Paul Grillsca. Treviranus : les séquences protéiques ont-elles encore des secrets à nous livrer ? Répartition des acides aminés en début et fin des protéines eucaryotes. CONCLUSION raisons thermodynamiques, des raisons biologiques ?... Les résultats révélés par les figures 5 et 6 mettent-ils en évidence un mécanisme évolutif ? Ces motifs sont-ils l’essence de chaque phylum ou sont-ils spécifiques de classes de protéines à fonctions précises ? Bien qu’il nous reste encore à décortiquer tous les résultats, à déterminer si les variations mises en évidence sont statistiquement significatives et à donner une interprétation biologique à l’ensemble, il est très probable que cette étude apportera des résultats surprenants. Pour l'instant, nous nous heurtons au problème de l'analyse statistique des résultats. Peut-être pourrons nous, en ajoutant ces résultats au moteur de SPAC (Grillasca et al. 2000 ; Grillasca et Jamet 2001), prévoir les séquences probables d’une composition protéique RÉFÉRENCE Grillasca J.-P., Planells R., Aubert D., Antonini F., 2000. SPAC : identification of polypeptides using their amino-acid composition. Comput. Chem., 24 : 235-238. Grillasca J.-P., Jamet J-L., 2001. Utilisation de SPAC pour l’étude des protéines : cas des métallothionéines de poissons. Mésogée, 59 : 79-84. Mésogée Volume 60| 2002 Nous avons étudié la distribution du Rorqual commun en Méditerranée en conduisant une série de quatre prospections estivales entre Gibraltar et l’île de Rhodes, soit sur une étendue de 35° en longitude et 9° en latitude. Les programmes en mer se sont déroulés à bord d’un bateau de 12 mètres entre le 19 juin et le 14 août des années 1997 à 2000 et ont consisté en des échantillonnages en zig-zag à une vitesse de 6 nœuds en moyenne. Trois observateurs ont été à poste en permanence et ont veillé le secteur avant à l’œil nu. A chaque fois que des cétacés ont été vus, et toutes les demi-heures, les conditions environnementales et la position du bateau ont été consignées. Quand des Rorquals communs étaient détectés, ils étaient approchés et des données d’observations collectées. Un total de 12489 kilomètres d’échantillonnage effectif a ainsi été réalisé, au cours duquel 75 observations de Rorquals ont été enregistrées. L’espèce a été uniquement observée dans le bassin occidental, y compris en mer Tyrrhénienne, et en général à des latitudes supérieures à 41°N. Sa distribution favorise les eaux de plus de 2000 m de profondeur bien que l’on rencontre des Rorquals communs dans des eaux moins profondes, surtout en mer Tyrrhénienne septentrionale. L’abondance relative du Rorqual est basse en mer Tyrrhénienne méridionale et dans le bassin sud-occidental (0.260.39x10-2 baleine/km), et haute en mer Tyrrhénienne septentrionale et dans le bassin nord-occidental (1.9x10-2 baleine/km et 2.4x10-2 baleine/km). Il est donc établi que le bassin nord-occidental constitue bien l’aire de distribution estivale principale du Rorqual commun, même si dans la littérature on mentionne quelques observations de cette espèce dans d’autres zones de Méditerranée. Si on excepte la mer d’Alboran, où nous n’avons pas observé de Rorqual commun, les zones fréquentées en été par cette espèce sont aussi celles qui apparaissent productives lorsque l’on examine les images satellites de biomasse primaire superficielle. Summer distribution of fin whale (Balaenoptera physalus) in the Mediterranean Sea Alexandre Gannier*, **, Stéphane Bourreau*, **, Violaine Drouot *, Odile Gannier* and Sophie Laran* Groupe de Recherche sur les Cétacés, BP 715, 06633 Antibes cedex, France. * ** Centre de Recherche sur les Cétacés, Marineland, 306 avenue Mozart, Antibes, France. Auteur correspondant : A. Gannier email : [email protected] 0The fin whale (Balaenoptera physalus) is the only common mysticete in the Mediterranean Sea (Duguy et al., 1983). Viale (1985) hypothesized that population exchanges occurred with the Atlantic Ocean but recent genetic results suggest the Mediterranean population may be significantly separated from fin whale stock inhabiting adjacent waters in the Atlantic Ocean (Bérubé et al., 1998). Recent survey results on cetaceans in the Mediterranean Sea have mainly focused on the western basin and the immediate surroundings of Italy.A basin-wide study in the western Mediterranean Sea enabled summer distribution and abundance estimates for the fin whale to be released (Forcada et al., 1996) : 3,583 individuals (95 % CI : 2130-6027) were believed to inhabit the western Mediterranean in 1991. Recent research on the fin whale focused on the liguro-provençal basin (eastern part of the north-western basin) where summer densities reaches values over 0.015 Mots-clés : whale/km2 (Forcada et al., 1995 ; Gannier 1997). However, the species Rorqual commun, distribution, Méditerranée, prospection, observation. remained poorly known in terms of year-round and global distribution in the whole Mediterranean Sea, because parts of its range, such as the Tyrrhenian Sea (Marini et al., 1996 ; Gannier, 1999) and the Ionian Sea 16 Abstract (Notarbartolo di Sciara et al., 1993), were not covered during large scale The summer distribution of fin whales in the Mediterranean Sea was investigated. Field surveys took place in 1997, 1998, 1999 and 2000 between 19 June and 14 August in a 12 meter boat at a mean speed of 6 knots on zig-zag lines. The effective visual effort totalled 12,489 kilometers. A total of 75 on-effort fin whale sightings was obtained. Seven regions were retained for analysis from Strait of Gibraltar to Rhodes Islands (eastern Greece). Fin whales were only observed in the western basin and Tyrrhenian Sea. Fin whales showed preference for waters deeper than 2000 m in the north-western basin (mean depth 2260 m) and for shallower waters in the Tyrrhenian Sea (mean depth 920 m). The relative abundance estimates varied from low values of 0.26-0.39x10-2 whale/km (south-western basin, southern Tyrrhenian Sea) to high values of 1.9x10-2 whale/km in the northern Tyrrhenian Sea and 2.4x10-2 whale/km in the north-western basin. The western basin and Tyrrhenian Sea, north of 41°N, are the main summering areas for Mediterranean fin whales. surveys. Some sightings have been reported in the Ionian Sea (Politi et al., 1994 ; Marini et al., 1995a ; Nascetti & Notarbartolo di Sciara, 1996), the southern Tyrrhenian Sea (Mussi et al., 1998) and the eastern Alboran Sea (Canadas et al., 1999). But, recent published work lacked the necessary methodological homogeneity to deliver even an approximate picture of fin whale summer distribution in the Mediterranean Sea. Additionally, some sighting reports in winter and spring suggest that fin whales may be wintering in the eastern Mediterranean Sea (Marini et al., 1995b), leaving the possibility of a population component summering in poorly covered parts of this basin. Up to now, the only attempt to draw a picture of Mediterranean fin whale occurrence was based on sighting reports from various sources (Anonymous, 1995), but was not a distribution description because it lacked sighting data in the eastern basin and did not include reference to prospecting effort. Our research attempted to assess the summer distribution and relative Keywords : fin whale, distribution ; Mediterranean, survey, sightings. Remerciements Toute notre gratitude va à Jean-Noël Gouze pour l’écriture de l’abstract. Introduction François Antonini, Denis Aubert & Jean-Paul Grillsca. Treviranus : les séquences protéiques ont-elles encore des secrets à nous livrer ? donnée, protéine dont la fonction et l’appartenance phylogénétique sont connues. Résumé Distribution estivale du Rorqual commun (Balaenoptera physalus) en Méditerranée. Mésogée Volume 60| 2002 La distribution mise en évidence sur la figure 4 est-elle le fruit du hasard, est-ce pour des abundance of fin whales in the western, central and eastern Mediterranean Sea from a series of four surveys in an area ranging from Gibraltar (5°W) to Rhodes (29°E) and extending over 9° in latitude. 17 b- Sampling strategy not possible to study the whole area within a single year, the different regions were From an oceanographic point of view, the Mediterranean Sea is formed by two main sampled during four consecutive summers. Data was collected during four dedicated basins (Nielsen, 1912) : the western basin (from Gibraltar to Sicily, including the surveys, from 7 July to 8 August 1997, from 18 June to 13 August 1998, from 24 June to Tyrrhenian Sea) and the eastern basin (regions east of Sicily). The Tyrrhenian Sea is 14 August 1999 and from 19 June to 4 August 2000.The different data sets were pooled commonly considered a distinct entity, because it is semi-enclosed between the islands to obtain an average picture, on the assumption that no large scale summer distribution of Corsica and Sardinia, the Italian mainland and separated from the rest of the western shift occurred during the four years period. The 1997 and 1999 surveys covered the basin by a channel of moderate depth, ca 1500 meters. Our surveys covered seven north-western and south-western basins, while 1998 was mainly devoted to regions of the Mediterranean Sea encompassing a total area of 1,020,200 km2 : the north- the Tyrrhenian and Ionian seas, and the Levantine basin and southern Aegean Sea were western basin (44° to 41°N and 3° to 9°30 E ; 155,600 km2), the south-western basin (41° covered in 2000. to 35°N and 0° to 9°30E ; 268,600 km2), the Alboran Sea (0° to 5°W ; 81,200 km2), the The sampling strategy was limited by the survey vessel endurance, a 12 meter motor- northern Tyrrhenian Sea (41° to 43°N and 9°30 to 13°E ; 45,700 km2), the southern sailing boat with an 80hp diesel engine allowing a mean speed of 11 km/h. The Tyrrhenian Sea (38° to 41°N and 9°30 to 16°E ; 163,700 km2), the Ionian Sea (38°30’to maximum endurance was 5 days with the nominal crew of five to seven persons. For 36°N and 15° to 21° E ; 195,000 km2) and part of the Levantine basin (21° to 30°E ; logistical reasons, each of the surveys was organised as a six-seven week round trip from 110,400 km2 (Fig. 1). From an ecological point of view, it is justified to separate the wes- Antibes (France) to a remote area that had to be reached in about three weeks from tern basin into northern and southern region :hydrobiological studies have shown different departure (south Sardinia in 1997, Peloponese in 1998, Gibraltar in 1999 and Rhodes in seasonal and primary production patterns to exist, as apparent in satellite imagery analy- 2000).Then a global circuit was designed, and ‘survey boxes’were drawn to sample the sis (Morel & André, 1991).The boundary between north-western and south-western areas study area as evenly as possible.They included slope and open sea sectors, depending on is taken here as the 41° parallel because the north Balearic Front is frequently located the local topography.These 36 ‘survey boxes’were given a width of 28 km to 56 km and close to this latitude (Le Vourch et al., 1992). A similar boundary is taken for the a variable length, according to the distance between harbours and to the vessel's Tyrrhenian Sea, which separates the shallower northern region from the deep southern maximum range of 830 km (Table I).Within survey boxes, predetermined zig-zag tracks Tyrrhenian basin.The Ionian Sea and Levantine basin are very deep regions (more than were aligned at 20-30° to the longitudinal axis of the box to decrease the risk of 3000 m depth) bordered on the north by shallower area : the Adriatic and northern counting animals twice and to minimise the " range penalty " induced by the zig-zag Aegean Sea, neither of which were sampled. Climatological pictures such as those provi- procedure, as opposed to a pure straight line route.A "range penalty", could be computed ded by Seawifs satellite imagery show that open sea areas in the eastern basin present as (1- cosa), giving a value of 6 % for zig-zag angles of 20° and 14 % for angles of 30°.The globally less superficial chlorophyll-like biomass than western basin regions (in particu- boat’s average speed of 11 km/h made a progression speed 9.5-10,3 km/h along the box lar the Alboran Sea and north-western basin), including during spring and summer and axis (depending on the zig-zag angle). In past surveys, fin whales were recorded to move may therefore be considered as comparatively oligotrophic. at an average speed of less than 8 km/h (Gannier, 1997), hence double counting was Most regions sampled include large oceanic areas (water deeper than 2000 m), with assumed to be very unlikely. Survey was continued during night-time, relying on passive exception of the northern Tyrrhenian Sea and, to a lesser extent, those of the Levantine acoustic data for detecting odontocetes (Gannier, 1998a ; Gordon et al., 2000). basin and Alboran Sea,whose open sea waters are of intermediate depth (1000 m to 2000 m). Continental slopes (200 m to 2000 m) are generally steep, extreme cases being found off Area Oceanic Effective Effort oceanic (km2) aera % effort (km) aera % Levantine basin 110,400 20.7 578 3.2 Ionian Sea 195,000 63.0 2448 31.8 south.Tyrrhenian Sea 163,700 50.0 1586 58.3 north.Thyrrhenian Sea 45,700 0.2 619 1.4 North-western basin 155,600 55.9 4361 39.4 South-western basin 268,600 57.7 1957 20.4 Alboran Sea 81,200 20.7 941 17,7 Provence, Minorque, south-eastern Spain, north-western Sardinia and Corsica, eastern Figure 1 Study area and sampling (2000 m isobath is drawn) Sicily, southern Peloponese, south-western Crete and eastern Rhodes. Moderately deep Region Mésogée Volume 60| 2002 18 The series of surveys was designed to gain new data on all cetaceans species. As it was Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Mésogée Volume 60| 2002 Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. a- Study area Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. MATERIAL AND METHODS (500 to 2000 m) areas are found in the western Balearic Sea, the eastern Ligurian sea, the Sicilian and Sardinian channels, and southern Aegean Sea (Fig. 1). c - Visual survey methods Field protocol combined visual searching with systematic discrete acoustic sampling, in order to detect sperm whales as well as delphinids, as described by Gannier (1998a). The visual survey consisted of continuous, naked eye observation by shifts of three observers rotating every two hours. One observer stood in front of the mast searching the +/- 45° sector ahead, two other observers scanned the 30° to 90° and -30° to -90° sectors either side of the line. Visual searching took place from half an hour after sunrise to half an hour before sunset, when wind speed was lower than Beaufort 4. 19 Table I Description of study area and visual effective effort. Area of seven regions and proportion of oceanic waters (depth > 2000 m) in each region. Visual effective sampling effort, and proportion of effort in oceanic waters. An index of sighting conditions was recorded every 20 minutes : the index varied from 0 where 3.2 % of the effort was obtained in oceanic area (20.7 % of the surface), in the (null) to 6 (excellent) and was derived from wind speed, sea-state, residual swell and light Ionian Sea (31.8 % of effort against 63.0 % of the surface) and in the south-western basin conditions (Gannier 1997, 1998a).With wind speed equal to Beaufort 3, good light condi- (20.4 % against 57.7 %). In the southern Tyrrhenian Sea, the north-western basin and the tions and no conspicuous swell the sighting conditions index was given a value of 4 Alboran Sea, proportions of oceanic habitat and of visual sampling effort allowed to it (good).When cetaceans were detected various sighting parameters were recorded (bea- were better balanced. Figure 2 Sampling effort (2000 m isobath is drawn) ring and radial distance to the boat, school size, animal behaviour). Fin whales were usually approached to determine school size and length estimate. Survey routine was interrupted for up to one hour when sperm whales were detected.These interruptions were however uncommon (28 in total). d - Data analysis Data was loaded into a database and then exported to the geographic software Oedipe (> 2000 m depth) strata was also determined in all regions with this software. Sightings were related to the water depth and to the distance to shore.They were plotted on nautical charts (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) from which water depth (in metres) could be inferred, and on computer maps from which distance from the shore could be measured. A mean distance to shore and a mean water depth were calculated and histograms relating to both variables were traced. Since wind in excess of Beaufort 4 has adverse effects on the detection of cetaceans (Hiby & Hammond, 1989 ; Buckland et al., 1993), we only retained data obtained with sea state of Beaufort 3 or less (sighting conditions index higher than 4) for estimating a sighting rate, defined as the number of sightings per kilometre, and a relative abundance index (RAI), defined as the number of whales seen per kilometre of effort. Sighting rates and RAI were calculated for each Mediterranean region : b - Sightings A total of 75 fin whales on-effort sightings were obtained with Beaufort 4 or less sea- (RAI)k = nk x Sk/Lk conditions, including 67 with Beaufort 3 or less sea-conditions (Table II). 58 sightings thern Tyrrhenian Sea and 4 in the south-western basin (Fig. 3). No sighting was obtained pling effort. RAI were derived from the density estimator in the line transect method in the Alboran Sea, the Ionian Sea and the Levantine basin. (Buckland et al., 1993), assuming that effective search half-width (esw) in different Sighting rate (CV%) E(S) (CV%) Relative Abundance 95% Confidence n group/km x 102 ind./group Index ind./102 km Intervale on RAI North-western 58 1.38 (22.7) 1.71 (8.0) 2.36 (24.1) 1.46-3.80 N.-Tyrrhenian 10 1.18 (57.7) 1.6 (25.0) 1.90 62.9) 0.56-6.90 S.-Tyrrhenian 3 0.17 (65.8) 2.33 (57.1) 0.39 (87.1) 0.07-2.15 South-western 4 0.19 (46.1) 1.33 (25.0) 0.26 (52.5) 0.09-0.75 components with the delta method (Buckland et al., 1993) : var (R)/ R2 = var (n)/ n2 + var (S)/ S2 Confidence intervals were estimated on the basis of a log-normal distribution of the RAI 20 as assumed by Buckland et al. (1993) for abundance estimates. Comparison between Sighting rates and relative abundance estimates regional RAI estimates were made with T-tests on the basis of a log-normal distribution of the RAI. RESULTS a - Survey effort The sampling coverage in each of the seven regions was expressed in terms of effective visual effort, and number of listening stations with noise levels between 1 and 3 (Table I). The survey totalled 12,489 km of effective sampling effort, with good to excellent sighting conditions (Fig. 2). The north-western basin received the maximum coverage (4360 km), while the effective effort was minimum in the Levantine basin with 578 km (Table I). In other regions, the effective effort varied between 619 km (northern Figure 3 Tyrrhenian Sea), 941 km (Alboran Sea) and higher values of 1957 km in south-western Sightings of fin whales in the western Mediterranean (1000 m isobath is drawn) basin, 2448 km in Ionian Sea and 1586 km in southern Tyrrhenian Sea (Fig. 2). The global distribution of effective effort favoured the continental slope, with 68.1 % of effort against 31.9 % for the open sea ; this was particularly true in the Levantine basin Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. Table II Sightings regions were similar. Variance, SE and CV were obtained from empirical estimates of 21 Mésogée Volume 60| 2002 where nk is the number of on-effort sightings, Sk is the mean school size, Lk is the sam- Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. were made in the north-western basin, 10 in the northern Tyrrhenian Sea, 3 in the souMésogée Volume 60| 2002 Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. (Massé & Cadiou, 1994), which was used for mapping of the sampling track and sightings. Effective effort distribution in both continental slope (200-2000 m depth) and open sea c -Comparative distribution the western Ligurian Sea, in agreement with Forcada et al. (1995) who estimated a density For two regions (northern Tyrrhenian Sea and north-western basin), we compared sighting frequencies in the coastal stratum (depth z < 200 m), upper slope (200 m < z < 1000 m), deep slope (1000 m < z < 2000 m) and open sea stratum (z > 2000 m). In the northern Tyrrhenian Sea, a mean sighting depth of 920 m was calculated, with 80 % of sightings obtained over bottom depth of 1000 to 2000 m and 20 % in the upper slope stratum (depth < 1000 m). In the north-western basin, 4.9 % of sightings were obtained in the upper slope, 11.5 % in the deep slope and 84.6 % in open sea ; the average bottom depth was 2260 m. In the south-western basin, two sightings were recorded in coastal waters (z = 130 m) of south Sardinia and two in deep open sea water between Minorca and Corsica (Fig. 3). In the southern Tyrrhenian Sea, all 3 sightings were obtained in water 1800 to 2200 m deep. The average distance from sighting to shore was 78 km, with a minimum of 12 km and a maximum of 223 km. of 0.0155 whale/km2 (CV = 22 %) from a survey held during August 1992 in the same area. These three density estimates seem to indicate the Ligurian Sea is not particularly favoured by fin whales in the north-western basin, as also reported by Gannier (1999). Our sighting distribution (Fig. 3) is very similar to that of Forcada et al. (1996), showing only 4 sightings south of the 41° parallel, including two groups located about 40°55 and two abnormally positioned sightings, recorded in 1997 over the continental shelf of southern Sardinia. The change of oceanographic conditions around the 41° parallel, namely the north Balearic front (Le Vourch et al., 1992) seems to influence significantly the fin whale summer distribution, in link with primary production seasonal cycles (Morel & André, 1991). Marini et al. (1996) clearly established the central Tyrrhenian Sea was favoured by fin whales year-round, this species accounting for 15 % of sightings on an annual basis. Our pre- 22 1995 ; 1999). Further south in the Tyrrhenian Sea, Mussi et al. (1998) recorded 16 sightings sighting rate was null (Alboran Sea, Ionian Sea