aménagements pour L`activité physique de Loisirs
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aménagements pour L`activité physique de Loisirs
ts n a l l i a F a i t sa sr e c h e r c h e de l Photo : Marie Demers Présentés par Québec en Forme avec la collaboration d’Active Living Research, un programme national de la Fondation Robert Wood Johnson. NUMÉRO 6, avril 2011 Les aménagements pour l’activité physique de loisirs Principaux résultats de recherche 2 Un meilleur accès aux installations encourage l’activité 2 Des environs agréables encouragent la pratique d’activité physique 2 Les quartiers favorables à la marche encouragent l’activité physique 3 Des environnements améliorés sont efficients et incitent les gens à bouger 3 Les environnements favorables à l’activité physique facilitent le choix de loisirs actifs 4 L’inactivité physique cause de nombreux problèmes de santé physique et mentale et on l’estime responsable de 200 000 décès par an aux États-Unis, en plus de contribuer à l’épidémie d’obésité1. Au Canada, les coûts attribuables à l’inactivité physique ont été estimés à 5,3 milliards de dollars pour l’année 20012. 1 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs La façon dont les communautés sont aménagées et la présence ou l’absence de parcs, de sentiers de randonnée et d’autres installations publiques de qualité pour les loisirs, influencent la capacité des gens à atteindre le seuil recommandé de 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée par jour1. Pour les jeunes, la recommandation est d’au moins 60 minutes d’activité physique par jour. Les professionnels des secteurs de la santé, des loisirs et de l’aménagement veulent savoir comment aménager des quartiers et des installations de loisirs qui rendront plus facile et agréable la pratique d’activités physiques. Ce sommaire de recherche présente un résumé de l’état actuel de la recherche revue par les pairs, sur ce qui constitue un environnement favorable à l’activité physique de loisirs. D’autres sommaires de recherche de la série font état des résultats sur les environnements qui encouragent la marche et le vélo comme modes de transport et sur les influences environnementales touchant l’obésité chez les jeunes. • Plus les gens habitent près d’une piste cyclable, plus ils sont portés à l’utiliser10. Un environnement favorable à l’activité physique est un endroit qui facilite le choix d’être physiquement actif, que ce soit dans le cadre d’activités planifiées ou de la routine quotidienne. • Une étude montre que 43 % des gens qui disposaient d’endroits sécuritaires pour marcher à moins de 10 minutes du domicile atteignaient les seuils recommandés d’activité physique, alors que seulement 27 % de ceux qui n’avaient pas d’endroits sécuritaires pour marcher étaient suffisamment actifs11. Photo : Marie Demers Principaux résultats de recherche Être physiquement actif ne repose pas uniquement sur un choix personnel. Un nombre croissant d’études montrent que les gens vivant dans des environnements favorables à l’activité physique sont plus enclins à être physiquement actifs durant leurs loisirs3-6. Un meilleur accès aux installations encourage l’activité Plusieurs études ont montré que les gens sont plus actifs physiquement s’ils ont un bon accès à des lieux particuliers pour faire de l’exercice, tels que les parcs, les courts de basketball ou les centres de conditionnement physique, et si leur quartier leur offre un environnement de haute qualité, propice aux activités à l’extérieur. • Aux États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC ) ont établi que la création et l’amélioration des lieux pour la pratique d’activités physiques pouvaient entraîner une hausse de 25 % du nombre de personnes qui font de l’exercice au moins trois fois par semaine7. • Les gens bénéficiant du meilleur accès à un grand nombre d’installations naturelles ou aménagées par l’homme étaient 43 % plus enclins à faire 30 minutes d’exercice la plupart des jours de la semaine, compara- tivement aux personnes qui ne disposaient pas d’un tel accès8. • En Colombie-Britannique, une étude basée sur les données du British Columbia Health and Wellness Survey de 2006 montre que l’accès aux commerces de détail et aux installations de loisirs dans le quartier de résidence est positivement associé à la marche chez des résidents de la ville de Richmond9. 