Colloque FARAH - Pardessuslahaie.net
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es m m mes e f s De s hom re : e u et d gricult ariat en aparten t ! un agnan g H A R A F e 3 u 1 0 q 2 o l e l r Co ctob BLIER 28 o d r a n ) r e e c B n a r re t F ( â r é ie l Th r a t Pon Programme de la journée du 28 octobre 2013 Matin (9h30-12h30) Présentation et bilan du projet FARAH Intervenant-e-s : agricultrices françaises et paysannes suisses Intervention de Caroline Dayer enseignante-chercheuse en psychologie et sciences de l’éducation, Université de Genève, « Egalité, mixité, complémentarité… Construction et déconstruction sociale des rapports de genre ». Table ronde Plus-value, leviers et pistes d’action pour un partenariat équilibré homme-femme en agriculture Intervenant-e-s : Elisabeth Baume-Schneider, conseillère d’Etat du Canton du Jura [Suisse] Christine Bühler, paysanne, présidente de l’Union suisse des paysannes et femmes rurales [Suisse] Philippe Jeannerat, agriculteur, président d’AGORA (Association des groupements et organisations romands de l’agriculture) [Suisse] Sophie Fonquernie, agricultrice, conseillère régionale de Franche-Comté [France] Annie Genevard, enseignante, députée maire de Morteau [France] Daniel Prieur, agriculteur, président de la Chambre d’agriculture du Doubs [France] Animation : Loan Pascale Jérôme et Valérie Miéville-Ott Après-midi (14h00-16h30) Ateliers au choix 1. L’agriculture : un métier d’hommes ? 2. Et si on prenait du temps ? 3. Mettons de la mixité dans notre entreprise et nos organisations ! 4. Osons l’engagement ! Conclusions Christine Bulliard-Marbach, paysanne, conseillère nationale (CH). Sophie Fonquernie, conseillère régionale de Franche-Comté (F). Les Bataclowns nous accompagneront de leur regard percutant et ironique tout au long de la journée ! Atelier 1 L’agriculture : un métier d’hommes ? L’agriculture a réputation d’être un milieu très masculin. Est-ce encore la réalité ? Comment sortir des stéréotypes et mieux prendre en considération la diversité des compétences et des aspirations de chacun et chacune ? Animation : Magaly Hanselmann, cheffe du Bureau de l’égalité du Canton de Vaud et Angela Fleury, cheffe du Bureau de l’égalité du Canton du Jura. Liste des participants: Atelier 2 Et si on prenait du temps ? L’exploitation a tendance à imposer ses rythmes et ses exigences à toute la famille. Comment peut-on arriver à un partage plus équilibré des différents temps de vie ? Comment oser prendre du temps pour soi, pour sa famille, pour prendre des responsabilités ? Qu’y gagne-t-on ? Animation : Christian Pidoux, directeur d’Agrilogie (centre de formation agricole, Canton de Liste des participants: Atelier 3 Mettons de la mixité dans notre entreprise et nos organisations ! Comment faire évoluer les exploitations, et plus largement les organisations agricoles, vers une vraie mixité des compétences et des rôles afin d’en développer le potentiel ? Animation : Catherine Pistolet, Délégation régionale des droits des femmes et à l’égalité (Franche-Comté).Vaud). Liste des participants: Atelier 4 Osons l’engagement ! Les femmes sont peu présentes dans les organisations professionnelles agricoles. Comment surmonter les freins à l’engagement afin qu’il y ait plus de femmes qui prennent des responsabilités ? Animation : Aude Petit, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, présidente de l’association « Femmes aux responsabilités ». Liste des participants: Articles de presse La presse Pontissalienne, octobre 2012 le fil de l'actu... Franche-Comté .6 • LeJura agricole et rural - N°2025- vendredi 2 novembre 2012 JOURNÉE D'ÉCHANGE 1Jeudi 27 septembre a eu lieu la première journée d'échange entre agriculteurs membres des réseaux de fermes Dephy et apiculteurs. Respect, connaissance, confiance, les maîtres-mots de cette journée de dialogue ouvrent.la porte à des pratiques mutuellement bénéfiques. Rendements agricoles . et protection des abeilles, on a tous àygagner ! Par petits ateliers, Les femmes ont échangé sur des thèmes très divers : place dans la ferme, autonomie dans Les prises de décisions, évolutions du métier... GROUPES DE DÉVELOPPEMENT 1Une trentaine de femmes se sont réunies le 27 septembre dernier dans le cadre du projet Farah : agricultrices françaises et paysannes suisses, elles ont mis en commun leurs idées, l urs envies, leurs projets ... Femmes de fermes... P aper board, idées jetées sur des carrés de papier de couleur... qua tre groupes de femmes discutent, argumentent : « ce dont je suis fière », « ce que je voudrais changer>> « ce que je souhaite conserver » pour donner quelques exemples des thèmes de ré flexion abordés. Suisses et Françaises ont en commun plu sieurs choses: agri cultrices côté français, paysannes côté suisse, elles travaillent toute s da ns une exploita tion agricole et aiment leur mé tier.«Le projet FARAH- acronym e pour « Femmes en Agriculture : Responsa bles et Autonomes en complémentarité avec les Hommes» - Farah est aussi un prénom mixte d'origine arabe qui si gnifie ''Gaieté, bonheur, satisfaction·· est une suite logique de projets menés par la FRGEDA et le CRFA en Franche Comté sur le rôle et la place des femmes en agriculture. Il prolonge en quelque sorte différents travaux conduits par les agricultrices de la région, comme !"