and Levantine basin), regions with low of fin whale out of a total of 330 sightings obtained during three consecutive summer.This sighting rates of 0.17-0.19 group of whales per 100 km (south-western basin, southern low sighting frequency, compared to the northern region, is in agreement with the low Tyrrhenian Sea), and regions of high sighting rates (north-western basin, 1.38 RAI that we obtained in southern Tyrrhenian Sea (0.39 whale/km).Thus, there is an agree- group/100 km, and northern Tyrrhenian Sea, 1.18 group/100 km). Mean school sizes were ment on high fin whale relative abundance in northern Tyrrhenian Sea compared to areas variable between 1.33 ind./group and 2.33 ind./group, but reliable figures of 1.71 (CV south of the 41°N. This is to be correlated to higher primary productivity, as visible on = 8.0 %) and 1.60 ind./group (CV = 25.0 %) were obtained in the north-western basin satellite imagery (Morel & André, 1991) and perhaps linked to cold fronts generated by and northern Tyrrhenian Sea (Table II) ; school sizes in the two latter regions were not the significantly different (T-test, p = 0.88). The central and northern Tyrrhenian Sea may be considered as summering grounds of Lowest relative abundance indices were obtained southern Tyrrhenian Sea (0.39 secondary importance in the Mediterranean Sea. Bouches de Bonifacio funnel effect (Le Vourch et al., 1992). whale/100 km, CV = 87 %) and south-western basin (0.26 whale/100 km, CV = 52 %). Forcada et al. (1996) already found the south-western basin was poorly populated by fin Highest RAI were estimated in the northern Tyrrhenian Sea (1.90 whale/100 km, CV whales in summer. We note that our two fin whales sightings well south of 40°N were = 63 %) and north-western basin (2.36 whale/100 km, CV = 24 %).These two RAI were obtained in 1997, over the continental shelf, an atypical habitat for fin whales in the significantly different (T-test on logRAI, p = 0.007). Mediterranean (Notarbartolo di Sciara et al., 1993 ; Gannier, 1998b). During the summer In summary, the four regions where fin whales had been observed could be sorted into 1997, fin whales displayed very uncommon feeding and distribution patterns in the two groups (Table II) : areas of low RAI (south-western basin, southern Tyrrhenian) and north-western basin (Beaubrun et al., 1999), wandering frequently into coastal waters. area of high relative abundance (northern Tyrrhenian Sea, north-western basin), which Similarly, Sagarminaga and Canadas made only 3 summer sightings of fin whale in north- were both located north of the 41°N. Fin whales displayed different bathymetric affinities eastern Alboran Sea from 1992 to 1995, but the sighting frequency increased dramatically in these two regions, being found in water generally deeper than 2000 m in the north- in 1997 : in fact, from a total of 57 fin whale sightings in the Alboran Sea from 1992 to western basin, and in water less than 1500 m deep in the northern Tyrrhenian Sea. 1998, 33 were recorded in 1997 (Canadas et al., 1999).All arguments tied together possibly indicate that fin whales met trophic problems in the north-western basin during the summer 1997, although these presumptions ought to be confirmed by direct biological evi- DISCUSSION dence, such as a proven change in feeding prey. Gannier (2002) showed a variable To be suitable comparison sources for our sea-wide study, papers should provide reaso- distribution pattern in the north-western basin during consecutive summers from 1991 nable information on effort, such as Notarbartolo di Sciara et al. (1993) for waters around to 2000, which was linked by Littaye et al. (2004) to spring primary production obtained Italy, Forcada et al. (1996) in the western basin, Marini et al. (1996) in the Tyrrhenian Sea from satellite remote sensing. or Gannier (1999) in the north-western basin. Notarbartolo di Sciara et al. (1993) indicated a Our survey effort of over 3,000 km did not enable to detect fin whale in the eastern mean sighting depth of 1725 m for fin whales in the central Mediterranean Sea, when we Mediterranean (Ionian Sea and Levantine basin), although effort was well spread over the obtained 2026 m. In spite of sampling strategy differences, both results are similar and species usual habitat (continental slope and open sea).This confirmed that fin whales are express the affinity of fin whales for deep waters in the Mediterranean Sea, as shown by rare east of Sicily during summer, in spite of reports on fin whale occurrence during Gannier (1998b). However, in different hydrobiological conditions, fin whales can be spring in Sicilian channel (Marini et al., 1995a) and also early in summer in northern observed in shallower waters, as we have shown in the northern Tyrrhenian Sea and Ionian Sea (Politi et al., 1994 ; Nascetti & Notarbartolo di Sciara, 1996 ; Frantzis, 1999) and south-western basin. southern Aegean Sea (Marini et al., 1995b). Once again, information on superficial From a survey held in summer 1991, Forcada et al. (1996) estimated an abundance of 3583 biomass available from satellite imagery shows the eastern Mediterranean Sea appears is fin whales (95 % C.I. : 2130-6027) in the western basin (the Tyrrhenian Sea was not cove- truly oligotrophic during summer, compared to areas where fin whales are frequently red). During this study, fin whales were only distributed in pelagic waters north of observed, which are mesotrophic. 40°50 N latitude, quite evenly from western Ligurian Sea to eastern Gulf of Lion, with a In summary, our study allowed to determine the usual summer distribution picture of fin estimated density of 0.024 whale/km . From surveys carried on during 1991-1994, whale in the Mediterranean Sea : even if fin whale may wander into southern areas, they Gannier (1997) estimated an average summer density of 0.015 whale/km2 (CV = 16 %) in are commonly found north of the 41°N, and increasingly rare south of the 40°N, both in 2 23 Mésogée Volume 60| 2002 Sighting rates enabled to sort the seven regions into three categories : regions where the Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. sighting frequency in the northern Tyrrhenian Sea compared to the Ligurian Sea (Gannier, Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Tyrrhenian Sea than in the north-western basin, but earlier results showed a much lesser d - Regional sighting rates and relative abundance indices Mésogée Volume 60| 2002 Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. sent study indicate the fin whale relative abundance is slightly lower in northern the main western basin and the Tyrrhenian Sea. The fin whale presence in eastern Gannier A., 1997. Estimation de l’abondance estivale du Rorqual commun Balaenoptera Mediterranean during summer is even less common, as well as it is in the Alboran Sea, physalus (Linné, 1758) dans le bassin liguro-provençal (Méditerranée nord-occidentale). adjacent to the Atlantic Ocean.This summer pattern tend to be observed from spring to Rev. Ecol. (Terre Vie), 52 : 69-86. early autumn in the Ligurian Sea (Laran et al., 2003), but the mystery of the fin whale Gannier A., 1998a. Une estimation de l’abondance estivale du Dauphin bleu et blanc winter distribution remains complete.There are two options to be considered once the Stenella coeruleoalba (Meyen, 1833) dans le futur Sanctuaire Marin International de spring to autumn situation is known : either the fin whale population migrates to several Méditerranée nord-occidentale. Rev. Ecol. (Terre Vie), 53 : 255-272. specific wintering grounds (which could be used for calving as well as winter feeding) Gannier A., 1998b. Variation saisonnière de l’affinité bathymétrique des Cétacés dans le or it disperses into a very wide range in the southern Mediterranean. Rorqual species bassin liguro-provençal. Vie et Milieu, 48 (1) : 25-34. migration modes are not well known, contrary to those of other mysticetes (Evans, 1987). Gannier A., 1999. Les cétacés de Méditerranée nord-occidentale, nouveaux résultats sur leur distribution, la structure de leur peuplement et l'abondance relative des différentes espèces. Mésogée 56 : 3-19. CONCLUSION Acknolweldgement We thank the GREC ground staff who benevolently and efficiently contributed to the survey logistics and Marineland (Antibes) for having contributed funding to this program throughout the four years period. We also thank the Regional Council of Région Provence-Alpes-Côte d’Azur for continuing support to the GREC. 24 in seven regions and 75 sightings in four regions, a clear result emerged : the western V2.2. Colorado Cooperative Fish and Wildlife Research Unit, Colorado State University, Mediterranean (including the Tyrrhenian Sea) is the main summering ground of the fin Fort Collins : 72 pp. whale, and regions north of the 41°parallel are much more frequented than southern Laran S., Gannier A. and Bourreau S., 2003. How season influences striped dolphins and areas.This result is in agreement with climatological pictures available from satellite ima- fin whales distribution in the north-western Mediterranean Sea ? Eur. Res. on Cetaceans, gery, showing higher superficial primary biomass levels where fin whales are abundant, 13 : in print. with the notable exception of the Alboran Sea. Fin whales may wander into unusual Le Vourch J., Millot C., Castagne N., Le Borgne P. & Olry J.-P., 1992.Atlas of the thermic habitats and areas under certain circumstances, as seems to have happened during the fronts of the Mediterranean Sea derived from Satellite Imagery. Mém. Inst. Océano. summer 1997. For species conservation purposes, it is now urgent to investigate tho- Monaco, 16 (6) : 152 pp. Littaye A., Gannier A., Laran S. & Wilson P.F., 2004. The relationship between summer aggregations of fin whales and satellite-derived environmental conditions in the northwestern Mediterranean Sea. Remote Sensing of Environment 90 : 44-52. RÉFÉRENCES Marini L., Consiglio C., Angradi A.M., Catalana B., Sanna A., Valentini T., Finoia M.G. & Anonymous, 1995. Atlas préliminaire de distribution des cétacés de Méditerranée. 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Population genetic structure of Massé J., & Cadiou Y., 1994. Oedipe : Manuel Utilisateur. IFREMER (Nantes) : 38 pp. North Atlantic, Mediterranean Sea and Sea of Cortez fin whales, Balaenoptera physalus Morel A. & André J.-M. 1991. Pigment distribution and primary production in the wes- (Linnaeus 1758) : analysis of mitochondrial and nuclear loci. Molecular Ecology, 7 : 585-599. tern Mediterranean, as derived from space (CZCS) observations. J. of Geophys. Res., 96 Buckland S.T., Anderson D.R., Burnham K.P. & Laake J.-L., 1993. Distance sampling (C7) : 12 685-12 698. Estimating abundance of biological populations. Chapman and Hall Ed., London 446 pp. Mussi B., Gabriele R., Miragliuolo A. & Battaglia M., 1998. Cetacean sightings and inter- Canadas A., Sagarminaga R., Hernandez-Falcon L., Fernandez E. & Fernandez M., 1999. actions with fisheries in the Archipelago Pontino Campano, South Tyrrhenian Sea, 1991- Fin whales (Balaenoptera physalus) in the northern part of the Alboran Sea and Strait of 1995. Eur. Res. on Cetaceans, 12 : 63-65. Gibraltar. Eur. Res. on Cetaceans, 13 : 300-304. Nielsen J.N., 1912. Hydrography of the Mediterranean Sea. Oceanol.Acta, 10 (2) : 143-149. Duguy R., Casinos A., Di Natale A., Filella S., Ktari Chakroun F., Lloze R. & Notarbartolo di Sciara G.,. Venturino M. C, Zanardelli M., Bearzi G., Borsani F. & D. Marchessaux, 1983. Répartition et fréquence des Mammifères marins en Méditerranée. Cavalloni B., 1993. Cetaceans in the central Mediterranean Sea : distribution and sighting Rapp. Comm. int. Mer Médit., 28 (5) : 223-230. frequencies. Boll. Zool., 60 : 131-138. Evans P.G.H., 1987. The natural history of Whales and Dolphins. 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Mésogée Volume 60| 2002 Alexandre Gannier, Stephane Bourreau, Violaine Drouot, Odile Gannier and Sophie Laran. Summer distribution of fin whale (Balaenopera physalus) in the Meditarranean sea. Hiby A. &. Hammond P.-S., 1989. Survey techniques for estimating abundance of ceta- Abstract Occurence of the giant tiger prawn Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) in senegalese waters (eastern tropical Atlantic). The Giant tiger prawns, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) were caught in Senegalese waters (Western Africa). These captures occurred off Cape Roxo (southern Senegal) and in River Senegal estuary (northern Senegal). They were atypical because P. monodon was only reported from Indian and Pacific Oceans. They may be due to fact that specimens escaped from marine farms located in southern Senegal and Gambia. The species was probably acclimated in the area, although a competition pressure remains possible between P. monodon and the native species Farfantepenaeus notialis (Pérez Farfante, 1967) which inhabits similar biotops. Keywords : Crustacea, Penaeidae, Penaeus monodon, Senegal, Eastern Tropical Atlantic. (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). France-Lyse CLOTILDE-BA 1, Mouhamadou GUEYE 1 Youssouph DIATTA 1, Olivier GUÉLORGET 2 et Christian CAPAPÉ 2 1 : Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop, BP 5005, Dakar, Sénégal. E-mail : flba@ refer. sn 2 : Auteur pour correspondance : Laboratoire d’Icthyologie, case 104, Université Montpellier II, Sciences et Techniques du Languedoc, 34095 Montpellier cedex 05, France. E-mail : [email protected] Des recherches sur les Crustacés Décapodes des eaux marines et estuariennes du Sénégal nous ont permis de recenser quatorze espèces parmi lesquelles cinq appartiennent à la famille des Penaeidae (Clotilde-Ba et al., 1977 ; Clotilde-Ba et Diatta, 1999). Quatre de ces Penaeidae sont cités et décrits dans les traités et publications faunistiques relatifs à la région marine (Capart, 1951 ; Holthuis, 1952, 1980 ; Fischer et al., 1981 ; Belleman et al., 1988 ; Pérez-Farfante et Kensley, 1997). Ce sont, la crevette rose du sud, Farfantepenaeus notialis (Pérez-Farfante, 1967), la crevette caramote, Melicertus kerathurus (Forskäl, 1775), la crevette rose du large, Parapenaeus longirostris (Lucas, 1846) et la crevette guinéenne, Parapenaeopsis atlantica Balss, 1914. La cinquième espèce, la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) est atypique dans la région, puisque sa répartition géographique bien que vaste est circonscrite à l’Océan Indien et au Pacifique (Holthuis, 1980 ; Motoh, 1985 ; Autrand, 1991). Mésogée Volume 60| 2002 Mots-clés : Crustacea, Penaeidae, Penaeus monodon, Sénégal, Atlantique oriental tropical. Présence de la crevette tigrée, Penaeus monodon Introduction Résumé Des crevettes géantes tigrées, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) ont été capturées dans les eaux sénégalaises (Afrique de l’Ouest). Ces captures ont eu lieu au large du cap Roxo au sud du Sénégal et à l’embouchure du fleuve Sénégal, dans la partie septentrionale du pays. Elles sont atypiques car P. monodon est seulement citée dans l’océan Indien et le Pacifique. Elles s’expliquent donc par le fait que des spécimens se sont échappés des stations aquacoles situées au sud du Sénégal et en Gambie. L’espèce s’est probablement acclimatée dans la région en dépit d’une possible compétition avec l’espèce autochtone, Farfantepenaeus notialis (Pérez Farfante, 1967) qui habite les mêmes biotopes. La capture de P. monodon dans les eaux du Sénégal relève de phénomènes que nous nous proposons d’analyser et de discuter, après avoir présenté nos observations sur les crevettes géantes tigrées. 27 MATÉRIELS ET MÉTHODES Deux spécimens de P. monodon ont été obtenus au marché de la ville de Dakar au mois de novembre 1994 ; trente et un au port de pêche, dont six en septembre 1995 et vingt-cinq en mai 1996. Les deux derniers lots provenaient de captures réalisées entre le Cap Roxo et le sud du Sénégal (Fig. 1). Ces spécimens se trouvaient toujours mélangés à des lots de crevettes roses du sud, dont ils se distinguaient par de plus grandes dimensions et une coloration sensiblement plus sombre. Lors de recherches de routine sur les crustacés comestibles du fleuve Sénégal (Fig. 1), une pêche expérimentale a été effectuée à la senne de rivage le 17 mars 1998 dans l’estuaire de ce fleuve (Fig. 2). Cette pêche a permis de capturer 13 Penaeidae dont 12 F notialis et une P. monodon. La température de l’eau au moment de la pêche est de 24,2 °C et la salinité de 32 %. Les caractères de diagnose majeurs qui nous ont permis de déterminer les P. monodon sont empruntés à Motoh (1985). Sur l’ensemble des exemplaires examinés, vingt-neuf ont pu être sexés, mesurés et pesés. Les mesures ont été prises au millimètre près au pied à coulisse : longueur totale, longueur céphalo-thoracique de l’extrémité de la carapace jusqu’au bord postérieur de celleci. La masse est exprimée en grammes. Figure 1 Carte du littoral occidental de l’Afrique mettant en évidence les sites de captures de Penaeus monodon dans les eaux sénégalaises (étoile noire 1- Au large de cap Roxo. 2- Dans l’estuaire du fleuve Sénégal, près de Saint-Louis. Figure 1 : Map of Western Africa shore pointing out the captures sites of Penaeus monodon in Senegalese waters 1- off Cape Roxo. 2- In River Senegal estuary, close to Saint-Louis Figure 3 Lieux de captures, sexe et mesures effectuées sur les spécimens de Penaeus monodon des eaux sénégalaises. Table I : Captures sites, sex and measurements made on specimens of Penaeus monodon from Senegalese waters 28 Site de capture de Penaeus monodon dans l’estuaire du fleuve Sénégal, près de Saint-Louis (étoile noire). Les flèches montrent l’itinéraire probable suivi par P. monodon de l’embouchure du fleuve Sénégal au lieu de capture. Figure 2 : Capture site of Penaeus monodon in Senegal River estuary, close to Saint-Louis (black star). The arrows show the way followed by P. monodon between Senegal River mouth and the capture site Lieu de capture Nombre de spécimens Sexe Longueur totale (mm) Longueur céphalo-thoracique (mm) Masse (gr) Cap Roxo 9 Mâle 235-285 50-69 91-180 Cap Roxo 19 Femelle 290-330 70-86 162-280 Fleuve Sénégal 1 Femelle 271 70 271 DISCUSSION Les captures de P. monodon dans les eaux marines sénégalaises peuvent s’expliquer par la présence, dans un passé récent, de sites d’aquaculture au Sénégal et en Gambie. Au Sénégal, une expérience d’envergure a été initiée en 1982 au lieu-dit Katakaloussse, sur un bolong de l’estuaire du fleuve Casamance, à 500 km au sud de Dakar. Cette expérience a pris fin en 1992 (Ndiaye et al., 1992 ; Bousso et al., 1993). Dans un premier temps, deux espèces autochtones de Penaeidae et cinq espèces allochtones ont été utilisées. Puis l’intérêt des aquaculteurs s’est focalisé sur Farfantepenaeus notialis, espèce locale et sur P. monodon, espèce importée, en fonction de premiers résultats satisfaisants lors des essais d’élevage. La culture de F. notialis a du être abandonnée à cause de la fragilité de l’espèce au cours des manipulations et à son infestation par des microsporidies (Clotilde-Ba & Toguebaye, 1994, 1996). P. monodon s’est avérée plus résistante et donc plus intéressante dans cette expérience de crevetticulture. L’élevage de cette espèce a du Mésogée Volume 60| 2002 être abandonné, suite à des contraintes environnementales, augmentation de la salinité notamment, qui n’ont pas permis une croissance normale et régulière des individus au cours de l’année. Cependant, dès 1990, on a signalé la capture de quelques exemplaires RESULTATS de P. monodon au niveau des pêcheries artisanales installées dans le fleuve Casamance 1. Description (Le Reste, comm. pers.). Il est probable que d’autres animaux provenant des mêmes élevages aient pu gagner les régions marines avoisinantes où ils ont trouvé des conditions Le rostre s’étend juste au-delà de l’extrémité antérieure du pédoncule antennaire. Il pos- favorables pour se développer et se reproduire. Il semble que ce soit l’hypothèse la plus sède huit dents sur le bord dorsal et trois dents sur le bord ventral. Il présente un forme plausible pour expliquer ces captures de crevettes géantes tigrées. sigmoïde. La carène rostrale atteint pratiquement le niveau de l’épine hépatique. Le fla- La crevetticulture a démarré en Gambie au début de l’année 1986 sur la rive gauche du gelle antennaire est égal ou plus long que le pédoncule antennaire. Le cinquième péréio- fleuve Gambie. L’espèce cible était P. monodon. Les résultats peu probants en écloserie pode ne possède plus d’exopode. Le telson est inerme. La couleur du corps est rouge ont conduit les responsables à transférer l’installation à Sanyang en bordure de la façade foncé à marron, elle peut tendre au violet jusqu’au gris. Certains spécimens ont une colo- atlantique. On peut imaginer en ce qui concerne ce dernier site, le même scénario ration verdâtre. Le corps est parcouru de bandes blanches qui lui confèrent un aspect d’évasion que précédemment avec des facilités d’accès encore plus évidentes au milieu tigré caractéristique (Fig. 3). marin. 29 Mésogée Volume 60| 2002 Tableau I en fonction du lieu de capture et du sexe. France-Lyse CLOTILDE-BA, Mouhamadou GUEYE, Youssouph DIATA, Olivier GU LORGUET et Christian CAPAP. L’ensemble des mesures effectuées sur vingt-neuf spécimens est détaillé dans le tableau I, Figure 2 France-Lyse CLOTILDE-BA, Mouhamadou GUEYE, Youssouph DIATA, Olivier GU LORGUET et Christian CAPAP. Présence de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). 