2 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs FIGURE 1. Pourcentage de résidents atteignant les seuils recommandés d’activité physique. Des environs agréables encouragent la pratique d’activité physique Des paysages, des environs agréables et des quartiers accueillants sont des facteurs liés au niveau d’activité physique dans plusieurs études. Mais il n’est pas évident de préciser lequel est le facteur le plus important. • Au Canada, un sondage mené auprès des visiteurs du site Web de Canada on the Move fait ressortir une association entre la présence de paysages intéressants et de plusieurs destinations à distance de marche du domicile et un niveau de marche suffisant pour en retirer des bénéfices pour la santé, mais uniquement chez les femmes. Celles qui rapportaient la présence de paysages intéressants à proximité avaient 40 % plus de chance de faire état d’un niveau suffisant de marche; cette probabilité était de 42 % chez celles qui rapportaient la présence de plusieurs destinations à distance de marche du domicile12. • En Australie, les gens qui disaient bénéficier d’un quartier accueillant et d’environs attrayants à proximité de leur domicile étaient plus portés à marcher que les autres dans une proportion de 41 %13. • Aux États-Unis, des femmes de milieu rural étaient plus enclines à être physiquement actives lorsqu’elles rapportaient avoir des paysages attrayants près de leur domicile14. Les endroits sécuritaires encouragent l’activité physique L’ampleur de l’effet qu’a le crime sur l’activité physique n’est pas claire. À l’heure actuelle, la recherche montre que le crime ou la peur du crime sont liés à de plus faibles niveaux d’activité physique chez les femmes, en particulier celles de minorités ethniques, ainsi que chez les jeunes et les personnes âgées. Mais le lien est moins évident dans les autres groupes15. Les liens directs entre les dangers de la circulation et l’activité physique sont aussi étonnamment faibles dans la littérature 16. Mais la sécurité est manifestement une préoccupation pour ceux qui font la promotion d’une pratique accrue de la marche et du vélo. • • Les résidents d’un quartier très favorable à la marche faisaient environ 70 minutes de plus d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse par semaine, comparativement aux résidents d’un quartier peu favorable à la marche20. • À Montréal, une enquête menée auprès d’adultes de 45 ans ou plus fait ressortir une probabilité plus élevée de pratiquer la marche utilitaire dans des quartiers où la densité des destinations accessibles à pied est élevée21. • Dans une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) comparant quatre quartiers aménagés selon les principes du nouvel urbanisme – qui en font des endroits très favorables à la marche – et quatre quartiers de banlieue classique, on observe que 51 % des répondants des quartiers favorables à la marche disent se rendre à pied ou à bicyclette plusieurs fois par semaine à des commerces ou à des services de leur quartier, comparativement à 19 % des répondants des quartiers de banlieue; un des sites retenus se trouvait sur l’île de Montréal22. Les piétons sont moins en sécurité là où la vitesse de la circulation est élevée, où l’on trouve plus de grandes artères, un faible éclairage, ainsi que des arrêts de bus et des traverses piétonnières mal situés15. • Le fait d’augmenter le nombre de piétons sur la rue améliore la sécurité pour l’ensemble des piétons17. Les quartiers favorables à la marche encouragent l’activité physique Les quartiers favorables à la marche sont ceux où il est possible d’aller à pied à des destinations courantes, telles que les magasins d’alimentation. Ils se définissent par une mixité au chapitre de l’habitation et des magasins, par des rues bien connectées entre elles, par une plus forte densité et par la présence de caractéristiques comme des trottoirs et des sentiers de randonnée. • Les résidents de quartiers de Caroline du Sud pourvus de trottoirs et de pistes cyclables en bon état étaient plus portés à atteindre les 30 minutes recommandées d’activité physique quotidienne18. • Sur la base de données objectives recueillies à l’aide de l’accéléromètre, 37 % des résidents des quartiers les plus favorables à la marche d’Atlanta atteignaient les seuils recommandés d’activité physique, comparativement à 18 % des résidents de quartiers peu favorables à la marche19. 