écri ture d'un livre ensemble, ou la créatio n du GAD25 [groupe d'agricultrices di versifiées) par exemple expose Hélène Liégeon, éleveuse à Courvières. Au départ nous sommes partis d'une interrogation :pourquoi les femmes sont-elles si peu représentées dans les conseils d'administrations des organisations professionnelles agricoles? Est-ce qu'il existe des freins, un manque d'envie ?Ona voulu essayer de comprend re ce qui sepasse. » Coopération franco-suisse Avec le projet Farah , la réflexion prend une dimension internationale. « C'est une initiative de la FRGEDA. en croisant les regards des agricultrices suisses et françaises - dont les situations sont très différentes- en échangeant nos points de vue, la discussion est plus riche. Nous pouvons ainsi ident ifier les stéréotypes liés au métier. Ces stéréotypes sont ancrés aussi bien chez les femmes que dans leur entourage et peuvent paralyser. », E n effet, dans le cadre de l'a nima lion régionale du plan Ecophyto, poursuit !"éleveuse. Des propos confir . la chambre régionale d'agricul més par Alice Glauser, venue de Champ vent, près d'Yverdon. «Jesuis paysanne, ture a organisé,en partenariat avec l'As sociation pour le Développement de collaboratrice de mon mari dans une pel'Apiculture en Franche-Comté [ADA tite exploitation de polyculture-élevage. FCl, une rencontre afin de favoriser les Nous avons 25 vaches laitières, des cérelations entre le monde agricole et le réales, et n peu de vigne. Le projet Famonde apicole . ra{l m ·a tout de suite intéressée, car j"ai C. Ruffoni , élu en charge du dossier Eco toujours voulu revaloriser le métier. En phyto à la chambre régionale d'agricul Suisse, les femmes des agriculteurs sont ture et J. Girard, président de l'ADA-FC, desimples collaboratrices, elles n'ont pas ont ouvert la rencontre en insistant tous de statut, sauf éventuellement celui de deux.sur les bonnes relations existantes salariée de la ferme.Aussi nous sommes entre les deux professions en région et très intéressées de savoir comment les choses ont évolué en France, qu'est-ce qui sur leur volonté de travailler ·main dans la main pour lïntérêt de tous. a permis de changer ça. » Mais le projet Farah ne s'enferme pas dans la question du statut. « C'est avant Les objectifs de la journée étaient mul tout un lieu d'échange et d'élaboration tiples : échanger sur les synergies en d'actions communes», résum e Hélène tre l'apiculture et l'agriculture telles que Liégeon. Farah viseen effet à mieux dé les ressources de pollen, la pollinisa crire lïmplication des femmes tant au tion, comprendre la réa lité d'une ex niveau de l'exploitation que de celui des ploitation apicale, présenter les réseaux instances représentat ives. Il veut met Dephy et la démarche des agriculteurs, tre en place des actions concrètes contri volontaires, participant à ces groupes buant à renforcer la reconnaissance et de réflexion. la visibilité du rôle de la femme en agr.i M. Girard a expliqué le travail de l'api culture et à permettre aux femmes d'ac quérir plu s d'autonomie, de liberté de culteur au cou rs d'une saison et rappelé décision, tant dans la sphère familiale qu'un apiculteur est un éleveur.Il détient que dans la sphère publique. « Nous un cheptel apiaire et doit s'en occuper d'un·point de vue sanitaire, reproduc avons eu plaisir aujourd 'hui à partager tion, multiplication et sélection. La ré nos expériences, nos divergences. Nous avons aussi beaucoup depoints communs, colte de miel est le fruit de son travail tels que /"amour du métier, de la ferme, d'éleveur. de nos familles. On fait toutes beaucoup d'efforts pour pouvoir rester sur nos fermes. », poursuit Alice Glauser. Avant d'aller assister à la représenta tion du spectacle théâtral « Femmes de Fermes>>, donné par la Compagnie Pa radoxe[sl. les participantes à cette pre mière rencontre franco-suisse ont posé les jalons des premières actions concrètes qu'elles souhaitent mettre en place. Et se sont déjà données rendez vous en novembre ! • AC Deux périodes sont importantes pour le bon déroulé d'une saison apicale. Tout d'abord l'automne, avec une bonne mise en hivernage , c'est-à-dire des co. lonies saines, exemptent de maladies et de varroas, avec des reines de qualité et des provisions suffisantes pour traver ser l'hiver. Stratégiquement, les apiculteurs préf è rent hiverner en zone de plaine car l'hi very est moins froid et le printemps plus précoce . + Le printemps est la deuxième période cruciale. Après les visites sanitaires qui sélectionnent les ruches saines et aptes à la production et élimine les autres, l'apiculteur aura pour objectifs, la re constitution du cheptel défaillant et la première miellée. Le reste de la saison étant consacré à la production de miel, avec les transhumances en zone de mon tagne. Au printemps. la floraison du colza- es pèce la plu s butinée sur les zones de productions végétales - constitue le pi lier du développement des colonies, de la reconstitution du cheptel et de la pre mière miellée. A cette période, la sai son de l'apiculteur dépend en partie