2. Mesures Présence de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). Spécimen de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon, capturée dans les eaux sénégalaises. Figure 3 : Specimen of giant tiger prawn, Penaeus monodon captured in Senegalese waters de l’espèce Agmasoma penaei, déjà signalée chez F. notialis par Clotilde-Ba et Toguebaye témoignent des capacités migratoires de l’espèce qui aurait franchi plus de 700 km au (1994 ; 1996). L’apparition de cette pathologie aurait singulièrement compromis les chan- cours d’une période qui n’excèderait pas quatre années. Elles confirment les observations ces de réussite de l’expérience de crevetticulture réalisée dans la région casamançaise de Le Reste (cf. supra) dans le fleuve Casamance et mettent en exergue les facultés (Bousso et al., 1993). Un tel phénomène pathologique n’est pas à négliger dans le déve- d’adaptation de P. monodon à des milieux différents, marin et saumâtre notamment. loppement de P. monodon en milieu naturel et/ou régulé, car des observations analogues Le fleuve Sénégal est soumis à de grandes variations saisonnières de salinité et de ont déjà été réalisées en d’autres régions du monde (Toubiana et al., 2004). température (Cecchi, 1992), et les captures de P. monodon montrent que l’espèce est RÉFÉRENCES Motoh (1985). Ces caractères laissent présager une plus large extension de la crevette géante tigrée dans les eaux sénégalaises et ouest-africaines. En effet, les dimensions et Autrand M., 1991. Elevage de la crevette pénéide. In : Les crustacés d’élevage, Arrignon, masses des exemplaires examinés (Tableau I) sont similaires à ceux des spécimens du J. C. V., coordonnateur. Le technicien d’agriculture tropicale, coll. dirigée par Coste, R., sud-est asiatique. L’espèce trouverait bien dans les eaux sénégalaises les conditions Maisonneuve & Larose, éditeurs, Paris : 89-163. adéquates pour se reproduire et se développer. Belleman M., Sagna A., Fischer W., Scialabba, N., 1988. Fiches FAO d’identification des Les capacités d’adaptation et de migration de P. monodon sont à mettre en relation avec espèces pour les besoins de la pêche. Guide des ressources halieutiques du Sénégal et de celles d’une autre espèce de Penaeidae asiatique, la crevette kuruma, Marsupenaeus la Gambie (espèces marines et d’eaux saumâtres), Rome, FAO : 227 pp. japonicus (Bate, 1888). Ces deux espèces ont été introduites hors de leurs frontières Bousso, T., Diadhiou H. D., Diouf P. S., Le Reste L., 1993. L'aquaculture en milieu conti- naturelles, P. monodon au Sénégal, au Brésil et en Grande-Bretagne, M. japonicus en nental au Sénégal. In : Diaw, A. T., Bâ, A., Bouland, P., Diouf, P. S., Lake, L.-A., Mbow, M.-A., France et en Italie (Primavera, 1985 ; Fausto-Filho, 1987). Selon Laubier (1987), la crevette Ndiaye, P. & Thiam, M. D., (ed.). Gestion des ressources côtières et littorales du Sénégal. kuruma “aurait atteint les côtes ouest de la Turquie, avant d’être introduite artificiellement Actes de l'Atelier de Gorée (Sénégal), 27 au 27 juillet 1992,. UICN, Gland, Suisse. par l’aquaculture en Méditerranée”. D’après Fischer et al. (1987), M. japonicus ferait Bradaï M. N., Saïdi B., Ghorbel M., Jarboui O., Bouaïn A., El Abed A., Hamza A., 2002. même l’objet d’une “pêche semi-industrielle ou artisanale en Méditerranée orientale”. Statut des espèces exotiques signalées dans les eaux tunisiennes. Bull. Inst. Sci. Technol. Il est généralement admis que M. japonicus figure parmi les espèces lessepsiennes qui Mer, Salammbô, 29 : 68-71. se sont introduites en Méditerranée à travers le canal de Suez. Cette opinion mérite des Capart A., 1951. Crustacés Décapodes Brachyoures. Résult. Scient. Expéd. Océanogr. Belg. réserves d’après l’un de nous (O. G.), car il apparaîtrait que cette espèce se soit échappée Eaux côt.Afr.Atlan. Sud (1948-1949), 3 (1) : 1-205. de fermes aquacoles basées en Arabie Saoudite et n’aurait pas réussi à coloniser les Caverivière, A. Etude de la pêche du poulpe (Octopus vulgaris) dans les eaux côtières régions adjacentes. Cependant, elle a migré pour s’établir avec plus de succès au long de de la Gambie. L’explosion démographique de 1986. CRODT/ISRA, Document scienti- la côte orientale de la Méditerranée. En revanche, Metapenaeus monoceros est une vraie fique : 41p. espèce lessepsienne, apparue en Tunisie en 1994-1995 dans la région du golfe de Gabès Caverivière A., Thiam M., Jouffre D. 2002. Le poulpe Octopus vulgaris, Sénégal et côtes (Missaoui et Zaouali, 1995 ; Enzenross et Enzenross, 2000). Depuis, elle semble devenue nord-ouest africaines. Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye, 14-18 très abondante dans cette région où elle fait l’objet d’une pêche commerciale parallèle- février 2000. IRD éditions, collection "Colloques et Séminaires", Paris, 395p. ment avec l’espèce autochtone M. kerathurus (Bradaï et al., 2002). Cecchi P., 1992. Phytoplancton et conditions de milieu dans l’estuaire du fleuve Faut-il envisager de manière analogue dans l’avenir l’introduction de la crevette géante Sénégal : effets du barrage de Diama. Thèse de doctorat, Université Montpellier II, tigrée dans les eaux sénégalaises ? Trouvés parmi un lot de F. notialis, les P. monodon Sciences et Techniques du Languedoc, Montpellier, France : 437 p. examinés, même s’ils sont encore peu nombreux, nous amènent à admettre que les deux Clotide-Ba F.-L., Diatta Y. 1999. Observations on 14 edible Crustacean Decapods from espèces colonisent pratiquement les mêmes biotopes. On peut penser que, de ce fait, Senegalese waters (Eastern tropical Atlantic). Oebalia, 25 : 23-30. elles risquent d’entrer en compétition car toutes deux sont détritivores. Clotilde-Ba F.-L., Diatta Y., Capapé C. 1997. Observations sur huit espèces comestibles de La fermeture des sites d’aquaculture au Sénégal et en Gambie constitue un frein à de Crustacés Décapodes des eaux sénégalaises (Afrique de l’Ouest). Bol. Mus. Mun. Funchal, nouvelles introductions de P. monodon dans nos régions et a fortiori à son expansion. 49 (282) : 171-187. Toutefois, il ne faut pas occulter les possibilités d’invasion à partir de la Guinée (Corvest, Clotilde-Ba F.-L., Toguebaye B. S., 1994. Ultra-structure and development of Agmasoma 1993), puisque l’espèce, comme on vient de le montrer, est susceptible de se déplacer sur penaei (Microspora, Thelohaniidae) found in Penaeus notialis (Crustacea, Decapoda, de longues distances en une période relativement courte. Penaeidae) from Senegal. Eur. J. Protistol., 30 : 347-355. L’ensemble de ces considérations montre qu’il faudra dans un premier temps surveiller Clotilde-Ba F.-L., Toguebaye B. S., 1996. Complementary data on the cytology of Perezia le rythme et l’abondance des captures de P. monodon à l’intérieur du cadre maritime nelsoni Sprague, 1950 (Vivarès and Sprague, 1979) (Microspora, Pereziidae) found in local. Par la suite, on s’attachera à approfondir l’étude de la croissance et de la fécondité Penaeus notialis (Crustacea, Decapoda) from Senegal (West Africa). Zool. Beitr. N. F., 37 de l’espèce en milieu naturel. La connaissance de ces paramètres donnera probablement (1) : 41-48. davantage d’éléments d’appréciation sur les possibilités d’épanouissement de la crevette Clotilde-Ba F.-L., Toguebaye B. S., 2000. Infection of Penaeus monodon (Fabricius, 1798) royale tigrée dans les eaux marines sénégalaises. (Crustacea, Decapoda, Penaeidae) by Agmosoma penaei (Microspora,Thelohaniidae) in Une explosion démographique de P. monodon dans la région serait une chance pour l’é- Senegal,West Africa. Bull. Eur.Assoc. Fish Pathol., 21 : 157-159. conomie halieutique du Sénégal, connaissant la valeur marchande de l’espèce, nettement Corvest S., 1993.Aquaculture de crevettes en Afrique de l’Ouest : choix de l’espèce et de supérieure à celle de F. notialis, comme a pu le constater O. G. sur divers marchés du la technique. La Pêche Maritime : 203-205. monde. On pourrait alors assister à un phénomène similaire à celui dont le poulpe com- Diatta, Y., Clotilde-Ba F.L., Capapé C. 2001 a. Rôle trophique du Poulpe commun, Octopus mun Octopus vulgaris est l’objet (Caverivière, 1990, Caverivière et al., 2002 ; Diatta et al., vulgaris, chez les Elasmobranches de la côte du Sénégal (Atlantique oriental tropical). 2001 a, 2001 b), et on peut y songer avec intérêt. Comparaison avec les espèces des côtes tunisiennes (Méditerranée centrale). Acta Toutefois, une opacité blanchâtre le long de l’abdomen de la femelle récoltée à Saint- Adriat., 42 (1) : 77-88. 31 Mésogée Volume 60| 2002 captures de crevettes géantes tigrées, bien que peu abondantes, sont fréquentes. Elles France-Lyse CLOTILDE-BA, Mouhamadou GUEYE, Youssouph DIATA, Olivier GU LORGUET et Christian CAPAP. (2000) à un examen approfondi du spécimen. L’agent responsable est une microsporidie Présence de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). Louis, caractéristique d’une infestation microbienne, a mené Clotilde-Ba et Toguebaye événement fortuit. En effet, les pêcheurs installés dans la région nous ont informé que les relativement euryhaline et eurytherme corroborant ainsi les observations antérieures de Mésogée Volume 60| 2002 France-Lyse CLOTILDE-BA, Mouhamadou GUEYE, Youssouph DIATA, Olivier GU LORGUET et Christian CAPAP. Présence de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). 30 La découverte de P. monodon, au niveau de l’estuaire du fleuve Sénégal n’est pas un Gewässern (Decapoda, Macrura und Brachyura). Crustaceana, 73 (2) : 187-195. Fausto-Filho J., 1987. Registro da captura de Penaeus monodon Fabricius, no litoral do Estado do Maranhao,Brasil (Crustacea:Penaeidae). Arq.Cienc.Mar, Fortaleza (Brasil),26:81-82. Fischer W., Bauchot M. L., Schneider M., 1987. Fiches FAO d’identification des espèces pour les besoins de la pêche (Révision 1). Méditerranée et mer Noire. Zones de pêche 37. Volume I.Végétaux et Invertébrés. Publication préparée par la FAO, résultat d’un accord entre la FAO et la Commission des Communautés européennes (Projet GCP/INT/422/EEC) financée conjointement par ces deux organismes. Rome, FAO,Vol. 1: 760 pp. Fischer W., Bianchi G., Scott W. B., 1981. Fiches FAO d’identification des espèces pour les besoins de la pêche.Atlantique centre-est ; zones de pêche 34, 47 (en partie). Canada Fond de Dépôt. Ottawa, Ministère des Pêcheries et Océans Canada, en accord avec l’organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, pag. var. Holthuis L. B., 1952. Crustacés Décapodes Macroures. Résult. Scient. Expéd. Océanogr. Belg. Eaux côt.Afr.Atlan. Sud (1948-1949), 13 (2) : 1-88. Holthuis L. B., 1980. FAO species catalogue.Vol. 1. Shrimps and prawns of the world.An annotated list catalogue of species of interest to fisheries. FAO Fish. Synop. (125) : 271p. Laubier A., 1987. Biologie de la reproduction et de l’élevage des crevettes pénéides. Océanis, 13 (2) : 217-232. Missaoui H., Zaouali J., 1995. Apparition de nouveaux crustacés dans les pêches crevettières du golfe de Gabès,Tunisie. Mar. Life, 5 (2) : 27-34. Motoh H., 1985. Biology and ecology of Penaeus monodon. Proceedings of the first international conference on the culture of Penaeid Prawns/Shrimps, Iloilo City, Philippines : 27-36. Ndiaye V., Niamadio I., Kane A., Aboubakry M., Kane P. S., Kébé M., 1992. Mission Mésogée Volume 60| 2002 France-Lyse CLOTILDE-BA, Mouhamadou GUEYE, Youssouph DIATA, Olivier GU LORGUET et Christian CAPAP. Présence de la crevette géante tigrée, Penaeus monodon (Fabricius, 1798) (Crustacea, Penaeidae) dans les eaux sénégalaises (Atlantique oriental tropical). (Atlantique oriental tropical). Bull. Inst. Sci. Techn. Mer, Salammbô, 28 : 65-76. Enzenross R., Enzenross L., 2000. Nichtmediterrane crustacea-arten in Tunesischen Genetic analysis of host mechanism controlling endogenous murine leukemia virus gene expression. Catherine Laporte*, Charles Mary*, Marie-Laure Santiago*, Xavier Montagutelli**, Shozo Izui** & Luc Reininger* **INSERM unité 399, Faculté de Médecine, 27 Bd Jean Moulin, F-13385 Marseille cedex 05, France **Unité de Génétique des Mammifères, Institut Pasteur, 25 rue du Dr. Roux, F-75724 Paris cedex 15, France ****Département de Pathologie, CMU, 1 rue Michel Servet, CH-1211 Genève 4, Suisse *corresponding author : Luc Reininger Mots-clés : diversité génétique, gp70, rétrovirus endogène, souris. Abstract Genetic data from a cross of NZW (high levels gp70) and B6 (low levels gp70) mice revealed that a chromosome 13 locus regulates the production of serum gp70 envelope glycoprotein encoded by endogenous xenotropic murine leukemia viruses (MLVs). By serial backcrossing to B6, congenic and recombinant congenic strains were established that only differed at this locus. The analysis of serum gp70 levels confirmed the identification of an NZW strain locus on chromosome 13 and allowed fine mapping of this regulatory locus to 38 ±1 cm from the centromere. Interestingly, two as yet unidentified gene present in this interval, Gv1, and Rsl, control transcription of endogenous retroviral sequences, strongly suggesting that a single host cellular gene coordinately regulates the expression of multiple proviral elements. Keywords : endogenous retrovirus, genetic diversity, gp70, mouse. Defective retroviral elements are present in most vertebrates as abundant germ line elements (Boeke & Stoye, 1997). In the mouse, endogenous 3 retroviruses with close exogenous relatives include type C-related murine leukemia viruses (MLVs). The expression of these proviral genes in the absence of overt infection is subjected to host control resulting in strain and tissue-specific patterns of viral antigen production. In a previous study, we carried out a genetic analysis of the production of endogenous Mésogée Volume 60| 2002 Octopus vulgaris Cuvier, 1797 (Cephalopoda, Octopodidae) de la côte du Sénégal Dans une analyse de liaison impliquant les souches de souris NZW et B6, nous avons localisé dans la région centrale du chromosome 13 un locus majeur hérité du génome NZW contrôlant les taux sériques de glycoprotéine d’enveloppe de rétrovirus endogènes leucémogènes murins (MLV) xénotropes. Plusieurs lignées congéniques et congéniques recombinantes différant seulement à ce locus ont été établies par procédure de croisement en retour assistée par typage de marqueurs microsatellites. L’analyse des taux sériques d’antigène gp70 chez ces souris a confirmé les résultats de l’analyse de liaison et permis de positionner le locus à 38 ±1 cm du centromère. La co-localisation de deux gènes encore inconnus, Rsl, impliqué dans le contrôle de l’expression d’un analogue du gène C4 soumis à la régulation d’une séquence LTR d’un ancien provirus, et Gv1 régulant la transcription de rétrovirus endogènes leucémogènes polytropes, suggère qu’un gène d’origine cellulaire contrôle l’expression coordonnée de rétrovirus endogènes MLV. Introduction Diatta Y., Clotilde-Ba F. L., C. Capapé. 2001 b. Le régime alimentaire du poulpe commun, Résumé Contrôle génétique de l’expression de retrovirus leucémogènes murins retroviral envelope glycoprotein, gp70 (Santiago et al., 1998). Here, we attempted to map a chromosome 13 locus by serial backcrossing and developing congenic and recombinant congenic strains.The data suggest 33 that a chromosome 13 regulatory locus coordinately controls the expression of a number of distinct retroviral transcripts. d’évaluation du projet de crevetticulture de Basse-Casamance. Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT),Sénégal,08-11 janvier 1992,doc.polygr.:56 p. MATERIALS AND METHODS Pérez-Farfante I. et Kensley B., 1997. Penaeoid and sergestoid shrimps and prawns of the world. Keys and diagnoses for the families and genera. Mem. Mus. Nat. Hist. nat., Paris, 175 : 1-233. Primavera J. H., 1985.A review of maturation of closed thelycum penaeids. Proceedings of the first international conference on the culture of Penaeid Prawns/Shrimps, Iloilo City, Philippines : 47-64. 32 1 - Mice C57BL/6J (B6) and NZW mice were purchased from Harlan-France, Gannat. B6.Yaa males were established by repeated backcross (n > 20). The (NZW X B6.Yaa) F1 and B6 X (NZW X B6.Yaa) F1 backcross mice were obtained by local breeding. Blood samples were collected by orbital sinus puncture. Toubiana M., Guélorget O., Bouchereau J. L., Lucien-Brun H., Marquès A., 2004. Microsporidians in Penaeid shrimp along the west coast of Madagascar. Dis. Aquat. Org., 2 – Serological essays 58 : 79-82. Serum levels of gp70 IC were quantified by ELISA combined with the precipitation of the serum with PEG, which precipitates only the antibody-bound gp70, and not free gp70. The concentrations of total gp70 were determined by the same ELISA. 3 – Genetic mapping using simple sequence length Genotypes were determined by PCR using selected simple length polymorphism markers over the autosomal genome. Oligonucleotides were purchased from Research Remerciements Les auteurs souhaitent remercier deux arbitres anonymes dont les remarques constructives ont contribué à améliorer le manuscrit. Genetics (Huntsville,AL) and Life Technologies (Rockville, MD). PCR reactions were performed with Taq polymerase Platinum (Life Technologies) under standard conditions. Genomic DNA was isolated from tail biopsies by standard proteinase K digestion and phenol-chloroform extraction. Amplification of the simple sequence repeats was achieved with a thermal cycler (HyBaid, GB).The PCR products were visualized after electrophoresis through 3.5 % Nusieve-1.5 % agarose gel by staining with ethidium bromide and UV transillumination (254 nm). Three congenic strains, 13.1, 13.2 and 13.3 were produced in the absence of functional malized distributions and were used as quantitative traits for MAPMAKER/QTL analysis. phenotype analysis by using marker loci to identify and selectively maintain the genomic interval defined in the linkage analysis. In each instance, the interval corresponding to the 95 % confidence interval of chromosome 13 was maintained for five generations of back- RESULTS AND DISCUSSION 1 – Linkage of a major QTL to serum levels of xenotropic retroviral gp70 antigen. It has been shown that in contrast to NZW mice which produce large amounts of serum gp70 antigen, B6 mice produce low levels of serum gp70.This raised the possibility that some genetic factors influencing the production of gp70 may implicate gp70 IC formation.We therefore performed an analysis of the distribution of serum gp70 in BC1 mice. Results of this analysis indicated that there was a wide spread of gp70 levels among BC1 mice with values overlapping B6.Yaa (2.3 ± 0.7 _g/ml) and (NZW X B6.Yaa) F1 (9.2 ± 3.3 _g/ml) parental phenotypes (figure 1). QTL analysis was carried out to investigate the genetics of gp70 production. When the genotype data of BC1 mice were analyzed for linked loci with regard to levels of serum gp70, a single QTL of NZW origin was identified 6 cm distal to D13Mit250 on chromosome 13, with a maximum LOD score of 12.8 and 43.4 % of the phenotypic variance explained (figure 2).This region of the genome is clearly the major determinant of quantitative variation of gp70 antigen in this cross, since all other locations gave LOD scores below 2. Figure 1 Mésogée Volume 60| 2002 Catherine LAPORTE, Charles MARY, Marie-Laure SANTIAGO, Xavier MONTAGURETELLI, Shozo IZUI et Luc REININGER. Genetic analysis of host mechanism controlling endogenous murine leukemia virus gene expression. cross procedure.We used three markers for the interval.The removal of unselected NZW 34 Retroviral gp70 IC (mg/ml) and total gp70 antigen (mg/ml) in individual B6 X (NZW X B6.Yaa) F1 backcross (BC1) male mice at 6 months of age. The horizontal lines represent the mean plus 3 SD for auto antibody and antigen levels in age-matched B6. Yaa males. Figure 2 Interval mapping scans showing QTL on chromosome 13. Scans for gp70 (solid line) and gp70 IC (dotted line) are shown. Log-likelihood (LOD) values for the presence of a QTL were calculated at 2-cM i ntervals by MAPMAKER/QTL. The most likely position (95 % confidence intervals) for each QTL, determined by its 2-LOD support interval, is indicated by a horizontal bar below the plot. genome in the initial BC1 generation was obtained by screening of three markers per chromosome. As an initial characterization of the congenic strains, we determined the levels of serum gp70 antigen in heterozygous mice (figure 3). The data show that the homozygous B6 haplotype mediates low levels of serum gp70 that are increased by NZW/B6 heterozygosity. These results are fully consistent with the contribution of the NZW genotype to gp70 antigen production. To further localize the gene controlling serum gp70 in the chromosome 13 interval, two recombinant congenic strains were derived from the 13.1 congenic line.To search for the recombination positions, we used an extensive collection of polymorphic markers (figure 4).The serum levels of gp70 antigen in recombinant strains were compared with 13.1 congenic strain. Mice of the recombinant strains developed significantly lower levels (<2 _g/ml) of serum gp70 than mice from the parental 13.1 congenic strain.These recombinants in a very short genetic interval indicates that the gene controlling serum gp70 co segregates with a region comprised between D13Mit253 and D13Mit256, thus placing the gene at 38 ± 1 cm from the centromere. Figure 3 Comparative study of the serum levels of gp70 antigen in B6 mice congenic (closed circle) and non-congenic (open circle) control litter mice for NZW chromosome 13 QTL at the fifth generation of backcross. Haplotype analysis of backcross progeny was performed by typing markers flanking and within the confidence interval defined in figure 2 Figure 4 Gene controlling serum gp70 maps to a ~2-cM interval between D13Mit253 and D13Mit256. The representation of a solid bar under 13.1 congnic, 13R1 and 13R2 recombinant lines constructed from line 13.1 is used for showing the content of the genome inherited from the NZW strain. Two as yet unidentified genes, Rsl and Gv-1, with trans effects on the expression of LTR associated sequences and endogenous polytropic retroviral sequences, respectively, map to a same position on mouse chromosome 13. Mésogée Volume 60| 2002 Logarithmic transformation of serum levels of gp70 antigen and gp70 IC resulted in nor- Catherine LAPORTE, Charles MARY, Marie-Laure SANTIAGO, Xavier MONTAGURETELLI, Shozo IZUI et Luc REININGER. 2 – Genetic dissection of retroviral gp70 production Genetic analysis of host mechanism controlling endogenous murine leukemia virus gene expression. 