Colloque FARAH - Pardessuslahaie.net

Transcription

Colloque FARAH - Pardessuslahaie.net
es
m
m mes
e
f
s
De s hom re :
e
u
et d gricult ariat
en aparten t !
un agnan
g
H
A
R
A
F
e
3
u
1
0
q
2
o
l
e
l
r
Co ctob BLIER
28 o
d
r
a
n
)
r
e
e
c
B
n
a
r
re
t
F
(
â
r
é
ie
l
Th
r
a
t
Pon
Programme de la journée du 28 octobre 2013
Matin (9h30-12h30)
Présentation et bilan du projet FARAH
Intervenant-e-s :
agricultrices françaises et paysannes suisses
Intervention de Caroline Dayer
enseignante-chercheuse en psychologie et sciences de l’éducation, Université de Genève,
« Egalité, mixité, complémentarité… Construction et déconstruction sociale des rapports de genre ».
Table ronde
Plus-value, leviers et pistes d’action pour un partenariat équilibré homme-femme en agriculture
Intervenant-e-s :
Elisabeth Baume-Schneider, conseillère d’Etat du Canton du Jura [Suisse]
Christine Bühler, paysanne, présidente de l’Union suisse des paysannes et femmes rurales [Suisse]
Philippe Jeannerat, agriculteur, président d’AGORA (Association des groupements et organisations romands de
l’agriculture) [Suisse]
Sophie Fonquernie, agricultrice, conseillère régionale de Franche-Comté [France]
Annie Genevard, enseignante, députée maire de Morteau [France]
Daniel Prieur, agriculteur, président de la Chambre d’agriculture du Doubs [France]
Animation :
Loan Pascale Jérôme et Valérie Miéville-Ott
Après-midi (14h00-16h30)
Ateliers au choix
1. L’agriculture : un métier d’hommes ?
2. Et si on prenait du temps ?
3. Mettons de la mixité dans notre entreprise et nos organisations !
4. Osons l’engagement !
Conclusions
Christine Bulliard-Marbach, paysanne, conseillère nationale (CH).
Sophie Fonquernie, conseillère régionale de Franche-Comté (F).
Les Bataclowns
nous accompagneront de
leur regard percutant et ironique
tout au long de la journée !
Atelier 1
L’agriculture : un métier d’hommes ?
L’agriculture a réputation d’être un milieu très masculin. Est-ce encore la réalité ? Comment
sortir des stéréotypes et mieux prendre en
considération la diversité des compétences et des aspirations de chacun et chacune ?
Animation : Magaly Hanselmann, cheffe du Bureau de l’égalité du Canton de Vaud et Angela
Fleury, cheffe du Bureau de l’égalité du Canton du Jura.
Liste des participants:
Atelier 2
Et si on prenait du temps ?
L’exploitation a tendance à imposer ses rythmes et ses exigences à toute la famille.
Comment peut-on arriver à un partage plus équilibré des différents temps de vie ? Comment
oser prendre du temps pour soi, pour sa famille, pour prendre des responsabilités ? Qu’y
gagne-t-on ?
Animation : Christian Pidoux, directeur d’Agrilogie (centre de formation agricole, Canton de
Liste des participants:
Atelier 3
Mettons de la mixité dans notre entreprise et nos organisations !
Comment faire évoluer les exploitations, et plus largement les organisations agricoles, vers
une vraie mixité des compétences et des rôles afin d’en développer le potentiel ?
Animation : Catherine Pistolet, Délégation régionale des droits des femmes et à l’égalité
(Franche-Comté).Vaud).
Liste des participants:
Atelier 4
Osons l’engagement !
Les femmes sont peu présentes dans les organisations professionnelles agricoles. Comment
surmonter les freins à l’engagement afin qu’il y ait plus de femmes qui prennent des responsabilités ?
Animation : Aude Petit, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, présidente de l’association « Femmes aux responsabilités ».
Liste des participants:
Articles de presse
La presse Pontissalienne, octobre 2012
le fil de l'actu...
Franche-Comté
.6 •
LeJura agricole et rural - N°2025- vendredi 2 novembre 2012
JOURNÉE D'ÉCHANGE 1Jeudi
27 septembre a eu lieu la première journée
d'échange entre agriculteurs membres des réseaux de fermes Dephy et
apiculteurs. Respect, connaissance, confiance, les maîtres-mots de cette
journée de dialogue ouvrent.la porte à des pratiques mutuellement
bénéfiques.
Rendements agricoles .
et protection des abeilles,
on a tous àygagner !
Par petits ateliers, Les femmes ont échangé sur des thèmes très divers : place
dans la ferme, autonomie dans Les prises de décisions, évolutions du métier...
GROUPES DE DÉVELOPPEMENT 1Une trentaine de
femmes se sont réunies le 27 septembre dernier
dans le cadre du projet Farah : agricultrices
françaises et paysannes suisses, elles ont mis en
commun leurs idées, l urs envies, leurs projets ...
Femmes
de fermes...