des pratiques agricoles des exploitants de la zone, un souci et la saison des colonies est comprom ise. Ace titre, la perte d'une colonie pro ductive en début de saison [printemps) représente l'absence de production de miel sur la saison, la nécessité d'ac croître l"effort de renouvellement sur le reste du cheptel, af in de compenser la perte de la ruche .et celle. de !"essaim qu'elle devait donner. raientli és à la pollinisation entomophile, d'où lïmportance des abeilles. Ceci n'a pas manqué dïntéresser les agriculteurs des réseaux Dephy, déjà engagés dans une démarche d 'agricul ture économe en produits phytosani taires. Les échanges se sont terminés sur un rappel des précautions à prendre lors des traitements en période de floraison. En effet, ma lgré le respect de la régle mentation abeille pendant la floraison. de nombreux produits semblen t s'avé rer toxiques pour l'abeille . Il est donc important de traiter en de hors de la présence d'abeilles pour les cultures nectarifères et pollenifères [colza, tournesol, ...) y compris pour les fongicides. Le président de l'ADAFC s·est d'ailleurs félicité de la prise en compte de ces risques dans le BSV grandes cul tures rédigé par la chambre él'agricul ture de Franche Comté. La richesse des échanges motive d'ores et déjà une nouvelle rencontre, élargie à d 'autres agriculteurs. En Franche Comté, il n'y a pas que les abeilles qui travaillent en commun ... • En plus de butiner, dans un rayon de 3 km environ, l'abeille pollinise! Ainsi, des Pauline Murgue expérimentations ont démontré que plus de 30% des rendements en colza se- Tunnels de stockage ou d'élevage- www.mef..sarl.com ., Bulletin de l’Échelon Local, Le bulletin des élus MSA de Franche Comté, n° 25, Janvier 2013 Le délégué MSA : relais d’informations sur le territoire L’engagement des femmes en agriculture en tant que professionnelles et citoyennes. FARAH, un projet pour trouver sa place... L e projet FARAH «Femmes en Agriculture Responsables et Autonomes en complémentarité avec les Hommes» a pour objectif de permettre à chacun de trouver sa place sur les exploitations et dans les OPA en fonction de ses compétences et besoins propres et non pas parce que c’est un homme ou une femme. La place et les responsabilités des femmes dans le métier, ce ne sont pas des choses en moins pour les hommes, mais du plus pour l’agriculture. Hélène LIEGEON est agricultrice à Courvières (25), installée depuis 1997 avec son mari Eric. Elue à la Chambre d’agriculture du Doubs, adhérente du CETAF de Pontarlier et membre de la FDGEDA et de la FRGEDA, elle est à l’initiative du projet FARAH sur la prise de responsabilité des femmes en agriculture, un projet pour un programme opérationnel de coopération territoriale européenne, entre la Franche-Comté et la Suisse (programme INTERREG IV à FranceSuisse). Les questions qui seront au cœur des discussions de FARAH : «le métier que j’exerce, les responsabilités que je prends, ça me convient, ça ne me convient pas, là je voudrais que ça change, si ma fille est agricultrice demain, comment je voudrais que ce soit…» Ce projet demande la participation active de chacun. Nous avons fait un état des lieux. Nous allons organiser des débats sur ces questions de place et de rôle, travailler sur les idées reçues pour favoriser l’installation et la prise des responsabilités par les femmes. Des formations et des échanges avec des responsables élus des OPA seront organisés. Des rencontres avec des femmes d’autres secteurs d’activité et avec les femmes suisses sont au programme. Nous allons nous adresser à tous les ressortissants de la MSA : les agricultrices, agriculteurs, salariées et salariés agricoles. L’ambition serait d’organiser des rencontres et des débats par secteur en s’appuyant sur tous les relais. C’est par les échanges que les mentalités peuvent évoluer. A l’initiative du projet FARAH, Hélène LIEGEON Tout n’est pas figé : si les femmes et/ ou les hommes expriment des besoins pour renforcer leur engagement sur l’exploitation ou dans les OPA, nous tâcherons d’y répondre. De part votre couverture sur le territoire et votre sensibilité pour le bien-être et la santé des ressortissants MSA, nous souhaitons que vous puissiez parler du projet, repérer des personnes, les encourager à venir aux temps d’échanges qui seront organisés en ce début d’année 2013 ». Hélène LIEGEON, Responsable du projet FARAH Frgeda Franche-Comté NUMEROS UTILES Laissez votre message à la MSA au numéro local Solid’ écoute : 03.81.65.63.19 : une assistante sociale, un médecin du travail, un médecin conseil, un technicien MSA se mettront en contact avec vous, en fonction du caractère de votre demande. Sur un sujet aussi difficile, nous n’avons pas de Appelez SOS amitié : 0.800.500.509 (24 heures sur 24, appel gratuit jour et nuit) : des personnes sensibilisées aux questions Supp. 4 - MSA Tél. 032 421 18 18 | www.lqj.ch JA CH-2800 Delémont 1 • Fr. 2.50 CANNES La Palme d’Or à «La Vie d’Adèle» Page 18 LIBYE Deux ans après Kadhafi, un pays «ingérable» Page 17 N° 119 • Lundi 27 mai 2013 MAGAZINE L’influence des écrans sur le cerveau des enfants Page 16 RÉGION Les paysannes en mal de reconnaissance V Alors qu’elles