4 – Statistical analysis 35 CONCLUSION is located on chromosome 13 between D13Mit253 and D13Mit256. An application of the localization of this gene is that the process of fine localization can be experimentally performed by heterozygosity mapping.The genetic mapping reported here represents the first step towards the eventual cloning and characterization of the gene. Based on the map position of this gene, we have attempted to identify possible candidate genes within the here defined chromosome 13 interval. Interestingly, an as yet unidentified Rsl gene, regulator of sex-limited protein, Slp, co localizes at the same position (Jiang et al., 1996).A potential target for Rsl has been described the LTR of an ancient provirus. Furthermore, the genetic analysis of Gv1, a gene controlling transcription of endogenous murine polytropic proviruses lies approximately 37 cm from the centromeric end of mouse chromosome 13 (Oliver & Stoye, 1999). Because of the dispersed genomic organization of endogenous murine retroviruses, the collective control of several separate proviral loci by a single regulatory gene requires a trans-acting mechanism.Thus, taken together, our observations support a model of coordinately trans regulation through host cellular products encoded by a single locus on chromosome 13 and lay the basis for cloning and characterizing the gene products of this regulatory locus. REFERENCES Boeke J.-D. & Stoye J.-P. 1997. Retrotransposons, endogenous retroviruses, and the evolution of retro elements. Retroviruses. Cold Spring Harbor Press, Cold Spring Harbor, N.Y. : 343-435. Jiang P.P., Frederick K., Hansen T.H. & Miller R.D. 1996. Localization of the mouse gene releasing sex-limited expression of Slp. Proc. Natl.Acad. Sci. USA 93 : 913-917. Mésogée Volume 60| 2002 Oliver P.L. & Stoye J.-P. 1999. Genetic analysis of Gv1, a gene controlling transcription of endogenous murine polytropic proviruses. J. Virol. 73 : 8227-8234. Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Algérie) : inventaire et aperçu bio-écologique. A. Damerdji. et B. Bouhellou. Laboratoire d'Entomologie Institut des Sciences de la Nature Université Aboubekr BELKAÏD - TLEMCEN - (ALGERIE). Mots-clés : entomofaune, bio-écologie, Chamærops humilis, Algérie, Tlemcen La région de Tlemcen est située dans le Nord-Ouest algérien. Le climat plutôt chaud et sec entraîne la dégradation de la forêt en matorral, constitué Abstract Insect community of the palm tree Chamaerops humilis L. (Doum) (Palmaceae) in Tlemcen region (Algeria) : inventory and bio-ecological data. The survey concerns an insects community of the palm tree Chamærops humilis in the Tlemcen region (NW Algeria), in a semi arid climate. Insect fluctuations are followed up on 9 months by beating, net and trap collects. The insects community group 84 species, in 12 orders, a marked biological diversity. The numeral fluctuations of the fauna show an important group of species occurrence, with 2 constant species, Monomorium salomonis and Messor Barbara, scattered and opportunist ants, showing here a preferendum for the doum. essentiellement de xérophytes comme le doum et le diss. Le doum (Chamærops humilis) présente une adaptation à ces conditions xériques étant donnée sa phénologie. 3 Le peuplement étudié regroupe 84 espèces d’insectes. Une étude quantitative des populations à l’aide d’indices écologiques et statistiques nous permettra d’exposer la structure du peuplement des insectes de l’habitat du doum. La plante hôte principale, Chamærops humilis, est une Palmacée arbustive qui peut dépasser 1 m de hauteur (fig. 1). Elle pousse généralement en touffes. La racine est profonde et pivotante. Le tronc ou stipe est souvent très court, bulbiforme. Les feuilles sont persistantes, groupées au sommet du stipe. Le limbe, en éventail, est découpé en segments lancéolés. Les inflorescences sont généralement des spadices composées. La formule florale est : 3S + 3P + (3+3) E + 3C. Santiago M. -L., Mary C., Parzy D., Jacquet C., Montagutelli X., Parkhouse R. M. E., Keywords : Lemoine R., Izui S. & Reininger L. 1998. Linkage of a major quantitative trait locus to Yaa Insect fauna, bio-ecology, Chamærops humilis, Algeria, Tlemcen. Espèce héliophile, Chamærops humilis se rencontre dans les milieux ouverts et montre une préférence pour les substrats calcaires où il cons- gene-induced lupus-like nephritis in (NZW X C57BL/6) F1 mice. Eur. J. Immunol. 28 : titue une formation de garrigue. Il se rencontre dans le semi-aride dès 4257-4267. 600 m d’altitude mais peut aller jusqu’à 800 m. Appelé doum en arabe, ighem’s (plante) ou aghnih (souche comestible) Mésogée Volume 60| 2002 NZW strain is mainly caused by a semi-dominant allele of a single gene, and that this gene Résumé La région de Tlemcen (nord-ouest algérien) au climat semi-aride montre une végétation dégradée de type matorral, constituée essentiellement de xérophytes comme le doum (Chamærops humilis) et le diss (Ampelodesma mauritanicum). Des prélèvements entomofaunistiques ont été faits sur le doum de juillet 1997 à février 1998, en 4 stations, par les méthodes classiques et le piégeage, répartis en 14 prélèvements. 84 espèces ont été déterminées, réparties dans 12 ordres. Les indices d’abondance relative, de fréquence relative et de densité mettent en évidence la constance de 2 espèces de fourmis, Monomorium salomonis et Messor barbara, qui semblent caractéristiques du doum. La faune d’insectes ailés est diversifiée, celle de la litière est moins importante. Des compléments d’études sur la biologie et la biocénose de Chamærops humilis sont en cours. Introduction used in this study demonstrated that production of serum gp70 antigen in mice of the Catherine LAPORTE, Charles MARY, Marie-Laure SANTIAGO, Xavier MONTAGURETELLI, Shozo IZUI et Luc REININGER. Genetic analysis of host mechanism controlling endogenous murine leukemia virus gene expression. Analysis of genetic cross, congenic and recombinant congenic strains constructed and en berbère, Chamærops humilis est riche en glucides, lipides et alcaloïdes, comme toutes les Palmacées. Ses feuilles sont utilisées comme matiè- 36 re première dans la fabrication de paniers, cordes, chaussures et chapeaux. Mais il est également une espèce ornementale. Acknowledgements This work was supported by INSERM. C. Laporte received a fellowship from the Association de Recherche sur la Polyarthrite. Figure 1 Schéma d’un pied de Chamaerops humilis subsp. agentea. 37 MATÉRIEL ET MÉTHODES Stations étudiées 1- sur le terrain Station 1 Pour réaliser ce travail, 4 stations d'étude ont été sélectionnées dans la zone de Nature du sol % de recouvrement du Chamaerops humilis 5 - 10% 720 m 7% Limono-argileuse 15 - 25% 15 - 20% 750 m 3,6% Limono-argileuse 20 - 30% 700 m 10,5% Limonoargilosableuse 20 - 25% 25 - 30% 630 m 12,5% Limonoargilosableuse 30 - 40% Tableau I Données abiotiques et biotiques des stations prospectées (Complexe Universitaire) Station 2 (Citée 400 logements) Des données recueillies dans les 4 stations sont regroupées dans le tableau I. Tlemcen, station de référence, se trouve dans l’étage bioclimatique semi -aride à hiver tempéré. Le diagramme ombrothermique montre deux périodes sèches, la première en février-mars, la seconde de la mi-avril à la mi-octobre. Le protocole expérimental est le même pour les 4 stations. Les échantillonnages ont été Station 3 1 - 5% (Station cultivée) Station 4 (Bouhenak) Figure 2 Situation géographique de la zone de Mansourah (Tlemcen, Algérie) d’Hémiptères. Les pots-pièges avec le mouillant ont été distribués au hasard dans les stations. 2 – en laboratoire Les spécimens sont ramenés dans des flacons de chasse et tués à l'acétate d'éthyle. Les plus fragiles sont épinglés sur étaloir, les petites espèces déterminées à la loupe binoculaire. Les déterminations sont faites à l'aide de différents guides entomologiques : Chinery, 1983 ; Pihan, 1977 ; Stanek, 1973 ; Vallardi, 1962 ; Zahradnik, 1984. 3 – détermination des indices écologiques Mésogée Volume 60| 2002 3.1 - Abondance relative La valeur de l’abondance relative d'une espèce (nombre d'individus de cette espèce par rapport au nombre d'individus de toutes les espèces contenues dans l’échantillon) est exprimée en pourcentage. Na Arel = X 100 Na + Nb + Nc + N... où Arel :Abondance relative de l'espèce “a” dans le prélèvement considéré. Na, Nb, Nc, : Nombre d'individus des espèces a, b, c. 38 L'abondance relative renseigne sur l'importance de chaque espèce. On admet qu'une espèce est abondante quand son coefficient d'abondance est égal ou supérieur à 2. Figure 3 Situation géographique des quatre stations étudiées. 3.2 - Fréquence relative La fréquence est également une notion relative à l'ensemble de la communauté. La fréquence d'une espèce dans une communauté est le rapport exprimé en pourcentage du nombre de prélèvements où se trouve cette espèce au nombre total des prélèvements effectués dans cette communauté. Pa F= X 100 P où F : fréquence de l'espèce “a” dans la communauté considérée. Pa : nombre de prélèvements où se trouve l'espèce “a”. P : nombre total de prélèvements effectués. Selon Dajoz (1985), nous distinguons les groupes d'espèces en fonction de leur fréquence. - Les espèces constantes qui sont présentes dans 50 % ou plus des relevés effectués dans une même communauté (F ≥ 50 %). - Les espèces accessoires présentes dans 25 à 49 % des prélèvements (25 % ≤ F ≤ 49 %). - Les espèces accidentelles dont la fréquence est inférieure à 25 % (10 % ≤ F ≤ 24 %) - Les espèces très accidentelles que nous qualifierons de sporadiques dont la fréquence est inférieure à 10 %. 39 Mésogée Volume 60| 2002 couleur jaune reste attractive pour la majorité des espèces d’Hyménoptères et A. Damerdji. et B. Bouhellou. de chasse classiques, filets fauchoirs et filet à papillons, et les méthodes de piégeage. La Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. réalisés de juin 1997 à février 1998, en 14 prélèvements. Nous avons utilisé les méthodes A. Damerdji. et B. Bouhellou. Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. Mansourah, (fig. 2 et 3). Pour chaque station des transects sont effectués pour déterminer le pourcentage de recouvrement de cette plante. Pente Altitude Humidité Sminthuridae Collemboles 3.3 – Densité Aptérygotes Thysanoures La densité d’une espèce est le nombre d’individus de l’espèce par unité de surface (ou Famille Archéognates Zygentomes de volume). Poduridae Machilidae Lepismatidae Meloïdae N D= Chrysomelidae P où Brachyceridae D = densité de l’espèce. Curculionidae Coléoptères N = nombre total d’individus d’une espèce récoltée sur la surface considérée. P = nombre total de prélèvements effectués dans le peuplement considéré. Scarabeidae Coccinellidae Staphylinidae Hydrophilidae Perispheiidae Tenebrionidae Elateridae RÉSULTATS ET DISCUSSION Au total 84 espèces ont été inventoriées (tabl. II).Au cours des 12 prélèvements s’étalant Formicidae de juin à décembre 1997 (Damerdji et Bouhellou, 1998a) 82 espèces d’Insectes ont été recensées dont 5 non déterminée parmi lesquelles 2 Hyménoptères, 2 Lépidoptères et 1 Coléoptère. Les prélèvements effectués jusqu’en février 1998 révèlent la présence de 84 Sphecidae Hyménoptères espèces entomofauniques dont 2 espèces n’ont pu être identifiées (Damerdji et Bouhellou, 1998b). Vespidae Sur le Diss (Ampelodesma mauritanicum), Damerdji et Adjlani (1998a) ont inventorié 53 espèces d’Insectes de juillet à décembre 1997. Les Hémiptères sont représentés par 6 I s Phasmidoptères Damerdji et Adjlani (1998b) bien que le Diss soit également une plante e xérophile. c Les différents groupes entomofauniques rencontrés sur Chamaerops humilis sont représentés par ordre décroissant (fig. 4). Apoidae Scoliidae Diprionidae n espèces. Nous y notons aussi l’absence des Mantoptères, des Odonaptères et des Selon Damerdji et Adjlani (1998b), les Névroptères sont absents sur le Doum. t e s P t é r y g o t è r e s Arctiidae Pieridae Satyridae Lépidoptères Lycaenidae Geometridae Mésogée Volume 60| 2002 A. Damerdji. et B. Bouhellou. Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. 1 - Inventaire Nymphalidae Tachinidae Calliphoridae Diptères Hypodermatidae Mydaidae Therevidae Chamaemyiidae Syrphidae Muscidae Sarcophagidae Pyrgomorphidae 40 Figure 4 Importance des ordres entomofauniques rencontrés sur Chamaerops humilis de juin 1997 à février 1998. Orthoptères Caelifères Acrididae Ensifères Dermaptères Gryllidae Forficulidae Hémiptères Mantoptères Odonaptères Phasmidoptères Lygaeidae Mantidae Lestidae Bacteriidae sous-famille Espèces Sminthurus viridis Isotoma viridis Collembo podurata Machilis sp Lepisma saccharina Mylabris quadripunctata Mylabris variabilis Mylabris duodeccimpunctata Chrysomela americana Dolochrysa fastuosa Timarcha tenebricosa Brachycerus sp1 Brachycerus sp2 Polydrosus mollis Otiorrhynchus sp Geotrupes sterocorarius Coccinella algerica Philanthus politus Spercheus emarginatus Gromphadorrhina portentosa Blaps sp Agriotes obscurus Monomorium salomonis Pheidole pallidula Messor barbara Cataglyphis bicolor Camponotus ligniperda Camponotus sp Larra anatherma Halictus quadricinctus Sphex ingeus Vespa crabro Polistes gallicus Vespula germanica Apis mellifera Scolia flavifrons Diprion pini Esp. non déterminée Arctia caja Coscinia striata Euplagia quadripunctaria Utethesia (Deiopeia) pulchella Pieris rapae Pieris brassicae Colias hyale Pyronia tithonus Pararge aegeria aegeria Coenonympha pamphilus Lycaena phlaeas Lycaeides argyrognomon Colostygia pectinaria Pseudopanthera macularia Vanessa atalanta Phryxe vulgaris Salmacia divisa Tachina grossa Lucilia caesar Calliphora vomitaria Pollenia rudis Phytophaga destructor Leptomydas corsicanus Thereva plebeia Chamaemya aridella Fristalis tenax Dasyphora cyanella Esp non déterminée Pyrgomorpha conica Pyrgomorphinae Calliptamus barbarus Calliptaminae Pezotettix giournai Catantopinae Cyrtacanthacridinae Anacridium aegyptium Oedipoda fuscocinta Oedipoda miniata Oedipoda coerulescens Oedipodinae sulfurescens Sphingonotus rubescens Sphingonotus diadematus Omocestus raymondi Gomphocerinae Omocestus ventralis Acheta domestica Forficula auricularia Labidura riparia Lygaeus equestris Sphodromantis lineola Lestes dryas Carausius morosus Mésogée Volume 60| 2002 sous-ordre A. Damerdji. et B. Bouhellou. Ordre Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. Classe sous-classe 41 Tableau II Liste des espèces d’Insectes recensées sur le Doum (Chamaerops humilis) de juin 1997 à février 1998. 2 – Résultats statistiques CONCLUSION 2.1 - Fréquence Ce recensement, sur un suivi de 9 mois, de l’entomocénose du palmier doum révèle un Les résultats de la fréquence, de la densité et de l’abondance d’espèces remarquables d’insectes sont consignés dans le tableau III. peuplement particulièrement diversifié malgré la situation du site d’étude en zone semiaride. Le fond du peuplement est constitué d’un important contingent de populations Parmi les Formicidae Monomorium salomonis et Messor barbara sont, avec une fréquence supérieure à 50 %, des espèces constantes. Nous comptons 5 espèces accessoires : 2 Hyménoptères, Pheidole pallidula (Formicidae) et Polistes gallicus (Vespidae) ; 2 espèces d’Orthoptères assez communes appartenant à la famille des Acrididae ; 1 espèce de Lépidoptères, Pyronia tithonus. avec, notamment, 2 espèces dominantes, les fourmis Monomorium salomonis et Messor barbara. Ces espèces opportunistes trouvent dans ce milieu leur preferendum écologique. Un minimum d’espèces, dans ce cortège entomologique, limité à 7 (pour 84 espèces inventoriées), marque l’originalité du biotope du doum quant à ses conditions édaphiques et climatiques. Parmi les espèces accidentelles, nous relevons 7 espèces dont Sminthurus viridis Bouhellou B., 1998 – Contribution à l’étude bio-écologique de la faune de Chamaerops humilis L. (Doum) (Monocotylédones, Palmacées) dans la région de Tlemcen. Thèse Ing. Ecol. I.S.N. – Univ.Aboubekr BELKAÏD – Tlemcen. 93 p. Tableau III Mésogée Volume 60| 2002 Fréquence, abondance et densité de quelques espèces entomofauniques recensées sur le Doum (Chamaerops humilis). (F = fréquence ; A = abondance ; D = densité) Stations Espèces Station n°1 F% A% D Station n°2 F% A% D Station n°3 F% A% Station n°4 D F% A% Moyenne(F) Types d’espèces D Chinery M., 1983 – Insectes d’Europe en couleurs. Ed. Bordas, 380p. Dajoz, 1985 – Précis d’écologie. Ed. Bordas, Paris. 505p. Damerdji A. et Adjlani M., 1998a – Inventaire des insectes récoltés sur le Diss Sminthurus viridis 10,4 1,60 0,21 12,2 2,66 0,07 12,2 1,04 0,14 20,4 1,30 0,42 13,80 accidentelle Lepisma saccharina 6,1 1,30 0,14 1,6 1,05 0,14 16,2 1,30 0,21 10,2 1,63 0,21 08,52 sporadique (Ampelodesma mauritanicum). Comm. affichée (Poster). Journée d’étude sur l’Entomologie. 9 mars 1998. Labo. Eco.Ani. I.S.N. Univ.Aboubekr BELKAÏD – Tlemcen. Brachycerus sp 16,2 0,42 0,21 2,2 1,63 0,14 10,4 1,04 0,21 20,4 1,30 0,21 12,30 accidentelle Timarcha tenebricosa 12,2 1,60 0,21 1,6 1,05 0,14 16,2 1,30 0,42 10,2 1,60 0,21 10,05 accidentelle Damerdji A. et Adjlani M., 1998b – Inventaire de l’entomofaune d’Ampelodesma mau- Pheidole pallidula 35,7 5,52 3,50 20,5 2,05 0,64 35,7 2,42 1,64 40,8 10,42 5,87 33,17 accessoire ritanicum (Diss) dans la région de Tlemcen. 2ème Journée d’Entomologie. 16 mars 1998. Monomorium salomonis 42,8 25,25 7,57 73,7 30,48 30,21 58,3 30,48 33,92 38,5 19,89 19,50 53,32 constante I.N.A. El-Harrach – Alger. Messor barbara 63,7 10,33 8,50 43,8 6,87 3,14 46,6 6,12 7,82 56,7 10,05 5,93 52,70 constante Damerdji A. et Bouhellou B., 1998a – Inventaire des insectes recensés sur le Chamaerops Camponotus sp 16,2 2,00 2,28 28,2 2,05 0,92 28,2 8,42 2,07 6,3 5,16 0,79 19,72 accidentelle Polistes gallicus 48,2 2,00 1,42 20,5 4,12 1,07 37,6 4,68 1,42 35,7 2,12 1,28 35,50 accessoire Pyronia tithonus 35,7 1,60 1,50 35,7 2,05 0,14 21,3 1,30 0,42 28,5 2,63 0,14 30,30 accessoire Pieris rapae 10,4 1,42 0,07 12,2 1,30 0,14 6,1 4,23 0,21 10,2 1,04 0,36 09,72 sporadique Phryxe vulgaris 10,4 1,30 0,14 16,2 1,30 0,14 6,1 1,04 0,21 6,3 1,04 0,64 09,70 sporadique Oedipoda fuscocincta 12,2 4,06 0,21 16,2 0,81 0,71 14,1 1,30 0,57 21,4 2,12 0,36 15,97 accidentelle Oedipoda miniata 28,5 1,60 0,42 42,8 2,05 1,50 35,7 2,63 0,71 28,5 1,30 0,42 33,87 accessoire Oedipoda coerulescens sulfurescens 28,5 1,30 0,78 35,7 2,05 0,42 40,8 1,30 0,64 40,8 4,42 1,64 36,45 accessoire Damerdji A. et Bouhellou B., 1998b – Inventaire de l’entomofaune du Chamaerops humilis (Doum) dans la région de Tlemcen. Comm affichée (Poster) – 2ème Journée d’Entomologie – 16 mars 1998 – I.N.A. El-Harrach – Alger. Pihan J.-C., 1977 – Je reconnais les insectes. Coll.Agir et connaître.T.1, 127p et T.2, 156p. Stanek V.J., 1973 – Encyclopédie illustrée des insectes. Trad. Française by Gründ, Paris, 548p. Sphingonotus diadematus 35,7 1,60 0,71 20,5 1,63 0,64 21,3 1,04 0,28 10,2 1,30 0,21 21,92 accidentelle Sphingonotus rubescens 10,4 1,42 3,50 1,6 2,05 0,71 6,1 1,04 04,52 sporadique Lygaeus equestris 40,8 1,30 0,71 2,2 4,12 0,64 40,6 4,23 0,71 10,2 2,05 0,14 23,45 accidentelle 0 / / 0 2.2 – Abondance relative et densité 42 humilis (Doum). Comm affichée (Poster) – Journée d’étude sur l’Entomologie – 9 mars 1998 – Labo. Eco.Ani. – I.S.N. Univ.Aboubekr BELKAÏD – Tlemcen. Nous avons jugé utile de réunir ces 2 indices car ils sont très rapprochés. Ils rendent compte particulièrement de l’originalité du peuplement du doum. Dans le cas présent, ces 2 critères éclairent sur la biologie et l’écologie de l’entomofaune récoltée. L’espèce Monomorium salomonis est très abondante, surtout au niveau des deuxième et troisième stations où le taux de recouvrement du Chamaerops humilis se situe entre 20 et 30 %. Les deux espèces Messor barbara et Pheidole pallidula (Formicidae) restent moins importantes notamment pour cette dernière dans la deuxième station. Les espèces accidentelles présentent une abondance relative faible ainsi qu’une faible densité, en rapport avec le peu de diversité de la végétation des stations. Les valeurs d’abondance relative de Sminthurus viridis (Collemboles), Timarcha tenebricosa (Coléoptères) et Lygaeus equestris (Hémiptères) sont faibles (Bouhellou, 1998). Généralement, ces espèces se rencontrent au niveau de la litière. La valeur de la densité est inférieure à 10 pour de nombreuses espèces. Monomorium salomonis (Formicidae), dont la densité est de 33,92, est la plus abondante et marque le peuplement de cette plante xérophile. Vallardi E., 1962 – Encyclopédie du monde animal.T. III, pp. 159-463. Zahradnik J., 1984 – Guide des insectes. Ed. Hatier. 318p. 43 Mésogée Volume 60| 2002 (Diptères) et Sphingonotus rubescens (Orthoptères). A. Damerdji. et B. Bouhellou. RÉFÉRENCES Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. Lepisma saccharina (Thysanoures), Pieris rapae (Lépidoptères) Phryxe vulgaris A. Damerdji. et B. Bouhellou. Entomofaune de la garrigue à Chamærops humilis L. (Doum) (Palmacée) dans la région de Tlemcen (Agérie) : Inventaire et apperçu bio-écologique. (Collemboles) et Lygaeus equestris (Hémiptères). Nous citerons en dernier des espèces très accidentelles ou sporadiques (F £ 10 %) : Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). Résumé Après présentation des facteurs abiotiques intervenant dans la région de Tlemcen, Algérie, un inventaire de 68 espèces de Gastéropodes est cité. L’étude montre qu’une sélection à but d’alimentation se manifeste, permettant un classement en trois ensembles de ces Gastéropodes. Chaque ensemble correspond à une unité remarquable de végétation. Le preferendum alimentaire se révèle donc un facteur optimum dans la distribution spatiale de ces Gastéropodes. A. Damerdji Mots-clés : Département de biologie Faculté des Sciences Université Aboubekr BELKAÏD – TLEMCEN – (ALGERIE). Biotopes d’alimentation, Gastéropodes Pulmonés, preferendum alimentaire, Algérie, Tlemcen The authors present abiotical conditions of Tlemcen biotops and an inventory of three vegetation clumps. With these three plant communities correlate three Gastropoda sets. The plant diet selection is an optimal preferendum in the space Gastropoda distribution. Key-words : plant diet biotops, Gastropoda, plant diet selection, Algéria, Tlemcen. Les Mollusques Gastéropodes terrestres faisant partie de la macrofaune présentent un impact économique. Néanmoins ces espèces sont dangereuses étant donné la phytophagie qu’elles présentent. Les escargots et les limaces sont de sérieux déprédateurs des maraîchages. Connus pour leurs attaques sur les feuilles tendres, les jeunes pousses, les herbes et les 3 champignons (Pelsener, 1935), ils peuvent causer d’importants dégâts dans les jardins et dans les champs de céréales au moment des semis. De mœurs nocturnes, ils opèrent rarement durant la journée excepté après une averse. lorsque la plante n’est pas entièrement consommée car les perturbations causées par les morsures provoquent des arrêts dans la fonction chlorophyllienne et la mort des végétaux. Il est donc utile d’avoir une bonne connaissance des relations plantes – Introduction Les Gastéropodes provoquent des dégâts relativement importants même Mésogée Volume 60| 2002 Abstract Preferendum of Pulmonary Gasteropods Mollusca for host plants in Tlemcen region (Algeria). gastéropodes. 