P
aper board, idées jetées sur des
carrés de papier de couleur... qua­
tre groupes de femmes discutent,
argumentent : « ce dont je suis fière »,
« ce que je voudrais changer>> « ce que
je souhaite conserver » pour donner
quelques exemples des thèmes de ré­
flexion abordés. Suisses et Françaises
ont en commun plu sieurs choses: agri­
cultrices côté français, paysannes côté
suisse, elles travaillent toute s da ns une
exploita tion agricole et aiment leur mé­
tier.«Le projet FARAH- acronym e pour
« Femmes en Agriculture : Responsa­
bles et Autonomes en complémentarité
avec les Hommes» - Farah est aussi un
prénom mixte d'origine arabe qui si­
gnifie ''Gaieté, bonheur, satisfaction··­
est une suite logique de projets menés
par la FRGEDA et le CRFA en Franche ­
Comté sur le rôle et la place des femmes
en agriculture. Il prolonge en quelque
sorte différents travaux conduits par les
agricultrices de la région, comme !"écri­
ture d'un livre ensemble, ou la créatio n
du GAD25 [groupe d'agricultrices di­
versifiées) par exemple expose Hélène
Liégeon, éleveuse à Courvières. Au départ nous sommes partis d'une interrogation :pourquoi les femmes sont-elles
si peu représentées dans les conseils
d'administrations des organisations professionnelles agricoles? Est-ce qu'il existe
des freins, un manque d'envie ?Ona voulu
essayer de comprend re ce qui sepasse. »
Coopération franco-suisse
Avec le projet Farah , la réflexion prend
une dimension internationale. « C'est
une initiative de la FRGEDA. en croisant
les regards des agricultrices suisses et
françaises - dont les situations sont très
différentes- en échangeant nos points de
vue, la discussion est plus riche. Nous
pouvons ainsi ident ifier les stéréotypes
liés au métier. Ces stéréotypes sont ancrés aussi bien chez les femmes que dans
leur entourage et peuvent paralyser. »,
E
n effet, dans le cadre de l'a nima lion régionale du plan Ecophyto,
poursuit !"éleveuse. Des propos confir­ .
la chambre régionale d'agricul­
més par Alice Glauser, venue de Champ­
vent, près d'Yverdon. «Jesuis paysanne, ture a organisé,en partenariat avec l'As­
sociation pour le Développement de
collaboratrice de mon mari dans une pel'Apiculture en Franche-Comté [ADA­
tite exploitation de polyculture-élevage.
FCl, une rencontre afin de favoriser les
Nous avons 25 vaches laitières, des cérelations entre le monde agricole et le
réales, et n peu de vigne. Le projet Famonde apicole .
ra{l m ·a tout de suite intéressée, car j"ai
C. Ruffoni , élu en charge du dossier Eco­
toujours voulu revaloriser le métier. En
phyto à la chambre régionale d'agricul­
Suisse, les femmes des agriculteurs sont
ture et J. Girard, président de l'ADA-FC,
desimples collaboratrices, elles n'ont pas
ont ouvert la rencontre en insistant tous
de statut, sauf éventuellement celui de
deux.sur les bonnes relations existantes
salariée de la ferme.Aussi nous sommes
entre les deux professions en région et
très intéressées de savoir comment les
choses ont évolué en France, qu'est-ce qui sur leur volonté de travailler ·main dans
la main pour lïntérêt de tous.
a permis de changer ça. »
Mais le projet Farah ne s'enferme pas
dans la question du statut. « C'est avant Les objectifs de la journée étaient mul­
tout un lieu d'échange et d'élaboration
tiples : échanger sur les synergies en­
d'actions communes», résum e Hélène
tre l'apiculture et l'agriculture telles que
Liégeon. Farah viseen effet à mieux dé­ les ressources de pollen, la pollinisa­
crire lïmplication des femmes tant au tion, comprendre la réa lité d'une ex­
niveau de l'exploitation que de celui des ploitation apicale, présenter les réseaux
instances représentat ives. Il veut met­ Dephy et la démarche des agriculteurs,
tre en place des actions concrètes contri­ volontaires, participant à ces groupes
buant à renforcer la reconnaissance et de réflexion.
la visibilité du rôle de la femme en agr.i­
M. Girard a expliqué le travail de l'api­
culture et à permettre aux femmes d'ac­
quérir plu s d'autonomie, de liberté de culteur au cou rs d'une saison et rappelé
décision, tant dans la sphère familiale qu'un apiculteur est un éleveur.Il détient
que dans la sphère publique. « Nous un cheptel apiaire et doit s'en occuper
d'un·point de vue sanitaire, reproduc ­
avons eu plaisir aujourd 'hui à partager
tion, multiplication et sélection. La ré­
nos expériences, nos divergences. Nous
avons aussi beaucoup depoints communs, colte de miel est le fruit de son travail
tels que /"amour du métier, de la ferme, d'éleveur.
de nos familles. On fait toutes beaucoup
d'efforts pour pouvoir rester sur nos
fermes. », poursuit Alice Glauser.
Avant d'aller assister à la représenta ­
tion du spectacle théâtral « Femmes de
Fermes>>, donné par la Compagnie Pa­
radoxe[sl. les participantes à cette pre­
mière rencontre franco-suisse ont posé
les jalons des premières actions
concrètes qu'elles souhaitent mettre en
place. Et se sont déjà données rendez­
vous en novembre ! •
AC
Deux périodes sont importantes pour le
bon déroulé d'une saison apicale.
Tout d'abord l'automne, avec une bonne
mise en hivernage , c'est-à-dire des co. lonies saines, exemptent de maladies et
de varroas, avec des reines de qualité et
des provisions suffisantes pour traver­
ser l'hiver.
Stratégiquement, les apiculteurs préf è­
rent hiverner en zone de plaine car l'hi­
very est moins froid et le printemps plus
précoce .
+
Le printemps est la deuxième période
cruciale. Après les visites sanitaires qui
sélectionnent les ruches saines et aptes
à la production et élimine les autres,
l'apiculteur aura pour objectifs, la re­
constitution du cheptel défaillant et la
première miellée. Le reste de la saison
étant consacré à la production de miel,
avec les transhumances en zone de mon ­
tagne.
Au printemps. la floraison du colza- es­
pèce la plu s butinée sur les zones de
productions végétales - constitue le pi­
lier du développement des colonies, de
la reconstitution du cheptel et de la pre­
mière miellée. A cette période, la sai­
son de l'apiculteur dépend en partie des
pratiques agricoles des exploitants de la
zone, un souci et la saison des colonies
est comprom ise.