représentent un tiers de V Un projet franco-suisse vise à faire le point la main-d’œuvre dans l’agriculture, près de 90% des paysannes n’ont pas de statut juridique propre. sur la question. Deux paysannes jurassiennes y participent. Eclairage. Page 3 Question jurassienne Un soutien culturel Page 3 Delémont Le ciel a ménagé la Danse sur la Doux Page 5 Porrentruy Un courageux à la piscine Page 9 Jura bernois A la découverte d’énergie(s) et d’histoire(s) Page 13 ARCHIVES KEY Moutier n COMMENTAIRE Pierre-André Chapatte Le modèle social suédois écorné Même en Suède, les banlieues s’enflamment. Après Paris en 2005, Londres en 2011, Stockholm depuis une semaine. Les violences dans la capitale suédoise n’atteignent pas la gravité qu’elles avaient connue à Paris et à Londres. Que de tels incidents surviennent dans un pays traditionnellement aussi tranquille et tolérant que la Suède surprend tout de même et pose question. La Suède est connue pour être un modèle social cité en référence et pris en exemple. Ce pays à l’Etat-providence très développé avait été durement touché par la crise économique et financière dans les années 1990. Il s’en est remis grâce à des réformes vigoureuses menées par un gouvernement de centre droit, alliant une refonte en profondeur du système fiscal à une cure d’amaigrissement de l’Etat tout en préservant la justice sociale. Les violences qui ont éclaté à Stockholm ternissent toutefois cette belle vision du modèle social suédois. La Suède serait en effet le pays scandinave qui a le plus creusé les inégalités sociales ces vingt-cinq dernières années. Les tensions dans les banlieues suédoises étaient per- ceptibles depuis des années. En cause, l’échec de l’intégration d’une population étrangère en forte augmentation (15% de la population totale). Malgré les réels efforts des pouvoirs publics pour intégrer les nouveaux venus, les étrangers ont de la peine à se former et à décrocher un emploi. Tenus à l’écart du marché du travail et de la prospérité, ils se sont installés dans les banlieues transformées en ghettos. Le terreau était ainsi préparé pour qu’à la moindre des étincelles, la révolte enflamme la rue. C’est ce qui s’est passé. Ces événements en Suède montrent combien il est important, pour un pays qui entend préserver sa tradition d’accueil, de ne pas laisser les nouveaux venus sans perspectives de travail. Les mesures d’intégration passent par là. D’ailleurs, qu’ils soient indigènes ou étrangers, des gens et notamment des jeunes laissés sans travail représentent une bombe sociale à retardement. Tôt ou tard elle peut exploser et venir briser le modèle social qui fait la prospérité d’un pays. La Suède peut servir de mise en garde utile pour la Suisse. Page 18 Déferlantes de notes dans le Jura Dans le val Terbi, en Ajoie et au Noirmont, les fanfares s’en sont données à cœur joie ce week-end. Pages 2, 7, 9 et 11 Chaleureux voyage musical et gustatif Page 13 L SOMMAIRE Région L Deuils L Magazine L Suisse L Monde L Economie L Détente L Télévision L Sports L 3-13 15 16 20 17-18-19 19 21 22 23-32 Publicité ENTREPRISE DU S.A. La capitale agitée CHAUFFAGE SANITAIRE ISOLATION SERVICE DES EAUX <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNTYyNQUAk5cqBA8AAAA=</wm> Berne Réunissant 10000 personnes, la manifestation «Tanz dich frei» a une fois encore dégénéré avec une cinquantaine de blessés et des dégâts considérables. Page 20 <wm>10CFWMIQ7DQAwEX-TTem3LaQ2rsCggCjepivt_lFxZwYCVZmfbKgZ-vNb9XI9SQF0YxohS-kh6aWIgH4WgEWpPRSwMJv58Ub8X0NMRhNBaIZFibPOl1Wah5xsc3_fnAuoKBfWAAAAA</wm> Rte d’Alle 58 2900 Porrentruy Tél. 032 465 96 20 www.gazsa.ch V Courtelary/ RÉGION Canton du Jura District de Delémont Mont-Soleil: la première édition d’Energies en fête épargnée par la pluie. PAGE 13 District de Porrentruy FranchesMontagnes Jura bernois n ÉGALITÉ Paysannes oui, mais à part entière Présenté dans le cadre de la dernière assemblée de la Chambre jurassienne d’agriculture, devant des rangs essentiellement masculins, le projet a été bien accueilli. Le président de la Chambre d’agriculture Philippe Jeannerat a salué et encouragé la démarche. V Un projet européen vise à faire le point sur la place des femmes dans l’agriculture. Deux Jurassiennes, Tècle Lachat et Christine Oeuvray participent à ces travaux. V Alors qu’elles représen- tent un tiers de la main- Grand débat en octobre d’œuvre de la branche, près de 90% des paysannes n’ont pas de statut juridique propre. Les résultats du projet sont attendus pour 2015. Plusieurs actions visibles seront menées d’ici là. Première d’entre elles: un grand débat transfrontalier sera mis sur pied en octobre. «Je suis curieuse de voir ce que le projet pourra apporter», glisse Christine Oeuvray. En attendant les paysannes continuent leur besogne essentielle dans l’ombre de leur moitié. «Malgré leur travail, les paysannes s’estiment le plus souvent heureuses», précise Tècle Lachat. JACQUES CHAPATTE V Les paysannes sont peu au courant de leur situation juridique, souvent au détriment d’une bonne couverture sociale, ce qui ne les empêche pas d’être le plus souvent heureuses. En attendant fiche de paye et statut. «Trop bonnes» les femmes paysannes, comme le dit tout