45 METHODOLOGIE 1- Présentation de la région étudiée. Les facteurs abiotiques et biotiques entrent pour une part importante dans le développement des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres. La région de Tlemcen s’étend sur une superficie de 9018 km dans le nord-ouest algérien (fig. 1). Elles est constituée de trois grandes zones qui sont, du nord au sud : - la zone littorale, - la zone centrale constituée de deux sous-zones : les monts et les plaines, - la zone sud steppique Les monts des Traras forment un puissant massif primaire recouvert de terrains jurassiques. Les monts de Tlemcen, dont l’ossature est formé par le Secondaire, constitue un massif du Jurassique moyen et supérieur essentiellement dolomitique. Le substratum Primaire forme le socle des hauts plateaux. La région dispose de potentialités hydrauliques importantes qui ne sont pas toutes exploitées. Les sols des hauts plateaux ont une texture fine à moyenne variant du calcaire sablonneux au calcaire argileux. Les sols non calcaires, granitiques, abritent une malacofaune peu importante. Le pH joue un rôle important dans la distribution des formes terrestres. Dans la région étudiée, les sols salés ne renferment pas de Mollusques terrestres. Le climat y est caractérisé par une irrégularité des températures,des précipitations et des vents. Le climagramme d’Emberger-Stewart indique la situation de quelques stations (fig. 2). Les facteurs climatiques, plus particulièrement la température et l’humidité relative de l’air, la nature du sol interviennent dans la croissance et la distribution des populations locales de Mollusques. Les variations atmosphériques sont les facteurs qui interviennent en priorité sur la vie des Gastéropodes. En ce qui concerne la végétation, trois grandes zones sont individualisées : - au nord, la zone agricole, très diversifiée par ses cultures. - La zone montagneuse, au centre - Au sud, la zone steppique alfatière où le taux de recouvrement est variable. 2 – Matériels et méthodes Pour réaliser ce travail nous avons prospecté tous les biotopes susceptibles d’abriter des Mollusques tels que les lieux humides, les premières couches du sol, les dessous de pierres, les fissures de roches, l ‘écorce des arbres et les jardins. Les meilleures récoltes se font après les pluies à la faveur de l’augmentation de l’humidité. Pour les différentes stations étudiées nous avons effectué un relevé précis de la végétation environnante. Figure 1 Présentation des différentes stations prospectées dans la région de Tlemcen INVENTAIRE BOTANIQUE Trois types de groupements végétaux s’individualisent : - très riche en espèces (tableau I-a) - de richesse moyenne (tableau I-b) 46 Figure 2 Climagramme d’Emberger-Stewart avec positionnement des différentes stations dans leur étage bioclimatique respectif. Plantes herbacées Ranunculus gramineus Linné, Papaver rhoeas Linné, Fumaria officinalis Linné, Fumaria capreolata Linné, Capsella bursa-pastoris Moench., Sinapis arvensis Linné, Brassica sabularia Linné, Helianthum vulgare Goertr., Helianthum hirtum (Linné) Pers., H. virgatum (Desf.) Pers., Malva aegyptiaca Linné, Lygeum spartum Linné, Medicago lacinata All., Trifolium angustifolium Linné, Daucus carota Linné, Phoeniculum vulgare Miller, Torilis arvensis (Huds.) Link., Hedera helix Linné, Atractylis humilis Linné, Bellis annua Linné, Senecio vulgaris Linné, Artemisia herba alba Asso., Picris echioides Linné, Cirsium arvense Scop., Cirsium scabrum Dur. et Barr., Aster squammatus Hieron., Lactuca saligna Linné, Centaurea involucrata Linné, Centaurea parviflora Desf., Centaurea devauxi Linné, Sonchus arvensis Linné, Nerium orleander Linné, Lavandula stoechas Linné, Thymus ciliatus Desf., Thymus algeriensis B. et R., Rosmarinus tournefortii de Noé, Salvia officinalis Linné, Teucrium polium Linné, Teucrium pseudochamaepitis Linné, Plantago albicans Linné, Plantago ovata Linné, Rumex conglomeratus Merr., 47 Tableau I-a Liste floristique des groupements très riches en espèces. Mésogée Volume 60| 2002 Mésogée Volume 60| 2002 Plantes arbustives et arborescentes Pinus halepensis Miller, Cupressus sempervirens Linné, Juniperus oxycedrus Linné, Juniperus pheonicea Linné, Calycotome spinosa (Linné) Link., Callitris articulata (Vahl) Link., Cistus ladaniferus Linné, Pistacia lentiscus Linné, Pistacia therebinthus Linné, Quercus ilex Linné, Quercus suber Linné, Ceratonia siliqua Linné, Ziziphus lotus (L.) Lamk., Fraxinus angustifolia Vahl., Fraxinus excelsior Linné, Acacia horrida Linné, Olea europaea Linné, Phœnix canariensis Hort., Casuarina torulosa Dryand., Eucalyptus camaldulensis Dehn., Eucalyptus globulus Labill., Ficus carica Linné, Castanea vulgaris Lamk., Platanus vulgaris Spach. Cratægus oxyacantha Linné. A. Damerdji Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). I-a - LISTE FLORISTIQUE DES GROUPEMENTS TRES RICHES EN ESPECES A. Damerdji Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). - pauvres en espèces (tableau I-c). Mésogée Volume 60| 2002 Pinus halepensis Miller, Cupressus sempervirens Linné, Juniperus oxycedrus Linné, Calycotome spinosa (Linné) Link., Cistus ladaniferus Linné, Pistacia lentiscus Linné, Quercus ilex Linné, Quercus suber Linné, iziphus lotus (L.) Lamk., Acacia horrida Linné, Olea europaea Linné 48 Tableau I-b Liste floristique des groupements de richesse moyenne Plantes herbacées Ranunculus gramineus Linné, Sinapis arvensis Linné, Brassica sabularia Linné, Helianthum hirtum (Linné) Pers., Malva aegyptiaca Linné, Daucus carota Linné, Phoeniculum vulgare Miller, Atractylis humilis Linné, Artemisia herba alba Asso., Picris echioides Linné, Centaurea parviflora Desf., Thymus ciliatus Desf., Chamærops humilis Linné, Asphodelus microcarpus Salzem et Viv., Asparagus acutifolius Linné, Amarantus hybridis Linné, Ampelodesma mauritanicum (Poiret) Dur. et Sch. Orizopsis miliacea (Linné) Asch. et Schio., Stipa tenacissima Linné. I-c - LISTE FLORISTIQUE DES GROUPEMENTS PAUVRES EN ESPECES Plantes arbustives et arborescentes Tableau I-c Liste floristique des groupements pauvres en espèces. Pinus halepensis Miller, Cupressus sempervirens Linné, Juniperus oxycedrus Linné, Calycotome spinosa (Linné) Link., Ziziphus lotus (L.) Lamk., Acacia horrida Linné, Olea europaea Linné, Plantes herbacées Sinapis arvensis Linné, Malva aegyptica Linné, Daucus carota Linné, Artemisia herba alba Asso., Picris echioides Linné, Chamærops humilis Linné, Ampelodesma mauritanicum (Poiret) Dur. et Sch. Stipa tenacissima Linné, dans la région a été établie (Tableau. II) (Damerdji 1990) Familles Tableau II Sous-familles Milacidés Zonitidés Sphincterochilidés Genre Espèces Liste systématique des espèces de Gastéropodes Pulmonés terrestres recensées. Milax (Lallementia) gagates Draparnaud, 1801 Milax (Lallementia) nigricans Phillipi, 1836 Hyalinia raterana Servain, 1880 Sphincterochila candidissima Draparnaud, 1801 Sphincterochila cariolusa Michaud, 1833 Sphincterochila rugosa Morelet, 1853 Sphincterochila debeauxi Kobelt, 1881 Sphincterochila sp. Helicidés Helicinés Helix (Cryptomphalus) aspersa Müller, 1774 Macularia hieropglyphicula Michaud, 1833 Macularia jourdaniana Bourguignat, 1867 Archelix punctata Müller, 1774 Archelix lactea Michaud, 1831 Archelix constantinae Forbes, 1838 Archelix juilleti Terver, 1839 Archelix wagneri Terver, 1839 Archelix zapharina Terver, 1839 Archelix dupotetiana Terver, 1839 Archelix lucasi Deshayes, 1848 Archelix polita punctatiana Gassies, 1856 Archelix embia Bourguignat, 1863 Archelix calendyma Bourguignat, 1864 Archelix apalolena Bourguignat, 1867 Archelix eugastora Bourguignat, 1878 Archelix galena Bourguignat, 1879 Archelix ahmarina Bourguignat, 1879 Archelix myristigmésa Bourguignat, 1882 Archelix anoterodon Pechaud,1883 Archelix doubleti Pechaud, 1883 Archelix bailloni (Debeaux) Kobelt, 1888 Eobania vermiculata Müller, 1774 Euparypha pisana Müller, 1774 Helix (Alabastrina) soluta Michaud, 1833 Helix (Alabastrina) alabastrites Michaud, 1833 Fruticolinés Fruticola lanuginosa de Boissy, 1835 Helicodontinés Caracollina lenticula Ferussac, 1821 Helicella (Cernuella) virgata Da Costa, 1778 Helicella (Cernuella) acompsia Bourguignat, 1864 Helicella (Trochoïdea) pyramidata Draparnaud, 1805 Helicella (Trochoïdea) cretica Ferussac, 1821 Helicella (Trochoïdea) numidica Moquin-Tandon, 1847 Helicella (Trochoïdea) pseudomaritima Helicella lauta Lowe,1831 Helicella barneyana Ancey, 1882 Helicella (Helicopsis) apicina Lamarck, 1822 Helicella (Xerophila) castriesi Pallary Helicella (Xerophila) dolomitica Debeaux Helicella (Xerophila) foucauldi Pallary Helicella (Xerophila) lemoinei (Debeaux) Kobelt, 1882 Helicella (Xerophila) redassiana Pallary Helicella (Xerophila) sigensis Kobelt Helicella (Xeromagna) gouini Debeaux Helicella (Xeromagna) terveri Michaud, 1831 Helicella (Xerotricha) conspurcata Draparnaud, 1801 49 Mésogée Volume 60| 2002 Plantes arbustives et arborescentes En nous basant sur la classification relativement récente de Germain (1969 a, b) une liste systématique des espèces de Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres recensées A. Damerdji I-b - LISTE FLORISTIQUE DES GROUPEMENTS DE RICHESSE MOYENNE INVENTAIRE ZOOLOGIQUE Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). S’ajoutent des lichens du genre Parmelia et des Bryophytes , surtout des mousses du genre Hypnum. A. Damerdji Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). Rumex tuberosus Linné, Ephedra fragilis Desf., Euphorbia pubescens Vahl., Urtica dioica Linné, Urtica pilufera Linné, Chamærops humilis Linné, Asphodelus albus Willd., Asphodelus microcarpus Salzem et Viv., Asparagus acutifolius Linné, Scilla maritima Linné, Amarantus hybridus Linné, Tris planifolia (Mill.) Sur. et Sch., Arum italicum Mill., Stipa tenacissima Linné, Ampelodesma mauritanicum (Poiret) Dur. et Sch. Cynodon dactylon (Linné) Pers., Avena sterilis Linné, Orizopsis miliacea (Linné) Asch. et Schio., Poa bulbosa Linné, Bromus arvensis Linné, Bromus sterilis Linné, Hordeum murinum Linné, Cactus opuntia Linné, Agave sp. Première liste : nombreuses espèces végétales Helicellinés Subulinidés Milacidés Deuxième liste : espèces végétales limitées Zonitidés Sphincterochilidés Helicidés Helicidés L’établissement de ces deux inventaires, floristique et faunistique, permet de dégager des corrélations entre végétation et gastéropodes. Les 68 espèces inventoriées de Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres, appartenant à 6 familles, ont été réparties en fonction des listes établies pour les plantes-hôtes (nombreuses espèces végétales, espèces végétales Helicinés Troisième liste : peu d’espèces végétales limitées et peu d’espèces végétales. Le Tableau III montre que trois communautés d’espèces Ferussaciidés malacologiques peuvent se superposer aux trois communautés de plantes-hôtes. Helicinés Helicellinés Helix aspersa Archelix punctata Archelix polita puntatiana Euparypha pisana Helicella virgata Rumina decollata Milax nigricans Milax agates Hyalina raterana Sphincterochila candidissima S. cariolusa S. rugosa S. debeauxi Sphincterophila sp. Voir annexe Archelix apapolena Helicella castriesi H. dolomitica H. foucauldi H. sublallementiana H. lallementiana Ferussia sp. Tableau III Répartition des Mollusques Gastéropodes terrestres selon les trois modèles de liste des espèces végétales. La première communauté de plantes-hôtes regroupe 6 espèces de Gastéropodes, 5 de la famille des Helicidés (Helix aspersa, Archelix punctata, Archelix polita punctatiana, Euparypha pisana, Helicella virgata) et 1 espèce (Rumina decollata) de la famille des CONCLUSION Subulinidés. La seconde communauté de plantes-hôtes, comportant moins d’espèces végétales, Les relations entre trois communautés de Mollusques gastéropodes terrestres et trois regroupe la majorité des espèces de Mollusques : 2 espèces de Milacidés (Milax groupements de végétation montrent une corrélation étroite entre les deux ensembles. nigricans et M. gagates), 1 espèce de Zonitidae (Hyalina raterana), les 5 espèces de Il apparaît donc que malgré leur large phytophagie reconnue, les gastéropodes manifes- Sphincterochilidés et 46 espèces de la famille des Helicidés (genres Maclura, Archelix, tent, dans des conditions normales de milieu, un net preferendum alimentaire. Mésogée Volume 60| 2002 A. Damerdji Alabastrina, Fruticola, Caracollina, Helicella et Cochlicella) Toutefois cette communauté est la moins représentée des trois. RÉFÉRENCES La troisième communauté de plantes-hôtes abrite toutes les espèces restantes, peu fréquentes. Parmi celles-ci il y a lieu de noter dans nos relevés Archelix apalolena, Bachelier G., 1978. La faune des sols, son écologie et son action. Initiations. Documents nouvelle espèce pour la région, et 5 autres espèces (Helicella castriesi, H. dolomitica, techniques n° 38, ORSTOM Paris, 319 p. H. foucauldi, H. sublallementiana, H. lallementiana parmi les Helicellinés, ainsi que Ferussia sp. de la famille des Ferussicidés. Bigot L. et Coutin R., 1989. Les peuplements d’Orthoptères des prairies à fétuques. On constate que la prise de nourriture se fait de préférence sur les jeunes feuilles. Le courrier du Queyras, 55, 14-20. Celles-ci sont d’abord perforées avant d’être dilacérées. Ainsi, après le passage de Milax 50 nigricans (Milacidés) sur une feuille, il ne reste que la nervure principale. Damerdji A., 1990. Contribution à l’études des Mollusques Gastéropodes Pulmonés Le facteur alimentaire intervient semble-t-il comme un élément déterminant dans la terrestres de la région de Tlemcen (Algérie).Thèse Magister,Inst.Biol.Univ.,Tlemcen,205 p. distribution spatiale des Gastéropodes. Un preferendum se manifeste à l’échelle spécifique, aboutissant, au plan qualitatif, à la formation d’une véritable biocénose liée à Germain L., 1969a. Mollusques terrestres et fluviatiles. Kraus reprint, Neudeln, un biotope individualisé par un cortège floristique original, plus ou moins riche en Lichstenstein, 21, 477 p. espèces végétales. Les préférences sélectives des espèces sont très souvent relevées (Bachelier, 1978). Germain L., 1969b. Mollusques terrestres et fluviatiles. Kraus reprint, Neudeln, Il est ainsi constaté qu’une communauté remarquable d’invertébrés s’organise en Lichstenstein, 22, 240 p. fonction d’un cortège précis de plantes ; à la limite, une population phytophage dominante peut dépendre d’une population végétale dominante (cas d’Orthoptères liés Pelsener P., 1935. Essai d’éthologie zoologique d’après l’étude des Mollusques. Ed. Palais aux peuplements de Graminées d’après Bigot et Coutin, 1989). des Académies, Bruxelles, 662 p. 51 Mésogée Volume 60| 2002 Helicidés DISCUSSION Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). Espèces de Mollusques Gastéropodes terrestres rencontrées A. Damerdji Modèles de liste des espèces végétales Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). Subulinidés Ferussaciidés Helicella (Xeromoesta) sublamellimentiana Pallary, 1898 Helicella (Xerovaga) lallementiana Bourguignat, 1864 Helicella (Xerovaga) breveti Debeaux Helicella (Xerovaga) submeridionalis Bourguignat, 1864 Helicella (Xerovaga) reboudiana Bourguignat, 1864 Helicella (Xerovera) subrostrata Ferussac, 1821 Helicella (Xerovera) globuloïdea Terver, 1839 Helicella (Xerovera) mauritanica Bourguignat in Servain, 1880 Helicella (Jacosta) explanata Müller, 1774 Cochlicella acuta Müller, 1774 Cochlicella ventricosa Draparnaud, 1801 Cochlicella conoïdea Draparnaud, 1801 Rumina decollata Linné, 1758 Ferussacia sp. Macularia jourdaniana Helicella cretica Archelix lactea Helicella numidica Archelix constantinae Helicella pseudomaritima Archelix juilleti Helicella lauta Archelix wagneri Helicella barneyana Archelix zapharina Helicella (Helicopsis) apicina Archelix dupotetiana Helicella (Xerophila) lemoinei Archelix lucasi Helicella (Xerophila) redassiana Archelix embia Helicella (Xerophila) sigensis Archelix calendyma Helicella (Xeromagna) gouini Mots-clés : Archelix eugastora Helicella (Xeromagna) terveri garrigue à Ampelodesma mauritanicum, bio-écologie, mollusques, Arthropodes, Algérie, Tlemcen Archelix galena Helicella (Xerotricha) conspurcata Archelix ahmarina Helicella (Xerovaga) breveti Archelix myristigmaea Helicella (Xerovaga) submeridionalis Archelix anoterodon Helicella (Xerovaga) reboudiana Archelix doubleti Helicella (Xerovera) subrostrata Archelix bailloni Helicella (Xerovera) globuloïdea Albastrina soluta Helicella (Xerovera) mauritanica A. alabastrites Helicella (Jacosta) explanata Fruticola lanuginosa Cochlicella acuta Caracollina lenticulata Cochlicella ventricosa Helicella acompsia Cochlicella conoïdea Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Schinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcen (Algérie). Résumé L’inventaire faunistique d’une garrigue à Ampelodesma mauritanicum de la région de Tlemcen, Algérie, groupe 112 espèces, en majorité des Insectes où dominent les Coléoptères. La communauté des Aranéides est faiblement représentée. Le peuplement est, dans son ensemble, banal, avec une large majorité d’espèces à large distribution. Malgré le peu de variations locales des conditions abiotiques des trois stations d’étude, chacune d’entre elles constitue, au plan factoriel, une unité biotique particulière. Abstract Contribution to the bio-ecological study of the Ampelodesma mauritanicum formation in Tlemcen region (Algeria). A. Damerdji. et M. Adjlani. Département de Biologie Faculté des Sciences Université Aboubekr BELKAÏD - TLEMCEN - (ALGERIE). Ampelodesma mauritanicum ou Diss est une Poacée arbustive qui peut atteindre 80 cm de hauteur (Fig. 1). Elle pousse sous forme de touffes. Le système racinaire est puissant. La tige est un rhizome. Les feuilles sont acu- The authors give, in an Ampelodesma mauritanicum formation in Tlemcen, Algeria, an inventory of 112 species. Arthopoda populations are the most present with Orthoptera, Coleoptera, Lepidoptera… Attention is attracted on the poor number of spiders. It is related a common invertebrate community with large species distribution. By ordination of species and stations, 3 invertebrate communities are determined and they are closely connected to the three stations. Ampelodesma mauritanicum formation, Insect fauna, bio-ecology, Algeria, Tlemcen 3 minées. L’inflorescence est une panicule. Le Diss est une espèce mésophile. Elle présente un maximum de développement dans le matorral, formation ouverte où se rencontre également le Doum. Elle est indifférente à la nature du substrat. Le Diss présente quelques intérêts pratiques par exemple dans la fabrication de nattes. L’inventaire de la faune des Invertébrés permet de recenser 112 espèces dont 13 espèces de Gastéropodes, 5 espèces de Myriapodes. Les Arthropodes, avec 94 espèces, représentent la majorité des espèces. Mésogée Volume 60| 2002 Helicella pyramidata Key-words : Mésogée Volume 60| 2002 Hormis 6 espèces d’Arachnides, ce sont pratiquement tous des Insectes A. Damerdji Preferendum des Mollusques Gastéropodes Pulmonés terrestres pour les plantes hôtes dans la région de Tlemcen (Algérie). Macularia hieropglyphicula Introduction Annexe I Hélicidés corrélés à la liste des espèces limitées. ailés, parmi lesquels 22 espèces de Coléoptères et une seule espèce de Névroptère. L’analyse factorielle des correspondances (A.F.C.) montre une nette répartition des groupements des invertébrés. 52 Figure 1 Morphologie du Diss (Ampelodesma mauritanicum) 53 DISCUSSION Figure 3 1 - Sur le terrain Localisation des stations rospectées dans le région de Tlemcen (Algérie). Nous avons prospecté 3 stations dans la zone de Mansourah, région de Tlemcen (fig. 2). Les stations choisies sont décrites dans la figure 3 et le tableau I Des transects végétaux sont effectués pour chacune des stations afin de déterminer le pourcentage de recouvrement par Ampelodesma mauritanicum. des résultats correctes. En fonction du mode de locomotion des invertébrés à capturer, nous utilisons les méthodes de chasse classiques comme les filets à papillons, les filets fauchoirs et des méthodes de piégeage pour les araignées par exemple. Les pots-pièges sont placés au pied d’une touffe, à sa périphérie et entre 2 souches. Le jaune reste une couleur attractive pour la majorité des Insectes Hyménoptères et Hémiptères. Les Gastéropodes sont prélevés à la main et mis dans des sachets. Tableau I Données édapho-botaniques des 3 stations prospectées Station prospectées Nature du sol Pente Altitude pH Station 1 Argileux 5 - 10 % 720 m 7 7% 15 - 20 % Argileux 15 - 20 % 750 m 7,6 3,60 % 20 - 30 % Argileux 700 m 7,5 10,50 % 20 - 25 % (complexe universitaire) Figure 2 Situation géographique de la zone de Mansourah (Tlemcen, Algérie) Station 2 (Cité des 400 logements) Station 3 (friche) 1-5% Humidité Recouvrement en % du Diss 2 - En laboratoire Les spécimens sont ramenées dans des flacons de chasse et tués à l'acétate d'éthyle. Les plus fragiles sont épinglés sur étaloir, les petites espèces déterminées à la loupe Mésogée Volume 60| 2002 binoculaire. Les déterminations sont faites à l'aide de différents guides entomologiques : Chinery, 1983 ; Pihan, 1977 ; Stanek, 1973 ; Vallardi, 1962 ; Zahradnik, 1984. Pour les Gastéropodes, la détermination a été faite sur les indices conchyologiques L’analyse factorielle des correspondances (AFC) permet de réaliser plusieurs graphiques à partir du tableau de données, avec une réduction des dimensions de l’espace de ces derniers sans perdre trop d’informations. (Dervin, 1992). Des nuages de points sont construits sur le graphique représentant des ensembles en correspondance dans un espace à 54 Mésogée Volume 60| 2002 Nous avons utilisé des méthodes d’analyse faciles à réaliser mais qui donnent cependant A. Damerdji et M. Adjlani Les 14 prélèvements sont effectués de juillet 1997 à mars 1998. A. Damerdji et M. Adjlani Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). l’étage bioclimatique semi-aride à hiver tempéré. Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). Tlemcen, prise comme station de référence entre les années 1996 et 1999, se trouve dans grandes dimensions. 