Ace titre, la perte d'une colonie pro­
ductive en début de saison [printemps)
représente l'absence de production de
miel sur la saison, la nécessité d'ac­
croître l"effort de renouvellement sur le
reste du cheptel, af in de compenser la
perte de la ruche .et celle. de !"essaim
qu'elle devait donner.
raientli és à la pollinisation entomophile,
d'où lïmportance des abeilles.
Ceci n'a pas manqué dïntéresser les
agriculteurs des réseaux Dephy, déjà
engagés dans une démarche d 'agricul­
ture économe en produits phytosani­
taires.
Les échanges se sont terminés sur un
rappel des précautions à prendre lors des
traitements en période de floraison. En
effet, ma lgré le respect de la régle­
mentation abeille pendant la floraison.
de nombreux produits semblen t s'avé­
rer toxiques pour l'abeille .
Il est donc important de traiter en de­
hors de la présence d'abeilles pour les
cultures nectarifères et pollenifères
[colza, tournesol, ...) y compris pour les
fongicides. Le président de l'ADAFC s·est
d'ailleurs félicité de la prise en compte
de ces risques dans le BSV grandes cul­
tures rédigé par la chambre él'agricul­
ture de Franche Comté.
La richesse des échanges motive d'ores
et déjà une nouvelle rencontre, élargie
à d 'autres agriculteurs. En Franche­
Comté, il n'y a pas que les abeilles qui
travaillent en commun ... •
En plus de butiner, dans un rayon de
3 km environ, l'abeille pollinise! Ainsi, des
Pauline Murgue
expérimentations ont démontré que plus
de 30% des rendements en colza se-
Tunnels de stockage ou d'élevage-
www.mef..sarl.com
.,
Bulletin de l’Échelon Local, Le bulletin des élus MSA de Franche
Comté, n° 25, Janvier 2013
Le délégué MSA : relais d’informations sur le territoire
L’engagement des femmes en agriculture en tant
que professionnelles et citoyennes.
FARAH, un projet pour trouver sa place...
L
e projet FARAH «Femmes en
Agriculture Responsables et
Autonomes en complémentarité
avec les Hommes» a pour objectif de
permettre à chacun de trouver sa place
sur les exploitations et dans les OPA
en fonction de ses compétences et
besoins propres et non pas parce que
c’est un homme ou une femme. La place
et les responsabilités des femmes dans
le métier, ce ne sont pas des choses en
moins pour les hommes, mais du plus
pour l’agriculture.
Hélène LIEGEON est agricultrice
à Courvières (25), installée depuis
1997 avec son mari Eric. Elue à la
Chambre d’agriculture du Doubs,
adhérente du CETAF de Pontarlier
et membre de la FDGEDA et de la
FRGEDA, elle est à l’initiative du projet
FARAH sur la prise de responsabilité
des femmes en agriculture, un projet
pour un programme opérationnel de
coopération territoriale européenne,
entre la Franche-Comté et la Suisse
(programme INTERREG IV à FranceSuisse).
Les questions qui seront au cœur des
discussions de FARAH : «le métier
que j’exerce, les responsabilités que
je prends, ça me convient, ça ne me
convient pas, là je voudrais que ça
change, si ma fille est agricultrice
demain, comment je voudrais que ce
soit…»
Ce projet demande la participation
active de chacun. Nous avons fait un
état des lieux. Nous allons organiser
des débats sur ces questions de place
et de rôle, travailler sur les idées reçues
pour favoriser l’installation et la prise
des responsabilités par les femmes.
Des formations et des échanges avec
des responsables élus des OPA seront
organisés. Des rencontres avec des
femmes d’autres secteurs d’activité
et avec les femmes suisses sont au
programme. Nous allons nous adresser
à tous les ressortissants de la MSA :
les agricultrices, agriculteurs, salariées
et salariés agricoles. L’ambition serait
d’organiser des rencontres et des
débats par secteur en s’appuyant sur
tous les relais. C’est par les échanges
que les mentalités peuvent évoluer.
A l’initiative du projet FARAH, Hélène LIEGEON
Tout n’est pas figé : si les femmes et/
ou les hommes expriment des besoins
pour renforcer leur engagement sur
l’exploitation ou dans les OPA, nous
tâcherons d’y répondre.
De part votre couverture sur le territoire
et votre sensibilité pour le bien-être et
la santé des ressortissants MSA, nous
souhaitons que vous puissiez parler
du projet, repérer des personnes,
les encourager à venir aux temps
d’échanges qui seront organisés en ce
début d’année 2013 ».
Hélène LIEGEON,
Responsable du projet FARAH
Frgeda
Franche-Comté
NUMEROS
UTILES
Laissez votre message à la MSA au numéro local Solid’ écoute :
03.81.65.63.19 : une assistante sociale, un médecin du travail, un médecin
conseil, un technicien MSA se mettront en contact avec vous, en fonction du
caractère de votre demande. Sur un sujet aussi difficile, nous n’avons pas de
Appelez SOS amitié : 0.800.500.509 (24
heures sur 24, appel gratuit jour et nuit) : des
personnes sensibilisées aux questions
Supp. 4 - MSA
Tél. 032 421 18 18 | www.lqj.ch
JA CH-2800 Delémont 1 • Fr. 2.50
CANNES
La Palme d’Or
à «La Vie
d’Adèle» Page 18
LIBYE
Deux ans après
Kadhafi, un pays
«ingérable» Page 17
N° 119 • Lundi 27 mai 2013
MAGAZINE
L’influence des écrans
sur le cerveau
des enfants
Page 16
RÉGION
Les paysannes en mal
de reconnaissance
V Alors qu’elles représentent un tiers de
V Un projet franco-suisse vise à faire le point
la main-d’œuvre dans l’agriculture, près de 90%
des paysannes n’ont pas de statut juridique propre.
sur la question. Deux paysannes jurassiennes
y participent. Eclairage.