de go large sourire aux lèvres Tècle Lachat, une des deux paysannes jurassiennes à être impliquées dans le projet transfrontalier franco-suisse Farah? Un projet qui vise à réfléchir à la place des femmes dans les exploitations agricoles. «Les paysannes travaillent beaucoup sans avoir de reconnaissance vis-à-vis de l’extérieur mais aussi par rapport à leur propre statut», affirme l’intéressée, active dans l’exploitation familiale à Courcelon. «Ma motivation est de mettre en valeur pas seulement ce que fait la paysanne mais qu’elle obtienne un salaire pour ce qu’elle fait», lance de son côté Christine Oeuvray, de Chevenez, seconde paysanne à s’être engagée dans le groupe de travail helvétique qui nourrit le projet. Une quinzaine de paysannes essentiellement issues de l’Arc jurassien prend part à Tècle Lachat, Courcelon, 36 ans, 3 enfants, exploitation de plaine avec cultures et engraissement de vaches réformées, titulaire d’un brevet fédéral de paysanne, active dans l’agritourisme, la vente directe, membre du comité de l’Association des paysannes jurassiennes. ces travaux. Françoise Häring de Péry, du côté du Jura bernois, participe aussi au projet. Un groupe idoine fonctionne de l’autre côté de la frontière. «Le projet est venu du côté français, initialement avec la volonté de comprendre pourquoi les paysannes ne s’impliquent pas davantage dans les organisations professionnelles», explique Valérie MiévilleOtt, ethnologue, animatrice et coordinatrice du projet sous l’égide d’Agridea, l’association basée à Lausanne qui travaille au développement de l’agriculture et de l’espace rural. Un tiers de la main-d’œuvre «Les femmes représentent un bon tiers de la main-d’œuvre agricole. Quel est leur statut au sein des exploitations? Etonnamment, on en sait très peu sur leurs situations. On se heurte à des trous statistiques. Cela dénote un manque de problématisation de la question», pose l’experte. «Les paysannes elles-mêmes font preuve de beaucoup de méconnaissance de leur statut mais aussi de leurs droits sociaux», reprend Christine Oeuvray. Pour la majorité d’entre elles, les femmes paysannes suisses ne bénéficient d’aucun statut particulier. Elles travaillent dans l’exploitation comme simple membre de la famille. «Cela représente entre 80 et 90% des situations», note Valérie MiévilleOtt». Elles peuvent être associées, coexploitantes, salariées ou encore cheffes d’exploitation (d’après l’Office fédéral de la statistique, seulement 5% des exploitations agricoles suisses étaient dirigées par des femmes en 2010). Cette absence de statut juridique particulier n’est pas sans conséquence au niveau de la protection sociale des paysannes, de l’AVS, de l’AI, du droit aux congés maternité ou de maladie, etc. «Tant que la relation conjugale va, tout va. En cas de problème, divorce ou décès, les situations peuvent vite s’avérer problématiques», note Valérie Miéville-Ott. Les paysannes se retrouvent par- Christine Oeuvray, Chevenez, 48 ans, 2 enfants, exploitation de plaine avec cultures et vaches laitières, employée de commerce à 40% à côté de l’exploitation, représentante des paysannes au sein de la Commission cantonale de l’égalité. PHOTOS JAC fois en situation précaire. De leur côté, les agricultrices françaises ont l’obligation d’avoir un statut depuis 2006. Le projet Farah ne se limite pas à la question du statut de la paysanne. Il vise d’abord à mettre en réseau les femmes de part et d’autre de la frontière, de favoriser les échanges, de réfléchir à certaines thématiques, comme l’image de la paysanne par exemple, ainsi qu’aux moyens à mettre en œuvre pour faire progresser la complémentarité… et l’égalité. «L’idée n’est pas d’être dans une confrontation avec les hommes, mais de mieux penser la complémentarité des rôles», souligne Tècle Lachat. Qu’en pensent justement ces messieurs? «On ne rencontre pas de réticences du côté des agriculteurs masculins, au contraire, les réactions ont toujours été bonnes lorsque le projet a été présenté. L’esprit d’ouverture est plus grand qu’auparavant. Maintenant, il peut y avoir d’autres obstacles, notamment la difficulté pour les exploitations de dégager un salaire pour la fem- n PATRIMOINE CULTUREL me qui participe aux travaux de la ferme», observe Christine Oeuvray. Prise de conscience V Moyens conséquents Le projet Farah bénéficie d’un budget important (environ 300 000 francs côté suisse) et du soutien de nombreux partenaires, dont Agridea, Prometerre, l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales, l’Union suisse des paysans, les bureaux de l’égalité des cantons de Vaud et du Jura ou encore la Fondation rurale interjurassienne. «C’est pertinent de mener cette réflexion, d’être au clair sur certaines questions, de tenir au courant les intéressé(e)s et ensuite voir ce qui peut être mis en œuvre», observe Olivier Girardin, directeur de l’institution. La FRI enregistre un nombre croissant de femmes qui embrassent la formation de paysanne. V Sensibilisation La réflexion sur la place de la femme dans l’agriculture ne date pas d’hier mais revient sur le devant de l’actualité suite à diverses interventions politiques à Berne. L’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) se