55 RÉSULTATS ET DISCUSSION 1 - Inventaire Des 112 espèces collectées (tableau II), 88 sont des Insectes, les autres ordres représentés sont ceux des Mollusques,Arachnides et Myriapodes. Les Mollusques rencontrés sont des Gastéropodes terrestres, au nombre de 13 espèces réparties en quatre familles. La plus importante est celle des Hélicidés. Cette communauté groupe des espèces xériques exigeant un milieu chaud et sec de type méditerranéen, bien adaptées aux zones de sable (E. vermiculata) et au sols caillouteux (H. pyramidata). En période de sécheresse excessive, des espèces peuvent s’enterrer (R. decollata) ou constituer des "grappes" (rassemblement en hauteur sur végétation pour lutter contre la dessiccation). Seul E. vermiculata se rencontre dans les trois stations. Les Arachnides (6 espèces dans 3 familles) ne présentent qu’une espèce proliférant dans les trois station : G. araneoides, carnassier actif des régions steppiques. La tégénaire fères (P. rapae), chardons (V. cardui), oseilles (L. phloeas).Toutefois la chenille de P. buce- Myriapodes sur les 5 inventoriés sont largement répandus dans les trois stations. phala se nourrit d’essences forestières, chênes, peupliers… MOLLUSQUES Gastéropodes Pulmonés Milax gagates Sphincterochila candidissima Macularia jourdaniana Macularia hieroglyphicula Archelix juilleti Archelix wagneri Archelix polita punctatiana Euparypa pisana Eobania vermiculata Helicella virgata Helicella pyramidata Cocheicella acuta Rumina decollata Six familles appartiennent à l’ordre des Hémiptères, avec 11 espèces et un pourcentage Vespula scabro Scolia quadripunctata Bembix rostrata Apis mellifera Espèce indéterminée Lépidoptères Utethesia pulchella Euplagia quadripunctaria Spilosoma lutea Pararge aegeria aegeria Maniola jurtina hispulla Espèce indéterminée Pieris rapae Lycaena phlaeas Vanessa cardui Phalera bucephala Espèce indéterminée 1 Espèce indéterminée 2 Espèce indéterminée 3 Hémiptères Eurygaster testudinaria Eurygaster maura Lygaeus saxatilis Lygaeus militaris Psallus varians Palomena prasina Pyrrhocorus apterus Corizus hyoscyami Espèce indéterminée 1 Espèce indéterminée 2 Espèce indéterminée 3 Diptères Lucilia caesar Calliphora vomitoria Phora aterrima Thereva plebeia Espèce indéterminée 1 Espèce indéterminée 2 Deraptères Forficula auricularia Forficula lesnei Névroptères Bittacus italicus Mésogée Volume 60| 2002 L’entomofaune représente environ les 3/4 des espèces récoltés. Nous avons recensé 88 espèces dont 3 Aptérygotes (2 espèces de Collemboles et 1 espèce de Thysanoure). En décembre les Collemboles sont présents dans les trois stations (Damerdji et Adjlani, 1998a). Les Insectes Ptérygotes présentent un cortège abondant et diversifié de 85 espèces. Les Coléoptères avec une richesse spécifique de 22 espèces et un pourcentage de 19,46 % regroupent 9 familles dont les Scarabéidés (4 espèces), les Carabidae (3 espèces) et les Chrysomélidés (4 espèces). Leur rôle écologique est plutôt faible. Les Orthoptères viennent en seconde position avec une richesse spécifique de 16 56 espèces et un pourcentage de 14,15 % (Adjlani, 1998). Cette communauté réunit des populations de répartition très variée : cosmopolite (A. domestica), européenne (O. coerulescens, N. sylvestris), méditerranéennes élargie (O. miniata, P. conica), ouest-méditerranéenne (O. raymondi), maghrébines (M. squamiger, S. lucasi). Les Hyménoptères renferment 14 espèces soit 12,38 % de la faune totale, avec 5 familles représentées. Ils ont le pourcentage le plus élevé dans les trois stations et sont présents au cours des différents mois de prospection (Damerdji et Adjlani, 2000). L’espèce dominante est un Camponotus sp. Treize espèces de Lépidoptères ont été inventoriées, regroupées en 6 familles (chenilles et adultes). Dans nos stations se retrouvent des espèces cosmopolites (U. pulchella, Pieris rapae, V. cardui), holarctiques (L. phloeas), eurasiatiques (P. bucephala), circum-méditerranéennes (P. aegeria). Une sous espèce ouest-méditerranéenne, M. jurtina hispulla (détermination vérifiée par le Prof. P. Doumandji), plus grande et plus colorée que le type, affectionnant les forêts claires, n’a été trouvée que dans la station 1. de 9,3 % de l’ensemble des espèces prélevées. Il s’agit essentiellement d’espèces de vaste répartition et plus ou moins polyphages sur herbacées. Cependant Psallus varians est un frondicole inféodé aux chênes. Diptères, Dermaptères et Névroptères ne tiennent pas un grand rôle dans la biocénose par leur faible diversité et le peu d’importance de leurs populations. 2 – Analyse factorielle Les données analysées sont regroupées dans le tableau III. Le graphique qui en résulte (Figure 4), montre, sur l’axe 1, au pôle + l’ensemble 1 correspondant à la station 1 et, au pôle -, l’ensemble 2 correspond à la station 3. N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 Espèces Milax gagates Sphincterochila candidissima Macularia jourdaniana Macularia hyeroglyphicula Archelix juilleti Archelix polita punctatiana Archelix wagneri Euparypha pisana Eobania vermiculata Helicella virgata Helicella pyramidata Cochlicella acuta Rumina decollata Buthus occitanus Tegeneria ferruginea Latrodectus sp. Galeodes araneoïdes Dermacentor pictus Eremobates sp. Schizophyllum sabulosum Polydesmus collaris Lithobius doriae hexodus Scutigera coleoptrata Scolopendra morsitans Onychiurus armatus Isotomus palustris Lepisma saccharina Geotrupes spiniger Geotrupes stercorarius Scarabeus semipunctatus Bolboceras sp. Amara aulica Carabus nemoralis Feronia sp. Adoxus obscurus Timarcha tenebricosa Cryptocephalus elegantulus Clytra sp. Brachycerus sp. 17 Brachycerus sp. 18 Brachycerus sp. 19 Attagenus pellio Coccinella algerica Antonomus pomorum Rhyzophagus bipustulatus Philonthus politus Espèce non déterminée Espèce non déterminée Espèce non déterminée Pyrgomorpha conica Pygomorpha cognata Calliptamus barbarus Pezotettix giournai Sphingonotus rubescens Sphingonotus lucasii Oedipoda miniata S1 S2 S3 + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + - + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + - + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 Oedipoda fuscocincta Oedipoda coerulescens sulfurescens Omocestus raymondi Omocestus ventralis Acheta domestica Nemobius sylvestris Mogoplistes squamiger Espèce non déterminée Espèce non déterminée Camponotus sp. Messor barbara Lacius flavus Lasius niger Monomorium salomonis Polistes gallicus Polistes sp. Vespula vulgaris Vespula germanica Vespa scabro Scolia quadripunctata Bembix rostrata Apis mellifera Espèce non déterminée Utethesia pulchella Euplagia quadripunctaria Spilosoma lutea Pararge aegeria aegeria Maniola jurtina hispulla Espèce non déterminée Pieris rapae Lycaena bucephala Phalera phaleas Vanessa cardui Espèce non déterminée Espèce non déterminée Espèce non déterminée Eurygaster testudinaria Eurygaster maura Lygaeus saxalis Lygaeus militaris Psallus varians Palomena prasina Phyrrhocoris apterus Coryzus hyoscyami Espèce non déterminée Espèce non déterminée Espèce non déterminée Lucilia caesar Calliphora vomitaria Phora aterrima Thereva plebeia Espèce non déterminée Espèce non déterminée Forticula auricularia Forficula lesnei Bittacus italicus + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + - + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + - 57 Tableau III Présence des espèces dans les 3 stations prospectées Mésogée Volume 60| 2002 Adoxus obscurus Timarcha tenebricosa Cryptocephalus elegantulus Clytra sp. Brachycerus sp. 1 Brachycerus sp. 2 Brachycerus sp. 3 Attagenus pellio Coccinella algerica Antonomus promorum Rhyzophagus bipustulatus Philonthius politus Espèce indéterminée 1 Espèce indéterminée 2 Espèce indéterminée 3 Othoptères Caélifères Pyrgomorpha conica Pyrgomorpha cognata Calliptamus barbarus Pezotettix giournai Sphingonotus lucasii Sphingonotus rubescens Oedipida fuscocincta Oedipoda miniata Oedipoda coerulescens sulfurescens Omocestus raymondi Omocestus ventralis Orthoptère Ensifères Acheta domestica Nemobius sylvestris Mogoplistes squamiger Espèce indéterminée 1 Espèce indéterminée 2 Hyménoptères Camponotus sp. Messor barbara Lasius flavius Lasius niger Monomorium salomonis Pollistes gallicus Pollistes sp. Vespula vulgaris Vespula germanica A. Damerdji et M. Adjlani ARTHROPODES Arachnides Buthus occitanus Tegeneria ferruginea Latrodectus sp. Galeodes araneoïdes Dermacentor pictus Eremobates sp. Myriapodes Schizophyllum sabulosum Polydesmus collaris Lithobius doriae hexodus Scutigera coleoptrata Scolopendra morsitans Insectes Aptérygotes Onychiurus armatus Isotomus palustris Lepisma saccharina Ptérygotes Coléoptères Geotrupes spiniger Geotrupes stercorarius Scarabeus semipunctatus Bolboceras sp. Amara aulica Carabus nemoralis Feronia sp. A. Damerdji et M. Adjlani Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). Les populations de Lépidoptères polyphages vivent aux dépens de plantes basses : cruci- peu de représentativité des araignées, phénomène plutôt exceptionnel. Deux espèces de Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). Tableau II Inventaire des espèces faunistiques récoltées (T. ferruginea) est de large répartition dans le grand ouest méditerranéen. Relevons le Archelix polita punctatiana Galeodes araneoïdes Eremobates sp. Lithobius doriae hexodus Scutigera coleoptrata Onychiurus armatus Bolboceras sp. Clytra sp. Philonthus politus Espèce non déterminée Oedipoda fuscocincta Omocestes ventralis Nemobius sylvestris Espèce non déterminée Polistes gallicus Vespula germanica Apis mellifera Espèce non déterminée Utethesia pulchella Lycaena phlaeas Lygaeus militaris Psallus varians Phalomena prasina Phyrrhocoris apterus Lucilia caesar Tableau V Espèces de l’ensemble 2 (figure 4) Tableau VI Espèces de l’ensemble 3 (figure 4) Tableau VII et VIII autres ensembles de la figure 4 Sur l’axe 2 se précise, au pôle négatif, un troisième ensemble avec 14 espèces dont 4 Mésogée Volume 60| 2002 indéterminées (tableau VI). 4 16 29 30 32 34 51 90 93 94 95 105 108 110 Macularia hyeroglyphycula Latrodectus sp. Geotrupes stercorarius Scarabeus semipunctatus Amara aulica Feronia sp. Pyrogomorpha cognata Lépidoptère indéterminé Eurygaster testudinaria Eurygaster maura Lygaeus saxatilis Calliphora vomitaria Diptère indéterminé Forficula auricularia VI Les espèces des autres ensembles, qui participent faiblement à la construction des axes 58 1 et 2, sont considérés comme plastiques, 21 52 62 100 c’est à dire qu’elles peuvent facilement Polydesmus collaris Calliptamus barbarus Nemobius sylvestris Corizus hyoscyami VII changer de milieu (tableau VII). L’ensemble 1 contient 30 espèces (dont 8 indéterminées) (tableau IV). Ces espèces sont adaptées aux conditions climatiques et édaphiques de la première station. Elles vivent dans un milieu relativement xérique et pierreux. Tableau IV Espèces de l’ensemble 1 (figure 4) 3 15 24 25 26 27 28 35 40 41 42 43 44 47 67 72 73 75 76 81 82 83 84 86 89 91 99 102 103 106 109 112 Macularia jourdaniana Tegeneria ferruginea Scolopendra morsitans Onychiurus armatus Isotomus palustris Lepisma saccharina Geotrupes spiniger Adoxus osbcurus Brachycerus sp. 18 Brachycerus sp. 19 Attagenus pellio Coccinella algerica Antonomus pomorum Coléoptère indéterminé Messor barbara Polistes sp. Vespula vulgaris Vespa scabro Scolia quadripunctata Euplagia quadripunctaria Spilosoma lutea Pararge aegeria aegeria Maniola jurtina hispulla Pieris rapae Phalera bucephala Lépidoptère indéterminé Phyrrhocoris apterus Hémiptère indéterminée Hémiptère indéterminé Phora aterrima Diptère non déterminé Bittacus italicus IV Enfin 5 espèces ont des exigences particulières (Tableau VIII). 2 11 13 55 65 Sphincterochila candidissima Helicella pyramidata Rumina decollata Sphingonotus lucasii Orthoptère non déterminé VIII 59 L ‘analyse factorielle des correspondances met en évidence l’existence de 3 grands ensembles fauniques participant à la construction des axes 1 et 2 et à la caractérisation des station 1, 2 et 3. Le nombre d’espèces plastiques ne dépasse pas 22. Par contre les espèces à exigences particulières sont en nombre réduit. CONCLUSION La garrigue à Ampelodesma mauritanicum, écosystème steppique en milieu semi-aride, présente un nombre relativement important d’espèces mais peu d’originalité dans son peuplement général, la plupart des espèces ayant une vaste répartition géographique. Les conditions de milieu, sensiblement uniformes pour les 3 stations d’étude, sont cependant aptes à demander une certaine adaptation de la part des populations car l’analyse factorielle montre qu’à chaque station correspond un ensemble isolé d’espèces. Mésogée Volume 60| 2002 Elles sont caractéristiques de la station. 6 17 19 22 23 25 31 38 46 48 57 60 61 64 71 74 78 79 80 87 96 97 98 99 A. Damerdji et M. Adjlani sont dénombrées dont 6 indéterminées. Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). Dans l’ensemble 2 (tableau V) 25 espèces V A. Damerdji et M. Adjlani Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). Figure 4 Répartition graphique des ensembles de la faune du Diss RÉFÉRENCES Adjlani M. 1998. Contribution à l’étude d’Ampelodesma mauritanicum (Poiret) Durd et Schinz, 1895 (Graminées) dans la région de Tlemcen. Thèse Ing. Ecol. I.S.N. – Univ. Aboubekr Belkaid – Tlemcen. 117 p. Chinery M., 1983. Insectes d’Europe en couleurs. Ed. Bordas, 380p. Damerdji A. et Adjlani M., 1998a. Inventaire des insectes récoltés sur le Diss (Ampelodesma mauritanicum). Comm. affichée (Poster). Journée d’étude sur Damerdji A. et Adjlani M., 1998b. Inventaire de l’entomofaune d’Ampelodesma mauritanicum (Diss) dans la région de Tlemcen. 2ème Journée d’Entomologie. 16 mars 1998. I.N.A. El-Harrach,Alger. Damerdji A. et Adjlani M., 2000. Entomofaune de Ampelodesma mauritanicum (Diss dans la région de Tlemcen : inventaire - Importance saisonnière - Importance mensuelle des principaux groupes d’Insectes. Comm. Affichée (poster). 4èmes Journées d’entomologie, 17 avril 2000, I.N.A. El-Harrach Alger Mohamed Nejmeddine Bradaï*, Béchir Saïdi*, Mohamed Ghorbel*, Abderrahmen Bouaïn**, Olivier Guélorget**** & Christian Capapé**** * Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Centre de Sfax, BP 1035, 3018 Sfax, Tunisie [[email protected]]. ** Faculté des Sciences, Université de Sfax, 3038 Sfax, Tunisie [[email protected]]. *** Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Salammbô, 2025 Tunisie [[email protected]]. **** Laboratoire d'Ichtyologie, case 104, Université Montpellier II, Sciences et Techniques du Languedoc, 34095 Montpellier cedex 05, France [[email protected]]. Mots-clés : Elasmobranches, Requins, golfe de Gabès, Tunisie méridionale, Méditerranée centrale, Répartition géographique. Dervin C., 1992. Analyse des correspondances. Ed. I.T.C.E. Paris, 72 p. Pihan J.-C., 1977. Je reconnais les insectes. Coll.Agir et connaître.T.1, 127p et T.2, 156p. Stanek V.J., 1973. Encyclopédie illustrée des insectes. Trad. Française by Gründ, Paris, 548p. Vallardi E., 1962. Encyclopédie du monde animal.T. III, pp. 159-463. Zahradnik J., 1984. Guide des insectes. Ed. Hatier. 318p. Abstract Observations on sharks from the Gulf of Gabes (Southern Tunisia ; Central Mediterranean). Dans de précédentes publications, Quignard & Capapé (1971, 1972 a) et Capapé (1987) avaient conclu à la présence de 29 espèces de requins (s.l.) Mésogée Volume 60| 2002 subir des fluctuations d'un secteur à un autre. Quignard & Capapé (1971) ont expliqué cette diversité par le fait que la région nord du pays est parcourue par une branche du courant atlantique. D'autre part, on admet, depuis Postel (1956), que la faune ichtyologique du golfe de Gabès présente des affinités tropicales, phénomène confirmé par Quignard & Ben Othman (1978). On sait, depuis l'Antiquité, que la pêche a toujours constitué une activité Introduction Investigations were conducted between 1988 and 2002 in the Gulf of Gabès (southern Tunisia, central Mediterranean) in order to take a census of shark species occurring in the area and to assess their abundance. These observations are contrasted and discussed with previous data collected in the Gulf of Gabès between 1969 and 1986. Out of 21 species identified, seven were considered to be common and regularly caught in the Gulf of Gabès. By contrast, captures of six species were decreasing, and some of them seem to be no more caught in the area. Five species were recorded for the first time in the Gulf of Gabès, and one of them, Carcharhinus falciformis, off the Tunisian coast. Mésogée Volume 60| 2002 au large des côtes tunisiennes dont la répartition et l'abondance pouvaient A. Damerdji et M. Adjlani Contribution à l’étude bio-écologique de la formation à Ampelodesma maritanicum Poiret, Durd et Shinz, 1895 (Diss) dans la région de Tlemcem (Algérie). l’Entomologie. 9 mars 1998. Labo. Eco.Ani. I.S.N. Univ.Aboubekr Belkaid,Tlemcen. Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) Résumé Des observations ont été menées dans le golfe de Gabès, au sud-est de la Tunisie (Méditerranée centrale) de 1988 à 2001 pour recenser les espèces de requins présents dans ce secteur maritime et d’en évaluer leur abondance. Ces observations sont comparées et discutées avec des données antérieures recueillies dans le golfe de Gabès de 1969 à 1986. Vingt quatre espèces ont été identifiées, parmi lesquelles sept seulement sont communes et capturées en relative abondance. En revanche, on constate une baisse des captures de six espèces, et certaines, probablement, ne sont plus prises dans la région. Cinq espèces sont citées pour la première fois dans le golfe de Gabès et l’une d’elles, Carcharhinus falciformis, au large de la côte tunisienne. importante et lucrative dans la région du golfe de Gabès ou petite Syrte. Cette activité a perduré et s'est même considérablement accrue ces 61 dernières années. Les captures réalisées dans la région représentent près Key-words : Elasmobranchs, Sharks, Gulf of Gabès, Southern Tunisia, Central Mediterranean, Geographic Distribution. de 43 % des productions halieutiques nationales, 38 384 tonnes sur les 90 039 tonnes débarquées (Anonyme, 1998). Des observations effectuées durant plus d'une décennie sur les sites de débarquements artisanaux, aux ports de pêche du golfe de Gabès et lors de séjours en mer, nous ont permis d'actualiser le recensement des diverses espèces de requins et d'établir globalement leur abondance relative. Dans le présent travail, notre intérêt se focalise également sur les 60 espèces rares et sur celles observées pour la première fois dans la région. MATÉRIEL ET MÉTHODE 1 - Région étudiée Le golfe de Gabès ou petite Syrte, situé au sud-est de la Tunisie (fig. 1), s'étend de Ras Kapoudia à la frontière avec la Libye (fig. 2), sur 700 km de côte soit plus de la moitié du littoral tunisien. Ce golfe est le siège d'une marée semi-diurne, dont l'amplitude est maximale au fond du golfe (maximum de 2 m en vives-eaux) et décroît sur sa périphérie. Ce phénomène est rare en Méditerranée. Un diverticule issu du courant atlantique qui pénètre par le détroit de Gibraltar et longe la côte nord de la Tunisie s’insinue dans la petite Syrte (Ben Othman, 1973). Le littoral de la petite Syrte est caractérisé au nord par une côte basse bordée de bancs sableux. Aux abords de Sfax, il est marécageux. Au sud de cette ville, la côte forme une baie dite des Sur-Kneiss occupée par un banc de vase. Cette zone côtière est entrecoupée de lagunes hyperhalines dont la mieux connue est la Bahiret el Biban Figure 2 (Medhioub & Perthuisot, 1977 ; Denizot et al, 1982 ; Guélorget et al., 1982 ; Zaouali, 1982 ; Carte du golfe de Gabès. Les carrés mettent en évidence les sites de capture de Cetorhinus maximus. Figure 2. Map of the Gulf of Gabès. The squares point out the captures site of Cetorhinus maximus. Medhioub et al., 1986). Le plateau continental est très étendu à pente douce. Il est rarement interrompu par des accidents rocheux. Il comprend de vastes herbiers de Phanérogames, constitués de Zostera noltii, selon Bradaï (2000). Ces herbiers sont en régression, mais ils constituent des frayères et nurseries pour plusieurs espèces d'invertébrés et de vertébrés (Bradaï, 2000). Le golfe de Gabès présente des caractéristiques hydrodynamiques et physico-chimiques différentes de celles des régions septentrionales de la Tunisie ; température et salinité sont, par exemple, plus élevées. Une flore riche, une faune très diversifiée et constituée par une abondance de crustacés, de céphalopodes et de téléostéens à haute valeur commerciale, une grande facilité d'accès aux zones de pêche ont tout naturellement favorisé le développement des et 59 thoniers opérant dans le golfe ; soit au niveau national, 63 %, 33 % et 87 % de ces trois dernières catégories d'embarcations. 2 - Capture du matériel Les données présentées dans ce travail sont le résultat d'observations réalisées régulièrement et tout au long de l'année, de 1988 à 2002, sur la majorité des grands sites de pêche du golfe de Gabès et dans les principaux marchés aux poissons de la région. Le matériel récolté provient de la pêche au chalut et de la pêche artisanale. Le seul type de chalut utilisé dans le golfe de Gabès est le chalut crevettier, pour capturer à la fois les crevettes et les poissons. C'est un chalut de fond dont la forme rappelle celle du chalut floridien à 4 faces. Les faces supérieure et inférieure ont un maillage très faible (13 à 20 mm de côté). Les faces latérales ont le même maillage que le corps du chalut. La petite senne, appelée localement "chanchoun", est utilisée toute l'année sauf en été, saison pendant laquelle on lui préfère la grande senne pour capturer principalement des Scombridae. Comme engins calants, les pêcheurs posent les trémails, les filets maillant dérivants de surface et de fond, le filet combiné et le filet à requins. Le filet combiné résulte d'un jumelage entre un filet trémail simple (partie supérieure) et un filet maillant (partie inférieure) à faible taux d'armement. Ce type de filet permet de capturer aux îles Kerkennah tous les poissons de surface et de fond, au printemps et en 62 hiver. Figure 1 Carte de la Tunisie montrant les principales zones de pêche. Carcharodon carcharias : sites où un seul spécimen a été capturé (petites étoiles noires); sites les où au moins deux spécimens ont été capturés (grandes étoiles noires) Cetorhinus maximus : sites où un seul spécimen a été capturé (petites cercles) ; sites où au moins deux spécimens ont été capturés (grandes cercles) Figure 1 : Map of Tunisia showing the main fishing areas Carcharodon carcharias : fishing site where one specimen has been captured (small black stars) ; fishing sites where two specimens at least have been caught (large black stars). Cetorhinus maximus : fishing site where one specimen has been captured (small circles) ; fishing sites where two specimens at least have been caught (large circles). Le filet à requins, connu dans la région sous le vocable de "kallabia", est formé d'une nappe à grandes mailles (140 à 150 mm de côté) maintenue par une ralingue supérieure à flotteurs et une ralingue inférieure à plombs. On l'utilise surtout à Zarzis et à Jerba de fin mars à fin juin. Il est placé en mer durant toute la campagne et n'est relevé que momentanément pour démailler les spécimens capturés. Chaque bateau motorisé, selon sa puissance et sa longueur, utilise 12 à 80 morceaux de filets trémail. La majorité emploie de 30 à 60 morceaux de 50 m environ soient 1500 à 3000 m de filets. 