Louise Le Carpentier - Magny-les
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Louise Le Carpentier - Magny-les
SITE INTERNET Mémoire de Magny AVRIL 2015 Portrait Louise Lecarpentier, 100 ans, 40 ans de vie à Magny En janvier dernier, Louise Lecarpentier soufflait ses 100 bougies. Elle vit encore dans sa maison à Cressely, construite par son mari et son frère dans les années 60, au beau milieu des champs. La ferme ? Non merci ! J’ai rencontré mon mari à Saint-Lo, en Normandie. Un jour, la vachère qui travaillait dans la ferme d’à côté m’a dit qu’elle connaissait quelqu’un qui serait bien content de se marier avec moi. Moi, j’ai dit ouh la la, je ne veux pas être cultivatrice, il faut qu’il change de métier. Il est devenu chauffeur de taxi et je l’ai épousé ! Venez à Magny, c’est bien ici ! Mon mari étant surveillant militaire au parc de St Cloud, nous vivions dans un logement de fonction à St Cloud mais il n’était pas à nous. On s’est dit qu’il nous fallait un endroit à nous pour plus tard. Nous avions des amis Magnycois vivant rue Mars qui nous ont dit : « venez, vous verrez c’est bien ici ! » Que des champs ! On a acheté un terrain, rue Henri Barbusse. Vous auriez vu ça : il n’y avait rien, ni eau, ni électricité. C’était un champ ! Un jour le service des eaux est passé et on m’a demandé si je voulais l’eau : j’ai dit oui, bien-sûr ! Pierre après pierre Au début, mon frère, qui était dans la Mayenne, est venu nous aider. Il a d’abord bâti le sous-sol. Nous n’avions pas de gros moyens et nous faisions en fonction de nos possibilités. Au fur et à mesure, la maison grandissait… On ne voulait pas faire un gros emprunt alors on finançait petit à petit. Tous les mois, je donnais une certaine somme. C’était un crédit mutuel et un jour, le banquier m’a proposé d’augmenter les mensualités. Il me faisait confiance car j’étais exacte et ponctuelle dans mes remboursements. Un potager pour nourrir la famille Mon mari jardinait beaucoup. Dans le terrain à l’arrière de la maison, il cultivait tomates, pommes de terre, poireaux, carottes que l’on ramenait à la « ville »… Ca poussait à Magny mais ça nous nourrissait toute la semaine à Saint Cloud ! On venait ici passer les grandes vacances On s’installait dans le sous-sol. Les beaux jours, lorsque la famille se réunissait, elle investissait le devant de la maison, donnant sur la rue. L’arrière était entièrement utilisé pour le potager. Des robes avec Madame Jo Ma fille aînée faisait faire ses robes par une couturière qui vivait à côté de chez nous, rue Henri Barbusse. On l’appelait Madame Jo. Elle allait ensuite au TNP, au théâtre national populaire. Les Fils d’argent Il y avait Madame Doré, Monchalin, Fort, Lemaire, Lollioz et puis la bouchère (etc.) : on était beaucoup et on s’amusait bien ! Il y avait quelques messieurs mais pas de trop. Cela permettait de rencontrer des gens et de se faire des amis. Tous les mardis, un car nous cherchait chez nous, à la porte, et nous emmenait au club. On jouait aux cartes, aux dominos, au loto et on faisait du crochet et du tricot. On a fait des choses pour les enfants : on tricotait et crochetait des brassières, des pulls et des petits chaussons que l’on vendait pour s’offrir des activités. On faisait des gâteaux aussi. Tous les ans, grâce à la vente de nos tricots et gâteaux maison, nous partions en séjour. Nous sommes allés à Evian, dans la Baie de Somme, etc. La Ville nous donnait des subventions pour nous aider. Ah, j’ai vécu des bons moments avec les fils d’argent J’ai dû arrêter tout ça Pendant longtemps, j’allais au repas des anciens. Aujourd’hui, je ne peux plus faire tout ça ! Le temps est un peu long aujourd’hui. .. Je joue parfois aux petits chevaux avec une auxiliaire de vie de l’ASSAD, Association de soins à domicile. Je suis bien entourée par mes enfants. Vous savez, c’est suivant comment on les élève… . Le Maire Jacques Lollioz qui remet un bouquet à Louise à l’occasion de ses 90 ans lors du repas des séniors organisé par la Ville. J’admire tous les progrès ! 5 enfants et je n’ai jamais utilisé de couche culottes : ça n’existait pas ! J’utilisais des langes, en tissu qu’il fallait laver à la main. J’aime le progrès. Tout ce qui existe en ce moment, ça n’existait pas autrefois ! La télévision, le poste de radio, la machine à laver… Ah, la machine à laver, c’était bien ça car il y avait beaucoup de linges à laver ! Moi, à Magny, je rinçais mon linge dans une vieille baignoire ! Je ne voulais pas voir les enfants pleurer… Jeune fille, lorsque je travaillais dans une maison bourgeoise, je m’occupais des enfants de mes patrons. On disait « vous » à ces enfants et on s’adressait aux parents à la 3ème personne. J’ai été également marqué par les enfants que gardait ma propre mère chez nous, des enfants que les parents laissaient là en pension toute la semaine. Lorsque les parents venaient les retrouver, quand ils le pouvaient, certains enfants ne voulaient pas les voir. Ils pleuraient et moi, ça me faisait de la peine. Moi j’ai profité de mes enfants ! J’ai eu 5 enfants (l’un est décédé), 10 petits-enfants, 17 arrièrepetits-enfants et 1 arrière-arrière-petit-fils qui a 2 mois à peine. J’ai eu une belle vie quand même avec tous mes enfants … Louise, entourée de ses enfants à l’occasion de ses 100 ans fêtés le 11 janvier 2015. Avec sa fille France qui nous a gentiment aidé pour la réalisation de cet article. En janvier dernier, Bertrand Houillon, Maire de Magny-les-Hameaux, est venu en mains propres remettre un bouquet offert par la Ville au domicile de Louise Lecarpentier pour fêter ses 100 printemps. En savoir + sur Les fils d’argent La religieuse Madeleine Landais, des Petits Sœurs de l’Assomption installées à la Solitude du Mérantais (aujourd’hui Gérondicap), fut la première présidente. Sœur Madeleine est l’une des figures emblématiques d’un dévouement extrême et passionné envers les Magnycois. En 1977, elle crée l’association “Les Fils d’Argent” pour rassembler et pour créer du lien social. Avec son dynamisme, son sens de l’organisation et sa persévérance elle anime les premières séances mais son état de religieuse ne lui permet pas d’être présidente longtemps. Elle sera alors remplacée par M. Senoz puis par bien d’autres les années passant.