bat depuis plusieurs années pour faire avancer la cause. L’automne dernier une importante conférence a été organisée à Grangeneuve dans le canton de Fribourg par le Bureau fédéral de l’égalité et l’Office fédéral de l’agriculture pour faire le point. Un rapport est attendu sur la question du côté de l’OFAG. Les responsables de l’agriculture dans le canton ne restent pas les bras croisés. Le chef du Service cantonal de l’économie rurale Jean-Paul Lachat a pris part à la conférence nationale et a fait le point avec la FRI sur certaines questions soulevées lors de cette réunion. «A court terme, on encourage la sensibilisation sur ces questions, idéalement au moment où la femme arrive sur une exploitation, au plus tard lors de la remise d’un domaine», note Jean-Paul Lachat, chef de l’économie rurale. JAC Publicité Un appui de la SJE au scrutin du 24 novembre C ’est à Zurich que la Société jurassienne d’émulation a tenu ses 148e assises générales samedi. Zurich étant la dernière des 17 sections que compte l’association qui défend et met en valeur le patrimoine culturel de la région jurassienne. Ce rassemblement qui a réuni une soixantaine de membres a été marqué par deux temps forts. La SJE a tout d’abord adopté à l’unanimité des membres une déclaration relative au vote du 24 novembre sur l’avenir institutionnel du canton du Jura et du Jura bernois. En substance, la SJE rappelle son but statutaire qui consiste à défendre et à promouvoir l’unité culturelle du peuple jurassien. Dans le respect de la diversité des opinions, la SJE appelle «tous les citoyens du Jura et du Jura bernois à se rendre massivement aux urnes». Elle affirme aussi que «quelle que soit l’issue du vote populaire du 24 novembre prochain, la Société jurassienne c 2004 v1.2 eps Ugra/FOGRA MiniTarget Armelle Cuenat succède à Thibault Lachat au secrétariat général de la Société jurassienne d’émulation. d’Emulation continuera, comme elle le fait depuis 1847, d’œuvrer au maintien de l’unité culturelle et au rayonnement de la culture interjurassienne dans sa richesse et sa diversité». «Par cette prise de position nous tenions à souligner l’importance de l’échéance», explique le secrétaire général de la SJE Thibault Lachat. Autre fait marquant du jour, une nouvelle secrétaire générale en la personne d’Armelle Cuenat a été adoubée sous les applaudissements de l’assemblée. Cette jeune ethnologue delémontaine travaille actuellement au sein du Département jurassien de la formation de la culture et des sports. En poste depuis quatre ans, Thibault Lachat, professeur d’histoire au Lycée cantonal, ne briguait pas un second mandat. Dans les grands projets à venir, la SJE participera aux festivités du Tricentenaire de l’abbatiale de Bellelay l’an prochain en partenariat avec les Archives de l’Ancien Evêché de Bâle. Il est aussi question de relancer la remise du Prix scientifique Jules Thurmann l’année prochaine. JAC www.sje.ch Gala du Jura Halle des fêtes de Bassecourt 1er juin 2013, dès 19h Avec Roger Meier, Thierry Meury, Bel Hubert et Vincent Vallat <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNTMzNwEAaZ3McQ8AAAA=</wm> <wm>10CFWMqw4CQRAEv2g20z2PBUaScxcEOT_mgub_FSwOUaKT6tr3iqE_7tvj2J4FVbgwMqcX00aSxYsNzygNGhV2wzSH0vHnC_y7VHs5oiG0xhQzCfQ10bBV6PVWjvf5-gDx6BXUgAAAAA==</wm> Tombola Prix d’entrée: CHF 80.– Repas et café compris Inscription obligatoire: Construire ensemble, case postale 116, 2942 alle, www.construire-ensemble.ch, tél. 032 471 28 78 www.construire-ensemble.ch Le Quotidien Jurassien | Lundi 27 mai 2013 |3 TERRE D’ELLE 14 Vendredi 28 juin 2013 PROJET FARAH ARAH (Femmes en agriculture responsables et autonomes en complémentarité avec les hommes) est un projet transfrontalier portant sur l’Arc jurassien. Il est mis sur pied conjointement par Agridea et Trame Frgeda FrancheComté. Ce projet franco-suisse est financé par le programme européen de coopération transfrontalière Interreg IV A. Côté suisse, il est également soutenu par les cantons concernés et diverses organisations. Il se base sur une participation active des paysannes, le groupe compte actuellement une quinzaine de dames du côté suisse. Une main-d’œuvre efficace et économique Le constat est implacable. Si 37% de la main-d’œuvre agricole en Suisse sont des femmes (environ 61 000 personnes, dont 51 000 font partie de la famille de l’exploitant) seules 2800 d’entre elles sont exploitantes, soit 5%. Une faible part est salariée. Qu’en est-il des 50 000 autres? Quel statut ont-elles? Quelle couverture sociale? A quoi ont-elles droit en cas de décès de leur conjoint ou de séparation? Dans la pratique, l’absence de statut juridique et social pose en effet de graves difficultés en cas de maladie, d’invalidité, de Les participantes suisses se sont réunies à Cernier pour évaluer la situation des femmes dans l’agriculture. séparation ou de divorce. Il est important que les paysannes disposent d’informations claires pour déterminer les avantages et inconvénients de leur propre situation et puissent ensuite faire des choix en connaissance de cause. D’autre part, les femmes sont actives et engagées dans des branches spécifiques qui touchent à la para-agriculture et dans