Page 3
Question
jurassienne
Un soutien
culturel
Page 3
Delémont
Le ciel a ménagé
la Danse
sur la Doux Page 5
Porrentruy
Un courageux
à la piscine Page 9
Jura bernois
A la découverte
d’énergie(s) et
d’histoire(s) Page 13
ARCHIVES KEY
Moutier
n COMMENTAIRE
Pierre-André Chapatte
Le modèle social suédois écorné
Même en Suède, les banlieues s’enflamment. Après Paris en 2005, Londres en 2011,
Stockholm depuis une semaine. Les violences
dans la capitale suédoise n’atteignent pas la
gravité qu’elles avaient connue à Paris et à Londres. Que de tels incidents surviennent dans un
pays traditionnellement aussi tranquille et tolérant que la Suède surprend tout de même et
pose question. La Suède est connue pour être
un modèle social cité en référence et pris en
exemple. Ce pays à l’Etat-providence très développé avait été durement touché par la crise
économique et financière dans les années 1990.
Il s’en est remis grâce à des réformes vigoureuses menées par un gouvernement de centre
droit, alliant une refonte en profondeur du système fiscal à une cure d’amaigrissement de
l’Etat tout en préservant la justice sociale.
Les violences qui ont éclaté à Stockholm
ternissent toutefois cette belle vision du modèle social suédois. La Suède serait en effet le pays
scandinave qui a le plus creusé les inégalités sociales ces vingt-cinq dernières années. Les tensions dans les banlieues suédoises étaient per-
ceptibles depuis des années.
En cause, l’échec de l’intégration d’une population étrangère en forte augmentation
(15% de la population totale). Malgré les réels
efforts des pouvoirs publics pour intégrer les
nouveaux venus, les étrangers ont de la peine à
se former et à décrocher un emploi. Tenus à
l’écart du marché du travail et de la prospérité,
ils se sont installés dans les banlieues transformées en ghettos. Le terreau était ainsi préparé
pour qu’à la moindre des étincelles, la révolte
enflamme la rue. C’est ce qui s’est passé.
Ces événements en Suède montrent combien il est important, pour un pays qui entend préserver sa tradition d’accueil, de ne pas
laisser les nouveaux venus sans perspectives de
travail. Les mesures d’intégration passent par là.
D’ailleurs, qu’ils soient indigènes ou étrangers,
des gens et notamment des jeunes laissés sans
travail représentent une bombe sociale à retardement. Tôt ou tard elle peut exploser et venir
briser le modèle social qui fait la prospérité d’un
pays. La Suède peut servir de mise en garde utile
pour la Suisse.
Page 18
Déferlantes de
notes dans le Jura
Dans le val Terbi,
en Ajoie et
au Noirmont,
les fanfares s’en
sont données
à cœur joie
ce week-end.
Pages 2, 7, 9 et 11
Chaleureux
voyage musical
et gustatif Page 13
L
SOMMAIRE
Région
L
Deuils
L
Magazine
L
Suisse
L
Monde
L
Economie
L
Détente
L
Télévision
L
Sports
L
3-13
15
16
20
17-18-19
19
21
22
23-32
Publicité
ENTREPRISE DU
S.A.
La capitale agitée
CHAUFFAGE
SANITAIRE
ISOLATION
SERVICE DES EAUX
<wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNTYyNQUAk5cqBA8AAAA=</wm>
Berne Réunissant 10000 personnes,
la manifestation «Tanz dich frei»
a une fois encore dégénéré avec une
cinquantaine de blessés et des dégâts
considérables.
Page 20
<wm>10CFWMIQ7DQAwEX-TTem3LaQ2rsCggCjepivt_lFxZwYCVZmfbKgZ-vNb9XI9SQF0YxohS-kh6aWIgH4WgEWpPRSwMJv58Ub8X0NMRhNBaIZFibPOl1Wah5xsc3_fnAuoKBfWAAAAA</wm>
Rte d’Alle 58
2900 Porrentruy
Tél. 032 465 96 20
www.gazsa.ch
V Courtelary/
RÉGION
Canton
du Jura
District
de Delémont
Mont-Soleil:
la première édition
d’Energies en fête
épargnée par la pluie.
PAGE 13
District
de Porrentruy
FranchesMontagnes
Jura bernois
n ÉGALITÉ
Paysannes oui, mais à part entière
Présenté dans le cadre de la
dernière assemblée de la
Chambre jurassienne d’agriculture, devant des rangs essentiellement masculins, le
projet a été bien accueilli. Le
président de la Chambre d’agriculture Philippe Jeannerat a salué et encouragé la démarche.
V Un projet européen vise à
faire le point sur la place des
femmes dans l’agriculture.
Deux Jurassiennes, Tècle
Lachat et Christine Oeuvray
participent à ces travaux.
V Alors qu’elles représen-
tent un tiers de la main-
Grand débat en octobre
d’œuvre de la branche, près
de 90% des paysannes n’ont
pas de statut juridique propre.
Les résultats du projet sont
attendus pour 2015. Plusieurs
actions visibles seront menées
d’ici là. Première d’entre elles:
un grand débat transfrontalier
sera mis sur pied en octobre.
«Je suis curieuse de voir ce
que le projet pourra apporter»,
glisse Christine Oeuvray. En
attendant les paysannes continuent leur besogne essentielle
dans l’ombre de leur moitié.
