« Le sport sur ordonnance : une réalité à Strasbourg »

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« Le sport sur ordonnance : une réalité à Strasbourg »
DOSSIER - SPORT, SANTÉ, BIEN-ÊTRE
« Le sport sur ordonnance :
une réalité à Strasbourg »
Lancée en novembre 2012 à Strasbourg, l expérimentation « Sport-Santé sur ordonnance » connaît un vif succès.
Etat des lieux avec Alexandre Feltz, Médecin de formation, Vice-président de la Communauté Urbaine de
Propos recueillis par Sylvain LANDA
Strasbourg et Conseiller municipal délégué en charge des questions de santé.
: Comment s’organise-t-elle concrètement ?
AF : Depuis novembre dernier, les médecins
généralistes de Strasbourg ayant signé la charte
d’engagement peuvent prescrire à leurs patients
une activité physique modérée et régulière. Le
patient prend ensuite contact avec un éducateur
sportif de la Ville spécialement dédié au suivi de
l’expérimentation. Il a pour mission d’orienter les
patients vers l’activité physique qui leur convient
le mieux, en fonction des recommandations du
médecin et d’une évaluation de leur sédentarité
et de leurs habitudes en matière de pratique
cateur sportif, afin de mesurer leur motivation et
leur satisfaction par rapport à l’activité physique
proposée et les réorienter le cas échéant.
Cette action est aujourd’hui totalement prise en
charge et le patient bénéficie gratuitement de
l’activité sportive et de l’accompagnement personnalisé. Cette gratuité permet de toucher des
gens très éloignés de l’activité physique : près de
% des bénéficiaires ne savent pas nager ou
faire du vélo.
© DR
: Comment est née l’expérimentation
« Sport-Santé sur ordonnance » ?
AF : Suite à un diagnostic mené en , nous
avons constaté que le territoire alsacien était,
d’une part, très impacté par les maladies cardiovasculaires, le diabète et l’obésité et qu’il existait,
d’autre part, de grandes inégalités sociales en la
matière, les catégories socioprofessionnelles les
plus modestes étant les premières touchées.
Face à cette situation, la Ville de Strasbourg a
signé un contrat local de santé avec l’Agence
régionale de santé, la Préfecture du Bas-Rhin, le
Rectorat et le Régime local d’assurance maladie
d’Alsace-Moselle. L’expérimentation « SportSanté sur ordonnance » s’inscrit dans cette
démarche. Elle a pour objectif de favoriser la pratique d’une activité physique régulière, modérée
et adaptée à l’état de santé des malades chroniques, dans une optique de réduction des
inégalités sociales et territoriales de santé.
d’activité physique.
Le patient peut se voir proposer trois types
d’activités : les modes de déplacement physiquement actifs (marche à pied ou vélo) ; les
pratiques douces et les activités gérées par le
service des sports de la Ville (l’école de vélo, la
Gym Forme, la Gym Douce, le Taï Chi, le Qi Gong,
la natation avec un créneau pour les débutants,
etc.) ; enfin, les activités proposées par les associations
et
clubs
sportifs
labellisés
« sport/santé ».
Les patients sont suivis régulièrement par l’édu-
Sport on prescription ‒
a reality in Strasbourg
The sport-health on prescription experiment was launched
in November 2012 and is already very successful. An update
from Alexandre Feltz, a qualified doctor and Vice-President
of the Urban Community of Strasbourg, and the councillor in
charge of health questions.
: How did the “sport-health
on prescription” experiment
come about?
AF: After a survey in  we
realised
that
Alsace
was
seriously affected by cardiovascular diseases, diabetes and
obesity and also that this reflected great social inequality, with
the lowest socio-professional
groups the most affected.
Confronted with this situation,
the City of Strasbourg signed a
local health contract with the
regional health agency, the BasRhin Préfecture, the education
authority and the local AlsaceMoselle health insurance agency.
The “sport-health on prescription” experiment follows on
from this.

REVUE

●
The aim is to encourage taking
up a regular, moderate physical
activity, adapted to the state of
health of chronic sufferers, in
the hope of reducing the social
and geographical inequalities in
health.
: How does it actually work?
AF: Since last November, doctors
who signed the commitment
charter have been able to
prescribe a moderate, regular
physical
activity
for
their
patients.
The patient then makes contact
with a City sports instructor who
is part of the experiment. The
instructor’s role is to guide
patients to the activity which
would suit them best, based on
SPORT, SANTÉ, BIEN-ÊTRE
: L’expérimentation prendra fin en septembre. Quel premier bilan faites-vous de
l’initiative ?
AF : Je retiens tout d’abord la forte implication des
médecins généralistes et la couverture médiatique
impressionnante de l’expérimentation.  ordonnances ont été réalisées et près de  patients sont
suivis. Enfin, nous constatons que le programme
touche des personnes réellement éloignées de l’activité physique et sportive, des gens qui, s’il n’y avait
pas eu de prescription, d’accompagnement personnalisé et de gratuité du dispositif, n’auraient jamais
pu bénéficier d’une activité physique bonne pour la
santé. Ces personnes expriment aujourd’hui un
mieux-être, une conscience positive de leur corps.
Désormais, le défi est de montrer, chiffres à l’appui,
que le sport sur ordonnance réduit la prescription
médicamenteuse, et donc, à terme, la pression sur
l’assurance maladie et les finances publiques. Ce sera
la clé d’une éventuelle généralisation du dispositif.
www.strasbourg.eu
their doctor’s recommendations
and an assessment of their lifestyle and their habits regarding
physical activity.
The patient could be offered
three types of activity: physically
active ways of getting about
(walking or cycling); gentle activities and activities managed by
the City sports service (cycling
school, fitness gym, ‘soft’ gym,
Taï Oni, Qi Gong, swimming with
a niche for beginners and so on);
activities offered by sports clubs
and associations with the
“sport/health” label.
Patients are followed up regularly by the sport instructor, so
as to measure their motivation
and satisfaction with the proposed physical activity and to
reorient them if necessary.
This scheme is paid for by the
health authority and for the
patient the physical activity and
the
personal
support
are
free.
This means that it reaches
people who normally don’t do
any sport: nearly % of the
beneficiaries don’t know how to
swim or ride a bike.
: The experiment ends in
September. What is your first
impression of the results of the
initiative?
AF: The first thing that strikes
me is the high level of involvement from general practitioners,
and the impressive media coverage of the experiment. 
prescriptions have been given,
and nearly  patients are
being followed. Lastly, we can
see that the programme reaches
people who are really far removed from doing sport, people
who, without the prescription
and the free, personal support in
this scheme, would never have
been able to benefit from activity which is good for their
health.
These people feel better today
and are aware of their bodies.
The challenge now is to show,
backed up by the figures, that
sport on prescription reduces
the amount of medicine prescribed, in the long run, the
pressure on medical insurance
and the public purse. That will
be the key to a more widespread
implementation of the scheme.

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