les domaines liés au social et au tourisme. Elles sont en revanche invisibles dans les organisations professionnelles, pour preuve la récente non-élection de Liselotte Peter à la vice-présidence de l’Union suisse des paysans Des fragments de calcaire dans l’assiette, de quoi se briser les dents. Que cache cette curiosité culinaire qu’est la soupe au caillou? Au fil de la soirée se dévoile la légende de ce breuvage… ou la rencontre de la vieille dame et du jeune homme. Sur le chemin conduisant de la Chartreuse de la Valsainte à la ferme de la Cierne, Sylvie Ruffieux emmène ses hôtes à la découverte de l’activité alpestre, de l’importance d’enlever les pierres et les ronces des terres exploitées. Et elle les convie à la visite de la ferme et à la dégustation de la fameuse soupe à 1000 mètres d’altitude, avec en toile de fond le panorama grandiose des Préalpes fribourgeoises. Cette animation, qui se déroulera pour le mois de juillet les 6 et 24, est liée au programme des sens du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut. (USP). Or, tous les acteurs de la branche sont unanimes à reconnaître l’importance de leur participation… Quels sont les freins ou les obstacles qui retiennent les femmes? Quels outils mettre en place pour faciliter leur engagement? Tel est le genre de questions auxquelles FARAH cherche à répondre. M. BAECHLER F Paysanne et conteuse Cerniat (FR) L’art de raconter AGRIDEA Partant du constat que les femmes sont très actives dans l’agriculture, mais très peu visibles, le projet FARAH a démarré en 2012 pour une durée de trois ans, afin que les paysannes puissent se doter d’un statut et acquérir une place aux côtés des hommes. Basées sur la confidentialité, les séances ont lieu tous les deux mois et permettent à chacune de s’exprimer en toute liberté et sincérité. Elles réunissent parfois Suissesses et Françaises pour échanger et débattre. Une autre notion est essentielle dans le projet FARAH, c’est celle de complémentarité. En effet, si elles souhaitent promouvoir leurs droits, les paysannes cherchent à le faire dans un partenariat gagnant-gagnant avec les hommes plutôt que dans la revendication. SYLVIE RUFFIEUX M. BAECHLER Portrait • • • Trouver une véritable place Anne Challandes Agri INFOS UTILES Les personnes intéressées à rejoindre les rangs du projet FARAH peuvent contacter Valérie Miéville-Ott d’Agridea, [email protected] Tél. 021 619 44 00. Sylvie, Emmanuel, leurs filles Elise et Julie et leur amie Sophie impatients de déguster le potage. De comptes en contes Zoom sur quelques actions Le projet FARAH vise à améliorer la situation des femmes par des moyens concrets, dont voici un aperçu. Encourager la présence dans les organisations Encourager la présence des femmes dans les organisations masculines en définissant par le biais d’enquêtes les freins qui dissuadent les femmes de s’engager et en déterminant les outils concrets à mettre en place pour y remédier (parrainage, formation à la prise de parole, service de remplacement, etc.). Valoriser le métier Préparation d’une nouvelle version du quizz sur l’application pour smartphone AGRI Journée de débat à agender Info de l’Agence d’information agricole romande (AGIR) avec des questions liées à la situation et au statut des femmes dans l’agriculture, créer un blog, établir des contacts avec la presse. Valoriser ses acquis Promotion et reconnaissance de l’expérience, collaboration avec le projet lié à la nouvelle formation de femme de patron mise en place récemment par l’Union suisse des arts et métiers (USAM), aide de la Commission romande des examens professionnels de paysanne (CREP) et de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF). AC Le 28 octobre 2013 à Pontarlier (F), le projet FARAH met sur pied une journée pour faire le point sur l’avancée du projet et ouvrir un large débat sur les questions d’égalité, de mixité et de complémentarité dans le monde agricole. La question de la bonne gestion des «ressources humaines» dans l’exploitation agricole, à l’instar de toute entreprise, représente un défi primordial pour la bonne marche des exploitations et, partant, pour leur capacité à s’adapter et à garantir leur viabilité. Permettre à chacun et à chacune de pouvoir exprimer son potentiel, de mettre en valeur ses compétences, d’être reconnue et valorisé-e dans l’exploitation est donc tout autant un moyen de garantir un certain niveau de performance technico-économique qu’un enjeu d’équité sociale et de qualité de vie. Un autre volet important du projet concerne l’implication et l’engagement des femmes au sein des organisations professionnelles. Cette journée se veut interactive et dynamique: elle fera la part belle aux interventions, témoignages d’agricultrices et d’agriculteurs, discussions lors de tables rondes et d’ateliers. Un public varié, aussi bien partenaire de la pratique que responsable administratifs et politiques, concerné par l’avenir de l’agriculture de l’Arc jurassien et par les questions d’égalité, est attendu. AC C’est vous qui le dites ••• Quels sont les aspects du projet FARAH qui vous interpellent le plus? Alice Glauser Philippe Jeannerat Dominique Matthey Paysanne, Champvent (VD) Députée