«Malgré leur travail, les paysannes s’estiment le plus souvent heureuses», précise Tècle
Lachat.
JACQUES CHAPATTE
V Les paysannes sont peu
au courant de leur situation
juridique, souvent au détriment d’une bonne couverture sociale, ce qui ne les
empêche pas d’être le plus
souvent heureuses. En
attendant fiche de paye et
statut.
«Trop bonnes» les femmes
paysannes, comme le dit tout
de go large sourire aux lèvres
Tècle Lachat, une des deux paysannes jurassiennes à être impliquées dans le projet transfrontalier franco-suisse Farah?
Un projet qui vise à réfléchir à
la place des femmes dans les
exploitations agricoles. «Les
paysannes travaillent beaucoup sans avoir de reconnaissance vis-à-vis de l’extérieur
mais aussi par rapport à leur
propre statut», affirme l’intéressée, active dans l’exploitation familiale à Courcelon.
«Ma motivation est de mettre en valeur pas seulement ce
que fait la paysanne mais
qu’elle obtienne un salaire
pour ce qu’elle fait», lance de
son côté Christine Oeuvray, de
Chevenez, seconde paysanne
à s’être engagée dans le groupe de travail helvétique qui
nourrit le projet.
Une quinzaine de paysannes essentiellement issues de
l’Arc jurassien prend part à
Tècle Lachat, Courcelon, 36 ans, 3 enfants, exploitation de plaine avec cultures et engraissement de vaches réformées, titulaire d’un brevet fédéral de
paysanne, active dans l’agritourisme, la vente directe, membre du comité de
l’Association des paysannes jurassiennes.
ces travaux. Françoise Häring
de Péry, du côté du Jura bernois, participe aussi au projet.
Un groupe idoine fonctionne
de l’autre côté de la frontière.
«Le projet est venu du côté
français, initialement avec la
volonté de comprendre pourquoi les paysannes ne s’impliquent pas davantage dans les
organisations professionnelles», explique Valérie MiévilleOtt, ethnologue, animatrice et
coordinatrice du projet sous
l’égide d’Agridea, l’association
basée à Lausanne qui travaille
au développement de l’agriculture et de l’espace rural.
Un tiers
de la main-d’œuvre
«Les femmes représentent
un bon tiers de la main-d’œuvre agricole. Quel est leur statut au sein des exploitations?
Etonnamment, on en sait très
peu sur leurs situations. On se
heurte à des trous statistiques.
Cela dénote un manque de
problématisation de la question», pose l’experte.
«Les paysannes elles-mêmes font preuve de beaucoup
de méconnaissance de leur
statut mais aussi de leurs
droits
sociaux»,
reprend
Christine Oeuvray.
Pour la majorité d’entre elles, les femmes paysannes
suisses ne bénéficient d’aucun statut particulier. Elles
travaillent dans l’exploitation
comme simple membre de la
famille. «Cela représente entre 80 et 90% des situations», note Valérie MiévilleOtt». Elles peuvent être associées, coexploitantes, salariées ou encore cheffes d’exploitation (d’après l’Office fédéral de la statistique, seulement 5% des exploitations
agricoles suisses étaient dirigées par des femmes en
2010).
Cette absence de statut juridique particulier n’est pas sans
conséquence au niveau de la
protection sociale des paysannes, de l’AVS, de l’AI, du droit
aux congés maternité ou de
maladie, etc. «Tant que la relation conjugale va, tout va. En
cas de problème, divorce ou
décès, les situations peuvent
vite s’avérer problématiques»,
note Valérie Miéville-Ott. Les
paysannes se retrouvent par-
Christine Oeuvray, Chevenez, 48 ans, 2 enfants, exploitation de plaine avec
cultures et vaches laitières, employée de commerce à 40% à côté de l’exploitation, représentante des paysannes au sein de la Commission cantonale de
l’égalité.
PHOTOS JAC
fois en situation précaire. De
leur côté, les agricultrices françaises ont l’obligation d’avoir
un statut depuis 2006.
Le projet Farah ne se limite
pas à la question du statut de la
paysanne. Il vise d’abord à
mettre en réseau les femmes
de part et d’autre de la frontière, de favoriser les échanges,
de réfléchir à certaines thématiques, comme l’image de la
paysanne par exemple, ainsi
qu’aux moyens à mettre en
œuvre pour faire progresser la
complémentarité… et l’égalité.
«L’idée n’est pas d’être dans
une confrontation avec les
hommes, mais de mieux penser la complémentarité des rôles», souligne Tècle Lachat.
Qu’en pensent justement
ces messieurs? «On ne rencontre pas de réticences du
côté des agriculteurs masculins, au contraire, les réactions
ont toujours été bonnes lorsque le projet a été présenté.
L’esprit d’ouverture est plus
grand qu’auparavant. Maintenant, il peut y avoir d’autres
obstacles, notamment la difficulté pour les exploitations de
dégager un salaire pour la fem-
n PATRIMOINE CULTUREL
me qui participe aux travaux de
la ferme», observe Christine
Oeuvray.
Prise de conscience
V Moyens conséquents
Le projet Farah bénéficie d’un budget important (environ
300 000 francs côté suisse) et du soutien de nombreux partenaires, dont Agridea, Prometerre, l’Union suisse des paysannes
et des femmes rurales, l’Union suisse des paysans, les bureaux
de l’égalité des cantons de Vaud et du Jura ou encore la Fondation rurale interjurassienne. «C’est pertinent de mener cette réflexion, d’être au clair sur certaines questions, de tenir au courant les intéressé(e)s et ensuite voir ce qui peut être mis en œuvre», observe Olivier Girardin, directeur de l’institution. La FRI
enregistre un nombre croissant de femmes qui embrassent la
formation de paysanne.