3 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs FIGURE 2. Pourcentage de résidents faisant leurs courses à pied. Des environnements améliorés sont efficients et incitent les gens à bouger Alors que la plupart des études comparent les niveaux d’activité physique effectuée dans des environnements différents, quelques-unes montrent qu’améliorer l’accès et les possibilités d’exercice dans ces environnements augmente aussi l’activité physique. • Des hommes et femmes d’Australie qui faisaient état d’améliorations aux installations pour la marche dans leurs quartiers étaient deux fois plus enclins à marcher. Les hommes marchaient davantage si l’esthétique était améliorée et les femmes marchaient plus lorsque les problèmes de la circulation diminuaient23. • Dans une étude portant sur des résidents de milieu rural du Missouri, 55 % d’entre eux disaient marcher plus depuis l’ouverture d’un nouveau sentier. La tendance était même plus élevée chez ceux qui étaient moins scolarisés; chez ces derniers, 62 % affirmaient marcher davantage24. • Une étude menée à Lincoln au Nebraska révèle que le coût de la mise en place et du maintien de sentiers pour accroître l’activité physique se situait à environ 98 $ annuellement pour chaque nouvel utilisateur du sentier25. Les environnements favorables à l’activité physique facilitent le choix de loisirs actifs Les chercheurs du secteur de la santé ont étudié un large éventail de facteurs susceptibles d’influencer l’activité physique. Il est trop tôt pour dire quels sont les facteurs les plus importants, mais il y a suffisamment d’indices pour affirmer que les environnements favorables à l’activité physique amènent plus de gens à opter pour un mode de vie physiquement actif. Photo : Marie Demers 4 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs Références 1 U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention. « Physical activity and health: A Report of the Surgeon General. » Washington, DC: Government Printing Office, 1996. 2 Katzmarzyk, P.T., Janssen, I. « The economic costs associated with physical inactivity and obesity in Canada: An update. » Canadian Journal of Applied Physiology, 29(1): 90-115, 2004. 3 Owen, N., Humpel, N., Leslie, E. et al. « Understanding environmental influences on walking: Review and research agenda. » American Journal of Preventive Medicine, 27, 67-76, 2004. 4 Humpel, N., Owen, N., et Leslie, E. « Environmental factors associated with adults’ participation in physical activity. » American Journal of Preventive Medicine, 22, 188-199, 2002. 5 Sallis, J., Prochaska, J. et Taylor, W. « A review of correlates of physical activity of children and adolescents. » Medicine and Science in Sports and Exercise, 32, 963-975, 2000. 6 Two prominent public health journals released special issues on health and the built environment that are recommended reading: Northridge, M. (Ed.), 1993. « Built environment and health [Special issue]. » American Journal of Public Health, 93, 1369-1608; Killingsworth, R. (Ed.). « Health promoting community design [Special issue]. » American Journal of Health Promotion, 18, 1-122, 2003. 7 Centers for Disease Control and Prevention, Guide to Community Preventive Services. (2002). « Creating or Improving Access to Places for Physical Activity is Strongly Recommended to Increase Physical Activity. » Retrieved January 10, 2004 from http://www.thecommunityguide.org/pa/default.htm. 8 Giles-Corti, B. et Donovan, R.J. « The relative influence of individual, social, and physical environment determinants of physical activity. » Social Science and Medicine, 54, 1793-1812, 2002. 9 Doiron, D. Destinations matter: Increasing walking rates in a Richmond, BC neighbourhood. Project submitted in partial fulfillment of the requirements for the degree of Master in Public Policy, Faculty of Arts and Social Sciences, Simon Fraser University, Burnaby, 2009. 10 Troped, P.J., Saunders, R.P., Pate, R.R. et al. « Associations between self-reported and objective physical environment factors and use of a community rail-trail. » Preventive Medicine, 32, 191-200, 2001. 