3 - Détermination des espèces La détermination des espèces a été réalisée sur le terrain à l'aide des fiches FAO (Fischer et al., 1987). Des traités d'ichtyologie générale ou ne concernant que les Elasmobranches ont été consultés, Bigelow & Schroeder (1948), Tortonèse (1956), Bauchot & Pras (1980), Cadenat & Blache (1981), Compagno (1984 a, 1984 b), Whitehead et al. (1984-1986) et Notarbartolo di Sciarra & Bianchi (1998). Les taxons scientifiques, genres et espèces, sont conformes à Eschmeyer (1998). 63 Mésogée Volume 60| 2002 2508 barques motorisées, 3179 barques à rames et à voiles, 229 chalutiers, 114 sardiniers, Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Le golfe de Gabès concentre 56 % de la flotte de pêche artisanale du pays qui comprend Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) activités halieutiques. Mésogée Volume 60| 2002 Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) essentiellement de Posidonia oceanica et de Cymodocea nodosa, à un degré moindre technique de Collenot (1969). Les grands spécimens ont été pesés en fonction de leur masse sur des balances commerciales à cadran allant jusqu'à 100 kg et précise, au 1/100, les petits sur des balances au décigramme. par 137 m de profondeur. Le premier était un mâle de 2000 mm LT, le second, une femelle, atteignant 3940 mm LT. Elle contenait 100 ovocytes de diamètre compris entre 70 et 80 mm. Un autre mâle ayant 2270 mm LT a été capturé au chalut par 220 m de fond, le 20 mai 2002. Hexanchus griseus n'a été cité en Tunisie que dans le golfe de Gabès (Ktari-Chakroun & 5 - Présentation des espèces Azouz, 1971 ; Capapé, 1987). Ce serait une espèce aux affinités sub-tropicales que l'on retrouve au nord du détroit de Gibraltar et dont la fécondité semble être relativement Pour chaque espèce, outre le nom latin binominal, sont donnés les noms vernaculaires en élevée d'après Boeseman (1984), qui écrit "litters of about 20-50, possibly even 100 langue française, en langue anglaise et en arabe dialectal. Cette dernière langue est pratiquée embryos", caractère que nos observations corroborent. par les professionnels de la pêche en Tunisie. Elle est transcrite phonétiquement, 64 Les espèces identifiées sont classées selon leur distribution géographique à partir de la Squalus blainvillei (Risso, 1826) ; aiguillat-coq ; longnose spurdog ; gtat bouchouka. terminologie proposée par Quignard & Capapé (1971). Nous avons examiné cinq casiers en janvier 1999 parmi lesquels se trouvaient de jeunes Nous avons retenu quatre types de répartition géographique (cf. Quignard, 1978) : individus de LT comprises entre 235 et 393 mm et dont la masse variait de 55,6 à 272,7 g. espèces cosmopolites (ou sub-cosmopolites), espèces atlanto-méditerranéennes, espèces D'après Quignard (1971), la taille à la naissance se situe globalement entre 210 et 240 mm endémiques à la Méditerranée, espèces indo-pacifiques ou lessepsiennes. LT chez les spécimens des eaux tunisiennes et la masse peut atteindre 55 g. Ces L'abondance des requins dans le golfe de Gabès a été estimée selon quatre catégories : captures montrent que l'espèce pourrait trouver, a priori, dans le golfe de Gabès, les - espèces très communes : elles sont capturées très fréquemment dans le golfe de Gabès conditions nécessaires et suffisantes pour se reproduire et se développer. En revanche, le ci-dessous, en caractères latins. et observées pratiquement toute l'année. - espèces communes : elles sont pêchées sur au moins un secteur du golfe et pendant au moins une période de l'année. - espèces rares : elles sont observées dans la région en groupes très restreints et ou en exemplaires isolés. - espèces très rares : elles ne sont prises qu'accidentellement dans la région du golfe de Gabès et citées deux ou trois fois au maximum dans la littérature. Mésogée Volume 60| 2002 Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) même précision. Nous avons parfois relevé la longueur des ptérygopodes selon la exemplaires ont été capturés par un palangrier travaillant sur les mérous le 29 avril 1994, fait de pêcher de petits individus risque d'avoir, à plus ou moins longue échéance, des répercussions défavorables sur la présence de l'espèce dans la région. Les statistiques FAO (1997, 1998) font apparaître que les Squalidae sont quantitativement les requins les plus capturés au large de la Tunisie. Ces quantités augmentent sensiblement depuis 1994. S. blainvillei est le Squalidae le plus abondant, les autres espèces, Centrophorus granulosus et Etmopterus spinax sont beaucoup plus rares et n’ont été signalées qu'au large de la côte septentrionale (Capapé, 1985 ; Capapé et al., 2001 a). C'est également dans L'abondance des espèces dans le golfe de Gabès a été comparée avec les données cette même région et dans le golfe de Tunis que les captures sont nettement plus abon- présentées par les statistiques de la FAO (1997, 1998). dantes que dans tout le reste du cadre maritime tunisien. Oxynotus centrina (Linnaeus, 1758) ; humantin ; angular roughshark ; hallouf bhar. RÉSULTATS L'humantin a été mentionnée pour la première fois dans le golfe de Gabès par Bradaï et Heptranchias perlo (Bonnaterre, 1788) ; requin perlon ; sharpnose seven-gill shark ; kalb’bhar. al. (1992). Il s'agissait d'une femelle adulte de 640 mm de long et pesant 3470 g rappor- Un exemplaire mâle‚ de petite taille mesurant 390 mm LT et pesant 138 g a été pêché au tée par un chalutier travaillant dans la région. Quatre autres exemplaires ont été capturés chalut benthique le 04 février 1999. Il s'agit d'un jeune individu car la taille à la par la suite. Une femelle adulte de 695 mm LT et pesant 5400 g a été prise au filet trémail naissance serait de 300 mm (Capapé, 1980). C'est la première capture de l'espèce dans la en avril 1998. Une autre femelle adulte a été capturée au chalut dans le golfe en petite Syrte. Plus récemment, on a pêché le 19 janvier 2001 une femelle juvénile de mars 2000. Elle mesurait 685 mm LT et pesait 4495 g, la masse du foie était de 992 g. Elle 695 mm LT et pesant 688 g et le lendemain, une femelle adulte de 980 mm LT, et dont la contenait 8 ovocytes bien développés, ayant de 25 à 30 mm de diamètre. Un mâle de masse atteignait 4000 g. Ce dernier spécimen a été pris au filet benthique par 80 m de 400 mm LT, pesant 484 g a été pêché au chalut dans le golfe en mai 2000. Enfin, une femel- fond. En janvier et février 2001, cinq individus ont été capturés : deux mâles mesurant le adulte de 640 mm LT et atteignant 3058 g a été capturée au chalut le 31 janvier 2001. chacun 750 mm LT et pesant respectivement 1259 et 1252 g, trois femelles de 695, 815 Elle avait des ovocytes peu développés et les utérus étaient vides. Cette observation et 980 mm LT et pesant respectivement 828, 1450 et 4000 g. En mars 2003, deux femelles confirmerait donc qu'il n'y a pas concomitance entre la vitellogenèse et la gestation chez de 940 et 1000 mm TL ont été prises, la première intégralement préservée pesait 2300 g, l'humantin (Capapé et al., 1999, 2001 b). Entre février et avril 2001, trois femelles ont été a seconde éviscérée, 2605 g. Quignard & Capapé (1971) et Capapé (1980) signalent le requin examinées, leurs LT étaient de 605, 615 et 640 mm et elles pesaient respectivement 2664, perlon sur la côte septentrionale de la Tunisie et le considèrent comme relativement abon- 2490 et 3058 g. dant au niveau de la zone profonde du banc des Esquerquis (200-600 m, environ). La rare- L'humantin n'avait été signalé jusqu'alors que dans les régions septentrionales du pays té de l’espèce dans la petite Syrte est liée au fait que l’espèce vit en grande profondeur,dans (Quignard & Capapé, 1971 ; Capapé, 1987) et se capturait le plus fréquemment au-delà des des zones éloignées du rivage (cf. Fig. 1) que les chalutiers n’atteignent pas. 200 m. Dans l'Atlantique oriental, on retrouve H. perlo, pratiquement sans discontinuité, depuis Ces observations montrent que l'espèce peut vivre dans des eaux tempérées chaudes et le Portugal (Albuquerque, 1954-1956) jusqu'au golfe de Guinée (Blache et al., 1970). à des profondeurs moins importantes, corroborant celles faites par Maurin & Bonnet C'est une espèce aux affinités sub-tropicales. Sa capture dans nos régions n'est donc pas (1971) et Capapé et al. (1999 ; 2001 b) chez les humantins des côtes occidentales de fortuite puisqu'on la retrouve au large des côtes libyennes (Lamboeuf et al., 1995) et dans l'Afrique. Les paramètres relevés chez les spécimens du golfe de Gabès, LT, masse totale, l'est-levantin (Golani, 1996). masse du foie, diamètre des ovocytes ne font pas apparaître de différences intra 65 Mésogée Volume 60| 2002 spécimens de petite taille, et pour les espèces de grande taille avec un mètre en ruban de Trois spécimens ont été observés dans le golfe de Gabès (Capapé et al., 2003 a). Deux Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé La longueur totale (LT) des requins a été mesurée, conformément à Compagno (1984 a) à l'aide d'un ichthyomètre à butoir, précis au mm, dans le cas des espèces et/ou Hexanchus griseus (Bonnaterre, 1788) ; requin-griset ; bluntnose six-gill shark ; kalb’bhar. Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) 4 - Récolte des données spécifiques avec ceux des côtes nord de la Tunisie, du golfe du Lion ou du littoral A. vulpinus a été déjà observé dans le golfe de Gabès (Quignard & Capapé, 1971 ; Bradaï sénégalais (Capapé et al., 1999 ; Capapé et al., 2001 b). et al., 1992). C'est une espèce atlanto-méditerranéenne des eaux tempérées que l'on retro- Dans le golfe de Gabès, une femelle de 7,10 mm a été prise dans des filets maillants serait présente en Méditerranée occidentale et orientale et jusque dans le bassin est flottants au large de la Skhira par 12 m de profondeur en 1992 (Bradaï & Ghorbel, 1992). levantin où Golani (1996) la signale. S. aculeata est citée au sud du détroit de Gibraltar Un mâle de 7,37 m LT, a été découvert dans des trémails à Sidi Msarra, localité proche du Maroc à l'Angola. Des mâles et des femelles de grande taille et quelques femelles d'Ellouza, le 29 février 1999 par 3 m de fond, non loin d'une fosse à crevettes. Le troisième juvéniles en provenance du golfe de Gabès ont été observés au marché aux poissons de individu a été également capturé au trémail au large de Salakta, au nord du golfe, le Tunis entre 1988 et 1990. Elle semblerait moins abondante dans le golfe de Gabès où des 23 mars 2000. Le quatrième spécimen a été capturé à la seine tournante dans le golfe de spécimens adultes sont parfois récoltés. Deux mâles ont été examinés, le premier, Gabès et débarqué le 24 avril 2001 au port de Sfax, sa LT atteignait 4,25 m (Capapé et al., capturé le 29 mai 2001 mesurait 1490 mm LT et pesait éviscéré 16,5 kg, le second l’a été 2003 b). le 4 mars 2003, il avait 1315 mm LT et sa masse éviscérée atteignait 14 kg. Ce requin pélagique, cosmopolite et planctonophage a été signalé en Tunisie. Deux Deux spécimens capturés au chalut benthique dans le golfe de Gabès ont été observés au marché aux poissons Bab Jebli de Sfax le 17 février 1997. Le premier individu était un mâle adulte de 800 mm LT et pesant 3384 g, le second, un mâle juvénile de 454 mm LT 1966). Capapé et al. (1975) notent la capture d'un mâle adulte en mars 1976 près des îles Kuriates. Najaï (1980) a observé deux individus mâles provenant du golfe de Tunis, en 1979 et en 1980. Ils mesuraient respectivement 6 m et 2,70 m. Dans le golfe de Tunis, au large de Ras Jebel, Raïs & Baccar (1998) mentionnent la capture au trémail d'un mâle de 7,15 m LT. et pesant 653 g. L'espèce n'avait jamais été citée auparavant dans le golfe de Gabès. De plus, le 10 janvier 2004, trois spécimens, deux mâles et une femelle adultes ont été capturés au chalut. En revanche, Capapé et al. (1990) citent S. oculata dans les régions nord Carcharodon carcharias (Linnaeus, 1758) ; grand requin blanc ; great white shark ; kalb’bhar el kbir. du pays, et plus particulièrement dans le golfe de Tunis. Quignard & Capapé (1972 a) citent deux spécimens de 4 m et de 1,85 m LT, en La présence de S. oculata semblait limitée au bassin occidental de la Méditerranée provenance de Zarzis. Zammouri-Langar (1992) mentionne la capture d'un requin blanc (Economidis, 1973), mais on la rencontre plus à l'est, au large de la Libye (Lamboeuf et al., dans le golfe de Gabès. 1995), jusque dans le bassin est levantin (Golani, 1996). Au sud du détroit de Gibraltar, Nous avons examiné sept spécimens dans le golfe de Gabès de 1988 à 1997. Deux mâles l'espèce est signalée du Maroc à l'Angola. Elle est particulièrement abondante au large de ont été capturés en juillet 1988. Le premier mesurait 2,2 m LT, il s'agissait d'un mâle la côte sénégalaise (Capapé et al., 2002). Espèce des eaux tempérées et tempérées adulte, les ptérygopodes étaient rigides et calcifiés. Ils mesuraient 310 mm de long. Le chaudes, elle a pu s'acclimater et coloniser progressivement les rives méridionales de la second était un mâle juvénile de 1,65 m LT dont les ptérygopodes atteignaient une Méditerranée. longueur de 192 mm. Compagno (1984 a) écrit " some males begin maturing at about Squatina squatina (Linnaeus, 1758) ; ange de mer commun ; common angelshark ; wakkas ou sfen. Capapé et al. (1990) notent que l'espèce est commune sur tout le littoral tunisien y compris le golfe de Gabès. Dans ce dernier, on a observé 3 exemplaires de petite taille depuis le début de nos investigations. Une femelle de grande taille mesurant près de 1300 mm a été observée le 12 janvier 2001 et une autre, de 1690 mm le 16 juin 2002. 66 jeunes individus ont été observés dans le golfe de Tunis en 1964 et en 1965 (Chakroun, Début mars 2003, deux femelles et un mâle adultes ont été observés. Les statistiques FAO (1997, 1998) montrent que les anges de mer (s. l.) figurent parmi les chondrichtyens capturés en relative abondance en Tunisie. Ces espèces, fort appréciées du consommateur, sont probablement dirigées vers les marchés de la capitale ou vouées à l'exportation, d'où leur rareté sur les lieux de vente à Sfax. En fait, comme l'ont déjà noté 240 cm". Un mâle de 4,35 m LT, a été capturé le 14 décembre 1992 ; un autre mâle de 4,25 m LT le 18 février 1993. Une femelle de grande taille, 4,25 m LT, a été capturée le 9 février 1997. Ces trois spécimens ont été rapportés par des thoniers senneurs. Deux mâles de tailles plus modestes, 1,79 m et de 1,70 m LT ont été pêchés par des chalutiers le 26 février 1997 et le 25 décembre 1997. Le grand requin blanc a été souvent signalé au long des côtes nord du pays par Postel en 1952, 1956 et notamment en 1958 où est relatée la prise d'une femelle de 5,20 m LT dans une madrague au large de Sidi Daoud. Ben Mustapha (1966) l'a observé dans le golfe de Tunis. Capapé et al. (1975) écrivent que des observations réalisées entre 1972 et 1975 font apparaître une abondance relative des captures de C. carcharias. Huit spécimens ont été observés au marché aux poissons de Tunis de 1970 à 1980 dont un mâle adulte de 5,23 m LT capturé au large de Ras Fartas dans le golfe de Tunis. Quignard & Capapé (1971), Capapé (1987) et Capapé et al. (1990), les captures des Squatina spp. sont plus fréquentes au nord du pays et dans le golfe de Gabès. Alopias vulpinus (Bonnaterre, 1788) ; requin renard ; thresher shark ; kalb’bhar. Le requin renard est régulièrement observé dans le golfe de Gabès et nous avons pu examiner cinq spécimens mâles. Le premier mesurait 3,80 m LT ; il a été débarqué par un chalutier dans le port de Sfax le 30 janvier 1992. Le deuxième de 3,60 m LT a été capturé au trémail au large de Sfax, le 9 février 1992, le troisième, de 2,52 m LT ramené à Sfax par une embarcation de la pêche côtière le 6 avril 1999. Le quatrième a été rapporté par un thonier, le 11 janvier 2001, il mesurait 4,20 m LT. Un cinquième enfin a été débarqué au port de Sfax le 19 avril 2001. Isurus oxyrhinchus Rafinesque, 1810 ; taupe bleue ; shortfin mako ; kalb’bhar. Une taupe bleue de 740 mm LT capturée au chalut benthique près de la frontière tuniso-libyenne par une profondeur de 145 m a été débarquée au port de Sfax. Il s'agit probablement d'un jeune individu car la taille à la naissance se situe entre 600 et 700 mm LT (Quéro, 1984). La capture d'une femelle de 1,25 m large de Zarzis avait été mentionnée par Quignard & Capapé (1972 a). I. oxyrhinchus a souvent été observée dans les régions plus septentrionales de la Tunisie (Vinciguerra, 1884 ; Postel, 1952 ; Capapé, 1987). I. oxyrhinchus est régulièrement capturé au large de la pointe nord du cap Bon, du début du printemps à la fin de l'été d'après Capapé (1987). 67 Mésogée Volume 60| 2002 tout le littoral tunisien. Pour Fredj & Maurin (1987) et Fischer et al. (1987), S. aculeata Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Cetorhinus maximus (Gunnerus, 1765) ; requin pélerin ; basking shark ; kalb’bhar. Squatina oculata Bonaparte, 1840 ; ange de mer ocellé ; smoothback angelshark ; wakkas ou sfen. Mésogée Volume 60| 2002 Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) Quignard & Capapé (1971) classent Squatina aculeata parmi les espèces communes sur Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) uve jusque dans le bassin levantin (Golani, 1996). Squatina aculeata Duméril, 1865; ange de mer épineux; sawback angelshark; wakkas ou sfen. Scyliorhinus canicula (Linnaeus, 1758); petite roussette; smallspotted catshark; gattous bhar. La petite roussette est capturée en abondance tout au long de l'année. Les spécimens long des côtes tunisiennes. La production a cependant considérablement diminué depuis 1992, où l'on a enregistré 427 tonnes. Elle atteint à peine 100 tonnes en 1997 et augmente en 1998 avec 132 tonnes. débarqués sur les sites de pêche atteignent le plus souvent une LT commercialisable te-dix. D'après les écrits antérieurs et nos propres observations, elle est rare au-dessous de l’isobathe 50 m, reste encore abondante au-delà de l'isobathe 100 m, dans les fonds détritiques. Scyliorhinus stellaris (Linnaeus, 1758) ; grande roussette ; nursehound ; gattous bhar. Scyliorhinus stellaris est rare dans le golfe de Gabès. Elle vit à plus grande profondeur, c'est probablement pour cela qu'on ne la rencontre pas dans la région, autant que dans les secteurs plus septentrionaux. Les individus observés ont été généralement capturés au filet benthique. Ils sont en général de taille moyenne. Ils avaient entre 580 et 880 mm LT En 1997 et en 1998, les statistiques montrent que la production des Scyliorhinus spp aurait considérablement augmenté. Les S. canicula constituent l'immense majorité des prises qui auraient lieu essentiellement dans le nord du pays (Capapé, 1977). Galeorhinus galeus (Linnaeus, 1758) ; requin-hâ ou milandre ; tope shark ; kalb’bahr. Trois mâles adultes ont été capturés en avril 1988. Ils mesuraient respectivement 1380, 1450 et 1490 m LT, leurs ptérygopodes 190, 195 et 203 mm. Ils pesaient 8500, 9480 et 9700 g. Une femelle de 1525 mm et pesant 15 370 g a été capturée le 17 août 2004 au Mésogée Volume 60| 2002 large de Zarzis, au milieu d’émissoles. Mustelus asterias Cloquet, 1821; émissole tachetée; starry smoothhound; gatat ou kalb' bahr. Deux spécimens adultes mâles ont été capturés autour des îles Kerkennah le 5 avril 1999. Nous avons pu noter la taille de l'un d'entre eux, 875 mm LT, et sa masse, 2208 g. Nous Un individu mâle a été capturé le 17 août 2002, au large de Zarzis, à la palangre ciblant les mérous. Il mesurait 1565 mm et pesait éviscéré plus de 16 kg. Il s’agit du premier signalement de l’espèce non seulement dans le golfe de Gabès, mais au large de la côte de Tunisie. Carcharhinus limbatus (Valenciennes, 1841) ; requin bordé ; blacktip shark ; kalb’bhar. Quelques rares Carcharhinus limbatus ont été signalés par Capapé (1974). Il semblerait que tout comme le requin tisserand, le requin bordé ait migré vers des régions plus septentrionales et on le retrouverait même en Algérie (Capapé et al., in press).Toutefois, un spécimen mâle de 1105 mm TL et pesant 8000 g a été capturé au large de Sfax, le 27 octobre 2002. Carcharhinus melanopterus (Quoy & Gaimard, 1824) ; requin pointes noires ; blacktip reef shark ; kalb' bhar. L'espèce est très rare dans la région où elle est été signalée pour la première fois par Quignard & Capapé (1971). C'est une espèce indo-pacifique présente en mer Rouge (Gohar & Mazhar, 1964) et qui semble avoir colonisé le sud-est méditerranéen. Branstetter (1984) et Fischer et al. (1987) considèrent sa présence douteuse dans le bassin occidental. La capture d'un spécimen mâle de 1 mètre de long dans le golfe de Gabès, en décembre 1993, confirme bien les précédentes observations du requin-pointes noires dans le sud de la Tunisie. avons observé d'autres captures de l'espèce dans la région de Zarzis en juillet 2000 et une femelle de 480 mm TL à Sfax. Deux autres femelles ont été observées, elles avaient 480 et 845 mm LT et pesaient respectivement 345 et 1761 g.Ce sont les premières observations 68 Carcharhinus falciformis (Bibron, 1841) ; requin soyeux ; silky shark ; kalb’bhar. de l'espèce dans le golfe de Gabès. Mustelus asterias n'avait été signalée que dans les régions septentrionales de la Tunisie (Bourgois & Farina, 1961 ; Davidson, 1963 ; Ben Mustapha, 1966 ; Capapé, 1983). Sa capture ne nous paraît pas fortuite dans la petite Syrte car elle est connue dans les deux bassins de la Méditerranée (Fredj & Maurin, 1987 ; Fischer et al., 1987). Le phénomène est confirmé par de récentes captures d’individus adultes mâles et femelles de LT comprises entre 995 et 1230 mm et pesant entre 2900 et 7000 g. Mustelus mustelus (Linnaeus, 1758) ; émissole lisse ; smoothhound ; gatat ou kalb' bhar. Carcharhinus obscurus (Lesueur, 1818) ; requin sombre ; dusky shark ; kalb’bhar. Le requin sombre a été mentionné pour la première fois au large de Sidi Daoud, à l’extrémité nord du cap Bon (Capapé et al., 1979), il s’agissait d’une femelle gravide porteuse de fœtus à terme. Un exemplaire mâle de 2715 mm de long, pesant éviscéré 107 kg a été capturé au kallabia au large de Zarzis, le 23 mai 2003. D’après Fergusson et Compagno (2000), les captures de l’espèce seraient sporadiques en Méditerranée et se situeraient essentiellement à l’intérieur de triangle siculo-tunisien. En fait, les captures de l’espèce signalées par Hemida et al. (2002), au large de la côte algérienne montrent que l’espèce semble avoir pénétré en Méditerranée par le détroit de Gibraltar, mais des recherches ultérieures semblent nécessaires avant de prouver qu’une population se soit définitivement installée dans la région. Mustelus punctulatus Risso, 1826 ; émissole pointillée ; blackspotted smoothhound ; gatat ou kalb' bhar. Les deux espèces sont communément capturées dans le golfe de Gabès et les observations que nous avons faites corroborent celles de Quignard & Capapé (1971, 1972 b) et de Capapé & Quignard (1977). Des exemplaires des deux sexes et de tailles diverses et variées sont débarqués régulièrement dans les ports de pêche du golfe de Gabès. Les Mustelus spp. apparaissent dans les statistiques FAO (1997, 1998). Les captures ne proviennent pas exclusivement de la petite Syrte. Les émissoles sont capturées tout au Carcharhinus plumbeus (Nardo, 1827) ; requin gris ; sandbar shark ; kalb’bhar. Le requin-gris est très fréquent dans le golfe de Gabès. Chalutiers et pêcheurs au trémail en ramènent des quantités importantes, surtout en été. Les données relevées corroborent celles de Capapé (1984). C'est le Carcharhinidae le plus représenté dans la région. Carcharhinus brevipinna et surtout C. plumbeus n'apparaissent pas distinctement dans les statistiques FAO (1997, 1998). Peut-être sont-ils inclus parmi les Mustelus spp. ? 