V Sensibilisation
La réflexion sur la place de la femme dans l’agriculture ne date
pas d’hier mais revient sur le devant de l’actualité suite à diverses interventions politiques à Berne. L’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) se bat depuis plusieurs années
pour faire avancer la cause. L’automne dernier une importante
conférence a été organisée à Grangeneuve dans le canton de Fribourg par le Bureau fédéral de l’égalité et l’Office fédéral de
l’agriculture pour faire le point. Un rapport est attendu sur la
question du côté de l’OFAG. Les responsables de l’agriculture
dans le canton ne restent pas les bras croisés. Le chef du Service
cantonal de l’économie rurale Jean-Paul Lachat a pris part à la
conférence nationale et a fait le point avec la FRI sur certaines
questions soulevées lors de cette réunion. «A court terme, on
encourage la sensibilisation sur ces questions, idéalement au
moment où la femme arrive sur une exploitation, au plus tard
lors de la remise d’un domaine», note Jean-Paul Lachat, chef de
l’économie rurale. JAC
Publicité
Un appui de la SJE au scrutin du 24 novembre
C
’est à Zurich que la Société jurassienne d’émulation a tenu ses 148e assises générales samedi. Zurich étant la dernière des 17 sections que compte l’association qui défend et met en valeur le patrimoine culturel de la région jurassienne. Ce rassemblement qui a réuni une
soixantaine de membres a été marqué par
deux temps forts. La SJE a tout d’abord
adopté à l’unanimité des membres une
déclaration relative au vote du 24 novembre sur l’avenir institutionnel du canton
du Jura et du Jura bernois. En substance,
la SJE rappelle son but statutaire qui
consiste à défendre et à promouvoir l’unité culturelle du peuple jurassien. Dans le
respect de la diversité des opinions, la SJE
appelle «tous les citoyens du Jura et du
Jura bernois à se rendre massivement aux
urnes». Elle affirme aussi que «quelle que
soit l’issue du vote populaire du 24 novembre prochain, la Société jurassienne
c 2004 v1.2 eps
Ugra/FOGRA MiniTarget
Armelle Cuenat succède à Thibault Lachat au
secrétariat général de la Société jurassienne d’émulation.
d’Emulation continuera, comme elle le
fait depuis 1847, d’œuvrer au maintien de
l’unité culturelle et au rayonnement de la
culture interjurassienne dans sa richesse
et sa diversité». «Par cette prise de position
nous tenions à souligner l’importance de
l’échéance», explique le secrétaire général
de la SJE Thibault Lachat.
Autre fait marquant du jour, une nouvelle secrétaire générale en la personne
d’Armelle Cuenat a été adoubée sous les
applaudissements de l’assemblée. Cette
jeune ethnologue delémontaine travaille
actuellement au sein du Département jurassien de la formation de la culture et des
sports. En poste depuis quatre ans, Thibault Lachat, professeur d’histoire au Lycée cantonal, ne briguait pas un second
mandat.
Dans les grands projets à venir, la SJE
participera aux festivités du Tricentenaire
de l’abbatiale de Bellelay l’an prochain en
partenariat avec les Archives de l’Ancien
Evêché de Bâle. Il est aussi question de relancer la remise du Prix scientifique Jules
Thurmann l’année prochaine.
JAC
www.sje.ch
Gala du Jura
Halle des fêtes de Bassecourt
1er juin 2013, dès 19h
Avec Roger Meier, Thierry Meury,
Bel Hubert et Vincent Vallat
<wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNTMzNwEAaZ3McQ8AAAA=</wm>
<wm>10CFWMqw4CQRAEv2g20z2PBUaScxcEOT_mgub_FSwOUaKT6tr3iqE_7tvj2J4FVbgwMqcX00aSxYsNzygNGhV2wzSH0vHnC_y7VHs5oiG0xhQzCfQ10bBV6PVWjvf5-gDx6BXUgAAAAA==</wm>
Tombola
Prix d’entrée: CHF 80.–
Repas et café compris
Inscription obligatoire: Construire ensemble, case postale 116,
2942 alle, www.construire-ensemble.ch, tél. 032 471 28 78
www.construire-ensemble.ch
Le Quotidien Jurassien | Lundi 27 mai 2013
|3
TERRE D’ELLE
14
Vendredi 28 juin 2013
PROJET FARAH
ARAH (Femmes en agriculture responsables et autonomes en complémentarité
avec les hommes) est un projet transfrontalier portant sur
l’Arc jurassien. Il est mis sur
pied conjointement par Agridea et Trame Frgeda FrancheComté. Ce projet franco-suisse
est financé par le programme
européen de coopération
transfrontalière Interreg IV A.
Côté suisse, il est également
soutenu par les cantons concernés et diverses organisations. Il se base sur une participation active des paysannes,
le groupe compte actuellement une quinzaine de dames
du côté suisse.
Une main-d’œuvre
efficace et économique
Le constat est implacable. Si
37% de la main-d’œuvre agricole en Suisse sont des femmes (environ 61 000 personnes, dont 51 000 font partie de
la famille de l’exploitant) seules 2800 d’entre elles sont exploitantes, soit 5%. Une faible
part est salariée. Qu’en est-il
des 50 000 autres? Quel statut
ont-elles? Quelle couverture
sociale? A quoi ont-elles droit
en cas de décès de leur
conjoint ou de séparation?
Dans la pratique, l’absence de
statut juridique et social pose
en effet de graves difficultés en
cas de maladie, d’invalidité, de
Les participantes suisses se sont réunies à Cernier
pour évaluer la situation des femmes dans l’agriculture.
séparation ou de divorce. Il est
important que les paysannes
disposent d’informations claires pour déterminer les avantages et inconvénients de leur
propre situation et puissent
ensuite faire des choix en connaissance de cause.