au Grand conseil vaudois Agriculteur, Montenol (JU) Président d’Agora et de la Chambre jurassienne d’agriculture Paysanne, La Sagne (NE) «La reconnaissance est un mot clé pour moi: reconnaissance du travail sur l’exploitation, des certificats ou diplômes de paysannes obtenus. Le labeur de la femme paysanne chanté et encensé par la société ne donne aucun droit légal, aucune assurance sociale hors de ceux de son mari. Le labeur d’une vie est réduit à pas grandchose lorsque le couple se sépare ou que le décès vient mettre le doigt sur les lacunes de la législation face aux droits intrinsèques de la femme paysanne. »Trouver des pistes, les travailler jusqu’à la voie législative serait pour moi l’aboutissement de FARAH. La reconnaissance obtenue par voie législative des femmes paysannes françaises avec lesquelles nous collaborons est édifiante.» «Dans FARAH, j’ai d’abord trouvé intéressant de voir comment les paysannes se profilent dans un métier qu’elles n’ont souvent pas choisi, puisque lié au mariage. Cela amène à la définition de la notion de paysanne. Celle qui ne travaille pas à la ferme mais s’adapte aux contraintes et aux difficultés du métier n’en estelle pas déjà une? Pour que les femmes s’engagent dans les organisations, il faudra peut-être élargir cette notion dans ce sens, afin qu’elles soient plus nombreuses. Je comprends la démarche liée au statut, salaire, etc. La reconnaissance est nécessaire, même si elle n’est pas la première préoccupation chez les jeunes couples qui s’installent. Une sensibilisation dans ce sens est nécessaire.» «FARAH est arrivé au moment crucial de la reprise de l’exploitation. Les premières séances ont fait l’effet d’un coup de tonnerre! Ayant jusque-là ignoré mon statut de paysanne, il est devenu une grande question, une petite révolution. Les informations diffusées m’ont permis une réflexion approfondie et c’est en toute connaissance de cause que j’ai pu avancer. Le manque de statut juridique et social en cas de pépin reste un problème non résolu. J’espère que le projet FARAH sera un premier pas vers une évolution de la reconnaissance de la paysanne, afin qu’elle ne se trouve pas démunie en cas de coup dur et que sa motivation et sa passion pour l’agriculture puissent se maintenir pour ce beau mais dur métier, avec celui qu’elle aime.» Sylvie s’est glissée fortuitement dans l’art de conter. Inscrite à un cours de comptabilité, elle se laisse happer par l’offre affichée à l’Ecole-club Migros. De compte à conte, d’addition à récit, elle bifurque sans hésitation. La gestion reste au stade des velléités. Au premier stage en 2002 suit une formation continue auprès de différents conteurs. «Chacun a sa façon de narrer. Henri Gougaud, écrivain et conteur, est un maître et la philosophie de l’Ecole Rudolf Steiner m’anime». Première expérience à la Nuit des contes à Hauteville deux ans plus tard, puis à Riaz et à la Bibliothèque de Charmey une fois par mois. «A l’approche de Noël, j’organise des veillées sur le thème de la Nativité. Dans sa boutique, Joseph le charpentier rêve de voyage… Il rencontre Marie…» L’atelier de bricolage avec l’établi et d’anciens outils accrochés restituent la scène. Drapé, il prend des allures magiques. De ses voyages à travers le monde et des découvertes culturelles, la globe-trotteuse retient la qualité de l’accueil de l’indigène. «Au lacTiticaca, les filles servaient les visiteurs en costume et avec bienveillance. C’était touchant», se souvient la cerniatine d’adoption pour qui ce modèle sert de référence. En 2005, elle ouvre, durant la période estivale, la chambre d’hôte avec petit déjeuner (produits faits maison et locaux) dans l’ancienne ferme aux façades brunies par le soleil. Provenant de Bruxelles, du Limousin ou de Suisse, la clientèle se fidélise. Fermiers des Chartreux, Emmanuel Ruffieux et son oncle Julien Charrière forment une communauté d’exploitation sur la ferme laitière (Holstein) de 52 ha en zone montagne 3. La paysanne collabore lors des fenaisons et travaille à temps partiel sur le site de Cailler à Broc. Sylvie et Emmanuel se sont rencontrés au groupe de danse Les Coraules de Bulle. Patrimoine et traditions passionnent Sylvie: «Ce sont nos racines». Citadine de Fribourg et petite-fille d’agriculteurs, l’adaptation s’est faite sans pli. «Au-delà de deux heures en ville, même si la cathédrale m’est chère, j’ai hâte de retrouver mes MARIANNE BAECHLER montagnes.» Dates clés • • • 1990 Obtention du diplôme de laborantine en chimie au Laboratoire cantonal à Fribourg. Suivent deux séjours linguistiques à Bâle et à Boston. Puis Sylvie bourlingue dans le monde jusqu’en 2002. 1993 Elle commence son activité chez Nestlé à Broc. Premier stage de conteuse en 2002 et formation continue jusqu’en 2012. 1997 Elle danse au groupe folklorique Mon Pays puis avec Les Coraules jusqu’en 2008. 2003 Emmanuel Ruffieux et Sylvie Jacquier se marient. Naissance d’Elise, suivie de Julie en 2005. 2005 Ouverture de la chambre d’hôtes/appartement à la Cierne. L’ égalité autorise chacune et chacun, femme et homme, à avoir une vie plus complète. * * Conseil de l’Europe, actes du colloque: Promouvoir l’égalité:un défi commun aux hommes et aux femmes, 1997