11 Powell, K.E., Martin, L., et Chowdhury, P.P. « Places to walk: convenience and regular physical activity. » American Journal of Public Health, 93, 1519-1521, 2003. 12 Spence, J.C., Plotnikoff, R.C., Rovniak, L.S., Martin Ginnis, K.A. et Lear, S.A. « Perceived neighbourhood correlates of walking among participants visiting the Canada on the Move Website. » Canadian Journal of Public Health, 97(suppl. 1): S36-S40, 2006. 13 Ball, K., Bauman, A., Leslie, E. et al. « Perceived environmental and social influences on walking for exercise in Australian adults. » Preventive Medicine, 33, 434-440, 2001. 14 Wilcox, S., Castro, C., King, A.C. et al. « Determinants of leisure time physical activity in rural compared with urban older and ethnically diverse women in the United States. » Journal of Epidemiology and Community Health, 54, 667-672, 2000. 15 Committee on Physical Activity, Health, Transportation, and Land Use. (2005). « Does the built environment influence physical activity? Examining the evidence » (Special Report 282). Washington, DC: Transportation Research Board/Institute of Medicine. Retrieved January 11, 2005 from http://www.trb.org/news/blurb_detail.asp?id=4536. 16 Loukaitou-Sideris, A. (2004, June). « Transportation, Land Use, and Physical Activity: Safety and Security Considerations. » Prepared for the Committee on Physical Activity, Health, Transportation, and Land Use. Retrieved January 11, 2005 from http://trb.org/downloads/sr282papers/sr282paperstoc.pdf. 17 Jacobsen, P.L. « Safety in numbers: more walkers and bicyclists, safer walking and bicycling. » Injury Prevention, 9, 205-209, 2003. 18 Sharpe, P.A., Granner, M.L., Hutto, B. et al. « Association of environmental factors to meeting physical activity recommendations in two South Carolina counties. » American Journal of Health Promotion, 18, 251-7, 2004. 19 Frank, L.D., Schmid, T.L., Sallis, J.F. et al. « Linking objectively measured physical activity with objectively measures urban form. » American Journal of Preventive Medicine, 28 (252) 117- 125, 2005. 20 Saelens, B., Sallis, J.F., Black, J. et al. « Neighborhoodbased differences in physical activity: An environment scale evaluation. » American Journal of Public Health, 93, 1552-1558, 2003. 5 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs 21 Gauvin, L., Riva, M., Barnett, T., Richard, L., Craig, C.L., Spivock, M., Laforest, L., Laberge, S., Fournel, M.C., Gagnon, H. et Gagné, S. « Association between neighborhood active living potential and walking. » American Journal of Epidemiology, 167(8): 944-953, 2008. 22 SCHL. Comparaison de quartiers canadiens reflétant les principes du nouvel urbanisme avec des banlieues traditionnelles. Le point en recherche, série socio-économique 10-003, Société canadienne d’hypothèques et de logement, Ottawa, 2010. 23 Humpel, N., Marshall, A.L., Leslie, E. et al. « Changes in neighborhood walking are related to changes in perceptions of environmental attributes. » Annals of Behavioral Medicine, 27, 60-67, 2004. 24 Brownson, R.C., Housemann, R.A., Brown, D.R. et al. « Promoting physical activity in rural communities: Walking trail access, use, and effects. » American Journal of Preventive Medicine, 18, 235-241, 2000. 25 Wang, G., Macera, C.A., Scudder-Soucie, B. et al. « Cost effectiveness of a bicycle/pedestrian trail development in health promotion. » Preventive Medicine, 38, 237-242, 2004. Traduit et adapté du dossier rédigé par Jacqueline Kerr, Ph.D., San Diego State University et University of California, San Diego, avec le soutien du personnel d’Active Living Research. Activelivingresearch.org Direction Lucie Lapierre, Ph.D., responsable de l’innovation, Québec en Forme Coordination Marie-Claude Blais, conseillère en communication, Québec en Forme Traduction et adaptation au contexte québécois Marie Demers, Ph.D., chercheure associée, CHUS, Université de Sherbrooke Révision linguistique Ad Hoc Solutions linguistiques Inc. Graphisme Acolyte communication Publication : printemps 2011 Pour plus de détails concernant les regroupements locaux de partenaires et les projets régionaux et nationaux soutenus par Québec en Forme 6 | Les aménagements pour l’activité physique de loisirs