69 Mésogée Volume 60| 2002 semble pas que ces captures aient considérablement diminué depuis les années soixan- Carcharhinus brevipinna est devenue rare dans le golfe de Gabès où elle aurait été plus ou moins abondante d'après Quignard & Capapé (1971) et Capapé (1987). Il ne semble pas qu'elle ait pu supplanter C. plumbeus dans la région, à moins qu'elle ait pu effectuer comme l'admettait Capapé (1989) des migrations vers les secteurs plus septentrionaux des côtes tunisiennes et plus à l’ouest vers la côte algérienne (Capapé et al., 2003 c). Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé tures variaient de 3 (400 g) à 8 (1305 g) par trait de chalut benthique. S. canicula reste encore l'un des Elasmobranches les plus capturés dans la région et il ne Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) sont très voisines de celles données par Capapé (1977) pour le golfe de Tunis et Capapé et al. (1991, 2000) pour le golfe du Lion. Lors de sorties en mer, on a remarqué que les cap- Carcharhinus brevipinna (Müller & Henlé, 1823); requin tisserand; spinner shark; kalb' bhar. Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) comprise entre 400 et 440 mm LT, leur masse varie entre 250 et 300 g. Ces mensurations années de S. zygaena dans la petite Syrte. Il est difficile d'expliquer ce phénomène, chez Parmi les nombreux exemplaires débarqués, nous avons pu mesurer 3 spécimens. Un conditions requises, salinité, température, nourriture, pour se développer et se reproduire. jeune mâle de 690 mm LT, a été pêché au chalut au large de Sfax en février 1993 et une On peut donc admettre que l'espèce subit la concurrence des autres grands requins contenait sept embryons, l'un d'eux a été mesuré, il avait 435 mm LT. Un mâle capturé au large d'Ellouza avait 2,24 m LT. Enfin, une femelle pêchée au large de Zarzis, le 15 juin observations analogues ont été faites au Sénégal (Capapé et al., 1994). De tous les grands 2002, avait 2420 mm LT et pesait éviscérée 40 kg. requins débarqués dans les sites de pêche artisanale de la côte sénégalaise, S. zygaena est Le peau bleue est cité sur tout le littoral tunisien mais plus fréquemment dans les régions le moins rencontré. méridionales du pays (Capapé, 1987). L'espèce est cosmopolite. On la trouve dans toute On pourrait aussi expliquer que C. brevipinna soit devenu extrêmement rare dans la la Méditerranée mais Branstetter (1984) ne la mentionne pas dans l'Adriatique. En région alors qu'on la capturait souvent. Dès 1989, Capapé notait que C. plumbeus était revanche, on constate depuis quelques années une abondance de captures de l’espèce au relativement plus abondant que C. brevipinna dans la région. Il expliquait ainsi le niveau de la côte algérienne (Hemida et al., 1997-1998 ; Hemida & Capapé, 2003) où elle phénomène par le fait que C. plumbeus, mentionné en Tunisie dès 1906 par Piestchmann, était auparavant peu abondante (Dieuzeide et. al., 1953). a probablement colonisé cette région avant C brevipinna, observé pour la première fois 70 fondée sur l'exploitation de ressources identiques peut se traduire par le départ d'une des DISCUSSION Mésogée Volume 60| 2002 deux espèces. C. brevipinna et l’espèce congénère C. limbatus aurait migré vers le nord Les investigations réalisées dans le golfe de Gabès ces douze dernières années montrent de la Tunisie comme en témoigne les captures de l’espèce dans le golfe de Tunis dès la une abondance qualitative et quantitative relativement importante de requins (Tableau I). fin des années quatre-vingt. On comprendra aussi pourquoi les autres espèces congénè- Elles ont permis de recenser 24 espèces de requins, parmi lesquelles cinq sont commu- res C. melanopterus et C. limbatus n'ont pu réellement s'installer dans la petite Syrte. nément capturées dans la région, S. blainvillei, S. canicula, M. mustelus, M. punctulatus C'est " l'effet verrou" défini par Capapé (1989) comme l'action de certaines espèces et C. plumbeus, et, à un degré moindre, deux autres, S. stellaris et P. glauca (Tableau I), autochtones de requins s'opposant à l'introduction d'espèces allochtones dans une corroborant les travaux antérieurs de Quignard & Capapé (1971, 1972 a) et Capapé (1987). région donnée. L'abondance de C. plumbeus, de P. glauca et à un degré moindre des aut- Les données de Quignard & Capapé (1971) and Capapé (1987) sont fondées en majeure res grands requins ont un comportement rédhibitoire.A l'opposé, cette plus grande fré- partie sur du matériel en provenance du golfe de Gabès, mais rassemblé au quence des captures de P. glauca depuis Quignard et Capapé (1971) peut s'expliquer, a marché aux poissons de Tunis. Cette traçabilité ne saurait être mise en doute, tous les priori, par une exploitation plus intensive du golfe de Gabès et des investigations plus débarquements étant, à l’époque, sous le contrôle strict de l'Office National des Pêches régulières et plus poussées. Elle révèle qu'une espèce de grande taille et de fécondité plus de Tunisie. élevée ait pu s'imposer et coloniser un milieu favorable à une production halieutique élevée. Les différences concernent des espèces autrefois reconnues comme abondantes et qui à La présence de S. oculata dans la région n’est pas accidentelle. Le golfe de Gabès, aux l’heure actuelle semblent moins capturées, comme S. squatina, S. aculeata, ou ont affinités tropicales (cf. Postel, 1956), constitue un milieu favorable à son développement pratiquement disparu comme C. Galeorhinus galeus et Sphyrna zygeana. En revanche, (cf. Capapé et al., 2002). cinq espèces sont signalées pour la première fois, H. perlo, S. oculata et M. asterias. H. perlo, espèce des eaux profondes et froides, peut trouver dans les régions éloignées du Carcharhinus falciformis et C. obscurus. littoral les paramètres suffisants pour vivre.Toutefois, les captures nous amènent à nous Les aléas d'échantillonnage peuvent expliquer une certaine disparité dans le nombre et poser de questions sur l'abondance et à un degré moindre sur la pérennité de l'espèce l'abondance des espèces de la région, existant entre les observations de Quignard & dans le secteur. Capapé (1971, 1972 a) et de Capapé (1987) et les nôtres. Les captures de M. asterias révèlent probablement l'introduction d'une espèce caracté- Les observations réalisées régulièrement sur les élasmobranches du golfe de Gabès ont ristique des eaux tempérées à tempérées froides dans un biotope où l’on trouve en débuté à partir de 1969 (Quignard et Capapé, 1971, 1972 a) et depuis cette date, l'effort relative abondance, M. mustelus et M. punctulatus. Ces trois espèces côtières se nourris- de pêche a considérablement augmenté dans cette région, devenant ainsi le pôle principal sent essentiellement d'organismes zoobenthiques. Dans la mesure où l'environnement des productions halieutiques du pays (Bradaï, 2000). La pression anthropique de pêche a biologique est riche, on peut, a priori, admettre une coexistence entre elles. M. asterias pu avoir un certain nombre de conséquences néfastes sur certaines populations peut s'introduire dans le golfe de Gabès et éventuellement s'y développer et s'y repro- d’élasmobranches, mais elle a également favorisé l’exploitation intensive du milieu, duire, à condition de pouvoir s'adapter aux facteurs hydrobiologiques ambiants. permettant la découverte d’espèces non signalées dans le secteur auparavant. Les captures du requin pèlerin semblent plus fréquentes dans le secteur et à l’ouest, au La disparition progressive du milandre dans le golfe de Gabès où Quignard & Capapé large de la côte algérienne (Capapé et al., 2003 b), laissant supposer l’existence d’une (1971) le considéraient comme une espèce rare n'est pas un phénomène propre aux eaux population dans les eaux maghrébines confortant ainsi l’hypothèse de Serena et al. (2000) tunisiennes, mais assez général. On le perçoit également dans d'autres secteurs qui soulignent que la Méditerranée pourrait constituer une zone de reproduction de maritimes comme en Europe du nord où il était très abondant, il y a quelques décennies l’espèce et n’excluent pas la possibilité d’entrée de migrants atlantiques. Ces hypothèses (Du Buit, 1989). En revanche, au large de la côte algérienne, Hemida et al. (1997-1988) doivent être confirmées même si Bradaï & Capapé (2001) ont montré une abondance rela- signalent une relative abondance de l’espèce considérée autrefois comme rare dans le tive des captures du diable de mer, Mobula mobular, dans le golfe de Gabès. Il est pro- secteur (Dieuzeide et al., 1953). Il se pourrait que le phénomène soit la conséquence bable que les élasmobranches planctonophages suivent les courants marins. Ces d’une colonisation des côtes méditerranéennes par des espèces en provenance de derniers longent le littoral de la petite Syrte, particulièrement riche en zooplancton en l’océan Atlantique à travers le détroit de Gibraltar. Ce phénomène concerne aussi bien les certaines périodes de l'année, ce qui pourrait expliquer, pro parte, les captures concomi- téléostéens (Golani, 1996 ; Golani et Sonin, 1996 ; Hemida et al., 2003) et les élasmobranches tantes de ces espèces. C'est l’explication proposée par Serena et al. (2000) à la fréquence (Hemida et al., 2002 ; Hemida & Capapé, 2003). Les captures de C. falciformis et de des captures du requin-pélerin sur les côtes toscane et ligure au nord-ouest de la C. obscurus dans le golfe de Gabès peuvent également s’inscrire dans ce contexte. Méditerranée. En revanche, on est plus étonné de constater l'absence quasi-totale depuis de longues 71 Mésogée Volume 60| 2002 prédateurs présents dans la région. Parmi ces espèces, on peut citer en priorité C. plumbeus et P. glauca, et à un degré moindre C. carcharias et I. oxyrhinchus. Des Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé femelle de 2,58 m LT, au palangre, le 12 avril 1995, autour des îles Kerkennah. Elle Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) une espèce capturée régulièrement dans des eaux où elle trouve normalement toutes les par Tortonèse (1939) à la frontière tuniso-libyenne. Une compétition interspécifique Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) Prionace glauca (Linnaeus, 1758) ; peau bleue ; blue shark ; kalb’bhar. Depuis trois décennies, C. carcharias a bénéficié d'un support médiatique exceptionnel RÉFÉRENCES et c'est l'espèce de requin certainement la plus connue du grand public. Le recensement réalisée par notre collègue, le professeur Jeanne Zaouali de l'Institut National Agronomique de Tunis et que relate Fergusson (1994) : " A pregnant female white shark was reported from Sidi Daoud, Cape Bon, Tunisia, in September, 1992. This specimen contained two foetuses when eviscerated at the quayside., but neither the female nor her offspring were measured or examined by scientists." L'auteur ajoute : "Small juveniles were often found near surface in Tunisian waters (taken on surfaces longlines ; C. Capapé, personal communication)". Anonyme,1998.Annuaire des statistiques des pêches en Tunisie (année 1998).DGPA:104 p. Bauchot M.L. & Pras A., 1980. Guide des poissons marins d'Europe. Delachaux & Niestlé, édit., Lausanne-Paris : 427 p. Ben Mustapha A., 1966. Présentation d'une carte de pêche pour les côtes nord de la Tunisie. Bull. Inst. Océanogr. Pêche, Salammbô, 1 (1) : 21-36. Ben Othman S., 1973. Le sud tunisien (golfe de Gabès), hydrologie, sédimentologie, flore et faune.Thèse de spécialité (3ème cycle) de Biologie marine, Fac. Sciences, Univ. Tunis (Tunisie) : 166 p. Bigelow H.B. & Schroeder W.C., 1948. Sharks. In : Fishes of the Western north Atlantic. C. carcharias semblerait trouver dans les eaux tunisiennes et en particulier dans la petite Syrte des conditions propices à son développement. Mem. Sears Fdn Mar. Res., 1 (1) : 59-576. Blache J., Cadenat J. & Stauch A., 1970. Clé de détermination des poissons de mer signa- Pendant les investigations réalisées depuis plus de trente ans dans le golfe de Gabès, on a remarqué parmi les espèces observées un nombre relativement important de femelles gestantes, certaines portant des fœtus à terme, et de plus, de jeunes individus de petite taille voisine de celle qui est normalement considérée dans la littérature ichtyologique comme la taille à la naissance. Le golfe de Gabès constituerait-il une nourricerie pour certains requins comme l'a défini Castro (1993) ou plus simplement une zone de transit dans le contexte des longues migrations qu'effectuent ces poissons tout au long de la Méditerranée voire au-delà, dans les régions adjacentes, mer Rouge et Atlantique oriental ? Le golfe de Gabès est un secteur qui favorise l'installation des immigrants lessepsiens (Quignard & Ben Othman, 1978) et qui concerne davantage les Téléostéens (Bradaï et al., 1992, 1993, 1999) que les Elasmobranches pleurotrêmes. Les requins en général de grande taille montrent peu d'aptitude à coloniser les côtes de la Méditerranée, hormis C. melanopterus dans les captures sont dans l'ensemble plutôt rares du canal de Suez au Mésogée Volume 60| 2002 déterminaçao. Port.Acta biol., ser. B, 5 - 1-1167. golfe de Gabès. Les apports en provenance de l'Atlantique et des régions plus septentrionales seraient sensiblement plus abondants et pourraient se continuer par la colonisation de certains secteurs, et le golfe de Gabès, zone de transition entre les deux bassins méditerranéens, constitue un bon exemple. lés dans l’Atlantique oriental (entre le 20ème parallèle N. et le 15ème parallèle S.). Faune trop., ORSTOM, 18 : 1-479. Boeseman M., 1984. Hexanchidae : 72-75. In : P. J. P.Whitehead, M. 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Characteristics of species caught in the Gulf of Gabès ; frequency ; geographic distribution (RG) ; marine affinities (MA) ; depth catches (PC) ; common (c) ; rather common (ac) ; rare (rare) ; am (atlanto-mediterranean) ; cosmopolite (cosm) ; ip (indo-pacific) ; pelagic (p) ; temperate waters (t) ; warm-temperate waters (t) ; cold temperate waters (tf) ; (1) species recorded for the first time in the Gulf of Gabès ; (*) species recorded for the first time off the Tunisian coast. Heptranchias perlo (1) Hexanchus griseus Squalus blainvillei Oxynotus centrina Squatina aculeata S. oculata (1) S. squatina Alopias vulpes Cetorhinus maximus Carcharodon carcharias Isurus oxyrhinchus Scyliorhinus canicula S. stellaris Galeorhinus galeus Mustelus asterias (1) M. mustelus M. punctulatus Carcharhinus brevipinna C. falciformis (1) (*) C. limbatus C. melanopterus C. obscurus (1) C. plumbeus Prionace glauca Fréquence >2003 <1998 r r r c r r r r c c r c c c r r c r r r r ac c r r r ac ac r c c r r c c r r r r r c c RG AM PC am am am am am am am cosm cosm cosm cosm am am am am am am am am am ip cosm cosm cosm tf tc tc tc tc tc t t t tc tc t tf t tf t t t t t tc tc tc tc 200-400 >200 >200 80-400 100 50-100 50-100 p p p p 50-100 100-150 50-100 >50 >50 >50 p p p p p p p Bradaï M. N., Ghorbel M., Bouain A. & Abdelmouleh A., 1992. Observations ichtyologiques effectuées dans la région du golfe de Gabès (Tunisie). Bull. Inst. natn scient. tech. Océanogr. Pêche Salammbô, 19: 57-65. 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Chavas para a sua Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé côtes tunisiennes montrent que les captures concernent des individus des deux sexes et Mohamed Nejmeddine Bradaï, Bechir Saïdi, Mohamed Ghorbel, Abderrahmen Bouaïn, Olivier Guélorget & Christian Capapé Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) perpétrées sur des humains. Les observations relativement récentes faites au long des Observations sur les requins du golfe de Gabès (Tunisie méridionale, Méditerranée centrale) de ses captures de par le monde a fait l'objet de nombreux travaux liés avec des attaques Capapé C., 1985. Nouvelle description de Centrophorus granulosus (Schneider, 1801) nurseries of the south-eastern coast of the United States. Env. Biol. Fish., 38 : 37-48. (Pisces, Selachii). Données sur la biologie de la reproduction des spécimens des côtes Chakroun F., 1966. 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Chaque article comprendra : Titre français et anglais Prénom et nom du ou des auteurs et adresses respectives (dans le cas de co-auteurs préciser le nom du correspondant) Résumé de 10 lignes maximum et six mots clés dans la langue courante de l’article Résumé de 20 lignes maximum et six mots clés dans l’autre langue Introduction Matériels et méthodes Résultats et discussion Conclusion Remerciements Références. Papers must first be handed out in triplicate typed A4 format paper, front page only or by e-mail. The texts selected will be submitted to a reviewer. After correction, the final version will be sent on computer support. Les noms latins (genre et espèce) uniquement doivent être écrits en italique. Les noms d’auteurs seront écrits en minuscule. Les numéros des figures seront en chiffres arabes, ceux des tableaux en chiffres romains et les unités de mesure normalisées sur le mode du Système International d’Unités. Les références bibliographiques citées dans le texte doivent être regroupées par ordre alphabétique à la fin du manuscrit sur le modèle suivant : Ramade F.,1974.Eléments d’écologie appliquée.Paris,Ediscience Ed.:522 p. Francke W. et Engel W., 1986. Synorogenic sedimentation in the Variscan belt of Europe. Bull. Soc. Géol. Fr., sér. 8, 2 (1) : 25-33. Janzen D. 1988. Tropical dry forests. The most endangered major tropical ecosystem : 130-137, in : Biodiversity,Wilson Ed., 521 p. Illustrations : Les tableaux seront saisis sous Word ou Excel uniquement. Les illustrations originales au trait se feront sur bristol blanc, à l’encre de Chine noire et seront dotées d’un numéro d’ordre. Dans tous les cas, tenir compte des réductions dans le choix des lettres et des signes. Les illustrations photographiques, uniquement en noir et blanc, seront fournies sur tirages papier ou diapositives de qualité. Les images informatiques seront fournies en format TIFF ou JPEG . Les légendes des figures et tableaux seront regroupées sur une même page. Tirés-à-part: Il sera fourni gratuitement 25 tirés-à-part à chaque auteur de l’article. Toute commande supplémentaire devra être formulée lors du renvoi du manuscrit corrigé, accompagnée du nom et de l'adresse de la personne ou de l’organisme à qui sera envoyée la facture. Each paper should content : Title in French and in English Name(s), surname(s) and address(es) of author(s) (in case of co-authors, indicate the correspondent one) Ten lines maximum abstract and six key-words in the current language of the article Twenty lines maximum abstract and six key-words in the other language Introduction Materials and methods Results and discussion Conclusion Acknowledgements References Latin names only (Genus and species) would be wrote in italic, author names in small letters. Figures numbers must be noted in Arabic numerals, tables one in Roman numbers and measure units standardized on the International Units System model. Bibliographic references mentioned in the text must be listed in alphabetic order, at the end of the paper, as following : Ramade F.,1974.Eléments d’écologie appliquée.Paris,Ediscience Ed.:522 p. Francke W. et Engel W., 1986. Synorogenic sedimentation in the Variscan belt of Europe. Bull. Soc. Géol. Fr., sér. 8, 2 (1) : 25-33. Janzen D. 1988. Tropical dry forests. The most endangered major tropical ecosystem : 130-137, in : Biodiversity,Wilson Ed., 521 p. Illustrations Tables should be typed on Word or Excel software only. Original drawings should be made on white paper with Chinese ink, with an order number. In any case, take into account reductions in the choice of letters and symbols. Photographic illustrations, only black and white, should be on opaque paper or transparent support (dias of high quality). 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