D’autre part, les femmes
sont actives et engagées dans
des branches spécifiques qui
touchent à la para-agriculture
et dans les domaines liés au
social et au tourisme. Elles
sont en revanche invisibles
dans les organisations professionnelles, pour preuve la récente non-élection de Liselotte Peter à la vice-présidence
de l’Union suisse des paysans
Des fragments de calcaire dans l’assiette, de quoi
se briser les dents. Que cache cette curiosité culinaire
qu’est la soupe au caillou? Au fil de la soirée se dévoile
la légende de ce breuvage… ou la rencontre de la
vieille dame et du jeune homme. Sur le chemin conduisant de la Chartreuse de la Valsainte à la ferme de
la Cierne, Sylvie Ruffieux emmène ses hôtes à la découverte de l’activité alpestre, de l’importance d’enlever les pierres et les ronces des terres exploitées. Et
elle les convie à la visite de la ferme et à la dégustation
de la fameuse soupe à 1000 mètres d’altitude, avec en
toile de fond le panorama grandiose des Préalpes fribourgeoises. Cette animation, qui se déroulera pour le
mois de juillet les 6 et 24, est liée au programme des
sens du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut.
(USP). Or, tous les acteurs de
la branche sont unanimes à reconnaître l’importance de leur
participation… Quels sont les
freins ou les obstacles qui retiennent les femmes? Quels
outils mettre en place pour faciliter leur engagement? Tel
est le genre de questions auxquelles FARAH cherche à répondre.
M. BAECHLER
F
Paysanne et conteuse
Cerniat (FR)
L’art de raconter
AGRIDEA
Partant du constat
que les femmes
sont très actives
dans l’agriculture,
mais très peu visibles,
le projet FARAH
a démarré en 2012 pour
une durée de trois ans,
afin que les paysannes
puissent se doter
d’un statut et acquérir
une place aux côtés
des hommes.
Basées sur la confidentialité, les séances ont lieu tous
les deux mois et permettent à
chacune de s’exprimer en
toute liberté et sincérité. Elles
réunissent parfois Suissesses
et Françaises pour échanger et
débattre. Une autre notion est
essentielle dans le projet FARAH, c’est celle de complémentarité. En effet, si elles
souhaitent promouvoir leurs
droits, les paysannes cherchent à le faire dans un partenariat gagnant-gagnant avec
les hommes plutôt que dans la
revendication.
SYLVIE RUFFIEUX
M. BAECHLER
Portrait • • •
Trouver une véritable place
Anne Challandes
Agri
INFOS UTILES
Les personnes intéressées
à rejoindre les rangs du projet
FARAH peuvent contacter
Valérie Miéville-Ott d’Agridea,
[email protected]
Tél. 021 619 44 00.
Sylvie, Emmanuel, leurs filles Elise et Julie et leur
amie Sophie impatients de déguster le potage.
De comptes en contes
Zoom sur quelques actions
Le projet FARAH vise à améliorer la situation des femmes
par des moyens concrets,
dont voici un aperçu.
Encourager la présence
dans les organisations
Encourager la présence des
femmes dans les organisations
masculines en définissant par
le biais d’enquêtes les freins
qui dissuadent les femmes de
s’engager et en déterminant
les outils concrets à mettre en
place pour y remédier (parrainage, formation à la prise de
parole, service de remplacement, etc.).
Valoriser le métier
Préparation d’une nouvelle
version du quizz sur l’application pour smartphone AGRI
Journée de débat à agender
Info de l’Agence d’information
agricole romande (AGIR) avec
des questions liées à la situation et au statut des femmes
dans l’agriculture, créer un
blog, établir des contacts avec
la presse.
Valoriser ses acquis
Promotion et reconnaissance de l’expérience, collaboration avec le projet lié à la
nouvelle formation de femme
de patron mise en place récemment par l’Union suisse
des arts et métiers (USAM),
aide de la Commission romande des examens professionnels de paysanne (CREP)
et de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales
(USPF).
AC
Le 28 octobre 2013 à Pontarlier (F), le projet FARAH met
sur pied une journée pour
faire le point sur l’avancée du
projet et ouvrir un large débat
sur les questions d’égalité, de
mixité et de complémentarité
dans le monde agricole.
La question de la bonne gestion des «ressources humaines» dans l’exploitation agricole, à l’instar de toute entreprise, représente un défi primordial pour la bonne marche
des exploitations et, partant,
pour leur capacité à s’adapter
et à garantir leur viabilité. Permettre à chacun et à chacune
de pouvoir exprimer son potentiel, de mettre en valeur ses
compétences, d’être reconnue et valorisé-e dans l’exploitation est donc tout autant un
moyen de garantir un certain
niveau de performance technico-économique qu’un enjeu
d’équité sociale et de qualité
de vie. Un autre volet important du projet concerne l’implication et l’engagement des
femmes au sein des organisations professionnelles.
Cette journée se veut interactive et dynamique: elle fera
la part belle aux interventions,
témoignages d’agricultrices et
d’agriculteurs,
discussions
lors de tables rondes et d’ateliers. Un public varié, aussi
bien partenaire de la pratique
que responsable administratifs et politiques, concerné par
l’avenir de l’agriculture de
l’Arc jurassien et par les questions d’égalité, est attendu.
AC
C’est vous qui le dites •••
Quels sont les aspects du projet FARAH qui vous interpellent le plus?
Alice Glauser
Philippe Jeannerat
Dominique Matthey
Paysanne, Champvent (VD)
Députée
au Grand conseil vaudois
Agriculteur, Montenol (JU)
Président d’Agora
et de la Chambre
jurassienne d’agriculture
Paysanne, La Sagne (NE)
«La reconnaissance est un mot clé
pour moi: reconnaissance du travail
sur l’exploitation, des certificats ou diplômes de paysannes obtenus. Le labeur de la femme paysanne chanté et
encensé par la société ne donne aucun droit légal, aucune assurance sociale hors de ceux de son mari. Le labeur d’une vie est réduit à pas grandchose lorsque le couple se sépare ou
que le décès vient mettre le doigt sur
les lacunes de la législation face aux
droits intrinsèques de la femme paysanne.
»Trouver des pistes, les travailler
jusqu’à la voie législative serait pour
moi l’aboutissement de FARAH. La
reconnaissance obtenue par voie législative des femmes paysannes
françaises avec lesquelles nous collaborons est édifiante.»
«Dans FARAH, j’ai d’abord trouvé
intéressant de voir comment les paysannes se profilent dans un métier
qu’elles n’ont souvent pas choisi,
puisque lié au mariage. Cela amène à
la définition de la notion de paysanne. Celle qui ne travaille pas à la
ferme mais s’adapte aux contraintes
et aux difficultés du métier n’en estelle pas déjà une? Pour que les femmes s’engagent dans les organisations, il faudra peut-être élargir cette
notion dans ce sens, afin qu’elles
soient plus nombreuses. Je comprends la démarche liée au statut, salaire, etc. La reconnaissance est nécessaire, même si elle n’est pas la
première préoccupation chez les jeunes couples qui s’installent. Une sensibilisation dans ce sens est nécessaire.»
«FARAH est arrivé au moment crucial de la reprise de l’exploitation. Les
premières séances ont fait l’effet d’un
coup de tonnerre! Ayant jusque-là
ignoré mon statut de paysanne, il est
devenu une grande question, une petite révolution. Les informations diffusées m’ont permis une réflexion
approfondie et c’est en toute connaissance de cause que j’ai pu avancer. Le manque de statut juridique et
social en cas de pépin reste un problème non résolu. J’espère que le
projet FARAH sera un premier pas
vers une évolution de la reconnaissance de la paysanne, afin qu’elle ne
se trouve pas démunie en cas de
coup dur et que sa motivation et sa
passion pour l’agriculture puissent
se maintenir pour ce beau mais dur
métier, avec celui qu’elle aime.»
Sylvie s’est glissée fortuitement dans l’art de conter. Inscrite à un cours de comptabilité, elle se laisse
happer par l’offre affichée à l’Ecole-club Migros. De
compte à conte, d’addition à récit, elle bifurque sans
hésitation. La gestion reste au stade des velléités. Au
premier stage en 2002 suit une formation continue auprès de différents conteurs. «Chacun a sa façon de narrer. Henri Gougaud, écrivain et conteur, est un maître
et la philosophie de l’Ecole Rudolf Steiner m’anime».
Première expérience à la Nuit des contes à Hauteville
deux ans plus tard, puis à Riaz et à la Bibliothèque de
Charmey une fois par mois. «A l’approche de Noël,
j’organise des veillées sur le thème de la Nativité.
Dans sa boutique, Joseph le charpentier rêve de voyage… Il rencontre Marie…» L’atelier de bricolage avec
l’établi et d’anciens outils accrochés restituent la scène. Drapé, il prend des allures magiques.
De ses voyages à travers le monde et des découvertes culturelles, la globe-trotteuse retient la qualité
de l’accueil de l’indigène. «Au lacTiticaca, les filles servaient les visiteurs en costume et avec bienveillance.
C’était touchant», se souvient la cerniatine d’adoption
pour qui ce modèle sert de référence. En 2005, elle ouvre, durant la période estivale, la chambre d’hôte avec
petit déjeuner (produits faits maison et locaux) dans
l’ancienne ferme aux façades brunies par le soleil. Provenant de Bruxelles, du Limousin ou de Suisse, la
clientèle se fidélise.
Fermiers des Chartreux, Emmanuel Ruffieux et son
oncle Julien Charrière forment une communauté d’exploitation sur la ferme laitière (Holstein) de 52 ha en
zone montagne 3. La paysanne collabore lors des fenaisons et travaille à temps partiel sur le site de Cailler à
Broc. Sylvie et Emmanuel se sont rencontrés au groupe
de danse Les Coraules de Bulle. Patrimoine et traditions
passionnent Sylvie: «Ce sont nos racines». Citadine de
Fribourg et petite-fille d’agriculteurs, l’adaptation s’est
faite sans pli. «Au-delà de deux heures en ville, même
si la cathédrale m’est chère, j’ai hâte de retrouver mes
MARIANNE BAECHLER
montagnes.»
Dates clés • • •
1990 Obtention du diplôme de laborantine en chimie au Laboratoire cantonal à Fribourg. Suivent
deux séjours linguistiques à Bâle et à Boston. Puis
Sylvie bourlingue dans le monde jusqu’en 2002.
1993 Elle commence son activité chez Nestlé à
Broc. Premier stage de conteuse en 2002 et formation continue jusqu’en 2012.
1997 Elle danse au groupe folklorique Mon Pays
puis avec Les Coraules jusqu’en 2008.
2003 Emmanuel Ruffieux et Sylvie Jacquier se
marient. Naissance d’Elise, suivie de Julie en 2005.
2005 Ouverture de la chambre d’hôtes/appartement à la Cierne.
L’ égalité autorise chacune et chacun,
femme et homme,
à avoir une vie plus complète. *
* Conseil de l’Europe, actes du colloque: Promouvoir l’égalité:un défi commun aux hommes et aux femmes, 1997